Punchline (Émission du 15/02/2024)

  • il y a 7 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:04 La colère des agriculteurs continue de monter malgré les visites incessantes sur le terrain des ministres.
00:00:08 Et du premier d'entre eux, Gabriel Attal, un pouvoir politique qui semble découvrir,
00:00:12 redécouvrir en tout cas la grande souffrance de ceux qui travaillent la terre au fond de l'élevage
00:00:16 et qui n'arrivent plus à gagner leur vie dignement.
00:00:18 On verra que les renseignements commencent à s'inquiéter sur la sécurité de ces politiques
00:00:22 pendant le salon de l'agriculture, une échéance qui arrivera le 24 février.
00:00:27 Véronique Leflocq de la coordination rurale, reçue hier par Emmanuel Macron, sera tout à l'heure notre invite.
00:00:33 On parlera aussi de la grève à la SNCF avec un TGV sur deux prévu pour ce week-end.
00:00:37 Les Français se disent résignés mais certains demandent l'interdiction des grèves.
00:00:40 Pendant les vacances scolaires, on verra que cette idée a bien peu de chances d'aboutir.
00:00:43 Et puis on viendra sur la question de la liberté d'expression dans notre pays, remise en cause
00:00:47 par la décision du Conseil d'État de demander à l'ARCOM de contrôler non seulement CNews mais tous les autres médias.
00:00:53 L'historien Georges Bensoussan, qui était l'invité ce matin de CNews, estime plutôt qu'il s'agit du symptôme d'une panique en haut lieu.
00:01:00 On va l'écouter dans un instant. Mais tout de suite il est 17h, lors du rappel des titres de l'actualité avec Michael Dos Santos.
00:01:06 Nouvelle opération, coup de poing de la coordination rurale.
00:01:12 Une soixantaine de tracteurs se sont introduits dans le parc du château de Chambord.
00:01:16 La veille, certains représentants du syndicat d'agriculteurs avaient été reçus par Emmanuel Macron à l'Elysée.
00:01:21 Satisfaits des échanges, ils avaient néanmoins annoncé leur volonté de continuer à mettre la pression sur le gouvernement.
00:01:27 Opération militaire dans un hôpital dans le sud de la bande de Gaza.
00:01:31 Selon Hadssahal, l'hôpital Nasser de Kanyounès serait servi au Hamas pour retenir des otages israéliens.
00:01:36 Après avoir reçu des renseignements qu'ils considéraient crédibles, les forces armées seraient à la recherche d'éventuels corps de civils.
00:01:43 Et puis enfin, 12 passeurs de migrants arrêtés en Espagne.
00:01:46 Ils sont soupçonnés d'avoir fait entrer environ 200 Sénégalais clandestins via l'aéroport de Madrid.
00:01:51 Partis de la ville marocaine de Casablanca, ces migrants prétendaient être mineurs pour être accueillis dans des centres d'accueil en semi-liberté.
00:01:58 Une fois dehors, ils tentaient de rejoindre la France, la Belgique ou encore l'Allemagne.
00:02:03 - Michael Dos Santos, merci pour le rappel d'édite de l'actualité.
00:02:05 - Eric Nolot est là en pleine forme ? - Absolument.
00:02:07 - Comme l'autre matin, dit donc Eric Nolot. - Oui, oui, on était...
00:02:10 - Le devoir nous a réveillés.
00:02:12 - On est dans l'émission de Pascal Praud, lors des pros face à Christophe Deloire.
00:02:16 - Qui s'en souvient, je crois. - Qui s'en souvient.
00:02:18 Nous sommes avec Eugénie Bastié, grand porteur Figaro. Bonsoir Eugénie.
00:02:21 Louis de Ragnel, impeccable chef du service politique. - Bonsoir Laurence.
00:02:23 - Vous êtes très élégant Louis. - Merci, c'est gentil.
00:02:26 - Céline Pinaille, la politologue journaliste à Coler.
00:02:30 - Pourquoi pas ? J'ai beaucoup collé d'affiches fut un temps.
00:02:34 - Bonsoir à vous Céline. - Bonsoir.
00:02:36 - Et Jean-Sébastien Ferjou, directeur du site Atlantico. Bonsoir Jean-Sébastien. - Bonsoir.
00:02:38 - Arrivé sur le fil, comme toujours. - Pourtant je ne collais pas d'affiches.
00:02:42 - Pardon ? - Pourtant je n'étais pas en train de coller des affiches.
00:02:44 - J'imagine que vous ne collez pas d'affiches.
00:02:46 Est-ce que vous voulez qu'on parle tout de suite de l'Arkom et du Conseil d'État ?
00:02:49 - Ah oui. - Bon d'accord. C'est Eric Delos qui est un beau producteur.
00:02:52 - Non, je suis très remonté. - Ah oui, encore ?
00:02:54 - Oui, oui, ah oui. - Super, on va faire une super émission.
00:02:56 - Ah oui, ah oui, c'est certain.
00:02:57 - Avant d'entamer le démarre, on va écouter Georges Bensoussan, passionnant historien.
00:03:01 Il est l'invité de Sonia Mabrouk ce matin sur CNews et sur Europe 1.
00:03:03 Écoutez ce qu'il dit à propos justement de cette volonté du Conseil d'État,
00:03:07 saisie par Reporters sans frontières, de mieux contrôler les médias.
00:03:10 CNews, bien sûr, mais espérons-le, tous les médias.
00:03:13 D'abord Georges Bensoussan.
00:03:15 - On met en avant CNews au nom de la pluralité d'expression,
00:03:18 alors que dans les médias publics, la pluralité d'expression n'est pas la règle.
00:03:22 Je suis là pour en témoigner, d'une part.
00:03:25 Et d'autre part, je crois que c'est surtout l'expression d'une panique en haut lieu.
00:03:28 C'est-à-dire qu'il semble que du côté de la DOXA, de la pensée conforme,
00:03:33 de ce que Christophe Guy, lui, appellerait le monde des métropoles,
00:03:36 eh bien ça panique beaucoup parce qu'on sent que du côté des opinions hétérodoxes,
00:03:41 de ce qui s'oppose à la DOXA, du côté des classes populaires, des petites classes moyennes, etc.,
00:03:46 on commence à parler, on commence à faire entendre sa voix.
00:03:48 Et ça, c'est quelque chose qui est très mal supporté par la bourgeoisie culturelle
00:03:52 qui domine très largement les médias publics.
00:03:54 Très intéressante analyse, Eric Nolot, sur la DOXA.
00:03:58 Dès qu'on dérange en réalité ce monde qui est très, très bien huilé,
00:04:02 eh bien on provoque des réactions très violentes.
00:04:04 Il faut écouter M. Bensoussan, et il aurait fallu écouter M. Bensoussan
00:04:08 qui a déjà lancé l'alerte sur d'autres sujets.
00:04:11 À l'époque, ses propos avaient été négligés, voire lui avaient valu déjà d'être traités de fascistes.
00:04:16 Je crois qu'il met le doigt sur quelque chose de très important.
00:04:19 Parce que c'est quand même déroutant que certains ne prennent pas la mesure
00:04:22 de ce qui s'est passé dans cette histoire de Conseil d'État, d'Arkom et de Reporters sans frontières.
00:04:26 C'est quand même une date noire dans la démocratie française.
00:04:28 C'est la première fois qu'en France, depuis longtemps en tout cas,
00:04:31 ou dans une grande démocratie, qu'il y a quand même une association
00:04:34 qui d'habitude défend la liberté d'expression,
00:04:36 qui veut combattre la liberté d'expression dans le pays,
00:04:39 à quel prix ? En faisant fermer ses news.
00:04:41 Parce que c'est quand même ça dont il s'agit.
00:04:43 - Une finée, c'est ça dont le dessin noir est caché ?
00:04:46 - Quand on demande à une chaîne d'appliquer des choses inapplicables,
00:04:49 c'est-à-dire de tenir compte des étiquettes politiques supposées des chroniqueurs,
00:04:53 ça devient impossible pour cette chaîne.
00:04:55 Je pense que c'est la destruction de ces news qui est le but suprême.
00:04:59 Donc c'est très étrange.
00:05:00 Donc il donne l'explication.
00:05:01 En réalité, ces news, ou tous ceux qui s'écartent un tout petit peu de la DOXA,
00:05:06 sont considérés comme des gens d'extrême droite.
00:05:09 Or, si vous êtes d'extrême droite, on ne discute pas avec vous, on vous exclut.
00:05:13 Donc en effet, ce sont des gens qui vivent dans une ambiance de gauchisme partagé,
00:05:18 et dès que vous ne partagez pas ces valeurs, vous ne faites plus partie du serail,
00:05:22 vous ne faites plus partie de la société.
00:05:24 Et je pense qu'il a mis le doigt sur un des points fondamentaux de ce problème.
00:05:28 - Sauf que la société se manifeste par son adhésion à ce que nous faisons.
00:05:34 - Mais j'ai répondu à une interview sur un site internet,
00:05:37 j'ai dit que ces news s'intéressent à ceux qui intéressent les Français.
00:05:42 Et en général, sur ce plateau, l'opinion est celle de 80% des Français.
00:05:47 Mais elle n'est pas celle de 20% des gens qui tiennent le système,
00:05:51 un petit milieu médiatico-intellectuel qui est confit dans ses certitudes,
00:05:55 qui est confit dans ses anathèmes,
00:05:57 et qui en effet commence à voir que le vent tourne et que ça va mal se passer pour eux.
00:06:01 - Eugénie, vous en réagir.
00:06:04 - Non mais je... - Désireuse de réagir.
00:06:07 - Je n'ajouterai pas à ce plaidoyer brillant d'Éric Nolot
00:06:10 sur le soviétisme de notre système de surveillance médiatique,
00:06:13 qui je pense est incomparable dans tous les pays d'Europe,
00:06:18 enfin toutes les démocraties occidentales.
00:06:20 Je ne vois pas d'autres pays qui aient un tel système.
00:06:22 Aux États-Unis, vous avez la chaîne Fox News, par exemple,
00:06:24 qui est souvent critiquée, on dit qu'elle est de droite, voire d'extrême droite,
00:06:27 mais personne ne demande que le pluralisme soit mis en œuvre à ces news.
00:06:31 Vous n'avez pas l'équivalent de l'Arkcom aux États-Unis,
00:06:33 et c'est une démocratie qui a ses faiblesses, mais c'est une démocratie.
00:06:37 Moi, ce qui m'intéresse...
00:06:39 - On compare à Fox News parce qu'il y a news dedans.
00:06:41 - Oui, mais même...
00:06:43 - C'est le niveau de M. Deloy.
00:06:45 - Mais mettons que cette comparaison soit juste,
00:06:47 ce qui est loin d'être le cas, je vous l'accorde,
00:06:50 mettons que cette comparaison soit juste,
00:06:51 en tout cas, même aux États-Unis, ça ne pose pas de problème.
00:06:53 Le pluralisme est accepté dans la démocratie américaine.
00:06:56 Il n'y a qu'en France où on a cette espèce de vision dictatoriale des choses.
00:06:59 Et autre chose, ce qui me frappe, c'est le caractère,
00:07:02 enfin le provincialisme de ces débats,
00:07:04 parce que qu'est-ce qui menace le journalisme aujourd'hui ?
00:07:06 - Alors le provincialisme, excusez-moi.
00:07:07 - Non, le provincialisme, c'est-à-dire le côté périphérique,
00:07:09 on n'est pas au cœur des enjeux du vrai journalisme de demain,
00:07:12 parce que ce qui menace le journalisme, ce n'est pas ces news, évidemment,
00:07:16 c'est les GAFAM.
00:07:18 Quand vous voyez que les jeunes aujourd'hui passent 1h47 sur TikTok.
00:07:22 Je rappelle d'ailleurs que l'Arkom ne surveille pas les médias numériques.
00:07:24 Les médias numériques, 70% des Français s'informent uniquement par les réseaux sociaux.
00:07:30 - 70% ?
00:07:32 - Bien sûr. Est-ce que vous croyez que l'Arkom surveille les réseaux sociaux ?
00:07:34 Impose le pluralisme sur les réseaux sociaux ? Bien sûr que non.
00:07:37 Donc l'enjeu, il est là, l'enjeu d'avenir, il est là.
00:07:39 Les dangers pour la démocratie, ils sont là.
00:07:41 Ils ne sont évidemment pas sur ces news.
00:07:43 Pour moi, c'est déconnecter des enjeux.
00:07:45 Et je remarque que les états généraux de l'information
00:07:47 se focalisent sur des sujets militants, sur les méchants actionnaires, etc.
00:07:52 mais n'abordent très peu ces enjeux d'avenir que sont les GAFAM,
00:07:56 le numérique qui est en train de tuer le journalisme.
00:07:58 - Alors, attendez, juste si c'est cette personne qui est chargée
00:08:00 d'organiser les états généraux de l'information,
00:08:02 ils ne sont pas tenables.
00:08:04 - Heureusement, Bruno Patino a été nommé
00:08:07 qui est un peu plus expert des sujets, notamment numérique.
00:08:09 Donc espérons qu'il remette de l'ordre.
00:08:11 - Sébastien, il faut vous donner la parole.
00:08:13 - Plusieurs choses, mais je suis soixanté avec ce que vient de dire Eugénie.
00:08:15 C'est un sujet sur lequel on travaille depuis très longtemps sur Atlantico.
00:08:18 Mais vraiment, on sous-estime totalement la menace des algorithmes
00:08:21 justement sur le pluralisme, sur la diversité
00:08:23 et sur les risques de manipulation de l'opinion.
00:08:26 On le voit de toute façon.
00:08:28 En plus, c'est totalement absurde de se préoccuper autant de ces news.
00:08:30 À l'arrivée même avec des audiences en forte croissance,
00:08:33 on n'est pas l'ensemble de l'accès à l'information de la population française.
00:08:36 Et de plus en plus, c'est l'information qui va aux gens
00:08:39 via justement ces fameux algorithmes.
00:08:41 Et ça, Christophe Deloy, que j'avais connu, j'imagine vous aussi,
00:08:44 Laurence, dans un passé professionnel,
00:08:46 vous l'avez connu totalement différent.
00:08:48 Pour Fondant, à l'époque, le politiquement correct, notamment,
00:08:51 est beaucoup plus aiguisé dans ses arguments.
00:08:55 Il a totalement perdu le fil de ce qu'est le monde d'aujourd'hui.
00:08:58 Mais surtout sur la distinction entre opinion et information.
00:09:02 Puisqu'on nous explique que de toute façon,
00:09:04 la question n'est pas que ça existe aux Etats-Unis.
00:09:06 Puisqu'aux Etats-Unis, Fox News ne dispose pas d'une fréquence prévoyant
00:09:09 qu'elle serait une chaîne d'information, non pas une chaîne d'opinion.
00:09:12 C'est une distinction qui n'a aucun sens.
00:09:14 Le simple fait dans l'information de sélectionner des faits,
00:09:17 de décider de quoi vous voulez parler,
00:09:19 - D'ailleurs, le Conseil d'Etat dit que ces news sont une chaîne d'information.
00:09:21 C'est ce que dit le Conseil d'Etat.
00:09:23 - De décider de quoi vous voulez parler,
00:09:25 relève déjà d'une opinion.
00:09:27 Et moi, je constate quand même qu'on ferait bien de s'inquiéter.
00:09:30 Il y a des gens qui disent "oui, mais vous pourriez respecter l'état de droit".
00:09:33 C'est une décision du Conseil d'Etat,
00:09:35 la plus haute institution de la justice administrative.
00:09:38 Certes, je constate quand même que le Conseil d'Etat
00:09:40 s'est assis sur les prérogatives de l'Arkom,
00:09:42 qui est une autorité administrative indépendante,
00:09:44 qui se substitue pour partie à ce qui relève justement
00:09:48 des prérogatives de l'Arkom.
00:09:51 Et je rappelle quand même que Roc Olivier Mestre,
00:09:53 le président de l'Arkom, avait considéré l'an passé,
00:09:56 en février 2023, que ficher les journalistes,
00:09:59 c'est assez axéamène.
00:10:00 D'ailleurs, ce serait intéressant de savoir si la décision du Conseil d'Etat
00:10:02 est même légale.
00:10:03 Pouvons-nous ficher les journalistes ?
00:10:05 Pouvons-nous ficher...
00:10:06 - On en est à se demander si...
00:10:08 - C'est surtout une question légale, inapplicable.
00:10:10 - Donc, il y a des grosses questions juridiques
00:10:12 qui se posent sur cette décision-là.
00:10:14 Ce n'est pas que un débat pour ou contre ces lieux.
00:10:17 - Ça intéresse beaucoup nos téléspectateurs,
00:10:18 parce que c'est vraiment la liberté d'information
00:10:20 qui est au cœur de ce débat.
00:10:22 - Rapidement, c'est le final, Louis Drignel, c'est à prendre avance.
00:10:24 - C'est même au-delà de la liberté d'information,
00:10:27 c'est la question de la démocratie qui est posée.
00:10:29 Parce que la démocratie, elle repose sur la reconnaissance de l'individu.
00:10:33 Or, à partir du moment où vous ne pouvez vous exprimer
00:10:37 que si on vous rattache à un groupe,
00:10:39 vous n'êtes plus un individu,
00:10:41 vous devenez finalement une expression de ce groupe.
00:10:44 Qu'est-ce qui se passe si, par malheur,
00:10:47 votre expression n'est pas celle exactement du groupe ?
00:10:50 Rappelez-vous ce qui s'est passé pour les gens
00:10:52 quand on a décrété que quand vous étiez noir ou arabe,
00:10:55 vous deviez tenir tel type de discours.
00:10:57 Ceux qui ne tenaient pas le type de discours qui était attendu,
00:11:00 on les traitait de bountis, de nègres de maison
00:11:03 ou d'arabes de service, et on les traite encore comme ça.
00:11:06 Qu'est-ce que ça va donner si à un moment,
00:11:09 par exemple, moi, comment est-ce que quelqu'un va me définir ?
00:11:13 Il va y avoir quelqu'un, quelle est sa légitimité
00:11:16 pour me relier à un courant de pensée ?
00:11:18 Quel est le droit qui me reste si j'estime
00:11:20 que le courant de pensée auquel on me relie n'est pas le bon ?
00:11:23 Ça veut dire qu'en fait, j'ai le droit d'être un homme,
00:11:26 une femme, un grippin ou rien de tout ça,
00:11:28 tous les matins en me levant, je n'ai qu'à le déclarer.
00:11:31 En revanche, ce que je pense et le courant d'idée auquel j'appartiens,
00:11:34 il va falloir que ce soit une étiquette que quelqu'un me colle,
00:11:37 mais quelle sera sa légitimité pour me la coller ?
00:11:40 Quels seront les critères qui lui permettront de le faire ?
00:11:43 Et si jamais je ne dis pas le discours attendu,
00:11:46 qu'est-ce que je dois faire ? Il faut trouver quelqu'un
00:11:48 qui soit estampillé d'une autre étiquette
00:11:50 qui dise l'inverse pour rééquilibrer ?
00:11:52 C'est de la folie.
00:11:53 Et enfin, la fin.
00:11:55 Vous savez ce qui s'est passé pendant les législatives sur France Inter ?
00:11:58 Quelqu'un qui s'appelle Luka Jakubowicz,
00:12:01 qui est un journaliste, a fait le calcul.
00:12:03 62% du temps de parole a été réservé à la nupes.
00:12:06 Curieusement, ça ne semble poser aucun problème.
00:12:09 Comment on assure le pluralisme quand on est boycotté
00:12:12 par une partie de la gauche qui estime que certains médias
00:12:15 ne sont pas autorisés ?
00:12:17 Comment on assure le pluralisme quand vous êtes, par exemple,
00:12:20 à droite et que des médias de gauche disent que,
00:12:22 comme vous en êtes pas tés, on ne va pas vous inviter ?
00:12:24 Franchement, sur toutes ces questions-là,
00:12:27 si la seule réponse de l'Arkom, c'est de demander le fichage
00:12:30 des journalistes, la police de la pensée
00:12:33 et d'instaurer un commissariat politique,
00:12:36 on est très mal parti.
00:12:38 Et ça traduit juste dans le mot, je l'achète par la louille,
00:12:40 un mépris profond pour le pari
00:12:42 qui est au fondement même de la démocratie.
00:12:44 Le pari de la démocratie, c'est que chaque citoyen
00:12:46 est capable de se forger un avis libre,
00:12:49 éclairé et autonome qu'il regarde CNews,
00:12:52 qu'il regarde France Inter.
00:12:53 Ces gens-là méprisent la démocratie.
00:12:55 Ça me rappelle le bon Jean-B.Bérard que je suis.
00:12:57 Ce que disait Margaret Thatcher, vous disiez,
00:12:59 oui, le socialisme ne laisse pas le choix,
00:13:03 n'aime pas qu'on laisse le choix aux gens ordinaires
00:13:05 parce qu'ils ont très peur, parce que les socialistes
00:13:07 ont très peur que les gens ordinaires ne choisissent pas
00:13:09 le socialisme. On en est exactement là.
00:13:11 Ils méprisent ce qui est pourtant le fondement de la démocratie,
00:13:14 faire confiance à chaque citoyen pour prendre une décision
00:13:17 et l'acquérir, même si on sait que pour partie,
00:13:20 c'est une illusion, mais peu importe.
00:13:22 Il n'y a pas de démocratie sans qu'on adhère à ce pari-là.
00:13:24 Le sujet vous passionne, Louis.
00:13:26 Jean-Sébastien a raison, d'autant plus que le vote
00:13:28 est encore secret en France.
00:13:30 Il y a plein de gens qui ont envie de garder
00:13:32 leur bulletin de vote secret et rien ni personne,
00:13:34 normalement, ne doit les contraindre à devoir déclarer
00:13:37 pour qu'ils votent. Ce qui me frappe, moi,
00:13:39 dans cette histoire, c'est que M. Deloire a été nommé
00:13:41 par Emmanuel Macron pour piloter les États généraux
00:13:43 de l'information.
00:13:44 C'est énorme.
00:13:45 Et pourtant, les ministres d'Emmanuel Macron,
00:13:49 les députés de la majorité n'ont aucun problème
00:13:52 pour venir sur nos plateaux.
00:13:54 Si vraiment, nous étions l'audiable, infréquentable,
00:13:57 il ne viendrait pas et on le verrait tout de suite.
00:14:00 Par ailleurs, moi, ce qui me frappe, c'est que je n'ai jamais vu
00:14:02 autant de personnes qui sont sous protection policière
00:14:05 depuis une dizaine d'années que je fais ce métier.
00:14:08 Il n'y a quasiment pas un plateau où il n'y a pas des policiers
00:14:11 qui sont à l'entrée du studio.
00:14:13 Donc, si réellement on était une menace pour la démocratie,
00:14:15 je pense qu'on aurait un autre type de personnes.
00:14:17 C'est-à-dire que, précisément, on est là pour permettre
00:14:20 à ces personnes-là de s'exprimer, alors qu'il y a des gens
00:14:23 qui veulent les tuer, pour surtout qu'ils se taisent.
00:14:26 Et enfin, le dernier élément, c'est pour ça que moi,
00:14:29 je pense que ça ne pourra pas avoir lieu,
00:14:31 ça ne pourra pas se produire.
00:14:32 Ce matin, il y avait un édito intéressant de Yael Ghoz,
00:14:35 chef du service politique de France Inter,
00:14:37 donc sur France Inter, qui est un très bon journaliste
00:14:39 et honnête, et qui posait la question.
00:14:41 - Je ne vous dirais pas ce que c'est, mais...
00:14:43 - Non, mais parce que je le connais par ailleurs.
00:14:46 - Qu'est-ce qu'il dit de votre frère, là ?
00:14:49 - La question, c'est que si ce que RSF veut appliquer à CNews,
00:14:55 s'applique, enfin, si RSF réellement parvient à contraindre,
00:14:59 à museler CNews, à ce moment-là, il y aura une rupture
00:15:01 d'égalité de droit avec les autres médias.
00:15:04 Et de fait, tous les médias, au nom du droit,
00:15:07 seront tenus de faire la même chose.
00:15:09 Et donc, pour cette raison-là, moi, je pense que c'est intenable.
00:15:12 - C'est inapplicable.
00:15:13 - Allez, dernier mot, Eric, c'est bon ?
00:15:15 - Non, mais il faut quand même souligner qu'en effet,
00:15:18 il réclame maintenant que ça s'applique à tous les médias,
00:15:21 mais au départ, il n'y a que CNews.
00:15:23 - Bien sûr, bien sûr.
00:15:24 - Donc, c'est quelque chose qui est spécifique.
00:15:26 - Une cible Vincent Bolloré dans la décision-là.
00:15:28 - Bien sûr, bien sûr.
00:15:30 - Allez, on avance, parce qu'il y a d'autres choses dans l'actualité.
00:15:34 Il y a cette décision aussi, à l'instant, de la justice,
00:15:39 qui vient de classer sans suite une plainte,
00:15:41 une plainte qui avait été déposée par Karim Benzema
00:15:43 contre Gérard Darmanin.
00:15:44 Gérard Darmanin, qui avait sur ce plateau, d'ailleurs,
00:15:46 chez Pascal Praud, affirmé qu'il y avait des liens
00:15:48 entre Karim Benzema et les frères musulmans.
00:15:50 On va réécouter ce qu'avait dit le ministre de l'Intérieur
00:15:52 et on va s'intéresser à cette plainte qui a été classée sans suite.
00:15:55 - Depuis quelques semaines, je m'intéresse particulièrement,
00:15:58 M. Benzema étant lien, on le sait tous, notoire,
00:16:00 avec les frères musulmans.
00:16:02 Nous nous attaquons à un hydre qui sont les frères musulmans
00:16:05 parce qu'ils donnent un djihadisme d'atmosphère,
00:16:07 comme le disait Gilles Keppel.
00:16:08 Par contre, si vous me dire que depuis 15 ou 20 ans,
00:16:10 pour des raisons d'immigration, d'urbanisme,
00:16:12 d'intégration ratée, de manque de fermeté,
00:16:15 de moyens de service de renseignement,
00:16:17 on a des difficultés comme toutes les sociétés occidentales,
00:16:19 vous avez parfaitement raison.
00:16:20 Et c'est pour ça que je me bats tous les jours.
00:16:22 - Classement sans suite, Céline Pénard.
00:16:24 Classement sans suite pour la plainte que Karim Benzema
00:16:26 avait donc déposée contre le ministre de l'Intérieur
00:16:28 pour les propos qu'il avait tenus chez lui.
00:16:30 - Je veux simplement dire que M. Darmanin avait tout à fait
00:16:33 la liberté et le droit de dire que Karim Benzema
00:16:38 était en lien avec les frères musulmans.
00:16:40 Après, il est vrai que Karim Benzema partage énormément
00:16:45 sur ses réseaux sociaux des choses qui n'ont rien à voir
00:16:48 avec le football et qui sont, en tout cas,
00:16:51 qui le désignent comme quelqu'un pratiquant un islam
00:16:53 extrêmement rigoriste.
00:16:55 Et oui, on peut trouver des indices dans son discours
00:16:59 qui sont des éléments de langage des frères musulmans.
00:17:01 Ceci étant, aujourd'hui, l'influence des frères musulmans
00:17:04 est telle, et elle est tellement importante
00:17:07 dans les banlieues, elle va passer par le Net, etc.,
00:17:10 que vous avez des tas de gens qui ne se reconnaîtront
00:17:13 jamais comme islamistes et qui, pourtant, vont porter
00:17:17 le discours des frères musulmans, mais eux,
00:17:19 ils le voient comme un discours traditionnel
00:17:21 parce qu'après tout, refuser à la femme l'égalité,
00:17:23 c'est le cas dans quasiment tous les pays arabes,
00:17:26 faire des distinctions, par exemple, en fonction
00:17:29 de votre religion, que vous soyez obligé de payer
00:17:32 un tribut ou que vous soyez libre, c'est quelque chose
00:17:34 qui existe dans énormément de pays arabes.
00:17:36 Donc, quelque part, pour eux, nos lois ne sont pas évidentes,
00:17:41 l'égalité entre les êtres humains, notre état de droit
00:17:44 est complexe. En revanche, par rapport à leurs origines,
00:17:49 certaines choses qui sont dites par les islamistes
00:17:52 sont tout à fait conformes avec la tradition
00:17:55 avec le droit des pays d'origine.
00:17:58 Donc, il y a là un petit hiatus, un conflit de loyauté
00:18:02 qui s'avère très destructeur chez nous,
00:18:04 mais qui, dans l'esprit des gens qui tiennent ce discours,
00:18:07 eux, parfois, ne voient pas le mal et avec sincérité.
00:18:11 C'est probablement pas le cas de Benzema,
00:18:13 mais pour d'autres gens, ça peut être le cas.
00:18:15 - Jean-Sébastien, qu'est-ce qu'on sent de suite ?
00:18:18 - Après, juridiquement, peut-être que l'avocat de Karim Benzema
00:18:21 aurait dû choisir de porter plainte pour autre chose
00:18:23 que la diffamation, mais quand on regarde la décision
00:18:26 de la Cour de justice, enfin, ce qui a été retenu
00:18:28 par la Cour de justice de la République,
00:18:30 c'est de dire qu'on n'imputait aucun fait
00:18:34 qui aurait pu atteindre à l'honneur ou à la considération
00:18:37 de la personne de M. Benzema.
00:18:40 Et c'est quand même une question assez...
00:18:43 Comment dire ? Vicieuse, en quelque sorte,
00:18:45 parce que quel est le statut qu'on reconnaît
00:18:47 aux frères musulmans ? Les frères musulmans sont interdits
00:18:49 dans la quasi-totalité des États arabes.
00:18:51 Les frères musulmans, c'est l'idéologie du Hamas, par exemple.
00:18:53 Les frères musulmans, c'est l'idéologie sur laquelle
00:18:55 s'est appuyée la révolution islamique.
00:18:57 Donc, est-ce que, finalement, d'un point de vue peut-être
00:19:00 plus "politique", considérer qu'attribuer à quelqu'un
00:19:04 une appartenance aux frères musulmans n'est pas dommageable ?
00:19:08 Et si vrai que ça ? Parce que, moi, je pense que
00:19:11 les frères musulmans, justement, sont une idéologie
00:19:13 qui, en elle-même, est condamnable.
00:19:15 - Les frères musulmans, c'est aussi eux qui forment
00:19:17 tous les imams en France, c'est eux qui tiennent
00:19:19 les formations d'imams, ce sont eux qui tiennent
00:19:21 le plus gros syndicat qui s'appelle "Musulmans de France",
00:19:24 ce sont eux qui ont un discours sur la laïcité,
00:19:27 ils sont réappropriés la laïcité pour la déshabiller complètement,
00:19:31 mais en France, ils ne sont pas considérés
00:19:33 comme un mouvement terroriste.
00:19:35 Leur lien avec le nazisme, leur idéologie
00:19:39 est soigneusement masqué, et ils sont dans le double discours.
00:19:42 - C'est ça qu'on voit, malgré tout, entre eux,
00:19:44 dans cette décision de justice, et c'est pour ça
00:19:46 qu'elle est paradoxale, finalement.
00:19:47 - Ça fait deux décisions de justice favorables
00:19:49 en une semaine pour M. Darmanin, il y a eu un non-lieu
00:19:51 dans une affaire qui n'avait rien à voir,
00:19:53 mais je pense qu'il a juste, indépendamment du cas de Benzema,
00:19:56 il a juste désigné l'éléphant au milieu de la pièce,
00:19:59 à savoir que le milieu du sport est particulièrement
00:20:02 noyauté par les islamistes, que c'est un vecteur d'influence
00:20:06 avec vraiment une présence parfois très forte...
00:20:09 - À différents niveaux, à la fois sur les petits clubs
00:20:11 et sur les grandes parties de l'entreprise.
00:20:13 - Exactement, avec un autre entre-soi dans les clubs
00:20:16 qui sont parfois tout à fait homogènes d'un point de vue ethnique,
00:20:20 le football est un de ces hauts lieux de l'islamisme
00:20:23 comme les sports de combat.
00:20:25 Ils ont compris qu'en effet, il y a un travail grammesien...
00:20:28 - Mais pas que ça, évidemment, le football.
00:20:30 - Évidemment, il y a tellement de clubs et tellement de pratiquants,
00:20:33 mais enfin, c'est un des vecteurs choisis, tout simplement,
00:20:35 parce que c'est un moyen d'influence sur les jeunes,
00:20:38 en même temps qu'on les retrouve pour jouer au football,
00:20:41 on leur fait passer certains messages,
00:20:43 on leur apprend une forme d'entre-soi,
00:20:45 on leur apprend avec qui ils ont le droit de jouer,
00:20:47 pas jouer, etc.
00:20:49 - On les canalise.
00:20:51 - Évidemment, et puis surtout, on les a sous la main,
00:20:53 si j'ose dire, ils viennent deux fois à l'entraînement,
00:20:55 plus le match le dimanche.
00:20:57 Donc je trouve que plutôt que de se focaliser
00:20:59 sur le cas de Benzema, on ferait mieux de s'intéresser à ça.
00:21:01 C'est un cancer qu'on laisse se propager
00:21:03 de manière, je trouve, très imprudente.
00:21:05 - Louis Drignel.
00:21:07 - Oui, parce qu'en fait, on en parle beaucoup des frères musulmans,
00:21:09 mais globalement, ils réussissent toujours,
00:21:11 la plupart du temps, à échapper à la loi,
00:21:14 parce que notre loi, en fait, se fonde
00:21:16 sur plutôt un principe de liberté
00:21:18 et pas de contrainte,
00:21:20 et eux se lovent systématiquement
00:21:22 dans ce qui nous permet, en fait,
00:21:24 de vivre en paix,
00:21:26 en sécurité, pour mieux nous attaquer.
00:21:28 Du coup, je crois vraiment que le problème
00:21:30 est devant nous.
00:21:32 On voit bien, aujourd'hui, il y a des connexions
00:21:34 qui sont établies à Bruxelles, il y a un intense lobbying
00:21:36 qui est mis en place, et globalement,
00:21:38 à part des coups de menton, tout le monde s'en fiche un peu.
00:21:40 Enfin, nous, ça nous préoccupe
00:21:42 beaucoup. - Le ministre de l'Intérieur
00:21:44 s'en préoccupe beaucoup. - Oui, mais il n'y a pas
00:21:46 de volonté d'éradiquer ce mouvement,
00:21:48 même au niveau européen.
00:21:50 Aujourd'hui, les frères musulmans
00:21:52 sont représentés quasiment officiellement à Bruxelles,
00:21:54 et ça...
00:21:56 Bon, il y a des parlementaires européens,
00:21:58 je pense à François-Xavier Bellamy, mais il y en a d'autres aussi,
00:22:00 qui souvent, régulièrement,
00:22:02 tirent la sonnette d'alarme, mais
00:22:04 outre ces tirs de sonnette d'alarme,
00:22:06 je n'ai pas l'impression que
00:22:08 la majorité des parlementaires européens
00:22:10 s'inquiètent de cette influence
00:22:12 à Bruxelles. - Très bien. Et une autre
00:22:14 plainte vient d'être classée sans suite, c'était la plainte
00:22:16 en diffamation contre Amélie Oudéa-Castera,
00:22:18 pour ses propos sur l'école publique.
00:22:20 C'est la journée des classements sans suite.
00:22:22 - Elle est une plainte qui avait été déposée par les syndicats ?
00:22:24 - Oui, c'était une plainte du syndicat national des agents
00:22:26 publics de l'éducation nationale.
00:22:28 - Oui, c'était un peu... Aujourd'hui, la plainte
00:22:30 en diffamation est aussi devenue un outil politique
00:22:32 et militant, qui souvent,
00:22:34 d'ailleurs, est désavouée ensuite, que ce soit
00:22:36 par Karim Benzema ou par les syndicats,
00:22:38 pour intimider, montrer les gros muscles
00:22:40 en disant ce qu'on dit sur le...
00:22:42 C'est inadmissible. Et en fait, on voit
00:22:44 que c'est ensuite dégonflé. Et souvent, d'ailleurs,
00:22:46 le classement de la plainte
00:22:48 fait moins de bruit que la plainte initiale.
00:22:50 - Moins de bruit que le dépôt du débat.
00:22:52 - C'est un peu le problème de cette judiciarisation du débat public,
00:22:54 encore une fois, qui, à mon avis, pénalise
00:22:56 notre démocratie.
00:22:58 - La République des Jus. - C'est un peu la même logique
00:23:00 que dans l'affaire du Conseil d'État. C'est effectivement
00:23:02 la tentation de penser que la démocratie
00:23:04 pourrait être préservée uniquement de manière
00:23:06 institutionnelle, en quelque sorte.
00:23:08 Comme s'il ne s'agissait pas d'un combat permanent
00:23:10 pour convaincre les gens d'adhérer
00:23:12 justement aux libertés, convaincre les gens
00:23:14 que le pouvoir politique agit en faveur
00:23:16 de l'intérêt général. C'est un combat. Il n'y a pas
00:23:18 de système parfait. Ça n'existera jamais.
00:23:20 Et là, on voit des gens qui ont la tentation de croire
00:23:22 que si on enfermait tout derrière des
00:23:24 cadenas juridiques, en quelque sorte, la démocratie
00:23:26 serait préservée. C'est une illusion
00:23:28 absolue. Il n'y a pas d'autre moyen que
00:23:30 de se battre pour convaincre.
00:23:32 - Pas dans ce cas. Dans ce cas, le but du jeu,
00:23:34 c'est de s'allier gratuitement
00:23:36 quand on s'en prend à un homme puissant
00:23:38 et quand on s'en prend à un individu
00:23:40 seul et un peu isolé. Le but,
00:23:42 c'est la meute qui écrase l'individu.
00:23:44 Et peu importe que vous gagnez en justice. En fait,
00:23:46 ces gens-là n'en ont rien à faire. Pourquoi ?
00:23:48 Parce que quand vous appartenez à un syndicat,
00:23:50 l'argent, c'est assez abstrait.
00:23:52 En revanche, moi, j'ai vécu ça. J'ai été
00:23:54 attaqué par des groupes. J'ai été attaqué par
00:23:56 La Lab. J'ai été attaqué par Rocaïa Diallo.
00:23:58 Elles ont, que ce soit
00:24:00 La Lab ou Rocaïa Diallo, ils ont perdu
00:24:02 dans les grandes largeurs. Et tout le monde le savait
00:24:04 dès le départ. Sauf qu'on peut obliger
00:24:06 à prendre, donc on oblige la justice
00:24:08 à traiter la plainte. Mais derrière, la justice
00:24:10 est quand même
00:24:12 un peu limitée. Parce qu'à un moment donné,
00:24:14 si les gens qui font ça
00:24:16 se retrouvaient en procédure abusive,
00:24:18 obligés de payer nos frais d'avocat,
00:24:20 à ce moment-là, ça se calmera.
00:24:22 Mais quand vous êtes un individu et que
00:24:24 toute plainte vous coûte à peu près 10 000 euros,
00:24:26 on peut vous tuer avec ça.
00:24:28 Vous tuer financièrement et vous faire
00:24:30 taire. Et c'est exactement
00:24:32 ce qu'essaient de faire certains groupes.
00:24:34 Je crois qu'il aurait été de fermer les yeux là-dessus.
00:24:36 En tout cas, moi ça me rassure ce classement sans suite, parce que
00:24:38 j'avais cru qu'il y avait des problèmes dans l'enseignement public.
00:24:40 Mais je vois que ce n'est pas le cas. Donc, heureusement.
00:24:42 C'est la bonne nouvelle vraiment de la journée.
00:24:44 Petite pause. On se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews.
00:24:46 On parlera des agriculteurs. Ils ont manifesté
00:24:48 aujourd'hui à Chambord et ils menacent
00:24:50 de perturber le Salon de l'Agriculture.
00:24:52 On en débat dans un instant. A tout de suite.
00:24:54 17h30, on se retrouve
00:24:58 en direct dans Punchline sur CNews.
00:25:00 D'abord, le rappel des titres de l'actualité avec Michael De Santouse.
00:25:02 Bison futé, voie rouge en direction des pistes
00:25:08 de ski. Samedi, la circulation sera
00:25:10 très difficile en Auvergne-Rhône-Alpes
00:25:12 dans le sens des retours.
00:25:14 Bison futé annonce du orange dans la région et en Ile-de-France.
00:25:16 Demain, c'est l'Est du pays
00:25:18 qui devrait connaître des difficultés.
00:25:20 Dans l'heure, 9 personnes ont été
00:25:22 mises en examen après le démantèlement
00:25:24 d'un trafic de drogue. 8 hommes et une femme
00:25:26 ont été tâchés entre 19 et 38 ans.
00:25:28 Cela fait suite à une opération menée la semaine dernière.
00:25:30 90 gendarmes et une dizaine de fonctionnaires
00:25:32 de police avaient saisi 119 kilos
00:25:34 de cannabis, des armes, de l'argent,
00:25:36 des véhicules et divers objets de luxe.
00:25:38 Enfin, manifestation à Saint-Malo
00:25:40 contre un bulldozer des mers.
00:25:42 Près de 200 pêcheurs et militants écologistes
00:25:44 ont manifesté dans le port contre
00:25:46 l'anelys hilena. Ce chalutier
00:25:48 polonais et néerlandais, l'un des plus grands au monde,
00:25:50 peut pêcher jusqu'à 400 tonnes de poissons
00:25:52 toutes les 24 heures.
00:25:54 La pêche est destinée à la production
00:25:56 de surhumis.
00:25:58 - On a été rejoint par Véronique Lefloch.
00:26:00 Bonsoir, merci beaucoup d'être là.
00:26:02 - Bonsoir. - Ma chère Véronique Lefloch, présidente nationale
00:26:04 de la coordination rurale. Vous avez été reçu hier
00:26:06 par Emmanuel Macron. On va en parler avec vous.
00:26:08 Mais d'abord, j'aimerais vous montrer cette séquence
00:26:10 très forte. Ça s'est passé ce matin
00:26:12 tout près de Reims. Gabriel Attal, le Premier ministre
00:26:14 était en déplacement sur le thème, évidemment,
00:26:16 de l'agriculture. Il a rencontré une productrice
00:26:18 de lait qui s'appelle Emeline et qui a
00:26:20 fondu en larmes en lui expliquant sa situation.
00:26:22 Écoutez.
00:26:24 - Moi, je me suis installé, ça fait trois ans que je travaille avec elle
00:26:26 et je me suis installé le 17 décembre
00:26:28 2023.
00:26:30 Voilà. - C'est idiot.
00:26:32 Il faut nous écouter. - Je sais, je suis là pour ça.
00:26:34 - C'est plus possible, on ne peut plus
00:26:36 travailler comme ça.
00:26:38 On est la quatrième génération.
00:26:40 Faire plier à mon papa,
00:26:42 m'arrêter le lait parce que c'était plus possible.
00:26:44 Donc, j'ai commencé à
00:26:46 me diversifier en achetant
00:26:48 sept vaches limousines.
00:26:50 Là, aujourd'hui, on arrive sur un cheptel
00:26:52 avec 35 mères. Aujourd'hui, vous avez
00:26:54 105 bêtes sous le hangar.
00:26:56 Et c'est très dur, c'est très compliqué.
00:26:58 Financièrement, on en est là.
00:27:00 Il faut
00:27:02 trouver une solution. Nous,
00:27:04 les petites exploitations,
00:27:06 on craque et
00:27:08 on a besoin
00:27:10 de vous,
00:27:12 que vous nous entendiez et
00:27:14 on a besoin d'aide.
00:27:16 - Je suis là pour ça. D'abord, merci pour
00:27:18 votre franchise. C'est pas simple.
00:27:20 - Non. - Avec le monde autour.
00:27:22 C'est que c'est dur. C'est aussi sur le terrain,
00:27:24 en étant en contact avec vous, qu'on identifiera les bonnes solutions.
00:27:26 On a commencé à prendre des mesures. Je vais y revenir tout à l'heure.
00:27:28 - Oui.
00:27:30 - On va y arriver.
00:27:32 - On espère.
00:27:34 Mais il faudra que ce soit très rapide.
00:27:36 - On a déjà annoncé certaines mesures.
00:27:38 - Je sais. Je fais partie.
00:27:40 Je suis de très près... Enfin, on suit de très près tout ça.
00:27:42 Mais au moins,
00:27:44 c'est pas dans 3 mois,
00:27:46 c'est pas dans 4 mois. Parce que dans 4 mois,
00:27:48 ça fera déjà 5 mois
00:27:50 qu'on aura plus de salaire.
00:27:52 - Béronique Lefloch, c'est une jeune agricultrice
00:27:54 avec son père à côté. C'est vraiment le symbole
00:27:56 de ce qui se passe actuellement dans votre profession.
00:27:58 - Eh bien, Emeline, c'est un cas
00:28:00 qui se multiplie partout sur les territoires.
00:28:02 Quand on dit que
00:28:04 c'est beaucoup plus facile de s'installer
00:28:06 après ses parents,
00:28:08 ici, on a la preuve que même en reprenant
00:28:10 une exploitation
00:28:12 qu'on n'a pas forcément
00:28:14 à racheter, en totalité du moins,
00:28:16 eh bien, c'est quand même difficile.
00:28:18 Donc,
00:28:20 quand elle demande de faire quelque chose,
00:28:22 c'est que tout ce qu'elle a entendu
00:28:24 jusqu'à présent n'est pas satisfaisant.
00:28:26 Et ce message-là...
00:28:28 - C'est celui que vous portez vous aussi.
00:28:30 - On le porte.
00:28:32 Hier encore à l'Elysée,
00:28:34 nous avons bien dit
00:28:36 à Emmanuel Macron
00:28:38 que nous n'avons aucune garantie
00:28:40 que nous allons sauver le maximum
00:28:42 d'exploitation, sachant que
00:28:44 déjà chez nos jeunes,
00:28:46 qui sont récemment installés,
00:28:48 on a, pour certains,
00:28:50 des situations financières
00:28:52 et économiques tellement difficiles
00:28:54 qu'ils pourraient être
00:28:56 exclus des dispositifs d'aide.
00:28:58 Donc, on a un sérieux problème
00:29:00 si on commence par
00:29:02 éliminer tous ceux qui font partie
00:29:04 de notre renouvellement.
00:29:06 Alors là, on ira vite fait à la dégringolade
00:29:08 et ils ne parleront plus
00:29:10 de renouvellement.
00:29:12 - Renouvellement de ? - De génération.
00:29:14 Parce que là, ce qui est vraiment...
00:29:16 C'est la transmission. C'est ce père et cette fille.
00:29:18 Elle dit qu'ils ne vont pas y arriver, en réalité,
00:29:20 avec leurs troupeaux.
00:29:22 Comment est-ce que vous qualifieriez
00:29:24 le dialogue que vous avez eu avec Emmanuel Macron ?
00:29:26 Est-ce qu'il vous a dit la même chose que ce que dit
00:29:28 Gabriel Attal, d'abord ? Est-ce qu'ils sont sur la même ligne,
00:29:30 tous les deux ?
00:29:32 - Je ne sais pas si on peut dire qu'ils sont sur la même ligne.
00:29:34 En tout cas, ils ont les mêmes conseillers
00:29:36 et on n'avait pas les mêmes retours.
00:29:38 Hier, avec Emmanuel Macron,
00:29:40 on avait le sentiment
00:29:42 d'une analyse
00:29:44 d'une situation
00:29:46 qui n'était pas celle de l'agriculture française.
00:29:48 - C'est-à-dire un truc technocrate ?
00:29:50 - Par exemple ?
00:29:52 - Par exemple,
00:29:54 dans l'exposé que j'ai pu faire,
00:29:56 j'ai parlé de cette désagriculturation,
00:29:58 de cette décapitalisation
00:30:00 qui concerne aujourd'hui
00:30:02 toutes nos productions animales
00:30:04 et que moi, j'attendais
00:30:06 un signe positif
00:30:08 à retourner déjà vers ces éleveurs-là
00:30:10 qui disparaissent les uns après les autres.
00:30:12 - C'est quoi la décapitalisation ?
00:30:14 Moi, personnellement, je comprends rien.
00:30:16 - Quand on parle de décapitalisation,
00:30:18 c'est parce que, justement,
00:30:20 notre capital aujourd'hui est constitué
00:30:22 par notre cheptel, nos animaux.
00:30:24 Et justement, ce cheptel reproduit
00:30:26 et donc, on a ainsi un fonds de roulement
00:30:28 et des ventes.
00:30:30 Le cheptel, en France,
00:30:32 ne cesse de diminuer.
00:30:34 Un million de vaches, pratiquement,
00:30:36 en moins d'un an,
00:30:38 un million de vaches, pratiquement,
00:30:40 en même pas dix ans.
00:30:42 Et donc, ce potentiel de production
00:30:44 se traduit par des importations,
00:30:46 des importations de viande.
00:30:48 D'ailleurs, et je rappelle,
00:30:50 en 2022, c'est 50%
00:30:52 d'importations en plus, en valeur.
00:30:54 Ça veut bien dire que
00:30:56 on va bientôt
00:30:58 consommer
00:31:00 essentiellement des produits
00:31:02 ne respectant pas nos normes,
00:31:04 n'ayant pas été produits dans nos conditions.
00:31:06 Et Emmanuel Macron, là-dessus, disait quoi exactement ?
00:31:08 Eh bien, pour Emmanuel Macron,
00:31:10 ce n'est pas un problème de déproduction,
00:31:12 ce n'est pas un problème de souveraineté alimentaire,
00:31:14 puisque l'équilibre est maintenu
00:31:16 et ces échanges-là
00:31:18 se font au niveau de l'Europe.
00:31:20 Ça veut dire quoi,
00:31:22 l'équilibre est maintenu ?
00:31:24 Là, vous pointez du doigt un déséquilibre.
00:31:26 Vous expliquez qu'il y a un million de vaches en moins.
00:31:28 C'est pour ça que j'ai du mal à comprendre
00:31:30 où est l'équilibre.
00:31:32 Pour lui, en fait,
00:31:34 ce qu'on ne trouve pas chez nous
00:31:36 et qu'on le trouve avec nos pays européens,
00:31:38 c'est justement parce qu'on produit,
00:31:40 mais nos produits ne correspondent pas
00:31:42 à ce que le consommateur veut.
00:31:44 Donc, il a parlé, par exemple, des poulets.
00:31:46 Et que des poulets qui étaient destinés
00:31:48 au Moyen-Orient et ailleurs
00:31:50 étaient une production
00:31:52 qui n'était pas destinée aux Français,
00:31:54 mais pour autant, il fallait accepter les importations.
00:31:56 Nous, on produit en France
00:31:58 des poulets qui sont exportés
00:32:00 au Moyen-Orient. On achète des poulets.
00:32:02 On importe des poulets qui viennent d'autres pays.
00:32:04 Tout à fait. Mais aujourd'hui, on a des poulets
00:32:06 qui viennent d'Ukraine et qui ne correspondent pas
00:32:08 non plus à nos noms.
00:32:10 Et les poulets qu'on emporte au Moyen-Orient, ils ont une meilleure qualité ?
00:32:12 Ils sont de plus faible qualité, en fait.
00:32:14 C'est du poulet de batterie,
00:32:16 c'est du poulet de 30-40 jours.
00:32:18 Et ça, cette évidence-là
00:32:20 ne lui saute pas aux yeux, en réalité ?
00:32:22 Écoutez, moi, je lui dis, je vous ai déjà écrit
00:32:24 un courrier en 2020
00:32:26 sur les balances commerciales, sur cette souveraineté
00:32:28 alimentaire qui était perdue au niveau français.
00:32:30 Pour lui chiffrer,
00:32:32 en équivalent du nombre de mètres carrés
00:32:34 de bâtiments qu'il nous fallait pour retrouver
00:32:36 notre souveraineté alimentaire en poulets,
00:32:38 il suffirait de re-remplir
00:32:40 tous les poulaillers qui sont vides aujourd'hui en Bretagne.
00:32:42 Justement, est-ce qu'il n'y a pas un problème
00:32:44 aussi de ces poulets en batterie
00:32:46 qui ne sont pas de bonne qualité ?
00:32:48 Vous l'avez dit vous-même.
00:32:50 Les Français n'en veulent pas, donc on est obligés de les exporter.
00:32:52 Est-ce que l'enjeu ne serait pas
00:32:54 de construire une agriculture plus durable, avec des poulets
00:32:56 de qualité, faits en France,
00:32:58 qui seraient peut-être plus accessibles ?
00:33:00 Est-ce qu'on peut continuer comme ça,
00:33:02 comme un canard sans tête ?
00:33:04 Est-ce que ce n'est pas ça l'enjeu ?
00:33:06 Alors, en fait,
00:33:08 il faut savoir que dans beaucoup de productions,
00:33:10 comme en volaille essentiellement,
00:33:12 on est dans un système qu'on appelle de l'intégration.
00:33:14 Ça veut dire que l'agriculteur
00:33:16 paye un bâtiment et il fournit
00:33:18 sa main d'œuvre. Avec ce système-là,
00:33:20 il dépend de ce qu'on appelle
00:33:22 un intégrateur, donc une société
00:33:24 qui va lui fournir des poussins,
00:33:26 de l'aliment, qui va lui facturer
00:33:28 tout ça sur la
00:33:30 facture quand il va récupérer
00:33:32 les poussins qui auront été élevés.
00:33:34 Donc il aura un prix
00:33:36 pour les poulets qui vont sortir de chez lui,
00:33:38 moins l'aliment, moins le gaz,
00:33:40 et ça peut être une facture négative.
00:33:42 Et donc c'est l'intégrateur qui choisit
00:33:44 le prix de poulet.
00:33:46 C'est un poil technique, et je comprends que c'est
00:33:48 évidemment le cœur de vos enjeux. Nous,
00:33:50 ce qui nous intéresse, c'est que vous avez
00:33:52 vu longuement le président de la République,
00:33:54 qui vous a donc exposé quelque chose
00:33:56 qui ne correspondait pas vraiment à ce que vous attendiez.
00:33:58 Est-ce qu'il y a des reprises
00:34:00 de mobilisation ? On a vu que les tracteurs étaient
00:34:02 cet après-midi au château de Chambord,
00:34:04 le salon de l'agriculture, on va voir qu'il y a des menaces
00:34:06 sur la sécurité au salon de l'agriculture.
00:34:08 Est-ce que vous appelez à une nouvelle mobilisation
00:34:10 en la coordination orale ?
00:34:12 On n'a même pas besoin d'appeler aujourd'hui.
00:34:14 Sur le terrain, partout, tout le monde
00:34:16 est déjà dans les starting blocks.
00:34:18 Certains n'ont pas quitté encore
00:34:20 le champ de bataille.
00:34:22 On sait que le salon de l'agriculture,
00:34:24 qui reçoit quand même
00:34:26 plus de 600 000 visiteurs,
00:34:28 c'est 40 000 professionnels agriculteurs.
00:34:30 Donc,
00:34:32 tout le monde sera présent sur ce salon.
00:34:34 Et ce sera le
00:34:36 salon de la colère, de la révolte.
00:34:38 Et de quelle manière
00:34:40 elle s'exprimera.
00:34:42 Vous réfléchissez à des actions ?
00:34:44 Il n'y a même pas besoin de réfléchir.
00:34:46 On sait déjà que tout s'organise d'ici et là.
00:34:48 Et qu'est-ce qui s'organise ?
00:34:50 Qu'est-ce qui ne s'organise pas ?
00:34:52 La révolte.
00:34:54 Si on rentre dans le détail,
00:34:56 j'ai l'impression que vous faites
00:34:58 des actions plutôt symboliques.
00:35:00 Des images assez fortes qui parlent aux gens.
00:35:02 Mais il y a encore 15 jours,
00:35:04 3 semaines,
00:35:06 on voyait les convois de tracteurs qui montaient vers Paris.
00:35:08 Ça va se traduire de quelle manière ?
00:35:10 Je ne peux pas tout vous dire.
00:35:12 Mais vous le verrez
00:35:14 dès la fin de la semaine prochaine.
00:35:16 C'est normal que vous veuillez
00:35:18 nous donner une surprise.
00:35:20 On a l'impression qu'il n'y a pas de solution.
00:35:22 Ce que Gabriel Attal vous dit,
00:35:24 on a l'impression qu'il y a une ébauche de solution.
00:35:26 Vous sortez quelques jours après
00:35:28 d'un rendez-vous avec Emmanuel Macron.
00:35:30 C'était hier.
00:35:32 Et là, vous êtes totalement dépité.
00:35:34 Mais il est.
00:35:36 Le rendez-vous avec Emmanuel Macron
00:35:38 est illustré à l'écran.
00:35:40 Ce sont ces rangées de tracteurs
00:35:42 devant le château.
00:35:44 Là, vous avez dans le château
00:35:46 les électrocrates et en face
00:35:48 les gens qui travaillent.
00:35:50 Et à un moment donné, quand vous arrivez
00:35:52 à ce face-à-face,
00:35:54 c'est extrêmement malsain.
00:35:56 Surtout quand ce face-à-face est lié au fait
00:35:58 que le château chasse les agriculteurs.
00:36:00 On ne peut pas continuer comme ça.
00:36:02 Ce qui est difficile
00:36:04 pour nous à faire passer
00:36:06 sur le terrain,
00:36:08 c'est de dire
00:36:10 qu'au niveau de la trésorerie, ils ont compris.
00:36:12 Ils se sont engagés à payer ce qu'ils doivent.
00:36:14 Nous, on a quand même exigé
00:36:16 qu'il y ait le minimum d'agriculteurs à rester sur la route
00:36:18 et surtout pas nos jeunes.
00:36:20 Sur la simplification, on avance aussi.
00:36:22 Et là,
00:36:24 vous avez certainement entendu parler,
00:36:26 quand on veut retourner une prairie, il faut qu'on demande
00:36:28 l'autorisation suivant où on habite
00:36:30 et dans quelle région nous sommes.
00:36:32 Donc ce volet-là va aussi être traité
00:36:34 au niveau européen.
00:36:36 Une de nos demandes au niveau de la coordination
00:36:38 rurale, c'est de dire
00:36:40 "faites une réforme de la politique agricole
00:36:42 commune, qu'on passe une année
00:36:44 à y travailler, mais qu'on fasse une politique
00:36:46 agricole commune qui sera
00:36:48 valable pour dix ans et qu'on ne revienne
00:36:50 plus dessus".
00:36:52 - Et c'est là-dessus qu'il y a un désaccord avec le chef de l'État ?
00:36:54 - Là-dessus, ça va, il n'y a pas de soucis.
00:36:56 Mais après, quand on parle de souveraineté
00:36:58 et qu'on a
00:37:00 des annonces qui devaient être faites
00:37:02 pour l'élevage, l'élevage en général,
00:37:04 l'élevage pour lequel
00:37:06 on a une balance commerciale déficitaire
00:37:08 de 6 milliards d'euros.
00:37:10 6 milliards, mais vous ne vous imaginez
00:37:12 pas, vous entendez tous qu'une volaille sur deux
00:37:14 consommée, c'est de l'importation.
00:37:16 Mais nous, agriculteurs, on aura
00:37:18 alerté
00:37:20 les consommateurs pour dire
00:37:22 "si vous ne mangez plus ce que vous souhaitez,
00:37:24 ce n'est pas de notre faute". C'est parce que
00:37:26 on ne nous donne plus les moyens d'exercer
00:37:28 notre métier. C'est parce qu'on a beau
00:37:30 travailler pour des industriels, ces
00:37:32 industriels ont choisi un autre modèle,
00:37:34 qui est un modèle pour l'exportation, plutôt
00:37:36 que de privilégier l'assiette des Français.
00:37:38 C'est ce que vous a dit en clair.
00:37:40 Et ça, il s'est cautionné par le Président de la République.
00:37:42 D'accord, ok. J'aimerais juste qu'on s'intéresse à la sécurité
00:37:44 du Salon de l'Agriculture. 600 000 visiteurs,
00:37:46 vous m'avez dit l'an dernier,
00:37:48 et beaucoup d'agriculteurs
00:37:50 et d'éleveurs. Avec Sandra
00:37:52 Busson, on sait qu'il y a
00:37:54 des inquiétudes sur le déroulement de ce
00:37:56 Salon de l'Agriculture. Sandra.
00:37:58 Les agriculteurs voient le Salon de l'Agriculture
00:38:00 comme une vitrine pour leur activité
00:38:02 et la plupart d'entre eux ne
00:38:04 veulent pas le ternir en y amenant
00:38:06 la contestation. Mais les responsables
00:38:08 syndicaux font quand même planer
00:38:10 la menace d'action pendant
00:38:12 ces 15 jours, faisant ainsi de ce rendez-vous
00:38:14 ultra médiatisé
00:38:16 un moyen de pression sur le gouvernement.
00:38:18 Le Président de la FNSEA
00:38:20 n'en a pas fait mystère. Il a dit cette
00:38:22 semaine que ce Salon est un moment
00:38:24 important d'échange avec les Français
00:38:26 pour qu'il se passe bien. A-t-il dit
00:38:28 il faut que les réponses gouvernementales
00:38:30 soient au niveau. Selon nos informations,
00:38:32 le renseignement territorial
00:38:34 estime donc qu'il y a un risque de tension
00:38:36 pendant ce Salon, avec des actions
00:38:38 coup de poing au moment de grandes
00:38:40 visibilités, c'est-à-dire au moment des visites
00:38:42 des personnalités politiques.
00:38:44 Les agriculteurs cherchent des actions
00:38:46 symboliques, pourquoi pas refuser
00:38:48 de serrer la main du Président s'il vient
00:38:50 ou refuser de l'accueillir sur un stand.
00:38:52 Ça fait partie de ce que certains
00:38:54 ont en tête, mais rien n'a encore été
00:38:56 validé par les instances syndicales
00:38:58 selon nos informations.
00:39:00 Dans cette ligne, Arnaud Rousseau, le chef
00:39:02 de la FNSEA, a été clair.
00:39:04 Si on se moquait de nous,
00:39:06 évidemment que l'accueil du Président
00:39:08 de la République le 1er samedi du Salon
00:39:10 ne pourrait pas se passer dans
00:39:12 les conditions classiques.
00:39:14 Avec en toile de fond de possibles divergences
00:39:16 entre les différents syndicats
00:39:18 sur les modes d'action à privilégier
00:39:20 pendant cette quinzaine agricoles.
00:39:22 Une sérieuse menace, Louis de Raguenel,
00:39:24 sur l'accueil des politiques et en particulier
00:39:26 du Président Macron sur ce Salon d'agriculture.
00:39:28 Oui absolument. La note qu'on a pu consulter,
00:39:30 la première partie de cette note, effectivement,
00:39:32 met une focale sur les agriculteurs.
00:39:34 Et c'est bien normal qu'il y ait une tension
00:39:36 compte tenu de ce que vous venez de dire,
00:39:38 et compte tenu de ce qui s'est passé depuis un mois.
00:39:40 Mais la principale crainte des policiers
00:39:42 vient des militants écologistes.
00:39:44 Des militants écologistes ?
00:39:46 Qui de l'autre côté sont très déçus.
00:39:48 Alors ça va peut-être vous paraître bizarre,
00:39:50 ce que je veux dire, mais des concessions
00:39:52 que l'exécutif vous aurait faites.
00:39:54 Et donc il y a un certain
00:39:56 nombre de collectifs qui essayent de se refaire
00:39:58 la cerise sur cette base-là.
00:40:00 Et donc ils sont en train de s'organiser.
00:40:02 Mais c'est quel genre de collectif ?
00:40:04 Riposte alimentaire,
00:40:06 dernière rénovation.
00:40:08 Ce qui est parche de soupe, les tableaux ?
00:40:10 Absolument. Et donc c'est la convergence de plusieurs
00:40:12 mouvements d'extrême-gauche qui veulent
00:40:14 à la fois s'en prendre à vous et s'en prendre
00:40:16 aux politiques, aux ministres,
00:40:18 aux députés qui seront présents
00:40:20 pour leur dire "vous êtes en train
00:40:22 de tout céder sur" - je ne me fais pas l'avocat
00:40:24 de leur cause, je vous dis en tout cas ce qu'il y a dans la note -
00:40:26 "vous êtes en train de tout céder sur le
00:40:28 GNR, sur les bassines"
00:40:30 Emmanuel Macron est en train de...
00:40:32 - Les bassines d'eau, oui. - Les bassines d'eau, pardon.
00:40:34 Sur les engagements de transition écologique.
00:40:36 Et donc ce salon
00:40:38 pourrait donner lieu à un affrontement
00:40:40 surréaliste entre
00:40:42 les militants du climat et l'extrême-gauche
00:40:44 qui reprochent à la fois à Emmanuel
00:40:46 Macron et aux agriculteurs de céder
00:40:48 aux engagements sur la transition écologique.
00:40:50 Quels sont les risques que vous envisagez pour ce salon ?
00:40:52 Écoutez, ça pourrait justement
00:40:54 venir de leur part
00:40:56 et ça pourrait générer
00:40:58 une confrontation parce qu'en fait,
00:41:00 les premiers écologistes... - Les policiers sont plus inquiets
00:41:02 de leurs actions que des vôtres.
00:41:04 C'est ça qui est intéressant à noter. - Alors allez-y Bernic.
00:41:06 - Il est marqué que les agriculteurs, à priori,
00:41:08 veulent accueillir respectueusement le chef de l'État.
00:41:10 - Les agriculteurs ont toujours agi
00:41:12 dans le respect des personnes
00:41:14 tout en exprimant
00:41:16 leur colère.
00:41:18 Les agriculteurs font de l'écologie
00:41:20 appliquée. Avec, aujourd'hui,
00:41:22 tous les bâtons qui nous sont mis
00:41:24 ou toutes les contraintes pour déproduire
00:41:26 ou arrêter la production ou pour rentrer dans cette
00:41:28 phase de décroissance agricole,
00:41:30 le résultat en est
00:41:32 l'importation de produits
00:41:34 qui ne respondent pas à nos normes. - Je crois qu'on a compris ça, Véronique.
00:41:36 - Donc les écologistes se trompent de combat.
00:41:38 Si nous, on n'a pas pu produire, ce qui va rentrer
00:41:40 sera produit avec ces produits-là.
00:41:42 - Mais si vous vous trouvez dans ce salon d'agriculture face à des militants
00:41:44 écologistes qui font des actions coup de poing,
00:41:46 qui visent vous, qui visent les politiques,
00:41:48 qu'est-ce qui se passe ? Il y a un affrontement ? Vous risquez l'affrontement ?
00:41:50 - Vous savez, on a été très bien soutenus
00:41:52 et par les consommateurs,
00:41:54 les citoyens en France, avec la police,
00:41:56 ça s'est toujours bien passé, quel que soit
00:41:58 l'endroit où nous étions. - Oui, mais ils vous parlent des militants écologues.
00:42:00 - Nous pourrions aider la police
00:42:02 à les foutre dehors. - D'accord.
00:42:04 - Ça, il n'y a pas de souci. - Donc c'est clair. - Alors, vous savez,
00:42:06 les agriculteurs, ils n'ont peur de rien. On manipule
00:42:08 des bêtes d'une tonne, on n'a pas peur de personnes
00:42:10 qui feraient jusqu'à 100 kilos. - Ok.
00:42:12 - D'accord. - L'avertissement, là !
00:42:14 Attention !
00:42:16 Gringalé d'extrême-gauche ! Attention !
00:42:18 - Eric Nolot. - Moi, ce qui me frappe
00:42:20 beaucoup dans vos propos, c'est qu'on a l'impression qu'il n'y a pas
00:42:22 un dialogue de sourds, mais que vous ne pouvez pas
00:42:24 vous comprendre parce que vous, vous dites que c'est une question
00:42:26 de vie ou de mort professionnelle, parfois
00:42:28 de vie ou de mort tout court. Il y a énormément de suicides
00:42:30 malheureusement dans le monde paysan et que
00:42:32 de l'autre côté, les réponses restent technocratiques.
00:42:34 Parce que le côté, vous répondre
00:42:36 "mais il y a un équilibre" alors que vous êtes en train
00:42:38 de dire que vous êtes en train de mourir,
00:42:40 qu'est-ce qu'il faut pour qu'ils prennent vraiment conscience
00:42:42 de la situation, le président de la République ?
00:42:44 - Eh bien, en fait, il faut qu'ils s'inscrivent
00:42:46 dans le long terme et c'est bien ça qu'on lui a dit.
00:42:48 Nous, on veut des jeunes
00:42:50 et que les jeunes s'installent
00:42:52 avec une visibilité pour être encore
00:42:54 agriculteur au bout de 10 ans, 20 ans.
00:42:56 On n'est pas comme
00:42:58 certains métiers où effectivement, il n'y a pas
00:43:00 d'engagement financier et on peut changer
00:43:02 de métier, on vend un fourgon ou on vend
00:43:04 le peu d'outils
00:43:06 qu'on pourrait avoir. Là, on s'engage
00:43:08 avec un capital énorme
00:43:10 donc des risques financiers qui viennent
00:43:12 se rajouter aux risques climatiques et autres.
00:43:14 Donc ça, pour ça,
00:43:16 il faut une protection de l'agriculture
00:43:18 mais pas que française.
00:43:20 Et ce que nous avons lancé comme message à
00:43:22 Emmanuel Macron, c'est de lui dire
00:43:24 "Vous allez à Abu Dhabi fin du mois
00:43:26 de février, vous avez une
00:43:28 ministérielle OMC,
00:43:30 de l'Organisation Mondiale du Commerce.
00:43:32 On vous suggère, et prenez l'idée
00:43:34 qui a toujours été avancée par la Coordination
00:43:36 Rurale, de vendre le concept
00:43:38 d'agriculture
00:43:40 d'exception agriculturelle
00:43:42 pour sortir l'agriculture
00:43:44 des accords de l'OMC. Pour protéger
00:43:46 toutes les agricultures, pour que nous
00:43:48 face aux importations qui viennent
00:43:50 inonder l'Europe, n'allions pas
00:43:52 inonder l'Afrique de produits
00:43:54 humains. - Et alors, qu'est-ce qu'il vous a dit ?
00:43:56 - Il a souri, il n'a même pas
00:43:58 confirmé qu'il allait à Abu Dhabi.
00:44:00 - Mais vous savez très bien que si en faisant ça, vous allez
00:44:02 nuire aux viticulteurs par exemple qui, eux,
00:44:04 exportent 90% de leurs
00:44:06 ...
00:44:08 - Avant, les viticulteurs
00:44:10 exportaient. Ces accords-là,
00:44:12 l'agriculture rentrée dans l'OMC, ça date
00:44:14 de 1994.
00:44:16 - Mais aujourd'hui, les viticulteurs sont
00:44:18 extrêmement dépendants de l'exportation,
00:44:20 beaucoup plus qu'ils n'étaient hier. - Ça correspond
00:44:22 à des marchés, donc normalement...
00:44:24 - On peut jouer, c'est de la négociation.
00:44:26 - Ils vont toujours acheter les produits, c'est comme tout produit d'exception,
00:44:28 ils trouvent un marché.
00:44:30 - Il y a un débat avec les Français, face à face,
00:44:32 entre les agriculteurs et le Président
00:44:34 de la République, parce que de facto,
00:44:36 à la décharge du Président de la République,
00:44:38 nous faisons partie de la zone euro.
00:44:40 On peut toujours critiquer l'euro si on veut, mais le principe
00:44:42 d'une zone monétaire commune, c'est l'intégration économique
00:44:44 entre les pays qui y appartiennent.
00:44:46 Considérer que l'équilibre se joue au niveau
00:44:48 européen, ça a du sens.
00:44:50 Ça a du sens économique, ça a du sens politique.
00:44:52 Ce qu'il y en a beaucoup moins, c'est quand il y a des gens
00:44:54 qui trichent avec les normes,
00:44:56 et c'est ce qui s'est passé. Pour le coup,
00:44:58 l'exemple de l'Ukraine, ça n'est pas le marché européen.
00:45:00 C'est une dérogation qu'on a acceptée.
00:45:02 Et là, c'est vraiment la Commission européenne qui s'est
00:45:04 mis les pieds dans le tapis, y compris dans ses objectifs
00:45:06 pour 2024. Mais il faut aussi que les Français,
00:45:08 tous en tant que citoyens,
00:45:10 si nous voulons l'agriculture que vous décrivez,
00:45:12 ça veut dire que ça va nous coûter beaucoup plus cher.
00:45:14 Est-ce que les consommateurs,
00:45:16 que sont aussi les citoyens, sont prêts à le valider ?
00:45:18 - Vous savez très bien qu'en ces temps d'affluxion,
00:45:20 les Français ne peuvent pas.
00:45:22 - Oui, mais on ne peut pas en même temps
00:45:24 laisser les agriculteurs verser
00:45:26 des larmes de crocodile sur leur sort
00:45:28 et ne pas prendre en compte cette décision-là.
00:45:30 Ou sinon, on décide que nous allons vers
00:45:32 un autre modèle en indemnisant
00:45:34 les gens qui perdraient dans cette transition-là.
00:45:36 Mais sinon, c'est parfaitement hypocrite
00:45:38 quand même de la part de tous les Français
00:45:40 que nous sommes.
00:45:42 - Dernier mot, et après, je vais entendre Mme Lefebvre.
00:45:44 - C'est très bien que devant nous, on a le mur de l'énergie.
00:45:46 Ce mur de l'énergie facile et abondante
00:45:48 va bloquer tous les échanges
00:45:50 et notamment tous les transports.
00:45:52 Et ça va être beaucoup plus compliqué.
00:45:54 Et qu'à un moment donné, si on ne veut pas
00:45:56 avoir faim, nous aussi,
00:45:58 comme d'autres dans le monde peuvent avoir,
00:46:00 il va falloir qu'on prenne compte
00:46:02 de cet avenir.
00:46:04 - Dernier mot à Véronique Lefebvre.
00:46:06 - Vous êtes optimiste pour les prochains jours ou pas ?
00:46:10 - Eh bien, ben non.
00:46:12 Franchement, je suis très déçue,
00:46:14 très inquiète
00:46:16 parce que justement,
00:46:18 je n'ai pas ce message d'espoir
00:46:20 pour nos jeunes.
00:46:22 Et autant, il y a 20 ans,
00:46:24 quand je débutais en tant que banquière
00:46:26 auprès des agriculteurs,
00:46:28 on avait un projet de financement.
00:46:30 On pouvait dire aux jeunes,
00:46:32 dans 12 ans, c'est bon, c'est payé,
00:46:34 ça ira mieux. Aujourd'hui, on est toujours
00:46:36 avec les mêmes prix de nos produits agricoles.
00:46:38 Et pourtant, quand vous investissez,
00:46:40 que ce soit pour des vaches, pour des cochons,
00:46:42 vous avez un investissement ramené
00:46:44 à la tête animale qui est x4, x5.
00:46:46 Donc pas avec les mêmes prix,
00:46:48 ce n'est pas possible.
00:46:50 - En tout cas, on suivra évidemment avec vous
00:46:52 ce qui se passe dans les prochains jours.
00:46:54 Vous pouvez compter sur CNews pour porter votre parole.
00:46:56 Merci à vous. On fait une petite pause.
00:46:58 On se retrouve dans un instant sur CNews et sur Europe 1
00:47:00 pour évoquer le reste de l'actualité. A tout de suite.
00:47:02 (Générique)
00:47:06 - Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:08 Bienvenue dans "Punchline", ce soir sur CNews
00:47:10 et sur Europe 1. Peut-on faire
00:47:12 confiance aux hommes ? Vaste question
00:47:14 tranchée par l'écoféministe Sandrine Rousseau
00:47:16 après les accusations de viol
00:47:18 et d'agression sexuelle portées par des dizaines
00:47:20 de femmes contre le psychanalyste Gérard Miller
00:47:22 qui fut son soutien politique
00:47:24 et son allié à la France insoumise.
00:47:26 Pour mener donc le combat contre les violences sexuelles,
00:47:28 Madame Rousseau affirme qu'on ne peut
00:47:30 compter sur aucun homme.
00:47:32 On ne peut compter sur aucun homme.
00:47:34 La violence d'une telle phrase fait froid
00:47:36 dans le dos. Elle dit au fond cette vision
00:47:38 fantasmée d'une société sans hommes pour qu'enfin
00:47:40 la non-violence règne puisqu'il est
00:47:42 bien connu que toutes les femmes sont
00:47:44 exemptes de toute violence, de toute méchanceté
00:47:46 et de toute vilainie. Mais au contraire,
00:47:48 Madame Rousseau, c'est par les hommes, par leur éducation,
00:47:50 par les petits garçons d'aujourd'hui
00:47:52 qui seront les maris, les compagnons,
00:47:54 les pères de demain, que l'on arrivera à endiguer
00:47:56 ce phénomène ancestral pour atteindre
00:47:58 l'harmonie entre les sexes
00:48:00 qui existe bien et qui professe
00:48:02 depuis des années Elisabeth Badinter,
00:48:04 elle-même honnie des néo-féministes
00:48:06 radicales. Quant à la duplicité
00:48:08 de ceux qui donnent des leçons de morale
00:48:10 à la tierre entière et qui cachent en leur sein
00:48:12 des agresseurs et des hommes condamnés
00:48:14 pour violences conjugales, je vous laisse
00:48:16 vous faire votre opinion. Allez, c'est parti
00:48:18 pour Punchline.
00:48:20 [Musique]
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00:48:32 Et les 18h, bienvenue sur Europe 1 d'abord et sur
00:48:34 CNews, d'abord le rappel des titres de l'actualité.
00:48:36 Le feuilleton est terminé
00:48:38 concernant Kylian Mbappé,
00:48:40 sa fin de contrat arrive
00:48:42 en juin prochain et le joueur
00:48:44 a annoncé son départ du Paris-Saint-Germain.
00:48:46 Le footballeur l'a communiqué
00:48:48 aujourd'hui au dirigeant
00:48:50 du club de la capitale. Depuis
00:48:52 plusieurs années, son destin
00:48:54 est lié à celui du
00:48:56 Real Madrid en Espagne.
00:48:58 La plainte en diffamation de Karim Benzema
00:49:00 contre Gérald Darmanin a classé sans suite.
00:49:02 La justice a considéré
00:49:04 que les propos du ministre de l'Intérieur n'étaient pas de nature
00:49:06 à porter atteinte à son honneur.
00:49:08 En octobre dernier, après les attaques du
00:49:10 Hamas, il avait déclaré que le footballeur
00:49:12 français avait, je cite, "des liens notoires
00:49:14 avec les frères musulmans", raison pour laquelle
00:49:16 il avait condamné, Karim Benzema,
00:49:18 bien sûr, les bombardements israéliens
00:49:20 à Gaza. Le nombre de morts
00:49:22 sur les routes a augmenté de 6% par rapport
00:49:24 à l'an dernier. Au total, 240 personnes
00:49:26 ont perdu la vie, selon la sécurité routière.
00:49:28 Parmi les victimes, plus de piétons, de motards,
00:49:30 de cyclistes, mais
00:49:32 moins d'automobilistes.
00:49:34 Enfin, 132e jour de détention pour
00:49:36 les otages détenus par l'organisation terroriste
00:49:38 du Hamas dans la bande de Gaza.
00:49:40 Trois de ces otages, vous le savez, sont français.
00:49:42 Ils se prénomment Ofer, Orion
00:49:44 et Oad. Nous pensons à tous ces otages
00:49:46 ce soir et à leurs familles. Nous demandons
00:49:48 une nouvelle fois leur libération immédiate
00:49:50 et sans condition. Il est 18h02,
00:49:52 on est en direct sur Europe 1 et sur CNews
00:49:54 avec Eric Nolot. Bonsoir Eric, journaliste.
00:49:56 Nous sommes avec Eugénie Bastier,
00:49:58 grand reporter au Figaro. Bonsoir à vous.
00:50:00 Louis de Ragnel, chef du service politique.
00:50:02 Nathan Devers est là, écrivain. Bonsoir Nathan.
00:50:04 Céline Pina, qui est politologue
00:50:06 et journaliste à Causeur, ainsi que
00:50:08 Jean-Sébastien Fergiou, directeur du site
00:50:10 Atlantico. Est-ce que vous êtes inspiré, Eric Nolot,
00:50:12 par Céline Rousseau ? Toujours. Je sais que vous êtes inspiré.
00:50:14 Elle m'a inscrivé un livre entier, mais je vais
00:50:16 faire une édition revue augmentée
00:50:18 parce que chaque semaine ou presque, elle ajoute
00:50:20 quelque chose. Parce que là, la phrase qu'elle a prononcée
00:50:22 est peut-être sous le coup
00:50:24 du désespoir, de la déception
00:50:26 face à Gérard Miller
00:50:28 qui était son soutien politique. Il la soutenit
00:50:30 très activement et qui est aujourd'hui accusée,
00:50:32 vous le savez, par des dizaines de femmes de viol et d'agressions
00:50:34 sexuelles lorsqu'elles étaient sous hypnose.
00:50:36 Elle estime donc qu'on ne peut faire
00:50:38 confiance à aucun homme. On ne peut
00:50:40 compter sur aucun homme. - Aucun homme de gauche.
00:50:42 - Non, elle dit que c'est un problème humain.
00:50:44 Le combat contre les violences sexuelles,
00:50:46 c'est un combat dans lequel on ne peut compter sur aucun
00:50:48 homme, même si même nos
00:50:50 alliés s'avèrent être des agresseurs ou des violeurs
00:50:52 potentiels sur qui s'appuyer. Eric Nolot,
00:50:54 cette phrase est sidérante. En réalité,
00:50:56 elle me s'est stupéfiée. - Oui, ça s'aggrave parce que
00:50:58 une autre néo-féministe de choc,
00:51:00 Caroline Dehaes, avait dit que deux hommes sur trois
00:51:02 étaient des violeurs. Alors, il restait un tiers.
00:51:04 Maintenant, il ne reste plus personne. Donc, nous sommes tous
00:51:06 dans le même sac.
00:51:08 - Non, je ne pense pas que ce soit le
00:51:10 désespoir ou un mouvement d'humeur.
00:51:12 Elle a trouvé un moyen pour ne pas
00:51:14 condamner formellement... - Gérard Miller.
00:51:16 - Gérard Miller. C'est-à-dire que ce n'est pas un problème de
00:51:18 Gérard Miller. En fait, c'est tous les hommes.
00:51:20 C'est intéressant. Et ce qui est encore plus intéressant,
00:51:22 c'est qu'elle tombe dans une forme d'essentialisation
00:51:24 qu'on a beaucoup reproché aux
00:51:26 beaufs par le passé, qui parlaient des
00:51:28 femmes en général. Les femmes, c'est ceci.
00:51:30 Les femmes, c'est cela. Comme si ce n'étaient pas des
00:51:32 individus, mais une sorte d'espèce à part.
00:51:34 Et elle tombe exactement dans le même cliché
00:51:36 envers... Non, vraiment. Je pense que
00:51:38 il y a peu de femmes qui font
00:51:40 autant de mal au féminisme
00:51:42 que Sandrine Rousseau, semaine après
00:51:44 semaine, parce qu'elle en éloigne les esprits
00:51:46 les plus censés. Ce discours, ça ne peut que
00:51:48 séduire Mme De Haas ou Alice Coffin, qui
00:51:50 dit "moi, je ne dis plus un livre écrit par un homme".
00:51:52 - Donc des néo-féministes.
00:51:54 - Non, je fais une distinction entre les féministes
00:51:56 et les néo-féministes. Je pense que
00:51:58 en effet, ceux qui pourraient être séduits par
00:52:00 ces combats s'en éloignent parce qu'on a
00:52:02 vraiment l'impression d'être chez
00:52:04 des idéologues jusqu'aux bouddhistes.
00:52:06 - Jeannie Bastie, ça vous fait réagir, je l'ai vu.
00:52:08 - Non, parce que j'allais
00:52:10 ajouter, on ne peut faire confiance à aucun homme
00:52:12 de gauche, visiblement, parce qu'il y a beaucoup
00:52:14 de... On voit dans ces milieux culturels
00:52:16 qui professent la vertu
00:52:18 souvent, mais on a des surprises sur leur
00:52:20 comportement en privé, que ce soit
00:52:22 Adrien Quatennens, Gérard Miller, même
00:52:24 Weinstein aux Etats-Unis, qui était un grand donateur
00:52:26 du Parti démocrate.
00:52:28 Denis Beaupin aussi, vous vous souvenez,
00:52:30 qui mettait du rouge à lèvres pour dire
00:52:32 qu'il était avec les femmes le jour du 8 mars.
00:52:34 - Sandrine Rousseau est d'ailleurs portée plainte contre Beaupin.
00:52:36 - Exactement. Donc je m'interroge,
00:52:38 quand il y a des violences sexuelles dans l'Église,
00:52:40 on dit que c'est un problème systémique, mais quand c'est
00:52:42 dans la gauche morale, d'un coup
00:52:44 on globalise encore pour noyer les responsabilités.
00:52:46 Je crois
00:52:48 effectivement qu'elle est représentative d'un
00:52:50 je ne dirais même pas de néo-féminisme,
00:52:52 peut-être post-féminisme, qui est effectivement
00:52:54 misandre et qui n'hésite pas à pratiquer
00:52:56 l'amalgame, qu'il dénonce
00:52:58 par ailleurs sur plein d'autres sujets.
00:53:00 Ce n'est pas nouveau.
00:53:02 Mais ce que je note,
00:53:04 c'est cette indulgence
00:53:06 pendant longtemps pour Gérard Miller.
00:53:08 Est-ce qu'elle n'était pas au courant ? Sans doute.
00:53:10 Mais en tout cas, il est passé entre les mailles du filet
00:53:12 assez habilement. - Louis Dernel.
00:53:14 - C'est intéressant ce que dit Eugénie Bassier.
00:53:16 Ce qui est vrai, dans toute l'affaire
00:53:18 #MeToo, il y avait une sur-représentation
00:53:20 de gens marqués à gauche. Moi, ce que je trouve
00:53:22 terrifiant et en même temps intéressant,
00:53:24 dans la mesure où Sandrine Rousseau ne côtoie
00:53:26 quasiment que des gens qui pensent comme elle,
00:53:28 ça veut dire qu'il y a un énorme problème.
00:53:30 Il y a quelque chose de très toxique et de très malsain,
00:53:32 sans doute chez les hommes, mais aussi
00:53:34 chez certaines femmes. Quand on en vient
00:53:36 à penser ça, je me dis que c'est vraiment
00:53:38 qu'on ne va pas très bien. Il faudrait peut-être
00:53:40 que Sandrine Rousseau aille voir ailleurs
00:53:42 politiquement, parce qu'effectivement,
00:53:44 moi, on en voit tous les jours,
00:53:46 heureusement, il y a des hommes qui se comportent
00:53:48 bien et qui ne sont pas forcément écologistes
00:53:50 et la France Insoumise. Donc un petit bol
00:53:52 d'air lui ferait peut-être un peu de bien. - Mais elle condamne
00:53:54 très clairement les agissements de Gérard Miller,
00:53:56 même s'il est, on le rappelle,
00:53:58 toujours sous l'algèbre de la présomption d'innocence,
00:54:00 d'attente de verre. Quelle réflexion philosophique vous en tirez ?
00:54:02 On ne peut pas faire confiance à aucun homme.
00:54:04 - Ça me rappelle un roman de Chateaubriand
00:54:06 qui est sous-estimé, qui est René,
00:54:08 où Chateaubriand, enfin le père René,
00:54:10 raconte qu'il a eu une déception quand il était jeune
00:54:12 et il dit que quand on a une déception amicale, c'en est fini
00:54:14 de l'amitié. On ne peut plus faire confiance à personne,
00:54:16 il n'y a plus d'amis sur Terre. C'est exactement,
00:54:18 j'ai l'impression, la réaction
00:54:20 que Sandrine Rousseau...
00:54:22 - C'est la grande lectrice de Chateaubriand.
00:54:24 - Pardon ? - Qui est sans doute une grande lectrice de Chateaubriand.
00:54:26 - Alors ça, je ne sais pas, il faudrait lui...
00:54:28 - Je le sens. - Je ne sais pas si c'est une référence explicite, mais en tout cas,
00:54:30 c'est sûr qu'elle a dû être profondément déçue,
00:54:33 blessée de voir que Gérard Miller était ça.
00:54:35 Et en plus, dans le cadre de Gérard Miller, ce qui est intéressant,
00:54:37 c'est qu'il a fait beaucoup de documentaires
00:54:39 psychanalytiques sur des politiques
00:54:41 et notamment sur des imposteurs un peu,
00:54:43 ou sur des gens, par exemple Dominique Strauss-Kahn, je me souviens de son documentaire
00:54:45 sur lui qui était assez intéressant, où il essaie de rentrer dans sa tête,
00:54:47 de voir ses névroses, de voir comment...
00:54:49 - C'est un imposteur, Dominique Strauss-Kahn ?
00:54:51 - Non mais c'est une vraie question que je me pose dans le cadre de Gérard Miller.
00:54:53 Bon alors, on verra, là, il y a des mentions d'innocence, etc.
00:54:55 - Avec Benoît Jacot.
00:54:57 - Et en plus avec Benoît Jacot, mais dans le cas des...
00:54:59 - Ce qui a aussi donné la parole de Madame Godrech. - Eh oui.
00:55:01 - Bien sûr, mais dans le cas des politiques, des double vif,
00:55:03 c'était des sujets qui intéressaient beaucoup Gérard Miller,
00:55:05 et en effet, avec les faits qui lui sont reprochés,
00:55:07 on se pose la question, je pense, de ce qu'il avait dans sa tête
00:55:09 quand il a tenu... enfin, quand il a été un des plus ardents défenseurs de MeToo,
00:55:13 quand il a tenu les propos dont on se souvient sur Gérard Le Manin.
00:55:17 - Il avait même tendu à l'époque sur les plateaux télé,
00:55:19 contre les agresseurs, contre ce genre d'articles.
00:55:21 - Oui, mais c'est très intéressant d'imaginer,
00:55:23 parce que c'est sûr qu'il devait avoir conscience
00:55:25 des faits qui lui étaient reprochés,
00:55:27 que ça finirait par sortir, parce qu'aujourd'hui,
00:55:29 tout finit globalement par sortir,
00:55:31 on ne peut pas avoir une vie cachée aussi grave comme ça,
00:55:35 sans que les choses ressortent à la surface.
00:55:37 Donc c'est intéressant. Maintenant, évidemment,
00:55:39 je pense que ce qu'il faut se dire, c'est que fondamentalement,
00:55:41 notamment dans les luttes politiques, et surtout dans les luttes morales,
00:55:45 on ne peut faire confiance, évidemment, à personne.
00:55:47 Ça ne veut pas dire que tout le monde est corrompu,
00:55:48 ça ne veut pas dire que tout le monde est pourri,
00:55:49 mais ça veut dire que derrière chaque moraliste peut se cacher la personne la plus...
00:55:53 derrière chaque Dr Jekyll peut se cacher un Mr Hyde.
00:55:57 - Céline Pilla, est-ce que vous y voyez autre chose que ce qu'on vient de décrire ?
00:56:01 - Oui. Moi, je serais beaucoup plus cynique.
00:56:03 - Je m'en doutais.
00:56:05 - J'étais à la place de Sandrine Rousseau, étant donné son électorat.
00:56:09 Il faut tout de suite que je coupe de façon radicale le lien qui munit à Gérard Miller
00:56:15 et cette photo qui sort et qui montre une complicité.
00:56:19 Comment est-ce que je fais ?
00:56:20 Eh bien, je crée du buzz.
00:56:22 Donc, il ne s'agit pas simplement...
00:56:24 - Donc, on est tombés dans le panneau.
00:56:25 - Il ne s'agit pas simplement de condamner Gérard Miller,
00:56:27 il faut le faire suffisamment violemment pour que la polémique se déplace.
00:56:31 Et ensuite, cette polémique-là est tellement absurde qu'elle finira par s'éteindre d'elle-même
00:56:36 et la coupure aura été notée.
00:56:38 Donc, je pense qu'elle est aussi...
00:56:39 - Technique de communication.
00:56:40 - Elle est dans une démarche politique.
00:56:41 - Vous surestimez ses qualités de politicienne et vous sous-estimez sa psychologie de militante.
00:56:46 - Après la psychologie de militante, il y a un truc qui fonctionne
00:56:49 et qui montre pourquoi elle pense que tous les hommes sont ainsi.
00:56:52 C'est que dans sa tête, toute relation humaine est avant tout une relation de domination.
00:56:56 - Il y a une idéologie derrière.
00:56:58 - Les hommes dominent les femmes, donc l'homme est mauvais et la femme est bonne.
00:57:03 Point barre.
00:57:04 C'est très simple de raisonner comme ça.
00:57:06 Malheureusement, dans le réel, ça ne fonctionne pas exactement comme ça.
00:57:09 - Visons Sébastien Ferjot, qui n'en pense pas moins.
00:57:12 - Elle pourrait peut-être se poser la question, malgré tout, de l'idéologie des fameux alliés
00:57:17 qui l'ont accompagnée.
00:57:18 Parce que quand on regarde, que ce soit sur les abus sexuels sur les enfants,
00:57:21 que ce soit justement dans une forme de liberté sexuelle,
00:57:24 mais qui portait évidemment que la liberté sexuelle a été une conquête
00:57:29 que personne n'envisage de revenir dessus,
00:57:32 mais portait jusqu'à la négation des droits de l'autre.
00:57:34 Parce que c'est de ça dont il s'agit.
00:57:36 Et de voir que oui, il y a des êtres de pouvoir.
00:57:38 Gérard Miller lui-même, dans son espèce de pseudo-poste d'excuses
00:57:43 qu'il a mis sur les réseaux sociaux, dit
00:57:45 "Je n'avais pas mesuré à quel point j'étais un être de pouvoir".
00:57:47 Mais parce que c'est la nature humaine, tout simplement.
00:57:49 Peut-être que Mme Rousseau pourrait redire Chateaubriand,
00:57:51 elle pourrait lire aussi les évangiles,
00:57:53 elle en apprendrait beaucoup.
00:57:55 D'autant qu'on pourrait lui rappeler aussi que Monique Olivier existe,
00:57:58 l'ex-femme de Michel Fourmiret, que les mères Macrel ça existe,
00:58:01 que les femmes agresseurs sexuels ça existe.
00:58:04 Et donc cette distinction qui est faite entre les hommes et les femmes
00:58:07 dans la vision politique de Mme Rousseau,
00:58:10 mais qui était peu à peu celle de Gérard Miller dans un autre registre aussi.
00:58:14 C'est pour ça que je dis qu'elle devrait quand même questionner
00:58:16 l'environnement politique et idéologique de tous ces gens-là.
00:58:19 Elle ne questionne pas l'idéologie,
00:58:23 elle pointe uniquement le fait qu'il soit un homme.
00:58:26 Juste une toute petite réflexion qui va déplaire à Eric.
00:58:30 On a beaucoup parlé depuis le 7 octobre
00:58:34 de certaines associations ou certains représentants du féminisme
00:58:39 qui n'ont pas été claires sur la question de ce qui s'était passé le 7 octobre.
00:58:42 J'aimerais juste dire une chose, c'est que quand même Sandrine Rousseau,
00:58:45 elle a été vraiment d'une clarté et d'un courage
00:58:48 parce qu'elle est allée contre beaucoup d'associations dont elle était par ailleurs proche,
00:58:52 assez exemplaire sur la question.
00:58:54 Ça me semble important de le relever parce qu'on remarque souvent
00:58:57 que ses interventions dans le débat public sont originales, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:59:00 Mais là-dessus, elle a eu une boussole morale du début à la fin.
00:59:03 Il faut quand même le remarquer.
00:59:04 Cela dit Eric Nolot.
00:59:05 Ça ne me déplaît pas mais ça ne me convainc pas
00:59:07 parce qu'elle essaie de faire un peu oublier sa lamentable attitude
00:59:11 envers les femmes iraniennes par exemple.
00:59:14 Donc comme elle a été beaucoup sous pression, qu'on a été beaucoup à la critiquer,
00:59:17 qu'elle s'est fait prendre à partie par des femmes iraniennes
00:59:20 quand elle a essayé de s'incruster dans une manifestation,
00:59:23 elle essaie un peu de rétablir l'équilibre.
00:59:25 Mais il y a beaucoup de calculs politiques derrière tout ça malheureusement.
00:59:28 On va faire une petite pause, on va continuer à parler de gourous cette fois-ci.
00:59:31 On était quasiment avec les gourous avec Jean Amére.
00:59:34 Voilà exactement les dérives sectaires, vous avez tout compris Léonore Hignel.
00:59:37 A tout de suite sur Europe 1 et sur CNews, dans Punchline.
00:59:39 18h16 de retour dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:59:46 L'Assemblée nationale a voté hier l'adoption d'une loi contre les gourous 2.0.
00:59:50 Les gourous des temps modernes et les dérives sectaires
00:59:53 avec la création notamment d'un dali de provocation à l'abstention de soins médicaux.
00:59:57 A cette occasion, on a eu un affrontement assez musclé entre Olivier Véran,
01:00:01 ancien porte-parole du gouvernement et surtout ancien ministre de la Santé,
01:00:04 qui est redevenu simple parlementaire, et Marine Le Pen.
01:00:06 Puisque l'ancien ministre a lancé une charge contre le professeur Raoult et contre leur RN.
01:00:12 On va écouter d'abord Olivier Véran et la réponse de Marine Le Pen.
01:00:15 En France, la loi doit protéger les plus fragiles
01:00:19 et condamner tous ceux qui prospèrent sur la peur, la misère et la mort.
01:00:24 Avant de venir, j'ai cherché sur Google, j'ai tapé par exemple "gourou" et "Raoult"
01:00:29 et j'ai trouvé plus de réponses qu'en tapant "science" et "Le Pen".
01:00:33 Il y aura, mesdames et messieurs les députés, d'autres crises sanitaires dans notre pays.
01:00:42 Il y aura d'autres gourous. Certains parviendront à ébranler la confiance de nos concitoyens à large échelle.
01:00:48 D'autres attendront même peut-être à nos institutions.
01:00:52 Nous sommes ici pour faire la loi, nous sommes ici pour protéger les plus fragiles,
01:00:56 nous sommes ici pour rappeler des évidences.
01:00:58 Les évidences, elles sont scientifiques, on peut débattre de toutes les idées,
01:01:01 mais on ne peut pas s'arroger des compétences qu'on n'a pas
01:01:04 et attenter à la sécurité et à la santé de nos concitoyens pour des bénéfices personnels.
01:01:09 Alors aujourd'hui le débat, parce qu'il y a eu une réécriture, c'est qu'est-ce qu'un lanceur d'alerte.
01:01:14 Pardon, mais s'il y a bien une personne qui ne devait pas prendre la parole aujourd'hui,
01:01:17 c'est monsieur Véran, qui a dit tout est l'inverse de tout pendant la crise de Covid.
01:01:23 Et il a dit n'importe quoi et ça a été scientifiquement démontré.
01:01:29 Il a osé parler de monsieur Raoult.
01:01:32 Alors on va parler du professeur Raoult, parce que c'est un sujet fondamental.
01:01:37 Mais dites-moi, il n'y a pas quelques ministres qui ont été soignés par le professeur Raoult ?
01:01:43 Il n'y a pas quelques-uns de vos grands-mères, présidents de conseils régionaux,
01:01:50 qui ont été soignés par le professeur Raoult ?
01:01:54 Il n'y a pas un président de la République qui est allé pour rendre hommage au professeur Raoult ?
01:02:02 Et maintenant, vous le traînez dans la boue.
01:02:06 Comme quoi, il faut conserver à tout prix la liberté de critique et la liberté d'expression.
01:02:13 Merci de votre démonstration.
01:02:16 Pour Marine Le Pen, Olivier Véran, Louis Dragonel, qu'est-ce qui est en jeu ?
01:02:20 Il y a un affrontement qui n'est pas du tout à fleur et moucheté sur ce texte,
01:02:24 ou en réalité sur autre chose, sur toute autre chose.
01:02:27 Mais le fond du sujet, c'est quelle est la limite ?
01:02:29 Où est-ce que vous placez le curseur entre la dénonciation des charlatans
01:02:33 qui font faire n'importe quoi à des gens qui sont malades,
01:02:36 notamment à des gens qui disent à certains patients qui sont atteints d'un cancer
01:02:40 "arrêtez les chimios, buvez de la soupe et vous irez mieux" ?
01:02:44 Quelle est la limite entre la dénonciation de ces comportements-là
01:02:47 et la dénonciation de choses...
01:02:51 Je ne sais pas, il y a une nouvelle pandémie qui survient en France.
01:02:54 Par définition, si elle est nouvelle, il n'y a pas de vérité, d'évidence scientifique.
01:02:58 Et donc évidemment, il y aura des erreurs, il y aura des gens qui vont se tromper.
01:03:02 Je sais que ça ne te plaît pas Olivier Véran, mais factuellement,
01:03:06 il y a plein de gens, des gens qui avaient pignon sur rue
01:03:10 et qui avaient le blanc-seing de l'Elysée au début de la crise sanitaire,
01:03:14 qui a posteriori auraient pu être condamnés.
01:03:18 Parce que précisément, l'évidence scientifique arrive plus tard.
01:03:22 La rédaction, elle est claire.
01:03:24 On parle de délit de provocation à l'abandon de soins adoptés.
01:03:28 Donc le cas du Covid ne rentre absolument pas dedans,
01:03:31 puisque là on est dans le cas d'une nouvelle maladie sur laquelle on ne sait rien,
01:03:34 sur laquelle au début, les gens tâtonnent.
01:03:37 Les tâtonnements au début, qu'ils soient de Raoult ou qu'ils soient d'Olivier Véran,
01:03:43 franchement, c'est normal.
01:03:45 Là, on est vraiment dans un cadre très précis, puisque pour le coup,
01:03:49 on parle vraiment de gens qui ont perdu un prêtre.
01:03:51 Dans le cas du Covid, si l'hydroxychloroquine avait réellement été un médicament
01:03:57 pour soigner le Covid, on serait retrouvés dans des cas.
01:04:00 Il me semble qu'il existe déjà des lois qui permettent de punir les médecins
01:04:08 qui ont recours à ce genre de pratiques, notamment conseiller du Judge Triton
01:04:11 pour soigner un cancer.
01:04:13 Je comprends la douleur des parents qui ont vécu ça, c'est épouvantable.
01:04:16 Mais derrière, je pense qu'il y a quand même un objectif politique.
01:04:19 Je peux déjà vous écrire la campagne de 2027 du camp Macronisme ou du Centre.
01:04:23 Il va y avoir deux arguments, c'est Marine Le Pen = Poutine, Marine Le Pen = Raoult et anti-vax.
01:04:28 C'est ça le nouvel angle d'attaque du centrisme,
01:04:31 qui n'a plus vraiment, puisque avec la loi immigration,
01:04:34 avec les propos des uns et des autres sur l'immigration,
01:04:36 n'a plus vraiment cette distance à prendre avec Marine Le Pen.
01:04:38 D'ailleurs, c'est la rediabolisation par Poutine et par Raoult et par l'anti-vaxisme.
01:04:43 Je trouve que c'est absolument lamentable, parce que ça ne fait que jouer.
01:04:47 On joue sur la peur de la peur.
01:04:49 Et on reste l'ennemi de l'anti-vax comme finalement le nouvel ennemi à abattre pour la démocratie.
01:04:56 Il y a ça derrière.
01:04:58 La démocratie, c'est un risque.
01:04:59 C'est un risque de laisser circuler des opinions fausses, effectivement.
01:05:02 Et si on ne prend pas ce risque, on n'est plus en démocratie.
01:05:04 Oui, il y a des gens qui risquent de tomber dans le panneau.
01:05:06 Oui, il y a des plus fragiles qui risquent de tomber dans le panneau.
01:05:08 Mais dans ce cas-là, sinon, on impose une vérité obligatoire.
01:05:10 On impose des soins malgré les gens.
01:05:12 Mais on n'est plus dans une démocratie.
01:05:14 La démocratie, c'est prendre des risques.
01:05:16 On n'entend plus les médecins dans ces cas-là.
01:05:18 Et on ne fait plus confiance aux médecins.
01:05:20 Je crois qu'il y a eu une vraie faute politique de la part du gouvernement,
01:05:22 parce qu'il y a eu deux rédactions.
01:05:24 La première rédaction était effectivement scandaleuse
01:05:26 et ouvrée à tous les procès que vous évoquez là.
01:05:28 L'autre rédaction est beaucoup plus précise,
01:05:30 parce que c'est dans le cas d'emprise.
01:05:32 Et s'il y a un intérêt financier,
01:05:34 vraiment, ça vise des cas d'escroquerie.
01:05:36 Mais je rejoins à Jenny Bastia, je pense que ça existait en réalité déjà ailleurs,
01:05:38 dans le code pénal.
01:05:40 Et donc, il y a une intention à mettre en avant, justement, cette loi-là, à l'heure actuelle.
01:05:45 Et là encore, on est dans l'incohérence du macronisme.
01:05:47 Vous vous souvenez que pendant le premier quinquennat,
01:05:49 Edouard Philippe notamment avait retiré des moyens
01:05:51 à l'organisme qui était chargé de lutter contre l'ESSEC.
01:05:54 Là, maintenant, on revient en arrière,
01:05:56 probablement parce qu'il y a une part de calcul politique.
01:05:58 Et c'est vrai que si on fait le bilan avantage/inconvénient,
01:06:00 la nouvelle rédaction du texte,
01:06:02 elle est parfaitement acceptable.
01:06:04 Elle n'est pas un danger pour la liberté d'expression.
01:06:06 En revanche, la bataille politique et la mise en scène politique qu'il y a autour,
01:06:09 elle ne peut qu'aggraver la fracture qu'il y a entre les citoyens.
01:06:12 Et vraisemblablement, qui sera effectivement mise en scène
01:06:15 pour la présidentielle de 2020.
01:06:17 - Eric Nelot et ensuite Nathalie Bélair.
01:06:19 - Non, mais sur le fond de l'affaire, la fragilité psychologique en France,
01:06:21 c'est un mal galopant.
01:06:23 Donc, on ne peut que se réjouir qu'on se penche sur ce problème.
01:06:25 Surtout quand il s'agit d'affaires médicales,
01:06:27 puisqu'il en va de la vie ou de la mort de beaucoup de personnes.
01:06:29 Mais en quoi M. Raoult, le professeur Raoult, est-il un gourou ?
01:06:33 Je pense qu'il est un gourou parce qu'il est considéré par beaucoup
01:06:36 comme une icône populiste.
01:06:38 C'est-à-dire qu'il est considéré uniquement sous cet angle.
01:06:40 Il a raison parce qu'il est contre le système.
01:06:42 Quiconque est contre le système a raison.
01:06:44 Il est marseillais, donc il est contre ces Parisiens arrogants, etc.
01:06:48 Donc, il n'est pas considéré selon les résultats de ces traitements.
01:06:51 Là, je rejoins un peu Louis, parce que si c'était aussi miraculeux,
01:06:54 il me semble qu'on en aurait fait usage plus largement.
01:06:56 On en avait bien besoin à l'époque.
01:06:58 Donc, en fait, c'est un débat où Marine Le Pen
01:07:00 essaie d'envoyer des signaux à l'intention de son électorat.
01:07:04 Elle tue hache beaucoup dans le terreau populiste.
01:07:07 Elle essaie de garder ces gens en ménageant une des icônes de ces gens-là.
01:07:11 Ce n'est pas très sérieux comme débat, parce qu'on est dans le symbole,
01:07:14 on est dans le jeu de rôle, mais on n'est pas dans l'évaluation scientifique.
01:07:18 Moi, ce qui m'intéresse, c'est uniquement le côté scientifique.
01:07:21 Est-ce que M. le Professeur Raoul peut être qualifié de scientifique sérieux,
01:07:25 de médecin sérieux ? J'ai un doute.
01:07:27 Alors, Nathan Devers ?
01:07:29 Quand on voit l'échange entre Marine Le Pen et Olivier Véran,
01:07:31 on se rend compte qu'on n'a fait aucun progrès depuis la crise Covid
01:07:34 sur la question absolument centrale de la démocratie scientifique
01:07:37 et, je dirais plus largement, de la démocratie des savoirs.
01:07:39 Parce que le coronavirus a posé cette question,
01:07:41 que la quasi-totalité des citoyens en France n'ont aucune compétence en immunologie.
01:07:46 En tout cas, autour du plateau, je pense que personne n'en a.
01:07:49 Et pour autant, est-ce qu'on doit être réduit au silence ?
01:07:52 Ce qu'on a vu pendant le coronavirus, c'était, je dirais,
01:07:54 deux phénomènes qui sont tout aussi inquiétants
01:07:56 et qui témoignent tous deux d'une absence de démocratie du savoir.
01:07:59 C'est d'une part, une verticalité absolue de la parole scientifique
01:08:03 qui veut se répercuter en décision politique.
01:08:05 Je me souviens notamment un matin, quand Emmanuel Macron
01:08:08 avait refusé pour une fois d'écouter les recommandations de M. Del Frésy
01:08:11 sur un confinement ou je ne sais plus sur quoi,
01:08:13 et qu'il était allé sur une matinale d'une autre chaîne de télévision
01:08:17 pour dire que c'était un scandale et pour engueuler le président.
01:08:20 « Je suis scientifique, tu es président, la souveraineté politique me revient à moi. »
01:08:24 Ça, c'était un problème.
01:08:25 Et en face, on a vu des gens qui contestaient la science
01:08:29 avec toutes sortes de complotismes, etc.
01:08:31 Il me semble que là, cette épidémie, évidemment elle était insolite, etc.
01:08:35 Il faut qu'on en sorte, grandit.
01:08:36 Il faut qu'on se dise que si demain, il y a une autre crise scientifique,
01:08:39 que ce soit une autre épidémie, que ce soit la crise écologique...
01:08:42 Il y aura d'autres crises sanitaires.
01:08:43 Oui, ou même la crise écologique, c'est aussi une crise scientifique.
01:08:45 Qu'on puisse sortir, grandit de cela.
01:08:47 Ça veut dire d'un côté, qu'il y ait plus de diffusion de la culture scientifique
01:08:51 qui n'est à mon avis pas assez enseignée, ni dans le débat public,
01:08:53 ni à l'éducation nationale.
01:08:54 Et d'autre côté, qu'il y ait moins de verticalité politique
01:08:57 de la part des scientifiques.
01:08:59 Ça veut dire que les scientifiques, ils sont là pour éclairer le débat public,
01:09:02 ils ne sont pas là pour se substituer aux politiques.
01:09:04 Je ne suis pas sûre qu'on soit sortis de grandit.
01:09:05 On n'en est pas sortis du tout.
01:09:06 Commençons par refaire des universités des lieux de transmission
01:09:09 et d'apprentissage du savoir, plutôt que des lieux de militantisme.
01:09:11 Ce sera déjà une bonne chose.
01:09:13 Remettons effectivement la transmission de la science et du savoir
01:09:16 au cœur de l'école comme sa mission principale.
01:09:19 Ce sera déjà un bel effort.
01:09:20 Mais arrêtons d'infantiliser les adultes en leur disant...
01:09:23 Oui, la protection des plus fragiles, oui.
01:09:26 Mais derrière, on entend aussi l'infantilisation des citoyens
01:09:29 qu'on va prendre par la main, qu'on va mettre en garde contre tel ou tel...
01:09:33 La démocratie, encore une fois, c'est un risque.
01:09:36 Pour le dire en d'autres termes, juste sur l'exemple des vaccins,
01:09:39 sur la question des vaccins, personne à part les scientifiques
01:09:42 n'avait aucune légitimité pour dire s'il marchait ou non.
01:09:44 Ce n'était pas notre sujet.
01:09:45 En revanche, tous les citoyens pouvaient donner leur avis sur la question
01:09:48 "Est-ce qu'on fait un pass sanitaire pour imposer le vaccin à des citoyens ?"
01:09:52 Ça, ce n'était pas une question scientifique, c'était une question politique.
01:09:54 Et on a vu des scientifiques se substituer aux citoyens sur cette question-là.
01:09:57 Et c'était ça le problème.
01:09:58 Et on a vu des citoyens s'improviser plus scientifiques que les scientifiques
01:10:01 pour expliquer toutes sortes de bêtises sur les vaccins.
01:10:04 Après, il n'y avait pas que dans les deux cas, il y avait un problème.
01:10:06 Moi, c'était la grande découverte de cette période-là,
01:10:08 c'est qu'il n'y a pas de consensus scientifique.
01:10:10 Il n'y en a jamais eu.
01:10:12 À l'époque, c'était en mouvement, c'était un consensus scientifique.
01:10:15 Ça, c'était quand même un révélateur de cette crise.
01:10:17 Si on relie les gens qui ont travaillé sur l'épistémologie des sciences,
01:10:22 autrement dit, comment est-ce qu'on constitue un corpus de connaissances scientifiques ?
01:10:26 Vous avez notamment quelqu'un qui s'appelle Thomas Kuhn, qui a travaillé là-dedans,
01:10:29 et qui explique que contrairement à ce qu'on croit, la science,
01:10:32 ce n'est pas "on sait quelque chose, on est à ce niveau-là, on en apprend plus,
01:10:37 hop, on grimpe une marche et ainsi de suite, selon une progression",
01:10:40 il serait linéaire. Ce n'est pas du tout ça.
01:10:42 C'est par paradigme et donc par crise.
01:10:45 Et pendant ces crises, tout le monde fait une gueule.
01:10:48 Et après, il y a un nouveau paradigme qui réconcilie tout le monde.
01:10:51 On ne l'a pas trouvé, celui-là.
01:10:53 L'enjeu derrière, c'est la confiance dans la parole publique.
01:10:57 À partir du moment où nous ne vivons plus dans une société...
01:10:59 Elle a été très abîmée pendant la crise.
01:11:01 C'est grave parce qu'une démocratie, ça repose sur le fait d'être une société de confiance.
01:11:04 Quand tout le monde se méfie de tout le monde, parce qu'on ne croit plus
01:11:06 que ceux qui sont chargés d'agir en notre nom, agissent au nom de l'intérêt général,
01:11:11 effectivement, de toute façon, vous pouvez voter toutes les lois du monde,
01:11:14 qu'elles soient justifiées ou pas justifiées,
01:11:16 vous ne résoudrez pas la question de la crédulité ou du complotisme.
01:11:19 J'aimerais évoquer la crise, la grève plutôt, à la SNCF.
01:11:22 On voit des crises partout, à force.
01:11:24 La grève à la SNCF avec un TGV sur deux ce week-end,
01:11:27 grève des contrôleurs.
01:11:29 Gabriel Attal était sur le terrain pour parler d'agriculture,
01:11:31 mais il a quand même parlé de ce qu'il a dit hier.
01:11:33 Les mots étaient importants.
01:11:35 Il dit évidemment que la grève est un droit, mais travailler est un devoir.
01:11:38 Il s'est expliqué aujourd'hui sur cette phrase.
01:11:40 Écoutez ce qu'il a dit.
01:11:42 Il y a toujours des réactions et on est dans une démocratie,
01:11:45 un débat démocratique.
01:11:47 J'ai rappelé la Constitution.
01:11:49 J'ai dit que le droit de grève est dans la Constitution.
01:11:53 Dans la Constitution, il y a un préambule de la Constitution
01:11:56 qui parle aussi du devoir de travailler.
01:11:58 C'est le préambule de 45,
01:12:00 c'est le Conseil national de la résistance,
01:12:02 je rappelle, des socialistes, des communistes, des chrétiens démocrates
01:12:05 qui s'accordent autour de ce texte qui parle lui-même de devoir de travailler.
01:12:08 La réalité, c'est que vous avez certains responsables politiques
01:12:11 qui semblent choqués dès qu'on parle de travail.
01:12:14 Est-ce qu'il fait du mauvais esprit, Éric Nolot ?
01:12:18 Je n'arrive pas tellement à comprendre ce qu'il veut faire passer comme message.
01:12:22 Moi, ce que je vois dans cette grève, c'est qu'elle est légale,
01:12:25 mais pour moi, elle n'est pas légitime.
01:12:27 Tout simplement parce que les contrôleurs, c'est eux qui sont en grève,
01:12:31 ont obtenu satisfaction à propos de la plupart de leurs revendications,
01:12:34 que la plupart des syndicats s'estimaient satisfaits
01:12:37 et qu'ils ont été débordés par la base
01:12:39 et que ce n'est certainement pas la profession la plus à plaindre dans les métiers de SNCF.
01:12:42 Est-ce qu'il est scandaleux de dire que c'est un devoir, le travail ?
01:12:46 C'est ça la question, au fond.
01:12:48 Moi, il me semble que ce n'est pas comme ça qu'il faut poser,
01:12:50 parce que ça braque un peu les gens.
01:12:53 Simplement de dire qu'il y a un moment où une grève est justifiée
01:12:56 et il y a des moments où une grève n'est pas justifiée.
01:12:58 Je pense que cette grève n'est pas justifiée.
01:13:00 Maintenant, ils ont le droit de se mettre en grève.
01:13:02 On est dans cette tension démocratique dont on ne peut pas…
01:13:04 Permanente. Permanente. Nathan Devers, le philosophe ?
01:13:06 Moi, je pense que ça ne veut absolument rien dire.
01:13:09 Peut-être en disant qu'autour du plateau, on est tous heureux de notre travail.
01:13:12 Oui.
01:13:13 Et qu'on ne peut pas penser le travail comme si c'était un concept unitaire.
01:13:16 Il y a un nombre important de Français qui vivent leur travail comme un fardeau.
01:13:21 C'est l'étymologie du mot.
01:13:23 Nietzsche a énormément écrit sur le fait que la modernité
01:13:25 allait imposer comme ça un travail aliénant, asservissant.
01:13:29 Et parler de valeur-travail comme si c'était quelque chose d'unitaire,
01:13:32 qui pouvait réunir à la fois la situation de quelqu'un
01:13:35 qui se réveille tous les matins en sautant de joie hors de son lit
01:13:38 parce qu'il va au travail et que c'est le sens de sa vie,
01:13:40 et quelqu'un qui vit ça comme un fardeau jusqu'au terme de son existence.
01:13:43 Ce n'est pas la mine.
01:13:44 On ne peut pas tout mettre sous le même rang.
01:13:46 J'irais juste une chose sur le métier de contrôleur.
01:13:48 Moi, je pense qu'il y a une vraie réflexion à avoir sur ce métier.
01:13:50 Parce qu'aujourd'hui, ce métier-là, vous savez, dans la plupart des trains,
01:13:53 les machines ont remplacé les contrôleurs.
01:13:55 Donc, si vous voulez, vous ne pouvez même pas avoir accès à un train
01:13:58 si vous n'avez pas de billet.
01:13:59 Le fait que ce métier-là conserve des mécanismes et une logique
01:14:03 qui était celle des trains d'avance…
01:14:05 Humainisé.
01:14:06 Bien sûr, je pense que c'est un sujet et qu'on peut le rendre
01:14:09 à des tâches beaucoup plus humaines, de service, d'accueil des passagers, etc.
01:14:13 Mais c'est la différence entre le travail et le loisir aussi.
01:14:15 C'est là où je ne serais peut-être pas d'accord avec vous.
01:14:17 C'est qu'un travail, vous ne cherchez pas les mêmes fruits,
01:14:21 les mêmes motifs de satisfaction que dans un loisir.
01:14:24 Ça ne veut pas dire que ce travail est pénible pour beaucoup de gens.
01:14:28 Il y a sans doute des activités qui sont plus agréables.
01:14:30 Mais pour moi, le sujet n'est pas là.
01:14:32 On n'est pas en train de savoir si on est dans le bonheur ou dans le malheur au travail.
01:14:35 La question, c'est que ce sont quand même globalement…
01:14:37 En début d'émission, on parlait de la crise des agriculteurs.
01:14:39 On n'a pas évoqué leurs revenus, mais en préparant l'émission, je regardais quand même.
01:14:43 Les cheminots ont été augmentés de 17% en deux ans.
01:14:46 Les contrôleurs ont obtenu une augmentation des primes de 500 euros brut par mois,
01:14:53 entre 2000 et 3000 en fin de carrière en plus.
01:14:56 Et au total, c'est 1,5 milliard d'euros de ma salariale en plus.
01:15:00 Aujourd'hui, combien de gens font des métiers pénibles, n'ont jamais le droit à la parole
01:15:06 et sont payés beaucoup moins cher que les contrôleurs et les agents de la SNCF ?
01:15:10 Je ne comprends pas trop la référence de Gabriel Attal dans ce contexte-là.
01:15:13 Il me semble qu'il y a d'autres choses qui sont dans la Constitution
01:15:16 qui pourraient être plus intéressantes, comme la continuité du service public,
01:15:19 puisque de facto, la SNCF, avec le nombre de subventions qu'on lui accorde chaque année,
01:15:24 ou le fait qu'il y ait des principes qui s'opposent et qu'il faille trouver un équilibre.
01:15:27 La liberté, le droit de circuler, le droit d'avoir une vie de famille, etc.
01:15:31 Tout ça, ça existe.
01:15:32 Mais il aurait mieux fait de se poser la question sur la crise de sens qu'il y a derrière ce conflit-là.
01:15:35 Parce qu'on peut citer les chiffres à l'infini.
01:15:37 Ce qui se passe avec le conflit autour des contrôleurs, c'est le changement de statut au sein de la SNCF.
01:15:42 Mais ça, c'est un deuxième effet qui se coule.
01:15:44 Parce que quand vous faites coexister des gens qui ont l'ancien statut,
01:15:47 les droits attachés à l'ancien statut, et des nouveaux que vous faites venir
01:15:50 qui n'ont plus les mêmes droits et qui, de facto, restent assez peu de temps,
01:15:53 donc ça veut dire que les anciens, on les remet dans la situation débutante.
01:15:55 Bref, il y a toute une crise du management et du sens du travail qui est posée.
01:16:01 C'est aussi parce que le gouvernement, probablement, en faisant coexister ces deux statuts,
01:16:05 ne s'est pas suffisamment posé la question et que la direction de la SNCF,
01:16:08 en termes de management, n'a pas su gérer ça.
01:16:11 Parce que sinon, on pourra citer les chiffres autant qu'on veut, on ne résoudra pas cette question-là.
01:16:15 En fait, il est dans un environnement, il fait référence à quoi ?
01:16:18 Au CNR. C'est quoi le CNR pour la gauche ?
01:16:21 C'est le Graal.
01:16:23 Donc, il sait très bien que son discours sur le travail est un devoir,
01:16:26 ça va faire grincer les dents.
01:16:28 Le CNR de l'Union Nationale de la Résistance.
01:16:30 Donc, il l'inscrit dans les grandes conquêtes sociales après-guerre,
01:16:34 et parmi ces conquêtes sociales, il y a la sécurité sociale,
01:16:37 il y a notamment toutes les questions du droit de grève, donc il équilibre les choses.
01:16:41 Il tente de passer à travers les gouttes, ça ne marche pas.
01:16:44 Mais pourquoi il dit "travailler est un devoir" ?
01:16:46 Parce que dans le cadre du loisir, vous êtes sur quelque chose de personnel.
01:16:49 Le travail est collectif. Dans une communauté, surtout dans des communautés qui affrontent des difficultés,
01:16:56 c'est le travail des uns et des autres qui va faire que la communauté se sauvera ou pas.
01:17:00 Donc, travailler est un devoir, dès que vous êtes dans le cadre du devoir,
01:17:03 vous êtes dans un cadre social et collectif.
01:17:05 Si vous avez une minute, Mme de Laffroche, je prends votre intervention, sinon je la coupe.
01:17:08 Juste une toute petite remarque, c'est que globalement,
01:17:10 et c'est évidemment ce que fait Gabriel Attal, avant lui Emmanuel Macron,
01:17:13 avant lui Nicolas Sarkozy, glorifier la valeur travail.
01:17:15 Je fais juste remarquer que dans le débat public, tous les gens qui font l'apologie de cette valeur
01:17:19 sont globalement, sans rentrer dans leur tête, des gens qui sont très heureux de leur métier.
01:17:22 Vous n'entendrez jamais quelqu'un qui vit la pénibilité au travail.
01:17:25 Quand je parle de pénibilité, ce n'est pas que physique, c'est la pénibilité psychologique de se dire
01:17:28 "je ne sais pas quel est le sens de mon travail".
01:17:30 Il y a beaucoup de Français qui vivent ça, jamais vous les entendrez ces gens-là.
01:17:33 Ils ont un métier très pénible, mais ils disent qu'ils aiment leur travail.
01:17:35 Parce qu'ils y trouvent du sens.
01:17:37 C'est pour ça que ce concours-là serait grand, en réglant la crise de sens.
01:17:40 Vous savez ce qu'on appelle de manière un peu vulgaire les "bullshit jobs",
01:17:42 c'est-à-dire qu'il y a plein de gens qui ne savent pas quel est le sens de leur métier.
01:17:45 Je suis sûr que vous ne les entendrez pas dire que la valeur travail c'est formidable.
01:17:48 Il y a des contrôleurs qui sont contents de faire ce métier.
01:17:50 Allez, il est 18h34, on est un peu en retard.
01:17:53 Le rappel des titres de l'actualité sur CNews et sur Europe 1 avec Michael Dos Santos.
01:17:56 Volodymyr Zelensky attendu demain à Paris.
01:18:02 Le président ukrainien doit signer un accord de sécurité avec Emmanuel Macron à l'Elysée.
01:18:06 Il en fera de même quelques heures plutôt à Berlin.
01:18:08 L'été dernier, les pays du G7 s'étaient engagés à apporter un soutien militaire sur le long terme à l'Ukraine.
01:18:13 Nouvelle opération coup de poing de la coordination rurale.
01:18:16 Une soixantaine de tracteurs se sont introduits dans le parc du château de Chambord.
01:18:20 La veille, certains représentants du syndicat d'agriculteurs avaient été reçus par Emmanuel Macron à l'Elysée.
01:18:25 Satisfaits des échanges, ils avaient néanmoins annoncé leur volonté de continuer à mettre la pression sur le gouvernement.
01:18:31 Enfin, week-end compliqué en perspective pour de nombreux voyageurs.
01:18:35 A cause d'une grève des contrôleurs, la SNCF prévoit un TGV inouïe et hui go sur deux à partir de 20h et jusqu'à lundi 8h.
01:18:42 De son côté, Bison Futé a annoncé une circulation difficile dans plusieurs régions de France.
01:18:46 Samedi, l'Auvergne Rhône-Alpes a été classée rouge en direction des départs.
01:18:50 Merci Michael Dos Santos. Dans un instant, sécurité, civilisation, liberté d'expression.
01:18:54 Thibaud de Montbréal est notre invité. A tout de suite sur CNews et sur Europe 1.
01:19:02 18h40 de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1. Thibaud de Montbréal, bonsoir.
01:19:06 - Bonsoir. - Vous êtes avocat président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
01:19:09 Sécurité, civilisation, liberté d'expression, ça vous va le programme ?
01:19:13 - Ça me va. - On va commencer par la liberté d'expression.
01:19:16 Comme vous le savez, le Conseil d'État a demandé à l'ARCOM de contrôler plus CNews.
01:19:20 Tout cela sur la demande de repeinter son frontière.
01:19:23 Christophe Deloire, le président de cette association, était l'invité hier matin de Pascal Praud.
01:19:27 J'aimerais qu'on écoute l'analyse de Georges Ben Soussan, qui est un historien.
01:19:30 Il était l'invité ce matin de Sonia Mabrouk sur CNews et sur Europe 1.
01:19:33 Il estime que cette volonté de réguler, voire de contraindre la liberté d'expression,
01:19:37 est en réalité l'expression d'une panique en haut lieu.
01:19:40 On l'écoute, vous nous dites ce que vous en pensez.
01:19:42 On met en avant CNews au nom de la pluralité d'expression,
01:19:46 alors que dans les médias publics, la pluralité d'expression n'est pas la règle.
01:19:50 Je suis là pour en témoigner, d'une part.
01:19:53 Et d'autre part, je crois que c'est surtout l'expression d'une panique en haut lieu.
01:19:56 C'est-à-dire qu'il semble que du côté de la DOXA, de la pensée conforme,
01:20:01 de ce que Christophe Guy, lui, appellerait le monde des métropoles,
01:20:04 eh bien ça panique beaucoup parce qu'on sent que du côté des opinions hétérodoxes,
01:20:09 de ce qui s'oppose à la DOXA, du côté des classes populaires, des petites classes moyennes, etc.,
01:20:14 on commence à parler, on commence à faire entendre sa voix.
01:20:16 Et ça, c'est quelque chose qui est très mal supporté par la bourgeoisie culturelle
01:20:20 qui domine très largement les médias publics.
01:20:22 La bourgeoisie culturelle qui domine les médias publics.
01:20:24 Vous êtes d'accord avec son analyse, Thibault de Montbréal ?
01:20:26 C'est une analyse qui est intéressante.
01:20:29 Moi, je suis, si on prend du champ sur les derniers mois,
01:20:33 ce qui me trouble beaucoup et ce qui me gêne,
01:20:37 parce que ça touche les institutions de notre pays,
01:20:41 c'est que si on prend la séquence depuis le mois de décembre
01:20:45 et ce qui s'est passé autour de la loi Immigration, par exemple.
01:20:48 Vous avez eu la Cour des comptes,
01:20:51 dont le président s'est arrogé le droit de différer la publication de travaux
01:20:58 dont je rappelle quand même qu'ils ont vocation,
01:21:02 et c'est la Constitution qui le dit, à éclairer les politiques publiques.
01:21:05 Un rapport qui était un bilan de l'immigration en France.
01:21:07 Et Pierre Moscovici, pour ne pas le citer, s'était arrogé le droit,
01:21:11 alors qu'il n'a aucune légitimité électorale,
01:21:15 de retarder de lui-même la publication de ce rapport
01:21:19 pour, avait-il dit, ne pas peser dans le débat,
01:21:22 alors même que le but de la Cour des comptes,
01:21:24 c'est de contribuer à aider les prises de réflexion des décisions.
01:21:28 Ensuite, il y a eu, ce qui pour moi est le plus grave,
01:21:31 c'est le Conseil constitutionnel,
01:21:33 qui n'a pas hésité à dire contre l'évidence,
01:21:36 mais c'est là où ça devient très gênant.
01:21:38 Si je vous dis qu'il pleut alors qu'il fait beau,
01:21:41 et qu'il est interdit de dire autre chose
01:21:44 que ce qui est le contraire de la réalité,
01:21:46 ça devient très grave.
01:21:47 Le Conseil constitutionnel n'a pas hésité à dire
01:21:50 que constituer un cavalier législatif,
01:21:52 c'est-à-dire n'avait pas de lien avec l'objet de la loi,
01:21:55 des sujets qui étaient en lien direct,
01:21:59 et on ne peut plus direct, avec l'immigration.
01:22:02 Et puis ensuite, maintenant, on a cette décision
01:22:05 sortie du chapeau par le Conseil d'État,
01:22:07 saisie par une association qui a construit sa réputation
01:22:12 sur la défense des libertés partout dans le monde,
01:22:15 qui vient aujourd'hui dire qu'il y avait
01:22:20 un problème de pluralité sur quelle antenne,
01:22:23 parce que si on commence la phrase comme ça,
01:22:25 on se dit que c'est sur 70% des médias français.
01:22:28 Ah ben non, c'est sur CNews.
01:22:30 Et soit dite en passant, avec un problème opérationnel
01:22:34 qui est insoluble, c'est que qui va décider de quel...
01:22:38 - L'ARCOM.
01:22:39 - Oui, d'accord, mais sur quel fondement ?
01:22:41 - Notre régulateur.
01:22:42 - Prenez-moi, par exemple.
01:22:43 - Régulateur des médias.
01:22:44 - Comment je vous classe ?
01:22:45 - Vous me classez comment ?
01:22:46 Il y a des sujets sur lesquels...
01:22:48 - Les tabouka ?
01:22:49 - Alors si, ces gens-là, ils ont une réponse toute simple,
01:22:52 c'est que pour l'ensemble des personnalités
01:22:54 qui sont concernées par la problématique,
01:22:55 nous sommes tous d'extrême droite.
01:22:56 Donc en fait, le classement est assez simple.
01:22:58 Vous avez l'extrême droite et puis vous avez le camp du bien.
01:23:00 Je pense qu'en réalité, la situation, et heureusement,
01:23:02 et il faut être sérieux, en France,
01:23:04 est une situation qui est beaucoup plus nuancée que ça,
01:23:07 et que ce qui peut encore sauver notre pays,
01:23:10 qui est en très grande tension,
01:23:11 et Georges Bensousson a raison,
01:23:13 il y a une très grande tension,
01:23:14 il y a une violence croissante,
01:23:16 il y a un rejet des politiques
01:23:19 et une défiance de plus en plus grande,
01:23:21 et c'est à ça qu'il faut faire attention.
01:23:23 Mais ça n'est pas en privant de la capacité de s'exprimer
01:23:27 et en enlevant des débats les uns ou les autres
01:23:29 qu'on y arrivera.
01:23:30 Mais d'ailleurs, quel qu'il soit,
01:23:31 moi je vous le dis très franchement,
01:23:32 je suis pour la liberté totale.
01:23:34 Quelqu'un qui est de gauche
01:23:35 et qui a envie de lire Libération le matin,
01:23:37 mais grand bien lui fasse,
01:23:38 qu'il achète Libération,
01:23:39 personne ne l'oblige à lire Le Figaro.
01:23:40 Si quelqu'un a plutôt envie de lire Le Figaro,
01:23:42 et bien qu'il lise Le Figaro et pas Libération.
01:23:44 L'idéal pour moi c'est de lire les deux.
01:23:46 Mais qu'on foute la paix aux gens,
01:23:49 si les gens veulent regarder des débats sur CNews,
01:23:51 ils les regardent,
01:23:52 s'ils n'ont pas envie, ils ne les regardent pas.
01:23:53 Je note d'ailleurs, pour finir sur ce point,
01:23:55 que de nombreuses personnalités
01:23:57 qui font partie plutôt du camp
01:23:59 qui soutient les positions de l'Arkom
01:24:03 et du Conseil d'État
01:24:04 se dépêchent de venir sur les plateaux de CNews
01:24:06 quand elles sont invitées,
01:24:07 ce dont je me réjouis.
01:24:08 Évidemment, évidemment.
01:24:09 Une question peut-être de Nathan Devers.
01:24:10 Oui, mais je voulais faire une remarque.
01:24:12 Je trouve qu'il y a deux choses
01:24:13 qui me dérangent dans cette affaire.
01:24:15 La première, c'est qu'on ait une réflexion globale
01:24:18 sur l'état du débat public en France,
01:24:21 sur l'état de la parole
01:24:23 ou du champ médiatique, disons, en France,
01:24:25 ou audiovisuel.
01:24:26 Je trouve ça même plutôt intéressant et louable.
01:24:29 Qu'on le fasse en ciblant par avance
01:24:32 un média en particulier,
01:24:33 c'est ça qui est problématique.
01:24:34 À la limite, on a une réflexion globale
01:24:36 et puis si on trouve qu'il y a tel ou tel problème
01:24:39 ici ou là, on peut les identifier après,
01:24:41 mais pas par avance.
01:24:42 Deuxième chose qui me dérange,
01:24:43 plus encore que la première,
01:24:44 c'est cette histoire de dire
01:24:45 les lignes éditoriales,
01:24:47 non pas des invités politiques,
01:24:48 mais des gens qui sont des éditorialistes,
01:24:50 des chroniqueurs ou des invités.
01:24:51 Ou des invités, comme il vaut de Montréal.
01:24:52 Voilà.
01:24:53 Ce qui est problématique,
01:24:54 c'est qu'autant un politique,
01:24:55 quand il vient dans les médias,
01:24:56 souvent, on ne va pas se mentir,
01:24:57 il vient répéter les éléments de langage
01:24:59 qu'on lui a donnés,
01:25:00 il vient avec des fiches
01:25:01 et parfois on se dit
01:25:02 "Oh, ce n'est pas tout à fait la même écriture
01:25:03 ça n'a pas l'air d'être son écriture
01:25:04 ce qui est sur la fiche".
01:25:05 Bon.
01:25:06 Mais quand on a affaire à un éditorialiste
01:25:08 ou à un chroniqueur ou à un invité,
01:25:09 son but n'est pas de défendre
01:25:10 une ligne éditoriale préconçue.
01:25:12 Autrement dit, heureusement,
01:25:13 enfin en tout cas j'espère,
01:25:14 que s'il y a des gens qui ont une sensibilité
01:25:16 plutôt de gauche ou plutôt de droite,
01:25:17 en fonction des sujets,
01:25:18 ils ne commencent pas
01:25:19 quand on leur pose une question
01:25:20 par se dire
01:25:21 "Bah tiens, je vais donner la réponse de gauche
01:25:22 parce que je suis de gauche".
01:25:23 Qu'ils puissent essayer de réfléchir
01:25:24 en fonction des coordonnées
01:25:25 de chaque question.
01:25:26 Qu'il puisse y avoir des gens de gauche
01:25:27 qui vont donner une réponse "fichée de droite"
01:25:29 sur telle question
01:25:30 et réciproquement.
01:25:31 Et c'est ça que je trouve problématique,
01:25:32 c'est d'estimer qu'on va porter
01:25:33 un regard essentialisant
01:25:35 sur des gens qui sont précisément faits
01:25:37 pour essayer d'échapper à l'essentialisation.
01:25:39 - Evidemment. Thibaud Nonboyal.
01:25:40 - Mais d'abord,
01:25:41 qu'est-ce que la gauche et qu'est-ce que la droite ?
01:25:42 - Définition.
01:25:43 - Et qu'est-ce qu'une sensibilité de gauche
01:25:44 sur tel ou tel sujet ?
01:25:45 Il y a des sujets sur lesquels,
01:25:46 y compris les gens
01:25:47 qui sont des politiques professionnelles,
01:25:49 ont des nuances
01:25:50 et sont un contre-courant
01:25:51 par rapport à des partis, etc.
01:25:53 Et encore une fois, heureusement.
01:25:55 Donc tout ça est absurde
01:25:57 et ça nous ramène à la conclusion
01:25:59 de Georges Bensoussan.
01:26:00 Je crois et je le mesure, moi,
01:26:02 sur d'autres sujets
01:26:03 qui sont liés à la sécurité,
01:26:05 à la différence entre le "on" et le "off",
01:26:07 à ce que les gens vous disent
01:26:08 quand ils vous voient seul à seul
01:26:09 et à ce qu'ils disent
01:26:10 quand ils sont sur les plateaux de Télévion.
01:26:12 - Il y a un décalage ?
01:26:13 - Oui, il y a un décalage.
01:26:14 Pas toujours, mais il y a un décalage.
01:26:16 Et parfois, c'est très intéressant
01:26:19 parce qu'il y a des gens, par exemple,
01:26:21 sur la sécurité,
01:26:22 vont vous dire
01:26:23 "on est très inquiets pour telle et telle raison",
01:26:25 mais ça, on ne peut pas le dire.
01:26:26 On ne peut pas dire ça aux gens.
01:26:27 Et de fait, sans doute,
01:26:29 est-ce qu'il y a des informations
01:26:30 sur lesquelles il faut faire attention,
01:26:31 pour des raisons opérationnelles notamment.
01:26:33 Mais pour rester sur le sujet,
01:26:36 oui, je pense qu'aujourd'hui,
01:26:38 il y a une forme de superstructure,
01:26:40 pour exemple, l'expression marxiste,
01:26:42 qui sent que le monde tel qu'il a été,
01:26:44 le monde politique, médiatico-politique,
01:26:46 tel qu'il a été ces 40 dernières années,
01:26:48 ne fonctionne plus
01:26:50 et que ça va en miroir
01:26:51 avec le fait que notre société
01:26:53 est aujourd'hui très gravement malade.
01:26:55 Vous avez évoqué le climat de sécurité,
01:26:57 peut-être une question de Louis Darnagnel.
01:26:58 Toujours une dernière question.
01:26:59 Toujours sur la liberté d'expression.
01:27:01 Sur le même sujet.
01:27:02 Ce qui est assez frappant,
01:27:03 c'est que l'Arkham n'a jamais demandé
01:27:05 à faire ça,
01:27:06 c'est-à-dire à demander un fichage politique
01:27:08 des intervenants sur CNews,
01:27:09 d'ailleurs, sur aucune autre antenne.
01:27:11 Et ce qu'on voit, c'est le procédé.
01:27:13 C'est-à-dire que RSF, Reporters sans frontières,
01:27:16 voyant que l'Arkham ne le faisait pas lui-même,
01:27:18 a demandé, a forcé, a poussé le Conseil d'État
01:27:21 à rendre une décision juridique.
01:27:23 Moi, la question que je voulais vous poser,
01:27:24 est-ce qu'il n'y a pas une dérive aussi juridique
01:27:27 où on voit que ce que les opposants
01:27:30 à la liberté d'expression ne parviennent pas
01:27:32 à avoir en convainquant ou en essayant de débattre,
01:27:36 et bien maintenant, ils essayent d'obtenir
01:27:40 leur projet politique via le droit.
01:27:43 Est-ce que ça pose problème selon vous ?
01:27:45 Ça pose bien sûr un problème,
01:27:46 mais encore une fois, c'est ce qu'exprimait
01:27:48 tout à l'heure Georges Bensousson.
01:27:49 Moi, je pense qu'il faut résister,
01:27:51 mais il faut résister en gardant son calme
01:27:55 et avec humour, parce qu'en réalité,
01:27:57 quand on va au bout de la logique,
01:27:58 c'est très facile de démonter la manœuvre.
01:28:02 Et en réalité, depuis deux jours,
01:28:03 quand on regarde les réactions partout sur vos plateaux,
01:28:05 mais pas seulement, on se rend compte que la manœuvre
01:28:07 est en train de se retourner contre ceux qui l'ont ourdie.
01:28:10 Moi, j'ai été fasciné par l'effondrement en direct
01:28:14 de Christophe Deloire hier matin chez Pascal Praud.
01:28:16 C'est très rare de voir quelqu'un
01:28:18 qui est à l'origine d'un événement d'actualité
01:28:21 s'effondrer en direct, comme ça a été le cas
01:28:24 de Christophe Deloire.
01:28:26 Et de fait, ça va être intéressant de voir
01:28:29 comment l'Arkham réagit dans les mois qui viennent.
01:28:31 Le pire n'est jamais sûr.
01:28:32 Après, c'est une contrainte juridique.
01:28:34 L'Arkham, en théorie, ne peut pas s'y opposer.
01:28:36 Oui, mais Louis Dracunaël a une contrainte juridique
01:28:37 dont il va être très intéressant de voir
01:28:39 comment elle va être mise en œuvre.
01:28:40 Comment est-ce qu'on va faire ?
01:28:41 On va aller demander au service juridique de CNews
01:28:43 une liste d'invités.
01:28:44 Ça, c'est facile à obtenir.
01:28:46 Mais ensuite, comment est-ce qu'on va caractériser
01:28:47 telle ou telle invitée ?
01:28:48 Comment est-ce qu'on va les colorer ?
01:28:49 Dans quels cases ?
01:28:50 Avec quel type de nuances ?
01:28:51 Est-ce qu'on met quatre nuances ?
01:28:52 Est-ce qu'on en met six ?
01:28:53 Est-ce qu'on en met 25 ?
01:28:54 Et puis il y aura une rupture d'égalité de droit
01:28:56 par rapport aux autres médias.
01:28:57 Et c'est ça qui est très étonnant.
01:28:59 C'est-à-dire que le Conseil d'État
01:29:00 pourrait être saisi dans un autre registre par CNews
01:29:03 au nom de l'égalité de droit.
01:29:05 Et de fait, il y a une rupture d'égalité de droit.
01:29:07 Le dernier point, c'est qu'autant je trouve qu'il est légitime
01:29:10 qu'en période électorale, dans les dernières semaines
01:29:12 avant un scrutin, il y ait une égalité du temps de parole
01:29:14 et d'expression entre les candidats à ce scrutin,
01:29:17 autant dans le reste du temps,
01:29:19 il doit y avoir des lignes éditoriales
01:29:22 et la liberté, c'est que chacun puisse regarder
01:29:24 ce qu'il a envie de regarder.
01:29:26 Il y a trois ou quatre, selon la manière de compter,
01:29:28 chaînes d'info continue.
01:29:29 Il y en a pour tout le monde.
01:29:30 Vous répondrez à votre cœur d'activité
01:29:32 qui est la sécurité.
01:29:34 La situation sécuritaire de notre pays est extrêmement tendue,
01:29:37 vous le disiez.
01:29:38 Les agriculteurs sont très en colère.
01:29:40 Il y a des menaces qui pèsent sur le salon de l'agriculture.
01:29:42 On a des craintes d'affrontements entre des militants écologistes
01:29:45 et des agriculteurs, voire des politiques.
01:29:47 Tout ça est une minute qui pourrait déborder.
01:29:52 À l'évidence, il y a des tensions dans notre pays
01:29:55 qui sont des tensions sociales,
01:29:57 qui sont des tensions sociales très dures.
01:29:58 Vous venez de le rappeler.
01:29:59 Il y a cette séquence des agriculteurs.
01:30:01 Les événements s'accélèrent tellement
01:30:03 qu'on oublie des choses qui ne sont pas très anciennes.
01:30:06 Souvenez-vous de l'extrême violence
01:30:08 qui a émaillé les manifestations contre la loi retraite.
01:30:13 Si on remonte assez peu de temps en amont,
01:30:16 on a eu une séquence gilet jaune
01:30:17 qui a duré presque un an.
01:30:18 Il y a aujourd'hui une exaspération
01:30:21 de différentes fractions de la population française
01:30:23 qui, de plus en plus, se détournent non seulement du politique,
01:30:27 mais de leur représentation syndicale
01:30:29 qui, jusque-là, avait tendance à porter leur parole.
01:30:32 Et qui ont tendance à de l'action.
01:30:35 La base déborde avec des récupérations,
01:30:39 beaucoup de récupérations d'ultra-gauche,
01:30:41 un peu de récupérations de temps en temps d'ultra-droite,
01:30:43 ce qui arrive aussi.
01:30:44 Ce sont des indicateurs qui sont très inquiétants.
01:30:48 D'autant plus que s'ajoutent évidemment
01:30:50 les fractures abyssales de notre pays
01:30:53 qui sont les fractures avec la délinquance,
01:30:57 la délinquance dite du quotidien.
01:30:59 Mais les chiffres 2023 qui ont été révélés
01:31:01 par le ministère de l'Intérieur la semaine dernière
01:31:03 sont catastrophiques, je les rappelle.
01:31:05 Vous avez 14 homicides ou tentatives,
01:31:07 ça va ensemble, un homicide c'est une tentative qui réussit.
01:31:11 Donc il y en a qui échouent, mais l'acte est le même.
01:31:13 14 par jour.
01:31:14 Vous avez une agression physique,
01:31:16 ce qu'on appelle des coups et blessures volontaires,
01:31:18 toutes les 3 minutes en France.
01:31:20 Vous avez plus de 100 agressions au couteau par jour.
01:31:22 Donc nous sommes dans une société
01:31:24 qui est devenue extrêmement violente.
01:31:26 Vous avez un policier ou un gendarme
01:31:28 qui est blessé en service chaque demi-heure.
01:31:30 Donc tout ça, ça fait effectivement un effet cocotte-minute.
01:31:33 Et j'ajoute que sur le front du terrorisme islamiste,
01:31:37 nous avons des très grosses craintes
01:31:39 sur les mois qui viennent,
01:31:41 parce qu'il y a beaucoup de gens
01:31:43 qui sont libérés de prison alors qu'ils avaient été combattre
01:31:46 il y a maintenant presque 10 ans en Irak et en Syrie avec Daesh.
01:31:49 Parce qu'il y a les événements à venir
01:31:53 au printemps et l'été prochain, les Jeux Olympiques,
01:31:55 mais pas seulement, les 110 jours de parcours de la flamme,
01:31:58 les cérémonies officielles des débarquements,
01:32:03 les 80 ans du débarquement en Normandie et en Provence
01:32:07 avec des chefs d'État venus du monde entier.
01:32:09 Et puis il ne faut pas oublier
01:32:11 que ça ajoutera à ce calendrier déjà chargé
01:32:15 le défini du 14 juillet, le Tour de France,
01:32:17 donc des événements habituels,
01:32:19 mais qu'il va falloir sécuriser aussi.
01:32:21 Alors ça n'est pas infaisable, bien sûr,
01:32:23 mais c'est source de très grandes tensions
01:32:25 et tout peut se dérégler quand même très vite.
01:32:27 - Très bien. Une question de Dr Nel.
01:32:29 - Oui, dans "Neuf jours", il y a le Salon de l'agriculture,
01:32:31 on en parlait tout à l'heure,
01:32:33 et dans une note produite par les services d'enseignement,
01:32:35 il y a la crainte d'un affrontement
01:32:37 qui est créé par les militants écologistes radicaux.
01:32:40 Aujourd'hui, comment est-ce que vous considérez
01:32:42 la menace de cette écologie politique un peu anti-tout ?
01:32:46 - Je me souviens que quand nous avions travaillé en 2020
01:32:51 autour du gouvernement de l'époque
01:32:53 sur le Livre blanc de la sécurité intérieure,
01:32:55 il y avait eu une session de travail
01:32:57 où Laurent Nunez, qui était secrétaire d'État à l'époque
01:33:00 auprès du ministre de l'Intérieur, avait lui-même...
01:33:03 - Qui est aujourd'hui préfet de police de Paris.
01:33:05 - Qui est aujourd'hui préfet de police de Paris,
01:33:07 avait lui-même en cours de séance souligné
01:33:09 le danger éclosant et à ses yeux un danger d'avenir
01:33:13 mais pas encore très identifié des écolos radicaux.
01:33:16 Il citait notamment l'évolution des antispécistes en Angleterre.
01:33:20 Les antispécistes, c'est les gens qui considèrent
01:33:22 qu'on ne peut pas toucher aux animaux
01:33:25 et en tout cas dans la façon de les abattre
01:33:28 pour ensuite les consommer, tout ça est très critiquable
01:33:31 et que c'est un crime et que du coup la violence
01:33:33 est autorisée contre ce crime, c'est le raisonnement.
01:33:35 Il rappelait qu'en Angleterre, des antispécistes
01:33:37 avaient déjà tué des gens et il craignait que ce soit le cas
01:33:41 bientôt en Europe continentale et notamment en France.
01:33:43 Je rappelle qu'une des actions les plus spectaculaires,
01:33:45 on oublie vite, mais une des actions les plus spectaculaires
01:33:48 qui a été commise ces dernières années, Place Beauvau,
01:33:51 là où il y a le ministère de l'Intérieur
01:33:53 et à 100 mètres de l'Elysée, ce sont des antispécistes
01:33:56 qui ont fait une véritable opération commando,
01:33:58 qui sont arrivés et qui en 10 minutes ont complètement
01:34:00 maculé la Place Beauvau et les murs du ministère de l'Intérieur
01:34:03 avec de la peinture rouge évoquant le sang
01:34:05 et les forces de l'ordre ont mis un tout petit peu de temps
01:34:09 à réagir, c'était une opération commando
01:34:11 coordonnée de façon quasiment militaire.
01:34:13 Donc oui, bien sûr, les tensions qui montent de partout
01:34:16 font qu'il est à craindre que les uns et les autres
01:34:18 viennent utiliser le salon de l'agriculture
01:34:21 qui pour toutes les raisons qu'on connaît
01:34:23 va être très scruté pour régler des comptes
01:34:25 et puis surtout pour être vu.
01:34:27 Absolument. Thibaud de Montbréal, merci beaucoup
01:34:29 d'être revenu ce soir dans Punchline
01:34:31 sur CNews et sur Europe 1. Dans un instant sur Europe 1,
01:34:33 vous aurez le plaisir de retrouver Hélène Zellani
01:34:35 et sur CNews Christine Kelly pour Facein l'Info.
01:34:37 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:34:39 ♪ ♪ ♪