Punchline (Émission du 11/09/2023)

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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 où plus de 2500 personnes ont trouvé la mort et où l'aide internationale peine à arriver.
00:00:04 On sera sur place dans un instant avec notre envoyé spécial et on vous expliquera les
00:00:08 raisons de la brouille entre la France et le Maroc.
00:00:11 On parlera aussi de ce drame à Marseille où les règlements de comptes incessants
00:00:14 entre trafiquants de drogue ont fait une nouvelle victime innocente.
00:00:16 Une jeune femme de 24 ans est en état de mort cérébrale après avoir reçu une balle
00:00:20 perdue alors qu'elle était chez elle dans son appartement au troisième étage.
00:00:24 Imaginez cela.
00:00:25 Deux appartements ont été touchés par un rafale de kalachnikov à l'aveugle.
00:00:29 Le procureur de Marseille parle désormais de narcomicides.
00:00:32 C'est dire l'ampleur de ce phénomène.
00:00:35 On verra aussi que la situation anime reste incontrôlable après une nouvelle fusillade.
00:00:39 Alors sommes-nous devenus un narco-état dans lequel les caïds font régner leurs lois
00:00:43 dans les villes françaises ? On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:00:46 Mais tout de suite il est 17h, l'heure du rappel des titres de l'actualité avec
00:00:50 Michael Dos Santos.
00:00:51 Une jeune femme de 24 ans blessée grièvement à Marseille après des tirs contre un point
00:01:00 de deal du quartier de Saint-Is.
00:01:01 La victime se trouvait chez elle lorsqu'une balle l'a touchée à la tête.
00:01:05 Son pronostic vital est engagé.
00:01:07 Djamel Debbouze fait un don du sang à Marrakech pour aider les victimes du séisme.
00:01:12 Ce lundi, l'humoriste franco-marocain s'est dit très ému et fier de la solidarité marocaine
00:01:17 depuis un centre de transfusion sanguine.
00:01:19 Selon un bilan provisoire, plus de 2500 personnes sont déjà décédées.
00:01:23 Puis enfin la Croix-Rouge, le Secours populaire ou encore la Fondation de France.
00:01:28 Les appels aux dons se multiplient pour aider les victimes du séisme au Maroc.
00:01:31 Des personnalités comme Gad Elmaleh utilisent également leur notoriété pour inciter aux
00:01:35 dons.
00:01:36 De son côté, le gouvernement français a annoncé une aide de 5 millions d'euros pour
00:01:39 les ONG présentes sur place.
00:01:41 On va parler de la situation au Maroc, bien sûr.
00:01:44 On est avec lui, de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
00:01:47 Bonsoir Louis.
00:01:48 Bonsoir Laurence.
00:01:49 Avec Rachel Khan, bonsoir.
00:01:50 Bonsoir Laurent.
00:01:51 SCIS, spécialiste culture.
00:01:52 On est avec François Pipponi, ancien député, qui est de retour.
00:01:55 Bonsoir Laurent.
00:01:56 Bonsoir, bienvenue François.
00:01:57 Eric Revelle, journaliste, ancien directeur général de LCI.
00:01:59 Bonsoir.
00:02:00 On vous redonne tous vos titres de noblesse, mon cher Eric.
00:02:02 C'est vrai ?
00:02:03 Eh oui, comme ça montre votre expertise et le fait que vous connaissez bien les médias.
00:02:06 On va s'intéresser d'abord, si vous le voulez bien, au Maroc.
00:02:09 Tout d'abord avec le bilan provisoire qui se monte pratiquement à 2500 morts.
00:02:13 On va rejoindre notre envoyée spéciale, Régine Delfour, qui est sur place avec Thibault Marcheteau.
00:02:18 Elle se trouve dans la région de Taroudan.
00:02:19 Expliquez-nous, Régine, ce que vous voyez autour de vous.
00:02:21 Ici, nous sommes dans la région de Taroudan, au cœur de l'Atlas, où tous les hameaux
00:02:27 sont totalement détruits.
00:02:29 Regardez les ruines de ces maisons.
00:02:31 On dénombre une centaine de morts.
00:02:33 Un habitant me faisait part de la perte de sept membres de sa famille.
00:02:38 Ce sont les villageois qui ont estrait les cordes et décombes puisque les secours ne
00:02:42 pouvaient pas arriver car les routes sont difficilement praticables à cause des nombreux
00:02:47 éboulements.
00:02:48 Ici, les personnes sont désormais à la rue.
00:02:51 Elles dorment dans des tentes.
00:02:53 Les habitants nous ont fait part de leur désarroi.
00:02:56 Ils attendent de l'aide internationale qui tarde à venir.
00:03:00 Voilà, merci beaucoup, Régine Delfour.
00:03:02 C'est un des points que je voulais aborder avec vous.
00:03:04 C'est que l'aide internationale peine à arriver.
00:03:06 Le gouvernement marocain, l'État marocain, trie avec beaucoup d'attention le régime
00:03:12 de Ragnel.
00:03:13 Les pays qui peuvent venir en aide, la France n'en fait pas partie, il y a l'Espagne,
00:03:16 la Grande-Bretagne, le Qatar, les Émirats Arabes Unis et la République tchèque.
00:03:19 Est-ce que ça explique aussi le fait que les secours tardent à arriver dans certaines
00:03:22 zones ?
00:03:23 Le premier élément, c'est qu'il ne faut pas regarder la gestion de cette crise avec
00:03:28 un regard français où on est habitué aux toutes communications, avec des déplacements
00:03:33 dans tous les sens.
00:03:34 La première chose qu'a faite le roi, c'est de présider une réunion de crise.
00:03:37 Pour l'instant, ce que disent les autorités marocaines, c'est qu'elles font un diagnostic,
00:03:41 un état des lieux de leurs besoins.
00:03:42 Pour adapter l'aide qui est proposée par plusieurs pays étrangers aux besoins marocains
00:03:48 et pas à l'inverse.
00:03:49 Ça, c'est le langage diplomatique.
00:03:51 On sait de quoi les gens ont besoin en cas de séisme.
00:03:53 Bien sûr, Laurence.
00:03:54 Deuxième élément, le Maroc, ce n'est pas Haïti.
00:03:57 Tout le monde imagine qu'il n'y a plus d'État.
00:03:58 C'est un État souverain.
00:03:59 C'est un État souverain.
00:04:00 Il y a encore des... bien sûr que c'est terrible et qu'il y a des besoins partout.
00:04:04 Mais s'il vous plaît, il y a une structure d'État.
00:04:08 Il y a un gouvernement et ça fonctionne.
00:04:10 Donc, il y a une forme aussi de condescendance, je trouve, de la part d'un certain nombre
00:04:16 de pays qui veulent...
00:04:17 Alors, il y a bien sûr l'aide spontanée et la générosité.
00:04:22 Évidemment, tout ça est très positif.
00:04:23 Mais il y a aussi...
00:04:25 C'est quelque chose qui est moins visible et qui est difficile à expliquer aussi.
00:04:29 C'est que certaines puissances souvent se servent de catastrophes pour affermir leur
00:04:36 influence.
00:04:37 C'est ce qui s'était passé par exemple...
00:04:39 Souvenez-vous, au moment du tsunami en Asie du Sud-Est en 2014, quand Dolizaraïs, qui
00:04:45 était secrétaire d'État, avait dit "ça va servir nos intérêts".
00:04:49 J'entends.
00:04:50 Mais là, notre mois spécial, elle le dit, ce n'est pas les autres pays, elle n'arrive
00:04:54 pas à l'aide internationale.
00:04:55 Et ça, c'est vraiment un sujet.
00:04:56 Dernière chose, pour l'instant, tout le monde dit que le Maroc dit non à la France.
00:05:02 Ce n'est pas vrai.
00:05:03 Il suffit même d'écouter Catherine Colonna ce matin qui l'a expliqué très clairement.
00:05:07 La France a proposé un certain nombre de services.
00:05:11 Il y en a un qui a été accepté ?
00:05:12 Mais pour l'instant, en fait, ils sont en train de...
00:05:15 Il y en a un qui a été accepté ?
00:05:16 Bon, donc, il n'y en a rien qui a été accepté.
00:05:17 Demain, il y a une catastrophe culturelle en France.
00:05:19 Il y a plein de pays qui vont nous proposer des choses.
00:05:21 On n'est pas obligés de tout accepter au même moment.
00:05:22 Et il ne faut jamais oublier une chose, c'est que le Maroc s'appuie dans sa gestion sur
00:05:26 ce qui s'est passé.
00:05:27 Il y a eu un tremblement de terre dans le RIF en 2004.
00:05:29 Et en 2004, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:05:31 Il y a de l'aide internationale qui est arrivée de partout et ils ont été submergés, les
00:05:34 Marocains, parce qu'ils devaient passer beaucoup de temps à gérer les euthanasie.
00:05:37 À crier quasiment les maisons.
00:05:38 Il y a même deux avions qui étaient remplis d'enrées alimentaires.
00:05:40 C'était des denrées alimentaires périmées.
00:05:41 Et donc, ils ont dû mettre des services de contrôle pour éviter qu'il y ait une épidémie.
00:05:46 Ensuite, dernière chose importante.
00:05:49 Il y a quelque chose qui transparaît quand même.
00:05:52 C'est que les pays pour lesquels l'aide a été acceptée, ce sont entièrement des
00:05:58 pays qui ont reconnu le Sahara occidental comme étant marocain.
00:06:01 Et donc, ça, c'est le sujet fondamental, le plus important pour les Marocains.
00:06:05 Il y a de la politique, mais il n'y a pas que de la politique.
00:06:07 Oui, il y en a un petit peu.
00:06:08 Oui, c'est vrai que la nature a horreur du vide et que forcément, lorsque là, on n'a
00:06:13 pas de prise de parole du roi, nous, sur les réseaux sociaux et autres, il y a des commentaires
00:06:19 et des polémiques qui se font.
00:06:20 Je pense qu'effectivement, il y a une aide qui a été proposée, que rien n'a été
00:06:25 accepté aujourd'hui.
00:06:26 Et compte tenu finalement de nos liens, notamment le lien de francophones, parce qu'on sait
00:06:30 très bien qu'une aide, lorsqu'on parle la même langue, ça facilite aussi les secours.
00:06:35 Donc là, on a un silence, que l'interprétation, malheureusement, elle est un peu négative,
00:06:43 que certes, il y a la question du Sahara occidental et que d'autres personnes s'immiscent
00:06:47 aussi encore et toujours dans la haine de la France.
00:06:50 Or, par rapport à ces images, à ces catastrophes, heureusement, on a des artistes qui vont,
00:06:55 Jamel, Gad, etc. pour mobiliser, mais qu'on doit aller au-delà des questions diplomatiques,
00:07:03 politiques et autres.
00:07:04 Lorsqu'on a une urgence humanitaire, même en droit international, c'est consacré,
00:07:08 le jusque-au-guens, les fondamentaux, on dépasse ça pour venir en aide aux populations
00:07:12 qui sont dans un état critique.
00:07:14 Je ne sais pas si on a le petit extrait sonore de Jamel Debbouze qui est évidemment franco-marocain
00:07:19 et qui s'est rendu tout de suite sur place pour organiser la solidarité et faire don
00:07:23 de son sang.
00:07:24 Je suis très ému d'être ici.
00:07:26 On a eu l'occasion de voir un peu toute cette solidarité.
00:07:32 Elle est incroyable, il faut la filmer, il faut la transmettre, il faut voir combien
00:07:35 les Marocains sont solidaires les uns avec les autres.
00:07:38 Il n'y a rien à dire sur votre travail.
00:07:40 Merci beaucoup Jamel, à vous aussi.
00:07:42 Que Dieu vous rende votre bien.
00:07:44 Merci pour votre initiative.
00:07:45 Ça encourage le peuple, ça encourage les habitants à venir vous aussi sauver les
00:07:49 blessés.
00:07:50 Merci pour vos efforts et votre soutien.
00:07:52 Que Dieu vous donne la santé.
00:07:54 Merci.
00:07:55 Beaucoup de gens sont venus ? Oui, beaucoup de gens sont venus.
00:07:59 C'est très bien ce que vous avez fait ici.
00:08:01 Nous sommes très reconnaissants.
00:08:02 Comment est-ce qu'on peut vous aider ? Dieu merci, nous n'avons besoin de rien à part
00:08:11 vos invocations.
00:08:12 On a tout ce qu'il faut.
00:08:13 Que Dieu t'aide.
00:08:16 C'est intéressant cet échange entre Jamel et un Marocain.
00:08:21 On n'a besoin de rien, on a tout ce qu'il faut.
00:08:23 Ce que disent les Marocains, c'est que nous, on est un pays organisé, on a une sécurité
00:08:28 civile, on a l'armée.
00:08:30 Et la vraie difficulté qu'ils ont, c'est que les puissantes se trouvent dans des zones
00:08:34 très éloignées, très montagneuses, où même les secours étrangers qui arriveraient
00:08:38 ne pourraient pas accéder.
00:08:39 Il faut les héliporter, etc.
00:08:41 Donc ils disent, allez, nous, laissez-nous gérer pour le moment et puis après on verra
00:08:44 en fonction des besoins.
00:08:45 Là, ils vont avoir besoin, c'est effectivement de denrées après, de reconstruction, de
00:08:50 moyens financiers peut-être.
00:08:51 Mais pour l'instant, les Marocains disent, nous, on est capable de gérer.
00:08:53 Après, il y a des polémiques parce qu'il y a des interviews dans les villages les plus
00:08:56 excentrés, mais c'est dans toutes les catastrophes pareilles où les gens disent, on ne voit personne.
00:09:02 Rappelez-vous, Jamel Debbouze, moi ça me fait penser à ce qu'avait fait à l'époque
00:09:05 Aznavour en Arménie.
00:09:06 C'était les artistes qui se mobilisaient beaucoup pour aider la part de la population.
00:09:10 Il y a des centaines de milliers de morts en Arménie.
00:09:11 Éric Revel, il n'est pas question de considérer que le Maroc est un pays sous-développé.
00:09:16 Bien au contraire.
00:09:17 Je me rappelle encore pendant la période Covid, ils avaient produit des centaines de
00:09:20 milliers de masques.
00:09:21 Nous, nous n'en avions pas un seul.
00:09:22 Est-ce que de notre part, il y a une forme d'arrogance française ? C'est-à-dire, on
00:09:27 doit les aider.
00:09:28 Pourquoi est-ce qu'ils refusent notre aide ?
00:09:29 Peut-être.
00:09:30 Oui, alors d'abord, il faut s'incliner évidemment devant la souffrance du Marocain parce que
00:09:35 ce qui leur est arrivé est absolument terrifiant.
00:09:37 Le bilan global va être très, très profond.
00:09:43 Moi, il y a deux choses qui me frappent.
00:09:45 Je discutais avec un patron du ONG ce matin.
00:09:47 Louis de Raguenel avait raison de souligner ce point-là.
00:09:49 C'est que souvent, quand il y a une catastrophe, ce n'est pas le manque d'aide de la part
00:09:55 des pays qui se mobilisent, c'est le trop d'aide.
00:09:58 Et sur des aéroports, vous avez une embolie de l'aide qui fait qu'en réalité, tout
00:10:04 se bloque.
00:10:05 Ça peut expliquer pourquoi cet État évidemment souverain, ce peuple marocain fier de ses
00:10:11 racines et de son histoire, n'a pas envie, en tout cas ses dirigeants, d'assister à
00:10:16 un tel spectacle avec des avions qui resteraient avec des denrées alimentaires.
00:10:21 Mais il y a quand même, moi je veux le souligner, j'ai une lecture un peu moins douce que celle
00:10:26 de Louis de Raguenel sur le pataquès diplomatique quand même.
00:10:29 Il faut quand même le dire.
00:10:30 Ça fait quand même des mois et des mois que la France et le Maroc sont fâchés.
00:10:35 Donc tout a commencé avec l'histoire de ce logiciel Pegasus israélien qui a espionné,
00:10:40 dit-on, le téléphone du président de la République française et qui aurait été
00:10:45 diligenté par les Marocains.
00:10:47 S'en est suivie ensuite une vraie crise diplomatique.
00:10:49 La réduction des visas pour les Marocains qui viennent en France, l'arrêt de relations
00:10:58 diplomatiques.
00:10:59 Je crois qu'il n'y a pas d'ambassadeur de France au Maroc.
00:11:01 Mais il n'y a pas d'ambassadeur du Maroc en France.
00:11:05 Ça s'est accéléré évidemment parce qu'Emmanuel Macron a fait le choix.
00:11:10 Jusqu'à présent, la diplomatie française au Maghreb était plutôt équilibrée entre
00:11:15 l'Algérie, le Maroc et la Tunisie.
00:11:17 Là, le président de la République a donné l'impression qu'il donnait raison à l'Algérie,
00:11:22 bien que la France n'en ait tiré aucun avantage puisque le président Tebboune ne cesse de
00:11:26 remettre sa visite officielle en France.
00:11:28 Et donc, on s'est fâché avec les Marocains et le roi du Maroc.
00:11:33 C'est une réalité.
00:11:34 On a réussi l'exploit, parce que c'est inédit, de se fâcher avec les trois.
00:11:38 Avec ce fâché à la fois avec l'Algérie et le Maroc.
00:11:40 Normalement, soit on fait le choix de l'Algérie et on n'avait pas le Maroc, soit on avait
00:11:43 le Maroc et pas l'Algérie.
00:11:44 La gauche soutenait plutôt l'Algérie.
00:11:46 C'est un sujet primordial, même si ce n'est pas l'essentiel pour ces gens qui souffrent
00:11:51 évidemment et qui sont dans les ruines et qui cherchent désespérément le corps de
00:11:56 leurs parents ou de leurs proches.
00:11:57 Mais c'est un vrai sujet.
00:11:59 Donc, dans ces cas-là, au-delà de tout ce que je viens de dire en Boli, des secours,
00:12:04 etc., il y a quand même un choix, pardon, il y a quand même un choix du fait que la
00:12:08 France effectivement soutient plutôt l'Algérie et les indépendantistes sur l'affaire du
00:12:14 Sahara occidental, alors que le Maroc revendique ce désert du Sud en disant qu'il est marocain.
00:12:18 Donc, cette crise diplomatique, il ne faudrait pas penser.
00:12:21 Et c'est une réaction, je vais vous dire, normale de la part des Marocains.
00:12:25 Comment est-ce qu'un pays qui est considéré comme infamant sur un sujet comme le Sahara
00:12:31 occidental pourrait vous tendre la main en essayant de faire passer par perte et profit
00:12:34 tout ce qui s'est dit avant ? Donc ça, il faut quand même mon cher Louis le dire.
00:12:38 Un tout petit mot, peut-être si on peut mettre à l'antenne le nom des associations auxquelles
00:12:41 on peut donner, déjà pour venir donner de l'aide aux Marocains, ce serait bien.
00:12:46 Un tout petit mot, parce qu'après on avance.
00:12:47 Louis et Rachel.
00:12:48 Un tout petit mot.
00:12:49 D'autant plus que le Sahara occidental, quand c'était sous protectorat français, c'était
00:12:54 un essai.
00:12:55 Il y a eu des essais nucléaires d'ailleurs dans cette zone-là.
00:12:56 Et ce qu'ils ne comprennent pas, et ce qui met en colère les Marocains, c'est que c'est
00:13:00 le groupe parlementaire Renaissance au Parlement européen qui est le plus en pointe contre
00:13:06 la reconnaissance du Sahara occidental comme étant marocain et donc ne servant plus vraiment
00:13:10 clairement les intérêts algériens.
00:13:12 Ensuite, la relation a été compliquée depuis une dizaine d'années, objectivement.
00:13:16 En fait, depuis la fin du quinquennat Nicolas Sarkozy, parce qu'il y a eu un énorme pataquès
00:13:22 après une grosse maladresse qui avait été commise sous le quinquennat de François Hollande,
00:13:26 puisque en 2014, Abdelhatif Hammouchi, qui est toujours d'ailleurs le patron du renseignement
00:13:31 intérieur, la DST, et le patron de la police marocaine, à l'occasion d'une visite en France
00:13:36 pour un sommet européen, il accompagne le ministre de l'Intérieur marocain, il y a
00:13:41 la résidence de l'ambassade du Maroc en France, et il y a des policiers qui viennent frapper
00:13:45 à la porte et qui viennent avec un mandat pour auditionner Abdelhatif Hammouchi, qui
00:13:49 était accusé de torture.
00:13:50 Et donc ça, pour le coup, les Marocains n'ont pas digéré, il y a eu une rupture totale
00:13:55 des relations diplomatiques entre la France et le Maroc.
00:13:58 Ensuite, Bernard Cazeneuve et Manuel Valls avaient fait le déplacement à Rabat pour
00:14:02 essayer de rabibocher les deux pays, et ils étaient parvenus globalement.
00:14:06 De façon à peu près… Rachel, un dernier mot ?
00:14:09 On y reviendra.
00:14:10 Juste, il y a les relations politiques, diplomatiques, et puis après il y a le réel, c'est-à-dire
00:14:14 avec beaucoup de nos familles françaises qui sont aussi des familles marocaines, puisqu'il
00:14:19 y a cette histoire de double nationalité, nos liens sont extrêmement forts, et on espère
00:14:24 vivement que par rapport à cette catastrophe, la diplomatie sera à la hauteur de nos relations
00:14:29 humaines.
00:14:30 Vous avez absolument raison.
00:14:31 J'aimerais maintenant qu'on revienne parler de ce qui se passe dans notre pays, en France,
00:14:35 avec à Marseille, cette spirale de la violence, cette ville touchée par le trafic de drogue.
00:14:40 Il y a une nouvelle jeune femme qui est en état de mort cérébrale ce soir, elle a 24
00:14:46 ans, elle était chez elle au troisième étage dans son appartement, imaginez bien, quand
00:14:50 un tir de Kalachnikov entre dealers a ricoché jusqu'à son appartement.
00:14:54 On fait le point avec Stéphanie Rouquier et Viviane Hervier et on en débat ensuite.
00:14:57 C'est ici, au pied de cet immeuble du quartier Saintis, dans le 10e arrondissement de Marseille,
00:15:04 que les tirs ont eu lieu.
00:15:05 Il est un peu plus de 23h, deux individus à scooter tirent en rafale, d'abord au niveau
00:15:10 de la pharmacie du quartier, non loin d'un point de deal, puis avant de s'enfuir, ils
00:15:15 tirent à nouveau, cette fois-ci vers l'immeuble.
00:15:17 Au troisième étage, une jeune femme de 24 ans s'écroule, atteinte en plein visage par
00:15:22 une balle perdue.
00:15:23 Un jeune de l'immeuble va lui porter les premiers secours.
00:15:25 Elle était dans sa chambre, en fait, c'est la balle, elle a traversé le mur.
00:15:29 Elle s'est prise une balle dans la joue, il y avait plein de sang, elle était dans un
00:15:33 bain de sang, dans une mare de sang.
00:15:34 Du coup, je lui ai fait le massage cardiaque le temps que les pompiers arrivent.
00:15:38 Hospitalisée avec un pronostic vital engagé, la jeune femme est aujourd'hui en état de
00:15:43 mort cérébrale.
00:15:44 Nous avons, comme d'habitude, ouvert une enquête de flagrance.
00:15:47 Nous l'avons ouverte des chefs de tentative d'assassinat au pluriel en bande organisée.
00:15:53 Cette jeune femme, même si elle apparaît comme une victime collatérale, l'intention
00:15:58 homicide préméditée est caractérisée par le passage à l'acte.
00:16:03 Sur place, 23 douilles de type Kalachnikov ont été retrouvées.
00:16:06 Les deux hommes à scooter sont activement recherchés.
00:16:09 Depuis le mois de janvier, 42 personnes ont été tuées dans des violences liées au
00:16:13 trafic de stupéfiants à Marseille.
00:16:15 Parmi elles figurent a priori au moins deux victimes collatérales.
00:16:19 Voilà pour la situation à Marseille.
00:16:21 Sandra Buisson nous a rejoint du service Police Justice de CNews.
00:16:23 On en est à un tel point, que ce soit à Marseille ou ailleurs, mais en particulier à Marseille,
00:16:27 c'est qu'il y a un nouveau mot qui a jailli qui s'appelle les narcomicides.
00:16:32 Les narcos et homicides, on a contracté les deux.
00:16:35 C'est la procureure de Marseille qui l'a fait en plus.
00:16:37 Oui, elle a commencé en plein externe cet été.
00:16:39 Et pour expliquer ce nouveau phénomène, ce ne sont plus des règlements de compte,
00:16:44 en ceci que les tueurs ne visent plus des têtes du banditisme, mais qu'en fait, ils
00:16:51 viennent rafaler le point de deal.
00:16:53 Et peu importe qui s'y trouve, que ce soit des gens lambda ou des individus qui ont maillé
00:16:58 à partir avec ce trafic, ce n'est pas eux qui sont visés.
00:17:02 C'est le point de deal pour faire un coup de force, pour prendre le territoire, pour
00:17:07 décourager, terroriser les consommateurs, pour envoyer un message.
00:17:11 Et donc, elle considère qu'on est au-delà du règlement de compte.
00:17:15 C'est vraiment une situation différente, ce nouveau phénomène.
00:17:18 Et puis, vous avez dans ce cadre-là des balles perdues, effectivement, et des gens lambda
00:17:24 qui sont victimes de ces faits.
00:17:26 On arrose le point de deal.
00:17:28 Donc, comme lors de la mort de cet enfant, Anim, l'enfant de 10 ans, qui était à l'arrière
00:17:31 d'une voiture, ce même jour, rappelez-vous, des balles avaient atterri dans des étages
00:17:37 très élevés de l'immeuble où nous étions allés d'ailleurs filmer.
00:17:41 Il y avait eu une cinquantaine de tirs.
00:17:43 Donc, c'est vraiment, on arrose le point visé.
00:17:46 Il y avait des victimes collatérales de ce genre.
00:17:49 Déjà en 2021, la procureure de Marseille l'a rappelé aujourd'hui, à cette époque,
00:17:54 cette année-là, il y a une petite fille qui vivait dans un appartement qui a échappé
00:17:57 de peu à une balle qui est venue se ficher dans son doudou.
00:18:02 Donc, effectivement, la procureure dit que là, on passe à une étape supérieure, c'est-à-dire
00:18:05 que ça tue effectivement les gens qui sont chez eux.
00:18:08 Là, la femme de 24 ans était chez elle dans cette pandémie.
00:18:11 L'autre point particulier, c'est que les jeunes recrutés pour tuer sont de plus en
00:18:16 plus jeunes et donc ça donne lieu à une violence débridée et à une utilisation
00:18:20 de l'arme débridée.
00:18:21 Il n'y a pas forcément plus d'armes en circulation, même si les saisies augmentent, mais il y
00:18:25 a une utilisation de l'arme plus large.
00:18:26 On est en ligne, commissaire Mathieu Vallée.
00:18:28 Bonsoir, commissaire.
00:18:29 Quand on en arrive à parler de narcomycine, c'est que c'est vraiment rentré dans le
00:18:32 langage courant maintenant.
00:18:34 C'est banalisé, ces règlements de comptes ?
00:18:36 Oui, en fait, comme Sandra Buisson le disait sur votre plateau, je vais résumer singulièrement
00:18:43 les choses.
00:18:44 En fait, on a des jeunes individus qui se prennent pour des Pablo Escobar et en fait,
00:18:47 c'est des Jean-Michel pieds niquelés.
00:18:48 C'est-à-dire qu'on a des individus très jeunes, parfois pas connus des services de
00:18:51 police, qui prennent des armes de guerre et qui se comportent comme le grand banditisme
00:18:55 sans avoir les codes, sans avoir l'expérience, sans avoir le parcours.
00:18:57 Et donc, effectivement, parce que les points de deal peuvent rapporter jusqu'à 80 000
00:19:01 euros par jour, aujourd'hui, les différents commerciaux ne se règlent plus par les têtes
00:19:04 de réseau, mais par des halls d'immeubles qui se font rafaler par des tuas à ragages
00:19:08 qui, pour des contrats de 40 000, 60 000, voire 80 000 euros, ciblent des objectifs,
00:19:13 les exécutent de manière à pouvoir libérer de l'espace commercial et permettre à d'autres
00:19:16 gangs, d'autres réseaux de récupérer les points de deal.
00:19:18 Et la police assiste impuissante à tout ça, Mathieu Vallée ?
00:19:21 Alors non, depuis le début de l'année, on a la brigade de recherche et d'intervention,
00:19:26 c'est les policiers et de la police judiciaire qui font à la fois de l'investigation, des
00:19:29 procès-verbaux, des enquêtes, des filatures, des surveillances, mais aussi du terrain,
00:19:33 puisqu'ils interpellent en flagrant délit, parfois même juste après les règlements
00:19:36 de compte, des équipes de tueurs en série.
00:19:38 Depuis le début de l'année à Marseille, il y a six équipes qui ont été interpellées
00:19:41 et la justice a été un placard, puisque toutes les personnes dont on a des indices
00:19:44 graves et concordants par des instructions d'assassinat ou des tentatives d'assassinat
00:19:48 qui ont été confondues par le travail de la brigade criminelle et de cette brigade
00:19:50 de recherche et d'intervention sont aujourd'hui dans les prisons en attente d'un éventuel
00:19:54 procès et que les instructions se terminent.
00:19:56 Vous restez avec nous, commissaire Vallée.
00:19:58 François Puponi, il y a une jeune femme de 24 ans qui est en état de mort cérébrale
00:20:01 aujourd'hui parce qu'elle était juste chez elle tranquillement quand il y a eu
00:20:04 un rafale de Kalachnikov.
00:20:05 Ça y est, on est devenu un narco-État.
00:20:08 On n'arrive plus à juguler.
00:20:10 On va parler de Nîmes dans un instant.
00:20:11 C'est pareil.
00:20:12 On n'est pas un narco-État.
00:20:13 Ce narco-État, c'est lorsque les narco-trafiquants ont des moyens financiers supérieurs à ceux
00:20:17 de l'État et où ils dirigent tout.
00:20:19 D'accord.
00:20:20 Ils corrompent également les agents de l'État.
00:20:21 On n'en est pas là sans doute.
00:20:23 C'est pas la Colombie.
00:20:24 Par contre, que dans certains quartiers, les narco-trafiquants aient pris le pouvoir et
00:20:29 règlent leur compte ou occupent le terrain.
00:20:32 Alors, je veux dire, quand les voyous règlent leur compte entre eux, ce n'est pas nouveau
00:20:35 qu'il y ait des victimes collaterales.
00:20:36 C'est le but de rechercher d'ailleurs.
00:20:38 C'est de faire peur.
00:20:39 C'est de dire, les patrons, c'est nous et de dire aux gens, restez chez vous, ne vous
00:20:42 occupez de rien, ne dénoncez rien parce que de toute façon, on est capable de tirer
00:20:45 n'importe où dans tout le monde.
00:20:46 Et effectivement, ils sont de plus en plus jeunes.
00:20:47 De plus en plus.
00:20:48 C'est les gars.
00:20:49 Tout à l'heure, ça a été dit, mais même pour 10 000 euros, vous faites un contrat
00:20:53 à 10 000 euros.
00:20:54 Ce n'est pas 60 000 euros.
00:20:55 La PGI a arrêté un homme de 18 ans qui avait été payé pour mener plusieurs assassinats.
00:20:59 Mais pour 10 000 euros, 15 000 euros.
00:21:01 Maintenant, vous pouvez être tué pour rien.
00:21:03 Donc, on est dans une situation extrêmement compliquée.
00:21:05 Ça prendra du temps.
00:21:06 La police fait son travail, mais on a quand même un temps de retard parce que la situation
00:21:09 en Marseille, ce n'est pas d'aujourd'hui.
00:21:10 Ça fait 20 ans.
00:21:11 Ça fait 20 ans qu'on le voit venir, qu'on le voit monter.
00:21:14 On a mis du temps à réagir.
00:21:16 Je ne sais pas si on y arrivera.
00:21:18 J'espère que oui, mais ça prendra beaucoup de temps.
00:21:20 Rachel Kahn, on est heurté par le fait qu'il y a des victimes innocentes.
00:21:24 Un petit garçon de 10 ans à Nîmes, une jeune femme de 24 ans qui était chez elle,
00:21:27 dans sa chambre.
00:21:28 Non, mais là, c'est l'incarnation de l'injustice à l'état pur.
00:21:31 Des gens qui n'ont rien demandé.
00:21:33 C'est vrai qu'il y a toujours cette phrase "au mauvais moment, au mauvais endroit".
00:21:35 Là, cette femme, elle était chez elle à 24 ans.
00:21:39 Par ailleurs, ce qui m'interroge, deux choses sur le plan du droit, des codes et des règles,
00:21:44 c'est que Mathieu Vallée disait tout à l'heure, par rapport aux anciens bandits,
00:21:48 il y avait des codes, notamment des codes d'honneur, des codes où ils se tuaient entre
00:21:52 eux pour régler leur compte, etc.
00:21:54 Et qu'aujourd'hui, finalement, c'est une véritable jungle.
00:21:57 Et d'un autre côté, normalement, l'État est là pour mettre en œuvre les droits fondamentaux,
00:22:04 les droits de l'homme.
00:22:05 Et l'un des premiers droits de l'homme, c'est la sûreté.
00:22:06 La question de que chaque personne qui se trouve sur le territoire doit pouvoir y vivre
00:22:12 en sécurité, en sûreté.
00:22:13 Là, aujourd'hui, on voit que tous les jours, effectivement, on a des faits, des actes,
00:22:19 des vies qui sont fauchées.
00:22:20 Quelle injustice !
00:22:21 Un sujet absolument majeur et central.
00:22:25 On parle de Marseille, mais il y a d'autres villes où on en entend peut-être moins parler.
00:22:29 J'ai vu des tirs comme ça atterrir dans la fenêtre de gens qui, juste, ont le tort
00:22:34 d'habiter dans l'appartement d'un immeuble qui est visé.
00:22:37 Ça s'est passé à Nantes l'année dernière.
00:22:39 Donc, ça arrive aussi dans d'autres endroits.
00:22:41 Mathieu Vallée, c'est effectivement devenu monnaie courante maintenant.
00:22:45 Il y en a absolument partout, ces règlements de comptes.
00:22:48 Oui, en fait, les trafiquants ne s'arrêtent plus aux grandes agglomérations ou aux grandes
00:22:53 villes.
00:22:54 Ils vont maintenant dans les zones périurbaines, dans les zones périphériques, même dans
00:22:55 les zones rurales, pour rapprocher la vente de la demande du consommateur.
00:22:59 Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, on évoque un peu plus ces consommateurs.
00:23:02 Ils ont une responsabilité dans le bras armé des Kalachnikovs qui rafalent les hauts-lits
00:23:06 d'immeubles et qui font couler le saut dans nos quartiers.
00:23:07 Pourquoi ? Parce que s'il y a une telle pression sur l'offre,
00:23:11 c'est qu'il y a une telle pression sur la demande et qu'on a de plus en plus de gens
00:23:14 qui consomment, même si le ministre nous dit qu'il y a des jeunes qui consomment de
00:23:17 moins en moins en termes d'âge, mais on a une demande qui est de plus en plus forte.
00:23:21 Et après, il y a tous les nouveaux procédés, les Uber-Shits, c'est-à-dire ces individus
00:23:23 qui vivent directement à domicile des consommateurs qui n'osent pas aller dans les quartiers pour
00:23:27 se fournir en se stupéfiant.
00:23:28 Et puis, vous l'avez dit, toi de plateau, si demain on dépénalise ou on légalise,
00:23:33 la dépénalisation, ça a été fait aux Pays-Bas, ça a été fait en Espagne, ça
00:23:36 va être fait en Allemagne, et malheureusement, on a les cartels, on a les narcotrafiquants
00:23:41 qui prennent la main sur les États.
00:23:42 Vous prenez les Pays-Bas, on a des journalistes, on a des responsables politiques, on a la
00:23:46 Famille Royale, on a des procureurs qui sont menacés parce qu'en fait, ils représentent
00:23:51 l'empêchement de ces cartels de prendre la main sur les économies et le pouvoir dans
00:23:54 les pays qui sera mené à légaliser ou même à dépénaliser.
00:23:57 Ce sont des véritables mafias, effectivement.
00:23:59 Merci beaucoup, commissaire Vallée.
00:24:00 On fait une toute petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline.
00:24:03 On évoquera aussi ce qui se passe à Nîmes et puis on reviendra sur ce qui s'est passé
00:24:07 au Stade de France vendredi soir.
00:24:09 Rachel Khan a la fois les sifflets contre Emmanuel Macron et puis la polémique autour
00:24:14 de ce spectacle inaugural qui a fait pousser de hauts cris à la gauche.
00:24:18 A tout de suite dans Punchline.
00:24:20 Il est 17h30, bienvenue.
00:24:25 Si vous nous rejoignez à l'instant dans Punchline, sur CNews, où on fait nos débats
00:24:28 dans un instant, mais d'abord le rappel des titres de l'actualité avec Mikaël Dos Santos.
00:24:32 Le nombre de victimes du terrible séisme au Maroc continue d'augmenter.
00:24:38 Un nouveau vilan fait état de plus de 2600 blessés, morts et presque autant de blessés.
00:24:43 Le roi Mohamed VI doit se rendre sur les lieux sinistrés pour évaluer l'ampleur des dégâts.
00:24:48 1500 trottinettes électriques en libre-service supprimées dans la ville de Marseille, soit
00:24:52 plus du tiers de la flotte.
00:24:53 Le maire de Marseille, Benoît Appayant, justifie sa décision par une mauvaise gestion des opérateurs
00:24:58 et menace même d'aller plus loin.
00:25:00 Début septembre, Paris les avait totalement banni de ses rues.
00:25:03 Et puis enfin, Kim Jong-un va s'entretenir avec Vladimir Poutine lors de son voyage en
00:25:09 Russie, à l'occasion pour le dirigeant coréen de quitter son pays pour la première fois
00:25:12 depuis 4 ans.
00:25:13 Aucune date n'a été communiquée officiellement.
00:25:16 Merci beaucoup Mikaël Dos Santos.
00:25:18 On parlait de Marseille tout à l'heure, mais pas vraiment pour ses trottinettes électriques
00:25:21 effectivement, plutôt pour son insécurité.
00:25:24 Autre exemple à Nîmes, nouvelle fusillade hier matin à Nîmes.
00:25:27 Deux hommes blessés, là encore une Kalachnikov retrouvée.
00:25:30 Le 16 mars, ce quartier de Pise 20, un enfant de 10 ans avait été tué il y a quelques
00:25:34 semaines.
00:25:35 On fait le point avec Corentin Brio.
00:25:36 Le quartier Pise 20 à Nîmes, théâtre d'une nouvelle fusillade.
00:25:41 Ce dimanche vers 7h du matin, 5 personnes inconnues des services de police ont été
00:25:47 la cible de tir.
00:25:48 Deux blessés, âgés de 28 et 32 ans, sont à déplorer.
00:25:51 On aurait pu avoir un carnage, on aurait pu avoir 5 victimes de tir à la Kalachnikov
00:25:57 que je rappelle.
00:25:58 Pour intimider ou pour tenir un territoire, les trafiquants équipés de Kalachnikov sont
00:26:04 capables, ils nous l'ont prouvé déjà plusieurs reprises, de tirer sur n'importe qui, sur
00:26:08 des trafiquants comme sur des personnes qui n'ont rien à voir avec le trafic de stupéfiants.
00:26:12 Un véhicule incendie a rapidement été par la suite retrouvé dans la périphérie de
00:26:16 Nîmes.
00:26:17 Les policiers ont trouvé une Kalachnikov à l'intérieur.
00:26:20 Une nouvelle fusillade dans un quartier encore marqué par la mort, mi-août de Fayed, un
00:26:25 enfant de 10 ans, victime collatérale d'un règlement de comptes lié au trafic de drogue.
00:26:30 Vous allez dans les quartiers pisseux, vous avez des endroits, vous vous demandez où
00:26:33 vous vous trouvez, si vous êtes vraiment dans une ville de Nîmes qui respire aussi
00:26:38 par une économie intéressante ou si vous êtes dans un autre quartier d'une ville
00:26:42 en guerre.
00:26:43 C'est ça la difficulté.
00:26:44 Les services de police judiciaire de Montpellier se sont saisis de l'enquête de tentatives
00:26:48 de meurtre en bande organisée et infractions connexes de criminalité organisées en flagrant
00:26:53 délit.
00:26:54 On est toujours en ligne avec le commissaire Mathieu Vallée.
00:26:56 Est-ce qu'on est dans un état de quasi-guerre ? C'est ce que disent certains de vos collègues
00:26:59 sur le terrain.
00:27:00 Ils disent qu'on est dans un état de guerre, la présence policière ne peut pas tout résoudre.
00:27:03 En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'on a des armes de guerre qui sont utilisées
00:27:08 sur nos quartiers.
00:27:10 Et moi, je veux parler des solutions.
00:27:12 D'abord, la police ne peut pas tout faire.
00:27:13 On dit souvent sur notre pateau, on a besoin de l'école, on a besoin des services sociaux,
00:27:17 des services de l'éducation, des services de l'emploi, des services de la culture.
00:27:20 Malheureusement, il y a la police uniquement qui va dans ces quartiers, qui est ouverte
00:27:23 24 heures sur 24.
00:27:24 Il faut absolument utiliser et renforcer, malheureusement, vous venez de le dire dans
00:27:28 votre reportage, la police judiciaire.
00:27:29 Nos collègues de sécurité publique nettoient les hauts d'immeubles et occupent le terrain.
00:27:32 Sauf qu'aujourd'hui, il faut faire les réseaux, il faut faire les gros bonnets, il faut faire
00:27:35 ceux qui trafiquent le stup, qui trafiquent les armes, qui font du blanchiment d'argent.
00:27:39 Et pour ça, on a besoin d'un peu de temps, on a besoin d'enquêteurs chevronnés, on
00:27:42 a besoin d'unités spécialisées.
00:27:43 C'est pour ça qu'il y a 15 officiers de police judiciaire qui ont été envoyés en
00:27:45 renfort pour les règlements de comptes et les affaires criminelles.
00:27:48 Mais ce qu'il faut, c'est mettre le paquet sur l'investigation, notamment la police
00:27:52 judiciaire.
00:27:53 Mon syndicat l'a toujours défendue parce qu'on sait très bien que ce sont les seuls
00:27:56 qui pourront aller jusqu'aux têtes de réseau, qui instrumentalisent les trafics de subvection,
00:28:00 les trafics d'armes et qui sont à l'origine sur le terrain de ce sang qui coule de tous
00:28:03 ces blessés, voire de tous ces morts.
00:28:04 Ok, commissaire Vallée, encore un mot avant de vous libérer.
00:28:06 Vous vouliez nous parler du bilan qui a été fait par la préfecture de police de Paris
00:28:10 concernant les émeutiers qui ont été interpellés après les émeutes de fin juin à début
00:28:14 juillet.
00:28:15 La préfecture de police de Paris dit qu'une grande majorité de ces émeutiers interpellés
00:28:18 sont bien sûr de nationalité française mais originaire de l'immigration, principalement
00:28:23 du Maghreb ou d'Afrique subsaharienne.
00:28:26 C'est aussi ce que vous avez constaté ?
00:28:27 Oui, alors il y a deux petites réflexions que je vous fais sur ce sujet.
00:28:32 La première, c'est qu'il faut arrêter de se voiler la face.
00:28:34 En France, on ne veut pas mettre en place des statistiques ethniques sauf qu'on est
00:28:38 d'accord pour compter le nombre de personnes de couleur qui sont d'origine maghrébine
00:28:42 ou subsaharienne par les policiers pour dire qu'il y a des contrôles au facet, pour dire
00:28:45 qu'il y a des violences policières systémiques par rapport à des couleurs de peau et qu'on
00:28:48 serait raciste.
00:28:49 Et à côté de ça, on nous dit qu'on ne peut pas déterminer par des statistiques
00:28:52 ethniques l'origine de ceux qu'on interpelle.
00:28:55 Ce document officiel de l'administration permet d'avoir une physionomie des personnes
00:28:58 interpellées.
00:28:59 Malheureusement, on voit que des jeunes qui sont nés en France, qui grandissent dans
00:29:02 des quartiers de France et dont les parents ou les grands-parents sont issus d'immigration
00:29:05 et qui eux, c'était parfaitement intégré aujourd'hui, ne se reconnaissent plus dans
00:29:08 les lois de la République, ne reconnaissent plus leur pays comme étant celui qui va les
00:29:11 émanciper et les aider.
00:29:12 Et surtout, je prends toujours la verrière où deux écoles ont été brûlées.
00:29:16 C'est symptomatique du communautarisme qui gangrène certains quartiers en lieu et place
00:29:19 de notre vivre ensemble de la République.
00:29:21 Et c'est pour ça que je dis simplement qu'en réalité, il faudra apprendre à ces jeunes
00:29:25 à aimer la France, à épouser les valeurs de la République et à respecter ce drapeau
00:29:29 pour lesquels leurs ancêtres, nos ancêtres, se sont battus au prix du sang.
00:29:33 Bientôt, on fêtera la libération avec les débarquements et nos aînés qui ont sacrifié
00:29:39 leur vie pour nos libertés.
00:29:40 Et c'est là le plus important.
00:29:42 Et malheureusement, les émeutes ne sont que le symptôme visible de ce qu'on dit depuis
00:29:45 des années, à savoir qu'on est en train de perdre ces quartiers.
00:29:47 C'est bien pour ça qu'on parle de reconquête républicaine, notamment pour les policiers.
00:29:50 Merci beaucoup Mathieu Vallée pour ces phrases.
00:29:54 Peut-être François Pipponi sur le profil des émeutiers faits par la préfecture de
00:29:58 police de Paris.
00:29:59 C'est les jeunes des quartiers.
00:30:00 Dans ces quartiers, on a ghettoisé des populations d'immigration.
00:30:03 Ils se sont...
00:30:04 Effectivement, ils ont un rapport à la France qui est extrêmement compliqué.
00:30:07 J'entends ce que dit Mathieu Vallée en disant qu'il faut expliquer à ces jeunes qu'ils
00:30:09 doivent aimer leur pays.
00:30:10 Mais qui doit le faire ? C'est le problème aujourd'hui.
00:30:12 Qui explique à un jeune pourquoi il doit aimer son pays ?
00:30:15 On ne peut pas tout faire baser sur l'éducation nationale.
00:30:17 L'éducation nationale n'a pas ce rôle-là.
00:30:19 Elle a un rôle d'éducation.
00:30:22 Et donc, on a un vrai sujet.
00:30:23 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut que la France s'interroge.
00:30:25 Elle a aussi ce rôle-là quand même.
00:30:27 Un cours d'éducation civique, qu'est-ce que c'est ?
00:30:29 Oui, mais un cours d'éducation civique...
00:30:31 Mais globalement, c'est un moyen de faire connaître...
00:30:34 On a loupé la période post-coloniale.
00:30:38 On n'a pas été capables de mener une vraie politique d'immigration.
00:30:41 Et on n'a pas été capables d'avoir une politique d'intégration.
00:30:43 Et ça fait 40 ans que ça dure.
00:30:44 Et au bout de 40 ans, on se dit "Ouh là là, ça se passe mal".
00:30:47 Donc à un moment, on a fauté.
00:30:48 C'est comment on reprend les choses en main.
00:30:50 Et comment on fait en sorte que ce pays refasse nation.
00:30:53 Et aujourd'hui, moi je n'entends pas beaucoup...
00:30:55 On en est loin.
00:30:56 Il y a beaucoup à donner de réponses.
00:30:57 C'est de solution.
00:30:58 Rachel Gann, peut-être un mot ?
00:30:59 Oui, de toute façon, c'est toujours la même chose.
00:31:02 Évidemment, la citoyenneté.
00:31:03 Mais surtout la citoyenneté à la maternelle.
00:31:06 Je ne cesserai de le marteler.
00:31:08 En même temps qu'on apprend à lire, à écrire, à compter,
00:31:10 la citoyenneté, on peut faire des ateliers avec les tout-petits
00:31:13 et ne pas attendre qu'ils soient au lycée pour le faire.
00:31:15 C'est bien trop tard.
00:31:16 Effectivement, une politique d'aménagement du territoire,
00:31:19 de désenclavement, d'égalité territoriale.
00:31:21 La question de la continuité du service public.
00:31:23 Aujourd'hui, on a l'impression que c'est la continuité
00:31:25 de la violence publique qui est en présence.
00:31:28 Et puis, vous savez, en Afrique, notamment en Afrique de l'Ouest,
00:31:31 il y a un proverbe que j'aime bien.
00:31:33 Pour élever un enfant, il faut tout un village.
00:31:36 En fait, c'est ça.
00:31:37 C'est à la fois, évidemment, la culture, le sport, l'école,
00:31:40 mais depuis le plus jeune âge.
00:31:42 Eric Coebel ?
00:31:43 Quand j'entends François Bouponni, ancien président de l'ANRU,
00:31:46 l'Agence nationale de la rénovation urbaine,
00:31:48 j'ai envie de lui dire qu'on a tout loupé,
00:31:49 sauf qu'on a dépensé des milliards et des milliards
00:31:51 et des milliards et des milliards d'euros, quand même,
00:31:53 dans ces électorisés.
00:31:54 Et pourquoi on s'est loupé ?
00:31:56 Non, mais attendez, attendez.
00:31:57 Parce qu'on a rempeuplé dans les quartiers neufs
00:31:58 des populations qui ont été électorisés.
00:32:00 C'est comme si toute la responsabilité pesait
00:32:04 sur ces gouvernements qui sont succédés.
00:32:06 La responsabilité pèse aussi sur ces familles.
00:32:09 Alors, parfois, OK, exploser,
00:32:10 mais la première éducation, c'est quand même l'éducation
00:32:13 qui doit être donnée par les parents, mon cher François Bouponni.
00:32:17 Parce que sinon, si vous voulez, on s'en sortira jamais.
00:32:19 Si ces populations dont on a loupé l'intégration,
00:32:23 vous avez dit, on a loupé le virage postcolonial,
00:32:26 si ces populations n'ont que des droits à attendre
00:32:29 de la République et aucun devoir à lui concéder,
00:32:31 eh bien, on s'en sortira jamais.
00:32:32 Ce n'est pas ce que j'ai dit.
00:32:33 On a guétonisé ces quartiers.
00:32:36 Et on y a concentré les populations de s'immigration,
00:32:38 pensant naïvement que ces populations allaient un jour
00:32:41 rentrer chez elles, sauf qu'elles sont chez elles en France.
00:32:44 On a rénové les quartiers et on a continué à mettre
00:32:47 les plus pauvres chez les plus pauvres,
00:32:48 parce que la politique d'attribution de logement n'a pas changé.
00:32:50 Donc, on continue aujourd'hui.
00:32:52 Donc, la vraie question, c'est comment on fait pour arrêter ?
00:32:55 Et puisqu'il y a des générations qui arrivent,
00:32:57 comment on fait pour leur faire aimer leur pays ?
00:32:59 Et cette réponse-là, on n'a jamais été capable de la donner.
00:33:02 Alors, Louis Dragnel ?
00:33:03 Il y a quelque chose de très intéressant dans ce que vous dites,
00:33:05 c'est que vous parlez de guétoïsation.
00:33:06 Et en fait, si on scinde le problème en deux,
00:33:08 il y a le problème actuel, c'est-à-dire,
00:33:10 si on peut parler comme ça, la question du stock,
00:33:12 c'est-à-dire que c'est les personnes aujourd'hui qui ne sont pas intégrées
00:33:14 et pour lesquelles on n'a pas vraiment de réponse.
00:33:16 Et après, il y a la question du flux.
00:33:17 C'est-à-dire que, alors qu'on est en train de déplorer une situation dramatique,
00:33:21 on continue d'importer encore le problème,
00:33:24 donc qui va ne cesser de grossir.
00:33:26 C'est-à-dire que si on n'arrête pas, si on ne réunit pas une migration égale en France...
00:33:28 On est d'accord, Louis, mais là, on n'avait que des jeunes Français.
00:33:30 C'est ce que disait la préfecture.
00:33:33 Bien sûr, oui, mais dans le rapport,
00:33:34 quand vous discutez à la fois avec des policiers,
00:33:36 ça a été très bien rappelé sur ce plateau.
00:33:37 Le ministre avait dit qu'il n'y avait que des Kévins.
00:33:39 Il y avait beaucoup de Kévins, Mathéo.
00:33:40 Il y a aussi de personnes, c'est terrible à dire,
00:33:42 qui sont issues de l'immigration, oui, maghrébine et d'Afrique de l'Ouest.
00:33:46 Et c'est quelque chose qui se retrouve aussi dans les statistiques de la délinquance en France.
00:33:49 Je pense que c'est la première fois que la préfecture fait...
00:33:51 Non, quand il y avait eu la...
00:33:52 Je me souviens d'un rapport qui expliquait qu'il y avait un mis en cause sur deux
00:33:57 dans Paris et sa petite couronne, qui était issue de l'immigration.
00:34:00 Et donc, effectivement, c'est assez rare.
00:34:03 Et évidemment, il ne faut pas faire d'amalgame.
00:34:04 C'est-à-dire que toutes les personnes issues de l'immigration n'ont pas vocation à être délinquantes.
00:34:08 Ça, c'est évident.
00:34:09 Mais il y a une surreprésentation qui est liée au fait, et vous l'avez très bien développé,
00:34:13 on n'arrive pas à assimiler, on n'arrive pas à intégrer,
00:34:16 on n'arrive pas à donner le goût du pays.
00:34:18 Et puis, en fait, on n'a rien de particulier à leur proposer.
00:34:21 Moi, je vois les gens issus de l'immigration qui s'en sortent autour de moi
00:34:24 ne doivent rien à la France.
00:34:26 En réalité, la plupart d'entre eux sont sortis tout seuls.
00:34:29 Parce qu'ils se sont mis une pression d'enfer pour essayer de réussir dans la vie,
00:34:34 réussir leur vie.
00:34:36 Et en réalité, alors après, on raconte des histoires,
00:34:39 c'est dans certaines classes, dans certains cours.
00:34:42 Mais globalement, aujourd'hui, la France est tellement saturée sur cette question-là
00:34:47 qu'on n'a rien à offrir.
00:34:49 - Mais ils doivent quand même quelque chose à la France.
00:34:50 Le problème, c'est qu'on n'est pas capable de leur faire comprendre.
00:34:53 - Je parlais pour ceux qui réussissaient,
00:34:55 ceux qui sont passés par l'école de la République,
00:34:58 et qui se sont élevés socialement.
00:35:00 Ils doivent aussi à l'école.
00:35:01 Mais on n'est pas capable de l'expliquer, de leur faire comprendre.
00:35:04 - Je déconne avec vous.
00:35:05 Et si en plus, on ne réduit pas les flux migratoires.
00:35:08 Donc, en fait, on se retrouve dans des enclaves ethniques confessionnelles
00:35:11 que vous évoquiez tout à l'heure.
00:35:12 Et ça, c'est dramatique.
00:35:13 - Et si en plus, des réseaux arrivent derrière en disant
00:35:15 de toute façon, ce pays ne vous aime pas, ce pays est raciste,
00:35:18 ce pays est islamophobe.
00:35:19 Et que tous les soirs, ils entendent ça partout, partout dans la rue.
00:35:22 - Mais vous voyez, si on reparle...
00:35:25 - Allez, alernez-moi, après, je veux qu'on parle du Stade de France.
00:35:28 - Mais vous voyez, au service de la justice d'Europe 1,
00:35:31 on reçoit très régulièrement des synthèses de la nuit
00:35:33 de toutes les personnes qui sont interpellées.
00:35:35 On a des identités, tout ça.
00:35:36 Et globalement, il y a beaucoup de réfugiés ukrainiens.
00:35:39 Ça n'apparaît quasiment jamais.
00:35:41 Et pourtant, ils fuient un pays en guerre.
00:35:43 On pourrait dire, voilà, ils n'ont pas d'argent.
00:35:46 - Ils ont essentiellement des femmes et des enfants aussi.
00:35:48 - Oui, mais attendez.
00:35:49 - Les hommes n'ont pas le droit de quitter le pays.
00:35:51 Mais ils n'apparaissent jamais.
00:35:52 - Allez, j'aimerais qu'on avance.
00:35:54 Parce que, Rachel Khan, vous vouliez nous parler
00:35:55 de ce qui s'est passé au Stade de France, vendredi soir.
00:35:58 D'une part, avec ce qui est les HUE dont a été victime Emmanuel Macron.
00:36:02 On va peut-être regarder la séquence.
00:36:03 Mais aussi la polémique qui a entouré le spectacle inaugural.
00:36:07 D'abord, on écoute et on regarde ce qui s'est passé avec Emmanuel Macron.
00:36:11 (Acclamations)
00:36:29 - Pour nous tous, pour nous Français,
00:36:33 c'est une immense fierté d'accueillir sur notre sol
00:36:38 toutes les équipes de la Coupe du monde de rugby.
00:36:42 - Voilà pour Emmanuel Macron.
00:36:44 C'est vrai que moi, je n'avais jamais vu un président de la République
00:36:47 se faire à ce point-là huer par 80 000 personnes.
00:36:51 Parce qu'on parle de 80 000 personnes.
00:36:52 Il a été assez stoïque.
00:36:53 J'avoue que, franchement, je n'aurais pas aimé être à sa place.
00:36:56 Est-ce que c'est la France qu'on hue, Rachel Khan ?
00:37:00 Ou est-ce que c'est le président Emmanuel Macron ?
00:37:02 Et puis après, il y aura la polémique concernant le spectacle Jean Desjardins.
00:37:05 - Je trouve ça vraiment d'une indignité totale.
00:37:09 Le monde entier a les yeux rivés sur la France.
00:37:14 Là, le président représente l'État.
00:37:17 Alors malheureusement, les gens qui sont dénués de nuances et de symboles
00:37:21 se permettent tout et n'importe quoi à l'égard de la plus haute personnalité de l'État.
00:37:28 Je trouve ça pitoyable.
00:37:29 - Ça vous a choqué ?
00:37:30 - Je suis extrêmement choquée.
00:37:31 D'autant qu'à ce moment-là, puisque c'est la Coupe du monde,
00:37:35 cet espace-là, ce terrain, ce beau stade de rugby, représente le monde entier.
00:37:43 Ça veut dire que lorsqu'il y a cette insulte,
00:37:48 finalement, c'est une insulte qui ne se fait pas en territoire français,
00:37:51 mais qui se fait aux yeux du monde.
00:37:53 Ça me fait penser à cette phrase de Churchill qui disait
00:37:55 « Lorsque je suis dans un autre pays, je me garde de cracher sur mon pays.
00:38:00 J'attends de revenir chez moi pour me prêter ».
00:38:05 - Pour le seul national.
00:38:06 - Exactement.
00:38:07 Là, justement, ça me fait penser à ça.
00:38:09 - Est-ce que vous êtes choqué ou pas, Éric ?
00:38:11 - Je partage l'alignation.
00:38:12 - Vous ne comprenez pas les Français concitulés.
00:38:14 - Je vais vous expliquer, parce que je vais utiliser les paraboles.
00:38:17 Vous allez voir que c'est assez...
00:38:18 - Oulà, oulà.
00:38:19 - Oui, ce que vous avez dit est frappé au point du bon sens.
00:38:23 C'est-à-dire que d'une certaine manière, on siffle la France.
00:38:27 Mais je vous ferai remarquer une chose, c'est que...
00:38:30 D'abord, ce n'est pas la première fois qu'un président se fait siffler,
00:38:32 mais vous avez raison, Laurence, pas de cette manière-là.
00:38:34 - Alors Jacques Chirac, je me rappelle, il avait dit « je m'en vais »
00:38:37 et il était parti.
00:38:38 - Non, mais ça, c'était pour la Marseillaise.
00:38:40 Pour la Marseillaise, c'est clair.
00:38:41 - La Marseillaise.
00:38:42 - En plus.
00:38:43 - Moi, plusieurs choses.
00:38:45 D'une certaine manière, je pense que l'un des problèmes majeurs
00:38:49 d'Emmanuel Macron, c'est qu'il a, depuis le début, peut-être,
00:38:53 dû à sa jeunesse, beaucoup de mal à incarner la fonction.
00:38:56 Alors, il est un peu largué sur les questions régaliennes,
00:39:00 mais je pense qu'il a ce problème à l'origine.
00:39:03 Et puis, si j'usais de parabole, je vais vous dire, bien sûr,
00:39:06 c'est un spectacle qui est donné au monde entier
00:39:08 et qui n'est pas à la gloire du pays et de son chef.
00:39:12 Mais, d'une certaine manière, c'est bien le problème d'Emmanuel Macron.
00:39:16 C'est-à-dire que sa parole est inaudible, comme sa voix.
00:39:19 Sa parole est inaudible.
00:39:20 - C'est ça que symbolise cette présence.
00:39:21 - Et d'une certaine manière, elle est inaudible.
00:39:23 En France, pardonnez-moi, c'est-à-dire qu'il s'agit de beaucoup,
00:39:25 il fait du Sarkozy, il occupe l'espace médiatique,
00:39:30 il lance des idées, des réformes, des trucs, des machins,
00:39:32 mais il n'y a pas grand-chose qui craint.
00:39:34 Donc, je pense que, en fait, ce qui lui arrive là,
00:39:36 c'est le symbole, c'est la parabole d'une voix inaudible en France
00:39:39 et peut-être aussi à l'international.
00:39:42 On parlait tout à l'heure du Maroc,
00:39:44 on pourrait parler de nos relations avec la Chine,
00:39:46 avec l'Australie, avec l'Allemagne.
00:39:49 D'une certaine manière, malheureusement,
00:39:51 cette parole me semble inaudible.
00:39:53 Et finalement, la parole du chef de l'État couverte par des sifflets,
00:39:56 c'est peut-être d'une certaine manière une parabole qu'il faut retenir.
00:40:00 - François, vous êtes à... - François Pompony ne sera pas d'accord avec moi.
00:40:02 - Oui, oui, je vois qu'il n'est pas d'accord.
00:40:04 - Je pense qu'effectivement, il a un problème de rapport au peuple
00:40:06 et de la manière dont il s'exprime, et il le paye là.
00:40:08 - Si vous avez un problème de rapport au peuple,
00:40:10 mon cher François Pompony, quand vous êtes chef de l'État,
00:40:12 ça veut dire que vous avez un problème d'incarnation de la fonction.
00:40:14 - Mais complètement.
00:40:16 - Mais ce qui n'exclut pas que dans le rapport direct,
00:40:18 y compris avec les chefs d'État, les choses se passent différemment.
00:40:20 Et c'est le décalage de ce pays dans la République.
00:40:22 Rappelez-vous de la finale de la Coupe de France,
00:40:24 où il n'a pas pu aller sur le terrain.
00:40:26 Parce qu'il savait déjà qu'il allait être là,
00:40:28 hué par tout le monde.
00:40:30 Bon, les images sont catastrophiques pour le pays.
00:40:32 C'est le monde entier qui regarde.
00:40:34 France, All Blacks, match d'ouverture de la Coupe du monde...
00:40:37 - On en oublie presque le score magnifique de la vacance.
00:40:39 - Mais c'est le monde entier, la planète, qui a regardé.
00:40:42 Et l'image qu'on a donnée est catastrophique.
00:40:44 Donc l'image de la France jugée est catastrophique pour le pays dans la République.
00:40:47 Mais il a ce problème de rapport difficile avec le peuple,
00:40:49 qu'il paye cash, j'allais dire.
00:40:51 - Louis, vous êtes choqué ou pas ?
00:40:53 - Moi, je trouve que ça en dit long sur l'état du pays.
00:40:55 C'est-à-dire qu'il y avait quand même des choses qui prévalaient jusqu'à il y a quelques années,
00:40:59 où il y avait quand même un semblant de respect,
00:41:01 même si on détestait le président de la République.
00:41:03 Il y avait quand même une forme de tenue.
00:41:05 Parfois, il y avait des petites huées par-ci, par-là.
00:41:08 Mais des sifflets à ce point, moi, je n'ai jamais entendu ça.
00:41:11 - Parce qu'il y avait beaucoup de Français dans le stade.
00:41:13 J'imagine assez peu de Néo-Zélandais.
00:41:15 - Je trouve ça terrible.
00:41:17 Globalement, qu'on aime ou qu'on n'aime pas Emmanuel Macron, l'image est terrible.
00:41:21 D'ailleurs, ce que je dis vaudrait vaut pour si c'est arrivé à François Hollande, à Nicolas Sarkozy.
00:41:26 Je trouve qu'on n'a eu pas le président de la République de cette manière-là, dans ce contexte-là.
00:41:30 - Vous êtes bien élevé, Louis.
00:41:32 - Si vous voulez, moi, je n'ai pas de problème, par exemple,
00:41:34 à ce que des gens qui contestent la politique d'Emmanuel Macron,
00:41:36 le sifflent ou même...
00:41:38 - Passent des casserolades.
00:41:40 - Non, mais ça ne me heurte pas du tout.
00:41:42 - Et là, ça me heurte.
00:41:43 - Même s'il manifeste un désaccord à l'occasion d'un déplacement,
00:41:45 il y a un contact un peu rugueux et tout,
00:41:47 ça, pour le coup, je trouve ça très français, j'ai aucun problème.
00:41:49 Vraiment, si vous voulez, c'est le président de la République,
00:41:52 quand il se déplace sur le territoire, c'est normal qu'il soit...
00:41:54 Vous savez, on emploie cette expression "à portée de baffe des Français".
00:41:57 Ça, ça ne me heurte pas.
00:41:58 - Il en a pris une, d'ailleurs.
00:41:59 - En revanche, là, j'ai trouvé...
00:42:01 Honnêtement, j'étais un peu sidéré, je ne me tendais pas à ce que ce soit à ce point.
00:42:04 - Alors, il y avait autre chose dont vous vouliez nous parler, Rachane Khan,
00:42:06 c'est le petit spectacle qui a eu lieu juste avant, avec Jean Dujardin.
00:42:10 Il y avait des animations, je ne sais pas si vous pouvez avoir quelques photos
00:42:14 de ce qui s'est passé sur le...
00:42:16 Voilà, Jean Dujardin avec un tréporteur en boulanger.
00:42:19 Alors, le coq avec le gant Mapa, ça, j'avoue que j'ai beaucoup aimé.
00:42:23 Il y a eu un bashing, pardon, on est dans punchline, donc je fais des anglicismes.
00:42:27 La gauche s'est jetée sur ce spectacle,
00:42:29 qu'on a mis au mieux un édito de l'Ibé, la France rance.
00:42:32 Et ça, ça en dit long aussi.
00:42:34 - Ça, ça en dit long.
00:42:36 Souvent, on parle de crise culturelle, mais en fait, c'est une crise de la culture.
00:42:42 Le bashing, franchement, par rapport à ce spectacle.
00:42:46 On a Jean Dujardin, qui est l'un des plus grands comédiens français,
00:42:50 qui a eu un César pour le meilleur acteur, un Oscar pour le meilleur acteur,
00:42:54 qui a porté un film qui est aussi oscarisé, c'est-à-dire qu'on l'oublie
00:42:58 et on se permet, face à cette grande figure du cinéma, de l'art et de la culture,
00:43:06 de cracher sur son travail.
00:43:08 Et finalement, les gens qui l'ont bashée sont aussi des gens qui préfèrent les influenceurs de haine.
00:43:13 Ou finalement, dans la culture, entre guillemets, tout est l'équivalent de tout.
00:43:19 Une vidéo TikTok, c'est pareil que Jean Dujardin,
00:43:22 et on se permet de dire tout et n'importe quoi.
00:43:24 Et moi, ça, ça me révolte.
00:43:26 Donc à la fois de dire la France rance,
00:43:29 mais ne jamais saluer le travail de ces artistes
00:43:32 qui ont ouvert devant 80 000 personnes cette Coupe du Monde.
00:43:35 Il fallait le faire.
00:43:37 Quelqu'un d'autre sur ce spectacle ?
00:43:39 Moi, la question que je me pose, c'est qui représentent ces gens-là ?
00:43:42 Tout ce qui n'est pas woke est d'extrême droite ou rance.
00:43:46 C'est ça que je trouve assez insupportable.
00:43:48 Qu'on aime ou pas la qualité de la prestation,
00:43:51 moi, je suis prêt à tout entendre.
00:43:53 En revanche, je trouve que ça vient toujours des mêmes.
00:43:57 Mais ce qui me rassure un petit peu, c'est quand même le monde du rugby.
00:44:00 On n'est pas mal à l'aise avec ça.
00:44:03 Et le monde du rugby, en tout cas, c'est nos racines.
00:44:05 C'est des valeurs assez tangibles et qui transcendent les siècles,
00:44:10 les générations en France, pourvu que ça dure.
00:44:13 Ça en dit non sur la création.
00:44:15 Les personnes qui critiquent sur la France rance,
00:44:17 aujourd'hui, tentent d'imposer quelque chose.
00:44:20 Des trucs plus, comment dire, des formes de documentaires
00:44:24 sur la victimisation des personnes, sur les racisés,
00:44:30 sur la question des coloniales.
00:44:32 C'est ça, finalement, qui voudrait remplacer la création pure.
00:44:36 Là, on nous propose un spectacle des années 50.
00:44:40 C'est-à-dire qu'en fait, on est à l'après-guerre.
00:44:42 Ce moment où, finalement, la France retrouve un souffle,
00:44:45 retrouve de l'espoir.
00:44:47 Oui, les clichés français qu'on aime.
00:44:51 Par ailleurs, il a fait quelque chose de super fort.
00:44:55 C'est qu'au début, ça partait un peu mal,
00:44:57 mais qu'à la fin, tout le monde était emballé par ce petit spectacle.
00:45:00 - François, un petit mot rapidement, tous les deux.
00:45:02 Il nous reste une minute.
00:45:03 - J'ai tout à fait compris le message du Jardin.
00:45:05 La France qu'il décrit, qui est une France qu'on a tous aimée,
00:45:09 qu'on aime tous.
00:45:10 On aimerait qu'elle demeure, d'ailleurs.
00:45:12 - Visiblement, pas tous.
00:45:13 - Visiblement pas tous.
00:45:14 Avec un petit côté, on aimerait qu'elle revienne.
00:45:16 Le spectacle, j'ai trouvé ça un peu brouillon.
00:45:19 Après, ça a pris de l'ampleur.
00:45:21 Mais dans quel pays on est ?
00:45:23 Où est le président de la République ?
00:45:25 Et passer après une semaine à taper sur un spectacle
00:45:28 que le monde entier a vu.
00:45:30 Et que les gens ont dû apprécier.
00:45:31 Je ne sais pas comment ça a été perçu de l'étranger,
00:45:33 mais c'était le but, quand même.
00:45:34 Ce n'était pas forcément de faire plaisir qu'aux Français.
00:45:36 C'était de montrer au monde, on vous accueille,
00:45:39 on essaie de bien vous accueillir, et voilà qui nous sommes.
00:45:41 Il y avait un côté un peu naïf.
00:45:44 Et on n'est même pas capable d'aimer ça.
00:45:47 - J'attends la parabole d'Éric Revelle sur le spectacle d'aujourd'hui.
00:45:49 - La parabole des talents.
00:45:50 Allez-y, Éric, vous avez trois minutes.
00:45:52 - Non, une.
00:45:54 - Une minute, pardon.
00:45:55 - Vous vous souvenez de ce spectacle avec une actrice
00:45:58 qui s'était mis nue pour une...
00:46:01 - Ah oui, oui, c'était magnifique.
00:46:02 C'était les Césars.
00:46:03 - Les Césars.
00:46:04 La cérémonie des Césars.
00:46:06 - Corinne Mazziro.
00:46:07 - Magnifique au sens 2e.
00:46:09 - Qui s'était mis sur une scène.
00:46:12 Si je me souviens bien même, pardonnez ce détail,
00:46:15 avec des boucles d'oreilles, des tampax.
00:46:18 - Il me reste 20 secondes.
00:46:19 - Vous savez pourquoi je dis ça ?
00:46:20 - On va aller droit au but.
00:46:21 - Est-ce que vous avez entendu, en échange,
00:46:23 s'épancher sur ce genre de spectacle ?
00:46:24 - Non, parce que c'est...
00:46:25 Mais la gauche, elle saoute.
00:46:26 Ce que je veux dire, c'est que, OK, il y a des clichés, etc.
00:46:30 Mais cette France-là, si vous voulez,
00:46:33 elle constitue un repère.
00:46:35 Et puis quand vous inaugurez,
00:46:36 quand c'est une cérémonie sur le rugby,
00:46:39 n'oubliez jamais que le rugby, ça a des valeurs et des racines.
00:46:41 D'une certaine manière,
00:46:42 du jour au lundi, il a voulu montrer les racines de la France.
00:46:44 - Les racines de la France.
00:46:45 On continue à en parler dans un instant
00:46:46 dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:46:48 A tout de suite.
00:46:49 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:46:54 Bienvenue dans Punchline, ce soir, sur CNews et sur Europe 1.
00:46:57 Peut-on mettre sur le même plan la désolation
00:46:59 qui a frappé le Maroc après le séisme meurtrier de vendredi
00:47:02 et la brouille qui affecte les relations entre Paris et Rabat ?
00:47:06 Non, bien sûr.
00:47:07 Mais cet état de fait parasite les communications
00:47:09 entre les deux pays.
00:47:10 Le gouvernement français a eu beau annoncer
00:47:12 une aide de 5 millions d'euros,
00:47:13 le Maroc et son souverain n'ont toujours pas,
00:47:15 pour l'instant, demandé ou accepté l'aide de la France.
00:47:19 Nos secouristes spécialisés dans les catastrophes naturelles
00:47:21 étaient pourtant prêts à partir, mais rien n'est à fait.
00:47:24 Ils sont restés sur le tarmac.
00:47:25 Le président Macron a passé des années
00:47:27 à tenter vainement de damadouer l'Algérie,
00:47:29 qui honit notre pays,
00:47:30 tandis que notre partenaire naturel dans la région,
00:47:33 le Maroc, était négligé, voire méprisé.
00:47:35 D'habitude pourtant, on traite mieux ses amis que ses ennemis.
00:47:38 En politique étrangère comme dans la vie,
00:47:40 on récolte toujours ce que l'on sait.
00:47:42 Il est 18h, sur CNews et sur Europe 1.
00:47:44 Il est 18h, bienvenue chez nous.
00:48:00 Nous rejoignons l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
00:48:02 D'abord, le rappel des titres de l'actualité.
00:48:04 Le nombre de victimes du terrible séisme au Maroc
00:48:07 continue d'augmenter.
00:48:08 Un nouveau bilan fait état malheureusement
00:48:10 de plus de 2600 morts et presque autant de blessés.
00:48:14 Le roi Mohamed VI est toujours attendu
00:48:16 sur les lieux de sinistre pour évaluer
00:48:18 l'ampleur des dégâts et apporter son soutien à ses concitoyens.
00:48:22 A Marseille, une jeune femme de 24 ans
00:48:24 est grièvement blessée après des tirs
00:48:26 contre un point de dille du quartier de Saint-Is.
00:48:29 La victime se trouvait chez elle au troisième étage
00:48:31 lorsqu'une balle l'a touchée à la tête.
00:48:33 Elle était en état de mort cérébrale.
00:48:35 Depuis janvier, le trafic de drogue a fait
00:48:37 au moins deux victimes collatérales dans la cité fosséenne.
00:48:40 Et puis, Laurent Blanc n'est plus l'entraîneur
00:48:42 de l'Olympique lyonnais.
00:48:43 Selon un communiqué publié par le club bredanien,
00:48:45 cette décision a été prise d'un commun accord.
00:48:47 Ces derniers mois, l'ancien sélectionneur des Bleus
00:48:49 a enchaîné les mauvais résultats.
00:48:51 L'OL est actuellement dernier du championnat de France de Ligue 1.
00:48:55 Voilà, 18h01, accompagné d'une poignée de secondes.
00:48:58 On se retrouve sur le plateau de Pöncheyne
00:49:00 avec Louis Deragnelle, chef du service politique d'Europe 1.
00:49:02 Bonsoir Louis.
00:49:03 - Bonsoir Laurence.
00:49:04 - Avec Rachel Kahn, essayiste, spécialiste des questions culturelles.
00:49:07 Bonsoir Rachel.
00:49:08 - Bonsoir Laurence.
00:49:09 - Karl Olive nous a rejoint.
00:49:10 Bonsoir député Renaissance des Yvelines.
00:49:11 - Bonsoir madame Karel.
00:49:12 - Bonsoir monsieur le député.
00:49:13 On parlera après de ce que vous avez proposé
00:49:15 pour interdire les grèves,
00:49:16 les jours de grandes rencontres sportives
00:49:18 dans les transports en commun.
00:49:19 Et on est avec Eric Revelle,
00:49:20 journaliste ancienne directeur général de LCI.
00:49:22 Bonsoir Eric.
00:49:23 On commence bien sûr par le Maroc,
00:49:24 avec ce bilan provisoire qui malheureusement ne cesse d'augmenter.
00:49:27 De 1 681 morts, désormais énormément de blessés.
00:49:32 Et le gouvernement marocain qui a annoncé avoir accepté
00:49:35 le soutien de seulement 5 pays, mais pas la France.
00:49:38 On va d'abord partir sur place,
00:49:39 rejoindre notre envoyée spéciale Régine Delfour,
00:49:41 qui se trouve dans une base militaire avec Thibault Marcheteau.
00:49:45 Une base militaire Régine,
00:49:46 d'où l'on coordonne l'aide pour les sinistrés.
00:49:49 C'est bien cela.
00:49:50 Nous sommes ici dans le centre communal de Tafimgout,
00:49:53 dans la province de Taroudan.
00:49:54 C'est ici qu'une base militaire a été installée,
00:49:57 notamment avec un hôpital militaire.
00:49:59 Mais il y a aussi des associations pour coordonner cette aide alimentaire.
00:50:03 A mes côtés, Abdoula, vous faites partie d'une association
00:50:06 du Forum de la Jeunesse Rurale.
00:50:09 Comment ça se passe en fait ?
00:50:10 Maintenant, nous sommes une association locale
00:50:13 du Forum de la Jeunesse Rurale.
00:50:14 On essaie d'organiser l'opération de distribution des aides
00:50:18 et même d'orientation des associations
00:50:20 qui vont fournir de l'aide pour les envoyer
00:50:22 et assurer leur acheminement vers les droits
00:50:24 qui sont touchés par le siège.
00:50:26 Donc en fait, dans cette aide, qu'est-ce qu'il y a ?
00:50:29 Il y a de l'eau, qu'est-ce qu'il y a d'autre ?
00:50:30 Il y a de l'eau, de la nourriture, les tentes,
00:50:33 les pièces d'éclairage, les couvertures et les médicaments.
00:50:38 Et la nourriture, vous en avez ?
00:50:40 Vous pouvez, les gens qui sont dans ces villages,
00:50:42 peuvent tenir combien de temps avec la nourriture qui se trouve ici ?
00:50:45 On peut dire que pour le moment, la nourriture,
00:50:48 ce qui suffit pour trois ou quatre jours,
00:50:53 mais il y a une insuffisance au niveau des tentes
00:50:55 et même au niveau des couvertures
00:50:58 parce que les gens, les survivants,
00:51:00 dorment juste à l'extérieur dans les champs.
00:51:03 Merci beaucoup Abdoula.
00:51:05 Oui, parce qu'en fait, dans ces villages
00:51:07 qui sont au cœur de l'Atlas,
00:51:09 toutes les maisons sont détruites.
00:51:11 Les gens sont obligés de dormir dehors.
00:51:14 Ce sont des familles entières avec des enfants
00:51:16 qui sont parfois sous des tentes,
00:51:18 mais beaucoup n'ont pas la chance d'avoir une tente.
00:51:21 Merci beaucoup, Origine Nelfour,
00:51:22 sur place avec Thibault Marcheteau pour ses témoignages.
00:51:25 Louis-Yorhann Nel, on a une situation humanitaire
00:51:27 avec une catastrophe naturelle.
00:51:29 On a le Maroc qui, visiblement,
00:51:31 réussit à apporter des vivres, de l'eau
00:51:35 et l'aide internationale,
00:51:37 qui n'arrive pas forcément
00:51:38 puisque certains pays ne sont pas désirés.
00:51:40 Oui, certains pays ne sont pas désirés.
00:51:43 Le Maroc est un pays souverain
00:51:45 et donc décide de qui...
00:51:48 Enfin, il peut choisir les pays
00:51:50 qui peuvent apporter de l'aide.
00:51:52 Je rappelle que le Maroc, ce n'est pas Haïti,
00:51:54 c'est-à-dire que l'État n'est pas totalement effondré.
00:51:58 Il y a un gouvernement, il y a une armée,
00:52:00 il y a des services de secours.
00:52:01 Alors, évidemment, vous savez,
00:52:02 dans toute catastrophe naturelle,
00:52:04 je ne sais pas, j'imagine,
00:52:06 s'il y avait un tremblement de terre à Marseille,
00:52:08 il y aurait des scènes, évidemment,
00:52:09 qu'il y aurait des gens
00:52:10 qu'on chercherait encore sous les décombres.
00:52:12 Et évidemment, tout est toujours compliqué par définition.
00:52:16 Ensuite, le Maroc, avec la France,
00:52:19 a des relations qui n'ont pas toujours été très simples.
00:52:21 Même si, là, aujourd'hui,
00:52:22 quand vous contactez à la fois le Quai d'Orsay
00:52:24 et vous appelez des ministres,
00:52:26 par exemple, du Royaume du Maroc,
00:52:28 eh bien, globalement,
00:52:29 ils disent à peu près la même chose.
00:52:30 C'est-à-dire que...
00:52:31 Ça va très bien, mais ça, c'est de la diplomatie, Louis.
00:52:33 Oui, mais ce qu'ils disent, par exemple,
00:52:35 ils disent que ce n'est pas aux pays
00:52:36 qui proposent de décider ce qu'ils doivent envoyer.
00:52:38 C'est-à-dire, d'abord et avant tout,
00:52:40 non, mais le pays, le Maroc doit...
00:52:42 Il ne nous a pas échappé
00:52:43 à cinq pays dont l'aide a été acceptée.
00:52:45 Espagne, Grande-Bretagne, Qatar,
00:52:46 l'Union Arabe Unie et la République tchèque.
00:52:48 Et pas la France.
00:52:49 Des monarchies,
00:52:50 et le point commun de tous ces pays,
00:52:52 c'est qu'ils ont reconnu le Sahara occidental
00:52:54 comme étant marocain.
00:52:55 Et effectivement, c'est un point d'échappement très fort
00:52:58 entre la France et le Maroc.
00:53:00 Il y en a d'autres.
00:53:01 Karl Olive, député Renaissance,
00:53:03 vous comprenez ou pas cette...
00:53:04 Je confirme ce que dit Louis Ragnel.
00:53:06 C'est-à-dire que la mobilisation du ministère de l'Intérieur,
00:53:08 du Quai d'Orsay, du ministère des Armées
00:53:11 et de tous les instants...
00:53:13 Rappelez qu'il y a 1,5 million de Français
00:53:17 d'origine marocaine ou binationaux dans notre pays.
00:53:19 Je prends le cas de la ville de Poissy,
00:53:20 que je connais bien, c'est 2 000.
00:53:21 En discutant avec les amis,
00:53:23 notamment tout au long du week-end,
00:53:25 il y a des demandes qui, effectivement, sont faites.
00:53:27 Et notamment des contacts sur des familles
00:53:29 qui sont sur site.
00:53:31 Et le relais est fait par les ministères
00:53:33 avec les numéros de téléphone qui vont bien.
00:53:36 Ça concerne les ressortissants français qui sont là-bas.
00:53:38 Exactement.
00:53:39 On est d'accord.
00:53:40 On a vu la région sud, la région Occitanie, la Corse.
00:53:44 On a octroyé 1 million d'euros.
00:53:45 Val-à-l'Epicre est de 500 000 en Ile-de-France.
00:53:48 Ce soir, vous avez des délibérations
00:53:49 dans les conseils municipaux
00:53:50 qui vont apporter des offrandes.
00:53:54 Je crois que...
00:53:55 Moi, je me satisfais, en tout cas,
00:53:57 de cette concorde nationale,
00:53:58 y compris dans notre pays,
00:53:59 qu'on critique suffisamment,
00:54:01 pour dire que l'ensemble des sensibilités politiques,
00:54:03 pour le coup, se retrouvent pour ce soutien.
00:54:05 Mais la question, c'est est-ce que la brouille
00:54:07 entre Paris et Rava n'est pas en train, encore une fois,
00:54:10 de faire que les secouristes français,
00:54:11 qui étaient prêts, qui étaient sur le tarmac,
00:54:13 n'ont pas pu décoller pour aller apporter leur aide ?
00:54:16 Ça a été rappelé.
00:54:17 Le Maroc est un pays souverain
00:54:19 qui décidera, le moment venu,
00:54:21 quelles aides potentielles il peut bénéficier.
00:54:23 Ce que je peux vous dire, c'est qu'effectivement,
00:54:24 notamment dans les conseils départementaux,
00:54:26 les pompiers sont prêts pour...
00:54:28 La solidarité, elle est évidemment au rendez-vous.
00:54:30 Oui, parce que c'est un peuple ami et frère.
00:54:32 Et frère, absolument.
00:54:33 Moi, j'aurais une lecture un peu plus rigide
00:54:36 que celle de Karl Olivre sur les relations
00:54:38 entre la France et le Maroc.
00:54:40 Vous l'avez rappelé, Laurence,
00:54:42 il y a cinq pays qui aident aujourd'hui le Maroc.
00:54:44 Moi, j'estime que,
00:54:47 compte tenu des relations historiques,
00:54:49 du nombre de binationaux,
00:54:51 dont Karl Olivre appelait le nombre,
00:54:53 ça n'aurait pas été scandaleux
00:54:55 si on avait été dans un autre contexte diplomatique
00:54:57 que le Maroc, parmi les pays amis
00:55:00 qu'il sollicitait, le demande à la France.
00:55:03 La réalité, c'est que la brouille est profonde.
00:55:05 C'est qu'on a réduit le nombre de visas
00:55:07 pour les Marocains.
00:55:09 C'est qu'on a pris position,
00:55:13 d'une manière assez claire,
00:55:15 contre le Maroc au profit de l'Algérie
00:55:18 sur la question du Sahara occidental.
00:55:20 Et puis, il y a eu aussi cette brouille
00:55:22 de l'écoute du téléphone du président de la République
00:55:25 par un logiciel israélien.
00:55:27 Pegasus.
00:55:28 Pegasus.
00:55:29 Donc, si vous voulez, oui, la brouille, elle est profonde.
00:55:31 Et d'une certaine manière, le Maroc manifeste sa fierté,
00:55:33 son nationalisme, son patriotisme,
00:55:35 en disant "on n'a pas besoin de vous".
00:55:37 Et d'ailleurs, on est fâchés.
00:55:39 Et on ne va pas tirer un trait sur cette fâcherie profonde,
00:55:42 simplement parce que vous nous tendez la main.
00:55:44 Rachel Kahn, votre analyse.
00:55:45 Oui, déjà, on a beaucoup parlé du silence
00:55:49 du roi du Maroc aujourd'hui.
00:55:52 Et c'est vrai que dès qu'il y a silence,
00:55:54 on commence à phosphorer sur les tensions
00:55:58 qui sont réelles.
00:56:00 Mais surtout ce qui est reproché par les Marocains,
00:56:02 au roi du Maroc, c'est le fait qu'il était
00:56:04 en train de se faire soigner en France.
00:56:06 Donc ça veut dire, en gros, que lui,
00:56:08 en fait, il accepte tout à fait l'aide de la France
00:56:10 pour se faire soigner, mais qu'il n'accepte pas
00:56:13 que la France puisse aider le peuple marocain.
00:56:16 Donc ça déjà, c'est un problème à part.
00:56:18 Après, je pense qu'effectivement,
00:56:20 c'est un peuple qui est frère.
00:56:22 On a une histoire commune, même si elle est douloureuse.
00:56:24 Nous parlons la même langue.
00:56:26 Ce qui fait que lorsqu'on veut, notamment,
00:56:28 organiser une aide internationale des corridors humanitaires,
00:56:31 de parler français, ça facilite l'aide.
00:56:35 On a effectivement les binationaux,
00:56:38 puisque quand vous avez un père marocain,
00:56:40 vous êtes marocain, même si vous êtes né à Blois,
00:56:43 en Touraine, n'importe où, vous êtes marocain.
00:56:45 Là, aujourd'hui, on sent bien que la société civile
00:56:48 incarnée par Jamel, par Gad Elmaleh,
00:56:51 est fortement mobilisée.
00:56:54 On voit bien que la France est tout à fait présente.
00:56:56 Je pense que lorsqu'on a un peuple frère
00:56:58 qui a perdu une partie de sa famille,
00:57:00 on va au-delà de tous les désaccords
00:57:03 et on entre dans cette relation humaine
00:57:05 au-delà de toutes les tensions.
00:57:07 Il y a aussi la question de l'Algérie,
00:57:09 qui sous-tend tout cela, Louis de Ragnel.
00:57:11 Le président Macron a toujours privilégié
00:57:13 le dialogue avec l'Algérie plutôt qu'avec le Maroc.
00:57:15 C'est aussi peut-être une des raisons de la brouille.
00:57:17 Absolument. Il y a une histoire récente, globalement.
00:57:20 On a tout fait pour se brouiller avec les Marocains.
00:57:22 En 2014, Abdelatif Ammouchi,
00:57:25 qui est le directeur de la police nationale
00:57:27 et le patron de la DST, c'est-à-dire
00:57:29 le conseillement intérieur marocain,
00:57:31 a failli se faire interpeller à la résidence
00:57:33 de l'ambassadeur du Maroc en France
00:57:35 parce qu'il y avait une plainte pour torture
00:57:37 qui avait été déposée contre lui.
00:57:39 Objectivement, ça aurait été le patron de la CIA à Paris,
00:57:41 Guantanamo. La plainte est légitime.
00:57:43 Jamais les autorités françaises
00:57:45 n'auraient accepté un tel traitement
00:57:47 pour le patron de la CIA.
00:57:49 Cela avait entraîné, en tout cas dans la période récente,
00:57:51 une première brouille.
00:57:53 Il y avait eu une rupture totale de relations diplomatiques
00:57:55 entre la France et le Maroc.
00:57:57 Bernard Cazeneuve et Emmanuel Vall s'étaient rendus
00:57:59 l'un et l'autre à Rabat
00:58:01 pour essayer de réparer cet affront.
00:58:03 Et le Maroc et la France
00:58:05 apprenaient à "remarcher ensemble"
00:58:08 un peu main dans la main.
00:58:10 Ensuite arrive l'élection d'Emmanuel Macron
00:58:12 qui a une espèce d'obsession, une volonté,
00:58:14 en tout cas, de se rabibocher
00:58:16 avec l'Algérie
00:58:18 et en donnant beaucoup plus
00:58:20 que ce qu'il ne pouvait donner, d'ailleurs.
00:58:22 Les Algériens s'en servent énormément en politique intérieure.
00:58:24 Et in fine, en fait,
00:58:26 on a tout perdu, et Emmanuel Macron a tout perdu
00:58:28 puisque le président algérien
00:58:30 actuel ne nous respecte pas.
00:58:32 Et, objectivement,
00:58:34 on a réussi un exploit incroyable.
00:58:36 C'est de se fâcher à la fois avec le Maroc et l'Algérie.
00:58:38 Sachant que, et simplement d'un mot,
00:58:40 historiquement,
00:58:42 d'habitude, la gauche
00:58:44 était plutôt alliée et amie de l'Algérie.
00:58:46 La droite soutenait,
00:58:48 était très pro-marocaine.
00:58:50 Et c'est vrai que là, on se retrouve dans une situation assez inédite.
00:58:52 Et je pense, simplement pour rebondir sur ce que disait
00:58:54 Éric Revel tout à l'heure, c'est que si
00:58:56 un président comme Nicolas Sarkozy ou Jacques Chirac
00:58:58 étaient président aujourd'hui, je pense qu'on aurait été
00:59:00 un des premiers pays à en venir là-devant.
00:59:02 - Et pour les dons, on peut s'adresser à la Croix-Rouge,
00:59:04 le Secours Populaire, la Fondation de France,
00:59:06 qui, évidemment, seront aiguillés.
00:59:08 - Oui, je resouligne le point parce que les Français
00:59:10 ne nous parlent pas de ces historiques. On est fâchés à la fois
00:59:12 avec le Maroc et l'Algérie. Et pendant ce temps-là,
00:59:14 l'Algérie, ses gouvernants, continuent
00:59:16 de se servir de la guerre d'Algérie comme d'une rente mémorielle,
00:59:18 nous mènent par le bout du nez
00:59:20 avec un président téboul, le président algérien,
00:59:22 qui se permet de refuser de venir en France,
00:59:24 en disant qu'évidemment, il viendra un jour.
00:59:26 - Et qui va à Moscou à la place.
00:59:28 - Et qui va à Moscou à la place. Donc, si vous voulez,
00:59:30 c'est quand même aussi ça, le résultat de la diplomatie
00:59:32 d'Emmanuel Macron aujourd'hui, c'est qu'on est
00:59:34 fâchés avec beaucoup de pays, dont,
00:59:36 historiquement, il ne s'est jamais arrivé, en même temps,
00:59:38 le Maroc et l'Algérie. - Un dernier mot, Carl Olympe ?
00:59:40 - Je vais juste vous dire que sur le terrain, et tout au long de nos week-ends,
00:59:42 dans les formes d'associations, avec les amis marocains,
00:59:44 petit exemple, on a joué au football
00:59:46 avec le Varié-Téhir, avec une mine de silence
00:59:48 en amont du match, avec de nombreux amis marocains,
00:59:50 d'origine marocaine, je peux vous dire que
00:59:52 les amis marocains sont particulièrement sensibles
00:59:54 aux actions que sont menées
00:59:56 sur notre territoire. - Par les Français.
00:59:58 - Par les Français. - On est d'accord.
01:00:00 - Allant voir leur famille. - Allez, petite pause,
01:00:02 on s'en trouve dans un instant. On évoquera la situation à Marseille,
01:00:04 je vous le disais, une jeune femme de 24 ans,
01:00:06 en état de mort cérébrale, elle était tout simplement
01:00:08 chez elle, dans sa chambre, au troisième étage,
01:00:10 alors que des trafiquants de drogue ont ouvert le feu
01:00:12 à la Kalachnikov, à tout de suite, sur Europe 1 et sur CNR.
01:00:14 (Générique)
01:00:18 18h17, on se retrouve en direct dans Punchline,
01:00:20 sur CNews et sur Europe 1.
01:00:22 Un mot de la situation à Marseille, toujours incontrôlable.
01:00:24 Une jeune femme de 24 ans a été blessée par un tir de Kalachnikov,
01:00:26 elle n'était non pas dans la rue,
01:00:28 elle était chez elle, au troisième étage
01:00:30 de son immeuble, dans sa chambre,
01:00:32 tout simplement parce que des trafiquants de drogue
01:00:34 se sont tirés dessus à la Kalachnikov,
01:00:36 dans le hall. On va écouter la procureure
01:00:38 de la République de Marseille, Dominique Laurence,
01:00:40 qui fait un constat terrible de la situation.
01:00:42 Vers 23h, les services de police
01:00:44 étaient avisés de détonations
01:00:46 dans les secteurs de la cité Saintis,
01:00:48 dans le dixième arrondissement de Marseille.
01:00:50 Sur place, le bataillon des marins-pompiers
01:00:52 de Marseille était en intervention
01:00:54 auprès d'une jeune femme,
01:00:56 âgée de 24 ans,
01:00:58 qui avait été grievement blessée
01:01:00 par un tir,
01:01:02 alors qu'elle se trouvait
01:01:04 à son domicile,
01:01:06 dans son immeuble,
01:01:08 dans son chambre.
01:01:10 Elle se trouvait à son domicile,
01:01:12 dans sa chambre,
01:01:14 au troisième étage du bâtiment,
01:01:16 avec sa maman.
01:01:18 C'est une jeune femme qui est chez elle,
01:01:20 qui vit sa vie tranquillement
01:01:22 avec sa maman.
01:01:24 Elle a été transférée
01:01:26 dans un état très grave
01:01:28 à l'hôpital, avec un pronostic vital
01:01:30 engagé, et elle se trouve
01:01:32 à l'heure où je vous parle, en état
01:01:34 de mort cérébrale.
01:01:36 - Combien de temps va-t-on accepter cet état de fait ?
01:01:38 - Je vous demande, car le livre me tourne vers vous,
01:01:40 vous êtes député à Renaissance,
01:01:42 que des gens innocents, qui sont chez eux,
01:01:44 soient les victimes, les otages
01:01:46 de ces règlements de comptes sanglants
01:01:48 entre trafiquants de drogue.
01:01:50 Cette jeune femme de 24 ans,
01:01:52 c'était un enfant de 10 ans.
01:01:54 Combien de temps on va les accepter ?
01:01:56 - C'est pendant un claquement de doigts.
01:01:58 On voit bien que ça ne date pas d'hier,
01:02:00 tout cela. Je ne me cache pas,
01:02:02 d'ailleurs, mon petit doigt.
01:02:04 Il faut éradiquer, effectivement,
01:02:06 l'avance de l'enseignement général d'Armanin sur le sujet.
01:02:08 L'augmentation des forces de police,
01:02:10 la célérité de la justice
01:02:12 avec les moyens supplémentaires vont dans le bon sens.
01:02:14 Mais encore une fois, ça ne va pas se régler.
01:02:16 - Ça ne va pas consoler les parents de la jeune femme.
01:02:18 - Oui. Après, on a des décisions radicales
01:02:20 à faire. Ces gens-là n'ont rien à faire
01:02:22 ici. Il y a peut-être des sujets d'expulsion,
01:02:24 le cas échéant,
01:02:26 et des peines qui soient
01:02:28 appliquées. Mais il faut quand même
01:02:30 reconnaître, et notamment depuis
01:02:32 les émeutes, que la justice
01:02:34 est très réactive sur le sujet.
01:02:36 Il ne faut pas que l'exception...
01:02:38 - Non, mais là, on ne parle pas des émeutes,
01:02:40 on parle de la vie de tous les jours. Ces gens-là,
01:02:42 ils sont otages, ils ne peuvent pas sortir.
01:02:44 Ils ne peuvent pas sortir de chez eux. Et quand ils sont
01:02:46 de chez eux, ils sont menacés. Rachel Khan,
01:02:48 ça paraît absolument terrible.
01:02:50 - C'est effectivement sidérant.
01:02:52 Juste sur cette personne, 24 ans,
01:02:54 une jeune femme, elle n'a pas
01:02:56 pris de risque. Elle n'était pas
01:02:58 au mauvais endroit, au mauvais moment.
01:03:00 Elle était juste chez elle.
01:03:02 Et je crois que,
01:03:04 normalement, ce droit
01:03:06 à la sûreté, c'est un droit
01:03:08 qui est fondamental. Et effectivement,
01:03:10 on a l'impression que, d'échéance électorale
01:03:12 en échéance électorale,
01:03:14 on met toujours sur la table
01:03:16 la question des trafics de drogue,
01:03:18 etc. Et puis, finalement,
01:03:20 c'est reporté au calendre
01:03:22 grec à chaque fois,
01:03:24 mais là, le sujet, maintenant, il devient
01:03:26 majeur, puisque tous les deux jours,
01:03:28 il y a des personnes qui sont des victimes
01:03:30 générales de cette situation.
01:03:32 Donc, c'est intenable, en réalité.
01:03:34 - Eric Revelle. - En fait, moi, ce qui m'inquiète le plus,
01:03:36 et je vais résonner de manière un peu économique,
01:03:38 c'est
01:03:40 l'espèce d'immense bouleversement
01:03:42 auquel on est en train d'assister.
01:03:44 Sur votre plateau, je m'en souviens,
01:03:46 Thibault de Montbrial a été un des premiers à parler
01:03:48 de cartélisation. Alors, pourquoi je vous dis ça ?
01:03:50 Parce que le cartel, en fait, c'est une notion économique.
01:03:52 Le cartel, c'est un petit
01:03:54 nombre de sociétés qui tiennent
01:03:56 un secteur économique.
01:03:58 En fait, on est en train d'assister à une chose qui est absolument
01:04:00 hallucinante, c'est-à-dire que les gangs
01:04:02 se battent sur le terrain, parce que
01:04:04 évidemment, ça rapporte des milliards, et que
01:04:06 ces gangs vont se restructurer,
01:04:08 vous le verrez, en cartel. C'est ce que disait Thibault de Montbrial.
01:04:10 C'est-à-dire que la société française
01:04:12 avec le trafic de drogue qui est
01:04:14 exponentiel, maintenant, se regroupe
01:04:16 en cartel. Et vous savez, la marge d'après,
01:04:18 on n'y est pas encore, mais la marge d'après des cartels,
01:04:20 c'est le narco-État.
01:04:22 C'est-à-dire que là, on est en train de basculer
01:04:24 dans autre chose, la cartélisation
01:04:26 de l'économie
01:04:28 de la drogue en France
01:04:30 laisse augurer que,
01:04:32 évidemment, personne ne l'espère, mais que
01:04:34 on franchisse un nouveau seuil.
01:04:36 - Le narco-État, c'est quoi ? C'est la corruption des élites ?
01:04:38 - Oui, alors, c'est la mise en danger,
01:04:40 c'est la menace qui se passe dans d'autres pays,
01:04:42 aux Pays-Bas, etc.
01:04:44 Souvenez-vous, je cite souvent cette interview
01:04:46 de la procureure de la République de Paris dans le journal
01:04:48 Le Monde, qui avait tiré
01:04:50 la sonnette d'alarme. Alors, on n'en est pas là, évidemment.
01:04:52 C'est aussi la corruption des élites. On n'en est pas là,
01:04:54 je crois. Mais en tout cas,
01:04:56 il y a une cartélisation. Thibault de Montbéliard,
01:04:58 je m'en souviens très bien, sur notre plateau, Laurence,
01:05:00 il avait employé ce mot-là. Et la cartélisation
01:05:02 en économie, ça veut dire quelque chose de très précis.
01:05:04 - Oui, Dr Agnel, sur ces règlements de comptes.
01:05:06 - Ça fait partie, quand même, de toute cette
01:05:08 famille de sujets sur lesquels
01:05:10 il faut reprendre le contrôle. Alors,
01:05:12 tout n'est pas de la responsabilité du gouvernement actuel.
01:05:14 C'est-à-dire que là, tout éclate
01:05:16 au même moment. C'est-à-dire qu'il y a les problèmes
01:05:18 migratoires, la sécurité du quotidien et
01:05:20 effectivement, les villes gangrénées
01:05:22 par la drogue. Parce que pendant des années
01:05:24 et des années, c'était quelque chose qu'on ne voulait pas voir.
01:05:26 C'est quelque chose qu'on n'acceptait pas. Même la drogue
01:05:28 était considérée comme quelque chose de
01:05:30 soit pas très intéressant, soit drôle
01:05:32 ou sympathique, soit du domaine réservé
01:05:34 des flics de la police judiciaire.
01:05:36 Sauf qu'aujourd'hui, ça concerne tout le monde.
01:05:38 Et ce que je trouve, moi, dramatique, c'est qu'en fait,
01:05:40 maintenant, il ne s'agit plus de villes
01:05:42 quand on parle de trafic de drogue à Marseille,
01:05:44 dans des grandes villes comme ça. Maintenant, il y a beaucoup
01:05:46 de villes moyennes qui sont
01:05:48 complètement gangrénées par ça.
01:05:50 Avec toute une organisation sociale
01:05:52 qui se met en place autour
01:05:54 du trafic de drogue.
01:05:56 Et donc, en fait, pour moi, ça fait partie de ces sujets
01:05:58 pour lesquels il faut un énorme choc.
01:06:00 Alors oui, dans les mots, il y a une prise
01:06:02 de conscience de la part du gouvernement.
01:06:04 Mais ensuite, les moyens
01:06:06 nécessaires pour mettre fin à ça,
01:06:08 sont-elles ? En fait, on l'a
01:06:10 déjà dit plusieurs fois autour de ce plateau.
01:06:12 Le gouvernement, la France, doit se
01:06:14 battre contre une forme d'État,
01:06:16 de proto-État qui n'a pas de visage,
01:06:18 qui n'a pas d'armée,
01:06:20 une espèce d'armée de l'ombre,
01:06:22 qui est invisible et qui est financée
01:06:24 par beaucoup de Français qui consomment et qui consomment
01:06:26 et qui consomment et qui ne se rendent absolument pas compte
01:06:28 du lien qu'il y a entre
01:06:30 leur consommation du samedi soir
01:06:32 et le fait de...
01:06:34 - C'est Gérald Darmanin qui dit beaucoup ça.
01:06:36 C'est celui qui fume son pétard.
01:06:38 - On s'est retrouvé une forme d'unité de vie par rapport à ça.
01:06:40 - C'est vrai. Carles Olive, vous voulez répondre à quelque chose ?
01:06:42 - C'est un peu l'autre chose que de l'autorité. Je partage ce que vous dites.
01:06:44 On a aussi un autre sujet. Je viens des quartiers populaires.
01:06:46 À un moment donné, si on veut éradiquer,
01:06:48 il faut aussi transformer,
01:06:50 mais de façon métamorphosée,
01:06:52 nos quartiers.
01:06:54 On a des quartiers, encore aujourd'hui,
01:06:56 qui sont des quartiers 100% de logements sociaux.
01:06:58 Et c'est souvent le cas dans ces quartiers populaires
01:07:00 fragiles, sensibles. Il faut les mettre à terre.
01:07:02 Ça demande du courage.
01:07:04 Ça ne se fait pas en un claquement de doigts.
01:07:06 - Ça n'a pas été fait avec l'anru, quand même ?
01:07:08 - Ça peut être fait avec l'anru. Mais ça veut dire quoi ?
01:07:10 C'est transformer le 100% social
01:07:12 en 70%, par exemple,
01:07:14 en accession libre,
01:07:16 et 30% social.
01:07:18 - Vous voulez y aller, là, dans les quartiers ?
01:07:20 Où les gamines de 24 ans
01:07:22 prennent des balles de Kalachnikov ? C'est compliqué.
01:07:24 - C'est pour ça que je dis que ce n'est pas un claquement de doigts.
01:07:26 En un claquement de doigts, ça va se produire.
01:07:28 Et on a un vrai sujet de peuplement.
01:07:30 C'est le mot usité. On a un vrai sujet
01:07:32 de peuplement dans nos quartiers.
01:07:34 Et moi, je proposerais que les
01:07:36 affectations, notamment de
01:07:38 logements sociaux, soient désormais
01:07:40 à la main des maires. Et plus seulement
01:07:42 de la préfecture et des bailleurs.
01:07:44 Parce que sinon, nos quartiers deviennent monoculturels.
01:07:46 Et c'est une des réponses à ce que l'on souhaite
01:07:48 ne plus voir, évidemment.
01:07:50 - Alors, Carl-Olivier, moi aussi, je vous ai demandé de venir ce soir parce que vous avez
01:07:52 fait une proposition qui a fait bondir.
01:07:54 Vous avez proposé, après la finale de la Coupe du monde
01:07:56 de rugby, que l'on
01:07:58 interdise les grèves dans
01:08:00 les transports, les veilles et les jours-jus
01:08:02 des grandes compétitions sportives,
01:08:04 que ce soit une Coupe du monde, rugby, foot,
01:08:06 JO. Pourquoi est-ce que vous avez fait cette proposition
01:08:08 qui, visiblement, n'a pas un écho
01:08:10 très favorable ?
01:08:12 - D'abord, j'ai fait cette proposition parce qu'on m'a interpellé sur
01:08:14 le sujet, au départ,
01:08:16 des sifflets sur le président
01:08:18 de la République. - Ça vous a choqué, ces sifflets ?
01:08:20 - Moi, je ne me suis
01:08:22 pas mis debout pour siffler.
01:08:24 En même temps, il n'y a pas un
01:08:26 président de la République qui vient ouvrir une cérémonie de JO
01:08:28 ou de Coupe du monde qui est une standing ovation dans un stade.
01:08:30 Ou alors, il y a un microclimat qu'on ne connaît pas.
01:08:32 - Il y a peut-être un juste milieu. - On ne le connaît pas encore.
01:08:34 Et puis moi, par exemple, je sais que M. Revelle
01:08:36 est un passionné de sport. Siffler le haka,
01:08:38 même le haka est sifflé, franchement,
01:08:40 c'est terrible
01:08:42 et ça me met mal à l'aise.
01:08:44 Une fois qu'on a dit ça, j'ai vécu
01:08:46 dans les transports en commun la grève de la finale
01:08:48 de la Ligue des champions entre Liverpool
01:08:50 et Real Madrid. C'était il y a un peu plus d'un an.
01:08:52 - On s'en souvient tous, surtout sur le plan sécurité.
01:08:54 - J'ai vu ce que c'était
01:08:56 que ce goulot d'étranglement. Je dis simplement
01:08:58 que le rayonnement à l'international
01:09:00 de notre beau pays,
01:09:02 s'il peut être un tout petit peu
01:09:04 exanté
01:09:06 de grèves dans les transports,
01:09:08 les jour J,
01:09:10 la dimanche, par exemple, il y a un match
01:09:12 entre l'Angleterre et le Japon à Nice,
01:09:14 il y a un préavis de grève. Dans un autre domaine,
01:09:16 il y a le pape qui arrive à Marseille en fin de mois,
01:09:18 des centaines et des centaines de millions de pèlerins
01:09:20 du monde entier, préavis de grève.
01:09:22 - Vous voulez remettre en cause le droit de grève ou pas ?
01:09:24 - Non, c'est pas du tout.
01:09:26 - Si on interdit la grève, on peut quand même.
01:09:28 - Non, c'est constitutionnel. Vous voyez ce que fait par exemple l'Italie
01:09:30 depuis 1990 ? Il y a une loi
01:09:32 qui est passée en fixant
01:09:34 des avances qui sont calées
01:09:36 un certain nombre de jours où il est interdit
01:09:38 de faire de grève dans les transports.
01:09:40 C'est notamment au moment de Noël,
01:09:42 c'est notamment au moment de la rentrée
01:09:44 des classes. Tout ça est
01:09:46 parfaitement édicté. Je ne dis pas que c'est
01:09:48 une solution idoine, je dis simplement
01:09:50 que ça fait partie des pistes. Et moi, je veux simplement
01:09:52 alerter sur ce sujet.
01:09:54 On va être candidat aux Jeux olympiques
01:09:56 par exemple en 2030. Je peux vous dire
01:09:58 qu'aujourd'hui, les gouvernants
01:10:00 sur ces décisions-là se posent des questions de savoir si
01:10:02 en France, la première chose qu'on ne va pas faire, c'est
01:10:04 un préavis de... - Attendons ce 2024
01:10:06 déjà, avant d'être candidat
01:10:08 pour d'autres Jeux. - Mais ce n'est pas anodin.
01:10:10 On ne va pas interdire le droit de grève.
01:10:12 Évidemment, même si je le disais,
01:10:14 on est quand même les champions du monde de grève,
01:10:16 le droit, on l'utilise bien. Mais en face,
01:10:18 il faut aussi qu'on soit un peu responsable.
01:10:20 Et moi, je vous le dis, oui,
01:10:22 je suis mal à l'aise
01:10:24 de voir que l'image de notre pays,
01:10:26 quand on est sur le toit du monde, avec une Coupe du monde
01:10:28 ou des Jeux olympiques, il va y avoir 4 milliards
01:10:30 de téléspectateurs, et bien que cette image
01:10:32 soit abîmée, salie, parce qu'il y a de l'emploi
01:10:34 aussi à la clé, et il y a un modèle
01:10:36 économique à sauver. - Alors, petit tour de table,
01:10:38 rapide, d'accord avec Carl Oliveau, Louis, je suis sûre.
01:10:40 - Moi, je suis d'accord, mais j'ai une question.
01:10:42 J'avais mal compris, en fait,
01:10:44 - C'est l'interdiction des grèves
01:10:46 les jours où les gens... - Vous portez main-atteinte
01:10:48 aux droits constitutionnels, effectivement, de faire grève,
01:10:50 mais vous dites qu'il faut établir un calendrier
01:10:52 à un certain nombre de jours pour lesquels...
01:10:54 - Ça pourrait être une des... - Je n'ai rien inventé.
01:10:56 - La question que je voulais vous poser...
01:10:58 - Il y a 4 projets de loi... - Les Républicains ?
01:11:00 - Bien sûr. - Le parti des Républicains a proposé ça.
01:11:02 - J'ai l'impression que j'ai inventé la machine à combler les balles.
01:11:04 - Mais, M. Eleanor, la question que je voulais vous poser,
01:11:06 c'est qu'en réalité, si on en arrive à de telles propositions,
01:11:08 c'est qu'il y a des choses qui ne fonctionnent pas
01:11:10 dans l'état du droit actuel. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:11:12 le préfet a un pouvoir de réquisition,
01:11:14 même en période de grève.
01:11:16 Et on sait, en fait, que c'est très compliqué,
01:11:18 qu'on n'y arrive jamais, et je trouve que c'est
01:11:20 un aveu... C'est pas de votre part, hein,
01:11:22 mais ça veut dire qu'on acte le fait que, de toute façon,
01:11:24 un pouvoir de réquisition, ça ne fonctionnera jamais,
01:11:26 ça ne fonctionne pas, c'est trop compliqué.
01:11:28 Est-ce qu'il n'y a pas un peu de ça ?
01:11:30 - Moi, ce que je note, en tout cas, c'est que, systématiquement
01:11:32 et de plus en plus, une minorité,
01:11:34 parfois des syndicats opportuns,
01:11:36 vont vouloir bousiller
01:11:38 un outil qui est
01:11:40 le miroir à l'international... - On est entièrement d'accord.
01:11:42 Mais le pouvoir de réquisition aurait pu être...
01:11:44 - Bon, OK, Louis, on a compris. - Une solution intermédiaire.
01:11:46 - OK. - Pas qu'il existe... - Rachel, qu'est-ce que vous en pensez ?
01:11:48 - Pour ou contre ce qu'on propose par le livre ?
01:11:50 - C'est-à-dire que le mot "grève"
01:11:52 est symboliquement problématique
01:11:54 pour les gens, en fait. Donc, moi,
01:11:56 je suis d'accord sur la finalité. Il faut sanctuariser...
01:11:58 C'est vrai, il faut sanctuariser
01:12:00 les événements, etc. Après, je sais pas
01:12:02 s'il faut l'appeler interdit...
01:12:04 - Oui, oui. J'espère qu'il y aura pas de problème,
01:12:06 par exemple, dimanche à Nice, vous voyez, avec les Anglais,
01:12:08 les supporters anglais. J'espère qu'il y aura pas de problème.
01:12:10 - J'entends parfaitement. - Si il y a des problèmes, ça sera plus simple.
01:12:12 - Alors, M. le député, juste, il serait plus simple
01:12:14 de faire appliquer un vrai service minimum
01:12:16 dans les transports. - Voilà.
01:12:18 - Vous voyez ? Ça, d'accord ? Alors, ça, pourquoi pas le faire ?
01:12:20 Et puis, puisque vous rappeliez cette finale
01:12:22 de la Champions League, n'oubliez pas
01:12:24 que le vrai sujet, ça a pas été
01:12:26 la grève. Ça a été la fausse accusation
01:12:28 que Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
01:12:30 a portée sur les Anglais,
01:12:32 qui auraient été responsables du fiasco.
01:12:34 Je n'oublie pas, vous voyez, il y a... Parfois,
01:12:36 vous appartenez à une majorité qui a tendance à mettre
01:12:38 sur le tapis des thèmes... - Non, non, non, je suis très à l'aise avec ce que vous dites,
01:12:40 et vous avez raison. Il n'y a pas que ça. - Voilà.
01:12:42 - Il y a aussi le sur-booking, etc.
01:12:44 - Oui, mais est-ce que je veux dire un service minimum
01:12:46 dans les transports ? - Ça, c'est bien. - Oui, bien sûr.
01:12:48 - Mais on réinvente l'eau chaude, là, non ?
01:12:50 - Ben, exactement. - Même, ça existe.
01:12:52 - Il suffit de tourner le robinet d'eau chaude,
01:12:54 mais on ne l'applique pas. - Oui, c'est ça.
01:12:56 - Et l'eau chaude est devenue tiède sur ce sujet-là.
01:12:58 - Oui, au fil des années. - Parce qu'il y a un problème d'autorité.
01:13:00 Non, mais en réalité, on en revient toujours
01:13:02 au même sujet. Et c'est pour ça que vous
01:13:04 proposez cette finale. - C'est-à-dire, c'est la continuité
01:13:06 du service public des transports lors des grands événements.
01:13:08 - Moi, je veux qu'on soit fiers de notre pays.
01:13:10 - Moi aussi. - Mais on est fiers de notre pays.
01:13:12 On a gagné. - Non, mais qu'on soit fiers
01:13:14 par rapport... Non, mais il y a une question de rayonnement.
01:13:16 C'est-à-dire que si les gens se disent, bon, ben, dès qu'il y a un événement,
01:13:18 non, mais là où je vous rejoins entièrement, dès qu'il y a un événement
01:13:20 en France, bon, ben, en fait, c'est la galère.
01:13:22 Soit il y a l'opération Castor avec les réparations
01:13:24 de RER qui sont en pleine journée,
01:13:26 soit il y a les grèves. Enfin, c'est l'enfer.
01:13:28 Mais pour l'image du pays, c'est vrai que c'est catastrophique.
01:13:30 - Bon, allez, merci beaucoup, Carles-Olive, d'être venu pousser votre petit coup de gueule sur le plateau de Punchline,
01:13:34 18h30, le rappel des titres de l'actualité.
01:13:36 Michael Dos Santos.
01:13:38 - Opportunisme, curiosité,
01:13:44 ce sont les mots employés dans un rapport gouvernemental
01:13:47 pour décrire les actions des émeutiers en juin dernier.
01:13:50 Rares sont ceux qui ont agi pour venger la mort du jeune Nahel.
01:13:53 La majorité des personnes interpellées ont entre 18 et 24 ans.
01:13:56 8% d'entre elles sont des Français issus de l'immigration,
01:13:59 principalement du Maghreb et d'Afrique subsaharienne.
01:14:02 Au moins un professeur absent dans 48% des collèges et des lycées
01:14:06 lors de la semaine de la rentrée.
01:14:08 C'est le résultat d'un sondage mené par le SNES-FSU,
01:14:11 premier syndicat du second degré.
01:14:13 L'an dernier, ce chiffre était de 60%.
01:14:15 La situation est donc quasi identique, malgré les promesses du gouvernement.
01:14:19 Et puis enfin, la Russie revendique la victoire de Vladimir Poutine
01:14:23 lors des élections régionales menées dans les quatre territoires
01:14:27 annexés en Ukraine.
01:14:29 Selon le Kremlin, le parti du président a obtenu plus de 70% des voix.
01:14:33 Kiev juge le scrutin illégal, idem pour l'Union européenne.
01:14:37 - Merci beaucoup, Mickaël Dos Santos.
01:14:39 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant.
01:14:42 On sera avec Thierry Cotillard, le président du groupement Les Mousquetaires.
01:14:46 On va parler avec lui du pouvoir d'achat, inflation alimentaire
01:14:49 et aussi ces opérations qui se déroulent en ce moment
01:14:52 dans le marché.
01:14:53 18h36, on se retrouve en direct sur Europe 1 et sur CNews dans Punchline.
01:15:01 On accueille Thierry Cotillard.
01:15:02 Bonsoir, monsieur Cotillard.
01:15:03 - Bonsoir.
01:15:04 - Président du groupement Les Mousquetaires.
01:15:05 On est toujours avec Eric Revelle, Louis de Ragnel.
01:15:07 On va parler de l'inflation, de ce qui se passe dans vos magasins.
01:15:11 L'inflation alimentaire, on en est où aujourd'hui pour vous ?
01:15:14 - On en est à pratiquement 21 points sur deux ans.
01:15:17 - C'est énorme.
01:15:18 - C'est énorme.
01:15:19 Le pic, ça a été en avril, on le savait.
01:15:21 On est à 14% sur l'inflation de l'année dernière.
01:15:23 On a cassé ce pic, j'ai envie de dire.
01:15:25 Le pire est derrière nous, puisque c'était 13,5% en juillet.
01:15:29 On a espoir qu'à la rentrée, ça baisse un petit peu.
01:15:31 Mais ça reste une hausse, même si c'est une baisse de l'inflation.
01:15:34 - C'est la hausse, la baisse de la hausse.
01:15:36 - La baisse de la hausse, ça reste une hausse.
01:15:37 - Est-ce que vous avez vu les comportements changer dans vos magasins ?
01:15:39 Est-ce que les gens ont fait les achats, par exemple,
01:15:41 de la rentrée scolaire différemment ?
01:15:42 - On le voit et les statistiques le prouvent.
01:15:45 Les gens viennent plus souvent pour mieux maîtriser.
01:15:47 Ils font plus d'enseignes pour chercher les bonnes affaires.
01:15:49 Et quand ils viennent, ils déconsomment.
01:15:51 C'est-à-dire qu'ils achètent moins.
01:15:52 La dépense est moins importante parce qu'ils achètent moins de marques nationales
01:15:55 qui ont fortement inflaté.
01:15:57 Et ils se ruent sur les marques de distributeurs
01:15:59 avec des progressions à +7 en volume.
01:16:01 Et malheureusement, vous avez des familles comme l'Hygiène, la beauté
01:16:04 ou la viande et le poisson qui déconsomment à hauteur de 5-6%.
01:16:07 - C'est ça, il y a un certain nombre de ménages
01:16:09 qui se font un repas chaque jour dans notre pays.
01:16:11 - La statistique dit un tiers, c'est énorme.
01:16:13 On est surpris.
01:16:14 Ça justifie les politiques commerciales qu'on essaie de mettre.
01:16:17 Là, par exemple, on a un plan anti-inflation
01:16:19 où le steak haché qui est une grosse dépense,
01:16:21 ce sera moins de 10 euros jusqu'à la fin de l'année chez Intermarché Netto.
01:16:24 - Et ce n'est pas au détriment de la qualité ?
01:16:25 - Non, parce qu'on ruine sur les marges.
01:16:28 Il est hors de question de toucher à la qualité.
01:16:31 Et je rassure les auditeurs et les téléspectateurs,
01:16:33 la chaîne du froid est maintenue.
01:16:35 Et notre rôle, c'est bien sûr d'apporter tout ça au plus grand nombre.
01:16:38 Et c'est ce qu'on essaye de faire.
01:16:40 - Éric Revelle peut-être sur cette question de l'alimentation ?
01:16:42 - J'aimerais vous faire réagir sur une déclaration que vous avez faite il y a quelques jours
01:16:46 en disant finalement que les industriels et les distributeurs,
01:16:50 tout le monde se renvoie la balle.
01:16:52 Et Bruno Le Maire demande, mais il ne se passe pas grand-chose.
01:16:55 - Il a obtenu quand même de modifier possiblement les dates négociatives.
01:17:00 - Les industriels disent "bon, ce n'est pas nous, c'est les distributeurs".
01:17:02 Et pendant ce temps-là, le consommateur, il trinque.
01:17:04 Et vous avez dit un truc qui m'a beaucoup surpris.
01:17:06 Vous avez dit "mais en fait, ce qu'il faut faire pour faire baisser les prix,
01:17:08 c'est une saine concurrence entre les enseignes,
01:17:10 Carrefour, Intermarché, très bien".
01:17:12 On se dit "mais ça prouve que vous avez les marges suffisantes,
01:17:15 Monsieur Cotillard, pour faire tout ça".
01:17:17 Donc, vous ne pourrez pas faire pleurer les gens,
01:17:21 c'est les consommateurs qui pleurent.
01:17:23 - Alors, la réalité, parce qu'il faut être très précis,
01:17:25 quand je dis "c'est la saine guerre commerciale",
01:17:28 - C'est ce que vous avez dit.
01:17:29 - Oui, je l'ai dit et je l'assume, au même titre que j'assume les résultats d'un groupe
01:17:32 comme les mousquetaires dans leur supermarché où nous sommes des indépendants.
01:17:35 C'est 2% de résultats.
01:17:37 Donc, j'aime à dire à chaque fois, si le gouvernement nous dit
01:17:40 "baisser les prix de 5%", on met la clé sous la porte.
01:17:43 Et on est dans les distributeurs qui sommes rentables, qui allons bien.
01:17:46 On sait qu'il y en a un qui est en très grande difficulté jusqu'à être restructuré.
01:17:49 Un autre groupe qui a joué l'international s'est un peu planté
01:17:52 et on voit aujourd'hui qu'il a des difficultés aussi sur le plan commercial.
01:17:55 Donc, on dit simplement "Messieurs les économistes,
01:17:58 comparez nos 2% de résultats quand ça va bien
01:18:00 aux 10-12% de Procter & Gamble qui ont des profits importants".
01:18:03 - Qui sont les grands industriels.
01:18:05 - Qui sont les très grands industriels et on a très mal vécu.
01:18:08 Et ce n'est pas que le groupement des mousquetaires.
01:18:10 Alexandre Bonpart l'a dit, Michel Edouard l'a dit, Dominique Chécher.
01:18:13 On a tous dit "on vit très mal".
01:18:15 Le fait que l'année dernière, quand il y avait des hausses qui étaient justifiées,
01:18:18 on a joué les hausses, on a pris 5 points de tarif.
01:18:20 Si on avait fait comme les industriels, il y aurait eu 4 points d'inflation.
01:18:23 Derrière, il y en a eu 9.
01:18:24 Et cette année, quand il y a réversibilité,
01:18:26 on présente nous la facture aux consommateurs,
01:18:28 ils ne connaissent pas les coulisses.
01:18:30 Sauf qu'on a acheté des produits 10% plus chers et dans certains cas,
01:18:32 c'était 20% et c'est les 20% qu'on a condamnés,
01:18:34 ce n'était pas acceptable.
01:18:35 Voilà ce qu'on dit.
01:18:36 - Alors il y a aussi un phénomène que les consommateurs ont noté,
01:18:40 c'est qu'il y a pour les mêmes paquets,
01:18:42 un prix qui augmente et la portion qui est à l'intérieur qui diminue.
01:18:46 Alors le mot anglais c'est "shrinkflation",
01:18:48 le mot français c'est "réduflation".
01:18:50 Le groupe Carrefour a décidé de signaler carrément les produits concernés.
01:18:53 On écoute ce petit sujet de Maxime Lavandé
01:18:57 et je vous passe la parole là-dessus, parce que c'est très intéressant.
01:18:59 - Ils ont décidé de faire la guerre au "shrinkflation" dans leur rayon.
01:19:03 Cet anglicisme contraction du verbe "to shrink",
01:19:06 prétrécié en anglais, et du mot "inflation".
01:19:08 Depuis ce matin, les enseignes Carrefour ont installé cette affiche
01:19:11 pour dénoncer cette pratique abusive.
01:19:13 - Ce produit a vu son litrage baisser
01:19:15 et le tarif pratiqué par notre fournisseur augmenté.
01:19:18 - L'enseigne a déjà identifié 26 produits concernés,
01:19:21 comme l'explique Stéphane Bombay, directeur de la communication client.
01:19:24 - Par exemple, cette bouteille de Lipton Iced Tea,
01:19:26 c'est un produit emblématique, qui est très consommé, très acheté par nos clients.
01:19:30 Historiquement, cette bouteille faisait 1,5 litre.
01:19:33 Aujourd'hui, cette bouteille ne fait que 1,25 litre.
01:19:36 Et pour autant, le prix au litre a augmenté de 40%.
01:19:40 On le fait parce qu'on considère que notre responsabilité,
01:19:44 c'est celui d'informer les clients sur la constitution du prix
01:19:47 et de faire preuve de transparence.
01:19:49 - Un procédé considéré comme une arnaque par Bruno Le Maire
01:19:51 et qui révolte les consommateurs.
01:19:53 - En voyant les étiquettes, je ne pense que j'achèterais pas ces produits-là, c'est sûr.
01:19:57 Ça va un peu nous prendre pour des idiots.
01:19:59 - Ce genre de pratiques est absolument inadmissible.
01:20:02 Et donc, naturellement, je serai vigilante, comme la majorité des Français,
01:20:05 et échangerai pour des marques peut-être plus éco-responsables
01:20:09 et qui ne nous prennent pas pour des imbéciles.
01:20:11 - Bercy compte lui aussi s'attaquer à cette pratique.
01:20:13 Un texte de loi sera présenté le mois prochain
01:20:15 pour obliger les industriels à figurer les réductions de contenu sur leurs produits.
01:20:20 - Alors, ça, c'est cash, tirer que tirer.
01:20:22 Vous, vous êtes le groupement des mousquetaires.
01:20:24 Vous feriez ce que feront vos collègues de Carrefour avec les étiquettes ?
01:20:26 - On était le premier à faire avec une marque de pommes de terre.
01:20:29 Elles avaient pris 68% de prix au kilo.
01:20:32 Donc, on a mis une affiche dans tous les supermarchés et intermarchés netto.
01:20:35 Et moi, c'est ce que j'ai dénoncé à la réunion qu'on a eue il y a 15 jours
01:20:38 pour nous reparler des négociations.
01:20:39 J'ai dit, "Monsieur le ministre, vous êtes dans l'action,
01:20:42 mais ayez cette information qu'il y a quand même de la gruge.
01:20:45 C'est inacceptable, c'est légal, mais c'est trompeur pour le consommateur."
01:20:48 - C'est légal.
01:20:49 C'est pour ça qu'ils vont faire une enquête et peut-être modifier un texte de loi
01:20:53 parce que c'est quand même inapproprié vu le contexte d'inflation.
01:20:56 C'est honteux.
01:20:57 Là, on commence à le montrer, à l'afficher.
01:21:00 C'est bien que le consommateur le sache.
01:21:01 Notre responsabilité, c'est d'être assez transparent sur cette pratique.
01:21:04 - Alors, votre client, après, celui qui vend ce produit-là,
01:21:06 il n'est pas très content, j'imagine ?
01:21:08 - Il n'est pas content et puis, il va arrêter d'acheter ce produit.
01:21:10 Il va prendre autre chose, à mon avis.
01:21:11 - Et justement, après avoir signalé ces produits-là,
01:21:13 vous avez observé quoi ?
01:21:14 C'est des baisses de quel ordre d'achat ?
01:21:16 - Ça ne se vend plus.
01:21:17 - C'est zéro ? - Je pense qu'il y a une réaction.
01:21:19 - Vous gardez votre preuve ?
01:21:20 - C'est un boycott des produits.
01:21:21 - Oui, parce que là, en plus, on fait monter un peu le sujet en épingle
01:21:24 et c'est, à juste titre, un boycott des consommateurs.
01:21:26 Donc, c'est une très bonne chose parce que l'industriel qui a eu cette pratique
01:21:29 depuis des dizaines d'années…
01:21:30 Alors, j'aime à rappeler, ce n'est pas nouveau, on en parle là,
01:21:33 mais en fait, quand pendant des années, il y avait quand même de la déflation,
01:21:36 c'était le moyen de passer sur 100 produits qui étaient dans notre gamme,
01:21:39 aller une petite hausse et je te mettais 15 % et personne ne voyait rien.
01:21:42 Aujourd'hui, on leur dit mais vous déconnez.
01:21:44 Vu le contexte, vu la difficulté des Français,
01:21:47 on ne peut quand même pas les gruger à ce point-là.
01:21:49 - Que vous répondent-ils ?
01:21:51 - En fait, il y a eu des chips très connus, etc.
01:21:54 On leur dit qu'on ne veut pas, ils vous disent,
01:21:56 écoutez, c'est votre droit mais on ne vous livre plus.
01:21:58 Et à un moment, quand c'est des 20/80, c'est-à-dire des très grosses ventes
01:22:01 et que vous êtes commerçant, vous ne pouvez pas vous passer non plus
01:22:04 certaines références qui sont attendues du consommateur.
01:22:06 - Oui, mais le contraire va aussi.
01:22:08 Le contraire va aussi, c'est de ne pas être référencé
01:22:10 dans la grande distribution française, c'est perdre beaucoup de parts de marché aussi.
01:22:13 - C'est perdre beaucoup de parts de marché.
01:22:15 Et sur Findus, sur 4, parce qu'on l'a cité, on l'assume maintenant,
01:22:17 sur 4 références, on en a enlevé 2.
01:22:19 Mais on est lié par des plans d'affaires aussi.
01:22:21 Ou si on a 100 références à mettre parce qu'on a un plan d'affaires
01:22:24 avec 100 références, on ne peut pas passer à 50.
01:22:26 Donc on a essayé de trouver juste ce milieu.
01:22:28 - Mais surfer sur la misère, pardonnez-moi, du consommateur,
01:22:31 tel qu'il le vit avec des gens qui ne s'odèrent pas,
01:22:33 je trouve ça absolument... - On est d'accord.
01:22:35 - C'est pour ça que le combat est mené.
01:22:37 - Il y a un autre sujet aussi, c'est le prix des carburants.
01:22:39 J'allais poser la question, merci beaucoup Eric de faire la transition.
01:22:41 Il y a des carburants qui sont extrêmement hauts.
01:22:44 Il y a des opérations carburants qui vont commencer chez vous.
01:22:47 - Alors il y a une réalité, c'est qu'on l'achète plus cher
01:22:49 parce que l'Arabie et la Russie ont décidé de produire moins,
01:22:51 donc le coût augmente.
01:22:53 Le sourcing est aussi plus éloigné des coûts logistiques.
01:22:55 - C'est quoi le sourcing ? C'est l'endroit, la source ?
01:22:57 - Donc demain, à l'initiative d'Agnès Pagnet et Rune Hachet,
01:23:00 tous les distributeurs d'essence, de gasoil sont convoqués.
01:23:03 C'est à mon avis une bonne démarche.
01:23:05 Je peux vous annoncer qu'on ira dans la logique attendue par la ministre,
01:23:09 c'est-à-dire qu'on va proposer des opérations à prix coûtant.
01:23:12 Je vais le citer, l'Eclair en a fait cet été.
01:23:15 Quand je vous dis la guerre commerciale et saine,
01:23:17 on s'est dit qu'on ne pouvait pas laisser les distributeurs avoir le monopole de ça.
01:23:19 On a suivi, on a fait des opérations à chaque chassé-croisé.
01:23:22 Et là, on a décidé, chaque fin de mois,
01:23:24 on va faire une opération à prix coûtant.
01:23:26 Ce sera annoncé demain à la ministre
01:23:28 et je pense que les autres distributeurs vont réagir.
01:23:30 Il faut quand même rappeler que lorsqu'aujourd'hui,
01:23:33 on fait des relevés, c'est vraiment officiel,
01:23:35 il y a des comparateurs.
01:23:36 On est en ce moment à 1,87 et donc on est justement avec l'Eclair
01:23:40 à touche-touche pour être le premier.
01:23:41 Vous avez des pétroliers dont le métier,
01:23:43 c'est de vendre que de l'essence et il y a plus de 10 centimes d'écart.
01:23:46 Donc je pense que la ministre a deux sujets.
01:23:48 Généralisons les opérations à prix coûtant
01:23:50 et puis rappelez aux distributeurs de pétrole
01:23:52 que leurs profits sont très importants
01:23:54 et qu'il y a peut-être un effort à faire pour les Français cette année.
01:23:56 - Combien de temps vont durer vos opérations à prix coûtant ?
01:23:57 - Tous les week-ends.
01:23:58 Les vendredis, samedis, dimanches.
01:23:59 On sait que le Français a l'habitude de faire le plein
01:24:01 quand il vient faire ses courses.
01:24:02 Donc c'est ce qu'on va lui proposer.
01:24:03 - Votre collègue Michel-Edouard Leclerc
01:24:05 disait il y a quelques jours sur nos antennes
01:24:07 qu'il y a des gens qui sont pour l'inflation,
01:24:09 qui ont intérêt à cette inflation, notamment sur l'alimentaire.
01:24:12 Vous êtes d'accord avec cette analyse ?
01:24:13 - Alors c'est l'analyse politique qu'il a,
01:24:15 en disant même l'État a intérêt.
01:24:17 - Mais bien sûr, l'État en premier lieu.
01:24:18 - Je ne crois pas Bruno Le Maire aussi cynique.
01:24:22 Je le vois dans l'action, là, aux réunions qu'on a.
01:24:24 Je crois qu'il est vraiment déterminé.
01:24:25 Je ne pense pas qu'il ait envie d'asseoir son assiette de fiscalité
01:24:29 pour la redonner indirectement par des subventions et autres.
01:24:32 En tout cas, il est au combat du prix.
01:24:34 Il souhaitait que le pic d'inflation soit cassé.
01:24:36 On n'a pas été tout à fait au rendez-vous.
01:24:38 Donc le fait qu'il avance les renégociations commerciales
01:24:40 est une bonne nouvelle pour, normalement, la baisse des prix.
01:24:42 - Sur les carburants, Eric ?
01:24:43 - Moi, l'impression que ça me donne,
01:24:45 pour regarder de près le monde économique
01:24:47 et le monde politique depuis des années, monsieur Cotillard,
01:24:49 c'est qu'en réalité, j'allais dire, un ministre demande
01:24:52 et le monde économique dispose, en réalité.
01:24:54 Et l'impression que ça donne, c'est que le ministre des Finances
01:24:57 est beaucoup engagé, vous avez raison,
01:24:59 depuis ce panier anti-inflation qui n'a jamais vu le jour jusqu'au reste,
01:25:03 mais qu'en réalité, les distributeurs et les industriels,
01:25:08 ils appartiennent au monde économique
01:25:10 et que le monde économique, aujourd'hui,
01:25:12 a pris le pas sur le monde politique.
01:25:14 - Il a pris le pas, certainement,
01:25:18 mais on doit quand même rappeler à tout le monde
01:25:21 que le commerce et les relations, notamment commerciales,
01:25:24 sont encadrées par des lois qui régissent
01:25:26 et qui aboutissent à des conclusions
01:25:28 qui sont plus ou moins satisfaisantes pour le consommateur.
01:25:30 Je vous dis ça parce que si, aujourd'hui,
01:25:32 le ministre ne s'empare pas du sujet
01:25:34 de la date unique annuelle des négociations,
01:25:36 l'inflation va continuer.
01:25:38 C'est-à-dire qu'on est l'exception française.
01:25:40 Nous, les Mousquetaires, on est au Portugal.
01:25:41 Je suis allé y voir il y a 15 jours,
01:25:42 première question, c'est quoi, ton inflation ?
01:25:43 Il m'explique, on était à 15, vous êtes à combien, maintenant,
01:25:45 8 mois après ? On est à 5.
01:25:47 Pourquoi ils sont à 5 ?
01:25:48 C'est simplement parce qu'ils ont pu renégocier.
01:25:50 Aujourd'hui, on peut le faire sur la marque de distributeurs.
01:25:52 C'est pour ça que les distributeurs, c'est par hasard,
01:25:54 baissent les produits de leur marque.
01:25:56 Coca-Cola, Procter & Gamble, Pampers.
01:25:58 Une fois qu'on a négocié le prix, quoi qu'il advienne,
01:26:00 pendant doucement, on va se prendre ce prix-là.
01:26:02 Et donc, le fait que Bruno Le Maire
01:26:04 prenne le dossier et dise "on change la loi",
01:26:06 avec un Parlement qui ne va pas forcément être favorable
01:26:08 puisqu'il n'a pas la majorité,
01:26:10 ça va être compliqué, mais il reprend le rôle
01:26:13 que doit être le politique.
01:26:14 Et je ne pense pas que si la loi change,
01:26:16 ce soit les distributeurs qui fassent la loi
01:26:18 parce que là, pour le coup, les industriels
01:26:20 seront obligés de revenir à la table des négociateurs.
01:26:21 Mais on a le sentiment en permanence
01:26:22 que vous renvoyez la balle entre les distributeurs,
01:26:24 les industriels.
01:26:25 Oui, mais vous savez, sur ce truc-là,
01:26:27 moi je pense qu'il n'y a pas un méchant,
01:26:29 il n'y aurait pas des gentils.
01:26:31 Il y a un juste milieu.
01:26:33 Et sur la trajectoire qui est celle qu'on a connue
01:26:35 depuis deux ans, depuis le Covid,
01:26:37 très honnêtement, on a fait des efforts,
01:26:38 on a tenu la chaîne alimentaire,
01:26:40 on a fait des efforts sur nos marches
01:26:41 parce que les résultats vont être publiés.
01:26:43 En fait, il est encore trop tôt pour savoir
01:26:44 qui dit la vérité.
01:26:45 Revoyons-nous en mars,
01:26:46 vous aurez les publications des résultats de Carrefour
01:26:48 puisque c'est quelqu'un de côté en bourse,
01:26:50 d'autres distributeurs,
01:26:51 et puis on regardera Nestlé, Danone,
01:26:53 et vous verrez qu'on n'a pas été quatre fous furieux
01:26:55 à venir sur tous les plateaux pour dire des mensonges.
01:26:57 Quels sont les produits qu'on puisse augmenter,
01:26:59 là, en cette rentrée ?
01:27:00 Ce qui va augmenter, je crois, il faut se projeter.
01:27:03 Ce qui va augmenter, alors ?
01:27:04 Ce qui va être projeté maintenant,
01:27:06 prévu le lendemain.
01:27:07 Vous pouvez stocker, mais je ne devrais pas le dire
01:27:08 parce que là, on ne peut plus en avoir un rayon,
01:27:10 le jus d'orange, le cacao.
01:27:11 Et pourquoi je vous en parle ?
01:27:12 Parce que c'est le coup d'après.
01:27:13 C'est-à-dire qu'on n'arrête pas de dire c'est l'Ukraine.
01:27:15 L'inflation, c'est l'Ukraine.
01:27:17 Évidemment, sur le blé, puisque l'Ukraine ne pouvait pas...
01:27:19 Il n'y a pas beaucoup de cacaoïer en Ukraine.
01:27:21 Exactement.
01:27:22 Et puis, bien sûr, le pétrole, on vient d'en parler.
01:27:24 Mais sur beaucoup d'inflation, et on n'en parle pas assez,
01:27:26 alors que justement, il faut qu'on prenne des décisions
01:27:28 sur cette gestion de la planète,
01:27:30 c'est une inflation verte.
01:27:31 C'est-à-dire que ce sont des conditions météorologiques,
01:27:33 climatiques, qu'il faut qu'on a pu la matière première.
01:27:36 Donc, Brésil, Floride, pas de récolte d'orange.
01:27:40 C'est 50 % d'augmentation du jus d'orange.
01:27:43 Et mes acheteurs se disent, si ça se trouve,
01:27:45 dans six mois, il n'y aura plus de jus d'orange
01:27:46 dans aucun supermarché en France,
01:27:47 parce qu'on n'aura plus la matière première.
01:27:49 Cacao, c'est la même chose.
01:27:50 Problème de récolte, plus 50 %.
01:27:52 Donc, ce que je veux vous dire, c'est que...
01:27:54 Donc, les chocolats de Noël, c'est maintenant qu'il faut les acheter ?
01:27:56 Il faut les acheter, mais ils ne sont pas encore en rayon,
01:27:57 donc il faudra attendre un petit peu.
01:27:58 Et les jouets, pareil ?
01:27:59 Est-ce qu'il y aura une hausse sur les prix des jouets ?
01:28:01 Les jouets, ce sont des achats qu'on a réalisés, vous le savez,
01:28:04 sept, huit mois, parce que, justement, le sourcil,
01:28:06 il n'est pas en France.
01:28:07 C'est du collectionning qui provient essentiellement d'Asie.
01:28:10 Je crois que l'inflation, parce que la matière première
01:28:13 va être de l'ordre de 6, 7 %, légèrement inférieur
01:28:15 à l'inflation de l'alimentaire.
01:28:16 C'est des projections.
01:28:17 On a évoqué ces Français qui sautent un repas par jour,
01:28:20 qui ne font plus trois repas par jour.
01:28:22 Il y a 58 % des Français, des plus vulnérables,
01:28:24 qui ont le sentiment d'être très proches,
01:28:26 de basculer dans la précarité.
01:28:27 On a beaucoup parlé des restos du cœur.
01:28:29 Ils ont lancé un véritable cri d'alarme il y a quelques jours
01:28:31 en disant "on va fermer les...
01:28:32 on va mettre la clé sous la porte parce que nous aussi,
01:28:34 on est confrontés à des hausses de prix".
01:28:36 Bernard Arnault, le patron de LVMH, a fait à titre personnel
01:28:40 un don de 10 millions d'euros aux restos du cœur.
01:28:43 Il a été extrêmement critiqué pour cela par une partie de la gauche.
01:28:46 On a un sondage très intéressant de CSA pour CNews
01:28:49 qui nous dit que pour 89 % des Français qui sont interrogés,
01:28:53 c'était une démarche positive.
01:28:54 C'est toujours bien de le rappeler.
01:28:56 C'est toujours encore mieux de l'entendre.
01:28:57 Bien sûr.
01:28:58 Et mieux encore, 83 % des électeurs de la France insoumise,
01:29:01 dont les dirigeants n'avaient eu que des mots abominables
01:29:04 contre Bernard Arnault, approuvent aussi ce don.
01:29:07 Qu'est-ce que ça dit de notre société, ça ?
01:29:09 Monsieur Jusqu'au Dihar ?
01:29:10 Ça veut probablement dire qu'il y a une déconnexion
01:29:13 entre l'élite politique et la base, puisque les représentants
01:29:17 d'une tranche de la population sont diamétralement en position,
01:29:20 dans une position, et je pense que vous l'aviez souligné,
01:29:23 où finalement on ne peut pas critiquer une démarche de don.
01:29:28 Nous, les mousquetaires, on aurait pu avoir la polémique,
01:29:30 c'est passé à côté, c'est tombé sur M. Arnault.
01:29:33 Mais nous, on a fait un don d'un million,
01:29:35 ce n'est pas de l'opportunisme, c'est qu'on est partenaire
01:29:37 des Restos du Coeur depuis 20 ans, que Patrice, on le connaît,
01:29:39 et qu'on fabrique des couches.
01:29:41 Donc à un moment, ça aurait été du cynisme d'appeler
01:29:43 nos consommateurs qui ont des problèmes de pouvoir d'achat,
01:29:46 qui ont des problèmes à finir les fins de mois,
01:29:48 à venir faire leurs couches, faites des couches
01:29:50 chez Intermarché et puis on donnera.
01:29:51 Bien sûr que s'ils nous demandent de faire une collecte additionnelle,
01:29:53 on le fera, mais on s'est dit, on va déjà montrer l'exemple.
01:29:56 Elle est en Bretagne, j'en parle parce que je suis breton,
01:29:59 elle produit des couches, et la cellulose de brosséliande
01:30:02 à Plouhermel, et on fera un don de un million d'euros.
01:30:04 Très honnêtement, c'est une position de l'ensemble
01:30:06 des chefs d'entreprise mousquetaires.
01:30:08 On aurait très mal vécu cette polémique.
01:30:10 Donc quand on l'a vue, pas tomber sur nous,
01:30:12 mais celle de M. Arnault, on s'est dit que ça ne donnait pas
01:30:16 envie de continuer, et c'est dommage parce que c'est maintenant
01:30:18 qu'il faut resserrer les liens et justement faire preuve
01:30:21 de citoyenneté.
01:30:23 Et l'appel du... moi je crois que l'appel intéressant politique
01:30:26 du patron des Restos du Coeur, c'était de dire
01:30:28 n'attendez pas tout l'État, c'est-à-dire aller chercher
01:30:30 les ressources là où elles sont, et l'entreprise
01:30:32 a un rôle sociétal.
01:30:33 Donc c'était super de faire appel à nous, parce que très honnêtement,
01:30:36 on est en capacité, effectivement, il nous reste un petit peu
01:30:39 de marge, 2%, je l'ai assumé, mais on peut dans ces moments
01:30:42 difficiles être solidaires et faire des dons.
01:30:43 Évidemment.
01:30:44 89% des Français, Eric Reuvel, jugent que le don de Bernard Arnault
01:30:47 était une bonne chose.
01:30:48 83% à la France Insoumise.
01:30:49 Oui, oui, ben...
01:30:50 C'est intéressant.
01:30:51 Ça va à l'encontre.
01:30:52 On met l'église au centre du village.
01:30:53 Il y a qui l'ont répondu, puis il faut rappeler quand même,
01:30:54 parce que j'ai vu aussi que ça avait été challengé avec des fake news,
01:30:56 c'est que ces 10 millions d'euros, il n'y a pas de défiscalisation
01:30:59 derrière, c'est 10 millions net.
01:31:00 Alors certains diront que ce n'est pas assez, etc.
01:31:02 Certains aussi noteront que l'État ayant mis 15 millions d'euros,
01:31:06 Bernard Arnault ne pouvait pas mettre plus de 10 millions d'euros,
01:31:09 j'imagine, même s'il avait moyen de le faire, parce qu'évidemment
01:31:11 ça donnait l'impression que vous aviez une société qui était plus riche
01:31:15 que l'État lui-même.
01:31:17 C'est une évidence.
01:31:19 Maintenant, ce que ça veut dire aussi, pardon, mais moi ça fait tellement
01:31:22 longtemps que je rate de la question économique, il y a un divorce
01:31:24 quasiment éducationnel entre les Français et l'entreprise, en fait.
01:31:28 Parce que l'entreprise est souvent enseignée de manière
01:31:31 assez marxisante, c'est pas une bonne exploitation.
01:31:34 Donc les Français n'aiment pas l'entreprise, majoritairement.
01:31:37 Il y a une case de Français qui n'aiment pas.
01:31:40 Donc puisqu'on n'aime pas l'entreprise, on n'aime pas les chefs d'entreprise.
01:31:42 Je vais rebondir, parce que toujours dans l'idée qu'il y aurait des bons
01:31:45 qui seraient les distributeurs et les méchants industriels, sur ce sujet,
01:31:48 il y a des gens très bien côté industriel.
01:31:51 Pascal Collat, le patron de Pompote, donc c'est des gourdes,
01:31:55 des produits que veulent les familles, a fait un don aussi de plusieurs
01:31:58 Smearmore qui vont arriver au resto du cœur.
01:32:01 Le président Lillet qui était en train de le mettre à l'ordre du jour,
01:32:03 et les grandes marques vont certainement être solidaires.
01:32:05 Donc voilà, nous l'avons fait, mais je suis sûr en tout cas,
01:32:09 que si les grandes marques s'y mettent aussi, on a une solution
01:32:12 qui est évidente et qui est rapide pour les restos du cœur.
01:32:14 - Un mot tiré quotidien du mouvement, les mosquetaires.
01:32:17 Quand est-ce que ça va aller mieux sur le front de l'inflation ?
01:32:19 Quand est-ce que ça va vraiment baisser ?
01:32:20 On va juste parler d'une baisse de la hausse.
01:32:22 On parle de 2024 ?
01:32:24 - 2024, on a l'espoir.
01:32:26 Donc ce ne sera pas avril si le Parlement modifie la date
01:32:31 et on peut négocier au 31 décembre.
01:32:33 Vous aurez malheureusement des hausses liées à ce que je vous ai expliqué.
01:32:37 - Cacao, jus d'orange.
01:32:38 - Cacao, jus d'orange, mais on a des arguments pour pouvoir
01:32:41 obtenir des baisses parce que c'était pareil.
01:32:44 On disait un peu n'importe quoi, on voyait le prix de l'électricité baisser.
01:32:48 Mais en fait, nous on a des usines et on sait qu'en fait,
01:32:50 on est engagé à 80% sur l'année.
01:32:52 Donc il faut attendre l'année suivante pour renouveler.
01:32:54 Donc les industriels pourront acheter l'électricité moins cher.
01:32:57 Donc ça leur coûtera moins cher à produire.
01:32:59 Et c'est ça qu'on va demander âprement dans les box
01:33:01 pour avoir des baisses à propos des consommateurs.
01:33:03 - J'aime votre optimisme, mais moi j'ai le sentiment,
01:33:05 je vous donne mon biais, que les prix ne reviendront jamais au niveau des prix.
01:33:08 - Jamais ? - Non.
01:33:09 - Non, jamais. - Mais non.
01:33:10 - Vous avez raison. - Alors pourquoi ?
01:33:11 - Parce qu'en fait, tout va coûter plus cher, ne serait-ce que les salaires.
01:33:14 C'est-à-dire à juste titre, heureusement, les salaires ont pris
01:33:17 pas loin de 10% en deux ans pour accompagner l'inflation.
01:33:20 Eh bien ça, c'est inscrit dans le dur.
01:33:23 C'est du fixe maintenant et on ne reviendra pas en arrière.
01:33:26 Et comme je vous le dis, il y aura des raisons climatiques et autres
01:33:29 qui font qu'on ne retournera jamais au prix que c'était.
01:33:32 Et probablement l'inflation ne sera pas à 10 points l'année prochaine.
01:33:35 Mais moi, je ne crois pas non plus à -5.
01:33:37 C'est-à-dire, je pense qu'on sera dans un couloir de 0, 0 et 4% probablement.
01:33:42 Parce qu'il y aura des industriels qui vont justifier des hausses encore de tarifs.
01:33:46 - Un tout dernier mot, Louis de Reynel.
01:33:47 - Conséquence de cette situation, les Français aussi se tournent
01:33:50 de plus en plus vers le hard discount, l'Eagle, Aldi, Action.
01:33:55 - Et Netto. - Et nous avons Netto.
01:33:57 - Est-ce que c'est une menace pour vous ?
01:33:59 - Oui, c'est une menace parce que...
01:34:03 Alors, d'une manière générale, on considère que c'est une menace
01:34:05 parce qu'on trouve que ça paupérise le système
01:34:08 et que le modèle social n'est pas pour nous le bon modèle.
01:34:10 C'est-à-dire que la caissière qui fait la réception,
01:34:13 qui fait la mise en rayon et qui a jamais 5 minutes,
01:34:15 ce n'est pas tout à fait la manière dont on a de gérer nos équipes en supermarché.
01:34:19 Après, si vous voulez, l'enjeu qu'on a, qu'on soit hard discounter
01:34:22 ou distributeurs normal, c'est l'enjeu.
01:34:24 On a travaillé pendant des années sur le mieux manger,
01:34:26 sur des choses plus saines, sur le local, le bio, moins d'emballage
01:34:29 et que le risque de cette inflation, c'est qu'on gomme tout ça
01:34:32 et qu'on retourne vers des cahiers des charges qui soient bas de gamme
01:34:34 et là, on aura tous échoué.
01:34:36 - Et tout le monde aura perdu. - Et tout le monde aura perdu.
01:34:38 - Merci beaucoup Thierry Cotillard, président du groupe "Les Mousquetaires"
01:34:40 d'être venu ce soir dans "Punchline" sur CNews et sur "Europe 1",
01:34:42 opération "Après le temps pour les carburants" à la fin du mois.
01:34:45 - Ce sera officiel demain, après l'endevois avec la Ministère.
01:34:47 - Merci de l'avoir annoncé ce soir dans "Punchline".
01:34:49 - Merci à vous, Thierry Cotillard, Silvano Ragnel et Eric Reveille.
01:34:56 Bonne soirée à vous.
01:34:58 ♪ ♪ ♪