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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:03 Que va-t-il se passer après l'an P12a ?
00:00:06 Alors que les Européens semblent incapables de se mettre d'accord sur une réponse coordonnée,
00:00:10 les migrants, eux, entament leur périple sur le continent.
00:00:13 D'abord la Sicile et puis ensuite, ce que se passera-t-il, où iront-ils ?
00:00:17 On rejoindra notre envoyée spéciale, Régine Delphi.
00:00:20 On parlera aussi de la trouvaille du gouvernement, vous savez,
00:00:23 qui veut faire baisser la hausse folle des prix du carburant.
00:00:25 Baisser la hausse, évidemment, on est toujours là.
00:00:28 Autoriser la vente à perte dans les stations-service,
00:00:31 les petits indépendants vont pousser un cri d'alarme.
00:00:33 Le représentant, Francis Pouce, sera notre invité à 17h.
00:00:36 Et puis, est-ce une conséquence de l'inflation et de l'augmentation de la grande pauvreté ?
00:00:40 Mais les vols de légumes en plein champ se multiplient.
00:00:43 On entendra la résignation d'un agriculteur.
00:00:46 Voilà pour les grandes lignes de nos débats.
00:00:48 Ce soir, ce sera juste après.
00:00:50 Le rappel des titres de l'actualité de 17h avec Simon Kylain.
00:00:56 Alors que les débats s'enchaînent sur le fléau du harcèlement scolaire,
00:00:59 un collégien a été interpellé à Alfortville dans le Val-de-Marne,
00:01:02 dans sa salle de classe.
00:01:03 Trois autres adolescents ont également été interpellés hier
00:01:06 dans leur collège de hier, suspectés d'avoir commis et diffusé
00:01:09 leurs actes de violence sur Snapchat.
00:01:11 Les recherches ont repris pour tenter de retrouver le petit Émile,
00:01:14 disparu il y a dix semaines maintenant.
00:01:16 Pour la première fois, un étang de la commune du Vernet
00:01:18 a été inspecté par trois plongeurs.
00:01:21 Cette inspection s'est inscrite dans le cadre de la continuité de l'enquête.
00:01:24 Il s'agit d'un plan d'eau d'environ 1500 mètres carrés,
00:01:27 d'une profondeur de 2 à 3 mètres.
00:01:29 Et puis c'est une première depuis le début de la guerre en Ukraine.
00:01:32 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est à New York
00:01:35 pour assister à l'Assemblée générale de l'ONU.
00:01:37 Il sera ensuite reçu jeudi par le président américain Joe Biden.
00:01:40 Merci beaucoup Simon Kylain pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:01:44 On est en plateau avec Louis de Ragnel,
00:01:46 chef du service politique d'Europe 1.
00:01:47 Bonsoir Louis.
00:01:48 Bonsoir Laurence.
00:01:48 Tout va bien ?
00:01:49 Oui, tout va bien.
00:01:49 On a mis de la gomina dans les cheveux aujourd'hui.
00:01:51 On essaie d'être élégant.
00:01:53 Vous êtes élégante aussi ?
00:01:54 J'aime bien tacler les garçons sur leur tenue.
00:01:56 Nathan Devers, ça va bien ?
00:01:57 Bonsoir.
00:01:58 Je t'en ai pas mis moi.
00:01:58 Ravi.
00:01:59 Oui, non ?
00:01:59 Ça se voit.
00:02:00 Écrivain, Sabrina Medjéber, sociologue.
00:02:03 Bonsoir Sabrina.
00:02:04 Bonjour Laurence.
00:02:05 Et Éric Revel qui du coup se regouave,
00:02:07 totalement paniqué à l'idée que je lui fasse une petite remarque.
00:02:09 Ça va Éric ?
00:02:09 Éric Revel, c'est le Robert de Niro français,
00:02:11 donc il n'y a pas besoin.
00:02:12 Ah, vous vous retrouvez aussi.
00:02:13 C'est vrai.
00:02:13 On a tous fait la petite démonstration.
00:02:16 Vous ressemblez à Robert de Niro.
00:02:17 C'est un compliment ou pas, Éric Revel ?
00:02:19 C'est une star énorme.
00:02:20 Sauf que je crois qu'il fait 1m75 et qu'il a 77 ans.
00:02:24 Vous voulez dire en fait que vous êtes Robert de Niro en mieux ?
00:02:26 Non, je veux dire que...
00:02:27 En Robert Redford.
00:02:29 Ah, c'est plus la Laurence ou le Gatier.
00:02:31 C'est la Saint-Éric aujourd'hui.
00:02:32 C'est la Saint-Éric.
00:02:33 En tout cas, merci à tous les quatre d'être là dans Punchline.
00:02:36 On va égrener les sujets de l'actualité.
00:02:38 On va parler des carburants tout à l'heure avec Francis Pouce.
00:02:41 Mais d'abord, on va se concentrer sur ce qui se passe à Lampedusa
00:02:43 ou plutôt sur le déplacement des migrants
00:02:45 qui sont arrivés en masse la semaine dernière.
00:02:47 Vous le savez, ils sont peu à peu déplacés vers la Sicile
00:02:50 où il y a des camps qui peuvent les accueillir
00:02:52 parce que Lampedusa c'est tout petit, c'est 6 000 habitants.
00:02:54 Il y avait plus de 11 000 personnes qui sont arrivées en quelques jours.
00:02:57 On va regarder ce qui se passe,
00:02:59 comment s'est passée la traversée déjà entre Lampedusa et la Sicile
00:03:02 avec ce reportage de Thibault Marcheteau,
00:03:04 Régine Delfour et Adrien Spiteri.
00:03:06 Assis sur leur sac, ces migrants patientent
00:03:10 sous ces tentes de la Croix-Rouge italienne
00:03:12 avant d'embarquer à bord d'un ferry direction la Sicile.
00:03:16 Depuis plusieurs jours, l'île de Lampedusa
00:03:20 est saturée par cet afflux massif de migrants.
00:03:23 Ils viennent pour la plupart d'Afrique de l'Ouest.
00:03:25 Je marche du Burkina au Niger,
00:03:29 du Niger à Tamarazet,
00:03:32 de Tamarazet à l'Algerie,
00:03:34 de l'Algerie en Tunisie.
00:03:36 Une traversée depuis la Tunisie payée
00:03:39 600 000, c'est fort.
00:03:41 Soit plus de 900 euros.
00:03:44 Dans le ferry, la fatigue est bien visible,
00:03:47 9 heures de trajet les attend.
00:03:49 Mohamed vient du Burkina Faso,
00:03:51 il nous explique les raisons de sa venue en Europe.
00:03:54 Protection internationale,
00:03:56 voilà pourquoi je suis là.
00:03:58 Là où je suis, je ne me sens pas, je suis un peu chenou,
00:04:00 à chaque fois il y a la guerre, tout ça,
00:04:02 avec les terroristes, voilà pourquoi j'ai décidé
00:04:05 de quitter chez moi.
00:04:07 Mohamed dit vouloir rester en Italie,
00:04:10 mais d'autres assurent vouloir rejoindre le Royaume-Uni.
00:04:13 Ce qui est très intéressant, c'est de comprendre
00:04:16 ce qu'ils veulent, où ils veulent aller.
00:04:19 Protection internationale, Louis de Reynalds a dit,
00:04:22 le jeune homme qui était interrogé, qui vient du Burkina Faso,
00:04:24 effectivement un pays où il y a une déstabilisation
00:04:27 de l'État et il y a eu évidemment les militaires.
00:04:30 Il y a une déstabilisation de l'État,
00:04:32 mais ce n'est pas un pays en guerre.
00:04:34 Normalement, cette personne n'est pas éligible à l'asile.
00:04:37 Il y a une confusion sémantique, dans laquelle d'ailleurs
00:04:40 un certain nombre d'associations se lovent parfaitement.
00:04:43 C'est qu'en fait, la plupart des personnes qu'on voit
00:04:46 sur les images ne sont absolument pas des demandeurs d'asile,
00:04:49 ce ne sont pas des réfugiés, ce sont des migrants économiques.
00:04:52 Quand vous voyez que la deuxième nationalité la plus représentée
00:04:54 parmi ceux qui sont arrivés depuis le 1er janvier
00:04:56 sur les côtes italiennes, ce sont des ressortissants
00:04:59 de Côte d'Ivoire, qui est quand même le deuxième pays
00:05:01 le plus riche d'Afrique de l'Ouest,
00:05:03 et bien en fait, ça illustre quoi ?
00:05:05 C'est en fait un mouvement d'immigration économique,
00:05:08 c'est une migration d'implantation,
00:05:11 et la plupart des gens qu'on voit sont issus,
00:05:14 en tout cas s'agissant par exemple de la Côte d'Ivoire,
00:05:17 sont issus de la classe moyenne, parce qu'ils ont eu les moyens
00:05:20 de pouvoir parvenir jusqu'à nos côtes.
00:05:24 Ensuite, la question qui est essentielle, c'est...
00:05:27 - Les moyens, c'est-à-dire ? On parle de quoi ?
00:05:29 1 000 euros pour la traversée ?
00:05:31 Ça peut aller beaucoup plus haut ?
00:05:33 - Voire, dans l'autre sens, il y avait des traversées
00:05:35 qui étaient gratuites, parce que l'État tunisien
00:05:38 avait un intérêt à faire partir ces bateaux.
00:05:41 Je rappelle quand même que la Tunisie a touché
00:05:43 près d'un milliard d'euros depuis 10 ans
00:05:45 de la part de l'Union européenne pour contrôler,
00:05:47 maîtriser ces frontières. Je pense que du coup,
00:05:49 ça va remettre aussi en question tout le partenariat,
00:05:52 les accords qu'il y a entre l'Union européenne
00:05:54 et ces pays-là. Simplement, ce qui va être intéressant,
00:05:57 c'est la suite. - Mais c'est ça.
00:05:59 Et on repartira dans le style nord-américain.
00:06:01 - Vous voyez la plupart des personnes
00:06:03 qui sont des faux réfugiés, des faux demandeurs d'asile,
00:06:06 puisqu'ils ne sont pas éligibles à l'asile, manifestement.
00:06:09 - Là, par exemple, ce jeune homme qui parlait
00:06:11 du Burkina Faso, zéro chance d'avoir l'asile ?
00:06:13 - Sauf s'il explique qu'il était persécuté,
00:06:15 menacé de mort en raison de son ethnie,
00:06:18 de sa couleur de peau, de sa religion, de sa race.
00:06:21 Mais au Burkina Faso, vous allez sur le site
00:06:24 du ministère des Affaires étrangères,
00:06:26 vous regardez la fiche pays.
00:06:28 Oui, c'est un pays qui est déstabilisé,
00:06:30 mais pour autant, ce n'est pas un pays
00:06:33 qui est en train de s'effondrer totalement.
00:06:35 Donc ce qu'il faudra regarder, c'est qu'en fait,
00:06:37 dans la mesure où la plupart de ces personnes
00:06:39 ne sont pas éligibles à l'asile, normalement,
00:06:41 elles doivent être expulsées.
00:06:43 Et en fait, ça pose du coup une question,
00:06:45 et moi, je pense qu'il va falloir qu'on arrive
00:06:47 à cette solution. Il va falloir créer
00:06:49 ce qu'on appelle des zones internationales
00:06:51 sur les côtes, le territoire européen.
00:06:54 C'est-à-dire que des zones internationales
00:06:56 permettent de dire aux migrants qui arrivent,
00:06:58 ici, vous n'êtes pas en Italie ou en France,
00:07:00 vous êtes dans une zone internationale datante,
00:07:02 on va étudier votre dossier immédiatement.
00:07:04 Donc vous n'avez jamais foulé le sol européen.
00:07:06 Et donc on peut pratiquer la non-admission
00:07:08 et on peut les renvoyer sans recours.
00:07:10 Oui, mais c'est quoi, c'est Lampedusa ?
00:07:12 Alors, je pense qu'il faudra en faire à Lampedusa,
00:07:14 il faut en mettre en Italie. Et moi, j'ai aucun problème,
00:07:16 par exemple, à dire qu'il faut mettre ça en place
00:07:18 en France. Vous savez, en fait,
00:07:20 qu'est-ce que c'est une zone internationale ?
00:07:22 C'est comme un centre de rétention administratif.
00:07:24 Et je pense que les droites devraient,
00:07:26 par cohérence, plaider pour ça,
00:07:28 dans la mesure où les droites, aujourd'hui, en France...
00:07:30 Les droites sont désunies...
00:07:32 ...demandent, plaident, par exemple, pour qu'il y ait plus de places
00:07:34 de centres de rétention administratives.
00:07:36 Moi, je pense que ce qu'il faut, c'est avoir plus d'endroits
00:07:38 pour pouvoir les avoir, entre guillemets,
00:07:40 sous la main et pouvoir les renvoyer
00:07:42 dans leur pays plus facilement.
00:07:44 Je ne sais pas si ça parle dans un instant, mais j'aimerais juste qu'on rejoigne Régine Delfour,
00:07:46 qui, elle, est en Sicile, elle va nous expliquer la suite du périple.
00:07:48 Parce que là, ils ont fait Lampedusa, la Sicile.
00:07:50 On repasse après la Sicile. Régine Delfour, sur place, avec Thibault Marcheteau.
00:07:52 Écoutez, Laurence, lorsque les migrants arrivent ici, en Sicile,
00:07:56 à Porto Empedocle,
00:07:58 ils vont dans ce centre d'identification
00:08:00 pour que leurs empreintes digitales soient prélevées.
00:08:02 Cette démarche ne dure que 24 heures.
00:08:04 A la suite de cela, ils sont dispatchés
00:08:06 dans plusieurs villes de Sicile,
00:08:08 du nord de l'Italie ou encore de Calabre.
00:08:10 C'est là-bas qu'ils attendront la réponse,
00:08:12 à savoir s'ils sont éligibles ou non,
00:08:14 à la demande d'asile.
00:08:16 S'ils ne le sont pas, ils devront retourner dans leur pays d'origine.
00:08:18 Ceux qui le sont devront rester en Italie.
00:08:20 Mais selon plusieurs sources,
00:08:22 beaucoup pourraient franchir les frontières européennes
00:08:24 et notamment celles de la France.
00:08:26 Évidemment, c'est la suite du périple
00:08:28 qui est intéressante, Samoé Namidjébor.
00:08:30 Où vont-ils aller ? Que va-t-il se passer ?
00:08:32 Évidemment qu'ils viendront en France
00:08:34 puisque de toute façon, vous savez que Manuel Valls
00:08:36 a supprimé le délit de clandestinité
00:08:38 et que même s'ils opèrent une demande du droit d'asile
00:08:40 et déboutaient par les CNDA,
00:08:42 c'est-à-dire les Cours nationales du droit d'asile,
00:08:44 ils resteront sur le territoire français
00:08:46 jusqu'à un placement en CRAS,
00:08:48 c'est-à-dire centre de rétention administrative.
00:08:50 Et par la suite, une obligation de quitter le territoire français.
00:08:52 On connaît les statistiques.
00:08:54 Il y a à peu près 10% des OQTF qui sont exécutés.
00:08:56 Donc là, c'est encore une fois
00:08:58 une question de bras de fer du triptyque
00:09:00 de l'ensemble du régalien,
00:09:02 c'est-à-dire le ministère des Affaires étrangères,
00:09:04 le ministère de l'Intérieur
00:09:06 et le ministère des Affaires étrangères.
00:09:08 Mais la question que je me pose,
00:09:10 et en fait, ce n'est même pas une question,
00:09:12 c'est un constat.
00:09:14 À travers toutes les observations des contempteurs,
00:09:18 je n'ai pas entendu une seule fois
00:09:20 la question de la sécurité culturelle en France.
00:09:22 Parce que la question de la répartition,
00:09:24 elle va se poser et elle va se matérialiser.
00:09:26 Évidemment que ces personnes seront,
00:09:28 comment dire,
00:09:30 logées prioritairement sur le territoire français,
00:09:32 vont pouvoir bénéficier des aides, etc.
00:09:34 Mais quand on prend l'exemple de l'Allemagne,
00:09:36 par exemple, qui en 2018
00:09:38 avait créé un plan ghetto, mais qui a changé
00:09:40 sémantiquement sa politique avec une loi
00:09:42 sur les sociétés parallèles,
00:09:44 parce qu'il y a un risque,
00:09:46 précisément, d'insécurité culturelle,
00:09:48 on doit se poser la question
00:09:50 de la façon dont on va avoir...
00:09:52 - Ce que vous dites, c'est que ces migrants amènent leur culture,
00:09:54 mais que ça entraînerait
00:09:56 un bouleversement culturel dans notre pays.
00:09:58 - Mais évidemment, Laurence,
00:10:00 on a les chiffres.
00:10:02 - Je ne sais pas si tout le monde est d'accord avec ça.
00:10:04 - Nicole Belloubet, en 2018,
00:10:06 je précise simplement les chiffres de l'enseigne Gardez-Sau,
00:10:08 2018, 25% de la population carcérale
00:10:10 est d'origine étrangère.
00:10:12 Les chiffres de Laurent Nunez, il y a quelques mois,
00:10:14 précisent que 48% des faits délinquentanciels
00:10:16 à Paris et en Ile-de-France
00:10:18 concernent les étrangers.
00:10:20 92% des agressions sexuelles
00:10:22 envers les femmes dans les transports parisiens
00:10:24 sont le fait d'étrangers.
00:10:26 Alors moi, je veux bien que l'on accueille, encore une fois,
00:10:28 les personnes qui viennent
00:10:30 "de terres étrangères"
00:10:32 où, effectivement, il y a une matrice anthropologique
00:10:34 qui est complètement différente.
00:10:36 Et d'ailleurs, là où je m'étonne encore,
00:10:38 et je termine là-dessus, c'est que ces préoccupations-là,
00:10:40 elles doivent concerner les personnes dites
00:10:42 "de gauche" parce que ce sont précisément
00:10:44 les classes populaires qui subissent
00:10:46 toutes les externalités négatives,
00:10:48 Mme Laurence Ferrari, de l'immigration,
00:10:50 c'est-à-dire toutes les logiques de séquestration
00:10:52 parce que là, aujourd'hui, on n'est plus
00:10:54 dans un phénomène de ghettoisation.
00:10:56 La ghettoisation, c'est lorsqu'on est enfermé de l'extérieur.
00:10:58 La séquestration, ce sont ces jeunes femmes,
00:11:00 ces mamans qui ne veulent pas voir leurs enfants
00:11:02 sortir dehors parce qu'elles ont peur
00:11:04 qu'ils se prennent une balle en tête.
00:11:06 C'est un sympathique exemple de Sokhaina
00:11:08 qui s'est fait tuer par une balle de Kalachnikov.
00:11:10 Et souvenez-vous des propos de la maman,
00:11:12 et je termine là-dessus parce que j'y tiens,
00:11:14 elle a précisé "nous ne sommes plus en France,
00:11:16 même dans un pays en guerre,
00:11:18 ça se passe comme ça".
00:11:20 - Elle a dit "la France c'est fini, il n'y a plus de règles,
00:11:22 il n'y a que la loi des délinquants".
00:11:24 - Exactement. Les logiques de séquestration,
00:11:26 l'arthropanditisme et l'islamisation des mœurs,
00:11:28 ce sont les classes populaires qui les subissent,
00:11:30 pas les gens de gauche qui fréquentent le café de fleurs.
00:11:32 - Est-ce que vous êtes d'accord avec ça, Nathan Devers ?
00:11:34 - D'abord que la grande leçon de ce qui se passe à Lampedusa,
00:11:38 c'est que l'immigration n'est pas, premièrement,
00:11:41 n'est pas un fait de politique intérieure,
00:11:43 et deuxièmement, est désindexée de la volonté politique.
00:11:46 Quand même, c'est ce qui est formidable, incroyable,
00:11:48 c'est que vous avez une Georgia Meloni,
00:11:50 qui a fait une campagne entière
00:11:52 en disant que quand elle arriverait au pouvoir,
00:11:54 elle allait par le fait...
00:11:56 - Un blocus maritime.
00:11:58 - Exactement, et par le fait de sa décision politique,
00:12:00 mettre un terme à une situation de flux migratoire,
00:12:03 qui arrive au pouvoir, et finalement,
00:12:05 on se retrouve dans une situation totalement inverse.
00:12:08 Il me semble que la leçon qu'il faut en tirer,
00:12:10 c'est très difficile à dire, évidemment,
00:12:12 c'est une, comme on dit en anglais, une non-populaire opinion.
00:12:15 - Pas populaire, donc.
00:12:17 - Une opinion non populaire.
00:12:19 - On est dans "Punchline", on ne fait pas d'anglicisme.
00:12:21 - On parle français.
00:12:23 - Mais il me semble que la grande leçon qu'il faut en tirer,
00:12:26 c'est que, un, ça ne dépend pas de la volonté politique,
00:12:28 et deux, il n'y a pas de solution à court terme.
00:12:30 Le fait est que nous vivons dans une économie...
00:12:33 - Alors, Louis, ça le fait déjà bon dire.
00:12:35 - Ça le fait bon dire, mais...
00:12:37 - Après, je veux entendre Eric, parce que là, il va encore me...
00:12:39 - J'étais pas en désaccord...
00:12:41 - Alors, Nathan, Nathan, Nathan, et après...
00:12:43 - On laisse terminer Nathan.
00:12:45 - Non, mais j'étais pas en désaccord avec ce que vous disiez,
00:12:47 d'ailleurs, je pense qu'on n'est pas contradictoire là-dessus.
00:12:49 Nous vivons dans une économie mondialisée,
00:12:51 où vous avez notamment, entre les pays du Nord et les pays du Sud,
00:12:53 une inégalité économique,
00:12:55 alors parfois, ça peut être même de l'ordre du militaire,
00:12:57 de la sécurité primaire, quand il y a des guerres,
00:12:59 mais même tout simplement des pays qui sont dans des situations
00:13:01 de blocage civique, de blocage économique,
00:13:03 avec des élites dirigeantes qui pratiquent vraiment la spoilation,
00:13:06 qui pratiquent une forme de corruption généralisée,
00:13:09 et donc vous avez une situation d'inégalité totale,
00:13:12 qui fait que quel que soit l'état de la volonté politique,
00:13:14 il y a des gens qui vont essayer d'y aller.
00:13:15 La grande leçon qu'on peut retirer quand même de ce qui se passe aux Etats-Unis,
00:13:18 la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.
00:13:20 Quand Barack Obama était président, même pas Donald Trump,
00:13:22 même Barack Obama, il a essayé de limiter les flux migratoires,
00:13:25 il a renvoyé énormément de migrants de l'autre côté de la frontière.
00:13:28 Est-ce que ça a changé quoi que ce soit ?
00:13:30 Sans parler même de Donald Trump, ou ça a été encore plus le cas ?
00:13:32 Il a même construit un mur.
00:13:34 Il y a eu un impact, il y a eu moins de volonté d'y aller.
00:13:37 Alors je ne vous dis pas que c'est une solution...
00:13:39 On est de l'ordre de un peu moins, un peu plus.
00:13:41 Mais si vous voulez, ça ne change rien au fait que de manière massive opposée.
00:13:43 Mais les Etats-Unis, c'est les Etats-Unis.
00:13:45 Je trouve qu'on ne peut pas comparer les Etats-Unis à la France.
00:13:48 Un exemple très intéressant.
00:13:49 Moi je trouve que la comparaison ne vaut pas raison.
00:13:51 Un exemple très intéressant, je vais vous en donner un.
00:13:52 Donc vous avez coupé Nathan Devers.
00:13:53 Depuis... Non mais depuis...
00:13:54 Non mais je me laisse couper volontiers.
00:13:56 Faites gaffe, il donne un, deux et trois.
00:13:58 Non, très simple, là c'est vraiment très rapide.
00:14:00 Il y a un pays dont on parlait beaucoup, il y a quelques années,
00:14:03 on n'en parle plus du tout en Europe.
00:14:05 Vous vous souvenez, les vagues migratoires alternées entre l'Italie et la Grèce.
00:14:09 Pourquoi est-ce qu'on ne parle plus de vagues migratoires en Grèce ?
00:14:11 Parce que les Grecs, ils sont d'une férocité absolue.
00:14:13 Politique, on est d'accord.
00:14:14 Donc, qu'est-ce que ça dit ?
00:14:17 Ça dit qu'en fait, quand vous avez une volonté politique...
00:14:20 Mais alors pourquoi Georgia Mélanie ?
00:14:22 Non mais alors...
00:14:24 Non mais globalement, je suis d'accord avec vous sur le fait que Georgia Mélanie
00:14:27 a vendu quelque chose qu'elle n'était pas en mesure de mettre en place.
00:14:30 Je pense pour une raison qu'on comprend,
00:14:33 c'est qu'elle est sous tutelle,
00:14:35 co-tutelle quasiment de l'Union Européenne et du FMI.
00:14:38 Et en fait, elle essaie d'envoyer des gages à Bruxelles.
00:14:40 Et donc, elle est un peu plus souple sur les questions migratoires.
00:14:43 Elle est juste devenue chef de gouvernement, quoi.
00:14:45 Elle n'est plus dans l'opposition, elle est devenue chef de gouvernement.
00:14:47 Oui, mais dans un pays qui est extrêmement pauvre, en fait.
00:14:49 Non mais qui est vraiment en dessous, clairement,
00:14:52 de tous les standards français, même.
00:14:54 Non mais au niveau économique.
00:14:56 Mais politiquement, moi je pense que la crise,
00:14:58 elle est d'abord et avant tout politique.
00:15:00 Parce que, précisément, les chefs d'État et de gouvernement
00:15:03 sont systématiquement dans une logique défensive
00:15:05 qui consiste à dire comment est-ce qu'on gère l'arrivée de migrants.
00:15:08 Quand on dit, quand on parle uniquement,
00:15:10 on est dans une logique de répartition,
00:15:12 ça veut dire qu'on a déjà renoncé.
00:15:14 C'est-à-dire qu'on n'est pas là...
00:15:16 Et tout le monde dit...
00:15:18 Disent, alors il faut réduire l'immigration.
00:15:20 Il faut mieux maîtriser, mieux contrôler.
00:15:22 Non, en fait, donc ce sont les mêmes qui disent,
00:15:25 après on va répartir les migrants.
00:15:27 Il faut passer d'une logique défensive,
00:15:29 qui est la logique française depuis des années,
00:15:31 à une logique offensive, où on est dans une logique
00:15:33 de coopération opérationnelle avec les Italiens,
00:15:36 avec les Grecs et d'autres pays européens,
00:15:38 où on met en place des systèmes, moi je pense,
00:15:40 des zones internationales, dans lesquelles
00:15:42 on met les personnes qui tentent d'arriver en Europe,
00:15:45 on traite leurs dossiers rapidement et on les...
00:15:47 Et c'est ce que demande Gérald Darmanin.
00:15:49 Il demande qu'on crée un fichier européen
00:15:51 de ceux qui arrivent et qui demandent d'arriver.
00:15:53 Mais il ne fout jamais le territoire...
00:15:55 Le plus important, c'est qu'il ne fout jamais
00:15:57 le territoire européen. C'est pour ça que je parle
00:15:59 de zone internationale. S'ils mettent les pieds en France...
00:16:01 Je ne vois pas où ils la créeront, parce que
00:16:03 l'Empée nous a senti tout petit.
00:16:05 En Grèce, c'est ce qu'ils ont fait.
00:16:07 Eric, il n'a pas ouvert la bouche.
00:16:09 Je l'ai interrompu, il peut parler.
00:16:11 Georgia, Mélanie, un mot quand même,
00:16:13 juste pour vous faire rire.
00:16:15 C'est un principe de réalité, quand même.
00:16:17 C'est-à-dire que dans l'Europe
00:16:19 à laquelle l'Italie appartient,
00:16:21 elle est dans une impasse, et je vais y revenir.
00:16:23 Mais surtout, ce qui me fait beaucoup rire,
00:16:25 Laurence, c'est que quand elle a été élue,
00:16:27 elle a été désignée comme fasciste.
00:16:29 Personne ne voulait quasiment
00:16:31 lui en laisser la parole.
00:16:33 Et maintenant, vous avez Mme von der Leyen
00:16:35 qui pose en photo avec elle.
00:16:37 Donc elle est devenue tout à coup extrêmement fréquentable.
00:16:39 Parce que ce sont quand même les Italiens
00:16:41 qui, au nom de l'Europe entière,
00:16:43 réceptionnent les migrants qui arrivent.
00:16:45 - Qui ne vont plus en Grèce, et Louise avait raison.
00:16:47 - Parce que géographiquement, ce sont les premières côtes.
00:16:49 Mais pour moi, on est dans une impasse totale, en réalité.
00:16:51 C'est ça le principe de réalité.
00:16:53 On est dans une impasse totale en France,
00:16:55 avec les principes qui sont les nôtres,
00:16:57 droit de l'homme,
00:16:59 avec les lois qui sont les nôtres,
00:17:01 droit d'asile, toujours pas réformé.
00:17:03 Donc on est dans une impasse française
00:17:05 pour le traitement de l'immigration.
00:17:07 Gérald Darmanin a beau dire ce qu'il veut,
00:17:09 il est à 2027 en ligne de mire,
00:17:11 mais en fait, on est aussi
00:17:13 dans une impasse européenne.
00:17:15 Parce que je rappelle quand même que
00:17:17 les fameux accords de Dublin, j'y reviens,
00:17:19 les accords de Dublin, que disent-ils ?
00:17:21 Ils disent que là où les migrants
00:17:23 arrivent dans un pays, c'est-à-dire en Italie,
00:17:25 les autres pays, sur la base
00:17:27 du volontariat,
00:17:29 doivent se répartir des quotas.
00:17:31 Or, ça ne fonctionne pas
00:17:33 à tel point que l'Allemagne,
00:17:35 qui était si généreuse par le passé
00:17:37 pour accueillir notamment 800 000 ou 1 million de Turcs,
00:17:39 a dit "c'est terminé".
00:17:41 Donc, impasse nationale sur le traitement
00:17:43 de l'immigration, impasse européenne
00:17:45 sur le traitement de l'immigration,
00:17:47 ça veut dire que le système est bloqué
00:17:49 et qu'on ne sait pas en réalité comment faire.
00:17:51 - Mais personne n'a l'accord.
00:17:53 - Je termine juste.
00:17:55 - En fait, les hot spots existaient à Vancouver.
00:17:57 - Vous savez comment ils s'appelaient les hot spots ?
00:17:59 Ils s'appelaient Kadhafi-Mouir-Barak.
00:18:01 - Bien sûr !
00:18:03 - Mais pourquoi ?
00:18:05 - Mais bien sûr !
00:18:07 - Parce que ces dictateurs
00:18:09 tenaient leur fondement,
00:18:11 leur population.
00:18:13 - Ils sont des dictateurs sanguinaires.
00:18:15 - Bien sûr !
00:18:17 - Et vous croyez que le président démocratiquement élu en Tunisie
00:18:19 est modéré ?
00:18:21 - Non, mais le grand démocrate...
00:18:23 - Saïd a parlé de grands remplacements
00:18:25 à l'époque où il y avait des migrants subsahariens.
00:18:27 Il a précisé...
00:18:29 - J'aimerais juste terminer sur deux petites choses.
00:18:31 - Il a parlé de criminisation de la société
00:18:33 et de...
00:18:35 Je ne trouve plus le mot.
00:18:37 Enfin, de changement de mœurs.
00:18:39 - J'aimerais terminer sur deux choses.
00:18:41 C'est que l'exemple de Georgia Melanie
00:18:43 devrait faire réfléchir le Rassemblement national.
00:18:45 C'est-à-dire,
00:18:47 quelle est la recette aujourd'hui du Rassemblement national
00:18:49 qui arriverait au pouvoir pour juguler cette immigration ?
00:18:51 - Mais il faut refaire des traités européens.
00:18:53 - Dans le contexte européen qui est le nôtre.
00:18:55 - Il faut refaire des organisations internationales.
00:18:57 - L'exemple britannique montre que ce n'est pas si simple.
00:18:59 - Vous savez que l'OEA ne soutient pas Mme Melanie.
00:19:01 - Oui, oui.
00:19:03 - Elle est dans une approche européenne.
00:19:05 - Mais ce que je veux dire,
00:19:07 c'est que la difficulté de juguler
00:19:09 un flux mondial de migrants n'est pas aussi simple
00:19:11 que de faire des déclarations politiques.
00:19:13 Et deuxième chose,
00:19:15 l'immigration est un phénomène mondial.
00:19:17 On parlait des Etats-Unis tout à l'heure.
00:19:19 Je reprends cet exemple parce qu'il est très parlant.
00:19:21 Il est démocrate, le maire de New York, Eric Adams.
00:19:23 Eric Adams est sous le...
00:19:25 La ville de New York est noyée
00:19:27 sous un flot de migrants en ce moment.
00:19:29 On parle de 120 à 130 000 personnes
00:19:31 qui habitent dans les rues de New York
00:19:33 à tel point que le démocrate Eric Adams
00:19:35 est en rupture de banc avec les démocrates
00:19:37 bydoniens parce qu'il veut
00:19:39 suspendre une loi américaine.
00:19:41 "Démocrate", c'est plutôt un homme de gauche,
00:19:43 enfin, gauche, pour les Etats-Unis.
00:19:45 Il veut suspendre une loi qui dit
00:19:47 qu'un migrant doit avoir un logement.
00:19:49 Il dit que ce n'est plus possible.
00:19:51 On est submergé. New York est également
00:19:53 dans cette situation-là.
00:19:55 - Alors, Nathan, je vous donne le dernier mot.
00:19:57 Après, on écoutera une réaction.
00:19:59 - Allez-y, Nathan. - Non, mais moi, il me semble
00:20:01 vraiment que vous parlez d'impasse française
00:20:03 ou d'impasse européenne. Moi, il me semble que c'est
00:20:05 une impasse qui doit être penchée à l'échelle
00:20:07 vraiment mondiale. C'est-à-dire qu'encore une fois,
00:20:09 à partir du moment où vous aurez un certain
00:20:11 nombre de pays, par exemple, là, en Afrique,
00:20:13 où vous avez soit des guerres civiles...
00:20:15 Il y a des migrants, par exemple, parmi ces migrants
00:20:17 qui viennent du Soudan. Pas beaucoup, mais certains.
00:20:19 Soudan qui est dans une situation de quasi-guerre civile
00:20:21 selon l'ONU. Soit une des guerres civiles,
00:20:23 soit des blocages politiques... - Qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:20:25 - Non, pas d'ingérence, mais j'ai été sensible à ce qu'a dit Nicolas Sarkozy.
00:20:27 - On s'est fait chasser de ces pays !
00:20:29 - Nicolas Sarkozy, lui-même, il y a quelques semaines,
00:20:31 a dit que s'il revenait au pouvoir
00:20:33 dans cette hypothèse de pensée,
00:20:35 il ne pratiquerait pas cette idée de fermeture
00:20:37 des frontières parce qu'il n'y croit pas du fait de son
00:20:39 expérience du pouvoir et qu'il pense que
00:20:41 la seule solution, c'est d'aider au co-développement
00:20:43 des pays de départ et que c'est la seule chose
00:20:45 qui permettrait d'en sortir. - Vous croyez qu'on l'a pas fait, ça ?
00:20:47 Le co-développement des pays ? Vous croyez qu'on l'a pas fait ?
00:20:49 - En l'occurrence, les pays en question,
00:20:51 comme les Chinois ou les Américains,
00:20:53 c'est-à-dire qu'on le fait...
00:20:55 Non mais c'est terrible, vous savez, le vrai tabou,
00:20:57 c'est qu'en fait, on culpabilise par rapport à notre passé colonial.
00:20:59 - Évidemment, par rapport au passé colonial, évidemment.
00:21:01 - Nous, ce qu'on a voulu faire, c'est, on leur a donné
00:21:03 de l'argent, on leur a dit "voilà, on va vous aider au développement,
00:21:05 surtout on ne fait pas les choses à votre place,
00:21:07 qu'est-ce qui s'est passé ? Détournement des aides publiques,
00:21:09 et globalement, le bilan est
00:21:11 très mitigé, voire mauvais.
00:21:13 - Et sentiments antifrançais.
00:21:15 - Exactement, enfin bref, on cumule
00:21:17 vraiment tous les aspects négatifs.
00:21:19 Et en fait, ce qu'il faut, c'est quasiment le faire
00:21:21 avec eux, et assumer de le faire
00:21:23 parfois à leur place.
00:21:25 Mais non, mais en investissant économiquement.
00:21:27 Mais je sais que c'est tabou.
00:21:29 Mais je sais que c'est tabou, Laurent.
00:21:31 - Tu as dit que le président tunisien
00:21:33 avait effectivement reçu une aide de plusieurs
00:21:35 centaines de millions de dollars.
00:21:37 - Un milliard. - Absolument. Par Madame, ou à l'initiative
00:21:39 de Madame Van der Leyen, mais également de Maîtreux, etc.
00:21:41 Et de Georgia Meloni présente.
00:21:43 Est-ce que tu sais qu'il y a
00:21:45 un énorme trafic d'êtres humains
00:21:47 qui partent de Sfax avec des gens
00:21:49 qui sont spécialisés, qui sont
00:21:51 entre guillemets, qui supplantent des agences
00:21:53 de voyage, et qui se font un beurre de milliers
00:21:55 de dizaines de milliers d'euros
00:21:57 sur le dos de ces migrants. Donc moi, je me pose la question,
00:21:59 à savoir l'aide qui a été octroyée
00:22:01 par l'Union Européenne au président
00:22:03 tunisien, pour juguler,
00:22:05 enrayer, ou en tout cas limiter
00:22:07 les flux partant d'Afrique et
00:22:09 traversant la ville de Sfax
00:22:11 notamment, quitte de cet argent.
00:22:13 Où est passé cet argent ? Puisqu'on voit clairement
00:22:15 qu'il y a également des personnes à titre
00:22:17 privé, non pas moral, qui officient
00:22:19 sur le dos de ces migrants.
00:22:21 - Et donc justement, est-ce que l'argent ne règle pas le problème ?
00:22:23 - Tu as raison. - Donc l'argent ne règle pas le problème.
00:22:25 - Il y a un sentiment de
00:22:27 repentance, un sentiment justement où
00:22:29 une vocation de droit à réparation
00:22:31 fait dans la charité, alors que ces gens-là
00:22:33 opèrent dans la prédation de la liberté. - Nathan, Nathan.
00:22:35 - Du coup, est-ce qu'il faut vraiment déploire les chefs d'État de la Méditerranée ?
00:22:37 En fait, si on ne leur parle pas, ça ne marchera
00:22:39 jamais. - Nathan. - Nicolas Sarkozy avait voulu
00:22:41 faire l'union pour la Méditerranée.
00:22:43 Le projet avait été embryonnaire,
00:22:45 il l'avait fait un peu tard, et je pense
00:22:47 qu'il est aussi urgent, dire qu'on
00:22:49 parle des réponses européennes, mais en fait il faut les mettre
00:22:51 autour de la table le président tunisien,
00:22:53 le premier ministre marocain, mais
00:22:55 on est obligé, on n'a pas le choix, on est obligé de leur parler.
00:22:57 - Pour dire une chose sur laquelle à mon avis on va tous
00:22:59 être d'accord, c'est que le rôle du président
00:23:01 tunisien dans cette histoire est quand même très trouble.
00:23:03 Vous avez rappelé cette chose très importante
00:23:05 quand il a reçu il y a quelques mois
00:23:07 Georgia Meloni à Tunis, il l'a reçu
00:23:09 en lui disant "vous et moi nous sommes d'accord
00:23:11 sur tout, vous dites tout haut ce que
00:23:13 je pense tout bas". Donc si vous voulez,
00:23:15 il est totalement dans la même vision du monde que
00:23:17 Georgia Meloni, ça fait un certain temps
00:23:19 on sait qu'à la frontière avec la Libye,
00:23:21 il laisse mourir des migrants de faim,
00:23:23 et probablement qu'il y a quelque chose, un petit peu comme Erdogan
00:23:25 il y a quelques années, qu'il a fait quelque chose dans
00:23:27 cette logique-là. Le président tunisien, il faut juste dire
00:23:29 une chose, ça n'a rien à voir, mais quand même, il y a quelques jours vous avez vu
00:23:31 la catastrophe naturelle qu'il y a eu
00:23:33 en Libye, l'ouragan Daniel.
00:23:35 Le président tunisien a déclaré
00:23:37 que c'était probablement une opération sioniste
00:23:39 parce que ça s'appelait Daniel. On est face à un individu
00:23:41 de cette nature-là. Donc en effet, ça pose
00:23:43 une question politique de notre rapport
00:23:45 avec le pouvoir tunisien. - Non mais deux choses quand même
00:23:47 l'idée de Nicolas Sarkozy
00:23:49 c'est une belle idée, mais elle existe depuis très longtemps
00:23:51 c'est-à-dire développer un tissu économique
00:23:53 local qui permettrait à des gens de trouver
00:23:55 du travail et de ne pas vouloir
00:23:57 venir s'expatrier pour trouver
00:23:59 du travail en Europe. C'est une très bonne idée
00:24:01 mais je vais vous rappeler une chose
00:24:03 la Caisse de coopération économique
00:24:05 elle existait il y a 40 ans. Elle est devenue l'AFD
00:24:07 l'Agence Française de Développement
00:24:09 avec sa filiale business qui s'appelle la Proparco
00:24:11 tout ça, ça travaille depuis des décennies
00:24:13 - Et c'est des milliards à la clé
00:24:15 - Mais oui, mais pourquoi ? - C'est pas de l'argent de poche
00:24:17 - Il faut s'interroger, nous avons aussi soutenu, nous
00:24:19 les Français, des présidents
00:24:21 de pays africains
00:24:23 qui étaient corrompus
00:24:25 qui n'étaient pas des démocrates
00:24:27 et qui nous ont emmenés dans leur propre
00:24:29 pays parce qu'on les a soutenus
00:24:31 c'est vraiment le mot démocrate à la bouche
00:24:33 Allez, c'est la fin, on fait une petite pause
00:24:35 on se retrouve dans un instant
00:24:37 je les laisse terminer et on se retrouve pour parler
00:24:39 des carburants à tout de suite
00:24:41 17h30, on se retrouve en plateau
00:24:46 dans Punchline sur CNews, on va parler
00:24:48 des carburants dans un instant avec l'idée géniale
00:24:50 du gouvernement, mais d'abord c'est Simon Guélin pour le rappel
00:24:52 des titres de l'actualité, Simon
00:24:54 Les recherches sont reprises pour tenter
00:24:58 de retrouver le petit Émile disparu
00:25:00 il y a 10 semaines maintenant
00:25:02 Pour la première fois, un étang de la commune du Vernet
00:25:04 a été inspecté par 3 plongeurs
00:25:06 Cette inspection s'est inscrite dans le cadre de la continuité
00:25:08 de l'enquête, il s'agit d'un plan d'eau
00:25:10 d'environ 1500 m2 d'une profondeur
00:25:12 de 2 à 3 mètres, terminée à la mi-journée
00:25:14 Les recherches n'ont malheureusement
00:25:16 rien donné
00:25:18 35 millions d'euros, c'est l'enveloppe débloquée par le gouvernement
00:25:20 pour aider les communes à rénover les ponts
00:25:22 vieillissants, notamment ceux qui
00:25:24 représentent un enjeu majeur de sécurité
00:25:26 pour les usagers, quelques 32 000 communes
00:25:28 sont éligibles à ce dispositif
00:25:30 Et puis, 109 millions d'euros
00:25:32 c'est le jackpot remporté par une bretonne
00:25:34 à l'Euromillions lors du tirage
00:25:36 du 1er septembre, pour le moment
00:25:38 il s'agit du plus gros gain empoché
00:25:40 pour l'année 2023 en France
00:25:42 Merci Simon Guilain, ça fait rêver
00:25:44 109 millions d'euros
00:25:46 Qu'est-ce qu'on fait avec 109 millions d'euros ?
00:25:48 On a envie de jouer, de jouer beaucoup de choses
00:25:50 Tous les gagnants ont tenté leur chance évidemment
00:25:52 Mais bon, Marc Toitier, nous avons joué un bon sort
00:25:54 Le problème c'est que beaucoup de gagnants, malheureusement,
00:25:56 quelques années plus tard, ils sont complètement ruinés
00:25:58 parce qu'ils ont distribué un peu...
00:26:00 Ils sont très conseillés maintenant par la française des jeux
00:26:02 Il y a aussi des arnaques, etc...
00:26:04 Alors que vous Marc, vous arriveriez à gérer vous-même ?
00:26:06 Alors moi je ne fais pas les particuliers
00:26:08 Ça m'arrive gravement des gens qui ont des grosses sommes
00:26:10 je dis moi je ne fais pas les particuliers parce que je veux dormir tranquille
00:26:12 Qu'est-ce que vous dites Nathan ?
00:26:14 Il y a énormément de gens qui deviennent dépressifs après avoir gagné des sommes comme ça
00:26:16 C'est qu'on ne l'imagine pas, mais énormément
00:26:18 Il y a beaucoup de gens qui sont menacés également
00:26:20 par les mafias, parce qu'elles sont informées
00:26:22 d'une possession énorme d'argent
00:26:24 et qui n'hésitent pas à les menacer
00:26:26 Eric Revelle ferait quoi avec son 9 millions d'euros ?
00:26:28 Vous prenez la caméra et vous venez voir ? Merci patron !
00:26:30 Non, non, non, non, non, non
00:26:32 Je... J'aurais peut-être un geste
00:26:34 pour deux, trois associations
00:26:36 C'est beau ça !
00:26:38 Notamment pour une dont je m'occupe
00:26:40 Je ne sais pas si c'est possible de baisser les prix des carburants
00:26:42 avec son 9 millions d'euros
00:26:44 Francis Rousse nous a rejoint
00:26:46 Défense du patrimoine
00:26:48 A l'île dorée
00:26:50 Merci beaucoup Eric
00:26:52 Vous pouvez en vrai ce qu'il comptait faire avec son 9 millions d'euros
00:26:54 mais ce n'est pas grave
00:26:56 Ah, vous ne l'avez pas demandé en fait
00:26:58 Je pense qu'on peut sauver la France avec son 9 millions d'euros
00:27:00 Allez, on va voter toi-même
00:27:02 On prend le pouvoir et on sauve la France
00:27:04 Francis Rousse nous a rejoint
00:27:06 Président des stations de services, FIM
00:27:08 Bonsoir
00:27:10 On va évidemment parler de l'idée géniale
00:27:12 Je mets vraiment des guillemets, si vous m'avez écouté hier soir à 18h
00:27:14 ce que j'en pense
00:27:16 de cette vente à perte des carburants
00:27:18 pour les stations de services
00:27:20 C'est absolument aberrante
00:27:22 parce qu'on va voir qu'évidemment, ils se sont tout de suite pris les pieds dans le tapis
00:27:24 en disant "ah mais on n'avait pas pensé aux petites stations de services"
00:27:26 Qu'est-ce que ça veut dire pour vous, pour les gens
00:27:28 qui ont des petites stations de services indépendantes
00:27:30 vendre à perte ?
00:27:32 Alors déjà, ça veut dire qu'on ne peut pas le faire, première chose
00:27:34 puisque je rappelle, marge nette 1 à 2 centimes par litre vendu
00:27:36 Déjà, on ne peut pas jouer
00:27:38 avec les périodes de prix coûtant
00:27:40 alors encore moins avec la vente à perte
00:27:42 puisque chez nous, c'est 20 à 60%
00:27:44 de la marge est amenée
00:27:46 par le carburant, le reste par les autres activités
00:27:48 annexes, qui vont être impactées aussi
00:27:50 d'ailleurs si on a moins de clients
00:27:52 C'est-à-dire que les ventes de confiseries
00:27:54 de tout ça ?
00:27:56 Si vous avez 50% de clients de moins parce qu'ils s'en vont
00:27:58 dans des endroits plus intéressants
00:28:00 vous avez forcément
00:28:02 ces ventes annexes qui baissent
00:28:04 C'est une double peine
00:28:06 Donc c'est impossible à mettre en place ?
00:28:08 C'est impossible à mettre en place bien évidemment puisque
00:28:10 encore une fois, vu le niveau des marges
00:28:12 et nous, c'est notre coeur de métier
00:28:14 contrairement aux grandes surfaces
00:28:16 qui ont un ensemble, une entité économique
00:28:18 avec un magasin de 5000m2
00:28:20 qui vend plein de choses
00:28:22 Nous, c'est vraiment notre coeur de métier
00:28:24 Vous ne pouvez pas vous rattraper sur d'autres marges
00:28:26 On va juste écouter avec Thomas Bonnet ce qui s'est passé aujourd'hui
00:28:28 parce que Bruno Le Maire et Olivier Agrégoire ont rencontré les acteurs de la grande distribution
00:28:30 pas que pour parler des carburants
00:28:32 pour parler aussi de l'inflation et des prix de l'alimentation
00:28:34 et je vous passe la parole Marc Toity
00:28:36 D'abord Thomas Bonnet
00:28:38 Expliquer la mesure
00:28:40 Définir le périmètre de son application
00:28:42 et surtout rappeler qu'il ne s'agit pas d'une obligation
00:28:44 Voici les raisons pour lesquelles
00:28:46 Bruno Le Maire a réuni ce mardi
00:28:48 à Bercy les acteurs de la grande distribution
00:28:50 Le gouvernement veut faire reposer
00:28:52 sur eux
00:28:54 la baisse du prix du carburant pour surtout
00:28:56 éviter d'engager les finances publiques
00:28:58 dans une nouvelle remise
00:29:00 à la pompe. L'idée c'est donc de mettre
00:29:02 fin pendant 6 mois à l'interdiction
00:29:04 de vente à perte
00:29:06 Alors les concernés sont loin d'être enthousiastes
00:29:08 et bien que discrets, dans les médias, ils font part
00:29:10 de leurs doutes en off
00:29:12 que le prix du tarif à la pompe ne serait que de quelques centimes
00:29:14 en dessous des attentes
00:29:16 du gouvernement et surtout ils nous disent
00:29:18 que ce n'est pas une mesure qui est viable
00:29:20 à long terme. Alors dans les faits on pourrait avoir
00:29:22 des opérations ponctuelles menées
00:29:24 par les grandes enseignes sur de courtes périodes
00:29:26 un week-end par exemple
00:29:28 elle pourrait ainsi se servir
00:29:30 de ces remises à la pompe pour inciter à la consommation
00:29:32 dans les grandes surfaces
00:29:34 qui sont accolées aux stations-services
00:29:36 En tout cas l'Etat a déjà annoncé qu'il allait procéder
00:29:38 à des compensations pour les stations-services
00:29:40 indépendantes, impactées de plein fouet
00:29:42 par cette mesure
00:29:44 coût estimé de ces compensations selon nos sources
00:29:46 80 millions d'euros
00:29:48 80 millions d'euros
00:29:50 il vaut mieux réfléchir avant dans ce genre d'idée
00:29:52 mais ils font l'inverse
00:29:54 en fait ils sont merveilleux
00:29:56 Je me souviens encore une fois de nos différents ministres
00:29:58 nous dire "oui voilà l'inflation va baisser"
00:30:00 ça fait des années qu'on entend ça
00:30:02 finalement il n'arrête pas d'augmenter encore sur le mois d'août
00:30:04 on a eu les chiffres et on a une désinflation
00:30:06 les plus élevée même d'Europe c'est assez incroyable
00:30:08 et parallèlement
00:30:10 on nous annonçait que ça allait réduire le prix
00:30:12 à la pompe de 50 centimes
00:30:14 ça c'est Olivier Véran qui le dit
00:30:16 et j'ai cru comprendre que Bruno Le Maire
00:30:18 avait rajouté "il a perdu une occasion de se taire"
00:30:20 alors voilà, oui, enfin bon encore une fois
00:30:22 justement, c'est à dire que là aussi
00:30:24 regardez au moment où on parle le baril a dépassé
00:30:26 les 95 dollars, on a l'euro
00:30:28 qui effectivement baisse, donc comme je vous rappelle quand l'euro baisse
00:30:30 ça fait augmenter le prix des produits importés
00:30:32 notamment donc le pétrole qui est libéré en dollars
00:30:34 donc ce qui veut dire qu'on ne sait pas trop où on va
00:30:36 demain et donc faire ce type d'annonce
00:30:38 c'est extrêmement dangereux
00:30:40 et c'est global, c'est à dire que ce qui est incroyable
00:30:42 c'est que quand vous regardez les prix
00:30:44 de l'énergie depuis 2022
00:30:46 donc ça a vraiment augmenté, quand je dis énergie c'est pas que
00:30:48 l'essence, c'est toutes les énergies
00:30:50 on se rend compte qu'en France ça a
00:30:52 augmenté de l'ordre de 12%
00:30:54 depuis 2022, il est au débat alors que
00:30:56 pour la zone euro, toute la zone euro
00:30:58 ça a fait +10%
00:31:00 donc on est dans le top
00:31:02 mais en Espagne ça a fait -10%
00:31:04 en Belgique ça a fait -20%
00:31:06 ça fait mal
00:31:08 on n'arrête pas de nous dire qu'en France
00:31:10 c'est là où l'inflation est la plus faible, tout va bien dans le meilleur des mondes
00:31:12 où les prix à la pompe
00:31:14 le pic est passé Marc
00:31:16 c'est incroyable de ne pas dire les choses
00:31:18 j'ai fait une vidéo sur ma chaîne YouTube aujourd'hui
00:31:20 pour dire les choses
00:31:22 parce qu'on ne dit pas les choses aujourd'hui
00:31:24 et c'est ça qui moi me paraît complètement fou
00:31:26 c'est que malheureusement on est
00:31:28 complètement en train de prendre des risques
00:31:30 parce que les français se rendent compte de la réalité
00:31:32 et ça engendre des risques
00:31:34 et sociétaux je pense
00:31:36 sur l'ensemble du territoire
00:31:38 on a entendu Thomas Bonnet qui parlait de cette histoire de compensation
00:31:40 80 millions d'euros à peu près de compensation
00:31:42 pour les petites stations de service
00:31:44 c'est ce qu'on vous a dit à vous aussi Francis Pouce ?
00:31:46 aucun chiffre n'a été fixé pour l'instant
00:31:48 puisque déjà en 48 heures
00:31:50 on a réussi à avoir un rendez-vous avec 3 ministres
00:31:52 mais je pense qu'il le fallait
00:31:54 vous avez vu Bruno Le Maire, Olivier Grécoire
00:31:56 et Agnès Pannier-Renacher
00:31:58 donc on a eu des grands principes
00:32:00 d'ailleurs en 3/4 d'heure vous imaginez bien qu'on n'a pas le temps
00:32:02 de dérouler la calculette
00:32:04 il y a des réunions qui vont se programmer
00:32:06 dans la semaine parce que bien évidemment
00:32:08 des promesses c'est bien
00:32:10 mais moi je veux que ce soit gravé dans le marbre
00:32:12 et plusieurs chiffres sont autour de la table
00:32:14 donc pour l'instant ce soir je n'en prononcerai pas
00:32:16 parce qu'il faut qu'on se mette au corps
00:32:18 80 millions d'euros quand une journaliste dit ça
00:32:20 on est à peu près là ?
00:32:22 c'est peut-être une enveloppe
00:32:24 mais encore une fois
00:32:26 il y a plein de critères à fixer
00:32:28 ça concerne combien de stations-service ?
00:32:30 les petits stations-service indépendants ?
00:32:32 alors là ce que si on ne parle pas
00:32:34 forcément que de petits stations-service
00:32:36 le marché français c'est 5000 stations-service de grande surface
00:32:38 5800 que je représente
00:32:40 dans ces 5800 vous avez 3400 stations
00:32:42 totales qui ont elles déjà
00:32:44 leurs mesures économiques
00:32:46 des cités partoutales
00:32:48 à 99
00:32:50 donc en théorie ce ne sont pas des stations qui vont
00:32:52 avoir un volume en baisse
00:32:54 il en reste 2400 à côté
00:32:56 qui par contre sont concernés
00:32:58 des petites aux plus grosses
00:33:00 parce que là contrairement à des périodes Covid où on a aidé les petits
00:33:02 si demain on veut se retrouver
00:33:04 sans absolument aucune concurrence
00:33:06 entre GMS et Total
00:33:08 il faut bien aider ce réseau
00:33:10 d'autant plus que
00:33:12 contrairement à ce qu'on pense
00:33:14 aujourd'hui vous n'avez plus
00:33:16 un seul pétrolier intégré en France
00:33:18 à part Total
00:33:20 des enseignes comme
00:33:22 SO ou BP
00:33:24 sont opérées
00:33:26 depuis longtemps déjà par des distributeurs
00:33:28 c'est à dire que ça ne dépend plus du tout
00:33:30 du pétrolier donc vous imaginez bien qu'il n'y a pas
00:33:32 les mêmes marges de manœuvre
00:33:34 ces gros distributeurs ont de très faibles marges
00:33:36 donc ne peuvent pas réduire le prix
00:33:38 auquel ils nous vendent les produits à nous
00:33:40 qui avons aussi une marge
00:33:42 donc c'est pour ça qu'il faut indemniser tout le monde
00:33:44 donc c'est ça, on prend une mesure et on indemnise
00:33:46 parce qu'évidemment on n'avait pas pensé aux conséquences
00:33:48 c'est absolument cafe-cœil
00:33:50 la mesure est géniale, c'est que aujourd'hui
00:33:52 la fiscalité on le répète c'est 60%
00:33:54 de taxes pour l'Etat
00:33:56 sur un litre d'essence
00:33:58 versus 35% dans d'autres pays
00:34:00 européens quand même
00:34:02 il n'y a pas que le coût du raffinage qui explique qu'on paye
00:34:04 beaucoup plus cher en France, il n'y a que les pays
00:34:06 nordiques qui payent leur essence
00:34:08 un peu plus cher parce qu'il faut financer l'Etat Providence
00:34:10 historique donc cette mesure
00:34:12 elle va être mise sur pied pendant
00:34:14 6 mois, a dit Bruno Le Maire, 6 mois à partir
00:34:16 de décembre, très bien, mais
00:34:18 les taxes ne bougeront pas, donc ce qui va
00:34:20 fluer c'est le prix du baril, mais monsieur le ministre
00:34:22 le prix du baril dans
00:34:24 6 mois, si au lieu d'être
00:34:26 à 92 le Brent
00:34:28 il est à 110, ça va
00:34:30 surenchirir immédiatement
00:34:32 le prix du litre d'essence
00:34:34 donc 6 mois c'est une drôle de
00:34:36 période
00:34:38 pourquoi 6 mois, pourquoi pas un an, pourquoi pas 3 mois
00:34:40 bon, mais oui je trouve que nos amis
00:34:42 de Mobilian sont très bien joués le coup
00:34:44 donc Mobilian c'est l'ex-NPA
00:34:46 c'est le syndicat qui regroupe
00:34:48 toutes les professions de l'automobile
00:34:50 des services de l'automobile, mais oui ils ont très bien joué le coup
00:34:52 je trouve, c'est qu'évidemment il y a un vrai problème
00:34:54 de pouvoir d'achat et de viabilité
00:34:56 des pompistes
00:34:58 des stations de services indépendantes
00:35:00 parce que la marge, vous l'avez rappelé, est de 2 centimes
00:35:02 mais ce qui est assez habile c'est que dans l'enveloppe
00:35:04 de 80 millions d'euros, il y a aussi le financement
00:35:06 de la transition
00:35:08 écologique, et alors pourquoi je dis que c'est
00:35:10 intéressant, parce que le lavage par
00:35:12 exemple à l'eau, il est montré du doigt
00:35:14 parce qu'on dit mais c'est pas très écolo
00:35:16 le fait qu'on va passer des voitures
00:35:18 hybrides ou électriques, peut-être que
00:35:20 nos amis
00:35:22 indépendants vont pouvoir
00:35:24 se faire financer une partie de la transition
00:35:26 écologique dont ils ont besoin pour
00:35:28 installer dans les pompes
00:35:30 indépendantes autre chose que du lavage
00:35:32 à eau qui consomme et qui n'est pas écologique
00:35:34 et peut-être même des centrales
00:35:36 des points électriques
00:35:38 pour les voitures, donc j'ai trouvé
00:35:40 que c'était assez bien.
00:35:42 - Il y avait 3 points qu'on a discuté hier
00:35:44 vous comprenez bien que quand on est énervé on y va
00:35:46 avec toutes nos armes. Ce fonds de transition
00:35:48 2ème point, donc ce fonds de transition énergétique
00:35:50 et économique, ça fait 5 ans qu'on le demande
00:35:52 parce que bien évidemment on nous promet
00:35:54 30% de vente de produits fossiles
00:35:56 en moins à horizon 2030, c'est pas moi qui le
00:35:58 dis c'est le gouvernement, 30% ça veut dire
00:36:00 qu'il faut que mes stations dans 6 ans
00:36:02 et 30% de revenus par autre chose
00:36:04 bon, ce plan de transition
00:36:06 qui d'ailleurs
00:36:08 nous avait été annoncé favorablement
00:36:10 mardi dernier par Agnès Pannier-Runacher
00:36:12 a été enterré suite à cette
00:36:14 visite d'urgence
00:36:16 et est destiné à la
00:36:18 désiversification énergétique
00:36:20 des bornes, des pompes de 85
00:36:22 éventuellement de l'hydrogène
00:36:24 dans certains cas - ça c'est l'éthanol hein
00:36:26 - l'éthanol tout à fait
00:36:28 et pourquoi pas accompagner aussi
00:36:30 sur les carburants fossiles, c'est un produit dans lequel je crois
00:36:32 alors c'est très énergivore pour l'instant
00:36:34 - Qu'est-ce que c'est les carburants fossiles ?
00:36:36 - Les carburants de synthèse pardon
00:36:38 - Ah de synthèse, c'est ce que je...
00:36:40 - Ce sont des carburants que l'on peut mettre
00:36:42 aujourd'hui quasiment sans modification
00:36:44 majeure dans nos stations-service et également dans
00:36:46 les dépôts et dans les moteurs thermiques
00:36:48 qui existent aujourd'hui. Donc
00:36:50 on décarbone grâce à
00:36:52 pas à 100% mais c'est encore un pas supplémentaire
00:36:54 vers la décarbonation et puis il y a aussi
00:36:56 la diversification justement économique
00:36:58 et là on peut reparler du lavage
00:37:00 on a effectivement un problème depuis un an c'est que
00:37:02 les conditions malheureusement
00:37:04 d'approvisionnement en eau sont
00:37:06 à mal dans
00:37:08 beaucoup de départements et on n'a pas
00:37:10 trouvé mieux que fermer nos
00:37:12 activités de lavage qui sont déjà
00:37:14 vertueuses parce qu'elles dépolluent la voiture
00:37:16 on retourne au réseau
00:37:18 d'eau, user 95% de
00:37:20 l'eau utilisée mais ça ne suffit pas
00:37:22 donc on a dit "donc tact, passons sur du recyclage"
00:37:24 on est prêt à y aller mais du recyclage
00:37:26 c'est 100 000 euros minimum
00:37:28 donc il faut aussi qu'on nous aide
00:37:30 - Donc l'occasion a fait de la ronde
00:37:32 - C'est ça, exactement
00:37:34 - Voilà un effet d'aubaine, ça tombait bien
00:37:36 - Je viens discuter avec vous de la survie des pompistes
00:37:38 indépendants et en même temps on a un problème
00:37:40 est-ce que vous pouvez financer la transition ?
00:37:42 - On a un problème dont on parle depuis un an et il faudrait qu'on avance
00:37:44 - Et donc là, vu qu'on vous a imposé
00:37:46 cette histoire de vente-force à perte
00:37:48 vous en avez profité pour avancer vos
00:37:50 options sur l'autre dossier ?
00:37:52 - Oui parce que c'est quand même le maillage territorial
00:37:54 en particulier rural qu'il faut aujourd'hui sauvegarder
00:37:56 - Et qui est là menacé
00:37:58 - Qui est là menacé, on aura besoin de carburant
00:38:00 fossile pendant encore plusieurs
00:38:02 dizaines d'années - C'est 98% du parc automobile
00:38:04 thermique, aujourd'hui c'est le cas
00:38:06 et ça rapporte 40 milliards d'euros
00:38:08 - J'aimerais que l'on écoute monsieur Bertrand
00:38:10 qui est adhérent à un termin chez de la Chapelle-Launais en Loire-Atlantique
00:38:12 qui lui, il affirme qu'il est hors de question
00:38:14 de vendre la perte, vous voyez c'est la grande distribution, écoutez leurs arguments
00:38:16 - Je vois pas
00:38:18 qui pourrait aujourd'hui se
00:38:20 permettre d'acheter de la marchandise pour la
00:38:22 vendre moins cher que ce qu'il achète, je vois pas où est la logique
00:38:24 déjà c'est très dangereux pour l'entreprise
00:38:26 parce qu'une station-service de grande distribution
00:38:28 ça n'a jamais gagné d'argent
00:38:30 et puis secondement quand vous avez une station-service
00:38:32 comme nous qui va prendre 1% de marge
00:38:34 et quand vous voyez ce que prend l'Etat comme marge
00:38:36 en impôt sur le carburant
00:38:38 je pense que le premier effort à faire vient du gouvernement
00:38:40 il est hors de question d'acheter des camions de carburant
00:38:42 pour les vendre moins cher, je préfère même fermer la station
00:38:44 s'il faut, que de m'amuser à vendre à perte
00:38:46 parce qu'il est hors de question de vendre
00:38:48 à perte à la station et devoir
00:38:50 augmenter les prix du côté magasin, je préfère garder
00:38:52 les prix bas en face et me séparer
00:38:54 de la station si tel devait être le cas
00:38:56 - Très intéressant ce témoignage recueilli
00:38:58 par M. Pouce, il y a des gens qui
00:39:00 fermeront, ils fermeront la porte ou pas ?
00:39:02 - Je ne suis pas le représentant des grandes services
00:39:04 - Non, mais là c'est un...
00:39:06 - On n'est pas très copains mais effectivement c'est un constat économique
00:39:08 vous ne pouvez pas
00:39:10 donner 10 centimes sur chaque titre acheté
00:39:12 quand vous avez une marge d'un centime
00:39:14 vous l'avez dit vous-même, je pense qu'il y aura des actions
00:39:16 à la marge, en particulier avant les vacances
00:39:18 de Noël, les week-ends crucials
00:39:20 - Cruciaux - Pardon
00:39:22 et là peut-être
00:39:24 il y aura un dévissage
00:39:26 de 5 ou 10 centimes pour faire
00:39:28 venir le client mais ça ne sera certainement
00:39:30 pas pendant le mois - Et ça sera temporaire
00:39:32 - C'est intéressant, même les grandes surfaces
00:39:34 on ne va pas le faire parce qu'on dit
00:39:36 les grandes surfaces vont en profiter pour dire "bon ben voilà ça va faire un produit d'appel
00:39:38 et après on va aller faire ses courses, tout va bien se passer"
00:39:40 et finalement ce n'est pas forcément le cas
00:39:42 c'est malheureux à dire, je l'ai souvent dit d'ailleurs
00:39:44 ici même et ailleurs, c'est que
00:39:46 on ne peut pas éviter l'inévitable
00:39:48 c'est-à-dire que malheureusement, quand les prix
00:39:50 vont trop haut, à la fin comment ça se termine ?
00:39:52 La consommation s'effondre
00:39:54 et les prix vont finir par baisser
00:39:56 en 2024, en 2025
00:39:58 donc tout le problème est là, je l'évoquais tout à l'heure
00:40:00 on a pu mettre des boucliers tarifaires etc
00:40:02 et on se rend compte que les prix augmentent plus
00:40:04 en France que dans les pays qui n'ont pas mis
00:40:06 de bouclier tarifaire, parce que là on parle de l'énergie
00:40:08 il y a l'alimentation, vous vous rendez compte
00:40:10 qu'aujourd'hui l'alimentation, les produits alimentaires
00:40:12 on a les chiffres, quasiment 22%
00:40:14 de hausse en un an et demi
00:40:16 autant qu'au cours des 13
00:40:18 années précédentes, regardez
00:40:20 vous savez les biens, lait, oeufs, fromage
00:40:22 c'est une catégorie de l'INSEE
00:40:24 ça a augmenté de quasiment 28%
00:40:26 alors que depuis 1990
00:40:28 à 2020
00:40:30 ça a augmenté de 31%
00:40:32 vous vous rendez compte ? En deux ans et demi, autant qu'en 30 ans
00:40:34 c'est incroyable
00:40:36 donc ça c'est la plupart des Français
00:40:38 et qui payent évidemment la facture ?
00:40:40 Ce sont les Français les plus modestes
00:40:42 parce qu'ils ont évidemment l'alimentation
00:40:44 l'énergie c'est un point important dans leur panier
00:40:46 donc eux souffrent énormément
00:40:48 donc là encore une fois je reviens
00:40:50 on est face à une situation extrêmement dangereuse
00:40:52 il faut être honnête, tout le monde se sert au passage
00:40:54 là aujourd'hui l'inflation je le dis
00:40:56 même l'Etat
00:40:58 l'inflation est devenue incontrôlable
00:41:00 sauf les Français
00:41:02 l'inflation est devenue incontrôlable
00:41:04 c'est le consommateur qui paye
00:41:06 et malheureusement ça va se terminer mal
00:41:08 puisque le consommateur va réduire
00:41:10 sa consommation, il y aura une récession
00:41:12 et après du chômage qui va augmenter, ainsi de suite
00:41:14 donc c'est ça qui est horrible, c'est que
00:41:16 en fait on maintient cette situation
00:41:18 et aujourd'hui, vous voyez la banque centrale européenne
00:41:20 qui a encore monté les taux d'intérêt, elle ne peut plus rien faire
00:41:22 contre l'inflation, c'est comme le dentifrice
00:41:24 il faut qu'il soit sorti du tube, on ne peut pas le remettre dedans
00:41:26 c'est ça l'inflation. - Monsieur Pouce, au final c'était quoi ?
00:41:28 c'est un coup de com' du gouvernement ? Ils ont voulu
00:41:30 faire croire qu'ils allaient faire quelque chose
00:41:32 parce que là, si on prend 80 millions d'euros
00:41:34 de compensation pour les petites stations de service
00:41:36 si on compare ça aux 8 milliards de la restourne
00:41:38 sur les carburants et au chèque carburant
00:41:40 qui a coûté 1,6 milliard
00:41:42 on dit qu'effectivement c'est un peu de frais le coup de com'
00:41:44 on est d'accord ?
00:41:46 - En admettant nos demandes ?
00:41:48 - Avant vos demandes ?
00:41:50 - Avant nos demandes, c'était
00:41:52 justement l'annonce de cette
00:41:54 autorisation de vente à perte
00:41:56 je ne sais pas s'ils avaient prévu
00:41:58 notre réaction, mais toujours est-il
00:42:00 que nous on doit sauver nos adhérents
00:42:02 et ils ont bien compris
00:42:04 qu'il était indispensable de faire quelque chose
00:42:06 d'autant plus que là on touche au territoire
00:42:08 zone rurale
00:42:10 et ce n'est certainement pas des coins
00:42:12 qu'il faut agacer ou énerver
00:42:14 - Vous pensez au gilet jaune là ?
00:42:16 - Exactement
00:42:18 par contre j'espère que
00:42:20 ce n'est pas un coup de com' que de me répondre ça
00:42:22 et de me le faire dire aujourd'hui
00:42:24 sans qu'il y ait quelque chose derrière
00:42:26 parce que comptez sur moi, on va s'attacher
00:42:28 à ce que ça soit à un moment donné
00:42:30 gravé dans le marbre
00:42:32 - Mais est-ce qu'à un moment que vous les avez eu en face
00:42:34 vous avez réfléchi à ce que vous avez proposé ?
00:42:36 Qu'est-ce qu'ils vous ont répondu ?
00:42:38 - J'ai simplement dit que
00:42:40 la meilleure solution c'était de ne pas mettre la mesure
00:42:42 en place sinon il fallait penser
00:42:44 à une compensation
00:42:46 - C'est une façon diplomatique, qu'est-ce qu'ils vous ont dit ?
00:42:48 - Il n'y a pas eu de réponse
00:42:50 - C'est ça qui est intéressant
00:42:52 franchement pour les français
00:42:54 on va compter la prise de cette décision là
00:42:56 pour les gens qui nous regardent
00:42:58 - Vous voulez leur améliorer ?
00:43:00 - Mais c'est hallucinant
00:43:02 - Attendez, laissez juste monsieur Pouy terminer
00:43:04 - Mais tout à fait puisque
00:43:06 j'ai été averti samedi à 18h
00:43:08 j'ai eu la chance d'être averti
00:43:10 deux heures avant la parution officielle
00:43:12 ça m'a valu d'ailleurs d'être rappelé
00:43:14 aussitôt par Bruno Le Maire parce que j'ai pas du être
00:43:16 très gentil avec sa conseillère
00:43:18 - Vous lui avez dit quoi ? Vous êtes cinglé ?
00:43:20 - On parle bien quand même
00:43:22 n'est-ce pas ? Mais je lui ai dit
00:43:24 "Monsieur Le Maire, vous n'avez pas compris l'importance de cette mesure
00:43:26 vous allez me tuer la moitié de mes stations sympathiques"
00:43:28 - Mais monsieur Pouy, je ne sais pas si vous pourrez
00:43:30 aller jusque là dans le commentaire parce que vous avez vu
00:43:32 les trois ministres, mais d'après ce que
00:43:34 j'ai cru comprendre, d'après quelques informations
00:43:36 en fait le ministre des Finances a été
00:43:38 le premier surpris par la mesure
00:43:40 annoncée par Matignon
00:43:42 de cette affaire de vente
00:43:44 je ne sais pas si vous pouvez commenter
00:43:46 ce fait, mais le ministre
00:43:48 - Vous n'avez pas ce off ?
00:43:50 - En tout cas, vous avez dit quelque chose d'intéressant
00:43:52 vous avez dit à Bruno Le Maire au téléphone
00:43:54 samedi soir "vous allez me tuer la moitié de mes stations
00:43:56 en service" - C'est ça - Et qu'est-ce qu'il vous a dit ?
00:43:58 - Il a dit "Francis, ayez confiance
00:44:00 on va se voir" et je lui ai dit "oui mais il faut qu'on se voie très
00:44:02 rapidement monsieur le ministre" et très rapidement
00:44:04 parce qu'un rendez-vous ministériel ça peut prendre trois semaines
00:44:06 finalement ça a pris deux jours
00:44:08 donc effectivement ils ont compris l'importance
00:44:10 de nos attentes, on avait même
00:44:12 trois ministres plutôt qu'un
00:44:14 et c'est pour ça que je vous dis qu'il y a
00:44:16 intérêt que ça soit bien rapidement gravé dans le marbre
00:44:18 sur les engagements qui ont été pris
00:44:20 - Et vous pensez
00:44:22 que vous vous en sortirez sur les six mois où
00:44:24 il y aura de la vente à perte ? Avec la compensation
00:44:26 promise par l'Etat ?
00:44:28 - Comme on est encore en
00:44:30 discussion, si
00:44:32 l'échelle est plutôt de notre côté que
00:44:34 de la leur parce que j'imagine bien qu'ils vont vouloir
00:44:36 baisser au minimum
00:44:38 ça sera quand même
00:44:40 à moindre mal mais on a encore un problème
00:44:42 qui n'est pas traité, c'est justement ces fameuses
00:44:44 ventes annexes qui pour l'instant ne sont pas dans
00:44:46 le scope et qui peuvent être
00:44:48 très importantes pour une station-prix
00:44:50 - Sur lesquelles vous vous faites de la marge, on est bien d'accord
00:44:52 - C'est ça, c'est la préparation
00:44:54 en plus moi je trouve qu'il y a même la racine
00:44:56 au moment où ils conceptualisent
00:44:58 l'idée, en fait je vois très bien
00:45:00 ce qu'ils se disent, ils essayent de faire porter
00:45:02 la responsabilité de la hausse ou de la baisse
00:45:04 du prix du carburant sur vos épaules
00:45:06 et donc échapper à leur responsabilité
00:45:08 ils font un transfert de responsabilité
00:45:10 en gros c'est vous, comme vous êtes des méchants
00:45:12 totale et
00:45:14 vous fabriquez du pétrole et que c'est pas bon pour la planète
00:45:16 je caricature évidemment
00:45:18 et bien voilà c'est vous qui allez assumer la responsabilité
00:45:20 de ne pas donner plus de pouvoir d'achat
00:45:22 aux français et eux se lavent les mains
00:45:24 sauf qu'en fait c'est vraiment le
00:45:26 boom-bang dans tous les sens, c'est l'effet toupi
00:45:28 ça tape dans tous les murs
00:45:30 parce qu'effectivement ils ne mesurent pas
00:45:32 les conséquences de leur décision. Est-ce que vous avez eu l'occasion d'en discuter
00:45:34 avec des automobilistes, des clients ? Alors malheureusement
00:45:36 depuis samedi je n'ai pas été beaucoup dans ma propre station
00:45:38 vous avez multiplié les... Je suis devenu parisien
00:45:40 très vite mais de manière
00:45:42 générale, les clients
00:45:44 pour l'instant on tutoie
00:45:46 les 2 euros, on est un petit peu au-dessus
00:45:48 je dirais ça va mais on voit bien déjà
00:45:50 sur nos volumes que ça baisse puisque
00:45:52 Luffy Plady il y a quelques
00:45:54 semaines la baisse sur le
00:45:56 premier semestre c'est -1,7%
00:45:58 c'est rare - Consommation - C'est ça
00:46:00 mais on sait très bien
00:46:02 que nos clients on va les perdre au fur et à mesure
00:46:04 Total est bloqué à 1,99
00:46:06 nous on va passer au-dessus et petit à petit
00:46:08 il va y avoir une évasion bien sûr. Et avec
00:46:10 cette vente à perte on gagnera quoi ? Quelques centimes
00:46:12 par litre si jamais les stations
00:46:14 le mettent en place ? Si jamais
00:46:16 les stations de GMS le mettent en place
00:46:18 je ne vois pas autre chose que quelques
00:46:20 centimes. On peut imaginer que si le prix marché
00:46:22 est à 2,02, 2,03
00:46:24 elles vont dévisser 1,99 parce qu'elles vont rejoindre
00:46:26 Total justement
00:46:28 mais si c'est 2,10 je ne les vois pas faire 11
00:46:30 centimes de remise.
00:46:32 Tout ça pour ça.
00:46:34 Je pense que tout le problème c'est qu'en fait
00:46:36 on continue les erreurs
00:46:38 du coronavirus entre guillemets, c'est-à-dire la gestion du
00:46:40 quoi qu'il en coûte qui a continué
00:46:42 et donc la dette publique a augmenté
00:46:44 de 640 milliards d'euros
00:46:46 depuis 2020 et donc aujourd'hui
00:46:48 on aurait besoin justement de cette dette publique pour relancer
00:46:50 l'activité, on ne peut pas le faire.
00:46:52 Vous ne finissiez pas par la dette publique
00:46:54 Tout est lié, tout est lié si vous voulez
00:46:56 On parlait tout à l'heure du problème d'être
00:46:58 d'une région qui sont hors sol. Je vous souviens à Bercy une fois
00:47:00 où j'ai pas arrêté de dire simplement faut arrêter d'augmenter
00:47:02 la dette. On m'a dit non c'est pas grave la dette
00:47:04 c'est la baissure des finances.
00:47:06 Merci Marc Twaty, merci Francis Pouce d'être
00:47:08 venu. Bon courage avec vous
00:47:10 pour les petites stations-services. On fait
00:47:12 une petite pause on se retrouve dans un instant sur Europe 1
00:47:14 et sur CNews à tout de suite dans Punchline.
00:47:16 [Musique]
00:47:18 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:20 Bienvenue dans Punchline ce soir
00:47:22 sur CNews et sur Europe 1. Dans la série
00:47:24 Ils osent tout et c'est à cela qu'on les reconnaît.
00:47:26 On a déjà parlé hier de l'idée du gouvernement
00:47:28 d'autoriser la vente à perte du carburant
00:47:30 à partir du mois de décembre. Une martingale
00:47:32 on l'aura compris pour éviter de toucher aux taxes
00:47:34 qui plombent le prix du litre.
00:47:36 Mais il y a mieux désormais car l'idée géniale
00:47:38 se prolonge. Comment faire pour que
00:47:40 les petites stations ne coulent pas face
00:47:42 aux grandes surfaces qui pourront elles se rattraper
00:47:44 sans problème sur le prix des pattes
00:47:46 ou d'autres produits en rayon ? Eh bien
00:47:48 en leur accordant des compensations
00:47:50 évidemment un fonds de soutien sera créé
00:47:52 pour venir en aide aux stations-services
00:47:54 indépendantes. Avec quel argent ? Le vôtre
00:47:56 bien sûr. Ces quelques centimes
00:47:58 que les automobilistes vont peut-être économiser
00:48:00 d'un côté, leur seront repris de l'autre.
00:48:02 Les contribuables connaissent la chanson.
00:48:04 Le gouvernement empile donc les mesurettes
00:48:06 plutôt que de regarder l'éléphant dans la pièce.
00:48:08 1. Tout cela est temporaire.
00:48:10 Que se passera-t-il dans 6 mois ? Quand la mesure
00:48:12 prendra fin et que peut-être le baril de pétrole
00:48:14 sera encore plus haut. Et 2. Nous allons
00:48:16 donc continuer allègrement à sponsoriser
00:48:18 les énergies fossiles, tout ça
00:48:20 en poussant des hauts cris sur l'écologie
00:48:22 chantier majeur du quinquennat.
00:48:24 Incohérence, quand une eau tient.
00:48:26 Mon débat ce soir dans Punchline.
00:48:28 Il est 18h, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant
00:48:42 sur Europe 1 et sur CNews. On va parler de la question des carburants
00:48:44 mais d'abord le rappel des titres de l'actualité.
00:48:46 On va parler du harcèlement scolaire
00:48:48 alors que les débats s'enchaînent sur ce fléau.
00:48:50 Un collégien a été interpellé
00:48:52 dans sa salle de classe,
00:48:54 aujourd'hui à Alfortville, dans le Val-de-Marne.
00:48:56 Il est notamment accusé d'avoir proféré
00:48:58 des insultes homophobes à l'encontre d'un jeune
00:49:00 lycéen transgenre.
00:49:02 Dans le cadre de la disparition du petit Émile,
00:49:04 fin des recherches, un étang de la commune
00:49:06 du Vernet a été inspecté par 3 plongeurs
00:49:08 pour tenter de retrouver le petit
00:49:10 garçon disparu depuis 2 semaines.
00:49:12 Un plan d'eau d'environ 1500 m²
00:49:14 d'une profondeur de 2 à 3 mètres.
00:49:16 Les recherches qui se sont terminées à la
00:49:18 mi-journée n'ont rien donné malheureusement.
00:49:20 Après presque 3 ans d'investigation,
00:49:22 le parquet national antiterroriste a requis
00:49:24 un procès devant la cour d'assises spéciales
00:49:26 contre Bahim Al-Sawi.
00:49:28 Il est accusé d'avoir tué 3 personnes
00:49:30 dans la basilique de Nice en 2020. L'assailant avait
00:49:32 brandi son couteau. Une patrouille de la
00:49:34 police municipale était alors intervenue
00:49:36 dans la basilique. Enfin, le Rassemblement
00:49:38 national a affirmé aujourd'hui avoir remboursé
00:49:40 par anticipation son
00:49:42 emprunt 9 ans après avoir
00:49:44 contracté un prêt de 9,4 millions
00:49:46 d'euros auprès d'une banque tchéco-russe
00:49:48 dont la créance avait été successivement
00:49:50 rachetée par des sociétés russes.
00:49:52 Voilà, il est 18h01 et 40 secondes.
00:49:54 Bienvenue sur le plateau de Punchline.
00:49:56 Nous sommes avec Louis de Ragnel, chef du service
00:49:58 politique de repas. Bonsoir Louis. - Bonsoir Laurence.
00:50:00 - Avec Nathan Devers qui est
00:50:02 écrivain, philosophe,
00:50:04 à l'Urgie de Philosophie. Bonsoir mon cher Nathan.
00:50:06 Avec Marc Twaty qui est économiste.
00:50:08 Bonsoir Marc. - Bonsoir chère Laurence. - Auteur de ce livre
00:50:10 "Bienvenue dans le monde d'après". Sabrina Medjber
00:50:12 qui est LCIiste aussi,
00:50:14 on peut dire comme ça. Et Eric Revelle.
00:50:16 Bonsoir Eric. Ancien directeur de
00:50:18 LCI. On va parler des carburants dans un instant.
00:50:20 On en a déjà parlé hier avec
00:50:22 vous mon cher Eric, mais c'est vrai que le feuilleton
00:50:24 se poursuit. C'est comme dans
00:50:26 "La vérité si je mens", il y a toujours un deuxième, voire un troisième
00:50:28 épisode. Donc, avant cela, j'aimerais
00:50:30 quand même commencer par autre chose. Par quelque
00:50:32 chose qui, je suis sûre, va vous faire
00:50:34 lever les sourcils ou dresser l'oreille.
00:50:36 D'abord, cette vidéo postée sur les réseaux
00:50:38 sociaux. C'est typiquement ce qui met
00:50:40 les Français en colère. Ceux qui travaillent,
00:50:42 ceux qui ne s'en sortent pas en travaillant
00:50:44 et qui payent des impôts. Là, dans
00:50:46 cette vidéo, un youtubeur annonce qu'il
00:50:48 fraude l'allocation handicapé
00:50:50 et la CAF alors qu'il est en bonne
00:50:52 santé. Il affirme ainsi gagner
00:50:54 1800 euros chaque mois
00:50:56 sans travailler et il s'en vante.
00:50:58 On va voir déjà qu'il y a des réactions du côté du gouvernement.
00:51:00 D'abord, explication sur cette vidéo.
00:51:02 La vidéo fait scandale sur les réseaux
00:51:06 sociaux. Comment frauder des prestations
00:51:08 sociales ? Ce youtubeur
00:51:10 donne le mode d'emploi.
00:51:12 Si jamais tu as fait une dépression, une longue
00:51:14 dépression qui t'a conduit à de nombreuses
00:51:16 hospitalisations et qui entrave ta vie
00:51:18 sociale et ta vie professionnelle, tu peux faire
00:51:20 valoir ton burn-out, ta dépression
00:51:22 au titre du handicap psychique
00:51:24 auprès de la MDPH pour percevoir la H.
00:51:26 En plus de l'allocation handicapé,
00:51:28 le youtubeur prétend cumuler
00:51:30 APL et allocation de solidarité
00:51:32 spécifique versée par Pôle emploi.
00:51:34 Cette mesure ne concerne que les nouveaux inscrits
00:51:36 à Pôle emploi après le 31 décembre 2016.
00:51:38 Et moi j'étais inscrit à Pôle emploi avant le 31 décembre
00:51:40 2016. Des fraudes
00:51:42 dont il n'hésite pas à se vanter.
00:51:44 Tous ces crétins de salariés
00:51:46 qui se lèvent le matin pour aller bosser, et bien ces
00:51:48 crétins de salariés, dans leur bulletin de paye,
00:51:50 on enlève les cotisations sociales. Et ces cotisations
00:51:52 sociales, elles payent mon A.H.
00:51:54 Alors, peut-on vraiment frauder aussi
00:51:56 facilement ? Pas impossible pour
00:51:58 Charles Prats, spécialiste de la
00:52:00 fraude sociale. Oui c'est possible.
00:52:02 On peut parfois se poser la question
00:52:04 effectivement de la réalité
00:52:06 du handicap qui permet d'avoir droit
00:52:08 à l'allocation adulte handicapé derrière.
00:52:10 Et peut-être d'une certaine complaisance
00:52:12 d'un certain nombre de médecins
00:52:14 qui vont attester d'un certain nombre
00:52:16 de choses. Et pour l'instant, il n'y a rien qui se passe.
00:52:18 Comment éviter que de tels abus ne passent sous
00:52:20 les radars de l'Etat ? En mai dernier,
00:52:22 le gouvernement a esquissé un début
00:52:24 de réponse, un plan de lutte contre
00:52:26 la fraude sociale. Celui-ci doit
00:52:28 permettre de doubler les redressements d'ici
00:52:30 2027. Selon la Cour des comptes,
00:52:32 la fraude aux prestations sociales est évaluée
00:52:34 entre 6 et 8 milliards d'euros par an.
00:52:36 Alors c'est tellement caricatural
00:52:38 qu'effectivement on se pose des questions.
00:52:40 Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, en tout cas,
00:52:42 a tout de suite réagi. Elle lit
00:52:44 une vidéo d'un individu affirmant
00:52:46 "frauder les aides sociales" tourne depuis hier soir.
00:52:48 Ma réponse est claire. Zéro impunité avec les fraudeurs.
00:52:50 J'ai immédiatement diligenté un contrôle.
00:52:52 CNAF ait saisi la MDPH.
00:52:54 En quelques heures, l'individu
00:52:56 a été identifié. Si une fraude est avérée,
00:52:58 les poursuites seront immédiatement engagées
00:53:00 et les aides, un du Mont-Percy,
00:53:02 seront recouvrées.
00:53:04 Quand il dit "ces crétins de salariés
00:53:06 qui se lèvent le matin pour aller bosser",
00:53:08 ces crétins de salariés vont bosser pour payer
00:53:10 mes allocations, Marc Twaty. On croit rêver.
00:53:12 C'est inadmissible. C'est un événement inadmissible.
00:53:14 C'est assez dramatique. Alors regardez les chiffres officiels.
00:53:16 Les fraudes sociales,
00:53:18 c'est à peu près 8 milliards d'euros
00:53:20 sur les dépenses et sur les cotisations.
00:53:22 Ça veut dire le travail, je dirais,
00:53:24 on ne les connaît pas à l'école, c'est autour des 9 milliards.
00:53:26 On peut dire 17 milliards de fraudes,
00:53:28 c'est quand même pas rien. Donc ça existe.
00:53:30 C'est malheureux.
00:53:32 Mais là, le problème, c'est qu'encore une fois,
00:53:34 on est en train de créer cette France
00:53:36 à plusieurs vitesses,
00:53:38 où ceux qui travaillent de façon "honnête"
00:53:40 sont en permanence taxés.
00:53:42 Si jamais ils ont fait un petit erreur sur leur déclaration d'impôt,
00:53:44 on va évidemment les massacrer.
00:53:46 Et parallèlement,
00:53:48 ceux qui font des fraudes ou du trafic de drogue,
00:53:50 le non, on les laisse
00:53:52 continuer comme ça.
00:53:54 C'est assez incroyable. Et ça, c'est très dangereux, encore une fois,
00:53:56 sur l'aspect sociétal.
00:53:58 On a besoin tous de
00:54:00 revaloriser la valeur travail.
00:54:02 Et c'est aussi une des conséquences
00:54:04 de ce coronavirus. On a laissé croire qu'on pouvait rester chez soi.
00:54:06 - Là, ça ne valorise pas vraiment. - C'est ça, c'est ça le problème.
00:54:08 C'est que justement, on est en train
00:54:10 de se dire, clairement aujourd'hui, finalement, certains
00:54:12 qui ne travaillent pas, alors attention, ce n'est pas la généralité, bien entendu,
00:54:14 mais en tout cas, ça existe. Et c'est quand même
00:54:16 chiffre officiel, 17 milliards d'euros.
00:54:18 Ce n'est donc pas rien.
00:54:20 Donc il faut zéro impunité là aussi.
00:54:22 - Ça vous choque ? - Ça me choque. 17 milliards d'euros,
00:54:24 c'est un peu plus d'une année de bouclier tarifaire quand même.
00:54:26 Enfin, c'est dingue, mais pour que les gens se mesurent.
00:54:28 - Oui, on va parler en bouclier tarifaire.
00:54:30 Vous avez raison, c'est le nouveau maître étalon
00:54:32 en France. - Exactement.
00:54:34 - Le bouclier tarifaire. - Non mais écoutez,
00:54:36 moi, la première chose, quand j'ai regardé cette vidéo,
00:54:38 je me suis demandé si c'était vrai. - Ah oui ?
00:54:40 - Tellement c'est caricatural, extrême.
00:54:42 Et en plus, il y a une chose qu'on ne dit pas dans le reportage,
00:54:44 c'est que cette personne propose ses services
00:54:46 moyennant 300 euros pour
00:54:48 toute personne qui aimerait
00:54:50 bénéficier de faux certificats,
00:54:52 de fraude et tout ça, pour toucher
00:54:54 simplement, enfin simplement,
00:54:56 1 800 euros par mois. En vrai, c'est une honte
00:54:58 morale, tout ce que vous voulez.
00:55:00 Je pense effectivement à tous les Français
00:55:02 qui se lèvent tôt, ou même pas
00:55:04 tôt, mais qui bossent, en fait, tout simplement,
00:55:06 paient leurs impôts, leurs amendes,
00:55:08 quand ils ont dépassé de 10 cm
00:55:10 la ligne blanche. Et ça, c'est insupportable.
00:55:12 Et je viens de simplement, parce que je l'ai regardé en entier,
00:55:14 c'était très dur à regarder.
00:55:16 Donc, sur les crétins salariés... - Pourquoi c'est très dur ?
00:55:18 - Et donc, vous êtes aussi,
00:55:20 chère Laurence, une hypocrite, parce que...
00:55:22 Et nous, je veux dire pour moi, parce que c'est un peu gênant
00:55:24 ce que je veux dire derrière, parce que je baisserais mon pantalon
00:55:26 face à mon patron, je peux le dire
00:55:28 pour moi. - Oui, je peux le faire.
00:55:30 - Parce que je travaille
00:55:32 contre un salaire, en fait. - Ah mais c'est dingue.
00:55:34 - Du coup, c'est un acte de soumission de ma part.
00:55:36 Et à la fin, il y a quand même 2-3 détails
00:55:38 qui ne sont pas inintéressants.
00:55:40 Dit cette personne, c'est Dieu qui le donne.
00:55:42 Et donc, il y a des références quand même
00:55:44 islamiques dans la...
00:55:46 - Mais les crétins salariés, c'est universel.
00:55:48 - Comment ? - Bref. Crétins salariés, c'est insupportable.
00:55:50 - Mais après, c'est Dieu qui donne.
00:55:52 C'est Dieu qui donne le fruit de la fraude.
00:55:54 - Alors, Nathan Devers, un tout petit mot. Ça vous choque ?
00:55:56 Et après, je passe la parole sur le plateau. - Cette vidéo est
00:55:58 très intéressante, parce qu'elle reflète quelque chose
00:56:00 de très profond sur ce qui se passe sur les réseaux sociaux.
00:56:02 On voit sur les réseaux sociaux, beaucoup
00:56:04 en effet, de formations comme ça,
00:56:06 au moyen an, quelques centaines d'euros par mois,
00:56:08 on peut devenir multimillionnaire
00:56:10 à coup, en effet. Et ces formations,
00:56:12 comment elles sont vendues ? Par une promotion
00:56:14 avec toute une mythologie
00:56:16 de la personne qui
00:56:18 devient riche du jour au lendemain, un peu
00:56:20 à l'image de la loterie. - Oui. 109 millions
00:56:22 à gagner un français aujourd'hui.
00:56:24 - Exactement. Et certains le font avec d'ailleurs
00:56:26 un peu beaucoup d'ironie. On se souvient
00:56:28 de la vidéo de la personne qui disait "la question est vite répondue"
00:56:30 dans des voitures de luxe, etc. C'était dans cette logique.
00:56:32 Et deuxièmement, et c'est plus intéressant,
00:56:34 c'est que cette citation
00:56:36 sur les crétins de salariés, sur les gens qui
00:56:38 baissent en France à fond, etc. - Crétins de salariés qui vont bosser pour payer mes allocations.
00:56:40 - Ça va de pair avec une deuxième vague,
00:56:42 que j'observe avec beaucoup d'intérêt sur les réseaux sociaux, en particulier
00:56:44 sur Instagram. C'est énormément
00:56:46 de vidéos qui ont un succès fou. Et qui,
00:56:48 si vous voulez, véhiculent toute la mythologie
00:56:50 de la haine du salariat,
00:56:52 de comment devenir milliardaire du
00:56:54 jour au lendemain. Et avec parfois des vidéos où des gens
00:56:56 disent "les salariés sont
00:56:58 des crétins, sont des paresseux,
00:57:00 sont des imbéciles". Et des dizaines de milliers
00:57:02 de likes. Donc il y a un vrai succès derrière.
00:57:04 Et Marie Saint-Phil quand elle avait fait un documentaire sur les
00:57:06 Youtubers à Dubaï, elle en avait interviewé en
00:57:08 caméra cachée, qui disait, c'est un peu différent
00:57:10 mais c'est dans la même logique, qui disait "moi je crache
00:57:12 sur la France, je suis à Dubaï parce que je ne veux plus
00:57:14 payer d'impôts. En revanche, je suis bien
00:57:16 content de rester français de nationalité,
00:57:18 parce que le jour où j'aurai un problème de santé,
00:57:20 j'irai évidemment en France". Tout ça est dans la même logique.
00:57:22 Et il y a un lien fondamental avec,
00:57:24 non pas tous les Youtubers, il ne faut pas du tout insulter ce métier,
00:57:26 il y a des gens qui font des choses formidables, mais avec la logique
00:57:28 en tout cas de gagner de l'argent du jour au lendemain.
00:57:30 - Oui, Marc toi tu as dit, il m'a réjoui
00:57:32 qu'il allait dire la semaine dernière, pour la première fois
00:57:34 "vous êtes un petit économiste,
00:57:36 on va dire que vous êtes le Youtuber".
00:57:38 Ca m'a choqué, d'être dans la rue comme ça.
00:57:40 - C'est pour ça que j'insiste
00:57:42 à Charles-Laurent,
00:57:44 il faudra absolument avoir un droit de suite
00:57:46 sur cette affaire. Parce que moi j'ai du mal
00:57:48 à croire, alors évidemment
00:57:50 tout ce qu'il dit est absolument
00:57:52 horrible, scandaleux, mais en fait je pense
00:57:54 que la véritable arnaque, elle n'est pas forcément
00:57:56 dans ce qu'il dit, parce qu'il utilise des arguments
00:57:58 qui touchent les plus jeunes
00:58:00 qui regardent ce genre de vidéos. Pourquoi ?
00:58:02 Parce qu'il y a beaucoup de jeunes aujourd'hui
00:58:04 qui considèrent que le salariat, c'est pas
00:58:06 forcément la meilleure façon de s'épanouir.
00:58:08 Donc il utilise des arguments
00:58:10 qui parlent à ces jeunes. Et à mon avis, c'est pour ça qu'il faut
00:58:12 un droit de suite. La véritable escroquerie,
00:58:14 c'est peut-être pas qu'il touche
00:58:16 réellement 1800 euros, tout ce qu'il appelle.
00:58:18 La véritable escroquerie c'est qu'il dit "moi j'ai le mode
00:58:20 d'emploi, vous me filez 300 euros
00:58:22 et je vous explique". Et ces 300 euros-là
00:58:24 qu'on lui verse, c'est cet argent-là
00:58:26 qu'il va faire. C'est pour ça que le droit de suite
00:58:28 il est important, peut-être que Aurore Berger
00:58:30 nous en dirait un petit peu.
00:58:32 - Je suis d'accord, mais
00:58:34 on est d'accord pour dire qu'il y a un côté
00:58:36 totalement caricatural et scandaleux, mais
00:58:38 ça l'est tellement que l'escroquerie elle est peut-être pas
00:58:40 sur le fait qu'il touche impunément 1800 euros.
00:58:42 - Mais qu'il demande 300 euros.
00:58:44 Sabrina Medjéber, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:58:46 - On avait les influenceurs de mode,
00:58:48 de gastronomie, maintenant on a les influenceurs
00:58:50 de la fraude et les formateurs
00:58:52 de la fraude, puisqu'effectivement ils précisent
00:58:54 que c'est à hauteur de 300 euros qu'il arrivera
00:58:56 à démontrer comment détourner le système
00:58:58 et bénéficier des aides. Moi, il y a quelque chose
00:59:00 qui m'a frappée dans cette vidéo, c'est le
00:59:02 langage et la langue qu'il utilise, c'est-à-dire qu'il parle
00:59:04 à la fois arabe et à la fois français.
00:59:06 - C'est un franco-marocain.
00:59:08 - On peut se poser la question
00:59:10 envers qui en réalité
00:59:12 est tourné cette vidéo, parce que
00:59:14 comme dit Eric, je ne crois pas que ce soit vis-à-vis des gens
00:59:16 qui en auront le bol du salariat.
00:59:18 Je pense que c'est envers précisément une communauté
00:59:20 qui comprend sa souveraineté, parce qu'apparemment
00:59:22 "hamdoulilah" il va bien.
00:59:24 Alors on ne sait pas trop parce qu'au départ il dit
00:59:26 il est handicapé, mais "hamdoulilah"
00:59:28 j'ai mes deux yeux, j'ai mes deux bras, j'ai mes deux jambes,
00:59:30 je vais bien, mais je souffre quand même
00:59:32 d'un trouble psychique parce que c'est une maladie
00:59:34 invisible. Mais là il a raison, parce qu'effectivement
00:59:36 moi qui connais très bien
00:59:38 les dossiers MDPH, AH etc.
00:59:40 Déjà, pour y accéder,
00:59:42 pour avoir le droit à cette allocation
00:59:44 qui s'élève à peu près à 977 euros,
00:59:46 c'est le parcours du combattant.
00:59:48 C'est-à-dire qu'il faut prouver par votre médecin
00:59:50 traitant, qui atteste que votre état
00:59:52 psychique ou physique n'est pas
00:59:54 à la hauteur des enjeux professionnels
00:59:56 et notamment l'insertion dans le cadre
00:59:58 d'une relation professionnelle au sein
01:00:00 d'une entreprise. Et après
01:00:02 l'AH est étudié en
01:00:04 commission départementale et ensuite il vous l'octroie
01:00:06 etc. Mais il a raison parce qu'il y a énormément
01:00:08 de personnes qui utilisent la dépression
01:00:10 comme étant une maladie
01:00:12 ou un handicap qui
01:00:14 les empêchent de pouvoir s'inscrire
01:00:16 dans une logique de salariat.
01:00:18 Je ne questionne pas ça parce que c'est vrai.
01:00:20 En revanche,
01:00:22 ce sont des handicaps
01:00:24 physiques ou psychiques.
01:00:26 Mais là où c'est
01:00:28 encore plus
01:00:30 incroyable, c'est qu'il
01:00:32 précise que grâce à
01:00:34 une loi de 2016, il a
01:00:36 comme il dit
01:00:38 "hamdoulilah" la SS, c'est-à-dire
01:00:40 l'allocation de solidarité spécifique
01:00:42 qui est octroyée à la fin
01:00:44 de l'indemnisation du
01:00:46 Pôle emploi et les appels. Et tout ça va
01:00:48 de pair mais il peut dire ce qu'il veut,
01:00:50 on peut vérifier la véracité
01:00:52 de ce qui m'indique ça. Mais le problème c'est que
01:00:54 vous parliez de dépense sociale.
01:00:56 La dépense sociale concernant
01:00:58 les maladies, c'est presque
01:01:00 600 milliards d'euros.
01:01:02 Il y a 3400 personnes
01:01:04 qui travaillent à la Sécurité sociale
01:01:06 qui sont habilitées à opérer des contrôles.
01:01:08 Comment voulez-vous faire
01:01:10 par rapport aux certificats médico-complaisants
01:01:12 ou par rapport aux faussaires qu'on trouve sur Internet ?
01:01:14 C'est très facile, vous allez sur Le Bon Coin,
01:01:16 vous faites une recherche et vous trouvez des personnes
01:01:18 qui vous procurent des faux salaires,
01:01:20 les avis d'imposition sont plus compliqués...
01:01:22 On trouve ça, donc la question
01:01:24 est de savoir comment est-ce qu'on va vérifier, parce que
01:01:26 là en plus, il met à mal
01:01:28 les personnes qui ont un réel handicap.
01:01:30 Du coup, la MDPH et la CDPH
01:01:32 vont être encore plus rigoureuses
01:01:34 dans l'analyse du handicap dont souffrent réellement
01:01:36 les gens, alors qu'on voit des gens comme ça
01:01:38 se pavaner sur Internet, vendre des formations
01:01:40 de 300 euros sur comment
01:01:42 frauder l'État et en plus,
01:01:44 en insultant les Français
01:01:46 qui travaillent et qui lui payent
01:01:48 ces allocations, mais c'est lunaire en fait.
01:01:50 Marc, tu as un dernier mot là-dessus ?
01:01:52 Je ne vois pas pourquoi on mêle
01:01:54 Dieu à ça, c'est-à-dire qu'en fait, Dieu
01:01:56 interdit de voler justement, c'est le
01:01:58 8e commandement, vous voyez ce que je veux dire ?
01:02:00 Dans toutes les religions, je crois qu'on n'a pas le droit
01:02:02 de voler, donc si on croit en Dieu, on n'a pas le droit
01:02:04 de faire ça, donc voilà, ça c'est la base là aussi.
01:02:06 On voit, je pense, aujourd'hui,
01:02:08 on est dans un monde à l'envers, c'est-à-dire qu'on a renversé
01:02:10 l'échelle des valeurs, on le voit
01:02:12 où on met sur un piédestal des voyous,
01:02:14 des tueurs, etc. Voilà. Et donc,
01:02:16 c'est ça moi qui m'inquiète, c'est-à-dire que
01:02:18 normalement, justement, le travail, c'est ce qui fait
01:02:20 avancer, c'est ce qui crée de la richesse, c'est ce qui
01:02:22 nous permet de nous valoriser. Et là en fait,
01:02:24 c'est exactement l'inverse. Si vous
01:02:26 ne travaillez pas, si vous volez, etc.
01:02:28 Alors là, vous êtes valorisé. C'est très dangereux pour
01:02:30 l'avenir de notre société. Nathan Devere veut dire un tout
01:02:32 dernier mot. Oui, un tout petit mot.
01:02:34 Si c'est des arnaques là, et surtout si
01:02:36 ces vidéos anti-travail fonctionnent, c'est aussi
01:02:38 que derrière, il y a une crise de sens dans le monde du travail.
01:02:40 Et deuxième chose que je voulais dire, c'est qu'évidemment
01:02:42 on critique la fraude sociale et on a raison, mais il faut
01:02:44 critiquer toutes les fraudes. Et il ne faut pas, si vous voulez,
01:02:46 donner l'impression que la fraude fiscale, la lutte
01:02:48 contre elle devrait... Et d'ailleurs, c'est ce qu'avait fait
01:02:50 Gabriel Attal, avant qu'il devienne ministre de l'Éducation,
01:02:52 c'est qu'il a dit qu'il allait lutter contre,
01:02:54 conjointement, contre la fraude fiscale et
01:02:56 contre la fraude sociale. Il ne faut pas donner l'impression
01:02:58 qu'il y a une seule catégorie sociale qui a le
01:03:00 monopole du vol dans ce pays, ce qui n'est pas vrai.
01:03:02 Très bien. Allez, une petite pause. Eric ?
01:03:04 C'est en même temps classique, c'est-à-dire
01:03:06 le ministre plutôt estampillé de droite
01:03:08 qui disait "je vais lutter contre la fraude sociale",
01:03:10 je crois que c'était le maire, et évidemment,
01:03:12 tout de suite, dans la foulée, un autre ministre avait dit
01:03:14 "moi, je vais lutter contre la fraude fiscale,
01:03:16 les entreprises et les riches".
01:03:18 Petite pause, chers amis.
01:03:20 On revient dans un instant pour parler des carburants,
01:03:22 parce qu'il y a un deuxième épisode
01:03:24 à cette histoire de vente à perte des carburants.
01:03:26 Et oui, ils se sont rendus compte que ça allait
01:03:28 tuer les petites stations de service.
01:03:30 Ils ont trouvé la solution. Je vous en parle dans un instant,
01:03:32 on se retrouve dans Punchline, tout de suite.
01:03:34 18h20, on se retrouve en direct dans Punchline,
01:03:40 sur CNews et sur Europe 1. On va parler des carburants,
01:03:42 la vente à perte des carburants,
01:03:44 grande décision du gouvernement, annoncée avec tambour
01:03:46 et trompette ce week-end, dans l'impréparation
01:03:48 la plus totale, parce que, évidemment,
01:03:50 les stations de service n'étaient pas au courant.
01:03:52 Ils se sont aperçus après coup que, pour les petites stations
01:03:54 de service, ça allait poser un énorme problème,
01:03:56 vu qu'ils ne font pratiquement pas de marge,
01:03:58 1-2 centimes d'euros par litre.
01:04:00 Éric Revelle, une idée lumineuse
01:04:02 qui termine immédiatement
01:04:04 en fonds de soutien pour les petites stations de service,
01:04:06 parce que sinon, ils ferment la porte.
01:04:08 Je vais juste vous copier un peu, ma chère Laurence,
01:04:10 hier, vous terminez votre édito en disant
01:04:12 "on n'a pas de pétrole, mais on a des idées".
01:04:14 Alors, je dirais, en fait, en France, on n'a pas de pétrole,
01:04:16 il y en a un peu en Seine-et-Marne, mais pas beaucoup,
01:04:18 on n'a pas de pétrole, mais on a surtout des fausses idées.
01:04:20 Parce qu'en fait, c'est la fausse bonne idée
01:04:22 par définition, monsieur Pouce
01:04:24 l'expliquait tout à l'heure,
01:04:26 la compensation va avoir lieu,
01:04:28 on s'aperçoit que les grandes enseignes pourront répercuter
01:04:30 si elles vendent à perte sur
01:04:32 les prix des produits qu'ils nous vendent,
01:04:34 même si Bruno Lemaire a demandé à ce que les prix soient
01:04:36 évidemment bloqués,
01:04:38 bon voilà, tout le monde a la trouille,
01:04:40 et en fait, ceux qui vont dérouler, ce sont les petits indépendants
01:04:42 qui sont essentiels, parce que ça fait partie
01:04:44 du maillage.
01:04:46 Si vous fermez des petites pompes
01:04:48 en province ou ailleurs,
01:04:50 vous désertifiez un peu plus
01:04:52 le tissu en France.
01:04:54 Déjà qu'il n'y a que les grandes surfaces en région
01:04:56 ou en petites communes.
01:04:58 - C'était aussi la question tout à l'heure
01:05:00 que vous avez posée, c'est que le mouvement des Gilets jaunes
01:05:02 il est justement parti de la province.
01:05:04 - Il est parti de là, et effectivement sur une question de...
01:05:06 - Excusez-moi Eric, je suis toujours d'accord avec toi, mais là, c'est pas du tout une bonne idée.
01:05:08 C'est pas du tout une bonne idée, c'est de la communication.
01:05:10 C'est tout, c'est-à-dire dans le sens où
01:05:12 effectivement aujourd'hui, ce qu'on annonce là,
01:05:14 ça va, on nous dit même ça,
01:05:16 je crois que monsieur Véran a dit qu'on allait gagner 50 centimes,
01:05:18 ça n'a pas de sens d'annoncer des chiffres pareils.
01:05:20 Donc moi aujourd'hui, ce qui m'inquiète,
01:05:22 c'est que depuis plusieurs mois,
01:05:24 voire plusieurs années, si vous voulez, nos dirigeants
01:05:26 nous font croire à mon émerveil,
01:05:28 alors les promesses n'engagent que ceux qui y croient, certes,
01:05:30 mais tout de même, on nous a dit que l'inflation allait baisser,
01:05:32 elle n'arrête pas d'augmenter, que donc finalement
01:05:34 le bouclier potarifaire allait nous protéger.
01:05:36 On voit que les prix ont plus augmenté en France
01:05:38 que dans les pays européens
01:05:40 depuis 2022.
01:05:42 Donc c'est aujourd'hui faire attention,
01:05:44 c'est-à-dire que les Français ne sont pas dupes.
01:05:46 Donc moi je pense qu'aujourd'hui, malheureusement,
01:05:48 on a un risque social, voire sociétal,
01:05:50 c'est-à-dire que tous ces Français
01:05:52 qu'on a dupés, disons-le,
01:05:54 se rendent compte que les prix ont explosé,
01:05:56 notamment sur l'énergie.
01:05:58 Et qu'à partir de là, malheureusement,
01:06:00 le report est en train de s'effondrer,
01:06:02 ce qui va être évidemment très coûteux.
01:06:04 - Eric Reuvel, compte tenu de ça ce soir...
01:06:06 - Dans quelques jours, le ministre des Finances
01:06:08 va donner la copie de son budget 2024,
01:06:10 ça va être un désastre.
01:06:12 Pourquoi ? Parce qu'il y a une impasse totale.
01:06:14 Le prix est exponentiel sur les carburants.
01:06:16 Vous avez des recettes auxquelles il ne faut pas toucher.
01:06:18 Je rappelle quand même que ça rapporte
01:06:20 40 milliards d'euros par an de taxes
01:06:22 sur l'essence.
01:06:24 40 milliards d'euros, donc on n'y touche pas, c'est 60%.
01:06:26 L'autre côté, vous n'allez pas faire des dépenses
01:06:28 supplémentaires parce qu'il n'y a plus un rond dans la caisse.
01:06:30 Qui avait dit... Enfin je ne sais plus quoi,
01:06:32 la caisse est vide...
01:06:34 - C'est la tête d'un État en faillite.
01:06:36 - Il a cramé la caisse. La caisse est cramée.
01:06:38 Donc en réalité, Bruno Le Maire,
01:06:40 il est dans une impasse budgétaire totale.
01:06:42 Donc je pense qu'ils ont réagi en panique,
01:06:44 c'est-à-dire, oh là là, le prix de l'essence continue
01:06:46 d'augmenter, ça s'additionne à l'inflation alimentaire.
01:06:48 Que fait-on ? Il n'y a pas un énarque
01:06:50 dans le coin qui aurait une idée ?
01:06:52 - C'est les huissons, les énarques.
01:06:54 - On va vendre à perte.
01:06:56 - Nathan Devers, un petit mot,
01:06:58 après Jean-Augustin donne adieu.
01:07:00 - Moi je ne me permettrai pas de m'exprimer sur la vente à perte
01:07:02 en elle-même, je vous ai entendu avec beaucoup d'intérêt.
01:07:04 - Je sens que vous n'avez pas de voiture, Nathan Devers.
01:07:06 - Non, pas de voiture et pas de compétence économique.
01:07:08 - Je suis conformé, si vous voulez.
01:07:10 - Avec plaisir, regardez votre chaîne YouTube.
01:07:12 - Nathan, allez-y.
01:07:14 - Heureusement pour les gens.
01:07:16 Deux petites remarques.
01:07:18 La première, c'est qu'en effet, augmentation
01:07:20 du prix de l'essence, de l'énergie,
01:07:22 inflation alimentaire, tout ça crée un contexte
01:07:24 qui est un contexte en effet dangereux
01:07:26 sur le plan social, vous le disiez, vous avez raison.
01:07:28 Mais il me semble que là où il faut quand même
01:07:30 mettre une nuance qui est importante, c'est que dans l'histoire de France,
01:07:32 les Français ne sont pas des gens
01:07:34 qui commencent une révolte politique
01:07:36 uniquement parce qu'il y a une inflation
01:07:38 ou parce qu'il y a eu une baisse du pouvoir d'achat.
01:07:40 - C'est souvent l'étincelle.
01:07:42 - Mais justement,
01:07:44 les Gilets jaunes, la grande différence, c'est qu'il y a une faute politique
01:07:46 qui est de rajouter une taxe.
01:07:48 Là, on est dans une erreur, me semble-t-il,
01:07:50 une erreur de ne pas avoir réussi à empêcher
01:07:52 l'implation, de ne pas avoir pris les bonnes décisions,
01:07:54 de peut-être faire une communication un peu biaisée,
01:07:56 mais une faute politique, ce n'est pas la même chose.
01:07:58 Et je ne dis pas ça pour défendre le gouvernement,
01:08:00 parce qu'à mon avis, c'est très important.
01:08:02 Mais donc, dans ce contexte-là, si demain, le gouvernement
01:08:04 en venait à faire une faute politique, par exemple,
01:08:06 refaire une taxe qui va viser les classes populaires
01:08:08 en disant que c'est écologique, là, ça créerait
01:08:10 un contexte très dangereux.
01:08:12 - L'excellent Augustin Donatien nous a rejoint
01:08:14 pour nous expliquer, bonsoir Augustin,
01:08:16 où se situe la France par rapport à ses voisins européens
01:08:18 en termes de prix des carburants.
01:08:20 - Eh bien, les Français dans la zone euro ne sont pas ceux
01:08:22 qui paient le prix de leur carburant
01:08:24 le plus cher ni le moins cher.
01:08:26 Selon les données de la Commission européenne,
01:08:28 au 11 septembre,
01:08:30 le litre du gasoil
01:08:32 se vendait à 1,88 euros le litre
01:08:34 et le sans-plomb
01:08:36 à 1,96 euros.
01:08:38 Au classement, d'autres pays
01:08:40 vendent leur sans-plomb plus cher.
01:08:42 C'est le cas des Pays-Bas qui affichent
01:08:44 le litre à 2,10 euros, 2,05 euros
01:08:46 au Danemark ou encore
01:08:48 2 euros en Grèce. Cependant,
01:08:50 d'autres voisins font mieux.
01:08:52 Ils tirent leur épingle du jeu, comme l'Espagne
01:08:54 à 1,73 euros le litre de sans-plomb,
01:08:56 le Luxembourg à 1,64 euros
01:08:58 ou encore la Pologne à 1,39 euros.
01:09:00 Concernant le gasoil,
01:09:02 la France est encore plus mauvaise élève.
01:09:04 Seule la Suède, le Danemark,
01:09:06 la Finlande, les Pays-Bas
01:09:08 et la Belgique vendent leur
01:09:10 gasoil plus cher.
01:09:12 Tous les autres pays sont moins chers.
01:09:14 Pourquoi les prix des carburants sont plus élevés en France ?
01:09:16 Déjà, il faut savoir que
01:09:18 le prix à la pompe, quel que soit le pays,
01:09:20 est défini par 5 paramètres.
01:09:22 Le prix du baril, le change
01:09:24 euro/dollar, la marge de raffinage,
01:09:26 la marge de distribution
01:09:28 et enfin les taxes.
01:09:30 C'est sur ce point, sur ces taxes,
01:09:32 que se fait la différence de prix
01:09:34 entre les pays. En France,
01:09:36 on taxe les carburants à hauteur de 49%
01:09:38 pour le gasoil, c'est 5 points
01:09:40 de plus que la moyenne européenne.
01:09:42 52% pour l'essence,
01:09:44 c'est plus que chez la plupart
01:09:46 de nos voisins qui eux taxent leur carburant
01:09:48 autour de 45%.
01:09:50 Seuls quelques pays taxent plus,
01:09:52 c'est le cas de la Grèce, les Pays-Bas
01:09:54 à 55% et la Finlande à 56%.
01:09:56 - Merci beaucoup Augustin Daniel
01:09:58 pour toutes ces explications. On a compris,
01:10:00 on est dans un pays où on a des
01:10:02 initiatives, on va réfléchir.
01:10:04 Sabrina, un dernier mot là-dessus ?
01:10:06 - J'écoutais la fois dernière une interview
01:10:08 chez vos confrères de BFM Business
01:10:10 de Jean-Pierre Favénet, qui est un consultant
01:10:12 spécialiste du pétrole et qui précisait
01:10:14 que la Russie et l'Arabie Saoudite
01:10:16 sont encore dans l'optique de
01:10:18 l'avant-garde du choc pétrolier de 73, c'est-à-dire qu'ils
01:10:20 veulent réduire
01:10:22 leur production et ainsi
01:10:24 spéculer et du coup augmenter le prix
01:10:26 du baril. Et ça, je pense que
01:10:28 cette lecture macroéconomique va évidemment
01:10:30 impacter les Français dans leur vie courante
01:10:32 et plus précisément les classes moyennes parce qu'encore une fois
01:10:34 ce ne sont pas les Français qui habitent
01:10:36 les agglomérations comme Paris
01:10:38 qui ont besoin de leur voiture et ce serait
01:10:40 peut-être encore une fois la jeunesse d'un mouvement
01:10:42 ou l'embryon d'un mouvement
01:10:44 de contestation.
01:10:46 - Dernier mot Marc ?
01:10:48 - Ce qui est sûr c'est que le pétrole au niveau international va encore
01:10:50 normalement augmenter. Il y a des tensions, on a tout à l'heure été encore
01:10:52 à 95$ le baril. Je rappelle qu'en mars
01:10:54 2022 il est monté à 130$.
01:10:56 On peut aller encore beaucoup plus loin
01:10:58 et le drame aussi c'est que l'euro est en train de baisser.
01:11:00 Ce qui veut dire que quand l'euro baisse, les prix
01:11:02 des produits importés, notamment le pétrole, qui est le bilan dollar,
01:11:04 augmentent. Ce qui veut dire que ça
01:11:06 joue là aussi à la hausse sur les prix du baril.
01:11:08 Ce qui veut dire que malheureusement on va avoir
01:11:10 quelques mois encore je pense difficiles.
01:11:12 Par contre ce qui est sûr, on l'a vécu en 73
01:11:14 par exemple, après, c'est qu'à chaque fois qu'on a un choc pétrolier
01:11:16 après vous avez une récession
01:11:18 et la récession casse la demande et après
01:11:20 ça fait baisser les prix. Mais le problème
01:11:22 c'est qu'on doit passer par la case
01:11:24 récession et la récession ça fait du chômage.
01:11:26 Je pense que ce qui peut déclencher
01:11:28 vraiment la grogne, c'est que
01:11:30 on est ce qu'on appelle cette stagflation, ça veut dire
01:11:32 une récession avec du chômage
01:11:34 et de l'inflation élevée. C'est à dire que les ménages auront
01:11:36 la double peine. A la fois une inflation très
01:11:38 forte, donc une baisse de leur pouvoir d'achat et en
01:11:40 même temps un chômage élevé. Et c'est
01:11:42 en train d'arriver. Quand on voit les indicateurs de l'INSEE
01:11:44 qui nous disent "Où va le chômage demain ?"
01:11:46 Malheureusement je ne veux pas noircir le tableau
01:11:48 mais ils nous disent que ça va augmenter.
01:11:50 Et ça, ça peut quand même juste casser la courbe.
01:11:52 On n'assiste jamais à différencier l'euro/dollar
01:11:54 ils jouent à 3-5% sur le prix de...
01:11:56 Bon, c'est pas très important.
01:11:58 Les taxes, on sait qu'on est quasiment les champions, ça va
01:12:00 de 35 à 56% comme le disait
01:12:02 notre ami journaliste.
01:12:04 Bon, on est très mal placé mais il y a un autre fait
01:12:06 qui est très au désavantage de la France
01:12:08 c'est le raffinage. Parce qu'on a
01:12:10 quasiment plus de raffineries en France. Elles ont pratiquement
01:12:12 toutes fermées pour des questions de coût.
01:12:14 Donc si vous raffinez à l'extérieur
01:12:16 et que vous devez apporter les carburants
01:12:18 vous avez un coût supplémentaire qui s'appelle
01:12:20 le transport. Et ça, le raffinage
01:12:22 c'est un vrai sujet parce que il doit rester
01:12:24 quoi ? 3 raffineries en France. Point final
01:12:26 elles ont quasiment toutes été fermées
01:12:28 pour des problèmes écologiques et pour les problèmes de coût.
01:12:30 Ce qui est quand même génial.
01:12:32 Pour la petite histoire, vous savez ce qui s'est passé, c'est que comme on n'a plus le droit d'acheter
01:12:34 du pétrole russe, alors la Russie a vendu
01:12:36 son pétrole à l'Inde. Et avant on n'avait pas
01:12:38 accès au pétrole russe. L'Inde l'a donc
01:12:40 raffinée, elle l'a acheté donc à bon prix
01:12:42 et après elle l'a revendue à l'Europe.
01:12:44 Mais on dit non, c'est pas du pétrole russe. Vous voyez ça aussi, on est
01:12:46 dans l'hypocrisie complète. Et le problème
01:12:48 c'est que nous on paye le prix fort.
01:12:50 L'Inde va très bien, ça je vous rassure.
01:12:52 Et même la Russie, l'indicateur d'activité
01:12:54 montre que ça va pas si mal que ça. Par contre nous malheureusement
01:12:56 on tombe dans la récession. Donc là aussi il faut
01:12:58 réfléchir aux erreurs, justement
01:13:00 politiques qu'on a menées depuis malheureusement des années.
01:13:02 Et des fois on ne réfléchit pas
01:13:04 assez effectivement. Merci beaucoup.
01:13:06 Marc Twaty, il est pratiquement 18h30.
01:13:08 On va faire le rappel des titres de l'actualité sur
01:13:10 CNN et sur Europe 1 avec Simon Guillaume.
01:13:12 [Musique]
01:13:14 Le Rassemblement
01:13:16 National affirme avoir remboursé par
01:13:18 anticipation l'intégralité de son
01:13:20 emprunt à la Russie. Un prêt de
01:13:22 9,4 millions d'euros contracté auprès d'une
01:13:24 banque tchéco-russe dont la créance avait
01:13:26 été rachetée par des sociétés russes.
01:13:28 C'est une première historique.
01:13:30 Volodymyr Zelensky est à New York et va prendre
01:13:32 la parole à la tribune de l'ONU.
01:13:34 Il sera ensuite reçu jeudi par le président
01:13:36 américain Joe Biden. A son arrivée
01:13:38 hier, Volodymyr Zelensky a rendu
01:13:40 visite à des soldats ukrainiens dans un
01:13:42 hôtel de New York. Et puis la Ligue
01:13:44 des champions fait son grand retour ce soir sur
01:13:46 Canal+. Le Paris-Saint-Germain affronte
01:13:48 le Borussia Dortmund au Parc des Princes.
01:13:50 Le PSG qui rêve toujours d'un premier
01:13:52 titre dans la compétition. Le coup d'envoi, c'est
01:13:54 ce soir à 21h.
01:13:56 - Merci beaucoup Simon Guilain. On fait une petite
01:13:58 pause. On se retrouve dans un instant sur
01:14:00 Punchline, CNews Europe 1 avec Alain Bauer,
01:14:02 professeur de criminologie. On va parler de l'affaire
01:14:04 du petit Émile, dix semaines depuis sa disparition.
01:14:06 Un enfant peut-il se volatiliser dans notre
01:14:08 pays ? On va parler aussi de ce qui se passe à
01:14:10 Compédoosa. Que va-t-il devenir pour
01:14:12 ces migrants qu'on est en train de déplacer vers
01:14:14 la Sicile ? Et enfin, la violence
01:14:16 des foules. Comment les révolutions et
01:14:18 les revolts naissent ? C'est dans un instant avec Alain
01:14:20 Bauer. A tout de suite.
01:14:22 - 18h35,
01:14:26 on se retrouve en direct dans Punchline, CNews
01:14:28 et sur Europe 1. Notre invité, c'est Alain Bauer.
01:14:30 Bonsoir Alain Bauer. - Bonsoir. - Professeur de criminologie,
01:14:32 auteur de nombreux livres, notamment
01:14:34 au bout de l'enquête,
01:14:36 "Les plus grandes affaires criminelles",
01:14:38 au CIO Cribble, aux éditions First, co-écrit
01:14:40 avec Marie Drucker. On va faire
01:14:42 évidemment un point sur un certain nombre de
01:14:44 choses. D'abord peut-être avec Célia
01:14:46 Barrode qui nous a rejoints ce soir. Célia, un
01:14:48 point sur l'enquête sur l'affaire du petit Émile,
01:14:50 qui est une énigme.
01:14:52 On espère qu'elle n'est pas criminelle.
01:14:54 Célia, où est-ce qu'on en est aujourd'hui ?
01:14:56 Les nouvelles recherches ont été menées dix
01:14:58 semaines après la disparition du petit garçon.
01:15:00 - Le petit garçon, âgé de deux ans et demi,
01:15:02 reste introuvable.
01:15:04 Aucune nouvelle ni aucune
01:15:06 précipitation. - C'est ce qui est envisagé
01:15:08 pour retrouver le petit Émile.
01:15:10 Ce matin, trois gendarmes
01:15:12 plongeurs ont inspecté
01:15:14 un plan d'eau d'environ
01:15:16 1500 mètres carrés, d'une profondeur
01:15:18 de 2 à 3 mètres, situé
01:15:20 dans la commune du Vernet.
01:15:22 C'est une commune qui se situe
01:15:24 à quelques kilomètres
01:15:26 du hameau du Haut-Vernet
01:15:28 où séjourne la famille
01:15:30 du petit garçon. Les opérations
01:15:32 de recherche se sont terminées à la
01:15:34 dernière midi. Aucun indice
01:15:36 n'a pu être découvert pour
01:15:38 comprendre les circonstances de la
01:15:40 disparition du petit garçon.
01:15:42 Ce n'est pas l'existence d'un nouvel
01:15:44 élément qui a poussé les enquêteurs à se pencher
01:15:46 sur ce plan d'eau. Cette opération
01:15:48 s'est inscrite dans le cadre des investigations
01:15:50 planifiées de longue date.
01:15:52 Il y a déjà une semaine, les gendarmes
01:15:54 se sont intéressés à une dalle
01:15:56 dans une propriété construite durant l'été.
01:15:58 Mais comme pour la dalle, les recherches
01:16:00 dans le plan d'eau ont été infructueuses.
01:16:02 Aucune hypothèse sur la disparition
01:16:04 du petit Emile n'est exclue.
01:16:06 - Merci beaucoup Célia Barotte.
01:16:08 Alain Bauer, est-ce qu'il est possible qu'on ne retrouve jamais cet enfant ?
01:16:10 - Je regardais la liste des enfants
01:16:12 qu'on recherche depuis
01:16:14 50 ans, 40 ans, 30 ans.
01:16:16 Yves Baird à Lyon, c'est 77.
01:16:18 La jeune
01:16:20 Maso, c'est 82.
01:16:22 Ludovic Janvier, c'est 83.
01:16:24 On ne les a jamais retrouvés.
01:16:26 Les Méchinaux disparaissent
01:16:28 il y a presque 50 ans
01:16:30 au soir de Noël.
01:16:32 Parents et enfants, personne n'a jamais
01:16:34 retrouvé quoi que ce soit.
01:16:36 La logique, c'est évidemment,
01:16:38 quand on n'a rien, c'est de chercher partout.
01:16:40 Plus ou moins méthodiquement, d'abord dans l'urgence.
01:16:42 - Avec des grandes battues.
01:16:44 - Voilà.
01:16:46 Ensuite, on fait un carré.
01:16:48 On dit "je vais faire le carré".
01:16:50 On cherche un étang, on fait l'étang.
01:16:52 On cherche des mines, un puits.
01:16:54 Voilà, on a retrouvé
01:16:56 il y a quelques années, après l'avoir cherché
01:16:58 il y a longtemps, un jeune homme
01:17:00 qui avait eu un accident d'escalade
01:17:02 et qui a été retrouvé
01:17:04 parce que le temps passant,
01:17:06 les broussailles ont évolué,
01:17:08 la terre a bougé et tout d'un coup,
01:17:10 on a retrouvé son corps.
01:17:12 Alors que policiers et gendarmes
01:17:14 étaient passés 3 ou 4 fois,
01:17:16 mais c'était tellement touffu
01:17:18 qu'ils n'avaient pas eu la chance
01:17:20 ou la malchance.
01:17:22 Mais au moins, ça a réglé la question
01:17:24 du deuil des familles.
01:17:26 Et donc, c'est très impressionnant
01:17:28 de voir ça. Il faut se rappeler qu'il y a
01:17:30 100 000 personnes qui disparaissent par an,
01:17:32 dont 10 à 15 000 enfants.
01:17:34 10 % sont ce qu'on appelle
01:17:36 des disparitions inquiétantes
01:17:38 qui nécessitent plus d'efforts
01:17:40 que d'autres. Et à la fin, il y a toujours
01:17:42 quelques milliers de personnes qu'on ne retrouve
01:17:44 jamais, en tout cas pas dans un délai raisonnable.
01:17:46 Et en même temps, tous les ans,
01:17:48 on continue imperturbablement à enterrer
01:17:50 sous X des gens
01:17:52 dont on ne fait pas la recherche
01:17:54 de l'ADN. Et quand on la fait,
01:17:56 on ne la fait pas expertiser
01:17:58 parce que ça coûte trop cher, alors que
01:18:00 la loi fait l'obligation de faire
01:18:02 le prélèvement, mais pas le test.
01:18:04 Ça fait partie des curiosités bureaucratiques
01:18:06 de notre grand et beau pays.
01:18:08 Et donc, on pourrait
01:18:10 lever le doute sur au moins
01:18:12 un millier de personnes par an,
01:18:14 ce qu'on ne fait toujours pas. Alors, ce n'est pas
01:18:16 le cas du petit Émile, mais ça donne
01:18:18 une idée de ce qu'on n'arrive
01:18:20 pas à finaliser dans
01:18:22 des procédures qui apparaissent pourtant comme
01:18:24 de bonne volonté, mais où
01:18:26 le diable se cache dans les détails.
01:18:28 - Alain Bauer, vous êtes professeur de Criminologie,
01:18:30 vous êtes donc un spécialiste de la violence,
01:18:32 une violence en augmentation de notre pays.
01:18:34 On en a des exemples absolument tous les jours,
01:18:36 à travers des crimes
01:18:38 de plus en plus abominables.
01:18:40 Est-ce qu'il y a une explication anthropologique
01:18:42 ou pas à notre société française ?
01:18:44 - Alors, d'abord, on ne sait pas s'il y a
01:18:46 une augmentation. En tout cas, il y a une plus grande visibilité
01:18:48 d'un grand nombre d'affaires.
01:18:50 Et rarement, on en a eu autant
01:18:52 de manière aussi groupée et aussi grave
01:18:54 ou aussi choquante
01:18:56 dans un délai aussi bref.
01:18:58 Mais sur le long terme, il est très difficile
01:19:00 puisqu'on ne calcule pas la violence et qu'on ne la comptabilise pas.
01:19:02 On a un seul indicateur
01:19:04 qui est relativement précis,
01:19:06 et d'ailleurs que le ministère de l'Intérieur,
01:19:08 en tout cas son service statique, a le plus grand mal à gérer,
01:19:10 c'est celui des homicides et des tentatives d'homicides.
01:19:12 Les homicides sont toujours bien traités,
01:19:14 on a une idée assez claire, mais les tentatives d'homicides
01:19:16 ont disparu de l'appareil statistique.
01:19:18 On a vraiment beaucoup insisté,
01:19:20 parce que soi-disant, ce n'est pas très précis et c'est pas très clair,
01:19:22 ce qui n'est pas faux, mais ça ne l'est pas depuis 1972
01:19:24 et jusqu'à il y a quelques années,
01:19:26 on avait cet indicateur.
01:19:28 Or cet indicateur, quand on prend homicides et tentatives,
01:19:30 qu'est-ce qu'une tentative d'homicide ?
01:19:32 C'est un homicide qu'a raté.
01:19:34 L'intention ne fait pas de doute.
01:19:36 Quand on prend ces deux indicateurs, on se rend compte
01:19:38 qu'au cours des trois dernières années, on a été au plus haut niveau
01:19:40 historique de ce que moi j'appelle l'homicidité,
01:19:42 c'est-à-dire la volonté de tuer
01:19:44 de manière volontaire.
01:19:46 Et on a un indicateur d'autant plus impressionnant
01:19:48 que l'une des années les pires
01:19:50 était l'année du confinement.
01:19:52 Donc il y a une montée importante
01:19:56 de la volonté de tuer.
01:19:58 Et ça, personne ne peut la mettre en cause.
01:20:00 Tout le reste, on ne sait pas très bien
01:20:02 si on le voit mieux, notamment les agressions
01:20:04 et les affaires sexuelles.
01:20:06 Plus on s'occupe d'un sujet, plus il apparaît statistiquement.
01:20:08 Donc on ne sait pas si c'est une révélation
01:20:10 de ce qu'on ne regardait pas
01:20:12 ou une augmentation de ce qu'on est en train de découvrir.
01:20:14 Mais du point de vue
01:20:16 des règlements de compte, de la volonté de tuer,
01:20:18 des agressions qui amènent à la mort,
01:20:20 de la pulsion irrésistible de la violence
01:20:22 qui s'exprime par un homicide à la fin,
01:20:24 ou un quasi-homicide, tentative,
01:20:26 il y a là, depuis trois ans,
01:20:28 un niveau exceptionnellement élevé.
01:20:30 Et au cours des premiers mois
01:20:32 de l'année en cours,
01:20:34 on sent bien que nous sommes sur un rythme
01:20:36 qui pourrait permettre, malheureusement,
01:20:38 c'est la période des Jeux Olympiques,
01:20:40 sans doute, de battre le record.
01:20:42 De battre le record des trois années
01:20:44 que je viens d'indiquer.
01:20:46 À côté de ça, il y a aussi la violence
01:20:48 du quotidien que vivent beaucoup de Français,
01:20:50 la violence crapuleuse,
01:20:52 parfois non-crapuleuse,
01:20:54 ce qu'on appelle la violence gratuite.
01:20:56 Et on voit bien que le politique a du mal
01:20:58 parce que la logique,
01:21:00 tout le monde pousse à ce qu'il y ait toujours plus
01:21:02 de policiers et de gendarmes,
01:21:04 mais on voit bien que le système a des limites.
01:21:06 Est-ce que vous comprenez aussi la difficulté
01:21:08 pour le politique à répondre toujours plus
01:21:10 aux attentes des Français,
01:21:12 d'être mieux protégé, alors qu'en réalité
01:21:14 on voit bien que c'est très compliqué,
01:21:16 la société est de plus en plus violente ?
01:21:18 D'abord, le politique, son problème,
01:21:20 c'est qu'il n'y a pas de politique.
01:21:22 Si il en avait eu, ça serait plus simple.
01:21:24 On parle beaucoup du "en même temps",
01:21:26 mais le politique en matière pénale,
01:21:28 c'est surtout l'entre-deux.
01:21:30 On ne sait pas bien quelle est la logique
01:21:32 générale qui vise à expliquer que
01:21:34 soit on punit et on emprisonne,
01:21:36 et on exécute les peines,
01:21:38 soit on décide de faire alternative
01:21:40 aux poursuites, alternative aux peines
01:21:42 et autre type de politique.
01:21:44 À ce moment-là, on ne s'étonne pas
01:21:46 des processus.
01:21:48 Mais on ne peut pas en même temps
01:21:50 être dans une posture en disant
01:21:52 "c'est terrible ce qui se passe",
01:21:54 et dans une incapacité à fournir
01:21:56 des moyens au système judiciaire,
01:21:58 qui est quand même le parent pauvre
01:22:00 du système, à la fois pour la qualité,
01:22:02 la quantité, l'organisation des poursuites,
01:22:04 l'exécution des peines, mais aussi
01:22:06 l'accompagnement des détenus.
01:22:08 On ne peut pas passer son temps à s'étonner
01:22:10 que tout soit sous-financé,
01:22:12 sous-organisé et déstructuré,
01:22:14 et ensuite dire
01:22:16 "je vais régler ce problème
01:22:18 d'un claquement de doigts".
01:22:20 Donc il y a un premier problème qui est la logique,
01:22:22 la cohérence générale. C'est valable pour les stupéfiants,
01:22:24 mais c'est valable pour toute une série
01:22:26 de sujets. On l'a vu pour le harcèlement scolaire.
01:22:28 Je veux dire, on peut s'étonner
01:22:30 et tant mieux.
01:22:32 - C'est un véritable fléau,
01:22:34 le harcèlement scolaire.
01:22:36 - Oui, mais je suis très satisfait que
01:22:38 Gabriel Attal ait dit "ce truc est une honte
01:22:40 et mon administration ne fait pas son boulot".
01:22:42 C'est très courageux, parce que quand on connaît Mamouth,
01:22:44 j'appartiens à Mamouth du supérieur,
01:22:46 mais ça ressemble un peu à Mamouth du secondaire
01:22:48 ou du primaire, il faut oser
01:22:50 se prendre son administration en direct.
01:22:52 Mais cette lettre-là
01:22:54 n'est que la représentation
01:22:56 émergée d'une souffrance
01:22:58 généralisée des parents et des enfants
01:23:00 sur ce qui se produit
01:23:02 dans les écoles et la manière dont on ne sait pas
01:23:04 très bien... - En fait, la violence est partout, Alain Bohort.
01:23:06 La difficulté, c'est qu'on a l'impression...
01:23:08 - Et on ne la traite plus. - Exactement.
01:23:10 Les Français sont en colère,
01:23:12 même politiquement, contre
01:23:14 les représentants de l'État, parce qu'il n'y a
01:23:16 pas de réponse et qu'ils voient que
01:23:18 la société se délite.
01:23:20 - Il n'y a pas de réponse cohérente.
01:23:22 Il y a une différence fondamentale entre la posture
01:23:24 et l'annonce
01:23:26 et la réalité de ce que les gens vivent.
01:23:28 C'est ça qu'ils reprochent aux politiques.
01:23:30 Ce n'est pas tellement le fait qu'ils n'aient pas
01:23:32 de position. C'est qu'il y a une incohérence
01:23:34 entre la position et la réalité.
01:23:36 Et la réalité, on la voit tous les jours.
01:23:38 Et comme les réseaux sociaux, les nouveaux médias,
01:23:40 ce que vous faites, vous,
01:23:42 comme journaliste, montre à quel point
01:23:44 l'écart est de plus en plus important
01:23:46 et qu'il y a une sorte d'exaspération,
01:23:48 parce qu'il y a un effet cumulatif.
01:23:50 Vous parlez de la violence quotidienne.
01:23:52 Je viens de sortir... - On va en parler.
01:23:54 - Vous l'avez entre les mains, d'ailleurs.
01:23:56 Une préface, parce que je n'ai pas écrit à la place...
01:23:58 - Dans la psychologie des foules.
01:24:00 Le peuple, la violence, pourquoi ?
01:24:02 - Le mode de passage de la violence collective.
01:24:04 - Une question plurielle.
01:24:06 - Il y a un élément qui est très important.
01:24:08 Avant, le fait divers extraordinaire
01:24:10 masquait le rien du quotidien.
01:24:12 Aujourd'hui, le fait divers extraordinaire
01:24:14 sait le quotidien. Il y en a tellement...
01:24:16 - C'est la question du horreur.
01:24:18 - C'est devenu une sorte de...
01:24:20 - Les gens y vivent avec.
01:24:22 - Les gens y vivent avec. Ils s'y habituent plus ou moins.
01:24:24 Mais ils ont une frustration
01:24:26 et une volonté d'expliquer à l'Etat
01:24:28 qu'il doit reprendre sa place naturelle,
01:24:30 qui est celle-là.
01:24:32 L'Etat, c'est le représentant de l'ordre.
01:24:34 Il n'existe que par l'ordre et pour l'ordre.
01:24:36 Depuis qu'il a oublié ça,
01:24:38 surtout en France,
01:24:40 où l'Etat a créé la nation,
01:24:42 le seul Etat-nation que je connaisse,
01:24:44 partout ailleurs, des nations ont créé des Etats,
01:24:46 nous, c'est l'inverse,
01:24:48 quand l'Etat ne fait plus son métier
01:24:50 ni dans le sécuritaire, ni dans le militaire,
01:24:52 ni dans le sanitaire, pour ne prendre que 3 exemples récents,
01:24:54 dont aucun n'est véritablement terminé,
01:24:56 et qui crée une espèce de crise permanente,
01:24:58 globale, multiforme dans les têtes,
01:25:00 il y a évidemment une revendication
01:25:02 de plus en plus forte
01:25:04 et une expression politique de cette revendication
01:25:06 qui amène en général l'arc républicain
01:25:08 à s'étonner de la poussée des voix
01:25:10 et même de la normalisation,
01:25:12 par exemple, de Marine Le Pen,
01:25:14 qui apparaît comme une candidate présidentielle
01:25:16 de plus en plus normale,
01:25:18 de plus en plus légitime
01:25:20 et même de plus en plus compétente,
01:25:22 selon le dernier sondage,
01:25:24 je dirais qualitatif,
01:25:26 donc on sent bien que c'est le retrait de l'Etat
01:25:28 qui crée cela,
01:25:30 ce n'est pas son incompétence,
01:25:32 c'est son absence.
01:25:34 - Alain Bauer, dans le livre "Psychologie des foules"
01:25:36 qu'a écrit Gustave Lemond,
01:25:38 où vous avez fait la préface,
01:25:40 vous analysez le fait que la France est coutumière
01:25:42 des révolutions, des révoltes, des manifestations,
01:25:44 - ça fait 1000 ans - très bien,
01:25:46 mais là ça se transforme en dégradation des biens publics,
01:25:48 ça se transforme en incendie, en pillage, en saccage.
01:25:50 - Rien n'a changé.
01:25:52 - Vous avez un livre de madame Lewandowski
01:25:54 qui raconte la réalité des destructions à Paris,
01:25:56 alors à la fois avec des protections inattendues
01:25:58 et puis des destructions massives
01:26:00 de biens publics,
01:26:02 dont l'hôtel de ville,
01:26:04 ce qui n'est pas...
01:26:06 L'hôtel de ville de Paris, ce n'est pas rien.
01:26:08 Donc il y a là une tradition nationale,
01:26:10 mais qui est liée à une frustration nationale
01:26:12 sur la gestion publique,
01:26:14 notamment des questions,
01:26:16 là ce n'est pas la sécurité,
01:26:18 mais c'est le social,
01:26:20 c'est l'agriculture,
01:26:22 c'est la manière dont sont traités les paysans,
01:26:24 et donc il y a un moment français
01:26:26 qui est que cette exaspération existe.
01:26:28 Ce qui est nouveau,
01:26:30 c'est que nous sommes dans beaucoup d'exaspérations
01:26:32 en même temps.
01:26:34 D'habitude on les a les unes derrière les autres
01:26:36 avec un petit moment de répit,
01:26:38 où on se remet en disant "chouette c'est fini",
01:26:40 là on sent bien qu'on est passé des gilets jaunes
01:26:42 aux émeutes avec en même temps une frustration
01:26:44 sur le sanitaire et la gestion du Covid
01:26:46 qui est beaucoup plus liée
01:26:48 à la communication gouvernementale qu'à son action.
01:26:50 Et tous ces éléments-là
01:26:52 constituent une sorte de crise sans fin,
01:26:54 dont on a l'impression qu'elle n'est jamais terminée,
01:26:56 et le gouvernement rebondit
01:26:58 de crise en crise,
01:27:00 en s'ancréant de temps en temps lui-même
01:27:02 sur la question de l'immigration,
01:27:04 en se rajoutant...
01:27:06 - On a parfois l'impression que le gouvernement
01:27:08 se sert de ces crises par absence de stratégie,
01:27:10 et d'ailleurs c'est parfois des proches
01:27:12 d'Emmanuel Macron qui disent
01:27:14 "le président attend la prochaine crise
01:27:16 parce qu'il aime la gestion de crise et ça lui permet de rebondir".
01:27:18 - Un dernier mot là-dessus Alain Bauer ?
01:27:20 - Je ne suis pas suffisamment proche d'Emmanuel Macron
01:27:22 pour commenter le commentaire des autres,
01:27:24 ce que je peux commenter simplement c'est de dire
01:27:26 que la demande sécuritaire est tellement forte,
01:27:28 la demande d'ordre est tellement forte
01:27:30 que le retour à l'ordre est inéluctable.
01:27:32 - Vous parlez de l'immigration, il y a une crise migratoire
01:27:34 aujourd'hui en Italie, notamment à Lampedusa,
01:27:36 on va écouter Jordane Bardella,
01:27:38 présidente du Rassemblement National,
01:27:40 qui était l'invité ce matin de CNEWS et Europe 1
01:27:42 et qui pose un constat, écoutez-le.
01:27:44 - Monsieur Darmanin est en charge
01:27:46 de protéger les frontières françaises
01:27:48 et que ce qui est en train de se passer
01:27:50 en ce moment même sur la petite île italienne
01:27:52 de Lampedusa, où sont arrivés
01:27:54 je le rappelle, 6 000 migrants
01:27:56 en 24 heures sur une île
01:27:58 de 6 000 habitants, sera le futur
01:28:00 de la France si on ne reprend pas dès maintenant
01:28:02 le contrôle. On est là face
01:28:04 à une immigration qui est une immigration de faits
01:28:06 accomplis. Les peuples d'Europe
01:28:08 découvrent l'ensemble de ces images
01:28:10 et je crois qu'il est temps aujourd'hui
01:28:12 d'un sursaut en matière d'immigration
01:28:14 au risque de disparaître.
01:28:16 - Jordane Bardella vient de s'exprimer, Alain Bauer,
01:28:18 c'est une question
01:28:20 encore une fois qu'il faut
01:28:22 traiter de façon ferme,
01:28:24 de façon humanitaire.
01:28:26 - Il faut la traiter, point.
01:28:28 - Là on ne la traite pas.
01:28:30 - Angela Merkel a réglé le problème
01:28:32 en disant, pour des raisons démographiques,
01:28:34 je veux sauver l'Allemagne qui est en train de mourir
01:28:36 sur pied et donc comme toute une série
01:28:38 de pays européens, y compris ceux d'ailleurs qui n'acceptent
01:28:40 aucun migrant,
01:28:42 sans faire le tri entre réfugiés
01:28:44 et migrants, ce qui sont deux sujets
01:28:46 bien mélangés mais qui n'ont rien à voir
01:28:48 l'un avec l'autre. Et donc on est dans une
01:28:50 situation où personne ne sait exactement
01:28:52 quoi faire, puisque un peu comme
01:28:54 Helmut Kohl avait décidé de l'avenir de la
01:28:56 Yougoslavie en disant la Croatie, youpi,
01:28:58 la Slovénie, et qui a créé la guerre.
01:29:00 Le premier conflit qui est
01:29:02 le générateur du conflit ukrainien
01:29:04 est né en Serbie, je racontais ça dans mon
01:29:06 précédent ouvrage, on en avait parlé
01:29:08 ici il y a quelques mois, mais en fait
01:29:10 on est toujours dans cette posture où les Allemands
01:29:12 pour des raisons qui leur sont propres, et d'ailleurs
01:29:14 c'est assez légitime, les États n'ont pas
01:29:16 d'amis, ils n'ont que des intérêts, disait le général
01:29:18 de Gaulle, je pense qu'on peut constater qu'effectivement
01:29:20 c'est une réalité
01:29:22 permanente, mais dans cette affaire,
01:29:24 en accueillant un million
01:29:26 de migrants, réfugiés
01:29:28 mélangés en Allemagne,
01:29:30 elle a créé les conditions
01:29:32 d'un appel d'air généralisé
01:29:34 sans que l'Union européenne d'un côté
01:29:36 ou la France de l'autre, ou l'Italie, ou qui que ce soit
01:29:38 n'ait décidé de ce qu'il voulait.
01:29:40 Est-ce que nous voulons régler un problème
01:29:42 démographique futur ? Alors la France
01:29:44 était le pays qui était le mieux loti, mais il ne
01:29:46 l'est plus. Alors on peut
01:29:48 le régler en faisant des enfants,
01:29:50 ce qui est une manière de le résoudre,
01:29:52 on peut le régler en recueillant et en accueillant
01:29:54 des réfugiés, on peut aussi accepter
01:29:56 une immigration économique massive
01:29:58 parce qu'à terme, 10 ans, 20 ans, 30 ans,
01:30:00 40 ans, 50 ans, c'est important.
01:30:02 Est-ce que la comptabilité, c'est l'alpha et l'oméga
01:30:04 de l'esprit et de la nature,
01:30:06 j'allais dire de l'âme, même si je suis un bon laïc,
01:30:08 d'une nation ? Certainement pas,
01:30:10 ça ne peut pas se faire sans discuter
01:30:12 des conditions d'intégration.
01:30:14 Or, nous sommes un pays qui n'arrive pas
01:30:16 à prononcer ce mot, comme si
01:30:18 le fait d'accueillir quelqu'un
01:30:20 sur son territoire ne valait pas
01:30:22 aussi un accord,
01:30:24 un pacte, un contraint
01:30:26 sur la nature de ce qu'ils sont, les racines,
01:30:28 la culture, l'histoire
01:30:30 de ce pays, dans toutes ses dimensions.
01:30:32 Et ça n'est pas uniquement une affaire spirituelle
01:30:34 ou religieuse, que chacun connaît,
01:30:36 y compris les problématiques
01:30:38 qui ont été connues entre catholiques et protestants,
01:30:40 pour ne prendre que cet exemple-là.
01:30:42 Le sujet essentiel, il est d'avoir une ligne
01:30:44 cohérente. Nous n'en avons pas plus sur ce sujet
01:30:46 que sur aucun autre.
01:30:48 Nous n'osons pas dire qu'il y a un problème
01:30:50 qui est que démographiquement,
01:30:52 la baisse de la natalité en France
01:30:54 et l'absence de renouvellement démographique
01:30:56 va amener mécaniquement une crise,
01:30:58 certes qui va arriver plus tard que les autres
01:31:00 pays européens, mais qui va arriver désormais
01:31:02 inéluctablement. Est-ce qu'on veut l'assumer ?
01:31:04 Et est-ce qu'on demande au peuple français
01:31:06 de savoir comment il veut le traiter ? Quelle est la relation
01:31:08 que nous avons avec ceux qui vont... - Donc par référendum ?
01:31:10 - Par exemple !
01:31:12 Au moins que ça serve à quelque chose !
01:31:14 Ou est-ce qu'on veut
01:31:16 accepter le principe que
01:31:18 on ne discute pas vraiment de cette question, mais il y a un contrat
01:31:20 social avec un processus d'intégration
01:31:22 et donc une lutte contre les communautarismes
01:31:24 particulièrement
01:31:26 affirmée, car la laïcité n'est pas
01:31:28 une neutralité, mais c'est une dynamique
01:31:30 qui vise à imposer un certain nombre de règles
01:31:32 de ce qu'on appelle le vivre ensemble.
01:31:34 Le vivre ensemble, ce n'est pas le fait de se faire submerger
01:31:36 par les autres. Le vivre ensemble, c'est assumer
01:31:38 des règles qui ont fait effectivement que
01:31:40 ce pays
01:31:42 devienne une nation dans sa
01:31:44 grande diversité. Et cette question-là,
01:31:46 elle n'est toujours pas traitée, elle n'est toujours pas tranchée.
01:31:48 On est juste dans des mesures qui disent
01:31:50 "Bon, on ne prend personne, mais on va en prendre quand même un peu."
01:31:52 On ne sait pas gérer notre frontière
01:31:54 avec l'Italie, sans parler de Lomé-Douza,
01:31:56 il suffit d'aller à Brienzon. On a une idée
01:31:58 assez précise de ce qui est en train de
01:32:00 se produire. Les frontières,
01:32:02 les routes des migrations
01:32:04 sont en train de changer
01:32:06 et de se développer. Et puis, on est face
01:32:08 aussi à des problématiques qui sont
01:32:10 qu'il n'y a plus seulement des migrations
01:32:12 issues de notre histoire coloniale.
01:32:14 On avait une responsabilité, on peut
01:32:16 considérer qu'on avait le revers
01:32:18 de la pièce. Non, là, on est dans un
01:32:20 processus où il y a à la fois
01:32:22 un transit vers l'Angleterre, un réceptacle,
01:32:24 une volonté de présence
01:32:26 et puis, de temps en temps, comme vous l'avez montré tout à l'heure
01:32:28 dans vos extraits
01:32:30 YouTube, une petite
01:32:32 facilité à la fraude et à l'utilisation des...
01:32:34 Petite, on va le dire comme ça. Une question d'Eric Renet.
01:32:36 J'aimerais que vous poursuiviez
01:32:38 votre résonance, que tout à l'heure vous expliquiez que
01:32:40 un État sans autorité
01:32:42 qui ne protège plus suffisamment
01:32:44 n'est plus un État.
01:32:46 Et donc, ça constitue un vrai
01:32:48 danger et une vraie réflexion pour les foules.
01:32:50 Psychologie des foules. Alors, je regardais,
01:32:52 parce que je vérifiais, Gustave Lebon, c'est 1895.
01:32:54 Oui. Et je dis ça parce que
01:32:56 un État qui ne protège plus ou qui
01:32:58 laisse l'insécurité se développer, c'est aussi
01:33:00 jeter parfois les foules dans un autre type
01:33:02 de régime et, quelques
01:33:04 années plus tard, 1930, j'ai vérifié,
01:33:06 un fredo-marxiste qui s'appelle Willem Reisch
01:33:08 a écrit "Psychologie de masse du fascisme". Oui.
01:33:10 Ce que je veux dire par là, c'est qu'on passe...
01:33:12 C'est surtout sexologue, mais... Non, mais, oui, bon, très bien.
01:33:14 Si vous voulez, il est sexologue.
01:33:16 Il écoute aussi... Allons-y, Eric. Il a écrit aussi "Écoute, petit homme",
01:33:18 si vous vous souvenez. Bon. Mais, ce que je veux dire par là,
01:33:20 c'est qu'une foule
01:33:22 qui a l'impression que l'État ne le protège plus
01:33:24 peut basculer dans un autre type de régime.
01:33:26 Ah, ben, de toute façon, la nature a horreur du vide.
01:33:28 Mais l'autre régime
01:33:30 est un autre État.
01:33:32 Simplement, cet État s'appelle
01:33:34 seulement l'ordre ou juste l'ordre,
01:33:36 comme aurait dit Ségolène Royal,
01:33:38 et pas l'ordre juste. Moi, je défends
01:33:40 l'ordre juste, mais dans l'ordre juste, il y a de l'ordre.
01:33:42 Il n'y a pas juste l'ordre.
01:33:44 Il y a aussi une dimension sociale et une dimension d'intégration.
01:33:46 C'est un danger qui peut menacer
01:33:48 notre société. C'est un danger qui le menace, d'ailleurs.
01:33:50 Vous le constatez vous-même. L'ensemble
01:33:52 des débats qui existent aujourd'hui sont sur le
01:33:54 dépérissement de l'État. Moi, je suis toujours amusé
01:33:56 par les gens qui disent "l'État profond
01:33:58 organiserait secrètement..."
01:34:00 Non, l'État profond, il est comateux.
01:34:02 C'est le drame de l'État en France. C'est que
01:34:04 l'État en France, la France, elle a besoin
01:34:06 d'un État fort et puissant.
01:34:08 Mais ça, ça dépend du politique. C'est le politique
01:34:10 qui façonne l'État.
01:34:12 Vous voyez ? Vous savez, quand on entend... Moi, il y a quelque chose qui me fascine.
01:34:14 C'est les ministres qui vous disent tout le temps
01:34:16 "mais je suis dépassé par mon administration", mais ils ne sont
01:34:18 pas faits pour être ministre. Alors, ça n'existe
01:34:20 pas normalement un ministre... Enfin, vous savez...
01:34:22 Il y a un peu d'optimisme dans tout ça, Alain Bauer, quand même ?
01:34:24 Ah, bien sûr, il y a toujours un moment qui s'appelle résistance,
01:34:26 résilience, puis résistance.
01:34:28 Et il y a toujours un sursaut.
01:34:30 Je ne souhaite pas
01:34:32 juste que le sursaut soit le plus mauvais
01:34:34 des sursauts, en tout cas le plus noir des
01:34:36 sursauts, pour prendre une colorisation
01:34:38 politique. Je pense qu'on peut avoir à la fois
01:34:40 un ordre juste, avec un sursaut
01:34:42 démocratique où les citoyens reprennent
01:34:44 le contrôle de leur État, et que l'État
01:34:46 reprenne le sens de ce qu'ils sont,
01:34:48 ces missions, et pas seulement
01:34:50 l'islatrique.
01:34:52 D'accord. Merci beaucoup Alain Bauer pour ce
01:34:54 constat implacable.
01:34:56 Je rappelle ce livre écrit par Gustave Lebon,
01:34:58 "Psychologie des foules". Vous avez fait la préface, puis votre livre
01:35:00 sur les groupes en quête criminelle. Merci
01:35:02 Alain Bauer, merci Eric Revelle, merci Louis de
01:35:04 Ragnel d'avoir participé à Punchline.
01:35:06 Dans un instant sur Europe 1, c'est Hélène Zellany
01:35:08 pour l'information, et Christine Kelly, bien sûr,
01:35:10 pour Facein l'Info, sur CNews. Bonne soirée,
01:35:12 et à demain.
01:35:14 ...

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