Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:04 Je suis ravie de vous accueillir sur ce plateau jusqu'à 19h alors que l'actualité est bien sombre
00:00:08 et qu'elle regorge de drames déchirants à Marseille.
00:00:10 On entendra la douleur et la colère de la mère de la jeune Sokhaina qui est morte dans sa chambre après avoir reçu une balle perdue.
00:00:16 La France c'est fini dit-elle, c'est le règne des bandits, constat glaçant on va l'entendre dans un instant.
00:00:22 Et puis à Nice, l'autre visage de la barbarie c'est cette femme de 50 ans laissée pour morte dans la rue
00:00:28 après qu'un individu lui ait sauté sur la tête à pieds joints.
00:00:32 Il faut avoir le cœur bien accroché pour ne pas désespérer ce soir de ce qui se passe dans notre pays.
00:00:36 On va en débattre dans un instant dans Punchline.
00:00:38 Ce sera juste après le rappel des titres de l'actualité avec Simon Vila.
00:00:41 Deux détenus de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis dans les Saônes se sont évadés hier après-midi lors d'une sortie dans la forêt de Fontainebleau.
00:00:52 Ils participaient à une course à pied avec d'autres détenus ainsi que des encadrants.
00:00:55 Les deux prisonniers n'ont toujours pas été retrouvés.
00:00:58 Dans l'enquête sur l'assassinat de Samuel Paty, la cour d'appel de Paris a validé le renvoi de 14 personnes devant la justice.
00:01:05 8 personnes majeures seront jugées devant les assises spéciales et 6 adolescents comparaîtront devant le tribunal pour enfants.
00:01:11 Et puis Kim Jong-un réitère son soutien total et inconditionnel à Vladimir Poutine.
00:01:16 Il promet que la Russie rencontrera une grande victoire face aux Occidentaux.
00:01:19 Le dirigeant nord-coréen a été reçu par Vladimir Poutine dans une base de lancement de l'Est de la Russie.
00:01:24 Pour l'instant, aucun accord pour des livraisons de matériel militaire n'a été communiqué.
00:01:29 Merci beaucoup Simon Guilain. Il est 17h, passé de quelques secondes. On est avec Rachel Kahn, plateau essayiste.
00:01:34 Bonsoir Rachel. Merci d'être avec nous. On va essayer de balayer cette actualité qui est bien triste.
00:01:40 Le commissaire Mathieu Vallet nous a rejoint. Merci d'être là.
00:01:43 Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de GDD. Maître Pierre-Henri Bovis, avocat.
00:01:47 Eric Revelle, journaliste et ancien directeur de la rédaction de LCI.
00:01:53 Même directeur général. Je n'ai jamais été directeur de la rédaction de LCI.
00:01:58 On commence par Marseille. La mort de Sokhaina, je vous en parlais d'hier soir.
00:02:04 Victime d'une balle perdue chez elle, dans son appartement au troisième étage.
00:02:08 Sa maman Leila s'est confiée à notre journaliste Stéphanie Roquier.
00:02:12 Elle revient sur ce qui s'est passé le jour du drame, sur son incompréhension totale de ce qui s'est passé.
00:02:18 L'explication donc Maxime Lavandier, Stéphanie Roquier.
00:02:21 La France, c'est fini la France. C'est fini la France. Il n'y a plus de règles. Il n'y a plus de lois en France. Il n'y a plus rien en France.
00:02:29 C'est une mère endeuillée qui s'exprime. Leila, la mère de Sokhaina, tuée par une balle perdue à Marseille.
00:02:35 Trois jours après, elle revient sur ce drame.
00:02:38 J'ai vu ma fille par terre, du sang. C'est une rivière. Et le sang s'est accoulé de partout.
00:02:47 J'ai pleuré dans la rue. Ma fille s'est fait tuer dans sa chambre.
00:02:55 Sokhaina, 24 ans, était une jeune fille pleine de vie. Sans histoire, elle venait de reprendre ses études de droit.
00:03:01 Lorsque Leila évoque la personnalité de sa fille, elle est dévastée.
00:03:05 C'est une belle fille. C'est une belle fille. C'est une étudiante à la fac. C'est une fille qui vient discuter.
00:03:16 Au moment d'évoquer les circonstances de sa mort, la peine laisse place à la colère.
00:03:21 Ils ont enlevé ma fille. Ils ont enlevé la vie de ma fille. Ils, je ne sais pas c'est qui. C'est les bandits. C'est les trafiquants.
00:03:30 Je ne peux pas continuer ma vie ici.
00:03:34 Le trafic de drogue qui gangrène la cité phocéenne n'épargne plus personne.
00:03:38 Ce drame porte désormais à trois le nombre de victimes collatérales du narcomycide depuis le début de l'année à Marseille.
00:03:46 On vient d'entendre cette maman. Ce qu'elle dit à Rachel Khan, c'est fini la France. Il n'y a plus de règles. Il n'y a plus de lois.
00:03:53 C'est le règne des bandits. Quel constat. Quel constat.
00:03:57 C'est courageux de témoigner comme ça. Ensuite, c'est vrai que cette situation est insoutenable.
00:04:04 Et effectivement, le constat, puisque là, c'est une attente finalement à la sécurité d'une citoyenne qui était à la fac si jeune.
00:04:13 Et que normalement, effectivement, une des lois fondamentales, c'est la sécurité de la personne humaine.
00:04:19 Il n'y a pas plus précieux que ça d'être en sécurité, en sûreté, en plus chez soi.
00:04:26 Donc, effectivement, ces mots retentissent d'autant plus fortement qu'elle a perdu sa fille.
00:04:33 Et effectivement, lorsque l'on se sent dans ce pays avec ces lois fondamentales, on peut se dire que c'est finalement l'un des socles les plus précieux qui s'écroule.
00:04:42 Et c'est pour cette raison, commissaire Vallée, la détresse d'une maman et la démonstration que ce sont les habitants de ces quartiers qui sont les premières victimes de ces bandits,
00:04:52 de ces narcotrafiquants, de ces délinquants, de ces meurtriers, évidemment.
00:04:56 Oui, très émouvant le témoignage de cette maman. Moi, ma mère m'a élevé seul dans une cité du nord de la France.
00:05:01 Donc, je sais que c'est des gens qui ne sont pas des sous-citoyens et qui ont droit à la même sécurité qu'ailleurs.
00:05:05 Je voue mon engagement policier depuis 18 ans pour ces quartiers. J'ai fait que des quartiers difficiles.
00:05:09 Non pas pour être glorifié ou chercher la notoriété, mais parce que c'est là où on se sent le plus utile,
00:05:13 où on interpelle les délinquants qui font du rodéo, du trafic de stupéfiants, de l'occupation de l'immeuble, qui pourrissent le quotidien de ces gens.
00:05:19 Et pour moi, ce n'est pas des victimes collatérales, c'est des victimes innocentes. Elles ont droit à un statut particulier.
00:05:23 Ces victimes, elles payent des impôts. Elles étaient en train d'étudier lorsque les faits sont arrivés.
00:05:27 D'accord, on ne peut pas les mettre avec la longue liste des trafiquants.
00:05:28 Non, moi je suis désolé, j'ai entendu sur votre antenne qu'on avait des réseaux sociaux politiques qui nous disaient que c'était aussi dramatique d'avoir des dealers qui tombaient sous les balles de Kalachnikov que des victimes innocentes.
00:05:35 Non, quand on est dealer, on sait qu'on prend des risques. Aujourd'hui, il y a des individus très jeunes qui rafalent les halls d'immeuble pour terroriser, voire pour récupérer les points de deal.
00:05:42 Il y a des contrats qui sont exécutés par des jeunes individus qui parfois ne sont pas connus des services de police.
00:05:47 Ils se prennent pour des Pablo Escobar, mais partons d'être triviales. Mais c'est la réalité.
00:05:51 C'est des Jean-Michel à peu près au pied nickelé. Comme ils rafalent, comme des sanguinaires, ils tuent en fait des victimes collatérales.
00:05:58 Et vous savez qu'il y a une mère de 5 enfants de 43 ans qui, à la cité du Vieux Moulin, dans le 14e arrondissement, avait aussi perdu la vie.
00:06:03 Vous avez un homme de 63 ans également, à la Busserine, qui avait été victime innocente de ces trafics.
00:06:08 Et vous avez Fayad, à Nîmes, à la cité de Pisa également.
00:06:10 Petit garçon de 10 ans.
00:06:11 Et qu'on va devoir arrêter de continuer à la longue liste des décédés.
00:06:14 Et je termine juste sur ça. On avait le parquet de Nîmes qui est volontariste.
00:06:18 Mes collègues sur place me le disent quand j'échange au téléphone avec eux.
00:06:21 Sauf qu'un gros bonnet du trafiquant de stupéfiants, c'est réclusion criminelle à perpétuité.
00:06:25 Un dealer intermédiaire qui tient un réseau, c'est 10 ans qu'il est en courue.
00:06:29 Et un petit dealer de proximité, c'est 5 ans.
00:06:31 Mais les peines, elles ne sont jamais à ce niveau-là.
00:06:33 Même s'il y a des peines qui sont fortes, on s'est tellement habitués dans l'échelle des valeurs à avoir des petites peines,
00:06:37 que quand, par exemple, on a un dealer à qui on met deux enfermes, on se dit "punaise, on a touché l'Himalaya, on est quasiment à l'Everest".
00:06:42 Mais en réalité, sur ces trafiquants de stupéfiants, il faut mettre le paquet.
00:06:45 Même si les policiers occupent le terrain avec la PJ qui doit être renforcée,
00:06:49 fait des enquêtes et malheureusement la justice doit suivre, parce que ce n'est pas encore le cas.
00:06:53 Et je termine juste sur ça, les consommateurs.
00:06:55 On a, par des amendes forfaitaires délectuelles, voulu simplifier le travail des policiers,
00:06:58 mais on a dédouané et simplifié la consommation en France.
00:07:02 Et c'est vrai, consommer une barrette de résine de cannabis,
00:07:06 on l'a mis au même niveau qu'une conduite sans permis ou sans assurance.
00:07:08 C'est ça la réalité du terrain.
00:07:10 On va juste rester vraiment sur ce qui est la maman de Chaka Ina.
00:07:13 Elle est courageuse.
00:07:14 Non mais parce qu'il y a le drame, la douleur absolue.
00:07:17 Et Geoffroy Lejeune a le constat, il n'y a plus de loi, c'est le règne des voyous.
00:07:21 Et c'est encore une fois une habitante de ce quartier qui le dit.
00:07:25 Et c'est vrai, on ne peut pas faire un autre constat aujourd'hui.
00:07:28 Moi ce qui m'a frappé, évidemment elle est courageuse de parler aussitôt,
00:07:31 ses mots sont déchirants.
00:07:33 Moi je pense que perdre un enfant, c'est la douleur la plus grande qui soit,
00:07:35 c'est la chose la plus anti-naturelle qui soit.
00:07:38 Les enfants sont censés nous survivre, pas partir avant nous.
00:07:41 Et donc je n'ose imaginer la peine, la tristesse qu'est la sienne.
00:07:44 Ce qui m'a frappé quand je l'ai entendu, c'est qu'elle a mot pour mot
00:07:47 les mêmes phrases que les autres parents de victimes de ce type de violence.
00:07:53 Qu'il s'agisse d'ailleurs de victimes collatérales des règlements de comptes
00:07:57 dans les trafics de drogue.
00:07:58 Mais cette violence sauvage, cette violence gratuite qui nous gagne aujourd'hui,
00:08:03 en réalité, ils ont tous les mêmes mots pour décrire cette situation.
00:08:06 Tous les mêmes mots pour décrire leur peine.
00:08:08 Et je trouve qu'ils ne se sont pas coordonnés ces gens.
00:08:10 Il n'y a pas une association de victimes.
00:08:12 D'ailleurs, ils sont purement dans l'émotion, purement dans la tristesse,
00:08:15 purement dans la peine, donc dans la sincérité.
00:08:17 Et à chaque fois, ils utilisent les mêmes termes pour décrire
00:08:20 une situation incompréhensible, devant laquelle on est révolté de colère.
00:08:26 Et c'est assez frappant.
00:08:28 Le constat sur l'absence de l'État, la faillite totale de l'État.
00:08:31 C'est pour ça que c'est une révolte en réalité.
00:08:33 Plus de règles.
00:08:34 Mais il faut faire attention parce que...
00:08:35 C'est un cahide.
00:08:36 Je crois que le père de la jeune fille qui a été violée à Cherbourg
00:08:39 a dit que ça rendait fou.
00:08:41 Et le terme est absolument adéquat.
00:08:43 En réalité, ça rend fou parce que...
00:08:45 Et d'ailleurs, c'est miraculeux que ces gens se comportent aussi bien,
00:08:49 qu'ils aient autant de respect, entre guillemets, pour nos institutions, etc.
00:08:51 Il faut leur rendre hommage aussi pour ça.
00:08:53 Mais le cri des victimes, il va falloir un jour
00:08:55 que les gens qui nous gouvernent l'entendent.
00:08:57 Parce que le statut de la victime en France n'existe pas.
00:09:00 Et je vais même vous dire, au-delà de la question judiciaire,
00:09:02 même médiatiquement, on les entend une fois
00:09:04 qui sont victimes et derrière on les oublie.
00:09:06 Il faudrait faire des droits de suite de ces familles.
00:09:07 Raconter leur parcours judiciaire atroce.
00:09:10 Je sais qu'on parlera tout à l'heure de ça dans un autre cas.
00:09:13 Ils sont devant un mur froid qui ne leur accorde aucune considération.
00:09:17 Dans le JDD ce week-end, on interroge la maman Glynsey.
00:09:19 C'est autre chose, c'est le harcèlement scolaire qui s'est suicidé.
00:09:21 La maman raconte qu'elle a eu l'impression,
00:09:23 quand elle a été confrontée aux enquêteurs,
00:09:25 elle a eu l'impression d'être elle-même accusée.
00:09:27 Et qu'il n'y avait aucune empathie, etc.
00:09:29 Ça devient problématique.
00:09:30 Et je terminerai juste en disant qu'il y a plusieurs victimes collatérales
00:09:33 de règlements de comptes ces derniers temps.
00:09:34 Hier soir, le décompte pour l'année était à 109 blessés.
00:09:36 Parce qu'on oublie les blessés.
00:09:37 Ce n'est pas aussi grave évidemment.
00:09:39 Mais il y a des blessés par centaines, une centaine de blessés.
00:09:41 Et eux aussi, leur vie est fauchée.
00:09:43 Bien sûr.
00:09:44 Maître Pierre-Henri Bovis, pas de règles, pas de loi.
00:09:48 Il n'y a plus rien.
00:09:49 Il n'y a que la loi des gangs et des caïds.
00:09:51 C'est ce que nous disent les gens qui habitent dans ces quartiers.
00:09:54 C'est surtout que ça rend d'autant plus fou que,
00:09:56 là on se dit que cette pauvre jeune fille est décédée
00:09:59 chez elle dans sa chambre.
00:10:01 Lorsqu'on a des dossiers avec des personnes qui,
00:10:05 évidemment, se font agresser dans la rue,
00:10:07 je ne dis pas qu'on doit les dédouaner.
00:10:10 Mais en tout cas, lorsqu'il y a une personne qui se balade dans la rue,
00:10:12 il peut y avoir toute une série de circonstances qui font que,
00:10:15 là, elle est dans sa chambre en train d'étudier.
00:10:17 C'est-à-dire qu'elle ne parle à personne,
00:10:18 elle ne demande rien à personne.
00:10:19 Elle ne croise le regard de personne d'ailleurs.
00:10:21 Parce qu'on pourrait croire, aujourd'hui,
00:10:22 elle prend un mauvais regard ou vous faites agresser.
00:10:24 Là, ce n'est même pas un mauvais regard.
00:10:25 Et elle se fait tuer froidement dans sa chambre pour une balle perdue.
00:10:28 J'ai tendance à dire que...
00:10:31 J'ai entendu sur certains plateaux une phrase qui m'a profondément choqué.
00:10:34 Me dire que cette fille était au mauvais endroit au mauvais moment.
00:10:37 - On n'invoque pas la fatalité pour ça.
00:10:39 - Non, non, mais je veux dire, il n'y a pas de fatalité.
00:10:41 C'est surtout la présence des dealers qui ne va pas
00:10:45 et qui est une faute assumée de l'État.
00:10:47 L'État, en plus, injecte un argent considérable dans ses quartiers.
00:10:51 On a l'impression que c'est à fond perdu.
00:10:53 On a l'impression que c'est de la gabarit financière
00:10:55 parce qu'il n'y a pas de politique générale.
00:10:57 La politique de la ville est un échec total.
00:10:59 Et effectivement, je rejoins tout à fait ce que dit Geoffroy Lejeune.
00:11:02 Il faut vraiment que ceux qui nous gouvernent prennent conscience
00:11:04 que la politique de la ville est un échec.
00:11:06 Il faudrait arrêter peut-être les tables rondes
00:11:08 parce que les tables rondes à Marseille,
00:11:09 ça fait la dixième qu'on en entend parler depuis des années.
00:11:12 Les tables rondes, en revanche, on est très forts pour en faire.
00:11:14 Maintenant, pour mettre en application ce qui se décide,
00:11:16 c'est notre paire de manches.
00:11:18 Et ensuite, après, prendre à bras le corps,
00:11:21 c'est un sujet qui en plus dépasse les frontières
00:11:23 parce que c'est un sujet international, le sujet de trafic de drogue.
00:11:26 Et vraiment, d'un point de vue international,
00:11:28 on est des dirigeants qui arrivent à prendre la mesure des choses
00:11:30 et arrivent à se concerter aussi avec les autres pays européens.
00:11:32 Éric Rebel, on va juste écouter le témoignage d'une voisine de Socaïna
00:11:35 qui dit à quel point le quartier a basculé en quelques années.
00:11:38 Et on en parle très souvent dans de nombreuses affaires.
00:11:41 Le visage des quartiers a basculé comme ça.
00:11:43 Écoutez son témoignage.
00:11:45 Le quartier avant, c'était un bon quartier.
00:11:48 Maintenant, 7, 8 ans, on a tourné le quartier.
00:11:51 On voit tout avec nos yeux, mais on ne peut pas parler.
00:11:54 On ne parle pas, on ne se mêle pas, on a peur.
00:11:57 On voit tout, on voit tout.
00:11:59 On a fait grandir nos enfants ici.
00:12:01 Ils sont étudiés à la Barthabelle, les Épagnoles,
00:12:06 tranquilles, l'école, la maison.
00:12:09 Non, non, non, c'était pas comme ça.
00:12:11 En plus, c'est des jeunes, c'est pas du quartier.
00:12:14 C'est des jeunes, ils viennent de partout.
00:12:18 On en a marre.
00:12:20 Ils s'occupent un peu du quartier, la vérité, on en a marre.
00:12:23 On a nos petits-enfants, nos enfants, nous-mêmes.
00:12:26 Même on est chez nous, on n'est pas tranquille.
00:12:28 Regardez-les chez elles, la petite.
00:12:30 Voilà la peur et le silence qui leur est imposé.
00:12:32 On ne peut pas parler de 17 dames.
00:12:34 Oui, vous avez raison.
00:12:36 Ce que je note aussi, c'est la transformation des quartiers.
00:12:39 Je le dis parfois, mais là, je vais le dire une fois de plus.
00:12:41 Moi, je viens aussi d'un quartier, à Nanterre.
00:12:44 Dans les années 70-80, il y a un grand bidonville devant la préfecture.
00:12:49 Il y a des cités HLM.
00:12:51 C'était une cité dans laquelle, à l'époque, il y avait des problèmes sociaux.
00:12:57 Tous les gens étaient à peu près du même milieu social.
00:12:59 Des petits employés, mon père était ouvrier, etc.
00:13:02 Il m'est arrivé une fois de ramener mes enfants
00:13:05 pour leur montrer où j'avais vécu, dans quelle cité j'avais vécu.
00:13:09 Ma première réaction, où j'ai été extrêmement choqué,
00:13:12 c'est qu'en plein jour, il y avait du deal au feu rouge.
00:13:15 C'est-à-dire que je suis rentré dans ma cité
00:13:17 et je me suis aperçu qu'en pleine journée,
00:13:19 il y a des gens dont j'ai remonté mes fenêtres
00:13:21 qui me proposaient sans doute d'acheter des produits.
00:13:24 Donc, en fait, les quartiers populaires, les quartiers de HLM,
00:13:29 ont changé de manière incroyable à cause du trafic de drogue.
00:13:32 Et puis, je rajouterai le précédent sujet,
00:13:34 c'est terminé par un mot qui veut dire beaucoup.
00:13:37 On en a parlé tout à l'heure, Laurence.
00:13:38 C'est le mot "narcomycide".
00:13:40 - Narcomycide.
00:13:41 Alors, c'est la contraction de "narcotrafiquant" et "homicide".
00:13:44 La procureure de la République de Marseille, Dominique Laurence,
00:13:46 courageuse, qui a fait cette contraction-là.
00:13:48 Moi, je trouve que c'est une forme d'abdication.
00:13:50 - Alors, c'est une forme d'abdication,
00:13:52 mais ça vous montre dans quoi on est peut-être en train de basculer.
00:13:55 On n'est pas encore un narco-État, même s'il y a des narcomycides,
00:13:58 mais en tout cas, on est dans un pays
00:14:01 que la drogue est en train de cartéliser.
00:14:03 Thibault de Montbrial avait employé sur votre plateau, Laurence, ce terme-là.
00:14:06 Donc, on est un pays dont les gangs sont en train de se livrer
00:14:09 une guerre impitoyable en rafalant,
00:14:11 jusque-là y compris les gens qui travaillent tranquillement chez eux.
00:14:14 Donc, on passe d'un trafic de drogue exponentiel
00:14:20 qui cartélise le pays autour de gangs,
00:14:22 et la marche d'après, c'est le narco-État.
00:14:26 - C'est le narco-État. On a vu les narcomycides.
00:14:28 - Et je rajoute une chose pour appuyer ce que disait Mathieu.
00:14:30 Moi, je vais vous dire, quand je vois la douleur de cette maman,
00:14:34 oui, on peut lui tirer notre chapeau
00:14:37 pour réagir dans le calme et la sobriété,
00:14:41 mais quand quelque chose comme ça arrive à votre fille ou à votre fils,
00:14:44 je peux vous dire que ces racailles qui se livrent à des farouets criminels,
00:14:48 on aurait presque, monsieur le policier, envie de s'en occuper.
00:14:51 - Mais vous pourriez aller plus loin.
00:14:52 - Ben non, je ne sais pas.
00:14:53 - Ils sont où les comités d'Adama Traoré,
00:14:55 où tous ceux qui dénoncent les violences policières,
00:14:56 en parlant dans ces quartiers, justice pour Naël, justice pour Sabri,
00:14:59 ils demandent toujours justice pour des gens qui ont commis des actes de délinquance avant,
00:15:02 et dont le décès est toujours une tragédie, je ne m'en délecte pas.
00:15:04 Mais ils sont où ces comités qui, prétendument,
00:15:06 représentent des maires de quartier ou des citoyens,
00:15:08 sur lesquels je fais des débats ici, sur d'autres plateaux de chaînes d'information en continu,
00:15:11 et qui mettent en cause et en accusation la police,
00:15:13 mais jamais les dealers, les voyous, les agresseurs, les violeurs, les assassins,
00:15:16 ils n'en parlent jamais.
00:15:17 Cette dame, elle est paye poli par une association locale
00:15:20 qui mène le même combat contre les policiers qu'elle mènerait contre les dealers.
00:15:23 Et juste sur Marseille, un petit arrêt sur image,
00:15:25 parce que je défends évidemment Becquimau et mes collègues,
00:15:27 parce que je sais ce qu'ils font sur le terrain,
00:15:29 et j'ai travaillé trois ans à Marseille.
00:15:30 Vous avez eu, en deux ans, plus 368 policiers.
00:15:33 Il y a la 268e promotion de gardien de la paix qui sort le 6 novembre.
00:15:37 70 postes en sortie d'école à Marseille.
00:15:39 J'ai des adhérents commissaires dans toute la France.
00:15:41 Tout le monde rêverait avoir ce même niveau d'effectifs.
00:15:43 Il y a trois compagnies de CRS à demeure.
00:15:45 Et aujourd'hui, ce qu'il faut, c'est muscler la police judiciaire,
00:15:48 parce que même s'il y a 21 OPJ qui arrivent,
00:15:50 il y en a 15 qui partent, donc on voit que le différentiel est très réduit.
00:15:54 Et surtout, bien sûr que c'est rageant.
00:15:57 On a des policiers, moi j'ai tourné avec la brigade spécialisée de terrain des quartiers nord,
00:16:00 j'ai tourné avec la BAC Nord, avec la BAC Sud.
00:16:02 Ils font à Saint-Isse, à côté de Saint-Loup.
00:16:05 Saint-Isse, c'est pas les quartiers nord.
00:16:06 Non, non, c'est les quartiers sud, mais c'est à côté de Saint-Isse.
00:16:08 C'est toujours un quartier tranquille, entre guillemets.
00:16:10 Ceux qui tiennent ces points de délai, on ne le dit pas, c'est les mecs des quartiers nord.
00:16:13 C'est les benets des quartiers nord.
00:16:14 Donc c'est pour ça qu'ils font la même chose dans les quartiers sud qu'ils font dans les quartiers nord.
00:16:17 Moi j'ai tourné par exemple avec la brigade spécialisée de terrain des quartiers nord
00:16:19 et même des quartiers sud, puisque c'est les mêmes unités en termes d'organisation.
00:16:23 On a fait des 42, 45, 50 kilos à Campagne-l'Evêque, à la Savine, c'est des cités des quartiers nord,
00:16:28 ou même à Saint-Loup, qui est le drogue de superfiant.
00:16:30 Des interpellations avec des guetteurs, avec des rabatteurs, avec des dealers,
00:16:34 avec ceux qui gardent ce qu'on appelle des nourrices.
00:16:36 Donc il y a le boulot qui est fait.
00:16:38 Et ce qui est rageant, c'est qu'effectivement, en plus de 10 ans, c'est l'année noire à Marseille
00:16:42 avec ces 44 règlements de comptes qui ont abouti à des assassinats, puisque c'est toujours préédité.
00:16:47 Et c'est son oeuf blessé qui évoquait Geoffroy Lejeune tout à l'heure.
00:16:49 Répétez, ne mettez pas les victimes, cette jeune fille, le monsieur de 63 ans.
00:16:53 Mais j'ai dit 44, je parle des règlements de comptes.
00:16:55 Dans ce décompte macabre-là.
00:16:57 Les 44, ce n'est pas ces victimes innocentes.
00:16:59 Non, mais ce qui est rageant, dans ce que dit Mathieu, et il a raison de le souligner,
00:17:02 ce qui est rageant, c'est de voir toujours, si vous voulez, cette émotion à deux vitesses,
00:17:05 à géométrie variable.
00:17:07 Ils sont tous ces joueurs de foot, ces acteurs qui toujours, lorsqu'il y a un peu d'huile sur le feu
00:17:12 à mettre, sont présents.
00:17:14 Lorsqu'en revanche, il s'agit là de défendre une vraie cause,
00:17:17 c'est-à-dire lutter contre le trafic de stupéfiants qui causent la mort de personnes ultra innocentes
00:17:22 qui n'ont strictement rien fait, rien demandé à personne.
00:17:24 On aimerait bien les entendre, on aimerait bien aussi avoir leur soutien, ne serait-ce que moral.
00:17:27 C'est vrai que par rapport à ces parents complètement désoeuvrés, démunis,
00:17:31 et notamment vis-à-vis de la justice qui parfois peut renvoyer...
00:17:34 Dévaster, plus que désoeuvrer.
00:17:36 Ce sentiment un peu froid, c'est vrai qu'on aurait bien aimé avoir leur soutien.
00:17:39 Mais Ledgelaj, qui a fait le film "Les Misérables",
00:17:42 j'aimais tout le monde s'esclaffer en disant "ah, ils ne montent que les policiers,
00:17:45 et ils ont des cartiers, Ledgelaj est dans les mêmes conditions".
00:17:48 Non mais moi quand j'étais gardien de la Pâmon fermée, il a grandi au 3 rue Picasso.
00:17:51 Donc je connais bien cette personne quand on l'avait en garde à vue.
00:17:53 Elle n'était pas du tout sympa avec les policiers.
00:17:55 Les infractions qu'on lui a reprochées pour lesquelles il y a eu des condamnations,
00:17:58 ça on ne fait pas une Nigerie, il y a un exemple loin de là, mais il n'en parle pas.
00:18:00 Et là aujourd'hui, dans la presse internationale, notamment au Canada,
00:18:03 où il présente un nouveau film, "Bâtiment 5" pour ne pas se citer,
00:18:05 il nous explique que la police a la carte blanche pour tuer des Noirs et des Arabes dans les quartiers.
00:18:08 Ça c'est un discours responsable ?
00:18:10 À quel moment il parle des dealers ?
00:18:12 C'est sûr que quand on était soixante-dix, c'est compliqué de dénoncer ces anciens collégionnaires.
00:18:16 Oui, rajouter simplement sur cette victime de 24 ans,
00:18:21 et sa maman au fond, c'est tous les citoyens éclairés,
00:18:25 tous les citoyens qui sont touchés et blessés dans leur chair.
00:18:30 Mais dans les propos, lorsque la mère ou la voisine parlent de la peur
00:18:35 et qu'elles n'ont plus le droit de parler,
00:18:37 c'est à quel point ces ganglas déhumanisent la société ?
00:18:40 J'aimerais juste prendre un autre exemple à Nice,
00:18:43 avec l'agression dont je vous parlais au début de l'émission,
00:18:46 cette femme d'une cinquantaine d'années qui a été laissée pour morte en pleine rue à trois heures du matin,
00:18:51 avec un agresseur qui l'a piétinée, il lui a sauté à pieds joints sur la tête,
00:18:56 on ignore encore pourquoi.
00:18:58 On fait le point avec Michael Dos Santos.
00:19:00 Une victime au sol, un homme qui la frappe au visage avant de sauter à pieds joints sur son crâne.
00:19:05 Cette agression violente survenue hier dans le quartier de la gare n'étonne pas certains riverains.
00:19:10 Cette habitante qui témoigne anonymement avoue avoir peur de sortir seule le soir.
00:19:15 Le soir on ne sort plus parce qu'on a peur.
00:19:19 Il faut sortir en groupe, un petit couple qui sort au fioni samedi, il se fait agresser.
00:19:24 Là depuis un an c'est une catastrophe.
00:19:27 Entre les gens qui se font racketter, les gens qui se font voler,
00:19:31 les gens qui se font attaquer par des coups de couteau.
00:19:33 Il y a beaucoup de gens bizarres dans la rue le soir.
00:19:36 Selon ces déclarations, le principal suspect serait âgé de 24 ans, d'origine angolaise,
00:19:41 sans domicile fixé, inconnu des services de police.
00:19:44 Son identité reste néanmoins confirmée, tout comme un éventuel mobile ou encore des liens avec la victime.
00:19:50 De son côté, l'enquête va déterminer son profil psychologique,
00:19:53 comme nous l'explique Eric Henry du syndicat de police Allianz.
00:19:57 Elle devra également voir et savoir si celui-ci, au moment des faits, était en plein discernement
00:20:05 ou si son discernement était altéré ou aboli.
00:20:09 Des experts médicaux, des médecins vont se succéder et vont examiner cet individu.
00:20:16 Hospitalisé, le pronostic vital de la victime est toujours engagé.
00:20:20 Et même très engagé parce qu'elle est dans un état extrêmement grave.
00:20:23 Avec une violence gratuite, on le saura sans doute quand l'enquête va avancer, commissaire Vallée ?
00:20:28 Oui, d'abord, cette agression, elle est abjecte, barbare et sauvage.
00:20:31 Et je tiens à féliciter les policiers de la brigade des Criminalités,
00:20:34 épaulés par la police municipale de Nice, qui ont rapidement interpellé l'auteur présumé des faits.
00:20:39 Grâce à la vidéo surveillance, on s'est rappelé, parce qu'il y a beaucoup de caméras à Nice.
00:20:42 Vous avez, en fait, pardon, sur cette affaire ignoble de pouvoir mettre en avant les propositions qu'on fait,
00:20:47 c'est que là, on a le package de ce qu'on en a besoin pour interpeller les auteurs aussi barbares.
00:20:51 C'est qu'on a la vidéoprotection à Nice, qui est la ville la plus dotée en France.
00:20:54 On a une police municipale qui est armée, qui travaille en collaboration avec la police nationale.
00:20:58 Et on a des brigades des Criminalités qui sont chargées de faire du flagrant délit.
00:21:00 Petite parenthèse pour ceux qui veulent les désarmer, les supprimer.
00:21:03 Ensuite, ils sont intervenus rapidement.
00:21:05 Les enquêteurs de la Sûreté départementale de Nice, qui sont les enquêteurs supérieurs de la Sécurité publique,
00:21:09 ont présenté à un juge cet après-midi cet individu pour une tentative de meurtre.
00:21:13 Et on voit que les faits font froid dans le dos.
00:21:16 Des éléments qu'on a. Il y a eu cet individu qui a suivi comme une proie cette victime
00:21:20 quand il a réussi à la rattraper, puisqu'elle a couru, elle a crié,
00:21:23 ce que certains témoins ont confirmé. Il l'a attrapée, il l'a littéralement massacrée.
00:21:27 Elle est en état, cette victime, de pronostic vital très engagé.
00:21:30 Les blessures extrêmement graves.
00:21:32 Tout à fait. Et quand on sait l'état descriptif médical que le médecin des urgences médico-judiciaires
00:21:37 qui a habité par la justice pour déterminer les blessures qu'elle a subies,
00:21:40 on se dit qu'on n'est plus dans le domaine de l'humanité, mais qu'on est dans le domaine de l'animal.
00:21:44 Barbare.
00:21:45 Gratuitement, cette femme s'est rentrée chez elle.
00:21:47 Vous imaginez, moi, ce que je ne peux pas supporter dans mon pays,
00:21:49 c'est que quand vous rentrez de soirée, de chez des amis, d'une boîte de nuit,
00:21:52 d'un établissement, d'un restaurant, on a ces femmes qui sont déjà harcelées.
00:21:55 Alors, il ne faut pas une jupe trop courte, il ne faut pas avoir une tenue trop aguicheuse.
00:21:57 C'est ce que nous expliquent les bons féministes.
00:22:00 Et ensuite, elle rentre chez elle et elle se fait littéralement prendre en charge
00:22:03 comme un fauve qui suit sa proie. Elle se fait rattraper, elle se fait massacrer.
00:22:06 Et par le sang-froid, la détermination et le courage des policiers,
00:22:09 on a un individu qui a interprété son profil, qu'on connaîtra rapidement, me semble-t-il.
00:22:13 On ne va pas être encore à l'honneur de certains parcours qu'on peut bien connaître dans notre pays.
00:22:17 - Qu'en fera le jeune ?
00:22:19 - Moi, je ressens une grande colère devant ces images.
00:22:22 Et notamment devant leur récurrence.
00:22:24 Parce que si on se renseigne un peu, on peut voir ça quasiment tous les jours.
00:22:27 Il y a 120 attaques au couteau par jour dans ce pays.
00:22:29 Il y a des viols tous les jours également.
00:22:31 Ça devient notre quotidien. Ça devient la France.
00:22:34 C'est ça, la France.
00:22:35 Et moi, je ne m'y résous pas.
00:22:37 Tout à l'heure, je disais qu'il fallait que les gens qui nous gouvernent
00:22:39 entendent le cri de détresse des victimes.
00:22:42 Je pense qu'il faut aussi entendre le cri de détresse des gens qui se sentent en insécurité.
00:22:45 Qu'on arrête avec cette farce de sentiment d'insécurité qui a été inventée il y a 20 ans,
00:22:49 mais qui est encore défendue aujourd'hui par certaines personnes.
00:22:52 Et qu'on en tire des conclusions.
00:22:54 Et je suis désolé, ça ne fera pas plaisir à tout le monde.
00:22:56 Mais premièrement, déjà en matière de sécurité,
00:22:59 il faut protéger la société de gens violents.
00:23:01 Il y a deux catégories de gens violents.
00:23:03 Il y a ceux qui n'ont rien à faire chez nous.
00:23:05 Ce sont les étrangers dans des situations irrégulières ou les étrangers dont on n'a pas voulu.
00:23:08 Ceux-là, il faut les empêcher de rentrer.
00:23:10 C'est quand même très souvent le cas. Il y a un quart de détenus étrangers dans notre pays.
00:23:12 Pour ne citer que cette statistique officielle.
00:23:14 Et ensuite, une société qui aussi bascule dans la psychiatrie.
00:23:19 Et là pour le coup, il faut trouver des solutions assez rapidement.
00:23:22 Et enfin, la prison n'est pas un gros mot.
00:23:24 C'est-à-dire qu'on débat depuis des années sur le fait qu'on ne peut pas,
00:23:27 qu'on est en surpopulation carcérale,
00:23:29 que les magistrats ne peuvent plus envoyer en prison des gens
00:23:31 qui seraient à leur premier ou deuxième délit ou crime.
00:23:34 Je pense qu'il va falloir très rapidement trouver une solution
00:23:36 pour enfermer un certain nombre de gens qui n'ont plus leur place dans la société.
00:23:39 - Un dernier mot là-dessus.
00:23:41 Nice peut-être, Eric ?
00:23:43 On voit que le climat est en train de changer.
00:23:45 - Moi j'ai vu un peu changer puisque j'ai habité Nice pendant plusieurs années.
00:23:48 D'abord, il faut savoir que oui, c'est la ville qui possède le plus d'audiosurveillance.
00:23:51 Il y a un autre point très important.
00:23:53 C'est que dans la ville, vous avez des boutons d'alerte.
00:23:56 C'est-à-dire que quand vous assistez à quelque chose,
00:23:58 vous pouvez prévenir immédiatement la police municipale.
00:24:00 C'est comme ça que lors de l'attaque terroriste à la Basilique,
00:24:02 on a sans doute, même si je crois que je me souviens qu'il y a eu deux victimes
00:24:06 qui ont été égorgées par ce terroriste.
00:24:08 En fait, il y a des boutons d'urgence dans la ville.
00:24:10 Mais on voit bien que là, il se passe quelque chose de fond.
00:24:13 Et pour le maire de Nice, ça doit être un sujet.
00:24:17 Parce que la carte postale de la Provence des Anglais,
00:24:19 de l'endroit où ils font vivre, qui attire sans doute la racaille du monde entier.
00:24:23 Mais cette image est en train de basculer.
00:24:25 Moi, je me souviens un matin, dans un centre commercial de Nice,
00:24:29 il y a eu à 10h du matin, un règlement de compte entre Tchétchène
00:24:32 qui se tirait dessus à la Kalachnikov.
00:24:35 - À Nice ?
00:24:36 - Oui. Donc si vous voulez, cette ville qui fleure bon,
00:24:39 la Côte d'Azur, la French Riviera, etc.
00:24:42 Il y a un sujet qui est sociétal, il y a un sujet économique,
00:24:45 il y a un sujet touristique majeur, à mon avis, pour la municipalité.
00:24:48 - Hommage aux trois victimes de l'attentat de la Basilique.
00:24:50 Anne-Issane Petitepous, on se retrouve dans un instant dans Punchline.
00:24:52 Sur ce, il nous a tout de suite.
00:24:53 17h30, on se retrouve en direct dans Punchline.
00:24:59 Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guélin.
00:25:04 - De nouveaux cas de botulisme pourraient se déclarer d'ici ce week-end,
00:25:07 prévient l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine.
00:25:10 12 cas ont déjà été repérés à Bordeaux en Gironde.
00:25:13 Une personne en est morte et d'autres sont actuellement hospitalisés.
00:25:16 Tous ont été contaminés après avoir mangé des sardines
00:25:19 en conserve artisanale dans le même restaurant à Bordeaux.
00:25:22 Ce chiffre de Santé publique France, près de 400 décès de plus que la normale
00:25:26 ont été recensés en France pendant la dernière canicule.
00:25:29 C'était du 11 au 26 août dernier.
00:25:31 L'Agence sanitaire précise que les personnes âgées de moins 75 ans
00:25:35 constituent la classe d'âge la plus touchée.
00:25:37 Après une longue et difficile chasse à l'homme,
00:25:39 la police américaine a enfin annoncé l'arrestation du dangereux criminel brésilien
00:25:43 qui s'était évadé armé.
00:25:45 Le fugitif a échappé aux autorités pendant près de deux semaines,
00:25:48 provoquant un vent de panique dans cette région,
00:25:50 près de Philadelphie, dans le nord-est des Etats-Unis.
00:25:52 - Merci beaucoup Simon Guélin.
00:25:54 On se retrouve avec Rachel Khan, le commissaire Mathieu Vallée,
00:25:57 Geoffroy Lejeune, Maître Pierron et Mauvis et Eric Rebel.
00:26:00 On a parlé de cas extrêmement dramatiques de l'actualité.
00:26:03 J'aimerais quand même qu'on passe au registre des incivilités
00:26:05 avec un chauffeur de bus de la RATP,
00:26:07 qui avait déjà fait une première vidéo il y a quelques semaines
00:26:09 sur les réseaux sociaux, qui était plus que limite.
00:26:12 Et là, qui s'en est pris très violemment à une passagère de son bus,
00:26:15 et qui a eu l'intelligence, c'est l'ironie, de poster ça sur les réseaux sociaux.
00:26:20 Retour sur les faits avec Tony Pitaro.
00:26:22 - Je t'ai demandé de sortir, c'est le terminus, tu sors.
00:26:25 Tu peux appeler les flics, appelles même les...
00:26:27 Ferme ta mère, c'est une pute là.
00:26:29 Pendant 46 secondes, ce chauffeur de bus insulte une femme
00:26:32 qui, selon lui, ne souhaitait pas descendre au terminus.
00:26:36 - Ferme ta gueule, espèce de pute.
00:26:38 Ferme ta gueule, pute.
00:26:39 Tu sais bien que je te borse ta mère, la pute.
00:26:41 Gueule avec ta pute.
00:26:43 Où est la pute, ta mère ?
00:26:45 Des insultes extrêmement violentes qui choquent ces Parisiennes.
00:26:49 - Ça soit un chauffeur de bus ou pas un chauffeur de bus,
00:26:51 t'as pas insulté quelqu'un comme ça ?
00:26:52 - C'est quelqu'un qui est censé assurer notre sécurité, quelque part.
00:26:55 Et là, quand on voit des choses comme ça, c'est sûr que...
00:26:58 Bon, ça donne pas forcément envie de continuer à prendre le bus.
00:27:02 - Déjà, c'est pas normal qu'un être humain s'en prenne à quelqu'un comme ça
00:27:04 et encore moins dans un cadre professionnel comme ça.
00:27:07 C'est inadmissible.
00:27:08 Des propos condamnés par la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.
00:27:13 - Ce comportement extrêmement choquant d'un conducteur de bus
00:27:16 vis-à-vis d'une voyageuse porte atteinte au service public de transport
00:27:20 et doit être sanctionné.
00:27:21 Début septembre, ce machiniste s'étonnait du nombre de femmes
00:27:24 dans une ligne de bus.
00:27:26 - C'est incroyable. C'est un four à meufs.
00:27:29 Y a que ça. T'es marié, t'es en couple, t'es mort.
00:27:32 Tes yeux, tu saignes des yeux.
00:27:34 À tout moment, y a une meuf qui te sourit. À tout moment.
00:27:36 - La RATP a condamné avec la plus grande fermeté ses agissements
00:27:40 et assure que l'homme fait l'objet d'une procédure disciplinaire.
00:27:43 - A priori, il ne conduit plus de bus, Rachel Khan.
00:27:47 Tout ça a été inadmissible de bout en bout.
00:27:49 Il y avait tellement de bips.
00:27:50 Alors, on a aussi la version originale, mais honnêtement, on va se l'épargner.
00:27:53 - Oui. - Mais y a tellement de bips
00:27:55 qu'on comprend à peu près le niveau du langage.
00:27:58 - C'est assez affreux. Cette violence, cette misogynie.
00:28:01 Et en plus, justement, au contraire, dans le témoignage d'une jeune femme,
00:28:05 elle dit "il doit être comme tout le monde".
00:28:07 Non. S'il est chauffeur de bus, il a des obligations
00:28:10 qui sont plus que les citoyens lambda.
00:28:13 J'espère qu'effectivement, au niveau du Stif,
00:28:16 qui gère l'ensemble des transports sur l'île de France,
00:28:18 il sera lourdement sanctionné.
00:28:20 On voit aussi à quel point les réseaux sociaux
00:28:23 nourrissent cette forme de névrose, de violence à l'égard des femmes.
00:28:29 Je pense que cette personne est en quête aussi de buzz.
00:28:32 Et comment faire du buzz avec la violence
00:28:35 pour impacter, pour avoir un nombre de followers suffisant ?
00:28:38 C'est abject.
00:28:39 - Qui est-ce qui est choqué, là, Eric ?
00:28:41 - Alors, moi, ce qui me frappe...
00:28:42 - Oui, je crois que tout le monde veut y dire quelque chose.
00:28:44 - Non, mais on a eu un peu de choc.
00:28:45 Mais moi, ce qui me frappe, si vous voulez,
00:28:46 c'est le lien entre la barbarie verbale et la barbarie physique.
00:28:48 C'est-à-dire qu'en réalité, vous voyez bien que c'est le même type d'ADN.
00:28:52 C'est-à-dire que cette barbarie verbale,
00:28:54 qui est quasiment une barbarie physique,
00:28:56 c'est même plus de la misogynie,
00:28:57 il s'attaque presque à des personnes.
00:28:59 En fait, vous voyez que ça peut basculer très rapidement.
00:29:01 Et donc, ne nous étonnons pas, si j'ose dire,
00:29:04 de parler du sujet dont on a parlé tout à l'heure,
00:29:07 c'est-à-dire cette femme massacrée par un barbare.
00:29:09 Parce qu'en réalité, le glissement, il est assez rapide.
00:29:12 Barbarie verbale, enfin, vous entendez ce qu'il dit,
00:29:14 j'ai les yeux qui saignent, très bien.
00:29:16 Plus tous les noms...
00:29:18 Mais en fait, vous voyez bien que c'est très proche, en réalité.
00:29:21 Oui, j'irais même un petit peu plus loin,
00:29:23 parce qu'en fait, c'est comme si, justement, par rapport aux réseaux sociaux,
00:29:26 comme si les réseaux sociaux descendaient dans la rue.
00:29:28 Et effectivement, ensuite, barbarie verbale et barbarie physique.
00:29:31 Et c'est quasiment une raison du passage à la vie.
00:29:34 C'est juste pour s'en remettre sur les réseaux sociaux.
00:29:36 Maître Bovis, alors, sanctions disciplinaires,
00:29:38 ne conduisent plus de bus.
00:29:39 Non, mais moi, ce qui me surprend le plus,
00:29:42 surtout dans toute cette scène,
00:29:44 au-delà du caractère abject, etc., évidemment,
00:29:46 c'est cet espèce de sentiment d'impunité,
00:29:49 en se disant "je suis chauffeur de bus,
00:29:51 je dois assurer la protection quand même de ceux que je conduis,
00:29:54 je me filme sur les réseaux sociaux en insultant une passagère,
00:29:57 et je pense qu'il ne va rien se passer derrière".
00:29:59 Soit, effectivement, cet individu est spécialement crétin,
00:30:01 alors évidemment, je pense qu'il est aussi un peu,
00:30:03 mais à ce niveau-là, c'est quand même surprenant.
00:30:05 Soit, alors, il y a une forme d'insouciance
00:30:07 qui, de toute manière, fait qu'heureusement,
00:30:09 qu'il est sanctionné et heureusement qu'il ne conduira plus de bus.
00:30:12 Mais c'est ce même type de personne qui, derrière,
00:30:14 va vous cracher sur le drapeau français
00:30:16 en disant que la France n'offre pas suffisamment de chances
00:30:18 pour le faire un emploi, etc.
00:30:20 - Ça, on en sert bien, M. Thierry Bollis.
00:30:22 - Ce n'est pas un raccourci, c'est que s'il perd son emploi,
00:30:25 si il perd son emploi, derrière, je ne sais pas ce qu'il va faire.
00:30:29 Il sera le premier, évidemment, à critiquer du fait
00:30:32 qu'il ne pourra pas trouver un emploi.
00:30:34 Le schéma est assez facile,
00:30:37 sans le lire dans une boule de cristal.
00:30:39 C'est surtout, moi, ce qui me surprend dans ce dossier,
00:30:41 cette espèce d'insouciance de se dire
00:30:43 "Tiens, je vais me filmer en plus en tenant ces propos,
00:30:45 comme si derrière, il n'y aurait pas de répercussions".
00:30:47 Au-delà même de la bêtise, il y a ce chauffeur de bus.
00:30:50 - Geoffroy Levegne.
00:30:52 - J'aurais pu dire, comme Éric, sur le lien
00:30:54 entre la barbarie verbale et la barbarie physique,
00:30:56 j'aurais pu dire, comme Pierre-Henri,
00:30:58 sur la potentielle victimisation et de l'aspect.
00:31:00 Ce monsieur devient une star sur les réseaux sociaux,
00:31:02 il n'y a qu'un pas, ce sera peut-être d'ailleurs le cas.
00:31:04 Mais pour être plus original, je vais essayer de...
00:31:06 Je me demande, en fait, ce que respectent encore ces gens.
00:31:09 C'est-à-dire, si vous ne respectez pas une femme
00:31:12 et que vous l'insultez comme ça, dans l'humanité,
00:31:14 normalement, enfin, je veux dire, il y a une forme de courtoisie
00:31:17 qui est un peu normale, qui est un peu...
00:31:19 qui d'ailleurs partage toutes les civilisations, plus ou moins,
00:31:21 mais quand même, c'est globalement quelque chose d'assez partagé.
00:31:23 Et si vous ne respectez pas une femme dans ces conditions-là,
00:31:25 si vous parlez comme ça d'elle, etc., c'est que...
00:31:27 - Dans le cadre de votre travail, vous imaginez ce qui se passe.
00:31:30 - Bien sûr, bien sûr, avec la notion d'impunité.
00:31:32 Mais je me demande, qu'est-ce qu'il respecte, ce monsieur ?
00:31:34 Qu'est-ce qu'il met au-dessus de lui ? Je ne pense pas grand-chose.
00:31:36 Et comment vous en arrivez là ?
00:31:38 Je pense que c'est quelqu'un qui a manqué de, pour le dire trivialement,
00:31:41 de prendre des claques, beaucoup.
00:31:43 C'est-à-dire que dans l'éducation, il n'y a pas eu de limite.
00:31:45 C'est impossible qu'il ait eu des limites avant, parce que...
00:31:47 - On peut éduquer un enfant sans lui donner des claques.
00:31:49 - Vous avez compris le sens métaphorique ?
00:31:51 - Non, non, non, mais moi je vous le dis.
00:31:52 On peut éduquer un enfant, il est enfermé, avec de l'autorité, sans le claquer.
00:31:55 - Vous connaissez l'expression "prendre une baffe, prendre un mur", si vous préférez.
00:31:57 Il n'y a pas eu de mur. Il n'y a pas eu de mur jamais.
00:31:59 C'est impossible autrement.
00:32:00 Ou alors il y a eu des murs qui, depuis, se sont évaporés
00:32:02 et cette personne n'a plus aucune limite, jamais.
00:32:04 Et je pense que ça questionne le fait de remettre des murs et de remettre de l'autorité,
00:32:08 en fait, dès le début, évidemment, de la vie dans l'éducation,
00:32:10 mais même à cet âge-là, en réalité.
00:32:12 C'est quelqu'un qui, globalement, je pense, n'a personne qui lui dit jamais non, en tout cas.
00:32:15 - Possible, possible.
00:32:16 - Ça questionne aussi la politique de recrutement de la RATP.
00:32:18 - Voilà. Et on est bien d'accord.
00:32:20 - Parce qu'aujourd'hui, vous savez, c'est un vrai sujet.
00:32:22 Je vais faire une comparaison un peu olé-olé, mais l'éducation nationale est mal recrutée.
00:32:26 La RATP a du mal à recruter, notamment dans les quartiers extrêmement difficiles.
00:32:30 - Oui, parce que c'est risqué.
00:32:32 - Donc, parfois, on recrute des gens.
00:32:34 - Parce que vous risquez là aussi votre corps en conduisant les bûches.
00:32:35 - Je ne sais pas si on leur fait passer un test psychologique.
00:32:37 Mais en fait, c'est aussi lié à ça.
00:32:40 C'est aussi lié à ça.
00:32:41 Et puis, l'attachement à l'entreprise.
00:32:43 Quand vous étiez, pardonnez-moi, ça va faire un peu vieux retraité,
00:32:45 comme on me dit sur certains tweets, mais quand vous étiez recruté...
00:32:48 - Ah bon, vieux retraité ?
00:32:49 - Non, de retraité.
00:32:50 - Vous vous êtes plutôt bien.
00:32:52 - Mais je vais vous dire un truc.
00:32:53 Quand vous étiez chauffeur de bus ou chauffeur de métro il y a 20 ans ou 30 ans,
00:32:58 vous apparteniez à la RATP, messieurs dames.
00:33:01 - C'est clair.
00:33:02 - Mais vous apparteniez à une grande maison dont vous étiez fière.
00:33:04 - Une maison.
00:33:05 - Aujourd'hui, c'est tout le parc dans le caniveau, pardonnez-moi.
00:33:09 - Tout est nivelé vers le bas.
00:33:10 - Justement, Rachel, ce qui m'interroge, ce sont les règles.
00:33:15 Un chauffeur de bus doit respecter évidemment les règles non écrites de civilité, d'urbanité,
00:33:21 mais aussi les règles, le code de la route par exemple.
00:33:24 Donc si cette personne se sent au-dessus de toutes les règles,
00:33:27 comment exerce-t-il son métier ?
00:33:29 - Pas faux, pas faux.
00:33:30 On en rajoute bien, je me sens mal à l'air.
00:33:32 - Je rigolais à Geoffroy Lajeune sur sa clope,
00:33:33 parce que moi j'étais très turbulent quand j'étais petit,
00:33:35 et des fois une bonne claque de ma mère, ça méritait plus que des mots.
00:33:38 - Parfois, il suffit qu'il hausse le ton et ça s'arrête.
00:33:41 - Ça rejoint les paroles.
00:33:43 - Des paroles que j'attendais criées, mais tellement vraies du procureur de la République
00:33:46 qui était le premier à regretter que certains manquent justement trois claques.
00:33:50 - Ah, le préfet de Névon, pas le procureur, c'est le préfet de Névon.
00:33:54 - Le préfet de Névon, pas le procureur, c'est le préfet de Névon.
00:33:55 - Il y a une femme qui vient d'être nommée ailleurs.
00:33:57 - Des fois les parents peuvent hausser le ton, mais quand on est très turbulent,
00:34:01 c'est compliqué pour nos parents.
00:34:03 Je ne suis pas aussi âgé qu'Éric Reuvel.
00:34:06 - Monsieur Valéché, vous avez réservé beaucoup de votre énergie
00:34:08 pour parler de Jean-Luc Mélenchon,
00:34:10 qui a eu l'occasion, à l'occasion du 50e anniversaire du coup d'État au Chili,
00:34:14 à expliquer quand même, tenez-vous bien, qu'Emmanuel Borne,
00:34:16 ah, très joli lapsus, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne,
00:34:20 avaient le même visage bestial que Pinochet et son gouvernement.
00:34:23 On va écouter Jean-Luc Mélenchon dans ses œuvres et on en parle ensuite.
00:34:26 - C'est sur la base du coup d'État de Pinochet
00:34:30 que les Chicago Boys ont pu commencer leurs expériences sur le dos du peuple chilien
00:34:36 et que les ayant menées ensuite, elles ont été répandues dans le monde entier.
00:34:41 Ce que nous sommes en train de célébrer, c'est le début de notre propre lutte contre cette politique
00:34:47 et nous la continuons ici même, contre ceux qui la prolongent,
00:34:51 qui s'appellent Macron, qui s'appellent Borne, qui s'appellent comme ils veulent.
00:34:55 Ils ont pour nous le même visage bestial,
00:34:58 comme on sait à Santiago du Chili.
00:35:04 - Le trans, verbal qu'il a eu donc au Chili.
00:35:07 - Écoutez, la tenue de Jean-Luc Mélenchon...
00:35:13 - Ah, la tenue vestimentaire ?
00:35:15 - La tenue vestimentaire.
00:35:16 Et j'ai effectué une recherche très rapide et effectivement, je viens de voir,
00:35:19 je ne sais pas si c'est un clin d'œil volontaire,
00:35:21 mais il a exactement la même tenue que Che Guevara.
00:35:23 C'est quand même incroyable.
00:35:24 - Je suis sûre que ça fait partie de son panthéon.
00:35:26 - La même tenue que Che Guevara, sans le béret.
00:35:28 - Sans le béret, sans le poids.
00:35:29 - Non, mais c'est un clin d'œil par rapport à ce qu'ils comparent Emmanuel Macron et Elisabeth Borne.
00:35:34 Je pense que lui-même est une caricature.
00:35:36 Et je ne sais même pas si vraiment son discours est toujours suivi par ses militants.
00:35:42 - Il y a une vraie scission, en tout cas avec les sympathisants de la France interprète,
00:35:46 qui globalement ne sont pas d'accord avec ces outrances.
00:35:49 Geoffroy Langevin, vous aurez tous la parole, ne vous inquiétez pas, il y en a pour tout le monde.
00:35:52 - Je vois que Mathieu prend le contrôle.
00:35:53 - Il y en a pour tout le monde.
00:35:54 - Écoutez, moi je suis d'accord sur le fait qu'il y a une scission.
00:35:56 On voit bien dans les enquêtes d'opinion que l'électorat de gauche n'est pas sur la ligne de la France insoumise,
00:35:59 sur énormément de sujets, etc.
00:36:00 - Il y a en premier, la quête d'autorité.
00:36:03 - Bien sûr, bien sûr. Et à chaque fois, ça me rassure énormément.
00:36:05 Maintenant, et on est tous d'accord pour contempler la dérive de Mélenchon en quelques années,
00:36:09 ceux qui l'ont connu avant, moi je l'ai discuté avec lui en 2015, et aujourd'hui, c'est plus le même homme.
00:36:13 Mais je suis très inquiet d'une chose, c'est que je me suis rassuré entre 2017 et 2022,
00:36:19 en me disant "Regardez, il a fait 20 pour, il était quasiment au second tour de la présidentielle en 2017,
00:36:22 en 2019, il fait 6% en Europe, je pensais que c'était terminé".
00:36:26 Et il fait un très bon score en 2022, il fait un très bon score.
00:36:29 C'est-à-dire qu'ils ont une capacité de fédérer au premier tour d'une élection présidentielle,
00:36:33 beaucoup de gens, beaucoup, beaucoup de gens, malgré ce décalage dans les sondages,
00:36:37 sur les thématiques qu'ils portent.
00:36:39 Donc moi, je m'inquiète d'une chose, c'est qu'en réalité,
00:36:42 imaginons qu'ils réussissent à nouveau l'exploit en 2027, la prochaine élection présidentielle,
00:36:47 de se maintenir au premier tour et d'être en capacité d'arriver au second tour.
00:36:50 Si ils ont un candidat en face qui n'est pas, comment dire, imbattable face à eux,
00:36:55 on a un risque aujourd'hui que ces gens arrivent au pouvoir.
00:36:58 Je le dis, ce serait une autre configuration démocratique pour la France, croyez-moi.
00:37:02 - Commissaire Vallée, je rappelle aussi que la France Insoumise appelle à une grande mobilisation
00:37:06 le 23 septembre prochain pour la justice, je cite, contre le racisme et les violences policières.
00:37:11 Ça, ça vous plaît ?
00:37:13 - Oui, alors le 23 septembre, il y a une phrase très longue contre le racisme systémique dans la police,
00:37:17 donc tous les policiers sont racistes, c'est ce que ça veut dire, et sont évidemment tous violents.
00:37:20 On a le package complet de la haine de la France Insoumise sur la police.
00:37:23 En fait, il faut appeler un chat un chat, c'est une manifestation de la haine contre la police.
00:37:28 Donc tous ceux qui le 23 septembre iront manifester, quand on est aussi extrémiste et radicalisé,
00:37:33 je ne vois pas d'autre mot, mais tenez-vous bien, on va avoir un petit tour de chauffe une semaine avant,
00:37:37 ce week-end, à la fête de l'Humanité, vous avez le syndicat de la magistrature,
00:37:40 alors je ne sais plus si aujourd'hui ils représentent des magistrats ou s'ils représentent des partis d'extrême gauche.
00:37:44 En tout cas, le repas et le menu est copieux, puisque c'est des tables rondes sur les contrôles d'identité au face de ces violences policières,
00:37:52 sur comment le mouvement social peut faire face aux violences policières et à une répression accrue et aux dissolutions,
00:37:56 on pense par exemple aux soulèvements de la terre, c'est sûr qu'on sait que c'est des enfants de cœur.
00:37:59 Et puis si jamais vous avez un doute dans ce repas copieux que c'est anti-flic,
00:38:03 il est bien marqué en haut "en présence de députés et représentants de la lupesse".
00:38:07 C'est vraiment pour ceux qui s'inquièteraient de savoir si c'est pro-police ou s'il pourrait y avoir une acquaintance avec ceux qui nous protègent.
00:38:12 Donc vous savez, normalement un syndicat c'est fait pour représenter des intérêts,
00:38:15 et j'ai pas l'impression qu'ils honorent et ils font respect à la justice en s'exprimant au nom de juges qui sont censés protéger les gens.
00:38:22 Et je termine juste sur ça, ce syndicat a déjà été condamné par la justice pour injure publique pour le mur des cons.
00:38:28 Vous savez, c'est ce mur où on mettait toutes les têtes de ceux qu'on n'aimait pas,
00:38:31 avec des propos inadmissibles de magistrats qui, par ailleurs, sont amenés à juger d'affaires
00:38:35 dans lesquelles on dit que des personnes sont mises en cause pour des diffamations publiques,
00:38:39 pour des injures publiques ou même des infractions pénales.
00:38:41 Donc moi je suis syndicaliste, mon syndicat, comme tous les syndicats de police,
00:38:44 ne se sont jamais permis un tel comportement,
00:38:46 donc je ne sais pas ce qu'on attend entre leur propre antifilique, leur propre entrée républicaine,
00:38:50 avec des syndicats de magistrats qui sont par exemple l'USCM,
00:38:53 des syndicats magistrats qui sont...
00:38:54 Pour les sanctionner, éventuellement.
00:38:55 Ils pourraient être sanctionnés, et j'attends de voir si le garde des Sceaux...
00:38:58 Clause commune avec la police de Médic.
00:38:59 ...puissent s'exprimer, mais c'est scandaleux.
00:39:01 Alors Eric, et après je vous passerai la parole.
00:39:03 Moi j'attends une réaction du garde des Sceaux, parce que le syndicat de la magistrature,
00:39:07 c'est évidemment pas la globalité magistrat, donc c'est 25-30%.
00:39:12 C'est quand même conséquent.
00:39:13 C'est conséquent, mais ce que je veux dire c'est que moi j'ai l'image normalement d'un juge
00:39:17 dont l'un des vecteurs clés c'est la neutralité.
00:39:21 Qu'ils aillent débattre à la fête de l'Humain, pourquoi pas, moi ça me choque pas.
00:39:25 Mais en revanche, sur ce thème là, ça veut dire que lorsque vous êtes membre du syndicat de la magistrature
00:39:31 et que vous avez à juger les faits dont vous parlez, monsieur le commissaire,
00:39:35 vous avez forcément un biais politique très fort, puisque vous allez débattre des violences policières à la fête de l'Humanité.
00:39:41 C'est le thème qui est choquant.
00:39:42 Alors peut-être qu'il va aussi s'occuper des deux détenus de Fleury-Mereugez
00:39:45 qui veulent s'évader lors d'une sortie en forêt Fontainebleau,
00:39:48 parce qu'il y avait une sortie course à pied avec d'autres détenus.
00:39:50 Prêtement, il y en a deux qui sont partis.
00:39:52 Mais c'est d'autant plus grave quand même que le syndicat de la magistrature est en pleine récidive,
00:39:55 puisque déjà en juin, totalement hallucinant, et ça n'a pas été tellement médiatisé,
00:40:00 le syndicat de la magistrature avait fait apparaître sur leur site internet une contre-circulaire
00:40:06 de celle de Dupont-Moretti qui, si vous voulez, incitait les magistrats à sanctionner lourdement ceux qui étaient responsables des émeutes.
00:40:13 Le syndicat de la magistrature a conçu un espèce de guide pour démanteler littéralement toutes les procédures
00:40:20 et justement faire condamner les policiers.
00:40:22 Et pas les émeutiers.
00:40:24 Et pas les émeutiers, c'est là où on se demande si la justice est toujours rendue au nom du peuple français ou alors au nom d'une idéologie.
00:40:29 - Qui marche sur la tête ? Rachel Gamm.
00:40:31 - Oui, on pourrait renommer cette année pour cette belle édition,
00:40:34 elle sera la fête de la presque-humanité, vu les personnes qui sont invitées de manière générale.
00:40:39 - Oui, il y a un rappeur dont on ne parlera pas.
00:40:43 - Pour revenir à Jean-Luc Mélenchon, on parlait de la violence tout à l'heure.
00:40:50 Mais comment voulez-vous que la société ne soit pas violente avec ce genre de personnes
00:40:55 qui se prend d'un côté pour Robespierre, Che Guevara, enfin je ne sais pas ce qu'il a dans la tête.
00:41:00 - Au petit pied, toucher au petit pied.
00:41:02 - Voilà, mais le spectacle que nous donne la France insoumise depuis le début de cette mandature à l'Assemblée nationale,
00:41:08 un spectacle qui est donné aux jeunes notamment, avec je ne sais combien de rappels à l'ordre, etc.
00:41:14 des députés qui font absolument des choses mais d'une violence inouïe avec la tête d'un ministre en forme de ballon, etc.
00:41:23 Les propos qui ne font qu'attiser la haine, sous couvert d'avoir le monopole de la justice,
00:41:33 le monopole des discriminations et de raconter absolument n'importe quoi pour fracturer la société, c'est une honte.
00:41:39 - La violence engendre toujours la violence.
00:41:41 - Oui, c'est une certitude.
00:41:42 - Quelqu'un veut rajouter quelque chose sur Jean-Luc Mélenchon ? Eric ?
00:41:45 - On voit bien, il y a une chose très claire, c'est que la France insoumise et Jean-Luc Mélenchon visent un type d'électorat.
00:41:54 Ils visent l'électorat identitaire, souvent dans des banlieues difficiles.
00:42:01 C'est ça son terreau électoral.
00:42:03 Et donc tout ce qui va dans ce sens-là, au mépris d'ailleurs de la paix sociale,
00:42:08 au mépris de l'apaisement dont ce pays aurait bien besoin en ce moment,
00:42:12 ce qu'ils visent c'est d'avoir, et d'ailleurs les communautés ça a été identifié,
00:42:17 ont voté massivement pour Jean-Luc Mélenchon.
00:42:20 Donc c'est ça son terreau électoral.
00:42:22 Donc lui, c'est un homme politique, il se dit je vais faire pousser cet électorat-là,
00:42:26 mais au mépris du pays parce que pendant ce temps-là, vous avez raison, le pays se fracture,
00:42:30 la violence est partout, on vient d'en parler, et finalement ça ne rajoute que de la violence.
00:42:35 - Alors on a un commentaire direct du Banque Moritier, il était en déplacement à Narbonne,
00:42:38 et il a évoqué le syndicat de la magistrature, écoutez ce qu'il dit.
00:42:40 - Je ne savais pas.
00:42:41 Le syndicat de la magistrature a dit, ça n'est pas à la justice de rétablir l'ordre,
00:42:46 et moi je pense le contraire.
00:42:48 Et je veux à cet instant rendre hommage à tous les magistrants
00:42:52 qui se sont investis pendant plus d'une semaine à la suite des émeutes,
00:42:56 jour et nuit, pour que l'ordre républicain soit rétabli.
00:43:01 Et puis je veux profiter de votre question monsieur, pour dire très clairement les choses.
00:43:06 Je ne veux pas, je ne voudrais pas, que nos compatriotes fassent un certain nombre d'amalgame.
00:43:14 Le syndicat de la magistrature, ça n'est pas la justice.
00:43:17 - Voilà, c'est clair, net et précis, maître Véronique Bovis.
00:43:20 - Non mais il a tout à fait raison de rétablir les choses, puisque c'est vrai que...
00:43:23 - Ce n'est pas la justice.
00:43:25 - Pour un profane, pour un justiciable qui est confronté justement à la justice,
00:43:28 lorsqu'il voit le syndicat de la magistrature avec des magistrats justement dans leur rôle de syndicaliste
00:43:33 qui tiennent ce genre de propos, c'est vrai que ces justiciables-là peuvent se demander
00:43:36 si la justice, c'est ce que je disais tout à l'heure, est rendue au nom du peuple français,
00:43:39 c'est-à-dire même aussi impartial, ou alors au nom d'une idéologie,
00:43:42 une idéologie aussi néfaste, qui va contre aussi l'ordre républicain.
00:43:45 - Et des intouchables, puisqu'ils sont irresponsables.
00:43:47 Un petit mot ?
00:43:48 - Non mais parce que ce syndicat, il y a quand même des adhérents.
00:43:50 Donc moi évidemment je ne stigmatise personne, je suis le premier à lutter contre la stigmatisation des policiers,
00:43:54 mais on a certains magistrats qui sont quand même adhérents à ce syndicat,
00:43:56 ce qui partage les mêmes opinions, les mêmes valeurs, les mêmes conséquences.
00:43:59 Quand on a des guides sur comment lutter contre les contre-identités,
00:44:01 comment lutter contre les interpellations d'individus violents,
00:44:03 comment contester les décisions administratives pour éviter que des gens viennent armer sur des manifestations,
00:44:07 il y a un vrai sujet en fait.
00:44:09 Le syndicat de la magistrature, moi je sais très bien que ce n'est pas la justice,
00:44:11 sauf qu'il représente des adhérents qui travaillent pour le fonctionnement et la bonne marche de la justice.
00:44:15 - 30% !
00:44:16 - C'est comme si moi je viens sur votre bateau, je dis "je suis syndicat de commissaire,
00:44:18 mais je ne représente pas la police nationale".
00:44:20 D'une certaine manière, un peu, même si je soutiens les propos du ministre de la Justice concernant ce syndicat.
00:44:25 Donc ça pose quand même un certain nombre de questions.
00:44:27 Demain, si j'ai affaire en tant que victime ou dans une procédure judiciaire à la justice,
00:44:31 je vais me dire "est-ce que je vais être jugé parce que..."
00:44:33 - Oui mais vous ne pouvez pas savoir l'appartenance de votre juge syndicat.
00:44:37 - On peut se poser la question.
00:44:39 Qu'on ait des divergences d'opinion, de propositions, de dispositions à prendre pour lutter contre la dénacrance,
00:44:43 les multirécidivistes, les places de prison, ça c'est le débat politique et le débat public.
00:44:47 Mais qu'on ait des propos injurieux, diffamants et des tables rondes qui stigmatisent en disant
00:44:51 "je suis désolé, violence policière", ça veut dire que tous les policiers sont violents.
00:44:53 On n'accepterait ça pour aucune autre communauté, aucune autre nationalité ou couleur de peau.
00:44:59 C'est du racisme anti-flic.
00:45:01 Et au bout d'un moment, dès que le flic fait une connerie, tout le monde lui tombe dessus.
00:45:03 Dès que c'est des magistrats, on lève le lâcher en famille avec le syndicat de la magistrature
00:45:07 qui fonctionne dans l'entre-seuil, je l'ai déjà dit et je termine là.
00:45:09 C'est que l'exigence qu'on a avec ceux qui protègent, on doit avoir la même exigence avec ceux qui jugent
00:45:13 et qui sont là pour s'exprimer au nom du peuple français.
00:45:15 Ils ont la plus lourde responsabilité dans notre République.
00:45:17 Sur la Constitution, ils jugent au nom du peuple français.
00:45:21 Le syndicat de la magistrature doit se contenter de défendre les intérêts professionnels.
00:45:25 Et point ! Ils n'ont pas à les manifester, ils n'ont pas à exprimer d'opinion politique,
00:45:29 ils n'ont pas à exprimer d'idéologie particulière.
00:45:31 Ils doivent s'en tenir à défendre les intérêts professionnels.
00:45:34 Dans ce cas-là, ils font de la politique.
00:45:36 Exactement. Sinon, ils changent de métier, ils font de la politique, ils vont s'engager.
00:45:39 Mais on ne peut pas faire les deux.
00:45:41 En tout cas, du moins, sinon, ça crée une vraie confusion
00:45:43 et ça détruirait notamment le socle démocratique si on pense,
00:45:46 si du moins le peuple français serait amené à penser que justement la justice n'est pas impartiale.
00:45:50 Moi, j'aime bien aussi, même si on est souvent contrarié par la décision de justice,
00:45:53 il n'y a évidemment pas de stigmatisation, il y a des magistrats qui font...
00:45:55 Bien sûr, la grande majorité.
00:45:57 Et qui ont beaucoup travaillé, c'est ce que dit le garde des cieux,
00:45:59 nuit et jour pendant les émeutes, parce que c'est vrai que les condamnations...
00:46:02 Et c'est vrai que ça calme le travail des magistrats.
00:46:04 On dit, non mais pardon, il n'y a pas de nombrilisme,
00:46:06 mais souvent on dit "Mathieu Vallée, il critique la justice".
00:46:08 Mais moi, je ne critique pas les juges.
00:46:09 On a bien compris.
00:46:10 Non mais je dis simplement que quand on peut...
00:46:12 C'est la fin de l'émission, Mathieu Vallée.
00:46:14 C'est pour ces démos, c'est pour qu'on s'améliore, c'est pas pour désigner.
00:46:16 Donc au bout d'un moment, c'est juste dit à ces cadres de magistrature.
00:46:20 Merci à vous de défendre toujours vos collègues policiers, vous avez raison.
00:46:23 On va faire une petite pause.
00:46:24 Tout à l'heure à 18h30, je recevrai Véronique Monguillot et sa fille.
00:46:27 Il s'agit de la veuve et de la fille de Philippe Monguillot,
00:46:31 ce chauffeur de bus qui est mort en 2020 à Bayonne,
00:46:33 frappé par plusieurs individus.
00:46:35 Le procès de ces individus commence vendredi.
00:46:37 Elle sera là sur notre plateau pour témoigner.
00:46:39 A tout de suite dans Polchline, sur CNews et sur Orban.
00:46:42 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:46:46 Bienvenue dans Polchline, ce soir sur CNews et sur Orban.
00:46:49 La France orange mécanique, ce n'est plus seulement une métaphore empruntée au cinéma,
00:46:53 c'est une réalité que vivent nos concitoyens au quotidien.
00:46:56 À Marseille, où le destin de la jeune Sokhaina, étudiante de 24 ans,
00:46:59 a été broyée par la balle perdue d'une Kalachnikov.
00:47:02 À Nice, où une femme de cinquantaine d'années a été grièvement blessée
00:47:05 après qu'un homme lui ait sauté à pied joint sur la tête en pleine rue.
00:47:09 À Rayonne, où Véronique Monguillot, qui sera notre invitée à 18h30,
00:47:13 pleure son mari, chauffeur de bus, décédé pour avoir demandé à des jeunes
00:47:16 de descendre de son bus justement en juillet 2020.
00:47:19 Une chronique de la violence ordinaire qui ne semble pas bouleverser nos dirigeants politiques.
00:47:23 Sont-ils aveugles pour ne pas voir que l'engrenage dans lequel nous sommes
00:47:27 va fatalement nous entraîner de plus en plus loin dans la barbarie ?
00:47:30 Sont-ils sourds pour ne pas entendre que la sécurité est la première des libertés ?
00:47:34 Sont-ils à ce point là faibles pour que l'autorité de l'État soit à ce point là bafouée ?
00:47:38 Je crois que nous avons tous la réponse ici, ce soir.
00:47:41 Il est 18h sur Punchline, c'est NewsEurope.
00:47:45 Et à la une de l'actualité à 18h, d'abord Fleury Mérogis,
00:48:00 deux détenus de la maison d'arrêt dans l'Essonne se sont évadés hier après-midi
00:48:05 lors d'une sortie dans la forêt de Fontainebleau.
00:48:08 Il participait à une course à pied avec d'autres détenus et des encadrants.
00:48:11 Les deux prisonniers n'ont toujours pas été retrouvés.
00:48:14 La cour d'appel de Paris valide le renvoi de 14 personnes mises en cause
00:48:17 dans l'enquête sur l'assassinat de Samuel Paty.
00:48:19 Devant la justice, 8 personnes majeures seront donc jugées devant les assises spéciales.
00:48:23 6 adolescents iront eux devant le tribunal pour enfants.
00:48:27 De nouveaux cas de botulisme pourraient se déclarer d'ici le week-end,
00:48:30 prévient l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine.
00:48:33 Plus de 15 cas ont déjà été repérés à Bordeaux.
00:48:35 Une personne en est morte, 8 autres sont hospitalisés.
00:48:38 Tous ont été contaminés après avoir mangé des sardines en conserve artisanale
00:48:42 dans un même restaurant à Bordeaux la semaine dernière.
00:48:45 Enfin, presque plus de 400 morts que la normale ont été recensés en France
00:48:49 pendant la canicule qui a frappé 52 départements du 11 au 26 août dernier.
00:48:54 Estimation de l'Agence de santé publique France, il s'agit d'une hausse de 5,4%.
00:48:59 Voilà pour les grands titres de l'actualité.
00:49:01 - Une minute et quelques secondes. Nous sommes en plateau avec Rachel Khan,
00:49:04 l'LCI, bonsoir Rachel. - Bonsoir Laurent.
00:49:06 - Le général Bertrand Cavalier, bonsoir. - Bonsoir.
00:49:09 - Expert en sécurité Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de JDT,
00:49:12 bonsoir Geoffroy. - Bonsoir.
00:49:13 - Et Eric Revelle, journaliste ancien directeur général de LCI.
00:49:17 On va commencer avec Marseille, sombre litanie aujourd'hui de cette actualité.
00:49:21 Après la mort de Sokhaina, évidemment victime d'une balle perdue dimanche soir à Marseille,
00:49:25 sa maman Leila a accepté de témoigner devant notre journaliste Stéphanie Rouquier.
00:49:30 On va écouter la douleur mais aussi la colère de cette femme qui a perdu son enfant
00:49:34 qui était chez elle, dans son immeuble, dans son appartement.
00:49:37 - On a entendu des tirs des kalachnikovs. Au début je croyais que c'était les pitards.
00:49:42 La petite m'a dit "maman, je vais récupérer mon chargeur, il est dans la chambre de Sokhaina".
00:49:47 C'est là où on avait... Elle est rentrée, j'ai entendu des cris.
00:49:52 Je vis ma fille par terre, du sang, c'est une rivière.
00:49:59 Et le sang, ça a coulé de partout.
00:50:02 Alors quand je l'ai tourné, la joue là, c'est un trou.
00:50:07 C'est un trou, la balle, elle est passée de là, elle est montée au cerveau.
00:50:13 Elle a explosé.
00:50:15 Vous croyez que je vais oublier ça ?
00:50:21 Il n'y a plus de dents.
00:50:23 - Tous les dents sont parties par terre.
00:50:26 - J'étais bouleversée, je ne savais pas ce qu'il y avait.
00:50:30 À ce moment-là, elle était en train de mourir.
00:50:33 La France, c'est fini la France.
00:50:36 Il n'y a plus de règles, il n'y a plus de lois en France.
00:50:39 Il n'y a plus rien en France.
00:50:41 Ma fille s'est vituée dans sa chambre.
00:50:44 Je ne peux pas imaginer ça, même dans les guerres, je n'ai jamais vu ça.
00:50:48 La tête est explosée.
00:50:51 - C'est un témoignage absolument bouleversant.
00:50:54 Colère, incompréhension, injustice totale, fatalité.
00:50:58 Comment accompagner ces mots de terrible ?
00:51:01 - On souffre d'abord pour sa maman, on s'incline devant sa douleur.
00:51:05 Ça me fait penser à un poème de Jacques Prévert.
00:51:09 "Le désespoir est assis sur un banc".
00:51:12 Quand je vois cette maman éplorée, assise, avec ses mains qui en disent presque autant
00:51:16 que les mots qu'elle emploie pour décrire la souffrance qui est la sienne,
00:51:20 je pense que tout le désespoir d'une société qui part en vrille est là.
00:51:24 Dans les paroles de cette dame, dont la souffrance ne pourra jamais être éteinte,
00:51:29 cette jeune fille qui avait repris des études de droit,
00:51:33 qui travaillait dans sa chambre.
00:51:35 Est-ce que vous vous rendez compte ?
00:51:37 Je ne sais même pas si dans des pays où le trafic de drogue a supplanté les Etats,
00:51:40 on assiste à des choses pareilles.
00:51:42 Et aujourd'hui, c'est en France que ça arrive.
00:51:45 - Général Cavalier, c'est fini la France, il n'y a plus de règles, il n'y a plus de lois.
00:51:48 C'est les caïds qui font régner la loi de 17 Maman.
00:51:50 Constat implacable.
00:51:52 - Oui, également je m'incline devant sa douleur.
00:51:54 Mais là, on est sur le résultat annoncé de 40 ans, de 50 ans, de passivité, de lâcheté.
00:52:01 J'étais jeune lieutenant.
00:52:03 Je parlais au nom de tous ceux qui sont sur le terrain depuis des années,
00:52:06 qui faisaient monter les messages face aux autorités,
00:52:09 qu'elles fussent administratives, ou certains magistrats, et puis encore les politiques.
00:52:12 Mais personne ne voulait entendre ce discours, ce constat.
00:52:16 Moi, j'ai commencé ma carrière en 1979, en banlieue lyonnaise,
00:52:20 en devant Envolin et les Manguettes.
00:52:23 Je revenais sur Lyon en 1990, réunion avec à l'époque les renseignements généraux, la gendarmerie.
00:52:32 - C'est-à-dire que tout s'est accéléré, tout a basculé dans ces quartiers, général ?
00:52:36 - C'est une tendance lourde, qui était évidente.
00:52:40 Et aujourd'hui, on aboutit à ce que j'ai dénommé la sud-américanisation de notre pays,
00:52:44 une partie parue dans l'Atlantico.
00:52:46 - Sud-américanisation, c'est ça.
00:52:48 - Mais vous questionnez tous les gendarmes et policiers de terrain,
00:52:51 ça fait des années qu'ils le disent, et tout était filtré, rien ne montait.
00:52:55 Moi, j'ai parmi mes amis l'ancien directeur régional des renseignements généraux,
00:52:59 donc du Nord-Pas-de-Calais, qui, sur tous ces problèmes,
00:53:03 parce que c'est croisé avec d'autres phénomènes culturels,
00:53:06 que cette violence, eh bien, tous mes rapports partent, ils ne sont jamais lus.
00:53:11 Et à titre personnel, on me traitait d'excessif.
00:53:15 - Mais qu'est-ce qui se passe alors ? Qu'est-ce qui se passe ?
00:53:17 Qu'est-ce qui se dérègle ? Qu'est-ce qui ne fonctionne plus ?
00:53:19 - C'est-à-dire que vous êtes... - La barbarie monte à ce point-là.
00:53:23 - Oui, vous avez un nouvel ordre qui a supplanté...
00:53:26 - L'ordre républicain. - L'ordre républicain.
00:53:28 Mais soyons logiques et soyons objectifs.
00:53:34 On n'a pas arrêté de traiter de populistes ceux qui...
00:53:37 Je ne suis pas dans une démarche partisane, mais vous avez...
00:53:41 Venez de la population, des appels, cela a monté.
00:53:45 Et vous avez toute une classe dirigeante, une élite,
00:53:48 qui n'a jamais voulu véritablement affronter la réalité.
00:53:52 - C'est ce que je disais. - Et il n'y a pas...
00:53:54 - Aveugle, sourd et... - Lâche. Non, lâche.
00:53:56 - Lâche. La totale. La totale.
00:53:58 Jean-François Legendre.
00:53:59 - Il y a des raisons à cette lâcheté.
00:54:00 Je pense qu'au début, on a pensé que,
00:54:02 quand tous ces phénomènes sont apparus,
00:54:04 on pensait qu'une société se régule forcément avec un peu de drogue
00:54:07 et qu'après, il faut fermer les yeux.
00:54:09 C'est marginal, c'est normal.
00:54:10 Ensuite, on a compris que c'était plus important que ça.
00:54:12 Et à ce moment-là, on s'est dit qu'il fallait...
00:54:15 Que c'était une façon d'acheter la paix sociale dans certains quartiers
00:54:18 et que, finalement, y toucher, dérégler ce deal,
00:54:21 dérégler ces échanges commerciaux, c'était peut-être un problème.
00:54:25 Et mettre le nez de l'État dedans, c'était impossible.
00:54:28 Et ensuite, on est en train de comprendre aujourd'hui que c'est trop tard
00:54:31 et que s'il faut intervenir maintenant...
00:54:34 Vous savez, les Français, vous les interrogez sur ces news régulièrement
00:54:37 sur le sujet de l'armée dans les banlieues.
00:54:39 La question n'est pas anodine, la réponse encore moins.
00:54:41 - Je crois qu'ils étaient 80% de mémoire,
00:54:43 ou 70% à souhaiter l'intervention de l'armée.
00:54:45 On sait que ce n'est pas la solution.
00:54:47 - Mais je n'ai pas dit que c'est la solution.
00:54:48 Ce que je dis, c'est que c'est un super bon symptôme
00:54:50 du fait que les gens ont compris globalement
00:54:52 qu'il y avait des armes de guerre.
00:54:54 Et c'est le cas de cette pauvre Sukaïna,
00:54:56 qui montre exactement ce qui se passe.
00:54:57 Et que donc, pour se battre contre des armes de guerre,
00:54:59 on a besoin d'armes de guerre.
00:55:00 Je pense que c'est ce que les gens comprennent.
00:55:02 Et honnêtement, on y est arrivé finalement en assez peu de temps.
00:55:04 - Vous avez raison Geoffroy Lejeune.
00:55:05 On va écouter une voisine de la maman de Sukaïna
00:55:07 qui dit exactement ça.
00:55:08 Elle dit aujourd'hui, les jeunes sont plus armés que les policiers.
00:55:11 Écoutez-la.
00:55:12 - L'État, ils font rien du tout.
00:55:14 Sur place, ils font le siliment, après ils parlent, il n'y a rien.
00:55:17 S'il y a un meurtre, oui, ils viennent.
00:55:19 La police, on l'appelle.
00:55:20 Mais les jeunes de maintenant 15-16 ans,
00:55:23 ils sont plus armés que la police.
00:55:26 Je vous dis la vérité, ils sont plus armés que la police.
00:55:29 - Rachel Khan, les jeunes sont plus armés que la police
00:55:32 aujourd'hui dans certains quartiers.
00:55:34 - Oui, c'est la consécration de cet ordre parallèle
00:55:38 complètement barbare.
00:55:40 Effectivement, je partage ce qui a été dit.
00:55:44 Et j'ai une pensée pour cette maman qu'on a entendue
00:55:47 et cette jeune femme qui en plus,
00:55:49 s'était inscrite en fac de droit,
00:55:51 donc peut-être avec une volonté de justice.
00:55:54 Et quand on pense que le droit à la sécurité,
00:55:58 le droit à la sûreté, ce sont des normes
00:56:00 les plus fondamentales de la personne humaine,
00:56:02 c'est terrifiant.
00:56:03 Mais cet ordre parallèle qu'effectivement,
00:56:06 on a laissé faire par lâcheté,
00:56:08 en ne voulant pas heurter, en ne voulant pas offenser,
00:56:12 en inversion aussi, les règles le fait que finalement,
00:56:16 les délinquants, ils ne sont jamais coupables
00:56:19 parce qu'ils sont.
00:56:21 Ils ne sont jamais coupables, qu'ils sont irresponsables
00:56:24 et qu'il faut continuer d'acheter cette paix sociale.
00:56:27 Voilà où on en arrive et en fait,
00:56:29 on se sent éperdument heurté dans notre chair
00:56:32 face à cette histoire.
00:56:34 - Il n'y a pas que...
00:56:36 Il y a eu ce cynisme d'aller acheter la paix sociale.
00:56:41 C'est assez fondé, mais il n'y a pas eu que cela.
00:56:44 D'abord, il y a eu un climat idéologique particulier
00:56:48 qui conduisait à traiter avec le moins de sérioté possible.
00:56:53 Il y avait cette impunité généralisée
00:56:56 qui s'est développée à partir des années 70-80
00:56:59 et qui ne bloquait plus.
00:57:01 Il y a également le fait que pour faire une carrière,
00:57:04 il ne faut pas de problème.
00:57:06 C'est-à-dire que quand vous êtes dans l'administration,
00:57:09 vous évitez de créer des troubles,
00:57:11 de créer des sujets qui vont peut-être vous mettre
00:57:14 dans une situation un peu délicate.
00:57:16 Il y a eu un poste, un poste administratif,
00:57:19 représentant de l'Etat, préfet,
00:57:21 où certains, je n'imagine pas tous, heureusement,
00:57:24 mais pas tous les préfets non plus,
00:57:26 mais celui qui s'engage à l'action
00:57:28 prend des risques à un comportement singulier.
00:57:31 - Donc il vaut mieux rien faire
00:57:33 pour progresser dans la hiérarchie tranquillement.
00:57:36 - Pour faire une carrière, et là, je crois que ça va avoir
00:57:39 un écho parmi tous ceux qui sont sur le terrain,
00:57:42 parmi les forces de l'ordre, gendarmes et policiers,
00:57:45 parce que celui qui s'engageait, parce qu'il fallait y aller.
00:57:48 Aller, c'est l'action. Et l'action, il y a des risques.
00:57:51 Et ce n'était pas idéologiquement correct non plus.
00:57:54 Après, on pourra parler de la drogue,
00:57:56 qui est un problème immense.
00:57:58 - Oui, mais c'est le problème.
00:58:00 C'est le problème principal dans notre pays.
00:58:02 - La drogue, d'abord, on a actuellement
00:58:05 une partie de la jeunesse de France
00:58:07 qui est conségnée par la drogue.
00:58:09 Donc il y a toute la vitalité de cette France nouvelle
00:58:13 qui va en être réduite. C'est un problème de fond.
00:58:16 Deuxièmement, il y a des structurations telles,
00:58:18 on l'a vu pour la Belgique ou les Pays-Bas,
00:58:20 qu'elles peuvent menacer les États.
00:58:23 Donc là, maintenant, comment va-t-on aborder cela
00:58:25 avec le droit commun actuel ?
00:58:27 Ou est-ce qu'on décide de vraiment prendre
00:58:29 le problème dans toute son ampleur ?
00:58:31 Je vous cite un exemple. Quand vous démantelez...
00:58:33 Quand j'étais en armes d'une région de gendarmerie,
00:58:36 démanteler, par exemple, un réseau à Meru, dans l'Oise,
00:58:39 il faut un an d'enquête. Un an.
00:58:41 Avec des moyens très importants.
00:58:43 Vous interpellez les auteurs, en l'occurrence,
00:58:46 c'était trois jeunes sujets marocains,
00:58:48 et donc c'était des revenus entre 80 000 et 100 000 euros par mois.
00:58:54 Par mois ?
00:58:55 Oui, mais c'est ça.
00:58:57 Eh bien, quelles sont les peines réelles ?
00:58:59 Sans compter qu'il n'y a jamais d'expulsion.
00:59:01 C'est-à-dire qu'au moins, on pourrait, sur des sujets étrangers,
00:59:03 de quelque origine qu'ils soient, les renvoyer dans leur pays
00:59:06 et traiter au moins notre propre délinquance.
00:59:08 La sanction, là, c'était quoi ?
00:59:09 Ils ont eu deux ans, trois ans de prison.
00:59:11 Mais ce qui est intéressant, c'est que ces jeunes,
00:59:13 alors j'étais présent, m'ont dit, de toute façon,
00:59:15 dès qu'on sort, on recommence et on fera mieux.
00:59:17 C'est ça, la réalité.
00:59:19 Il n'y a plus aucune limite et on ne leur fait plus peur.
00:59:21 Ils n'ont plus peur.
00:59:23 Bon, passer par la case prison,
00:59:25 le retour de ces investissements est tel dans les trafics,
00:59:28 pourquoi se gêner ?
00:59:29 Ça fait partie du risque.
00:59:30 Allez, petite pause, on se retrouve dans un instant.
00:59:32 Dans Plunchline, sur CNews et sur Europe 1,
00:59:34 on parlera de ce qui s'est passé à Nice,
00:59:35 avec cette agression d'une rare violence
00:59:36 contre une femme d'une cinquantaine d'années.
00:59:38 À la suite.
00:59:39 18h16, on se retrouve en direct dans Plunchline,
00:59:44 sur CNews et sur Europe 1.
00:59:46 On a été rejoint par Sandra Buisson,
00:59:47 du service Police Justice de CNews.
00:59:49 Bonsoir, Sandra.
00:59:50 On va évoquer ce qui s'est passé à Nice,
00:59:51 cette agression abominable,
00:59:53 qui a eu lieu dans la lune lundi à mardi,
00:59:55 3h du matin, une femme d'une cinquantaine d'années,
00:59:57 sauvagement frappée, laissée pour morte dans la rue,
01:00:00 avec un pronostic vital très engagé.
01:00:02 On va d'abord faire le point avec Michael Dos Santos,
01:00:04 puis vous nous expliquerez ce qui s'est passé,
01:00:06 ce que l'on sait de cette agression sauvage.
01:00:08 Une victime au sol, un homme qui la frappe au visage
01:00:11 avant de sauter à pieds joints sur son crâne.
01:00:13 Cette agression violente, survenue hier,
01:00:16 n'étonne pas certaines personnes dans le quartier de la gare.
01:00:19 Cette commerçante, qui témoigne anonymement,
01:00:21 avoue avoir peur de sortir seule le soir.
01:00:24 Le soir, on ne sort plus, parce qu'on a peur.
01:00:28 Il faut sortir en groupe, un petit couple qui sort
01:00:30 au fil de nuit, samedi, se fait agresser.
01:00:32 Des craintes partagées par certains habitants du quartier.
01:00:35 Depuis un an, c'est une catastrophe.
01:00:38 Entre les gens qui se font racketter,
01:00:40 les gens qui se font voler,
01:00:42 les gens qui se font attaquer par des coups de couteau.
01:00:45 Il y a beaucoup de gens bizarres dans la rue, le soir.
01:00:48 Selon ces déclarations, le principal suspect serait
01:00:50 âgé de 24 ans, d'origine angolaise,
01:00:53 sans domicile fixé, inconnu des services de police.
01:00:56 Son identité reste néanmoins confirmée,
01:00:58 tout comme un éventuel mobile ou encore des liens avec la victime.
01:01:01 De son côté, l'enquête va déterminer son profil psychologique,
01:01:04 comme nous l'explique Eric Henry du syndicat de police Allianz.
01:01:08 Elle devrait également aussi voir et savoir
01:01:12 si celui-ci, au moment des faits, était en plein discernement
01:01:16 ou si son discernement était altéré ou aboli.
01:01:20 Des experts médicaux, des médecins vont se succéder
01:01:24 et vont examiner cet individu.
01:01:27 Hospitalisé, le pronostic vital de la victime est toujours engagé.
01:01:31 Voilà pour ce qui s'est passé, cette barbarie absolue.
01:01:34 Sandra Buisson, est-ce que l'on en sait plus sur ce qui s'est passé pendant la nuit ?
01:01:38 Oui, alors ça se passe à 3h du matin, vous l'avez dit,
01:01:41 et ça se passe à 200 mètres seulement de l'initial de la victime.
01:01:44 On voit même sur les images de vidéosurveillance,
01:01:47 juste avant l'agression, qu'il revient de la rue où cette femme habite.
01:01:51 Il attend derrière un camion, mais elle, elle est en train de rentrer chez elle,
01:01:55 elle le voit, elle change de trottoir pour essayer de l'éviter.
01:01:59 Et là, à ce moment-là, il sort du champ de la caméra de la ville,
01:02:03 il vient juste de la rattraper et on ne les voit plus.
01:02:06 Ensuite, elle réapparaît en train de courir pour lui échapper
01:02:09 et c'est l'agression dont vous connaissez la violence.
01:02:12 Plusieurs coups de pied à la tête et il lui saute sur la tête une fois qu'elle est à terre.
01:02:17 Quand elle est prise en charge par les secours,
01:02:19 elle a notamment un traumatisme facial et un traumatisme crânien.
01:02:22 Son pronostic vital est toujours engagé, c'est ce qu'a précisé le parquet aujourd'hui.
01:02:27 Il faut savoir que c'est une femme vulnérable, elle a une carte d'invalidité,
01:02:30 elle est sous curatel depuis 2018.
01:02:32 Et concernant l'agresseur, le profil de l'agresseur,
01:02:35 comment s'est-il comporté d'abord en garde à vue, Sandra ?
01:02:37 Alors une première information, c'est qu'au moment de l'agression,
01:02:40 il n'était ni alcoolisé ni sous stupéfiants.
01:02:43 Il a déclaré de prime abord aux policiers de la BAC qui l'ont interpellé
01:02:48 qu'il avait 24 ans, qu'il était né en Angola et qu'il vivait dans la rue.
01:02:52 Ça, c'est ce que semble confirmer ce qu'il avait dans son sac,
01:02:54 des affaires de toilettes, des vêtements et de la nourriture.
01:02:57 Et donc en garde à vue, selon nos informations, il a nié être l'agresseur de cette femme.
01:03:01 Il a refusé de confirmer son identité.
01:03:03 Il a même répondu de manière tout à fait évasive aux questions des enquêteurs,
01:03:07 jusqu'à rester silencieux quand ils lui ont montré les vidéos de cette agression,
01:03:11 de la vidéosurveillance de la ville.
01:03:13 Au final, au vu des témoignages, ça pourrait être une agression purement gratuite
01:03:19 sur une personne qu'il ne connaissait pas,
01:03:21 puisque dans les éléments de l'enquête, il n'y a pour l'instant pas de traces
01:03:24 d'un quelconque lien entre deux.
01:03:26 Il devait être déféré aujourd'hui, présenté à un magistrat en vue d'une mise en examen
01:03:30 pour tentative d'homicide et le parquet avait requis son placement
01:03:35 en détention provisoire le temps de la poursuite des investigations.
01:03:39 Peut-être un mot complémentaire sur son ou ses identités,
01:03:43 via la coopération internationale, on sait qu'il était connu aussi en Allemagne
01:03:46 pour séjours irréguliers, qu'en juillet 2022,
01:03:50 il avait donc été reconduit par l'Allemagne à la frontière avec le Danemark
01:03:55 et qu'il a à ce moment-là utilisé une identité, celle d'un homme né en 1999
01:03:59 en République Dominicaine.
01:04:00 Scénario absolument glaçant que vous nous décrivez, Sandra Buisson,
01:04:03 merci beaucoup, Général Bertrand Cavalier, la violence gratuite.
01:04:07 On croise quelqu'un dans la rue, on lui saute dessus à pieds joints sur la tête.
01:04:10 Vous y croyez à ce scénario ? Il est probable, il est possible.
01:04:13 Écoutez, vous avez un psychiatre qui fait autorité, qui a développé ce concept,
01:04:17 Moïse Berger, où les gens n'ont plus aucune limite, n'ont plus aucune contrainte,
01:04:22 où il y a différents facteurs qui jouent, y compris le passé personnel, la petite enfance.
01:04:26 Donc, c'est aujourd'hui, ce phénomène-là est très, très répandu.
01:04:31 Maintenant, il y a une autre question qu'on peut se poser, que fait-il là ?
01:04:34 Comment se fait-il qu'en Europe, des individus, quelles que soient leurs origines,
01:04:38 puissent circuler sur des fausses identités, ne soient pas expulsés,
01:04:42 soient en séjour irrégulier ? Malheureusement, l'actualité,
01:04:46 les faits divers, même les plus dramatiques, révèlent qu'il y a quand même
01:04:50 beaucoup de ressortissants, de gens d'origine étrangère.
01:04:53 Bon, et c'est quand même, à mon avis, la première chose à faire,
01:04:57 de savoir qui est qui, de contrôler, d'avoir les moyens de vérifier.
01:05:01 Donc, on est quand même aujourd'hui dans une situation où on ne contrôle plus rien.
01:05:06 On ne contrôle plus rien pour vous, dans notre pays ?
01:05:08 Ah non, mais attendez, on ne sait plus qui est qui.
01:05:10 Il y a des millions de faux documents d'identité.
01:05:12 Je salue les efforts de notre ministre de vouloir contrôler les frontières,
01:05:17 mais l'Europe est une passoire.
01:05:20 Et donc là, il y a un problème de fond.
01:05:22 Et le jour où les citoyens décideront d'attaquer l'État pour fautes graves,
01:05:26 parce qu'il n'est pas capable d'assurer une émission essentielle,
01:05:29 d'assurer la sécurité, de garantir la sécurité, de savoir qui est qui.
01:05:34 Bien sûr, vous avez raison. Éric Rebel.
01:05:36 Quand j'écoute Sandro, il me semble qu'il y a intérêt.
01:05:39 Il y a aucune raison qu'il était connu pour être de manière illégale en Allemagne.
01:05:43 En Allemagne, il était connu pour ses citoyens.
01:05:45 Donc, il n'y a aucune raison qu'il soit de manière légale en France.
01:05:47 Je vous dis ça parce que hier, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, était à Menton.
01:05:52 Menton, qui est à côté de Nice, comme tout le monde sait.
01:05:55 Et ça faisait suite à une lettre que le patron du département des Alpes-Maritimes,
01:06:00 Charles-Ange Ginési, avait envoyée au président de la République.
01:06:03 Et la lettre que tout le monde...
01:06:05 Voilà, elle a été publiée, en fait.
01:06:07 C'est qu'en fait, il n'y a plus rien de contrôlable à Menton.
01:06:10 Il expliquait qu'il y avait 200, 300 personnes qui...
01:06:14 Alors, je ne sais pas si chaque jour ou tous les deux jours passaient.
01:06:16 Et en fait, il n'y a plus grand-chose qui se passe.
01:06:18 C'est-à-dire que, je ne lis pas les deux, mais je dis quand même que Menton est à côté de Nice.
01:06:23 Que là, vous avez quelqu'un qui, visiblement, est en situation irrégulière.
01:06:26 Et que vous avez à côté de la ville de Nice, donc, dans, finalement, le nord de l'Italie, ou presque,
01:06:32 l'Italie qui, elle-même, reçoit des dizaines et des dizaines de milliers de migrants
01:06:36 qui ne sont pas répartis en quotas en Europe,
01:06:38 eh bien que ces migrants passent, et que tout cela...
01:06:41 Et Nice le paye extrêmement chèrement,
01:06:44 parce qu'il y a une multiplication d'agressions, de problèmes à Nice,
01:06:49 qui, à mon avis, est en train de dépasser la limite.
01:06:51 Mais nous sommes aujourd'hui dans une absence complète de sens.
01:06:54 C'est-à-dire que, lorsque vous prenez les dispositifs pour éviter que,
01:06:57 donc, des individus traversent la Manche, les Arrides, Pas-de-Calais, dans le nord,
01:07:03 par dizaines de milliers, donc, on posait la question à des gendarmes et policiers,
01:07:07 plus rien n'a de sens, s'il vous plaît, aujourd'hui.
01:07:10 Donc, tout doit être mis à plat. Il faut trouver un minimum de cohérence.
01:07:13 – Rachel Kahn, c'est la barbarie absolue, ce qui s'est passé à Nice ?
01:07:18 – La barbarie... On est sortis de l'humanité, en tout cas.
01:07:21 C'est ça que ça révèle.
01:07:23 Et puis, une nouvelle fois, on se demande, le travail de certaines féministes
01:07:30 qui font plus de mal, finalement, aux femmes qu'autre chose.
01:07:33 Là, une nouvelle fois, une femme, à 3h du matin,
01:07:36 en plus, vous avez décrit qu'elle était en situation de fragilité.
01:07:40 Alors, je ne sais pas si c'est physique ou si c'est en invalidité physique ou psychologique.
01:07:45 – On sait qu'elle a... Enfin, après, je ne vais pas rentrer dans les détails,
01:07:47 mais il y a une pathologie psychologique, apparemment.
01:07:50 Mais on ne sait pas si c'est pour ça qu'elle est en situation d'invalidité.
01:07:54 – Donc, en plus, ils cherchent une proie qui est fragile, donc vulnérable.
01:07:58 Donc, ça, c'est vraiment inhumain.
01:08:01 – On voit le jeune.
01:08:03 – Je pense qu'il y a deux catégories d'agression, enfin de drame dans ce pays.
01:08:07 C'est l'effet divers et puis l'effet de société.
01:08:09 L'effet divers, c'est ce qui nous tombe sur le coin de la tête
01:08:11 et on ne pouvait pas vraiment le prévoir.
01:08:13 Et puis, l'effet de société, c'est la répétition de ce genre de choses.
01:08:15 Et à chaque fois, je me pose la même question que vous, Général.
01:08:17 C'est, est-ce qu'on aurait pu l'éviter ?
01:08:19 – On commande souvent sur ce plateau des effets divers
01:08:22 qui sont des effets de société dramatiques,
01:08:24 qui impliquent par exemple des récidivistes
01:08:26 ou des gens qui n'auraient pas dû être dans la société.
01:08:29 Et ça les rend dramatiques encore plus.
01:08:31 Et là, en l'occurrence, moi, je me pose la question de la présence, en effet,
01:08:33 si son profil est le bon, si ce qu'il a dit est vrai, etc.
01:08:36 d'un Angolais de 24 ans qui a été refoulé d'Allemagne vers le Danemark,
01:08:40 c'est-à-dire qu'il est revenu ensuite du Danemark dans notre pays.
01:08:43 C'est-à-dire, c'est ça qui rend la chose encore plus insupportable.
01:08:46 C'est qu'on sait qu'on vit une période très compliquée
01:08:49 avec des dérives graves, psychologiques notamment,
01:08:52 des pathologies psychologiques qui se répandent, etc.
01:08:55 Si en plus, on peut ne pas s'ajouter toute la misère du monde
01:08:58 qui, parce qu'on était trop large, vient sur notre pays
01:09:02 pour profiter de notre générosité et en plus de ça,
01:09:04 agresser nos concitoyens, ça sera peut-être mieux, oui.
01:09:07 – L'accumulation de ces affaires, Éric Revelle,
01:09:09 ce qui s'est passé à Marseille, ce qui se passe à Nice,
01:09:12 ce qu'on va évoquer aussi tout à l'heure avec Mme Manguio,
01:09:16 la veuve de Philippe Manguio, chauffeur de bus,
01:09:18 c'est la chronique d'une violence ordinaire qui ne fait que s'amplifier.
01:09:22 On a le sentiment que l'État est impuissant.
01:09:24 – Comme on commente souvent, Laurence, dans notre émission, ces faits-là,
01:09:28 vous savez, à un moment donné, on parlait d'ensauvagement,
01:09:30 et puis j'ai l'impression que la graduation ne s'arrête jamais,
01:09:33 c'est-à-dire que maintenant, on pourrait parler de barbarisation, voyez ?
01:09:36 Parce que, enfin, les images qui sont floutées sont absolument…
01:09:40 – Insoutenables.
01:09:41 – J'entendais un des policiers municipaux qui a témoigné sur une antenne
01:09:44 dire qu'il n'avait jamais vu ça, il n'avait jamais vu ça.
01:09:47 Donc, on est passé des sauvageons de Jean-Pierre Chevènement, si vous voulez,
01:09:51 à un ensauvagement de la société, à une barbarisation,
01:09:55 c'est-à-dire qu'on est en train de basculer dans une violence…
01:09:58 enfin, c'est mon sentiment, absolu.
01:10:00 Et puis, les citoyens, ils doivent rester calmes
01:10:03 devant l'inaction des pouvoirs publics à traiter ces problèmes de sécurité,
01:10:08 et heureusement qu'ils restent calmes, parce que sinon…
01:10:11 vous assistez à cette scène, qu'est-ce que vous faites ?
01:10:15 Vous n'avez pas peur, vous y allez, et si vous y allez, qu'est-ce qui se passe ?
01:10:18 – Ce sont les cris des voisins, je crois que…
01:10:20 – C'est un voisin qui a hurlé et qui l'a fait fuir,
01:10:22 c'est lui qui appelle la police, et puis il y a quelqu'un qui arrive en voiture qui a pris,
01:10:25 qui a donné les premiers secours à cette femme qui était au sol.
01:10:27 – Vous avez raison, Sandra.
01:10:28 – Fénéral Kévalier.
01:10:29 – Elle s'explique également par des factures idéologiques,
01:10:31 alors je veux enfoncer une porte ouverte,
01:10:33 l'effondrement du principe d'autorité,
01:10:35 Maurice Berger dit qu'il faut établir l'autorité en tout domaine.
01:10:38 Moi j'étais de cette génération, l'autorité s'est effondrée à l'école,
01:10:44 et ça a été voulu, l'horizontalité a été érigée,
01:10:48 sans compter le pédagogisme bourdieux, etc.,
01:10:52 sans compter si on fait de la philosophie des Rida-Foucault.
01:10:55 Je prends un autre exemple qui me semble intéressant,
01:10:58 c'est que toute cette jeunesse, la jeunesse masculine,
01:11:00 parce que la violence, elle est à 95% masculine.
01:11:04 – Bien sûr.
01:11:05 – Bon, et cette jeunesse, elle passait par le service militaire,
01:11:09 où il fallait les cadrer, où il y avait une confrontation,
01:11:13 où ils rencontraient d'une certaine manière la figure du père.
01:11:16 Tout ça n'existe plus, vous voyez, il y a tous ces éléments,
01:11:19 sans compter qu'on est sur un homme contraint,
01:11:21 c'est Michel Glouscard qui parlait de l'avènement de l'individu roi,
01:11:25 et rend dans un forcement universaliste, hédoniste,
01:11:30 un individu sans contrainte, si vous voulez, il y a plein d'éléments,
01:11:33 mais il y a aussi quelque chose qui est très concret,
01:11:35 c'est qu'on parlait tout à l'heure du 5K de la magistrature,
01:11:39 on a érigé l'impunité de façon systémique dans ce pays,
01:11:43 vous voyez, il y a énormément d'éléments qui sont croisés
01:11:46 pour expliquer ce qui se passe.
01:11:47 – Qui conduit à l'impuissance de l'État, qui ne peut pas expulser,
01:11:50 qui n'arrive pas à savoir qui est sous son territoire.
01:11:52 – Et je terminerai, vous avez des facteurs culturels
01:11:54 qui évoquent notamment Riesberger et d'autres,
01:11:56 il y a aujourd'hui en France un phénomène de plus en plus préoccupant
01:12:00 de néo-machisme, de néo-patriarcat, de violence contre les femmes,
01:12:05 alors qu'on pensait avoir, être sorti de cette période-là.
01:12:09 – On n'en est pas sorti.
01:12:10 – Et c'est très très préoccupant.
01:12:12 – On n'en est pas sorti, alors comment doit-on élever nos filles ?
01:12:15 Quand on voit des images pareilles.
01:12:17 – Nos garçons.
01:12:18 – Aussi, évidemment, mais évidemment élever les garçons,
01:12:21 vous en parliez tout à l'heure,
01:12:23 mais que doit-on dire à nos jeunes filles qui sortent à 3 ans ?
01:12:26 On ne va pas les séquestrer chez nous.
01:12:28 Donc elles ont quand même une liberté d'aller et venir.
01:12:31 Là, elle était à 3h du matin dans son bon droit, à 250 mètres de chez elle.
01:12:37 – Terrible.
01:12:38 – Geoffroy Lejeune, un dernier mot.
01:12:40 – Je pense que c'est plus un problème d'éducation de nos filles
01:12:42 que de nos garçons, parce que là, en l'occurrence,
01:12:43 un SDF clandestin de 24 ans, ce n'est pas nous qui allons l'éduquer,
01:12:46 je veux dire, évidemment, dans l'absolu, il faut éduquer les garçons.
01:12:48 – Oui, faire la violence intrafamiliale, c'est des garçons aussi à nous.
01:12:50 – Je suis d'accord, mais là, entre le chauffeur de bus qu'on a vu
01:12:52 qui insulte les femmes et le drame de Nice, pardon,
01:12:55 mais ce n'est pas un problème.
01:12:56 – Quelles sont les conséquences pour cet individu qui a insulté les femmes ?
01:12:59 – Par contre, sur les jeunes filles, c'est très important,
01:13:01 c'est qu'il faut les éduquer, je suis désolé, c'est terrible,
01:13:03 mais à ne pas sortir seul, en effet, en fait, à l'autodéfense,
01:13:06 il faut qu'elles se préparent à un monde dans lequel…
01:13:08 – C'est subir.
01:13:09 – Mais c'est terrible.
01:13:10 – Ça fait penser au film "La Jupe" avec Adjanis.
01:13:12 – Je suis terrifié par ça, mais malheureusement,
01:13:14 moi j'ai trois petites filles, je leur apprends déjà…
01:13:16 – Est-ce qu'on ne reprend pas l'offensive ?
01:13:18 – Comment on reprend l'offensive ?
01:13:19 – Dans tous les domaines, c'est-à-dire déjà sur le plan éducatif,
01:13:23 l'éducation nationale, que les profs assument tous,
01:13:25 que les proviseurs assument, que les inspecteurs, les recteurs assument.
01:13:29 – Les familles aussi assument.
01:13:30 – Que les familles assument, etc.
01:13:32 – On ne peut pas tout demander à l'enseignement, à l'éducation nationale.
01:13:34 Allez, merci.
01:13:35 18h30, le rappel des titres de l'actualité,
01:13:37 c'est "News Europe 1" avec Simon Guilla.
01:13:39 [Musique]
01:13:41 – Un premier avion français doit atterrir ce soir en Libye
01:13:44 avec à son bord une quarantaine de sauveteurs
01:13:46 et plusieurs tonnes de matériel sanitaire.
01:13:48 Les inondations dévastatrices dans l'Est du pays
01:13:51 ont provoqué la mort de plusieurs milliers de personnes.
01:13:53 L'avion français a décollé cet après-midi
01:13:55 de la base militaire d'Istre dans les Bouches-du-Rhône.
01:13:58 Gérald Darmanin en déplacement en Corse aujourd'hui.
01:14:00 Il était notamment question de l'autonomie de l'île
01:14:03 lors d'un entretien cet après-midi avec Gilles Simeoni,
01:14:06 le ministre de l'Intérieur qui doit également dîner
01:14:08 avec les présidents de groupes politiques de l'Assemblée Corse ce soir.
01:14:11 Et puis deux détenus de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis dans l'Essonne
01:14:15 se sont évadés hier soir lors d'une sortie dans la forêt de Fontainebleau.
01:14:19 Ils participaient à une course à pied avec d'autres détenus
01:14:22 ainsi que des encadrants.
01:14:23 Les deux prisonniers n'ont toujours pas été retrouvés.
01:14:25 Merci beaucoup Simon Guillin pour ces grands titres de l'actualité.
01:14:28 Restez bien avec nous.
01:14:29 Dans un instant, un témoignage très important, très fort.
01:14:31 Véronique Monguillon et sa fille Marie qui a 21 ans,
01:14:34 respectivement épouse et fille de Philippe Monguillon,
01:14:39 chauffeur de bus qui est mort en juillet 2020 à Bayonne,
01:14:41 frappé par plusieurs individus.
01:14:43 Le procès démarre en fin de semaine.
01:14:45 A tout de suite sur Europe 1 et sur CNews.
01:14:47 18h36, on se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:14:53 On va évoquer maintenant le procès des agresseurs du chauffeur de bus,
01:14:57 Philippe Monguillon, qui est mort le 5 juillet 2020 à Bayonne,
01:15:00 frappé par plusieurs individus avant de l'être laissé mort au sol.
01:15:05 On est avec Véronique Monguillon.
01:15:07 Bonsoir Madame.
01:15:08 Vous êtes la veuve de Philippe Monguillon.
01:15:10 Vous êtes accompagnée de votre fille Marie, 21 ans.
01:15:12 Vous avez voulu être présente sur le plateau.
01:15:14 Vous ne souhaitez pas vous exprimer.
01:15:16 C'est évidemment votre droit le plus complet.
01:15:18 Vous avez régulièrement, depuis des semaines,
01:15:23 exprimé votre colère, votre douleur, Véronique Monguillon.
01:15:27 On va comprendre dans quel état d'esprit vous êtes à quelques jours de ce procès
01:15:30 qui démarre vendredi, qui va être une véritable épreuve pour vous,
01:15:32 parce que vous allez voir les visages des hommes qui ont agressé votre mari.
01:15:35 On va d'abord, avec Noémie Chaud, si vous le permettez,
01:15:37 du service Police Justice de CNews,
01:15:39 essayer de comprendre ce qui se joue avec ce procès qui démarre vendredi.
01:15:42 Noémie, bonsoir.
01:15:43 Bonsoir Laurence.
01:15:44 Un procès où les trois accusés d'ailleurs ne seront pas jugés pour homicide volontaire.
01:15:47 Expliquez-nous.
01:15:48 Absolument.
01:15:49 Trois personnes sont renvoyées dans cette affaire.
01:15:51 Deux sont renvoyées pour coups volontaires,
01:15:55 ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
01:15:58 Et quand vous avez su que les faits étaient requalifiés,
01:16:00 ça avait été une souffrance de plus pour vous et pour vos filles.
01:16:04 On va essayer d'expliquer pourquoi les juges,
01:16:07 les magistrats de la Chambre de l'Instruction dans l'arrêt de renvoi,
01:16:10 ont motivé cette décision.
01:16:12 Et on rappelait que pour juger quelqu'un pour un homicide volontaire,
01:16:16 il faut apporter la preuve que la personne avait la volonté de tuer.
01:16:19 Or, dans ce cas précis, les magistrats estiment que cette preuve-là
01:16:22 ne peut pas être apportée,
01:16:24 notamment parce qu'il n'y a pas eu d'armes létales utilisées.
01:16:28 Ce sont des coups de poing qui ont entraîné la mort de Philippe Monguilhau,
01:16:32 parce que seulement deux témoins disent avoir entendu
01:16:35 un des agresseurs dire "je vais le finir" ou "je vais le tuer".
01:16:39 Les autres témoins ne disent pas avoir entendu cela.
01:16:43 Le fait aussi que votre mari se soit relevé une première fois,
01:16:46 qu'on lui ait porté un dernier coup,
01:16:48 que ce dernier coup l'ait fait chuter au sol,
01:16:50 et que ce soit cette chute, sans doute, avec les coups précédents,
01:16:52 qui ait entraîné sa mort.
01:16:54 Ce qui est important toutefois de préciser,
01:16:56 c'est que ça ne change rien à la peine encourue.
01:16:58 Pour vous, on le comprend symboliquement, ça fait une grosse différence.
01:17:01 Mais en l'espèce, la peine encourue pour deux des trois accusés,
01:17:04 le troisième est jugé pour avoir hébergé les agresseurs,
01:17:06 c'est la réclusion criminelle à perpétuité.
01:17:08 Pourquoi ? Parce que pour des violences volontaires
01:17:10 ayant entraîné la mort, la peine encourue est de 15 ans.
01:17:12 C'est une peine qui est aggravée, qui passe à 20 ans.
01:17:15 Là, les faits ont été commis en réunion sur un agent
01:17:19 d'un exploitant de transport public, de voyageurs,
01:17:22 dans l'exercice de ses fonctions.
01:17:24 On passe à 20 ans.
01:17:25 Comme les deux accusés sont en état de récidive légale,
01:17:27 cette peine est doublée.
01:17:29 Ils encourent donc la peine maximum, la perpétuité.
01:17:32 Ça aurait été la même chose s'ils avaient été jugés pour homicide.
01:17:35 - Véronique Monguilhau, comment est-ce que vous abordez ce procès ?
01:17:38 Ça va être une épreuve.
01:17:39 - Oui, ça va être une épreuve parce qu'on va vivre des moments
01:17:44 qu'on n'a pas forcément envie de vivre.
01:17:47 On va voir des choses qu'on n'a pas envie de voir non plus.
01:17:50 Les vidéos, les témoignages, on en connaît quelques-uns
01:17:53 par rapport au dossier d'instruction.
01:17:55 Mais on laisse faire les avocats, bien évidemment,
01:17:58 ils font leur travail.
01:17:59 Mais enfin, je veux dire, on va écouter.
01:18:02 On va écouter, mais on a dans la faim.
01:18:06 On voudrait juste, aujourd'hui, que ce soit fini.
01:18:08 - La justice, vous voulez la justice ?
01:18:09 - Oui, complètement.
01:18:10 Il faut que la justice se rende compte que...
01:18:14 Vous savez, on était une famille de cinq,
01:18:17 une famille normale, ordinaire.
01:18:19 - Vous avez trois filles.
01:18:20 - Trois filles, mon époux, mes filles, moi-même.
01:18:22 Ordinaire, on travaillait, on n'embêtait personne,
01:18:25 on ne demandait rien.
01:18:27 Et on se retrouve quatre, il nous manque le pilier.
01:18:30 Donc, voilà, il y a des dégâts qui sont irréparables
01:18:34 de toute manière, à tout niveau, dans notre survie d'aujourd'hui
01:18:37 parce qu'on ne vit plus.
01:18:38 On survit depuis trois ans.
01:18:39 Donc là, on va affronter tout ça parce que
01:18:42 ça fait partie de notre force aussi.
01:18:44 On ne lâche rien.
01:18:46 Et puis, on avait promis à Philippe qu'on irait jusqu'au bout,
01:18:49 sur son lit de mort.
01:18:51 Moi, je lui dis tous les jours, mes filles aussi,
01:18:53 nos filles aussi, on tiendra le coup.
01:18:56 Et c'est ce qu'on est en train de faire,
01:18:57 même si on sait que ça va être terrifiant,
01:18:59 ça va être extrêmement douloureux.
01:19:01 Mais on est obligés de passer par là.
01:19:03 Donc j'attends une justice.
01:19:05 - Quand vous dites "on ne lâchera rien",
01:19:06 c'est-à-dire que le combat, c'est quoi ?
01:19:07 C'est que les agresseurs soient condamnés ?
01:19:09 - Mais complètement, on ne peut pas...
01:19:13 Ils sont récidivistes, en plus.
01:19:16 Et là, pour moi, ils ont tué mon époux.
01:19:20 Point.
01:19:21 On pourra me dire ce qu'on veut.
01:19:23 - Le légiste dit que c'est parce qu'il est tombé à la renverse qu'il est mort.
01:19:26 Vous, vous dites que ce sont les coups de poing.
01:19:28 - Exactement.
01:19:29 Mais je veux dire, à partir du moment où vous tapez quelqu'un au sol,
01:19:32 au niveau de notre moteur, d'une violence extrême,
01:19:35 que la personne qui est au sol se relève,
01:19:38 la bagarre est finie, les deux s'écartent,
01:19:41 il se relève pour aller se protéger vers son trame,
01:19:44 et on vient lui donner un ultime coup
01:19:47 qui ne fait qu'aggraver ce qu'il y a eu au sol dans un premier temps.
01:19:50 Donc ça ne peut que le faire chuter.
01:19:53 Il n'a pas réagi.
01:19:55 Mon époux n'a pas réagi.
01:19:56 Il avait déjà... Tout était cassé.
01:19:58 A l'intérieur, ça avait tout bougé.
01:19:59 - C'était KO.
01:20:00 - Voilà, il n'a pas compris ce qui lui est arrivé à la fin.
01:20:03 Donc automatiquement, cette phase 1 extrêmement violente,
01:20:07 avec le coup de poing final, ça n'a fait qu'aggraver.
01:20:11 Il n'y a pas d'autre issue.
01:20:13 - Vous êtes surprise qu'ils ne soient pas jugés, les trois agresseurs,
01:20:16 pour homicide volontaire ?
01:20:17 - Oui, complètement.
01:20:18 Je veux dire, pour moi, la volonté, elle est là.
01:20:20 Et puis il y a des mots, il y a des témoignages.
01:20:23 - Les mots, c'était...
01:20:24 - On va te monter à l'extérieur, on va te finir.
01:20:27 Quand on dit à quelqu'un, on va te finir,
01:20:30 finir égale fin.
01:20:31 Ça veut dire qu'après, il n'y a plus rien.
01:20:33 En fait, il ne fallait absolument pas que mon époux se relève.
01:20:36 Ils ont été jusqu'au bout.
01:20:38 Il a été jusqu'au bout, il a réussi à le finir.
01:20:41 Mais c'est terrifiant.
01:20:42 Enfin, oui, pour moi, oui, c'est...
01:20:45 - Tout cela pour rien.
01:20:46 - Je vous rappelle, parce qu'il leur demandait de mettre le masque,
01:20:48 parce qu'il est descendu de son bus pour leur dire
01:20:50 "Conduis-vous pas comme ça", c'est ça ?
01:20:52 - Mais complètement, voilà.
01:20:53 Et puis le titre de transport.
01:20:54 Enfin, chez nous, à Bayonne,
01:20:55 je ne sais pas comment ça va être dans les autres villes,
01:20:57 mais chez nous, on achète un ticket, on prend le bus ou le tram.
01:21:00 Le masque était obligatoire.
01:21:01 À l'époque, il y avait la pandémie de Covid.
01:21:03 - C'était la pandémie.
01:21:04 - Et Philippe, ou n'importe quel chauffeur à ce moment-là,
01:21:07 est responsable de son bus,
01:21:10 est responsable des usagers.
01:21:12 Et le masque, c'était pour se protéger,
01:21:14 pour protéger les autres aussi.
01:21:15 Enfin, je veux dire, des règles, des lois,
01:21:18 et on ne veut pas les entendre.
01:21:20 Donc on fait ce qu'on veut.
01:21:21 Non, non, non.
01:21:22 Et on tue mon époux.
01:21:23 Non.
01:21:24 - C'était quelqu'un de bien, votre masque ?
01:21:25 - Ouais, ouais.
01:21:26 - C'était quelqu'un qui avait des valeurs ?
01:21:29 - Mais complètement, c'est...
01:21:31 C'était quelqu'un d'entier, vous voyez.
01:21:33 Il tendait la main à tout le monde,
01:21:34 à tout le monde gentil.
01:21:36 Il parlait trop.
01:21:38 Il parlait beaucoup trop.
01:21:39 Il aimait discuter, donc il aimait le contact client, il aimait...
01:21:42 Voilà, et quelqu'un de normal,
01:21:45 mais avec qui on avait envie de passer du temps,
01:21:47 parce qu'avec lui, on refaisait le monde, en fait.
01:21:50 Mais beaucoup de valeurs, ouais.
01:21:52 Déjà, "Bonjour", "Au revoir", "Merci".
01:21:54 Vous voyez, ça s'est perdu aujourd'hui beaucoup.
01:21:56 Mais on a inculqué ça à nos filles,
01:21:58 qui sont, voilà, la copie conforme de leur papa.
01:22:01 - Il y en a une sur le plateau, et on salue les deux autres.
01:22:04 Ce jour-là, votre mari ne devait pas travailler.
01:22:06 Il a remplacé un collègue.
01:22:08 Et il ressentait l'usure du métier,
01:22:10 la montée des incivilités.
01:22:12 On en a parlé depuis une heure,
01:22:13 de cette violence ordinaire qui se déchaîne dans notre pays.
01:22:16 Il le sentait, ça a déjà monté ?
01:22:17 - Oui, complètement, depuis peut-être un an et demi, deux ans,
01:22:21 avant que, comme l'arrache, il m'en parlait.
01:22:24 Je voyais que ça n'allait pas.
01:22:25 Quand il rentrait de Chronoplus, je sentais.
01:22:27 Et puis je disais, "Mais qu'est-ce que c'est que ça ?"
01:22:29 Il me dit, "Ouais, j'en peux plus, j'en peux plus,
01:22:31 "des gens qui montent."
01:22:32 Il te regarde de travers, il te fond, voilà.
01:22:35 Ou il s'assoit dans le bus, il met le bazar,
01:22:37 et les autres personnes sont là, n'osent pas bouger.
01:22:39 Enfin, ils mangent dans le bus, ils mettent tout par terre.
01:22:42 Il me dit, "Je ne peux plus."
01:22:43 Et mon époux avait un autre métier en parallèle,
01:22:45 il était chauffeur routier.
01:22:46 Et il était heureux dans son camion parce qu'il était seul.
01:22:49 - Parce qu'il était seul, c'est terrible.
01:22:50 - Voilà, il livrait des fleurs, des plantes.
01:22:52 Mais il était seul, il ne voyait pas tout ce qui se passait à Chronoplus.
01:22:55 Donc il traînait la patte pour aller.
01:22:57 Et pourtant, il a bossé toute sa vie.
01:22:59 Et depuis l'âge de 14 ans, quand même.
01:23:01 Et il traînait la patte, je le sentais, je le voyais.
01:23:04 Et ce fameux dimanche, 5 juillet, donc, il ne devait pas travailler,
01:23:08 comme vous disiez tout à l'heure.
01:23:09 Il a remplacé quelqu'un parce qu'entre chauffeur de bus,
01:23:11 il se rende service.
01:23:13 - Ils sont solidaires.
01:23:14 - Voilà, complètement.
01:23:15 Et du coup, il m'avait dit le matin, "Je n'ai pas envie d'y aller."
01:23:18 Et pourtant, Philippe ne manquait jamais de son travail.
01:23:21 - Et vous vous souvenez de ces derniers mots ?
01:23:23 - Ouais.
01:23:24 - C'était quoi ?
01:23:25 - "À ce soir, ma chérie."
01:23:26 - Véronique Monguiaux, qui est l'épouse de Philippe Monguiaux.
01:23:29 Noémie Chaud, j'ai une question.
01:23:30 - C'est important ce que vous dites parce qu'on sait qu'au procès,
01:23:34 on va essayer de reconstituer ce qui s'est passé,
01:23:36 ce qui a emmené à ce déchaînement de violence et notamment à cette dispute.
01:23:41 On sait qu'il s'était croisé avec les jeunes plus tôt dans la journée.
01:23:44 Ils montent une première fois dans le bus vers 14h
01:23:46 et puis ils reprennent le même bus plus tard à 19h
01:23:49 et c'est là que les faits se produisent.
01:23:50 On sait qu'il y a cette bagarre qui commence avec un coup porté par votre mari.
01:23:53 Vous, comment est-ce que justement vous analysez ça ?
01:23:56 Votre mari, vous vous dites que ce soir-là, il a eu peur,
01:24:00 il n'en pouvait plus, puisque vous nous dites que ce n'était pas quelqu'un du tout de violent.
01:24:04 - Pas du tout, il n'a jamais été violent avec personne, mais vraiment personne.
01:24:08 C'était le bon nounours, voilà.
01:24:11 C'était le bon nounours et ce coup de boule, coup de tête pardon,
01:24:14 bref, c'est la même chose.
01:24:16 De toute manière, il y a eu quelque chose qui l'a déclenché.
01:24:19 - C'est lui qui donne un coup de tête, c'est ça ?
01:24:21 - Oui, oui, oui, voilà.
01:24:22 D'après les caméras, moi je n'ai pas vu, on n'a pas visionné les caméras,
01:24:25 mais voilà, il est parlé dans les témoignages et tout,
01:24:28 il est dit ce coup de tête de Philippe qui a démarré.
01:24:31 Mais ce qu'il faut regarder, c'est qu'effectivement, à 14h30, ça a démarré.
01:24:35 Il s'est fait insulter comme à moins que rien.
01:24:37 À moins que rien, un homme de 58 ans, par des jeunes qui ont l'âge de mes filles.
01:24:41 Non.
01:24:42 Bon, il a été très zen, super professionnel,
01:24:44 il a aidé les deux jeunes à prendre un ticket à la borne
01:24:46 pour qu'ils puissent prendre le tram, malgré toutes les insultes qu'il avait encaissées,
01:24:51 on va dire, et le soir, ils reviennent, mais plus à deux, à quatre.
01:24:55 Déjà, moi je me pose des questions par rapport à ça, vous voyez.
01:24:58 Et après, voilà, il a reconnu dans le bus, les individus au fond,
01:25:03 sauf qu'il a été provoqué, il était au niveau de son volant,
01:25:07 et puis il a été provoqué, du fond, il voyait dans le rétroviseur,
01:25:10 mais connaissant mon époux, je me suis dit, le pauvre, il a dû se dire,
01:25:14 mais pourquoi ça se passe comme ça au fond, quoi ?
01:25:16 Pourquoi ça se passe comme ça au fond ?
01:25:18 Et donc voilà, il est sorti, il a été voir, demander un titre de transport,
01:25:22 de le vérifier, demander le masque, surtout porter le masque,
01:25:25 parce qu'on le sait, et puis ça a dégénéré, quoi.
01:25:28 Mais ça a dégénéré, vous voyez, à un point,
01:25:31 à un point, qu'il lui a fait faire le coup de tête,
01:25:35 parce que Philippe n'était pas comme ça, mais pas du tout,
01:25:38 c'était le bon masque, je me dis.
01:25:41 - Véronique Munguiaux, quand vous allez voir le visage de ces trois jeunes hommes
01:25:44 qui seront jugés, vous allez ressentir de la haine, de la colère, de la tristesse ?
01:25:49 - Vous savez, je ne suis pas quelqu'un de haineux,
01:25:53 je ne suis pas quelqu'un de colérique non plus,
01:25:56 bon, ça m'arrive parfois, mais ce sont des broutilles, on va dire,
01:25:58 des broutilles de la vie, hein.
01:26:00 Mais voilà, ça me servirait à quoi, en fait ?
01:26:03 À rien. Donc ouais, les voir, je vais les voir,
01:26:06 mais pour moi, ça ne vaut rien.
01:26:09 - Le pardon est possible pour vous ? - Absolument pas.
01:26:11 Je suis capable de pardonner une bêtise,
01:26:13 mais je suis incapable de pardonner le massacre de mon époux.
01:26:16 - Et évidemment, c'est quelque chose que vos filles partagent.
01:26:19 - Complètement.
01:26:20 - C'est une vie qui a été, évidemment, broyée.
01:26:23 - Foudroyée. On a été foudroyés à tout niveau.
01:26:26 À tout niveau. La veille, on était au restaurant, tous les deux.
01:26:29 On avait passé une bonne soirée.
01:26:31 Jamais j'aurais imaginé que le lendemain, il ne rentrerait plus à la maison.
01:26:35 - Et vous l'avez veillé pendant plusieurs jours à l'hôpital.
01:26:37 - Oui, cinq jours.
01:26:38 - Jusqu'au moment où vous avez décidé de débrancher les machines.
01:26:41 - Tout à fait, avec les médecins.
01:26:42 - Pour le laisser partir en paix.
01:26:43 - Dès le soir même, on savait qu'il n'y avait plus rien à faire
01:26:45 parce qu'on nous a dit que son pronosticité allait être engagée
01:26:48 et que les médecins allaient rajouter "c'est une question d'heures".
01:26:50 Quand vous entendez ça, c'est une question d'heures.
01:26:52 C'est pas possible, c'est pas lui, c'est pas lui.
01:26:55 Et on a pu aller le voir et ce qu'on a vu confirme la violence qu'il a subie au niveau de la tête.
01:27:03 - C'était terrible ?
01:27:04 - Oui.
01:27:05 Oui, c'était terrible.
01:27:07 - Il a reçu des coups de poing et des coups de pied quand il était au sol.
01:27:10 - Surtout des coups de pied au niveau de notre moteur.
01:27:12 Sûrement pour faire des séquelles irréversibles.
01:27:15 Mais en plus de ça, pour le tuer.
01:27:17 - Il y a eu une grande solidarité autour de vous.
01:27:19 - Oui.
01:27:20 - Il y a eu une marche blanche organisée quelques jours après.
01:27:22 Il y a beaucoup de gens qui se sont manifestés, vous l'avez dit.
01:27:24 Il y a quelque chose qui vous a porté pendant tous ces jours terribles ?
01:27:27 - Complètement, parce que vous savez, dès la première semaine,
01:27:30 beaucoup de personnes sont venues vers nous.
01:27:32 Trois ans après, ils sont toujours là.
01:27:35 Et en fait, comme j'ai toujours dit, comme je pense sincèrement,
01:27:39 c'est que des familles comme nous, il y en a plein.
01:27:41 Des familles ordinaires, sans problème, sans rien,
01:27:46 qui travaillent, qui paient leurs impôts, tout ce que vous voulez.
01:27:49 Bref.
01:27:50 Et en fait, cette violence qu'on a subie, nous,
01:27:54 elle peut arriver à n'importe qui, n'importe où.
01:27:57 Donc les personnes qui sont là,
01:28:00 qui sont arrivées il y a trois ans dans ma vie,
01:28:02 s'identifient à nous, tout simplement.
01:28:04 Et voilà.
01:28:05 Et ce sont des liens extrêmement forts qui se sont créés
01:28:08 et que je garderai à vie.
01:28:10 - Est-ce que vous, les victimes, les familles de victimes,
01:28:13 vous avez le sentiment d'être face à un mur
01:28:15 quand on parle de la justice ?
01:28:17 Est-ce que vous avez le sentiment qu'on vous accompagne ou pas du tout ?
01:28:20 Il y a une grande solitude des victimes au fond.
01:28:22 - Je l'ai l'impression, oui.
01:28:23 Enfin, moi, personnellement, je l'ai l'impression d'être laissée hackée,
01:28:26 comme on dit.
01:28:27 Voilà.
01:28:28 J'ose espérer encore, vous voyez, ce procès démarre un jour,
01:28:31 mais j'ose espérer que la justice...
01:28:34 Je vais y croire encore.
01:28:36 Je vais y croire encore.
01:28:38 Et puis voilà, il faut...
01:28:40 Donc on est laissé quand même de côté, c'est vrai.
01:28:43 Et puis surtout, quand on entend une requalification comme on a entendu,
01:28:46 enfin, on s'est dit, mais qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ?
01:28:49 - On rajoute de la douleur à la douleur.
01:28:52 - Oui, mais complètement.
01:28:53 Le jour où j'ai vu ça, je n'ai pas réalisé, sur le moment.
01:28:56 On n'a pas...
01:28:57 Mes filles et moi, on n'a pas réalisé.
01:28:58 C'est le lendemain.
01:28:59 Le mercredi, on s'est dit, mais pourquoi on nous fait ça ?
01:29:01 Qu'est-ce que nous, on a fait pour mériter ça, en fait ?
01:29:05 Comme si on ne souffrait pas assez.
01:29:07 Voilà, donc...
01:29:08 - C'est le...
01:29:09 - Vous avez expliqué que ça pouvait aussi être plus fragile
01:29:13 d'aller devant une cour d'assises, devant des jurés,
01:29:16 en les jugeant pour homicides volontaires,
01:29:20 avec la difficulté de prouver cette intention de tuer.
01:29:23 Et donc, encore une fois, la décision a peut-être été de se dire,
01:29:26 bon, sur les coups ayant entraîné la mort, son intention de la donner,
01:29:29 ça va être plus facile à démontrer, à établir,
01:29:32 comme la peine encourue, encore une fois, est la même.
01:29:35 Je comprends que pour vous, ce soit insupportable,
01:29:37 mais ça peut être aussi pour éviter une fragilité juridique
01:29:40 que cette décision de requalification a été prise.
01:29:42 Elle avait été contestée par le parquet, qui avait fait appel,
01:29:45 et la Chambre de l'Instruction a validé cette requalification.
01:29:47 - Complètement, mais voilà, moi, c'est un monde que je n'ai pas envie de connaître,
01:29:49 ce monde-là, c'est pas...
01:29:51 - Ce n'est pas votre monde ?
01:29:52 - Non, ce n'est pas mon monde, et c'est le bisounours.
01:29:55 De toute façon, on peut parler, puisque tout le monde connaît cette expression,
01:29:57 mais non, enfin, je vais dire mon monde, moi, c'est une vie normale, tranquille.
01:30:00 Bon, tout ça, c'est fini, il n'y a plus rien, de toute manière,
01:30:03 il n'y a plus rien, mais voilà, c'est qu'on nous laisse tranquilles, en fait.
01:30:07 - Et qu'on rende la justice, et ce sera l'objet de ce procès.
01:30:11 - Moi, je vais vous dire quelque chose à laquelle je tiens vraiment à cœur,
01:30:14 que j'ai déjà dit.
01:30:16 Je n'ai pas commencé mon deuil.
01:30:18 Mon deuil, je le commencerai parce que la justice va m'aider,
01:30:22 et je le terminerai quand j'aurai rejoint mon époux.
01:30:25 - Voilà, d'accord.
01:30:26 - Tout simplement.
01:30:27 - Donc, effectivement, on mesure votre peine.
01:30:31 - Et si le procès va en appel, s'il y a un appel,
01:30:35 c'est-à-dire qu'on prolonge votre douleur ?
01:30:38 - Complètement, la douleur sera prolongée.
01:30:41 On le sait, on en est conscient.
01:30:42 - Vous vous y êtes préparée ?
01:30:43 - Aussi.
01:30:44 - Avec votre famille.
01:30:45 - Oui.
01:30:46 - Quand vous voyez cette violence dont je parlais,
01:30:48 on a parlé de Marseille, cette jeune fille qui est morte chez elle,
01:30:50 de Nice, une jeune femme, une dame qui se fait piétiner par un agresseur,
01:30:55 vous vous dites qu'on est dans un monde, voilà,
01:30:57 où on peut se faire agresser, tuer en sortant de chez soi,
01:31:00 où on a l'heure de travailler.
01:31:01 - Mais complètement, la France est à la dérive.
01:31:04 Je ne suis pas la seule à le penser, mais la France est à la dérive
01:31:08 parce que, vous voyez, j'évite d'allumer la télé
01:31:12 parce que dès qu'on allume la télé, c'est pour voir des catastrophes, en fait.
01:31:15 Et moi, ça me marque tout ça, je me dis,
01:31:18 mais comment on a pu en arriver là ?
01:31:20 Et quand je vois les fêtes de Bayonne, en parlant de ma ville,
01:31:24 monsieur qui rentre chez lui à 22h30, qui demande,
01:31:27 "Ne vous urinez pas devant ma porte", il trouve la mort.
01:31:30 Enfin, je veux dire, moi, je suis atterrée de voir tout ce qui se passe,
01:31:36 d'entendre tout ce que j'entends, je n'allais plus la télé, j'ai pas envie.
01:31:40 Mais comment on peut laisser faire tout ça ?
01:31:43 Comment on peut laisser faire tout ça ?
01:31:45 - Il y a des degrés qui ont été franchis, un cap qui a été franchi.
01:31:48 - Pour moi, oui, il y a un cap qui a été franchi,
01:31:50 parce que, vous voyez, rien qu'à Bayonne, je suis bayonnaise,
01:31:55 jamais, jamais, jamais, j'ai vu ma ville...
01:31:58 Enfin, on aurait imaginé qu'un tel drame se produise à Bayonne,
01:32:03 comme le 5 juillet 2020.
01:32:05 Jamais de la vie.
01:32:06 Et puis, finalement, c'est partout.
01:32:08 Finalement, c'est partout.
01:32:09 Et c'est toute la population.
01:32:11 C'est pas...
01:32:12 - Mais oui.
01:32:13 - Maintenant, il y a les chevaux de bus, il y a la police,
01:32:15 il y a les pompiers, il y a les maires, le personnel médical,
01:32:17 enfin, tout le monde, mais où on va ?
01:32:20 - Vous en voulez à l'État français, ou pas ?
01:32:22 - Oui, quand même.
01:32:24 Je ne veux pas m'éterniser là-dessus.
01:32:26 - Mais il y a quand même de la colère.
01:32:28 - Oui, complètement, oui.
01:32:30 - Il y a un laisser-aller, il y a une forme de laxisme
01:32:32 qui a conduit à ces comportements violents.
01:32:34 - Je pense sur vous.
01:32:35 - Je le pense, je le pense, oui.
01:32:37 - Il y a, je l'évoquais, cette solidarité avec une association
01:32:40 que vous avez créée, l'association Philippe Munguiaux,
01:32:43 pour éviter que ça se reproduise, c'est ça ?
01:32:45 - Oui, c'est ça.
01:32:47 On est là, bon, pour l'instant, elle est un petit peu en stand-by,
01:32:49 on va dire que j'ai d'autres priorités, on le sait,
01:32:51 mais délégué, moi, nous avons d'autres priorités, pardon.
01:32:54 Mais voilà, c'est une association qui est là pour aider les chauffeurs de bus.
01:32:57 On a sorti une petite sécurité pour eux,
01:33:01 les chauffeurs de bus nationaux, il n'y a pas que Chrono Plus.
01:33:05 Justement, cette sécurité, quelqu'un, sur Paris,
01:33:08 une femme chauffeur s'en est servie.
01:33:10 Moi, je sors ça pour les protéger,
01:33:13 mais mon but, c'est qu'ils ne s'en servent pas.
01:33:15 Ça veut dire que s'ils ne s'en servent pas,
01:33:17 ça veut dire qu'ils ne sont pas agressés, tout simplement.
01:33:19 Donc malheureusement, elle s'est faite agresser,
01:33:21 mais ça n'a pas été trop loin, tant mieux.
01:33:23 Mais voilà, on essaie, à notre petit niveau,
01:33:26 de petites gens, on va dire, de faire quelque chose,
01:33:29 mais il faudrait aujourd'hui...
01:33:32 Nous, ce qu'on demande de la priorité par rapport à cette association,
01:33:36 c'est une vitre aussi costaud que les boucliers de CRS
01:33:40 au niveau du poste de conduite, qui prend tout le poste de conduite.
01:33:43 C'est notre but, mais bon, malheureusement, on ne peut pas, on est petit.
01:33:47 - Et ce qui est arrivé à votre mari, évidemment,
01:33:49 va dissuader les chauffeurs d'intervenir et de sortir de leur voiture,
01:33:54 ou de leur bus, pour intervenir s'il y a des violences dans leur véhicule.
01:33:57 - Complètement, je discute beaucoup avec les chauffeurs de chez nous,
01:34:01 de Bayonne, les gars, ils n'en peuvent plus.
01:34:05 Ils n'en peuvent plus, ils ne sont pas loin de la retraite ou pas.
01:34:08 Ils n'en peuvent plus, ils s'en vont au travail aujourd'hui,
01:34:12 depuis trois ans, avec un noeud dans le ventre.
01:34:15 Ils me le disent, ils viennent à la maison, ils boivent du café.
01:34:18 Véro, mais c'est de fou, quoi.
01:34:20 Et on laisse. Allez, hop, on...
01:34:22 Enfin, non, non, non, c'est pas possible, quoi.
01:34:24 C'est pas possible de travailler comme ça.
01:34:26 - Merci beaucoup, Véronique Mouguillet, d'être venue ici.
01:34:29 Merci à Marie, qui vous accompagne, votre fille.
01:34:31 Merci aussi à Antoine et Stève, notre correspondant à Bordeaux,
01:34:33 qui a rendu possible votre venue à Paris.
01:34:35 Merci de nous donner les choses.
01:34:37 Et puis bon courage pour le procès à venir, Véronique et Marie,
01:34:40 et toute votre famille.
01:34:41 Merci à vous, chers amis, auditeurs et téléspectateurs,
01:34:43 de votre confiance.
01:34:44 Dans un instant, Hélène Zellany sur Europe 1,
01:34:46 Christine Kelly sur C12.
01:34:47 Bonne soirée sur nos deux antennes.
01:34:49 ...