• il y a 11 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline sur CNews, bonne année 2024 à tous,
00:00:04 ravie de vous retrouver pour une nouvelle saison avec toute l'équipe de Punchline.
00:00:08 On sera au rendez-vous, vous pouvez compter sur nous.
00:00:11 Au menu ce soir, d'abord Gérald Darmanin qui tente à nouveau de prouver qu'il lutte contre le fléau de l'insécurité qui pourrit la vie des Français.
00:00:18 Il est en ce moment à Marseille où le nombre d'homicides sur fond de trafic de stupéfiants a atteint le record de 47 morts l'an dernier,
00:00:24 un chiffre terrible qui signe la puissance des gangs dans tous les quartiers de la ville.
00:00:29 On sera sur place dans un instant.
00:00:31 Et puis on verra d'autre part à l'international si la mort du numéro 2 du Hamas tué dans une frappe israélienne au Liban peut entraîner un embrasement régional.
00:00:39 Les habitants du nord d'Israël sont très inquiets, on sera sur place également ce soir.
00:00:43 J'aimerais aussi avoir une pensée pour tous les otages aux mains de l'organisation terroriste du Hamas et notamment vous montrer un visage,
00:00:49 le visage d'un bébé qui a désormais un an, Kvirbibas, dont on est toujours sans nouvelles.
00:00:53 Il a fêté aujourd'hui son premier anniversaire dans les tunnels de Gaza, nous ne les oublions pas.
00:00:59 Voilà pour les grandes lignes de l'actualité ce soir.
00:01:01 Avant cela, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:01:04 Bonjour Simon.
00:01:05 Et c'est à vous.
00:01:06 Bonjour Laurence.
00:01:09 Alors que le Pas-de-Calais est toujours en vigilance rouge, pour risque de cru, la protection civile du département a mis en place une cellule d'appel
00:01:16 pour aider les habitants touchés par les inondations.
00:01:18 L'eau envahit à nouveau les maisons et plus de 10 000 foyers sont privés d'électricité sur place.
00:01:23 Le joueur de l'OGC Nice, Youssef Atal, condamné à 8 mois de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende pour provocation à la haine à raison de la religion.
00:01:31 En plein conflit entre Israël et le Hamas, il avait partagé une vidéo sur Instagram appelant à un jour noir pour les Juifs.
00:01:38 Et puis nous avons appris aujourd'hui la mort de Michel Chérié, résistant et grande figure du monde combattant.
00:01:43 Il a notamment participé au débarquement de Provence en 1944.
00:01:47 Il nous a donc quitté aujourd'hui à l'âge de 102 ans.
00:01:49 Chevalier de la Légion d'honneur, Michel Chérié nous a donc quitté.
00:01:52 Je vous le disais, Laurence, à l'âge de 102.
00:01:54 Mon cher Simon Guillain, on vous retrouve tout à l'heure à 17h30.
00:01:58 On va commencer d'abord par saluer toute l'équipe qui est là de Punchline.
00:02:01 Karim Zahabi, bonjour.
00:02:02 Karim, bonne année à vous.
00:02:03 Meilleur voeu aussi.
00:02:04 Et à tous ceux que vous aimez.
00:02:05 Geoffroy Lejeune, bonjour à vous.
00:02:07 Bonjour Laurence, bonne année.
00:02:08 Il faut dire bonjour ou bonsoir.
00:02:09 Toujours bonsoir quand même.
00:02:10 Bonne année à vous aussi, mon cher Geoffroy, directeur de la rédaction de GDD.
00:02:13 Eugénie Basté, grand reporter au FIERO.
00:02:15 Bonjour.
00:02:16 Bonsoir.
00:02:17 Je ne sais même pas pourquoi.
00:02:18 Bonne année à vous aussi.
00:02:19 Et Éric Revelle.
00:02:20 Bonjour, bonsoir Laurence.
00:02:21 Il nous revient, mon cher ami, journaliste, économiste à Valeurs Actuelles, avec un livre.
00:02:26 Je voulais quand même le mentionner.
00:02:27 C'est très gentil.
00:02:27 C'est votre premier livre, en tout cas de l'année.
00:02:30 Oui.
00:02:31 Le Tirailleur inconnu aux éditions du Lisay.
00:02:34 C'est une petite maison d'édition de l'Ile de Ré, c'est ça ?
00:02:36 Exactement.
00:02:37 C'est le destin incroyable d'un tirailleur sénégalais mort pour la France le 8 juin 1917.
00:02:42 Mais sans jamais avoir mis les pieds en France, il a embarqué sur un bateau qui a coulé et son corps est venu s'échouer sur une plage de l'Ile de Ré.
00:02:49 Et c'est l'histoire vraie que je raconte dans ce livre.
00:02:51 Voilà, cadeau pour ce début d'année.
00:02:53 On en reparlera peut-être un jour un peu plus longuement, mais c'était important de le mentionner.
00:02:56 On va parler de Marseille.
00:02:57 Karim, vous êtes le marseillais de la table avec ce terrible chiffre.
00:03:01 47 personnes abattues l'an dernier sur fond de trafic de stupéfiants.
00:03:05 Je crois que c'est un record.
00:03:07 Les années précédentes, on était aux alentours de 30, 31 victimes, ce qui était déjà énorme.
00:03:10 Là, on a encore monté d'un cran.
00:03:12 On va avoir dans un instant la conférence de presse de Gérald Darmanin.
00:03:15 Enième conférence de presse, enième déplacement, enième déploiement de force sur place.
00:03:20 Avant de vous passer la parole, j'aimerais qu'on écoute Rody Mana.
00:03:22 Bonjour, Rody Mana, vous êtes avec nous, évidemment, syndicat de police du Sud.
00:03:28 Est-ce que vous m'entendez, Rody Mana ?
00:03:30 Oui, je vous entends parfaitement.
00:03:31 Super. Je risque de vous interrompre dans quelques instants si le ministre prend la parole.
00:03:34 Et j'imagine que vous en serez d'accord.
00:03:36 Mais si on voit juste les chiffres, on se dit que c'est la catastrophe à Marseille.
00:03:40 Est-ce que c'est un sentiment que vous partagez ?
00:03:42 Bien sûr. Quand on regarde les chiffres, c'est assez catastrophique.
00:03:46 Ce n'est pas 47 morts par balle, c'est 49, Laurence.
00:03:49 Donc, on est dans une année absolument record, absolument cataclysmique.
00:03:53 On voit que les trafics de stups, malgré le travail formidable des services de police,
00:03:57 et je crois que Gérald Darmanin l'a dit lui-même ce matin,
00:04:00 on n'a jamais démantelé autant de réseaux, saisi autant d'armes, saisi autant de stupéfiants.
00:04:04 Et pourtant, on a 49 morts par balle avec des familles endeuillées.
00:04:08 Parce qu'il faut aussi penser aux familles parce qu'elles ne sont pas forcément dans les trafics de stups.
00:04:12 Donc, ce qui est difficile pour les policiers que nous sommes,
00:04:15 c'est qu'on travaille d'arrache-pied, on y est tous les jours,
00:04:18 on se roule par terre avec eux pour les interpeller, on a des blessés suite à ça.
00:04:21 Et pourtant, on a un chiffre de règlement de compte qui est catastrophique.
00:04:26 Alors, effectivement, il y a des interpellations,
00:04:29 effectivement, il y a des individus incarcérés,
00:04:31 mais tout laisse à penser que ce trafic de stups qui ramène des millions d'euros
00:04:35 attire la convoitise de beaucoup d'autres individus derrière.
00:04:39 Et c'est pour ça qu'on a toujours l'impression de vider l'océan à la petite cuillère.
00:04:43 Et c'est ça, un petit peu, le sentiment des policiers aujourd'hui.
00:04:46 Le ministre de l'Intérieur reconnaît le travail formidable qu'on a fait.
00:04:49 Il y a un travail d'investigation aussi qui est fait par la PGI,
00:04:52 qui est remarquable également puisqu'ils ont interpellé cinq équipes de tueurs
00:04:58 pour des règlements de compte.
00:05:00 Donc, je ne vois pas franchement ce qu'on peut faire de plus, nous, la police,
00:05:02 que ce qu'on fait aujourd'hui.
00:05:04 Il a parlé des Ubercheats.
00:05:05 – Alors, c'est quoi les Ubercheats, Roudimane ? Expliquez-nous.
00:05:08 – Alors, les Ubercheats, c'est les livraisons à domicile, tout simplement.
00:05:12 Comme vous faites livrer de la restauration,
00:05:16 les tenanciers de réseaux de stupéfiants,
00:05:20 on crée des individus qui viennent livrer à votre domicile.
00:05:24 Alors, vous faites des commandes par les réseaux sociaux,
00:05:26 par tous les réseaux sociaux qu'il y a actuellement.
00:05:28 Vous commandez votre marchandise et un livreur vient vous l'amener à votre domicile.
00:05:32 Le problème, c'est que lutter contre les Ubercheats,
00:05:35 c'est que quand vous voulez les contrôler, les mecs, ils ne s'arrêtent pas.
00:05:38 Ils ne vont pas s'arrêter avec 200 ou 300 grammes de stupéfiants
00:05:41 qu'ils vont livrer sur eux.
00:05:42 Donc, vous partez sur un refus d'obtempérer.
00:05:44 Et on sait en France que le refus d'obtempérer,
00:05:46 ce n'est pas très clair pour les policiers.
00:05:48 Donc, on va prendre davantage de risques si on doit lutter contre ça.
00:05:52 C'est un peu ce qui nous inquiète dans ce qui est dit.
00:05:54 Ou alors, il faut renforcer la loi sur les refus d'obtempérer,
00:05:56 permettre aux policiers de faire vraiment des chasses
00:06:00 pour interpeller ces individus qui ne veulent pas s'arrêter.
00:06:02 – Encore un mot, Roudimana, on a le sentiment aussi,
00:06:04 enfin, même pas sentiment, je n'aime pas employer ce mot-là
00:06:06 parce qu'on a tellement parlé du sentiment d'insécurité
00:06:08 qu'il est galvaudé à mes yeux.
00:06:10 Les habitants de Marseille disent maintenant que c'est dans tous les quartiers.
00:06:12 Il n'y a pas seulement les quartiers nord ou les quartiers sensibles,
00:06:15 c'est dans tous les quartiers de la ville que ces règlements de comptes se déroulent.
00:06:19 – Oui, tout à fait, c'est tout à fait vrai.
00:06:21 On a pu voir à travers les règlements de comptes
00:06:26 que ça se passe partout à Marseille.
00:06:28 Avant, c'est vrai que c'était beaucoup centralisé
00:06:30 dans les quartiers nord de la ville.
00:06:31 Et aujourd'hui, on se rend compte que les quartiers centre
00:06:33 et aussi les quartiers sud qui étaient des quartiers un petit peu plus privilégiés
00:06:38 sont aujourd'hui fortement touchés par les trafics de stups
00:06:41 et touchés par les règlements de comptes.
00:06:43 Donc oui, la pieuvre s'est développée, elle est un peu partout dans la ville.
00:06:47 Effectivement, on a fait des grosses opérations dans les quartiers nord
00:06:50 qui nous ont permis de casser des réseaux.
00:06:52 Mais vous savez, les trafiquants, je l'ai aujourd'hui dit sur votre antenne,
00:06:56 c'est loin d'être des idiots, ils cherchent d'autres endroits,
00:06:59 ils cherchent à se développer ailleurs dans la ville
00:07:01 ou dans d'autres villes de France comme à Nîmes, à Cavaillon ou à Avignon.
00:07:05 Et ils essayent d'installer leur réseau à ces endroits-là
00:07:09 pour continuer à vendre le plus librement possible,
00:07:12 je dirais, même si le mot est mal choisi.
00:07:14 Monsieur, un dernier mot, Rodimana.
00:07:16 On parle beaucoup des délinquants, des trafiquants,
00:07:18 mais il y a aussi les consommateurs.
00:07:19 Ça, il ne faut pas l'oublier,
00:07:20 parce que s'il n'y avait pas d'offres et de demandes, ça ne marcherait pas.
00:07:24 Est-ce qu'il faut taper plus fort sur les consommateurs ?
00:07:27 Oui, effectivement, s'il n'y a pas de consommateurs, il n'y a pas de vendeurs.
00:07:30 Le problème en France, c'est qu'on a 5 millions de consommateurs,
00:07:33 dont 1,5 million quasiment au quotidien.
00:07:36 Donc, pour lutter contre ça, c'est difficile.
00:07:38 On a créé l'AFD, l'amende forfaitaire délectuelle, qui est de 200 euros,
00:07:41 qui, à mon avis, est une bonne idée.
00:07:43 Le problème, c'est qu'on n'en fait payer que 35 %.
00:07:46 Moi, je crois qu'il faut mettre le paquet déjà
00:07:47 pour faire payer ces amendes forfaitaires délectuelles à 100 %.
00:07:52 Alors, il y a quelqu'un qui a eu l'idée lumineuse
00:07:54 de donner l'appareil à carte bleue aux policiers,
00:07:57 il ne manquerait plus que ça.
00:07:59 Et puis, on a un fonds de caisse aussi pour rendre aux individus quand ils nous payent.
00:08:02 Non, non, mais là, ce n'est pas possible.
00:08:03 Donc, je pense qu'il y a un trésor public, il y a des agents des impôts
00:08:07 qui peuvent travailler un peu plus, avec davantage de moyens peut-être,
00:08:10 pour faire payer ces individus-là, de manière à ce que ces AFD soient payés.
00:08:14 Parce que 35 %, vous imaginez bien que l'efficacité n'est pas reconnue
00:08:18 quand il n'y en a que 3,5 sur 10 qui payent une amende.
00:08:21 – Merci, Rody Manard.
00:08:22 On attend quoi de Gérald Darmanin, là, dans un instant ?
00:08:24 Il va à nouveau dire que les policiers font ce qu'ils peuvent,
00:08:27 qu'ils interpellent, qu'ils démantèlent, mais que rien ne change, c'est ça ?
00:08:31 – Écoutez, c'est déjà bien qu'il dise ça, puis Gérald Darmanin,
00:08:34 il est au pignat très assitut, parce que ça fait 30 fois qu'il vient sur Marseille.
00:08:37 Moi, j'ai connu des députés à Marseille qui avaient été élus,
00:08:39 qui sont venus moins souvent que lui,
00:08:41 et ces députés, c'est ceux qui disaient que la police tue.
00:08:44 Donc, lui au moins, il vient régulièrement,
00:08:46 lui au moins, il vient présenter son bilan régulièrement,
00:08:48 il a mis des policiers supplémentaires, maintenant, il faut se rendre à l'évidence.
00:08:52 Le prisme seul de la police ne pourra pas résoudre
00:08:55 tous les problèmes d'insécurité sur Marseille, et encore une fois,
00:08:58 la solution globale, dont j'ai déjà évoqué sur votre plateau,
00:09:01 est absolument nécessaire pour essayer de lutter plus efficacement
00:09:04 contre ces trafics de stup'.
00:09:05 – Eh bien, très bien, merci Rody Manin, quand vous revenez sur Paris,
00:09:08 vous hésitez pas à venir, le plateau de punchline vous est toujours ouvert.
00:09:11 Karim, merci à vous, Karim, voilà, un constat qu'on a fait assez régulièrement,
00:09:16 désormais sur l'antenne, avec une situation vraiment préoccupante,
00:09:19 49, donc comme le disait, et non pas 47, règlements de comptes mortels,
00:09:24 rien qu'à Marseille, sur un an, une situation qui se dégrade de jour en jour,
00:09:28 et, et on l'a souvent dit avec vous, les premiers qui sont pris en otage,
00:09:31 ce sont les habitants de ces quartiers, évidemment, les familles.
00:09:34 – Oui, on le dit, malheureusement, assez régulièrement,
00:09:37 moi, le CNT indique que Marseille, les années passent mais rien ne change,
00:09:41 moi, je dirais que les années passent mais les choses s'aggravent,
00:09:44 parce que les choses empirent, alors c'est pas du côté de la police
00:09:47 qui ne fait pas son travail, je pense que la police fait son travail,
00:09:51 elle démantèle effectivement des réseaux,
00:09:52 mais quand vous démantèlez des réseaux et que 48 heures après,
00:09:55 ils se reconstituent, vous avez l'impression que c'est un puits sans fond.
00:09:58 Deuxièmement, vous avez une violence aujourd'hui
00:10:02 qui n'impacte pas que ceux qui sont en charge de ces réseaux,
00:10:05 avant, ils s'entre-tuaient, c'était dramatique,
00:10:07 parce qu'ils sont jeunes, voir des jeunes tués,
00:10:09 même s'ils sont des trafiquants, tout le monde le déplore,
00:10:12 mais aujourd'hui, il y a des victimes collatérales, régulièrement,
00:10:15 des gens qui n'ont rien à voir dans les réseaux.
00:10:17 - On pense à la jeune Sokhaina qui était dans son appartement.
00:10:20 - La jeune Sokhaina qui a été étudiée dans sa chambre,
00:10:22 une balle qui a traversé le mur de sa chambre et qui l'a tuée.
00:10:26 On en a malheureusement des exemples comme ça, plusieurs.
00:10:29 Et troisième et dernier point,
00:10:30 donc on constate que si on n'a pas une police qui est présente au quotidien,
00:10:36 on n'aura pas les moyens de faire face à ces réseaux
00:10:39 qui sont de plus en plus violents, de plus en plus armés.
00:10:41 La question du trafic d'armes est posée,
00:10:43 donc on trouve des armes trop facilement.
00:10:45 Et aujourd'hui, vous avez des gens qui s'envoient de la cocaïne dans le nez,
00:10:50 on leur donne 3 000 euros et ils vont tuer des gens.
00:10:55 Je veux dire, je ne sais pas si vous vous rendez compte.
00:10:57 Ça, on ne connaissait pas.
00:10:59 - Et les livraisons Uber, UberFeed ?
00:11:01 - Oui, alors ça, c'est l'adaptation digitale des trafiquants.
00:11:03 - C'est surréaliste.
00:11:04 - C'est surréaliste.
00:11:06 Mais ils ont des capacités aujourd'hui à s'adapter aux évolutions.
00:11:12 Mais ce qui est le plus inquiétant, nous l'avons dit,
00:11:14 moi, je le redirai toujours, c'est tous ces habitants qui sont pris en otage.
00:11:18 Tous ces habitants, ce sont des milliers quand on les accumule sur tous les quartiers de Marseille.
00:11:21 Vous savez, il y a 110 noyaux villageois en Marseille,
00:11:24 on appelle ça des noyaux villageois.
00:11:26 Ces noyaux villageois sont composés de quartiers populaires,
00:11:29 que ce soit le nord, l'est ou le sud de la ville,
00:11:31 et en passant par le centre.
00:11:32 Aujourd'hui, les habitants de ces quartiers sont pris en otage.
00:11:35 Alors, la police fait son travail.
00:11:36 La justice met des peines à deux chiffres, souvent, de plus en plus.
00:11:40 Moi, je le vois, on en parle dans les journaux de la province, notamment.
00:11:44 Donc, c'est 10 ans, c'est 12 ans de prison qui tombent parfois, 15 ans.
00:11:48 Mais on voit que ça se reconstitue très vite.
00:11:50 Les armes, on les trouve facilement et ils passent à l'acte, ils tuent pour quasiment...
00:11:54 On dit que c'est que pour l'argent.
00:11:55 Non, parfois, je veux dire, ils tuent sur des choses futiles.
00:11:58 C'est dramatique.
00:11:59 - Karim, on va écouter le ministre de l'Intérieur.
00:12:01 Il est à Marseille, en direct au micro de CNews,
00:12:04 et il va nous expliquer ce qu'il est venu faire.
00:12:06 Voilà.
00:12:07 - C'était important de venir à Marseille sur une thématique de lutte contre le traité de stupéfiants ?
00:12:11 - Alors, bonne année à vous.
00:12:12 Non, c'est mon deuxième déplacement.
00:12:13 J'étais à Montargis le 1er janvier pour remercier les policiers
00:12:18 et leur souhaiter la bonne année, ainsi qu'à toutes les forces de l'ordre
00:12:20 et tous les agents du ministère de l'Intérieur qui font un travail formidable.
00:12:23 Mais c'est ma 30e visite depuis que je suis ministre à Marseille.
00:12:27 Et c'était important parce que, d'abord, depuis ce matin,
00:12:30 je rencontre les dirigeants de la police nationale.
00:12:34 Je fais un point avec, bien sûr, madame la préfète et monsieur le préfet,
00:12:36 notamment dans la lutte contre les stupéfiants,
00:12:39 où les résultats de Marseille sont des bons résultats,
00:12:41 de lutte contre le narco-banditisme, mais qu'il faut effectivement encore amplifier.
00:12:45 Et d'ailleurs, après cette inauguration,
00:12:47 je vais de nouveau faire une réunion avec la police judiciaire.
00:12:50 C'est important à Marseille puisque le président de la République
00:12:52 et Sabrina Roubach le saient bien,
00:12:54 aiment beaucoup de moyens, des moyens d'abord du ministère de l'Intérieur.
00:12:57 Moi, je suis très heureux de constater que les annonces du président de la République sont tenues.
00:13:01 Cette nouvelle CRS que nous inaugurons ici, 160 effectifs supplémentaires,
00:13:06 c'est assez rare, c'est quatre unités partout sur le territoire national.
00:13:09 Une à Marseille, nous l'avons dit, on l'a fait en un an.
00:13:12 Et évidemment, des effectifs en plus,
00:13:14 ces 300 effectifs annoncés par le président il y a trois ans sont tenus,
00:13:17 un renfort de la police judiciaire.
00:13:19 Bref, effectivement, la sécurité des Marseillais est assurée par l'État,
00:13:23 même s'il y a encore beaucoup de travail,
00:13:24 de lutte contre la délinquance du quotidien
00:13:27 et bien sûr contre les trafiquants de stupéfiants.
00:13:29 Donc, ce début d'année, c'était un message pour remercier les policiers et les gendarmes,
00:13:32 mais pour dire évidemment qu'on va accélérer encore le travail de fermeté.
00:13:36 Alors, Monsieur le ministre, vous dites qu'il y a eu des résultats.
00:13:40 En revanche, de votre côté, à Marseille,
00:13:43 cette année, il y a eu un record de morts violentes.
00:13:47 On va dire qu'on a approché des 50.
00:13:49 Est-ce qu'il y a encore des choses à faire pour limiter et juguler ce phénomène ?
00:13:55 Il y a toujours du travail à faire contre le trafic de stupéfiants.
00:13:57 D'abord, il faut dire aux consommateurs d'arrêter de consommer.
00:14:00 Parce que s'il n'y avait plus de consommateurs, il n'y aurait pas de vendeurs.
00:14:03 Donc, le premier message qu'on doit tous porter,
00:14:05 les femmes et les hommes politiques, les médias,
00:14:07 c'est que la consommation de cocaïne, de cannabis, fait naître des trafics.
00:14:12 Et avec ces trafics, des êtres humains qui sont, vous le savez, mis en esclavage.
00:14:17 C'est le cas d'enfants, de violences extrêmement fortes
00:14:20 qui sont faites contre ce qu'on appelle les guetteurs.
00:14:23 Des nourrices qui sont exploitées.
00:14:25 Ce sont souvent des femmes qui vivent dans les quartiers
00:14:27 et qui sont obligées de cacher de la drogue.
00:14:29 Et puis, des règlements de compte.
00:14:30 C'est celui qui fume son joint ou qui prend son rail de coke
00:14:32 parfois dans les beaux quartiers de Marseille
00:14:35 qui fait naître ces règlements de compte.
00:14:36 Les premiers responsables de ces situations, c'est d'abord les consommateurs.
00:14:39 Ici, à Marseille, il y a une lutte très forte contre la consommation.
00:14:41 Nous sommes le premier département dans les Bouches-du-Rhône,
00:14:44 et j'en remercie les services de police et même la préfète,
00:14:46 dans l'amende pénale que nous avons mise en place.
00:14:48 Et cette amende est découverte aujourd'hui à peu près à 50%.
00:14:51 Le président de la République a décidé qu'elle devait être recouverte à 100%.
00:14:54 Avec désormais, vous le savez,
00:14:55 des saisies d'espèces systématiques à partir du mois de mars
00:14:59 et des saisies directement sur salaire ou les minima sociaux.
00:15:02 Le deuxième sujet qu'il faut évidemment regarder,
00:15:05 c'est le fait que dans des quartiers, il y a encore 2-3 ans,
00:15:07 lorsque je venais, il y avait plusieurs points de deal
00:15:10 qui produisaient des centaines de milliers d'euros par jour d'argent liquide.
00:15:14 Et aujourd'hui, il y a des quartiers qui sont débarrassés de cette drogue.
00:15:17 Je prends la paternelle,
00:15:18 nous pouvons y aller ensemble dans quelques instants si vous le souhaitez,
00:15:20 et 4 points de deal lorsque j'ai été dommé ministre de l'Intérieur.
00:15:22 Le travail des CRS, de la police judiciaire, de la répétition du harcèlement
00:15:26 fait qu'il n'y a plus de points de deal dans la cité de la paternelle.
00:15:29 Alors il y a d'autres difficultés bien sûr,
00:15:30 je pense à la Castellane et dans d'autres territoires bien sûr marseillais.
00:15:33 On a 40% de points de deal en moins,
00:15:35 on donne des gros coups contre ces trafiquants.
00:15:37 Ces trafiquants, comme ils ont des gros coups,
00:15:39 ils ont beaucoup moins d'argent qui rentre dans les poches.
00:15:42 Il y a des guerres de territoires,
00:15:44 et ça crée les situations dans lesquelles nous avons vécu une année difficile,
00:15:48 l'année 2023.
00:15:49 Mais sur la centaine de tentatives d'homicide ou de domicile
00:15:52 qu'il y a eu l'année dernière à Marseille,
00:15:53 j'ai eu l'occasion de dire à vos collègues de la Provence,
00:15:55 et vous le savez bien, que 75% de ces règlements de comptes
00:15:58 viennent d'une bagarre entre deux bandes rivales
00:16:00 que nous avons très largement mis en ordre d'état de nuire en fin d'année dernière.
00:16:04 La DZN Mafia et le groupe dit des Yodas,
00:16:07 il y a eu des dizaines d'interpellations et d'incarcérations.
00:16:09 Et je pense que ce travail très fort,
00:16:11 avec des interpellations au Maghreb et à Dubaï de gros bonnets,
00:16:14 comme on les appelle,
00:16:16 permet d'obtenir des coups extrêmement forts contre la drogue.
00:16:19 Maintenant le trafic de drogue.
00:16:20 Il y a un trafic extrêmement juteux,
00:16:23 qui fait naître d'autres financements,
00:16:24 qui n'est pas facile à arrêter,
00:16:26 qui malheureusement connaît une certaine tradition à Marseille,
00:16:29 qui touche d'autres départements.
00:16:30 D'abord le reste du département en dehors de Marseille,
00:16:32 la présence très forte des policiers à Marseille
00:16:34 fait naître des trafics en dehors de la ville de Marseille,
00:16:36 et donc nous y serons particulièrement attentifs
00:16:38 dans les prochaines semaines et les prochains mois,
00:16:40 mais aussi dans le Gard, dans le Vaucluse ou dans le Var.
00:16:43 Et donc nous devons continuer à faire la stratégie du harcèlement.
00:16:47 Donc il y a un travail de harcèlement du consommateur,
00:16:49 du harcèlement des points de deal.
00:16:51 La nouvelle unité de CRS va permettre de renforcer encore
00:16:54 la présence des policiers à Marseille,
00:16:55 et puis de travail judiciaire, de renseignements criminels.
00:16:59 Moi je célue l'action du procureur de la République
00:17:01 qui vient d'être nommé par le Garde des Sceaux,
00:17:03 qui fait un travail extrêmement important
00:17:04 en lien avec la police judiciaire,
00:17:06 et qui va nous promettre de bons résultats
00:17:07 dans les jours et les semaines qui viennent.
00:17:08 Monsieur le ministre, le Garde des Sceaux a annoncé
00:17:10 une baisse de 20% des féminicides en 2023,
00:17:14 qui serait passé de 118 à 94.
00:17:17 Vous confirmez ces chiffres ?
00:17:18 Alors ce sont les chiffres qualifiés par tel
00:17:20 par les services des magistrats.
00:17:22 Oui c'est une diminution que nous constatons,
00:17:25 mais tant qu'il y aura une femme qui mourra
00:17:26 sous les coups de son conjoint, de son compagnon,
00:17:29 ce sera toujours un mort de trop.
00:17:32 Et donc nous devons continuer à améliorer l'accueil
00:17:33 dans les commissariats de police et des brigades de gendarmerie.
00:17:36 Nous devons aussi sensibiliser beaucoup, je pense,
00:17:39 les services enquêteurs, et continuer à mettre
00:17:41 des enquêteurs dans ces services-là,
00:17:43 parce qu'il y a un contentieux de masse.
00:17:44 Il y a 400 000 plaintes policiers, gendarmes,
00:17:47 qui sont enregistrées chaque année
00:17:49 pour les violences intrafamiliales,
00:17:51 les femmes et les enfants.
00:17:53 Ça devient un contentieux de masse qu'il faut évidemment régler,
00:17:55 donc ça demande beaucoup de travail judiciaire.
00:17:57 Donc je mets davantage de policiers spécialisés dans ces services.
00:18:00 Et puis évidemment, ce qu'il faut regarder aussi,
00:18:02 c'est le travail de toute la société,
00:18:04 puisque si on regarde sur 100 féminicides,
00:18:06 il y en a 30 qui sont connues,
00:18:08 30 femmes qui étaient connues des services de police
00:18:10 ou de justice.
00:18:11 Donc évidemment, il faut qu'on s'améliore,
00:18:12 c'est-à-dire qu'on n'est pas assez rapide,
00:18:13 pas assez fort, pas assez à l'écoute.
00:18:15 Mais il y en a quand même 70 qui n'ont jamais interpellé
00:18:18 un service de police ou de justice.
00:18:19 Et donc il y a toute une société qui doit être attentive à ça.
00:18:23 Moi, je pense que les médecins ont un rôle particulier,
00:18:25 notamment je pense qu'ils doivent se délivrer du secret médical
00:18:28 pour pouvoir apporter à la police,
00:18:29 comme ils le font pour les mineurs qui sont violés,
00:18:31 des preuves et permettre des interpellations.
00:18:34 C'est aussi le cas, bien sûr, des services de logement des communes,
00:18:36 les bailleurs sociaux, les associations,
00:18:38 tout le monde peut contribuer à donner du renseignement.
00:18:40 Et puis il y a un travail très fort,
00:18:42 on l'a vu encore très récemment, sur les violences psychologiques,
00:18:44 les violences conjugales, ce n'est pas que des violences physiques,
00:18:47 c'est des violences psychologiques.
00:18:48 Il faut évidemment qu'on améliore aussi beaucoup notre action
00:18:50 aux services de police et de gendarmerie.
00:18:52 Donc s'il y a un encouragement par une baisse,
00:18:54 évidemment, ça reste extrêmement dramatique
00:18:56 et ça reste le contentieux de masse que traite la police nationale,
00:18:58 la gendarmerie nationale le plus important.
00:19:00 Voilà, pour cette conférence de presse de Gérald Darmanin,
00:19:04 qui a commencé par évoquer évidemment le trafic de stupéfiants
00:19:07 et qui a parlé ensuite des violences conjugales.
00:19:11 On a l'impression que l'année recommence
00:19:12 et qu'on reprend les mêmes acteurs et les mêmes scènes.
00:19:14 Geoffroy Lejeune, qu'on a à nouveau le ministre de l'Intérieur
00:19:16 qui nous dit "voilà, on a remis des policiers, les policiers se battent,
00:19:20 ils font tout ce qu'ils peuvent pour faire reculer l'année d'vacances
00:19:22 et rien ne change en réalité".
00:19:23 Souvenez-vous, quand il a été nommé un de ses premiers déplacements,
00:19:26 il avait dit que les trafiquants de drogue ne pourraient plus dormir.
00:19:29 Alors, je crois qu'il dorme encore et puis surtout,
00:19:32 on voit bien que l'étendue des trafics ne cesse de croître.
00:19:35 Moi, j'ai du mal à lui en vouloir, à lui personnellement,
00:19:37 vous savez, je vais faire un parallèle avec la loi immigration.
00:19:38 Quand vous aviez des discussions avec Gérald Darmanin
00:19:40 sur le sujet de la loi immigration, il vous disait "écoutez,
00:19:42 moi, je suis ministre de l'Intérieur, je fais une loi ordinaire
00:19:44 dans le champ de compétences qu'est le mien.
00:19:45 Si vous voulez changer plus de choses et avoir plus de résultats,
00:19:48 ça dépend pas de moi, ça dépend du président de la République
00:19:50 et ça dépend des décisions que la France va aller porter au niveau européen".
00:19:55 Eh bien, je pense que c'est un peu la même chose.
00:19:56 C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de choses que la France peut faire,
00:19:59 notamment dans le cas des procédures pour les policiers,
00:20:02 dans le cas, je pense, de créer un autre droit spécial
00:20:08 adapté aux trafiquants de drogue, c'est-à-dire,
00:20:10 on a été capable d'inventer des exceptions à l'état de droit
00:20:13 pour le confinement, pour le terrorisme.
00:20:16 Je pense que maintenant, si on fait vraiment la guerre contre la drogue,
00:20:18 il faut sortir du cadre actuel.
00:20:20 - Si, tentez que ce soit constitutionnel,
00:20:22 parce que vous savez bien que le Conseil des conseillers constitutionnels
00:20:26 passe derrière.
00:20:27 - C'est un problème permanent, absolument,
00:20:27 c'est mon avis sur les casseurs notamment.
00:20:30 Mais en attendant, si on voulait obtenir des vrais résultats tout de suite,
00:20:32 en tout cas rapidement, il faudrait, par exemple,
00:20:34 contrôler beaucoup mieux nos frontières
00:20:35 et c'est quelque chose qui nous est très compliqué.
00:20:36 Donc ça, pour le coup, il n'est pas pour grand chose.
00:20:38 Et en effet, on a le sentiment que la police vide l'eau de la mer
00:20:42 à la petite cuillère.
00:20:43 - Il n'y est pas pour grand chose.
00:20:44 Est-ce que vous pensez aussi, Eugénie Bastier,
00:20:46 est-ce que les Français, peut-être, sont lassés de ce type de discours,
00:20:49 de ce type de déplacement, de ces ficelles de communication
00:20:52 que malheureusement, ils utilisent tous ?
00:20:55 Je ne parle pas spécifiquement de Gérald Darmanin.
00:20:58 - Oui, après, c'est ce gouvernement et en particulier Emmanuel Macron
00:21:00 qui a choisi de faire de Marseille une forme de vitrine
00:21:03 du volontarisme gouvernemental.
00:21:05 Emmanuel Macron s'est rendu à Marseille pour prolonger son plan
00:21:09 "Marseille en grand".
00:21:10 Quelques jours plus tard, il y avait les émeutes
00:21:12 qui ont un peu, comment dire, occulté ce grand plan "Marseille en grand"
00:21:16 et même gâché un peu l'annonce que voulait faire le président de la République,
00:21:20 qui va certainement dans le bon sens,
00:21:21 mais notamment tous ses projets sur l'école,
00:21:24 sur les rénovations des logements, etc.
00:21:27 Mais en fait, le premier des droits, le premier devoir même de la politique,
00:21:31 c'est la sécurité des citoyens.
00:21:33 Et donc, tant que cette sécurité n'aura pas été mise en œuvre
00:21:36 et mise en place à Marseille,
00:21:37 tout le reste sera effectivement une sorte de tonneau d'anaïde.
00:21:41 Je remarque quand même que le volontarisme peut payer,
00:21:43 puisqu'on a vu en matière de féminicide,
00:21:45 il semble en tout cas qu'il y ait un vrai effet des politiques publiques.
00:21:48 20%, ce n'est pas un chiffre anodin.
00:21:50 Alors, je sais bien qu'il y a des variations d'une centaine de cas.
00:21:53 Il faudra voir si ça se prolonge au fil des années,
00:21:55 parce que c'est vrai que les échantillons sont assez faibles,
00:21:57 en fait, pour voir s'il y a un vrai impact.
00:22:00 Mais effectivement, quand on met en œuvre un certain nombre de politiques,
00:22:02 notamment d'écoute des femmes dans les commissariats,
00:22:05 qu'il y ait une vigilance...
00:22:06 Oui, et qu'on forme mieux les policiers, évidemment.
00:22:08 Les féministes ne s'en réjouissent pas.
00:22:10 Au contraire, elles disent que ces chiffres sont truqués,
00:22:12 que c'est comme si finalement, rien ne servait à rien, justement.
00:22:16 Non, je pense qu'effectivement, sur la question des féminicides,
00:22:19 il y a eu un vrai impact parce qu'il y a eu une vraie mobilisation.
00:22:21 Et j'utilise le terme féminicide,
00:22:23 mais je préfère parler de meurtre de femmes ou de conjugicide.
00:22:27 Mais en tout cas, il y a un vrai effet parce qu'on a pris en compte,
00:22:30 effectivement, la spécificité de ces crimes et on a mis en place
00:22:33 un certain nombre de mesures qui se révèlent assez efficaces.
00:22:37 OK, Eric, un mot là-dessus avant qu'on avance dans l'actualité.
00:22:40 Je vais vous faire part de mon expérience personnelle,
00:22:42 non pas en matière de drogue, mais en matière de contrôle policier,
00:22:44 comme tout un chacun...
00:22:47 Vous avez pris la route pendant les vacances.
00:22:48 Voilà, j'ai pris la route pendant les vacances.
00:22:49 J'étais en Dordogne, j'étais en Charente-Maritime
00:22:51 et je n'ai jamais vu autant de gendarmes...
00:22:54 Déployés ?
00:22:54 Déployés, contrôlés les voitures avec des chiens.
00:22:57 Donc, quand vous voyez des gendarmes avec un chien,
00:22:59 c'est qu'ils cherchent de la drogue, vous voyez ?
00:23:02 Et c'est la première fois que je vois autant de contrôles,
00:23:06 vous savez, sur les ronds-points où systématiquement,
00:23:08 quasiment toutes les voitures sont arrêtées.
00:23:11 Alors, je ne dis pas que les résultats vont être
00:23:14 sur un claquement de doigts positif, mais il me semble quand même,
00:23:17 il me semble quand même que, vu la hauteur du fléau
00:23:19 que représente le trafic de drogue en France,
00:23:22 les 90 000 policiers et gendarmes qui ont été mobilisés
00:23:25 pour la fin de ces fêtes, ce n'était pas seulement
00:23:26 pour encadrer des fêtards qui auraient voulu foutre le binz ici ou là,
00:23:31 il y avait des contrôles très très très serrés, très sévères.
00:23:35 Je l'ai vu de mes yeux.
00:23:37 Bon, alors je ne sais pas comment ça se passe à Marseille,
00:23:39 mais vous voyez en Dordogne, en Charente-Maritime,
00:23:42 bon, deux petits exemples, j'ai été frappé.
00:23:45 Je ne sais pas s'ils sont des grands bastions de trafic de stup.
00:23:49 Il y en a partout, y compris dans les petites communes,
00:23:51 donc ils cherchent partout.
00:23:53 On a vu ça évoluer.
00:23:54 Karim, un dernier mot ?
00:23:55 Je connais bien ma ville.
00:23:57 C'est une ville qui est fantastique, qui a des atouts considérables.
00:24:00 Mais tant qu'on ne réglera pas le problème de la sécurité,
00:24:04 de ces trafics de drogue, mais pas seulement,
00:24:06 l'insécurité de voie publique aussi,
00:24:08 donc l'insécurité des trafics au quotidien,
00:24:11 trafic de cigarettes sur la voie publique, sur la canne de bière,
00:24:14 les sacs à l'arraché, les colis à l'arraché,
00:24:16 les agressions, les pickpockets,
00:24:18 tant qu'on ne réglera pas cette délinquance qui pourrit la vie,
00:24:22 on n'aura pas la ville attractive que l'on doit avoir.
00:24:25 Moi, je le dis tranquillement.
00:24:26 Et on peut mettre tous les moyens qu'on veut sur le reste.
00:24:29 C'est bien de mettre des moyens sur l'école,
00:24:30 la rénovation des écoles, sur les bâtiments, sur les logements.
00:24:33 C'est très important.
00:24:34 Mais la question de la sécurité, d'aller et venir en toute tranquillité,
00:24:38 en toute liberté, est une question fondamentale.
00:24:40 Nous pourrions avoir des millions de touristes.
00:24:42 Les Marseillais pourraient vivre bien mieux au quotidien.
00:24:45 Mais nous n'avons pas réglé cette question de l'insécurité
00:24:47 et c'est dramatique pour notre ville.
00:24:49 On va avancer parce que la question, c'est vraiment la délinquance
00:24:51 et c'est l'insécurité qui est au cœur de notre débat.
00:24:53 Comment arrêter ces délinquants, outre les mesures pénales ?
00:24:57 Il y a aussi la question de sanctionner les familles,
00:24:59 qui revient régulièrement dans le débat.
00:25:01 Là, il y a eu un maire qui a décidé de refuser un chèque de Noël
00:25:04 à la famille d'un émeutier.
00:25:05 Il avait participé notamment à l'incendie du commissariat.
00:25:09 On va voir que ça a fait beaucoup réagir
00:25:10 avec ce sujet de Donia Tengour et Tony Pitaro.
00:25:13 La sanction du maire de Villeneuve-le-Roi, Didier Gonzalès,
00:25:18 a fait grand bruit fin décembre
00:25:20 pour punir un jeune homme impliqué dans les émeutes de cet été
00:25:24 et condamné à 12 mois avec sursis
00:25:26 pour avoir dégradé le poste de police.
00:25:28 L'élu a privé sa famille d'un chèque de Noël.
00:25:31 Une décision que le maire qualifie de dette de cité.
00:25:34 Vous en prenez à la cité elle-même
00:25:38 puisque quand vous brûlez une école,
00:25:40 vous attaquez la mairie, etc.
00:25:42 et bien vous puissiez perdre le bénéfice de votre logement social.
00:25:46 Comme dit Didier Gonzalès,
00:25:47 de nombreux maires appellent à plus de fermeté
00:25:50 avec notamment l'expulsion des délinquants
00:25:52 et de leur famille des logements sociaux.
00:25:54 C'est le cas de Xavier Melqui, maire de Franconville.
00:25:57 Comment moi j'explique à longueur de journée
00:25:59 à des familles qui ne peuvent pas se loger,
00:26:00 qui sont des honnêtes gens,
00:26:02 que dans nos logements sociaux, à leur place,
00:26:05 l'argent public finance le logement de familles de délinquants.
00:26:08 Avec ma collègue Florence Portelli,
00:26:09 nous avons saisi les députés du Val-d'Oise
00:26:13 et à ça nous n'avons eu aucune réponse,
00:26:16 même pas un accusé réception.
00:26:17 En septembre dernier, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:26:21 avait donné pour instruction au préfet
00:26:24 d'expulser les délinquants et leur famille des logements sociaux.
00:26:27 Une mesure ferme, affichée par l'exécutif,
00:26:30 qui semble néanmoins très difficile à mettre en place,
00:26:33 selon le témoignage de certains élus.
00:26:36 Voilà pour cette question.
00:26:37 J'aimerais juste qu'on écoute Robert Ménard,
00:26:38 qui lui est le maire de Béziers,
00:26:39 il était l'invité ce matin de Sonia Mabrouk.
00:26:41 Il dit oui, évidemment, quand on a des problèmes avec une famille,
00:26:43 il faut retirer les aides.
00:26:44 Écoutez ses arguments.
00:26:46 Nous, maintenant, quand on a des problèmes avec telle ou telle famille,
00:26:50 je regarde systématiquement si cette famille bénéficie de l'argent
00:26:55 et si elle le bénéficie, j'enlève cet argent.
00:26:57 Enfin, tenez, c'est le minimum syndical, si j'ose dire.
00:27:00 Vous n'allez quand même pas donner de l'argent public,
00:27:02 parce que c'est l'argent, ce n'est pas le mien,
00:27:04 c'est l'argent des impôts, des débits téroirs en l'occurrence,
00:27:07 je ne vais pas le donner à des gens qui cassent
00:27:09 un certain nombre de mobiliers ou d'équipements
00:27:11 qui ont été financés par le public.
00:27:13 Ça, on peut le faire.
00:27:15 - C'est la solution, Eric Revelle ?
00:27:16 - Moi, je trouve que c'est plein de bon sens.
00:27:18 - On sanctionne toute la famille ?
00:27:22 - Oui, bah oui.
00:27:23 - Pour qu'ils reprennent la main sur le gamin.
00:27:25 - Oui, mais on ne peut pas à la fois dire que les valeurs de la République
00:27:28 s'effondrent, qu'il n'y a plus d'autorité.
00:27:30 Et puis, quand la République tape du poing sur la table,
00:27:32 moi, j'ai trouvé le maire très courageux.
00:27:35 Je crois que c'est un chèque de 60 euros.
00:27:36 Bon, c'est un chèque de 60 euros, mais on ne peut pas...
00:27:39 - À 19 Leroys, vous dites.
00:27:40 - Oui, mais on doit soutenir ce genre d'action, pardonnez-moi.
00:27:45 - Tout le monde n'est pas d'accord.
00:27:46 - Je sais bien, il a été menacé.
00:27:47 Non, mais je sais très bien, il a été menacé.
00:27:49 Mais vous voyez, à la fois, on fait le constat sur ce plateau
00:27:52 chez vous, Laurence, que les piliers de la République s'effondrent,
00:27:56 il n'y a plus d'autorité, on ne sait plus ce que sont les valeurs.
00:27:59 Et quand vous avez un maire qui décide de dire
00:28:01 "les valeurs de la République, c'est ça",
00:28:02 il fait vouloir appeler, ne pas le soutenir.
00:28:04 - Oui, c'est clair.
00:28:05 Eugénie, pareil, même fond de corne.
00:28:06 - Oui, surtout que d'autant que souvent,
00:28:08 ces délinquants appartiennent à des milieux assez communautarisés,
00:28:11 où finalement, la question de la famille est très importante
00:28:14 et où justement, c'est un peu un des seuls moyens de pression
00:28:17 qu'on peut avoir justement sur eux, notamment le rapport au maire.
00:28:20 Si effectivement, la mère est privée d'allocation,
00:28:24 le lien qu'ils entretiennent avec...
00:28:25 C'est le psychologue Maurice Berger qui disait ça lors des émeutes,
00:28:28 en disant qu'il était favorable à ce genre de dispositif,
00:28:31 parce que ça pouvait justement avoir une pression, justement...
00:28:34 - Un impact, oui.
00:28:35 - Le lien qui les relie encore à l'autorité pouvait fonctionner
00:28:38 à travers ce genre de pression, je crois.
00:28:40 - Maurice Berger dit autre chose aussi,
00:28:42 il explique que, je crois que c'était dans le Figaro d'ailleurs à l'époque,
00:28:45 que si la sanction n'est même pas très forte,
00:28:48 mais qu'elle arrive très tôt dans un parcours délinquant,
00:28:50 on peut s'éviter beaucoup de drames ultérieurs.
00:28:51 Et là, en l'occurrence, on n'est pas en train de vous parler
00:28:53 d'une peine de 30 ans de prison,
00:28:54 on parle de quelques centaines d'euros,
00:28:55 ce qui peut être énorme pour une famille, d'un logement essentiel.
00:28:58 Et moi, j'aimerais, à tous ceux qui censurent contre cette démarche-là,
00:29:02 au-delà du fait que, en effet, je pense que c'est une manière
00:29:03 de redonner de l'autorité aux parents sur le délinquant
00:29:07 ou le potentiel délinquant, qu'on renverse la proposition
00:29:09 et qu'on se dise que l'argent public peut financer le logement
00:29:12 au détriment de personnes nécessiteuses,
00:29:14 qui pourraient avoir besoin de la même chose,
00:29:16 alors que le comportement n'est pas exemplaire.
00:29:17 Je trouve que c'est absolument hubesque,
00:29:19 et donc, du coup, je ne comprends pas les polémiques.
00:29:20 - Bon, Claire Hémis ?
00:29:21 - Jusqu'à 13 ans, je suis d'accord.
00:29:23 Parce que c'est l'âge de la responsabilité pénale qui peut être en question.
00:29:26 - En dessous, vous dites non ?
00:29:27 - Si, au contraire.
00:29:29 Au-dessus, la responsabilité pénale du mineur est engagée.
00:29:32 C'est la justice qui doit sanctionner le mineur,
00:29:34 parce qu'il y a une force, à mon avis,
00:29:37 qui est celle de l'exemplarité, à être sanctionnée
00:29:38 lorsqu'on est en âge, effectivement, de pouvoir l'être.
00:29:41 Avant, effectivement, je pense que ça relève du ressort de la famille et des parents.
00:29:45 Donc, jusqu'à 13 ans, des parents dignes de ce nom
00:29:47 doivent pouvoir s'occuper de leurs enfants.
00:29:49 - Donc, sinon, si ce n'est pas le cas,
00:29:51 on leur enlève un certain nombre de prestations ?
00:29:54 - En l'occurrence, c'était des cadeaux sur Noël,
00:29:58 alors que le jeune en question avait cassé des biens publics.
00:30:04 On ne va pas donner des cadeaux à des jeunes qui cassent des biens publics.
00:30:08 Je veux dire, on marche sur la tête.
00:30:09 - Unanimité sur le sujet.
00:30:11 - Oui.
00:30:11 - Bon sens.
00:30:12 - Ou alors, il faut...
00:30:13 - Je note, je note, je suis ravie.
00:30:15 - Il faut que la famille rembourse les exactions qui ont été commises,
00:30:18 en l'occurrence, par...
00:30:19 Non, mais vous voyez...
00:30:20 - Oui, bien sûr, mais ça...
00:30:21 - Je veux dire, tout le monde ne peut être que d'accord.
00:30:22 Me semble-t-il, Laurence ?
00:30:23 - Oui, oui, oui.
00:30:24 - Vous avez fait un chèque...
00:30:25 - D'accord, vous le savez très bien, Eric.
00:30:26 - ... avec le marché public à quelqu'un qui a dégradé un édifice public.
00:30:29 - Je ne vous dis pas le contraire.
00:30:30 Je vous dis que vous savez bien que ce sujet ne fait pas consensus
00:30:33 dans notre petit monde audiovisuel.
00:30:34 Petite pause.
00:30:35 Dans un instant, on se retrouve dans Punchline.
00:30:37 Sur CNews, on parlera d'une autre forme de violence,
00:30:40 celle qui touche les domiciles, les "home jacking",
00:30:43 comme on le dit, c'est une véritable explosion en ces fêtes de fin d'année.
00:30:46 À tout de suite.
00:30:47 17h30, on ne se relâche pas dans Punchline.
00:30:53 Sur CNews, le rappel des titres de l'actualité.
00:30:56 Simon Guillen, Simon.
00:30:57 - Une situation toujours très critique dans le Pas-de-Calais.
00:31:02 L'eau envahit à nouveau les maisons et plus de 10 000 foyers
00:31:05 sont privés d'électricité sur place.
00:31:07 Le département est toujours en vigilance rouge pour risque de crues.
00:31:11 La Protection civile du Pas-de-Calais a mis en place une cellule d'appel
00:31:14 pour aider les habitants touchés justement par ces inondations.
00:31:18 Le président iranien qualifie d'odieux l'attentat qui a fait
00:31:21 au moins 103 morts et 140 blessés près de la tombe de Qasem Soleimani,
00:31:25 architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient.
00:31:29 La double explosion s'est produite près d'une mosquée
00:31:31 où se trouve la tombe du général Soleimani.
00:31:34 Sachez que l'Iran célèbre aujourd'hui le quatrième anniversaire de sa mort.
00:31:38 Et puis, en raison de délais d'audiencement dépassés,
00:31:40 pour fixer la date de son procès en appel,
00:31:42 un homme a été remis en liberté le 21 décembre dernier.
00:31:46 En novembre 2022, il avait été condamné à 18 ans de réclusion criminelle
00:31:49 pour le meurtre de son cousin.
00:31:51 Il a désormais l'interdiction d'entrer en contact avec les partis civils
00:31:54 et doit pointer une fois par semaine dans une gendarmerie lourde.
00:31:57 Simon Guilain, merci beaucoup pour le rappel des titres de l'actualité.
00:32:00 On continue sur la thématique de la sécurité avant de passer à l'international
00:32:03 avec ce qu'on appelle les "home jacking",
00:32:06 c'est un anglicisme pour parler des cambriolages à la maison,
00:32:09 mais qui parfois se déroule de manière violente.
00:32:10 Parce qu'on ne se contente pas de cambrioler quand vous n'êtes pas là,
00:32:14 c'est quand vous êtes là et parfois on vous menace physiquement.
00:32:17 Il y a de nombreuses "stars", des gens connus qui ont été notamment visés,
00:32:22 vous citiez Nico Saliagas, Eric Reuvel, qui a été cambriolé il y a quelques jours,
00:32:27 qui a failli l'être en tout cas.
00:32:28 Visiblement, il y a une vague qui touche les personnalités.
00:32:32 Explication de Maxime Legay.
00:32:34 C'est un mode opératoire d'une grande violence.
00:32:39 Des cambriolages qui ont lieu en présence des propriétaires à leur domicile,
00:32:43 appelés également "home jacking",
00:32:45 objectif, brutaliser les victimes afin d'obtenir les codes de leur coffre.
00:32:50 On arrive à plusieurs armées de nuit,
00:32:54 souvent on fixe les gens dans un état de sidération
00:33:00 et on va en quelques minutes,
00:33:03 on va dire de 5 minutes à 45 minutes, s'il y a séquestration,
00:33:07 pouvoir partir avec des grosses sommes jusqu'à 500 000 euros.
00:33:11 Si le phénomène n'est pas récent, le profil des cambrioleurs a quant à lui changé.
00:33:15 Les mises en cause sont de plus en plus jeunes selon les syndicats de police.
00:33:19 Les réseaux spécialisés et organisés font très souvent appel aux mineurs
00:33:25 parce que vous allez avoir un allègement des peines
00:33:27 dû à les responsabilités pénales du mineur.
00:33:31 En 2022, la préfecture de police de Paris
00:33:34 dénombrait 337 "home jacking" dans la région parisienne.
00:33:37 Les chiffres de l'année 2023, quant à eux, n'ont pas encore été communiqués.
00:33:42 C'est de plus en plus fréquent, c'est de plus en plus violent.
00:33:46 Il dit très bien qu'il faut un état de sidération,
00:33:48 c'est-à-dire qu'il faut être tellement violent que les victimes sont complètement tétanisées.
00:33:50 Oui, vous imaginez en pleine nuit,
00:33:52 je préfère pas, mais oui.
00:33:54 chez vous, vous êtes avec vos enfants, c'est la panique totale.
00:33:57 Vous avez eu aussi un animateur de radio à qui c'est arrivé.
00:34:00 Il y a aussi, et là c'est aussi une grande spécialité,
00:34:02 on l'a vu auprès de joueurs de football.
00:34:04 Les joueurs de football, les soirs de match.
00:34:06 Ils font leur match, voilà.
00:34:08 Et c'est extrêmement violent.
00:34:09 Et parfois, il y a même des, je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:34:12 mais des cas de saucissonnage, c'est-à-dire que les gens sont attachés
00:34:15 et on leur demande de manière violente où se trouve leur argent, leurs bijoux.
00:34:20 On part du principe que quelqu'un de connu a plus d'argent, etc.
00:34:23 Mais cette violence là, oui, elle est...
00:34:25 Alors, il y en a...
00:34:26 Est-ce que ça n'a pas toujours existé ? C'est ma question.
00:34:28 Si, mais là, visiblement, on cible les personnes connues
00:34:33 ou qui ont une certaine notoriété en partant du principe
00:34:35 qu'ils ont les moyens.
00:34:37 Mais vous imaginez devant vos enfants, la brutalité de ce qui vous arrive.
00:34:41 Enfin, c'est hyper traumatisant.
00:34:42 Eugénie, on imagine aussi que les réseaux sociaux
00:34:45 peuvent aussi permettre de mieux pister les personnalités.
00:34:48 Mais c'est vrai, on sait où ils se trouvent quasiment en temps réel
00:34:51 avec ce qu'ils peuvent poster sur leurs réseaux sociaux.
00:34:53 Oui, on se souvient, il y a des stars étrangères aussi qui s'est arrivées.
00:34:55 Oui, Kim Kardashian.
00:34:56 Kim Kardashian, par exemple, ce qui donne une image de la France
00:34:59 assez déplaisante.
00:35:00 Entre ça et ce qui se passe aux alentours de la tour Eiffel,
00:35:03 c'est vrai que ce n'est pas une image très attirante.
00:35:06 Effectivement, alors, c'est sûr que ce sont des violences
00:35:09 peut être plus médiatisées, plus spectaculaires, notamment
00:35:10 parce qu'elles atteignent des personnalités.
00:35:13 Mais il y a aussi une violence quotidienne en France
00:35:15 qui, parfois, même sans but, est gratuite.
00:35:18 Cette violence-là, à la limite, elle a un objectif qui est bien précis.
00:35:21 On est un peu dans une violence plutôt classique, on va dire.
00:35:25 Moi, ce qui m'inquiète encore davantage, c'est la montée des violences
00:35:28 gratuites dans notre pays, avec des violences d'attaques au couteau,
00:35:32 des viols qui sont, eux, sans...
00:35:35 Qui sont vraiment montés d'une impulsivité violente gratuite,
00:35:39 une insécurité du quotidien.
00:35:41 Oui, il n'y a pas une motivation financière ou pécuniaire.
00:35:44 Beaucoup plus la pulsion.
00:35:45 Contrôler la pulsion meurtrière ou criminelle.
00:35:48 Je vais comprendre en fait.
00:35:48 Oui, Geoffroy ?
00:35:49 C'est vrai que la violence gratuite, c'est un compréhensif,
00:35:51 bon, par définition, très angoissant.
00:35:52 Moi, il y a une chose qui m'inquiète dans le cas des home-jackings
00:35:55 dont vous parlez, c'est que l'on imagine, et d'ailleurs, c'est souvent le cas,
00:35:58 que c'est dans des propriétés un peu reculées.
00:36:00 Vous savez, vous avez le temps d'intervenir avant que la police vienne, etc.
00:36:03 Il y a le gardien de but du Paris Saint-Germain, John Luigi, pardon,
00:36:06 Donnarumma, qui a été cambriolé, Avenue Montaigne à Paris,
00:36:09 en plein cœur de Paris.
00:36:10 Et ça, je crois...
00:36:10 Le triangle d'or.
00:36:11 Le triangle d'or, c'est l'endroit où vous avez l'impression qu'il y a des policiers partout.
00:36:13 Et bien, manifestement, ça n'empêche pas ce genre de cambriolage.
00:36:16 Et après, vous parlez des réseaux sociaux.
00:36:18 Évidemment, la plupart des célébrités, ou en tout cas une partie d'entre eux,
00:36:21 disent où ils sont en temps réel.
00:36:23 Donc, ce n'est pas génial.
00:36:24 Mais il y a aussi un des phénomènes,
00:36:26 enfin, une des choses nouvelles qui m'inquiète beaucoup,
00:36:28 c'est que manifestement, il y a une forme de trafic de codes d'entrée
00:36:31 de la part des livreurs de repas à domicile, vous savez,
00:36:35 et parce qu'ils vont vous leur donner vos codes d'accès
00:36:38 pour qu'ils puissent vous apporter tout ça chez vous.
00:36:40 Et donc, manifestement, ça fait l'objet d'une forme de spéculation
00:36:42 et d'un petit système qui se met en place.
00:36:44 Et ça, on se dit que c'est merveilleux le progrès.
00:36:46 On n'arrête pas.
00:36:47 - Oui, c'est ça. Karim, un petit mot là-dessus.
00:36:49 - Non, mais il y avait deux types de pratiques.
00:36:50 Il y a la pratique du cambriolage classique,
00:36:51 qui était opérée par les voyous.
00:36:56 Et là, il se prouvait qu'il y ait des habitants.
00:36:59 Donc, il y avait une forme d'incertitude.
00:37:02 Ils venaient cambrioler le citoyen lambda.
00:37:04 Je ne parle pas des personnes connues.
00:37:05 Et puis, parfois, il y avait des habitants.
00:37:06 Et l'assidération est tout aussi importante
00:37:08 parce que quand vous vous trouvez confronté,
00:37:10 nez à nez, à des cambrioleurs chez vous,
00:37:12 soit vous vous levez, soit c'est eux qui viennent vous bousculer
00:37:15 dans votre lit, l'assidération est tout aussi...
00:37:17 Et ça, ce n'est pas des gens qui sont, j'allais dire,
00:37:19 richissimes et autres.
00:37:21 Donc, c'est le cambriolage classique.
00:37:22 On n'en parle pas assez, je trouve.
00:37:23 Parce qu'on en parle quand ça touche les stars,
00:37:26 les gens connus, mais on devrait en parler aussi
00:37:28 pour les citoyens lambda tout autant,
00:37:29 alors qu'il y en a beaucoup.
00:37:30 Et puis là, le home-jacking, c'est une pratique qui est autre.
00:37:33 C'est celles, effectivement, qui ont aussi voulu ouvrir le coffre.
00:37:35 On considère, effectivement, qu'ils ont des œuvres d'art,
00:37:37 qu'ils ont des bijoux, tout ça est caché.
00:37:38 Et donc, l'assidération fait que sur la peur,
00:37:41 ils vont donner le code, ils vont tout vous donner.
00:37:44 Ça va nous amener à avoir des techniques de sécurité
00:37:47 basées sur une nouvelle technologie de plus en plus.
00:37:49 On ne pourra pas mettre un fonctionnaire de police
00:37:51 dans chaque rue, ça, on le sait.
00:37:52 Les agents de sécurité privés non plus.
00:37:54 Donc, on le voit de plus en plus de vidéos protections,
00:37:57 de plus de reconnaissance aussi faciale.
00:38:02 Les nouvelles techniques avec l'intelligence artificielle
00:38:04 se développent et on va devoir sécuriser des rues,
00:38:07 des quartiers, des habitations,
00:38:09 comme ça se fait dans d'autres pays.
00:38:10 On n'en est pas encore à la prise d'otages aujourd'hui chez nous.
00:38:13 Parce que ça se fait aussi en Amérique du Sud.
00:38:15 Oui, oui.
00:38:15 On vous prend.
00:38:16 Oui, mais petit à petit, on le voit bien.
00:38:18 On avait du cambriolage classique,
00:38:19 on passe au home-jacking.
00:38:21 Oui, une espèce de gradation vers le haut du spectre.
00:38:24 On a envoyé des gens pour demander des rançons.
00:38:25 Donc, on est sur cette pente-là, il ne faut pas l'ignorer.
00:38:28 Oui, et Eric, rien de plus à rajouter là-dessus ?
00:38:31 Non, mais ça fait partie d'un cercle.
00:38:35 Non, mais on commente l'enseignement,
00:38:37 on commente les attaques au couteau, tout ça.
00:38:39 Alors, je ne sais pas encore une fois
00:38:40 s'il y en a plus ou moins qu'avant.
00:38:42 Peut-être qu'on aura des statistiques
00:38:43 sur cette cible particulière.
00:38:47 Il y a toujours eu des agressions,
00:38:48 il y a toujours eu des cambriolages chez des gens connus.
00:38:50 Mais là, il me semble quand même
00:38:52 qu'on est passé à une vitesse supérieure.
00:38:55 Regardez, rien que sur les 15 derniers jours,
00:38:57 le nombre de personnes à la notoriété forte
00:39:01 qui ont été victimes de cambriolages
00:39:03 ou qui ont été quasiment cambriolées,
00:39:05 il y en a quand même plusieurs.
00:39:07 Donc, c'est un vrai, vrai, vrai sujet.
00:39:11 Et puis, encore une fois, qu'on soit connu,
00:39:12 qu'on ne soit pas connu,
00:39:13 qu'on ait de l'argent ou pas d'argent,
00:39:16 quand vous faites agresser chez vous,
00:39:19 c'est une sorte de, j'allais dire, de viol.
00:39:21 Un cambriolage, c'est une sorte de viol.
00:39:22 On vient dans votre intimité, devant vos enfants.
00:39:25 Enfin, moi, je trouve ça terrifiant.
00:39:27 - On va avancer, puisque là, effectivement,
00:39:28 on était beaucoup sur la sécurité.
00:39:30 J'aimerais qu'on se tourne vers ce qui se passe en Israël,
00:39:33 avec cette frappe israélienne tout près de Beyrouth
00:39:36 qui a été fatale au numéro 2 du Hamas.
00:39:38 L'armée israélienne se dit hautement préparée
00:39:40 pour tout scénario, après que le Hezbollah libanais
00:39:42 ait assuré hier soir que cet assassinat
00:39:44 ne resterait pas sans riposte ou impuni.
00:39:46 On va faire le point avec Michael Dos Santos.
00:39:48 On va essayer de voir avec vous
00:39:49 s'il y a un risque d'embrasement régional, à toute suite.
00:39:52 On regarde le sujet.
00:39:53 Un immeuble est ventré, soufflé, par trois frappes de drone.
00:39:57 Saleh Al-Arhouri, numéro 2 du Hamas,
00:39:59 et six autres membres du groupe terroriste
00:40:01 ont été neutralisés.
00:40:03 Une attaque ciblée que le porte-parole de l'armée israélienne
00:40:06 n'a pas souhaité revendiquer, ni même commenter.
00:40:10 - Je ne répondrai pas à ce qui a été entendu ici ou ailleurs.
00:40:15 Nous sommes concentrés sur la bataille contre le Hamas.
00:40:17 Depuis le début, et nous continuerons à le faire.
00:40:21 Nous sommes à un haut niveau de préparation
00:40:23 pour n'importe quel scénario.
00:40:25 Pour Ismail Haniyeh, l'un des chefs du Hamas,
00:40:28 nul doute qu'Israël se cache derrière cette frappe.
00:40:32 - Nous considérons que l'assassinat,
00:40:34 mené par l'occupant sioniste,
00:40:37 constitue un acte terroriste
00:40:39 et une violation de la souveraineté du Liban.
00:40:43 Depuis le 7 octobre dernier,
00:40:45 et les attaques du Hamas en Israël,
00:40:47 Beyrouth n'avait jamais été ciblée.
00:40:49 Installé au sud de la ville,
00:40:51 le Hezbollah libanais promet des représailles,
00:40:54 au-delà des combats déjà menés à la frontière contre Tsaïl.
00:40:57 - Ce crime est une grave agression contre le Liban
00:41:00 et un sérieux développement dans la guerre
00:41:02 entre l'ennemi et l'axe de la résistance.
00:41:04 Ce crime ne restera pas impuni et sans riposte.
00:41:07 De son côté, le Liban, par la voix de son Premier ministre,
00:41:11 a également qualifié cet acte de crime.
00:41:13 Najib Mikati a accusé Israël de vouloir entraîner son pays
00:41:17 dans une nouvelle phase de confrontation.
00:41:20 - Éric Reuvel, en même temps, Israël avait été très clair
00:41:22 en disant "on ira frapper tous les chefs du Hamas où qu'ils se trouvent".
00:41:26 Et là, c'est l'application très claire de ce qu'ils ont dit.
00:41:29 - La logique de Tsaïl, c'est d'éradiquer le Hamas,
00:41:30 donc d'éradiquer ses chefs, on peut comprendre.
00:41:32 Bon, il faut attendre quand même la prise d'opposition de Hassan Nasrallah,
00:41:35 le patron du Hezbollah chiite, qui est stationné au sud du Liban,
00:41:40 je crois qu'il doit intervenir ce soir,
00:41:41 pour savoir quelle sera la réponse du Hezbollah chiite
00:41:44 face à cet assassinat d'un leader du Hamas.
00:41:50 Bon, le danger, il est à mon avis double,
00:41:52 parce que le Liban, c'est un pays qui n'a plus de président de la République
00:41:55 depuis des mois et des mois,
00:41:56 qui est une administration qui vole en éclats.
00:41:59 Les gens ont tellement de difficultés,
00:42:01 il y a deux, trois heures d'électricité par jour au Liban.
00:42:03 C'est un pays qui ne tient plus,
00:42:05 qui est en voie peut-être même de disparition,
00:42:07 avec une force armée qui est très puissante,
00:42:09 qui est le Hezbollah chiite.
00:42:10 Quelle va être la réponse du Hezbollah chiite ?
00:42:12 Est-ce qu'ils vont vouloir déclencher un nouveau front face à Israël ?
00:42:16 Est-ce que l'engrenage va être total,
00:42:19 à la fois dans la partie sud de Gaza,
00:42:21 mais aussi du côté du sud du Liban ?
00:42:25 C'est un vrai sujet.
00:42:26 Parce que je n'oublie pas une chose,
00:42:27 c'est que le Hezbollah chiite est un FED, à l'Iran, chiite.
00:42:31 Donc, vous avez un risque majeur quand même,
00:42:35 quand même, il faut le dire, d'embrasement.
00:42:37 Maintenant, la logique de Tsahal,
00:42:39 moi je suis un peu gêné que le porte-parole
00:42:41 ou le représentant de l'armée israélienne
00:42:44 n'ait pas voulu discuter,
00:42:45 n'ait pas voulu donner des détails sur le sujet,
00:42:48 puisque visiblement on sait que c'est un drone israélien
00:42:50 qui a frappé les bureaux du Hamas à Beyrouth.
00:42:54 Un avion de chasse israélien.
00:42:55 Ou un avion de chasse, bon très bien,
00:42:56 mais c'est un vrai sujet,
00:42:58 parce que quelle va être la réponse des Américains
00:43:00 qui soutiennent Israël ?
00:43:01 Enfin, voyez, l'embrasement peut être très fort.
00:43:05 Mais pour l'instant, le Hezbollah avait quand même réussi à ne pas...
00:43:08 - Hassan Nasrallah devrait parler ce soir, le patron du Hezbollah.
00:43:11 - Non mais sur l'assassinat ciblé d'un cadre du Hamas,
00:43:15 je pense qu'il n'y a que Maltit Pano qui peut s'en émouvoir.
00:43:17 En France, c'est quelque chose...
00:43:19 - On va voir son tweet.
00:43:20 Mathilde Pano, députée de la France Insoumise,
00:43:22 qui estime que ça crime...
00:43:25 - Que l'armée israélienne bombarde la capitale libanaise.
00:43:28 Alors je ne l'ai pas entendu de critiquer François Hollande,
00:43:31 qui avait ordonné une quarantaine d'assassins ciblés de djihadistes
00:43:34 entre 2013 et 2016,
00:43:35 ça a été révélé d'ailleurs dans un livre
00:43:37 qui s'appelait "Les opérations homo".
00:43:38 Alors évidemment, c'était plus discret
00:43:39 parce que ce n'était pas des avions de chasse,
00:43:41 mais c'était aussi des terroristes qui ont été tués en représailles
00:43:45 d'attentats commis sur le sol français
00:43:47 par des militaires français ou des membres des services secrets.
00:43:52 Idem, Washington a fait pareil avec un cadre d'Al Qaïda.
00:43:55 Vous savez qu'ils avaient tué avec un drone-couteau.
00:43:58 Je crois que c'était il y a...
00:43:59 - Un drone-couteau ?
00:43:59 - Un drone-couteau, oui.
00:44:00 C'était un drone avec des lames extrêmement précis,
00:44:04 qui a été un des grands chefs d'Al Qaïda,
00:44:06 qui avait été tué, je ne me rappelle plus où exactement.
00:44:08 Mais voilà, ça arrive tout le temps, en fait,
00:44:10 ce genre d'assassinats ciblés.
00:44:12 Si on considère, et c'est dans la tête d'Israël très clair,
00:44:15 que le Hamas est un mouvement terroriste,
00:44:17 eh bien ce genre de méthode est employée.
00:44:19 - Ça ne fait pas d'autre pour grand monde
00:44:20 que ce soit une organisation terroriste.
00:44:22 - Il peut y avoir un débat sur la stratégie menée
00:44:25 actuellement par Israël contre Gaza,
00:44:26 qui est une stratégie effectivement avec énormément de morts civiles.
00:44:30 En revanche, je ne vois pas trop
00:44:33 en quoi on pourrait critiquer la légitimité d'un assassinat ciblé.
00:44:37 - Geoffroy, Karim ?
00:44:38 - Moi, pareil, s'il y avait eu 200 enfants tués
00:44:41 dans cet attaque, j'aurais compris qu'on en discute.
00:44:45 Mais nous, en tant que Français, en France,
00:44:46 c'est pour ça que je regrondis sur la réaction
00:44:48 de plusieurs cadres de la France insoumise.
00:44:50 Je comprends que le Liban se sente agressé dans sa souveraineté
00:44:54 parce qu'il y a une attaque sur son soil, etc.
00:44:56 Je ne comprends pas qu'en France, un responsable politique français,
00:45:00 tout à coup, s'improvise expert en souveraineté libanaise
00:45:04 et dénonce le criminel de Ghana Netanyahou pour reprendre son terme.
00:45:07 Donc, depuis le début, on a ces discussions sur la manière de faire à Gaza.
00:45:12 Et j'entends, c'est parfaitement légitime de dire que la population civile souffre.
00:45:16 Mais ce qui est très intéressant, c'est que là, ce n'est pas le cas
00:45:18 et que malgré tout, en réalité, les masques tombent.
00:45:21 C'est dans un monde idéal, même Karim Zaribi,
00:45:24 je pense, quand on a commencé à parler de ce qui se passait à Gaza,
00:45:26 disait "Tuez le Hamas, c'est des attaques ciblées,
00:45:29 c'est sur des personnes ciblées, etc."
00:45:30 C'est exactement ce qui se passe.
00:45:32 Et pour le moment, il y a encore des mécontents.
00:45:33 - Karim ?
00:45:34 - Et c'est d'autant plus parce que c'est exactement ce qui se passe
00:45:37 que je ne comprends pas que ça ne soit pas fait sur Gaza.
00:45:40 Parce que cette attaque ciblée démontre tout ce que je dis depuis le début.
00:45:43 Ça veut dire qu'on peut combattre le Hamas autrement
00:45:45 qu'en éradiquant la population palestinienne
00:45:47 ou en la déportant vers d'autres zones que Gaza.
00:45:49 - Là, il n'est pas en Palestine.
00:45:51 - Le problème n'est pas ça, le problème est le mode opératoire.
00:45:53 Le mode opératoire.
00:45:54 Quand vous repérez quelqu'un du Hamas,
00:45:56 vous allez vers une attaque ciblée avec une bombe de 25 kilos.
00:45:59 Pas avec une bombe de 250 kilos qui fait 300 morts.
00:46:02 Et quand on le fait au Liban, on peut le faire dans la bande de Gaza.
00:46:06 Mais ce n'est pas le choix qui a été fait dans la bande de Gaza.
00:46:08 Dans la bande de Gaza, il y a un choix qui a été fait.
00:46:10 Détruire Gaza, éradiquer la population palestinienne et la déplacer.
00:46:13 - Éradiquer la population palestinienne ?
00:46:14 - Souvenez-vous.
00:46:15 - Vous pensez que c'est le but affiché de l'armée israélienne, Karim ?
00:46:18 - Mais enfin, le ministre de la Sécurité nationale...
00:46:20 - Lawrence, vous ne pouvez pas faire comme si vous ne l'avez pas entendu.
00:46:24 La dernière fois, je vous ai dit,
00:46:25 leur stratégie c'est de dépasser la population hors des frontières de Gaza.
00:46:28 Vous me disiez "mais non, mais non, ces personnes le disent, mais non".
00:46:31 Le ministre de la Sécurité nationale aujourd'hui, israélien,
00:46:36 ce gouvernement d'extrême droite le dit.
00:46:38 Il faut déplacer la population de Gaza.
00:46:41 - Mais pour les mettre où, Karim ?
00:46:43 - Mais pour les mettre où ?
00:46:44 Ils sont en train d'essayer de négocier avec les pays environnants.
00:46:47 Enfin, tout le monde le lit, tout le monde le voit.
00:46:50 On ne peut pas le faire sur notre plateau.
00:46:52 On arrête de faire la politique de l'autruche.
00:46:53 - Si c'est pour les protéger, c'est parfaitement légitime.
00:46:55 - Mais protéger quoi ?
00:46:56 - De bombardement.
00:46:58 - Mais tu les protèges comment ?
00:46:59 En les mettant sous détente dans les pays voisins ?
00:47:01 - Je ne dis pas que c'est idéal.
00:47:03 - Aujourd'hui, il y a de la famine,
00:47:04 il y a des gamins qui ont nos pères qui sont amputés.
00:47:06 Donc on peut faire des frappes ciblées au Liban,
00:47:08 on ne peut pas les faire à Gaza ?
00:47:09 - Parce qu'il y a beaucoup de tunnels au Liban.
00:47:12 - Tu dis, si on avait touché 200 enfants,
00:47:14 je comprendrais, dans la frappe au Liban qu'on censurge.
00:47:17 Mais on les touche tous les jours les 200 enfants à Gaza.
00:47:19 - D'accord, mais on les...
00:47:19 - Surge-toi !
00:47:20 - Mais non mais je...
00:47:21 - Fais fonctionner ton émotion, lâche-toi !
00:47:22 - Mais ne t'inquiète pas, je n'ai aucun problème...
00:47:24 - J'ai l'impression que tu as un problème,
00:47:25 à casser les Palestiniens.
00:47:26 - Pas du tout, ce n'est pas du tout un problème avec les Palestiniens.
00:47:28 - C'est un procès d'intention, Karim.
00:47:29 - C'est un procès d'intention, c'est un constat.
00:47:32 Parce que quand on dit, ça n'a pas touché 200 enfants au Liban,
00:47:35 donc ça les touche tous les jours à Gaza.
00:47:37 Et moi, j'aimerais effectivement qu'on mette les enfants,
00:47:39 je dirais qu'on les traite de manière égale dans notre émotion.
00:47:41 Je veux dire, un enfant israélien, un enfant libanais, un enfant palestinien,
00:47:44 c'est un enfant.
00:47:45 - Et la différence...
00:47:46 - Mais c'est très simple, prenons-le, ça, quand même.
00:47:48 - En l'occurrence, il était réfugié, enfin il était réfugié,
00:47:50 il était au Liban parce qu'après une condamnation,
00:47:52 il avait obtenu le droit d'aller là-bas,
00:47:53 enfin il fallait qu'il quitte...
00:47:55 - S'exile.
00:47:55 - Qu'il s'exile, donc il s'est exilé au Liban.
00:47:57 Et au Liban, manifestement, ce monsieur qui a été assassiné,
00:48:00 qui a été tué, n'avait pas la possibilité de se cacher
00:48:02 sous une école maternelle.
00:48:03 Je pense que ça fait une grosse différence avec Gata.
00:48:05 - Tu détournes le sujet, je suis en train de te parler du Notra,
00:48:07 qui prendra du temps et qui doit être ciblé
00:48:10 pour éviter de tuer des femmes et des enfants.
00:48:12 - Je te le demande, frère.
00:48:13 - Je veux dire, là, aujourd'hui, on est en train de détruire au Gaza.
00:48:16 - Non mais ce qui est évité...
00:48:17 - C'est une ruine, c'est un champ de ruines.
00:48:19 Et le Hamas est toujours là.
00:48:20 - Demandez au chef du Hamas qui se tait à Gaza,
00:48:22 monsieur Sidmore, de se rendre, par exemple.
00:48:24 - Mais arrêtez, vous parlez comme si on était dans une approche rationnelle.
00:48:27 On parle de terroristes.
00:48:29 Vous vous attendez quoi des terroristes ?
00:48:30 Qui font frère d'humanité, alors ne les traitez pas de terroristes.
00:48:33 - Mais non, mais le préalable à votre raisonnement,
00:48:36 c'est d'abord de demander au Hamas...
00:48:38 Vous demandez des choses qu'à Israël.
00:48:39 Demandez aussi au Hamas de faire des efforts, peut-être.
00:48:41 - Mais ce que vous dites ne tient pas la route.
00:48:43 À partir du moment où on a affaire à un groupe que vous qualifiez de terroriste,
00:48:47 si on met le mot terroriste à ce groupe,
00:48:50 c'est que vous convenez qu'il ne fonctionne pas comme vous et moi.
00:48:52 - Oui, tout à fait.
00:48:52 - Bon, s'il ne fonctionne pas comme vous et moi,
00:48:54 on peut espérer qu'un gouvernement qui se dit démocratique
00:48:57 va fonctionner comme vous et moi,
00:48:58 en respectant le droit international.
00:48:59 Ça s'appelle Israël.
00:49:00 Aujourd'hui, le droit international est bafoué,
00:49:02 on est sur des crimes de guerre.
00:49:04 On est sur l'éradication d'un peuple.
00:49:05 Et c'est Israël.
00:49:07 Alors je vais vous dire, à un moment donné,
00:49:09 mais si, depuis le début, on me dit que ce n'est pas l'éradication d'un peuple.
00:49:12 On a bombardé le Nord, on leur a dit d'aller dans le Sud.
00:49:14 Ils vont dans le Sud, on bombarde le Sud.
00:49:16 Les enfants sont amputés avec un demi-caché antidouleur.
00:49:21 Tous les jours, ça arrive.
00:49:22 MSF nous le dit, les ONG nous le dit.
00:49:25 Arrêtez de dire "mais c'est les chiffres du Hamas".
00:49:27 Mais Gaza est détruit et on veut déplacer ces populations.
00:49:31 On fait comme si on ne le voyait pas.
00:49:32 Où elle est la voie de la France ?
00:49:34 Mon pays, où elle est la voie de la France pour des restos,
00:49:36 pour se massacre, pour se garnage ?
00:49:38 – Macron demande à Israël de ne pas rentrer dans une spirale sans fin.
00:49:42 Il a fait cette déclaration, le président de la République.
00:49:43 Mais ce que je note quand même, c'est qu'on a quand même une émotion
00:49:47 un peu algemaïtrie variable.
00:49:48 Parce que moi, je me souviens, vous vous souvenez,
00:49:50 l'Irak et l'armée américaine, quand elle intervenait
00:49:54 sous l'œil et la caméra quasi-exclusives de CNN.
00:49:57 On nous expliquait quoi ?
00:49:58 On nous expliquait que les frappes étaient ciblées,
00:50:00 qu'il n'y avait pas de victimes collatérales dans la population irakienne.
00:50:03 Or, c'était totalement, totalement faux.
00:50:07 Quand au Yémen, des gens se font massacrer,
00:50:09 on n'entend pas trop de commentaires.
00:50:11 Quand les Ouïghours se font mettre dans des camps par les Chinois,
00:50:18 on n'entend pas trop non plus les pays arabes.
00:50:21 Ce n'est pas le problème des pays arabes, la Palestine,
00:50:24 c'est le problème du monde entier, c'est sûr.
00:50:26 Ce n'est pas le problème des pays arabes.
00:50:27 C'est un problème humanitaire, c'est un problème humain.
00:50:31 On n'entend peut-être pas suffisamment la voix de la France en ce moment,
00:50:33 mon cher Karim, mais on n'entend pas non plus la voix des pays arabes
00:50:37 qui sont voisins de la bande de Gaza.
00:50:40 Vous entendez beaucoup le président égyptien,
00:50:42 vous entendez beaucoup le roi de Jordanie.
00:50:44 Mais vous savez très bien qu'aujourd'hui,
00:50:47 qu'il y a un pays qui peut arrêter ça, ça s'appelle les États-Unis.
00:50:51 Vous le savez, c'est pas comme si vous ne le saviez pas.
00:50:53 Il y a eu un attentat qui a fait 170 morts en Iran,
00:50:57 qui fêtait la mort, l'assassinat de Qassem Salimani,
00:51:01 qui était un général iranien.
00:51:02 Qui a tué ce général iranien ?
00:51:05 Ce sont les Américains avec un drone, avec un drone,
00:51:07 parce qu'ils estimaient que c'était une menace pour la sécurité occidentale
00:51:11 et pour la sécurité américaine.
00:51:13 Bon, eh bien là, de la même manière, est-ce qu'on a eu les mêmes débats ?
00:51:18 Non, on ne les a pas, pour une raison très simple,
00:51:19 c'est que quand on considère que l'Occident ou nos valeurs sont en cause,
00:51:24 alors personne n'a de réaction.
00:51:28 Maintenant, il y a une chose qui est certaine quand même,
00:51:31 et moi je le dis, car je l'ai déjà dit, mais je le redis,
00:51:33 c'est qu'au rythme où vont les choses là,
00:51:36 je ne vois pas comment Israël va se sortir de ce conflit.
00:51:40 Je ne vois pas comment c'est possible.
00:51:42 C'est-à-dire que le retrait de la bande de Gaza, pour vous, est inenvisageable ?
00:51:45 Mais attendez, mais très bien, il y a encore des otages,
00:51:48 il faut libérer ces otages, bien sûr.
00:51:50 Les pogroms du 7 octobre ont été commis par des terroristes du Hamas,
00:51:54 il n'y a pas de discussion là-dessus.
00:51:56 Mais lorsque vous êtes un Premier ministre responsable,
00:51:59 est-ce que vous n'imaginez pas un seul instant qu'il faut vous poser la question
00:52:03 de savoir ce que vous allez faire ensuite ?
00:52:06 Ensuite, si, mais oui, mais c'est un vrai sujet.
00:52:08 Avec qui vous allez discuter ?
00:52:10 Vous allez discuter de quoi ?
00:52:12 Sinon Israël ne sera jamais en paix.
00:52:14 Donc le Hamas veut la destruction d'Israël, très bien.
00:52:17 Mais ensuite, qu'est-ce que vous faites des Palestiniens de Gaza ?
00:52:20 Vous leur donnez un État, vous ne négociez pas ?
00:52:23 Avec qui ?
00:52:24 On a l'impression que Netanyahou gagne quand même un peu de temps
00:52:26 pour se maintenir au pouvoir, et que derrière,
00:52:29 il n'y a pas de solution politique, or il en faudra une.
00:52:32 Donc les conflits se terminent par une négociation.
00:52:34 - Il y a le sort aussi des otages, parce qu'il y a encore plus de 130 personnes
00:52:37 qui sont otages du Hamas.
00:52:39 On va écouter justement le témoignage d'un fils d'otage
00:52:43 qui estime que la mort du numéro 2 du Hamas va compliquer.
00:52:47 Évidemment, les libérations, parce que les négociations ont été interrompues.
00:52:51 Écoutez-le.
00:52:52 - L'assassinat de Saleh al-Harouri n'aide certainement pas.
00:52:58 Car la première chose qui s'est produite après son assassinat,
00:53:01 c'est que le Hamas a dit "nous arrêtons toutes les négociations".
00:53:05 Hier, il y a eu des discussions sur la négociation,
00:53:07 sur l'envoi d'un comité israélien en Égypte.
00:53:10 Il y a eu des discussions.
00:53:11 Et juste après cet incident au Liban,
00:53:13 le Hamas a déclaré pour la première fois "nous faisons une pause,
00:53:16 nous arrêtons les négociations".
00:53:18 Alors évidemment que cela ne servira à rien.
00:53:20 C'est tout le contraire.
00:53:21 Je ne sais donc pas qui commande ni qui donne l'ordre,
00:53:23 mais il ne pense absolument pas aux négociations sur les otages.
00:53:26 - Alors, ce n'est évidemment pas le discours officiel sur les otages.
00:53:35 - Mais c'est parce que l'Israël est pris dans une contradiction
00:53:38 entre ces deux objectifs qui sont, un, libérer les otages,
00:53:41 deux, détruire le Hamas.
00:53:42 Les deux objectifs sont incompatibles.
00:53:44 C'est-à-dire que si on va détruire le Hamas
00:53:46 et donc avoir une politique extrêmement répressive,
00:53:49 y compris envers ses chefs, on met en péril les négociations
00:53:51 qui permettent de libérer les otages.
00:53:52 Mais si on négocie avec le Hamas, on libère par exemple des prisonniers.
00:53:56 Donc, on nourrit forcément peut-être des terroristes de demain.
00:54:00 Donc, c'est le piège dans lequel est pris Israël.
00:54:02 Et j'entends très bien ce que vous dites, Karim,
00:54:05 sur la souffrance des Palestiniens, la souffrance à Gaza.
00:54:09 Effectivement.
00:54:10 Mais j'entends aussi la colère et la souffrance des Israéliens
00:54:13 qui sont dans une rage, dans une détermination,
00:54:16 sans doute peut-être au-delà du rationnel, d'ailleurs, depuis le 7 octobre.
00:54:21 Mais quand on entend effectivement les témoignages de viols,
00:54:24 de violences sexuelles qui ont été encore parues la semaine dernière,
00:54:27 notamment dans les médias américains, qui sont absolument abominables.
00:54:30 Il faut aussi se rendre compte de ce que c'est qu'un Bataclan x10
00:54:33 dans un pays tout petit comme Israël,
00:54:35 qui est dix fois moins peuplé que la France.
00:54:39 Et il faut se rendre compte dans la psyché israélienne,
00:54:41 ce que c'est. Et j'entends totalement, effectivement.
00:54:43 Mais je pense qu'il faut arriver à se mettre à la place des deux côtés.
00:54:46 En fait, vous vous mettre à la place des Israéliens
00:54:48 et peut-être nous nous mettre à la place des Palestiniens.
00:54:52 Et je regrette qu'on n'arrive pas à voir les deux en même temps.
00:54:55 Effectivement. Et il y a un piège aujourd'hui qui se referme sur Israël.
00:54:58 Et c'est un dilemme du prisonnier.
00:55:00 C'est-à-dire qu'ils sont...
00:55:01 Et c'est très difficile de prendre une bonne solution,
00:55:03 parce que s'ils arrêtent les bombardements,
00:55:06 s'ils arrêtent effectivement ce qu'ils sont en train de faire à Gaza,
00:55:10 quelque part, le Hamas sort vainqueur.
00:55:11 Et pour les familles des gens qui ont perdu...
00:55:14 Et un piège qui se referme sur le débat.
00:55:16 Ce n'est pas la solution.
00:55:17 J'aimerais bien justement que ceux qui disent
00:55:19 "on arrête de bombarder" nous donnent des alternatives.
00:55:21 Vous aurez la parole, je vais l'attirer carrément.
00:55:23 Un piège aussi qui se referme sur le débat,
00:55:25 qu'on essaie d'avoir sur ces questions-là.
00:55:28 Parce que ce qu'il faut avoir en tête,
00:55:30 quand on a tous des amis israéliens ou des amis juifs,
00:55:33 c'est qu'en fait, l'État d'Israël étant survie permanente depuis sa création,
00:55:38 étant survie permanente.
00:55:39 Donc quand vous avez un État qui est grand comme deux départements français,
00:55:43 qui est en survie permanente depuis sa création,
00:55:46 un acte aussi horrible que celui qui a été proféré le 7 octobre,
00:55:50 qui n'a sans doute pas d'équivalent depuis peut-être, peut-être, peut-être la Shoah.
00:55:55 Eh bien, vous comprenez ce que ça rallume dans l'imaginaire,
00:55:59 dans le conscient collectif du peuple israélien
00:56:02 qui vit sa survie permanente depuis 1948.
00:56:06 Carrément, vous voulez répondre ?
00:56:07 Non, non, mais moi je dis que la réponse aujourd'hui israélienne,
00:56:10 elle met en péril la vie des otages.
00:56:12 Elle met en péril un débouché politique possible.
00:56:17 Ce qui met d'abord en péril la vie des otages, c'est le Hamas, Karim.
00:56:20 En mettant l'Église au centre de l'Église.
00:56:21 C'est fou quand même que vous insistiez.
00:56:22 Chaque fois que vous revenez sur ça, lorsque je m'exprime,
00:56:25 Karim Zéribi condamnait le Hamas.
00:56:26 Karim Zéribi condamnait le Hamas.
00:56:27 Karim Zéribi le 7 octobre.
00:56:28 Karim Zéribi le 7 octobre.
00:56:29 Le Hamas, je l'ai condamné.
00:56:30 Vous l'avez toujours fait ?
00:56:31 Toujours fait.
00:56:32 Le 7 octobre, j'ai dit l'horreur que c'était, la barbarie que c'était.
00:56:36 Toujours.
00:56:37 Parlons un peu de ce qui se passe aujourd'hui et ce qui peut se passer demain quand même.
00:56:40 C'est quand même ce qui est important de parler.
00:56:42 Il faut aussi dire que ce qui met en péril les otages, c'est le Hamas.
00:56:45 Moi je vais vous parler d'avant le 7 octobre aussi.
00:56:46 Et je vais vous dire comment vivaient les Palestiniens avant le 7 octobre.
00:56:49 Et peut-être qu'on a alimenté les rangs du Hamas avec des politiques
00:56:52 qui ne reconnaissaient pas d'État palestinien.
00:56:54 On est sans fin comme ça.
00:56:56 Moi, l'instant T, l'avenir si vous voulez bien.
00:56:58 L'instant T, pourquoi je ne suis pas en phase avec cette riposte qui est un carnage ?
00:57:03 J'entends l'irrationalité potentielle des Israéliens qui ont été touchés au cœur.
00:57:07 Mais ça c'est évidemment.
00:57:08 Mais quand on est un dirigeant politique,
00:57:10 on a le devoir à la fois de répondre à cette volonté de vengeance
00:57:15 sur ceux qui ont commis l'acte du 7 octobre, pas les autres.
00:57:18 Sur ceux qui ont commis l'acte du 7 octobre.
00:57:20 Et il faut recibler en disant, nous allons effectivement mener une charge contre le Hamas
00:57:26 qui nous a fait mal le 7 octobre.
00:57:28 Mais on ne mettra pas tous les Palestiniens dans le lot.
00:57:32 C'est un devoir aussi pour nous.
00:57:33 Parce que si je ne veux pas insulter l'avenir en tant que dirigeant israélien,
00:57:36 je dois aussi penser à la sécurité d'Israël.
00:57:38 Et la sécurité d'Israël, ça ne dépend pas des orphelins
00:57:41 qui toute leur vie vont avoir l'esprit de vengeance envers le voisin.
00:57:45 Et ça à un moment donné, la rationalité d'un dirigeant politique,
00:57:47 elle doit revenir au premier plan.
00:57:49 Ça veut dire que la sécurité d'Israël, la libération des otages,
00:57:52 doit passer par une riposte qui n'éradique pas le peuple palestinien.
00:57:57 Mais qui dit au peuple palestinien, le Hamas c'est notre ennemi.
00:58:00 Mais vous, vous n'êtes pas notre ennemi.
00:58:01 Or, ce n'est pas le message qui est passé.
00:58:03 Le message qui est passé, c'est, vous devez sortir de la bande de Gaza,
00:58:05 vous devez aller vous déporter à côté.
00:58:07 On n'a pas le temps de continuer ce débat.
00:58:10 Mais chacun a pu exposer ses arguments sur ce sujet.
00:58:14 Et je voulais rappeler le nom et le visage de Petit Kvir Bibas
00:58:19 qui a donc fêté aujourd'hui ses un an en captivité dans les tunnels du Hamas.
00:58:23 On fait une pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline,
00:58:25 sur CNews et sur Europe 1.
00:58:26 A tout de suite.
00:58:27 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:58:32 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1,
00:58:35 avec tous mes voeux les plus sincères pour vous et vos proches en 2024.
00:58:38 En espérant d'ailleurs que cette année qui commence sous le signe de l'incertitude politique
00:58:42 soit moins terrible que la dernière,
00:58:44 avec un pouvoir qui se tâte encore aujourd'hui
00:58:46 pour savoir s'il change de cap, s'il change d'équipe,
00:58:48 mais qui à mes yeux doit surtout décider s'il va agir ou non pour de bon,
00:58:52 après 7 ans de pouvoir, allez-vous me dire.
00:58:54 Il est temps d'y penser.
00:58:55 Honnêtement, nous en sommes tous convaincus.
00:58:57 Le temps des amateurs au gouvernement est révolu.
00:58:59 Les Français veulent du changement.
00:59:00 Et le changement, c'est maintenant.
00:59:02 Surtout sur les questions régaliennes,
00:59:04 avec la restauration de l'autorité dans de nombreux domaines,
00:59:07 comme la sécurité ou l'éducation nationale.
00:59:09 Alors monsieur le Président, finit le blabla et les belles paroles.
00:59:12 Vos concitoyens attendent des actes du concret, du tangible, du réel,
00:59:15 parce que eux, le réel les percute de plein fouet dans leur vie de tous les jours.
00:59:19 Violence, agression, problème de pouvoir d'achat ou inertie,
00:59:22 des administrations, comme disaient Paul et Luard,
00:59:24 il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous.
00:59:26 Il ne tient qu'à vous de ne pas rater celui que vous en fixez les Français cette année,
00:59:30 celui de l'action.
00:59:31 Ce sera peut-être le dernier coche à ne pas rater
00:59:34 avant que la page de l'histoire ne soit tournée.
00:59:36 On va en débattre ce soir dans Punchline, sur CNews et sur Europa.
00:59:40 *Générique*
00:59:52 Et il est pile 18h, bienvenue sur Europa et sur CNews.
00:59:55 D'abord le rappel des titres de l'actualité sur nos deux antennes.
00:59:58 Le président iranien qualifie d'odieux l'attentat qui a fait 103 morts
01:00:02 et 140 blessés dans un attentat près de la tombe de Qassam Soleimani,
01:00:06 architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient.
01:00:09 La double explosion s'est produite près d'une mosquée où se trouve sa tombe,
01:00:13 l'Iran célèbre aujourd'hui le quatrième anniversaire de sa mort.
01:00:17 Une situation toujours très critique dans le Pas-de-Calais.
01:00:20 L'eau envahit à nouveau les maisons et plus de 10 000 foyers sont privés d'électricité.
01:00:23 Alors que le Pas-de-Calais est toujours en vigilance rouge pour risque de creux,
01:00:27 la protection civile du département a mis en place une cellule de crise
01:00:30 pour aider les habitants touchés par les inondations.
01:00:33 Nous avons appris aujourd'hui la mort de Michel Cherrier,
01:00:36 résistant, grande figure du monde de combattants.
01:00:39 Il a notamment participé au débarquement de Provence en 1944, chevalier de la Légion d'honneur.
01:00:44 Michel Cherrier nous a quittés à l'âge de 102 ans.
01:00:47 Et puis 89e jour de détention pour les otages, détenus par l'organisation terroriste du Hamas,
01:00:53 dans la bande de Gaza. Trois de ces otages sont français.
01:00:56 Ils se nomment Ofer, Orion et Oad.
01:00:59 Nous pensons à tous ces otages ce soir et à leurs familles.
01:01:02 Nous demandons une nouvelle fois leur libération immédiate et sans condition.
01:01:06 Voilà pour le rappel des titres de l'actualité.
01:01:08 Il est 18h02, on se retrouve sur le plateau de Punchline avec Eric Reuvel.
01:01:11 Bonsoir Eric. Bonsoir.
01:01:12 Journaliste économique à Valeurs Actuelles avec Eugénie Bastier, grand reporter au Figaro.
01:01:15 Bonsoir. Bonsoir.
01:01:16 On a le plaisir d'accueillir un policier, Grégory Joron. Bonsoir.
01:01:19 Secrétaire générale Unité et ZP, Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de JDED.
01:01:23 Bonsoir à vous. Et Karim Zerébou, ancien député européen.
01:01:25 Bonsoir.
01:01:26 Bonne année à vous tous évidemment sur le plateau.
01:01:28 On commence par un petit mot de sécurité.
01:01:30 Il y a quelques instants, Gérald Darmanin était sur le terrain à Marseille
01:01:33 parce que l'an dernier, plus de 49 homicides ont été perpétrés sur fond de trafic de stupéfiants.
01:01:39 On va rejoindre sur place le correspondant d'Europe, Stéphane Burgat.
01:01:42 Bonsoir Stéphane.
01:01:43 C'est un chiffre qui est absolument terrible, considérable.
01:01:45 49 morts, homicides dans les règlements de comptes.
01:01:49 Qu'est-ce que peut faire Gérald Darmanin ?
01:01:51 Qu'est-ce qu'il a dit il y a quelques instants ?
01:01:53 Il défend son bilan.
01:01:55 Malgré tout, c'est une vieille rhétorique qu'on entend souvent ici
01:01:59 qui est de dire qu'il y a autant de morts, c'est parce que nous avons beaucoup bougé,
01:02:02 beaucoup déstabilisé les réseaux.
01:02:06 Gérald Darmanin qui vante des chiffres, notamment -40% de points de deal
01:02:11 qui ont été démantelés en deux ans et 74 interpellations
01:02:16 qui ont été menées auprès de deux clans, ces deux principaux clans
01:02:19 qui ensanglotent les cités de Marseille,
01:02:22 la DZ Mafia et le clan de Yoda.
01:02:24 On en a beaucoup parlé sur nos antennes.
01:02:27 Il estime, Gérald Darmanin, que cette série d'interpellations
01:02:30 et notamment les saisies d'avoir ont porté un coup très dur à ces groupes.
01:02:35 Ça restera à vérifier.
01:02:37 Gérald Darmanin qui poursuit, qui veut maintenant mettre l'accent
01:02:40 sur les nouvelles formes de ventes, même si elles sont assez difficiles à évaluer
01:02:44 à méditer sur les sources policières,
01:02:46 que sont les livraisons à domicile, notamment les ubérchies.
01:02:49 Effectivement, merci beaucoup Stéphane.
01:02:51 Burghat d'Europe 1, on va écouter le témoignage d'une habitante de Marseille
01:02:54 qui dit qu'aujourd'hui l'insécurité c'est dans tous les quartiers de la cité phocène,
01:02:58 pas seulement dans les quartiers compliqués.
01:03:00 Il faut savoir que l'insécurité à Marseille maintenant touche toute la surface,
01:03:04 la périphérie et la surface de la ville.
01:03:08 Il n'y a plus de quartier qui ne soit épargné par l'insécurité.
01:03:12 Autrefois, il pouvait encore rester quelques endroits où on pouvait être tranquille.
01:03:16 Ce n'est plus du tout le cas.
01:03:18 Moi-même, j'ai subi plusieurs agressions au cours de mon existence.
01:03:22 J'ai 60 ans, j'en ai subi plusieurs.
01:03:25 Arrachage de sacs, agression physique.
01:03:28 Mais ça devient maintenant, on va dire, monnaie courante.
01:03:32 C'est-à-dire que dans le quartier où vit ma mère,
01:03:34 toutes les maisons ont été combler, voire plusieurs fois.
01:03:37 Voilà pour ce triste constat fait par une habitante de Marseille.
01:03:40 On vous passe la parole dans un instant Grégory Girond, vous êtes policier.
01:03:43 On a Frédéric Ploquin en ligne, qui est spécialiste de ces questions de drogue,
01:03:47 qui a fait un documentaire sur la drogue dans les campagnes.
01:03:49 Frédéric, aujourd'hui, c'est un fléau qu'on n'arrive pas à endiguer,
01:03:54 que ce soit à Marseille ou dans d'autres villes petites et moyennes de notre pays.
01:03:59 Écoutez, à Marseille, ça fait un demi-siècle que la drogue sévit.
01:04:04 Il y a un certain nombre de ministres qui se sont mis à la tâche
01:04:08 et qui ont annoncé à grands cris, à grands renforts de communication,
01:04:13 qu'ils allaient mettre à mal le trafic de stupéfiants.
01:04:17 Force est de constater qu'aux 12, 13, 14e ministres de l'intérieur que je vois passer,
01:04:23 le trafic de stupéfiants continue à prospérer parce qu'il y a une clientèle
01:04:27 qui est là pour consommer ces produits.
01:04:30 Mais néanmoins, j'ai lu l'interview de Gérald Darmanin dans La Provence
01:04:35 et je salue sa ténacité, s'il vous plaît, il y va.
01:04:40 Je pense qu'il a l'air d'y croire d'ailleurs, il a l'air d'y croire,
01:04:43 il a l'air sincère, il y va, il envoie des renforts policiers,
01:04:48 il a des idées, il n'a pas tort lorsqu'il dit que la police a mis des coups
01:04:52 aux trafiquants de stupéfiants.
01:04:54 Donc voilà, on peut louer cette nouvelle assaut en mode 2024
01:04:59 après une année record en termes de règlement de compte.
01:05:02 Maintenant, il n'est pas dit que la partie, en tout cas la partie n'est pas gagnée d'avance,
01:05:09 ça c'est clair, comme le disait une habitante des quartiers, en plus,
01:05:13 la police ne peut pas être sur tous les fronts systématiquement.
01:05:16 Et donc quand elle se concentre totalement sur le deal, le trafic de stupéfiants,
01:05:20 quand elle essaie d'occuper le territoire, ce qui est une tâche immense,
01:05:23 il faut y être 24 heures sur 24 sur ces lieux de deal.
01:05:26 Quand elle fait ça, elle n'est pas forcément justement sur la petite et moyenne délinquance,
01:05:29 sur les cambriolages.
01:05:30 Il y a un moment donné où la population va disons faire pression
01:05:35 et que dans les sondages on va voir qu'il y a une hausse du sentiment de l'insécurité,
01:05:40 de ce type d'insécurité, qu'il va falloir rebasculer les efforts ailleurs.
01:05:43 Donc la police, elle fait ce qu'elle peut.
01:05:45 Les renforts existent, mais j'ai vu qu'en matière de police judiciaire,
01:05:50 là où la guerre se joue, il y avait eu simplement cette année à Marseille,
01:05:53 21 fonctionnaires de plus, ce qui signifie à l'instanté dans la rue environ 15-16-17 personnes.
01:06:00 Je crois que Grégory Geron pourra vous le confirmer tout à l'heure, mais pas plus que ça.
01:06:04 Est-ce que ça suffit, sachant qu'avec 48 règlements de comptes dans l'année,
01:06:09 je ne sais pas, je vais juste rappeler aux téléspectateurs,
01:06:11 ça signifie 48 enquêtes criminelles en cours pour résoudre ces assassinats
01:06:15 et pour trouver qui sont les tueurs.
01:06:17 Ce n'est pas un policier tout seul qui mène une enquête criminelle de ce type-là.
01:06:22 Donc la guerre, elle se jouera là-dessus beaucoup plus que, évidemment,
01:06:28 le fait d'inaugurer une nouvelle CRS, d'envoyer du renfort en bleu, c'est très bien.
01:06:33 Ça rassurerait peut-être un petit peu les gens.
01:06:35 Mais la véritable guerre, elle se joue à tous les niveaux,
01:06:38 au niveau des organisations criminelles au sommet,
01:06:41 comme le rappelait le directeur de la police judiciaire de Marseille il n'y a pas longtemps.
01:06:44 Elle se joue à Dubaï, elle se joue à Casablanca, elle se joue à Alger.
01:06:49 Et là, c'est une autre paire de manches.
01:06:52 Grégory Geron, on vient d'écouter Frédéric Ploquin, qui fait le même contact que vous.
01:06:56 Lui, c'est un journaliste, il écrit très bien le phénomène.
01:06:59 Il est en première ligne et c'est les collègues qui vont s'interposer, quand ils le peuvent, dans ces rixes-là.
01:07:05 Oui, sur Marseille, règlement de compte, on s'interpose peu finalement,
01:07:09 puisqu'on constate souvent, heureusement, on n'est pas au milieu.
01:07:13 C'est justement des règlements de compte.
01:07:15 C'est quand même assez ciblé, même si à Marseille, on a pu déplorer des victimes collatérales.
01:07:20 C'est d'ailleurs ce qui est dramatique.
01:07:22 Entre autres, la réalité de la lutte contre le trafic de chupéfiants,
01:07:26 Frédéric l'a très bien dit, c'est que ça se joue sur deux niveaux.
01:07:31 Il y a évidemment ce qu'on doit faire sur le terrain et c'est ce qui est visible,
01:07:33 c'est l'agression des points de deal, mais ça demande un effectif énorme.
01:07:37 Ça demande ses consommateurs d'effectifs.
01:07:40 Je rappelle que la ressource n'est pas inépuisable, c'est justement notre problème.
01:07:44 Ça demande évidemment de prioriser et c'est très juste.
01:07:47 Sur d'autres plans et d'autres sujets, par exemple, comme à Dunkerque,
01:07:50 quand on fait de la lutte contre l'immigration, comme c'est le cas là-bas,
01:07:53 on délaisse réellement la délinquance de voie publique et les cambriolages.
01:07:57 On a une explosion des cambriolages parce qu'on est essentiellement
01:08:00 mis sur la lutte contre l'immigration clandestine.
01:08:04 À Marseille, c'est la même chose.
01:08:05 Quand on est dans les quartiers à faire du quadrillage,
01:08:07 à tenir des points de deal parce qu'on les a repris et à occuper le terrain
01:08:10 parce que c'est la seule recette qui fonctionne, ça veut dire qu'on n'est pas ailleurs.
01:08:14 Et le deuxième plan, c'est évidemment le temps long,
01:08:16 c'est évidemment l'action de la police judiciaire,
01:08:18 c'est évidemment s'attaquer au réseau.
01:08:20 Et pour faire tomber un réseau, c'est 8 à 10 mois d'enquête.
01:08:22 C'est même quasiment un an d'enquête.
01:08:24 C'est ça qu'il faut savoir.
01:08:25 Alors un an d'enquête pour un réseau, on va se le dire aussi,
01:08:28 ce n'est pas ce qui est très intéressant en termes de chiffres,
01:08:30 parce qu'à la fin, on regarde surtout des points de deal qu'on claque.
01:08:34 Et les têtes de réseau, si on en fait sauter deux dans l'année, on est content.
01:08:38 Pour autant, ça fonctionne.
01:08:39 C'est-à-dire que quand on laisse le temps long à mes collègues,
01:08:42 en général, ces personnes-là sont déshabillées totalement au niveau du fisc.
01:08:47 On leur saisit leur maison, on leur saisit leurs biens.
01:08:49 Et ils vont aux alentours de 8 ans en prison.
01:08:52 Donc ça fonctionne le temps long.
01:08:54 Encore une question Frédéric Ploquin, vous êtes encore en ligne avec nous.
01:08:57 Sur ces fameux Uber Cheat dont parlait le ministre de l'Intérieur,
01:09:00 c'est-à-dire que c'est la livraison à domicile tout simplement.
01:09:03 Il y a des applis pour commander de la drogue et on vous la livre chez vous, c'est ça ?
01:09:07 Oui, c'est le bas de l'échelle du trafic de justes puissances.
01:09:10 Vous avez le haut du spectre avec les organisations criminelles internationales.
01:09:14 Et sur le terrain, ces micro-PME, ces centaines de petites PME
01:09:19 qui font une espèce de maillage très dense sur tout le territoire français
01:09:24 et qui utilisent tous les moyens pour acheminer le produit jusqu'au consommateur.
01:09:29 Jusqu'il y a une vingtaine d'années, il n'y avait pas ces moyens-là.
01:09:33 Et le consommateur se rendait au pied du mur dans la cité pour aller chercher le produit.
01:09:37 La police, on le sait, a décidé, ce qui est de bonne guerre,
01:09:40 est-ce qu'il y a une bonne stratégie de harceler, de pilonner les points de deal.
01:09:44 À partir de là, d'autant qu'il y a eu le Covid au milieu,
01:09:47 où évidemment les consommateurs ont eu beaucoup plus de mal à se déplacer
01:09:50 ou bien ils se faisaient repérer tout de suite, donc c'était un petit peu trop rien.
01:09:53 Comme vous le savez, les trafiquants sont très adaptables.
01:09:56 À partir du Covid, ils se sont multipliés, ils ont envahi totalement les réseaux sociaux,
01:10:01 notamment Snapchat, où ils font une exposition de leurs produits,
01:10:04 un peu comme quand vous allez sur Internet pour regarder ce qu'il y a dans le showroom.
01:10:08 C'est un peu pareil sur le shit.
01:10:09 En fait, ils copient totalement toutes les méthodes, les règles du commerce ordinaire,
01:10:15 de la publicité jusqu'à l'exposition du produit à vendre,
01:10:19 jusqu'à l'acheminement à domicile, qui peut être compris dans le tarif,
01:10:23 ce qui est un peu comme quand vous achetez n'importe quoi, du mobilier ou je ne sais quoi.
01:10:27 En fait, ils ont singé tout cela et ça leur permet d'aller un peu,
01:10:32 de naviguer un peu sous le radar, de transporter que des petites quantités.
01:10:35 Donc, si on se fait prendre, c'est moins grave, les peines sont moins importantes.
01:10:38 Et c'est extrêmement difficile à contrer.
01:10:40 Donc, j'entends que le ministre de l'Intérieur a décidé que les forces de police allaient s'attaquer à ça.
01:10:46 Mais ça va être très, très, très compliqué parce qu'en fait, la drogue,
01:10:50 elle suit les chemins que suivent toutes les autres sortes de livraisons,
01:10:54 que ce soit de repas, que ce soit de tout ce que vous voulez.
01:10:57 Et c'est assez compliqué.
01:10:59 Ça va être très compliqué de freiner ce flux de circulation qui achemine jusqu'aux clients
01:11:05 les autres produits pour voir si par hasard, au milieu, il n'y aurait pas un bout de shit,
01:11:10 deux grammes d'herbe ou trois grammes de cocaïne.
01:11:12 Donc, ça ne va pas être simple et ça va mobiliser encore énormément d'effectifs.
01:11:16 Deux, policiers. Frédéric Coquin, les réseaux secrets de la police, c'est votre livre aux éditions du Nouveau Monde.
01:11:19 Vous vouliez dire un mot Karim sur Marseille ?
01:11:21 Non, moi, ce que je veux dire, c'est que malgré la détermination affichée par le ministre de l'Intérieur,
01:11:25 on est en train de perdre cette bagarre contre le trafic à nos drogues.
01:11:28 Il ne faut pas qu'on se leure, il ne faut pas qu'on se raconte l'histoire.
01:11:30 La communication, c'est bien, la réalité du terrain, c'est mieux.
01:11:33 Et sur le terrain, on perd cette bataille.
01:11:35 On la perd parce que moi, je pense qu'il faut du bleu.
01:11:37 Il faut du bleu en permanence.
01:11:39 Pas de manière sporadique ou conjoncturelle.
01:11:41 Quand on a la CRS 8 qui est déployée, il n'y a plus un trafiquant.
01:11:44 Dès qu'elle repart, ils sortent tous.
01:11:46 Et la CRS 8, on nous dit, c'est 250 hommes au plan national et on ne peut pas l'avoir partout.
01:11:51 Mais si, si on veut lutter contre l'insécurité, contre ces trafics de drogue, contre ces règlements de comptes,
01:11:56 il faut du bleu au quotidien dans ces quartiers.
01:11:59 C'est la police de sécurité publique de proximité.
01:12:01 On fait une petite pause. Je repasse la parole dans un instant.
01:12:03 On continuera nos débats.
01:12:05 On se retrouve dans un instant sur CNews et sur Europe 1.
01:12:07 18h16, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:12:15 On va continuer à parler de sécurité.
01:12:16 Je disais tout à l'heure, Eugénie Bastié, dans mon petit sommaire,
01:12:18 que c'est un peu le dernier rendez-vous maintenant que le président a avec les Français.
01:12:22 Parce que ça fait 7 ans qu'il est au pouvoir. Il ne lui reste plus que 3 ans.
01:12:25 Il a dit qu'il parlerait, qu'il y aurait un rendez-vous avec la nation dans les prochains jours.
01:12:29 On ne va pas parler de remaniement parce que, de toute façon, je pense que ça intéresse assez peu ceux qui nous regardent et nous écoutent.
01:12:34 Mais néanmoins, il y a un rendez-vous.
01:12:35 Je veux dire, là, si ce n'est pas maintenant que l'effort est mis sur l'action, sur les moyens et sur le concret,
01:12:40 c'est que c'est terminé, en réalité.
01:12:42 Oui, je suis comme vous. J'attends avec impatience que nous soit dévoilé la nature de ce rendez-vous.
01:12:48 On parle de l'école, on parle de l'environnement, on parle de la sécurité, qu'elle va être.
01:12:52 Emmanuel Macron, depuis le début de ce second quinquennat, on sent qu'il est sur une espèce de flottaison permanente avec énormément de priorités.
01:13:03 Mais quand vous avez énormément de priorités, c'est que vous n'avez pas de priorités.
01:13:06 Je me souviens que dans ses discours, c'était l'écologie, l'école, l'environnement, la sécurité.
01:13:11 Il faut qu'il choisisse un axe véritable pour cette dernière partie de quinquennat.
01:13:16 C'est le régalien, de toute façon. Il n'y a pas d'autre option.
01:13:20 C'est ce qu'il doit, à mon avis, parce qu'effectivement, comme je le disais tout à l'heure, c'est la sécurité et le cadre de toutes les autres libertés.
01:13:26 Si on ne restaure pas cette sécurité, si on ne restaure pas cette idée que l'État est là pour assurer sa mission principale,
01:13:32 le reste sera vain, en tout cas inécoutable.
01:13:35 Ces projets ne seront pas suivis. Et donc, c'est ce rendez-vous qui nous attend avec Emmanuel Macron.
01:13:40 Il faut arrêter avec les paroles. Il faut agir. Il faut être dans le concret, dans le dur.
01:13:44 – Donc, si vous écoutez aujourd'hui les macronistes, ils vous diront qu'ils sont fiers de leur bilan économique,
01:13:49 qu'ils sont fiers éventuellement de l'incarnation.
01:13:51 Il y aurait beaucoup à dire d'ailleurs dans tous les domaines,
01:13:53 de l'incarnation à l'étranger d'Emmanuel Macron, là aussi, il y aurait beaucoup à dire.
01:13:56 Et en revanche, par contre, ils sont un peu muets quand il s'agit de la sécurité
01:13:59 et de le sentiment d'effondrement qu'on peut avoir en commentant,
01:14:03 comme on le fait par exemple ici sur CNews régulièrement, ce qui se passe sur le plan de la sécurité.
01:14:07 Pour l'instant, vous avez raison, je pense qu'il y a un moment, c'est très intéressant d'ailleurs,
01:14:12 l'action de Gabriel Attal au ministère de l'Éducation nationale a stupéfait l'ensemble des gens qui regardaient,
01:14:17 parce que sur un cas très concret qui était celui de l'Abaya,
01:14:20 mais aussi on pourrait dire sur celui du harcèlement scolaire, il a joint le geste à la parole.
01:14:24 Et ça faisait tellement longtemps que ce n'était plus arrivé,
01:14:26 tout à coup tout le monde s'est mis à l'imaginer président de la République.
01:14:29 Et en fait, je pense que dans le domaine de la sécurité, c'est un peu la même chose qu'on attend.
01:14:33 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a une petite musique, je trouve,
01:14:35 dans le déplacement de Gérald Darmanin à Marseille, qui est de dire "on se débrouille bien,
01:14:39 ce n'est pas si mal, on va continuer, mais nous on voit qu'en face il y a 49 morts
01:14:42 et on ne peut pas vraiment s'en satisfaire".
01:14:44 Et je pense que ce qu'a dit Karim juste avant, sur le côté "on n'est pas en train de gagner la bataille",
01:14:47 est assez largement ressenti.
01:14:49 Voire en train de la perdre, oui bien sûr.
01:14:50 Oui voilà, donc c'est pour ça que je pense que, pour moi, le vrai enjeu,
01:14:53 le seul enjeu pour Emmanuel Macron d'ici la fin de son quinquennat,
01:14:56 vous me direz qu'il ne sera pas candidat à sa réélection,
01:14:58 c'est de montrer qu'il a réussi quelque chose dans ce domaine-là
01:15:00 et pour l'instant je pense que son bilan est très maigre.
01:15:02 Eric ?
01:15:03 On n'y croit plus du tout, vous savez.
01:15:06 Ah ça y est, vous êtes désabusé.
01:15:07 Il nous a fait le coup des 100 jours, vous vous souvenez ?
01:15:09 Oui, il nous a fait pas mal de promesses.
01:15:11 Après il nous a fait le coup de "je convoque à Seine-Nilles
01:15:14 tous les leaders des partis politiques pour travailler avec eux
01:15:17 l'urgence dont ont besoin les Français".
01:15:21 Et là il nous fait le coup de "la nation".
01:15:24 Alors si c'est juste pour un remaniement, vous avez raison,
01:15:26 ça n'intéressera personne, pas grand monde,
01:15:28 parce qu'en réalité ça ne change pas le quotidien des Français,
01:15:30 leur problème de pouvoir d'achat, de sécurité, etc.
01:15:33 Moi j'ai l'impression qu'il patine, pardonnez-moi, il patine,
01:15:36 parce qu'en fait ce qu'il manque depuis le début,
01:15:38 depuis sa réélection, bon il avait écrit un livre
01:15:41 qui s'appelait "Révolution", vous vous souvenez,
01:15:43 il avait fait campagne pour son premier quinquennat,
01:15:45 bon on s'est dit "tiens, Macron est un révolutionnaire".
01:15:47 Mais pour sa réélection, il n'a pas fait campagne
01:15:50 et donc il n'y a pas de cap, il n'y a pas de stratégie.
01:15:52 On ne sait pas où le président de la République emmène la France
01:15:55 et c'est ça qui lui manque.
01:15:57 Donc ce n'est pas tout à coup en se réveillant le 10 ou le 15 janvier
01:16:01 où il va nous parler de la nation et de l'importance de la nation.
01:16:04 Vous savez c'est Ernest Renan, le fameux discours sur la nation.
01:16:07 Bon, en fait non, personne n'y croit,
01:16:09 parce que sa stratégie et son cap, c'est mon sentiment,
01:16:12 c'est un cap de communication.
01:16:14 Ce n'est pas un cap politique qui emmène le pays dans une direction,
01:16:17 c'est un cap de communication.
01:16:19 D'autant qu'il n'a pas de majorité au Parlement, ça ça n'aide pas.
01:16:22 C'est très dur, mais je pensais à une petite phrase
01:16:25 que Fouché disait sur Talleyrand, alors il ne s'y aimait pas les deux.
01:16:28 Oui, attention, il y en a qui ne sont pas très sympa de Fouché sur Talleyrand.
01:16:31 Il est plein de lui-même, mais il sonne creux.
01:16:34 Je pensais à une autre.
01:16:36 Celle-ci n'est pas mal, parce qu'on reproche souvent l'arrogance
01:16:39 à Emmanuel Macron, son arrogance, l'idée qu'il décide de tout,
01:16:42 tout seul et en permanence, et en fait pour quel résultat ?
01:16:46 Pour un résultat que les Français ne voient pas du tout.
01:16:48 Exactement, c'est le principe de ce qui se passe en ce moment,
01:16:51 cette exaspération des Français
01:16:53 et cette parole qui continue à se dévarser en permanence.
01:16:56 Oui, moi j'aimerais dire le contraire, moi le passionné de politique,
01:16:59 mais il faut bien constater que le bilan de ce septennat,
01:17:02 parce que cet un septennat dont on parle est assez médiocre,
01:17:05 quand on prend les sujets les uns après les autres,
01:17:08 on a envie de faire un bilan et de se dire,
01:17:10 bon finalement, est-ce qu'on vit mieux aujourd'hui qu'il y a sept ans ?
01:17:13 Est-ce que le pouvoir d'achat est au beau fixe aujourd'hui ?
01:17:16 La réalité c'est non, on est frappé par une inflation,
01:17:19 les Français ont de plus en plus de mal à finir les fins de mois,
01:17:22 c'est leur préoccupation première et majeure.
01:17:24 Sur les questions d'environnement, on a eu des promesses,
01:17:27 des commissions, des grands barnum,
01:17:29 donc finalement les tenants de l'évolution sur le plan écologique
01:17:34 sont insatisfaits.
01:17:35 Sur la question de l'immigration, de la gestion des flux migratoires,
01:17:37 on a un débat qui a déchiré le pays,
01:17:39 on voit bien que c'est le Conseil constitutionnel qui va trancher,
01:17:42 donc ce n'est pas les politiques au sens noble du terme,
01:17:46 de que par la voix parlementaire.
01:17:48 Vous prenez la question des services subis qui sont en rupture,
01:17:50 on parle de cette rentrée, on dit la grogne des fonctionnaires de police,
01:17:53 des gendarmes, que l'hôpital est en crise,
01:17:56 on prend tous nos services publics, on se dit "mais ce n'est pas possible",
01:18:00 on a l'impression qu'on recule, on ne fait pas de surplace, on recule.
01:18:03 L'école, effectivement, on a l'impression qu'il y a un pilote dans l'avion,
01:18:06 enfin, depuis quelques semaines,
01:18:08 mais on attend de voir un peu la suite.
01:18:10 Finalement le bilan est médiocre,
01:18:12 et le président est dans l'autosatisfaction,
01:18:14 et c'est ça que les Français ne comprennent pas,
01:18:16 c'est ce décalage entre sa posture en communication
01:18:19 qui est toujours celle de l'autosatisfaction.
01:18:21 Il veut créer de l'espérance, mais on ne crée pas de l'espérance sur du vent,
01:18:24 on crée de l'espérance sur du concret,
01:18:26 après sept ans de gouvernance, sur des résultats obtenus,
01:18:28 et puis si les résultats sont obtenus,
01:18:30 on continue de fixer le cap, mais là il n'y a pas de cap.
01:18:33 Je veux dire, sur la scène internationale,
01:18:35 moi qui suis attaché au gaullisme,
01:18:37 il n'y a plus de posture gaullienne, c'est fini,
01:18:40 le gaullisme est mort et intérêt avec ce président.
01:18:42 Le lundi il dit quelque chose, le mardi il dit autre chose,
01:18:45 enfin je veux dire, on ne sait plus où on est,
01:18:47 on change de pied sans arrêt,
01:18:49 c'est vraiment dommage parce que c'est le président de la désillusion en fait,
01:18:53 et même de ceux qui ont voté pour lui, c'est ça qui est grave.
01:18:56 - Pendant ce temps-là, c'est ce que je disais,
01:18:57 les Français eux sont percutés par le réel,
01:18:59 par l'insécurité et les violences.
01:19:01 Je demande juste qu'on revienne sur ce qui s'est passé au Trocadéro,
01:19:04 c'est en plein cœur de Paris, devant la tour Eiffel,
01:19:06 avec un homme qui a agressé sexuellement une petite fille de 7 ans.
01:19:09 Il a été jugé en comparution immédiate et condamné à 18 mois de prison ferme.
01:19:13 On va voir avec Célia Barotte, notre journaliste de police-justice de CNews,
01:19:17 qui était au tribunal correctionnel de Paris,
01:19:19 le profil de cet individu.
01:19:21 Expliquez-nous Célia, bonsoir.
01:19:23 - Le tribunal de Paris a décidé de condamner à 18 mois de prison ferme
01:19:27 et à 12 mois avec sursis 7 hommes de nationalité afghane et âgés de 25 ans.
01:19:31 Après sa détention, il a l'obligation de se faire soigner,
01:19:34 notamment au sujet de son addiction à l'alcool,
01:19:37 et il a l'interdiction d'exercer une activité en lien avec des mineurs pendant 3 ans.
01:19:41 Il n'a donné aucune explication sur son passage à l'acte,
01:19:44 car il a déclaré avoir un trou de mémoire sur le déroulé de cette soirée.
01:19:48 Un trou de mémoire qu'il justifie par un important taux d'alcoolémie.
01:19:51 Lorsque le tribunal lui a rappelé les faits qui lui étaient reprochés,
01:19:55 il s'est dit désemparé et très choqué.
01:19:57 Mais pour l'avocat des partis civils, son état d'ivresse n'est pas une circonstance atténuante.
01:20:02 Même si cet homme, intérimaire dans le BTP, disposait d'un casier judiciaire vierge,
01:20:07 le procureur a rappelé la gravité des faits, le jeunage de la victime,
01:20:11 et son absence de reconnaissance des faits ou encore de regrets lors de sa comparution immédiate.
01:20:17 Enfin, la fillette est encore très choquée par ce qu'elle a subi.
01:20:20 Ses parents saluent néanmoins la réactivité des forces de l'ordre.
01:20:24 Pour rappel, c'est le père de la victime qui a maintenu l'individu dans les jardins du Trocadéro
01:20:29 jusqu'à l'arrivée de la police.
01:20:31 Merci Célia Barreau. Justement, on va écouter le père de cette fillette.
01:20:34 Il a souhaité témoigner. Il a maîtrisé non seulement l'agresseur de sa fille,
01:20:37 mais il a souhaité témoigner pour nous dire pourquoi il veut parler.
01:20:42 J'espère que ce sera une leçon pour tous ceux qui essayent de faire des choses pareilles,
01:20:50 horribles, surtout sur des enfants.
01:20:54 Malheureusement, c'est des choses qui arrivent maintenant.
01:20:59 On a l'habitude de voir ça. C'est quotidien, c'est tout le temps.
01:21:04 Et de plus en plus.
01:21:06 Après, j'espère que ça va servir de leçon pour les autres,
01:21:11 par rapport à tous les politiques qui réagissent avec des actes, mais pas avec des paroles.
01:21:21 C'est ça que supportent plus les Français aussi, Eugénie Basté.
01:21:24 C'est encore une fois un ressortissant afghan qui a son petit-fils.
01:21:27 C'est une accumulation de faits divers.
01:21:30 Est-ce qu'on peut encore les qualifier de faits divers ?
01:21:33 Je rappelle cet Algérien en situation irrégulière qui a accusé d'avoir violé une jeune femme dans les toilettes d'un bar le 31 décembre.
01:21:41 Cette grand-mère de 75 ans qui a été violée également par un réfugié.
01:21:45 Je veux bien qu'on nous dise que ce sont des faits divers qui n'ont aucun lien entre eux.
01:21:49 Mais quand on dit d'autre part que Gérard Depardieu symbolise à lui seul les dérives du cinéma français
01:21:54 et qu'il symbolise quelque chose de systémique et de totalisant,
01:21:57 un fait de société et qu'il faut appeler à la libération de la parole,
01:22:01 il y a quand même un deux poids deux mesures qui est assez évident sur ces sujets.
01:22:05 Oui, à mon avis, il y a un phénomène qu'il faut oser qualifier.
01:22:09 Il y a des migrants qui sont dans des situations précaires,
01:22:13 qui ont un véritable problème sexuel avec les femmes et qui s'attaquent à des petites filles et à des grands-mères
01:22:20 parce qu'effectivement, ils sont en état de déséquilibre sexuel.
01:22:25 Kamel Daoud en avait parlé d'ailleurs, l'écrivain Kamel Daoud algérien,
01:22:28 il en avait parlé assez frontalement, vous vous souvenez, après les événements de Cologne.
01:22:31 C'était en 2016, ça fait presque quatre ans qu'ont eu lieu ces événements de Cologne,
01:22:35 justement au Nouvel An à Cologne.
01:22:36 Un peu plus.
01:22:37 Oui, cinq, non pardon, huit ans.
01:22:39 Oui, huit ans, un peu plus.
01:22:40 Plus de huit ans, ces événements.
01:22:43 Et Kamel Daoud avait parlé de la misère sexuelle.
01:22:46 Et je n'aime pas d'ailleurs ce mot de misère sexuelle
01:22:48 parce qu'il sous-entend qu'il y aurait une forme de richesse sexuelle,
01:22:51 qu'on aurait droit à avoir des femmes.
01:22:53 Mais un profond malaise sexuel des migrants qui arrivent de cultures
01:22:58 où le respect du haut femme n'est pas du tout le même que dans les cultures occidentales,
01:23:01 qui sont souvent en situation de souffrance psychique
01:23:05 parce qu'ils ont traversé un certain nombre d'épreuves
01:23:07 et qui sont sur notre territoire.
01:23:09 Et c'est absolument inadmissible.
01:23:11 Et c'est un véritable phénomène de société dont il faut prendre un bras le corps,
01:23:15 qu'il faut nommer, qu'il faut traiter.
01:23:17 Et pardon, mais ces personnes qui ont commis de tels actes
01:23:21 n'ont plus rien à faire dans notre pays ?
01:23:23 S'ils sont demandeurs d'asile ou bien...
01:23:26 Oui, mais là, on n'expulse pas des Afghans.
01:23:28 C'est évident qu'aujourd'hui, c'est difficile d'expulser un Afghan
01:23:31 dans un pays comme celui des talibans.
01:23:34 Souvenez-vous, alors déjà vous avez raison, c'est absolument impossible.
01:23:37 Premièrement, et deuxièmement, souvenez-vous de ce qui a été dit
01:23:40 à propos des gens, je crois que c'était en 2021,
01:23:44 qu'au moment de la prise de Kaboul par les talibans,
01:23:46 au moment où on a su qu'on allait accueillir avec le droit d'asile,
01:23:49 qui est devenu un peu plus qu'un droit d'asile,
01:23:51 en tout cas c'est devenu une vraie filière d'immigration,
01:23:53 qu'on allait accueillir des Afghans, ceux qui ont dit
01:23:55 "Attention, on n'est peut-être pas obligés d'accueillir tout le monde
01:23:57 parce qu'on n'est peut-être pas capables de le faire,
01:23:59 et peut-être que ça nous retombera dessus",
01:24:00 se sont fait insulter à l'époque, traîner dans la boue,
01:24:02 alors que la seule chose dont ils avaient peur, c'est exactement ça.
01:24:04 C'est exactement ça pour les raisons qu'a listées Eugénie,
01:24:07 mais en fait malheureusement, ça n'est pas possible,
01:24:09 un Afghan n'est pas soluble dans la société française aussi facilement.
01:24:12 Certains le sont, et tous ne le sont pas.
01:24:14 Et ceux qui ne le sont pas, malheureusement, avec eux, on prend un risque.
01:24:17 Moi, il y a une chose qui m'a frappé, c'est le sang-froid de ce papa,
01:24:20 qui a maîtrisé l'agresseur sans se faire justice lui-même.
01:24:24 Parce qu'honnêtement, s'il y avait eu un passage à tabac,
01:24:27 moi je ne serais pas allé le condamner, et il s'est retenu,
01:24:29 il s'est empêché de le faire, ça déjà c'est quand même assez exceptionnel.
01:24:33 Et ensuite, deuxièmement, c'est cette question du droit d'asile,
01:24:36 est-ce qu'aujourd'hui, on en parle toujours en disant
01:24:39 "c'est l'honneur de la France", c'est l'honneur de la France,
01:24:41 le principe est l'honneur de la France, mais les conséquences de ce principe
01:24:47 sont parfois aussi un problème pour la France,
01:24:49 donc il faudrait peut-être réfléchir à ça.
01:24:50 - Grégory Jorand là-dessus, sur ces agressions ?
01:24:52 - Je vais être un peu plus large sur les atteintes aux personnes, surtout,
01:24:57 parce que ça regroupe un peu tout, et on a réellement,
01:25:01 c'est les chiffres du ministère de l'Intérieur,
01:25:03 en un clic, tout le monde peut les voir,
01:25:05 même la Première ministre d'ailleurs, quand elle parle de sentiments d'insécurité,
01:25:08 parce que pour le coup, je pense que c'est peut-être l'indicateur le plus flagrant,
01:25:12 en cinq ans, on passe de 250 000 à 350 000 faits constatés,
01:25:17 c'est juste énorme, et ça inclut ce genre de choses.
01:25:20 Alors, évidemment, moi je salue aussi le sang-froid du père,
01:25:24 deux fois d'ailleurs, sur l'interpellation, et aussi après le jugement,
01:25:28 parce qu'il se satisfait de la peine, on aurait tous pu croire
01:25:31 qu'il allait dire que ce n'était pas assez,
01:25:33 et lui, il dit clairement qu'il espère que ça servira de leçon.
01:25:36 - 18 mois, dont 12 avec sursis, c'est ça ?
01:25:38 - 18 mois, dont 12 avec sursis, quand on sait que la personne risquait
01:25:40 potentiellement 10 ans de prison maximum.
01:25:43 On peut parler des comptes d'hommes de peine après,
01:25:45 mais je veux dire, les atteintes aux personnes, pour moi,
01:25:47 si on doit mettre le focus sur quelque chose en termes de sécurité,
01:25:50 au-delà des stupéfiants, le problème, c'est qu'on a des priorités partout,
01:25:53 la lutte contre le terrorisme aussi, etc.
01:25:56 Et les atteintes aux personnes, c'est extrêmement important,
01:25:59 on a une explosion de ça, on a un traitement qui est, à mon sens,
01:26:03 parce qu'on peut bien parler d'efficacité de la police,
01:26:07 je crois qu'on n'est pas seul, c'est un tandem,
01:26:09 c'est aussi l'aspect judiciaire et la justice,
01:26:12 on revient toujours au même débat, sans tirer à boulet rouge
01:26:14 sur l'institution justice, je pense aussi,
01:26:16 on a énormément besoin de moyens là, et aussi de cap.
01:26:19 Moi, je déteste tirer sur l'institution judiciaire,
01:26:23 je crois qu'on a surtout des politiques pénales qui se sont enchaînées
01:26:25 et qui nous mettent aujourd'hui dans un état déplorable
01:26:27 et qui nous ont totalement désarmés,
01:26:29 notamment sur l'aspect de la sanction pénale.
01:26:32 - Allez, il est 18h30, quelques secondes,
01:26:34 lors du rappel des titres de l'actualité sur Europe 1 et sur CNews,
01:26:37 avec Simon Guillain, Simon.
01:26:38 - L'ayatollah Khamenei promet une réponse sévère
01:26:44 après l'attentat qui a fait 103 morts et 140 blessés
01:26:47 près de la tombe de Qasem Soleimani,
01:26:49 architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient.
01:26:52 Une double explosion s'est produite près d'une mosquée
01:26:54 où se trouve sa tombe.
01:26:56 L'Iran célèbre aujourd'hui le quatrième anniversaire de sa mort.
01:27:00 Près de 11 ans après le meurtre de sa compagne,
01:27:02 l'ex-champion paralympique Oscar Pistorius
01:27:05 sortira de prison vendredi.
01:27:07 La justice sud-africaine prévoit qu'un condamné
01:27:09 puisse bénéficier d'une liberté conditionnelle
01:27:11 une fois la moitié de sa peine écoulée.
01:27:13 Oscar Pistorius avait été condamné en 2017
01:27:16 à 13 ans et 5 mois de réclusion criminelle.
01:27:19 Et puis le joueur de l'OGC Nice, Youssef Atal,
01:27:21 condamné à 8 mois de prison avec sursis
01:27:23 et 45 000 euros d'amende pour provocation
01:27:25 à la haine à raison de la religion.
01:27:27 En plein conflit entre Israël et le Hamas,
01:27:29 il avait partagé une vidéo sur Instagram
01:27:31 appelant à un jour noir pour les juifs.
01:27:33 - Merci Simon Guilain pour l'appel des titres de l'actualité.
01:27:36 On va justement parler de la situation en Israël.
01:27:38 On va rejoindre nos envoyés spéciaux Thibault Marcheteau
01:27:40 et Fabrice Elsner.
01:27:41 Bonsoir à tous les deux.
01:27:42 Vous êtes à Tel Aviv.
01:27:43 On a évoqué la mort du numéro 2 du Hamas à Beyrouth
01:27:46 tué par une frappe d'un avion de chasse israélien.
01:27:50 Quelles conséquences cet assassinat ciblé
01:27:54 aura-t-il ?
01:27:55 Vous êtes rendu à la frontière entre Israël et le Liban.
01:27:57 Quel est l'état d'esprit sur place Thibault ?
01:27:59 - Écoutez Laurence, l'état d'esprit,
01:28:03 il est particulier dans cette ville de 9 000 habitants.
01:28:05 90% de la population a fui
01:28:08 et s'est réfugié dans le centre d'Israël
01:28:10 pour essayer de fuir les combats.
01:28:12 Cette ville de Chlomie
01:28:14 se trouve à quelques centaines de mètres
01:28:16 de la frontière nord d'Israël avec le Liban.
01:28:20 La frontière est visible.
01:28:23 On peut voir les murs depuis cette ville.
01:28:26 L'état d'esprit est particulier.
01:28:29 Beaucoup de personnes ont fui.
01:28:32 On a pu interroger quelques personnes
01:28:34 qui étaient encore dans cette ville.
01:28:36 Je vous propose de les écouter.
01:28:37 - Je pense que s'il y a une grosse réponse
01:28:44 de la part du Liban,
01:28:45 il y aura une réponse de notre part encore plus grande.
01:28:48 Je pense que même si ce sont des terroristes,
01:28:52 ce ne sont pas des idiots.
01:28:54 Ils voient très bien ce qu'il se passe à Gaza
01:28:58 et ne veulent pas que ça leur arrive.
01:29:00 - C'est difficile et effrayant,
01:29:06 mais c'est quelque chose que nous devions faire.
01:29:08 Nous devons tuer toutes les personnes responsables
01:29:12 des attaques du 7 octobre.
01:29:14 Donc même si on est plus prudent en ce moment,
01:29:18 cette guerre est nécessaire pour notre futur.
01:29:20 - Pendant que nous étions en train de réaliser
01:29:22 ces interviews avec Fabrice Elsner,
01:29:24 nous sommes restés une bonne partie de la journée
01:29:26 dans cette ville de Chlomie.
01:29:28 Deux avions sont venus bombarder les positions du Hezbollah
01:29:31 sur la frontière israélienne et libanaise.
01:29:34 La pression s'accentue et encore plus
01:29:36 avec l'élimination du numéro 2 du Hamas-Cyr.
01:29:39 - On verra quelles sont les réactions
01:29:43 du côté de Fabrice Elsner.
01:29:45 - Je pense que c'est une bonne question.
01:29:47 - Il y a eu des réactions notamment du côté de M. Nasrallah,
01:29:50 du Hezbollah, Eric Rovel.
01:29:52 - Nasrallah qui est le chef du Hezbollah.
01:29:54 Je crois qu'il doit prendre la parole ce soir.
01:29:56 Il y a eu des communiqués du Hezbollah
01:29:58 disant que l'assassinat du leader du Hamas à Beyrouth
01:30:04 ne resterait pas sans réponse.
01:30:06 Il reste à savoir évidemment si on est devant un engrenage,
01:30:08 c'est-à-dire le Hezbollah chiite,
01:30:10 qui a le soutien de l'Iran,
01:30:12 rentre ou pas en guerre contre Israël,
01:30:14 qui appuierait un nouveau front pour Israël.
01:30:17 - Jeannie Bassier, sur ce "possibilité
01:30:20 d'enembrasement du conflit au niveau régional",
01:30:23 vous y croyez ou est-ce que pour l'instant
01:30:25 les choses ont été contenues ?
01:30:27 - Pour le moment c'est contenu.
01:30:29 Je pense que le vrai défi pour Israël
01:30:31 c'est la perte du soutien international
01:30:33 et de la communauté internationale
01:30:35 parce que c'est un pays qui repose
01:30:37 sur le soutien international,
01:30:39 au départ par l'ONU et ensuite
01:30:41 par le soutien indéfectible des Etats-Unis,
01:30:43 notamment pour sa protection et sa sécurité.
01:30:45 Donc il y a un enjeu très fort pour Israël,
01:30:47 c'est de ne pas perdre totalement
01:30:49 l'avantage moral qui a été quand même
01:30:51 le sien depuis le 7 octobre,
01:30:53 puisque ce sont eux qui ont été attaqués
01:30:55 avec une violence inouïe.
01:30:57 Et il est important pour eux de garder
01:30:59 ce soutien, cet avantage moral,
01:31:01 notamment dans les pays occidentaux,
01:31:03 qui peut être fragilisé par une politique
01:31:05 excessive à Gaza.
01:31:07 - On fait une petite pause, on remercie Grégoire et Jérôme
01:31:09 d'être venus en ce début d'année nous voir.
01:31:11 Jérôme Fourquet, qui publie ce livre
01:31:13 "La France d'après",
01:31:15 qui est un politologue
01:31:17 et avec lui on va en parler de l'actualité.
01:31:19 A tout de suite dans Punchline.
01:31:21 18h40, on se retrouve en direct
01:31:25 dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1
01:31:27 avec notre invité Jérôme Fourquet.
01:31:29 Bonsoir Jérôme Fourquet, merci d'être là.
01:31:31 Bonne année d'ailleurs, politologue.
01:31:33 "La France d'après" c'est votre livre tableau politique
01:31:35 aux éditions du Seuil. On est un peu à la croisée
01:31:37 des chemins, comme je le disais au début de l'émission,
01:31:39 avec un président qui nous promet un rendez-vous
01:31:41 avec la nation, et des Français qui disent de l'autre côté
01:31:43 "il y en aura le bol des belles paroles, il y en aura le bol
01:31:45 des discours, des grands débats, maintenant il nous faut des actions".
01:31:47 On va juste écouter Marie-Hélène Thoraval
01:31:49 qui est la maire de Romance-sur-Esser, elle était sur notre antenne.
01:31:51 Elle dit "on ne veut plus
01:31:53 de paroles, on veut des actions".
01:31:55 On l'écoute et je vous passe la parole ensuite.
01:31:57 - Ce que je souhaite, ce n'est pas du soutien,
01:31:59 c'est que je souhaite qu'il y ait
01:32:01 de l'action, une action qui vienne du gouvernement
01:32:03 parce que la balle est dans leur camp.
01:32:05 Et puis il y a cette autre partie,
01:32:07 notamment sur les faits que nous dénonçons,
01:32:09 la situation qui est la nôtre.
01:32:11 Et je pense que le drame
01:32:13 de Crépole, qui avait été considéré
01:32:15 au départ comme un fait divers,
01:32:17 est un fait de société. Et sur un fait de société,
01:32:19 il faut des réponses qui soient
01:32:21 fortes, et ces réponses,
01:32:23 elles doivent émaner du gouvernement.
01:32:25 - Ils ont compris,
01:32:27 au gouvernement, est-ce que le président Macron a compris ça ?
01:32:29 - On verra dans les prochains
01:32:31 jours, avec ce fameux rendez-vous
01:32:33 avec la nation, ce qu'on constate,
01:32:35 c'est qu'effectivement, cette question de l'insécurité
01:32:37 vient symboliser
01:32:39 la vieille notion
01:32:41 d'impuissance publique.
01:32:43 Et au fur et à mesure que les faits divers
01:32:45 se multiplient, ces faits divers,
01:32:47 quand ils se multiplient, deviennent des faits de société.
01:32:49 Et donc on entend la maire
01:32:51 de Crépole, on voit aussi ce qui se
01:32:53 passe dans différents quartiers...
01:32:55 - Romance-sur-Hiver, c'est la maire de Romance-sur-Hiver.
01:32:57 - Oui, excusez-moi, la maire de Romance-sur-Hiver.
01:32:59 On voit ce qui se passe à Marseille,
01:33:01 avec le déplacement de M. Darmanin,
01:33:03 et on a souvent comparé, lors de son entrée
01:33:05 à la Place Beauvau, Gérald Darmanin
01:33:07 à Nicolas Sarkozy, quand lui-même
01:33:09 était ministre de l'Intérieur. Mais
01:33:11 on était sur une tout autre période,
01:33:13 un tout autre discours,
01:33:15 et une toute autre action.
01:33:17 Quand Gérald Darmanin,
01:33:19 au lendemain de la Saint-Sylvestre,
01:33:21 nous dit que ça s'est globalement bien passé
01:33:23 alors qu'on a eu 745 véhicules
01:33:25 incendiés, les Français sont
01:33:27 un peu stupéfaits.
01:33:29 Et on pourrait multiplier
01:33:31 les exemples de ce type.
01:33:33 On voit également comment,
01:33:35 y compris dans les quartiers
01:33:37 les plus chics,
01:33:39 les plus réputés de nos villes,
01:33:41 aujourd'hui, l'insécurité
01:33:43 s'est invitée. Donc,
01:33:45 qu'il s'agisse d'attaques terroristes,
01:33:47 on a vu le pont de Berakeim, vous avez évoqué
01:33:49 tout à l'heure ce qui s'est passé au Trocadéro.
01:33:51 On voit aussi ce qui se passe au Champ-de-Mars,
01:33:53 à Paris, ça c'est pour Paris, mais
01:33:55 on pourrait multiplier les exemples
01:33:57 sur l'hypercentre de Nantes,
01:33:59 par exemple,
01:34:01 ou le fait que pendant les émeutes
01:34:03 de l'été dernier,
01:34:05 contrairement à ce qui s'était passé en 2005
01:34:07 à Marseille, les pillages
01:34:09 ont eu lieu dans le centre de Marseille.
01:34:11 Et qu'est-ce que tout cela envoie
01:34:13 comme signal ? Eh bien qu'on est
01:34:15 en face non plus simplement d'une impuissance publique,
01:34:17 mais d'une perte de contrôle.
01:34:19 - Perte de contrôle
01:34:21 par l'autorité, c'est ça ? - Perte de contrôle par l'autorité,
01:34:23 alors à la fois dans les quartiers gangrénés
01:34:25 par le trafic, mais également,
01:34:27 y compris, je vous le disais tout à l'heure, dans
01:34:29 des quartiers qui sont réputés comme étant
01:34:31 les plus
01:34:33 huppés,
01:34:35 les plus sécurisés.
01:34:37 On pourrait mettre cela en regard aussi
01:34:39 avec la multiplication des affaires
01:34:41 de cambriolage qui visent
01:34:43 des célébrités. Alors ça a commencé avec
01:34:45 des joueurs de football, puis des présentateurs de télé,
01:34:47 des animateurs,
01:34:49 des chanteurs
01:34:51 ou autres. Et qu'est-ce que cela renvoie
01:34:53 aussi comme message ? Eh bien que
01:34:55 n'importe qui,
01:34:57 y compris ceux qui devraient normalement
01:34:59 être le plus à l'abri de tout cela,
01:35:01 peuvent aujourd'hui être concernés.
01:35:03 Et donc,
01:35:05 ça m'évoque ce qu'avait
01:35:07 dit la maman
01:35:09 de la jeune Soukeïna,
01:35:11 c'était cette jeune étudiante qui avait été
01:35:13 victime d'une balle perdue à Marseille,
01:35:15 lors d'un
01:35:17 fusillade organisé par des
01:35:19 trafiquants de drogue, sa maman avait dit
01:35:21 "je croyais que nous n'étions pas en Colombie ici".
01:35:23 Et donc ce qui guette
01:35:25 le gouvernement, c'est que cette
01:35:27 américanisation, cette
01:35:31 comment dire, brésilisation,
01:35:33 favelalisation de la France,
01:35:35 eh bien deviennent
01:35:37 une grille de lecture qui
01:35:39 petit à petit s'impose. Et donc,
01:35:41 on est effectivement là, aujourd'hui,
01:35:43 à la croisée des chemins.
01:35:45 On a beaucoup commenté aussi
01:35:47 ces derniers jours, un certain
01:35:49 nombre de sondages qui montraient une dynamique
01:35:51 en faveur du Rassemblement National,
01:35:53 qu'il s'agisse des intentions de vote pour les européennes,
01:35:55 qu'il s'agisse de la Côte de Popularité de Marine Le Pen,
01:35:57 ou de Jordan Bardella,
01:35:59 il y a bien évidemment une équation personnelle,
01:36:01 mais il y a également l'évolution
01:36:03 de la situation sur le terrain.
01:36:05 Si on compare par rapport à 2002,
01:36:07 précédente élection présidentielle,
01:36:09 la première où Jean-Marie Le Pen,
01:36:11 le Front National, avait été qualifié au second tour,
01:36:13 à l'époque il y avait 50 000 détenus en France,
01:36:15 aujourd'hui on a passé les 75 000.
01:36:17 Alors on peut dire que c'est la justice
01:36:19 qui est plus sévère, ou on peut se dire aussi
01:36:21 qu'il y a plus de clients à traiter aujourd'hui qu'hier,
01:36:23 et on rajoute à cela le fait qu'en 2002,
01:36:25 nous n'avions pas encore inventé
01:36:27 le bracelet électronique,
01:36:29 et donc aujourd'hui il y a 14 000 personnes sous bracelet,
01:36:31 donc ça fait 90 000 personnes
01:36:33 qui sont aujourd'hui
01:36:35 soit derrière les barreaux,
01:36:37 soit sous contrôle judiciaire.
01:36:39 Et donc, ce que disait
01:36:41 le syndicaliste policier,
01:36:43 s'observe également là-dessus,
01:36:45 on a parlé
01:36:47 des faits
01:36:49 de la Saint-Sylvestre,
01:36:51 la banalisation des refus
01:36:53 d'obtempérer, c'est un refus d'obtempérer
01:36:55 en moyenne toutes les 30 minutes en France,
01:36:57 et donc tout ça, bien évidemment, quand vous dépouillez
01:36:59 la presse quotidienne régionale,
01:37:01 tout ça vous saute aux yeux, c'est-à-dire qu'y compris dans des territoires
01:37:03 qui n'étaient pas habitués à ces types
01:37:05 de délinquances, aujourd'hui on est face
01:37:07 à ces situations, et tout ça bien évidemment
01:37:09 pèse sur l'opinion publique.
01:37:11 - Une question peut-être de Jenny Bastier
01:37:13 à Jérôme Fourquet. Qu'est-ce que vous pensez
01:37:15 d'Emmanuel Macron pendant
01:37:17 ses voeux présidentiels, à évoquer la question
01:37:19 de cette année 2024, qui serait
01:37:21 fatidique, notamment avec la question des Jeux
01:37:23 Olympiques, qui est un peu en ligne de mire
01:37:25 de l'action présidentielle, comme si
01:37:27 finalement les Jeux Olympiques allaient être un moment
01:37:29 de réconciliation nationale, de vitrine
01:37:31 du savoir-faire français, même
01:37:33 de l'unité nationale, est-ce que tout ça c'est
01:37:35 un peu du vent, ou est-ce que ça peut vraiment
01:37:37 aider la nation
01:37:39 à se ressouder
01:37:41 peut-être même de façon
01:37:43 éphémère, cet archipel français que vous décrivez
01:37:45 si bien, si divisé, est-ce qu'il peut trouver
01:37:47 à travers les Jeux Olympiques une sorte
01:37:49 de réconciliation éphémère, ou est-ce que tout ça
01:37:51 c'est bidon et ça passera aussi vite que c'est
01:37:53 arrivé ? - Tout dépendra déjà
01:37:55 de la façon dont ça va se dérouler, est-ce que ça se passe
01:37:57 dans de bonnes conditions ou pas, on se
01:37:59 souvient du match de football
01:38:01 à la Plaine-Saint-Denis
01:38:03 qui s'était terminé comme on le sait,
01:38:05 donc en fonction... - Au Stade de France.
01:38:07 - Au Stade de France, en fonction du déroulement, des événements,
01:38:09 le jugement ne sera pas le même,
01:38:11 si on part sur l'hypothèse d'un bon
01:38:13 déroulement, ça peut avoir un effet
01:38:15 ponctuel et passager sur
01:38:17 le moral des Français, sur une espèce de
01:38:19 fierté et d'image projetée à l'international,
01:38:21 mais ne nous y trompons pas,
01:38:23 ne tombons pas dans
01:38:25 l'effet Potemkin,
01:38:27 cette vitrine comme ça un peu
01:38:29 brillante qui viendrait masquer
01:38:31 toutes les difficultés, quand vous regardez les sondages,
01:38:33 les préoccupations des Français, c'est un,
01:38:35 la santé, avec en ligne de mire
01:38:37 la désertification médicale, mais plus uniquement
01:38:39 dans les campagnes, la question des
01:38:41 services d'urgence qui sont saturés
01:38:43 en permanence, deuxièmement
01:38:45 le pouvoir d'achat, et puis on a parlé tout à l'heure
01:38:47 de la sécurité, on a parlé de l'école
01:38:49 également, et donc c'est tout ça
01:38:51 aujourd'hui que les Français constatent, c'est-à-dire
01:38:53 un délabrement de nos services publics,
01:38:55 et donc moi,
01:38:57 ce qui m'interpelle un peu dans cette focalisation
01:38:59 des pouvoirs publics sur la question
01:39:01 des JO, c'est le fait de savoir
01:39:03 si on croit vraiment
01:39:05 à cet effet Potemkin, ou est-ce qu'il n'y a pas aussi
01:39:07 une part de déconnexion
01:39:09 de nos élites, puisque c'est
01:39:11 aujourd'hui, notamment en province,
01:39:13 le cadet des soucis des Français.
01:39:15 C'est pas un peu ça, la déconnexion des politiques, quand même, en réalité ?
01:39:17 C'est un peu un peu un peu ça.
01:39:19 Le grand historien Paul Veyne
01:39:21 qui a écrit un livre qui disait "Est-ce que les Grecs croyaient
01:39:23 vraiment à leur Dieu ?" On peut se demander, est-ce que nos
01:39:25 politiques croient vraiment dans l'effet JO ?
01:39:27 Ou est-ce qu'ils font semblant, en fait ?
01:39:29 Oui, mais attendez, j'ai entendu qu'à l'occasion des fins d'année,
01:39:31 on a montré justement les tops télévisés,
01:39:33 ce que les Français regardaient, on avait regardé le plus
01:39:35 cette année à la télévision.
01:39:37 Et moi, j'étais assez étonnée sur les
01:39:39 dix grandes messes télévisées
01:39:41 les plus regardées, il y en avait neuf.
01:39:43 Coupe du monde de rugby.
01:39:45 Non mais là, c'était rugby. Est-ce que le sport
01:39:47 est devenu le dernier, finalement,
01:39:49 bastion, la dernière chose
01:39:51 qui réunit les Français, quelque part ?
01:39:53 Oui, en partie, quand vous regardez
01:39:55 les audiences, on peut parler également
01:39:57 de la consommation, des modes de vie,
01:39:59 qui fédère encore les Français, mais ça
01:40:01 fédère ponctuellement, et vous voyez qu'il manque là
01:40:03 une forme de supplément d'âme.
01:40:05 On dit souvent, je pense à juste titre,
01:40:07 que la société française s'est très fortement américanisée,
01:40:09 sauf qu'aux Etats-Unis,
01:40:11 vous avez encore
01:40:13 la communion
01:40:15 avec le drapeau,
01:40:17 et un patriotisme qui est beaucoup plus
01:40:19 ancré chez nous qu'ailleurs. Regardez, par exemple,
01:40:21 toutes les cérémonies
01:40:23 organisées par les vétérans quand des soldats
01:40:25 américains tombent
01:40:27 sur des théâtres d'opérations étrangers.
01:40:29 Et puis, on a également aux Etats-Unis
01:40:31 les méga-churches, avec à peu près encore
01:40:33 30 à 35 % de la population américaine
01:40:35 qui se rend dans des églises
01:40:37 diverses et variées, et ces suppléments
01:40:39 d'âme-là, en France, n'ont plus
01:40:41 du tout le même ressort, la même
01:40:43 résonance, et donc on se trouve
01:40:45 un peu dépourvus, d'où le fait que
01:40:47 le président de la République, après
01:40:49 les voeux, après deux heures passées
01:40:51 avec vos confrères sur un autre
01:40:53 plateau il y a quelques semaines,
01:40:55 refixe un rendez-vous
01:40:57 avec les Français pour parler de la nation,
01:40:59 essayer de remettre du ciment
01:41:01 et des ponts au sein de cet archipel
01:41:03 qui a fondementé.
01:41:05 - Une question de prologène, peut-être.
01:41:07 - Vous êtes un peu l'oracle qui voit un peu mieux
01:41:09 ce que nous, on n'arrive pas à voir.
01:41:11 Comment vous trouvez la France aujourd'hui,
01:41:13 les Français, en fait ? Est-ce qu'ils sont
01:41:15 en colère, très en colère ? Est-ce qu'ils sont
01:41:17 résignés ?
01:41:19 Est-ce que la France est devenue un pays dépressif ou pas ?
01:41:21 - Alors, on a
01:41:23 historiquement une consommation
01:41:25 de dents anxiolytiques qui est importante.
01:41:27 Le Covid n'a rien arrangé à ça.
01:41:29 Aujourd'hui, si vous voulez,
01:41:31 on a deux grilles de lecture.
01:41:33 D'abord, un espèce de partage
01:41:35 entre résignation,
01:41:37 fatigue, d'un côté,
01:41:39 avec l'accumulation des crises,
01:41:41 crise des gilets jaunes,
01:41:43 crise climatique, crise
01:41:45 du Covid, crise terroriste,
01:41:47 ça fait quand même beaucoup, tensions sociales
01:41:49 avec la réforme des retraites, les émeutes.
01:41:51 Et donc, on parle beaucoup de la fameuse
01:41:53 résilience, mais le corps social,
01:41:55 aujourd'hui, est très fatigué, il est usé.
01:41:57 Et ça se partage
01:41:59 avec une forme aussi de colère
01:42:01 et de rage.
01:42:03 On en parlait tout à l'heure des tensions
01:42:05 sur le pouvoir d'achat. Et puis, à côté de ça,
01:42:07 comme toujours, on a ce qui
01:42:09 est frappant quand on se promène en France,
01:42:11 le sentiment quand même que quand
01:42:13 on interroge les Français, quand on
01:42:15 échange avec eux, pour ce qui est de leur
01:42:17 bonheur privé ou de leur situation
01:42:19 personnelle, les choses vont
01:42:21 quand même plutôt bien, comme si
01:42:23 aussi, on se
01:42:25 repliait sur cette bulle
01:42:27 familiale, affective et personnelle
01:42:29 qu'on cultivait son jardin,
01:42:31 parce qu'il y a un sentiment
01:42:33 de marasme et un sentiment
01:42:35 de vide ou de mal-être vis-à-vis du
01:42:37 destin collectif. - Est-ce que tout est aussi sombre,
01:42:39 Jérôme Fourquet ? Vous dites quand même que la société
01:42:41 française possède des ressources enfouies
01:42:43 pour les mutations à venir, c'est-à-dire que tout
01:42:45 n'est pas perdu, quand même. - Oui, tout à fait. On a
01:42:47 vu comment la société française avait
01:42:49 traversé le Covid.
01:42:51 On prédisait une catastrophe économique,
01:42:53 etc., etc., ce qui n'est
01:42:55 pas advenu. On voit aussi comment la société française,
01:42:57 en dépit
01:42:59 des attaques terroristes très
01:43:01 sanglantes que nous avons connues et qui sont à nul
01:43:03 autre pareil en Europe, n'est pas sortie
01:43:05 de ses rails. C'était quand même le but du
01:43:07 promoteur de ces attentats, c'était de provoquer
01:43:09 la guerre civile en France, et ça n'est pas
01:43:11 advenu. Donc il y a des ressources
01:43:13 et des
01:43:15 ressorts qui demeurent importants.
01:43:17 Néanmoins, il faut qu'on soit lucide
01:43:19 et le fait de tout parier sur un effet
01:43:21 J-O, où la livraison
01:43:23 du chantier en temps et en heure
01:43:25 de Notre-Dame de Paris,
01:43:27 ça pèse assez peu,
01:43:29 quand on m'en regarde... - Ou les commémorations.
01:43:31 - Le décrochage de la France
01:43:33 au point de vue éducatif avec le classement PISA,
01:43:35 décrochage économique,
01:43:37 on parle beaucoup de la guerre en Ukraine, vous voyez,
01:43:39 vous parliez tout à l'heure du décalage entre le discours
01:43:41 et les actes. Le 13 juin
01:43:43 2022, Emmanuel Macron
01:43:45 était à ce salon des équipements
01:43:47 militaires Eurosatory, il avait dit
01:43:49 "nous allons passer en économie de guerre".
01:43:51 Il y a plus d'un an
01:43:53 et demi, et donc vous entendez aujourd'hui
01:43:55 les demandes à l'aide de la population
01:43:57 ukrainienne et les occidentaux, et la France en particulier
01:43:59 est incapable de suivre
01:44:01 la cadence. Il y a une usine en France qui fabrique
01:44:03 les culasses de ces
01:44:05 fameux obus de 155 mm,
01:44:07 il y a 39 salariés dans cette usine.
01:44:09 - Voilà, le rassure. - C'est ça l'économie de guerre
01:44:11 aujourd'hui. - On est d'accord, Jérôme Fourquet, que
01:44:13 le renouveau, le restart
01:44:15 d'Emmanuel Macron, si je peux me permettre
01:44:17 cet anglicisme, ne viendra pas d'un remaniement ?
01:44:19 - Alors, de deux choses l'une, il y a deux options.
01:44:21 Soit le remaniement
01:44:23 permet... - Gouvernemental. - Oui, le remaniement
01:44:25 gouvernemental permet un élargissement
01:44:27 de l'assise
01:44:29 parlementaire
01:44:31 d'Emmanuel Macron. En clair,
01:44:33 une capacité à avoir
01:44:35 négocié avec tous les LR ou une partie
01:44:37 de LR, plusieurs dizaines de députés
01:44:39 qui rallient cette majorité sur un contrat de gouvernement,
01:44:41 et là c'est une nouvelle
01:44:43 donne politique qui s'enclenche.
01:44:45 Soit ce n'est pas ça
01:44:47 et donc on a juste un remaniement cosmétique
01:44:49 à périmètre constant où on change,
01:44:51 on fait le jeu d'essais musicales, on change
01:44:53 d'affectation quelques personnalités,
01:44:55 on fait rentrer quelques figures de la société civile
01:44:57 et là ça va vous occuper
01:44:59 Laurence Ferrari deux jours. - Même pas.
01:45:01 Nous ce sera deux minutes.
01:45:03 - Les Français ce sera un peu moins que ça.
01:45:05 - Un peu moins, ça sera deux minutes. Un dernier mot
01:45:07 concernant Jordan Bardella, puisqu'il était présent
01:45:09 dans le top 50 du journal du dimanche
01:45:11 il y a quelques jours,
01:45:13 seule personnalité politique présente dans les
01:45:15 50 préférés des Français,
01:45:17 qu'est-ce que ça veut dire pour vous ? - Ça veut dire
01:45:19 d'une part qu'on a
01:45:21 un phénomène qu'on avait déjà vu à la présidentielle
01:45:23 législative, une dynamique de fond,
01:45:25 moi j'appelle ça la montée des eaux bleues marines
01:45:27 qui est favorable
01:45:29 au Rassemblement National, et d'autre part
01:45:31 le fait qu'il y ait une équation personnelle
01:45:33 autour de cet individu, de par son
01:45:35 parcours, son extraction populaire,
01:45:37 j'avais beaucoup travaillé sur la notion des prénoms,
01:45:39 tout est dit,
01:45:41 quand on s'appelle Jordan, on sait de quel milieu
01:45:43 on vient, il s'appelle de surcroît Bardella,
01:45:45 donc il est issu d'une immigration italienne,
01:45:47 il ne se prive jamais de rappeler
01:45:49 sa jeunesse et son enfance
01:45:51 en Seine-Saint-Denis, et
01:45:53 parallèlement à cette jeunesse, il y a aussi la compétence,
01:45:55 donc c'est à la fois
01:45:57 une promesse de renouvellement,
01:45:59 peut-être une nouvelle étape dans le dégagisme,
01:46:01 en se disant "il n'y a que que nous n'avons pas essayé",
01:46:03 ce qu'on entend de plus en plus,
01:46:05 et le fait que parallèlement à cette
01:46:07 jeunesse, il allie
01:46:09 aussi, ou il semble
01:46:11 aligner un certain professionnalisme
01:46:13 dans sa façon de s'exprimer,
01:46:15 dans sa façon de travailler les dossiers,
01:46:17 qui est même reconnu par un certain nombre de ses adversaires
01:46:19 politiques, donc il y a pour l'instant
01:46:21 un phénomène
01:46:23 d'opinion autour de Jordan Bardella,
01:46:25 mais qui s'inscrit plus globalement
01:46:27 dans une dynamique
01:46:29 de long cours en faveur du Rassemblement National.
01:46:31 - Monsieur Frallot-Jeune, une dernière question ?
01:46:33 - Et pourtant,
01:46:35 je pense qu'il faudrait être très audacieux
01:46:37 pour expliquer que la prochaine élection présidentielle
01:46:39 est pliée, est-ce que vous pensez qu'il y aura
01:46:41 des surprises sur les candidats, sur le résultat
01:46:43 de ces élections, ou est-ce que vous pensez que
01:46:45 on s'inscrit dans un schéma qui est prévisible ?
01:46:47 - Non, non, il faut être très modeste
01:46:49 et humble, il va se passer beaucoup de choses.
01:46:51 Déjà c'est compliqué de savoir
01:46:53 comment vont se dérouler les élections
01:46:55 européennes qui vont se dérouler dans quelques mois seulement,
01:46:57 et rappelez-vous,
01:46:59 l'IFOP avait mis en place un sondage
01:47:01 quotidien au moment de l'élection présidentielle,
01:47:03 le 23 février,
01:47:05 ce qu'on appelle dans notre jargon le "rolling",
01:47:07 l'IFOP, donnait 16%
01:47:09 pour Éric Zemmour et 16% d'intention
01:47:11 de vote pour Marine Le Pen,
01:47:13 c'était le 23 février. Le 24 février,
01:47:15 Poutine lance ses chars à travers
01:47:17 la frontière ukrainienne, et les courbes
01:47:19 se mettent à diverger avec le résultat
01:47:21 qu'on connaît à la fin, donc il peut se passer,
01:47:23 il se passera sans doute énormément
01:47:25 de choses d'ici là, donc il faut être
01:47:27 prudent et modeste, même si
01:47:29 on voit cette dynamique d'opinion
01:47:31 à, je vais dire, entrer aussi
01:47:33 sur les évolutions en long cours
01:47:35 de la société française, on a parlé de la question
01:47:37 de l'immigration, on a parlé d'élitement des services
01:47:39 publics, tout ça ne peut pas
01:47:41 avoir d'effet en bout de course
01:47:43 électoralement parlant.
01:47:45 - Jérôme Fouquet a été l'invité de Punchline sur CNews et sur Europe 1,
01:47:47 merci beaucoup. La France d'après, tableau politique
01:47:49 aux éditions du Seuil. Merci à vous, merci
01:47:51 Jean-François, merci Eugénie Bastier. Dans un instant
01:47:53 sur CNews, c'est Julien Pasquet que
01:47:55 vous aurez le plaisir de retrouver pour Face à l'Info,
01:47:57 et c'est Cédric Chasseur pour Europe 1
01:47:59 ce soir. Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:48:01 À demain.
01:48:03 *Musique*