Punchline (Émission du 25/06/2024)

  • il y a 3 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00Président devrait-il dire cela ? C'est pourtant ce qu'a dit Emmanuel Macron après avoir provoqué la dissolution de l'Assemblée Nationale le 9 juin dernier.
00:00:07Les programmes des deux extrêmes mènent à la guerre civile selon lui, à quoi j'oute-t-il à dramatiser ainsi la situation ?
00:00:14On va voir cela alors que la fébrilité est totale dans le camp présidentiel à cinq jours du premier tour des législatives.
00:00:20L'horreur des agressions antisémites dans notre pays avec le témoignage des parents de la petite fille de 12 ans violée à Courbevoie,
00:00:26ils n'ont aucun doute sur le fait qu'il s'agit d'une réplique à l'échelle d'un acte de ce qui s'est passé le 7 octobre dans les kibbutz en Israël.
00:00:34Enfin, l'insécurité au cœur de la campagne, comment les Français appréhendent-ils ces élections alors que les faits divers se sont transformés en faits de société ?
00:00:42On va en débattre ce soir avec mes invités dans PUNCHLINE.
00:00:45Voilà pour le menu ce soir, mais d'abord c'est Simon Guilain pour le rappel des titres de l'actualité. Bonjour Simon.
00:00:50Bonjour Laurence et bonjour à tous.
00:00:55D'importants dégâts dans la vallée de la Vésubie après les fortes intempéries sur la commune de Saint-Martin-Vésubie.
00:01:00Une cinquantaine de personnes ont été évacuées d'un hameau isolé.
00:01:04Gonflée par la fonte des neiges et les fortes précipitations, la rivière a submergé des passages et menacé plusieurs ponts.
00:01:09Selon les pompiers, aucune victime n'est à déplorer sur place.
00:01:13Ce chiffre alarmant, communiqué par l'Organisation Mondiale de la Santé, l'alcool tue chaque année 2 600 000 personnes dans le monde.
00:01:20Un chiffre très élevé malgré une légère baisse observée ces dernières années.
00:01:25Et puis l'avion transportant Julian Assange à décoller de Bangkok vêt un territoire américain du Pacifique.
00:01:30Le fondateur de Wikileaks est donc bientôt libre.
00:01:33Le lanceur d'alerte australien devra ensuite être présenté à un juge américain
00:01:37et négocier un accord de plaidé coupable en Australie avec la justice américaine qui réclamait son extradition.
00:02:07Éric Revelle, bonsoir Éric, pas de petite remarque, pas de petite remarque, on est d'accord, on est d'accord.
00:02:13Jusques et aussi, c'est votre expression favorite, je traque les expressions toutes faites de nos invités, il faut faire attention au type de langage.
00:02:23On va évoquer ces deux mots, guerre civile, qui ont été prononcés par le président Macron.
00:02:30Est-ce que ça vous a choqué d'abord vous autres amis téléspectateurs ?
00:02:33En tout cas, c'est ce qu'il a dit en affirmant que les programmes des deux extrêmes mènent à la guerre civile.
00:02:37Qui est choqué d'abord sur le plateau ? Parce que ça a un sens le mot guerre civile.
00:02:41Ce sont des morts, c'est sanglant une guerre civile.
00:02:45Non mais c'est terrifiant, moi je trouve que ce sont des propos absolument irresponsables.
00:02:49Mais oui, mais attendez, d'abord parce que c'est comme lui qui a mis le pays dans une situation explosive politiquement.
00:02:55Et ensuite ça veut dire qu'en fait il légitime ce qui pourrait se passer.
00:02:59Je parle d'Armanin, qui j'ai trouvé très bon sur CNews ce matin.
00:03:03Lui il parle de risque sécuritaire marqué dès la fin du premier tour, donc dès dimanche.
00:03:07Alors c'est quand même très inquiétant, mais que le chef de l'État...
00:03:11Vous imaginez la répercussion que ça a à l'étranger.
00:03:13Imaginez les touristes qui sont sur le point de venir aux Jeux Olympiques.
00:03:15Guerre civile.
00:03:17John, oui Margaret, on va bien au JO de Paris.
00:03:20Non, tu as vu, le président a dit il va y avoir une guerre civile.
00:03:23Mais non mais vous vous rendez compte, le cours ça peut avoir un étranger.
00:03:26Guerre civile, non mais je plaisante.
00:03:28Oui, ça vous a choqué aussi ?
00:03:30En fait le sujet est assez grave.
00:03:32Moi je pense qu'on n'est pas loin d'un embrasement avec, oui, de la population qui s'affronte.
00:03:37Mais absolument pas pour les raisons qu'évoque Emmanuel Macron.
00:03:40Je pense que c'est par absence de décision politique pendant 30 ans
00:03:44qu'effectivement le pays peut s'enflammer et se détruire de l'intérieur.
00:03:51Mais c'est notamment parce qu'il y a toutes les questions d'immigration, d'identité, de délinquance
00:03:56qui n'ont pas été réglées, absolument pas, pour des raisons de dissolution de l'Assemblée nationale.
00:04:00Et je trouve que c'est très dangereux.
00:04:02Ou de programmes des deux blocs des lignes à droite et à gauche.
00:04:05Et d'ailleurs les programmes sont le reflet de quoi ?
00:04:07Sont le reflet de l'échec des politiques depuis 25 ou 30 ans.
00:04:10Que vous soyez d'accord avec le Rennes ou pas, ou que vous soyez d'accord ou pas avec le nouveau Front Populaire.
00:04:14Dans les deux cas, notamment sur les questions sociales, les questions économiques et identitaires,
00:04:19ça montre qu'il y a un problème au sein de la société.
00:04:21Et simplement aussi d'un mot, parce que moi j'ai vérifié, après j'ai appelé dans les services de renseignement,
00:04:25avec des gens que je connais, et certes oui, on se prépare toujours au pire.
00:04:30Mais il n'y a pas un scénario depuis la dissolution qui s'est accéléré de risque de guerre civile.
00:04:36Et par ailleurs, s'il y avait un risque de guerre civile,
00:04:38alors si le Président devait vraiment aller au bout de ses arguments,
00:04:42et même de sa stature de Président de la République,
00:04:45eh bien le Calais devrait préparer les armées.
00:04:48Moi j'attendrais, non mais si c'était sérieux, ça veut dire qu'il faut un scénario à la calédonienne.
00:04:53Donc j'aimerais avoir par exemple, mais je sais que comme tout ça c'est de la politique,
00:04:57et que c'est pour faire des bons mots et pour faire peur aux gens, ça ne se produira pas.
00:05:00Mais si c'était réellement le cas, eh bien il y aurait eu des réunions,
00:05:03un conseil de défense avec le chef d'état-major des armées, la DGSE, la DGSI.
00:05:07Et donc voilà, il y aurait un plan pour éviter cette guerre civile.
00:05:10Sauf que là, il n'y a absolument aucun plan sécuritaire qui est mis en place,
00:05:14ni même envisagé pour l'instant, en tout cas par rapport à cette élection.
00:05:18Ensuite, moi je ne dirais pas qu'il n'y aura jamais de guerre civile en France.
00:05:21Alors guerre civile, encore une fois, ça a un sens.
00:05:24Alors Grégory, vous êtes policier, guerre civile, c'est très clair, c'est très précis.
00:05:28Oui, c'est surtout terrible.
00:05:31Et c'est sur tout le territoire.
00:05:32Je ne crois pas non plus en effet qu'on en soit là, heureusement.
00:05:35Il y a une réalité, c'est que le ministre de l'Intérieur l'a dit ce matin,
00:05:40mais le risque aussi sécuritaire, on le connaît malheureusement,
00:05:43depuis quand même quelques années, dans chaque manifestation,
00:05:45chaque moment chaud, qu'il soit politique ou social de notre pays,
00:05:49aujourd'hui, on a quand même une expression de la violence qui est quand même assez marquée.
00:05:53Donc on savait très bien, nous, quand on me demande ce que pensent les policiers
00:05:56depuis la dissolution, depuis les élections européennes, etc.,
00:06:00je pense que le premier regard qu'on a, il est et pragmatique et opérationnel.
00:06:03Nous, on sait très bien que dimanche soir et entre deux tours et le 7 juillet,
00:06:08on a forcément des engagements qui seront très forts,
00:06:11on a forcément des groupes ultras qui s'exprimeront
00:06:14et on fera forcément face à ça, de là à dire que ce sera la guerre civile.
00:06:18Attendez, je voudrais juste passer la parole à Sabrina et Rachel avant de vous passer la parole.
00:06:21Je voulais préciser, j'ai vu foncer des sourcils quand j'ai dit irresponsable,
00:06:24c'est pour ça que je voulais dire quelque chose.
00:06:25Oui, mais vous allez attendre, je vais les filer parler, Sabrina.
00:06:28Je trouve ça extrêmement cynique, parce que je rejoins tout à fait ce qu'a dit Louis de Raguenel,
00:06:34car effectivement, il est le président de la République,
00:06:37donc il est censé quand même être informé des risques qui lui sont remontés
00:06:40par les renseignements vers la DGSI, voire même la DGSE au cas où.
00:06:44Donc soit il le sait, et dans ces cas-là, il en fait fi,
00:06:48et il se permet ce prodorme-là d'avènement, d'un chaos dans la société,
00:06:53soit effectivement, comme dit Louis, il le sait, il ne fait rien,
00:06:57mais il se contente simplement de mots sans en réalité mettre en œuvre un plan d'action.
00:07:02Et je rappelle qu'un risque de guerre civile, ça nécessite de convoquer
00:07:06tous les services opérationnels de défense, de protection, de sécurité,
00:07:11chose qu'il n'a pas du tout annoncée.
00:07:14Je trouve que c'est, encore une fois, un simple effet d'annonce pour agiter les peurs,
00:07:19puisque c'est sa stratégie sémantique depuis l'échec cuisant qu'il a pris aux élections européennes.
00:07:26Rachel, sur cette sémantique guerre civile,
00:07:30évidemment, on rappelle des moments très sombres de notre histoire.
00:07:33Absolument. Alors, je pense que dans le privé, on y a tous pensé, à ça.
00:07:38C'est-à-dire qu'en fait, compte tenu de la violence, compte tenu de ce qu'on a pu vivre aussi,
00:07:43à l'été dernier, à la suite de Naël, en fait, c'est nous, en tant que citoyens,
00:07:47on peut se permettre, à un moment donné, de dire, la France est tellement fatiguée,
00:07:51fracturée, pardon, et nous sommes tellement fatigués.
00:07:54Mais c'est pantinomique, fatiguée. Ça me va aussi, je prends aussi la prononciation fatiguée.
00:07:59Fatiguée et fracturée. Moi, je pensais plutôt à une guerre d'incivilité.
00:08:05C'est-à-dire qu'en fait, avec ces replis, ces replis identitaires,
00:08:09il y a aussi ces personnes qui veulent casser pour tout casser.
00:08:13Donc, peut-être qu'ils vont, à la suite de ces législatives,
00:08:17trouver un alibi pour tout casser, en réalité.
00:08:19Mais il faut le déconnecter, effectivement, des législatives,
00:08:22puisque la France n'arrive plus à parler d'une même voix pour sauver ce pays et le préserver.
00:08:27Alors, quelques réactions après ce qu'a dit Emmanuel Macron.
00:08:29On va écouter Marine Le Pen, Manon Aubry et peut-être, si on a le temps, Hervé Marseille.
00:08:32D'abord, Marine Le Pen.
00:08:35Il n'a pas beaucoup évolué, parce qu'il nous a fait toutes les campagnes présidentielles,
00:08:38moi ou le chaos. Je pense que les Français ont constaté qu'il était le chaos.
00:08:42Il incarnait le chaos depuis sa première élection, par ailleurs.
00:08:47Et je trouve que c'est un argument extrêmement faible qui démontre, d'ailleurs, d'ores et déjà,
00:08:52qu'il pense avoir perdu cette élection.
00:08:54Il pense déjà avoir perdu cette élection, pas vous, Louis ?
00:08:57Figurez-vous, à l'Élysée, ils sont un peu seuls contre tous,
00:09:00mais ils sont convaincus que le président peut gagner,
00:09:03peut même obtenir une majorité absolue de sièges aux prochaines élections.
00:09:06Absolue ?
00:09:07Absolument.
00:09:08289 sièges, hein ?
00:09:09Ben oui.
00:09:10Oui, 577 divisé par 2, plus 1, c'est ça.
00:09:12Oui.
00:09:13Non, mais c'est intéressant qu'ils en soient encore persuadés.
00:09:15Ils en sont convaincus.
00:09:16Alors, est-ce qu'il nous dit ça parce qu'on est journaliste,
00:09:18pour essayer de montrer qu'ils y croient encore,
00:09:20ou est-ce que réellement ils y croient au fond d'eux ?
00:09:23Ils nous diront la vérité une fois que ce sera passé.
00:09:26Mais aujourd'hui, quand même, tout pousse à penser que c'est absolument impossible,
00:09:31à la fois quand on regarde les projections que font les institutions de sondage,
00:09:35et puis surtout quand on écoute un certain nombre de ministres,
00:09:38par exemple au sein du gouvernement, qui ont du poids politique
00:09:40et qui, en privé, expliquent que ce sera la bérésina,
00:09:43que ça va être une lourde défaite pour le compte présidentiel.
00:09:46Eric, donc, irresponsable.
00:09:48Je vous disais tout à l'heure, irresponsable,
00:09:49il faut du chef de l'État sur l'imminence d'une guerre civile.
00:09:51Je précise une chose qui me semble importante,
00:09:53c'est que, pardonnez-moi, mais le rôle du chef de l'État,
00:09:55dans la Ve République, c'est au contraire de protéger, de rassurer les Français.
00:10:01Quand vous avez une déclaration comme celle-là du chef de l'État
00:10:03qui met en panique, avec le volet politique évident,
00:10:06il n'est pas, pardonnez-moi, il n'est pas du tout dans son statut.
00:10:09D'ailleurs, je me pose la question depuis quelques mois, quelques années même,
00:10:12est-ce qu'il n'a jamais été dans le statut de chef de l'État ?
00:10:16C'est-à-dire que, je vais vous dire, on peut critiquer Sarkozy,
00:10:19on peut critiquer Hollande, mais c'était des politiques madrées.
00:10:22Donc, ils avaient un certain sens de l'État, un certain sens de l'intérêt général.
00:10:26Parfois, quand j'entends ce genre de déclaration,
00:10:28il n'a pas le sens de l'intérêt général, parce qu'il ne dirait pas aux Français
00:10:32« nous sommes à la veille d'une guerre civile ».
00:10:34Puis, ça me fait penser à Pierre Viançon-Panthé, vous vous souvenez peut-être,
00:10:37en mars 68, qui avait écrit juste avant les événements…
00:10:39– Vous n'étiez pas né, Eric, on ne s'en souvient pas.
00:10:41– Moi, j'avais 7 ans, mais qui avait dit, vous savez,
00:10:43cet édito célèbre « La France s'ennuie », juste avant ce qui s'est passé en mai 68.
00:10:47Là, j'ai bien aimé ce qu'a dit H.L. Kahn.
00:10:49On pourrait dire « la France est fatiguée » ou « la France est sous tension ».
00:10:52Alors, je ne présage pas de ce qui risque de se passer,
00:10:55mais on est dans cet état d'esprit quand même.
00:10:58On est dans l'état d'esprit d'une énorme fatigue, d'un énorme ras-le-bol,
00:11:02d'une mise sous tension permanente sur les sujets qui nous assaillent.
00:11:06Et ça, c'est jamais bon conseillère.
00:11:08– Alors, Manon Aubry de la France Insoumise, elle estime qu'Emmanuel Macron
00:11:11a conduit le pays au chaos, on l'écoute.
00:11:13– On voit très bien la stratégie du président de la République,
00:11:16c'est de dire « moi ou le chaos ».
00:11:19Mais pardon, nous avons déjà le chaos avec Emmanuel Macron.
00:11:23C'est un chaos social, d'un pays dans lequel il y a 10 millions de pauvres,
00:11:27dans lequel les inégalités n'ont jamais été aussi grandes.
00:11:30C'est un chaos écologique, c'est un chaos à plein de manières que ce soit.
00:11:35Et donc, ce président de la République, s'il a si peur du chaos que cela,
00:11:40pourquoi a-t-il fait une dissolution ?
00:11:43– Il a été élu démocratiquement, donc moi je reconnais
00:11:46la légitimité démocratique du président de la République.
00:11:50Je conteste, juste aujourd'hui, sa politique
00:11:53qui nous amène dans cette situation de chaos.
00:11:55Donc c'est lui qui prendra sa décision.
00:11:57En tout cas, il me trouvera toujours sur sa route pour le combattre.
00:11:59– Voilà, le chaos qui serait déjà là, encore une fois, Sabrina.
00:12:03– Oui, alors Manon Aubry, elle défend plutôt une politique écologique.
00:12:08Moi, je vais prendre en exemple un autre paradigme,
00:12:11c'est une réelle guerre civile à bas bruit, celle du narcotrafic,
00:12:14celle des 750 zones de non-droit,
00:12:17celle où 15 millions de Français vivent près d'un point d'île,
00:12:20selon un sondage ELAB.
00:12:21– 15 millions de Français ?
00:12:22– Absolument, ce sondage ELAB, réalisé pour BFM durant l'année 2023,
00:12:2857% d'augmentation de domicile et de tentatives d'homicide,
00:12:32selon les chiffres de Frédéric Vaud,
00:12:34qui est le directeur général de la police nationale.
00:12:37Donc voilà, tous ces chiffres indiquent que, dans ces quartiers,
00:12:41qui sont des quartiers complètement abandonnés,
00:12:45parce que l'État, précisément, ce à quoi doit servir le chef de l'État,
00:12:52ainsi que son appareil régalien, n'est pas présent.
00:12:54– Alors, quand même, dans ces quartiers, il y a des policiers,
00:12:56je me mets à la place de Greg Lejauran, qui est à vos côtés,
00:12:59et qui dit que nous, on est dans les quartiers, quand même.
00:13:01– Ce n'est pas du tout une question de l'exercice de la fonction des forces de l'ordre,
00:13:04c'est des forces de l'ordre que, au contraire, j'honore,
00:13:06parce que je les trouve extrêmement courageuses, surtout en ces heures sombres.
00:13:10Mais ce que je veux dire, c'est que le chaos dont on parle,
00:13:13oui, moi je prends le paradigme du narcotrafic qui est un État dans l'État,
00:13:17où il y a des proto-États qui se constituent en France,
00:13:19Emmanuel Macron n'y a pas répondu, alors qu'encore une fois,
00:13:22un chef c'est fait pour cheffer, il suffit de décider,
00:13:25de mettre en place des dispositifs de sécurité
00:13:27pour apaiser, justement, les tensions au sein de ces quartiers,
00:13:30ramener de l'ordre, de la sécurité, de la tranquillité, de la salubrité,
00:13:34donc c'est-à-dire l'ordre public.
00:13:36– Grégoire Giron, là-dessus, est-ce que vous partagez le point de vue de Sabrina ?
00:13:39Ou est-ce que les policiers font le max ?
00:13:41– Non, bien sûr, non mais je ne dis pas le contraire.
00:13:43– Clairement, on fait le max, avec les moyens qu'on nous donne.
00:13:45La réalité, c'est qu'aujourd'hui, on a trois points extrêmement difficiles
00:13:49et qui rendent, justement, le quotidien des agents extrêmement fatigant.
00:13:54Pour le narcotrafic, ça a été dit,
00:13:57où on a l'impression de vider l'océan avec une petite cuillère.
00:14:00La partie investigation, dont on ne parle pas assez dans la police,
00:14:03qui est aujourd'hui vraiment en souffrance totale,
00:14:06et ça ne veut pas rien dire, c'est-à-dire le traitement
00:14:08de tous les gens qui viennent déposer plainte
00:14:10de toutes les affaires qu'on doit traiter, avec des agents
00:14:12qui en sont à trois, quatre, cinq cents dossiers par an.
00:14:15Et vous allez, on en a parlé tout à l'heure, sans taillir de secret,
00:14:18mais aussi la justice des mineurs, qui est aujourd'hui,
00:14:21réellement pour solutionner notre problème de sécurité,
00:14:24à un vrai angle mort, je crois, du mandat qui vient de s'écouler,
00:14:28ou de la partie de mandat qui vient de s'écouler,
00:14:30avec des solutions qui n'ont pas été clairement trouvées,
00:14:32parce qu'on n'a pas changé de logiciel.
00:14:33Louis, là-dessus ? Rien de plus à ajouter ?
00:14:35Non, je suis d'accord avec vous.
00:14:37Rachel ?
00:14:38C'est juste la prise de parole de Manon Aubry,
00:14:40qui appartient quand même à un groupe.
00:14:42S'ils ne nourrissent pas le chaos au quotidien,
00:14:45je ne sais pas ce que c'est.
00:14:47C'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité.
00:14:49Ça s'est envoyé une bonne flingue.
00:14:50Hervé Marseille, sénateur et président de l'UDI.
00:14:52Lui préfère parler de fort désordre plutôt que de guerre civile,
00:14:56si l'un des blocs extrêmes arrive au pouvoir.
00:14:58Écoutez-le.
00:15:02Il y a des risques extrêmement importants.
00:15:04J'espère qu'il n'y aura pas des événements aussi graves que ceux-là.
00:15:08Mais on peut craindre beaucoup d'instabilité et beaucoup de désordre.
00:15:12On voit bien aujourd'hui que ni l'extrême gauche ni l'extrême droite
00:15:16ne sont prêts à gouverner.
00:15:18Tous les jours, ils essaient d'adapter leurs propositions,
00:15:20leurs programmes, leurs projets.
00:15:22On ne s'y retrouve plus.
00:15:23On va vers le désordre.
00:15:25Il est important que les Français sachent pour qui ils doivent voter
00:15:29et pour qui ils veulent assurer l'avenir.
00:15:33Ils veulent assurer l'avenir ?
00:15:35Hervé Marseille, en bon sens triste, essaie d'avoir une position équilibrée.
00:15:39Mais j'aime bien quand il explique que ni l'extrême gauche ni l'extrême droite
00:15:42sont en position de gouverner.
00:15:44Heureusement que le bloc auquel il appartient est en position de gouverner.
00:15:48Si ce n'était pas le cas, on ne serait pas dans la situation dans laquelle on est.
00:15:51Pardonnez-moi, je rigole.
00:15:53Ces gens qui font de la politique depuis des décennies et des décennies.
00:15:57Les professionnels de la politique.
00:15:59Les professionnels qui ont été les plus compétents, les plus experts.
00:16:02De gauche et de droite, on nous expliquait qu'on avait les gens les plus intelligents,
00:16:06les mieux formés, qui avaient le plus de diplômes.
00:16:08Heureusement qu'ils avaient le plus de diplômes et que c'étaient les plus intelligents.
00:16:11Par contre, ils ont le plus de diplômes.
00:16:13Mais dans quelle situation se trouve le pays aujourd'hui ?
00:16:17Je mets tout le monde dans le même panier.
00:16:19Ce que disait Louis Dragnet tout à l'heure.
00:16:21Là, on arrive dans une impasse qui échoua à Emmanuel Macron.
00:16:26Personne ne l'a forcé à dissoudre.
00:16:28Tout ces politiques qui ont fait carrière dans la politique française,
00:16:35et je mets M. Hervé Marseille avec tout le respect que je lui dois,
00:16:38et je le connais un peu.
00:16:39Mais enfin, qu'est-ce qu'ils ont fait pendant des décennies et des décennies ?
00:16:42À part se refiler le pouvoir les uns les autres.
00:16:45Pour quels résultats ? Vous les comprenez tous.
00:16:47Là, l'impasse est totale pour Macron.
00:16:50Après ce que vous avez dit, Louis Dragnet, vous avez raison.
00:16:52Il échoua d'une situation qui n'a fait que pourrir pendant des années et des années.
00:16:56Et vous avez des gens qui incarnent la classe politique depuis des décennies,
00:17:00qui viennent expliquer doctement que ni les uns ni les autres ne sont prêts pour gouverner,
00:17:04et qu'eux, ils vont continuer à gouverner avec le bilan qu'ils ont.
00:17:07Écoutez, excusez-moi, c'est très reluisant.
00:17:09Je trouve que c'est assez juste parce que là,
00:17:11c'est Emmanuel Macron qui l'a déjà fait par le passé.
00:17:13Il envoie une bouée de sauvetage aux Français en disant « Venez, sauvez-moi ».
00:17:16Il sauvait ce qui reste du Bloc central.
00:17:18Sauf que la ficelle, maintenant, est un peu grosse,
00:17:20et il y a beaucoup de gens qui en ont marre.
00:17:22Parce qu'il y a des gens qui ont voté une fois,
00:17:24Emmanuel Macron deux fois, trois fois, les candidats,
00:17:27en se disant « Cette fois-ci, ça va peut-être être la bonne.
00:17:30Et puis, effectivement, je n'ai jamais voté.
00:17:32RN, je n'ai jamais voté le Nouveau Front Populaire.
00:17:34Allez, on retente, on retente, on retente. »
00:17:36Et ce qu'on observe, nous, dans les reportages sur le terrain,
00:17:38avec des gens qui sont beaucoup moins politisés,
00:17:40c'est qu'il y a une vraie...
00:17:42On parlait de la fatigue et de l'usure tout à l'heure.
00:17:44Il y a une vraie fatigue.
00:17:46En fait, les Français ont été mis sous tension psychologique
00:17:48et nerveuse par le Président.
00:17:50Ils ont été aussi un peu hystérisés par rapport à ça.
00:17:53Et aujourd'hui, on voit qu'ils en ont marre.
00:17:55Ils ont envie de voter pour des choses en quoi ils croient.
00:17:58Et qu'on arrête de les faire culpabiliser.
00:18:00Et puis, enfin, au-delà de la tambouille politique,
00:18:02oui, c'est Emmanuel Macron qui a décidé d'y soudre
00:18:04et personne ne l'y contraignait.
00:18:06Mais, en revanche, s'il y a quelque chose
00:18:08qu'il aurait pu faire, c'est régler un certain nombre de sujets.
00:18:10Avoir trois priorités pour le début de son deuxième quinquennat.
00:18:14Et se dire, je vais au moins essayer de régler
00:18:16un, deux, trois sujets, peut-être pas vingt.
00:18:18Et le problème, c'est que les politiques, souvent,
00:18:20se disent, je vais être le meilleur, on va faire des grenelles,
00:18:22des machins sur tous les sujets, tout est prioritaire.
00:18:24Eh bien, peut-être qu'on n'en serait pas arrivé là
00:18:26dans une situation aussi atomisée.
00:18:28Alors, sur ces questions de guerre civile,
00:18:30on a Éric Zemmour qui, lui, renvoie Emmanuel Macron
00:18:32à ses propos sur les extrêmes.
00:18:34Moi, je pense que ce ne sont pas les programmes des extrêmes
00:18:36civils, comme il le dit, c'est d'avoir laissé entrer
00:18:38depuis vingt, trente ans, des gens qui n'ont pas de mœurs
00:18:40et nos cultures.
00:18:42Est-ce que c'est ça, aussi, le sujet, Sabrina ?
00:18:44C'est la lame de fond.
00:18:45C'est la lame de fond, il a raison, Louis, bien sûr.
00:18:47Mais il n'y a pas que l'histoire de l'immigration.
00:18:51Je veux dire, l'anomie s'est installée
00:18:53dans tous les pans de la société,
00:18:55que ce soit à l'école, je rappelle quand même
00:18:57qu'Emmanuel Macron est comptable du décès
00:18:59de deux professeurs.
00:19:01Alors, on ne peut pas lui imputer les décès
00:19:03de deux professeurs, bien entendu, Sabrina.
00:19:05Mais je rappelle que, consécutivement à cela,
00:19:08au lendemain du décès de Samuel Paty,
00:19:10il nous a sereinés d'un plus jamais ça.
00:19:12Résultat des courses, il n'y a pas eu plus
00:19:14de renforcement de la sécurité des enseignants,
00:19:16il n'y a pas eu plus de renforcement
00:19:19d'enseignement même au sein de l'école
00:19:21quant à la laïcité, bien au contraire.
00:19:23Les profs ont de plus en plus peur,
00:19:25c'est Jean-Pierre Robin qui en parlait.
00:19:27L'anomie se trouve dans les services médicaux,
00:19:30par exemple, où on a aujourd'hui des personnes
00:19:32qui décèdent de chance.
00:19:33On peut les égrener de façon exponentielle.
00:19:37Emmanuel Macron, le bilan d'Emmanuel Macron
00:19:39est quand même désastreux.
00:19:41La laïcité est en berne, il y a de plus en plus
00:19:43de harcèlement scolaire, c'est une catastrophe.
00:19:45On est entre 800 000 et 1 million d'enfants
00:19:47qui sont harcelés.
00:19:49On ne peut pas tout lui mettre sur le dos.
00:19:51Non, il n'y en a pas tout sur le dos.
00:19:53Sur la baïa à l'école.
00:19:55La baïa, c'est ce qu'il a vraiment mis.
00:19:57Il est resté 6 mois à l'éducation nationale,
00:19:59au grand dam de bon nombre de professeurs.
00:20:01Le bilan n'est pas du tout...
00:20:03Il n'a pas de quoi s'enorgueillir.
00:20:05Et quand il parle de guerre civile,
00:20:07je pense qu'Emmanuel Macron, s'il avait mis
00:20:09des moyens pour ne serait-ce qu'assurer
00:20:11la sécurité des Français, à minima,
00:20:13on ne parlerait pas aujourd'hui de guerre civile.
00:20:15Je ne peux pas vous laisser dire ça.
00:20:17On a un policier à côté, à minima,
00:20:19et il y a une sécurité des Français qui est assurée.
00:20:21Ce n'est pas par rapport au travail.
00:20:23Ce n'est pas par rapport au travail.
00:20:25Je peux me permettre, par rapport à ce que dit
00:20:27et évidemment je céderai respectueusement
00:20:29la parole à Rachel.
00:20:31Si vous m'y autorisez.
00:20:33Globalement, il y a des moyens
00:20:35qui ont été mis sur les forces de l'ordre.
00:20:37Il y a eu des moyens, même très tardifs,
00:20:39qui ont été mis sur la justice.
00:20:41Le problème, c'est qu'on est dans une logique
00:20:43à chaque fois de soigner, une fois que le fait s'est produit.
00:20:45Et il n'y a rien qui a été fait sur les causes
00:20:47en amont, parce que le sujet tabou
00:20:49dans la société, c'est les questions
00:20:51d'intégration, d'immigration, les questions de cohésion,
00:20:53les questions sociales.
00:20:55Et là-dessus, le gouvernement n'a jamais voulu
00:20:57dans ce cambouis, dans cette embouille,
00:20:59parce que c'est trop compliqué, parce que c'est douloureux
00:21:01et parce qu'ils ne veulent pas assumer.
00:21:03Parce que ça implique
00:21:05des mesures très radicales. Si vous vous dites que
00:21:07vous voulez régler les questions migratoires,
00:21:09il y a des situations humaines qui seront très compliquées.
00:21:11Et le gouvernement qui a fait du en même temps.
00:21:13L'immigration, par définition, quand on expulse
00:21:15quelqu'un, ce n'est jamais simple.
00:21:17On ne peut pas essayer d'avoir tout le monde.
00:21:19La fermeté, ça exige
00:21:21aussi de se mettre à dos tous les
00:21:23gauchistes, les bien-pensants.
00:21:25Et ça, Emmanuel Macron et la Macronie n'ont pas voulu le faire.
00:21:27Et donc, on en est dans cette situation-là.
00:21:29Je crois que
00:21:31sur cette question, et pour réagir
00:21:33au message, au tweet
00:21:35d'Éric Zemmour, je ne mettrai
00:21:37pas évidemment l'immigration
00:21:39au premier plan. En tout cas,
00:21:41ce n'est pas la seule raison.
00:21:43Pour moi, c'est véritablement la question
00:21:45de la fracture de cette société.
00:21:47Nous ne faisons plus un.
00:21:49Normalement, dans la Constitution, c'est la République et une.
00:21:51En tout cas, la République est indivisible.
00:21:53Or, là, on voit bien qu'elle est
00:21:55complètement divisible. Et par ailleurs,
00:21:57on ne parle jamais de citoyenneté.
00:21:59On n'emploie plus jamais ce
00:22:01terme-là. On va parler de guerre civile.
00:22:03Donc, ça veut dire un contre l'autre,
00:22:05mais on ne parle plus du socle commun.
00:22:07Et dans l'ensemble des programmes
00:22:09aujourd'hui pour les législatives,
00:22:11il y a un manque crucial.
00:22:13C'est celui de la culture. On parle de
00:22:15guerre culturelle. On ne parle jamais de ça.
00:22:17Qui propose quoi sur la culture ? Rien. Il n'y a rien.
00:22:19J'ai tout regardé. Vous avez tout regardé ? J'ai tout regardé.
00:22:21Non, il n'y a rien. À part l'histoire
00:22:23du service public, la communication audiovisuelle,
00:22:25l'acclimatisation audiovisuelle,
00:22:27notre supplément d'âme français,
00:22:29c'est-à-dire, en fait,
00:22:31notre exception culturelle,
00:22:33la création, ce qui fait qu'on est
00:22:35ce pays de l'esthétique.
00:22:37Il n'y a rien.
00:22:39Eric ? Je voudrais revenir juste un petit peu
00:22:41en arrière, parce qu'il y a cette déclaration
00:22:43du chef de l'État sur « nous sommes peut-être
00:22:45au bord d'une guerre civile », et on a dit tout le mal qu'on pensait
00:22:47de cette déclaration, mais il y a aussi ce qu'il dit
00:22:49sur « ce sont les Français qui sont responsables ».
00:22:51Sous-entendu, comme ils ont voté,
00:22:53comme ils ont voté... Ils ont mal voté.
00:22:55Alors, vous voyez, la façon dont le chef, pardonnez-moi,
00:22:57j'ai peut-être l'impression de m'acharner un peu,
00:22:59mais la façon dont il se défouse de ses propres responsabilités...
00:23:01Personne ne sera responsable.
00:23:03Parce que si les extrêmes ont cru,
00:23:05politiquement, comme ils ont cru dans notre pays
00:23:07depuis sept ans, même si... Cru dans le sens
00:23:09croître. Croître. Voilà.
00:23:11Il faut quand même qu'ils se posent la question.
00:23:13Est-ce que le « en même temps, ni droite,
00:23:15ni gauche républicaine » n'a pas donné
00:23:17naissance à une radicalité
00:23:19de la classe politique et des
00:23:21partis politiques dans ce pays ?
00:23:23Je ne lui demande pas une espèce
00:23:25de généflexion, d'autocritique
00:23:27permanente, mais il pourrait au moins laisser...
00:23:29Non, mais il pourrait au moins laisser comprendre
00:23:31qu'il s'interroge sur le sens
00:23:33politique qu'il a donné depuis
00:23:35qu'il est au pouvoir. Oui, des choses comme ça. Pas du tout.
00:23:37Il n'y a rien dans l'interview au fleuve
00:23:39qu'il a donné hier. C'est vous qui êtes responsable,
00:23:41parce que vous avez mal voté.
00:23:43Et les extrêmes, ils sont
00:23:45apparus comme ça. Pas du tout. C'est le résultat
00:23:47du « en même temps ». Souvent, il dit même que les extrêmes,
00:23:49globalement, c'est un phénomène européen
00:23:51qui touche toutes les grandes démocraties.
00:23:53Et que la France résiste mieux que les autres.
00:23:55En fait, il se dit,
00:23:57je ne sais pas s'il y croit, en tout cas c'est ce qu'il dit,
00:23:59c'est qu'il y a un phénomène inéluctable
00:24:01de radicalité. Et donc, pour
00:24:03Emmanuel Macron, ce que ça dit en sous-texte, c'est que
00:24:05le problème de fond n'est pas tant
00:24:07les problèmes, les difficultés auxquelles
00:24:09sont confrontés les Français, difficultés sociales,
00:24:11identitaires et d'immigration,
00:24:13mais il y a eu,
00:24:15si vous voulez, le courant des Lumières à une certaine époque.
00:24:17Là, il y a le courant de la radicalité.
00:24:19Et là, il y a le courant de la pub. On fait une petite pause.
00:24:21On se retrouve dans un instant avec nos débatteurs.
00:24:23On parlera de sécurité. Vous êtes là avec nous.
00:24:25Merci de nous ramener les pieds sur terre, Shirley.
00:24:27On parlera de ce qui est terrible et de la montée de l'antisémitisme
00:24:29à la lumière de tragédies
00:24:31comme à Courbevoie, mais aussi
00:24:33dans la vie de tous les jours, la montée de ces
00:24:35actes violents dans notre pays. A tout de suite.
00:24:37...
00:24:39...
00:24:41Il est pile 17h30. On se retrouve dans
00:24:43Punchline sur CNews avec Simon Guélin pour le rappel des
00:24:45titres de l'actualité.
00:24:47...
00:24:49Cette personne dont 5 pompiers
00:24:51ont été blessés dans l'incendie d'un immeuble
00:24:53situé derrière le BHV en plein coeur de la capitale.
00:24:55Un homme a été conduit à l'hôpital
00:24:57en urgence absolue et une femme en urgence relative.
00:24:59Le feu s'est déclaré
00:25:01vers 8h45 ce matin en début d'après-midi.
00:25:03Le feu était définitivement maîtrisé.
00:25:05L'origine de cet incendie
00:25:07n'est pas encore connue.
00:25:09Le titre de rencontre Coco.gg
00:25:11a été fermé par la justice française.
00:25:13Il était mis en cause dans plusieurs affaires
00:25:15de guet-apens, notamment homophobes.
00:25:17Selon une source proche du dossier, le propriétaire
00:25:19du site a été interpellé à l'étranger.
00:25:21Trois autres personnes sont actuellement
00:25:23entendues dans cette affaire.
00:25:25Enfin, la Russie annonce bloquer l'accès à
00:25:2781 médias européens sur son territoire
00:25:29dans le site de l'agence France Presse.
00:25:31Une décision en représailles à la décision de
00:25:33l'agence européenne d'interdire quatre
00:25:35médias d'état russe. Dans la liste publiée
00:25:37par le ministère russe figurent plusieurs
00:25:39médias français.
00:25:41A tout à l'heure, 18h30 pour l'actualité.
00:25:43On a été rejoint par Emmanuel Razavi.
00:25:45Bonsoir, merci beaucoup d'être avec nous.
00:25:47Je suis ravie de vous accueillir.
00:25:49Vous avez publié ce livre extraordinaire
00:25:51La face cachée des molas, le livre noir
00:25:53de la République islamique d'Iran.
00:25:55Tout est intimement connecté avec ce qui se passe
00:25:57dans notre pays, la montée de l'antisémitisme.
00:25:59On va l'évoquer.
00:26:01On vient d'apprendre que le Canada
00:26:03appelle ses ressortissants à quitter le Liban.
00:26:05Qu'est-ce qui se passe ? C'est en raison
00:26:07justement du Hezbollah ?
00:26:09Oui, bien sûr, parce que le Hezbollah, qui est la milice
00:26:11chiite libanaise,
00:26:13aux ordres de Teheran, du régime
00:26:15des molas, menace effectivement
00:26:17d'entrer dans une guerre totale contre Israël.
00:26:19Donc, bien sûr, on peut aller vers
00:26:21un conflit important.
00:26:23L'Iran voit aussi certaines
00:26:25de ses milices en provenance d'Irak,
00:26:27notamment, ou de Syrie, supporter
00:26:29le Hezbollah. Donc, on est dans un temps qui est
00:26:31un temps extrêmement dangereux
00:26:33au Proche-Orient. Il faut le prendre très au sérieux.
00:26:35Un temps troublé au niveau mondial,
00:26:37troublé au niveau national. La montée
00:26:39de l'antisémitisme est un fait qu'on constate
00:26:41tous les jours. On va se pencher
00:26:43sur le témoignage des parents de cette petite fille de 12 ans
00:26:45qui a été violée à Courbevoie la semaine dernière.
00:26:47Pour eux, il n'y a aucun doute, ce viol
00:26:49est une réplique, à l'échelle d'un acte,
00:26:51de ce qui s'est passé le 7 octobre
00:26:53en Israël. Récit d'Audrey Bertheau et je vous passe
00:26:55sa parole ensuite.
00:26:57Une semaine de silence et de douleur.
00:26:59Les parents de la jeune fille de 12 ans,
00:27:01kidnappée et violée à Courbevoie,
00:27:03ont accepté de prendre la parole.
00:27:05Dans le journal Le Parisien,
00:27:07ils témoignent et racontent l'horreur qu'a vécue
00:27:09leur fille. Elle était en pleurs,
00:27:11en détresse totale. Elle m'a tout de suite dit
00:27:13Papa, j'ai été violée. Ils m'ont tout fait.
00:27:15Je n'ai rien le droit de te dire.
00:27:17Ils m'ont fait jurer de ne rien dire, sinon
00:27:19ils me tueraient. Ils m'ont menacé de mort
00:27:21et ils m'ont dit qu'ils vous feraient du mal
00:27:23à vous aussi. Concernant le caractère
00:27:25antisémite du viol, pour les parents,
00:27:27il n'y a pas de doute.
00:27:29Il y a selon nous un mimétisme entre les actes
00:27:31perpétrés par les terroristes du Hamas
00:27:33dans les kibbutz et ce que notre fille a subi
00:27:35en bas de chez nous à Courbevoie.
00:27:37Interrogée sur ce sujet, l'avocate de la
00:27:39fillette s'est également exprimée sur Europe 1.
00:27:41La thématique autour
00:27:43d'Israël, l'état assassin,
00:27:45le fait qu'elle ait été traitée de salle juive,
00:27:47le fait qu'on lui ait
00:27:49reproché le conflit au Proche-Orient,
00:27:51qu'on l'ait tenu directement responsable
00:27:53pour ce qui se passait
00:27:55à Gaza,
00:27:57tous ces éléments-là ont été
00:27:59rappelés du début jusqu'à la fin
00:28:01de son calvaire, font que
00:28:03la circonstance aggravante d'antisémitisme a été
00:28:05reconnue par le magistrat
00:28:07à ce stade de l'enquête.
00:28:09Curieusement, le magistrat a choisi
00:28:11d'écarter cette circonstance sur l'effet de viol,
00:28:13mais l'a retenue pour toutes les autres infractions.
00:28:15Les parents espèrent que la société française
00:28:17prendra conscience de la gravité des faits.
00:28:19Deux mineurs de 13 ans ont été
00:28:21examinés, un troisième mineur de 12 ans
00:28:23a lui été placé sous le statut
00:28:25de témoin assisté pour l'effet de viol.
00:28:27Voilà pour ce témoignage. Emmanuel Razavi,
00:28:29est-ce que c'est un mimétisme, pour vous,
00:28:31de ce qui s'est passé le 7 octobre ?
00:28:32Ah oui, je ne dirais pas le contraire, je l'ai écrit il y a quelques jours.
00:28:34C'est un effet, effectivement,
00:28:36c'est un mimétisme. Écoutez, il ne faut pas s'étonner,
00:28:38depuis le 7 octobre, vous avez
00:28:40des gens qui, en France, s'évertuent
00:28:42à importer le conflit
00:28:44israélo-palestinien, en fait, chez nous.
00:28:46On ne peut pas, si vous voulez,
00:28:48importer un conflit
00:28:50en prenant en plus position pour une organisation
00:28:52qui est une organisation terroriste, qui est le Hamas,
00:28:54qui est sponsorisé par l'Iran.
00:28:56Ça nous ramène, justement, au livre que
00:28:58j'ai écrit, d'accord, et s'étonner
00:29:00à un moment donné qu'il y ait des actes antisémites.
00:29:02En France, le Hamas
00:29:04est par nature, il faut lire la constitution, en fait,
00:29:06du Hamas, le Hamas est par nature
00:29:08antisémite. Le Hamas,
00:29:10dans sa constitution, explique qu'il faut
00:29:12éradiquer les Juifs.
00:29:14Je rappelle que le Hamas,
00:29:16c'est la branche des frères musulmans, confère la charte,
00:29:18encore une fois, l'article 2, pardon,
00:29:20de la charte du Hamas, et que les frères musulmans,
00:29:22on les a aujourd'hui en France, que vous avez
00:29:24des gens au sein de la France insoumise
00:29:26qui sont des soutiens de ces frères musulmans,
00:29:28ou en tout cas de gens qui sont liés
00:29:30à l'organisation des frères musulmans.
00:29:32Donc il ne faut pas s'étonner de ce qui se passe.
00:29:34Oui, et dans le mimétisme
00:29:36de l'aurore, on en parlait tout à l'heure,
00:29:38ça a été
00:29:40jusqu'à brûler les affaires
00:29:42de cette jeune fille,
00:29:44petite fille, juive,
00:29:46et lui demander de s'asseoir
00:29:48sur ces affaires qui étaient en train de brûler.
00:29:50Donc là, vous avez le mimétisme
00:29:52de l'aurore absolue avec ce qui s'est passé
00:29:54au moment du pogrom du 7 octobre,
00:29:56où des femmes juives ont été
00:29:58violées et brûlées.
00:30:00Enfin, je veux dire, le mimétisme de l'aurore
00:30:02va jusque-là.
00:30:04Oui, tout à l'heure, on
00:30:06commentait la déclaration d'Éric Zemmour,
00:30:08mais c'est vrai qu'on est aujourd'hui
00:30:10dans l'impasse de cette
00:30:12idéologie diversitaire qui pense qu'elle va pouvoir
00:30:14faire coexister pacifiquement
00:30:16des anthropologies complètement
00:30:18incompatibles.
00:30:20Parmi ces anthropologies, il y a des
00:30:22variabilités culturelles
00:30:24chez certaines familles
00:30:26arabo-musulmanes qui ont été
00:30:28exaltées depuis
00:30:30le 7 octobre, c'est-à-dire l'antisémitisme,
00:30:32jusqu'à reproduire
00:30:34par le narratif
00:30:36la propagande du Hamas auquel
00:30:38ont eu accès ces jeunes gamins par leur
00:30:40smartphone, puisqu'on exhorte souvent les réseaux sociaux
00:30:42comme étant la cause de la violence, mais non,
00:30:44c'est simplement l'amplificateur de la violence
00:30:46chez ces jeunes qui ont été
00:30:48assénés, serinés par un
00:30:50narratif familial
00:30:52dont ils dépendent. Donc tout ça est évidemment
00:30:54causal. Donc il y a le lien
00:30:56entre les parents et l'enfant et
00:30:58le lien avec l'importation du
00:31:00conflit et les
00:31:02enfants de l'école de la République française.
00:31:04Voyez-vous où nous en sommes aujourd'hui ?
00:31:06Rachel, un mot ?
00:31:08Je ne parlerai pas de
00:31:10mimétisme.
00:31:12Plutôt que le 7 octobre a
00:31:14été un séisme et qu'il s'agit
00:31:16véritablement d'une réplique
00:31:18de séisme. Parce qu'il n'y a
00:31:20pas eu justement, on n'a pas été
00:31:22assez fort justement pour
00:31:24faire une véritable
00:31:26frontière républicaine
00:31:28par rapport à ce séisme-là.
00:31:30Donc sur la question de
00:31:32l'importation de cette guerre,
00:31:34pour moi, il y a véritablement
00:31:36cette fracture et une guerre à bas bruit
00:31:38au niveau des associations,
00:31:40au niveau de l'école, partout sur le
00:31:42territoire français.
00:31:44Mais aujourd'hui,
00:31:46ce qui est important pour
00:31:48cette fillette, c'est le témoignage.
00:31:50C'est le fait que ce témoignage
00:31:52ne soit pas remis en question.
00:31:54Parce qu'on voit les méthodes d'aujourd'hui qui circulent
00:31:56sur les réseaux, qu'à chaque fois qu'on vous parle
00:31:58d'antisémitisme, on vous dit que vous êtes
00:32:00un menteur, une menteuse.
00:32:02Le négationnisme à l'œuvre dès le 8 octobre
00:32:04en Israël.
00:32:06C'est exactement ce que j'allais dire.
00:32:08J'entends et je ne prends pas
00:32:10partie, ce n'est pas mon rôle
00:32:12en général sur ce genre de sujet.
00:32:14Mais pour le coup,
00:32:16je partage totalement sur le fait
00:32:18que le conflit a été
00:32:20importé
00:32:22violemment, de manière extrêmement répétée
00:32:24et très instrumentalisée,
00:32:26pour plein de raisons politiques.
00:32:28Mais on va pas revenir sur tout ça.
00:32:30Et là où je crains qu'on soit
00:32:32à peu près dans le même parallèle,
00:32:34c'est que malheureusement,
00:32:36ce témoignage-là, et le témoignage
00:32:38des parents, soit aussi, comme ça a été le cas
00:32:40pour les quelques semaines qu'on suivit
00:32:42après la position d'Israël, rappelez-vous les débats
00:32:44qu'il y avait eu là-dessus, je crois que malheureusement
00:32:46la parole de cette petite fille,
00:32:48la parole des parents, sera
00:32:50de toute façon, et tu sais que ça commence déjà
00:32:52puisqu'on a quelques messages
00:32:54qui se sont déjà passés, sera malheureusement
00:32:56remise en cause. Parce que
00:32:58on ira même, justement, le fait
00:33:00que la première raison était sûrement
00:33:02le fait qu'elle soit juive. C'est une réalité.
00:33:04C'est terrible ce que vous nous dites.
00:33:06Mais je pense que c'est vrai.
00:33:08Non mais parce que vous êtes policier, que vous êtes au contact de ça
00:33:10et que vous voyez la réalité de ce qui se passe dans notre pays.
00:33:12Oui.
00:33:14Oui, oui.
00:33:16Sur les faits antisémites, on a vu
00:33:18qu'ils avaient explosé. J'enfonce une porte
00:33:20ouverte, ça a été dit par le Premier ministre au dîner du CRIF
00:33:22c'est 300%. En un an
00:33:24c'est énormissime, mais
00:33:26plus encore, la violence
00:33:28les violences faites aux personnes,
00:33:30c'est une réelle explosion.
00:33:32L'intégrité physique
00:33:34aujourd'hui n'est plus sacralisée du tout dans notre société.
00:33:36Et Emmanuel Razavi,
00:33:38encore une fois, tout ça est nourri par ce qui se passe
00:33:40au Proche-Orient et alimenté
00:33:42par une partie de la classe politique en France.
00:33:44C'est sans fin en réalité.
00:33:46Il y a trois semaines environ,
00:33:48vous avez un dénommé, Bachir Biazar,
00:33:50qui est un agent d'influence de la République islamique
00:33:52d'Iran, qui a été arrêté
00:33:54par les services français, parce que justement
00:33:56il avait pour mission en France de diffuser
00:33:58des éléments de langage
00:34:00pro-palestinien. Alors vous avez compris, quand on travaille
00:34:02pour la République islamique d'Iran, que des éléments
00:34:04de langage pro-palestinien, en général,
00:34:06s'accompagnent d'antisémitisme
00:34:08évidemment. Donc il faut bien comprendre
00:34:10qu'aujourd'hui, si vous voulez,
00:34:12à travers ce problème auquel on est
00:34:14confronté depuis des années, parce que le problème
00:34:16de l'islamisme est récurrent en France
00:34:18depuis des décennies maintenant,
00:34:20vous avez des États comme l'Iran
00:34:22qui jouent de la
00:34:24politique d'influence, du jeu
00:34:26de l'influence, et c'est terrible
00:34:28parce que leur discours impacte
00:34:30nos universités, peuvent impacter aussi
00:34:32des quartiers. Je voudrais quand même dire une chose,
00:34:34aujourd'hui vous avez un pays comme l'Iran
00:34:36qui se rapproche de plus en plus d'un pays
00:34:38d'un autre pays, qui est l'Algérie.
00:34:40L'Algérie a une diaspora qui est très importante
00:34:42en France, et l'Iran
00:34:44entend se servir justement de cette diaspora
00:34:46algérienne, via l'État algérien,
00:34:48justement pour diffuser son discours.
00:34:50Alors pro-palestinien, en clair,
00:34:52pour les Iraniens, il s'agit de diffuser un discours
00:34:54pour la République islamique d'Iran, un discours pro-Hamas,
00:34:56très clairement, et antisémite.
00:34:58On va avancer, parce que le thème de l'insécurité
00:35:00pour moi est central
00:35:02dans la vie des Français,
00:35:04évidemment, mais aussi dans le contexte
00:35:06de ces élections. Il y a le pouvoir d'achat qui est en 1,
00:35:08ça on le voit dans toutes nos enquêtes d'opinion,
00:35:10et il y a très vite sécurité,
00:35:12environnement et immigration qui arrivent
00:35:14dans les préoccupations des Français. Maxime Legar
00:35:16a rassemblé les témoignages de proches de 3 victimes
00:35:18d'affaires dont nous avons beaucoup parlé.
00:35:20Sokaina, qui a été tuée par une balle perdue à Marseille,
00:35:22Samara, tabassée de Mont-Saint-Collège, et Berthe,
00:35:24de 90 ans, qui a été violée et tuée par un homme
00:35:26sous OQTAF. Tous se sentent
00:35:28abandonnés par l'État, c'est vraiment ça
00:35:30le fil rouge de leurs histoires. Écoutez.
00:35:52C'est un motif que celle-ci s'habillerait à l'européenne.
00:35:54Elle dénonce l'abandon de l'État.
00:36:12Même son cloche pour Marius, sa grand-mère avait été
00:36:14tabassée à mort par un Pakistanais
00:36:16dans son appartement parisien.
00:36:18Il pointe le manquement de l'État dans sa mission
00:36:20de protection des plus faibles.
00:36:22Ce n'est pas juste un sentiment d'insécurité.
00:36:24Les faits sont là. Ma grand-mère
00:36:26était une personne fragile et
00:36:28l'État a failli
00:36:30la défendre.
00:36:32Un des arrois partagé par la mère de Sokaina,
00:36:34sa fille avait été victime d'une balle perdue
00:36:36lors d'un règlement de compte
00:36:38entre narcotrafiquants à Marseille.
00:36:40La présence des armes de guerre,
00:36:42ça rentre comment ? Pourquoi il a pris
00:36:44une balle ? Qu'est-ce qu'il a fait ma fille ?
00:36:46Est-ce que ma fille était dans un endroit
00:36:48où il ne fallait pas ?
00:36:50Selon notre dernier sondage CSA pour CNews,
00:36:52l'insécurité est le quatrième
00:36:54principal sujet de préoccupation
00:36:56des Français.
00:36:58Grégory Giraud, abandon de l'État.
00:37:00Les Français se sentent abandonnés par l'État.
00:37:02C'est terrible et paradoxal.
00:37:04Paradoxal quand on est policier
00:37:06parce qu'on connaît l'engagement
00:37:08des collègues, de mes collègues au quotidien.
00:37:10Et on le dit à longueur d'émission.
00:37:12C'est pour ça que c'est extrêmement
00:37:14frustrant pour nous.
00:37:16On l'entend, je le dis régulièrement.
00:37:18En quatre ans,
00:37:20quand on passe de 200 000 faits constater
00:37:22pour des violences faites aux personnes à 300 000,
00:37:24on n'est pas dans un sentiment d'insécurité.
00:37:26On a une réelle explosion
00:37:28des violences faites aux personnes.
00:37:30Par rapport à ça, qu'est-ce qu'on a fait ?
00:37:32Finalement, pas grand-chose.
00:37:34On a maintenu le même effectif
00:37:36de police. Il faut le saluer,
00:37:38c'est une réalité augmentée.
00:37:40En sachant que notre charge missionnelle
00:37:42de toute façon augmente aussi.
00:37:44Finalement, il n'y a pas plus malheureusement de policiers
00:37:46parce qu'aujourd'hui, tous les sujets de sécurité
00:37:48sont des sujets primordiaux.
00:37:50La lutte contre le narcotrafic, contre les violences
00:37:52intrafamiliales, contre l'immigration.
00:37:54Tout ça, évidemment,
00:37:56prend tous les renforts qu'on a pu avoir
00:37:58et les absorbe totalement.
00:38:00Malheureusement, on a un niveau de sécurité
00:38:02qui n'a pas augmenté.
00:38:04Ce qu'on voit aussi dans ces exemples qu'on a pris, c'est que ça touche tout le monde.
00:38:06Toutes les catégories
00:38:08de la société et de la population.
00:38:10Plus personne n'est à l'abri à la fois
00:38:12des trafics de drogue, on en a beaucoup parlé
00:38:14à longueur d'émission, des violences
00:38:16gratuites et même des violences crapuleuses.
00:38:18Mais je pense qu'en fait, le problème,
00:38:20il est quasiment philosophique.
00:38:22C'est-à-dire que
00:38:24certains politiques ont la tentation
00:38:26face à cette dégradation
00:38:28de la situation en France, de se dire
00:38:30qu'il faut mettre des policiers derrière chaque Français.
00:38:32Il faut mettre le quoi qu'il en coûte
00:38:34sur l'économie. Et résultat des courses,
00:38:36les gens voient bien que leur situation économique
00:38:38n'a pas changé grâce au quoi qu'il en coûte.
00:38:40Ils ne sont pas plus riches et en matière
00:38:42de sécurité, ils ne se sentent pas mieux protégés.
00:38:44Pourquoi ? Parce qu'encore une fois,
00:38:46l'État agit une fois que
00:38:48tout a échoué.
00:38:50S'agissant de la police, vous vous intervenez
00:38:52quand tout a échoué. C'est-à-dire que quand
00:38:54la cellule familiale a explosé, quand l'école
00:38:56ne fait plus son travail, quand le système social
00:38:58est complètement défaillant.
00:39:00Ça peut être sans fin.
00:39:02C'est-à-dire que c'est la stratégie du saupoudrage.
00:39:04Et tant que les politiques ne se diront pas
00:39:06qu'on va essayer en amont
00:39:08de comprendre pourquoi est-ce qu'on en arrive
00:39:10à cette situation-là,
00:39:12on ne s'en sortira pas. Mais pour ça,
00:39:14ça suppose encore une fois de rentrer dans des sujets
00:39:16dans lesquels les politiques ne veulent pas entrer.
00:39:18On rentre dans la morale, dans la notion
00:39:20du bien ou du mal, dans la notion
00:39:22de l'éducation.
00:39:24La réponse pénale.
00:39:26La question de l'immigration, on y revient
00:39:28toujours au même sujet. Et tant qu'en fait
00:39:30personne ne voudra
00:39:32mettre ses mains dans ce
00:39:34cambouis-là, vous resterez
00:39:36ceux qui viendront
00:39:38systématiquement pallier tous les problèmes.
00:39:40Et ça ne marchera pas.
00:39:42Parce que vous ne pouvez pas apporter des solutions à tous les maux de la société.
00:39:44Il n'y a pas une solution unique et simple à tout ça.
00:39:46C'est une réalité. D'ailleurs, on ne va pas faire
00:39:48de populisme. Mais je pense
00:39:50qu'il faut malgré tout
00:39:52un changement de logiciel au niveau
00:39:54de la réponse pénale pour qu'il y ait un vrai message
00:39:56envoyé. Notamment en prenant un sujet.
00:39:58Les politiques aiment bien faire ça. Et qu'ils prennent un sujet.
00:40:00Les attentes aux personnes, je l'ai redit deux fois.
00:40:02On prend les attentes aux personnes, on en fait
00:40:04des délits spécifiques, on met
00:40:06un vrai
00:40:08angle là-dessus
00:40:10en disant, on va remettre
00:40:12des peines minimales par exemple. C'est ce qu'on a déjà
00:40:14demandé nous. Sur ce sujet-là, rien que
00:40:16sur ce sujet-là, on va voir comment ça marche. Mais ça ne peut pas
00:40:18marcher que comme ça. Ce n'est pas aussi simple que ça.
00:40:20Il faut reparler de courte peine parce qu'on a pris
00:40:22un chemin qui est dramatique en termes
00:40:24de questions judiciaires. Mais depuis 25 ans,
00:40:26on paye juste... Pour les mineurs
00:40:28en particulier. Les mineurs, c'est
00:40:30une catastrophe absolue de toute façon.
00:40:32La césure qui a été faite, c'est un non-sens.
00:40:34Aujourd'hui, il faut de l'immédiateté
00:40:36et surtout une assurance que la peine prononcée
00:40:38soit effectuée. Exécutée.
00:40:40C'est le problème de l'exécution des peines.
00:40:42On a aujourd'hui
00:40:44le seul pays quasiment européen où quand vous prenez une peine
00:40:46de prison, vous êtes quasiment à peu près sûr
00:40:48de jamais la faire et qu'elle sera de toute façon
00:40:50aménagée parce qu'on l'a inscrit dans notre loi. Donc je ne tire
00:40:52pas non plus sur les magistrats. Ils ne font qu'appliquer la loi.
00:40:54On leur donne d'appliquer et qu'aujourd'hui, à mon avis,
00:40:56clairement pas adaptée pour la
00:40:58situation sociétale qu'on vit. Sabrina,
00:41:00sur ce constat qu'on a fait dans ce reportage.
00:41:02Je dirais qu'en plus du
00:41:04sentiment d'abandon, c'est surtout un sentiment
00:41:06profond d'injustice en réalité
00:41:08puisque lorsque vous êtes parent
00:41:10et que vous voyez votre enfant se faire malmener
00:41:12par la logique
00:41:14clanique qui exige de vous que
00:41:16vous vous habillez
00:41:18en fonction
00:41:20de leur code d'AE, c'est-à-dire que
00:41:22il vous est impossible de sortir
00:41:24de l'endogroupe, sinon vous êtes
00:41:26une cible à abattre
00:41:28et qu'en réponse de cela,
00:41:30les parents de ces enfants-là,
00:41:32puisque je rappelle qu'elles étaient mineures,
00:41:34les parents n'ont pas été convoqués. Ce fameux
00:41:36article 227-17 n'a jamais
00:41:38été appliqué. Là, ça aurait été, je pense,
00:41:40le cas en l'espèce. Cet enfant
00:41:42de 12 ans qui se fait violer, vous voyez bien
00:41:44comment on compartimente finalement
00:41:46les motifs pour justifier l'acte
00:41:48et ensuite faire encourir la sanction.
00:41:50Cet enfant Samara
00:41:52qui meurt comme ça dans un quartier où
00:41:54les trafiquants se règlent des comptes
00:41:56à coups de kalachnikovs. Je rappelle
00:41:58qu'il y a des centaines d'armes.
00:42:00C'est Socaïna qui était morte à Marseille.
00:42:02Liée à un règlement de comptes.
00:42:04Eh bien, on n'a jamais retrouvé
00:42:06les malfaiteurs et on ne les a jamais punis.
00:42:08Je pense que c'est surtout, après le sentiment
00:42:10d'abandon, le sentiment
00:42:12d'injustice que ressentent les victimes
00:42:14et les parents de victimes de ces enfants-là.
00:42:16Et ça, c'est très puissant aujourd'hui
00:42:18dans la société française, Rachel Gall.
00:42:20C'est très puissant dans la société française
00:42:22et une nouvelle fois, alimenté
00:42:24par des représentants, certains élus
00:42:26avec leur écharpe bleu-blanc-rouge
00:42:28qui n'hésitent pas à se
00:42:30revendiquer de slogans la police tue
00:42:32ou qui
00:42:34spécifient qu'il existerait
00:42:36un bon antisémitisme, un mauvais antisémitisme
00:42:38un bon viol, un mauvais viol
00:42:40un bon trafic, un mauvais trafic
00:42:42c'est-à-dire le bon trafic, c'est le trafic
00:42:44de stupes dans les quartiers, etc.
00:42:46Mais les trafics des riches, etc.
00:42:48ça c'est le mauvais et il y a le bon.
00:42:50C'est-à-dire qu'on a
00:42:52toute une partie de représentants
00:42:54de l'État qui légitimise
00:42:56cette violence aussi.
00:42:58Emmanuel Radavi.
00:42:59Oui, moi j'ajouterai au propos de Rachel
00:43:01qu'il y en a ras-le-bol. Moi je suis d'origine iranienne.
00:43:03Une partie de ma famille a fui l'Iran
00:43:05au moment de la révolution islamique.
00:43:07Ce n'est évidemment pas
00:43:09lorsqu'on vit en France pour retrouver
00:43:11ce que l'on a quitté. Et beaucoup de familles
00:43:13aujourd'hui dans ces quartiers
00:43:15sont prises en otage
00:43:17par des voyous mais qui sont en même temps des voyous.
00:43:19Vous parliez de la drogue tout à l'heure.
00:43:21On ne le dit pas assez mais la drogue finance
00:43:23j'en parle dans le livre. La drogue
00:43:25finance aussi le terrorisme islamiste.
00:43:27Elle finance aussi des gangs
00:43:29islamistes. Donc à un moment donné
00:43:31il y a plusieurs endroits
00:43:33sur lesquels on a passé vie depuis 30 ans.
00:43:35Je pense qu'on a un certain nombre de journalistes
00:43:37à avoir enquêté, à l'avoir dénoncé, à l'avoir raconté.
00:43:39On ne nous a pas
00:43:41écouté parce que globalement il y a une forme
00:43:43de relativisme qui s'est installé dans la société française.
00:43:45Et c'est vrai, vous parliez des magistrats
00:43:47mais c'est vrai tant chez les magistrats aujourd'hui
00:43:49qu'à l'école. En tout cas
00:43:51c'est ainsi que je le vois. Et bizarrement
00:43:53on n'écoute pas les gens comme nous
00:43:55pourtant issus de l'immigration.
00:43:57On vous dit que vous ne voyez pas ce que vous voyez.
00:43:59Les français on leur dit que vous ne voyez pas ce que vous voyez.
00:44:01Mais c'est exactement ça. Bien sûr
00:44:03on leur explique que le réel n'existe pas.
00:44:05Eux ils le prennent face.
00:44:07Je trouve que votre témoignage est précieux
00:44:09parce que souvent vous avez une vision qui est encore plus dure
00:44:11que ceux qui sont nés sur le territoire
00:44:13français et donc
00:44:15qui ne savent pas. Moi je n'ai jamais rien fui.
00:44:17Vous vous savez ? Est-ce que vous avez fui votre famille ?
00:44:19Je suis né en France. Une partie de ma famille
00:44:21a fui. Vous portez ça en héritage.
00:44:23Je trouve que c'est extrêmement
00:44:25important parce que ça peut aussi
00:44:27nous éclairer sur les dangers auxquels
00:44:29on s'expose et les risques qui nous
00:44:31attendent s'il n'y a pas de changement dans les prochaines années.
00:44:33Je crois d'ailleurs qu'on a beaucoup moins
00:44:35de complexe, si vous voulez, alors quand je dis
00:44:37que vous, que des français d'origine
00:44:39à le dire parce que
00:44:41justement nos familles l'ont vécu.
00:44:43Et puis il y a une deuxième chose. Tout à l'heure
00:44:45je discutais avec une de mes consœurs
00:44:47qui travaille pour le JDD qui
00:44:49va sur le terrain régulièrement en fait comme moi.
00:44:51Moi je fais énormément de reportages au Moyen-Orient depuis
00:44:53près de 30 ans. On raconte
00:44:55le réel mais il y a une dichotomie
00:44:57il y a un espace énorme
00:44:59entre ce que nous racontons
00:45:01et ce que l'on entend raconter aujourd'hui par les politiques
00:45:03à la télévision. Et par les médias
00:45:05permettez-moi aussi de dire. Certains médias, oui
00:45:07mais vous savez il n'y a pas longtemps je donnais une conférence
00:45:09et j'ai été quelque peu
00:45:11malmené par quelqu'un, par un jeune cadre
00:45:13de LFI. C'était en Haute-Savoie.
00:45:15Ces gens-là mentent
00:45:17aujourd'hui. Je disais
00:45:19à ce jeune homme, il est important que
00:45:21des gens qui vont sur le terrain racontent
00:45:23le contraire de ce que vous racontez. Non pas
00:45:25pour s'opposer à vous, simplement parce que
00:45:27ce que l'on raconte c'est la vérité.
00:45:29Sur les histoires, on parlait d'importation
00:45:31du conflit israélo-palestinien.
00:45:33Qui dit en France qu'une partie
00:45:35des obus
00:45:37des missiles qui sont tombés sur Gaza
00:45:39ont été tirés par le djihad islamique
00:45:41à peu près un tiers, un peu moins d'un tiers
00:45:43parce qu'ils ne savent pas utiliser l'armement
00:45:45que leur fournit l'Iran. Qui le dit ?
00:45:47Pas grand monde. Vous m'invitez, vous me faites
00:45:49la gentillesse
00:45:51de me le dire. Non mais c'est une guerre
00:45:53contre la vérité. C'est une guerre contre la réalité
00:45:55et la vérité. Moi je suis absolument d'accord avec ça aujourd'hui.
00:45:57Et alors on la gagne comment celle-là ? Cette guerre contre la vérité ?
00:45:59En témoignant. En le mensonge.
00:46:01En résistant.
00:46:03Mais surtout sur les méthodes
00:46:05de disqualifier la vérité
00:46:07en fait c'est toujours les mêmes méthodes
00:46:09c'est pour ça que je parlais de ce témoignage
00:46:11des parents de cette fillette
00:46:13parce que les méthodes sont toujours
00:46:15les mêmes. C'est toujours le négationnisme
00:46:17c'est toujours raconter une histoire avec
00:46:19des raccourcis qui sont tellement douteux
00:46:21et plus on est nombreux
00:46:23à témoigner. Et c'est pour ça que je ne suis pas
00:46:25contre la binationalité. C'est parce
00:46:27qu'aussi on a eu des parents et des grands-parents
00:46:29qui ont vécu dans des pays comme ça
00:46:31et qui s'en sont sortis ici
00:46:33et c'est peut-être pour ça qu'on aime la France encore plus.
00:46:35Et qui témoignent du réel et de ce qu'ils ont
00:46:37vécu sur place. On fait une petite pause
00:46:39on se retrouve dans un instant. Vous restez avec nous
00:46:41Emmanuel Radzavi. On continuera à parler
00:46:43de politique, de cette élection
00:46:45ces élections législatives qui mettent la France
00:46:47en ébullition avec un Président Macron
00:46:49qui a parlé de guerre civile, Éric Revelle
00:46:51Sabrina, Louis Dragnel, Rachel, Emmanuel
00:46:53On remercie Greg Jouron. Merci beaucoup
00:46:55et puis on se dit à dans un instant
00:46:57sur CNews et sur Europe 1. A tout de suite.
00:47:03Bonsoir à tous et bonsoir à toutes. Bienvenue dans
00:47:05Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1
00:47:07Il ne manquait plus que lui
00:47:09au bal des fous auquel la classe politique
00:47:11nous a conviés depuis le 9 juin dernier
00:47:13Il ne manquait plus que Dominique Strauss-Kahn
00:47:15qui sort de sa boîte aujourd'hui pour faire
00:47:17barrage au Rassemblement National
00:47:19en appelant à voter la France insoumise au motif
00:47:21qu'il faut choisir son meilleur ennemi
00:47:23pour éviter le pire. Renoncement
00:47:25trahison, coufouré, on nous aura
00:47:27rien épargné dans cette campagne du pire
00:47:29où les revenants sortent des catacombes
00:47:31presque chaque jour. Revoilà donc Dominique Strauss-Kahn
00:47:33donnant des leçons de morale
00:47:35républicaine. Lui dont le nom a été cité
00:47:37dans presque toutes les tristes affaires
00:47:39des 20 dernières années sans jamais
00:47:41avoir été condamné. Je le précise.
00:47:43Des emplois fictifs de l'AMNEF en passant par
00:47:45l'affaire ELF, l'affaire de la Cassette-Mairie
00:47:47et bien sûr le scandale retentissant
00:47:49du Sofitel de New York en 2011
00:47:51avec les accusations d'agression sexuelle
00:47:53portées par Nafisatou Diallo qui se sont
00:47:55soldées par une transaction financière et un
00:47:57non-lieu devant la justice américaine
00:47:59On n'oublie pas non plus l'affaire du Carlton de Lille
00:48:01dans lequel il a été mis en examen pour proxénétisme
00:48:03aggravé avant d'être
00:48:05relaxé. Cinq fois poursuivi
00:48:07jamais condamné
00:48:09définitivement on a les soutiens que l'on mérite
00:48:11On va en débattre ce soir dans Punchline
00:48:25Il est 18h. D'abord le rappel
00:48:27des titres de l'actualité sur CNews et sur
00:48:29Europe 1. L'avion transportant Julian Assange
00:48:31a décollé de Bangkok vers un
00:48:33territoire américain du Pacifique
00:48:35Le lanceur d'alerte australien
00:48:37fondateur de Wikileaks est donc
00:48:39libre pratiquement. Il devra ensuite être
00:48:41présenté à un juge américain et négocier un accord de
00:48:43plaidé coupable en Australie avec la justice
00:48:45américaine qui réclamait son extradition
00:48:47D'importants dégâts
00:48:49dans la vallée de la Vésubie après les
00:48:51fortes intempéries sur la commune de Saint-Martin
00:48:53Vésubie. Une cinquantaine de personnes ont été
00:48:55évacuées d'un hameau isolé
00:48:57Encore une fois, gonflée par la fonte
00:48:59des neiges et les fortes précipitations
00:49:01la rivière a submergé des passages
00:49:03et menacé plusieurs ponts. Selon les pompiers
00:49:05aucune victime heureusement n'est à déplorer
00:49:07Le site de rencontre
00:49:09coco.gg
00:49:11a été fermé par la justice française
00:49:13Il a été mis en cause dans plusieurs affaires de guet-apens
00:49:15notamment Homoclobe. Selon
00:49:17une source proche du dossier, le propriétaire
00:49:19du site a été interpellé à l'étranger. Trois autres personnes
00:49:21sont actuellement entendues dans le cadre de l'affaire
00:49:23Enfin, 263ème
00:49:25jour de détention pour les otages
00:49:27retenus par l'organisation terroriste du Hamas
00:49:29dans la bande de Gaza. Deux de ces otages
00:49:31sont français. Ils se nomment Ofer et Orad
00:49:33Nous pensons à ces otages ce soir
00:49:35et à leur famille. Nous demandons une fois de plus
00:49:37leur libération immédiate et sans condition
00:49:39Il est 18h01
00:49:41et 30 secondes. Nous sommes avec Louis de Ragnel
00:49:43Bonsoir Louis. Bonsoir Laurence. Rachel Canella
00:49:45Bonsoir Laurence. Emmanuel Razavi
00:49:47Essayiste et auteur, merci
00:49:49Auteur du livre La face cachée des molas. Merci d'être avec nous
00:49:51Une magistrate, Béatrice Brugère
00:49:53Bonsoir Béatrice Brugère. On va parler de la justice
00:49:55avec vous dans un instant. Celle des mineurs
00:49:57en particulier. Sabrina Medjeber, essayiste
00:49:59Eric Revelle, journaliste. Madame
00:50:01Monsieur Revelle, je vous ai vu réagir
00:50:03pendant que je parlais de Dominique Strauss-Kahn. Qu'est-ce qui vous fait
00:50:05réagir Eric Revelle ? On va peut-être écouter
00:50:07d'abord le sujet de Mathieu Devese, puisque
00:50:09l'ancien patron du FMI veut faire
00:50:11barrage au danger lié à l'arrivée, dit-il
00:50:13de l'extrême droite au pouvoir. Vous préférez le sujet avant
00:50:15Vous voulez pas vous mouiller ?
00:50:17D'abord le sujet de Mathieu Devese
00:50:19et on en débat ensuite
00:50:21C'est une prise de parole inattendue
00:50:23celle de Dominique Strauss-Kahn
00:50:25retirée de la vie politique depuis l'affaire
00:50:27du Sofitel en 2011. Dans une
00:50:29tribune publiée dans le magazine Challenge
00:50:31l'ancien directeur du FMI
00:50:33appelle à faire barrage au
00:50:35Rassemblement National. Ne commettons pas
00:50:37la même erreur que les sociodémocrates
00:50:39allemands en 1933 qui
00:50:41sous-estimaient les conséquences de l'arrivée
00:50:43au pouvoir de l'extrême droite. Malgré
00:50:45de vives critiques envers la France
00:50:47insoumise, l'ancien ministre de l'économie
00:50:49préfère voter pour un candidat LFI
00:50:51et non RN au second
00:50:53tour des législatives. En cas
00:50:55de duel entre un candidat RN et un candidat
00:50:57LFI, certains seront rebutés
00:50:59par les outrances insupportables
00:51:01de Jean-Luc Mélenchon. Mais il ne faudra
00:51:03pas hésiter. Il faut savoir choisir
00:51:05son meilleur ennemi pour éviter le pire.
00:51:07Dans un tweet depuis supprimé,
00:51:09Sandrine Rousseau se félicite de cette prise
00:51:11de position. Ah ben quand même !
00:51:13Dominique Strauss-Kahn juge néanmoins
00:51:15le programme économique du nouveau Front Populaire
00:51:17très peu crédible comme celui
00:51:19du Rassemblement National.
00:51:21Éric Reuvel, votre avis ?
00:51:23J'ai eu beaucoup d'admiration pour Dominique Strauss-Kahn
00:51:25que j'ai eu l'honneur d'avoir comme prof
00:51:27d'économie internationale. À l'époque, il avait une grande
00:51:29écharpe rouge déjà et puis des lunettes
00:51:31en bois. Mais là, quand je vois cette
00:51:33déclaration, en plus il ne dit pas je vais voter pour un
00:51:35candidat du Front Populaire, PS. Non, il dit
00:51:37pour un candidat LFI. Alors
00:51:39là, je ne sais pas s'il a
00:51:41subi des pressions, s'il veut revenir en
00:51:43politique, je ne sais rien. Mais pardonnez-moi
00:51:45après les prises d'opposition
00:51:47de certains députés LFI
00:51:49antisémites
00:51:51notoires, je ne vois pas comment Dominique
00:51:53Strauss-Kahn peut avoir
00:51:55cette prise d'opposition. Et alors c'est ça que je voulais
00:51:57vous dire, je ne savais même pas que le sujet en parlait.
00:51:59Mais alors la cerise sur le gâteau, c'est quand même
00:52:01Sandrine Rousseau
00:52:03chef à plume des féministes
00:52:05bon teint, prête à défendre les femmes
00:52:07dès qu'une d'entre
00:52:09elles va être regardée un peu lourdement
00:52:11dans un ascenseur et qu'il l'a, alors
00:52:13elle a supprimé son tweet, elle avait
00:52:15mis ah ben quand même, genre ah
00:52:17c'est bien Dominique Strauss-Kahn nous rejoint
00:52:19mais j'espère que
00:52:21les grandes associations féministes de ce
00:52:23pays vont peut-être repousser
00:52:25un peu ce
00:52:27soutien. Vous y croyez. Mais j'y crois pas
00:52:29un seul instant, je fais de l'humour. Vous avez l'air d'y croire.
00:52:31Mais tout ça est quand même. Bon, rapidement
00:52:33Sabrina. Moi je ne suis pas du tout
00:52:35étonnée, vous savez, on déplore là
00:52:37le ralliement de François Hollande
00:52:39à la NUPES, parce que pour moi
00:52:41ça reste la NUPES, je n'ose pas l'appeler ça
00:52:43le Front Populaire, en réalité finalement
00:52:45c'est simplement une complicité
00:52:47une combinaison de ce qui se joue
00:52:49en France depuis 40 ans, c'est-à-dire
00:52:51cette alliance entre
00:52:53le caïda
00:52:55l'islam politique dans les quartiers
00:52:57le milieu associatif, les élus
00:52:59qui profitent de la rente électorale
00:53:01par le communautarisme
00:53:03qu'ils organisent méthodiquement, et Jean-Luc
00:53:05Mélenchon a simplement soufflé
00:53:07sur les braises en exaltant
00:53:09toutes les passions identitaires
00:53:11et notamment et dramatiquement
00:53:13l'antisémitisme, donc moi je ne suis pas du tout
00:53:15surprise que François Hollande se rallie
00:53:17à la NUPES, et je ne suis pas non plus surprise que
00:53:19Dominique Strauss-Kahn rallie
00:53:21la NUPES, puisque ce sont partis
00:53:23enfin la NUPES, la gauche on va dire, plus largement
00:53:25ce sont partis
00:53:27d'origine, ce sont partis de combat
00:53:29maintenant je m'étonne effectivement qu'une
00:53:31féministe comme Sandrine Rousseau
00:53:33ait été matée. Il aurait pu dire
00:53:35je soutiens
00:53:37un député de gauche au second tour
00:53:39parce que je considère, non elle est là
00:53:41elle est fille, c'est ça qui est incroyable
00:53:43donc ce qui est expliqué
00:53:45parce qu'en fait c'est Dominique Strauss-Kahn, mais il y a beaucoup
00:53:47de gens qui disent la même chose que Dominique Strauss-Kahn
00:53:49il y a même des hésitations au sein du camp
00:53:51d'Emmanuel Macron, donc pour tous ces gens
00:53:53choisir l'antisémitisme
00:53:55bon c'est pas si grave que ça pour des raisons
00:53:57électorales, non mais
00:53:59choisir l'antisémitisme
00:54:01au lieu de l'URN qui pour le coup
00:54:03et il suffit de voir simplement les enquêtes
00:54:05d'opinion qu'on fait autour de nous
00:54:07tous les français juifs que je connais
00:54:09beaucoup qui n'avaient jamais voté URN de leur vie
00:54:11et qui vont le faire pour la première fois parce que c'est le seul parti
00:54:13selon eux, qui tient un discours
00:54:15extrêmement clair par rapport
00:54:17à ce qui se passe en Israël et au Hamas
00:54:19ce qu'ils expliquent c'est que choisir
00:54:21des candidats
00:54:23qui font la promotion du Hamas, qui considèrent
00:54:25que c'est un mouvement de résistance, il n'y a plus aucun
00:54:27problème, tout est pardonné
00:54:29mais non mais c'est complètement lunaire
00:54:31mais moi je demande juste une chose, que toutes
00:54:33ces personnes là n'aillent plus jamais
00:54:35faire des leçons de morale ou monter
00:54:37sur des estrades, c'est le cas
00:54:39mais qu'ils ne fassent plus jamais, jusqu'à la fin de leur jour
00:54:41ils ne peuvent plus dire qu'ils soutiennent
00:54:43à courbe voie
00:54:45la jeune fille parce qu'en fait en faisant le choix
00:54:47de la France insoumise, ils font le choix de la compromission
00:54:49c'est pas simplement
00:54:51on essaie de s'adapter, vous savez il y a quelques
00:54:53années, il y a 15-20 ans
00:54:55on parlait lors des élections de ce qu'on appelait les points
00:54:57non négociables, et bien le problème
00:54:59il n'y a plus rien qui est non négociable maintenant
00:55:01les valeurs, ça voulait dire quelque chose
00:55:03une valeur normalement c'est quelque chose d'immuable
00:55:05c'est à dire qu'on ne transige pas avec ça
00:55:07et bien il n'y a plus aucun point non négociable
00:55:09pour ces gens là, puisque voilà
00:55:11même Dominique Strauss-Kahn qui est prête à voter
00:55:13pour des candidats de la France insoumise
00:55:15qui considère que le Hamas est un mouvement de résistance
00:55:17et je trouve qu'ils se déshonorent
00:55:19et ils sont tombés vraiment très bas
00:55:21et pour aller un tout petit peu plus loin
00:55:23par rapport à ce que vous dites
00:55:25on a quand même deux personnes qui ont été
00:55:27convoquées à la police
00:55:29pour apologie du terrorisme
00:55:31et qui viennent de LFI, on l'oublie un petit peu
00:55:33mais là c'est très concret, très factuel
00:55:35elles ont été convoquées
00:55:37et une personne fichée S
00:55:39alors après sur Dominique Strauss-Kahn
00:55:41Dominique Strauss-Kahn
00:55:43à partir de quel moment
00:55:45c'est intéressant que Dominique Strauss-Kahn
00:55:47nous donne une consigne de vote
00:55:49parce que là en fait
00:55:51il a eu
00:55:53ce séisme
00:55:55interplanétaire
00:55:57non mais c'est vrai
00:55:59le monde entier en a parlé
00:56:01le monde entier en a parlé
00:56:03ça a été même repris dans des séries
00:56:05c'est-à-dire que pour revenir dans ce contexte actuel
00:56:07il n'a jamais plus parlé
00:56:09et il arrive comme ça
00:56:11en 2024 alors que
00:56:13on est dans un bordel
00:56:15démocratique
00:56:17c'est peut-être pour ça
00:56:19Emmanuel Razavi
00:56:21sa parole politique en tout cas
00:56:23elle est complètement disqualifiée depuis longtemps
00:56:25mais au final il y a beaucoup de gens
00:56:27qui soutiennent l'Élysée
00:56:29dont la parole politique est disqualifiée
00:56:31donc tout ça finalement ne me surprend
00:56:33ne me surprend guère
00:56:35Louis Dragnel vous évoquait ce qui se passe
00:56:37du côté de l'Élysée parce que
00:56:39il y aura peut-être la stratégie du
00:56:41ni IRN, ni France Insoumise
00:56:43c'est ça qui est en train de se dessiner
00:56:45dans les consignes de vote
00:56:47donc ça veut dire en fait dans l'autre sens
00:56:49aucun problème pour voter pour des candidats communistes
00:56:51aucun problème pour le camp
00:56:53Macroniste, pour voter pour des socialistes
00:56:55pour voter pour des écologistes
00:56:57pour voter pour Sandrine Rousseau qui par ailleurs
00:56:59ils combattent matin, midi et soir
00:57:01et en fait on voit cette dialectique
00:57:03qui est à peu près la même que celle de Dominique Strauss-Kahn
00:57:05et donc en fait
00:57:07il n'y a rien de pire pour eux que l'IRN
00:57:09alors que c'est tout le paradoxe
00:57:11de l'histoire, quand on connait
00:57:13un peu les coulisses de la vie politique
00:57:15on sait qu'avec des députés Rassemblement
00:57:17National, il y a des ministres qui s'entendent très bien
00:57:19qui déjeunent avec eux, ça ne les gêne absolument pas
00:57:21mais on voit en fait à quel point
00:57:23ils se disent qu'il n'y a plus
00:57:25aucune autre ficelle que celle-ci
00:57:27pour essayer de se maintenir au pouvoir
00:57:29puisque si réellement ils avaient des arguments
00:57:31ils en utiliseraient, et il y en a
00:57:33il y a plein d'arguments pour critiquer
00:57:35le Rassemblement National, mais là encore une fois
00:57:37c'est cette volonté d'essayer
00:57:39de montrer que
00:57:41c'est la surdiabolisation du IRN
00:57:43puisqu'ils expliquent, c'est ça qui est
00:57:45terrible dans la comparaison
00:57:47Est-ce que ça veut dire qu'on met un signe égal Louis
00:57:49IRN et LFI ?
00:57:51Est-ce qu'Emmanuel Macron met un signe égal
00:57:53entre IRN et LFI ?
00:57:55Je pense que voter IRN c'est pire que voter LFI si on écoute Dominique Strauss-Kahn
00:57:57Pour Emmanuel Macron, non
00:57:59il ne va pas jusqu'à
00:58:01déjà il n'a pas encore donné sa position
00:58:03vous évoquez le contenu d'une réunion
00:58:05qui a eu lieu en visio
00:58:07à laquelle participait Emmanuel Macron, mais on ne sait pas exactement
00:58:09ce que lui a décidé, mais on voit bien
00:58:11que ce qui nous remonte
00:58:13c'est cette volonté
00:58:15d'essayer de demander aux électeurs de respecter
00:58:17cette consigne, ni IRN ni LFI
00:58:19mais aussi quand on gratte un tout petit peu
00:58:21on sait qu'il y a
00:58:23des personnalités autour d'Emmanuel Macron
00:58:25qui seraient prêtes sans aucun problème
00:58:27à voter LFI plutôt que IRN
00:58:29il y a eu par exemple un appel dans Le Monde cet après-midi
00:58:31qui était co-signé par des gens
00:58:33du Nouveau Front Populaire et aussi par
00:58:35un ancien ministre
00:58:37Clément Beaune et une actuelle ministre Agnès Pagnon
00:58:39Un dernier mot là-dessus Florian Tardif du service politique
00:58:41de CNews, elle nous explique
00:58:43qu'effectivement la stratégie de la campagne de la Macronie
00:58:45sera de montrer
00:58:47l'inanité des programmes du RN et de
00:58:49NFP donc Nouveau Front Populaire
00:58:51avec un risque de confiscation fiscale affichée au grand jour
00:58:53pour le Nouveau Front Populaire
00:58:55et dissimilée pour le Rassemblement National
00:58:57Confiscation fiscale
00:58:59Eric Revelle pour les programmes
00:59:01confiscation fiscale
00:59:03ce qui est sûr quand même quand vous écoutez
00:59:05Jordan Bardella pour parler par exemple
00:59:07du programme économique du RN c'est que
00:59:09au fur et à mesure que le mur
00:59:11du pouvoir se rapprocherait pour le RN
00:59:13le mur de la réalité
00:59:15se précise aussi
00:59:17vous avez vu qu'il a retiré quand même pas mal de mesures
00:59:19par exemple, on peut être pour ou contre
00:59:21mais vous baissez un taux de TVA, il faut l'aval
00:59:23de Bruxelles, vous décidez
00:59:25de réduire la contribution de la France
00:59:27à l'Europe, il faut
00:59:29en parler parce que vous pouvez avoir un
00:59:31veto de Bruxelles, etc.
00:59:33Moi ce que je crois, je vais vous dire, ça me fait penser
00:59:35un peu à la gauche quand elle est arrivée
00:59:37au pouvoir, souvent quand la gauche arrive
00:59:39au pouvoir, je vais prendre deux exemples, François Mitterrand et
00:59:41François Hollande, vous avez des grandes
00:59:43réformes sociétales, l'avantage
00:59:45d'une réforme sociétale c'est que ça solidifie
00:59:47votre base électorale et que ça ne coûte pas un euro
00:59:49au budget de l'État, abolition de la
00:59:51peine de mort, mariage pour tous
00:59:53IVG c'était un petit peu avant, on est d'accord, on l'oublie pas
00:59:55Mais ce que je veux dire c'est que là, on voit sur quoi a mis l'accent
00:59:57Jordan Bardella, il a mis l'accent sur l'éducation
00:59:59retour à l'autorité, vouvoiement des
01:00:01professeurs, et bien ça c'est typiquement ce que j'appelle
01:00:03une réforme sociétale qui ne coûterait pas
01:00:05un euro et qui permettrait peut-être
01:00:07et puis la grosse ficelle de l'audit financier
01:00:09que tous les gouvernements ont fait, c'est-à-dire
01:00:11je fais un audit financier des finances publiques
01:00:13pour savoir, et au rage, au désespoir
01:00:15au biais de ses ennemis, je découvre que les
01:00:17finances publiques sont beaucoup plus dégradées qu'on ne l'avait
01:00:19dit, donc dans ces cas-là je remets à plus tard
01:00:21je remets à plus tard, non mais
01:00:23enfin on a découvert
01:00:25par exemple Bruno Le Maire a découvert qu'on avait des recettes
01:00:27fiscales en moins, ça ne voulait pas échapper
01:00:29Non, ce que je veux dire c'est que l'audit financier
01:00:31c'est un grand classique
01:00:33maintenant, vous savez
01:00:35moi je pense que les français ils ne votent plus sur les programmes
01:00:37ils votent sur le rejet
01:00:39ils votent sur le ras-le-bol, ils votent sur le rejet
01:00:41des élites, voilà
01:00:43tout à l'heure on sera avec Jérôme Fourquet
01:00:45c'est exactement ce qu'il dit, qu'il y a une sécession des élites
01:00:47par rapport au pays. On fait une petite pause
01:00:49on s'entend dans un instant, Béatrice Brugère
01:00:51vous avez fait ce livre admirable, La justice, la colère
01:00:53qui monte, ça fait partie des grandes colères des français
01:00:55cette inquiétude sur le fait
01:00:57que la justice ne fonctionne pas
01:00:59et qu'il y a un décalage entre
01:01:01les actions des délinquants et la réponse pénale
01:01:03on y revient dans un instant
01:01:05dans punchline sur CNews et Europe 1
01:01:0918h18
01:01:11on se retrouve en direct sur CNews et sur Europe 1
01:01:13Béatrice Brugère, vous êtes magistrate, secrétaire générale
01:01:15d'unité magistrat
01:01:17il y a eu beaucoup de propositions des candidats
01:01:19aux législatives sur la justice
01:01:21des mineurs, on a entendu beaucoup de choses
01:01:23sur l'excuse de minorité
01:01:25sur le fait qu'on puisse faire comparaître
01:01:27en comparution immédiate les mineurs
01:01:29désormais, on va écouter d'abord Gabriel Attal
01:01:31je propose un pour la responsabilisation des parents
01:01:33qu'on puisse plus facilement retenir
01:01:35un manquement à l'obligation parentale
01:01:37aujourd'hui c'est très compliqué
01:01:39un parent qui ne se préoccupe pas de savoir
01:01:41si ses enfants vont à l'école ou pas
01:01:43un parent qui laisse son gamin de 12 ans
01:01:45traîner dans la rue la nuit
01:01:47aujourd'hui c'est difficile, au terme de la loi
01:01:49de retenir un manquement à l'obligation parentale
01:01:51ce que je propose, c'est que ça soit plus simple
01:01:53deuxième chose, je propose une comparution immédiate
01:01:55pour qu'on puisse plus facilement
01:01:57retenir un manquement à l'obligation parentale
01:01:59troisième chose, je propose une comparution immédiate
01:02:01pour les mineurs, ça n'existe pas aujourd'hui
01:02:03il faut qu'on ait des sanctions beaucoup plus rapides
01:02:05donc il y a la comparution immédiate pour aller plus vite
01:02:07et ensuite il y a l'atténuation de l'excuse
01:02:09de minorité pour être plus ferme
01:02:11et ça aussi, je le propose dans cette
01:02:13campagne, ça veut dire que
01:02:15quand vous êtes mineur et que vous commettez
01:02:17un acte grave ou que vous êtes
01:02:19en récidive, le principe doit être
01:02:21qu'il n'y a plus d'excuse de minorité
01:02:23pour pouvoir être plus ferme
01:02:25Voilà pour les propositions du Premier Ministre
01:02:27d'abord on se demande pourquoi
01:02:29les sortir maintenant alors qu'à priori
01:02:31le pouvoir d'Emmanuel Macron est en place depuis 7 ans
01:02:33mais est-ce que, par exemple, sur la comparution immédiate
01:02:35pour les mineurs, qu'est-ce que ça changerait exactement
01:02:37Béatrice Brugère ? La sanction
01:02:39ne serait évidemment pas immédiate
01:02:41D'abord je ne peux que
01:02:43être d'accord avec Gabriel Attal parce que les deux propositions
01:02:45qu'il propose sont les propositions
01:02:47que mon syndicat a proposées
01:02:49lors de l'examen
01:02:51de la réforme du code
01:02:53de justice des mineurs qui a été
01:02:55élaborée sous Nicole Belloubet
01:02:57et votée ensuite avec Dupond-Moretti
01:02:59donc c'est très récent
01:03:01et ces deux propositions ont été
01:03:03largement écartées
01:03:05non seulement elles ont été écartées
01:03:07Par son gouvernement donc ? Bien sûr, c'est pour ça
01:03:09C'est énorme. Je ne peux pas être contre
01:03:11je suis juste attristée
01:03:13qu'elles ressortent maintenant
01:03:15mais à la rigueur Gabriel Attal n'était pas encore
01:03:17Premier Ministre, il n'y est pour rien
01:03:19et on avait dans le système
01:03:21avant, non pas une
01:03:23comparaison immédiate mais une procédure
01:03:25qui s'appelait la PIM
01:03:27qui voulait dire procédure
01:03:29immédiate justement pour juger dans un délai
01:03:31très rapide qui pouvait être dans les 10 jours
01:03:33Cette mesure que les juges des enfants
01:03:35utilisaient justement pour des
01:03:37mineurs qui étaient déjà extrêmement
01:03:39délinquants, violents
01:03:41et qui devaient être jugés rapidement, ce qui n'est pas
01:03:43le cas de toute la justice des mineurs
01:03:45a été également supprimée
01:03:47par Nicole Belloubet, on ne sait pas pourquoi
01:03:49puisqu'elle fonctionnait bien. Donc là on vient
01:03:51de tout modifier, on vient de se
01:03:53priver de quelque chose
01:03:55nous ce que l'on disait c'est au moins
01:03:57remettons cette PIM qui marchait
01:03:59et à défaut faisons
01:04:01ce qui correspond à une comparaison
01:04:03immédiate évidemment
01:04:05qui serait conforme
01:04:07avec le droit des mineurs parce qu'il faut savoir que c'est compliqué
01:04:09avec le droit des mineurs
01:04:11qui soit adapté. Pourquoi ?
01:04:13Parce qu'aujourd'hui malgré ce qui a été
01:04:15annoncé, malgré ce qui est dit
01:04:17en fait on juge trop tard
01:04:19et on n'a pas pris en compte aussi une chose
01:04:21très importante, mais vous les journalistes
01:04:23vous le prenez en compte puisqu'on en parle tout le temps
01:04:25c'est l'augmentation d'une
01:04:27criminalité, d'une violence inouïe
01:04:29sur une minorité
01:04:31de mineurs. Et quand on légifère
01:04:33non seulement on légifère à l'aveugle
01:04:35à contretemps
01:04:37et à contresens. Donc les
01:04:39zigzags du gouvernement
01:04:41si on regarde sur le long cours
01:04:43sont inquiétants, pour autant
01:04:45ce que Gabriel Attal vient de dire
01:04:47n'est pas intéressant. On a juste envie
01:04:49de lui dire pourquoi vous ne l'avez pas fait avant et pourquoi
01:04:51vous avez supprimé ce qui marchait.
01:04:53Sur la justice des mineurs
01:04:55je vais citer quand il était là, Gabriel Attal
01:04:57des chiffres qui concernaient en fait
01:04:59la justice des majeurs. 76%
01:05:01d'alternatives à l'incarcération
01:05:0340% d'alternatives à la sanction in fine.
01:05:05Sur les mineurs c'est pareil ?
01:05:07Sur les mineurs c'est pareil. En fait il faut savoir qu'aujourd'hui
01:05:09le gouvernement demande
01:05:11d'ailleurs c'est dans son projet
01:05:13de loi de finances qui est très intéressant
01:05:15demande d'augmenter
01:05:17encore plus les alternatives
01:05:19aux poursuites et encore plus
01:05:21ce qui est différent, les alternatives
01:05:23à l'incarcération.
01:05:25Pour faire simple, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
01:05:27une poursuite sur deux
01:05:29fait l'objet d'une alternative
01:05:31c'est-à-dire une autre façon de juger
01:05:33c'est-à-dire qu'on ne juge très peu devant une juridiction
01:05:35et quand on arrive devant une juridiction
01:05:37donc sur ces 1 sur 2 à peu près
01:05:39un petit peu moins mais à peu près ça
01:05:41on est pratiquement à 76% d'alternatives
01:05:43à l'incarcération
01:05:45et quand on est
01:05:47j'allais dire condamné à de l'incarcération
01:05:49il faut entendre entre
01:05:511 et 5 ans avant l'exécution
01:05:53des peines. Et sur cette
01:05:55exécution des peines, je peux continuer longtemps
01:05:57vous avez une réduction
01:05:59de type JVAO
01:06:01de tête qui fait
01:06:03qu'aujourd'hui non seulement
01:06:05vous faites à peine
01:06:07les deux tiers de ce qui est
01:06:09prévu mais en plus comme on a une
01:06:11surpopulation carcérale
01:06:13on a mis en place, et ça c'est avec
01:06:15notre ministre, ce qu'on appelle
01:06:17une libération sous
01:06:19contrainte, en fait c'est 3 mois de cadeau
01:06:213 mois de cadeau à la sortie
01:06:23en plus des réductions de tête. Donc on voit bien
01:06:25qu'en fait, tous les faits
01:06:27non pas pour répondre à la criminalité
01:06:29mais pour répondre à un problème
01:06:31de jauge, de surpopulation
01:06:33parce qu'on n'a pas anticipé
01:06:35sur une chose très simple
01:06:37qui s'appelle la criminalité que l'on ne veut pas voir
01:06:39on va écouter juste maintenant
01:06:41les propositions de Jordan Bardella du Rassemblement National
01:06:43lui il est pour la levée de l'excuse de minorité
01:06:45dans certains cas, on l'écoute et je vous passe la parole
01:06:47parce que c'est important d'encore une fois que vous êtes magistrate
01:06:49vous savez de quoi vous parlez, on écoute Jordan Bardella
01:06:51Voulons rétablir
01:06:53la République du respect
01:06:55le respect des citoyens dont la décision fera
01:06:57loi, le respect des institutions
01:06:59le respect de la loi par son application
01:07:01sur tout le territoire de la République
01:07:03le respect de la justice en garantissant
01:07:05son indépendance, le respect des justiciables
01:07:07en faisant réellement appliquer le secret
01:07:09de l'instruction, le respect des personnes
01:07:11par le renforcement pénal, la sacralisation
01:07:13de l'intégrité physique
01:07:15le respect des oppositions enfin
01:07:17parce que le pluralisme est une richesse
01:07:19formidable, tout comme la liberté
01:07:21d'expression et la circulation des idées
01:07:23Bon ça c'était un propos général
01:07:25et ce n'est pas précis sur les mineurs
01:07:27Levée de l'excuse de minorité
01:07:29L'excuse de minorité, juste pour comprendre rapidement
01:07:31c'est quoi ? C'est une atténuation de responsabilité
01:07:33le vrai mot c'est ça
01:07:35C'est-à-dire que quand vous êtes mineur
01:07:37vous encourez la moitié d'une peine que quand vous êtes majeur
01:07:39donc cette excuse de minorité
01:07:41entre 16 et 18 ans
01:07:43cette atténuation de responsabilité
01:07:45elle peut être écartée
01:07:47c'est-à-dire que pour des faits très graves
01:07:49elle peut être écartée. D'ailleurs il y a un des faits divers
01:07:51qui vient de se passer où le procurat
01:07:53a demandé de l'écarter
01:07:55sur un crime épouvantable
01:07:57je ne sais plus lequel mais
01:07:59China, voilà, il a demandé
01:08:01de l'écarter et en réalité les juges
01:08:03ont refusé. Ce qu'il faut comprendre c'est qu'aujourd'hui
01:08:05la loi le permet
01:08:07C'est pas inintéressant
01:08:09mais elle n'est jamais appliquée
01:08:11Alors, ce qu'on pourrait proposer
01:08:13c'est d'inverser le système
01:08:15ou de revoir cette excuse de minorité
01:08:17pour les faits les plus graves
01:08:19où elle deviendrait non pas la règle mais l'exception
01:08:21Non, c'est ce qu'on vient d'entendre
01:08:23Rachel Khan effectivement est assez édifiant
01:08:25sur le fonctionnement
01:08:27de notre justice dans la réalité
01:08:29C'est édifiant et je me dis quel gâchis
01:08:31c'est-à-dire quelle énergie perdue
01:08:33pour les experts, en tout cas pour les magistrats
01:08:35chacun dans son domaine
01:08:37il y a eu des expertises
01:08:39pour mener des politiques
01:08:41de fond et surtout
01:08:43l'étonnement c'est qu'il faudrait quasiment
01:08:45une loi pour faire appliquer la loi
01:08:47c'est-à-dire que nous avons tout
01:08:49arrêtez-moi si je me trompe
01:08:51mais j'ai le sentiment que c'est presque ubuesque
01:08:53comme situation
01:08:55D'abord il y a un problème de cohérence
01:08:57c'est-à-dire qu'on ne peut pas passer son temps
01:08:59à faire, à refaire et à ne pas faire
01:09:01premièrement, on voit très bien
01:09:03que c'est ce que j'ai essayé d'expliquer tout à l'heure
01:09:05les zigzags sont une insécurité juridique
01:09:07mais ils sont une incohérence politique
01:09:09pour les victimes, personne ne comprend rien
01:09:11je vous indique d'ailleurs, puisque ça c'est très important
01:09:13quand on a moins de 13 ans
01:09:15qu'on viole, qu'on tue
01:09:17comme ça a été le cas
01:09:19qu'on brûle, même vivant
01:09:21on n'encourt pas de sanctions pénales
01:09:23il faut le savoir
01:09:25c'est-à-dire que là on a un angle mort de la sanction
01:09:27il n'y a pas de sanctions pénales
01:09:29pour un mineur qui a moins de 13 ans
01:09:31quel que soit l'horreur du crime
01:09:33nous ne pouvons mettre que des mesures éducatives
01:09:35ça c'est quand même intéressant de l'avoir en tête
01:09:37donc c'est un espèce de blanc-seing
01:09:39qui ne correspond plus à la réalité du terrain
01:09:41parce que c'est ça en fait le problème
01:09:43c'est pas tant la loi
01:09:45c'est de ne pas voir, parce que chaque pays est différent
01:09:47que notre société
01:09:49produit aujourd'hui
01:09:51et il faudra s'interroger sur les causes
01:09:53une minorité de jeunes
01:09:55qui sont quasiment de l'ordre de la pathologie
01:09:57tellement ils n'ont aucune empathie
01:09:59ils sont dans une violence extrême
01:10:01qui en fait
01:10:03laisse des sueurs froides
01:10:05c'est-à-dire qu'on pourrait décrypter
01:10:07chaque cas que vous évoquez
01:10:09avec des mesures
01:10:11de rétorsion, de violence, de harcèlement
01:10:13des choses avec aucune
01:10:15conscience de faire le mal, etc
01:10:17qui n'est pas pris en compte
01:10:19dans la loi
01:10:21et après la loi est inadaptée
01:10:23la question de la loi est-elle
01:10:25appliquée ?
01:10:27On évoque justement à la lumière de ce que vous dites
01:10:29ce qui s'est passé à Courbevoie avec le viol de cette petite fille
01:10:31de 12 ans par deux adolescents
01:10:33de 13 ans, vraiment on parle de jeunes mineurs
01:10:35on va écouter Muriel Wagnil-Melkik
01:10:37qui est l'avocate des parents de cette petite fille violée
01:10:39qui évidemment
01:10:41est extrêmement
01:10:43intéressante et émouvante, écoutez-la
01:10:45Quand on est victime de viol
01:10:47et qu'on est
01:10:49qu'on a la chance d'être entourée
01:10:51qu'il faut parler
01:10:53et elle voulait absolument que ce message passe
01:10:55elle, elle a eu ce courage
01:10:57et elle a rencontré aussi des parents très courageux
01:10:59dans sa démarche
01:11:01ses parents ont été immédiatement à son écoute
01:11:03ils n'étaient pas dans le déni
01:11:05du tout, immédiatement avec beaucoup d'intelligence
01:11:07ils lui ont parlé
01:11:09ils lui ont expliqué la nécessité
01:11:11de contacter
01:11:13la police pour dire
01:11:15pour dénoncer et l'ont
01:11:17accompagnée dans cette démarche qui est une démarche
01:11:19très compliquée pour une enfant de cet âge
01:11:21parce que la réalité
01:11:23la réalité
01:11:25d'un viol sur un corps aussi jeune
01:11:27fait qu'il y a des examens
01:11:29médicaux qui sont particulièrement pénibles
01:11:31des traitements
01:11:33médicaux qui sont des traitements
01:11:35préservés aux adultes
01:11:37qu'elle doit prendre maintenant
01:11:39et puis aussi
01:11:41ce courage qu'elle a eu de retourner sur la scène
01:11:43de crime immédiatement avec les enquêteurs
01:11:45pour pouvoir procéder dans les meilleurs délais
01:11:47au prélèvement scientifique
01:11:49elle a accepté cette démarche là
01:11:51ce n'était pas évident mais elle a accepté
01:11:53et après elle a accepté d'être entendue
01:11:55de manière précise aussi par les enquêteurs
01:11:57Muriel Wagnin-Melki
01:11:59avocate des parents de la petite fille
01:12:01violée, elle témoignait dans Pascal Praud
01:12:03et vous ce matin sur Europe 1
01:12:05la somme de courage qu'a eue cette petite fille
01:12:07Emmanuel Radzavi
01:12:09là on
01:12:11moi je suis sans voix et je suis très émue
01:12:13c'est une tragédie effectivement
01:12:15je trouve que cette fille a un courage
01:12:17cette fillette a un courage extraordinaire
01:12:19sa famille visiblement en fait aussi
01:12:21mais on en revient à ce que nous nous disions en début d'émission
01:12:23comment en est-on arrivé à ça ?
01:12:25il y a bien sûr
01:12:27évidemment ce qui s'est passé le 7 octobre
01:12:29le pogrom qui a eu lieu en Israël
01:12:31perpétré par le Hamas
01:12:33mais ce n'est pas que ça
01:12:35encore une fois ça fait
01:12:37plus de 20 ans que des journalistes comme moi
01:12:39enquêtent, publient des reportages
01:12:41publient des livres, des documentaires
01:12:43sur le phénomène islamiste
01:12:45qui peut prendre
01:12:47plusieurs formes encore une fois
01:12:49et qui impacte des jeunes, parfois extrêmement jeunes
01:12:51c'est le cas
01:12:53Maîtresse Brugère
01:12:55sur la question des violences sexuelles
01:12:57il y a quand même quelque chose d'important de dire
01:12:59outre le fait que
01:13:01cette petite fille
01:13:03c'est un martyr et son martyr
01:13:05ne fait que commencer puisqu'il y aura toute la procédure
01:13:07la confrontation, c'est d'une violence extrême
01:13:09y compris la justice
01:13:11dans sa durée parce qu'il faut savoir quand même
01:13:13qu'une procédure criminelle aujourd'hui
01:13:15sur ce genre d'affaires ça peut être 4 à 5 ans
01:13:17en moyenne, donc imaginez
01:13:19ce que ça peut dire, mais ce que je voulais dire surtout
01:13:21c'est qu'on sait peu de choses
01:13:23ou pas assez de choses plus exactement sur la délinquance
01:13:25des minors mais ce que l'on sait
01:13:27c'est que la délinquance des minors ça correspond à peu près à
01:13:2920% de la population, à peu près
01:13:31sauf dans
01:13:33certains secteurs comme les agressions sexuelles
01:13:35et c'est là dessus qu'il faut s'interroger
01:13:37où on a une surreprésentation
01:13:39qui est proche de 46%
01:13:41des affaires sexuelles
01:13:43qui sont commises par des mineurs
01:13:45par rapport à la moyenne nationale
01:13:47donc là on est sur une surreprésentation
01:13:49donc c'est quand même pas inintéressant, c'est pas que
01:13:51le fait du Hamas, c'est un fait
01:13:53beaucoup plus général
01:13:55même si là il y a une circonstance
01:13:57aggravante qui paraît évidente
01:13:59puisqu'elle a été retenue déjà d'entrée de jeu
01:14:01par le parquet, ce qui est quand même assez rare
01:14:03pour le dire
01:14:05ce qui est sûr c'est que si vous êtes sur une surreprésentation
01:14:07il ne faut jamais oublier
01:14:09que les premières victimes des agressions sexuelles
01:14:11d'auteurs mineurs
01:14:13sont d'autres mineurs
01:14:15y compris très jeunes
01:14:17puisqu'il y a un tiers ont moins de 10 ans
01:14:19c'est vertigineux
01:14:21ça dit tellement de choses de notre société
01:14:23et ça il ne faut pas le prendre comme
01:14:25un fait divers
01:14:27il faut le prendre
01:14:29comme un fait de société
01:14:31c'est à dire que quand on en est arrivé là
01:14:33il faut l'analyser comme un fait de société
01:14:35et je termine juste là dessus
01:14:37je pense que ça doit être une priorité nationale
01:14:39on parle beaucoup d'économie
01:14:41moi je pense que
01:14:43les mineurs doivent être
01:14:45notre priorité dans la hiérarchie
01:14:47puisque malheureusement on est obligé de faire
01:14:49des hiérarchies dans l'insécurité
01:14:51je pense que là on est sur quelque chose
01:14:53qui est inadmissible en France
01:14:55en 2024 dans une société démocratique
01:14:57où on entend des choses incroyables
01:14:59avec des prises d'opposition
01:15:01comme vous l'avez rappelé
01:15:03on est totalement déconnecté
01:15:05revenons quand même à l'essentiel
01:15:07et je crois que l'essentiel c'est la protection des mineurs
01:15:09la protection des mineurs
01:15:11et comment on en arrive là ?
01:15:13qu'est-ce qui est cloché
01:15:15pour que ces enfants de 12 à 13 ans
01:15:17développent une telle violence ?
01:15:19on en arrive là
01:15:21et ça c'est une réalité
01:15:23parce qu'on paye l'addition
01:15:25c'est pas quelque chose qui est arrivé d'un coup
01:15:27c'est quelque chose que l'on voit d'un coup
01:15:29mais c'est quelque chose qui est
01:15:31un nouveau processus
01:15:33moi j'ose le mot de monsieur Fourquet
01:15:35il est notre invité juste après
01:15:37de décivilisation
01:15:39qui est tout à fait juste
01:15:41à force d'avoir lâché
01:15:43à l'école, dans les familles, dans la société
01:15:45où la loi n'est plus appliquée
01:15:47où l'autorité est bafouée en permanence
01:15:49en réalité vous avez une confusion
01:15:51où on a perdu même ce que c'est que le bien et le mal
01:15:53là dessus vous rajoutez une violence
01:15:55aux écrans, la pornographie
01:15:57toutes ces choses qu'on n'a pas prises
01:15:59à la mesure et à la juste mesure
01:16:01où on a exposé des enfants
01:16:03et quand vous avez en plus
01:16:05malheureusement
01:16:07des procédures qui sont très longues
01:16:09une justice qui est très lente
01:16:11évidemment sur un processus
01:16:13d'un mineur, puisqu'on parle de mineur
01:16:15si on ne lui dit pas tout de suite ça c'est mal
01:16:17ça c'est très grave, il faut s'arrêter
01:16:19et bien en fait vous créez les conditions
01:16:21les conditions
01:16:23d'une délinquance de plus en plus grave
01:16:25et peut-être que c'est aussi une des causes
01:16:27que l'on décrit aujourd'hui
01:16:2918h33, le rappel des titres de l'actualité sur CNews
01:16:31et sur Europe 1 avec Simon Guillain
01:16:57...
01:17:21Merci Simon Guillain
01:17:23le rappel des titres de l'actualité, Béatrice Brugère
01:17:25la justice qui monte aux éditions de l'Observatoire
01:17:27la colère !
01:17:29Oui oui vous avez raison, j'ai pris mes désirs pour une réalité
01:17:31justice, la colère qui monte
01:17:33...
01:17:35Emmanuel Razzavi
01:17:37la face cachée des molas aux éditions du CERF
01:17:39merci à tous les deux dans un instant
01:17:41Jérôme Fourquet nous rejoint
01:17:43on va voir qu'il parle d'un moment d'accélération politique
01:17:45inédit que nous vivons
01:17:47en cette période évidemment en France
01:17:49à tout de suite en punchline, c'est News Europe 1
01:17:51...
01:17:5318h39
01:17:55on se retrouve en direct dans punchline, c'est News Europe 1
01:17:57Jérôme Fourquet nous a rejoint
01:17:59politologue, bonsoir à vous, merci d'être là
01:18:01Éric Revelle, Louis de Ragnel évidemment sont
01:18:03à nos côtés, on va parler de cette situation politique
01:18:05inédite, vous dites qu'on vit un moment d'accélération
01:18:07qui n'a pas été connu
01:18:09depuis des dizaines d'années
01:18:11due à la décision du président Macron de dissoudre
01:18:13un président qui aujourd'hui nous parle
01:18:15de guerre civile, Jérôme Fourquet
01:18:17qu'est-ce que vous en dites ?
01:18:19Alors sur l'accélération ça n'a échappé à personne
01:18:21on voit comment
01:18:23l'après-macronisme
01:18:25qui était promis pour les prochaines
01:18:27années dans la perspective des
01:18:29présidentielles a commencé
01:18:31dès 20h30 il y a une dizaine
01:18:33de jours maintenant quand le président a appuyé sur le
01:18:35bouton de la dissolution, on voit
01:18:37ce qui se passe à droite avec
01:18:39le délitement de ce qui restait des
01:18:41républicains, la gauche qui se
01:18:43recompose et donc ce gros phénomène
01:18:45de chaos dans le
01:18:47paysage électoral qui a commencé en 2017
01:18:49avec le surgissement d'Emmanuel Macron
01:18:51rentre aujourd'hui dans une nouvelle phase
01:18:53et donc ça part un petit peu
01:18:55dans tous les sens avec un élément constant
01:18:57quand même qui est la montée du
01:18:59Rassemblement National.
01:19:01Face à ce chaos
01:19:03qui a été généré
01:19:05la stratégie présidentielle
01:19:07est toujours la même
01:19:09comme en 2017, comme en 2022
01:19:11c'est justement
01:19:13de se poser en rempart
01:19:15des institutions de la démocratie et de la république
01:19:17face, alors historiquement
01:19:19c'était les extrêmes, le chaos
01:19:21les irrationnels
01:19:23et désormais c'est face aux risques
01:19:25de guerre civile
01:19:27qui poindraient si
01:19:29le Rassemblement National ou la
01:19:31France Insoumise venaient
01:19:33accéder aux responsabilités de part
01:19:35un certain nombre de mesures qui sont
01:19:37contenues dans les programmes.
01:19:39C'est une course à l'abîme Jérôme Fourquet
01:19:41qui est enclenchée par Emmanuel Macron.
01:19:43On a ce sentiment et
01:19:45le Président de la République n'est pas commentateur
01:19:47il est quand même Président de la République
01:19:49et donc quand on annonce qu'il y a des risques
01:19:51de guerre civile dans un pays
01:19:53et que vous êtes Président de la République
01:19:55c'est pas nôtre. Rappelez-vous
01:19:57un de ses mentors
01:19:59qui était l'ancien
01:20:01ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb
01:20:03qui avait parlé des fameuses
01:20:05deux Frances qui vivaient côte à côte
01:20:07et qui demain craignaient-ils
01:20:09seraient face à face, quelque part
01:20:11Emmanuel Macron s'inscrit dans ce schéma-là.
01:20:13Le Président
01:20:15fait cette sortie au moment même
01:20:17où les troubles sont en train
01:20:19de reprendre
01:20:21en Nouvelle-Calédonie où là
01:20:23nous sommes réellement dans une situation
01:20:25insurrectionnelle et de guerre civile avec deux blocs
01:20:27qui s'affrontent quasiment
01:20:29les armes à la main et donc c'est
01:20:31très très déstabilisant, c'est-à-dire qu'on n'est plus uniquement
01:20:33dans des figures de rhétorique mais
01:20:35on va très loin et tout ça alimente
01:20:37aussi l'inquiétude chez certains Français que
01:20:39quel que soit l'issue du scrutin
01:20:41il y ait
01:20:43des mobilisations, voire des violences
01:20:45d'un camp ou d'un autre
01:20:47dans la rue. Le Président
01:20:49semble accréditer cette hypothèse
01:20:51qui est pour le coup très anxiogène.
01:20:53Il semble l'accréditer, c'est même lui
01:20:55qui la pose cette hypothèse parce que
01:20:57jusqu'à aujourd'hui, il n'y avait pas de responsable
01:20:59politique qui expliquait qu'il y avait
01:21:01de manière formelle et documentée un risque
01:21:03de guerre civile. Et la question
01:21:05que je voulais vous poser, c'est est-ce que ça
01:21:07produit encore un effet
01:21:09de faire ce genre de choses ? Parce qu'on a l'impression
01:21:11quand on écoute beaucoup de Français
01:21:13plus personne n'est dupe,
01:21:15on n'y croit plus et puis
01:21:17de toute façon on a déjà fait notre choix, c'est ce que disent beaucoup de gens.
01:21:19Alors, c'est pas
01:21:21évident que cela produise un effet
01:21:23sur les intentions de vote ou les choix électoraux.
01:21:25En revanche, tout ça
01:21:27contribue à alimenter un bruit
01:21:29de fond dans la société
01:21:31et rajoute de l'anxiété.
01:21:33C'est-à-dire que vous n'avez pas forcément recalibré
01:21:35votre vote en fonction de ce que le
01:21:37Président indique, mais encore une fois que le Président
01:21:39lui-même parle de risque de guerre
01:21:41civile, si
01:21:43les deux forces qui sont en dynamique
01:21:45venaient à accéder au pouvoir, tout ça ne peut pas
01:21:47être neutre
01:21:49dans le contexte
01:21:51actuel. Il y a aussi la montée
01:21:53du vote en faveur du Rassemblement National que vous
01:21:55notez depuis plusieurs années, évidemment
01:21:57pas seulement cette année. On va écouter quelques
01:21:59réactions de Français dans un petit village des Alpes-Maritimes,
01:22:01vraiment pas une zone
01:22:03urbaine, une zone rurale,
01:22:05et pourquoi, petit à petit, ils ont décidé de voter
01:22:07RN. Écoutez-les.
01:22:09Je crois que les gens, il faut bien qu'ils réalisent que tous les gens
01:22:11qui votent RN, ce ne sont pas des
01:22:13fachos, des nazis,
01:22:15loin de là, au contraire, loin de là.
01:22:17On veut être tranquille. On ne veut surtout pas
01:22:19instaurer un truc,
01:22:21avoir une dictature, qu'on nous dise
01:22:23où aller, quand il faut y aller, comment faire.
01:22:25Ce n'est surtout pas ce qu'on veut.
01:22:27On veut juste être tranquille.
01:22:29Je pense que, dans l'esprit de beaucoup
01:22:31de gens, et je le pense aussi,
01:22:33RN, actuellement, est en partie
01:22:35démocratique et peut-être l'un des plus démocratiques
01:22:37sur le cycle politique.
01:22:39RN a changé. De l'époque de Jean-Marie Lefebvre
01:22:41à aujourd'hui, il y a eu un changement
01:22:43quand même. On n'est plus la même
01:22:45politique que
01:22:47Jean-Marie. Au début, il me faisait peur,
01:22:49je vous le dis honnêtement. Là, c'est différent.
01:22:51On n'a jamais essayé.
01:22:53Donc, après tout, pourquoi pas ?
01:22:55Il faut essayer.
01:22:57Si on n'essaie pas, si on reste buté,
01:22:59entêté, on peut perdre
01:23:01notre liberté, tout simplement.
01:23:03Je suis très frappée, Jérôme Fouquet,
01:23:05parce qu'elle a dit à la première intervenante
01:23:07qu'on veut être tranquille.
01:23:09C'est une des clés du vote RN ?
01:23:11Bien sûr. Il manque juste un ingrédient
01:23:13dans les verbes attimes.
01:23:15C'est la question du déclassement économique et social
01:23:17et du pouvoir d'achat. Sinon, il y avait tout
01:23:19dans ce reportage.
01:23:21D'abord, quand même, le carburant historique
01:23:23de la montée du vote
01:23:25FN puis RN. Rappelez-vous,
01:23:27la première percée au niveau national, c'est les Européennes
01:23:29de 84. Ça fait 40 ans.
01:23:31À l'époque, on se dit, est-ce que c'est un feu de paille,
01:23:33un mouvement néopoujadiste ou autre ?
01:23:35Maintenant, on a la réponse.
01:23:37Le carburant essentiel, c'est quand même la question de l'insécurité
01:23:39en lien, pour beaucoup de ces électeurs,
01:23:41notamment avec la question de l'immigration.
01:23:43Ce que j'ai essayé de documenter
01:23:45dans mes livres, on voit,
01:23:47et ça fait écho au plateau
01:23:49précédent, le nombre
01:23:51d'incarcérations, les refus d'obtempérer,
01:23:53le développement
01:23:55des incivilités ou des agressions
01:23:57vis-à-vis des pompiers,
01:23:59des élus locaux,
01:24:01des médecins, des pharmaciens, des conducteurs
01:24:03de bus. Tout ça crée
01:24:05une dynamique qui est très profonde
01:24:07et qui
01:24:09nourrit le fait que beaucoup
01:24:11d'électeurs, aujourd'hui, aspirent
01:24:13à une forme de tranquillité
01:24:15dans leur vie quotidienne. C'est,
01:24:17de mon point de vue, et ce n'est pas anecdotique,
01:24:19que ce soit une femme qui l'ait dit,
01:24:21on a vu
01:24:23comment, aux dernières élections européennes,
01:24:25le vote Bardella avait gagné 13 points dans l'électorat féminin,
01:24:273 points seulement chez les hommes,
01:24:29et à lui seul, ce gain dans l'électorat
01:24:31féminin explique quasiment la totalité
01:24:33de la poussée au niveau national.
01:24:35Une des hypothèses, c'est que
01:24:37face au développement de l'insécurité,
01:24:41ce sentiment de ne plus
01:24:43être sécure,
01:24:45de pouvoir se faire agresser,
01:24:47soi-même ou ses enfants, on voit encore
01:24:49au plateau précédent sur les agressions
01:24:51de mineurs, a dopé
01:24:53le vote RN dans
01:24:55cette partie de la population,
01:24:57l'électorat féminin, et plus généralement
01:24:59dans l'ensemble du pays.
01:25:01Avec, dans ce type de petits villages
01:25:03ou des villes moyennes,
01:25:05si vous prenez les communes rurales ou les villes
01:25:07de moins de 20 000 habitants, le tarif
01:25:09c'est 40% pour la liste Bardella seule.
01:25:11Vous n'êtes pas en alliance.
01:25:13Et quand vous faites 40%, on le voit dans ce reportage,
01:25:15à la machine, un café
01:25:17au bureau, à l'atelier, à l'usine,
01:25:19au café,
01:25:21devant l'école quand on va chercher les enfants,
01:25:23quand on attend les enfants, en famille,
01:25:25dans les vestiaires du club de foot,
01:25:27les discussions qui tournent
01:25:29sont les vôtres. Et donc le sens commun,
01:25:31l'imaginaire, tout ça est imprégné
01:25:33et donc ça fait très longtemps
01:25:35que tout ça monte et que tout ça
01:25:37mijote et donc on a
01:25:39aujourd'hui les résultats
01:25:41avec un autre ingrédient
01:25:43qui a été rappelé aussi dans votre reportage,
01:25:45on pourrait dire
01:25:47là on était du côté de la demande sociale
01:25:49et puis il y a aussi l'offre politique
01:25:51avec l'aboutissement sans doute de la stratégie
01:25:53de dédiabolisation puis de bananisation
01:25:55entamée depuis
01:25:57plus de 10 ans maintenant par Marine Le Pen
01:25:59et qui porte ses fruits, c'est-à-dire qu'il y a des verrous
01:26:01qui sont tombés, des gens qui n'auraient jamais voté
01:26:03pour le Front National de Jean-Marie Le Pen
01:26:05mais qui considèrent que
01:26:07le Parti Rassemblement National aujourd'hui
01:26:09est le plus démocratique qu'il soit.
01:26:11Regardez ce qui s'est passé aussi,
01:26:13c'est quelque chose d'assez stupéfiant
01:26:15sur la question
01:26:17de l'antisémitisme et dans l'électorat juif
01:26:19où par rapport à 1990
01:26:21grande manifestation
01:26:23après la profanation du cimetière juif de Carpentras
01:26:25c'est Jean-Marie Le Pen et le FN
01:26:27qui sont traités en paria
01:26:29et aujourd'hui après le 7 octobre, Marine Le Pen
01:26:31et ses lieutenants défilent
01:26:33dans la grande manifestation contre l'antisémitisme
01:26:35et c'est la France insoumise désormais
01:26:37qui est mise au banc de l'arc républicain
01:26:39et tout ça se paye
01:26:41ensuite dans les urnes avec cette
01:26:43progression spectaculaire.
01:26:45J'ai été très frappé dans les témoignages qu'on vient d'entendre
01:26:47qui façonnent deux arguments
01:26:49à mon avis. Le rejet des élites
01:26:51et puis
01:26:53on a tout essayé. Vous avez conceptualisé
01:26:55l'archipélisation de la société
01:26:57française. Je suis très frappé
01:26:59par le rejet des élites. C'est à la fois
01:27:01ils nous prennent pour des bonnets les parisiens
01:27:03intellectuels, culturaux
01:27:05on serait des bêtes de somme
01:27:07en quelque sorte à voter Rennes
01:27:09et puis l'échec des élites a changé
01:27:11la vie quotidienne. Plus
01:27:13on a tout essayé, donc pourquoi
01:27:15pas essayer le Rassemblement National.
01:27:17De ces deux arguments, quel est celui qui a le plus
01:27:19de poids pour vous ?
01:27:21Les deux, mon général. C'est-à-dire que c'est
01:27:23un carburant très puissant
01:27:25cette
01:27:27idée de déconnexion
01:27:29se voit dans les chiffres et dans les cartes
01:27:31quand Jordan Bardella
01:27:33fait 31,5%
01:27:35au niveau national
01:27:37le score à Paris Intramuros c'est
01:27:398,5%. C'est comme
01:27:41Trump qui fait 7,5%
01:27:43à Washington D.C. quand toute une partie
01:27:45de l'Amérique profonde vote massivement pour lui.
01:27:47Et ça c'est une première
01:27:49dans notre histoire. C'est-à-dire qu'on
01:27:51est en train de comparer, on rappelle
01:27:53le Front Populaire, on parle aussi d'alternance
01:27:55politique, donc prenons la comparaison avec
01:27:57le 10 mai 81.
01:27:59Le 10 mai 81, Valéry Giscard d'Estaing
01:28:01est battu 49%
01:28:03mais à Paris Intramuros il fait 53%
01:28:05des voix. Donc Paris est un peu à l'inverse
01:28:07mais c'est une différence de degré.
01:28:09Il y a trois points d'écart avec le national.
01:28:11Et donc il n'y a pas de stupéfaction
01:28:13dans la population parisienne.
01:28:15Là ce que vous disiez tout à l'heure
01:28:17parmi les leaders d'opinion, les médias
01:28:19c'est pas que ce milieu-là
01:28:21c'est tout leur environnement de proximité
01:28:23de la ville entière, la capitale
01:28:25qui est dans un autre
01:28:27espace-temps, dans un autre référentiel
01:28:29que la population nationale.
01:28:31Donc tout ça joue
01:28:33très fortement. Regardez par exemple comment
01:28:35Jordan Bardella a installé la voiture électrique
01:28:37au coeur
01:28:39de sa campagne. On dit mais quelle idée
01:28:41on parle des européennes. Eh bien parce qu'il parle
01:28:43à cette France qui
01:28:45correspond à ce que j'appelle le peuple de la route
01:28:47qui est dépendant de la voiture au quotidien. Il y a plus que 30%
01:28:49des parisiens qui ont une voiture. Donc pour eux c'est pas un sujet
01:28:51qu'on passe à la voiture électrique.
01:28:53Dernier point, autre argument
01:28:55qui fait mouche également
01:28:57on a tout essayé sauf eux
01:28:59et
01:29:01le fait d'avoir tout essayé
01:29:03ne vous conduit pas forcément à essayer autre chose.
01:29:05Vous allez essayer autre chose
01:29:07si vous n'avez pas été convaincu
01:29:09des différents tests. Votre quotidien n'a pas changé.
01:29:11Eh bien donc on a fait la gauche, on a fait la droite
01:29:13on a fait le en même temps
01:29:15et beaucoup de français, notamment dans ces milieux
01:29:17considèrent que leur
01:29:19sort n'a pas suffisamment
01:29:21bougé. Ils se disent pourquoi pas
01:29:23tenter le rassemblement national d'autant
01:29:25plus que le visage qui est aujourd'hui
01:29:27présenté par cette formation politique
01:29:29est plus respectable. De ce point de vue là
01:29:31le contraste saisissant entre
01:29:33l'agit propre mené
01:29:35quotidiennement quasiment à l'assemblée nationale
01:29:37par les insoumis et ce qu'on a appelé
01:29:39la stratégie de la cravate qui a été suivie par
01:29:41les élus du rassemblement national
01:29:43à l'assemblée nationale font tomber
01:29:45là aussi quelques barrières auprès des lecteurs
01:29:47qui se disent notre situation n'a pas fondamentalement
01:29:49évolué. Eux on ne les a pas
01:29:51essayés, ils ont l'air sérieux, ils sont 88 députés
01:29:53et rappelons-nous aussi
01:29:55qu'un des arguments massifs pour
01:29:57Emmanuel Macron c'était la compétence supposée
01:29:59en matière économique. Donc il y a eu des résultats
01:30:01sur le front du chômage mais sur
01:30:03le front de la dette publique on a
01:30:051000 milliards de dettes supplémentaires et donc cet
01:30:07argument n'est plus valide pour beaucoup d'électeurs.
01:30:09Jérôme Fourquet, une question sur cette colère
01:30:11des français parce qu'elle est là, elle est présente
01:30:13aujourd'hui elle se traduit par un vote RN
01:30:15mais elle ne va pas
01:30:17disparaître cette colère là. Si il y a
01:30:19un échec de cette politique là, ça peut
01:30:21se traduire en quoi ? En crise politique ?
01:30:23En violence ?
01:30:25Ou en dépression
01:30:27très profonde ou
01:30:29éventuellement en mouvement éruptif
01:30:31type gilet jaune ? C'était
01:30:33d'ailleurs ce qui moi m'inquiétait beaucoup mais
01:30:35on a parlé tout à l'heure d'accélération du temps politique
01:30:37je me plaçais plutôt dans
01:30:39l'hypothèse d'une victoire éventuelle de Marine Le Pen
01:30:41en 2027.
01:30:43Donc voilà, on a le cycle électoral
01:30:45complet et donc que se passe-t-il si
01:30:47jamais Marine Le Pen était élue
01:30:49et qu'elle ne donnait pas satisfaction
01:30:51à tous ces électeurs qui ont voté pour elle
01:30:53pour le changement et qui seraient
01:30:55une nouvelle fois déçus ? Peut-être que
01:30:57ce moment là va arriver
01:30:59plutôt que ce qu'on avait
01:31:01anticipé si d'aventure
01:31:03le Rassemblement National dispose d'une majorité
01:31:05absolue à l'Assemblée Nationale
01:31:07il y a à la fois
01:31:09un carburant très dégagiste
01:31:11beaucoup de ces électeurs populaires
01:31:13veulent entre guillemets se payer Macron
01:31:15c'est très bien raconté dans un article
01:31:17du Monde
01:31:19sur la ville de Boulogne-sur-Mer
01:31:21beaucoup de marins pêcheurs, d'ouvriers
01:31:23du port témoignent en disant
01:31:25on retrouve un peu le sentiment
01:31:27de vengeance qu'il y avait au moment de la crise
01:31:29des gilets jaunes et puis il y a cet espoir
01:31:31que leurs conditions
01:31:33vont aussi s'améliorer, notamment sur la fiche de paye
01:31:35et donc là
01:31:37on a un vrai sujet démocratique
01:31:39c'est-à-dire que si la formation politique
01:31:41qui était portée par un grand espoir
01:31:43compte tenu des marges de manœuvre
01:31:45économiques qui sont les nôtres, ne pouvait pas
01:31:47quelque part apporter
01:31:49satisfaction à sa base électorale
01:31:51alors, comme on a dit
01:31:53tout à l'heure, on aurait tout essayé
01:31:55là on aurait vraiment tout essayé
01:31:57c'est-à-dire même le Rassemblement National
01:31:59et que resterait-il si
01:32:01la situation de ces personnes
01:32:03ne s'améliorait pas ? Dans nos enquêtes
01:32:05parmi les ouvriers qui envisagent
01:32:07d'aller voter, 60%
01:32:09d'entre eux envisagent de voter
01:32:11pour les candidats du Rassemblement National
01:32:13jamais l'EPC
01:32:15même à sa grande époque, n'a fait
01:32:1760% dans la classe ouvrière
01:32:19donc là il y a une attente immense
01:32:21et c'est tout aussi ça
01:32:23qui nourrit un sentiment de vertige
01:32:25on le ressent bien
01:32:27chez Jordan Bardella ou dans l'état-major du Rassemblement
01:32:29National, c'est-à-dire
01:32:31on n'était pas complètement prêts, mais il y a une attente
01:32:33immense qui est mise sur nos épaules
01:32:35et est-ce qu'on va être à la hauteur
01:32:37et est-ce qu'on va pouvoir calmer cette colère ?
01:32:39Louis de Rugny a une question ?
01:32:41Oui, vous l'avez un peu évoqué à l'instant, c'est la question
01:32:43du rejet de la figure d'Emmanuel Macron
01:32:45aujourd'hui, vous, dans les enquêtes
01:32:47que vous faites, qu'est-ce qui ressort
01:32:49parce qu'on le voit bien
01:32:51dans tous les reportages, les gens disent
01:32:53qu'on ne veut plus voir Emmanuel Macron
01:32:55et même Emmanuel Macron, selon des gens
01:32:57qui le côtoient ces derniers jours
01:32:59commence à comprendre
01:33:01qu'il y a un problème autour de sa personne
01:33:03mais vous, qu'est-ce que vous observez ?
01:33:05Qu'est-ce qui est attribué ?
01:33:07Qu'est-ce qui est contesté ?
01:33:09Qu'est-ce qui exaspère les Français dans ce qu'a fait Emmanuel Macron ?
01:33:11Déjà, quelques chiffres
01:33:13en termes de niveau de popularité
01:33:15le baromètre qu'on réalise à l'IFOP pour le journal du dimanche
01:33:17la livraison de dimanche dernier
01:33:19on est à l'étiage le plus bas
01:33:21qu'il ait connu depuis 7 ans, c'est-à-dire le score
01:33:23qui était le sien en pleine crise des gilets jaunes
01:33:25ou en plein conflit des retraites
01:33:27avec 43% des Français qui sont
01:33:29très mécontents de son action
01:33:31c'est pas uniquement son action qui est
01:33:33critiquée ou contestée, c'est aussi sa personne
01:33:35son style, ce à quoi
01:33:37il renvoie, donc il y a toujours eu
01:33:39on l'a vu au moment de la crise des gilets jaunes
01:33:41notamment dans les milieux populaires
01:33:43une forme
01:33:45de haine
01:33:47ou de colère
01:33:49un peu instinctive
01:33:51vis-à-vis du premier de la classe
01:33:53vis-à-vis du forentem
01:33:55vis-à-vis de celui qui parle couramment l'anglais
01:33:57vis-à-vis de celui qui a fait
01:33:59une carrière dans la finance
01:34:01mais tout ça aujourd'hui
01:34:03s'accentue avec le bilan
01:34:05de sa politique, les décisions
01:34:07qui ont été prises
01:34:09l'exercice du pouvoir qui est
01:34:11considéré comme étant très jupitérien
01:34:13et très solitaire
01:34:15et donc moi je suis très frappé par le fait qu'on réentende
01:34:17la même musique qu'on entendait
01:34:19au plus fort de la crise
01:34:21des gilets jaunes. Rappelez-vous
01:34:23l'incendie de la préfecture
01:34:25du Puy-en-Volay
01:34:27à la suite de laquelle
01:34:29le président de la République s'était rendu sur place
01:34:31pour réconforter les agents de la préfecture
01:34:33et quand le cortège présidentiel
01:34:35le lendemain ou le surlendemain était ressorti
01:34:37il avait été pris à partie
01:34:39par des gilets jaunes qui face caméra
01:34:41qui avaient dit que s'ils avaient pu stopper le convoi
01:34:43ils auraient lynché le président
01:34:45il y a quelques jours
01:34:47à l'occasion des obsèques
01:34:49de François Zardy
01:34:51donc c'est plutôt un public pas très gilet jaune
01:34:53qui se rend aux obsèques de François Zardy
01:34:55la femme du président de la République
01:34:57madame Macron
01:34:59a été huée, a été sifflée
01:35:01ce qui de mémoire c'est la première fois
01:35:03que ça se produit. Donc on a ce climat
01:35:05très éruptif
01:35:07qui est en train de monter
01:35:09et donc on revient à ce qu'on disait tout à l'heure
01:35:11dans ce cadre-là, agiter le spectre d'une guerre civile
01:35:13vous ajoutez que de la tension
01:35:15à la tension, ce qui est très mauvais
01:35:17de notre point de vue démocratique
01:35:19Merci beaucoup Jérôme Fourquet pour cette analyse
01:35:21de la situation politique inédite
01:35:23que nous vivons dans notre pays
01:35:25Merci Eric Revelle. Louis de Ragnel dans un instant sur Europe 1
01:35:27Pierre Deville nous bonsoir
01:35:29Au menu la politique
01:35:31La politique, la guerre civile, ce mot employé
01:35:33en effet par Emmanuel Macron
01:35:35beaucoup de critiques nous entendront
01:35:37Pierre de Villeneuve-Rousseau qui sera là dans ce studio
01:35:39et puis nous suivrons point par point le match France-Pologne
01:35:41bien sûr. Merci Pierre Deville
01:35:43de Europe 1 ce soir. Demain matin 8h10
01:35:45notre invité CNews Europe 1 sera
01:35:47Thibaud de Montbrial et tout de suite c'est Christine Kelly
01:35:49pour face à l'info sur CNews
01:35:51bonne soirée à vous, sur nos deux antennes
01:35:53à demain