Punchline (Émission du 20/06/2024)

  • il y a 3 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00Bonsoir à tous, bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews, l'indignation en France après le viol barbare d'une petite fille de 12 ans à courbe voie par deux adolescents du même âge, motif qu'elle est juive.
00:00:10Une manifestation est prévue ce soir, place de la République à l'appel de plusieurs associations, on sera sur place, on verra que la récupération politique bat son plein après le drame qui s'est abattu sur cet enfant.
00:00:20Dans un autre registre, la ville de Bruxelles a refusé d'accueillir un match avec l'équipe d'Israël, qu'est-ce qui ne tourne pas rond au royaume des Belges, on va voir cela.
00:00:29Enfin, l'inquiétude des chefs d'entreprise, alors que le premier tour des législatives approche et que les propositions économiques se multiplient, à grand renfort d'annonces multiples et diverses, on entendra la voix de ces petits patrons qui font tourner le pays.
00:00:41Et puis Jérôme Cahuzac, j'allais l'oublier, l'ancien ministre du budget se présente dans le Lot-et-Garonne, que pensent les électeurs de ce revenant grand brûlé de la politique ?
00:00:50Les réponses, dans un instant, voilà pour le menu de Punchline. D'abord, je rappelle les titres de l'actualité de 17h avec Simon Guillain, Simon !
00:01:00Bonjour Laurence et bonjour à tous. Au Proche-Orient, l'armée israélienne a de nouveau bombardé la bande de Gaza aujourd'hui. Et dans le même temps, le Hezbollah libanais met en garde l'Etat hébreu.
00:01:10Le chef du groupe terroriste avertit qu'aucun lieu en Israël ne serait épargné par des missiles en cas d'attaque contre le Liban.
00:01:16On en sait un petit peu plus sur le temps d'échange organisé dans les écoles, sur le racisme et l'antisémitisme.
00:01:22Nicole Belloubet a écrit au directeur des écoles aujourd'hui. Cette heure de sensibilisation devra intervenir d'ici à la fin de l'année, a donc annoncé la ministre de l'Education nationale.
00:01:31Il s'agit d'une demande du chef de l'Etat formulée après le viol d'une enfant juive de 12 ans à Courbevoie.
00:01:36Et puis l'émotion. Cet après-midi à Paris, les obsèques de François Zardy se déroulent en ce moment au cimetière du Père Lachaise.
00:01:42De nombreuses personnalités ont fait le déplacement. C'est le cas de Julien Clerc, de Laurent Woulzy, de Brigitte Macron ou encore de Nicolas et Carla Sarkozy.
00:01:50L'icône des yéyés nous a quittés le 11 juin dernier, à l'âge de 80 ans, Laurence.
00:01:54Merci beaucoup, Simon Guilain. Elle a bercé votre vie, Éric Nolon.
00:02:00Oui, c'est très curieux parce que dans cette génération, je trouve que c'est la seule dont les premières chansons traversent le temps.
00:02:06« Tous les garçons et les filles », vous pouvez écouter ça encore maintenant.
00:02:08Et elle l'avait écrite elle-même.
00:02:10Évidemment. Et pas n'importe quoi. Les textes sont remarquables.
00:02:13Et c'est peut-être pour ça que ça passe l'épreuve du temps, contrairement à beaucoup de chansons de cette époque.
00:02:17Louis, vous avez aimé aussi François Dardy ?
00:02:20Oui, surtout que ce sont des chansons, si on commence à les chanter à 8h du matin, à 19h, on les met encore en tête.
00:02:27Éric Revelle, bonjour. Pareil. Nostalgique ?
00:02:29Sous aucun prétexte. Non, mais il a raison, Éric.
00:02:33Pas avoir de réflexe, malheureux, on devrait le dire aux hommes politiques.
00:02:38Mais en fait, on a en tête beaucoup de refins de François Dardy.
00:02:41Donc ça veut dire que ça a un côté immortel, transgénérationnel.
00:02:44Immortel et hommage à cette grande dame de la chanson française.
00:02:48On va replonger dans l'actualité, qui évidemment n'est pas très gaie,
00:02:52avec ce rassemblement contre l'antisémitisme qui va se tenir ce soir à Paris-Place de la République,
00:02:57à l'appel de plusieurs associations antiracistes et féministes.
00:03:00Après, évidemment, le viol de cette petite fille de 12 ans à courbe-voix, absolument insupportable.
00:03:04On va écouter l'avocat Alain Jakubowicz, qui était l'invité ce matin de Pascal Praud.
00:03:08Il s'insurge contre cette société dont les réflexes sont assez lents pour dénoncer l'antisémitisme.
00:03:14Et il se demande, mais tout simplement et terriblement, Eric Nolot,
00:03:17s'il y a un avenir pour les Juifs en France. On l'écoute.
00:03:21Depuis, on a tué des enfants dans une école juive.
00:03:25On a tué à bout touchant une petite fille dans une cour de récréation parce qu'elle était juive.
00:03:32C'étaient des terroristes, c'étaient des assassins, c'étaient des gens radicalisés.
00:03:37Nous sommes en 2024.
00:03:39Une petite fille, pardon, une jeune fille, une préadolescente de 12 ans.
00:03:44Elle est violée, raquettée.
00:03:47Tu nous amèneras de l'argent parce qu'elle est juive.
00:03:51Quelle est la réaction de la société française ?
00:03:54Je me pose la question aujourd'hui.
00:03:56Et je ne suis pas le seul, Pascal.
00:03:58Y a-t-il un avenir pour les Juifs en France ?
00:04:02Eric Nolot.
00:04:03Écoutez, moi, j'habite l'Est parisien, où il y a une forte communauté juive.
00:04:07Chaque fois qu'un Français juif m'aborde, il me dit les trois mêmes choses.
00:04:10Un, qu'il a peur. Deux, qu'il veut partir. Trois, qu'il va voter RN.
00:04:14Donc la situation est très claire, au moins dans la communauté juive.
00:04:17Et de ce point de vue-là, quand le président de la République
00:04:19avait dit que ce serait un temps de clarification,
00:04:21seulement de ce point de vue-là, il a raison.
00:04:23Il suffit de regarder les tweets des uns et des autres,
00:04:25les réactions des uns ou l'absence de réaction des autres.
00:04:27On voit bien qu'il y a une France coupée en deux.
00:04:29Il y a une France qui dit que qui touche un juif touche à la République française.
00:04:32Et il y en a qui sont prêts à sacrifier la communauté juive
00:04:35à leurs petites ambitions électoralistes.
00:04:37Pour moi, la situation est claire.
00:04:39J'ai signé un appel avec d'autres intellectuels de gauche
00:04:41pour dire que, pour moi, il était hors de question
00:04:43de voter pour le nouveau Front populaire,
00:04:45même si je me sentais de gauche.
00:04:47Donc c'est clair pour moi.
00:04:49Et malheureusement, la situation en France est claire.
00:04:51Et je m'associe de tout cœur à nos compatriotes juifs,
00:04:53ce qu'ils vivaient. C'est absolument terrible.
00:04:55Je suis d'accord évidemment avec ce que vient de dire Eric Nolot.
00:04:57Et je trouve que dans ce drame, on retrouve un concentré
00:04:59de tout ce qui ne va pas du tout en France.
00:05:02Vous avez un antisémitisme profond.
00:05:04Vous avez de l'ultra-violence chez des enfants très jeunes, 12-13 ans.
00:05:09Et vous avez de l'ultra-violence sexuelle, en plus,
00:05:11qu'on peut ajouter à ça.
00:05:13Et en fait, on ne peut pas se dire
00:05:15qu'il n'y a pas de responsable dans tout ça.
00:05:17On ne peut pas simplement se contenter de pleurer.
00:05:19Et moi, c'est ça qui m'énerve profondément.
00:05:22Le mot est faible.
00:05:24Quand je vois les réactions des politiques,
00:05:26plus jamais ça, c'est ignoble.
00:05:28Mais en fait, il y a des moyens,
00:05:30non pas d'empêcher ce fait divers là,
00:05:32mais d'empêcher la propagation de ces idées-là,
00:05:34d'empêcher l'ultra-violence.
00:05:36Il y a des moyens aussi de lutter
00:05:38contre l'ultra-violence sexuelle.
00:05:40Je ne vous dis pas que ce ne sont pas des recettes magiques
00:05:42qu'on obtiendra en claquant des doigts.
00:05:44Mais voilà, c'est tout un tas de faisceaux
00:05:46qu'on laisse prospérer.
00:05:48En fait, personne ne dit rien, à part pleurer.
00:05:50On est juste là, nous, toutes les semaines,
00:05:52pour verser des larmes de crocodile sur des drames.
00:05:54Il n'y a pas d'attaque militaire.
00:05:56Mais oui, mais regardez,
00:05:58qui empêche aujourd'hui le discours antisémite en France,
00:06:01à part les Français juifs qui font des manifestations
00:06:04où globalement, je reviens à être scandalisé par ça,
00:06:07il n'y a quasiment personne, il faut le dire.
00:06:09Absolument, absolument.
00:06:11Jenny Mastique nous a rejoint. Bonsoir, journaliste.
00:06:13Bonsoir, oui, je n'ai rien de particulier
00:06:15à ajouter à ce qui a été dit.
00:06:17Je trouve en effet qu'il y a une forme d'indécence
00:06:21quand je vois M. Émeric Caron,
00:06:23qui aujourd'hui a fait un tweet,
00:06:25ou hier, en parlant d'un autre fait divers,
00:06:27ne voulant pas évoquer la question,
00:06:29cette petite fille violée avec un mobile antisémite,
00:06:33a dit « voilà un autre crime raciste »
00:06:35en parlant d'une femme rome,
00:06:37dont les médias ne parlent pas,
00:06:39un crime qui datait de février dernier.
00:06:41Je dis qu'il y a vraiment un problème majeur,
00:06:43majeur dans une frange de la gauche
00:06:45avec l'antisémitisme.
00:06:47Et on continue à faire semblant
00:06:49que l'antisémitisme est équitablement réparti
00:06:53aux deux extrêmes de notre vie politique.
00:06:55C'est absolument faux.
00:06:57En réalité, aujourd'hui, il se concentre
00:06:59principalement dans les forces
00:07:01qu'a choisi de soutenir
00:07:03et d'attiser la France insoumise.
00:07:05– On va parler de la politique d'un instant, Éric,
00:07:07mais là, on est au cœur du drame de toute façon.
00:07:09– Oui, oui.
00:07:11Hier, votre édito était très fort,
00:07:15il a été repris beaucoup,
00:07:17parce qu'au-delà de l'abomination,
00:07:19de l'horreur, ce qui nous étreint,
00:07:21je pense tous, c'est une émotion.
00:07:23On se dit, mais j'ai un enfant de cet âge-là,
00:07:27j'ai une fille de cet âge-là,
00:07:29mais si quelque chose comme ça m'arrivait,
00:07:31comment est-ce que je réagirais en tant que père ?
00:07:33Vous voyez, je me pose la question.
00:07:35Maintenant, je pense qu'il faut répondre la question.
00:07:37Les Juifs ont-ils encore leur place en France ?
00:07:39– Bien sûr qu'ils ont toute leur place.
00:07:41– Il faut répondre oui, et pour toujours.
00:07:43Et moi, j'aimerais que dans la classe politique,
00:07:45et notamment à gauche, ceux qui se sont fait traiter
00:07:47de sales Juifs pendant la campagne…
00:07:49– Parlez de M. Glusman, on va l'écouter, justement.
00:07:51Vous allez écouter sa réponse.
00:07:53– Voilà, j'ai pas suffi.
00:07:55Mais moi, j'aimerais que toute la classe politique,
00:07:57si Elieffi ne veut pas participer à cela,
00:07:59il faudrait que toute la classe politique,
00:08:01avec des banderoles, lors de cette manifestation,
00:08:03de ce rassemblement ce soir,
00:08:05mette un grand oui partout.
00:08:07Il ne faut pas laisser la question en l'air.
00:08:09Il faut répondre à la question.
00:08:11Sinon, on fait le jeu…
00:08:13– Vous allez au-delà, Eric.
00:08:15– Comment ?
00:08:17– Vous allez au-delà. Il faut dire qu'une France
00:08:19dont les Juifs partiraient ne serait plus la France.
00:08:21– Bien sûr.
00:08:23– Ce n'est pas seulement oui, c'est que nous cesserions…
00:08:25– Si vous voulez, mais déjà, il ne faut pas laisser la question en l'air.
00:08:27Il a répondu à une question, notamment sur la France insoumise
00:08:29et les accusations d'antisémitisme
00:08:31contre cette formation politique.
00:08:33Écoutez la réponse qu'il en a faite
00:08:35devant les journalistes.
00:08:37– Oui.
00:08:39Le Front Populaire pâtit
00:08:41de certaines prises d'opposition ambigües,
00:08:43de certains clins d'œil absolument abjects.
00:08:45Et donc, c'est pour cela que nous,
00:08:47nous avons insisté
00:08:49au moment des négociations
00:08:51pour que la lutte contre l'antisémitisme
00:08:53soit au cœur du projet
00:08:55du nouveau Front Populaire.
00:08:57Et je vous le dis,
00:08:59ça doit être respecté
00:09:01de A à Z
00:09:03et sinon, eh bien,
00:09:05il y aura de vrais problèmes.
00:09:07– Voilà, sinon, il y aura de vrais problèmes.
00:09:09– En fait, M. Glucksmann ferait mieux
00:09:11de se taire, c'est Rodomontade
00:09:13pour mieux avaler les couleuvres. En fait, son prochain livre,
00:09:15ce sera 50 recettes de couleuvres à avaler.
00:09:17Écoutez,
00:09:19qui pense-t-il convaincre avec ça ?
00:09:21Il a avalé toutes les couleuvres,
00:09:23il a avalé toutes les concessions,
00:09:25il reste allié avec ces gens en disant qu'ils sont infréquentables.
00:09:27Mais M. Glucksmann, moi,
00:09:29il a représenté un espoir pour moi,
00:09:31une gauche digne, une gauche sociale-démocrate
00:09:33avec les limites que ça a,
00:09:35mais avec aussi la dignité que ça a,
00:09:37il a perdu toute dignité,
00:09:39à mon avis, il ferait mieux de se faire oublier.
00:09:41C'est terrible, c'est une sorte de collabo
00:09:43de l'antisémitisme qu'il prétend dénoncer.
00:09:45C'est intolérable, vraiment c'est intolérable.
00:09:47– Oui, c'est très fort ce que vous dites, Eric.
00:09:49– Écoutez, franchement, après un drame pareil,
00:09:51c'est aussi lénifiant, aussi…
00:09:53– C'était sur la question, effectivement,
00:09:55du franc populaire et de la France insoumise
00:09:57au sein de ce franc populaire. Louis ?
00:09:59– Il y a deux éléments, d'ailleurs, hier,
00:10:01Raphaël Glucksmann dit, ce n'est pas un mariage d'amour.
00:10:03Donc ça veut dire que ça reste quand même un mariage…
00:10:05– De raison. – De raison, mais alors, quelle raison ?
00:10:07Alors là, je me pose vraiment des questions.
00:10:09Et puis ensuite, il met en garde, il dit,
00:10:11si éventuellement ça dérape et il y a de l'antisémitisme,
00:10:13on va avoir des vrais problèmes.
00:10:15Mais en fait, tous les jours, ça dérape.
00:10:17Les problèmes, ils sont là tous les jours.
00:10:19On exhume tous les jours des déclarations passées
00:10:22de candidats à la France insoumise
00:10:24ou d'autres partis investis par le nouveau franc populaire.
00:10:27Et donc, voilà, les faits, les exemples sont devant ses yeux.
00:10:31Et pourtant, voilà, il va continuer de dire,
00:10:33alors si demain, on me signale quelque chose…
00:10:35– Il y aura un problème.
00:10:37– Attention, je vais me fâcher très fort.
00:10:39Mais voilà, je trouve que, pour conclure,
00:10:41Éric Noulot a bien résumé les choses.
00:10:43– Eugénie, vous êtes aussi…
00:10:45– Vous savez qu'aujourd'hui, le Front populaire,
00:10:47le Parti gauche reprend souvent ce slogan,
00:10:49plutôt Hitler que le Front populaire,
00:10:51pour reprocher à la droite bourgeoise et modérée
00:10:53de se jeter dans les bras du RN par peur de la gauche.
00:10:55Mais en réalité, ce sont eux qui reposent sur cette logique-là.
00:10:59Par peur d'un fascisme fantasmé,
00:11:01ils se jettent dans les bras des antisémites.
00:11:04Ils piétinent tous leurs principes moraux.
00:11:06C'est-à-dire que ceux qui renient leurs principes,
00:11:08ce sont eux.
00:11:10C'est quand même assez dingue.
00:11:12Les désaccords qu'il y a entre la France insoumise
00:11:14et Raphaël Glucksmann ne sont pas d'ordre simplement technique
00:11:16ou économique.
00:11:18Ce n'est pas comment on va distribuer les richesses, etc.
00:11:20Ce sont des accords d'ordre moral.
00:11:22Et les mettre sur le tapis au nom d'une espèce de lutte
00:11:27fantasmée et mythifiée antifasciste,
00:11:30c'est absolument tragique.
00:11:32Et en plus, ils perdent une occasion de refonder
00:11:34clairement la social-démocratie à gauche.
00:11:36Il l'a perdue parce que s'il avait présenté
00:11:38des candidats PS indépendants,
00:11:40honnêtement, la donne serait aujourd'hui très différente.
00:11:42– Oui, il n'y aurait pas la même dynamique d'Union, évidemment.
00:11:44C'est à ça qu'ils ont pensé.
00:11:46– Je rappelle qu'en cas de second tour RN,
00:11:48NUPES avec la France insoumise,
00:11:52le RN gagne en majorité.
00:11:54Ce n'est pas le cas face à des socialistes.
00:11:56L'Union des gauches, aujourd'hui, sert le RN.
00:11:58C'est ça que Raphaël Glucksmann aurait dû comprendre.
00:12:00– On va parler dans un instant des programmes économiques
00:12:02des candidats des uns et des autres,
00:12:04mais j'aimerais qu'on continue, qu'on tire le fil de l'antisémitisme
00:12:06pour aller jeter un petit coup d'oeil à ce qui se passe en Belgique.
00:12:08Parce qu'on a épris hier à la stupeur générale
00:12:10que la ville de Bruxelles refusait d'accueillir
00:12:12une rencontre entre la Belgique et Israël,
00:12:14au motif que la sécurité de l'équipe israélienne ne serait pas assurée.
00:12:16On voit les explications avec Sarah,
00:12:18elle nous fait des arrêts,
00:12:20puis on va se rendre compte que c'est un mal
00:12:22qui est très très répandu en Europe, l'antisémitisme.
00:12:24– C'est dans un communiqué
00:12:26que la ville de Bruxelles a indiqué
00:12:28que l'organisation du match
00:12:30entre la Belgique et Israël,
00:12:32prévu le 6 septembre prochain, serait impossible.
00:12:34Une décision motivée par le statut
00:12:36d'une rencontre classée au risque
00:12:38en raison des tensions liées au conflit
00:12:40dans les territoires palestiniens.
00:12:42– Après une analyse approfondie,
00:12:44l'annonce de la tenue d'un tel match dans notre capitale
00:12:46provoquera d'importantes manifestations
00:12:48compromettant la sécurité des spectateurs,
00:12:50des joueurs, des habitants de Bruxelles,
00:12:52mais également de nos forces de police.
00:12:54– Les Diables Rouges,
00:12:56qui évoluent au stade du roi Baudouin,
00:12:58vont devoir trouver une solution de repli.
00:13:00Déjà sollicitée,
00:13:02la ville de Louvain a aussi décidé
00:13:04de ne pas organiser la rencontre sur son territoire.
00:13:06L'UEFA, organisatrice de la Ligue des Nations,
00:13:08n'a pas encore réagi à cette décision.
00:13:10Une situation qui n'est pas propre
00:13:12uniquement à la Belgique,
00:13:14puisque la sélection est également placée
00:13:16dans le groupe de l'Italie et de la France.
00:13:18Pour l'heure, aucune problématique
00:13:20n'a été soulevée en France
00:13:22quant à la réception de la sélection israélienne,
00:13:24prévue le 14 novembre prochain.
00:13:28– Là encore, on croit rêver Éric Revel,
00:13:30quand on voit les arguments avancer.
00:13:32– Si vous voulez,
00:13:34vous pouvez avoir des partis politiques
00:13:36qui, pour des raisons électoralistes,
00:13:38choisissent l'antisémitisme
00:13:40pour flatter une communauté.
00:13:42Mais là, on a un pays,
00:13:44on a une capitale,
00:13:46on a un État qui renonce,
00:13:48parce que Bruxelles,
00:13:50comme c'est dit dans le sujet,
00:13:52mais il y a eu d'autres villes qui ont été sollicitées
00:13:54pour accueillir l'équipe israélienne.
00:13:56Donc ça veut dire que maintenant,
00:13:58on est passé à un stade supérieur
00:14:00de la haine d'Israël,
00:14:02c'est-à-dire que maintenant,
00:14:04on va découvrir la sécurité d'un match de Ligue des Nations
00:14:06et on va avoir le même sujet
00:14:08en septembre ou en octobre,
00:14:10puisque, comme c'est dit également dans le sujet,
00:14:12l'équipe israélienne doit venir en France
00:14:14puisqu'on est dans la même poule.
00:14:16Donc là, j'attends de voir comment on va être capables
00:14:18de gérer cette situation.
00:14:20Et puis j'ajoute quand même,
00:14:22ce n'est pas une découverte de savoir
00:14:24que Bruxelles ou la Belgique
00:14:26est congrénée par l'islamisme.
00:14:28Il y a des quartiers entiers
00:14:30dont on a appris que c'était la plaque tournante
00:14:32de nos grands stars,
00:14:34qui s'occupent de football,
00:14:36un peu de politique, un petit peu,
00:14:38Rabiot a remis un peu l'église au milieu du village.
00:14:40Vous avez entendu un commentaire dire
00:14:42mais enfin, ce sont quand même des collègues à nous,
00:14:44ce sont des joueurs de foot professionnels,
00:14:46ce n'est pas normal qu'on ne puisse pas organiser
00:14:48pas un mot.
00:14:50Là, ils sont en train de soigner leur nez et leurs oreilles.
00:14:52Louis et Eric, et on avance.
00:14:54Moi, je trouve surtout
00:14:56qu'en fait, on ment à tout le monde.
00:14:58Le renoncement, il est politique, il est moral,
00:15:00il n'est absolument pas technique ou sécuritaire.
00:15:02La Belgique aurait tout à fait pu
00:15:04demander de mobiliser son armée
00:15:06s'il y avait eu un besoin. Et puis, je rappelle
00:15:08qu'il y a des accords de coopération de sécurité intérieure
00:15:10entre tous les pays de l'Union Européenne.
00:15:12D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle il y a
00:15:14une quinzaine d'armées étrangères qui viennent nous aider,
00:15:16nous, pour les Jeux Olympiques.
00:15:18La Belgique aurait tout à fait pu, si réellement
00:15:20c'était un impératif moral de maintenir
00:15:22ce match et cette compétition,
00:15:24aurait pu demander à la France de l'aide,
00:15:26à d'autres pays limitrophes.
00:15:28Tous les pays européens auraient volontiers
00:15:30apporté leur aide sécuritaire.
00:15:32Je trouve que c'est tellement facile
00:15:34de renoncer au nom de la sécurité
00:15:36alors qu'en réalité, c'est un renoncement
00:15:38moral parce que politiquement, je pense
00:15:40qu'ils ne veulent pas assumer
00:15:42de maintenir le match.
00:15:44Eric ?
00:15:45Le 7 octobre, Israël était un pays martyr.
00:15:47Le 20 juin, c'est un pays paria.
00:15:49Remarquable, entre guillemets,
00:15:51travail de propagande qui a été fait pour aboutir
00:15:53à ce retournement de situation,
00:15:55à cette inversion des valeurs. Moi, j'observe que
00:15:57quand on le communique, il n'est pas question
00:15:59de risque d'attentat, mais de manifestation.
00:16:01C'est-à-dire que c'est la menace de la rue
00:16:03qui détermine la politique d'un gouvernement.
00:16:05Je pense que la prochaine étape,
00:16:07ce sera la même chose en France.
00:16:09Vous pensez que ce sera la même chose en France ?
00:16:11Pour le match de football, je ne sais pas,
00:16:13mais pour d'autres événements...
00:16:15Déjà, on a eu Eurosatory et des entreprises israéliennes.
00:16:17Il y a eu un feuilleton autour de ça.
00:16:19Je pense que la pression de la rue,
00:16:21surtout si par exemple le RN
00:16:23arrivait au pouvoir, serait telle
00:16:25qu'on obtiendrait certainement des décisions
00:16:27très proches de celles-là. Si c'est la rue
00:16:29qui gouverne, ça ne s'appelle pas la démocratie, ça s'appelle autrement.
00:16:31Eugénie, vous voulez rajouter quelque chose ?
00:16:33Je pense que la Belgique est dans un pire état que la France,
00:16:35notamment en termes de communautarisme
00:16:37et de clientélisme électoral et politique.
00:16:39Ça atteint des niveaux...
00:16:41Pour avoir plusieurs amis qui font de la politique en Belgique,
00:16:43il n'y a vraiment aucune digue,
00:16:45tout simplement.
00:16:47C'est un pays, comme disait
00:16:49Michel Houellebecq,
00:16:51qui, si ce n'est foutu, en tout cas,
00:16:53n'est pas mal parti au XXIe siècle.
00:16:55J'aimerais qu'on parle des programmes économiques
00:16:57des candidats, parce qu'aujourd'hui, c'était le grand oral.
00:16:59Ils étaient à Faf,
00:17:01à Paris, devant
00:17:03les patrons du Medef. Il n'y avait pas tous
00:17:05les candidats, mais ils étaient là quand même
00:17:07pour la plupart.
00:17:09Ils ont un programme qui, parfois,
00:17:11peut paraître surprenant. Front populaire,
00:17:13augmentation des chemiques à 1600 renettes,
00:17:15baisse de la TVA par-ci,
00:17:17baisse des taxes
00:17:19sur le carburant et l'énergie.
00:17:21Les chefs d'entreprise, je ne vous cache pas,
00:17:23on va voir un petit exemple avec Jean-Luc Combin-Haute-Garonne,
00:17:25parce que là, évidemment, ils s'inquiètent
00:17:27de ce qui peut leur arriver.
00:17:29Écoutez.
00:17:31Le week-end dernier, dans ce garage,
00:17:33c'était portes ouvertes, comme partout
00:17:35en France. Le résultat de cette opération
00:17:37commerciale est en baisse
00:17:39par rapport à 2023.
00:17:41La faute, en grande partie, à la dissolution.
00:17:43L'ambiance est très pessimiste.
00:17:45Aujourd'hui, avec ce manque de visibilité,
00:17:47on n'arrive pas
00:17:49à se projeter. Ce qui fait
00:17:51qu'on soit chez une entreprise
00:17:53ou utilisateur
00:17:55de véhicules ou consommateur
00:17:57lambda, on se pose énormément de questions.
00:17:59Autant que le présent, le futur
00:18:01inquiètent les patrons des PME.
00:18:03On est dans l'incertitude.
00:18:05Ce dont on a besoin aujourd'hui, c'est un socle juridique fort.
00:18:07Toujours dans le secteur automobile,
00:18:09dans cette entreprise, le dirigeant
00:18:11trouve la période néfaste pour les affaires.
00:18:13Lui aussi craint
00:18:15l'incertitude.
00:18:17On m'a dit que les élections,
00:18:19refroidissent un peu le commerce.
00:18:21Dans tous les cas,
00:18:23dans l'entreprise,
00:18:25on n'aime pas l'incertitude.
00:18:27Là, c'est un peu le pire.
00:18:29D'une part, c'est une élection,
00:18:31mais en plus, elle n'était pas prévue au calendrier.
00:18:33Le monde économique en général
00:18:35est donc suspendu au résultat des élections
00:18:37législatives pour déterminer
00:18:39sa feuille de route.
00:18:41Les entrepreneurs veulent faire entendre leur voix.
00:18:43Évidemment,
00:18:45ce qu'ils veulent,
00:18:47c'est de la stabilité.
00:18:49Cette élection n'a été pas du tout
00:18:51prévue au calendrier.
00:18:53L'économie, quel que soit le secteur,
00:18:55craignent l'incertitude.
00:18:57Ils préfèrent savoir.
00:18:59C'est toujours dans l'inconnu.
00:19:01Comme le dit le monsieur avec un certain humour,
00:19:03cette élection n'était pas prévue.
00:19:05Je voudrais dire une chose.
00:19:07Peut-être qu'on en reparlera
00:19:09à cette intéressante interview
00:19:11du patron du Medef au Figaro.
00:19:13Il faut rappeler une chose.
00:19:15En France,
00:19:17la consommation des ménages est le premier moteur
00:19:19de la croissance française.
00:19:21Ce sont les PME et les TPE
00:19:23qui créent majoritairement de l'emploi en France.
00:19:25Ce ne sont pas les grands groupes du CAC 40
00:19:27qu'on stigmatise
00:19:29en disant qu'ils incarnent le capitalisme.
00:19:31Non. Ceux-là créent plutôt des emplois
00:19:33à l'étranger. Mais nos PME et nos TPE,
00:19:35c'est elles qui font l'emploi en France.
00:19:37Ce qui me frappe dans l'interview
00:19:39de Patrick Martin, le président du Medef.
00:19:41Alors, qu'est-ce qu'il dit votre fameux Patrick Martin ?
00:19:43Tout le monde n'a pas lu le Figaro ce matin.
00:19:45Ce n'est pas mon ami.
00:19:47J'étais intéressé parce que je me suis dit
00:19:49qu'elle est scindée en deux parties.
00:19:51Qu'est-ce que vous pensez du programme du RN ?
00:19:53Il trouve tout nul.
00:19:55Ce qui est assez marrant, c'est que dans le programme du RN,
00:19:57il dit que ce n'est pas normal
00:19:59qu'ils reviennent sur la réforme des retraites.
00:20:01Ce n'est pas normal qu'ils reviennent sur l'assurance chômage.
00:20:03Tout ça, c'est un peu remis au calendre grec.
00:20:05Mais il dit un truc.
00:20:07Il dit qu'il faut qu'il nous précise les choses.
00:20:09Donc, quand vous dites préciser,
00:20:11ça veut dire que vous êtes dans le dialogue.
00:20:13En revanche, pour le programme du RN,
00:20:15il a ses formules.
00:20:17Il dit qu'il y a des chiffons rouges absolus.
00:20:19Je crois que ce qui...
00:20:21Alors, ça ne sera pas une surprise
00:20:23pour les gens de gauche qui vont faire une médaille.
00:20:25Le Grand Capital tire à boulets rouges
00:20:27sur notre programme.
00:20:29C'est bien normal.
00:20:31Mais c'est quoi la mesure qui leur fait péter les plombs ?
00:20:33C'est le coût.
00:20:35Les mesures.
00:20:37Le SMIC.
00:20:39L'augmentation des impôts généralisés.
00:20:41L'augmentation du SMIC à 1 600 euros.
00:20:43Cueillir des problèmes de pouvoir d'achat dans ce pays,
00:20:45c'est indéniable.
00:20:47Le travail ne paye pas.
00:20:49Dans une PME ou une TPE,
00:20:51quand vous avez 5 employés,
00:20:53celui qui est là depuis 15 ans,
00:20:55qui touche 1 580 euros,
00:20:57si le SMIC arrive à 1 600 euros,
00:20:59il va aller voir son patron pour avoir,
00:21:01et c'est normal, une augmentation de salaire.
00:21:03Est-ce que vous trouvez que le patron du MEDEF
00:21:05était plus enclin à dire...
00:21:07Oui au RN ?
00:21:09Non, pas oui au RN.
00:21:11Il faut qu'il nous lui fasse des explications.
00:21:13J'ai pas compris ça.
00:21:15Eugénie Bastien aurait la parole.
00:21:17Les deux programmes,
00:21:19du RN et du Front Populaire,
00:21:21sont largement infinançables dans l'état actuel
00:21:23de nos finances publiques.
00:21:25On ne voit pas comment ils pourraient être applicables.
00:21:27Sauf que le RN recule de jour en jour
00:21:29sur la plupart des mesures phares,
00:21:31et le nouveau Front Populaire assure au contraire
00:21:33que tout cela est parfaitement réalisable,
00:21:35que des économies sont derrière cela.
00:21:37Je note que ce n'est pas un programme anticapitaliste,
00:21:39c'est un programme de taxation du capitalisme.
00:21:41Leur programme repose sur la redistribution
00:21:43des richesses produites par le capitalisme
00:21:45qu'on va confisquer.
00:21:47On ne renverse pas le capitalisme,
00:21:49on en a besoin pour le redistribuer.
00:21:51On ne produit pas, on ne travaille pas,
00:21:53donc on compte sur les riches pour faire les poches des riches.
00:21:55Sauf que le problème, c'est qu'ils ne vont pas durer,
00:21:57ils ne sont pas stupides,
00:21:59c'est intéressant parce qu'ils ne reviennent pas sur le capitalisme,
00:22:01ils ponctionnent le capitalisme.
00:22:03La question que l'on peut se poser,
00:22:05c'est est-ce que ce discours a un impact sur l'opinion ?
00:22:07Je ne pense pas pour deux raisons.
00:22:09Première raison, c'est qu'Emmanuel Macron
00:22:11est l'homme des mille milliards de dettes.
00:22:13Le camp de la raison,
00:22:15le camp de la réforme économique,
00:22:17du libéralisme économique,
00:22:19a produit l'augmentation de la dette
00:22:21la plus énorme que notre pays n'ait jamais connue.
00:22:23C'est difficile de pouvoir faire la leçon.
00:22:25Deuxièmement,
00:22:27le choc de 2008
00:22:29et de la crise du Covid
00:22:31ont fait croire aux français que l'argent était gratuit,
00:22:33qu'il y avait le quoi qu'il en coûte.
00:22:35Et il y a un rapport à l'argent dans notre pays
00:22:37qui s'est perdu, à l'argent public,
00:22:39c'est-à-dire que les gens n'ont plus conscience.
00:22:41Je rappelle qu'en 2007, François Bayrou a fait une campagne
00:22:43entièrement axée sur la dette.
00:22:45Il voulait mettre la dette dans la Constitution,
00:22:47on ne pouvait pas dépasser le budget,
00:22:49ou endetter la France plus de tel taux.
00:22:51Il a fait 18% et les gens l'écoutaient.
00:22:53Aujourd'hui, ce discours ne prend plus,
00:22:55on a ouvert les vannes de façon gigantesque
00:22:57et on a perdu la conscience
00:22:59de ce qu'est l'argent public.
00:23:01On avait dit que le seuil de 100%
00:23:03ne pourra jamais dépasser,
00:23:05on est à 110%.
00:23:07Ce n'est pas du tout une guerre en Covid à mes yeux.
00:23:09Il y a eu d'autres GAPJ qui ont émaillé les vannes.
00:23:11Il y a beaucoup de Covid.
00:23:13De libération psychique,
00:23:15les vannes sont vertes.
00:23:17Je suis assez d'accord avec Eugénie.
00:23:19Ce qui m'a frappé,
00:23:21je n'y étais pas mais j'ai regardé à distance,
00:23:23le chef n'était séduit par aucun programme,
00:23:25aucun candidat et même celui
00:23:27qui était défendu par le représentant du gouvernement.
00:23:29C'est quelque chose d'assez frappant.
00:23:31Il y a une distorsion énorme.
00:23:33Les patrons ne font plus confiance
00:23:35au gouvernement et ils savent
00:23:37que les discours et aux politiques de manière générale
00:23:39pour les raisons
00:23:41que Eugénie a développées.
00:23:43Les engagements de campagne d'Emmanuel Macron
00:23:45en 2017 sont à l'opposé
00:23:47de ce qui a réellement été fait.
00:23:49Un petit point sur la forme.
00:23:51Ce qui m'a un peu marqué,
00:23:53un peu choqué,
00:23:55c'est le fait que le patron du Medef
00:23:57accorde une interview au Figaro la veille
00:23:59avant de recevoir les candidats
00:24:01et il dit des choses qui sont un peu contradictoires.
00:24:03Il dit, le Medef n'est pas un parti politique,
00:24:05tout le monde est d'accord,
00:24:07nous n'avons pas à distribuer les bons et les mauvais points
00:24:09mais nous avons des lignes rouges
00:24:11et ensuite il y a des bons et des mauvais points qui sont distribués.
00:24:13On leur raconte beaucoup d'importance.
00:24:15Le programme du RN est dangereux.
00:24:17On a trouvé un milliardaire
00:24:19pour Nupes, Mathieu Pigasse,
00:24:21qui a dit qu'il ne voyait aucun problème
00:24:23à l'arrivée du Fonds Populaire.
00:24:25Il y avait les chickens for KFC,
00:24:27les poulets qui voulaient...
00:24:29Merci de faire de la pub.
00:24:31On connaissait
00:24:33toute la frange LGBT
00:24:35qui était pour le Hamas, maintenant on connaît
00:24:37les milliardaires qui sont pour le Fonds Populaire.
00:24:39C'est une tradition de gauche.
00:24:41C'est toujours des millionnaires d'ailleurs,
00:24:43plutôt que des milliardaires.
00:24:45Il y a même eu des milliardaires rouges.
00:24:47On tombe sur le poulet.
00:24:51Il y a deux tactiques différentes.
00:24:53L'une et l'autre d'incertitude.
00:24:55C'est-à-dire que le RN ne cesse
00:24:57d'arrondir les angles, mais du coup on se demande ce qu'ils vont faire.
00:24:59Et les autres ne cessent d'aiguiser les angles
00:25:01et on se demande ce que le concours Lépine va faire sur les finances publiques.
00:25:03Je ne suis pas d'accord avec Eugénie.
00:25:05Il n'y aura pas d'impact.
00:25:07J'ai vu l'interview d'Emmanuel Macron
00:25:09quand il s'adresse à des personnes plutôt âgées, à des retraités,
00:25:11et qu'il prononce le mot « épargne ».
00:25:13Le monsieur qui était dérionné, un monsieur d'un certain âge,
00:25:15s'est blémi.
00:25:17Parce qu'il est en train de dire que s'ils arrivent au pouvoir,
00:25:19ils vont tout prendre.
00:25:21Et vraiment, il tire une tête
00:25:23vraiment très préoccupée.
00:25:25Je pense que ça, ça peut profiter aux concentristes.
00:25:27Bien sûr, c'est jouer sur les peurs.
00:25:29Un argument classique.
00:25:31Petite pause, on se retrouve dans un instant.
00:25:33On parlera aussi des attentes en matière de sécurité des Français.
00:25:35Parce qu'on parle beaucoup de pouvoir d'achat.
00:25:37Préoccupation numéro un.
00:25:39Préoccupation numéro deux, la sécurité.
00:25:41A tout de suite.
00:25:4317h31,
00:25:45on se retrouve dans Punchine avec le rappel des titres de l'actualité.
00:25:47Simon Guillain, Simon.
00:25:53Plus de mille personnes sont mortes lors du grand pèlerinage musulman
00:25:55en Arabie Saoudite.
00:25:57Des décès causés par une chaleur écrasante.
00:25:59Le thermomètre est monté jusqu'à 52 degrés
00:26:01à la grande mosquée de la Mecque.
00:26:03L'affaire Jubilard et le parquet général
00:26:05qui demandent le renvoi devant les assises
00:26:07de Cédric Jubilard.
00:26:09La cour d'appel de Toulouse se prononcera le 26 septembre prochain
00:26:11à ce sujet.
00:26:13Cédric Jubilard est accusé d'avoir tué son épouse Delphine.
00:26:15C'était en décembre 2020.
00:26:17Le corps de cette infirmière de 33 ans
00:26:19n'a toujours pas été retrouvé.
00:26:21Et puis, plusieurs associations,
00:26:23dont SOS Racisme, appellent à manifester
00:26:25ce soir contre l'antisémitisme à Paris.
00:26:27Le rendez-vous a été donné à 18h30,
00:26:29place de la Bastille.
00:26:31Un nouveau rassemblement qui intervient après le viol
00:26:33d'une jeune fille juive de 12 ans.
00:26:35C'était samedi à Courbes-Voilon.
00:26:37Merci beaucoup, Simon Guillain.
00:26:39On accueille d'abord Michel Auboin.
00:26:41Bonsoir ancien préfet.
00:26:43Merci beaucoup d'être avec nous,
00:26:45de rejoindre l'équipe Louis Doragnel,
00:26:47Eric Nouleau, Génie Bastier et Eric Revelle.
00:26:49On a parlé des attentes économiques des Français,
00:26:51de l'inquiétude autour des programmes économiques
00:26:53des différents partis présents aux législatives.
00:26:55On va parler des attentes sécuritaires.
00:26:57Parce qu'évidemment, la sécurité est une des grandes préoccupations
00:26:59des Français.
00:27:01On est retournés à Crépole pour voir comment se déroulaient
00:27:03ces législatives sur fond d'un vote massif
00:27:05pour le RN au premier tour, 45,74%.
00:27:07On a demandé à chacun des habitants de cette ville
00:27:09comment ils se sentaient dans cette situation
00:27:11et s'ils continuaient d'avoir peur.
00:27:13Écoutez leur réaction.
00:27:17Devant la salle des fêtes de Crépole,
00:27:19les bougies et les fleurs en hommage à Thomas
00:27:21ont disparu.
00:27:23Mais sept mois après, le drame est toujours présent
00:27:25dans les mémoires.
00:27:27On a eu un peu peur.
00:27:29J'avais mes petites-filles qui allaient au bal ce soir-là.
00:27:31Elles sont parties avant
00:27:33tout le bazar qu'il y a eu.
00:27:35Mais bon, on a eu peur.
00:27:37Elles ont eu peur.
00:27:39Elles en parlent encore.
00:27:41Robert est retraité.
00:27:43Cet ancien chauffeur routier habite Crépole
00:27:45depuis 12 ans.
00:27:47Pour lui, depuis la mort de Thomas,
00:27:49l'insécurité règne dans le village.
00:27:51Ça a tout changé.
00:27:53Insécurité, tout.
00:27:55Le gars,
00:27:57il court toujours.
00:27:59On ne l'a pas arrêté.
00:28:01On va l'arrêter.
00:28:03Ils mettent un tol. Pourquoi ?
00:28:05De l'autre côté de la place vit Sébastien.
00:28:07Il vient d'emménager à Crépole.
00:28:09Il n'a pas été étonné
00:28:11de voir le Rassemblement National
00:28:13arriver en tête dans ce village
00:28:15de 500 habitants.
00:28:17Aujourd'hui, il est inquiet pour la sécurité
00:28:19de ses enfants.
00:28:21Moi, j'ai des enfants à bas âge et ça me fait peur.
00:28:23Ça, c'est sûr.
00:28:25Ils ne sont pas encore ados.
00:28:27Mais quand ils vont le devenir,
00:28:29il faudra être prudent.
00:28:31Ils ne sortiront pas comme ça.
00:28:33Pour le moment, s'il n'y a rien d'autre.
00:28:35Ça, c'est sûr.
00:28:37Dans la quatrième circonscription
00:28:39de la Drôme, dont fait partie Crépole,
00:28:41les électeurs auront le choix
00:28:43entre sept candidats.
00:28:45Monsieur Louboin, c'est toujours
00:28:47extrêmement présent dans cette ville.
00:28:49Mais au plan national,
00:28:51ça reste une des grandes demandes
00:28:53des Français. Ordre, autorité, sécurité.
00:28:55Ce qui m'étonne,
00:28:57c'est que les politiques n'ont pas compris
00:28:59que c'était quand même le cœur des préoccupations
00:29:01des Français, la sécurité.
00:29:03Ce n'est pas un concept,
00:29:05l'insécurité. C'est l'addition
00:29:07de millions de faits individuels
00:29:09que la plupart des Français
00:29:11ont fini par vivre un moment ou un autre,
00:29:13directement ou indirectement.
00:29:15Là, on est dans une situation
00:29:17paroxystique, mais révélatrice.
00:29:19Ce n'est pas un fait divers.
00:29:21On en a beaucoup des situations
00:29:23de ce type en France. Les gens ont peur.
00:29:25Ils ont raison d'avoir peur.
00:29:27Éric Nolot, c'est absolument frappant
00:29:29que le RN progresse
00:29:31le plus dans les petites communes.
00:29:33Pas dans les métropoles,
00:29:35mais vraiment dans les petites communes.
00:29:37Oui, parce que le sentiment d'insécurité
00:29:39est particulièrement vif.
00:29:41Ce qui me désespère, c'est quand le président
00:29:43de la République, alors qu'il devrait être
00:29:45le plus informé et prendre en compte
00:29:47les peurs et les angoisses des Français,
00:29:49dit que le problème de l'insécurité,
00:29:51c'est qu'on en parle.
00:29:53Je pense qu'il vise particulièrement
00:29:55notre chaîne.
00:29:57Je trouve que la prise de conscience tarde.
00:29:59Ce serait vraiment le premier stade en prendre conscience
00:30:01et ensuite prendre les mesures qui s'imposent.
00:30:03Mais il y a encore des gens qui pensent que c'est simplement
00:30:05un sentiment d'insécurité plutôt que d'insécurité.
00:30:07C'est un peu désespérant quand même.
00:30:09Oui, c'est désespérant en 2024. Eugénie ?
00:30:11Oui, je rappelle que le jour de l'annonce
00:30:13de la mort de Thomas Crepolle,
00:30:15Le Monde avait fait une double page qui s'intitulait
00:30:17« La figure de l'étranger repoussoir imaginaire
00:30:19dans la France rurale
00:30:21et bairrie urbaine »
00:30:23où il n'y avait pas de problème d'insécurité,
00:30:25mais tout ça était fantasmé, etc.
00:30:27C'est tombé pas de bol. Ils ont publié leur double
00:30:29le jour où on annonçait la mort
00:30:31de Thomas Crepolle.
00:30:33Effectivement, le décalage était assez flagrant.
00:30:35Et je rappelle que dans la progression
00:30:37de Jordan Bardella et du RN,
00:30:39il y a eu à mon avis trois éléments
00:30:41clés. C'était les émeutes
00:30:43il y a un an, ensuite
00:30:45le 7 octobre et le drame de Crepolle
00:30:47en novembre où on voit vraiment
00:30:49que Jordan Bardella passe au-dessus de la barre des 30%.
00:30:51Donc, en fait,
00:30:53on entend beaucoup
00:30:55de gens de gauche qui aujourd'hui disent
00:30:57si les gens sont aussi nombreux à voter RN,
00:30:59c'est d'abord parce qu'il y a un malaise économique,
00:31:01les inégalités, le pouvoir d'achat, et il faut que la gauche
00:31:03réponde à ça. Et donc,
00:31:05ils ne cessent de proposer des mesures sur le pouvoir d'achat
00:31:07sans prendre aucunement la question identitaire
00:31:09et sécuritaire en jeu.
00:31:11Alors qu'en fait, on voit que là où le vote
00:31:13se clive,
00:31:15et pourquoi les classes populaires
00:31:17votent RN plutôt que la France insoumise
00:31:19ou le Front populaire alors qu'ils prétendent lutter contre
00:31:21les inégalités, c'est parce que cette question sécuritaire
00:31:23et identitaire est clé. Et tant que la gauche
00:31:25ne saisira pas de ces enjeux,
00:31:27je rappelle d'ailleurs que le Labour
00:31:29au Royaume-Uni est en train de faire
00:31:31un virage
00:31:33anti-immigration.
00:31:35Ils sont 20 points devant la droite
00:31:37et ils vont conquérir le pouvoir.
00:31:39Tant que la gauche ne
00:31:41prendra pas en considération
00:31:43ces problématiques et ces enjeux,
00:31:45ils n'auront aucune chance d'accéder au pouvoir.
00:31:47Michel, au moins sur les émeutes, je vous ai vu acquiescer à ce que disait Eugénie,
00:31:49ça a été un déclencheur.
00:31:51Bien sûr, les émeutes, c'est un élément très important.
00:31:53C'est d'ailleurs aussi étrange qu'on n'en parle
00:31:55plus vraiment.
00:31:57Alors qu'elles ont créé plus d'un milliard de dégâts,
00:31:59qu'elles ont traumatisé
00:32:01des tas de villes. Et c'est le même phénomène
00:32:03que les émeutes d'une certaine façon,
00:32:05parce que l'origine est la même à chaque fois.
00:32:07C'est-à-dire que tant que dans les
00:32:09quartiers, les jeunes qui
00:32:11créent des désordres restaient
00:32:13à l'intérieur de leur cité,
00:32:15bon, après tout, les choses étaient
00:32:17prises en main,
00:32:19si je puis dire. Maintenant, ils sont sortis.
00:32:21Les quartiers se sont éclatés.
00:32:23Ils sont partout. Et les jeunes
00:32:25de ces quartiers sont aussi dans les villages.
00:32:27Et ça, c'est une confrontation
00:32:29entre un monde rural qui, jusqu'à maintenant,
00:32:31était assez pacifique, et puis
00:32:33la violence des quartiers.
00:32:35Donc, c'est quand même la question du quartier qui est centrale.
00:32:37Louis Dragnet ?
00:32:39Je suis assez d'accord. Et puis, je pense qu'il y a quand même
00:32:41une différence, une grande bascule
00:32:43depuis dix ans. C'est effectivement le fait que
00:32:45maintenant, tout ça, les trafics de drogue,
00:32:47les effets de l'immigration, les conséquences sur la délinquance
00:32:49sont partout sur le territoire national.
00:32:51Et dans les quelques villes
00:32:53ou les villages où on est encore épargnés,
00:32:55je pense que là où les politiques
00:32:57se trompent, c'est qu'ils pensent
00:32:59que les gens se disent, comme ils sont épargnés, ils vont
00:33:01entre guillemets bien voter. Sauf que les gens ne pensent pas
00:33:03qu'à eux. Je pense qu'ils se disent, ils ont
00:33:05aussi la compassion, et parfois
00:33:07de la tristesse et de la colère pour
00:33:09d'autres Français qui vivent
00:33:11ailleurs, dans d'autres départements,
00:33:13d'autres régions. Ils s'identifient à eux.
00:33:15Vous savez, on se posait la question, par exemple,
00:33:17il y avait dans certaines villes, il y avait
00:33:19très peu d'immigration et pourtant un vote RN très fort.
00:33:21Il y avait cette phrase qui revenait
00:33:23souvent à la bouche de
00:33:25plusieurs hauts fonctionnaires, je me souviens, c'était il y a quelques années,
00:33:27qui disait, mais c'est très étrange parce que
00:33:29ces gens n'ont jamais vu une femme voilée,
00:33:31ils n'ont pas de délinquance, et pourtant ils votent Rassemblement National.
00:33:33Je pense que, justement,
00:33:35la focale des Français, elle n'est pas
00:33:37uniquement sur leur propre vie,
00:33:39la défense de leurs intérêts catégoriaux, je pense qu'ils
00:33:41pensent aux autres, et ils regardent leurs
00:33:43cousins, leurs voisins, des gens même parfois qu'ils ne connaissent pas,
00:33:45et ça les préoccupe.
00:33:47Eric, là-dessus ? Ce qui est frappant, quand même,
00:33:49dans le paysage politique français, ça a été un peu
00:33:51dit, mais je vais insister, c'est que
00:33:53la gauche républicaine,
00:33:55la gauche social-démocrate,
00:33:57mon cher Éric Iannolo, elle n'a pas
00:33:59du tout compris ce qui se passait. Quand vous avez
00:34:01Terra Nova, par exemple, qui était le think tank du gauche,
00:34:03à côté de Jean Jaurès, qui abandonne
00:34:05les classes ouvrières au profit d'une nouvelle
00:34:07cible électorale, elle abandonne
00:34:09en même temps qu'elle abandonne les classes ouvrières,
00:34:11les sujets qui interpellent
00:34:13cette classe ouvrière ou
00:34:15les gens qui habitent dans les régions.
00:34:17Et puis, ce qu'on disait sur les travaillistes, c'est incroyable
00:34:19ce qui se passe en Grande-Bretagne. Il faut aller plus
00:34:21loin. Les travaillistes anglais sont
00:34:23en train de prôner la préférence nationale
00:34:25en matière d'embauche
00:34:27dans les entreprises britanniques. C'est une des
00:34:29parties de leur programme. La gauche britannique.
00:34:31Les travaillistes. Il faut le rappeler.
00:34:33Regardez ce que le Premier ministre a souhaité mettre
00:34:35en place pour accompagner les migrants
00:34:37illégaux. Il a dealé avec
00:34:39le Rwanda. Mais vous imaginez ?
00:34:41Est-ce que
00:34:43d'ailleurs on entend
00:34:45les Raphaël Glucksmann
00:34:47ou d'autres traiter leurs copains
00:34:49travaillistes
00:34:51avec cette préférence nationale de fasciste ? Non, pas
00:34:53du tout. Donc, en fait, le logiciel
00:34:55de la gauche, à part la France
00:34:57insoumise qui a été sur un terrain plus que
00:34:59marécageux, le restant, il est à construire
00:35:01le logiciel de la gauche. Il est vierge.
00:35:03Vous croyez que le sujet NPA
00:35:05a un nouveau parti intitulé ?
00:35:07Moi, c'est ce qui me frappe vraiment dans ce programme du Fonds Populaire.
00:35:09C'est-à-dire qu'on voit que Marine Le Pen, depuis quelques années,
00:35:11est allée sur un terrain social. Elle s'est attribuée,
00:35:13elle a récupéré la
00:35:15thématique du pouvoir d'achat. Même si
00:35:17tout le monde est pour le pouvoir d'achat. En réalité,
00:35:19ce n'est pas un sujet clivant. Mais elle a
00:35:21quand même fait une triangulation là-dessus.
00:35:23Alors que la gauche, elle, ne fait aucun pas
00:35:25mais pas le moindre pas envers
00:35:27la souffrance, l'insécurité culturelle,
00:35:29la souffrance sécuritaire des Français. C'est-à-dire que leur programme
00:35:31est absolument
00:35:33immigrationniste.
00:35:35C'est un problème de désarmement
00:35:37de la police et des moyens de répression.
00:35:39Ils n'entendent absolument pas rien
00:35:41parce qu'ils sont prisonniers de leur aile
00:35:43ultra communautariste.
00:35:45Ils sont à l'inverse,
00:35:47ils sont à rebours de toutes les autres gauches européennes.
00:35:49Au Danemark, ce n'est pas ça. Au Royaume-Uni, ce n'est pas ça.
00:35:51Même Pedro Sanchez, en Espagne,
00:35:53il prend la question migratoire au sérieux, même s'il est
00:35:55extrêmement woke sur d'autres sujets.
00:35:57S'ils sont vraiment là-dessus, c'est zéro.
00:35:59Juste un mot.
00:36:01Je ne viens pas sur le fond de l'affaire
00:36:03mais la glorification
00:36:05d'Adama Traoré.
00:36:07Il y a eu un moment, une époque,
00:36:09il y a quelques années, la gauche aurait
00:36:11fait preuve d'un peu de décent. C'est-à-dire qu'on ne soutient pas
00:36:13une famille de multidélinquants, même si
00:36:15sur le fond de l'affaire, on est d'accord. Là, non.
00:36:17C'est une figure glorieuse, c'est une figure de gauche.
00:36:19Le délinquant est une figure de gauche
00:36:21et surtout de l'extrême-gauche. Donc, en effet, ils font des pas
00:36:23en arrière, pas en arrière.
00:36:25J'ai dit, lors d'un meeting avec
00:36:27Assa Traoré, qui a dit, moi, avant
00:36:29de croire votre version, je voudrais juste avoir
00:36:31des preuves et considérer comme raciste.
00:36:33François Ruffin est considéré
00:36:35comme raciste par la base radicalisée
00:36:37de la France insoumise. Et d'ailleurs, il va sans doute
00:36:39dégager parce que
00:36:41il a 43% de... Bardella fait 43%
00:36:43dans sa circonscription. Il n'est même pas sûr d'être réélu.
00:36:45Et Jean-Luc Mélenchon serait très ravi d'être débarrassé de lui
00:36:47puisqu'il est en train de faire une purge racialiste
00:36:49à l'intérieur de la France insoumise.
00:36:51Le parti se renforce en s'épurant.
00:36:53Oui, sur le... Moi, je parle
00:36:55en général de plate-politique, mais la gauche, elle est aussi
00:36:57à l'envers de sa propre histoire.
00:36:59Parce que, avant la guerre,
00:37:01la gauche était systématiquement
00:37:03contre l'immigration à cause de la
00:37:05défense du... Enfin, pour la défense
00:37:07du salaire. Et le Front populaire
00:37:09était le premier à fermer la porte
00:37:11de l'immigration. Donc, on oublie toujours cet épisode
00:37:13de l'histoire. C'est assez drôle que la gauche,
00:37:15qu'elle ait raison ou non,
00:37:17se renie aussi par rapport à sa
00:37:19propre histoire. Mais je pense que c'est pas...
00:37:21Enfin, j'imagine
00:37:23que c'est pas vraiment la gauche dont on parle.
00:37:25Le fond du problème, c'est que la gauche, elle est
00:37:27aujourd'hui... Comment dire ?
00:37:29Elle a été
00:37:31contaminée par des discours
00:37:33qui viennent non pas de la gauche, mais de l'extrême-gauche.
00:37:35Pour ceux, les gens qui sont de mon âge, autour
00:37:37de cette table, on se souvient de
00:37:39cette extrême-gauche
00:37:41militante, minoritaire,
00:37:43violente, je rappelle, Action Directe,
00:37:45etc., qui, en fait,
00:37:47devait disparaître, aurait dû disparaître,
00:37:49et qui demeure aujourd'hui dans le paysage
00:37:51et qui prend une place considérable.
00:37:53C'est mieux que ça. La marge est devenue le centre.
00:37:55C'est vrai.
00:37:57Il n'y a pas que Jacques Duclos
00:37:59ou Valdec Rocher qui, au Parti communiste, tenaient
00:38:01des discours. Même Georges Marchais, vous vous souvenez ?
00:38:03Georges Marchais, il dit qu'il faut arrêter
00:38:05l'immigration légale et l'immigration illégale.
00:38:07Est-ce que vous imaginez aujourd'hui...
00:38:09On a souvent ressorti l'archive de Marchais
00:38:11disant précisément ça.
00:38:13C'était sorti à Fabien Roussel, d'ailleurs.
00:38:15On a du mal à imaginer que ça existait, quand des bulldozers
00:38:17du PCF vont
00:38:19casser des foyers Sanacotra
00:38:21qui abritent des travailleurs immigrés.
00:38:23Mais oui, ça existait !
00:38:25Mais vous imaginez aujourd'hui...
00:38:27Ils ont été très vite marginalisés par l'autisme culturel.
00:38:29Très bien. Mais vous imaginez aujourd'hui
00:38:31une partie qui déciderait, au nom
00:38:33de l'insalubrité, paraît-il, des foyers Sanacotra,
00:38:35de fous...
00:38:37Donc des centres de rétention, quoi.
00:38:39Vous imaginez aujourd'hui le tollé que ça... C'est même inimaginable.
00:38:41Pourtant, ça existait. Et c'était le Parti
00:38:43communiste français. Un Parti communiste
00:38:45français stalinien. Ce n'est pas Berlinguer en Italie,
00:38:47Georges Marchais. Mais enfin, vous imaginez ça ?
00:38:49Dans cette atmosphère, Michel Aubon,
00:38:51est-ce qu'il y a un risque de violence
00:38:53à redouter sur le premier et le second tour
00:38:55de ces législatives ?
00:38:57Il y a un risque de violence dans la rue
00:38:59puisque, évidemment,
00:39:01la violence dans la rue, elle est déjà là.
00:39:03Ces mêmes mouvements révolutionnaires
00:39:05nihilistes
00:39:07sont déjà dans la rue. Et à chaque fois
00:39:09qu'il y a une manifestation, ils sont dans la rue.
00:39:11Le vrai risque de violence serait que
00:39:13on ait des fronts
00:39:15dans la rue. C'est-à-dire
00:39:17qu'on ait aussi
00:39:19une droite révolutionnaire
00:39:21qui descend dans la rue. Là, ça serait très dangereux
00:39:23pour la République. Je pense que tout le monde
00:39:25est sage, à droite, et je pense
00:39:27que personne ne descendra dans la rue.
00:39:29Pourquoi ?
00:39:31Parce que personne n'a intérêt
00:39:33à faire ça à l'extrême droite.
00:39:35On a... Enfin, tout le travail
00:39:37qui a entamé, et plutôt
00:39:39réussi d'ailleurs Marine Le Pen,
00:39:41de pacification de ses troupes, etc.,
00:39:43fait qu'on ne permettra jamais.
00:39:45Vous avez entendu, d'ailleurs,
00:39:47M. Bardella dire...
00:39:49Oui, on va dissoudre le GUD.
00:39:51C'est la même...
00:39:53Je ne sais pas si ça se fera ou pas, là aussi.
00:39:55Mais ce qui est sûr, c'est que le vrai risque
00:39:57serait quand même ces confrontations violentes.
00:39:59Parce que là, pour les forces de police,
00:40:01ça serait très compliqué de le gérer.
00:40:03Tant qu'on n'a que l'extrême gauche, encore que
00:40:05de temps en temps, il faudrait taper juste
00:40:07un peu dessus, en mettre quelques-uns en garde à vue
00:40:09et puis payer des amendes, parce que ça fait
00:40:11quand même trop longtemps qu'ils sont impunis, ces gens-là.
00:40:13Mais tant qu'on n'a que eux, je pense que
00:40:15la police contiendra les violences.
00:40:17Eugénie ?
00:40:18Oui, moi je rappelle juste que quand Nicolas Sarkozy
00:40:20a été élu président de la République, il y a eu trois jours
00:40:22d'émeutes en banlieue. On l'a un peu vite
00:40:24oublié. Donc, imaginons si
00:40:26Jordan Bardella arrive
00:40:28à Matignon, ce qui pourrait se jouer aujourd'hui,
00:40:30presque 20 ans plus tard.
00:40:32Et je suis d'accord avec vous,
00:40:34effectivement, mais la grande différence, c'est quand même
00:40:36que le Rassemblement national
00:40:38est dans une logique
00:40:40de respectabilisation
00:40:42et il fait
00:40:44taire ses marges.
00:40:46Au contraire, il essaie de faire
00:40:48disparaître les groupuscules violents, alors qu'à l'extrême-gauche,
00:40:50il y a un soutien total au soulèvement de la terre,
00:40:52par exemple, au soulèvement de la terre, qui ont publié un communiqué
00:40:54pour dire que, quel que soit...
00:40:56Ils ne l'ont pas dissous, eux ?
00:40:58C'est le Conseil d'État qui l'a empêché.
00:41:00Que si Jordan Bardella arrivait au pouvoir,
00:41:02il lancerait des politiques de blocage,
00:41:04de sabotage, et qu'il ne reconnaîtrait pas
00:41:06le résultat des urnes.
00:41:08L'appel de la CGT, ça revient à ça aussi.
00:41:10Ça revient à ça aussi, Eugénie.
00:41:12Quand la CGT dit « Votez pour le Fonds populaire »,
00:41:14ça veut dire que si jamais c'est l'URN qui arrive, on bloque tout.
00:41:16Le message est implicite.
00:41:18La caractéristique
00:41:20de l'extrême-droite des années 30, c'est quoi ?
00:41:22C'est le refus des institutions, jouer la rue
00:41:24contre les urnes, et l'antiparlementarisme.
00:41:26Ces trois caractéristiques, aujourd'hui, sont celles de l'extrême-gauche.
00:41:28Louis ?
00:41:30Je suis d'accord avec vous, mais ce qui me frappe
00:41:32dans cette histoire, c'est que
00:41:34l'extrême-gauche a eu des soutiens
00:41:36au sein du gouvernement. Vous aviez Nicolas Hulot,
00:41:38vous aviez... Objectivement, par rapport aux soutiens
00:41:40de l'écologie politique,
00:41:42Gérald Darmanin a mis six mois avant d'obtenir
00:41:44une date en Conseil des ministres pour la dissolution
00:41:46des soulèvements de la terre, parce qu'Elisabeth Borne
00:41:48ne voulait pas. Et vous avez une ambiguité,
00:41:50quand même. Il y avait... Parce que c'est
00:41:52Matignon qui gère la validation
00:41:54de la mise sur écoute administrative
00:41:56des gens qui sont soupçonnés d'être dangereux,
00:41:58et Matignon refusait le placement
00:42:00sur écoute d'un certain nombre de responsables
00:42:02des soulèvements de la terre, parce qu'il considérait
00:42:04que c'était plus des militants politiques
00:42:06que des militants qui
00:42:08pouvaient porter atteinte à la sûreté de l'État.
00:42:10Et il y a eu ces débats-là,
00:42:12au sein du dernier
00:42:14quinquennat avec Elisabeth Borne.
00:42:16Et in fine, Gérald Darmanin
00:42:18a réussi à obtenir l'inscription
00:42:20de cette dissolution au Conseil des ministres,
00:42:22mais le Conseil d'État, puisqu'il y a eu des recours,
00:42:24a cassé cette décision.
00:42:26Et on rappelle que c'est eux qui étaient à l'œuvre à sein de celui-là.
00:42:28Et donc, en fait, cette extrême-gauche
00:42:30politique radicale a des relais
00:42:32à la fois de manière systémique au sein de l'État,
00:42:34et à travers des personnes, des personnalités
00:42:36qui ne sont pas à l'aise. Et vous allez voir,
00:42:38ça se traduit dans les urnes,
00:42:40parce qu'au deuxième tour des élections législatives,
00:42:42vous allez voir, aujourd'hui,
00:42:44toute la Macronie dit que le nouveau Front Populaire
00:42:46c'est le diable, c'est une menace
00:42:48presque existentielle pour la France.
00:42:50Vous allez voir le discours qui pourra
00:42:52tout à fait changer du tout au tout,
00:42:54dans l'entre-deux-tours, si vous avez des duels entre
00:42:56le Rassemblement National et le nouveau Front Populaire.
00:42:58Il y a déjà des personnalités politiques qui se sont engagées.
00:43:00Il y a Lebrun-Pivet.
00:43:02Il y a Lebrun-Pivet qui dit,
00:43:04par exemple, si c'est à quelqu'un...
00:43:06François Bayrou, Dominique de Villepin...
00:43:08Gérard Larcher, même président du Sénat,
00:43:10qui dit, moi, j'irai à la pêche.
00:43:12Dominique de Villepin dit qu'il veut faire le nouveau Front Populaire.
00:43:14Donc ça veut dire voter blanc. Et voter blanc, ça veut dire
00:43:16donner une voix, indirectement, à cette
00:43:18alliance de partis d'extrême-gauche.
00:43:20Mais vous avez raison de soulever le problème
00:43:22spécifique de la CGT, parce qu'on a assisté
00:43:24à un tournant historique. C'est historique.
00:43:26L'ACGT, qui était la courroie de transmission
00:43:28officielle du Parti communiste français
00:43:30dans les grandes années,
00:43:32disait, on appelle
00:43:34à voter pour tel candidat.
00:43:36On disait, on appelle, oui.
00:43:38Contre tel candidat.
00:43:40Mais là, je regardais dans le détail l'histoire de la CGT.
00:43:42Il y a le 9e congrès en 1906.
00:43:44C'est la charte d'Amiens. Et qu'est-ce qu'il est écrit
00:43:46dans cette charte de la CGT, fondatrice
00:43:48du syndicat ouvrier ?
00:43:50Il est écrit, notamment, que le syndicat doit rester
00:43:52indépendant des partis.
00:43:54Indépendant des partis.
00:43:56C'est une rupture.
00:43:58Madame Binet vient de rompre avec la propre histoire de la CGT
00:44:00en oubliant, au passage, qu'il y a sans doute
00:44:0220 ou 25% de cégétistes qui votent
00:44:04Rassemblement national. Pareil chez FO.
00:44:06Et en oubliant que la CGT
00:44:08n'a plus du tout le lustre d'antan.
00:44:10Mais ça veut dire quoi, Éric ?
00:44:12Si jamais le Rassemblement national
00:44:14arrive en tête, le séduit. Ça veut dire que le pays sera bloqué ?
00:44:16Les cheminots seront en grève ?
00:44:18Ça veut dire ça ou pas ?
00:44:20C'est une bonne question. Je pense que
00:44:22ces gens qui nous donnent des leçons
00:44:24de démocratie,
00:44:26ça veut dire qu'ils ne respecteraient pas ?
00:44:28Je ne sais pas.
00:44:30Moi, il y a quelque chose qui me choquerait encore plus, Éric.
00:44:32Le vrai sujet,
00:44:34c'est que fera la haute fonction publique ?
00:44:36Parce que
00:44:38qu'il y ait des gens qui veuillent faire
00:44:40rêve, c'est une chose.
00:44:42Mais que certaines personnes, par exemple, dans la haute
00:44:44administration, les préfets,
00:44:46je ne pense pas que ce soit le corps qui soit le plus
00:44:48réfractaire à l'idée de servir
00:44:50l'État. Parce que, par définition, c'est le corps
00:44:52qui assure vraiment la continuité
00:44:54de l'action et des services de l'État dans
00:44:56toutes les circonstances. Mais vous avez, par
00:44:58exemple, des mouvements de front. Moi, on m'a partagé
00:45:00par exemple des groupes WhatsApp,
00:45:02au Quai d'Orsay, au ministère des Affaires Sociales,
00:45:04avec des gens très, très haut placés
00:45:06qui se prennent tous un peu pour des gens
00:45:08moulins en carton
00:45:10et qui disent
00:45:12« Moi, jamais. On va faire de la résistance.
00:45:14On n'appliquera pas les décisions.
00:45:16Si un ordre vient d'un ministre, on ne le fera pas. »
00:45:18Et ce qui est assez paradoxal dans cette histoire,
00:45:20c'est qu'ils pensent être courageux, mais ils ont dû
00:45:22l'acheter sans nom. Parce que s'ils font ça, le vrai courage
00:45:24consisterait éventuellement à démissionner.
00:45:26Mais ça, vous verrez.
00:45:28Je pense qu'il faudra regarder ça très près
00:45:30si on est confronté à une telle situation.
00:45:32L'histoire est écrite d'avance,
00:45:34puisqu'on l'a vu, elle a été écrite ces dernières
00:45:36années. Si on n'obtient pas
00:45:38la victoire par les urnes ou par la démocratie,
00:45:40on essaie de l'obtenir autrement et
00:45:42principalement par la rue. Donc, pourquoi
00:45:44il s'arrêterait ? Parce que là, le théâtre antifasciste,
00:45:46pour le moment, c'est en théorie. Mais si le RN arrive au pouvoir,
00:45:48pour eux, c'est pain béni. Le fascisme
00:45:50est là, donc tous les moyens sont bons
00:45:52pour s'opposer au fascisme.
00:45:54Oui, on va vers une période de trouble, c'est certain.
00:45:56Vous n'êtes pas catastrophiste, Eric ?
00:45:58Non, moi, je fais le pari inverse.
00:46:00Je connais quelques hauts fonctionnaires
00:46:02qui jouent des musques en ce moment
00:46:04et qui sont en train de proposer aussi
00:46:06leur service au cas où ça tournerait.
00:46:08Au RN ? Vous vous en entendez parler,
00:46:10M. Lemoyne ?
00:46:12Oui, c'est évident.
00:46:14En fait,
00:46:16ces hauts fonctionnaires, c'est des gens qui
00:46:18essayent de voir quelle est la meilleure perspective
00:46:20pour leur carrière, pour une partie d'entre eux.
00:46:22Le préfet débridé.
00:46:24Allez-y, M. Lemoyne.
00:46:26Des gens qui choisissent, quand ils passent l'ENA,
00:46:28quel est le coup d'après
00:46:30qu'ils vont pouvoir jouer.
00:46:32Et qui prennent des cartes dans des parties,
00:46:34quand ils ont le droit d'en prendre, ce qui n'est pas le cas du camp préfectoral,
00:46:36pour faire des carrières.
00:46:38Donc, ces gens-là,
00:46:40ils jouent la carte prochaine.
00:46:42Il y a toute une partie, je suis absolument persuadé,
00:46:44je ne donnerai pas de nom, de gens qui sont en train
00:46:46de jouer la carte du Rassemblement national.
00:46:48Il y a beaucoup de... Il ne faut pas oublier que s'il y a
00:46:50une génération qui est plutôt la mienne,
00:46:52qui a été très marquée par l'idéologie de gauche,
00:46:54et qui aujourd'hui tient une partie des postes de pouvoir,
00:46:56y compris des gens qui venaient d'extrême-gauche,
00:46:58du Conseil d'État, etc. Je ne citerai pas de nom,
00:47:00mais vous les connaissez. Aujourd'hui, dans la génération
00:47:02plus jeune qui attend son tour,
00:47:04on a des jeunes qui sont
00:47:06plus à droite et qui sont prêts, à mon avis,
00:47:08à prendre des postes.
00:47:10Bonsoir à tous, bonsoir à toutes.
00:47:12Bienvenue dans Punchline, ce soir, sur CNews et sur Europe 1.
00:47:14Deux sentiments prédominent ce soir
00:47:16chez les Français. La peur et la colère.
00:47:18La peur du saut dans l'inconnu,
00:47:20après la décision brutale du président Macron,
00:47:22d'imposer, après une élection
00:47:24sèchement perdue, une dissolution
00:47:26dont on n'a pas fini de mesurer
00:47:28l'ampleur des conséquences.
00:47:30La peur que l'on agite sous leur nez,
00:47:32s'ils choisissent telle ou telle décision,
00:47:34c'est la peur de l'inconnu.
00:47:36La peur que l'on agite sous leur nez,
00:47:38s'ils choisissent tel ou tel camp
00:47:40pour les représenter. Dans un cas, on nous annonce
00:47:42la peste, dans l'autre, le choléra.
00:47:44La peur du changement, tout simplement, car au fond,
00:47:46il est difficile de quitter une routine
00:47:48et de prendre des risques, sauf bien sûr,
00:47:50lorsque l'on n'a plus rien à perdre.
00:47:52La colère aussi devant tant d'incurie
00:47:54du personnel politique, prêts à toutes les récupérations,
00:47:56toutes les compromissions.
00:47:58Colère devant une telle déconnexion face aux préoccupations,
00:48:00devant l'amoncellement
00:48:02de promesses de campagne irréalisables,
00:48:04ruineuses, alors que la France danse
00:48:06déjà au bord du gouffre financier
00:48:08et que chacun le sait.
00:48:10Comme dirait Michel Audiard, il ne faut pas
00:48:12prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.
00:48:14On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:48:28Et il est 18h, d'abord le rappel des titres
00:48:30de l'actualité sur CNews et sur Europe 1.
00:48:32Jordane Bardella et Eric Ciotti se sont retrouvés
00:48:34côte à côte aujourd'hui pour la première fois.
00:48:36Ils passaient leur grande orale devant les patrons
00:48:38au siège du MEDEF. Les deux hommes ont notamment
00:48:40promis de remettre de l'ordre dans les comptes
00:48:42publics français.
00:48:44On en sait un peu plus sur le temps d'échange
00:48:46qui doit être organisé dans les écoles sur le racisme
00:48:48et l'antisémitisme. Nicole Belloubet
00:48:50a écrit au directeur des écoles aujourd'hui,
00:48:52après bien sûr le viol de cette petite fille
00:48:54de 12 ans à Courbevoie, cette heure
00:48:56de sensibilisation devra intervenir
00:48:58d'ici à la fin de l'année, selon la ministre
00:49:00de l'Éducation nationale, une demande qui a été formulée
00:49:02par le Président Macron.
00:49:04L'émotion, cet après-midi à Paris,
00:49:06les obsèques de François Zardy se sont déroulés
00:49:08au cimetière du Père Lachaise. De nombreuses
00:49:10personnalités ont fait le déplacement, Julien Clerc,
00:49:12Laurent Vouzy, Brigitte Macron
00:49:14ou encore Nicolas et Carla Sarkozy.
00:49:16L'icône de la chanson française
00:49:18nous a quittés le 11 juin, à l'âge de
00:49:2080 ans. Enfin, 258ème
00:49:22jour de détention pour les otages retenus
00:49:24par l'organisation terroriste du Hamas
00:49:26dans la bande de Gaza. Deux de ces otages
00:49:28sont français, ils se nomment Ofer et Ohrad.
00:49:30Nous pensons à tous ces otages et à leurs familles
00:49:32ce soir. Nous demandons, une fois de plus,
00:49:34leur libération immédiate et sans condition.
00:49:36Il est 18h01
00:49:38sur CNE, nous sommes avec
00:49:40Éric Nolot, bonsoir Éric.
00:49:42Avec Louis de Ragnel, bienvenue.
00:49:44Philippe Vall, journaliste, bonsoir.
00:49:46Auteur d'un livre sur le rire,
00:49:48merci d'être avec nous. Michel Auboin,
00:49:50ancien préfet, bonsoir monsieur le préfet.
00:49:52Génie Bastille, journaliste, tout comme
00:49:54Éric Revelle. On va commencer par
00:49:56évidemment ce qui s'est passé à Courbevoix,
00:49:58ce rassemblement aussi contre l'antisémitisme
00:50:00qui aura lieu tout à l'heure, Place de la
00:50:02République à Paris, à l'appel de plusieurs
00:50:04associations antiracistes.
00:50:06On va voir évidemment que cet antisémitisme
00:50:08s'invite à nouveau
00:50:10au cœur de la campagne. Régine Delfour.
00:50:12Le viol de
00:50:14cet enfant de 12 ans à Courbevoix
00:50:16met en lumière l'antisémitisme
00:50:18qui règne en France depuis le 7 octobre.
00:50:20Désormais, au cœur de la
00:50:22campagne des législatives,
00:50:24les réactions de la classe politique française
00:50:26sont nombreuses. Le Premier ministre
00:50:28Gabriel Attal n'a pas hésité à pointer
00:50:30un de ses adversaires.
00:50:32Les responsables politiques et partis
00:50:34politiques ont une responsabilité
00:50:36pour mettre des digues, pour empêcher
00:50:38qu'un certain nombre de discours se banalisent.
00:50:40Quand on dit, comme ça a été
00:50:42le cas pour Jean-Luc Mélenchon, que
00:50:44l'antisémitisme est, je cite,
00:50:46résiduel dans notre pays, alors
00:50:48qu'il a explosé, évidemment qu'on laisse
00:50:50se banaliser un discours.
00:50:52Manon Aubry, l'eurodéputée à l'EFI,
00:50:54estime qu'avec cette déclaration,
00:50:56le Premier ministre ne fait pas honneur
00:50:58à sa fonction.
00:51:00Le drame de Courbevoix est suffisamment grave,
00:51:02suffisamment sérieux pour ne pas en faire
00:51:04de la récupération politique, comme il le fait.
00:51:06Alain Jakubowicz, qui ne cache pas sa colère,
00:51:08va plus loin.
00:51:10Il nomme les personnalités politiques
00:51:12qui sont responsables, à son sens,
00:51:14de cet antisémitisme.
00:51:16Le premier combat contre l'antisémitisme,
00:51:18c'est de battre ces antisémites.
00:51:20Et je cite des noms,
00:51:22les portes, les carrons,
00:51:24les panneaux, les soudets,
00:51:26les hobonots n'ont rien à voir
00:51:28à l'Assemblée nationale.
00:51:30Ce n'est pas leur place.
00:51:32Emmanuel Macron, quant à lui, a demandé
00:51:34qu'un temps d'échange soit organisé dans les prochains jours
00:51:36dans les écoles sur le racisme
00:51:38et l'antisémitisme.
00:51:40Voilà pour les prises de position d'Alain Jakubowicz.
00:51:42Eric Nolot, beaucoup de colère,
00:51:44évidemment, beaucoup d'émotions,
00:51:46après ce qui s'est passé à Courbevoix.
00:51:48Oui, je crois que pour reprendre un terme
00:51:50public, c'est le temps de la clarification.
00:51:52Je pense que les choses sont claires.
00:51:54Il y a une partie de la gauche qui a choisi
00:51:56l'antisémitisme comme outil principal de conquête du pouvoir.
00:51:58Et une autre partie de la gauche s'associe à eux.
00:52:00Donc, moi, je viens de signer
00:52:02une tribune d'intellectuels de gauche qui disent
00:52:04ce n'est pas notre gauche.
00:52:06L'antisémitisme est une ligne rouge infranchissable.
00:52:08Nous ne nous reconnaissons pas dans cette gauche.
00:52:10Nous ne voterons pas pour elle.
00:52:12Et j'invite chacun, qui soit de gauche, de droite, du centre,
00:52:14peu importe, ça transcende les appartenances politiques,
00:52:16à prendre position
00:52:18autour de cette question essentielle.
00:52:20Une France où les juifs ont peur,
00:52:22où les juifs ne pensent qu'à quitter ce pays,
00:52:24n'est plus la France.
00:52:26Philippe Vallée, est-ce qu'il y a une responsabilité des politiques,
00:52:28selon vous, dans la montée de l'antisémitisme en France ?
00:52:30Ou est-ce que c'est rien à voir ?
00:52:32Il y a une lourde responsabilité, déjà,
00:52:34de négation de la source de cet antisémitisme.
00:52:36Parce que,
00:52:38pour connaître à peu près bien la France,
00:52:40pour l'avoir sillonnée dans tous les sens
00:52:42pendant énormément d'années,
00:52:44je crois que je peux dire que la France n'est pas
00:52:46un pays antisémite.
00:52:48C'est un pays où il y a des antisémites, ce qui n'est pas pareil.
00:52:50Il y a des antisémites dans les élites,
00:52:52chez les élites, à gauche de la gauche,
00:52:54comme on le voit maintenant,
00:52:56et un antisémitisme dans
00:52:58les milieux de l'immigration.
00:53:00Il y a une partie de la communauté
00:53:02musulmane qui est remontée contre les juifs,
00:53:04parce que c'est une partie
00:53:06de cette culture qui fonctionne comme ça,
00:53:08avec une grande brutalité.
00:53:10Et d'ailleurs, ce qu'on voit,
00:53:12ce qu'on a vu,
00:53:14cette pauvre enfant, ce qui lui est arrivé,
00:53:16c'est précisément
00:53:18une espèce de
00:53:20duplication de Gaza.
00:53:22On a un petit fait d'hiver là,
00:53:24comme chez nous, mais c'est Gaza,
00:53:26sur Seine. Il y a quelque chose comme ça.
00:53:28Et ça veut dire quoi ? Les gosses,
00:53:30ils vont aller en prison, mais les parents,
00:53:32mais où ils sont ? Qu'est-ce qu'ils ont dit
00:53:34à leurs enfants ? Dans quel bain baignent-ils ?
00:53:36Et c'est cet antisémitisme
00:53:38des banlieues, avec laquelle
00:53:40la gauche s'est alliée aujourd'hui,
00:53:42c'est une honte absolue,
00:53:44cet antisémitisme des banlieues.
00:53:46Nous, on le dénonce depuis 25 ans,
00:53:4830 ans, et personne n'a voulu
00:53:50nous dire, ah oui,
00:53:52c'est grave, effectivement.
00:53:54Jamais on nous a dit,
00:53:56mais vous êtes fous, vous fantasmez, il n'y a pas d'antisémitisme
00:53:58en France, etc. Bien sûr que si.
00:54:00Là, on est en train de voir quelque chose qui explose.
00:54:02On est fous de rage,
00:54:04parce qu'on n'a pas été
00:54:06entendus depuis très longtemps. Il y a une tribune
00:54:08qui est sortie, je ne sais pas si vous vous souvenez, manifeste
00:54:10le nouvel antisémitisme qui pointait des draps
00:54:12du doigt, c'est la source
00:54:14de cet antisémitisme, je le sais
00:54:16parce que c'est moi qui l'ai écrite, la tribune, donc
00:54:18je sais ce qu'elle raconte.
00:54:20Eh bien, on n'a pas,
00:54:22il n'y a pas eu de réaction politique
00:54:24à ça. Il n'y a pas eu de travail politique.
00:54:26Là, aujourd'hui, Emmanuel Macron dit, on va faire
00:54:28une heure d'échange.
00:54:30Il reste 15 jours avant
00:54:32les vacances. Ça veut dire, en 15 jours,
00:54:34on va régler le problème de l'antisémitisme en dialoguant
00:54:36avec les élèves dans les classes, demander
00:54:38à Valérie Pécresse le problème
00:54:40devant lequel elle est,
00:54:42dans les 500 lycées d'Île-de-France.
00:54:44C'est passionnant, vraiment, ce qu'elle a à dire là-dessus.
00:54:46Et évidemment que c'est un problème
00:54:48profond,
00:54:50ancien, hélas,
00:54:52et non traité.
00:54:54On ne veut pas le traiter. C'est quelque chose
00:54:56qu'on a nié. – Qu'on met sous le tapis ?
00:54:58– Qu'on met sous le tapis. – Parce que c'est gênant, parce que c'est dérangeant,
00:55:00parce qu'on ne veut pas regarder. – On ne veut pas le regarder.
00:55:02La gauche n'a pas voulu le regarder. Le mot même
00:55:04d'islamo-gauchisme a été
00:55:06nié comme le mot-gauchisme. Enfin, quand un
00:55:08mal commence à pointer dans la société,
00:55:10le mieux, c'est de dire que le mot ne
00:55:12couvre rien, n'existe pas, ne veut rien dire.
00:55:14Quand on commence à faire ça, ça ne peut
00:55:16que exploser. – Alors, on a posé
00:55:18la question aux Français. Je vous passe la parole ensuite. Est-ce que eux,
00:55:20ils pensent aussi qu'il y a une responsabilité des politiques
00:55:22dans la montée de l'antisémitisme ? Écoutez
00:55:24vos réponses. – Il y a une
00:55:26haine qui monte
00:55:28d'année en année et je pense que ça finira
00:55:30par exploser. Donc je pense que les politiques, lui, sont
00:55:32responsables. – Je pense que certains partis
00:55:34politiques s'en sont saisis
00:55:36pour accroître
00:55:38leur électorat. Mais
00:55:40il ne faut pas confondre les effets, les causes.
00:55:42– Oui, complètement, oui. Enfin, c'est dû à
00:55:44certaines politiques. C'est dû aussi
00:55:46du contexte actuel qui est délicat.
00:55:50Je pense que ma génération, aujourd'hui,
00:55:52est portée par, malheureusement,
00:55:54les réseaux sociaux qui
00:55:56entraînent beaucoup d'idées
00:55:58mauvaises. – On a laissé les choses dévier
00:56:00et c'est absolument
00:56:02inacceptable. Et je pense
00:56:04que le wokisme et le
00:56:06pro-islamisme en sont tout à fait
00:56:08responsables. – Louis de Rignel, beaucoup de lucidité
00:56:10encore chez les Français. – Oui, puisque je pense
00:56:12que les Français se rendent compte qu'aujourd'hui, un
00:56:14antisémite en France vit beaucoup mieux qu'un juif
00:56:16en France. Et c'est ça qui a complètement
00:56:18changé. Aujourd'hui, en fait, un antisémite
00:56:20peut tout à fait se présenter à des élections,
00:56:22il peut être élu, tout va bien.
00:56:24Aujourd'hui, un antisémite peut organiser
00:56:26des manifestations, peut organiser
00:56:28des rassemblements, peut s'indigner,
00:56:30il les organise et tout
00:56:32se passe bien. Il n'est jamais enquêté.
00:56:34– Inquiété. – Inquiété, oui.
00:56:36Ce qui me frappe, c'est qu'aujourd'hui,
00:56:38beaucoup de gens, nous compris,
00:56:40on est en train de s'indigner, matin, midi et soir,
00:56:42on pleure, mais en fait, il ne se passe
00:56:44absolument rien. Pourquoi ? Parce que les seules
00:56:46personnes qui peuvent agir, c'est ceux qui
00:56:48définissent le cadre de la vie en société,
00:56:50donc c'est le législateur. Donc ce sont
00:56:52les responsables politiques.
00:56:54Et je pense qu'il y a aussi,
00:56:56si on remonte un tout petit peu en arrière, il y a une responsabilité
00:56:58très forte d'une partie de la gauche
00:57:00et aussi une partie de la droite sur une chose,
00:57:02c'est qu'on pensait, enfin je dis on,
00:57:04je m'exclue de ce on, mais on pensait
00:57:06que la menace, c'était l'Église catholique.
00:57:08Et donc l'Observatoire de la laïcité
00:57:10de Jean-Louis Bianco, pendant des années,
00:57:12expliquait que la menace, c'était les curés en soutane.
00:57:14– Sur la laïcité ? – Sur la laïcité, absolument.
00:57:16Et on pensait que la défense de la laïcité,
00:57:18c'était par opposition à l'Église catholique
00:57:20qui serait nuisible dans la société.
00:57:22Et en fait, tous ces
00:57:24laïcards, un peu, se sont trompés
00:57:26de cible. Et la véritable cible,
00:57:28c'était l'islam radical, c'était
00:57:30la gauche combattante,
00:57:32militante et antisémite
00:57:34qu'ils n'ont pas su voir,
00:57:36ou qu'ils n'ont pas voulu voir.
00:57:38– Eugénie Bastier ? – Oui, je crois qu'il ne faut pas non plus surestimer
00:57:40l'impact des politiques dans le sens où
00:57:42cet antisémitisme préexistait à Jean-Luc Mélenchon,
00:57:44à la France insoumise, l'affaire Hélène Halimi,
00:57:46Mohamed Mera, c'était avant
00:57:48la mutation et ce monstre qui est devenu
00:57:50la France insoumise. Et justement, leur grande faute, c'est d'essayer
00:57:52de se marier à cette pulsion
00:57:54finalement communautaire et de l'avoir
00:57:56embrassée et accompagnée. Et d'ailleurs, ils finiront
00:57:58par être dévorés. Parce que ce qui s'est passé,
00:58:00la purge à la France insoumise, c'est quand même extrêmement intéressant.
00:58:02Les trois purgés, Alexis Corbière,
00:58:04Raquel Garrido et
00:58:06Hendrik Davies, ils avaient bon point commun,
00:58:08d'avoir dit que le Hamas
00:58:10était terroriste et de ne pas employer le mot
00:58:12génocide pour parler de Gaza. Voilà
00:58:14pourquoi ils ont été purgés. Et tel
00:58:16Mao Zedong avec les gardes rouges,
00:58:18Jean-Luc Mélenchon s'appuie sur la jeune garde
00:58:20fanatisée sur Gaza et communautaire
00:58:22pour purger.
00:58:24Rima Hassan l'applaudit.
00:58:26Ourya Boutejla l'applaudit. Je rappelle qu'elle l'avait appelée
00:58:28butin de guerre. Mais en fait, Jean-Luc Mélenchon
00:58:30finira par être mécaniquement
00:58:32la victime de ceux qui l'ont porté
00:58:34au pouvoir. C'est écrit d'avance.
00:58:36Parce que c'est un mâle blanc
00:58:38et la gauche blanche
00:58:40finira, comme il les appelle,
00:58:42comme les décoloniaux
00:58:44les appellent, finira par être dévorée.
00:58:46Et le destin de la France insoumise
00:58:48est d'être détruite de l'intérieur
00:58:50par ce monstre qu'elle a embrassé.
00:58:52Philippe Ball.
00:58:54Il y a un antrisme des frères musulmans.
00:58:56Cela dit, il y a un point commun.
00:58:58Quand on regarde l'histoire
00:59:00des frères musulmans dans
00:59:02les années 30, en Égypte,
00:59:04et l'histoire des
00:59:06trotskistes, il y a quelque chose dans les méthodes
00:59:08qui se ressemblent beaucoup. Il y a des tas
00:59:10de choses compatibles entre les frères musulmans et les trotskistes.
00:59:12C'est-à-dire l'infiltration
00:59:14et jouer la rue contre le peuple
00:59:16en quelque sorte. Jouer
00:59:18la violence dans la rue contre
00:59:20une volonté populaire qui ne s'exprime pas vraiment
00:59:22parce que les gens normaux ne sont pas là
00:59:24à crier dans la rue.
00:59:26Il y a un danger
00:59:28que cette gauche-là
00:59:30ait été
00:59:32forte dans les médias,
00:59:34forte dans
00:59:36l'université. C'est une vieille
00:59:38histoire. Ça date
00:59:40de la guerre d'Algérie. Mais là,
00:59:42ça devrait nous interpeller quand
00:59:44tous les gens de la France insoumise, et encore
00:59:46hier soir, on voyait
00:59:48Jean-Philippe Tanguy
00:59:50dans un débat.
00:59:52Roudel-Krief n'a pas réussi à lui
00:59:54faire dire que le Hamas était un mouvement télévisé.
00:59:56Il a dit...
00:59:58Tanguy ? Du RN ?
01:00:00Oui, Jean-Philippe.
01:00:02Vous vous trompez, Philippe.
01:00:04C'était Manuel Bompard, hier.
01:00:06Manuel Bompard.
01:00:08Et après, c'était Jean-Philippe Tanguy.
01:00:10Mais Bompard
01:00:12n'a pas réussi
01:00:14à verbaliser...
01:00:16Je sais, il était sur mon plateau il y a quelques jours.
01:00:18Ça veut dire quoi ?
01:00:20C'est très intéressant. Ça veut dire quoi, ça ?
01:00:22Ils n'ont pas le droit de le dire.
01:00:24Ça veut dire qu'ils sont tenus.
01:00:26Il y a
01:00:28tout un monde qui est terrorisé,
01:00:30qui vit sous le
01:00:32régime de la terreur, une terreur acceptée,
01:00:34une terreur avec
01:00:36des stratégies électorales qui la
01:00:38justifient, tout ce qu'on veut. Mais
01:00:40en attendant que ces gens-là
01:00:42n'osent pas le dire, alors que
01:00:44ça les libérerait
01:00:46d'interviews impossibles, fatigants.
01:00:48Mais vous allez le dire
01:00:50que c'est un mouvement terroriste. Non, ils ont fait des choses
01:00:52terroristes, mais c'est tout. On le dit clairement.
01:00:54Non. Est-ce que c'est un mouvement terroriste ?
01:00:56Oui ou non. Est-ce que
01:00:58c'est un crime antisémite,
01:01:00le viol de la petite fille ?
01:01:02C'est pareil.
01:01:04Oui, évidemment. Est-ce que Gaza...
01:01:06Évidemment que ce sont des terroristes
01:01:08qui font ça. Évidemment que ce sont
01:01:10des terroristes. Et on n'a pas voulu
01:01:12dire il y a longtemps que le FLN était un
01:01:14mouvement terroriste aussi. C'en était
01:01:16un. Plus que les autres mouvements
01:01:18indépendantistes algériens. Et c'est l'héritage
01:01:20de cette stratégie de dire, oui, c'est
01:01:22vrai, il y a du terrorisme, mais eux ne sont pas des terroristes.
01:01:24M. Lemoyne voulait réagir là-dessus.
01:01:26Oui. Ancien préfet.
01:01:28L'ensemble du monde musulman,
01:01:30dans le monde entier, aujourd'hui,
01:01:32est
01:01:34sous couvert de la lutte
01:01:36pour la Palestine,
01:01:38la Palestine est devenue antisémite.
01:01:40Et il y a un fond culturel, mais
01:01:42aujourd'hui c'est aussi un fait politique
01:01:44qui touche évidemment une immense vague,
01:01:46on l'a vu à Bruxelles tout à l'heure d'ailleurs dans
01:01:48l'actualité, une vague qui touche
01:01:50une grande partie des jeunes musulmans...
01:01:52Non mais tous les musulmans ne sont pas antisémites,
01:01:54M. Lebois. Pardon ? Tous les musulmans ne sont pas antisémites.
01:01:56Non, évidemment. Loin s'en faut.
01:01:58Non mais il faut le dire. Oui, mais qui touche
01:02:00une partie de
01:02:02l'électorat que visent...
01:02:04Je ne dis pas
01:02:06qu'ils le sont tous.
01:02:08Je le précise. Je dis simplement que
01:02:10cette vague-là, elle existe.
01:02:12Et ce que je veux dire simplement, c'est que
01:02:14même la réaction du gouvernement, elle est aussi
01:02:16empreinte d'une trop grande prudence.
01:02:18Parce que, vous avez vu tout à l'heure, on ne va pas
01:02:20parler d'antisémitisme, on va parler du racisme
01:02:22et d'antisémitisme. Et ça me faisait penser
01:02:24à l'histoire du pâté d'alouette.
01:02:26Vous savez le pâté d'alouette ? Non, allez-y.
01:02:28Pour faire un pâté d'alouette, on prend une alouette et un
01:02:30bœuf, on mélange tout et ça fait un pâté d'alouette.
01:02:32Eh bien, l'alouette, c'est l'antisémitisme
01:02:34et le bœuf, c'est le racisme.
01:02:36Et donc, on va faire de
01:02:38l'antisémitisme un tout petit morceau du grand racisme
01:02:40dans lequel vous avez tout.
01:02:42Évidemment, plein de choses qui n'ont rien à voir avec l'antisémitisme.
01:02:44Vous voulez rajouter quelque chose, Philippe Balle, avant la pause ?
01:02:46Justement, pour dire que tous les musulmans ne sont pas
01:02:48antisémites, c'est qu'actuellement,
01:02:50les gens qui travaillent dans les banlieues
01:02:52et qui font un...
01:02:54travaillent un peu d'enquête,
01:02:56ils voient, ils interrogent des musulmans
01:02:58qui sont croyants,
01:03:00qui ne peuvent plus aller à la mosquée
01:03:02parce qu'ils ont peur et parce que
01:03:04dans les mosquées, il y a
01:03:06une majorité de radicaux qui les
01:03:08surveillent, qui
01:03:10menacent leur famille, etc.
01:03:12Donc, évidemment que tous les musulmans
01:03:14ne sont pas antisémites. Mais ce qui est incroyable,
01:03:16c'est que c'est sur cette
01:03:18partie de l'islam radical et antisémite
01:03:20que s'appuie un mouvement politique
01:03:22français, un mouvement politique
01:03:24national qui présente des députés
01:03:26à l'Assemblée nationale. C'est incroyable.
01:03:28On va faire une petite pause, on se retrouve
01:03:30dans un instant. On écoutera notamment
01:03:32Raphaël Glucksmann qui justifie
01:03:34l'alliance du Parti Socialiste
01:03:36avec la France Insoumise dans ce nouveau Front Populaire.
01:03:38A tout de suite sur CNews et Europe 1.
01:03:4418h20, on se retrouve en direct
01:03:46dans Paul Schein, CNews et Europe 1. On va écouter
01:03:48Raphaël Glucksmann, je vous l'ai dit tout à l'heure,
01:03:50qui se trouvait face à une
01:03:52électrice, une dame
01:03:54qui l'interpelle, qui lui dit
01:03:56qu'il n'y a rien de mal avec certains de vos alliés
01:03:58au Front Populaire. Écoutez la réponse
01:04:00de Raphaël Glucksmann à cette interpellation.
01:04:02Ça me fait quand même très peur,
01:04:04l'alliance qui a été faite avec
01:04:06certaines personnes du Front Populaire.
01:04:08J'avoue que j'ai peur.
01:04:10Mais là,
01:04:12honnêtement, c'est pas
01:04:14la nupèce d'eux. Ils n'ont pas
01:04:16le contrôle de cette
01:04:18coalition et
01:04:20encore une fois,
01:04:22qu'est-ce qui fait le plus peur entre
01:04:24une éléphie diluée
01:04:26dans une coalition
01:04:28ou un rassemblement national
01:04:30qui prend le pouvoir seul ?
01:04:32Édifiant ce sont Eric Nolot.
01:04:34Pour moi, monsieur Glucksmann,
01:04:36il ferait mieux de se faire oublier, de se taire.
01:04:38Édifiant.
01:04:40Il a vendu toutes ses convictions pour un
01:04:42plat de lentilles. De toutes les trahisons
01:04:44auxquelles on a assisté, c'est peut-être lui qui se
01:04:46trahit et qui trahit
01:04:48les gens de gauche qui se reconnaissent encore
01:04:50dans une gauche raisonnable, une gauche digne.
01:04:52On y a cru deux heures
01:04:54le soir des résultats des européennes et deux heures
01:04:56plus tard, il avait déjà disparu de l'histoire.
01:04:58Écoutez, vous pouvez prendre
01:05:00le programme du Nouveau Front Populaire,
01:05:02c'est en contradiction totale, frontale
01:05:04avec tout ce que pense monsieur Glucksmann.
01:05:06Il pouvait entrer dans l'histoire.
01:05:08Il pouvait être l'homme qui dit non. Il a décidé
01:05:10d'être l'homme qui dit oui à tout, au consentement
01:05:12à tout. Voilà, monsieur Glucksmann
01:05:14va disparaître de l'histoire. Il était l'homme qui disait non.
01:05:16Mais oui, il a été.
01:05:18Il a sans doute fait son score là-dessus.
01:05:20Il expliquait que Jean-Luc Mélenchon était antisémite.
01:05:22Aucune compromission avec lui.
01:05:24Et il essayait d'incarner, je trouvais
01:05:26un positionnement qui était intéressant, justement
01:05:28de cette gauche qui essayait de re...
01:05:30Peut-être un peu bobo, un peu urbaine,
01:05:32mais qui essayait d'expliquer qu'une gauche
01:05:34non antisémite pouvait exister
01:05:36avec un certain nombre de fondamentaux.
01:05:38Et bien là, tout vole en éclats.
01:05:40Si c'est dilué, ça partie.
01:05:42Il aurait pu, le seul conseil
01:05:44peut-être un peu cynique que j'aurais pu lui donner,
01:05:46s'il avait écouté...
01:05:48Si vous êtes député européen, vous venez d'arriver,
01:05:50vous êtes réélu à Bruxelles, allez à Bruxelles et taisez-vous.
01:05:52Et faites votre groupe et continuez votre vie.
01:05:54Enfin, je ne comprends pas.
01:05:56Il y a un courant social-démocrate
01:05:58qui existe historiquement en Europe
01:06:00et assez fort, finalement.
01:06:02Alors en Allemagne,
01:06:04avant la guerre, et puis
01:06:06après le congrès de Tours, évidemment.
01:06:08Quand les communistes se séparent
01:06:10de la SFIO.
01:06:12Et là, on s'est dit
01:06:14qu'il y a quelque chose qui va revenir.
01:06:16Si la cancel culture
01:06:18a bien effacé quelque chose
01:06:20de notre histoire, c'est la
01:06:22social-démocratie qui n'est même pas représentée
01:06:24à l'Assemblée. Donc elle est effacée.
01:06:26Et voilà que Raphaël Luxmann
01:06:28l'a fait réapparaître.
01:06:30Il l'a fait réapparaître
01:06:32et on se dit, ouf, c'est bien que dans le jeu
01:06:34démocratique, enfin, il y ait une gauche
01:06:36qui ne soit pas antisémite
01:06:38et farouchement, hystériquement pro-palestinienne.
01:06:40Et puis, tout d'un coup,
01:06:42une gauche antitotalitaire.
01:06:44Parce qu'en réalité, c'est ça.
01:06:46Une gauche antitotalitaire.
01:06:48Et non pas antifasciste.
01:06:50Parce qu'antifasciste, ça veut dire tout ce qu'on veut.
01:06:52Mais antitotalitaire, ça veut dire
01:06:54quelque chose. Donc on s'est dit,
01:06:56les revoilà, et c'est formidable.
01:06:58Et finalement, Raphaël Luxmann
01:07:00a la clé dans la main.
01:07:02C'est lui qui a la clé du jeu politique
01:07:04tout d'un coup avec ses 15%.
01:07:06Et comme dit Eric,
01:07:08voilà qu'il disparaît lui aussi
01:07:10comme par magie.
01:07:12Pourquoi il s'est fait attraper par quelqu'un ?
01:07:14On ne sait pas. Quelqu'un l'a grondé.
01:07:16On a l'impression d'un enfant à qui on a dit
01:07:18retourne dans ton parc à jouer.
01:07:20Je pense que c'est un naufrage
01:07:22moral et un naufrage stratégique également
01:07:24puisque, effectivement,
01:07:26si son objectif n°1
01:07:28c'est de battre le RN
01:07:30qu'il estime être le danger absolu,
01:07:32le fascisme en marche, l'extrême-droite,
01:07:34dans ce cas-là, il aurait mieux fallu se dissocier
01:07:36de l'UPR
01:07:38puisqu'il y a eu des sondages
01:07:40qui ont montré qu'en cas de duel
01:07:42RN-FP,
01:07:44la majorité des électeurs modérés
01:07:46se rabattraient sur le RN.
01:07:48Ce qui n'était pas le cas s'il y avait eu des duels
01:07:50ensemble RN-RN.
01:07:52Donc, sa stratégie est à la fois
01:07:54un reniement moral
01:07:56et un suicide politique
01:07:58puisqu'en réalité, il favorise le RN
01:08:00par son choix.
01:08:02Je disais au début de cette émission
01:08:04qu'il y a la peur et la colère.
01:08:06La peur des Français, qui est attisée
01:08:08par certains partis politiques,
01:08:10la peur du désastre économique,
01:08:12la peur de violences aussi,
01:08:14la peur d'émeutes urbaines.
01:08:16Est-ce que vous, ancien préfet, voyez un risque
01:08:18de trouble à l'ordre public dans les prochaines semaines
01:08:20après le premier tour, le second tour ?
01:08:22On ne peut jamais le prévoir
01:08:24parce qu'on ne sait jamais quel est l'élément déclenchant
01:08:26et en général, quand on le sait, c'est déjà trop tard.
01:08:28Depuis que j'observe
01:08:30les émeutes urbaines, je n'ai jamais vu
01:08:32de connexion entre la vie politique et les émeutes urbaines.
01:08:34Ce n'est pas une élection qui provoque les émeutes.
01:08:36Aujourd'hui, les émeutes urbaines
01:08:38sont générées par des jeunes très jeunes
01:08:40qui sont complètement hors du champ
01:08:42de la vie politique,
01:08:44qui de toute façon n'écoutent pas les médias,
01:08:46qui ne savent pas du tout ce qui se passe en France.
01:08:48Je ne crois pas qu'on
01:08:50peut avoir d'autres types de réactions.
01:08:52Ça pourrait être agité
01:08:56par des groupuscules politiques.
01:08:58Je n'y crois pas vraiment
01:09:00parce que je pense
01:09:02que personne n'a vraiment intérêt
01:09:04à mettre le feu dans les banlieues.
01:09:06C'est-à-dire qui n'a pas intérêt ?
01:09:08Les dealers ?
01:09:10Les narcotrafiquants ?
01:09:12C'est un peu une fable.
01:09:14Je ne crois pas trop
01:09:16que ce qui a arrêté les émeutes
01:09:18c'est surtout qu'on a raté beaucoup de jeunes
01:09:20et qu'au bout d'un certain
01:09:22nombre de jours, ils se sont dit
01:09:24on prend un risque, on arrête tout.
01:09:26Je pense que c'est comme ça que ça s'est fait.
01:09:30Je crois que les militants
01:09:32qui sont présents dans les quartiers
01:09:34et qui sont devenus minoritaires
01:09:36ceux qui animaient
01:09:38tout ce discours
01:09:40de promotion des quartiers
01:09:42sont devenus minoritaires.
01:09:44Ils sont remplacés par des nouveaux militants
01:09:46qui sont plutôt des militants de l'islam
01:09:48qui sont des jeunes musulmans insérés
01:09:50qui sont des militants de l'islam
01:09:52et ceux-là n'ont aucun intérêt
01:09:54de mon point de vue
01:09:56à ce que les banlieues s'enflamment.
01:09:58Eugénie Bastier ?
01:10:00Je crois comme vous
01:10:02qu'on agite beaucoup
01:10:04le spectre de la violence
01:10:06de la guerre civile. En réalité, quand on regarde
01:10:08ça fait 7 ans que l'on vit
01:10:10des épisodes sporadiques de guerres civiles
01:10:12et de violences, que ce soit
01:10:14les gilets jaunes, les émettes de banlieues
01:10:16les agriculteurs, la réforme des retraites,
01:10:18la Nouméa, il y a un cycle.
01:10:20Tous les 18 mois, il y a une émeute en réalité
01:10:22en France, il y en aura certainement
01:10:24encore à l'avenir, quel que soit le résultat politique
01:10:26nous vivons dans un climat
01:10:28éruptif. Je ne suis pas certain
01:10:30qu'il y en ait davantage
01:10:32si le RN est au pouvoir.
01:10:34En revanche, il y aura peut-être des blocages
01:10:36type grève
01:10:38du parti.
01:10:40Éric Revelle
01:10:42n'est pas d'accord du tout.
01:10:44Pour une raison très simple, c'est que
01:10:46si le RN devait gouverner
01:10:48ce pays, alors je voudrais
01:10:50voir la réaction par exemple de la CGT
01:10:52dans les transports et ailleurs.
01:10:54Et là, si vous avez un pays
01:10:56qui est bloqué et dont une poignée
01:10:58refuse le suffrage électoral,
01:11:00est-ce que vous ne risquez pas
01:11:02d'avoir une réaction des gens
01:11:04qui ont porté au pouvoir
01:11:06le RN en cas de figure et qui
01:11:08trouveraient totalement illégitime qu'on bloque
01:11:10le pays en refusant une victoire électorale ?
01:11:12Ça, c'est un cas qui
01:11:14doit nous intéresser.
01:11:16Ce n'est pas le cas le plus probable, parce que vous oubliez
01:11:18quelque chose, c'est que ce ne sera pas
01:11:20une manifestation contre le Rassemblement National,
01:11:22ce sera une manifestation ou des émeutes
01:11:24contre le fascisme. Et le fascisme,
01:11:26ça veut dire que tous les moyens sont bons
01:11:28pour le combattre. Déjà, là,
01:11:30on n'est pas, selon eux, encore entrés dans le fascisme.
01:11:32Vous avez vu l'ambiance nerveuse qu'il y a
01:11:34dans les manifestations et les émeutes qui partent
01:11:36et les violences qui se déclenchent au premier prétexte.
01:11:38Quand le fascisme, selon eux, pour reprendre ce mot,
01:11:40sera au pouvoir, tous les moyens
01:11:42seront bons, tous les moyens légaux
01:11:44pour s'y opposer, mais aussi illégaux.
01:11:46Moi, je ne partage pas du tout votre optimisme.
01:11:48Donc ça, ça participe de la peur
01:11:50qu'on infuse dans le débat québécois.
01:11:52Oui ? Dans les mots ?
01:11:54Après, on passe au sportif.
01:11:56Il y aura possiblement une émeute de plus
01:11:58qui, évidemment, sera très grave,
01:12:00comme on les a connues par le passé.
01:12:02Mais globalement,
01:12:04c'est terrible à dire, mais les services de l'État
01:12:06savent gérer ça.
01:12:08Et donc, c'est juste une question de temps.
01:12:10Et je pense que,
01:12:12malheureusement, on s'habitue et on banalise
01:12:14un peu, mais on se dit que la police et la gendarmerie
01:12:16parviendront à régler le problème.
01:12:18On leur souhaite, en tout cas,
01:12:20de ne pas être trop exposés sur le terrain,
01:12:22parce que c'est toujours eux qu'on envoie en première ligne.
01:12:24Il faudra régler le fond du sujet un jour.
01:12:26Ils ont les JO aussi,
01:12:28ils ont une charge de travail sur le dos
01:12:30qui est absolument terrible.
01:12:32Moi, je pense à eux.
01:12:34Oui, ils vivent une situation
01:12:36qui est très difficile
01:12:38et il faut qu'ils tiennent
01:12:40jusqu'aux JO, et tout le monde espère
01:12:42que les JO vont bien se passer.
01:12:44Mais ça va être assez compliqué.
01:12:46Je pense que le Président, quand il a pris sa décision,
01:12:48il a pensé à eux.
01:12:50On va peut-être écouter
01:12:52un sportif qui s'exprime,
01:12:54pas n'importe lequel, Antoine Dupont.
01:12:56Il se dit
01:12:58assez sur la réserve, quand même,
01:13:00pour parler de politique. Écoutez
01:13:02ce joueur de rugby exceptionnel.
01:13:04Si j'ai un message
01:13:06à faire passer, c'est surtout
01:13:08d'aller voter. On a la chance de pouvoir
01:13:10exprimer notre opinion en allant
01:13:12dans les urnes, donc c'est la
01:13:14première chose à faire.
01:13:16Nous, on a des valeurs dans le rugby
01:13:18qui sont la diversité,
01:13:20où chacun apporte, de par sa
01:13:22différence, une plus-value au collectif.
01:13:24Je pense que c'est des valeurs qu'il faut arriver
01:13:26à essayer d'apporter dans notre
01:13:28société aussi, avec
01:13:30tous les temps difficiles
01:13:32qu'on connaît actuellement.
01:13:34Antoine Dupont, il va mieux,
01:13:36il n'a plus son problème à l'oeil, mais ça fait quelques mois
01:13:38évidemment. Louis Dengnel,
01:13:40les sportifs ?
01:13:42Je trouve que les sportifs,
01:13:44dans leur intérêt, devraient s'abstenir
01:13:46de faire de la politique.
01:13:48Mais là, il ne dit pas grand-chose de bien grave.
01:13:50On leur pose
01:13:52la question, maudit journaliste !
01:13:54Attendez, Laurence, vous êtes une spécialiste
01:13:56qui fait des interviews tous les matins.
01:13:58Quand un politique n'a pas envie de répondre à une question,
01:14:00il dit je ne répondrai pas à votre question.
01:14:02Mais après, on leur dit pourquoi vous ne voulez pas répondre à la question ?
01:14:04Non, pas de solution.
01:14:06Il y a encore quelques
01:14:08temps, c'était les artistes qui s'exprimaient.
01:14:10Et là, depuis quelques semaines,
01:14:12c'est les sportifs.
01:14:14Philippe Ball ?
01:14:16Non, mais on les connaît.
01:14:18Non, non, non.
01:14:20De cheval à la parole.
01:14:22Musil, il part dans
01:14:24cet extraordinaire bouquin
01:14:26parce qu'on a demandé son avis à un cheval de course.
01:14:28Donc, à un moment donné,
01:14:30il y a quelque chose qui s'effondre. Il y a un signe
01:14:32de l'effondrement de l'Empire austro-hongrois.
01:14:34Mais Musil dit que pour la
01:14:36première fois, on a qualifié un cheval de génial.
01:14:38C'est un tournant de la civilisation.
01:14:40On va écouter Antoine Griezmann.
01:14:42Mais d'abord, on écoute Simon Guillin, autre athlète de haut niveau
01:14:44pour le rappel des titres de l'actualité sur CNews
01:14:46et Europe 1.
01:14:50Au Proche-Orient, l'armée israélienne
01:14:52a de nouveau bombardé la bande de Gaza
01:14:54aujourd'hui et dans le même temps, le Hezbollah
01:14:56libanais met en garde l'Etat hébreu.
01:14:58Le chef du groupe terroriste avertit
01:15:00qu'aucun lieu en Israël ne serait épargné
01:15:02par des missiles en cas d'attaque
01:15:04contre le Liban. L'affaire
01:15:06Jubilat et le parquet général qui demandent
01:15:08renvoi devant les assises de Cédric Jubilat.
01:15:10La cour d'appel de Toulouse
01:15:12se prononça le 26 septembre prochain
01:15:14à ce sujet. Cédric Jubilat
01:15:16qui est accusé d'avoir tué son épouse Delphine
01:15:18en décembre 2020.
01:15:20Et puis l'émotion. Cet après-midi à Paris,
01:15:22les obsèques de François Zardy se sont déroulés
01:15:24au cimetière du Père Lachaise.
01:15:26De nombreuses personnalités ont fait le déplacement.
01:15:28C'est le cas de Julien Clerc, Laurent Voulezy,
01:15:30Brigitte Macron ou encore Nicolas et Carla Sarkozy.
01:15:32L'icône des yéyés
01:15:34nous a quittés le 11 juin à l'âge de 80 ans.
01:15:36Merci beaucoup Simon Guillain.
01:15:38On va écouter Antoine Griezmann.
01:15:40C'est vraiment le quart d'or des bleus.
01:15:42Ils ont tous parlé cette semaine. C'est vrai que tout le monde,
01:15:44les journalistes, leur posent la question.
01:15:46Qu'est-ce que vous pensez de ces législatives ?
01:15:48Antoine Griezmann, la réponse.
01:15:50Comme je l'ai dit dans la première conférence,
01:15:52c'est d'aller voter.
01:15:54Je pense
01:15:56que tout ce qui est politique,
01:16:00c'est très sérieux,
01:16:02très compliqué, assez privé je pense.
01:16:04Je suis là
01:16:06en tant que joueur de foot.
01:16:08Je sais que j'ai beaucoup de notoriété,
01:16:10mais je n'ai pas à l'utiliser.
01:16:12Je ne vois pas ça comme ça.
01:16:14Juste aller voter,
01:16:16prendre le temps d'aller voter,
01:16:18c'est assez rapide, mais tellement important.
01:16:20Voilà.
01:16:22Voilà pour Antoine Griezmann.
01:16:24C'est bien.
01:16:26Arrêtez de les tordre.
01:16:28Arrêtez de leur poser des questions sur la politique.
01:16:30Griezmann le dit, c'est sérieux la politique.
01:16:32Mais je note quand même qu'il y a une différence
01:16:34de profil importante et intéressante
01:16:36entre le supporter de foot
01:16:38et le supporter de rugby.
01:16:40Et la façon dont
01:16:42Dupont met en valeur
01:16:44ce qu'il estime être le cadre
01:16:46de ce sport,
01:16:48le rugby,
01:16:50n'a rien à voir, pardonnez-moi,
01:16:52avec la façon dont Mbappé, quand il prend en position,
01:16:54s'invite
01:16:56dans le discours en direction du supporter.
01:16:58Moi, ce que vous voulez en venir est vrai.
01:17:00Le supporter de rugby,
01:17:02il est sans doute plus de droite,
01:17:04plus sur des valeurs
01:17:06que le supporter...
01:17:08Si, bien sûr.
01:17:10Excusez-moi, il y a des valeurs pour vous aussi.
01:17:12Vous avez déjà entendu un joueur de football,
01:17:14M. Nolot, vanter ?
01:17:16Il y a des supporters d'extrême droite au football.
01:17:18Un joueur de rugby
01:17:20qui vous dit de n'interdire pas.
01:17:22Il y a un cadre de valeur au rugby.
01:17:24Il y a le collectif.
01:17:26C'est quoi le vrai problème, Eric ? C'est la paie ?
01:17:28Oui, d'abord.
01:17:30Le vrai problème, c'est que ce n'est pas vraiment
01:17:32la même sociologie, les mêmes origines dans le rugby.
01:17:34C'est ce que je viens de vous dire.
01:17:36Vous avez déjà répété mon argument
01:17:38sur les émeutes.
01:17:40La diversité, prenons ce mot,
01:17:42est quand même beaucoup plus représentée
01:17:44dans le football que dans le rugby.
01:17:46Ce n'est pas les supporters.
01:17:48Les gens qui s'expriment n'ont pas les mêmes origines.
01:17:50Le rugby, petit à petit, se métisse,
01:17:52mais c'est très lent par rapport au football.
01:17:54Rugby, foot, pas de préférence ?
01:17:56On est pour les bleus quoi qu'il arrive.
01:17:58On va rejoindre Cyril Delamorinerie
01:18:00qui se trouve à Leipzig.
01:18:02Pour Europe 1, Cédric Chasseur.
01:18:04Bonsoir à tous les deux.
01:18:06Le match des Bleus, c'est demain.
01:18:08Est-ce qu'on verra Mbappé sur le terrain ou pas ?
01:18:10Cyril, bonsoir.
01:18:14On a quelques informations.
01:18:16Il y a de l'espoir pour Kylian Mbappé,
01:18:18pour qu'il puisse jouer demain.
01:18:20L'entraînement va débuter dans quelques minutes.
01:18:22Didier Deschamps vient d'apparaître
01:18:24sur la pelouse de la Red Bull Arena.
01:18:26Les informations, c'est que Kylian Mbappé
01:18:28est arrivé tout à l'heure au milieu de journée
01:18:30avec des lunettes de soleil,
01:18:32sans pansement et sans masque.
01:18:34Antoine Griezmann nous a donné plus d'informations
01:18:36en conférence de presse qui vient de se terminer
01:18:38en disant que son nez avait dégonflé
01:18:40et qu'il allait de mieux en mieux.
01:18:42Du côté de Didier Deschamps,
01:18:44il nous expliquait qu'il ferait en sorte
01:18:46de tout faire pour qu'il puisse être là demain.
01:18:48On peut espérer, effectivement,
01:18:50voir Kylian Mbappé.
01:18:52D'ailleurs, face aux Pays-Bas,
01:18:54c'est un adversaire face auquel
01:18:56il est extrêmement habile,
01:18:58puisqu'il a marqué deux fois deux buts,
01:19:00quatre buts en deux matchs.
01:19:02Kylian Mbappé, dans quelques instants,
01:19:04va apparaître sur cette pelouse.
01:19:06Il va, bien sûr, disputer cet entraînement.
01:19:08Et s'il joue, il portera un masque
01:19:10de quelle couleur ?
01:19:12Comment il sera ? On ne sait pas encore.
01:19:14Mais c'est vrai qu'on va regarder cet entraînement
01:19:16qui va être ouvert au Merdia pendant une quinzaine de minutes
01:19:18pour scruter, bien sûr,
01:19:20l'entraînement de Kylian Mbappé.
01:19:22Hier, à Paderborn, il s'était entraîné
01:19:24à part. Là, peut-être
01:19:26qu'il va s'entraîner avec ses coéquipiers.
01:19:28Ça dépendra, évidemment, si le masque est bien
01:19:30arrivé. En tout cas, les nouvelles sont bonnes.
01:19:32Il y a le mystère qui reste entier.
01:19:34Il y a aussi peut-être un petit peu d'intox vis-à-vis
01:19:36des adversaires. Mais les nouvelles
01:19:38sont très bonnes, bien sûr, du côté de Kylian Mbappé.
01:19:40Ça nous a été confirmé en conférence de presse
01:19:42pour ce match qui aura lieu demain soir
01:19:44face aux Pays-Bas. C'est l'une des grandes affiches
01:19:46du football. C'est à 21h.
01:19:48Ce sera à suivre, évidemment, sur Europe 1.
01:19:50Merci beaucoup, Cyril Delamore.
01:19:52Un grand plaisir de vous retrouver tous les soirs avec Cédric Chasseur.
01:19:54Là, Éric Revelle s'est arrêté de parler.
01:19:56Tout de suite, il s'est figé.
01:19:58Comment va Mbappé ? Est-ce qu'il va pouvoir jouer ?
01:20:00Là, le monde s'est arrêté de tourner.
01:20:02Non, non.
01:20:04Maintenant, tout
01:20:06tourne autour du nez de Mbappé.
01:20:08Avec Léopold, maintenant, il y a Mbappé.
01:20:10Et surtout, ce que je ne comprends pas, c'est que l'équipe
01:20:12lui donne forfait depuis trois jours à Mbappé
01:20:14et que tous les soirs, on dit qu'il va s'enlever.
01:20:16Il y a des meilleures infos.
01:20:18Il y a l'intox.
01:20:20Il ne faut pas dire à l'avance s'il sera
01:20:22aligné ou pas par rapport à l'adversaire.
01:20:24C'est une miraculeuse.
01:20:26Petite pause. On se retrouve dans un instant
01:20:28dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1.
01:20:3418h41, on se retrouve en direct
01:20:36dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1.
01:20:38Toujours avec Éric Nolot en pleine forme.
01:20:40Louis Doregnel, je ne vous en parle pas.
01:20:42Je ne dis pas bonsoir, je dis que vous êtes juste là encore.
01:20:44Philippe Valle, Eugénie Bastier
01:20:46et on accueille Loïc Signor, porte-parole de Renaissance.
01:20:48Bonsoir Loïc.
01:20:50Vous êtes candidat Ensemble pour la République
01:20:52dans le Val-de-Marne. On ne parle pas de votre circonscription.
01:20:54On n'a pas le droit, c'est comme ça.
01:20:56En revanche, on va parler du climat politique général.
01:20:58Ce qui nous frappe depuis qu'on a démarré
01:21:00cette semaine un peu incroyable
01:21:02de campagne des législatives, c'est le rejet
01:21:04qu'on note du président de la République
01:21:06Emmanuel Macron. On l'a vu à chaque déplacement
01:21:08notamment de Gabriel Attal.
01:21:10Il était confronté à des Français qui lui disaient
01:21:12bon, vous ça va, le président ça ne va pas.
01:21:14Écoutez quelques extraits de ces faces-à-face
01:21:16avec les Français, je vous passe la parole.
01:21:18Parce que vous, vous êtes bien.
01:21:20Mais il faudra dire au président qu'il ferme sa gueule.
01:21:22C'est tout. C'est une élection législative.
01:21:24On vote pour le Premier ministre.
01:21:26Comprenez-moi,
01:21:28vous, vous êtes bien, vous avez été même
01:21:30très bien dans l'éducation nationale.
01:21:32Pour l'instant, ça va bien. Mais alors, le président,
01:21:34c'est lui qui nous fout dans la merde.
01:21:36C'est tout. Allez, bon courage.
01:21:38Les prochaines élections,
01:21:40vous n'avez qu'à remplacer le président.
01:21:42Non mais là, vous savez, c'est une élection législative.
01:21:44Oui, c'est un peu juste.
01:21:46Voilà, c'est parfait.
01:21:48Madame, pourquoi vous préférez le Premier ministre au président de la République ?
01:21:50Parce que le président de la République,
01:21:52ce n'est pas un politique. Il n'a pas de
01:21:54métier politique. Il fait les coups tout seul.
01:21:56On n'en veut plus.
01:21:58Voilà, le président de la République, il fait les coups
01:22:00tout seul. C'est difficile. Il a du mal
01:22:02Gabriel Attal. Il a beau dire
01:22:04c'est législatif, c'est législatif.
01:22:06On voit bien où sont dirigés les coups.
01:22:08Une première chose sur la première
01:22:10séquence que vous avez montrée. Je crois qu'on ne parle pas
01:22:12comme ça au Premier ministre de la France. Et je crois qu'on ne parle
01:22:14pas comme ça au président de la République.
01:22:16Quelles que soient
01:22:18les opinions de chacun,
01:22:20on ne s'adresse pas comme ça, parce que sinon, quelle image
01:22:22on donne aux jeunes ? Et je pense que...
01:22:24Ça fait un peu vieux schnock,
01:22:26votre truc.
01:22:28Non, mais je ne veux pas parler de ma circonscription.
01:22:30Non, non, non, mais voilà.
01:22:32Vous voyez le spectacle que
01:22:34certains peuvent donner à la santé nationale.
01:22:36Je pense d'ailleurs que si aujourd'hui, il y a autant de colère,
01:22:38c'est aussi parce qu'on a donné,
01:22:40peut-être collectivement, j'en prends ma part, un mauvais
01:22:42spectacle, notamment sur les bancs de l'Assemblée nationale
01:22:44et notamment sur certains bancs de l'Assemblée nationale
01:22:46avec les invectives, les insultes.
01:22:48Que ça a débridé la parole.
01:22:50Ensuite, je réponds sur le fond.
01:22:52Je pense que, en politique,
01:22:54et ça, c'est Catherine Ney qui l'a écrit,
01:22:56j'ai beaucoup apprécié cette phrase, en France, l'amour
01:22:58dure cinq ans pour les politiques.
01:23:00Et Emmanuel dans une...
01:23:02C'est compliqué.
01:23:04Mais nous, on a prolongé
01:23:06un peu le plaisir.
01:23:08Nous, c'est les Français. Parce qu'on a réélu
01:23:10Emmanuel Macron, hors cohabitation.
01:23:12Une première, c'est inédite dans l'histoire de la Ve République.
01:23:14Regardez le quinquennat
01:23:16de Jacques Chirac. Il finit,
01:23:18on dit, c'est le roi fainéant,
01:23:20il n'a rien fait, la France s'enfonce,
01:23:22décline. Regardez le quinquennat
01:23:24de Nicolas Sarkozy. Moi, je ne suis pas de ceux qui rejettent
01:23:26ce qu'a fait Nicolas Sarkozy. Il finit,
01:23:28c'est l'arrogance, le mépris.
01:23:30Hollande...
01:23:32Non, mais il faut comparer quand même.
01:23:34Hollande, il ne peut même pas se représenter, il est humilié.
01:23:36Macron, il gagne au bout de cinq ans.
01:23:38Il regagne au bout de cinq ans.
01:23:40Derrière, moi, et je terminerai par là
01:23:42parce que je trouve que c'est le plus important.
01:23:44On est dans une configuration qu'ont souhaité les Français
01:23:46qui est particulière. La majorité relative.
01:23:48Et j'adresse
01:23:50un message aux Français.
01:23:52Attention aux mensonges. Attention aux
01:23:54fausses promesses et attention aux comportements électoralistes.
01:23:56Parce que si nous sommes dans cette situation-là
01:23:58aujourd'hui, oui, certes, c'est le président
01:24:00de la République qui l'a décidé avec la dissolution
01:24:02de l'Assemblée nationale. Mais je crois, quand même,
01:24:04que si tout n'a pas été
01:24:06bien fait, la gauche n'a pas donné
01:24:08un bon point à Emmanuel Macron en sept ans.
01:24:10Quand on a tendu la main, ils ne l'ont
01:24:12jamais saisi. Préférant Mélenchon
01:24:14à Macron. Et de la même
01:24:16manière, et je termine par là,
01:24:18quand on a tendu la main à Éric Ciotti
01:24:20sur les retraites, quand on a tendu la main
01:24:22à la droite sur des textes réclamés
01:24:24par ce camp politique depuis 30 ans...
01:24:26Le Sénat. Le Sénat.
01:24:28Il n'y a pas eu de vote à l'Assemblée à cause de Ciotti qui a dit
01:24:30« Moi, j'ai piscine ». Et donc, on a engagé
01:24:32un 49-3 qui a fracturé la France.
01:24:34Parce que les Républicains n'ont pas été
01:24:36responsables.
01:24:38Alors, Loïc Signor, je vous écoute depuis tout à l'heure et vous dites
01:24:40« Voilà, tout n'a pas été parfait ».
01:24:42J'ai l'impression
01:24:44que pour beaucoup de Français, ce n'est pas que tout
01:24:46n'a pas été parfait, c'est qu'ils sont très en colère
01:24:48contre à la fois la personne du président
01:24:50de la République et son programme.
01:24:52Donc, moi, la question que je voulais vous poser, c'est
01:24:54qu'est-ce qui n'a pas marché ?
01:24:56Sur quoi vous avez échoué ? Je dis vous,
01:24:58vous n'étiez pas ministre, mais...
01:25:00C'est quoi votre analyse ?
01:25:02Qu'est-ce qui a échoué ?
01:25:04Est-ce que vous auriez dû faire différemment ?
01:25:06On peut refaire le film.
01:25:08Pas sur l'immigration, par exemple.
01:25:10Sur la sécurité.
01:25:12Sur l'immigration. Je pense sincèrement
01:25:14que
01:25:16les oppositions n'ont pas été responsables.
01:25:18Moi, quand je vois ce que fait Mme Mélanie...
01:25:20C'est quoi votre responsabilité ? A chaque fois, c'est de la faute des autres.
01:25:22C'est la fordélisation de la France insoumise.
01:25:24C'est la gauche qui n'a pas attendu et qui n'a pas su l'éliminer.
01:25:26Louis Dragnet, il y a une Assemblée nationale
01:25:28en configuration particulière
01:25:30de majorité relative.
01:25:32On ne peut pas faire seul. Ça ne marche pas.
01:25:34Donc, on a besoin d'aller chercher
01:25:36des majorités complémentaires.
01:25:38Ça a marché sur des textes mineurs.
01:25:40Ça a marché sur des textes où on n'en a absolument pas parlé.
01:25:42Sur l'immigration, qui est pour nous un texte majeur,
01:25:44et on le revendique, et on a
01:25:46mis le débat en transparence
01:25:48devant les Français.
01:25:50Aucun responsable de gauche n'a voulu nous dire
01:25:52« Ok, sur les travailleurs en tension, c'est pas mal.
01:25:54Sur les métiers en tension, c'est pas mal. »
01:25:56Ils ne l'ont même pas fait. Ils ont laissé le champ
01:25:58à une droite irresponsable, je le dis,
01:26:00irresponsable, qui a envenimé
01:26:02le débat, qui a mis des cavaliers législatifs,
01:26:04qui n'a pas utilisé
01:26:06ce texte à bon escient,
01:26:08et qui, au final, s'en prend même
01:26:10au juge suprême. Et moi, je trouve ça déplorable.
01:26:12Quand on voit, et j'en terminerai par là,
01:26:14quand je vois...
01:26:16Quand je vois l'attitude de Mme Mélanie en Italie,
01:26:18qui régularise 450 000
01:26:20travailleurs
01:26:22sans papier, et qui,
01:26:24dans le même temps, valide le texte européen
01:26:26« le pacte asile et immigration », je me dis
01:26:28qu'on n'a peut-être pas tout à fait tort sur les besoins
01:26:30en termes d'immigration.
01:26:32Eugénie Bastié, c'est la Tunisie.
01:26:34Eugénie Bastié.
01:26:36Qu'est-ce que vous avez mal fait ?
01:26:38Pardon, Eugénie Bastié, s'il faut aller là-dessus,
01:26:40allons-y. Mais il faut s'entendre
01:26:42en cas de majorité relative.
01:26:44Nous seuls ne nous pouvons pas
01:26:46consommer pleinement un texte.
01:26:48D'où la dissolution.
01:26:50J'ai une question.
01:26:52Eugénie Bastié, et ensuite Philippe Vall.
01:26:54Le macronisme, ce n'est pas justement d'avoir voulu gouverner
01:26:56au centre en niant le clivage
01:26:58droite-gauche. Or, la démocratie, c'est l'alternance.
01:27:00Si on dit « c'est moi ou les extrêmes,
01:27:02moi ou le chaos », le risque
01:27:04c'est qu'en démocratie, les extrêmes finissent
01:27:06par devenir l'alternance, et c'est exactement ce qui s'est passé.
01:27:08En niant ce clivage-là qui est
01:27:10structurel et fondateur de la démocratie libérale,
01:27:12eh bien, on ne donne finalement...
01:27:14L'alternance devient mécaniquement les extrêmes.
01:27:16Je ne crois pas qu'il y ait une négation du clivage.
01:27:18Je pense qu'il y a une volonté de dépassement,
01:27:20une volonté de consensus, de compromis.
01:27:22C'est ce qui se passe partout.
01:27:24Chez nos voisins en Europe, c'est ce qui se passe au Parlement européen,
01:27:26c'est ce qui se passe dans beaucoup de démocraties.
01:27:28Partout en Europe, c'est un retour du clivage droite-gauche.
01:27:30En Espagne, en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni.
01:27:32C'est la gauche au pouvoir.
01:27:34Et en Espagne, Pedro Sanchez a passé un accord
01:27:36avec les indépendantistes catalans.
01:27:38Oui, d'accord, mais le parti Ticro-Naissance
01:27:40en Espagne s'est effondré.
01:27:42Il n'a pas été au pouvoir.
01:27:44Renzi en Italie s'est effondré.
01:27:46Renzi, ça fait 10 ans qu'il n'est plus au pouvoir.
01:27:48Entre temps, il y a eu des esprits de consensus,
01:27:50et notamment sur des textes.
01:27:52Et je pense qu'aujourd'hui,
01:27:54on a besoin d'une feuille de roue très claire.
01:27:56Moi, je ne vois pas, très honnêtement,
01:27:58on peut faire des grandes analyses,
01:28:00je ne vois pas ce qui me sépare sur la majorité des textes
01:28:02d'un Manuel Valls,
01:28:04et je ne vois pas ce qui peut me séparer
01:28:06d'un Geoffroy Didier, je pense à lui,
01:28:08d'une droite modérée.
01:28:10Et je pense qu'on peut s'entendre.
01:28:20Pourquoi on ne peut pas s'entendre ?
01:28:22On ne peut pas s'entendre parce qu'on ne peut plus
01:28:24faire de débat politique en France, pratiquement.
01:28:26Moi, je vais en Suisse toutes les semaines pour faire
01:28:28une émission de débat. C'est très différent.
01:28:30Les gens se parlent beaucoup plus profondément
01:28:32et essayent de se convaincre.
01:28:34En France, le débat est impossible.
01:28:36Peut-être qu'il va falloir,
01:28:38un moment ou un autre,
01:28:40mais je pense que c'est assez urgent,
01:28:42comprendre pourquoi
01:28:44Emmanuel Macron cristallise
01:28:46tant de haine.
01:28:48Parce qu'on peut être pour ceci, contre cela,
01:28:50ne pas être d'accord avec lui sur certains sujets,
01:28:52d'accord avec d'autres.
01:28:54La haine n'est absolument pas justifiée.
01:28:56Elle n'est pas justifiée.
01:28:58Dans les manifs, on a vu qu'on le brûlait en effigie.
01:29:00Moi, je connais une commune en France
01:29:02où, pour le carnaval, la municipalité
01:29:04verte a fait
01:29:06fabriquer des effigies
01:29:08d'Emmanuel Macron.
01:29:10Ils ont été brûlés par des enfants de cours préparatoires
01:29:12dans la cour de l'école. Ça fait un scandale.
01:29:14Dans le Dauphiné libéré, on en a parlé.
01:29:16Il y a quelque chose qui ne va pas.
01:29:18Il cristallise
01:29:20quelque chose de très violent.
01:29:22On voit aussi dans les manifs
01:29:24que son nom est associé à Rothschild.
01:29:26Il y a un truc antisémite, complotiste.
01:29:28Les réseaux sociaux sont très puissants.
01:29:30Ensuite, tous les représentants,
01:29:32tout ce qui, en France,
01:29:34de près ou de loin, est représentant,
01:29:36c'est-à-dire les députés, les maires,
01:29:38font l'objet de violences
01:29:40mais insensées, d'une hostilité
01:29:42incroyable, d'une espèce du bris
01:29:44de haine qui n'est pas acceptable.
01:29:46Il va falloir qu'on travaille sur cette question
01:29:48parce que sinon, le pays est mal parti.
01:29:50Éric Nolot, vous partagez.
01:29:52Au début de cet entretien,
01:29:54Emmanuel Macron est devenu
01:29:56le problème du macronisme.
01:29:58D'ailleurs, tous les gens qui ont été élus
01:30:00grâce à lui, redoutent de perdre à cause de lui.
01:30:02Vous me dites, oui, mais moi, je ne vois pas.
01:30:04On peut bâtir une nouvelle majorité.
01:30:06Il n'y a rien qui me sépare de Valls, Geoffroy, Didier.
01:30:08Mais, quid des électeurs ?
01:30:10Est-ce que, si vous parvenez à rebâtir
01:30:12une majorité, avec les gens que vous avez cités
01:30:14et d'autres, vous allez changer de cap
01:30:16mais résolument ? Moi, je ne l'entends pas
01:30:18dans votre programme. J'ai l'impression
01:30:20d'un petit rafistolage. Oui, on vous a entendu
01:30:22mais je ne vois pas de rupture
01:30:24et les gens qui veulent
01:30:26changer l'état des choses en France
01:30:28veulent une rupture.
01:30:30Ce n'est pas ce que vous proposez.
01:30:32Je crois qu'en campagne électorale
01:30:34on fait tout pour gagner, pour l'emporter
01:30:36et notre objectif, c'est d'avoir la majorité absolue.
01:30:38Si dans un troisième
01:30:40tour, on va l'appeler comme ça,
01:30:42on a le risque
01:30:44parce que, pour moi, c'est un risque
01:30:46d'avoir Jean-Luc Mélenchon à Matignon
01:30:48ou d'avoir Jordan Bardala et, selon moi, l'appauvrissement
01:30:50de la France à Matignon. Il faudra
01:30:52nécessairement dire que nous ne sommes
01:30:54plus maîtres absolus
01:30:56de notre projet et qu'il faudra s'entendre
01:30:58et là, rechercher du compromis.
01:31:00Et moi, je suis attaché à ce terme
01:31:02le compromis, pas la compromission.
01:31:04Vous montrez Jean-Philippe Glucksmann tout à l'heure.
01:31:06Pour moi, c'est une compromission, c'est une forfaiture.
01:31:08De s'associer avec ceux qui lui jetaient des pierres il y a encore quelques semaines.
01:31:10Mais vous avez beaucoup en commun avec lui aussi.
01:31:12Mais qu'allez-vous faire au deuxième tour ?
01:31:14Je pensais, mais quand je vois, et ça on me l'a dit
01:31:16sur le terrain, des gens qui me disent, moi j'ai voté
01:31:18Glucksmann et j'ai honte d'avoir contribué
01:31:20à lui donner 15% qu'il jette à la poubelle
01:31:22en s'alliant avec M. Mélenchon.
01:31:24C'est les mêmes qui lui courraient après.
01:31:26Non, c'est moi qui lui posais la question.
01:31:28Parce que des gens veulent un changement de cap.
01:31:30Alors, c'est quoi le cap ? Parce que moi, quand je parle de cap,
01:31:32on me dit c'est quoi le cap ? Alors, si les journalistes me disent c'est quoi le cap,
01:31:34je ne saurais pas le définir. Moi, je pense qu'il faut s'entendre.
01:31:36Il reste trois ans avant l'élection présidentielle.
01:31:38Sur quoi ? Vous n'êtes pas d'accord ? Sur l'immigration ?
01:31:40Vous allez vous entendre avec les gens de gauche ? Sur les retraites ?
01:31:42Vous allez vous entendre avec les gens de droite ?
01:31:44Il y a des clivages quand même.
01:31:46Il y a des sujets où il faut choisir.
01:31:48L'idéologie, déjà, si on parle des retraites,
01:31:50selon moi, je ne suis pas président de la République,
01:31:52ce qui a été fait n'est plus à faire.
01:31:54Et je pense que tous ceux qui promettent de détricoter
01:31:56déjà sont des menteurs parce qu'il faut faire une loi à la place.
01:31:58Alors, bon courage à ceux qui veulent...
01:32:00Sur la loi de la réforme des retraites.
01:32:02Pour ceux qui veulent passer à 67.
01:32:04Pour moi, il faut s'entendre sur une base nouvelle, claire,
01:32:06de clarté, d'authenticité, de sincérité
01:32:08vis-à-vis des gens. La campagne présidentielle
01:32:10de 2027, je pense qu'elle va partir assez vite.
01:32:12On est dedans.
01:32:14Elle a déjà commencé le soir des élections européennes.
01:32:16Je pense que là, on est dans des élections
01:32:18législatives et que derrière,
01:32:20je pense qu'il y aura des élections législatives en 2027.
01:32:22Ça peut être avant.
01:32:24Je veux dire par là
01:32:26qu'il faudra au moins que le pays
01:32:28tienne et que le pays
01:32:30soit tenu et qu'il y ait un cap,
01:32:32comme vous le dites, très clair pour que les gens
01:32:34se disent, ok, ce n'est pas forcément
01:32:36quelque chose que je valide à 100%,
01:32:38mais c'est quelque chose de mieux que de
01:32:40donner ce pays à des forces
01:32:42qui vont l'attribuer.
01:32:44Rapidement, parce qu'après,
01:32:46il faut qu'on parle.
01:32:48Vous n'allez pas pouvoir échapper à cette question
01:32:50un jour ou un autre dans les
01:32:52dix jours qui viennent.
01:32:54Qu'est-ce que vous ferez au second tour
01:32:56s'il y a des
01:32:58circonscriptions dans lesquelles il y a des duels ?
01:33:00Vous ne manquerez pas,
01:33:02M.Ragnet, dans 20 pieds.
01:33:04Vous serez obligé de répondre à cette question.
01:33:06Non, je ne suis pas obligé, parce qu'on n'est pas au second tour encore.
01:33:08On est dans la campagne de premier tour.
01:33:10En privé, quand je contacte des gens
01:33:12publiquement, qui ne veulent pas faire la campagne
01:33:14de second tour avant le premier,
01:33:16il y en a certains qui me disent que je suis très embêté.
01:33:18Moi, typiquement, je voterais pour le RN,
01:33:20mais je ne le dirais pas. D'autres disent
01:33:22que je voterais pour le Nouveau Front Populaire.
01:33:24Il y a quand même quelque chose
01:33:26qui peut apparaître gênant.
01:33:28C'est les bras qui s'ouvrent,
01:33:30qui se ferment.
01:33:32Aujourd'hui, vous dites que c'est le mal absolu.
01:33:34Comment est-ce qu'on peut dire aujourd'hui
01:33:36que le Nouveau Front Populaire est le mal absolu ?
01:33:38Peut-être que demain, vous appellerez à voter pour...
01:33:40Le premier tour que je souhaite gagner
01:33:42contre le RN
01:33:44et contre
01:33:46le FPAN.
01:33:48Le second tour, c'est le 7 juillet.
01:33:50Je voudrais juste finir l'émission
01:33:52en vous montrant l'image du jour.
01:33:54Je vais la décrypter pour nos auditeurs d'Europa.
01:33:56C'est Kylian Mbappé, parce qu'il est sur le terrain
01:33:58actuellement avec un masque
01:34:00bleu-blanc-rouge. C'est extrêmement
01:34:02impressionnant.
01:34:04On dirait l'Avenger français.
01:34:06Je ne sais pas quel nom on pourrait lui donner.
01:34:08Chevalier.
01:34:10Il a un chevalier.
01:34:12Il a ce nez fracturé.
01:34:14Il a son masque sur le visage.
01:34:16Et il va pouvoir jouer, on l'espère,
01:34:18tous au football, Philippe Vall.
01:34:20J'ai aucune idée là-dessus.
01:34:24C'est comme vous voulez.
01:34:26Là, je trouve que c'est l'image du jour.
01:34:28Elle est quand même forte.
01:34:30Je ne vais pas solliciter le signant là-dessus.
01:34:32Eric Nelot.
01:34:34L'équipe de France, avec ou sans Kylian Mbappé,
01:34:36ce n'est pas la même chose du tout.
01:34:38Moi, ça me parait miraculeux.
01:34:40Il n'a pas seulement la fracture,
01:34:42c'est un traumatisme.
01:34:44Ça me rappelle Antoine Dupont.
01:34:46Quand ils sont blessés, il ne faut pas les faire jouer.
01:34:48Antoine Dupont, oui.
01:34:50Il n'a pas joué.
01:34:52Il a joué.
01:34:54On a perdu quand même.
01:34:56Je trouve ça très risqué.
01:34:58Est-ce qu'il n'y a pas une part d'intox pour
01:35:00embrouiller un peu nos amis néerlandais ?
01:35:02C'est possible.
01:35:04Philippe Ball, rire. Votre livre merveilleux aux éditions
01:35:06de l'Observatoire. Je le conseille.
01:35:08Eugénie Bastie aussi, merci.
01:35:10Pierre de Villeneuve nous attend sur Europe 1.
01:35:12Bonsoir Pierre, qu'est-ce qu'il y a au menu ce soir ?
01:35:14Capitaine France, Kylian Mbappé
01:35:16avec son masque. Je pense que c'est lui l'Avenger.
01:35:18Et pour répondre à Loïc Signor,
01:35:20Laure Lavalette du RN sera là
01:35:22à 20h10.
01:35:24Et Maître Alain Jakubowicz qui sera là
01:35:26pour parler de la nouvelle manifestation
01:35:28Place de la Bastille contre l'antisémitisme.
01:35:30Merci Pierre de Villeneuve.
01:35:32Sur Europe 1, Christine Kelly.
01:35:34Sous-tweet sur CNews avec ses mousquetaires.
01:35:36Pour passer à l'info, bonne soirée à vous sur nos deux antennes.