• il y a 7 mois
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 de gaz lacrymogène notamment, ce qui a provoqué un épais nuage qui a rendu
00:00:05 cette manifestation statique. L'espace de quelques instants, elle est
00:00:08 désormais repartie en direction de la place de la nation.
00:00:11 Elle devrait arriver en tout cas pour ce qui concerne la tête de ce cortège à la
00:00:15 place de la nation d'ici quelques minutes à peine. Trois heures presque
00:00:20 maintenant après le départ de la mobilisation à 14 heures depuis la place
00:00:24 de la république. Manifestation émaillée de moments de
00:00:28 tension depuis le début de l'après-midi. On a vu à plusieurs reprises des
00:00:33 individus radicaux pour certains habillés tout en noir s'en prendre à des
00:00:38 commerces ou à des véhicules. Lancer également des projectiles en direction
00:00:43 des forces de l'ordre. Et ces moments de tension qui regagnent par moment
00:00:48 lorsqu'il y a une forte densité dans ce pré-cortège. C'est à dire plusieurs
00:00:53 centaines de mètres devant les organisations syndicales avec ces
00:00:58 manifestants radicaux pour certains qui veulent en découdre avec les forces de
00:01:03 l'ordre et qui n'hésitent pas donc à lancer des projectiles. En ce qui concerne
00:01:08 la mobilisation, ils sont 18 000 selon les chiffres donnés par la préfecture de
00:01:12 police de Paris. 50 000 selon la CGT pour cette journée de manifestation du 1er
00:01:19 mai à l'appel d'organisations syndicales et politiques.
00:01:23 Il y a effectivement ce carré de tête comme on l'appelle traditionnellement
00:01:27 avec les organisations syndicales qui défilent côte à côte. Il nous a d'ailleurs
00:01:31 été impossible de les approcher. Leur service d'ordre nous a interdit
00:01:35 d'approcher notamment de la CGT. Et au moment où je vous parle, un nouveau
00:01:39 regain de tension un petit peu à l'arrière de cette tête de cortège avec
00:01:44 cet épais nuage blanc qui est en train d'émaner de la foule. Sans doute des gaz
00:01:49 lacrymogènes qui viennent d'être utilisés par les forces de l'ordre qui
00:01:54 ont recours assez régulièrement maintenant à ces gaz lacrymogènes sur
00:01:58 ce boulevard d'hydro qui nous mène vers la place de la nation et qui a été le
00:02:02 théâtre de nombreux moments de tension. On a également pu assister à des
00:02:06 interpellations de la part des forces de l'ordre, parfois des individus très
00:02:10 jeunes que j'ai pu apercevoir être interpellés. Parfois ils étaient en
00:02:14 possession d'objets dangereux qu'ils lançaient en direction des forces de
00:02:17 l'ordre. Merci beaucoup pour ces précisions. On se retrouve dans cette
00:02:22 édition spéciale de punchline avec un défilé du 1er mai sous tension à Paris
00:02:25 comme vous le voyez, un cortège syndical assez peu fourni, 18 000 personnes à
00:02:29 peine perturbées par des éléments radicaux venus de l'extrême gauche comme
00:02:33 on peut le voir. Ils se sont lancés dans des échauffourées avec les forces de
00:02:36 l'ordre. On va rejoindre nos équipes sur place dans un instant.
00:02:38 On verra aussi que ce matin à Saint-Etienne, le candidat socialiste
00:02:41 Place Publique a été violemment sorti du défilé par des militants bradissant des
00:02:46 drapeaux palestiniens et de la France insoumise. On l'entendra dénoncer Raphaël
00:02:50 Glucksmann, les ajustements des acolytes de Jean-Luc Mélenchon qui attise la haine
00:02:54 selon lui depuis des mois. Mais tout de suite on va se concentrer sur ces images,
00:02:58 ce direct, ce qui se passe à Paris avec des militants. Il y a des manifestants
00:03:03 pacifiques mais il y a aussi des militants radicaux comme on le voit. Jean-Christophe
00:03:07 Cuville, bonsoir. Vous êtes policier secrétaire nationale du syndicat de police
00:03:11 Unité. Ce n'est pas évidemment un défilé pacifique, en tout cas sur la
00:03:18 tête du cortège. On voit vos collègues. Ce sont des CRS qui sont là et qui
00:03:23 tentent de faire tampon pour éviter la violence ?
00:03:26 - Bonjour. Oui, c'est les CRS qui sont en épis, donc ils sont sur les flancs de la
00:03:32 manifestation. Effectivement on s'y attendait. Les renseignements
00:03:34 territoriaux avaient dit qu'il y aurait des personnes qui viendraient pour en
00:03:38 découdre, à peu près 300 à 400. Plus la masse des manifestants est
00:03:44 importante et plus la masse de ces professionnels de la casse est
00:03:48 importante aussi. On sait qu'il y avait même annoncé des éléments venant
00:03:52 de l'étranger. Toujours les mêmes, les italiens, allemands, hollandais,
00:03:55 l'international, les imbéciles qui viennent. - Les black blocs ? - Oui, les black blocs.
00:03:59 Les fils à papa, tout ça, qui viennent pour leur récréation.
00:04:03 Dès qu'il y a des mouvements de foule, ils viennent pour eux parce qu'ils
00:04:06 viennent tout casser. Il n'y a aucune revendication politique. C'est vraiment
00:04:09 déstabiliser un gouvernement. - On est aussi avec André Valigny, bonsoir
00:04:14 monsieur Valigny, vous êtes avocat ancien ministre. A chaque fois, le
00:04:17 scénario se répète. On voit des militants syndicalistes et puis un
00:04:22 pré-cortège fourni avec des éléments violents et radicaux. - Oui, on est habitué
00:04:27 à ces images, hélas, pour le monde ouvrier, le monde syndical parce
00:04:31 qu'il arrive souvent, ce n'est pas encore le cas aujourd'hui, mais il arrive
00:04:34 souvent que les black blocs, les éléments dits incontrôlés, gâchent la
00:04:38 manifestation et que ce que retient l'opinion de lui, ce que retiennent les
00:04:42 français, ce sont avant tout les images de violences. Pour le
00:04:46 moment, ça n'est pas encore le cas, tant mieux.
00:04:47 Mais moi, ce qui m'étonne toujours, c'est que... - Il y en a quand même, il y a des
00:04:51 poubelles brûlées, des policiers qui reçoivent des pavés... - Il y a eu pire, hein ? - Oui, mais on ne peut pas se satisfaire de ça.
00:04:56 - Non, non, bien sûr, mais une poubelle brûlée est toujours une de trop, mais enfin pour le moment...
00:04:59 - Non, non, mais un policier qui prend des pavés non plus... - Il y a un policier qui a été blessé ? - Non, mais régulièrement, ils sont visés par des projectiles.
00:05:04 - Bien sûr, bien sûr. Non, moi, ce qui m'étonne toujours, c'est qu'à entendre les policiers, les services de la
00:05:09 Production de Police, du ministère de l'Intérieur, on doit connaître ces gens-là.
00:05:13 Il semble qu'ils soient identifiés pour la plupart, donc on ne peut pas les arrêter
00:05:17 en amont, les empêcher de venir, les bloquer ? - Alors, M. Koubi ? - En fait, toute l'année
00:05:21 dernière, sur les retraites, la séquence des retraites, on avait déjà expliqué que c'était
00:05:24 compliqué, parce qu'effectivement, on a le droit d'aller et venir, et donc on ne peut
00:05:28 pas laisser à demeure des personnes, sauf si la justice le décide.
00:05:31 Donc on a demandé d'ailleurs à ce que la loi soit revue, qu'on puisse justement
00:05:35 intervenir en amont et donner des assignations à domicile aux fauteurs de
00:05:40 troubles. Ça doit passer par la loi, on nous avait dit "vous inquiétez pas, on va s'en
00:05:42 occuper, ça va légiférer très rapidement". Ben voilà, ça fait plus d'un an,
00:05:46 on attend toujours. Alors oui, il y a peut-être d'autres choses peut-être plus
00:05:49 importantes pour le gouvernement ou pour les députés, mais nous, on attend, et à
00:05:52 chaque fois, on expose les policiers à ce genre de scènes.
00:05:55 Vous voyez bien, là aujourd'hui, il y a eu Nantes, il y a Lyon, c'est toujours les mêmes,
00:06:00 en fait, c'est toujours les mêmes images que l'on voit.
00:06:02 Avec des éjoufforés à Nantes et à Lyon aussi.
00:06:04 À Nantes aussi, oui, il y a eu de la casse, c'est terrible parce qu'en fait, Nantes, ça a toujours été une plaie
00:06:10 depuis la ZAD, qui avait eu un autre dame des Landes, on le sait,
00:06:14 des éléments qui sont installés là-bas, qui ont pris possession du
00:06:18 territoire, et tous les week-ends, à une époque, ça va revenir, les antifas vont à
00:06:23 Nantes pour casser les vitrines, pour faire des manifestations, et donc à
00:06:26 chaque fois, on subit et on interpelle.
00:06:28 Il n'y a pas de blessés du côté des forces de l'ordre ?
00:06:30 Pour l'instant, j'ai pas fait remonter là.
00:06:32 À Lyon, c'est pas mieux.
00:06:33 Sandra Busson est avec nous, bonsoir Sandra.
00:06:35 Il y a des blessés ?
00:06:36 Deux policiers blessés selon la préfecture.
00:06:38 Pardon ?
00:06:39 À Lyon, deux policiers blessés selon la préfecture, avec des individus qui ont tenté de faire dégénérer la manifestation,
00:06:45 de 200 à 300 individus radicaux violents.
00:06:48 Pareil, donc le scénario qu'on voit en ce moment à Paris, c'est déjà produit à Lyon, et à Nantes aussi, Sandra ?
00:06:53 Et à Nantes, effectivement, des perturbateurs et des dégradations de commerce,
00:06:56 on n'a pas la notion du nombre de personnes ultra-radicales, mais effectivement, il y a eu des tensions également à Nantes.
00:07:02 Ce qui frappe, Karine, c'est le moindre nombre de manifestants, parce qu'on passe de 18 000 l'an dernier,
00:07:07 je crois qu'on était à 112 000 selon les chiffres de la police.
00:07:09 On va rester sur les chiffres police, là on n'est plus en pleine mobilisation des retraites, mais ils sont toujours là, les radicaux et les...
00:07:15 Moi je trouve ça assez dramatique.
00:07:17 Ce 1er mai, 1, ils ne mobilisent pas, 2, ne permet pas, en ne mobilisant pas, d'évoquer la question pour laquelle on a un 1er mai,
00:07:25 c'est la fête du travail, c'est le moment où on peut parler aussi des problématiques de ceux qui se lèvent tôt,
00:07:30 qui ne sont pas satisfaits de leur fin de mois.
00:07:33 On sait que le pouvoir d'achat est la première préoccupation des Français,
00:07:35 même le 1er mai, on n'a pas la possibilité d'en parler à cause des casseurs.
00:07:38 Qui en plus, sollicite plus qu'il ne le faut les forces de l'ordre, qui n'ont déjà pas la vie facile dans la vie de tous les jours.
00:07:47 Je suis moi, triplement navré, on ne parle pas de pouvoir d'achat, on a peu de monde mobilisé,
00:07:53 et on a encore des échofourés avec ces délinquants qui viennent polluer toutes les manifestations en caractère social dans notre pays.
00:08:00 C'est dramatique.
00:08:02 Jean-Christophe Couvier, au passage, les manifestants sont là pour la qualité de vie au travail, je pense à vos collègues,
00:08:08 parce que la qualité de vie au travail, effectivement, c'est eux tous les jours.
00:08:11 La qualité de vie au travail, effectivement, nous on se bat en tant que syndicalistes,
00:08:15 pour les conditions de travail de nos collègues, et puis même de la fonction publique en général,
00:08:19 on le dit souvent, mais sans fonction publique, pas de République.
00:08:22 Et aujourd'hui, on voit que la séquence des retraites qui a pris beaucoup d'énergie aux Français l'année dernière,
00:08:28 et cette année, effectivement, il n'y a pas beaucoup de mobilisation, parce que les gens ont le droit de souffler aussi,
00:08:33 et puis on est dans un moment politique, mais aujourd'hui, j'ai l'impression que les Français sont même résignés,
00:08:39 résignés par rapport à leur sort, et on le voit.
00:08:42 Certains essayent quand même de montrer qu'il y a une petite résistance, et de montrer des revendications,
00:08:48 mais nous, en fait, on a vraiment peur, on le dit souvent, ça va être après les JO,
00:08:52 parce qu'on sait qu'il va y avoir un impact économique entre 2024 et 2025 très dur,
00:08:57 on le voit, on voit déjà un petit peu, j'allais dire, le verbal des hommes politiques,
00:09:02 qui nous font comprendre que l'année prochaine, il va falloir encore plus se serrer la ceinture,
00:09:06 et attention justement à ces mouvements sociaux.
00:09:08 On va rejoindre l'une de nos équipes dans le cortège parisien, anonyme évidemment,
00:09:12 parce qu'on sait que les journalistes prennent des risques en allant sur ce type de manifestation,
00:09:17 tous les journalistes, pas seulement ceux de notre chaîne, là pour le coup, c'est vraiment tous les journalistes.
00:09:21 Expliquez-nous ce qui se passe autour de vous, où est-ce que vous êtes ?
00:09:24 Alors nous sommes boulevard Diderot, à la moitié du boulevard Diderot,
00:09:30 nous sommes dans le cortège syndical, parce qu'on a quitté le pré-cortège,
00:09:36 et là l'ambiance est un peu plus calme, mais vous le voyez sur les images quand même,
00:09:40 il y a des feux de poubelles, des poubelles qui ont été incendiées,
00:09:43 ça on l'a constaté depuis le début de la manifestation, avec notamment aussi des vitrines brisées.
00:09:50 Vous avez vu aussi cette camionnette qui avait été incendiée,
00:09:54 on voyait un homme essayer de l'éteindre avec des seaux.
00:09:58 Il y a eu beaucoup de tirs, quand on était dans le pré-cortège,
00:10:01 il y avait beaucoup de tirs de mortiers d'artifice, quelques répliques aussi des policiers.
00:10:08 Là c'est vraiment une autre ambiance, dans le cortège syndical,
00:10:12 j'ai même vu des enfants, des familles qui sont là, qui sont présentes,
00:10:16 et c'est beaucoup plus serein que tout à l'heure, Laurence.
00:10:19 Merci beaucoup pour cet explication.
00:10:21 Tatiana Renard-Barzat qui est avec nous, bonsoir.
00:10:23 Vous êtes journaliste, on voit évidemment ces deux salles de l'ambiance,
00:10:27 c'est le pré-cortège avec les éléments radicaux,
00:10:29 mais on voit les stigmates de ce qu'ils ont fait,
00:10:31 un vitrine brisée, poubelles qui sont en train de brûler,
00:10:33 c'est un mode d'action politique maintenant, comme un autre.
00:10:36 C'est très triste, parce que d'abord, je vais raisonner de deux façons,
00:10:39 d'une point de vue politique, c'est vrai qu'il y a eu un projet de loi,
00:10:41 le fameux projet de loi anti-casseurs, qui permet de prendre des mesures,
00:10:44 il y a la fouille des voitures, etc., en amont des cortèges en effet,
00:10:47 mais malheureusement, on aurait dû, je pense, s'inspirer de ce qu'on fait
00:10:50 pour les hooligans justement, l'interdiction de paraître dans les stades,
00:10:53 et donc pour certains profils qu'on connaît déjà,
00:10:55 qui sont là de façon récurrente, vous le disiez Jean-Christophe,
00:10:57 il faudrait en effet prendre des mesures d'interdiction de paraître.
00:11:00 Malheureusement, ça a été retoqué en consigne,
00:11:02 ça allait à l'encontre de la liberté d'aller se venir et de manifester.
00:11:06 Deuxième axe, là je rejoins tout à fait Karim,
00:11:09 c'est très triste de voir ces images.
00:11:10 Moi, par exemple, en réforme de notre aide, je manifestais avec mon fils,
00:11:13 et là, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup d'enfants.
00:11:15 Et c'est très dommage parce qu'en effet, là aujourd'hui,
00:11:17 le message qu'on aimerait avoir, c'est la question du pouvoir d'achat,
00:11:20 qui est en effet crucial pour les Français,
00:11:21 la question de la quête de sens, de gagner bien sa vie,
00:11:24 de vivre dignement de son travail,
00:11:26 ce sont les revendications des syndicats en ce 1er mai,
00:11:28 et Dieu sait si elles sont importantes,
00:11:29 aujourd'hui, sur le fond, justement, de problèmes de fin des mois
00:11:33 pour beaucoup, beaucoup de Français,
00:11:34 quand on voit aujourd'hui, par exemple, le rapport d'Oxfam,
00:11:36 qui montre que les grands patrons du CAC 40
00:11:38 gagnent 130 fois plus que leurs salariés,
00:11:40 il y a quand même un souci aujourd'hui en France,
00:11:42 en effet, sur le partage du revenu,
00:11:44 et malheureusement, encore une fois,
00:11:45 toutes ces revendications et ces demandes légitimes
00:11:48 en cette journée importante pour les salariés,
00:11:50 et voilà, perturbés par des black blocs qui viennent tout mettre en l'air.
00:11:54 - Sandra Musson, une information
00:11:55 concernant les interpellations à Paris, peut-être ?
00:11:57 - Oui, maintenant, à 17h, on est à 29 personnes
00:12:00 qui ont été interpellées,
00:12:01 alors ça comprend les individus qui ont été interpellés
00:12:03 pendant la manifestation,
00:12:04 mais aussi en amont,
00:12:05 dans les contrôles qui sont menés sur l'acquisition du procureur,
00:12:08 puisque, effectivement, grâce à la voie anti-casseurs,
00:12:10 des contrôles en amont sont possibles,
00:12:12 et puis, 7 membres des forces de l'ordre ont été blessés,
00:12:15 notamment au moment d'un jet d'une bombe agricole,
00:12:18 vous savez, c'est des coquettelles explosifs,
00:12:20 ils sont en urgence relative, nous indiquons,
00:12:23 donc voilà le bilan pour l'instant, à 7h, d'un premier mec
00:12:27 qui est moins violent que celui de l'année dernière,
00:12:30 avec moins de mobilisation,
00:12:32 en revanche, plusieurs centaines d'éléments radicaux,
00:12:34 tout de même présents.
00:12:35 - Qui étaient présents, et les renseignements le savaient,
00:12:37 enfin, on savait qu'il y avait un risque sur cette journée du premier mec.
00:12:39 - Oui, selon nos informations,
00:12:40 400 à 800 personnes radicales, violentes, étaient attendues,
00:12:44 c'est quand même moins que le 1er mai 2023,
00:12:46 où on était monté à 1500, voire 2000,
00:12:49 d'individus qui avaient réussi à se former en Black Bloc,
00:12:51 mais, effectivement, ils ont tenté, à plusieurs reprises,
00:12:53 de passer à l'acte.
00:12:54 - Et on voit une charge des policiers, à l'instant,
00:12:56 Éric Revelle, la tension est permanente
00:12:59 sur ce début de cortège.
00:13:00 - Oui, il y a beaucoup, enfin, il y a une certaine tension,
00:13:04 bon, c'est pas extrêmement nouveau, malheureusement.
00:13:07 Moi, ce qui me frappe, quand même, et Karim Zeribi a raison,
00:13:10 c'est qu'il y a quand même beaucoup de motifs de revendications sociales,
00:13:13 et il y a peu de personnes dans la rue.
00:13:14 Alors, moi, je vais risquer une analyse.
00:13:16 On a l'impression, c'est pas qu'il y a moins de problèmes,
00:13:19 c'est qu'il y a moins de gens dans les rues.
00:13:21 Donc, les problèmes sont devant les gens, devant nous.
00:13:24 Pourquoi est-ce qu'il y a moins de gens dans les rues ?
00:13:26 Peut-être parce qu'ils ne croient plus à l'efficacité des syndicats
00:13:29 pour changer leur vie.
00:13:30 Regardez, par exemple, sur la réforme des retraites,
00:13:32 qui a mobilisé tellement de gens.
00:13:34 Cette réforme est passée contre l'avis d'une majorité de Français.
00:13:37 Et puis, vous assistez à quoi ?
00:13:39 Vous assistez à l'explosion des plans d'épargne de retraite.
00:13:42 Plan d'épargne de retraite individuelle.
00:13:43 - Alors, Eric, on va y revenir dans un instant, c'est très intéressant.
00:13:45 Je vais juste demander à Jean-Christophe Rouy,
00:13:47 qui nous explique ce qui se passe, la manœuvre en cours, là.
00:13:49 - Bon, la manœuvre, c'est un moment offensif
00:13:51 des compagnies d'intervention de Paris,
00:13:53 qui sont allés chercher des individus.
00:13:55 On a vu, il y a eu une interpellation.
00:13:56 Et en fait, l'idée, c'est de se dégager, redonner un petit peu d'espace
00:13:59 par rapport aux forces de l'ordre, en fait,
00:14:02 dans le maintien de l'ordre français.
00:14:04 L'important, pour nous, c'est l'espace entre les manifestants et les policiers.
00:14:07 - Il faut qu'il soit suffisant, voilà.
00:14:09 - Voilà, il faut que ce soit...
00:14:10 C'est pour ça, d'ailleurs, qu'on utilise souvent les gaz lacrymogènes.
00:14:12 C'est pour éloigner les manifestants.
00:14:14 Si on va au contact, effectivement, c'est sur une charge, un bon offensif.
00:14:17 C'est pour reprendre un territoire perdu.
00:14:19 C'est pour dégager. C'est pour redonner de l'air.
00:14:21 Et hop, après, on se replie.
00:14:23 Il y a d'autres pays, par exemple, les Allemands, eux, c'est tout au contact.
00:14:26 Donc, c'est pour ça qu'on voit des fois des scènes de Pugilat,
00:14:29 où il y a 3, 4 policiers sur un manifestant,
00:14:31 avec des coups de matraque, de tonfa.
00:14:33 En France, on ne privilégie pas ça.
00:14:35 On sait toujours la distance.
00:14:37 - D'accord. Ce qu'on voit, là, c'est des policiers qui se regroupent,
00:14:39 qui reprennent leur souffle avant de repartir.
00:14:42 - On reprend la ligne, en fait.
00:14:43 - Comment c'est ça ?
00:14:44 - On reprend la ligne, on occupe une rue, on reprend la ligne,
00:14:46 on fait un blocage, donc un barrage.
00:14:48 Et puis, on voit bien qu'il y a des éléments boucliers.
00:14:51 Et derrière, le binôme, après, ce qu'on appelle dans le jargon,
00:14:55 un giclet, c'est-à-dire sur instruction.
00:14:57 On fait des bons offensifs, on course, on a pris notre cible.
00:14:59 Et après, derrière, il y a des pelotons d'intervention
00:15:02 qui vont, pour interpeller, ramener derrière la ligne de policiers en protection.
00:15:07 - Et on voit carrément les stigmates de ce qui s'est passé,
00:15:10 les dégâts provoqués par les éléments radicaux.
00:15:14 - Mais on oublie souvent de dire, parce qu'on a eu l'épisode des gilets jaunes
00:15:18 qui a été assez douloureux pour quelques manifestants,
00:15:20 notamment avec l'utilisation du flashball,
00:15:22 qui n'a pas toujours été utilisé dans de bonnes conditions,
00:15:24 il faut quand même le dire et le reconnaître,
00:15:26 mais quand même, nos forces de l'ordre sont reconnues à l'échelle mondiale
00:15:29 sur leur technique en matière de maintien de l'ordre.
00:15:32 Les pays viennent nous voir pour s'inspirer aussi
00:15:35 de ce que nous sommes capables de faire en France.
00:15:37 Et on oublie de le dire, mais on a des professionnels du maintien de l'ordre.
00:15:41 Le maintien de l'ordre, souvent, il déborde lorsqu'on ajoute des forces
00:15:45 qui ne sont pas des professionnels du maintien de l'ordre.
00:15:48 Et parce qu'il nous faut des effectifs, et je veux dire, un peu dans l'urgence,
00:15:51 on demande aux gens des BAC, aux gens de certaines compagnies
00:15:55 qui ne sont pas des compagnies républicaines de sécurité,
00:15:57 qui ne sont pas des compagnies de gendarmerie spécialisées dans le maintien de l'ordre,
00:16:01 de venir porter un soutien.
00:16:02 Mais lorsque ce sont des CRS, lorsque ce sont des gendarmes mobiles,
00:16:05 croyez-moi, la plupart du temps, ça se passe très bien,
00:16:08 parce qu'ils connaissent leur métier, parce qu'ils ne font pas usage de la force n'importe comment,
00:16:12 parce qu'ils vont à l'offensive quand il faut, ils replient quand il faut.
00:16:16 Et ce sont vraiment des gens qui maîtrisent une technique
00:16:20 qui est, encore une fois, inspirante pour d'autres,
00:16:23 je parle sous le contrôle de l'État, d'autres forces de sécurité dans le monde.
00:16:27 On va former des polices à l'étranger, il y a des échanges,
00:16:32 et c'est vrai qu'on a cette reconnaissance des CRS et des gendarmes mobiles
00:16:36 justement sur cette technicité.
00:16:38 Après, on travaille aussi sur les armements intermédiaires qu'on appelle.
00:16:42 Alors effectivement, le LBD, là, par exemple, l'autre jour,
00:16:46 on a discuté avec une firme étrangère qui ont développé, si vous voulez,
00:16:52 une intelligence artificielle qui reconnaît un visage dans le viseur.
00:16:55 Je vous fais simple.
00:16:56 Dès lors qu'on veut tirer et qu'il y a une personne qui s'interpose
00:16:59 ou qu'il y a un visage qui est repéré par l'intelligence artificielle,
00:17:02 la détente est bloquée, on ne peut pas tirer.
00:17:05 Si on avait eu ça pendant les Gilets jaunes, on aurait évité peut-être quelques dégâts.
00:17:10 Mais en même temps, comme disait Karim, pendant les Gilets jaunes,
00:17:13 toutes les forces de police étaient utilisées.
00:17:15 Il n'y a pas des forces de maintien de l'ordre,
00:17:17 ce sont des forces qui sont habituées plutôt à faire du rétablissement d'ordre,
00:17:19 ce qui n'est pas la même chose.
00:17:20 Éric Rebel, je vous interromps parce que là, on alterne les phases de tension
00:17:24 et où la tension baisse en fonction d'où on se trouve dans le cortège.
00:17:27 Juste un tout petit mot sur ce que vous disiez.
00:17:29 Après les réformes des retraites, qu'est-ce que ça avait eu comme impact,
00:17:31 rapidement, puis on repart sur le terrain ?
00:17:33 Les retraites sont en train de se constituer un complément de retraite.
00:17:37 L'explosion des PER, des plans d'épargne retraite,
00:17:40 je regardais, ça dépasse les 100 milliards d'euros d'encours.
00:17:43 C'est 10 millions de personnes qui en ont souscrit,
00:17:45 à titre collectif ou par les entreprises.
00:17:47 C'est une réponse à la faible mobilisation.
00:17:49 Le problème des retraites, il est toujours devant nous.
00:17:51 Mais est-ce que les gens croient encore que les syndicats peuvent changer
00:17:54 ou faire évoluer la façon dont un gouvernement va définir les nouvelles règles de retraite ?
00:17:59 La réponse, c'est d'en souscrire des PER.
00:18:01 J'aimerais poser une question à Jean-Christophe Rouvy.
00:18:03 André Valigny a mis le doigt sur un point qui me semble essentiel.
00:18:07 Les fauteurs de trouble.
00:18:09 Le black box classique, je ne veux pas stigmatiser le black box,
00:18:11 mais il est toujours habillé pareil, Jean-Christophe Rouvy.
00:18:13 En noir, il a une capuche, il a un masque.
00:18:15 André Valigny disait "mais pourquoi est-ce qu'on ne les interpelle pas, on les connaît ?"
00:18:18 Pardonnez-moi, mais je crois que c'est interdit, c'est illégal de se promener dans une rue
00:18:22 avec le visage couvert.
00:18:24 Donc c'est assez facile de dire "Monsieur, vous avez le visage couvert, je vous interpelle."
00:18:27 Oui, sauf qu'entre temps, il y a eu la Covid.
00:18:29 On voit bien qu'il y a plein de personnes qui ont des masques chirurgicaux.
00:18:32 Et du coup, on est dans ce no man's land.
00:18:34 Et avant la Covid ?
00:18:37 Avant la Covid, on pouvait quand tout le visage était masqué.
00:18:40 Là maintenant, c'est des masques chirurgicaux.
00:18:42 Noir, mais c'est des masques chirurgicaux.
00:18:44 Et après surtout, c'est quand on interpelle.
00:18:46 Parce que maintenant, on nous demande d'interpeller, à une époque, ce n'était pas les interpellations.
00:18:48 C'était du maintien de l'ordre, il y avait très peu d'interpellations.
00:18:50 Aujourd'hui, il faut interpeller du chiffre pour montrer que la réponse pénale est là.
00:18:57 Sauf qu'en fait, les infractions, c'est difficile de constituer toutes les infractions.
00:19:02 Les éléments constitutifs d'une infraction, on discute avec les procureurs à la République.
00:19:06 C'est pour ça que des fois, il y a beaucoup de classements sans suite.
00:19:08 Parce que quand vous faites un descriptif, quand vous interpellez une personne plus qu'une autre,
00:19:12 et que vous faites des procès-verbaux simplifiés,
00:19:15 après, la machine judiciaire a du mal à suivre parce que c'est trop simplifié.
00:19:20 Donc il faut trouver des solutions.
00:19:22 Et pourquoi pas que les magistrats se déplacent sur place d'ailleurs aussi.
00:19:25 Pour constater.
00:19:27 Oui, ça existe et il faut qu'ils le fassent pour bien le constater.
00:19:29 André Valény, vous voulez réagir avant qu'on reparte rejoindre nos envoyés spéciaux ?
00:19:32 Oui, je confie en ce que dit le monsieur de la police.
00:19:34 Parce que l'autre jour, j'interrogeais certains de ses collègues
00:19:36 sur le fait que je voyais qu'il y avait de plus en plus de femmes
00:19:40 totalement voilées de la tête aux pieds, en noir.
00:19:43 Et on ne leur voyait que les yeux.
00:19:45 Et donc c'est interdit par la loi, ça.
00:19:47 Et les policiers m'ont dit qu'on ne peut pas les interpeller
00:19:49 parce qu'elles opposent chaque fois le droit aux masques sanitaires, au Covid, etc.
00:19:54 Oui, et puis ça, on va se dire les choses,
00:19:57 à chaque fois qu'on interpelle une personne qui a une burqa,
00:20:00 même si c'est interdit par la loi, on sait très bien que ça va se finir.
00:20:03 Soit par un dépôt de plainte pour racisme, soit par des émeutes, etc.
00:20:08 Donc des fois, on achète nous aussi notre paix sociale.
00:20:10 C'est-à-dire qu'on préfère tourner le regard et voir ailleurs
00:20:12 parce que le soir, on a envie de rentrer chez nous
00:20:14 sans avoir une position de justice aux fesses.
00:20:16 On va revenir à ce défilé du 1er mai, il est 17h14,
00:20:19 on est en direct sur CNews, avec des tensions en tête de cortège,
00:20:23 des forces de l'ordre, nous disait Sandra Buisson,
00:20:25 qui ont été blessées par l'explosion d'une bombe agricole.
00:20:28 On va rejoindre l'une de nos équipes, qui est Place de la Nation.
00:20:31 Qu'est-ce qui se passe autour de vous ? Expliquez-nous.
00:20:33 Les premiers manifestants viennent d'arriver sur la Place de la Nation.
00:20:39 Plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d'entre eux viennent d'arriver.
00:20:43 Ce sont pour la plupart les éléments qui ont été à l'origine
00:20:46 des tensions et des violences qui ont émaillé cette manifestation.
00:20:49 Vigilance donc maximum pour les forces de l'ordre
00:20:52 parce que c'est aussi sur cette Place de la Nation
00:20:54 que va devoir se dérouler la dispersion.
00:20:57 C'est toujours un moment assez délicat pour les fins de manifestation,
00:21:00 pour les forces de l'ordre. On les a vu se déployer très vite
00:21:03 lorsqu'elles sont arrivées ici, aux différentes allées,
00:21:06 différentes avenues qui encadrent cette Place de la Nation
00:21:09 pour permettre aux manifestants qui le souhaitent de quitter les lieux
00:21:12 et pour aussi se prépositionner en cas de dispersion
00:21:15 qui devait être amenée par les forces de l'ordre.
00:21:18 On est donc dans une période de statu quo,
00:21:20 on est à peu près des moments de violence assez forts
00:21:23 qui ont émaillé cette manifestation il y a encore quelques instants,
00:21:26 notamment en tête, dans ce qu'on appelle le pré-cortège,
00:21:29 c'est-à-dire les aimants les plus radicaux de cette mobilisation.
00:21:32 Merci beaucoup pour ces précisions.
00:21:34 Christophe Cuvier, on sait que quand on arrive sur ce type de place,
00:21:37 parfois c'est République, là c'est Nation,
00:21:40 l'idée c'est de faire évacuer la foule le plus paisiblement possible
00:21:43 en utilisant les différentes artères qu'ils donnent sur la place, c'est ça ?
00:21:46 Oui, c'est ça. En fait, l'idée, vous avez le cortège,
00:21:49 vous arrivez au bout du cortège, normalement de vous-même,
00:21:52 vous repartez, vous prenez le métro, vous partez à pied,
00:21:55 tranquillement dans les artères, et puis il y a des gens qui veulent rester
00:21:58 pour X raisons, et puis après c'est à la fin des cortèges
00:22:01 où on sait aussi que les éléments radicaux restent, pour en découdre.
00:22:04 On vient de voir juste là l'explosion, c'était un tir de mortier d'artifice,
00:22:07 selon vous, François Sarkozy ?
00:22:09 Oui, c'était une bombe agricole qui est lancée sur les policiers.
00:22:12 Pour les blessés, comme toujours.
00:22:14 Et puis des gens qui rigolent autour, à côté, qui sont morts de rire,
00:22:17 et donc après, l'idée, c'est vraiment qu'on fluidifie la place,
00:22:24 et justement pour éviter que des gens qui n'y sont pour rien,
00:22:28 qui sont pacifiques, ne ramassent pas non plus des lacrymos,
00:22:32 ou des bombes agricoles, parce qu'il peut y avoir effectivement des mesures.
00:22:37 Carim ?
00:22:38 Non mais cette faible mobilisation, quand même,
00:22:41 elle appelle à une analyse sur le rapport des Français,
00:22:45 à la politique, aux organisations syndicales,
00:22:48 et globalement, je dirais presque à la crise d'un idéal.
00:22:53 Moi j'ai le sentiment que les gens sont aujourd'hui
00:22:57 dans une forme de désillusion, de désenchantement,
00:23:00 ils ne croient plus aux politiques,
00:23:02 en termes de capacité à changer leur vie, à améliorer leur vie.
00:23:07 Donc ils sont convaincus que le politique sera toujours là
00:23:10 pour rogner sur les acquis sociaux,
00:23:12 pour aller chercher encore à affaiblir les classes moyennes.
00:23:16 On est dans une forme de déclassement,
00:23:18 de sentiment de déclassement permanent, mes colons.
00:23:22 On ressent donc tous là où nous sommes,
00:23:26 et on se dit que le politique ne peut plus rien.
00:23:29 Le politique n'a plus cette capacité qu'il semblait avoir il y a quelques décennies.
00:23:33 Il y a une forme d'impuissant, c'est grave !
00:23:36 On a une crise aussi du militantisme politique au sens partisan.
00:23:39 Les gens ne croyant plus à un idéal ne s'engagent plus.
00:23:42 On le voit dans les abstentions qui sont de plus en plus importantes.
00:23:45 On se dit "à quoi bon les voter ?"
00:23:47 C'est tous pareil, on les a tous essayés.
00:23:49 - C'est par ces brèches là que se faufilent les ultras ?
00:23:53 C'est dans cette résignation là que se faufilent les radicaux ?
00:23:57 - C'est dans un contexte de résignation.
00:23:59 En plus, comme le dit Jean-Christophe Couville,
00:24:01 au plus il y a du monde, au plus ils sont nombreux,
00:24:04 donc à l'évidence.
00:24:06 On le voit, il y a une manifestation assez clairesemée.
00:24:09 Il n'y a pas de foule, et pourtant ils arrivent à se glisser dedans
00:24:12 et on ne parle de quoi ? Que du désordre.
00:24:14 On ne parle plus de la question sociale,
00:24:16 on ne parle plus de la vie des français,
00:24:18 on ne parle plus d'un projet un peu irutopiste, idéaliste qu'on pourrait avoir.
00:24:22 Dès l'endemain prospère, je me lève, je vais bosser, je vais devenir propriétaire,
00:24:26 je vais avoir l'avenir pour mes enfants.
00:24:28 On n'est plus dans cette économie.
00:24:30 - C'est vrai que ce rêve là s'est bien éloigné.
00:24:32 - On n'est plus dans cette économie.
00:24:34 - Ce que vous dites, parce qu'il y a en effet un désamor par rapport à la politique,
00:24:37 il y a un taux de syndicalisation qui est extrêmement bas en France.
00:24:39 10% quand même, on est passé de 30% à 10% ces dernières années.
00:24:42 Il y a quand même eu un changement assez notable.
00:24:45 Pendant les Gilets jaunes, il y a eu en effet une horizontalité.
00:24:48 C'est-à-dire que les syndicats ont tout à fait été désavoués.
00:24:51 Jean-Luc Mélenchon, le pouvoir public aussi,
00:24:53 qui avait Cédric, vous m'en souvenez-vous.
00:24:55 Et donc il y a eu une sorte de contre-coup,
00:24:57 la verticalité perçue du pouvoir d'Emmanuel Macron,
00:25:00 et avec les citoyens qui ont voulu en fait arriver à contourner les syndicats.
00:25:05 Et puis, pendant cette réforme des retraites,
00:25:07 il y a eu un nouvel amour, un regain d'intérêt pour les syndicats.
00:25:10 On a vu que les syndicats reprenaient une place, reprenaient de la voix, reprenaient un peu.
00:25:14 - C'est vite retombé Tatiana, on est à 18 000 à Paris.
00:25:17 - Mais pendant la réforme des retraites, ça a été le cas, tout le monde l'a noté.
00:25:20 Et c'était intéressant d'ailleurs de voir qu'il y avait un regain de la part des syndicats,
00:25:24 de la CGT, de la CVT, de FO, et puis une unité qui était tout à fait nouvelle.
00:25:28 C'était quand même la première fois l'année dernière qu'on avait huit organisations syndicales
00:25:31 qui appelaient à défiler en France.
00:25:33 - Notamment l'unité qui avait créé le regroupement.
00:25:35 - L'unité aussi, on peut voir dans les deux sens évidemment.
00:25:37 Et c'est vrai que là, ça s'est essoufflé aussi vite que c'était arrivé.
00:25:40 C'est-à-dire qu'on voit à nouveau qu'en effet les syndicats sont mis hors du jeu à nouveau.
00:25:44 - Oui mais ça s'est essoufflé justement, ça n'a rien donné.
00:25:47 Et parce qu'à la fin le gouvernement a fait passer sa loi, sans vote en plus.
00:25:50 - Avec le 49-3.
00:25:51 - Avec le 49-3, donc tout ça effectivement, je rejoins ce qu'a dit Karim,
00:25:54 ce que vient de dire Tatiana, tout ça a provoqué une espèce de désenchantement,
00:25:58 de désillusion, d'abattement, de résignation, il y a plusieurs mots possibles.
00:26:03 Mais en même temps, je le sens sur le terrain, dans mon département en Isère,
00:26:06 il y a une espèce de colère sourde en même temps, dans le pays.
00:26:09 La résignation n'est pas exclusive de la colère.
00:26:12 La colère ne se fait pas entendre pour le moment, le monsieur de la...
00:26:15 - Jean-Christophe Couy !
00:26:17 - Jean-Christophe Couy ! Arrêtez de dire le monsieur de la police !
00:26:20 - Le monsieur de la police.
00:26:22 - Le monsieur de la police, il a amené du Muguet, et il veut le remercier, voilà, pour ce premier mai.
00:26:26 - Christophe Couvy disait tout à l'heure qu'après les Jeux Olympiques, il se peut que...
00:26:31 les choses se réveillent.
00:26:33 - Oui, mais on va pas rêver du grand soir.
00:26:35 - Non, je veux surtout pas rêver du grand soir, mais effectivement, on le sent,
00:26:37 les renseignements le disent, on le voit, on a les discours aussi de nos gouvernants,
00:26:41 quand on va les voir, et effectivement, à force d'affaiblir les corps intermédiaires,
00:26:45 eh bien, on affaiblit, alors c'est un faux calcul, parce que c'est un calcul de politiciens,
00:26:49 on va se dire les choses, on dit "Tiens, les syndicats, on les a bien nus,
00:26:52 ils ont rien obtenu, on est passé en force, vous voyez, on monte les muscles",
00:26:55 sauf que ça, c'est comme le petit poussé, vous mettez vos petits cailloux,
00:26:58 et dans quelques années, les gens continueront plus rien à perdre,
00:27:01 mais quand vous n'avez plus rien, d'ailleurs, vous n'avez plus rien à perdre.
00:27:04 Et là, vous allez dans la rue, et c'est la sauvagerie, et on n'y arrivera pas.
00:27:07 - Mais on n'y est pas là, pour l'instant, là, on est avec des radicaux, et des gens clair-cours.
00:27:12 - Mais deux choses, si vous avez plus de force syndicale puissante dans la rue,
00:27:15 vous perdez l'exutoire qui permet de canaliser les couleurs sourdes.
00:27:18 C'est-à-dire que quand vous avez des syndicats de moins en moins représentatifs,
00:27:21 vous avez ceux qui veulent faire la révolution, qui sont face à ceux qui détiennent le pouvoir.
00:27:27 Il n'y a plus cet exutoire syndical que pouvait représenter le défilé du 1er mai.
00:27:31 Puis autre chose, quand même, qu'il faut se dire, c'est que le pouvoir d'achat
00:27:34 et l'augmentation des salaires, et là, il y a un ministre, un ancien ministre sur le plateau,
00:27:37 pardon, c'est pas la politique qui décide, à part le niveau du salaire minimum, ok,
00:27:41 mais pour le reste, ça se joue dans l'entreprise, ça se joue dans les accords d'entreprise.
00:27:44 - Sur les charges de l'entreprise, c'est la politique qui décide, excusez-moi.
00:27:47 - D'accord, mais le niveau de salaire, il faut quand même le dire aux gens,
00:27:50 enfin, ils le savent, c'est pas le pouvoir politique qui décide d'augmenter
00:27:53 dans les boîtes privées le niveau des salaires, ça n'existe pas.
00:27:56 Donc en réalité, il y a ce risque, à mon avis, d'un face-à-face entre ceux,
00:28:00 et notamment la France Insoumise, qui veulent renverser le pouvoir,
00:28:03 et il n'y a plus ce tampon, cet exutoire, que représentaient les forces syndicales,
00:28:07 mais en face, il faut dire aussi la vérité, les politiques ont peut-être perdu de leur attrait,
00:28:11 de leur persuasion et de leur intérêt, mais en réalité, les syndicales savent,
00:28:16 ça se négocie branche par branche à l'intérieur des entreprises, les augmentations de salaire.
00:28:19 - Vous avez interpellé M. Valigny, il va répondre rapidement, après on va parler de la France Insoumise.
00:28:23 - Vous avez répondu très bien, Laurence, en disant à Éric Revelle que, certes,
00:28:27 les salaires sont fixés par l'entreprise, mais les charges sociales dépendent non pas de l'entreprise,
00:28:31 mais des partenaires sociaux et de l'État, et les impôts aussi dépendent de l'État.
00:28:35 - Vous prônez votre salaire brut et le salaire net, c'est pas la même.
00:28:38 - Bien sûr, et le niveau de fiscalité dépend aussi de l'État,
00:28:42 donc les classes moyennes qui considèrent qu'elles payent trop d'impôts par rapport aux super privilégiés
00:28:47 qui n'en paient pas assez, tout ça provoque de la colère ou de la résignation.
00:28:50 - Non, mais je pense que les classes moyennes, et pas que les classes moyennes qui sont de plus en plus déclassées,
00:28:54 considèrent qu'elles payent trop d'impôts par rapport aux services publics qu'on leur offre maintenant.
00:28:58 - Clairement. - Non, mais c'est ça le sujet.
00:29:00 C'est-à-dire que jamais, et les socialistes y ont mis largement ce qu'il fallait,
00:29:05 ont augmenté considérablement les impôts dans ce pays, Macron a continué,
00:29:09 mais en réalité c'est ce décalage, ce déclassement social entre des classes moyennes
00:29:15 qui ont peur pour leurs enfants, qui payent des impôts comme peut-être pas suffisamment pour vous,
00:29:20 mais en tout cas qui ont l'impression qu'ils n'ont plus d'hôpitaux publics,
00:29:23 qu'ils n'ont plus de services publics dignes de ce nom.
00:29:25 Voilà, ils n'en ont plus pour leur argent. C'est ça la question. C'est où passe l'argent ?
00:29:28 - On va avancer, juste, on va garder cette image plutôt d'accalmie
00:29:32 qui est Place de la Nation à Paris, avec le cortège syndical qui arrive petit à petit Place de la Nation.
00:29:38 On va garder cette image à l'écran, mais j'aimerais quand même vous montrer ce qui s'est passé ce matin à Saint-Etienne
00:29:42 où Raphaël Lussman, qui est le candidat socialiste Place Publique aux Européennes,
00:29:45 a été empêché de rejoindre le cortège sous décret hostile de manifestants après des jets de peinture.
00:29:50 On garde bien les deux images en même temps.
00:29:53 - Cassez-vous ! Cassez-vous ! Cassez-vous !
00:30:17 - Voilà pour Raphaël Lussman qui a dû quitter le cortège sous protection après avoir reçu des jets de peinture.
00:30:23 Cassez-vous, casse-toi, cassez-vous André Malini.
00:30:27 Il a dénoncé très clairement après cette séquence les agissements de la France Insoumise.
00:30:32 Ses attaques, a-t-il dit, sont le résultat de mois de haine et de calomnies,
00:30:36 sa maman orchestrée par les Insoumis et d'autres.
00:30:38 Est-ce que vous vous souscrivez à ce qu'il dit ?
00:30:42 - Oui, je souscris totalement au fait que le climat de haine ne cesse de se dégrader
00:30:46 entre la gauche dite radicale et la gauche dite réformiste.
00:30:51 Je pense que Raphaël Lussman, vu les sondages, est en train d'agacer et tant mieux.
00:30:55 - Parce qu'il monte, sa liste est en phase ascendante.
00:30:57 - Il monte de plus en plus et donc les Mélenchonistes sont très en colère
00:30:59 parce qu'eux n'arrivent pas à décoller de leur 6 ou 7%
00:31:02 et ça explique sans doute ce qui s'est passé ce matin à Saint-Etienne qui est totalement lamentable.
00:31:06 - Absolument. Patrina Arnard-Barzac.
00:31:08 - Oui, bien sûr. Là, aujourd'hui, la liste de Raphaël Lussman est de crédit environ 13%
00:31:12 quand celle de Jean-Luc Mélenchon est péniblement à 8-10%.
00:31:16 Donc évidemment qu'il y a un souci et puis par ailleurs il y a une fracturation au sein de la NUPES
00:31:20 depuis déjà quelques temps. Certains veulent se débarrasser de Mélenchon
00:31:23 mais surtout Mélenchon, on a l'impression, et d'ailleurs c'est ce que certains disent en interne
00:31:26 dans son propre camp, joue la fracture justement.
00:31:28 En fait, là, il est en train de fracturer totalement ce qui restait de la NUPES
00:31:32 dans une sorte de souci un peu stratégique en vue des présidentielles qui arrivent
00:31:37 parce qu'il sait qu'il risque d'y avoir en interne une scission menée par Ruffin notamment
00:31:41 et donc là il y a une stratégie tout à fait politique. Cela dit, ce qui se passe là,
00:31:45 alors il s'est empressé de condamner ça sur Twitter, sur X aujourd'hui
00:31:49 en disant que c'était honteux mais quand même on ne pourrait pas s'empêcher de dire
00:31:53 ça permet comme à Lussman d'en profiter pour nous accuser et lui faire la pub.
00:31:57 Donc on en est quand même toujours là. Je dis quand même juste une chose aussi
00:32:00 c'est que Raphaël Lussman a aussi entendu, il y avait aussi des slogans "Palestine vaincra" etc.
00:32:04 et on a quand même profité aussi pour expliciter aussi la différence qu'il y avait
00:32:08 entre sa prise de position par rapport au conflit israélo-palestinien
00:32:11 où lui en effet était capable de dire que la MAS était une organisation terroriste
00:32:14 et parler des otages et parler d'une solution à deux états et de la paix
00:32:17 quand Jean-Luc Mélenchon avec ses ambiguïtés en était absolument incapable.
00:32:21 Donc voilà, il y a en effet des tensions très fortes au sujet de ces nombreuses choses
00:32:27 mais c'est vrai que Jean-Luc Mélenchon aussi en mettant le conflit israélo-palestinien
00:32:30 au sein de sa campagne européenne crée des tensions au sein de la NUPES.
00:32:34 Crée des vraies tensions au sein de la NUPES.
00:32:36 - On voit sur ces images en direct de ce qui se passe à Paris
00:32:39 avec un calme relatif qui règne, Sandra Lusson.
00:32:42 On va peut-être rappeler à nos téléspectateurs le bilan pour l'instant
00:32:47 de cette manifestation qui a priori selon les forces de l'ordre
00:32:50 a réuni 18 000 personnes à Paris, c'est ça ?
00:32:53 - 18 000 personnes contre 18 000 l'année dernière à Paris.
00:32:58 Effectivement un cortège qui s'était lancé dans le calme.
00:33:02 Il y a eu des périodes de tensions entre 15h et 15h40
00:33:06 avec plusieurs centaines d'individus radicaux dans le pré-cortège
00:33:09 qui essayaient de commettre des dégradations.
00:33:11 Et puis ensuite une camionnette brûlée vers 16h, quelques poubelles brûlées.
00:33:17 Mais globalement effectivement un cortège qui s'est bien passé jusque-là
00:33:22 avec cette arrivée de Place de la Nation.
00:33:24 Pour l'instant tout le cortège n'est pas encore arrivé
00:33:27 et on dénombre 29 interpellations depuis ce matin
00:33:32 et les contrôles préventifs et 7 forces de l'ordre blessées.
00:33:35 - Jean-Christophe Couby, vous êtes policier,
00:33:37 c'est maintenant que le danger est maximum sur la Place de la Nation ou pas ?
00:33:40 - Pas encore, c'est vraiment à la fin du cortège.
00:33:43 C'est là où les éléments radicaux, même avinés, il faut le dire,
00:33:48 il y en a qui picolent, qui sont là, qui restent,
00:33:50 qui veulent en découdre, qui veulent rester sur la place.
00:33:53 Et à un moment donné effectivement le préfet, le politique, dit
00:33:56 "Bon maintenant il faut évacuer, on doit relancer la circulation, etc."
00:34:01 Et c'est là où souvent il y a des échauffourées
00:34:03 entre les policiers qui demandent à quitter le terrain
00:34:06 et les personnes qui veulent rester et en découdre.
00:34:08 Donc ça c'est classique, après on s'est fait, on manœuvre
00:34:11 pour justement renvoyer les gens vers le métro, vers les rues en alternance.
00:34:16 Je reviens juste sur ce que j'ai vu tout à l'heure sur M. Bluxman.
00:34:20 Aujourd'hui les hommes politiques, c'est plus la même politique
00:34:23 qu'il y a quelques années quand même.
00:34:25 C'est-à-dire qu'aujourd'hui maintenant vous allez vous faire lyncher dans la rue
00:34:27 et en fait quelque part, en flirtant avec la France Insoumise,
00:34:31 vous récoltez un peu ce que vous semez quand même.
00:34:33 Quand on fait l'alliance entre le carpe et le lapin,
00:34:35 à un moment donné on voit à qui on a affaire réellement.
00:34:38 Et là je suis désolé mais ce qui nous attire, nous policiers on le voit,
00:34:42 les gens sont à cran, ils ne se supportent plus.
00:34:44 Et aujourd'hui tout est mondialisé, y compris on voit les conflits,
00:34:48 il faut choisir un camp.
00:34:50 Et quand on nous dit "T'es pour quel camp ?"
00:34:51 et on dit "On n'est pas pour un camp à rigueur."
00:34:53 Et là dans ces cas-là, les gens se braquent en disant
00:34:55 "Ouais donc toi t'es facho, soit t'es d'ultra-gauche, soit t'es citoyen."
00:34:58 Enfin, ça devient vraiment délétère cette ambiance.
00:35:00 Il y a une espèce d'hystérisation.
00:35:02 Et on le sent dans la société qui est vraiment à cran,
00:35:04 les gens ils sont vraiment...
00:35:06 Vous le voyez d'ailleurs dans les voitures tout ça,
00:35:08 les gens sortent, ça se bat, il y a des coups de couteau.
00:35:11 Les frangolins sont en première ligne.
00:35:13 On le sent, nous on le voit.
00:35:15 Les gens sont devenus très irascibles, ils ont les nerfs à fleurs de peau
00:35:18 et moi j'ai une marotte, je répète toujours la même chose, pardonnez-moi,
00:35:20 mais comme dit l'autre, il vaut mieux se répéter que se contredire.
00:35:23 Je pense que les réseaux sociaux sont pour beaucoup dans cette évolution des mentalités.
00:35:28 La violence comportementale quotidienne dans la circulation,
00:35:32 dans les manifestations, n'en parlons pas, entre les gens qui ne peuvent plus supporter,
00:35:35 ça vient beaucoup des réseaux sociaux.
00:35:37 Et du comportement des politiques aussi.
00:35:39 Je suis désolé mais...
00:35:41 Il y a une forme d'exemple, regardez les débats à la table nationale
00:35:43 lors justement de la réforme de la retraite, ça montre vraiment l'exemple.
00:35:46 Ce sont les incivités du quotidien en effet,
00:35:48 mais c'est vrai qu'il n'y a plus de place pour la nuance,
00:35:50 ni dans le débat politique aujourd'hui, ni sur d'ailleurs les plateaux de télé parfois.
00:35:53 Et c'est vrai que c'est une vraie problématique.
00:35:55 Oui, bonsoir Laurence.
00:35:59 Alors nous sommes plutôt au niveau du boulevard d'Hydro,
00:36:02 où le milieu du cortège est en train d'acheminer en direction de la place de la Nation,
00:36:07 qui est le point d'arrivée de cette manifestation.
00:36:10 Alors pour le moment, à proximité des organisations syndicales,
00:36:15 la CGT et Sud Reich, la manifestation se déroule plutôt dans le calme.
00:36:20 Néanmoins, il y a eu un peu plus tôt au milieu d'après-midi,
00:36:23 des affrontements, des éléments radicaux qui se sont pris aux forces de l'ordre,
00:36:27 avec des tirs de mortiers et d'artifices qui ont été dispersés par les policiers et les gendarmes.
00:36:33 Des éléments violents, estimés entre 400 et 800 par les services de renseignement,
00:36:38 qui se sont également pris aux mobiliers urbains que vous pouvez voir à l'image,
00:36:41 des abribus qui ont été détruits, des panneaux publicitaires saccagés, des poubelles,
00:36:47 et même une camionnette incendiée, ce mobilier urbain brûlé que nous constatons
00:36:53 et qui jonche les rues du boulevard d'Hydro, que nous sommes en train de remonter.
00:36:58 Et là vous voyez les manifestants qui sont en train de s'acheminer vers place de la Nation.
00:37:04 Merci beaucoup pour ces explications.
00:37:06 Je précise que nos équipes CNews interviennent de façon anonyme,
00:37:10 nous ne donnons pas leur nom à l'antenne pour ne pas les mettre en danger sur le terrain.
00:37:13 Parce qu'on sait qu'ils font comme les forces de l'ordre,
00:37:16 prient pour cibles, reçoivent des pavés, se font insulter, cracher dessus, molester.
00:37:20 Donc voilà, respect à eux, merci pour le courage dont ils font preuve sur le terrain,
00:37:25 le calme aussi, parce que c'est comme les policiers, Jean-Christophe.
00:37:28 Ils peuvent prendre exactement le même pavé sur la tête.
00:37:30 Je sais, et puis on en parle, moi j'en parle aussi déjà avec des personnes qu'on côtoie,
00:37:35 même dans la rue qui viennent nous parler, en disant, certains me disent
00:37:38 "Qu'est-ce que vous allez faire sur CNews, ces télés de fachos ?"
00:37:41 Enfin, j'ai dit non mais...
00:37:42 Oui mais alors là pour le coup, dans ces manifs, Jean-Christophe,
00:37:45 c'est toutes les télés, tous les journalistes, et tous les médias.
00:37:47 Oui, mais c'est ça qui est terrible.
00:37:48 C'est tous les médias.
00:37:49 Oui, mais même les autres chaînes, BFM, etc.
00:37:51 Pour eux, ils mettent tout le monde dans le même sac, en fait.
00:37:53 C'est ça qui est...
00:37:54 Et donc nous on leur explique, on leur explique, mais attendez, c'est normal,
00:37:57 on est invité, on y va, pour porter la parole, pour parler, etc.
00:38:00 Et justement, c'est libre, la parole est libre, on a le droit de parler,
00:38:02 on a le droit de parler, d'échanger avec des gens de tout horizon.
00:38:05 Et c'est ça qui est important.
00:38:07 Mais il faut démystifier, mais le problème c'est quand vous avez
00:38:09 des partis politiques et des associations qui tous les jours
00:38:12 claironnent que les chaînes mainstream sont là pour faire monter
00:38:17 la tension dans la société, ont des partis pris, etc.
00:38:20 Forcément, les gens ne pensent pas par eux-mêmes.
00:38:24 Ils pensent parce qu'on leur dit de quoi penser.
00:38:26 Et c'est ça le problème, en fait.
00:38:27 Un tout petit mot quand même avec Sandra Bullion, du service police justice de CNews.
00:38:30 Vous avez dit qu'il y avait 400 à 800 éléments radicaux,
00:38:32 c'est l'information que vous nous donniez, c'est ce que les renseignements attendaient.
00:38:35 Je trouve quand même que c'est conséquent pour un défilé aussi petit.
00:38:39 C'est conséquent, effectivement, et on a vu dans de la précédente réforme des prêtres,
00:38:44 non pas celle de l'année dernière, mais la précédente,
00:38:47 qui avait été annoncée et avortée, c'est ce qu'on avait effectivement
00:38:50 au pic des mobilisations.
00:38:52 400 individus radicaux, 400 à 800, dans ce qui était attendu
00:38:56 par les renseignements, la note dont nous avons pu prendre connaissance.
00:39:00 C'est important, effectivement, et on voit qu'ils ont tenté de passer à l'action,
00:39:05 mais peut-être n'y avait-il pas assez de masse critique, on va dire,
00:39:08 dans le cortège classique et dans le précortège pour qu'il passe à l'action.
00:39:12 L'année dernière, pour vous donner une idée, on était à 1 500 à 2 000 ultra-radicaux
00:39:18 qui étaient massés dans un précortège de 20 000 personnes.
00:39:21 Selon nos informations, aujourd'hui, le précortège atteignait 4 500 personnes.
00:39:24 C'est plus difficile de passer à l'acte quand il y a moins de monde
00:39:27 dans cette boule ébullieuse du précortège.
00:39:29 Ils se cachent dans le précortège, ils se changent comme ça sur le pavé,
00:39:33 et c'est là qu'ils utilisent la masse autour d'eux.
00:39:36 Oui, c'est ça, ils utilisent cette masse qui n'est pas...
00:39:38 Ce ne sont pas des manifestants classiques dans le précortège,
00:39:41 c'est situé avant le cortège de tête de tous les délégués syndicaux.
00:39:45 Ce ne sont pas des manifestants classiques pacifiques,
00:39:47 ce ne sont pas non plus des violents, mais ce sont des gens qui vont tolérer
00:39:50 que les individus radicaux viennent se planquer, se cacher dans ce précortège
00:39:54 pour ensuite former un black block de plusieurs centaines d'individus.
00:39:58 Et une fois que le black block est formé, c'est extrêmement difficile
00:40:01 pour les policiers de le briser et d'empêcher que les dégradations
00:40:04 ne puissent se commettre.
00:40:05 Là, on a l'impression quand même que ça a été plutôt maintenu,
00:40:08 et ils n'ont pas réussi à commettre des dégradations énormes
00:40:11 comme on en avait vu au 1er mai 2023.
00:40:13 Vous avez raison d'être précis, Jean-Christophe Coully.
00:40:15 On imagine que c'est sur ce précortège que sont concentrés les fans de l'ordre.
00:40:18 Après, il y a quand même les services d'ordre des syndicats
00:40:20 qui balisent les cortèges syndicaux pour le coup.
00:40:23 Oui, mais heureusement, on l'a vu d'ailleurs aussi l'année dernière
00:40:26 dans ces séquences de retraite, que grâce aux services de sécurité des syndicats,
00:40:30 c'était quand même assez hermétique.
00:40:32 Ils avaient du mal aussi à rentrer.
00:40:34 Alors là, les précortèges, en fait, ce n'est pas du syndicat.
00:40:37 Ça représente plein d'associations, des antifas, des black blocks,
00:40:41 enfin voilà, tout ce qui existe, qui est antidémocratique.
00:40:47 Donc en fait, se mettre devant et effectivement,
00:40:49 quand vous voulez interpeller, vous rentrez dans une masse.
00:40:52 C'est difficile à chercher un individu
00:40:54 quand vous avez 100, 200 personnes qui sont devant, qui font bloc.
00:40:57 Et donc, c'est très compliqué.
00:40:59 Et puis, quand on interpelle les individus, ce qui est formidable,
00:41:02 c'est qu'ils ont déjà les numéros des avocats dans les poches,
00:41:05 tatoués même, avec écrit au feutre sur les avant-bras.
00:41:10 Et déjà, en fait, on voit que tout est organisé.
00:41:12 Parce que quand vous êtes dans une manifestation,
00:41:14 moi, je n'y vais pas avec le nom de mon avocat tatoué.
00:41:16 Enfin, écrit au feutre sur mes avant-bras.
00:41:18 Donc on voit bien que, déjà, et puis c'est toujours les mêmes avocats,
00:41:21 je veux dire, qui bossent, qui travaillent, qui sont habitués,
00:41:23 qui connaissent les failles et puis qui rentrent.
00:41:26 Et qui arrivent à démonter un certain nombre de dossiers
00:41:28 pour que vous procédures et les accompagnez.
00:41:30 On a vu, d'ailleurs, il y a quelques jours,
00:41:32 sur des réseaux bien spécifiques, circuler effectivement,
00:41:34 un nombre de noms d'avocats pour la manifestation parisienne.
00:41:38 On a pris note, d'ailleurs, de notre côté,
00:41:40 parce que si jamais on veut suivre ce qui arrive aux individus interpellés,
00:41:43 il faut que nous aussi, on ait ces noms.
00:41:45 Et puis on a vu l'année dernière, vous disiez que le service d'ordre des syndicats
00:41:48 rendait hermétique tout entrer dans le cortège.
00:41:51 Et on a vu que ça avait vraiment énervé les individus ultra-radicaux.
00:41:56 Parce qu'en fait, ils ont même fait des déclarations
00:41:59 en disant qu'ils tenaient pour responsables les services d'ordre des syndicats
00:42:03 pour ne pas les avoir laissés entrer dans le cortège classique
00:42:06 et se préserver de la police.
00:42:08 À ce moment-là, il y a même eu des tensions
00:42:10 entre les ultra-radicaux et les services d'ordre des syndicats.
00:42:13 - Karim, je vois que vous êtes navré de ce qui se passe.
00:42:16 Effectivement, on a une professionnalisation des éléments radicaux.
00:42:22 Et on est très loin des manifestations familiales d'il y a 30 ou 40 ans.
00:42:27 C'est fini. En 2024, c'est radicalisation 2.0.
00:42:31 - Oui, familiales ou sociales qu'on a connues par le passé.
00:42:34 C'est vrai que moi, l'ancien syndicaliste que je suis,
00:42:37 est très triste de voir l'évolution des manifestations
00:42:40 des secteurs sociaux dans notre pays.
00:42:42 Le soir, sur les chaînes Info et quels que soient les médias,
00:42:45 on ne commente plus jamais les mots d'ordre sociaux.
00:42:50 On ne commente que les casseurs,
00:42:53 les échafourés entre la police et ces derniers.
00:42:56 La manière dont on pourrait agir pour les mettre hors d'état de nuire,
00:43:01 c'est-à-dire travailler sur l'amont,
00:43:03 les empêcher de venir à la manifestation,
00:43:05 travailler sur le pendant en infiltrant les manifestations avec eux,
00:43:09 avec des policiers en civil aussi, pour pouvoir les sortir.
00:43:12 Et puis derrière, sur la sanction judiciaire,
00:43:14 on se demande pourquoi elle n'est pas plus forte que ce qu'elle est,
00:43:17 parce que ça manque de preuves, ça manque de flagrant délit.
00:43:20 On nous raconte toujours la même chose,
00:43:22 mais manifestation après manifestation,
00:43:24 on ne parle plus de social dans notre pays,
00:43:26 on ne parle plus de la question sociale.
00:43:28 - On en parle avant la manif, on en parle avant,
00:43:30 on entend les revendications,
00:43:32 puis après, dès que ça démarre, les black blocs sont à l'heure.
00:43:34 Vous avez raison.
00:43:35 - Je suis un peu triste de cette réalité-là, encore une fois,
00:43:37 parce que quand vous prenez les priorités des Français,
00:43:39 premier, le pouvoir d'achat, deuxième, la santé.
00:43:41 Derrière l'idée de la santé, c'est aussi les services publics,
00:43:44 qui se dégradent, dont on ne sait plus trop pourquoi on paie des impôts,
00:43:47 qui sont tous en crise, tous au bord du gouffre.
00:43:49 Il n'y en a pas un qui va bien, le service public, dans notre pays.
00:43:52 Il n'y en a pas un dont on voit effectivement des améliorations.
00:43:54 On se dit, les mois passent, les semaines passent, les années passent,
00:43:57 mais la police nationale,
00:44:00 on voit bien les conditions très difficiles d'exercer.
00:44:03 - Oui, mais ils sont là, ils sont sur le terrain.
00:44:05 - Oui, ben eux, ils sont toujours là.
00:44:07 C'est le dernier service public qui ne fait pas, c'est le dernier rempart.
00:44:10 Sur toutes les problématiques.
00:44:12 La justice, elle est blochardisée dans notre pays,
00:44:14 malgré les efforts qui ont été faits ces dernières années.
00:44:16 - Regardez ce qu'il fait, la ministre de la Roubelle, là.
00:44:18 - L'hôpital public ne va pas, franchement.
00:44:20 Nos services publics sont quasiment au bord du gouffre.
00:44:23 On paie des impôts, on n'arrête pas d'en payer,
00:44:25 on se sent déclassé quand on est d'une classe moyenne,
00:44:27 parce qu'on est un peu la va-chaler dans le paysage sociologique du pays.
00:44:31 Et on n'arrive même plus à faire entendre de messages sociaux.
00:44:34 - Vous avez raison.
00:44:36 - Dans les manifestations, parce qu'on ne parle que des voyous.
00:44:38 - Alors, Jean-Claude Trouville, on voit bien les individus
00:44:40 qui alimentent ce feu de poubelle,
00:44:42 entièrement masqué, cagoulé, avec des gants, évidemment,
00:44:46 ça c'est pour les empreintes digitales,
00:44:48 et qui alimentent, en fait, ce courageux.
00:44:51 - Oui, bon, déjà, c'est pas des pros environnementalistes.
00:44:54 Parce que là, vu ce qu'ils vont respirer, non,
00:44:56 mais encore une fois, c'est fait exprès, voilà.
00:44:58 C'est pour faire venir les pompiers, avec des policiers,
00:45:01 parce que les policiers vont venir encadrer les pompiers.
00:45:03 Et puis derrière, il va y avoir des jets de projectiles,
00:45:05 et puis on va dire que c'est les policiers qui sont venus au contact.
00:45:08 C'est toujours la même chose, en fait.
00:45:10 On crée des incidents, on crée du buzz,
00:45:12 il faut filmer, il faut regarder,
00:45:14 et en fait, après, c'est les policiers qui vont venir,
00:45:17 et forcément, qui vont se faire caillasser.
00:45:19 C'est classique. On a vu des observatoires, tout à l'heure,
00:45:22 je regardais, il y avait des observatoires de la Ligue des droits de l'homme
00:45:24 qui vont faire leur rapport habituel, en disant que les policiers
00:45:26 sont peut-être mal comportés, et qu'il y avait des braves manifestants,
00:45:29 innocents, voilà, qui étaient là.
00:45:32 Je veux dire, c'est pénible, en fait, de voir ces images-là,
00:45:34 c'est pénible de voir ces gens-là,
00:45:36 et des fois, on aurait bien les chopper dans un coin,
00:45:38 et les remettre tout de suite en prison.
00:45:40 - Voilà. - Vous avez vu le cœur, hein ?
00:45:42 - Dans le droit chemin. - Dans le droit chemin, voilà.
00:45:44 - Voilà, mais j'entends. - C'est navrant,
00:45:46 parce que c'est toujours les mêmes, en fait.
00:45:48 Les gens qui sont autour respirent des nuées nocives,
00:45:50 il y a des enfants, il y a plein de... Je veux dire, c'est...
00:45:52 Ils sont là pour ça, c'est des abrutis professionnels,
00:45:55 j'y peux rien, voilà. - Voilà.
00:45:57 - C'est la Bravem qui arrive. - C'est la Bravem, ça.
00:45:59 - C'est la Bravem, pour reprendre, effectivement, le terrain,
00:46:02 faire venir les pompiers,
00:46:04 pour que les pompiers puissent éteindre le feu,
00:46:06 en toute sécurité, parce que maintenant,
00:46:08 même les pompiers se font caillasser,
00:46:10 et là, du coup, on va dire que c'est des policiers qui se comportent mal,
00:46:12 voilà, enfin, je...
00:46:14 - Et on sait que ça date du gilet jaune, mais dans les Bravem,
00:46:16 maintenant, il y a toujours deux pompiers
00:46:18 qui circulent également à moto,
00:46:20 pour pouvoir intervenir le plus vite possible
00:46:22 sur les débuts d'incendie.
00:46:24 Donc, en fait, vous voyez la Bravem arriver,
00:46:26 et puis elle va laisser oeuvrer,
00:46:28 et deux pompiers qui sont partis... - Qui sont à moto, maintenant.
00:46:30 - Et ça, ça date des gilets jaunes.
00:46:32 - Non, mon Dieu. André Valigny, après, on repart sur le terrain.
00:46:34 - Oui, je me pose une question, je vous la pose à tous.
00:46:36 Est-ce qu'il se passe la même chose
00:46:38 dans les autres capitales européennes ? Parce que le 1er mai,
00:46:40 c'est international, c'est mondial, ça existe
00:46:42 à Londres, à Moscou, à Rome,
00:46:44 à Berlin et à Madrid.
00:46:46 Est-ce que c'est la même chose ? Est-ce qu'il y a des black blocs ?
00:46:48 - Déjà, c'est pas chômé partout.
00:46:50 - Ah bon ? - Oui, oui, c'est pas...
00:46:52 - C'est pas le même truc, beaucoup, dans le monde anglo-saxon.
00:46:54 - Oui, alors après, c'est pas la même façon de travailler.
00:46:56 Alors oui, il y a des mouvements, effectivement, des mouvements subversifs un peu partout.
00:46:58 C'est peut-être pas aussi...
00:47:00 Il y a autant de résonances, peut-être,
00:47:02 que ce que l'on peut voir en France.
00:47:04 Et après, c'est pas la même façon de travailler pour la police.
00:47:06 - Bien sûr. - C'est totalement différent.
00:47:08 - On va juste partir sur le terrain, si vous permettez, Tatiana,
00:47:10 je vous passe la parole ensuite. On va aller Place de la Nation.
00:47:12 Visiblement, il y a un peu plus de tension.
00:47:14 On va rejoindre notre équipe CNews.
00:47:16 Expliquez-nous un petit peu.
00:47:18 - Alors là, ça y est, ça part.
00:47:20 - Oui, Laurence, alors nous étions à côté du feu que vous avez vu.
00:47:22 Vous entendez, là, les tirs de mortier d'artifice.
00:47:24 Donc, les forces de l'ordre sont arrivées pour...
00:47:26 En fait, ils ont d'abord été visés par des manifestants
00:47:28 qui avaient mis des bouteilles en verre dans leurs poches.
00:47:30 Ils les ont jetées sur les forces de l'ordre
00:47:32 qui sont avancées, donc, sur la Place de la Nation,
00:47:34 près du feu.
00:47:36 Et là, en fait, on a vu la brev M arriver.
00:47:38 En fait, là, vous voyez,
00:47:40 la brev M, elle est arrivée
00:47:42 sur la Place de la Nation,
00:47:44 et elle a fait un coup de feu
00:47:46 sur la brev M arrivée.
00:47:48 En fait, là, vous voyez, sur les images,
00:47:50 les CRS qui sont en train de se replier,
00:47:52 puisqu'ils prennent encore des projectiles.
00:47:54 Nous, on a dû s'écarter, parce qu'on était en plein milieu
00:47:56 de ce lancé de projectiles.
00:47:58 Et vous voyez, c'était arrivé, c'était plutôt calme,
00:48:00 c'était un peu serein, on va dire.
00:48:02 Et là, en fait, voilà,
00:48:04 ils ont voulu mettre ce feu pour attirer
00:48:06 les policiers, comme d'habitude.
00:48:08 Et ils ont commencé
00:48:10 à reprendre un peu
00:48:12 le terrain de cette place.
00:48:14 Alors, vous voyez, là, ils font reculer
00:48:16 les forces de l'ordre, ils lancent toujours,
00:48:18 alors il y a des bouteilles d'eau, il y a des bouteilles de verre,
00:48:20 et pour l'instant,
00:48:22 voilà, on les voit
00:48:24 vraiment avancer vers les forces de l'ordre,
00:48:26 donc il va y avoir un face-à-face dans peu de temps.
00:48:28 Je pense, Laurence,
00:48:30 puisque, par habitude,
00:48:32 c'est ce qui va se passer.
00:48:34 - J'espère que ça se passe le moins mal possible.
00:48:36 C'est marrant de voir que ça y est,
00:48:38 c'est devenu une tradition, une forme d'exutoire,
00:48:40 ces jours de manifestation,
00:48:42 on part de la violence, on se permet tout,
00:48:44 on brise le mobilier urbain, qui sera réparé par les impôts,
00:48:46 évidemment, de ceux qui travaillent,
00:48:48 on vise les forces de l'ordre,
00:48:50 on met le feu, on caillasse,
00:48:52 on fracasse, tout ça,
00:48:54 et on a l'impression, ça donne une impression
00:48:56 de l'impuissance de l'État, qui est absolument
00:48:58 terrible, c'est ravageur,
00:49:00 en fait, c'est un permis de casser
00:49:02 qui semble donner ainsi
00:49:04 Karim, à ciel ouvert,
00:49:06 allez-y, cassez tout,
00:49:08 de toute façon, il ne vous arrivera rien.
00:49:10 - Le message que l'on voit,
00:49:12 quand on a vu tout à l'heure, quasiment,
00:49:14 Raphaël Gussman, courser,
00:49:16 c'est le règne
00:49:18 de l'intolérance, les gens n'acceptent plus
00:49:20 la contradiction, n'acceptent plus
00:49:22 de débattre avec des gens
00:49:24 avec qui ils ne sont pas d'accord, ils n'acceptent plus
00:49:26 quelque adversité
00:49:28 que ce soit, et on sait très bien
00:49:30 que l'alternative à la violence, quoi qu'on en veut,
00:49:32 c'est la politique, donc s'ils ne veulent
00:49:34 plus faire de politique,
00:49:36 ils versent dans la violence,
00:49:38 et on constate, là, ils viennent
00:49:40 à l'affrontement, les Black Blocs,
00:49:42 ils n'en ont rien à faire de mode ordre
00:49:44 social, dans toutes les manifestations,
00:49:46 ils ne savent même pas, d'ailleurs,
00:49:48 pourquoi ils sont là,
00:49:50 pourquoi les autres sont là.
00:49:52 Et c'est pareil dans les partis politiques,
00:49:54 ceux qui ne sont pas
00:49:56 de votre avis sont vos ennemis,
00:49:58 on parle d'ennemis, on ne parle même plus
00:50:00 d'adversaires politiques, comme on le faisait avant,
00:50:02 avec lesquels on peut avoir des débats,
00:50:04 j'allais dire, un peu vifs,
00:50:06 mais quand on a le respect,
00:50:08 ce qui est grave, c'est que ce sont
00:50:10 les responsables politiques
00:50:12 eux-mêmes qui décrètent aussi cette forme
00:50:14 d'intolérance, de refus,
00:50:16 je dirais, de la contradiction, pas tous,
00:50:18 mais globalement, aujourd'hui,
00:50:20 tu vois bien que le clivage politique se fait
00:50:22 sous la forme du
00:50:24 rejet de l'autre, quels que soient les bords
00:50:26 des extrêmes,
00:50:28 de l'extrême droite à l'extrême gauche,
00:50:30 je suis désolé, on ne parle pas
00:50:32 de rassembler le peuple français,
00:50:34 on parle toujours de diviser le peuple français,
00:50:36 pour des raisons différentes.
00:50:38 - Certains sont plus durs que d'autres,
00:50:40 quand l'extrême gauche appelle au soulèvement,
00:50:42 par exemple, le RIMAS,
00:50:44 tous les partis n'appellent pas au soulèvement,
00:50:46 on voyait à la révolte populaire.
00:50:48 - Le soulèvement, tu peux trouver,
00:50:50 encore une fois, on ne va pas jouer sur les mots,
00:50:52 le soulèvement social, excuse-moi,
00:50:54 moi je le prenais quand j'étais syndicaliste,
00:50:56 le soulèvement social, excuse-moi,
00:50:58 tu vas dire que ce n'est pas le même,
00:51:00 je parle de la violence,
00:51:02 on parle de violence.
00:51:04 - Oui, mais vous savez ce que ça signifie,
00:51:06 ce soulèvement, c'est un signe de la violence,
00:51:08 c'est un appel comme ça de la part de l'extrême gauche.
00:51:10 - Donc, des classes populaires sans violence,
00:51:12 je suis désolé, la démographie, le vote,
00:51:14 le rapport de force politique, ce n'est pas la violence.
00:51:16 - On est bien d'accord.
00:51:18 - Ce n'est pas le soulèvement.
00:51:20 - Ce n'est pas les classes populaires.
00:51:22 - Alors, Eric Revelle,
00:51:24 on regarde toujours cette image à l'écran.
00:51:26 - Le tweet en question,
00:51:28 dont Tatiana rappelle l'existence
00:51:30 de Mme Rima Hassan,
00:51:32 qui est 7e sur la liste aux européennes de l'EFI,
00:51:34 elle appelait les étudiants de Sciences Po au soulèvement.
00:51:36 Les synonymes de soulèvement,
00:51:38 en français, c'est émeute.
00:51:40 C'est ça.
00:51:42 Prenez le soulèvement quand on est un parti politique
00:51:44 qui normalement passe par les urnes.
00:51:46 Moi, ça m'inquiète
00:51:48 et je trouve ça extrêmement dangereux.
00:51:50 La revendication sociale,
00:51:52 évidemment,
00:51:54 c'est une chose qui fait partie de nos démocraties,
00:51:56 mais appeler au soulèvement
00:51:58 dans un état de tension comme ça dans le pays...
00:52:00 - C'est la partie de la stratégie du chaos
00:52:02 voulu par l'EFI depuis plusieurs mois.
00:52:04 On joue quand même le chaos.
00:52:06 - Alors, évidemment, il y a la partie politique,
00:52:08 mais il y a ces Black Blocs
00:52:10 et là, ils n'obéissent pas à tel ou tel parti politique.
00:52:12 Ils sont constitués,
00:52:14 ils sont des anarchistes,
00:52:16 ils sont là pour la violence,
00:52:18 la violence pour la violence.
00:52:20 Ils veulent caisser du flic.
00:52:22 - Ce qui me désole, moi, comme Karim,
00:52:24 c'est qu'on ne parle que de ces violentes,
00:52:26 de ces Black Blocs.
00:52:28 Tout à l'heure, sur CNews, j'ai vu dans la journée,
00:52:30 brièvement, Marie-Lise Léon,
00:52:32 sur une radio ce matin, secrétaire générale de la CFDT,
00:52:34 et brièvement, Sophie Binet,
00:52:36 au départ de la manifestation.
00:52:38 Elles ont eu droit, chacune à une minute trente,
00:52:40 sur cette chaîne, comme sur toutes les chaînes,
00:52:42 et depuis, on ne parle plus que des Black Blocs.
00:52:44 Donc le 1er mai est complètement passé
00:52:46 à l'as,
00:52:48 si j'ose dire.
00:52:50 On ne parle plus des revendications sociales,
00:52:52 du pouvoir d'achat, de ce que disait Karim.
00:52:54 Ce soir, au 20h, au journal de 20h,
00:52:56 vous verrez qu'on ne parlera que de la violence.
00:52:58 - Cela dit, elles étaient nombreuses et vastes,
00:53:00 quand vous regardiez les communautés de presse
00:53:02 des différentes organisations syndicales,
00:53:04 en ce 1er mai. Les revendications n'étaient pas très précises.
00:53:06 - Il y avait le pouvoir d'achat.
00:53:08 - Il y avait le pouvoir d'achat,
00:53:10 le juste salaire, la question de matraquer
00:53:12 les pauvres avec les différentes réformes,
00:53:14 notamment celle de l'assurance chômage.
00:53:16 Il y avait aussi, par exemple, la CFDT,
00:53:18 la montée de l'extrême droite.
00:53:20 C'était quand même assez varié, en ce 1er mai,
00:53:22 en termes de revendications.
00:53:24 - Par rapport à l'an dernier, c'est vrai que l'an dernier,
00:53:26 c'était les retraites. - Il y avait un combattre.
00:53:28 - Donc, ça mobilisait tout le monde.
00:53:30 - On va juste faire un petit point sur la situation
00:53:32 de la place de la Nation avec vous, Jean-Christophe Coudy.
00:53:34 On voit des manoeuvres de la police,
00:53:36 beaucoup de fumée sur cette place de la Nation.
00:53:38 C'est des lacrymos ? C'est quoi, tout ça ?
00:53:40 - Là, c'est l'air d'être des lacrymos.
00:53:42 En fait, on sature...
00:53:44 C'est marrant, parce que les CRS, les gendarmes aux milles,
00:53:46 par exemple, n'ont pas les mêmes techniques.
00:53:48 Les gendarmes aux milles aiment bien saturer
00:53:50 les lacrymos. Là, en fait,
00:53:52 l'idée, c'est de faire d'évacuer
00:53:54 la place, une partie de la place
00:53:56 de la Nation
00:53:58 pour, justement,
00:54:00 pacifier un petit peu,
00:54:02 faire baisser un petit peu
00:54:04 le niveau de la tension.
00:54:06 Aller voir aussi, parce qu'on a vu qu'il y a des personnes
00:54:08 qui rentrent dans les portes cochères
00:54:10 pour monter dans des étages, comme on avait vu
00:54:12 l'année dernière, pour aller sur les toits,
00:54:14 jeter des pavés, jeter... Donc, tout ça,
00:54:16 il faut aussi aller vérifier un petit peu
00:54:18 ce qu'il se passe dans les arrières-cours.
00:54:20 Et puis, voilà, l'idée, c'est de faire bouger les gens
00:54:22 pour qu'on puisse
00:54:24 retrouver une place
00:54:26 à peu près nette, saine,
00:54:28 et faire retomber cette tension.
00:54:30 - Sandra Buisson, effectivement, on voit
00:54:32 qu'il y a des policiers
00:54:34 qui sont calmes,
00:54:36 qui sont positionnés
00:54:38 sur cette place de la Nation, de façon à ce que le flot
00:54:40 des manifestants puisse s'écouler de façon la plus fluide
00:54:42 possible. - Oui, oui, l'évacuation,
00:54:44 elle est permise sur différentes voies
00:54:46 de la place de la Nation. Le but,
00:54:48 c'est d'éviter qu'il y ait un point de cristallisation
00:54:50 qui se forme
00:54:52 et que les individus radicaux
00:54:54 puissent s'accumuler
00:54:56 à plusieurs centaines pour passer à l'action.
00:54:58 Donc, on voit que les forces de l'ordre
00:55:00 interviennent dès qu'il y a un point de tension.
00:55:02 Effectivement,
00:55:04 souvent, les ultras mettent
00:55:06 le feu à des poubelles ou à du mobilier urbain
00:55:08 pour faire venir les policiers.
00:55:10 Mais on voit que
00:55:12 c'est des moments de tension sporadiques
00:55:14 qui sont gérés assez rapidement.
00:55:16 - Tout à l'heure,
00:55:18 on parlait des puissances, de sentiments des puissances,
00:55:20 Laurence,
00:55:22 de l'État en général face à ces
00:55:24 Black Blocs. Il faut quand même
00:55:26 dire qu'on a quand même affaibli,
00:55:28 on avait affaibli,
00:55:30 à moins de le faire aujourd'hui, nos forces de l'ordre,
00:55:32 notamment en termes d'effectifs, de maintien de l'ordre.
00:55:34 Il y a une période où
00:55:36 ils avaient fortement baissé en effectifs.
00:55:38 Il semblerait là que la décision
00:55:40 soit de regardir un peu les rangs,
00:55:42 mais il s'avère que
00:55:44 dans la société dans laquelle nous vivons, il me semble
00:55:46 qu'il serait une erreur grave
00:55:48 de ne pas prendre en considération
00:55:50 le fait que nous avons besoin
00:55:52 de professionnels de maintien de l'ordre
00:55:54 pour des émeutes de violences urbaines,
00:55:56 pour des manifestations sociales,
00:55:58 pour reprendre la main
00:56:00 dans certains territoires que l'on ne maîtrise plus.
00:56:02 Le maintien de l'ordre
00:56:04 est une condition sine qua non
00:56:06 aussi au retour de la puissance publique
00:56:08 et je dirais
00:56:10 de l'apaisement républicain.
00:56:12 Or, on les avait fortement affaiblis.
00:56:14 - Je pense que depuis plusieurs années,
00:56:16 on a bien compris que le pouvoir avait très bien compris
00:56:18 qu'il fallait les policiers
00:56:20 et les gendarmes pour du maintien de l'ordre.
00:56:22 - Sinon là, depuis les Gilets jaunes,
00:56:24 il n'y avait plus d'État.
00:56:26 - Il a fallu aussi qu'on secoue
00:56:28 un peu le cocotier parce que
00:56:30 les CRS étaient tombés à 3 sections.
00:56:32 Alors en fait, c'est 4 sections
00:56:34 pour les manœuvres,
00:56:36 et quand vous êtes en sous-effectif,
00:56:38 vous n'arrivez pas à tenir des objectifs.
00:56:40 Du coup, on se met aussi en difficulté
00:56:42 et on utilise plus d'armes intermédiaires.
00:56:44 C'est ça aussi la problématique.
00:56:46 Je pense qu'à force de le répéter
00:56:48 et d'aller voir les bonnes personnes,
00:56:50 on a réussi à faire comprendre.
00:56:52 Petit à petit, on réinjecte des fonctionnaires
00:56:54 pour remplir les CRS.
00:56:56 Il y a eu 4 compagnies de créés
00:56:58 récemment en supplémentaire
00:57:00 pour les CRS.
00:57:02 - C'est un peu comme un « leap »
00:57:04 de la police.
00:57:06 - Oui, c'est un peu comme un « leap »
00:57:08 de la police.
00:57:10 - C'est un peu comme un « leap »
00:57:12 de la police.
00:57:14 - C'est un peu comme un « leap »
00:57:16 de la police.
00:57:18 - C'est un peu comme un « leap »
00:57:20 de la police.
00:57:22 - C'est un peu comme un « leap »
00:57:24 de la police.
00:57:26 - C'est un peu comme un « leap »
00:57:28 de la police.
00:57:30 - C'est un peu comme un « leap »
00:57:32 de la police.
00:57:34 - Bonsoir.
00:57:36 - Bonsoir.
00:57:38 - Vous voyez les CRS stationnés
00:57:40 dans une des rues,
00:57:42 une des artères de cette place de la nation.
00:57:44 De l'autre côté,
00:57:46 il y a deux minutes,
00:57:48 une centaine de « black blocs »
00:57:50 reconnaissables,
00:57:52 vêtus en noir de la tête aux pieds
00:57:54 qui sont pris aux forces de l'ordre
00:57:56 en leur lançant des pavés de pierre,
00:57:58 des bouteilles en verre.
00:58:00 Tout ce qui est trouvé sous la main
00:58:02 était un projectile potentiel
00:58:04 en direction des forces de l'ordre.
00:58:06 Des forces de l'ordre qui ont dû
00:58:08 évacuer une partie de la rue
00:58:10 et de cette place en lançant
00:58:12 des gaz lacrymogènes.
00:58:14 Nous étions juste à côté.
00:58:16 Les « black blocs » ont dû battre en retraite
00:58:18 et donc s'écarter.
00:58:20 C'était une charge.
00:58:22 Des « black blocs » qui s'en sont pris
00:58:24 également tout autour aux abribus
00:58:26 qui jonchent cette place
00:58:28 de la nation et qui les détruisent.
00:58:30 Et maintenant, vous voyez,
00:58:32 ces CRS et ces forces de l'ordre
00:58:34 qui sont disposées à chaque entrée
00:58:36 des artères des rues de la place de la nation
00:58:38 pour bloquer le passage
00:58:40 et nasser cette foule
00:58:42 puisque la place de la nation
00:58:44 c'est le point d'arrivée de cette manifestation.
00:58:46 C'est ici que les forces de l'ordre
00:58:48 s'attendent à ce que potentiellement
00:58:50 la situation dégénère.
00:58:52 Mais vous voyez pour l'instant,
00:58:54 les CRS en place qui sont stationnés.
00:58:56 Merci beaucoup pour ces précisions.
00:58:58 On a juste une image.
00:59:00 On en profite tant qu'on est en télé
00:59:02 parce qu'après on sera rejoints par nos amis d'Europe 1
00:59:04 qui eux ne verront pas nos images.
00:59:06 Il y a un politique qui tient à un lanceur de LBD.
00:59:08 C'est bien ça ?
00:59:10 Là, on le voit un peu moins bien à l'image.
00:59:12 Mais c'est des lanceurs de gaz lacrymo plutôt ?
00:59:14 C'est des cougars qu'on appelle.
00:59:16 C'est des tubes lanceurs
00:59:18 de grenades lacrymogènes
00:59:20 qui sont faits justement
00:59:22 pour les lancer assez loin.
00:59:24 Ce ne sont pas des grenades à main.
00:59:26 Là, j'ai des infos.
00:59:28 On a deux collègues de la 12e compagnie d'intervention
00:59:30 qui sont blessés.
00:59:32 Il y en a un qui a une fracture de la tête de l'humérus.
00:59:34 C'est l'autre qui a pris un pavé dans le dos
00:59:36 et qui est parti à l'hôpital pour voir ce qu'il en est.
00:59:38 On commence à avoir aussi des dégâts
00:59:40 chez les forces de l'ordre.
00:59:42 J'espère que ça va se finir là.
00:59:44 Là, c'est un lanceur de grenades.
00:59:46 Oui, c'est ça.
00:59:48 Un lanceur de grenades lacrymogènes.
00:59:50 C'est un autre lanceur de grenades.
00:59:52 Il y a plusieurs grenades.
00:59:54 On peut tirer au fur et à mesure
00:59:56 pour saturer
00:59:58 la place
01:00:00 de gaz
01:00:02 et permettre ainsi
01:00:04 d'évacuer un petit peu.
01:00:06 Ce face-à-face peut durer longtemps, jusqu'à la tombée de la nuit.
01:00:08 Jusqu'à ce que
01:00:10 la préfecture
01:00:12 siffle la fin de la récré.
01:00:14 C'est-à-dire évacuation ?
01:00:16 Le maintien de l'ordre, c'est une graduation
01:00:18 de la force.
01:00:20 C'est accepter un certain désordre.
01:00:22 De l'autre côté, vous avez l'utilisation
01:00:24 de la force. C'est une échelle.
01:00:26 C'est en fonction de ce que vous acceptez
01:00:28 et ce qui est acceptable.
01:00:30 Le moment où ce n'est plus acceptable, vous dites
01:00:32 "Là, on intervient, c'est terminé".
01:00:34 Là, on a les policiers qui se positionnent
01:00:36 autour des pompiers, c'est ça ?
01:00:38 Pour les protéger. C'est classique.
01:00:40 C'est ce que disait votre journaliste.
01:00:42 C'est-à-dire qu'on
01:00:44 crée un incendie,
01:00:46 on l'alimente. On a vu qu'il y a toujours les 3-4 mêmes personnes
01:00:48 qui viennent pour alimenter, pour attirer
01:00:50 les pompiers. Parce qu'à un moment donné, on est obligé
01:00:52 d'intervenir parce que ça dégage des fumées nocives.
01:00:54 Il y a des gens qui sont autour, des enfants,
01:00:56 les riverains qui respirent ça.
01:00:58 C'est très nocif.
01:01:00 Du coup, les pompiers ne peuvent plus intervenir seuls.
01:01:02 Il faut que les policiers les protègent, puisque eux aussi
01:01:04 sont des cibles.
01:01:06 Donc, on est obligé de faire un bon
01:01:08 offensif, de créer un périmètre
01:01:10 de sécurité pour qu'ils puissent travailler
01:01:12 tranquillement et en toute
01:01:14 confiance.
01:01:16 Sans être blessés.
01:01:18 L'idée, c'est qu'une fois que l'incendie
01:01:20 est circonscrit, c'est de revenir
01:01:22 sur nos places initiales
01:01:24 pour laisser cette distance
01:01:26 entre les policiers et les manifestants.
01:01:28 - Karim, on voit ces manœuvres des policiers
01:01:30 qui tentent d'intervenir en calmant
01:01:32 les choses, en éteignant les incendies
01:01:34 avec l'aide des pompiers.
01:01:36 Une situation très instable encore.
01:01:38 - Quand je vois ces fonctionnaires de police, dans l'exercice de leur fonction,
01:01:40 je me dis comment on peut les critiquer,
01:01:42 quasiment les insulter,
01:01:44 notamment quand on est un responsable
01:01:46 politique,
01:01:48 plus encore qu'un simple citoyen.
01:01:50 Même un simple citoyen.
01:01:52 S'ils ne sont pas là, qu'est-ce qui se passe ?
01:01:54 On se pose la question.
01:01:56 Ces 400 Black Blocs, ces fous furieux, ces voyous,
01:01:58 ils vont saccager quasiment
01:02:00 tout le parcours.
01:02:02 Ça va être des commerçants qui ne vont pas tirer,
01:02:04 des voitures de gens
01:02:06 qui ne sont pas toujours les dénantis,
01:02:08 qui ne vont pas tirer.
01:02:10 Ces policiers, on va prendre conscience
01:02:12 que si on ne les a pas aujourd'hui
01:02:14 notre République est à genoux.
01:02:16 Et on le voit sur de multiples sujets.
01:02:18 Il faut qu'on en prenne conscience.
01:02:20 Et on va encore le voir certainement
01:02:22 aux Jeux Olympiques, parce que s'ils ne sont pas là,
01:02:24 les Jeux Olympiques ne pourront pas...
01:02:26 Alors une once de réussite,
01:02:28 on ne pourra même pas l'imaginer.
01:02:30 Donc déjà avec leur présence, on craint.
01:02:32 Alors imaginez sans leur présence
01:02:34 tous les risques que l'on a en cours,
01:02:36 que notre société a en cours.
01:02:38 Stop ! Il faut arrêter de les insulter, ces femmes et ces hommes.
01:02:40 Il faut les porter, je dirais,
01:02:42 tels des éléments indispensables
01:02:44 de cette République.
01:02:46 C'est les nouveaux hussards pour moi de la République.
01:02:48 - Tatiana, une autre chose.
01:02:50 - Trois choses, je reviens sur la question de la loi anti-casseurs.
01:02:52 Parce que là, toutes ces images
01:02:54 nous montrent combien il est nécessaire
01:02:56 de renforcer le dispositif,
01:02:58 l'arsenal juridique, pour pouvoir justement
01:03:00 lutter contre ces black blocs. Pourquoi ?
01:03:02 D'abord parce qu'on voit bien qu'ils utilisent
01:03:04 le mobilier urbain comme des armes.
01:03:06 Donc même aller contrôler, fouiller les voitures
01:03:08 à l'abord des manifestations ne sert à rien.
01:03:10 Puisqu'en fait, ils se servent des pavés,
01:03:12 des bouteilles de verre, etc.
01:03:14 pour agresser, blesser des policiers.
01:03:16 Deuxièmement, parce qu'il y a
01:03:18 un sentiment d'impunité absolument insupportable.
01:03:20 Et troisièmement, parce qu'il faut que les manifestants
01:03:22 du 1er mai et des autres manifestations
01:03:24 puissent pacifiquement, tranquillement
01:03:26 manifester. Et dernière chose,
01:03:28 nous sommes, comme Zecharine,
01:03:30 à deux mois et demi des JO.
01:03:32 Quelle image on délivre. Parce que tout à l'heure, André Valigny,
01:03:34 vous disiez "est-ce que dans le 1er mai, ça se passe comme ça
01:03:36 dans tous les autres pays ?" Mais en fait, c'est plutôt la question,
01:03:38 est-ce que dans les autres pays, toutes les manifestations
01:03:40 comme en France dégénèrent à chaque fois ?
01:03:42 - Effectivement. Attendez, on va répondre à ça dans un instant.
01:03:44 Monsieur Valigny et Tatiana, je vous remercie.
01:03:46 - Effectivement, ce sont des images qui seront scrutées
01:03:48 puisqu'on est, vous le disiez, à quelques
01:03:50 encablures des JO
01:03:52 et à n'en pas douter, ces images
01:03:54 qui nous viennent de Paris
01:03:56 vont résonner dans les
01:03:58 capitales de la planète
01:04:00 qui scrutent, évidemment,
01:04:02 les dispositifs de sécurité qui seront mis en place
01:04:04 par la France pour cet
01:04:06 événement mondial qui
01:04:08 sera évidemment regardé
01:04:10 par des millions de téléspectateurs
01:04:12 par-delà le monde. Et c'est vrai
01:04:14 que c'est un véritable test aussi pour les
01:04:16 forces de l'ordre. Une fois de plus, on tire
01:04:18 notre chapeau aux policiers
01:04:20 qui sont déployés sur le terrain, aujourd'hui
01:04:22 à Paris, mais comme dans de
01:04:24 nombreuses régions de France.
01:04:26 Et bonsoir à tous
01:04:32 et bonsoir à toutes. Bienvenue dans
01:04:34 "French Line" sur CNews et sur
01:04:36 Europe 1. 1er mai au Guamère
01:04:38 dans notre pays avec des syndicats qui
01:04:40 défilent en ordre dispersé et des casseurs
01:04:42 malheureusement au rendez-vous
01:04:44 de la manifestation, notamment à Paris.
01:04:46 La violence de l'extrême gauche comme seul mode
01:04:48 d'expression d'une colère qui n'a plus rien
01:04:50 de social mais tout de politique. Les Français
01:04:52 la connaissent bien et ne la supportent plus.
01:04:54 Exemple encore ce matin à Saint-Étienne
01:04:56 où Raphaël Luxman a été sorti du cortège
01:04:58 syndical sous les insultes et
01:05:00 au cri de "Cassez-vous" après avoir été
01:05:02 aspergé de peinture. Le candidat socialiste
01:05:04 Place Publique a dénoncé l'attitude de la
01:05:06 France insoumise qui a suscité
01:05:08 dit-il, ces attaques qui sont le
01:05:10 résultat de mois de haine et de calomnies
01:05:12 savamment orchestrées par les insoumis
01:05:14 et d'autres. Bienvenue dans le monde
01:05:16 de ceux qui y subissent les outrons. C'est la
01:05:18 violence de ceux qui souhaitent installer le chaos
01:05:20 dans notre République et qui veulent faire taire
01:05:22 ceux qui ne sont pas d'accord avec eux.
01:05:24 Le réveil est douloureux à gauche. Cela fait
01:05:26 longtemps que nous sommes bien éveillés.
01:05:28 On va en débattre ce soir dans
01:05:30 la France Insoumise. On va voir ce que
01:05:32 fait le président de la République,
01:05:34 Jean-Marie Le Pen, et le président
01:05:36 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:05:38 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:05:40 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:05:42 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:05:44 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:05:46 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:05:48 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:05:50 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:05:52 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:05:54 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:05:56 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:05:58 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:06:00 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:06:02 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:06:04 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:06:06 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:06:08 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:06:10 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
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01:06:20 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
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01:07:00 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:07:02 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
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01:07:20 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
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01:07:24 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:07:26 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
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01:07:30 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
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01:07:34 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:07:36 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:07:38 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:07:40 de la République, Jean-Marie Le Pen, et le président
01:07:42 du Nouveau-Brunswick. - Il y avait du nombre de policiers
01:07:44 du Nouveau-Brunswick. - Il y avait du nombre de policiers
01:07:46 blessés et de personnes dans la capitale.
01:07:48 blessés et de personnes dans la capitale.
01:07:50 - Il y avait 18 000 personnes qui s'étaient rassemblées
01:07:52 - Il y avait 18 000 personnes qui s'étaient rassemblées
01:07:54 pour manifester pour le 1er mai contre un peu plus
01:07:56 pour manifester pour le 1er mai contre un peu plus
01:07:58 de 110 000 l'année dernière.
01:08:00 de 110 000 l'année dernière.
01:08:02 Et à cette heure, on est à 29 personnes interpellées
01:08:04 Et à cette heure, on est à 29 personnes interpellées
01:08:06 et 12 membres des forces de l'ordre, policiers
01:08:08 et gendarmes, qui sont blessés et en urgence relative.
01:08:10 et gendarmes, qui sont blessés et en urgence relative.
01:08:12 Le secrétaire national du syndicat de police
01:08:14 Le secrétaire national du syndicat de police
01:08:16 Le travail que font vos collègues en ce moment, c'est de
01:08:18 permettre au cortège, assez peu fourni
01:08:20 mais néanmoins, il y a quand même 18 000 personnes
01:08:22 selon les forces de l'ordre, de s'écouler
01:08:24 dans les artères qui bordent cette place de la nation
01:08:26 sans trop dehors, c'est ça ?
01:08:28 - Le but, en fait, c'est l'arrivée.
01:08:30 C'est toujours là où c'est compliqué, parce qu'on a une tête
01:08:32 de cortège avec des éléments qui ne sont pas du tout
01:08:34 syndiqués, qui sont là. C'est un peu l'international
01:08:36 comme je disais tout à l'heure, ça vient de partout.
01:08:38 Il y a des black blocs, il y a des anarchistes,
01:08:40 des anticapitalistes,
01:08:42 on ratisse large.
01:08:44 Et puis, effectivement, les cortèges doivent avancer.
01:08:46 Et l'idée, c'est qu'ils arrivent au bout
01:08:48 de la manifestation
01:08:50 et qu'après, ils puissent se disperser tranquillement.
01:08:52 Et c'est là où, souvent, il y a des échauffourées
01:08:54 parce que, du coup,
01:08:56 il y a une masse de foules qui arrivent
01:08:58 et donc les black blocs peuvent faire le coup de poing
01:09:00 et tout de suite aller se réfugier
01:09:02 avec d'autres personnes qui n'ont rien demandé.
01:09:04 Et là, c'est très délicat pour nous, policiers,
01:09:06 d'intervenir parce qu'il y a des innocents
01:09:08 et il faut trier le bon grain de livrer.
01:09:10 Et c'est très compliqué. Et ça, ils le savent.
01:09:12 Et c'est là où, après, on a aussi
01:09:14 des spécialistes qui filment avec des images
01:09:16 où on peut donner,
01:09:18 on va dire, il y aurait des policiers,
01:09:20 des violences policières, cette personne n'avait rien fait, etc.
01:09:22 C'est le guet-apens classique des black blocs.
01:09:24 - Évidemment. Sur la place de la Nation,
01:09:26 on va rejoindre notre équipe CNews
01:09:28 dans une ambiance assez tendue.
01:09:30 Expliquez-nous ce qui se passe autour de vous.
01:09:32 - Oui, effectivement. Bonsoir, Laurence.
01:09:34 Une ambiance un peu particulière et tendue ici,
01:09:36 place de la Nation, où doit se terminer
01:09:38 cette mobilisation du 1er mai.
01:09:40 D'un côté, le cortège syndical qui continue
01:09:42 d'arriver petit à petit dans une ambiance
01:09:44 bon enfant. Et de l'autre, des black blocs
01:09:46 qui continuent d'affronter la police
01:09:48 minute après minute, vous l'entendez,
01:09:50 autour de moi, des bombes agricoles
01:09:52 qui éclatent des jets de bouteilles
01:09:54 en quantité, en direction des forces de l'ordre
01:09:56 qui procèdent à des charges successives
01:09:58 comme à l'instant même où je suis en train
01:10:00 de vous parler, des forces de l'ordre
01:10:02 qui tirent des bombes lacrymogènes
01:10:04 pour tenter de disperser ces black blocs
01:10:06 et tenter également de les empêcher
01:10:08 de constituer un bloc, un groupe
01:10:10 qui pourrait être effectivement
01:10:12 plus agressif qu'il ne l'est actuellement.
01:10:14 Alors la complexité pour les forces de l'ordre,
01:10:16 ça va être de pouvoir disperser
01:10:18 cette manifestation dans les prochaines minutes
01:10:20 puisque cette place de la Nation,
01:10:22 elle est évidemment ronde, elle est bouclée
01:10:24 par les forces de l'ordre à ses 4 coins
01:10:26 et à son centre, eh bien,
01:10:28 une majorité, il faut le reconnaître,
01:10:30 d'éléments radicaux qui sont
01:10:32 pour la plupart munis de canettes,
01:10:34 de bouteilles de pierre
01:10:36 et qui le jettent en direction des forces de l'ordre.
01:10:38 Merci beaucoup pour ces explications.
01:10:40 Nos équipes sont anonymes, on ne donne pas vos noms
01:10:42 à l'antenne, on vous protège au maximum
01:10:44 pour que vous ne soyez pas la cible
01:10:46 comme les policiers de ces éléments violents
01:10:48 qui n'hésitent pas à accueillir ces policiers
01:10:50 et journalistes, évidemment.
01:10:52 On a le même mode d'emploi à chaque fois,
01:10:54 Jean-Christophe Covid, des éléments radicaux.
01:10:56 Ils ont un masque,
01:10:58 ils ont une cagoule, ils ont des gants
01:11:00 et ils sont absolument
01:11:02 méconnaissables et ils attaquent, et ils attaquent, et ils attaquent.
01:11:04 Oui, en fait, c'est du harcèlement
01:11:06 mais en même temps, on les a laissés
01:11:08 pendant des années s'entraîner.
01:11:10 Notre-Dame-des-Landes et ailleurs,
01:11:12 c'était une pépinière.
01:11:14 Ils pouvaient s'entraîner à ciel ouvert, tranquillement,
01:11:16 développer justement des méthodes
01:11:18 d'insurrection
01:11:20 et puis après, sur différentes manifs,
01:11:22 ils arrivent comme ça
01:11:24 à se coordonner.
01:11:26 C'est ce qui fait leur force d'ailleurs, c'est-à-dire qu'ils ne se connaissent pas forcément.
01:11:28 Il n'y a pas d'interconnexion entre eux
01:11:30 mais ils arrivent quand même sur ces manifestations
01:11:32 à se coordonner. Il y a toujours
01:11:34 le même mode d'emploi,
01:11:36 c'est-à-dire on met le feu, on attire
01:11:38 les pompiers, donc les policiers.
01:11:40 Les policiers du coup deviennent des cibles.
01:11:42 On met un bloc
01:11:44 avec des parapluies
01:11:46 ou des abris pour se protéger
01:11:48 justement d'éventuels
01:11:50 tirs de grenades ou de LBD
01:11:52 et surtout pour cacher, on voit,
01:11:54 le jet de projectiles.
01:11:56 Et puis dès que la police charge,
01:11:58 on est volé de Moineau et puis on se réfugie
01:12:00 à travers la foule qui est un peu innocente
01:12:02 qui est là, qui est debout, qui regarde
01:12:04 et du coup c'est très compliqué d'interpeller.
01:12:06 - Bien sûr, avec des syndicalistes qui arrivent tranquillement après leur défilé.
01:12:08 - Pour porter des messages politiques, syndicalistes,
01:12:10 mais pas non plus...
01:12:12 - Les mots d'ordre de la manifestation
01:12:14 qui était loin de l'avion. Catherine Ney nous a rejoint.
01:12:16 Bonsoir Catherine, éditorialiste politique.
01:12:18 Quand vous constatez ce qui se passe,
01:12:20 ce scénario malheureusement qui se répète
01:12:22 à l'infini dès qu'il y a des manifestations
01:12:24 avec la survenue de Black Blocs
01:12:26 qui parasitent complètement le cortège,
01:12:28 vous vous dites "on n'arrive pas, l'Etat est impuissant
01:12:30 à juguler ces phénomènes".
01:12:32 - Vous me posez la question, en tous les cas,
01:12:34 on pouvait écrire, on pouvait dire hier
01:12:36 ce qui allait se passer aujourd'hui.
01:12:38 Ça a commencé en mai 2018
01:12:40 où là ça a été quand même la première
01:12:42 grosse manifestation où
01:12:44 la police pensait qu'il y aurait entre
01:12:46 400 et 500 Black Blocs, ils étaient 1200
01:12:48 et je me souvenais du blocage au pont d'Austerlitz
01:12:50 où là ils ont tout cassé,
01:12:52 les restaurants, les garages, ça a été terrible
01:12:54 et puis surtout
01:12:56 ces Black Blocs inconnus,
01:12:58 c'était pas...
01:13:00 Donc on ne peut plus dire aujourd'hui
01:13:02 que ça se répète avec plus ou moins
01:13:04 de violence en province aussi depuis 2018.
01:13:06 En tous les cas,
01:13:08 ce mai 2018
01:13:10 donnait déjà des aperçus de ce que seraient
01:13:12 les Gilets jaunes qui ont suivi.
01:13:14 Après, ça leur a donné des idées
01:13:16 de réunion, de castagnets
01:13:18 et c'est vrai qu'ils viennent pour casser,
01:13:20 c'est des anticapitalistes
01:13:22 mais pas seulement, ils veulent
01:13:24 vraiment en découdre
01:13:26 avec la puissance publique,
01:13:28 casser du flic
01:13:30 et ce qu'ils veulent, c'est même
01:13:32 avoir... il y a toujours cette
01:13:34 nuée de photographes, on dirait qu'ils viennent
01:13:36 pour leur garde du Vietnam et surtout
01:13:38 prendre la bonne photo, soit pour
01:13:40 dire que la police tue, soit
01:13:42 pour montrer au contraire que
01:13:44 la police est submergée
01:13:46 et donc impuissante.
01:13:48 C'est une manière,
01:13:50 tous les 1er mai,
01:13:52 de casser l'Etat. Parce que ne parlons pas
01:13:54 de la grande fête, où avant
01:13:56 c'était la fête des syndicats,
01:13:58 à une époque où
01:14:00 d'abord les syndicats étaient incarnés,
01:14:02 où ils étaient reçus à l'Elysée,
01:14:04 il y avait tout un rituel
01:14:06 comme ça qui n'existe plus.
01:14:08 Un rituel républicain ?
01:14:10 Qui n'existe plus, il n'y a plus les gros bras de la CGT
01:14:12 pour les manifs et maintenant ça n'existe plus,
01:14:14 ils ont disparu. Et aujourd'hui,
01:14:16 les syndicats, on ne peut pas dire qu'il y ait une incarnation,
01:14:18 c'est-à-dire, Philippe Martinez
01:14:20 est parti et Laurent Berger d'ailleurs en même temps
01:14:22 a laissé des places à des jeunes femmes
01:14:24 qui sont d'ailleurs, qui ont parlé,
01:14:26 très vigoureux, mais qui n'incarnent pas,
01:14:28 qui ne sont pas reçus à l'Elysée, sauf une fois.
01:14:30 Donc ça, ça n'existe plus.
01:14:32 Donc aujourd'hui, le 1er mai, c'est la fête
01:14:34 des Black Blocs et c'est chaque
01:14:36 année, c'est quand la mer se retire,
01:14:38 qu'on voit qui nageait tout nu, on a l'impression
01:14:40 qu'entre eux, ils disent "tiens, c'est un bon millésime
01:14:42 ou un mauvais millésime". Donc on va voir à la fin
01:14:44 de la soirée
01:14:46 où en sont les cas,
01:14:48 ce qu'ils auront cassé, qui auront blessé,
01:14:50 le nombre de blessés et puis après,
01:14:52 ils s'envolent comme des nuées de moineaux, il ne se passe plus rien
01:14:54 et la justice, il n'y a pas de...
01:14:56 - Des nuées de corbeaux peut-être, il y aura plus de...
01:14:58 - Des nuées de gros corbeaux. - André Valigny,
01:15:00 ancien ministre, est avec nous. On voit que
01:15:02 les mots d'ordre de la manifestation sont
01:15:04 phagocités par ces violences.
01:15:06 On parle des revendications
01:15:08 de la manie, puis dès que ça démarre, en réalité,
01:15:10 ben voilà. Forcément, l'attention est focalisée
01:15:12 sur ces violences, sur les casses,
01:15:14 tout ce qui se passe du côté des casseurs.
01:15:16 - C'est vraiment dramatique pour le mouvement
01:15:18 social, ce qu'on appelle le mouvement social,
01:15:20 pour le combat syndical, pour les travailleurs,
01:15:22 les travailleuses, pour parler comme Georges Marché,
01:15:24 il y a des problèmes
01:15:26 aujourd'hui dans le monde du travail,
01:15:28 les conditions de travail, le pouvoir d'achat
01:15:30 et tout ça, on n'en parle pas
01:15:32 aujourd'hui, on en a parlé un peu au début
01:15:34 avec Marie-Lise Léon et Sophie Binet
01:15:36 qui ont fait une brève apparition au début
01:15:38 de l'après-midi sur les chaînes de télévision
01:15:40 et sur les radios, et depuis, on ne parle plus
01:15:42 que des black blocs, de la violence, de ceux qui cassent,
01:15:44 qui veulent en découdre, qui veulent casser du capitalisme,
01:15:46 de la puissance publique,
01:15:48 qui veulent casser l'État, casser du flic.
01:15:50 Et je pense que ça remonte
01:15:52 encore plus loin que 2018, Catherine Né.
01:15:54 Je pense que c'est une évolution plus longue
01:15:56 encore qui a abouti à la situation.
01:15:58 - 2018, c'était l'éloignement.
01:16:00 - Ça a été le 1er mai le plus tragique.
01:16:02 C'est 2018, au point d'Austerlitz, où là,
01:16:04 on a fait ça quand même pour la 1ère fois,
01:16:06 et même le préfet de Paris était quand même étonné
01:16:08 de tant de violence.
01:16:10 - Éric Revelle,
01:16:12 on a cette tension qui est toujours très présente.
01:16:14 Place de la Nation, il est 18h10,
01:16:16 on est en direct sur CNews et sur Europe 1.
01:16:18 On a la situation très instable encore.
01:16:20 On sait que tout peut dégénérer à tout instant.
01:16:22 - Oui, c'est ce que disait Jean-Christophe Couvy,
01:16:24 c'est souvent en fin de manifestation,
01:16:26 au moment où la manifestation doit se disperser,
01:16:28 après l'ordre donné par la préfecture de police
01:16:30 que les choses ne vont pas bien.
01:16:32 Mais au-delà, je m'interrogeais sur pourquoi
01:16:34 il y a une aussi faible mobilisation
01:16:36 alors que les revendications sociales sont importantes.
01:16:38 Alors qu'être inné à son outre-raison,
01:16:40 Henri Krasucki et Georges Chegui
01:16:42 incarnaient des syndicats
01:16:44 qui étaient puissants à l'époque.
01:16:46 Mais la question qu'on peut se poser aussi,
01:16:48 c'est est-ce que les Français ne commencent pas à comprendre
01:16:50 qu'au-delà de la grande et des grandes manifestations
01:16:52 contre la réforme des retraites,
01:16:54 les syndicats ne sont pas en mesure
01:16:56 et font partie de la majorité des syndicats
01:16:58 qui sont en mesure de faire des manifestations
01:17:00 et les syndicats ne sont pas en mesure
01:17:02 efficacement de changer leur vie.
01:17:04 J'insiste sur la réforme des retraites
01:17:06 parce que cette réforme des retraites
01:17:08 elle a abouti,
01:17:10 elle a été prise par un 49-3,
01:17:12 le gouvernement est passé en force
01:17:14 mais en réalité les Français
01:17:16 épargnent de leur côté,
01:17:18 ils épargnent individuellement,
01:17:20 ils font de la capitalisation les Français
01:17:22 à côté de la répartition,
01:17:24 comme si à l'insu de leur plein gré ou volontairement,
01:17:26 ils avaient compris que les syndicats
01:17:28 étaient en mesure de faire des manifestations
01:17:30 et de faire des manifestations
01:17:32 et puis sur le pouvoir d'achat,
01:17:34 très bien monsieur Valigny,
01:17:36 les cotisations sociales,
01:17:38 les impôts que vous avez contribué
01:17:40 à faire monter à l'époque où vous étiez au pouvoir
01:17:42 pèsent sur le pouvoir d'achat
01:17:44 mais les Français savent aussi
01:17:46 que ce qui va augmenter leur salaire
01:17:48 c'est l'entreprise,
01:17:50 c'est pas à part le niveau du SMIC,
01:17:52 du salaire minimum,
01:17:54 c'est pas une décision du pouvoir politique
01:17:56 - M. Zarka, vous êtes avec nous,
01:17:58 vous êtes journaliste politique,
01:18:00 on a 121 000 manifestants sur toute la France
01:18:02 selon les chiffres du ministère de l'Intérieur,
01:18:04 extrêmement faible par rapport à l'an dernier,
01:18:06 1er mai 2023,
01:18:08 où il y avait à Paris
01:18:10 112 000 personnes,
01:18:12 donc on n'est pas du tout sur le même étage
01:18:14 et pourtant on a les mêmes scènes de violence,
01:18:16 quasiment les mêmes,
01:18:18 avec tout autant de black blocs
01:18:20 et des charges de la police qui se déroulent
01:18:22 en ce moment même place de la nation.
01:18:24 - Vous voulez venir casser du flic,
01:18:26 venir s'en prendre, vous le disiez tout à l'heure Catherine,
01:18:28 au symbole du capitalisme,
01:18:30 à chaque fois on détruit les abribus où il y a des pubs,
01:18:32 on détruit les banques,
01:18:34 c'est toujours la même chose,
01:18:36 et puis venir prendre le mobilier urbain
01:18:38 pour s'en servir comme arme,
01:18:40 pour aller mourir derrière un black bloc,
01:18:42 qui fouille dans une poubelle pour alimenter un froid.
01:18:44 - Exactement.
01:18:46 - La question c'est cette question de l'impunité
01:18:48 de ces violences face à l'état de droit,
01:18:50 à ce qui représente l'autorité de l'état,
01:18:52 et puis les pompiers,
01:18:54 et puis l'impossibilité pour les syndicats,
01:18:56 mais aussi pour les politiques.
01:18:58 On voyait aussi en tête de cortège la gauche républicaine,
01:19:00 on trouvait parti André Valigny,
01:19:02 qui prenait la parole.
01:19:04 - On va rejoindre Tatiana Jouzy.
01:19:06 - Je vous interromps une seconde,
01:19:08 parce qu'il y a beaucoup de mouvements sur la place de la nation,
01:19:10 notre équipe est sur place, expliquez-nous ce qui se passe,
01:19:12 parce qu'on voit beaucoup de CRS qui courent,
01:19:14 qui tentent de lancer une charge, expliquez-nous.
01:19:16 - Oui, le rythme des charges des forces de l'ordre
01:19:18 s'est accéléré depuis quelques minutes,
01:19:20 à l'instant, charge assez massive
01:19:22 des forces de l'ordre,
01:19:24 composées de CRS,
01:19:26 mais aussi de la BRAV-M,
01:19:28 qui est actuellement en train de se replier devant mes yeux.
01:19:30 La BRAV-M, on le rappelle,
01:19:32 c'est cette unité mobile
01:19:34 qui est justement dédiée
01:19:36 à la répression de l'action violente des manifestants.
01:19:38 On voit encore un certain nombre de manifestants
01:19:40 qu'on pourrait qualifier de pacifistes
01:19:42 quitter la place de la nation,
01:19:44 il ne reste finalement que les éléments les plus radicaux.
01:19:46 Et à chaque fois qu'il y a une charge des forces de l'ordre,
01:19:48 ils essuient un nombre de jets de projectiles
01:19:50 assez important.
01:19:52 J'ai vu, il y a quelques instants,
01:19:54 un pavé assez immense
01:19:56 tomber au pied des forces de l'ordre,
01:19:58 mais ce sont aussi des bouteilles en verre
01:20:00 qui leur tombent sur le bouclier
01:20:02 de manière assez régulière.
01:20:04 Ils tentent de faire évacuer
01:20:06 et de procéder à la dispersion
01:20:08 de la place de la nation
01:20:10 avec un rythme qui semble s'accélérer
01:20:12 depuis quelques instants.
01:20:14 On les voit toujours disposer
01:20:16 aux artères qui entourent
01:20:18 cette place de la nation, que ce soit
01:20:20 les CRS ou encore les gendarmes mobiles.
01:20:22 Et ils se succèdent pour aller au cœur
01:20:24 de cette manifestation, parfois procéder
01:20:26 à des interpellations, mais surtout
01:20:28 tenter de faire partir les personnes
01:20:30 qui ne souhaiteraient pas procéder à la dispersion.
01:20:32 Merci beaucoup pour ces explications.
01:20:34 Sandra Duisson,
01:20:36 on a un bilan du nombre de policiers
01:20:38 blessés depuis le début de cette manifestation ?
01:20:40 Oui, on est à 12 policiers
01:20:42 et gendarmes qui sont blessés
01:20:44 en urgence relative, c'est ce que nous indique
01:20:46 la préfecture de police de Paris.
01:20:48 Il faut se rappeler que pour le 1er mai
01:20:50 2023, on était à plusieurs centaines
01:20:52 de forces de l'ordre blessées.
01:20:54 Donc effectivement, il y a eu des scènes de violence
01:20:56 mais sans commune mesure avec ce qui s'est passé
01:20:58 le 1er mai 2023.
01:21:00 En 2023,
01:21:02 il y avait 1500 à 2000
01:21:04 ultras. Aujourd'hui, on est à plusieurs centaines
01:21:06 mais on n'est pas à des milliers comme l'année
01:21:08 dernière. Donc c'est vrai que ça a été
01:21:10 compliqué à certains moments
01:21:12 dans cette manifestation mais les violences sont
01:21:14 sans commune mesure avec leur dernier.
01:21:16 Quels types de compagnies
01:21:18 de policiers sont déployées à Paris ?
01:21:20 On parlera de la région.
01:21:22 Là, on voit les CRS avec les bandes jaunes.
01:21:24 Il y avait tout à l'heure les compagnies d'intervention
01:21:26 c'est les bandes bleues sur les casques.
01:21:28 Les casques un peu spéciaux
01:21:30 et les équipements légers,
01:21:32 c'est plutôt les BRAVEM.
01:21:34 Pour l'instant, c'est tout ce que j'ai vu sur le
01:21:36 dispositif.
01:21:38 Les CRS, c'est plutôt, j'allais dire,
01:21:40 les gros boucliers,
01:21:42 c'est plutôt du lourd.
01:21:44 C'est-à-dire qu'on est moins mobile
01:21:46 que les BRAVEM qui sont très légères
01:21:48 et qui sont là vraiment pour aller très vite
01:21:50 d'un point A à un point B, pour arriver
01:21:52 en petit commando pour interpeller et repartir.
01:21:54 Là, on se disperse, on met des épis,
01:21:56 on essaie de surveiller,
01:21:58 de regarder surtout
01:22:00 quelles sont les
01:22:02 personnes qui lancent des objets
01:22:04 et après, quand on a des instructions,
01:22:06 effectivement, c'est de faire des bons offensifs,
01:22:08 de courir pour aller les interpeller
01:22:10 et tout de suite les ramener derrière ce qu'on peut appeler
01:22:12 une "tortue" ou une phalange pour se protéger.
01:22:14 Et c'est là où on a les collègues équipés en lourd
01:22:16 qui nous protègent.
01:22:18 - Vous vous entraînez spécifiquement ?
01:22:20 - Oui, les CRS sont spécialisés. Ils ont plusieurs fois
01:22:22 dans l'année des neutralisations
01:22:24 où justement, ils s'entraînent
01:22:26 pour que justement, ils soient toujours au niveau
01:22:28 j'allais dire, d'interpellation
01:22:30 et d'intervention.
01:22:32 Les combats d'intervention à Paris aussi s'entraînent
01:22:34 mais elles sont très sollicitées. Des fois, il n'y a pas assez
01:22:36 de moyens, de temps justement
01:22:38 de neutralisation. Les Black Blocs, en fait,
01:22:40 ont émergé en Allemagne dans les années 2000
01:22:42 et pour les Français, les Black Blocs français
01:22:44 ont fait leur
01:22:46 au fait de gloire, si je peux parler comme ça.
01:22:48 C'était à Strasbourg en 2009, sur le sommet de l'OTAN.
01:22:50 C'est là où ils ont gagné leur galon.
01:22:52 Ils avaient même été
01:22:54 j'allais dire, ils avaient impressionné
01:22:56 tous les autres Black Blocs, allemands,
01:22:58 hollandais, italiens, par la violence
01:23:00 de leurs actes.
01:23:02 On sait qu'en France, on a des Black Blocs
01:23:04 qui sont très violents.
01:23:06 C'est comme ça qu'ils ont gagné leur galon.
01:23:08 Et depuis, effectivement, chaque année,
01:23:10 comme je disais, on laisse quelque part faire.
01:23:12 Ils manœuvrent chaque année
01:23:14 et on les voit tout le temps.
01:23:16 - Même mode opératoire, systématique.
01:23:18 Vous l'évoquiez tout à l'heure.
01:23:20 Cette façon
01:23:22 que la France n'arrive pas
01:23:24 à les juguler.
01:23:26 - Si vous les jugulez des moments comme ça,
01:23:28 il faut être comme à Moscou
01:23:30 où il y a des manifestants.
01:23:32 - Nous ne sommes pas à Moscou.
01:23:34 - Nous sommes en démocratie.
01:23:36 Ce qui est terrible,
01:23:38 c'est qu'il y a des gens
01:23:40 qui sont arrêtés, des Black Blocs,
01:23:42 et puis ils ont des bons avocats.
01:23:44 Et puis après, quelle est la punition ?
01:23:46 Il n'y a jamais de suivi.
01:23:48 J'avais demandé au préfet allemand
01:23:50 qu'est-ce qu'il se fasse après.
01:23:52 Il ne savait pas quelle avait été la punition
01:23:54 qui était tombée sur les gens qui l'avaient arrêté.
01:23:56 Il y a un mauvais.
01:23:58 Même l'opinion ne le sait pas forcément.
01:24:00 - C'est incroyable.
01:24:02 Comment ça incite,
01:24:04 puisque c'est impunité,
01:24:06 les autres à manifester.
01:24:08 Aujourd'hui,
01:24:10 la fête du 1er mai,
01:24:12 c'est la fête des Black Blocs.
01:24:14 Ce qui est extraordinaire,
01:24:16 c'est qu'il y a une foule qui est moins...
01:24:18 D'abord, je pense que les gens viennent moins.
01:24:20 Peut-être ont-ils peur d'en prendre la figure.
01:24:22 Ils savent que ça va se passer de cette façon.
01:24:24 Mais qu'il y ait 5000 CRS policiers
01:24:26 qui soient mobilisés,
01:24:28 et s'ils sont moins que l'année dernière,
01:24:30 et un peu plus qu'en 2018,
01:24:32 je ne sais pas combien sont-ils.
01:24:34 600, 800, 1000, on n'en sait rien.
01:24:36 C'est incroyable pour le ratio.
01:24:38 Ce qu'il faut pour essayer de contenir
01:24:40 des gens qui veulent absolument...
01:24:42 - Monsieur Kouvi,
01:24:44 après on part sur le terrain.
01:24:46 - Aujourd'hui, il y avait 12 compagnies de CRS sur Paris.
01:24:48 Il faut pas oublier que ce soir,
01:24:50 il y a aussi le match au Parc des Princes.
01:24:52 Avec Dortmund, des supporters allemands,
01:24:54 très virulents aussi.
01:24:56 - C'est en Allemagne, le match.
01:24:58 - C'est en Allemagne, pardon.
01:25:00 C'est match retour.
01:25:02 Il y avait quand même 12 compagnies de CRS.
01:25:04 - C'est combien une compagnie ?
01:25:06 - Une compagnie, c'est à peu près 70 personnes.
01:25:08 Effectif.
01:25:10 Mais je veux dire, on le sait.
01:25:12 Tout à l'heure, en même temps,
01:25:14 nous, on était avec Force Ouvrière,
01:25:16 Place d'Italie, il y avait 4 policiers.
01:25:18 Il n'y a pas eu un débordement.
01:25:20 Tout s'est bien passé, c'était tranquille.
01:25:22 Pourquoi ? Parce qu'il n'y avait pas des black blocs,
01:25:24 des personnes qui venaient.
01:25:26 - 18h20, on est en direct sur Europe 1 et sur CNews,
01:25:28 avec cette manifestation du 1er mai
01:25:30 qui se termine dans la violence.
01:25:32 Place de la Nation à Paris.
01:25:34 L'une de nos équipes est sur place.
01:25:36 La Brave M, une unité de la police,
01:25:38 est en première ligne, c'est bien ça ?
01:25:40 - Oui, effectivement, Laurence, ici,
01:25:44 c'est une véritable coopération
01:25:46 entre policiers, gendarmes
01:25:48 et les différentes sections de ces derniers.
01:25:50 A commencer par la Brave M
01:25:52 qui est munie de ses casques de moto,
01:25:54 de petits boucliers,
01:25:56 sont beaucoup plus mobiles sur cette place de la Nation.
01:25:58 Dès lorsqu'il faut charger les éléments radicaux
01:26:00 qui leur jettent des projectiles,
01:26:02 ils coopèrent avec
01:26:04 les forces de gendarmerie mobile,
01:26:06 mais également les policiers,
01:26:08 dont certains sont équipés également
01:26:10 de petits boucliers
01:26:12 et d'équipements un peu plus légers
01:26:14 que les gendarmes qui, eux,
01:26:16 ont de véritables boucliers de plus d'un mètre de haut.
01:26:18 C'est des équipements qui leur permettent
01:26:20 d'accéder plus facilement
01:26:22 à ces éléments radicaux qui se trouvent
01:26:24 au centre de cette place de la Nation,
01:26:26 où doit se terminer cette mobilisation
01:26:28 du 1er mai, à l'heure à laquelle
01:26:30 je vous parle, le cortège est toujours
01:26:32 en train d'arriver, au compte-goutte,
01:26:34 sur cette place de la Nation.
01:26:36 Les manifestants pacifistes
01:26:38 la quittent petit à petit, mais il reste
01:26:40 un noyau dur qui tente de se reconstituer
01:26:42 minute après minute.
01:26:44 Ce sont ces éléments radicaux,
01:26:46 tout de noir vêtus la plupart du temps
01:26:48 avec une cagoule ou des lunettes très foncées
01:26:50 et qui se munissent
01:26:52 de jets,
01:26:54 de projectiles, de pierres,
01:26:56 de bouteilles, et qui assènent
01:26:58 de la violence envers les forces de l'ordre
01:27:00 qui répliquent à coups de gaz lacrymogènes
01:27:02 et donc de charges
01:27:04 à peu près toutes les 10 minutes,
01:27:06 toutes les 15 minutes. Pour le moment,
01:27:08 vous l'entendez sûrement autour de moi,
01:27:10 ce sont des intimidations de la part
01:27:12 des éléments radicaux en direction des forces de l'ordre,
01:27:14 mais nul doute que d'ici quelques secondes,
01:27:16 ces derniers devraient donner l'assaut
01:27:18 sur les éléments radicaux.
01:27:20 - Et bien sûr, vous restez avec nous,
01:27:22 vous nous prévenez à l'antenne
01:27:24 dès qu'il se passe quelque chose, on voit énormément
01:27:26 de projectiles voler en direction
01:27:28 des forces de l'ordre, je le dis pour nos auditeurs d'Europe.
01:27:30 Sandra Buisson, Service Police Justice
01:27:32 de CNews, le nombre d'interpellations augmente
01:27:34 évidemment au fil de cette manifestation.
01:27:36 - Oui bien sûr, à mesure que les violences et les tentatives
01:27:38 de dégradation sont commises, le nombre
01:27:40 d'interpellés augmente, on est à 45
01:27:42 à 18h donc pour Paris,
01:27:44 des interpellations,
01:27:46 un nombre qui est quand même largement
01:27:48 inférieur à celui de l'année dernière,
01:27:50 305 interpellations au total pour la
01:27:52 manifestation parisienne
01:27:54 et effectivement, là l'objectif
01:27:56 comme on vous a décrit, c'est de permettre
01:27:58 la dispersion de cette manifestation
01:28:00 et que les individus radicaux
01:28:02 ne se reconstituent pas en blocs
01:28:04 pour procéder à des dégradations
01:28:06 et des violences. - Bien sûr, Tatiana Rondin-Ramazan,
01:28:08 vous vouliez rajouter quelque chose tout à l'heure, avant qu'on reparte sur le terrain.
01:28:10 - Oui, je voulais dire deux choses, d'abord
01:28:12 je remarque là qu'en fait ça se passe à Paris
01:28:14 mais ça se passe aussi à Lyon, à Nantes,
01:28:16 à Bas l'état policier, à Nantes,
01:28:18 à Toulouse, voilà il y a plusieurs
01:28:20 échauffourées un peu partout en France aujourd'hui
01:28:22 à l'occasion de ce 1er mai
01:28:24 et par ailleurs, vous faisiez tout à l'heure un parallèle
01:28:26 avec un match de foot, faisons-le avec
01:28:28 les hooligans justement, c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est-à-dire que
01:28:30 pourquoi est-ce qu'on interdit les hooligans de paraître
01:28:32 dans certains matchs lorsqu'ils sont affichés
01:28:34 et considérés comme étant dangereux, vous le disiez tout à l'heure,
01:28:36 on sait maintenant qui sont ces black blocs, il n'y en a pas 15 000,
01:28:38 on les voit partout, ils vont au sommet
01:28:40 du G7, du G20, de l'OTAN, etc.
01:28:42 On sait qui c'est, c'est toujours la même bande
01:28:44 de 200-500 black blocs,
01:28:46 pourquoi est-ce qu'à un moment donné on ne se donne pas
01:28:48 les moyens, l'arsenal juridique, pour justement
01:28:50 leur permettre, ou plutôt leur interdire
01:28:52 de paraître dans ces manifestations
01:28:54 lorsqu'on sait qu'ils sont particulièrement dangereux,
01:28:56 qu'ils ont déjà commis des
01:28:58 infractions et qu'ils ont déjà caillassé,
01:29:00 si j'ose dire, du policier lors de manifestations précédentes,
01:29:02 pourquoi est-ce qu'on
01:29:04 s'empêche de cela ? Je rappelle quand même que Bruno
01:29:06 Retailleau, chef de file des sénateurs
01:29:08 LR, avait fait un projet de loi
01:29:10 en ce sens, qui avait été retoqué par le
01:29:12 Conseil Constitutionnel, mais on voit ces images,
01:29:14 on se dit peut-être qu'il y a
01:29:16 quand même un moyen de contourner cela,
01:29:18 parce que là, on empêche aussi des manifestants
01:29:20 de manifester paisiblement, le droit à manifester,
01:29:22 il marche dans les deux sens,
01:29:24 il marche dans les deux sens, alors Sandra, peut-être une précision ?
01:29:26 - Nous, la loi anti-Casteur, effectivement, c'est 2019,
01:29:28 l'article sur
01:29:30 l'interdiction administrative de manifeste
01:29:32 a été censuré, or,
01:29:34 pendant plusieurs années, on ne l'a plus entendu
01:29:36 parler, l'année dernière, au vu de ce premier
01:29:38 mai qui avait été extrêmement violent,
01:29:40 Gérald Darmanin avait dit qu'il allait
01:29:42 réfléchir à nouveau, à
01:29:44 reconstruire un nouveau texte pour essayer de
01:29:46 l'écrire différemment pour que ça puisse
01:29:48 passer au Conseil Constitutionnel.
01:29:50 C'est toujours en cours, ça n'est pas
01:29:52 sorti encore des... - En attendant, on peut toujours
01:29:54 se dire que les Black Blocs sont un peu les
01:29:56 violents utiles des pouvoirs en place,
01:29:58 quand même, parce que, moi, je me pose toujours la question,
01:30:00 regardez comment les démocraties
01:30:02 ont reculé devant les Black Blocs.
01:30:04 Jean-Christophe Couvy parlait d'un peu d'histoire des Black Blocs,
01:30:06 je regardais,
01:30:08 la première énorme
01:30:10 manifestation ultra-violente, je crois qu'il y avait
01:30:12 eu 600 blessés, c'était au G8
01:30:14 de Gênes. - Oui, exactement.
01:30:16 - Et pourquoi je vous dis que les démocraties
01:30:18 reculent ? Parce que c'est la dernière année
01:30:20 où on organisait le sommet
01:30:22 des 8 pays les plus riches dans une ville.
01:30:24 Après, on a cantonné,
01:30:26 on a exfiltré ces sommets dans des endroits
01:30:28 inaccessibles. Et je me souviens
01:30:30 d'un grand sommet à Kananasky, à G8,
01:30:32 où tout avait été contraint
01:30:34 au fond du fond d'une montagne canadienne
01:30:36 pour éviter que les Black... Donc en fait, les démocraties
01:30:38 ne font que reculer devant ces 8 partisans.
01:30:40 - C'est le plus difficile pour le 1er mai en France,
01:30:42 de les mettre dans des endroits reculés.
01:30:44 - Mais c'est Black Blocs, c'est pas des blecs, on les connaît.
01:30:46 - Si on les connaît, après tout,
01:30:48 qui empêche qu'on leur passe un coup de téléphone, puisqu'on a leur
01:30:50 coordonné 8 jours avant pour leur dire qu'ils sont
01:30:52 surveillés de près, qu'on fera... Je sais pas,
01:30:54 il y a toujours un moyen.
01:30:56 - Ils le savent qu'ils sont surveillés de près.
01:30:58 - Oui, ça va, oui, bien sûr.
01:31:00 - Mais ils savent très bien qu'on ne peut pas les empêcher de manipuler.
01:31:02 - André Maligny, sur ce sujet.
01:31:04 - C'est la question que je posais au début de l'émission.
01:31:06 On les connaît, pour la plupart, pas tous,
01:31:08 mais on les connaît, les services de police,
01:31:10 les services de renseignement, on les connaît,
01:31:12 et on ne peut pas les empêcher de venir.
01:31:14 Au nom de la liberté, sacro-sainte, heureusement,
01:31:16 la liberté d'aller et de venir.
01:31:18 Donc il faut trouver une formule juridique,
01:31:20 et Sandra Buisson disait que Gérald Darmanin
01:31:22 était en train d'y réfléchir, une formule juridique
01:31:24 qui passe le barrage, si j'ose dire,
01:31:26 dans les conseils constitutionnels.
01:31:28 Mais attention, il faut quand même préserver nos libertés publiques,
01:31:30 parce qu'on en profite tous, de ces libertés d'aller et de venir.
01:31:32 - Ah, vous n'en doutez pas.
01:31:34 - Donc il faut trouver un réglage très, très subtil.
01:31:36 - La liberté de casser et de blesser les policiers.
01:31:38 - Non, mais justement, il faut trouver le réglage subtil
01:31:40 entre la liberté d'aller et de venir
01:31:42 et puis la nécessité de se protéger contre les casseurs.
01:31:44 - Un tout petit mot, Jean-Christophe,
01:31:46 pour bien voir, par solterrain.
01:31:48 - La réponse est simple, ça doit passer par une procédure judiciaire,
01:31:50 puisque l'administratif, effectivement,
01:31:52 on ne peut pas empêcher des gens d'aller manifester.
01:31:54 Sur un match de foot, on peut, parce que c'est du privé.
01:31:56 Sur les manifestations, on ne peut pas.
01:31:58 Il faut que ça passe par un juge.
01:32:00 - Oui, mais justement, Tatiana...
01:32:02 - Passons par des juges.
01:32:04 - Tatiana, tout à l'heure, disait que les hooligans,
01:32:06 eux, ne peuvent pas aller dans certains stades.
01:32:08 - Mais c'est privé.
01:32:10 - Oui, sauf qu'ils sont dans un stade.
01:32:12 - Ils sont fichés comme les Black Blocs.
01:32:14 - Il faut savoir que quand il y a un match de football,
01:32:16 les policiers qui sont autour du stade, c'est du privé.
01:32:18 C'est-à-dire que les organisateurs payent la police
01:32:20 pour venir...
01:32:22 - Alors, on peut peut-être envisager...
01:32:24 Je réfléchis à autre.
01:32:26 On peut peut-être envisager qu'après une condamnation judiciaire,
01:32:28 cette condamnation judiciaire d'un Black Bloc
01:32:30 soit assortie d'une interdiction de manifester
01:32:32 pendant un an ou deux.
01:32:34 - Ça s'appelle une interdiction judiciaire de manifester.
01:32:36 Mais ça existe en judiciaire.
01:32:38 - Il faut que le juge pense.
01:32:40 - Allez pointer au commissariat comme font les hooligans.
01:32:42 - Mais le juge est protectif.
01:32:44 - Alors, pas tous en même temps, parce qu'on ne comprend plus rien.
01:32:46 - On sait très bien que les ultras les plus expérimentés
01:32:48 sont rarement interpellés.
01:32:50 - Bien sûr.
01:32:52 - C'est pas eux qu'on peut empêcher de manifester en judiciaire.
01:32:54 C'était l'intérêt de l'interdiction administrative.
01:32:56 C'est de savoir que quelqu'un est connu des renseignements
01:32:58 comme étant un radical violent
01:33:00 et pouvoir prendre une mesure en amont.
01:33:02 - 18h28 en direct sur CNews et sur Europe 1.
01:33:04 On va rejoindre l'une de nos équipes,
01:33:06 Place de la Nation.
01:33:08 Notre caméraman, notre journaliste-reporteur du MAGE
01:33:10 a été la cible de tir de cailloux
01:33:12 de la part des Black Blocs.
01:33:14 Vous allez nous expliquer.
01:33:16 Est-ce que vous êtes blessé?
01:33:18 Que s'est-il passé exactement?
01:33:20 - Oui, bonsoir.
01:33:22 Fort heureusement,
01:33:24 mon journaliste-reporteur du MAGE
01:33:26 qui m'accompagne ici, Place de la Nation,
01:33:28 était muni d'un casque sur sa tête.
01:33:30 Il n'est pas blessé.
01:33:32 Mais effectivement,
01:33:34 ce sont des Black Blocs
01:33:36 qui lui ont lancé une pierre sur la tête
01:33:38 qu'ils visent.
01:33:40 Les forces de l'ordre, depuis maintenant,
01:33:42 font des charges incessantes.
01:33:44 Mais pas que.
01:33:46 Les journalistes aussi sont manifestement
01:33:48 pris pour cible.
01:33:50 Alors, les forces de l'ordre, eux,
01:33:52 doivent répliquer en lançant
01:33:54 des gaz lacrymogènes pour essayer
01:33:56 de disperser ces éléments radicaux.
01:33:58 Mais qui reviennent à la charge
01:34:00 juste après avoir été dispersés.
01:34:02 Nous sommes effectivement
01:34:04 sur une des artères
01:34:06 de cette Place de la Nation
01:34:08 qui est le point de chute, le lieu d'arrivée
01:34:10 de cette manifestation.
01:34:12 Alors que le cortège pacifique, lui, est en train d'arriver.
01:34:14 Les Black Blocs profitent de cette
01:34:16 concentration pour
01:34:18 détruire des abribus,
01:34:20 lancer des projectiles
01:34:22 sur les forces de l'ordre et donc sur,
01:34:24 également, le journaliste-reporteur d'image
01:34:26 qui m'accompagne. Mais nous ne sommes pas
01:34:28 blessés, heureusement, Laurence, puisque
01:34:30 nous avons le casque bien sur la tête.
01:34:32 Merci, mais prenez soin de vous
01:34:34 parce que, voilà, on sait que vous prenez des risques
01:34:36 sur le terrain, journalistes de toute
01:34:38 radio, télé,
01:34:40 compris, qui sont des cibles, au même titre que les policiers,
01:34:42 de ces éléments violents et radicaux
01:34:44 qui sont toujours très présents sur cette Place de la Nation.
01:34:46 Beaucoup de mouvements de troupes
01:34:48 policières pour tenter
01:34:50 de juguler ces phénomènes violents,
01:34:52 permettre aux manifestants pacifiques aussi d'évacuer
01:34:54 les lieux sans être blessés ni
01:34:56 incommodés par les gaz lacrymogènes.
01:34:58 Il y a eu aussi, un peu précédemment,
01:35:00 lors de ce cortège
01:35:02 du mobilier urbain, qui a été
01:35:04 cassé. Une camionnette a été
01:35:06 incendiée lors de ce
01:35:08 défilé du 1er mai. Alors,
01:35:10 évidemment pas dans le cortège syndical,
01:35:12 mais dans le
01:35:14 pré-cortège, qui est formé
01:35:16 essentiellement d'éléments radicaux.
01:35:18 Les pompiers ont tenté de circonscrire
01:35:20 cet incendie d'une camionnette
01:35:22 qui aurait pu se propager à d'autres voitures
01:35:24 et aux habitations, parce que la densité urbaine
01:35:26 à Paris est évidemment extrêmement importante.
01:35:28 On va juste écouter le témoignage de la propriétaire de la
01:35:30 camionnette qui a pris feu. Elle explique comment
01:35:32 elle a réagi devant la dégradation de son véhicule.
01:35:34 Écoutez.
01:35:36 Je suis en train de travailler dans mon atelier, juste à côté,
01:35:38 et puis là, il y a eu trop, trop de monde, CRS,
01:35:40 et c'était le début de la manif.
01:35:42 Et là, il y a eu pas mal
01:35:44 de casse, beaucoup de pétards,
01:35:46 et j'ai fait mince le camion,
01:35:48 et il y a eu les flammes, et c'est parti
01:35:50 trop vite. On a voulu essayer d'éteindre
01:35:52 avec des sodeaux, mais les CRS nous ont dit "non, non,
01:35:54 on n'y allait pas", et après, on a vu
01:35:56 le camion cramer, quoi, voilà. Je devais travailler
01:35:58 deux mains avec, livrer des clients.
01:36:00 Je vais retarder la livraison.
01:36:02 Il y a un peu de matériel dedans, mais
01:36:04 on va voir ce qu'il y a... J'ai appelé l'assurance,
01:36:06 on va voir comment ça se passe. - Voilà, et cette dame
01:36:08 est artisan, c'est une restauratrice
01:36:10 de vitraux,
01:36:12 petit salaire, évidemment, et c'est ces gens-là
01:36:14 qui sont, Catherine, les victimes
01:36:16 de ces violences.
01:36:18 C'est absolument navrant
01:36:20 et honteux. - Oui, mais
01:36:22 notre débat depuis
01:36:24 20 minutes dit qu'il n'y a pas de solution,
01:36:26 puisqu'on est dans un pays livre, et que
01:36:28 toutes les décisions un peu
01:36:30 rudes qu'il faudrait
01:36:32 prendre, on ne les prend pas, alors...
01:36:34 - Oui, on évalue.
01:36:36 On évite de prendre
01:36:38 des décisions qui fâchent, Jean-Christophe Covis ?
01:36:40 - C'est compliqué, en plus on est dans un tempo politique,
01:36:42 alors ça a deux surcroît,
01:36:44 il y a des élections bientôt, donc
01:36:46 tout le monde surf sur la tranquillité,
01:36:48 parce que si, imaginez qu'il y a
01:36:50 un manifestant, même radical,
01:36:52 je veux dire, surtout radical, un BlackBlock
01:36:54 qui soit gréement blessé, ou
01:36:56 un Malik Oussekin, et là c'est fini, on plie
01:36:58 les boutiques et il y a encore une crise.
01:37:00 Donc en fait, depuis, c'est vrai qu'à chaque fois,
01:37:02 les gouvernements sont tétanisés
01:37:04 dès qu'il y a des mouvements de foules.
01:37:06 Ça c'est la crainte de tout le monde, des préfets, des gouvernants.
01:37:08 Bien sûr qu'on a le droit
01:37:10 de manifester, et au contraire, on est là
01:37:12 pour protéger les manifestants, mais
01:37:14 quand on a des éléments subversifs
01:37:16 qui sont là vraiment pour aller
01:37:18 au contact, pour se battre, pour balancer
01:37:20 des objets pour
01:37:22 faire mal, et des fois même tuer,
01:37:24 effectivement on se pose la question, on est
01:37:26 jusqu'où la gradation justement de cette
01:37:28 force, jusqu'où on accepte ?
01:37:30 Parce que, je veux dire, à un moment donné,
01:37:32 on a aussi des véhicules en sordeau.
01:37:34 On arrive, on arrose, et puis...
01:37:36 - Dans certains cas, vous les sortez, la police les sort.
01:37:38 - Mais encore une fois, c'est sur instruction des préfets.
01:37:40 Et donc c'est encore le politique qui est à la main
01:37:42 dans une manifestation, la gradation
01:37:44 de cette utilisation de la force.
01:37:46 Donc on accepte un certain désordre, jusqu'à
01:37:48 un moment donné, où on estime qu'on est arrivé au bout,
01:37:50 et là, on siffle la fin de la récré,
01:37:52 et on utilise tous les moyens pour établir l'ordre.
01:37:54 - Non, pour l'instant, l'ordre n'a pas été donné
01:37:56 par la préfecture de police de Paris,
01:37:58 et alors, on nous laisse dévacuer la place.
01:38:00 - Peut-être qu'il va y avoir un énorme orage,
01:38:02 puisque c'est ce qu'annonce la météo.
01:38:04 - Là, dans ces cas, c'est très efficace.
01:38:06 - La solution, on disperse.
01:38:08 - Effectivement, la pluie dissuade souvent
01:38:10 les manifestants violents qui préfèrent
01:38:12 rentrer chez eux.
01:38:14 Ceux-là sont d'ailleurs...
01:38:16 Leur sociologie est assez intéressante,
01:38:18 qu'elles se recouvrent des gens de ces Black Blocs-là,
01:38:20 qui ne sont pas forcément des enfants d'ouvriers.
01:38:22 - Non, mais en fait, on le voit bien,
01:38:24 c'est souvent des fils à papa,
01:38:26 et il y a aussi des fils de profs.
01:38:28 Je ne vais pas faire tout le truc,
01:38:30 mais ce n'est pas des enfants défavorisés.
01:38:32 Il y a très peu de chômeurs, quand on interpelle,
01:38:34 et même quand on regarde les services de renseignement,
01:38:36 on nous dit que ce ne sont pas les chômeurs
01:38:38 ni les gens défavorisés qui viennent.
01:38:40 C'est des gens d'un certain milieu,
01:38:42 moyen, voire plus élevé, qui viennent
01:38:44 pour s'en canailler, parce qu'ils ont une idéologie,
01:38:46 parce que c'est leur révolution à eux.
01:38:48 À une époque, c'est vrai qu'on avait
01:38:50 deux prismes.
01:38:52 On avait le "Bloc" soviétique,
01:38:54 le communisme, de l'autre côté,
01:38:56 les démocraties, le capitalisme.
01:38:58 Aujourd'hui, on n'a plus qu'une seule vision,
01:39:00 c'est le capitalisme, et certains veulent
01:39:02 s'inventer une nouvelle révolution,
01:39:04 un nouvel idéal,
01:39:06 mais qu'ils aillent juste visiter
01:39:08 ce qui se passe dans les pays de l'Est
01:39:10 et voir les stigmates que certains régimes
01:39:12 ont laissés, ils verront bien
01:39:14 qu'ici, on est très bien.
01:39:16 - Il est 18h33,
01:39:18 on est toujours en direct sur CNews
01:39:20 et sur Europe 1, avec cette situation
01:39:22 en très instable place de la Nation à Paris.
01:39:24 On va bien garder le lien
01:39:26 avec nos équipes qui sont sur place.
01:39:28 J'aimerais évoquer ce qui s'est passé à Saint-Etienne
01:39:30 ce matin, puisque Raphaël Glucksmann,
01:39:32 le candidat place publique
01:39:34 Parti Socialiste,
01:39:36 a tenté de rallier
01:39:38 le défilé du 1er mai à Saint-Etienne.
01:39:40 Il en a été exfiltré
01:39:42 avec beaucoup de violence, il a été
01:39:44 molesté, puisqu'il a reçu
01:39:46 de la peinture. On va peut-être
01:39:48 écouter la façon
01:39:50 dont les manifestants l'ont sorti du cortège.
01:39:52 Je ne sais pas si on a la séquence, qu'on peut écouter.
01:39:54 Ensuite, on écoutera ce qu'il en a dit,
01:39:56 puisqu'il a pointé très clairement du doigt la responsabilité
01:39:58 de la France Insoumise. D'abord, on écoute
01:40:00 les échanges entre lui et les manifestants.
01:40:02 [Cris de la foule]
01:40:27 Franchement, je ne les connais pas personnellement,
01:40:29 donc c'est compliqué, on va voir qui c'est. Mais ce qui est sûr,
01:40:31 c'est qu'il y avait des drapeaux de partis politiques,
01:40:33 de révolution permanente et de la France Insoumise.
01:40:35 Donc voilà, c'est
01:40:37 leur conception
01:40:39 du débat démocratique,
01:40:41 ce n'est pas la nôtre. Nous, on est des démocrates
01:40:43 de combat, des démocrates jusqu'au bout
01:40:45 des ongles, et on
01:40:47 exclut a priori toute forme de
01:40:49 violence physique et verbale
01:40:51 de la confrontation politique qui fait vivre la démocratie.
01:40:53 On fait une campagne,
01:40:55 où on va dans les usines, et où
01:40:57 on va manifester le 1er mai.
01:40:59 Ces gens sont des gens
01:41:01 qui ne sont pas des démocrates.
01:41:03 C'est tout, ce n'est pas des démocrates.
01:41:05 On le voit dans le comportement interne de leur parti,
01:41:07 dans leur structuration, dans leur
01:41:09 discours, dans leur violence.
01:41:11 Et nous, on rompt avec ça.
01:41:13 Ce n'est pas nos amis, ce ne sont pas
01:41:15 nos camarades, et ils font beaucoup de torts
01:41:17 aux travailleurs et à la cause du progrès
01:41:19 social. - Voilà pour les paroles de
01:41:21 Raphaël Glucksmann, attendez, parti socialiste
01:41:23 et place publique, qui dénonce les insoumis.
01:41:25 Jean-Luc Mélenchon a dans un premier
01:41:27 temps dit qu'il désapprouvait totalement l'expulsion
01:41:29 de Raphaël Glucksmann, avec violence
01:41:31 du cortège de Saint-Étienne, et puis après,
01:41:33 il s'est énervé au fil de la journée, il a
01:41:35 multiplié les tweets jusqu'au dernier.
01:41:37 Raphaël Glucksmann, excusez-vous, vous avez accusé
01:41:39 LFI de votre expulsion de la manif du 1er mai.
01:41:41 Nous avons récusé,
01:41:43 vous et les chefs du PS,
01:41:45 ont continué sur la base de vos accusations.
01:41:47 Ce sont les jeunes communistes
01:41:49 du 42 qui ont revendiqué cette action.
01:41:51 Après ceux du Nord,
01:41:53 chez Fabien Roussel, respectez vos adversaires
01:41:55 en apprenant à les connaître.
01:41:57 C'est une stratégie
01:41:59 du chaos que mène LFI.
01:42:01 - Je pense que Mélenchon,
01:42:03 il sent que le tapis électoral se dérobe
01:42:05 un peu sous ses pieds, là. Accuser les communistes,
01:42:07 je ne sais pas. Mais surtout,
01:42:09 évidemment, il faut condamner la façon
01:42:11 dont Raphaël Glucksmann a été exfiltré
01:42:13 de cette manifestation à Saint-Étienne.
01:42:15 Mais si vous voulez, ça m'amuse
01:42:17 quand même un peu, parce qu'au moment des élections
01:42:19 législatives, la nuppèce,
01:42:21 forte, triomphante, les socialistes
01:42:23 étaient contents d'avoir le soutien de la France insoumise
01:42:25 pour se faire élire un peu partout.
01:42:27 Aujourd'hui, ils s'aperçoivent
01:42:29 que LFI est devenue radicale
01:42:31 et extrémiste. Très bien, mais enfin,
01:42:33 moi, je trouve ça un peu
01:42:35 fort de café, quand même. - J'entends.
01:42:37 Catherine, quelle est votre réaction en entendant Raphaël Glucksmann
01:42:39 accuser la France insoumise ?
01:42:41 - Je trouve qu'il a bien réagi,
01:42:43 de manière à moitié amusée
01:42:45 et un peu exaspérée.
01:42:47 Est-ce que c'était les communistes
01:42:49 ou pas ? Mais ce sont tellement
01:42:51 des manières de LFI qui veut créer du...
01:42:53 Voilà. Et on voit bien
01:42:55 que Mélenchon ne tient pas ses nerfs
01:42:57 et qu'en ce moment,
01:42:59 c'est à la fois
01:43:01 une fausse
01:43:03 réaction de force
01:43:05 qui révèle en fait un début de fragilité.
01:43:07 Voilà. Et que toujours,
01:43:09 l'orage sur le sourcil, toujours en colère...
01:43:11 - C'est le bruit à la fureur,
01:43:13 mais ça ne marche plus visiblement dans les annonces
01:43:15 ou dans les ventes, puisque André Vallini,
01:43:17 la liste de Raphaël Glucksmann
01:43:19 est dans une phase ascendante, alors que celles
01:43:21 des insoumis, dans une phase descendante.
01:43:23 Ça aussi explique cela ? - Oui, bien sûr.
01:43:25 Je pense que les insoumis sont très en colère
01:43:27 actuellement contre les socialistes.
01:43:29 C'est pas nouveau, mais ça s'aggrave
01:43:31 à cause des sondages qui montrent qu'il y a
01:43:33 une dynamique du côté de Glucksmann et du PS
01:43:35 et une dynamique inverse
01:43:37 du côté des insoumis, qui n'arrivent pas à décoller
01:43:39 des 6 ou 7 %. Moi, je pense
01:43:41 qu'après les européennes, il va y avoir
01:43:43 une clarification à gauche, que la NUPES a du plomb
01:43:45 dans l'aile, et tant mieux. Moi, je n'ai jamais été
01:43:47 président de la NUPES, donc je pense que
01:43:49 ces européennes vont d'abord servir au PS à relever
01:43:51 la tête, et en plus, servir aussi à clarifier
01:43:53 les choses et à faire en sorte que la NUPES
01:43:55 soit derrière nous. - D'ailleurs, Mélenchon a dit
01:43:57 que la NUPES était finie et qu'il était très content
01:43:59 de s'être séparé de ses alliés.
01:44:01 - En tout cas, il multiplie les invectives.
01:44:03 On a été rejoint par Georges Bensoussan.
01:44:05 Bonsoir, Georges Bensoussan. - Bonsoir.
01:44:07 - Vous êtes historien, on est en pleine édition
01:44:09 spéciale consacrée à ces manifestations
01:44:11 du 1er mai, qui se terminent
01:44:13 dans la violence, avec des éléments radicaux.
01:44:15 On a entendu Raphaël Glucksmann, qui accusait
01:44:17 la France insoumise d'avoir organisé
01:44:19 son exfiltration violente des manifestations
01:44:21 du 1er mai. Il dit que ce ne sont pas des démocrates.
01:44:23 Vous, vous dites qu'effectivement,
01:44:25 il y a un vrai risque du côté du parti
01:44:27 de Jean-Luc Mélenchon.
01:44:29 - Oui, je l'ai dit au micro de votre collègue
01:44:31 Sonia Mabrouk, il y a deux semaines.
01:44:33 J'ai dit que Jean-Luc Mélenchon faisait penser
01:44:35 à Doriot, par l'aspect populiste,
01:44:37 provocateur, cherchant le chaos,
01:44:39 parce que c'est ça, la stratégie de Mélenchon.
01:44:41 Et lui, alors là, en l'occurrence
01:44:43 chez Mélenchon, racolant, bien sûr,
01:44:45 dans les banlieues islamisées,
01:44:47 avec une stratégie très particulière,
01:44:49 en surfant sur des passions antisémites.
01:44:51 En clair.
01:44:53 On qualifie pudiquement d'antisioniste,
01:44:55 en réalité, il s'agit bien d'un antisémitisme.
01:44:57 Je ne dis pas de Mélenchon, mais il surfe
01:44:59 sur des passions antisémites dans certains
01:45:01 quartiers de certaines banlieues islamisées.
01:45:03 - Et ça veut dire que ce n'est pas hasard si Raphaël Glucksmann
01:45:05 a été sorti de cette manifestation ?
01:45:07 - Ah, ça, je ne sais rien. Ça, c'est impossible.
01:45:09 - A Saint-Étienne, Catherine Ney ?
01:45:11 - Ah, ben, je...
01:45:13 - Non, mais certains y voient un symbole, aussi.
01:45:15 - Ben, peut-être. - Certains y voient un symbole.
01:45:17 - Parce que qui... J'ai bien l'impression
01:45:19 qu'on compare Mélenchon à Dorio,
01:45:21 mais lui, avec Fyodor Cherikou,
01:45:23 ils avaient traité le leader
01:45:25 communiste... - Monsieur Roussel ?
01:45:27 - Pardon, oui, de Dorio.
01:45:29 - Absolument. Je me rappelle.
01:45:31 On va juste... Je vous donne la parole
01:45:33 dans un instant, Georges-Benet Poussoussan.
01:45:35 On repart sur le terrain, à rejoindre une de nos équipes,
01:45:37 Place de la Nation. Que se passe-t-il en ce moment ?
01:45:39 On a l'impression que la situation se calme.
01:45:42 Il y a quand même un certain nombre de drapeaux palestiniens
01:45:44 que l'on voit désormais être brandis par les manifestants.
01:45:47 - Oui, toujours ces drapeaux palestiniens,
01:45:51 toujours les mêmes depuis le début de cet après-midi,
01:45:53 dans le cortège parisien,
01:45:55 mais également ici, Place de la Nation.
01:45:57 Mais c'est vrai que l'on assiste avec mon collègue
01:45:59 ici à un moment d'apaisement, avec
01:46:01 des forces de l'ordre qui ont posé
01:46:03 les casques, une ambiance qui contraste
01:46:05 avec ce qui s'est passé il y a moins de 20 minutes,
01:46:07 ces affrontements violents
01:46:09 qui ont une nouvelle fois émaillé
01:46:11 cette fin de mobilisation,
01:46:13 avec des jets de bouteilles, des jets de canettes,
01:46:15 de pierres également,
01:46:17 et ces charges successives de la Bravem,
01:46:19 des CRS, des gendarmes également,
01:46:21 avec des jets de gaz lacrymogènes,
01:46:25 évidemment, pour disperser ces éléments radicaux
01:46:27 que nous ne voyons plus, pour le moment,
01:46:29 avec mon caméraman,
01:46:31 des éléments radicaux qui, potentiellement,
01:46:33 sont à un autre endroit sur cette Place de la Nation,
01:46:35 puisque, je vous le rappelle, elle fait 50 000 m2,
01:46:37 donc, autant vous dire que, difficile d'être
01:46:39 à tous les endroits, à tout moment,
01:46:41 mais les forces de l'ordre qui restent
01:46:43 en place, à chaque rue
01:46:45 adjacente de cette Place de la Nation,
01:46:47 avec ce moment d'apaisement, ces forces de l'ordre
01:46:49 qui ont posé leurs casques,
01:46:51 mais qui le remettent à l'instant même
01:46:53 où je suis en train de vous parler. Alors, est-ce que,
01:46:55 d'ici quelques instants, il y aura de nouveaux
01:46:57 moments de tension ? Nous l'ignorons pour le moment,
01:46:59 et, évidemment, nous ne manquerons pas de vous en faire part
01:47:01 sur Europe 1 et sur CNews.
01:47:03 - Vous, Georges Juentzoussin, vous êtes historien,
01:47:05 on voit, il y a eu, dans tous les cortèges,
01:47:07 des drapeaux palestiniens.
01:47:09 Pas des centaines, mais il y en a.
01:47:11 Maintenant, c'est systématique,
01:47:13 depuis quelques semaines.
01:47:15 - Oui, apparemment, c'est toujours ciblé,
01:47:17 c'est toujours la même clientèle électorale,
01:47:19 c'est toujours El-Effi, qui a fait de la Palestine
01:47:21 une cause christique, une cause sacrée,
01:47:23 d'où dépend le salut de l'humanité.
01:47:25 Mais, là-dessus,
01:47:27 on peut dire que, premièrement,
01:47:29 que viennent faire les drapeaux palestiniens en 1er mai,
01:47:31 que vient faire la cause palestinienne
01:47:33 dans les élections européennes avec Rima Hassan,
01:47:35 qui est en position d'être élue,
01:47:37 et, sur le fond, on voit bien
01:47:39 la stratégie électorale.
01:47:41 La stratégie électorale, c'est de rameuter
01:47:43 toute une clientèle d'origine maghrébine
01:47:45 qui est très sensible à la cause palestinienne.
01:47:47 - Mais, est-ce que ça peut fonctionner ?
01:47:49 On voit que, dans les intentions de vote,
01:47:51 elle est plutôt en face descendante, cette liste des insoumis.
01:47:53 - Non, je pense que ça ne fonctionnera pas, sur le fond.
01:47:55 Les forces profondes en France,
01:47:57 il faut lire, pour ça, Jérôme Fourquet,
01:47:59 le chef d'Élu, etc., les forces profondes
01:48:01 ne sont pas du tout du côté mélenchonien.
01:48:03 Mélenchon, c'est, si vous voulez,
01:48:05 la petite classe moyenne, je ne parle pas de ses bons lieux islamistiques,
01:48:07 mais la petite classe moyenne, très frustrée,
01:48:09 socialement, qui est mue par un ressentiment
01:48:11 profond. C'est en cela, d'ailleurs,
01:48:13 qu'il avait un lien avec Doriot.
01:48:15 Mélenchon, c'est l'homme du ressentiment.
01:48:17 Et sa clientèle sociale, c'est cette base-là,
01:48:19 cette petite bourgeoisie de Bac +2,
01:48:21 Bac +4, qui a un ressentiment social
01:48:23 profond, qui en veut au monde entier
01:48:25 de la place qu'elle n'a pas
01:48:27 et qu'elle pense devoir.
01:48:29 - Il y a, donc, ces drapeaux palestiniens,
01:48:31 il y a aussi ce conflit qui fait
01:48:33 irruption en permanence dans notre
01:48:35 pays, entre Israël et
01:48:37 l'organisation terroriste du Hamas.
01:48:39 Mathilde Pano et Rima Hassan, que vous évoquiez,
01:48:41 ont été convoqués cette semaine pour
01:48:43 Apologie du terrorisme. Il y a eu
01:48:45 beaucoup de communication, de gesticulation des insoumis
01:48:47 autour de cela. C'est une importation
01:48:49 du conflit, à vos yeux ?
01:48:51 - Oui, mais ce n'est pas nouveau. C'est une importation du conflit.
01:48:53 Encore une fois, on sait très bien pourquoi ils le font.
01:48:55 Ce n'est pas nouveau. Et effectivement, les slogans
01:48:57 qui ont été mis en avant par Rima Hassan,
01:48:59 j'ai dit, encore une fois,
01:49:01 c'était des slogans génocidaires, je le maintiens.
01:49:03 Pourquoi ? Parce que parler
01:49:05 de la Palestine libre, du fleuve à la mer,
01:49:07 ça implique la destruction de l'Etat d'Israël.
01:49:09 Mais elle, en bonne juriste et en bonne sophiste,
01:49:11 elle vous dira non,
01:49:13 ça signifie un Etat unique où les Israéliens
01:49:15 palestiniens vivront ensemble. - On va vivre ensemble.
01:49:17 C'est ce qu'elle a dit, madame Hassan.
01:49:19 - Est-ce qu'elle a demandé aux Israéliens, s'ils le voulaient ?
01:49:21 Est-ce qu'elle s'est hanquée du désir
01:49:23 des Israéliens ? Bien évidemment non.
01:49:25 Et après un tel passé de conflit
01:49:27 entre les deux peuples,
01:49:29 vous imaginez la coexistence possible ? Non.
01:49:31 Il faut deux Etats séparés
01:49:33 pour deux peuples. Donc, l'idée d'un seul Etat,
01:49:35 ça signifie en termes
01:49:37 subliminaux la fin de l'Etat d'Israël
01:49:39 par subversion démographique.
01:49:41 Donc, la destruction de l'Etat. Est-ce qu'on peut
01:49:43 imaginer que ça se fera pacifiquement ?
01:49:45 A la lumière du 7 octobre, on peut imaginer
01:49:47 qu'il y aura des massacres de très grande ampleur.
01:49:49 Je voudrais quand même vous citer quelque chose qui...
01:49:51 Le représentant du Qatar,
01:49:53 la Ligue arabe, a déclaré hier
01:49:55 le 7 octobre n'est qu'un prélude
01:49:57 à l'anéantissement de l'entité sioniste à la fin
01:49:59 de leur Etat. C'est clair.
01:50:01 C'est dit clairement.
01:50:03 C'est dit clairement.
01:50:05 Catherine Ney, c'est une analyse évidemment qui fait froid
01:50:07 dans le dos. Qui fait froid dans le dos
01:50:09 et dans le fond
01:50:11 que les Israéliens eux-mêmes
01:50:13 n'avaient pas vu venir et on avait
01:50:15 l'impression au contraire qu'il y avait une sorte
01:50:17 d'ouverture
01:50:19 avec tous ces palestiniens,
01:50:21 18 000, qui venaient travailler tous les jours
01:50:23 en Israël. On avait l'impression qu'il y avait une paix.
01:50:25 Comme ça, ce que certains
01:50:27 généraux israéliens trouvaient suspect
01:50:29 ils avaient alerté
01:50:31 l'état Niaou qui les traitait de Wagner
01:50:33 et lui il était
01:50:35 tout à son...
01:50:37 C'était aller...
01:50:39 les accords d'Abraham
01:50:41 mais qui ne sont pas caduques si on en repense.
01:50:43 Voilà.
01:50:45 Après 6 mois de guerre, effectivement
01:50:47 les accords d'Abraham ne sont pas caduques donc
01:50:49 effectivement ils sont pérennes mais penser que les accords
01:50:51 d'Abraham pourraient enterrer la question palestinienne
01:50:53 c'est une naïveté.
01:50:55 Oui mais c'est une naïveté dont tout le monde a été
01:50:57 un peu coupable. Parce qu'il se révélait
01:50:59 que la cause palestinienne était passée un peu au second plan
01:51:01 et les pays arabes, l'Arabie saoudite,
01:51:03 les Émirats
01:51:05 avaient noué des relations avec Israël
01:51:07 alors que la cause palestinienne dans les profondeurs
01:51:09 du peuple palestinien restait très vivace.
01:51:11 J'étais en Israël en décembre 2020
01:51:13 aux accords d'Abraham et on m'interrogeait sur la radio
01:51:15 israélienne Cannes, on m'interrogeait
01:51:17 sur les accords d'Abraham et j'ai jeté un froid
01:51:19 quand j'ai dit "bon c'est très bien mais ça ne règle absolument
01:51:21 aucun problème de fond".
01:51:23 Évidemment je n'étais pas du tout dans le consensus
01:51:25 national. Sur le fond la
01:51:27 cause palestinienne elle est centrale.
01:51:29 Pour savoir comment la résoudre, Netanyahou
01:51:31 porte une très lourde responsabilité dans ce qui s'est passé
01:51:33 le 7 octobre parce que l'appareil militaire israélien
01:51:35 était conscient de la menace.
01:51:37 Et on sait très bien que la stratégie
01:51:39 de Netanyahou qui est assez suicidaire
01:51:41 a consisté à affaiblir l'autorité palestinienne pour
01:51:43 forcer le Hamas en pensant que le Hamas
01:51:45 ne passerait jamais à l'action.
01:51:47 - Et vous publiez, je le signale,
01:51:49 les origines du conflit israélo-arabe aux éditions
01:51:51 Que sais-je. On a toujours
01:51:53 cette situation tendue, place de la
01:51:55 nation avec énormément de forces de l'ordre
01:51:57 qui se regroupent. Jean-Christophe
01:51:59 Kouvi, on a le sentiment que ça y est
01:52:01 ils sont en train de peut-être
01:52:03 commencer l'évacuation totale
01:52:05 de cette place ou pas encore ?
01:52:07 - On va aller prendre manœuvre. On voit
01:52:09 de la CRS 8 là, vous voyez, ils sont équipés
01:52:11 assez légers, des petits boucliers, ils ont
01:52:13 des casques différents des autres, puis les CRS classiques.
01:52:15 Donc on voit bien qu'effectivement
01:52:17 tout le monde se met en ligne et on va ratisser la place.
01:52:19 C'est-à-dire qu'on va avancer petit à petit
01:52:21 pour faire évacuer les gens
01:52:23 en disant que maintenant, voilà, la récré
01:52:25 est finie, il va falloir rentrer à la maison et puis
01:52:27 profiter d'allumer ces news pour voir
01:52:29 les news. - Exactement, ces news
01:52:31 européens à la radio. Notre équipe et place de la
01:52:33 nation, évidemment, va peut-être nous confirmer
01:52:35 ce que vous nous dites. Les CRS sont en train
01:52:37 de se regrouper, en tout cas les forces de l'ordre
01:52:39 pour peut-être
01:52:41 évacuer la place, c'est bien cela ?
01:52:43 - Je ne sais pas,
01:52:45 mais on voit en tout cas qu'il n'y avait pas beaucoup de monde.
01:52:47 - Oui, exactement.
01:52:49 Oui, exactement.
01:52:51 Laurence, les CRS qui se
01:52:53 sont regroupés, ils sont tous
01:52:55 situés à proximité
01:52:57 de chacune des rues adjacentes de cette
01:52:59 place de la nation, alors que là
01:53:01 vous le voyez, en ce moment même, il y a
01:53:03 quelques manifestants qui sont en train
01:53:05 d'agiter des fumigènes,
01:53:07 mais en réalité, la tension,
01:53:09 elle, est retombée depuis
01:53:11 maintenant 20 minutes.
01:53:13 Le cortège pacifique, lui,
01:53:15 vient d'arriver sur place.
01:53:17 Ici, les tout derniers manifestants, ils se sont
01:53:19 donc regroupés sur ces
01:53:21 pelouses, et puis, signe qu'ils ne trompent
01:53:23 pas, les black blocs qui sont vêtus
01:53:25 de noir de la tête aux pieds ont commencé
01:53:27 à se rhabiller en civils,
01:53:29 signe qu'ils sont en train de quitter
01:53:31 les lieux et qu'effectivement
01:53:33 les CRS vont procéder
01:53:35 à une évacuation
01:53:37 de cette place
01:53:39 de la nation, alors que vous voyez
01:53:41 pour décrire
01:53:43 ces images, voilà,
01:53:45 quelques fumigènes qui sont
01:53:47 tenus par des manifestants,
01:53:49 mais voilà, la situation est en train de
01:53:51 revenir au calme ici, place de la
01:53:53 nation. - Merci pour ces précisions.
01:53:55 Georges Bensoussan est avec nous, historien.
01:53:57 On voit que ces black blocs n'ont pas de revendications politiques
01:53:59 si ce n'est l'anarchie ou le chaos.
01:54:01 La cause palestinienne n'est pas arrivée jusqu'à eux,
01:54:03 je dirais.
01:54:05 - Jusqu'à eux, c'est-à-dire ? - Jusqu'à leurs revendications.
01:54:07 Ils sont juste là pour la violence, pour la violence.
01:54:09 - Oui, bien sûr, la cause palestinienne,
01:54:11 enfin, pour ceux-là, en particulier les black blocs,
01:54:13 etc., oui, bien sûr, c'est un alibi.
01:54:15 - C'est un alibi. - C'est clair, oui.
01:54:17 Pour les autres, pour ceux
01:54:19 de Sciences Po, des universités américaines,
01:54:21 etc., il s'agit vraiment d'autres choses, là.
01:54:23 - C'est ça. Alors, justement,
01:54:25 on garde évidemment présent à l'esprit ce qui se passe,
01:54:27 place de la nation. Il y a eu beaucoup
01:54:29 d'interpellations aussi,
01:54:31 et dans les facultés américaines, que ce soit
01:54:33 à Columbia, à New York, ou UCLA
01:54:35 en Californie, des évacuations
01:54:37 par les forces de l'ordre, et on a
01:54:39 connu une semaine très tendue aussi entre Sciences Po
01:54:41 et la Sorbonne, avec des étudiants
01:54:43 pro-palestiniens, en tout cas des militants
01:54:45 pro-palestiniens, qui ont tenté
01:54:47 de bloquer nos universités.
01:54:49 - Oui, mais alors, ce que ça traduit
01:54:51 essentiellement, ça ne traduit rien
01:54:53 sur le conflit israélo-arabe, ça traduit
01:54:55 beaucoup sur le délitement de l'État français,
01:54:57 et sur la désinstitutionnalisation de la société.
01:54:59 Ce qui s'est passé,
01:55:01 à savoir que 300 abrutis bloquent
01:55:03 Sciences Po, que 300 abrutis bloquent
01:55:05 Sorbonne, alors qu'il y a des milliers, des milliers
01:55:07 d'étudiants sur ces campus, ça signifie
01:55:09 que là, la jeunesse, c'est par-dessus
01:55:11 tout, et avant tout,
01:55:13 l'âge des engouements totalitaires.
01:55:15 Il faut replacer ça dans
01:55:17 les stupidités qui ont émaillé
01:55:19 la révolution culturelle chinoise, et l'engouement
01:55:21 de toute une jeunesse qui a applaudi Cuba,
01:55:23 qui a applaudi l'Ekmer Rouge, qui a applaudi
01:55:25 la révolution culturelle chinoise. Là, on continue
01:55:27 dans la stupidité, la Palestine, cause sacrée
01:55:29 de l'humanité. Ça, c'est le premier point. Mais le deuxième
01:55:31 point, plus grave, c'est
01:55:33 que les institutions qui auraient
01:55:35 dû réagir, Sciences Po,
01:55:37 elles ne l'ont pas fait, et elles prouvent là
01:55:39 la désinstitutionnalisation profonde
01:55:41 de la société, c'est-à-dire que tout est
01:55:43 possible en matière de chaos, à savoir
01:55:45 que, quand on regarde la direction de Sciences Po,
01:55:47 vous savez à quoi on pense ? On pense au film
01:55:49 d'Aris Essédoui, "Le chagrin et la pitié".
01:55:51 Ces gens-là nous inspirent du chagrin et de la pitié.
01:55:53 Si on veut comprendre l'étrange défaite
01:55:55 Marc Bloch, 1940, on n'a qu'à
01:55:57 regarder ces gens-là. Et on comprend comment
01:55:59 les élites peuvent être responsables d'un chaos.
01:56:01 En deux temps, trois mouvements,
01:56:03 il était facile de remettre ces gens-là
01:56:05 dans le droit chemin, et de
01:56:07 rouvrir Sciences Po et de ne pas laisser le chaos
01:56:09 s'installer. - Ça n'a pas été fait. - Ça n'a pas été fait.
01:56:11 Et je sais en haut lieu,
01:56:13 je ne peux pas citer son nom, bien sûr,
01:56:15 mais il y a un professeur de Sciences Po qui est menacé
01:56:17 lui-même, qui reçoit des mails,
01:56:19 dont la direction reçoit
01:56:21 des mails demandant son renvoi.
01:56:23 Et il en a fait part à la direction. La direction n'a
01:56:25 rien fait. - Pour le protéger, bien sûr.
01:56:27 Ils sont seuls en première ligne. Catherine Ney.
01:56:29 - Mais la direction, c'est qui ? Parce qu'elle ne cesse de démissionner.
01:56:31 Là, c'est Agabriel Attal
01:56:33 qui a nommé un administrateur provisoire.
01:56:35 Parce qu'il y a M. Vichra
01:56:37 qui a des ennuis avec
01:56:39 Conjugo et qui est jeté. - Avant c'était Vichra.
01:56:41 - Avant c'était Olivier Duhamel.
01:56:43 - Avant il y avait Descointes, etc.
01:56:45 - Donc c'est quand même depuis
01:56:47 quelques années, et ça avait quand même
01:56:49 commencé avec Richard Descointes
01:56:51 qui avait lancé une autre
01:56:53 politique.
01:56:55 On va de caribance.
01:56:57 C'est surtout ça.
01:56:59 Il faut nommer un directeur, mais qu'il soit
01:57:01 vraiment un directeur. - C'est vrai.
01:57:03 Mais le problème est plus profond. Le problème, c'est celui
01:57:05 de la capacité d'assumer l'autorité
01:57:07 quand on est en fonction d'autorité.
01:57:09 Et dans un État qui se délite et dans une société
01:57:11 qui se fragmente dans tous les côtés,
01:57:13 là est le vrai problème. Vous connaissez
01:57:15 la fameuse phrase de Platon dans
01:57:17 La République ? "Quand la jeunesse
01:57:19 comporte et gouverne, c'est l'âge de la tyrannie."
01:57:21 On y est. - Et effectivement,
01:57:23 tous les éléments violents et radicaux
01:57:25 s'infiltrent dans les failles du système.
01:57:27 On va rejoindre Place de la Nation, l'une de nos équipes.
01:57:29 Vous venez d'assister
01:57:31 à deux interpellations. Les forces de l'ordre sont
01:57:33 à la manœuvre.
01:57:35 - Oui, effectivement,
01:57:37 des forces de l'ordre infiltrées,
01:57:39 en quelque sorte, parmi les
01:57:41 personnes ici présentes de Place de la Nation.
01:57:43 Des forces de l'ordre qui étaient au nombre
01:57:45 de 6 ou 7 qui
01:57:47 sont intervenues et qui ont interpellé
01:57:49 deux individus. Ils ont ensuite
01:57:51 extirpé des extraits de
01:57:53 cette Place de la Nation, derrière le cordon
01:57:55 de CRS en place actuellement.
01:57:57 Et dans le même temps, on a pu entendre
01:57:59 effectivement des potentiels
01:58:01 éléments radicaux appeler
01:58:03 leurs collègues à venir
01:58:05 attaquer les forces de l'ordre.
01:58:07 Des appels vains, puisqu'on sent ici
01:58:09 une mobilisation un petit peu en baisse,
01:58:11 avec peut-être une mobilisation
01:58:13 sur la fin. Pourquoi je vous dis ça ?
01:58:15 C'est parce que les CRS,
01:58:17 les gendarmes, la BRAVEM,
01:58:19 se sont déployés tout autour de cette
01:58:21 Place de la Nation. Sont-ils en train de former
01:58:23 une NAS pour pouvoir
01:58:25 guider les manifestants vers les bouches
01:58:27 de métro ? Ou sont-ils
01:58:29 en train de montrer les muscles
01:58:31 pour garder cette tension
01:58:33 à ce niveau actuel, c'est-à-dire
01:58:35 très peu élevé ? Alors,
01:58:37 effectivement, pour le moment, nous ne
01:58:39 savons pas trop ce qui va se passer, mais
01:58:41 ces forces de l'ordre sont bel et bien déployées
01:58:43 tout autour de cette Place de la Nation
01:58:45 et les manifestants
01:58:47 pacifistes quittent
01:58:49 au compte-gouttes, excusez-moi,
01:58:51 cette Place de la Nation. - Merci beaucoup
01:58:53 pour ces précisions. Jean-Christophe Pouyvive, vous êtes
01:58:55 policiste, c'est très impressionnant. Il y a cette ligne
01:58:57 de CRS qui s'étale sur des centaines
01:58:59 de mètres, Place de la Nation,
01:59:01 ça, évidemment, préfigure
01:59:03 une action, j'imagine.
01:59:05 - Déjà, c'est un impact psychologique,
01:59:07 effectivement. C'est une phalange, c'est comme les phalanges
01:59:09 grecques. Je parle à l'historien qui est à côté de moi,
01:59:11 ça, c'est un peu l'idée. C'est sur une
01:59:13 ligne avec les boucliers, on montre qu'on est
01:59:15 là, qu'effectivement, on va passer bientôt
01:59:17 à l'offensive. Il y a des collègues en civil
01:59:19 qui ont repéré
01:59:21 des lanceurs de projectiles,
01:59:23 donc qui interpellent... Alors, ce n'est pas des...
01:59:25 Ils ne sont pas infiltrés, en fait, si vous voulez, mais
01:59:27 ils sont en civil, et effectivement, c'est plus facile quand vous êtes
01:59:29 en civil à l'interpeller que quand vous êtes en uniforme
01:59:31 où vous arrivez, quoi. Donc là, il y a l'effet de surprise
01:59:33 et hop, on revient tout de suite, on ramène les personnes
01:59:35 interpellées derrière le cordon
01:59:37 de nos collègues qui nous protègent
01:59:39 et puis on attend, encore une fois,
01:59:41 le top, donc l'idée, c'est d'entourer,
01:59:43 c'est d'encercler la place, petit à petit,
01:59:45 d'avancer et de pousser un petit peu
01:59:47 les personnes vers les métros
01:59:49 ou vers des rues adjacentes pour
01:59:51 disperser dans plusieurs endroits.
01:59:53 Il faut éviter qu'ils se regroupent à un endroit,
01:59:55 donc ça va être ça, après. Il y a souvent le jeu du chat à la souris,
01:59:57 on essaie de se regrouper, faire des feutres poubelles
01:59:59 dans les rues adjacentes pour faire durer
02:00:01 un peu. Là, en fait, les Black Blocs sont un peu
02:00:03 embêtés, si j'ose dire, parce que
02:00:05 il n'y a plus vraiment grand monde sur la place,
02:00:07 donc ils sont facilement identifiables,
02:00:09 interpellables, et du coup,
02:00:11 ils ne peuvent pas eux-mêmes manœuvrer dans le nombre et dans la masse.
02:00:13 C'est pour ça qu'ils se changent, d'ailleurs,
02:00:15 c'est risible, mais on en est là.
02:00:17 C'est un peu Wonder Woman, vous savez, quand elle tourne
02:00:19 autour d'elle et qu'elle change d'uniforme,
02:00:21 mais là, c'est la même chose.
02:00:23 Ils remettent leurs
02:00:25 vêtements civils, ils redeviennent
02:00:27 entre guillemets des Kidams normaux
02:00:29 et puis ils rentrent chez eux, chez papa, maman,
02:00:31 voilà, pour, encore une fois,
02:00:33 dans leur petit appartement.
02:00:35 - 18h55,
02:00:37 on reste en direct sur CNews,
02:00:39 avec ce qui se passe Place de la Nation.
02:00:41 On va saluer les auditeurs d'Europe 1
02:00:43 qui vont rejoindre maintenant Pierre de Villeneuve. Bonsoir, Pierre,
02:00:45 pour le 19h21h sur
02:00:47 Europe 1, je pensais vous parler du Mugem,
02:00:49 mais je pense que vous allez parler des Black Blocs.
02:00:51 - On va parler des Black Blocs et puis on va demander à Louis Hallyau
02:00:53 tout à l'heure à 20h30 s'il a son brin de Mugem,
02:00:55 et je crois connaître la réponse. - Merci beaucoup
02:00:57 Pierre de Villeneuve. Bon Europe 1 soir.
02:00:59 Nous, on se retrouve toujours sur CNews
02:01:01 en direct avec ces images impressionnantes
02:01:03 de forces de l'ordre qui font face
02:01:05 aux éléments des Black Blocs
02:01:07 qui sont au centre de la Place de la Nation
02:01:09 et ça y est, visiblement, le dispositif
02:01:11 est en train de se mettre en marche
02:01:13 avec cette ligne qui avance
02:01:15 vers le centre de la Place de la Nation, on sait bien ça, Jean-Luc.
02:01:17 - Oui, c'est ça, et en fait, on pousse,
02:01:19 si vous voulez, on a la salle
02:01:21 de commandement et d'information qui coordonne
02:01:23 le mouvement.
02:01:25 Il faut toujours laisser une porte
02:01:27 de secours, de sortie
02:01:29 pour les manifestants qui veulent partir.
02:01:31 D'ailleurs, on a vu, il y a un couple qui est parti
02:01:33 entre les CRS, on les laisse partir,
02:01:35 c'est normal, c'est comme ça
02:01:37 qu'on manœuvre en France. Il faut toujours laisser
02:01:39 une porte de sortie. Et donc, petit à petit,
02:01:41 on reprend la place, on évacue les gens,
02:01:43 il va y avoir un peu quelques contacts
02:01:45 avec des personnes qui vont venir discuter,
02:01:47 essayer, comme d'habitude, d'invectiver,
02:01:49 etc. Et petit à petit,
02:01:51 on pousse, on repousse, et puis,
02:01:53 jusqu'à ce qu'à la fin, il n'y ait plus grand monde
02:01:55 sur la place. - André Valény, on voit ces
02:01:57 images, évidemment, impressionnantes
02:01:59 et un regret sur ce 1er mai, parce que, voilà,
02:02:01 ça aurait dû être la fête des travailleurs,
02:02:03 c'est la fête des Black Blocs. - Oui, ça aurait
02:02:05 dû être la fête des travailleurs, et puis,
02:02:07 l'occasion, aussi, pour les syndicats,
02:02:09 de faire valoir leurs revendications, les problèmes
02:02:11 du monde du travail, les problèmes de pouvoir d'achat,
02:02:13 les problèmes de conditions de travail, etc.
02:02:15 Et finalement, on ne retiendra de cette journée
02:02:17 que les violences des Black Blocs.
02:02:19 - C'est terrible. Éric Revelle, un petit mot pour
02:02:21 terminer, avant de passer le relais à nos amis.
02:02:23 - Oui, bah, sur la manifestation,
02:02:25 je pense que tout a été dit, mais ce que
02:02:27 M. Bensoussin, tout à l'heure, est frappé au coin
02:02:29 du bon sens, c'est-à-dire qu'on s'attend à ce que
02:02:31 à Sciences Po, à Paris, ou ailleurs, ou dans les universités,
02:02:33 ce soit le lieu de la maïotique,
02:02:35 du débat, de la controverse intellectuelle,
02:02:37 et, en fait, c'est l'idéologie qui a pris
02:02:39 toute la place, et l'idéologie, c'est justement
02:02:41 le contraire de la réflexion et de la pensée.
02:02:43 Vous voyez, donc, il y a une espèce d'inversion totale
02:02:45 de "à quoi sert un universitaire,
02:02:47 à quoi sert un étudiant à réfléchir,
02:02:49 à débattre ?" Et là, on impose une idéologie
02:02:51 qui, à mon avis, sape toute réflexion
02:02:53 possible et toute pensée. - Georges Bensoussin.
02:02:55 - Tout à fait juste, tout à fait juste, ça fait écho
02:02:57 à ce que disait Elisabeth Badinter récemment,
02:02:59 il disait "il n'y a pas de débat",
02:03:01 sa phrase sous les yeux,
02:03:03 "les mots n'ont plus de sens". Vous savez à quoi ça me fait penser ?
02:03:05 C'est au moment de la guerre froide
02:03:07 dans les années 1949-50,
02:03:09 quand les communistes s'enlisaient dans le déni des camps
02:03:11 soviétiques, René Char, grand résistant,
02:03:13 disait "ces gens-là sont dans une
02:03:15 mélasse intellectuelle". Eh bien, cette absence
02:03:17 de débat, quand l'idéologie supplante la pensée,
02:03:19 c'est la mélasse intellectuelle. On est là-dedans
02:03:21 aujourd'hui. - Et ça, ces images-là
02:03:23 vont faire boule de neige et encouragent
02:03:25 ceux qui... - Avec l'inflation du vocabulaire
02:03:27 "les mots n'ont plus de sens", "génocide à Gaza",
02:03:29 je veux dire, c'est...
02:03:31 c'est une indécence absolue.
02:03:33 - Et il y a une intention génocidaire
02:03:35 quelque part dans notre... - Ah oui, l'intention
02:03:37 génocidaire, oui, elle est bien là, parce que
02:03:39 le 7 octobre, on le montre, s'ils en avaient
02:03:41 les moyens militaires, ils éradiqueraient
02:03:43 définitivement l'État d'Israël. D'ailleurs,
02:03:45 ils le disent. - D'accord.
02:03:47 Sandra Buisson, pour terminer ce punchline
02:03:49 édition spéciale 1er mai,
02:03:51 45 interpellations à Paris, donc, on a
02:03:53 le nombre de policiers blessés dans ces interventions.
02:03:55 - Oui, 45 personnes interpellées et 12
02:03:57 policiers et gendarmes blessés qui sont
02:03:59 en urgence relative, c'est ce qu'on
02:04:01 vous indique ce soir, et
02:04:03 au final, pour cette journée de mobilisation,
02:04:05 18 000 personnes
02:04:07 rassemblées à Paris et
02:04:09 121 000 au total
02:04:11 en France. - Ce qui est évidemment
02:04:13 sans rapport avec ce qu'on a connu l'an dernier
02:04:15 où la mobilisation était bien plus importante
02:04:17 après la réforme des retraites. Merci beaucoup
02:04:19 à tous d'avoir participé à cette édition spéciale.
02:04:21 Les origines du conflit israélo-arabe
02:04:23 de Georges Ben Sousson, aux éditions Que sais-je,
02:04:25 vous reviendrez pour parler peut-être plus au calme
02:04:27 de ce livre et de tout ce que vous y dites.
02:04:29 Merci à vous, chers amis téléspectateurs.
02:04:31 Dans un instant, place à l'info sur CNews.
02:04:33 Bonne soirée à vous.