André Bercoff et Céline Alonzo reçoivent Ysabel Saiah Baudis qui publie " Oum Kalsoum, l'étoile de l'Orient" aux éditions Litos : 50 ans après sa mort, elle reste la voix qui guide et réunit le monde arabe.
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00:00Ici Sud Radio. Les Français parlent au français.
00:09Et oui, et nous sommes aussi à Londres, il y a exactement un peu plus de 80 ans.
00:14Et dans quelques instants, c'est Pierre Dac.
00:17Sud Radio, la culture dans tous ses états. André Bercoff, Céline Alonso.
00:23Comme l'a dit un jour le général de Gaulle, la France n'était pas ce qu'elle est.
00:28C'est-à-dire la France où les Français seraient des étrangers.
00:39Si, comme l'a dit également à peu de chose près et un autre jour le général de Gaulle,
00:45les choses étaient autres que ce qu'elles sont, c'est-à-dire ce qu'on voudrait qu'elles soient,
00:50ils s'en trouveraient encore pour regretter qu'elles ne soient plus ce qu'elles étaient.
00:55L'heure tant souhaitée de la fée universelle sonnera au clocher de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle
01:00quand les cartes d'état-major seront remplacées par des cartes de visite d'état-civil.
01:07En politique, parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler
01:13sont les deux principes majeurs de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l'ouvrir.
01:17Et oui, Pierre Dac avait tout dit André Bercoff, ses pensées restent et sont éternelles.
01:22Aujourd'hui, bien trois jours avant le cinquantième anniversaire de sa mort,
01:25nous allons rendre hommage à celui qui disait André, la mort n'est qu'un manque de savoir-vivre.
01:31Et voilà, c'est le génie de la langue française que certaines persistent à sous-estimer.
01:37Oui, on est très heureux d'ailleurs d'accueillir Jacques Pessis pour parler de Pierre Dac.
01:42Et je dois dire, très franchement, quand il a maintenant 8 ans,
01:46a commencé cette émission de Bercoff dans tous ses états,
01:50j'ai tout de suite pensé effectivement à Radio-Londres, au générique de Radio-Londres,
01:54et qui était l'un des pères Bercoff.
01:57J'ai tout de suite pensé à Radio-Londres,
02:01et qui était l'une des personnes les plus célèbres.
02:07L'émission s'est écrite, et aujourd'hui c'est le cinquantième anniversaire, ou presque, de sa mort.
02:16J'ai pensé à les pensées de Pierre Dac aux Cherches-Midi,
02:18Pierre Dac, l'os à moelle avec l'ogoraphie aux éditions Omnibus,
02:22et on est très heureux, Céline, d'accueillir l'héritier spirituel.
02:26C'est vrai, le testamentaire, l'engravique Pierre Dac,
02:30et il a eu raison de le faire, Jacques Pessis.
02:33Et juste un mot pour ajouter mon preuve qu'on pourrait faire 3 heures d'émission là-dessus,
02:38la télévision est faite pour ceux qui n'ont rien à dire,
02:41qui aiment absolument le faire savoir.
02:43C'est tellement vrai !
02:45Les bons crus font les bonnes cuites.
02:47Oui, c'est vrai aussi.
02:49J'en suis témoin et presque victime.
02:51A quoi servirait l'intelligence si l'imbécillité n'existait pas ?
02:54C'est très juste.
02:56Et enfin, c'est pour Dupond-Moretti,
02:58un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru.
03:01Et oui, et sa citation la plus courte, André,
03:04est « Idiots cherchent villages ».
03:06Et la plus belle, je dirais que c'est celle-ci,
03:08si active qu'elle soit, la police ne parviendra jamais à arrêter le temps qui s'enfuit.
03:13C'est philosophique ça, c'est philosophique.
03:1550 ans après sa mort, le maître de l'absurde n'a pas dit son dernier mot.
03:19On en parle dans un instant sur Sud Radio avec Jacques Pessis,
03:22son légataire universel et biographe.
03:34En matière de politique sociale,
03:36les pouvoirs publics disent qu'il faut s'entendre pour se mettre d'accord.
03:40Le patronat de droits divins dit non.
03:43Le jeune patronat dit oui.
03:45Le contrat social des conventions collectives dit il faut boire pour se rendre compte.
03:50Les centrales syndicales disent c'est tout vœu, les comptes sont rendus.
03:54Et la classe ouvrière dit merde.
03:58Celui qui dans la vie est parti de pas grand chose,
04:01pour en arriver à rien, n'a de merci à dire à personne.
04:04Si un bon averti en vaut deux,
04:06deux mauvais avertis veulent pas grand chose.
04:10À l'éternelle question, qui sommes-nous ?
04:12D'où venons-nous ? Où allons-nous ?
04:14Je réponds, je suis moi, je viens de chez moi et j'y retourne.
04:19Et oui, quelques pensées de Pierre Dac sur Sud Radio.
04:22Et pour parler bien de ce génie de l'absurde,
04:24nous avons le plaisir de recevoir aujourd'hui Jacques Pessis,
04:27qui est son légataire universel et son biographe.
04:30Bonjour à vous Jacques.
04:31Bonjour Céline, bonjour André.
04:33Alors je répète quand même, et tout le monde le sait,
04:35tous les auditeurs de Sud Radio le savent,
04:37journaliste, scénariste, réalisateur,
04:39et surtout animateur des clés d'une vie du lundi au jeudi,
04:43à 21h sur Sud Radio.
04:45Alors Pierre Dac, effectivement,
04:47il a fait rire des générations entières,
04:49il continue de le faire,
04:51mais rappelons qui il était Jacques Pessis.
04:53Pierre Dac au départ s'appelle André Isaac,
04:56il est fils d'un boucher et d'une femme
04:59dont les parents étaient marchands de chaussures à Châlons-sur-Marne,
05:02Châlons en Champagne aujourd'hui.
05:03D'ailleurs il a toujours écrit,
05:05souvent écrit au maire de la ville en disant
05:07étant donné mes origines juives,
05:09j'aimerais que Châlons en Champagne soit rematisé Chalom en Champagne.
05:11Il n'a jamais eu la moindre réponse.
05:13En fait il est au départ,
05:15il cherche à faire du violon,
05:17à faire d'autres choses, ça ne marche pas,
05:19et puis il part à la guerre de 14.
05:21Et à la guerre de 14 il va être blessé à deux reprises,
05:23on va lui arracher notamment 12 cm de bras gauche
05:27à cause d'un éclat d'obus qu'il a reçu
05:29pendant la bataille de Champagne,
05:31et au retour il ne sait pas quoi faire.
05:33Avec son père qui était bouché,
05:35qui en parlait le langage des louches et même,
05:37il faisait plein de plaisanteries.
05:39Et c'est comme ça qu'il a eu l'idée de commencer à écrire ses premières pensées.
05:41Et il va débuter le 6 octobre 1922
05:45dans un cabaret parisien de Montmartre,
05:47la vache enragée,
05:49il s'appelle André Isaac, c'est pas vraiment un nom de scène,
05:51et comme c'est un chansonnier d'actualité,
05:53il devient Dac, et qu'est-ce qu'il peut coller avec Dac ?
05:55Pierre Dac.
05:57Et dès ses débuts,
05:59le succès est assez immédiat,
06:01à Jacques Pessis.
06:03Total, parce qu'en fait, il est à l'inverse des chansonniers
06:05qui à l'époque, Jacques Martin l'a montré
06:07mille fois à la télévision,
06:09viennent avec un petit papier et un résumé
06:11de l'actualité du jour, lui il est au fond de la scène
06:13et il débite ses premières pensées que nous avons entendues.
06:15Et tout de suite, il invente une forme d'esprit,
06:17il devient le roi des loufoques.
06:19Et c'est le début d'une longue carrière
06:21où il va être le maître du genre.
06:23Alors écoutons une de ses célèbres chansons,
06:25reprise par les 4 barbus,
06:27qui était un groupe très connu dans les années 50.
06:29Parce que sans partie pris,
06:31on établit le bilan
06:33d'humanité d'aujourd'hui.
06:35Il devient limpide comme un clair de lune
06:37et lumineux comme un clair de notaire.
06:39C'est pas de si tôt que les autres
06:41seront frères,
06:43et que malheureusement au contraire.
06:45Nous vivons à présent
06:47sous le signe affligeant
06:49de la haine et de ses affluents.
06:51C'est triste et déprimant.
06:55Il y a de la haine partout,
06:57partout il y a de la haine,
06:59tout autour de nous, surtout partout.
07:01Cette chanson, Jacques Pécisse,
07:03date de 1935
07:05et elle est d'une telle actualité,
07:07c'est incroyable.
07:09Les 4 barbus, les concurrents des frères Jacques,
07:11l'ont reprise en 1950.
07:13Pendant la guerre,
07:15lorsqu'il était encore dans la zone libre,
07:17Pierre Dac a chanté cette chanson
07:19devant des Italiens et des Allemands
07:21qui n'ont pas vraiment appris.
07:23La tyrolienne haineuse n'a pas la haine.
07:25C'est le chant d'allégresse en disant
07:27j'ai la joie triste quand je vois ce qu'il se passe en France.
07:29Il était déjà très connu
07:31dans les années 30.
07:33Il a été connu dès 1922
07:35et dans les années 30,
07:37il a été le pionnier de la radio.
07:39Il a inventé les premières émissions d'humour
07:41à la radio, à la TSF.
07:43Ça s'appelait la SDL, la société des loufoques.
07:45Un clin d'œil à la SDN
07:47qui était la société des nations,
07:49l'ancêtre de l'ONU.
07:51Et il avait créé la fameuse
07:53radio des travailleurs du chapeau,
07:55sur Radio Cité à l'époque.
07:57Oui, qui était le premier poste libre
07:59privé d'avant-guerre.
08:01C'est Bluestein Blanchet, non ?
08:03Radio Cité, Bluestein Blanchet
08:05et ensuite qui était Avenue des Champs-Elysées.
08:07Et il y avait le poste parisien,
08:09le concurrent avec le journal le Parisien
08:11qui était au 116 Champs-Elysées
08:13dont les locaux vont être récupérés
08:15par Radio Paris pendant la guerre.
08:17Et c'est sur cette radio, le fameux poste parisien
08:19qu'il crée en 1937
08:21la fameuse course au trésor
08:23et cette fameuse société des loufoques.
08:25Oui, et la course au trésor
08:27c'était un jeu qui consistait à rapporter
08:29le plus vite possible des objets totalement délirants.
08:31Une lentille farcie,
08:33un poisson rouge dans un bocal
08:35de vin blanc, une saucisse autour du cou.
08:37Et il y avait des émeutes sur les Champs-Elysées
08:39et la police devait intervenir parce que
08:41tout le monde voulait se battre pour gagner
08:43une bouteille d'apéritif.
08:45Un jour on avait même cru
08:47qu'il y avait une manifestation
08:49à l'extrême droite et la police est intervenue
08:51et a vu tous ces gens-là et ça a fait beaucoup rire.
08:53Et oui, c'est à cette époque qu'il créera
08:55aussi la nuit des loufoques et tout.
08:57Parlons à présent de L'Eau Samoale
08:59qui a été lancée
09:01en 1938, qui deviendra
09:03petit à petit un journal
09:05très engagé politiquement.
09:07Mais au départ, il faut le préciser, c'était vraiment très satirique
09:09surtout. Oui, on propose à Pierre Dac
09:11de faire un journal, on lui dit
09:13on va l'appeler L'Eau Samoale.
09:15Pourquoi ? C'est lui qui a eu l'idée.
09:17Pourquoi un éditeur ? Pourquoi pas ?
09:19Et c'est né comme ça et c'est un hebdomadaire
09:21qui était contre tout ce qui est pour
09:23et pour tout ce qui est contre, organe officiel
09:25des loufoques et il a inventé un genre
09:27parce que dans L'Eau Samoale, il y avait
09:29les éditoriaux, les grands reportages,
09:31les courriers du coeur, mais il y avait les petites annonces.
09:33Il a été le premier à faire dans la presse
09:35des petites annonces et aujourd'hui
09:37toutes les générations reprennent ce principe.
09:39Et oui, il faut le préciser,
09:41elles étaient complètement fantasques. Par exemple,
09:43on pouvait lire ce genre d'annonce
09:45Musulmans cherchent roues voilées pour le vélo
09:47de sa femme, supermarchés
09:49cherchent vigiles, l'ancien est parti
09:51avec la caisse. Et il y avait aussi
09:53femmes de ménage particulièrement pieuses
09:55demandent place dans institutions religieuses
09:57pour regarder les ménages se faire tout seuls
09:59par l'opération du Saint-Esprit.
10:01Et ça a été un immense succès.
10:03Quelle était la fréquence du journal ? Hebdomadaire.
10:05Et tous les jeudis, dans les cours
10:07de récréation des lycées, on lisait L'Eau Samoale.
10:09Le tirage, les ventes, c'était de 400 000
10:11exemplaires. Vous imaginez ?
10:13Ça fait rêver toute la presse écrite de genre.
10:15Exactement. Et ça a été un immense
10:17succès jusqu'au début de la drôle de guerre.
10:19Et oui, parce qu'effectivement, ce journal
10:21devient un journal vraiment politique.
10:23Pierre Dac s'engage contre Hitler quand la crise des
10:25Sudètes débute.
10:27Et ses positions vont lui être
10:29fatales, Jacques Plessis. Que va-t-il se passer exactement ?
10:31Effectivement, on a repris dans ce
10:33recueil de L'Eau Samoale qu'on a fait
10:35des textes où on se rend compte qu'il attaque
10:37Mussolini et Hitler de façon insensée.
10:39Quand les Allemands entrent dans Paris, il est le
10:41premier sur la liste à partir,
10:43à être
10:45retrouvé en prison. Et donc,
10:47Henri Jansson l'avertit et il
10:49quitte Paris juste avant l'arrivée
10:51des Allemands. Il va se cacher.
10:53Il va se cacher en Bourgogne et là, il n'entend
10:55pas l'appel du général de Gaulle,
10:57mais il en entend parler. Et il décide
10:59que son devoir, c'est de rejoindre la France
11:01libre. Il va mettre trois ans et demi pour
11:03arriver à Radio Londres. Mais il a pensé
11:05déjà, il pensait rejoindre Londres
11:07dès le départ. Dès qu'il a entendu l'appel de De Gaulle,
11:09il dit, je dois y aller. Malheureusement,
11:11en 40, il y a 7000
11:13Français libres, c'est rien. Donc,
11:15il va falloir faire un trajet insensé.
11:17Il doit passer par l'Espagne et le
11:19Portugal. Malheureusement,
11:21il monte les Pyrénées en plein
11:23hiver. Il dira d'ailleurs plus tard,
11:25si Louis XIV s'était
11:27farci comme moi, il n'aurait jamais dit
11:29il n'y a plus de Pyrénées. Il se retrouve en prison
11:31et il va faire trois prisons espagnoles
11:33pendant 18 mois avant de pouvoir partir
11:35à Londres. Et oui, et donc, le 30
11:37octobre 1943, il rejoint
11:39l'équipe des Français qui parlent tout français sur la
11:41BBC et il multiplie
11:43les attaques contre l'occupant.
11:45Écoutons-le.
11:47Une année finie, l'autre commence.
11:49L'un appelle
11:51l'autre, les mois s'avancent.
11:53Apportant dans leur cortège
11:55bleu
11:57la promesse de jours plus
11:59heureux. Et pendant
12:01que la victoire s'apprête
12:03à revêtir ses
12:05habits de fête,
12:07le voile noir des désastres
12:09s'étend, oui, sur le
12:11Reich et ses derniers amis.
12:13C'est la complainte
12:15des nazis,
12:17le crépuscule avant
12:19la nuit, qui met au
12:21cœur des hitlériens
12:23l'âpre terreur
12:25du lendemain.
12:27Elle exprime par ses
12:29accents... Oui, c'était
12:31le premier qui a pris des chansons, des mélodies
12:33connues, et qui faisait les paroles.
12:35C'était une parodie de la romance de
12:37Paris, effectivement. Il restera
12:39sur Radio Londres jusqu'en août 1944.
12:41Il écrira plus de 80
12:43éditoriaux et chansons
12:45fustigeantes, dont Pétain, Les Colabos
12:47et Les Occupants.
12:49Comment a-t-il été accueilli à
12:51Londres, et a-t-il pu rencontrer
12:53De Gaulle, alors ? Alors, il a été accueilli à
12:55Londres par Jacques Duchesne, qui était le patron de
12:57Radio Londres, qui a dit, mais si vous êtes venu en vedette,
12:59c'est pas la peine. Pierdac s'est mis en colère.
13:01C'était un test, justement.
13:03Et il a adapté son humour loufoque à la
13:05politique. Et ça, ça a été un gros travail.
13:07Et il a enregistré ses chansons et ses
13:09sketchs dans un studio à 20 minutes de Londres.
13:11Et un jour, il prend un taxi, et il y a
13:13des bombes autour, autour. Et le chauffeur
13:15de taxi est un peu ennuyeux.
13:17Et Pierdac, à la fin,
13:19dit, on l'a échappé belle. Et le
13:21chauffeur de taxi anglais fait, oui,
13:23tous les feux étaient ouverts.
13:25Et il va donc faire ses chansons,
13:27ses textes, et De Gaulle, il va le rencontrer
13:29le 6 juin.
13:31Le 6 juin, à midi, lorsque De Gaulle vient faire son
13:33discours après le débarquement du Jour J.
13:35Et il lui dit...
13:37Le 6 juin, 44.
13:39Et De Gaulle lui dit, ah, monsieur Pierdac,
13:41je suis content de vous voir. Et Pierdac
13:43lui dit, moi aussi, mon général, si vous êtes là,
13:45c'est que tout va bien.
13:47Parlons à l'époque de cette
13:49violente joute verbale
13:51qu'il a opposée à Philippe Henriot,
13:53qui était à l'époque éditorialiste à Radio Paris
13:55et ministre du gouvernement Laval.
13:57Il se trouve que Pierdac, un jour, on lui demande,
13:59on ne peut rien faire contre Henriot, on n'y arrive pas.
14:01Essayez quelque chose. Et il
14:03réfléchit, il dit, si je fais quelque chose,
14:05ma femme qui est à Paris va être arrêtée.
14:07Parce que sa femme était restée à Paris.
14:09Elle était restée à Paris, elle était catholique.
14:11Et il dit, mon devoir, c'est de faire quelque chose.
14:13Il a commencé à attaquer Henriot.
14:15Et Henriot a répondu, un jour, il en avait marre,
14:17il a pris des renseignements sur Pierdac.
14:19Mais de mauvais renseignements. Et pour lui, Pierdac, c'était
14:21un juif arrivé en France quelques mois plus tôt
14:23et qu'il devait repartir.
14:25Et Henriot a attaqué Pierdac avec
14:27un éditorial où il dit, mais qu'est-ce que
14:29M.Pierdac peut connaître de la France ?
14:31Ce juif peut connaître de la France ?
14:33Et Pierdac répond le lendemain par un texte
14:35Bagatelle sur un tombeau, une évocation
14:37de Céline.
14:39Et ce texte
14:41est aujourd'hui dans les écoles, car c'est une leçon.
14:43Il dit, moi, la France,
14:45que ça représente ? Allez
14:47au cimetière Montparnasse, voyez une tombe
14:49de la 6ème rangée, cette tombe,
14:51c'est celle de mon frère, mort pour la France
14:53à l'âge de 28 ans, pendant la guerre de 14.
14:55Il dit, voilà ce que ça représente pour moi, la France.
14:57Sur votre tombe, M.Henriot,
14:59il y aura écrit, mort pour Hitler,
15:01fusillé par les Français. Et deux mois et demi
15:03plus tard, Philippe Henriot est abattu par
15:05des résistants. – C'est vrai, et je
15:07rappellerai toujours cette chanson qui a été
15:09très fort sur Radio Paris, donc
15:11on disait, Radio Paris ment, Radio Paris
15:13ment, Radio Paris est allemand.
15:15– Cette chanson, ce sont... – C'est qui, ça ?
15:17– C'est Maurice Van Moppet, c'est Jean Auberlet,
15:19deux dessinateurs qui sont arrivés
15:21de Londres au début, et qui, dans un taxi,
15:23en écoutant la Caraccia, ont pensé
15:25à Radio Paris ment, Radio Paris
15:27est allemand. – Ah oui, alors
15:29fin août, 44, Pierre Dac
15:31rentre à Paris. Son retour
15:33ne va pas être très facile, Jacques Bessis,
15:35que fera-t-il précisément ?
15:37– D'abord, il est correspondant de guerre, et il va
15:39interviewer sur le front, il va aller jusqu'au
15:41bunker d'Hitler, il va notamment rencontrer
15:43Lénie Rivenstahl, la
15:45muse d'Hitler, à qui il dit...
15:47– La réalisatrice...
15:49– ...de tous les films, « Madame, qu'est-ce que vous avez fait pendant la guerre ? »
15:51Et elle va répondre, très
15:53sérieusement, « Pendant la guerre, j'ai été malade ».
15:55C'est quand même très fort.
15:57Et après, il arrive, et puis, alors qu'il a
15:59été un héros, les portes de la radio se ferment.
16:01Personne ne veut de lui.
16:03Ceux qui n'ont rien fait,
16:05sont là, et les places sont prises.
16:07Et il dira à ce propos, les véritables résistants
16:09sont les résistants de 1945,
16:11parce que pendant 5 ans, ils ont résisté
16:13à leur désir de faire de la résistance.
16:15– Ah, joli. – Eh oui.
16:17– Son activité de résistant, justement,
16:19a été reconnue officiellement par
16:21De Gaulle. – Il a eu la Légion d'honneur,
16:23une lettre de De Gaulle, et ça
16:25a tellement marqué que chaque fois qu'il
16:27entendait la marseillaise, il enlevait son
16:29chapeau, il se mettait au garde-à-vous, et il essuyait
16:31une larme. – Ah oui.
16:33Attendrissant, émouvant.
16:35Après la guerre, l'os à moelle a
16:37continué ? – Oui, ça a été l'os libre,
16:39mais les temps avaient changé, et l'os libre
16:41était trop politique, la loufoquerie n'existait
16:43plus, on avait besoin d'autre chose. La loufoquerie,
16:45c'était la joie d'avant-guerre. – Bien sûr.
16:47– Et Pierdac a connu quelques années difficiles,
16:49jusqu'à une rencontre qui a changé sa vie.
16:51– Cette fameuse rencontre avec
16:53Francis Blanche,
16:55qui était à l'époque un très jeune humoriste,
16:57Jacques Pessis. – Oui, il avait débuté
16:59en traduisant des chansons
17:01pour des éditeurs, notamment
17:03« Vive le vent,
17:05étoile des neiges ». – « Vive le vent d'hiver », oui.
17:07– C'est Francis Blanche qui a écrit les paroles.
17:09Et puis, il commence, il est fan
17:11de Pierdac, et un jour, Pierdac entend
17:13à la radio un sketch sur les mines de rien,
17:15des mines en profondeur où il n'y a rien.
17:17Il est fou de rage, parce que ce sketch,
17:19il l'a écrit pour « L'os à moi » dix ans plus tôt.
17:21Et il va voir l'auteur
17:23au théâtre La Bruyère, qui joue les Branquignoles,
17:25c'est Francis Blanche. Il l'insulte,
17:27et l'autre l'insulte.
17:29On va ramasser les morceaux dans quelques instants.
17:31Et finalement, ils vont devenir
17:33non seulement les meilleurs amis du monde,
17:35mais le père et le fils spirituel. Car Francis Blanche
17:37va devenir le fils spirituel
17:39de Pierdac, et va l'aider
17:41à toucher une nouvelle génération,
17:43et va lui présenter ses copains.
17:45Et ça va être le début d'un duo mythique des années 50.
17:47Eh oui, effectivement, les années 50
17:49seront vraiment marquées par ce duo.
17:51Et leur fameux parti
17:53d'en rire. On en écoutera un instant.
17:55Un extrait sur Sud Radio.
17:57Restez avec nous, on revient
17:59dans quelques instants après cette petite pause.
18:01Sud Radio, la culture
18:03dans tous ses états. André Bercoff,
18:05Céline Alonso.
18:07Oui, notre parti, parti d'en rire.
18:09Oui, c'est le parti de tous ceux qui n'ont pas pris le parti.
18:11Notre parti, parti d'en rire.
18:13Oui, c'est le parti
18:15de tous ceux qui n'ont pas pris le parti.
18:17Oh, parti d'en rire.
18:19Oui, nous avons pris le parti.
18:21Le point de la tête d'un parti.
18:23Toujours, toujours.
18:25Reprendre l'opéra.
18:27L'hymne du parti d'en rire sur le borrel.
18:29L'héros de Ravel. Le bras héros de Ravel.
18:31Pardon, le bras héros de Ravel, effectivement.
18:33Le bras d'héros, le bras d'honneur,
18:35t'allais dire. C'est ça.
18:37Oui, en fait, Pierre Dac et Francis Blanche
18:39l'avaient lancé le 6 mars 1949
18:41sur Paris Inter,
18:43qui était le France Inter d'aujourd'hui, en quelque sorte.
18:45André, on pourrait relancer ce parti
18:47pour 2027, non ?
18:49Non seulement on pourrait, mais on devrait le lancer.
18:51Le trop problème aujourd'hui, c'est vrai,
18:53les gens sont tellement coincés, en tout cas,
18:55dans la doxa officielle qu'on ne dit plus rien.
18:57Attention, ne parlez pas de celui-là.
18:59Quand on voit ce qu'avaient
19:01Francis Blanche et Pierre Dac,
19:03l'insolence, en pleine insolence amusée,
19:05l'insolence pas haineuse, pas méchante,
19:07mais formidablement française.
19:09Aujourd'hui, vraiment,
19:11les gens ont peur de dire un mot, parce qu'ils disent
19:13comment ça va être pris par X ou Y ou Z.
19:15Je vais juste dire
19:17quelques phrases de Pierre Dac, c'est magnifique.
19:19Et on pense à nos amis.
19:21Allez, à l'intention
19:23de François Bayrou.
19:25« Si gouverner, c'est prévoir. Prévoir, c'est voir de loin.
19:27Ne serait-ce que pour y regarder ensuite
19:29de plus près. » Vous entendez, François ?
19:31T'entends ? Études bien.
19:33Les accidents de repos devraient
19:35être pris en charge par la sécurité sociale.
19:37Et alors, celle-là,
19:39magnifique, magnifique, absolument
19:41formidable,
19:43à l'intention du
19:45prince qui le gouverne. Avez-vous remarqué
19:47que lorsqu'un homme d'Etat se félicite de
19:49certains résultats obtenus, il est à peu près
19:51le seul à le faire ? Mais quelle actualité !
19:53Mais quelle actualité ! C'est ça
19:55qui est formidable. Vraiment, il faut lire,
19:57vraiment lire, regarder, réécouter
19:59Pierre Dac. « Il est souvent trop tôt
20:01pour savoir s'il n'est pas trop tard, disait-il
20:03aussi. Il est permis de dépasser les
20:05bornes, à condition toutefois de
20:07rester dans les limites. »
20:09Jacques Pessis, revenons à ce duo
20:11mythique, Francis Blanche-Pierre
20:13Dac. Comment ce duo s'était-il
20:15réellement formé à l'époque ?
20:17Par cette rencontre, justement,
20:19où Francis Blanche est allé au secours de Pierre Dac,
20:21il ne faisait plus rien, et ils ont vraiment totalement
20:23collaboré ensemble. Il y a eu des sketchs,
20:25il y a eu des feuilletons, signés Furax, bien
20:27entendu, et ils ont fait de la scène
20:29« Les Trois Beaudets », un spectacle qui s'appelait « Sans
20:31Issue ». Le titre était né parce qu'il y avait écrit
20:33au fond de la salle « Sans Issue ».
20:35Et dans ce spectacle, on débutait
20:37d'Harry Colk au piano,
20:39et puis un garçon qui était dans la salle et qui montait
20:41sur scène en hurlant, en disant
20:43« C'est un scandale », c'était un numéro préparé,
20:45c'était Robert Lamoureux. Et Raymond
20:47de Voss, également, a débuté « Les Trois Beaudets ».
20:49C'est une génération... Et Jacques Canetti,
20:51à l'époque. Jacques Canetti le dirigeait.
20:53Il avait créé ce théâtre. « Les Trois Beaudets »,
20:55c'est parce qu'il y avait eu les deux d'un côté,
20:57« Les Trois Beaudets » de l'autre. Et il a
20:59vraiment donné sa chance à des tas
21:01de gens. Et Dac et Blanche ont fait
21:03un tabac. Ils ont fait 700 représentations
21:05pleines tous les soirs.
21:07Et leur sketch, on peut dire qu'aujourd'hui, ils n'ont
21:09vraiment pas pris une ride. Écoutons
21:11l'un des plus célèbres, la voyante
21:13Madame Arnica.
21:15Mesdames et messieurs, je vais avoir le plaisir
21:17de vous proposer
21:19une petite expérience
21:21de transmission de pensée que je vais
21:23réaliser devant vous sans aucune
21:25espèce de trucage grâce
21:27au don de voyance
21:29de Madame Arnica. Madame Arnica,
21:31la plus célèbre de voyantes
21:33surnommée partout et ailleurs
21:35encore l'extralucide de Normandie.
21:37Voici Madame Arnica.
21:39Approchez Madame Arnica.
21:45Elle est merveilleuse.
21:47Elle est charmante.
21:49C'est un petit
21:51bijou d'amour.
21:55Madame Arnica,
21:57passe aux choses sérieuses.
21:59Souriez.
22:01Souriez mieux.
22:03Très bien.
22:05Madame Arnica, vous êtes en transe.
22:07Enfin.
22:09Alors vive la transe.
22:11Madame Arnica, alors répondez brièvement,
22:13n'est-ce pas, mais répondez vite.
22:15Voulez-vous me dire quel est le signe zodiacal
22:17de Monsieur?
22:19Monsieur est placé sous le signe zodiacal du lion
22:21et du slow fox à poils durs.
22:23Quel est son caractère?
22:25Impulsif et simultané.
22:27Et son avenir?
22:29Monsieur a son avenir devant lui, mais il l'aura dans le dos
22:31chaque fois qu'il fera demi-tour.
22:33C'est très clair, n'est-ce pas?
22:35Ce sketch est donc né sur la scène
22:37des trois bonnets?
22:39Oui André, allez-y.
22:41C'est la première expérience trans au musical.
22:43Exactement.
22:45C'est Pierre Dacq devenu Madame Arnica
22:47bien avant les transgenres qu'on évoquait
22:49dans l'émission. Voilà la première expérience
22:51trans. Francis Blanche, Pierre Dacq
22:53a signalé une pierre blanche.
22:55Et oui, il se trouve
22:57que Madame Arnica, au départ, c'est une parodie
22:59de Mir et Miroska, qui sont
23:01les mentalistes de l'époque, avec un numéro de
23:03transposition de pensée. Ce sketch a été créé
23:05aux trois bonnets et dans un cabaret
23:07expérimental pot-au-fou, qui était dirigé
23:09par Jean Carmet,
23:11qui a fermé très vite parce que Jean Carmet confondait
23:13la caisse et les boissons, donc ça s'est
23:15très vite arrêté. Et puis, en 60,
23:17il s'est devenu le sard
23:19Rabine Drana Duval, avec
23:21Francis Blanche, qui était M.
23:23Papamacavros-Tenot-Constinivisé-Larguero-Poulos,
23:25parce que ça faisait une ligne
23:27sur la machine à écrire.
23:29Et c'est devenu un classique que tout le monde
23:31connaît aujourd'hui.
23:33Et sur cette scène, effectivement, des trois bodés,
23:35de nombreux célèbres jeux de mots de Pierre Dacq
23:37sont vraiment nés, Jacques Pessis.
23:39« Psycho, toujours, tu m'intéresses. »
23:41« La répression des Freud. » « La devise
23:43du vrai politicien, c'est bon à tout, propre
23:45à rien. » Ça reste vrai.
23:47Parlons à présent
23:49de cet objet qui ne sert absolument à rien
23:51et qui peut servir
23:53à tout, à savoir le schmilblick.
23:55C'est lui qui l'a inventé, en fait.
23:57Oui, au départ, c'est un sketch des frères Jules
23:59et Raphaël Fauderche.
24:01Ils ne s'appelaient pas vraiment Fauderche.
24:03Non. Ils s'appelaient Fauderche.
24:05C'était un gag. C'était un faux appareil.
24:07Les frères Fauderche.
24:09Et c'est un appareil à base
24:11de propanthèles de notification. C'était une
24:13parodie
24:15d'objets scientifiques.
24:17C'est un sketch qu'il a créé en 1951 qui a eu
24:19un énorme succès. Et quand Guilux
24:21a choisi de faire un jeu à la télévision
24:23avec Jacques-Antoine, il cherchait un mot
24:25et il a demandé l'autorisation à Pierdac
24:27d'utiliser le mot schmilblick.
24:29C'est comme ça que le mot est rentré
24:31dans le langage courant.
24:33On peut dire qu'il était vraiment un vanguardiste,
24:35Pierredac, Jacques Pessis.
24:37Le schmilblick, ensuite, est devenu le biglotron
24:39qui est un schmilblick avec bidule.
24:41Du professeur
24:43Slalom Jérémy Minerlach.
24:45Et ça a touché aussi
24:47toute génération. Il était avant-gardiste
24:49dans toutes les situations.
24:51Est-ce que c'est lui qui a inventé le fameux spam ?
24:53Oui. Pendant la guerre,
24:55les spams à Londres étaient une sorte
24:57de nourriture absolument infâme.
24:59Et il a fait un texte dans le journal
25:01France pendant la guerre où il a
25:03écrit le mot spam.
25:05Incroyable. Parlons aussi
25:07du fait qu'il a été quand même le premier
25:09humoriste français candidat
25:11à la présidentielle. C'est en
25:131965. Il était
25:15face à De Gaulle, Mitterrand et Le Canuet.
25:17Il avait même créé son propre parti,
25:19le MOU. Oui, le Mouvement
25:21Rondulatoire Unifié, dont la devise était
25:23les temps sont durs, vive le MOU.
25:25Et il voulait se présenter, effectivement,
25:27contre le général De Gaulle. C'était la première élection
25:29au suffrage universel.
25:31Et il avait constitué un comité
25:33où il y avait Jean Yann, Jacques Martin,
25:35René Goscinny et quelques autres.
25:37Et il avait eu une conférence
25:39de presse à l'Elysée Matignon,
25:41la grande discothèque à la mode.
25:43Et on avait demandé notamment à Pierre Dac,
25:45qu'on lui avait dit, Monsieur le Président,
25:47que comptez-vous faire pour le ministère de l'Education nationale ?
25:49Et il a répondu,
25:51il me semble urgent d'en créer un.
25:53C'est toujours l'actualité.
25:55Et je le rappellerai, c'était 15 ans
25:57avant la candidature de Coluche.
25:5915 ans avant, oui.
26:01Mais il a pu aller jusqu'où
26:03dans cette démarche ? Il a tenu
26:0515 mois et puis un jour l'Elysée,
26:07enfin non pas de Gaulle, mais un concier de l'Elysée
26:09a trouvé ça pas drôle à l'époque,
26:11ça surprenait, et on lui a demandé
26:13au nom de de Gaulle d'arrêter. Et par respect
26:15pour l'homme du 18 juin, il a arrêté.
26:17Et il a dit, écoutez, je vois que
26:19M. Tixé Vignancourt, qui était l'extrême droite,
26:21se présente, il n'a plus le foc que moi,
26:23je n'ai aucune chance, j'arrête.
26:25Et 10 ans après
26:27effectivement cette candidature,
26:29eh bien il décède,
26:31le 9 février 1975.
26:33Et il dira de la mort,
26:35c'est le résultat d'un défaut d'éducation
26:37puisqu'elle est la conséquence d'un manque de savoir-vivre.
26:39Jacques Pessis.
26:41Oui, il a dit aussi qu'il est allé voir l'au-delà
26:43de plus près, avec son
26:45sommeil de myope et ses yeux de myope.
26:47Est-ce que, alors, juste une question, parce que moi
26:49je l'emploie très souvent, et Jacques
26:51vous allez effectivement trancher, est-ce que
26:53c'est lui qui a dit, je préfère le vin d'ici
26:55à l'au-delà ? Oui bien sûr. C'est de lui.
26:57Il y a plein de formules
26:59de Pierre Dac qui sont renseignées dans le langage courant
27:01et qui sont aujourd'hui
27:03très connues. Il disait, il vaut mieux passer
27:05hérité à la poste que passer à la postérité.
27:07Et moi je fais tout depuis
27:09quelques années pour montrer le contraire.
27:11Il utilisait, donc, il y avait un côté
27:13calembour, contrepétrie chez lui
27:15ou pas tellement ? Non, pas de contrepétrie,
27:17il travaillait ses textes pendant des semaines
27:19et des semaines, il refaisait 20 versions en recopiant
27:21à la main. Moi je me souviens qu'un jour
27:23il m'a dit, il y a quelques années, j'ai écrit celui
27:25qui est parti de rien, pour n'arriver à rien,
27:27merci, dire à personne, c'est pas
27:29exact, il faut dire celui qui est parti de zéro
27:31pour n'arriver à rien, merci
27:33à dire à personne.
27:35Mais il travaillait ses textes, il travaillait énormément.
27:37J'ai des versions de textes
27:39refaites dix fois.
27:41C'était parfaitement écrit.
27:43C'était un littéraire.
27:45Il lisait beaucoup.
27:47Depuis l'enfance, il adorait lire.
27:49Il adorait la langue française.
27:51Il était un grand défenseur de la langue française
27:53et c'est aussi une des raisons qui me poussent
27:55aujourd'hui à le défendre et à le faire
27:57connaître à la nouvelle génération, parce que
27:59c'est un exemple de défense de l'humour et de la langue française.
28:01Est-ce que je lis à propos
28:03de ses formules, il disait ceci, le plus beau
28:05compliment que l'on puisse me faire
28:07c'est de me dire, c'est complètement
28:09con, mais c'est vrai.
28:11Oui, c'était un observateur du quotidien.
28:13C'est intéressant, en fait,
28:15dites-moi, parmi, juste,
28:17sa filiation, est-ce qu'on peut dire
28:19ça n'a rien à voir, mais Michel Audillard
28:21fait partie de la filiation, à votre avis.
28:23Non, Raymond Devos fait partie de la filiation.
28:25Pierre Desproges, Coluges, bien sûr,
28:27et Lénule. Ce sont des descendants
28:29de Pierre Dac qui sont inspirés de son humour.
28:31Lénule aussi.
28:33Lénule aussi, il y a une sorte
28:35d'absurde, et Goscinny aussi
28:37le considérait comme un maître, et Jean-Yann
28:39aussi le considérait comme un maître à l'époque.
28:41On peut dire que derrière son humour
28:43loufoque, il y avait une certaine
28:45mélancolie, quelles en étaient
28:47les raisons, Jacques Pessis ?
28:49Il était dépressif, en un temps où la
28:51dépression ne se soignait pas, c'est pas
28:53la déprime, c'était une sorte d'araignée qu'on avait
28:55dans la tête, il fallait attendre que ça passe.
28:57La raison était double, c'était
28:59la mort de son frère en 1915.
29:01Comment peut-on avoir
29:03tant de haine dans cette société, dans ce monde,
29:05disait-il, et puis le fait d'avoir été
29:07délaissé après la guerre.
29:09Son frère est mort pendant la guerre ?
29:11Sur le front, pendant une
29:13bataille, et il s'en est
29:15jamais remis, et puis le fait d'avoir été
29:17jeté après la guerre
29:19alors qu'il avait fait tant de choses par la radio,
29:21ça l'a marqué aussi. Et il a eu
29:23pendant 8 ans une dépression nerveuse,
29:25mais il a tenté 4 fois de se suicider.
29:27Et heureusement, il était
29:29aussi adroit avec les mots que maladroit
29:31avec l'âme de rasoir, et il s'est raté.
29:33C'est dingue, mais 4 fois ?
29:354 fois oui, il a tout essayé.
29:37Et Francis Blanche,
29:39ça a aidé beaucoup la rencontre
29:41avec Blanche, et le travail avec Blanche ?
29:43Francis Blanche l'a sauvé, et après
29:45sa dernière tentative de suicide,
29:47où il a essayé de se tailler les veines,
29:49Francis Blanche lui a dit, venez vous reposer chez moi
29:51dans la maison de vacances à Aïz,
29:53il n'y a que des rasoirs électriques.
29:55Ah, c'est joli, oui,
29:57effectivement. Alors aujourd'hui, que reste-t-il
29:59de ce génie de l'absurde ?
30:01Réponse dans un instant sur Sud Radio
30:03avec Jacques Pessis.
30:05Sud Radio, la culture
30:07dans tous ses états. André Bercoff,
30:09Céline Alonso.
30:11C'est un imbécile prétentieux, et c'est lui qui se croit
30:13plus intelligent que ceux qui sont aussi bêtes que lui.
30:15Un homme vraiment
30:17courageux. Et c'est lui qui se couche
30:19à côté de son travail,
30:21il faudra prouver qu'il n'a pas peur de lui.
30:23C'est lui qui, dans la vie,
30:25est parti de pas grand-chose
30:27pour en arriver à rien.
30:29Merci à dire à personne.
30:31La véritable
30:33modestie consiste
30:35à ne jamais se prendre pour moins
30:37que ce qu'on estime qu'on croit qu'on vaut.
30:39Et oui,
30:41et ce n'est pas de Nietzsche, ce n'est pas
30:43de Pascal, ce n'est pas de Chanfort,
30:45André Bercoff, c'est de Pierre
30:47Dac, mais ça le vaut,
30:49et ça les vaut, André. Il paraît que
30:51pour donner encore plus de rigueur
30:53à ses pensées, Jacques Pessis, il a étudié
30:55les maths depuis
30:57le début des années 80.
30:59Il paraît que
31:01pour donner encore plus de rigueur
31:03à ses pensées, il a étudié
31:05les mathématiques à 60 ans.
31:07À 60 ans,
31:09il a commencé, je me souviens très bien,
31:11à étudier les mathématiques, ça le passionnait,
31:13alors qu'à l'école, il était complètement nul.
31:15Et ça lui donnait
31:17une sorte de rigueur supplémentaire
31:19dans ses derniers textes.
31:21Justement, Jacques, je voudrais revenir un peu
31:23sur cette angoisse, sur ces tentatives de suicide
31:25qui témoignaient.
31:27Est-ce que ça peut, on dit souvent,
31:29c'est dans les clowns, et pour moi c'est un immense compliment,
31:31que effectivement, plus
31:33on est humoriste, plus on a une angoisse,
31:35etc. Enfin, chez beaucoup d'humoristes, on le sait,
31:37ils sont très profondément pessimistes,
31:39angoissés. C'était le cas de Pierre Dac.
31:41C'était le cas, et il avait une particularité
31:43aussi, alors qu'après une soirée,
31:45un concert, un spectacle,
31:47on allait faire la fête, il restait dans son coin,
31:49il rentrait chez lui, tranquillement,
31:51et en coulisses, tandis que les autres bavardaient,
31:53sauf de temps en temps, il était assis
31:55sur une chaise, il ne disait rien.
31:57Il avait une réflexion permanente
31:59et une angoisse existentielle
32:01qui, encore une fois, était liée
32:03à tous les problèmes familiaux
32:05qu'il avait connus.
32:07Et y compris la condition de juif, la guerre,
32:09ça a joué, ça a beaucoup joué.
32:11Un jour, pendant la guerre,
32:13il se retrouve dans un
32:15camp en Espagne, donc à l'entrée,
32:17le greffier lui dit
32:19votre nom, votre prénom, votre religion.
32:21Vous me répondez
32:23catholique ou sans ? Il fait non, juif.
32:25Mais il faut répondre catholique ou sans.
32:27Tu veux que je te montre que je suis juif ?
32:29Et le greffier a poussé à soupir et a écrit
32:31sans religion. Sinon, Pierre Dac aurait eu quelques soucis.
32:33Oui, c'est sûr.
32:35Il disait, mon humour
32:37est lié à l'humour juif
32:39car nous avons 5000 ans d'avance.
32:41Alors, Jacques Pessis,
32:43vous publiez
32:45aujourd'hui, Pierre Dac,
32:47l'Ossamwal avec le Gorafi aux éditions
32:49de Libus. Aujourd'hui, quand on lit
32:51le Gorafi, la filiation
32:53effectivement avec
32:55l'Ossamwal est indéniable, on peut le dire ainsi.
32:57Oui, d'ailleurs,
32:59Sébastien Libus, le patron du Gorafi,
33:01m'a dit qu'il avait eu l'idée en lisant
33:03l'Ossamwal et moi je considère que le Gorafi
33:05est le petit-fils de l'Ossamwal.
33:07On l'a reçu, le Gorafi. Exactement.
33:09Et si j'ai fait cette édition avec eux,
33:11c'est parce que j'estime aujourd'hui qu'il est urgent
33:13de transmettre cette forme d'humour.
33:15L'humour d'aujourd'hui a besoin de s'inspirer
33:17de cette loufoquerie, de cette absurde
33:19pour apporter encore un peu plus de joie
33:21dont on a besoin. Donc c'est pour ça qu'on a mélangé
33:23des textes de l'Ossamwal de 1938
33:25à des textes du Gorafi d'aujourd'hui
33:27et finalement, on a du mal
33:29à reconnaître l'un de l'autre.
33:31Alors justement, Jacques Pessis, parlons quand même
33:33d'un chapitre non négligeable,
33:35c'est le canular. Oui.
33:37Car on connaît Francis Blanche et d'ailleurs
33:39il faut évoquer aussi la mémoire de Jean-Yves Lafesse
33:41Bien sûr. Qui était très tôt, qui avait
33:43fait des canulars magnifiques, un peu,
33:45évidemment, beaucoup plus récemment.
33:47Alors racontez-nous, est-ce qu'il y a des canulars
33:49historiques, je dirais ?
33:51D'abord, c'est vrai que Francis Blanche faisait des canulars
33:53sans arrêt. Incroyable. Il se baladait
33:55dans la rue, au-dessus de sa voiture
33:57sur le toit marqué attention explosif.
33:59Il se faisait arrêter par la police
34:01et il sentait trois pétards de sa boîte à gants.
34:03Et avec Francis, Pierre Dacq
34:05en faisait aussi. L'un des canulars
34:07favoris de Pierre Dacq, c'était se promener dans la rue
34:09quand on ne le reconnaissait pas,
34:11avec des papiers blancs qu'il distribuait comme des tracts.
34:13Avec des papiers blancs, il n'y avait rien dessus.
34:15Rien. Et les gens, ils se cachaient
34:17et pleuraient de rire quand ils voyaient les gens
34:19qui constataient qu'il n'y avait rien dessus.
34:21Et puis, il adorait
34:23aussi, dans un restaurant, se mêler de la conversation
34:25des autres. Et ça, je l'ai vécu et c'est terrible.
34:27Vous dînez avec lui,
34:29les gens arrivent et tout en vous parlant,
34:31il dit, c'est à ce heure-ci qu'on arrive.
34:33Donc les gens sont surpris et ils se mêlent de la conversation
34:35pendant tout le dîner.
34:37À la table d'à côté.
34:39J'avais vu, Jean, l'autre jour, quel con celui-là.
34:41Les gens, en général, ne finissaient pas le dîner
34:43et moi, je me mordais les lèvres.
34:45Et avec Francis Blanche, il a fait un jour un canular.
34:47Pierre Dacq dit, écoutez, Francis,
34:49j'ai des fins de mois difficiles,
34:51est-ce que vous pouvez me prêter un franc ?
34:53Un franc, c'est-à-dire un centime de l'époque.
34:55Francis Blanche dit, ok, mais vous me le rendez le mois prochain.
34:57Et toutes les semaines,
34:59quand ils enregistraient leur feuilleton,
35:01Francis Blanche réclamait son centime à Pierre Dacq
35:03qu'il ne le rendait jamais et trouvait un prétexte.
35:05Et un jour, un huissier débarque dans le studio
35:07en réclamant la somme due
35:09par M. Pierre Dacq à Francis Blanche.
35:11Et Pierre Dacq, qui arrivait à pleurer naturellement,
35:13se met à fondre en larmes
35:15et à demander à payer son centime en plusieurs mensualités.
35:17Il paraît que l'huissier court toujours.
35:19Extraordinaire.
35:21Jacques Messis, pouvez-vous nous lire
35:23quelques extraits, effectivement,
35:25du livre que vous venez de publier avec le Gorafi ?
35:27Oui, parce que quand on voit exactement
35:29ce qu'a écrit le Samuel et ce qu'écrit le Gorafi,
35:31il y a des points comme, par exemple, en 1938,
35:33dans le Samuel, Pierre Dacq
35:35constitue le premier ministère loufoque
35:37dont il est le président. Et il invente
35:39les dingo-or. Qu'est-ce que c'est les dingo-or ?
35:41C'est le bitcoin d'aujourd'hui.
35:43Et puis, il change,
35:45naturellement, le ministère
35:47tombe à chaque fois. Et son principe,
35:49c'est d'abord, les ministères, pour les attribuer,
35:51on les tire au sort, ou on les joue au poker.
35:53Et ensuite, il dit, par mesure d'économie,
35:55eh bien, on ne va pas changer
35:57de ministre, on va changer de ministère.
35:59Et il invente des ministères totalement
36:01délirants, et les ministres restent
36:03les mêmes. On a l'impression d'être
36:05aujourd'hui. Il parle aussi
36:07du déficit de la sécurité sociale.
36:09Et il dit qu'il va faire une visite officielle
36:11en plongeant dans le trou
36:13de la sécurité sociale, mais muni d'un scaphandre.
36:15Tellement il est profond.
36:17Aujourd'hui, il dirait gaz de schiste.
36:19Et sur l'école
36:21dont on parle aujourd'hui avec l'éducation nationale,
36:23il dit, c'est très simple, pour rentrer à l'école,
36:25le minimum à savoir,
36:27c'est compter jusqu'à 12.
36:29C'est toujours l'actualité aujourd'hui.
36:31C'est plus que jamais l'actualité aujourd'hui.
36:33C'est extraordinaire. Aujourd'hui,
36:35que reste-t-il ?
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44:05il lui donnait le minimum un mois de prison.
44:07Ça aurait pu très mal se terminer.
44:08— Oui, mais c'est sûr. Et c'était ça...
44:10Et dites-moi, après, les années 45-50, tout ça,
44:13où il y avait les essentialistes, Saint-Germain-des-Prés, tout ça,
44:16il n'a pas du tout participé à ça ?
44:18— Jamais. Il m'a même dit... Je n'ai jamais lu Alphonse Allais.
44:20Je n'ai jamais lu... Il connaissait Guitry, bien sûr.
44:23— Alphonse Allais, il connaissait pas.
44:24— Il ne connaissait pas. Il ne l'a pas lu.
44:25Il a vraiment fait tout dans son coin en écrivant jour et nuit,
44:29en fumant cigarette sur cigarette, ce qui ne serait plus possible aujourd'hui.
44:32Mais ça lui a permis de faire un tabac.
44:34— C'est quand même joli.
44:35Voilà. Ça, c'est la filiation véritable de Jacques Pessis et Pierre Dac.
44:41— Jacques Pessis, merci d'être venu dans La Culture,
44:43dans tous ses états, sur Sud Radio.
44:45Je rappelle que votre livre,
44:46« Pierre Dac, l'eau samoile avec le Gorafi »
44:48est paru aux éditions Omnibus.
44:51Et que les pensées de Pierre Dac sont rééditées aux Cherches Midi.
44:54Vous avez étoffé avec d'autres pensées.
44:56C'est un best-seller depuis quelques années, votre livre.
44:59— Depuis 1972.
45:01Au départ, c'était aux éditions Saint-Germain-des-Prés,
45:03un petit livre tiré à 2 000 exemplaires.
45:05Et c'est devenu un classique, comme les textes de Pierre Dac.
45:08— On vous retrouve ce soir à 21h sur Sud Radio,
45:11dans « Les clés d'une vie ».
45:13Quel sera votre invité, Jacques ?
45:14— Paul de Wandre, qui a fait « Les hommes viennent de Mars »
45:17et « Les femmes de Vénus ».
45:19Mais on ne connaît pas son parcours, ce qu'il a fait avant.
45:21Il a fait des tas de choses.
45:22Et on le raconte ce soir dans « Les clés d'une vie ».
45:23— Très bien. Et ce sera le Mont de Vénus, effectivement,
45:26pour rendre hommage à Pierre Dac.
45:27Et merci. Et puis je vous dirais, comme dirait Pierre Dac,
45:29à la prochaine, si toutefois c'est là que vous descendez.