GÉNÉRATION IMPACT du 5 février 2025
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00:00Alors, racontez-moi plus précisément, c'est quoi vos enjeux à vous sur finalement cette
00:10crise environnementale qui est devant nous, dont tout le monde parle et sur laquelle effectivement
00:13la next-gen a une certaine appétence ? C'est quoi vos grands enjeux ?
00:17C'est de transformer ces défis en opportunités, d'innovation, de recherche, de marché, de
00:23croissance.
00:24Donc si vous voulez, quand j'écoute les discours de certains politiques sur l'écologie,
00:29on nous parle beaucoup de décroissance, je ne comprends pas ce que c'est que la décroissance.
00:33Je leur dis, moi, gérer la décroissance à radial, c'est de dire à mes salariés
00:38en fin d'année, c'est super, l'année prochaine on va faire moins 5%, mais vos salaires vont
00:42diminuer de moins 5% ou moins 7%, et je vais être obligé de faire partir 5% de l'effectif
00:46les gars.
00:47Est-ce qu'on imagine ce que ça veut dire la décroissance ? Je ne sais pas comment ça
00:50marche, ni pour un pays, ni pour une entreprise.
00:53Donc plutôt que d'imaginer des trucs de fous, je dis mais l'environnement, ce sont
00:59des solutions à trouver.
01:00C'est de transformer le pétrole, c'est de faire des biocarburants, c'est de faire
01:07des énergies renouvelables, c'est d'utiliser de plus en plus du recyclage, c'est de supprimer
01:12de plus en plus les plastiques par d'autres produits, et tout ça c'est de l'innovation
01:15et de la recherche.
01:16Et nous sommes en France, nous sommes des grands ingénieurs et des grands chercheurs.
01:21Et si vous mettez ça avec l'entreprise qui peut transformer ces défis de demain en marché,
01:27en produit, en service, eh bien on aura gagné.
01:30Donc moi je suis dans cette ambiance-là de dire mais c'est un formidable défi et ce
01:34sont des marchés à prendre.
01:36Et donc les gars, on va transformer nos petits composants électroniques, on va essayer de
01:39faire en sorte que ça pollue moins, qu'il y ait moins de plastique, etc.
01:42Alors ça prend du temps, on ne le fait pas immédiatement, ce n'est pas en une semaine.
01:46Mais comme les jeunes ingénieurs, les jeunes générations arrivent, elles sont extrêmement
01:50sensibilisées à ce sujet-là, c'est encore plus facile pour moi, parce qu'elles sont
01:54sensibilisées donc je n'ai pas besoin de leur dire les gars c'est ça qu'il faut faire.
01:56Ils le font automatiquement, immédiatement, ils sont dans cette ambiance si vous voulez.
02:00Alors après il ne faut pas que ça coûte une fortune, parce que tout ça coûte de
02:03l'argent, c'est de l'investissement, c'est de la R&D, mais vous voyez on avance en marchant
02:07dans une montagne qui est vertueuse, qui est ce que j'appelle une croissance quelque part
02:11environnementale ou frugale, donc il faut une croissance intelligente, qui ne gaspille
02:18pas, qui ne pollue pas, mais c'est normal, c'est ça qu'on essaie de faire, et je sais
02:22que ça peut fonctionner.
02:23Donc voilà ce que j'essaie de faire à Radial, j'ai des groupes de projets sur l'environnement
02:29qui me permettent d'avancer sur tout ce qui est CSRD imposé par l'Europe bien évidemment,
02:35mais au-delà de ça il y a plein de projets techniques, technologiques, de process, de
02:41traitement d'eau, de recyclage d'eau, de recyclage d'or qui nous permet en plus d'économiser
02:45de l'argent, parce que si vous voulez ce qui est intéressant dans tout ça, c'est
02:48que vous avez un besoin d'investir en innovation et en recherche d'un côté, mais vous faites
02:52des économies de coûts d'exploitation, souvent.
02:55Donc voilà, moi je trouve ça très vertueux, j'aime beaucoup l'environnement, il y a plein
02:59de marchés sous l'environnement, et Radial essaye en diversification marché et techno
03:06et produits d'aller plus avant dans tout ça.
03:09Donc voilà, je trouve ça, je considère que c'est une opportunité de croissance et d'innovation
03:12pour Radial.
03:14Est-ce qu'on peut parler un instant de la next-gen, mais peut-être avec le filtre de
03:20ce magnifique projet que vous avez développé dans le sud de la France, à côté de Radial,
03:26et je crois qu'il vous tient très à cœur.
03:27Oui, alors c'était un projet entrepreneurial, familial, d'achat d'un vignoble.
03:31Donc lorsque je suis sorti du BDF, qui est quand même cinq ans de médiatique et politique,
03:37si vous voulez, qui n'est pas mon environnement naturel, mon environnement naturel, c'est
03:42ce que je vous disais, c'est l'huile, c'est les copeaux, c'est les produits, c'est les
03:45hommes, c'est de voir des clients, c'est de motiver des équipes, c'est là où j'ai
03:50une adrénaline de fou, si vous voulez.
03:52Mais sauver la France et essayer de faire en sorte que nos politiques comprennent ce
03:56qu'on fait, je le fais toujours, à travers LinkedIn, à travers des conférences et des
04:01présentations médias de temps en temps, mais je me suis dit, il faut que je fasse
04:04un truc rigolo et qui va avec mes valeurs, mes valeurs entrepreneuriales, familiales,
04:10territoriales, d'entreprise.
04:11Donc on a trouvé un vignoble qui n'était pas l'abandon, mais avec les vignes et les
04:16grappes qui étaient vendues aux coopératives, on a recréé un chait de vignification, on
04:20a recruté un maître de chair, un deuxième vigneron, une petite équipe, on a créé une
04:24boutique et on a lancé ce projet qui s'appelle le Château de Sannes, qui est au nord d'Aix
04:28en Provence, dans le Luburon.
04:30Et donc c'est une start-up, j'appelle ça ma start-up du Luburon.
04:33Et donc là vous avez intégré vos fils ?
04:35J'ai intégré mon fils, un de mes fils, ma fille qui fait de l'environnement, qui
04:40fait de l'événementiel, me rejoint en pointillé, en tant qu'auto-entrepreneuse, donc elle
04:45nous file un coup de main, c'est un projet familial, qui est lourd, le vin c'est passion
04:49et patience.
04:50Beaucoup d'humilité le vin, vous montez une montagne et comme on a tout recréé, il faut
04:55recréer la marque, relancer la marque, refaire les bouteilles, les étiquettes, la qualité
04:59des vins.
05:00Ils ont fait du vin il y a une trentaine d'années, mais pendant 30 ans il ne s'est rien passé,
05:0325 ans.
05:05C'est passionnant, c'est vraiment entrepreneurial, c'est une prise de risque, c'est des gros
05:09investissements, donc grosse prise de risque, il faut que ça soit rentable un jour, on
05:13est parti de zéro bouteille vendue à 100 000 cette année, et l'idée c'est d'arriver
05:16à 200 000, puisque ce qu'on a mis en place c'est un outil industriel, ça ne va pas avec
05:23le vin de production, qu'on appelle un chais avec des cuves, des chais à barriques avec
05:29des fûts, etc, tout ça c'est extrêmement technique, j'ai pris 300 ou 400 heures de
05:33noblegie pour faire tout ça, et j'ai embarqué, un de mes fils en effet, dans cette aventure
05:38qui est un super commercial qui rend compte, parce qu'il faut le vendre le vin, c'est
05:42bien de le produire, mais la clé du vin c'est quand même de le vendre.
05:45Alors on dit souvent que d'ailleurs dans ces familles viticoles, quand ça marche bien,
05:49c'est qu'il y en a un qui fait le vin et il y en a un qui vend le vin.
05:52Oui, souvent, écoutez, souvent dans les familles d'ailleurs, c'est ça, si vous avez parfois
05:56un commercial de génie et le producteur ou le technicien de génie ça marche encore mieux,
06:00vous avez deux enfants qui se complètent merveilleusement bien et c'est très très
06:03bien, en tout cas le vin c'est une histoire de famille, c'est-à-dire que très souvent
06:07les entreprises familiales ne sont pas très bien vues encore, je trouve qu'on parle beaucoup
06:11d'héritiers, de fils à papa, de filles à papa, etc, alors que c'est la force de
06:15l'Allemagne, le Mittelstand allemand ce sont des entreprises d'héritiers, ils ont été
06:20créés après la guerre souvent, donc il faut arrêter de penser que l'héritier est celui
06:25qui roule en Ferrari, qui claque tout, etc, oui ça arrive, oui bien sûr il y en a, on
06:31en connaît, mais c'est pas ça, la plupart du temps ce sont des gens extrêmement professionnels,
06:37et je suis content d'embarquer mes enfants dans, un, dans l'aventure radiale puisque
06:41j'ai aussi mon fils aîné qui est patron d'un département, qui fait ses armes, qui
06:47comprend le cash, la gestion du cash, la gestion des hommes, c'est extrêmement important,
06:52tout ça se crée en une semaine, et mon fils cadet qui justement m'accompagne sur la
06:59start-up du Liban.
07:00Ok donc du coup, super, vous avez déjà les pièces qui se placent petit à petit, comment
07:05vous vous projetez vous là dans les 5 à 10 ans qui viennent, quand est-ce que Pierre
07:10Agataz commence à faire ses gâtaseries aussi peut-être et passe la main ?
07:14Moi si vous voulez, je dirais presque le plus tôt possible, parce qu'on peut mourir demain
07:20matin sous un autobus, donc moi je prépare mes enfants à prendre le relais, alors il
07:27ne faut pas précipiter, c'est des trucs un peu lourds quand même, et donc il faut que
07:33ça se fasse naturellement, mais je les prépare, je leur fais confiance, la confiance c'est
07:37fondamental, il faut faire confiance aux gens et parfois ils vont se planter, et donc je
07:42les prépare à prendre des manettes, de plus en plus grosses si vous voulez, puis après
07:47la chimie fonctionne ou ne fonctionne pas, bon je crois qu'elle fonctionne actuellement,
07:51et puis un jour je resterai sans doute comme mon père l'a fait, président du conseil
07:58de science ou d'avoir un œil etc, mais moi j'ai plein d'occupations par ailleurs, mais
08:02c'est vrai que les entreprises c'est ma vie, donc je serai conseiller, je serai facilitateur,
08:09et puis voilà j'ai plein d'autres projets dans la tête, j'ai créé un institut des
08:14solutions qui est un think tank qui permet de porter la voix et les propositions de
08:19terrain de bon sens auprès des politiques en vue de 2027, donc je suis en train de créer
08:24ça avec un petit groupe d'entrepreneurs, donc ça c'est mon côté, pas politique,
08:29mais contributeur, je ne me vois pas du tout dans une chaise longue, mais pas du tout du
08:34tout.
08:35Je voudrais qu'on aborde un dernier sujet dans cette partie, c'est tous vos projets
08:41sociétaux, d'engagement, philanthropiques, je crois qu'il y a une démarche assez importante
08:46qui fait partie de ce qu'on appelle le capital réputationnel aussi de ces familles entrepreneuriales
08:51qui est important, quelles sont vous vos actions que vous mettez en place ?
08:55Oui alors j'ai une belle action qui s'appelle l'association Y croit réagir, qui permet
09:00d'aider des chômeurs longue durée, des gens fragilisés dans les territoires à retrouver
09:05un job ou à créer leur entreprise, donc on a créé ça là encore à peu près après
09:09le MEDEF, il y a eu cinq ans, et c'est une association de 1920 qui a commencé dans
09:15les Hauts-de-France, dans les villages, les petites villes comme Maubeuge, comme Fourby,
09:19où il y a des taux de chômage importants, et on a développé un outil pédagogique sur
09:23trois jours et sur trois semaines, qui permet de prendre des gens cassés par la vie, qui
09:27viennent, qui sont recommandés par Pôle Emploi, devenu France Travail, et on fait
09:32des groupes de vingt personnes, et on les redresse en trois jours avec un outil pédagogique
09:36de savoir ce qu'on est, ce qu'on cherche, ces gens sont très souvent seuls, c'est
09:41souvent une femme divorcée, qui a quatre enfants, trois enfants, vivant à Maubeuge,
09:47qui n'a pas une grosse formation, qui est vraiment un peu en galère et qui vit des
09:52subventions de l'État très souvent, mais elles veulent faire quelque chose de leur
09:55vie, elles ne peuvent pas rester, et c'est très très bien, donc si elles ont la niaque
09:59et l'envie, encore une fois, ça fonctionne, parce qu'elles prennent cet outil pédagogique
10:04comme un plus extraordinaire.
10:05J'ai des témoignages formidables, j'ai une dame qui a suivi cette formation, et en trois
10:09jours, on transforme les gens, parce qu'ils se connaissent, ils savent ce qu'ils veulent
10:13faire en fait.
10:14Une dame qui disait, je suis en train de divorcer, je suis à Boulogne-sur-Mer, j'ai deux enfants
10:18en jumeaux autistes, c'est horrible, qui m'a gassé, etc., j'étais perdu, et grâce
10:23à vos trois jours, je sais ce qui je suis, je sais ce que je veux faire, je retrouve
10:26le goût de la vie, j'ai retrouvé un projet de vie, et vous voyez les gens qui sourient,
10:32ils sont hyper enthousiastes à la fin, au début ils sont en burn-out, et au bout
10:36de trois jours, ils ont un petit réseau, ils s'entraident, nous on a des témoignages
10:39de patrons locaux qui viennent leur dire, comme vous dans la merde il y a 20 ans, j'ai
10:43créé ma petite boîte, c'est super maintenant, je vous encourage à le faire, donc ces gens-là
10:47me disent, on a transformé nos vies, et alors après il faut les accompagner encore, donc
10:51on essaye de les accompagner par France Travail, par des associations locales, par des patrons
10:56qui, jusqu'à la dissolution, cherchaient à embaucher, il faut savoir que si vous voulez,
11:00jusqu'à 2023, l'ensemble des patrons français cherchaient de la main-d'oeuvre, qu'ils ne
11:05trouvaient pas, et donc notre association permet d'être une sorte de sas de décompression,
11:12c'est-à-dire de remettre des gens au savoir-être, et ils ont perdu un peu les repères pour
11:15des entretiens d'embauche, etc., ils viennent tard, ils sont en retard, et on leur redonne
11:19les repères aussi, leur dire mais parlez en regardant les gens, ayez le sourire, et
11:24ça marche, et donc sur les 1500 personnes, la mesure qu'on a pu faire c'est qu'il y
11:28a trois quarts qui se sont remis en activité, ce qui est énorme, donc certains ont créé
11:34leur petite boîte d'auto-entrepreneurs, d'autres ont créé leur petit restaurant,
11:37leur petit bar tabac, leur massage à domicile, d'autres ont trouvé un job, et puis le troisième
11:44sont en formation, vous voyez, formation parce que, parce qu'ils n'avaient pas de formation,
11:48ils voulaient être coiffeuse ou manucure, et bien ils ont besoin d'une formation pour
11:52faire ça, donc on leur dit, ben voilà, c'est là, et voilà le numéro de téléphone, et
11:56puis voilà l'information, puis inscrivez-vous, et puis on les aide.
11:58Et c'est parti.
11:59On arrive à la fin de cette émission, le temps passe très très vite, j'ai une dernière
12:03question à vous poser, qui est une question traditionnelle dans cette émission, c'est
12:09si votre entreprise familiale était un membre fictif de la famille, qui serait-il ou qui
12:16serait-elle ?
12:17C'est une bonne question.
12:19Je pense que ce serait une femme, protectrice, radiale, parce qu'on est un peu protecteurs
12:26si vous voulez, parfois un peu trop, et par contre, mais pas trop très innovante et très
12:33tournée vers l'avenir.
12:34Vous savez, c'est un peu le propre des leaders, c'est qu'il doit sécuriser un peu le personnel
12:39quand ça ne va pas surtout, et puis montrer l'avenir toujours le chemin, je crois que
12:42c'est une, Radia serait, oui, je vois une personne fictive, une femme, qui serait entre,
12:48je joke, je vais vous faire rire, entre Lara Croft, l'avenir et la combattante, on va chercher
12:55des marchés en innovation, très audacieuse, prise de risque, mesurée, et puis Mère Teresa,
13:01en fait on ne fait pas n'importe quoi, et notamment avec les équipes, on ne fait pas
13:05n'importe quoi.
13:06Les cerveaux se mélangent, voilà, plutôt femme.
13:08Merci, je suis sûr qu'il y a un réalisateur américain qui est capable de monter un scénario
13:13autour de ça.
13:14Merci beaucoup d'avoir participé.
13:17Merci.
13:18Merci d'avoir écouté cette émission, on remercie également toutes les équipes techniques
13:23pour la réalisation et puis l'organisation de cette émission, et on vous dit à bientôt
13:28dans une nouvelle émission pour découvrir une nouvelle saga d'une entreprise familiale.