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GÉNÉRATION IMPACT du 5 février 2025

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00:00Alors, est-ce que vous pourriez me raconter un peu l'histoire ? Comment tout ça a commencé ?
00:08Oui.
00:09La famille Gattaz, ça commence ?
00:11Oui, ça commence. Mon père et mon oncle étaient de Bourgoin-Jailleux, figurez-vous, avec mes grands-parents qui étaient instituteurs.
00:17La famille Gattaz sont des gens qui viennent de Fitilleux, Bourgoin-Jailleux depuis 200 ans, les abrès.
00:24Et en fait, mon père a fait la centrale, mon oncle a fait une école d'ingénieurs, l'école des pétroles.
00:29Et à 27 ans, ils ont décidé de créer leur entreprise, mon père étant le commercial de la bande et mon oncle l'industriel.
00:35Ils se sont mis rue Crusseul, à Paris, dans le 11e arrondissement.
00:38Ils ont mis deux tours de décolletage, ou trois, et ils ont commencé à faire des petites fiches de télévision, des connecteurs coaxiaux de télévision,
00:45qui existent toujours d'ailleurs, je crois.
00:47Mais ils se sont vite aperçus qu'il fallait qu'ils fassent des volumes énormes.
00:50Donc ils sont partis dans le haut de gamme, et ils ont commencé à faire des composants, des connecteurs pour l'armée, pour l'aéronautique.
00:57Et c'est comme ça que Radial est créé, en 1952, dans un petit local rue Crusseul.
01:02Et c'est pas Apple, de Steve Jobs, mais ça a marché.
01:08Et donc, eux, ils quittent Bourgoin-Jailleux, ou ils sont déjà à Paris ?
01:11Oui, en fait, mon père était donc à Centrale, mon oncle est monté à Paris.
01:17Ils ont créé ensemble, rue Crusseul, dans le 11ème, cette entreprise Radial.
01:21Et mon oncle ensuite, qui avait le mal du pays, puisque c'est un dauphinois, isérois,
01:26a décidé de créer la première usine de Radial, en 1963, à Voiron, dans l'Isère.
01:31Donc il est reparti, avec huit collaborateurs parisiens, et ils ont dit, on va monter l'usine.
01:36Et donc cette usine, étant vieille, on l'a déménagée juste à côté à Vorep.
01:41Mais c'était l'usine, première usine de Radial.
01:45Il y en a eu comme ça, quatre ou cinq qui ont été développées en France.
01:48Il y a eu Vorep, ensuite, dans l'Isère.
01:50Il y a eu l'Île d'Abo, qui était le centre de R&D de Radial, à côté de Lyon.
01:53Puis Château-Renault, qui a été une usine qu'on a rachetée à un concurrent
01:57qui faisait des connecteurs multi-contacts pour l'aéronautique.
02:00Donc de l'aéronautique, c'est comme ça qu'on a mis un pied dans l'aéronautique,
02:03dans les années 75 ou 80.
02:06Et moi, je suis arrivé en 92.
02:08Donc je suis arrivé, j'avais 33 ans, et donc mon père et mon oncle en avaient 67 et 68.
02:14Et ils m'ont passé la main.
02:16Alors, ils m'ont surveillé pendant un an pour vérifier que je ne faisais pas trop de bêtises.
02:20Et puis, ils m'ont passé la main.
02:22Je suis arrivé président du directoire en 94, en fait.
02:27Il y a donc une trentaine d'années.
02:29Alors, je voudrais qu'on revienne juste un petit peu avant.
02:32Ce qui m'intéresse, c'est de savoir, vous, quand vous êtes petit,
02:35c'est quoi l'entreprise familiale pour vous ?
02:38Ça se passe comment ? On en parle à la maison ?
02:40On en parle dans la cuisine ?
02:41Vous êtes en train de faire vos études ?
02:43On vous met la pression ?
02:44On vous dit, il faudra que tu la reprennes ?
02:46C'est quoi l'ambiance, à ce moment-là ?
02:48C'est assez surprenant.
02:49C'est-à-dire que j'ai été baigné par l'entreprise, par mon père,
02:53en plus, qui a pris des fonctions en 81.
02:56Il était patron du CNPF.
02:57Avant, c'était le patron d'Éthique.
02:59Il avait lancé Éthique, etc.
03:00Moi, j'ai toujours baigné dans un monde d'une petite musique entrepreneuriale,
03:04quand même, à la maison, si vous voulez.
03:06Quelqu'un de gros travailleur.
03:07Je voyais peu mon père, qui bossait beaucoup, beaucoup.
03:09Et mon oncle, quand je venais, je me souviens, à 5-6 ans,
03:13je venais le voir à Voiron, dans les airs, passer quelques vacances,
03:16ou des week-ends, et il m'emmenait dans l'usine.
03:18Donc, j'ai senti, il me montrait avec passion des produits décolletés, des machines.
03:25Je me souviens de voir ces ouvriers professionnels extraordinaires,
03:28qui étaient des armoires à glace pour moi, j'étais tout petit.
03:32Et cette odeur d'huile aussi.
03:34Et moi, ça m'a complètement imprégné, je dirais,
03:38et qui m'a donné l'amour de l'industrie et de l'usine.
03:40Mais ceci étant dit, je ne voulais surtout pas faire comme mon père.
03:43C'est-à-dire que j'étais bon en maths et en physique.
03:46J'ai fait ma subspe, je suis arrivé ingénieur télécom.
03:50Et puis après, j'ai volé de mes propres ailes,
03:53chez Dassault Electronique d'abord, puis chez Dynaction,
03:57qui m'avait confié à 30 ans une entreprise d'électronique à redresser,
04:01ce que j'ai fait.
04:02Mais je dirais, je n'ai jamais eu l'idée de rentrer dans Rallial.
04:05Alors, comment ça se passe ?
04:07C'est plutôt un coup de bol qu'un coup de malchance.
04:11Il s'est passé qu'en 1992, le mur de Berlin était tombé,
04:16et les budgets militaires globaux se sont affaissés,
04:19et l'aéronautique n'allait pas très bien.
04:21Et Rallial a connu sa première crise,
04:23avec mon père et mon oncle, 67 ans, 68 ans,
04:26qui ont eu des doutes de positionnement, de restructuration,
04:29qu'est-ce qu'on fait, etc.
04:31Parce que les commandes étaient très basses.
04:33Et ils se sont dit, Pierre, tu ne veux pas reprendre,
04:36tu ne veux pas nous donner un coup de main,
04:38tu as vécu aux Etats-Unis, j'ai vécu deux ans aux Etats-Unis,
04:41tu as fait du redressement d'entreprise,
04:43c'est vrai, pendant 3-4 ans,
04:45et tu es ingénieur télécom,
04:48donc c'est bien parce que le marché télécom
04:50est sans doute en train de se développer très fortement.
04:53Et j'ai réfléchi pendant quelques jours,
04:55et puis j'ai dit, oui, c'est une super boîte, ça me fait plaisir,
04:58vous êtes des super ingénieurs, il faut repositionner un peu,
05:01il faut restructurer un peu la boîte pour passer la tempête,
05:04et puis ça va marcher.
05:05Donc je suis rentré comme ça,
05:07en apportant des atouts, quelque part,
05:10de mon expérience en fait, ma triple expérience,
05:13et qui correspondait exactement à la situation de Rayal à l'instant T.
05:17Et en fait, c'est peut-être plus facile pour moi de faire ce pas
05:22que d'arriver comme le fils du patron à monter les échelons.
05:26Toutes les catégories,
05:29tous les scénarios sont possibles dans une boîte familiale.
05:32Moi, je suis arrivé à un moment où ils avaient besoin de quelqu'un
05:35pour repositionner le groupe et faire un peu de restructuration,
05:40ce que j'avais fait dans mon passé.
05:42Bon, et on sait que ça a marché, mais ce moment précis,
05:45parce qu'effectivement, dans toutes les entreprises familiales,
05:48on a ce moment où ça bascule, j'y vais ou j'y vais pas.
05:52Et parfois, on y va par culpabilité,
05:54c'est-à-dire qu'il peut y avoir une situation de crise,
05:57comme celle que vous avez décrite,
05:59et puis on y va parce qu'on a les compétences,
06:01on y va parce que c'est la famille,
06:04on y va parce qu'on a envie,
06:06ou on y va aussi parce qu'on se sent un peu coupable,
06:09on se dit qu'il faut absolument que j'aille aider mes parents.
06:11Oui, mais tous ces scénarios existent dans la tête des gens.
06:14Je connais pas mal de boîtes familiales qui ont vécu tous ces scénarios-là,
06:17que vous décrivez très bien.
06:18Moi, non, il y a eu une opportunité d'arriver.
06:21Il y a une belle boîte familiale qui a été créée par mon père et mon oncle.
06:24J'avais 33 ans, je me suis dit, ça vaut le coup d'y aller,
06:27de les aider, c'est super.
06:30Et en effet, pendant 15 ans ou 20 ans,
06:32je voulais pas m'occuper de Radial,
06:34je voulais pas faire de composants électroniques et de connecteurs,
06:36et je m'imaginais pas le faire.
06:38Mais j'ai franchi un pas à un moment donné, en effet,
06:41et je me suis dit, tiens, c'est le moment où je peux les aider,
06:44où je peux m'occuper de cette boîte.
06:47Donc c'était plus l'opportunité,
06:49en me disant, c'est quand même dommage parce que c'est un fleuron.
06:52Et puis très vite, en fait, on devient amoureux de sa boîte.
06:55Mon père et mon oncle, en fait, en parlaient pas beaucoup,
06:58mon père très peu.
07:00Donc en fait, il séparait un petit peu sa vie professionnelle de Radial,
07:03avec le reste de la famille, on parlait d'autres choses,
07:05mais pas tellement de Radial, en fait.
07:07Et voilà, comme ça, je suis arrivé.
07:09J'ai échoté dans la piscine, parce que c'est une prise de risque.
07:11Il faut savoir que c'est une prise de risque.
07:13Prenez des managers extérieurs,
07:15ils prennent un risque, mais pour un enfant,
07:17pour un fils ou une fille,
07:19c'est un gros risque.
07:21Parce que si ça marche pas,
07:23vous êtes pas bien quand même.
07:25Et la famille est pas bien non plus.
07:27Je pense que vous aviez réussi d'une certaine manière
07:29à fabriquer votre prénom.
07:31Parce qu'en plus, votre père est un personnage public.
07:33Oui, en plus, oui.
07:35J'allais dire, c'est double peine.
07:37Quand est-ce que vous savez que ça y est,
07:39vous avez pris la main ?
07:41Un an après.
07:43En fait, je suis arrivé en décembre 92 de tête.
07:45Il a fallu faire une petite restructuration
07:47que j'ai faite assez vite.
07:49A l'époque, c'était encore assez facile, je dirais.
07:53On a fait partie, quelques collaborateurs,
07:55alors toujours très humainement,
07:57à Radial, une boîte familiale,
07:59on fait attention.
08:01Mais il fallait quand même baisser la volure.
08:03Donc j'ai fait ça sur les premiers mois de l'année 93.
08:05Et en fait, le point mort a baissé.
08:07Et dès la fin de l'année,
08:09on a commencé à avoir les premiers résultats,
08:11si vous voulez.
08:13Donc ça, c'était très enthousiasmant,
08:15parce que les mesures d'économie
08:17ont été faites vite et bien.
08:19Et c'est parti.
08:21Et puis j'ai senti aussi que,
08:23vous savez, il faut se faire apprécier des cadres
08:25et des collaborateurs et des salariés.
08:27Quand vous arrivez comme ça,
08:29si vous arrivez comme le fils à papa, l'héritier
08:31qui sait tout, qui a tout vu avec une arrogance inouïe,
08:33c'est un clash absolu.
08:35Donc il faut arriver avec une certaine humilité.
08:37Moi, je crois beaucoup à l'humilité
08:39des chefs d'entreprise,
08:41parce qu'il faut être en paranoïa.
08:43Tout bouge dans tous les sens,
08:45vos marchés, vos clients, vos technos.
08:47Et je pense que la chimie humaine
08:49s'est bien passée,
08:51d'abord avec les équipes,
08:53puis avec les clients.
08:55J'ai appris les produits, les technos, etc.,
08:57que je ne connaissais pas très bien.
08:59Et puis ça a fonctionné,
09:01les cadres m'ont fait confiance après.
09:03Et puis 1993 a été une année correcte.
09:05Et puis 1994, on s'est repositionnés
09:07sur plein d'autres marchés,
09:09les télécoms, l'Amérique, etc.
09:11C'est comme ça que ça a fonctionné,
09:13mais j'ai vu au bout d'un an
09:15que c'est ce que la chimie prenait
09:17et que les résultats étaient là.
09:19Quand vous commencez par faire un plan,
09:21je me souviens, j'ai un salarié
09:23qui est venu me voir en janvier
09:25et m'a dit « Vous êtes le diable,
09:27M. Guetta, vous êtes le diable ! »
09:29Vous prenez ça dans la figure,
09:31vous avez 33 ans, vous êtes un peu sonné.
09:33Je me suis dit « Non, je ne suis pas le diable,
09:35je suis obligé de faire des choses
09:37pour vous aider, pour trouver un job, etc. »
09:39J'étais toujours très sensibilisé au fait
09:41que lorsqu'on fait partir des collaborateurs,
09:43il faut les aider à rebondir.
09:45Et moi, mon principe de vie professionnelle,
09:47c'est de dire à nos collaborateurs,
09:49je leur dis toujours,
09:51je ne peux pas vous garantir l'emploi à vie.
09:53Il peut y avoir un Covid, il peut y avoir...
09:55Mais par contre, ce que je peux vous garantir,
09:57c'est l'employabilité.
09:59C'est-à-dire que quand vous rentrez à Radial,
10:01vous allez apprendre des tas de choses
10:03toute votre vie.
10:05Et donc, vous ne serez pas au chômage
10:07pendant 5 ans si vous partez,
10:09soit que vous décidez vous,
10:11soit que c'est moi qui le décide.
10:13Il y avait cette sorte de deal
10:15où on est bienveillant, on est juste,
10:17mais quand il y a des mesures à prendre,
10:19on les prend de façon humaine.
10:21Et on accompagne les gens pour pas qu'ils soient dans la galère.
10:23Je crois que c'est ça qui est extrêmement important
10:25quand on manage une boîte comme Radial.
10:27D'ailleurs, toute boîte devrait être gérée comme ça.
10:29Donc, vous êtes la deuxième génération.
10:31Ça y est, vous avez pris les rênes.
10:33Ça fonctionne.
10:35Vous avez des frères et sœurs ?
10:37Oui, j'ai un côté Lucien,
10:39un côté Yvon, mon père.
10:41J'ai un frère dans l'enseignement,
10:43qui n'avait pas grand-chose à voir avec l'entreprise.
10:45Et ma sœur était chez IBM, cadre,
10:47mais elle n'était pas trop intéressée par Radial.
10:49Donc voilà, j'étais quelque part,
10:51pas l'heureuse élue,
10:53mais celui qui avait peut-être le plus d'intérêt
10:55et d'expérience sur le monde d'entreprise.
10:57Côté de mon oncle Lucien,
10:59mes cousins-cousines,
11:01ma cousine ne travaillait pas,
11:03et mon cousin était ORL.
11:05Donc vous voyez,
11:07j'ai deux générations 2.
11:09En dessous de la génération 1,
11:11il n'y avait pas de concurrence.
11:13Vous êtes un peu le sauveur de la famille ?
11:15Non, je suis l'ingénieur de la bande.
11:17Et puis voilà,
11:19ça s'est bien déroulé.
11:21Parfois, il y a des conjonctures d'étoiles
11:23qui se mettent en place.
11:25Il faut aller chercher l'opportunité,
11:27mais les étoiles se sont bien configurées.
11:29Alors du coup,
11:31l'histoire de Radial,
11:33vous pouvez nous en parler un peu
11:35sur les 20 ans qui suivent.
11:3730 ans !
11:39Qu'est-ce que vous mettez en place ?
11:41Quelles sont vos grandes réalisations ?
11:43Je pense que Radial,
11:45à l'époque en 1992,
11:47on devait faire l'équivalent
11:49de 70 millions d'euros de chiffre d'affaires,
11:51c'était 500 millions de francs.
11:53On était break-even, légère perte,
11:55sur cette année 1992,
11:57puisqu'il a fallu faire ce plan.
11:59On était 1000 aéros,
12:01beaucoup militaires et aéronautiques.
12:03Le mur de Berlin a fessé,
12:05la guerre froide s'est arrêtée,
12:07donc les budgets militaires
12:09se sont abaissés pendant longtemps.
12:11Il a fallu repositionner
12:13sur les télécoms.
12:15Comme je suis ingénieur télécom,
12:17c'était l'avènement, le début
12:19des stations de base de la radio-téléphonie,
12:21donc on est parti à fond dans ce marché des télécoms,
12:23avec Alcatel, Nokia, Ericsson, etc.
12:25J'ai repositionné sur ce marché-là
12:27pour avancer plus vite et plus fort.
12:29C'est la première chose que j'ai amenée
12:31en tant qu'ingénieur télécom.
12:33Comme j'avais vécu aux Etats-Unis,
12:35le seul conseil que m'avait donné
12:37mon père, Yvon Gattaz, quand je suis arrivé,
12:39« Pierre, je ne vais pas te donner de conseils,
12:41mais s'il y en a un, on ne pourra pas réussir
12:43aux Etats-Unis. Je ne connais aucune
12:45entreprise qui réussit aux Etats-Unis. »
12:47J'avais vécu deux ans là-bas, je connaissais bien le marché,
12:49et surtout la moitié du marché de l'électronique
12:51mondiale était américaine.
12:53Donc je me suis dit, ce n'est pas possible,
12:55on ne peut pas développer Radial dans le monde
12:57comme on veut le faire sans le marché américain.
12:59J'ai fait aussi une petite restructuration.
13:01Ça a commencé aussi mal aux Etats-Unis,
13:03mais c'est très facile aux Etats-Unis,
13:05parce qu'il y a le plein emploi, etc.,
13:07même à l'époque.
13:09On a réduit la voilure,
13:11et on est reparti avec une filiale américaine
13:13dans le Connecticut qui a remarché
13:15très vite et très fort.
13:17Aujourd'hui, le chiffre de Radial, c'est 450 millions
13:19d'euros de chiffre d'affaires,
13:21donc on est presque pas 10 fois, mais 7 fois plus gros.
13:23Le marché américain représente
13:25presque la moitié du chiffre d'affaires
13:27global de Radial.
13:29C'est intéressant parce que
13:31tous les académiques ont démontré,
13:33ils cherchent tous à savoir comment
13:35les entreprises familiales peuvent passer
13:37les générations avec succès.
13:39Bien sûr, tout le monde cherche à recette miracle,
13:41et on essaie de la trouver. Personne ne l'a trouvé réellement.
13:43La seule chose qu'on sait, et ce qu'elles ont trouvé,
13:45c'est que celles qui y arrivent font quelque chose
13:47que ne font pas les autres. Il me semble que vous l'avez fait.
13:49Elles développent une orientation entrepreneuriale
13:51distinctive à chaque génération.
13:53Ça veut dire que chaque génération est capable
13:55de se libérer un petit peu de la génération d'avant.
13:57D'une certaine manière, quand vous dites
13:59« Je vais quelque part là où votre père vous a dit
14:01il n'y va jamais », vous prenez vos responsabilités.
14:05C'est une des recettes.
14:07Oui. Vous avez raison. Je crois qu'il faut arriver
14:09avec sa personnalité,
14:11ses convictions profondes, son expérience.
14:13Chaque génération apporte.
14:15Oui, mes enfants sont très digitaux.
14:17Ils sont en équilibre
14:19professionnel-personnel.
14:21Ce sont des générations Y et Z.
14:23Ils raisonnent
14:25différemment que moi, mais par contre, ils veulent
14:27que ça marche aussi. Ils ont une autre façon
14:29de travailler, une autre façon
14:31de voir l'entreprise.
14:33Je trouve ça très bien. Pourquoi pas ?
14:35Ils sont dans leur monde et dans
14:37l'environnement actuel du digital,
14:39de l'IA, etc. Je crois que
14:41c'est très important, ça. Oui. J'aimerais qu'on termine
14:43cette partie par une gâtasserie.
14:45Si vous pouvez nous préciser ce que c'est une gâtasserie.
14:49C'est mon père, Yvan Gattaz,
14:51qui était plein d'humour tout le temps et qui a passé
14:53sa vie à faire ce qu'il appelle ses gâtasseries.
14:55Il a inventé ce terme.
14:57Ce sont des petits mots d'humour,
14:59des petits traits d'humour. Par exemple,
15:01le talent
15:03de la gestion, c'est la gestion des talents.
15:05Il a dit
15:07le malheur est dans le prêt.
15:09Il a dit une phrase que j'adore.
15:11Il y a deux types de chefs d'entreprise
15:13en France. Il y a ceux qui pensent
15:15que le génie est héréditaire
15:17et ceux qui n'ont pas d'enfants.
15:19Il a des petites phrases comme ça.
15:21Start, c'est bien. Up, c'est mieux.
15:23Ça, c'est l'héritage de mon père
15:25qui a toujours été très
15:27prime sautier, plein d'humour
15:29et qui a même, je crois, écrit un livre
15:31sur toutes ces gâtasseries
15:33ou ces gâtassismes.
15:35Pas très sérieuses, il appelle ça ses gâtasseries,
15:37mais quand c'est des choses un peu plus sérieuses,
15:39ce sont des gâtassismes. Vous savez tout.
15:41Excellent. Merci beaucoup.
15:43On va passer à la prochaine partie.
15:45Ce que j'aimerais, c'est qu'on rentre dans le cœur
15:47nucléaire de la famille
15:49et de ce qu'on appelle la gouvernance familiale.
15:51Tout de suite, les trois cercles.

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