Mercredi 23 avril 2025, retrouvez Sophie Lacoste (Co-Présidente, Fusalp) dans GÉNÉRATION IMPACT, une émission présentée par Julien Lescs.
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00:00Bonjour et bienvenue sur Génération Impact, l'émission qui met en lumière les familles
00:12entrepreneuriales pour comprendre leur succès à travers les générations et décrypter avec
00:16elles leur organisation au filtre de trois cercles, celui de l'entreprise bien sûr,
00:21celui des actionnaires et celui de la famille. Elles nous partagent leurs réussites mais aussi
00:26leurs doutes, leurs enjeux de transition et de transmission et en quoi l'urgence environnementale
00:30est une formidable opportunité de continuer l'aventure en famille avec la nouvelle génération à bord.
00:39Je reçois aujourd'hui Sophie Lacoste de l'entreprise Fusalp. Bonjour Sophie. Bonjour.
00:45Sophie je suis ravi de vous recevoir et de discuter avec vous de ce projet entrepreneurial qui est Fusalp
00:52que vous avez repris dernièrement. Est-ce que vous pouvez nous raconter en quelques mots l'histoire
00:59de votre famille puisqu'il y a une belle histoire derrière ce projet-là et puis ensuite on va rentrer
01:05dans le détail ensemble. J'ai une histoire de famille assez entrepreneuriale puisque déjà mes arrières
01:11grands-pères étaient des entrepreneurs, chacun dans leur domaine. Après mon grand-père René Lacoste a
01:19fondé son entreprise. Alors lui il était ingénieur aéronautique, on ne le sait pas mais sa vraie entreprise
01:25c'était une entreprise d'aéronautique et puis il avait en boulot du samedi matin développé ce qu'on appelait
01:31la chemise Lacoste avec le polo blanc et c'est mon oncle et mon père qui ont repris l'entreprise
01:38et qui l'ont vraiment fait l'heure en fait. Ils ont transformé le projet, c'était une question d'époque aussi,
01:46les années 60, le prêt-à-porter et lui ont apporté leur pierre pour vraiment développer cette chemise Lacoste
01:55avec le succès qu'on connaît. Et nous on a eu la chance avec mon frère en fait à la vente de notre entreprise
02:02familiale, de pouvoir racheter une autre entreprise qui s'appelle Fusalp et qui nous permet à notre tour
02:08en fait d'envisager ce que c'est que l'entrepreneuriat pour nous aujourd'hui. Génial. Donc on va rentrer dans
02:14le détail de cette histoire et donc c'est le moment d'une histoire de famille.
02:22Alors racontez-moi un petit peu plus en détail, vous quand vous êtes petite, cette entreprise Lacoste,
02:27c'est quoi exactement ? C'est quoi la dynamique à la maison ? On en parle, on n'en parle pas ? Comment ça fonctionne ?
02:32On en parle beaucoup, c'est typiquement l'entreprise familiale où il n'y a pas beaucoup de différences
02:37entre la famille et l'entreprise, on parle de tout, nous on passe du temps aussi dans l'entreprise,
02:43on en est extrêmement fiers, donc c'est quelque chose qui vit beaucoup, en plus elle porte notre nom
02:49et puis elle a pour effigie notre grand-père qui est une sorte, et puis notre grand-mère aussi qui était
02:55une grande championne de golf, mais c'est une espèce de sorte de mythe comme ça qui se construit au fur et à
02:59à mesure même de son vivant, et c'est quelque chose auquel on était extrêmement attaché.
03:04Donc il lance ce business, mais qui est au départ un business à côté de son activité,
03:13donc c'est quoi l'idée au départ lorsque c'est créé ?
03:15Lui, en fait, il était joueur de tennis, et donc il a mis au point ce polo en petit piquet blanc
03:22pour pouvoir, lui, jouer au tennis. Et puis il a fait une blague à un journaliste américain un jour
03:28en disant qu'il avait fait un pari sur une valise en crocodile, et puis le journaliste a trouvé ça drôle
03:35et il a surnommé l'Alligator. Et donc il a eu cette idée incroyable de mettre un logo sur son polo,
03:40parce que le premier logo visible sur un vêtement, c'est vraiment lui qui l'a fait.
03:45Et donc il a fait ça, et puis il s'est dit, bon, il a aussi inventé le sponsoring avec un autre mousquetaire,
03:52parce qu'on les appelait les mousquetaires, cette équipe de France de tennis.
03:56Et donc il y en a un autre qui s'appelait Toto Brugnon, qui était très très bon joueur de tennis,
04:00et qui se promenait sur tous les terrains de France.
04:03Et quand il voyait des gens qui jouaient bien au tennis, il leur donnait des polos blancs à la coste.
04:07Et ils ont inventé comme ça le sponsoring, et puis ça s'est développé,
04:12et les gens se sont dit, pour aller jouer au tennis, il faut s'habiller en Lacoste.
04:15Il faut mettre des polos blancs.
04:17Voilà, pour être bon au tennis.
04:18Et donc il a développé ça, mais c'était vraiment, il disait, mon boulot du samedi matin.
04:22Et à partir de quand il ressent le fait que ça va être un peu plus que le boulot du samedi matin ?
04:27Alors lui, jamais.
04:28Lui, jamais.
04:28C'est son fils aîné, Bernard Lacoste, qui au début des années 60, a dit, bon,
04:32il avait fait ses études aux Etats-Unis, il était ingénieur, il travaillait, je ne sais plus,
04:36dans quelle grande entreprise américaine, je crois, chez General Motors.
04:39Et il a dit à son père, écoute, moi j'ai envie d'avoir mon entreprise,
04:43ce truc Lacoste, je sens qu'il y a quelque chose à faire avec, laisse-moi m'en occuper.
04:46Et mon oncle lui a dit, très bien, mais tu n'auriras jamais ta famille avec ça.
04:49OK.
04:49Et surtout, tu fais ce que tu veux, mais tu te débrouilles, tu ne me demandes pas l'argent.
04:53Et donc, il a monté en fait un système assez drôle où il a trouvé des partenaires partout dans le monde entier
04:58pour déployer Lacoste et l'international, parce que non seulement il s'est dit,
05:02on ne va pas faire que des polos blancs, on va faire des polos de couleur.
05:05Oui, lui, il intègre la couleur.
05:06Exactement, parce que c'est la société de loisirs qui commence au début des années 60.
05:10Et il sent que les gens, c'est les Trente Glorieuses, ont les moyens, ont envie,
05:14ont envie de s'habiller de manière décontractée.
05:16Le début du prêt-à-porter aussi, ce qui est aussi, d'ailleurs, la création de Fusalp.
05:21Fusalp arrive, se crée, parce que le prêt-à-porter arrive.
05:26Parce qu'avant, on allait, on se faisait ses vêtements soi-même,
05:28on les faisait faire par un tailleur, mais on n'avait pas des magasins avec, il n'y avait pas Zara, quoi.
05:33Et donc, il a senti ça arriver, il a vraiment été très novateur.
05:37Et en même temps, il s'est dit, il faut développer à l'international.
05:40Il est tout de suite allé à l'international.
05:41Tout de suite, en Espagne, voilà.
05:43Et il a trouvé des partenaires locaux à chaque fois pour développer la marque.
05:47Donc, des distributeurs, c'est ça un peu l'idée, quoi ?
05:49Exactement.
05:49Génial.
05:50Donc, lui, il développe ça, et là, ça prend, ça marche tout de suite.
05:54Et donc, là, vous, à ce moment-là, dans votre inconscient, en tout cas, dans votre vie,
06:00représente quoi cette marque, ou en tout cas ce business ?
06:03Vous en parlez beaucoup, vous vous imaginez, vous vous y projetez.
06:07C'est quoi la dynamique ?
06:08C'est quelque chose d'induit, en fait, cette vie d'entreprise.
06:16C'est-à-dire que mes grands-parents étaient des gens tellement emblématiques, tellement exemplaires,
06:21qu'en fait, l'entreprise se rattachait forcément à eux, même s'il y avait…
06:26Tout le monde travaillait pour eux, en fait.
06:28Il y avait cette espèce de chose plus grande que nous.
06:29Et donc, la cause, de toute façon, même l'entreprise était plus grande que nous,
06:33et nous, on devait être là pour la servir.
06:35C'est vraiment ça, l'état d'esprit.
06:37C'est qu'on était au service de cette marque et de cette entreprise.
06:41Moi, je n'ai jamais eu envie d'y travailler en tant qu'opérationnelle,
06:47mais j'ai été très tôt au conseil d'administration.
06:50À 23 ans, je suis rentrée au board.
06:52J'avais fait d'autres études, des études de finance.
06:55J'ai fait Dauphine, voilà.
06:56Donc, moi, je voulais travailler dans la finance.
06:58Finalement, je n'ai pas fait ça, j'ai fait complètement autre chose.
07:01Mais ce n'était pas ma vie professionnelle.
07:04C'est-à-dire que c'était un engagement qu'il fallait que j'aie.
07:07Donc, j'étais au conseil d'administration et j'y passais beaucoup de temps.
07:10C'était en plus les débuts de la gouvernance un petit peu modernisée qu'on a.
07:14Donc, on avait créé plein de comités.
07:16Vous savez, CNR, Audit, on a créé une fondation.
07:20Enfin, on a fait plein de choses comme ça.
07:22Donc, ça m'occupait beaucoup et j'adorais.
07:24Mais je n'ai jamais voulu être opérationnelle parce que je trouvais que c'était peut-être trop…
07:30J'avais envie d'avoir quand même une vie à moi, à côté.
07:32J'entends.
07:32Et votre frère, lui, il était à quel endroit à ce moment-là ?
07:35Mon frère était opérationnel.
07:35Il était opérationnel, c'est ça ?
07:37Oui.
07:37Et j'avais aussi une cousine qui était opérationnel.
07:38Ils n'étaient que deux, en fait, à travailler dans l'entreprise sur 14 petits-enfants.
07:42Donc, quand même, il y avait du monde.
07:43Bon, après, cette entreprise quitte le giron familial.
07:49Tout à fait.
07:49Peut-être que vous pouvez nous en dire deux mots.
07:51Et il y a ce projet Fusalpe qui arrive.
07:54Et là, ce qui m'intéresse, c'est ce côté orientation entrepreneuriale.
07:59C'est-à-dire cette envie de continuer à vouloir faire des entreprises, finalement, qui m'intéresse.
08:03Je voudrais comprendre ce qui a été déclenché chez vous, avec votre frère, pour continuer cette aventure.
08:07Je pense que, bon, on était relativement jeunes.
08:10Quand Lacoste a été vendue, c'était il y a 13 ans.
08:14Donc, j'avais 35 ans.
08:16Je n'étais pas franchement proche de la retraite.
08:19Et puis, peut-être aussi, la vente de Lacoste s'est faite.
08:23Et je pense que c'était sûrement une bonne chose.
08:25Après, ce n'est pas nous qui l'avions choisi.
08:26Enfin, ce n'est pas moi personnellement qui ai choisi ça.
08:29Donc, j'avais peut-être aussi envie de...
08:31J'avais, voilà, j'avais encore de l'énergie à donner dans ce type de projet-là.
08:35Et puis, on avait envie de faire un truc ensemble avec mon frère.
08:38Enfin, c'était une évidence.
08:39Je ne me suis pas tellement...
08:41Je me suis dit, OK, bon, c'est quoi la prochaine étape ?
08:45Qu'est-ce qu'on va acheter ?
08:46Parce que déjà, chez Lacoste, je me souviens, on se posait des questions d'investissement.
08:50On se disait, tiens, et si on investissait dans une autre marque ?
08:53Nous, en tant que famille ?
08:54Enfin, c'était des questions qui n'avaient pas été résolues.
08:55On n'était pas allé assez loin.
08:56Mais c'était des envies.
08:57Moi, à chaque fois qu'on en parlait, ça m'enthousiasmait beaucoup.
09:00Quand on regardait des marques, je me disais, mais ouais, génial, je visualisais ce qu'on pouvait faire.
09:03C'est quelque chose qui m'emballait.
09:06Et donc, ça s'est venu, ça a suivi son cours de manière extrêmement naturelle.
09:10Et puis, on a eu la chance très rapidement de tomber sur Fusalp.
09:15Et c'est quelqu'un qui, d'ailleurs, nous a suivis dans l'aventure,
09:19qui nous a présenté ce projet-là, qui en est devenu directeur général pendant 10 ans.
09:23Et on a été absolument enthousiasmés par ce projet.
09:29Et il nous correspondait, en fait.
09:31Je pense que dans les reprises d'entreprises, de marques, il faut qu'il y ait un feat, en fait.
09:36Il faut qu'il y ait quelque chose qui soit évident.
09:37Et pour nous, c'était assez évident de reprendre cette marque-là.
09:40Cette marque-là.
09:41Donc, vous la reprenez avec votre frère.
09:45Je crois qu'il y a un peu de famille qui vous accompagne.
09:47Tout à fait.
09:48Ma tante et deux cousins.
09:49Et deux cousins.
09:51Et puis, il y a votre belle-sœur, ça, ça, qui était déjà chez Lacoste, si je ne dis pas de bêtises.
09:56Donc, comment ça se met en place, ce projet, tous les trois ou tous les je ne sais pas combien vous êtes à ce moment-là ?
10:03De manière très simple, en fait, c'était assez évident.
10:08Ma belle-sœur, évidemment, directrice artistique.
10:09Je pense que c'est elle qui m'a donné le plus de confiance dans le projet, en me disant, voilà, je sais, parce que c'est quand même une marque de vêtements, donc le style est important.
10:18Et c'est elle qui m'a donné la confiance.
10:21Je me suis dit, avec sa vision à elle, on va être juste.
10:24C'est quelqu'un qui a un talent énorme, Mathilde Lacoste.
10:27Elle a une vision forte, elle est hyper intègre, elle est assez radicale dans sa manière de voir les choses.
10:33Et je savais qu'elle savait où aller.
10:36Donc, ça, pour moi, c'était extrêmement fort.
10:39Et rassurant.
10:40Et puis, on sait, voilà, il y avait Alexandre Fauvet qui nous avait apporté le projet et qui est devenu directeur général.
10:46Et puis, mon frère et moi, on est devenus coprésidents de l'entreprise.
10:49C'était nos places naturelles.
10:51Et alors, là, du coup, le projet, il a quel âge maintenant, ce projet Fusalpe ?
10:5411 ans.
10:55Ça fait 11 ans que vous êtes sur le projet ?
10:57Donc, c'est, je crois, une très grande réussite.
11:00C'est quoi la perspective pour Fusalpe, là, dans les 10 ans qui viennent ?
11:03Ah, mais c'est de continuer à grandir pour prendre la place internationale qu'elle doit avoir.
11:08C'est une grande marque.
11:09Moi, je pense qu'elle a des fondamentaux qui sont hyper forts et qu'elle a le droit d'exister de manière internationale
11:16pour accompagner, en fait, les gens dans leur vie quotidienne.
11:19Puisque Fusalpe, c'est une conversation entre des produits très techniques et en même temps un style très évident.
11:24Et donc, je pense que c'est ce dont les gens ont envie aujourd'hui.
11:28Donc, on a quelque chose de fort à défendre.
11:30Super.
11:32Donc, aujourd'hui, le projet Fusalpe, il est là.
11:34Il vous accompagne.
11:35Comment la famille, elle vit ce nouveau projet ?
11:38Finalement, il y avait le projet Lacoste.
11:41Et puis, maintenant, il y a un projet de la famille Lacoste qui s'appelle Fusalpe.
11:45Comment il se connecte à ce...
11:46On parle souvent d'affection sociétatiste.
11:48Comment la famille se connecte à ce nouveau projet ou à cette nouvelle marque, peut-être ?
11:51Alors, ce n'est pas comme Lacoste, quand même.
11:54C'est-à-dire que, évidemment, mes deux cousins et ma tante qui sont actionnaires sont extrêmement intéressés par le projet.
12:01Ils le suivent, mais ils ne le vivent pas de manière quotidienne.
12:04C'est quand même un petit peu plus loin.
12:05Mais même si, pour eux, c'est, je pense, une source de satisfaction, ils sont heureux d'en faire partie.
12:12Mais c'est quand même plus notre projet à nous, malgré tout.
12:15Alors, on partage beaucoup avec nos enfants, avec aussi même ma sœur, qui, elle, a une autre entreprise.
12:20Mes neveux et ça fait partie de notre vie, forcément.
12:26Et ce que j'aime beaucoup, moi, c'est partager avec mes enfants, quand même.
12:28En revanche, ça, c'est vrai.
12:29C'est ça que j'ai appris de Lacoste, c'est qu'on a beaucoup appris par mimétisme.
12:34Et je souhaite beaucoup leur transmettre comme ça.
12:37Ils viennent avec moi, on fait des visites de marché, on va voir les grands magasins.
12:40Je leur raconte ce que je fais, les rendez-vous, mes questionnements.
12:42Enfin, j'essaie beaucoup de partager parce que moi, ça m'a tellement appris d'avoir ce savoir-faire un peu, voilà, inné, quelque part, que j'ai vraiment envie de leur transmettre.
12:54Oui, au goutte à goutte, posé petit à petit, quoi.
12:58Mais du coup, est-ce qu'il y a une projection mentale de voir peut-être la nouvelle génération, celle d'après, vos enfants, continuer cette aventure, rentrer dans l'entreprise ou pas du tout ?
13:06Je crois que ce qui est important, c'est de leur transmettre un état d'esprit, plus que tout.
13:12Moi, je ne pensais pas, je n'étais pas programmée pour voir la vente de Lacoste.
13:16Je n'étais pas née comme ça.
13:18Il s'est passé ça, bon, finalement, voilà, c'est la vie, c'est très bien.
13:23Donc, pour moi, ce qui compte, c'est surtout un état d'esprit, une façon de voir la vie, un sens des responsabilités, une envie de se dépasser.
13:31Nous, on vient d'une famille de sportifs.
13:33Alors, moi, je ne suis pas une grande championne, mais ma tante...
13:36Il y a quelques champions dans la famille.
13:38On a des vrais champions.
13:39Et même ceux qui sont moins connus, il y en a qui sont vraiment des grands sportifs.
13:43Et je crois que ça donne un état d'esprit, une envie de se dépasser, de ne pas se contenter de ce qu'on fait.
13:49Et ça, je pense que c'est très important et d'avoir envie aussi d'avoir un impact positif sur son écosystème.
13:55Alors, on le fait d'une manière entrepreneuriale, on le fait aussi d'une manière philanthropique.
14:00Mais c'est plutôt ça que j'ai envie de leur transmettre et puis qu'ils ont envie de se bouger.
14:07On en parlera tout à l'heure, toute la partie philanthropique, etc.
14:11Je voulais rester un peu quand même sur l'aventure actuelle.
14:15Est-ce que s'appeler Lacoste, ça a été un avantage ou au contraire un poids ou une difficulté, y compris aujourd'hui,
14:22lorsqu'on porte une autre marque finalement que celle qu'il y avait avant dans la famille ?
14:27Comment vous vivez ça ?
14:28C'est une grande chance, c'est une immense chance parce que c'est vrai qu'en plus, j'ai la chance de venir encore une fois d'une famille de sportifs
14:34où finalement, il n'y a pas tellement de points négatifs.
14:38Il y a des gens qui ont des histoires, qui ont des parts d'ombre.
14:40Moi, mes grands-parents avaient sûrement des parts d'ombre, mais en tout cas, je n'y ai pas eu accès.
14:43Et donc, il y a quelque chose de très positif lié à ce nom-là.
14:48D'un point de vue business, c'est une immense aide.
14:51Je n'y suis absolument pour rien, mais c'est vrai que je charrie ça avec moi.
14:55En fait, les gens voient ça.
14:57Et donc, ça donne une espèce de vision, je pense, de sérieux, familiale aussi, de long terme.
15:04Ça m'a donné aussi accès à un réseau qu'on avait auparavant avec Lacoste quand même.
15:09Et c'est pareil pour vos enfants ? Ils le vivent de la même manière ?
15:11Alors, eux, ils ne s'appellent pas Lacoste, mais je pense qu'ils ont le sentiment de faire partie d'une histoire familiale.
15:21On va passer dans la deuxième partie de cette émission.
15:25Ce qui va m'intéresser là, c'est un peu comment vous avez organisé ce qu'on appelle les trois cercles.
15:30Donc, le cercle entreprise, le cercle famille, le cercle actionnaire.
15:35Et qu'il y a une histoire un peu différente en fonction des générations, finalement, on va en parler ensemble.
15:39Donc, on se lance tout de suite dans les trois cercles.
15:47Comment vous êtes organisée aujourd'hui la famille ?
15:49Donc, j'imagine qu'au moment où il y a eu la vente de Lacoste, les choses se sont un peu structurées de manière différente.
15:54J'imagine qu'il y avait plusieurs branches.
15:56Comment vous vous êtes organisée aujourd'hui ?
15:57On est assez autonome les uns des autres.
16:01On n'a pas de family office.
16:03On a chacun nos vies.
16:06Et puis, on a choisi de se réunir en fonction des sujets.
16:11Donc, on peut avoir des points de rencontre.
16:14Et donc, notamment chez Fusal, il y a un certain nombre de membres de ma famille qui ont envie d'investir avec nous.
16:24Mais quand même, je pense que la structuration principale, alors je ne sais pas si c'est ça qu'il faut dire maintenant,
16:31mais la structuration principale, c'est la fondation.
16:34C'est le fonds de dotation qu'on a créé, qui s'appelle Porosus, qui soutient l'émergence en art et en sport.
16:40Et ça, en fait, parce qu'on est huit membres de ma famille, avoir eu envie de continuer à travailler ensemble.
16:47Et donc, Ensemble 8, on s'est dit, on ne va pas racheter une autre entreprise.
16:50En fait, on n'avait pas les mêmes envies.
16:53On n'habite pas dans les mêmes pays.
16:54Enfin, il y avait plein de choses comme ça.
16:56Mais on s'est dit, on veut continuer à vivre ensemble.
16:59Et pour vivre ensemble, on a pensé qu'un fonds de dotation, un outil philanthropique, était le meilleur moyen de le faire.
17:06Et vraiment, c'est ce qui nous permet de continuer à être une communauté.
17:10d'échanger, de monter des projets ensemble, de pouvoir prendre des décisions ensemble.
17:15Et ce qui nous permet de progresser en tant que famille et de transmettre à nos enfants les valeurs qu'on a reçues.
17:22Parce qu'avant, c'était l'entreprise qui était l'outil de transmission.
17:25Bien sûr.
17:25Et aujourd'hui, c'est cet outil-là qui nous permet de transmettre ces valeurs-là à nos enfants.
17:30Alors, c'est organisé comment ? Vous faites quoi précisément dans ce fonds de dotation ?
17:34Qui est-ce qui le dirige ? Comment vous vous êtes organisé ?
17:37Alors, on a une chargée de mission qui est vraiment le cœur de tout.
17:43Alors moi, j'en suis présidente, donc je ne suis peut-être pas un peu plus prépondérante dans son activité.
17:47Mais quand même, ce n'est pas moi qui suis le réceptacle des demandes ou des idées ou des envies ou des autres fondateurs.
17:56C'est vraiment à la chargée de mission et qui travaille avec chacun d'entre nous en fonction des projets.
18:02En revanche, chaque décision est prise à l'unanimité.
18:06C'est-à-dire qu'on ne soutiendra pas un projet qui ne soit pas voté par tout le monde.
18:10S'il y a une personne qui n'est pas d'accord, c'est qu'il y a un sujet.
18:12On ne le fait pas.
18:13Et donc, il faut en parler, il faut échanger.
18:15Et puis, si on n'arrive pas à…
18:17Voilà, si cette personne continue à penser que ce n'est pas une bonne idée, eh bien, on ne le fait pas.
18:21Et ça, c'est très important.
18:23Et donc, c'est un fonds de dotation qui a plutôt comme vocation de distribuer des moyens pour d'autres associations ?
18:30Vous êtes aussi opérateur et vous montez vos propres projets ?
18:32Alors, nous, on fait de la bourse au talent.
18:36OK.
18:36Donc, c'est un peu spécifique.
18:37On ne soutient pas des actions, finalement.
18:40On aide des gens à accomplir ce qu'ils doivent accomplir dans les arts et dans le sport.
18:44Donc, on soutient l'émergence, l'émergence qui vise à l'excellence,
18:48pour qu'en fait, le manque d'argent ne soit pas un obstacle,
18:50pour que les gens fassent ce qu'ils aient à faire.
18:53C'est vraiment pour que nos disciplines, artistiques ou sportives,
18:56puissent évoluer de la bonne manière,
18:58avec la plus grande diversité possible de participants.
19:02Vous avez quelques exemples que vous pouvez nous partager sur les accompagnements que vous avez faits faire ?
19:06Bien sûr. Là, on était hyper heureux parce qu'on a eu notre première médaille olympique.
19:09Génial. Bravo.
19:09Au JO de Paris, on a Joanne Defec, qui est une meilleure surfeuse française,
19:14qui a eu la médaille de bronze.
19:16Et qu'on a aidé au tout début du fonds de dotation,
19:19à un moment où, vraiment, elle n'avait plus les moyens de partir en compétition.
19:23Donc, pour nous, ça a été extrêmement joyeux de l'avoir,
19:25avoir cette médaille.
19:28Mais dans les arts, on va se donner des aides à l'écriture,
19:31pour des films, pour du cinéma.
19:35On achète des instruments de musique à des élèves qui sortent du Conservatoire national supérieur.
19:39On donne des bourses dans les écoles de théâtre.
19:43Et voilà.
19:44Et on soutient aussi pas mal de projets de théâtre tout au long de l'année.
19:48Mais on aide environ une quarantaine de personnes tous les ans.
19:51Quarantaine de projets tous les ans.
19:52Et chaque année, ça change ou il y a des gens que vous pouvez accompagner sur le temps ?
19:55Il y a des gens qu'on accompagne sur le temps.
19:56Les sportifs, on les accompagne en général sur des cycles olympiques.
19:59pour pouvoir les accompagner jusqu'aux prochains Jeux olympiques.
20:03Donc, ça, on le fait de manière régulière.
20:06Et puis, même des artistes, ça nous arrive de les aider.
20:09Quand on donne des bourses, évidemment, c'est pour toute la formation.
20:14Voilà.
20:14Donc, ça, c'est le chargé de projet qui pilote ça, qui coordonne.
20:17Et ensuite, vous, vous avez votre espèce de comité d'investissement, finalement.
20:20Exactement.
20:21Enquivalent.
20:21Voilà.
20:21Qui va prendre ces décisions.
20:23Tout à fait.
20:24OK.
20:25Je reviens sur Fusalp.
20:26Donc, là, vous travaillez en famille, quand même.
20:27Comment vous répartissez les rôles tous les trois ?
20:31Co-président, ça veut dire quoi ?
20:33Alors, finalement, c'est quand même assez défini.
20:35Avec mon frère, on a des appétences aussi différentes.
20:40Lui, il va être plus sur la stratégie, sur des projets avec un peu plus de recul.
20:47Et moi, je suis quand même plus en D2D.
20:51Moi, je vais au bureau.
20:52Plus opérationnel.
20:52Tous les jours.
20:54Alors, on a un directeur général, qui est Pascal Comte-Jaudra, qui est arrivé il y a neuf mois.
21:01Et donc, je ne fais pas du tout de micro-management.
21:03Je reste bien à ma place.
21:05J'ai un lien très fort avec lui, mais aussi un lien très fort avec la direction financière,
21:09parce que c'est quand même notre entreprise.
21:11Donc, il faut trouver les bons endroits de contact avec l'entreprise.
21:17Mais quand même, on est là.
21:21Voilà, c'est assez fin.
21:23Mais il faut le trouver.
21:23Et puis, ma belle-sœur, pardon, c'est presque ma sœur, est directrice artistique.
21:27C'est un joli lapsus.
21:28Voilà.
21:28Bravo.
21:28Je l'aime énormément.
21:31Et elle est directrice artistique à plein.
21:34Et nous, on ne vient pas du tout.
21:35Alors, on a des échanges, on discute de stratégie, de ce qu'on a envie de faire, tout ça.
21:39Mais pour le coup, on la laisse complètement libre de ses choix.
21:43Est-ce qu'il y a une organisation type conseil de surveillance avec des administrateurs indépendants
21:48ou pas encore ?
21:49Alors, on a des investisseurs extérieurs, des personnes et aussi un fonds.
21:55Et donc, du coup, on a deux administrateurs.
21:59Un qui vient du groupe des personnes individuelles et un autre qui vient du fonds dans notre conseil d'administration.
22:05Mais avec une majorité de membres de ma famille quand même dans le conseil d'administration.
22:09Et là, ce conseil, il se réunit, j'imagine, trois, quatre fois par an pour présenter la stratégie, les résultats et éviter des décisions d'investissement.
22:15On a assez tôt eu envie de faire rentrer justement ces investisseurs extérieurs qui étaient des gens qu'on admirait
22:21ou avec qui on avait envie de discuter.
22:24Parce qu'on s'est dit qu'il fallait qu'on se fasse challenger.
22:25En fait, si on restait, nous, dans notre petit cocon avec nos réunions entre nous,
22:29il y avait un moment où la chose était un peu trop confortable.
22:32Je comprends.
22:33Et c'est bien de se faire un peu bousculer de manière très bienveillante, vraiment à chaque fois.
22:39Mais nous dire, bon, là, OK, mais on peut faire mieux, on peut faire plus.
22:43Pourquoi tu fais ce choix-là et pas autre chose ?
22:45Et puis, d'être obligé de défendre et puis tout simplement aussi de présenter les choses de manière un peu formelle
22:49à d'autres qu'à soi-même, c'est intéressant.
22:53Donc, je résume.
22:54Sur Fusal, il y a une direction générale très claire avec une répartition des rôles.
22:58Et c'est une entreprise familiale puisque finalement, votre belle-sœur ou votre sœur de cœur
23:04est aux manettes de la création.
23:06Il y a un conseil d'administration qui est composé de membres qui viennent d'investisseurs de la famille
23:13et puis de votre famille.
23:16Puis finalement, ce fonds de dotation, est-ce que ça ressemble à ce qu'on pourrait appeler un conseil de famille pour vous ?
23:21Vous y parlez aussi de la famille ou c'est vraiment le focus sur les fonds de dotation ?
23:26On y parle aussi de la famille parce qu'en fait, ce fonds a été fait pour être transmis.
23:31Et donc, on intègre nos enfants très jeunes.
23:34Dès la cinquième, en fait, ils viennent voir les projets qu'on soutient.
23:39Ils sont invités.
23:41Dès leur 18 ans, ils viennent au conseil d'administration.
23:44Donc, c'est un lieu où en fait, on parle des relations familiales,
23:48où on va vivre des choses ensemble, on va faire des voyages ensemble
23:51pour aller voir ce qu'on fait, ce qu'on soutient, les gens qu'on soutient.
23:56Et donc, oui, je pense que c'est vraiment le lieu qui va permettre en fait à la famille
24:02de continuer à exister en tant que quantité et de pouvoir peut-être générer d'autres projets.
24:09C'est-à-dire que les membres de la famille qui auraient un autre projet entrepreneurial aujourd'hui,
24:15comment ils s'adressent à la famille Lacoste pour un coup de main ou pour un financement
24:18comme ça peut être le cas dans d'autres familles ?
24:20Alors, ce n'est pas organisé.
24:21Mais ça, ce n'est pas organisé.
24:22Je pense qu'on n'était pas...
24:24Je vois très bien comment d'autres familles sont organisées.
24:27Nous, on n'avait pas ce mode-là de penser.
24:31Je pense qu'on a peut-être un background assez...
24:35Enfin, besoin de liberté, d'autonomie.
24:37Donc, on n'a pas souhaité se réunir d'un point de vue business en fait.
24:42On n'a pas fait de family office pour tous investir ensemble,
24:45pour avoir un effet de levier.
24:46Tout ça, ce n'était pas dans notre réflexion au moment où on a dû se structurer.
24:53Donc, aujourd'hui, il n'y a pas d'outil.
24:56Mais c'est quelque chose, je pense qu'il faudrait qu'on arrive à travailler.
25:00À structurer.
25:01Oui.
25:01Et le fonds de dotation serait le réceptacle de ça ou vraiment...
25:05Non, c'est un autre outil.
25:06Lui, il a vraiment son outil, finalement, de transmission des valeurs,
25:09ce que vous disiez tout à l'heure.
25:10Tout à fait.
25:10Ces valeurs, vous pourriez nous les résumer en quelques mots ?
25:15Alors, c'est des valeurs qui viennent vraiment du sport.
25:17C'est l'esprit d'équipe.
25:18Ça, c'est quelque chose de très, très fort chez nous.
25:22La combativité, le dépassement de soi-même.
25:28C'est vraiment...
25:29Je crois que si c'était les trois valeurs socle, c'est ça.
25:32Et c'est ça que vous transmettez à vos enfants.
25:35Vous avez fait un travail autour de la vision de ce fonds de notation
25:40dans les 10 à 20 ans qui viennent
25:42ou sur une charte familiale pour unir la famille ou pas du tout ?
25:46Alors, charte familiale, on n'en a pas fait.
25:48Mais en revanche, on a fait une étude d'impact.
25:52L'évaluation d'impact pour les 10 ans du fonds de notation.
25:55On a travaillé pendant six mois à récolter beaucoup, beaucoup d'infos
25:58sur toutes les parties prenantes avec lesquelles on travaillait.
26:03Et ça, c'était extrêmement intéressant pour vérifier, en fait,
26:06que ce qu'on pensait faire était ce que les gens recevaient.
26:09Et c'était assez chouette parce que ça a quand même bien répondu,
26:13bien matché, ou les verbatis, parce que c'était beaucoup, beaucoup du quali.
26:16Parce que c'est difficile, en fait, d'évaluer, finalement, la carrière des gens.
26:21C'est encore presque un peu tôt.
26:22Vous voyez, Joanne De Fé, on l'a soutenue il y a 8 ou 9 ans.
26:26Elle a eu sa médaille olympique là.
26:28Bon, ça fait déjà longtemps qu'elle est dans les trois meilleures
26:30ou cinq meilleures surfeuses du monde.
26:32Donc, bon, voilà.
26:34Mais ce n'est pas toujours évident d'évaluer ça.
26:37Et puis, qu'est-ce que c'est un succès pour un musicien ?
26:40Est-ce que c'est d'intégrer un grand orchestre ?
26:42Est-ce que c'est non ? Au contraire, enfin, chacun son chemin aussi.
26:45Donc, c'était très quali comme étude.
26:48Et ça nous a beaucoup, enfin, ça nous a rassurés,
26:51puisqu'en fait, ce qu'on voulait faire était ce que les gens percevaient
26:54avec une notion de relation, en fait, très forte avec nos talents.
27:01Ce qui est aussi lié à notre structure familiale.
27:03Parce que si on fait ça, c'est parce que ça nous passionne.
27:05Et forcément, du coup, on a envie d'aller voir les gens,
27:08de discuter avec eux, d'apporter des choses.
27:10Ce n'est pas juste une vision un petit peu technocrate de loin.
27:15La génération d'après, donc, vous avez un frère, c'est ça ?
27:18Un frère et une soeur.
27:19Vous avez une soeur aussi.
27:21La génération suivante, mais sur Fusalp, en fait, c'est vous deux.
27:25Quels sont les âges des enfants aujourd'hui ?
27:28Alors moi, j'ai fait partie des plus jeunes.
27:30Les miens ont 13 et 16 ans.
27:32Mais on en a qui vont jusqu'à 25 ans.
27:34Mais ils sont quand même relativement jeunes.
27:35Ils sont en tout début de vie professionnelle.
27:38Eux, comment ils perçoivent ce fonds de dotation aujourd'hui ?
27:42Ça représente quoi pour eux ?
27:43C'est hyper fort.
27:44C'est vraiment extrêmement structurant familialement.
27:48Ils en sont très fiers.
27:49Ils s'impliquent beaucoup.
27:51Alors beaucoup, pas quotidiennement non plus,
27:53mais ils s'impliquent vraiment.
27:54Et c'est quelque chose qui fait partie de leur vie quotidienne.
27:59Génial.
28:00On va rentrer dans la troisième partie de cette émission
28:04et qui est importante.
28:05Je voudrais qu'on parle un peu plus de Fusalp et de ses projets.
28:09Et donc, on va rentrer dans ce qu'on appelle la next gen.
28:17Dans cette partie-là, on aime bien regarder vos engagements sociétaux
28:21et plus particulièrement tout ce qui est impact social et environnemental.
28:24Vous avez pas mal parlé de Fusalp.
28:26Je ne sais pas si nos auditeurs se rendent compte encore
28:28de la diffusion de cette marque.
28:32Je ne sais pas combien d'employés vous êtes
28:33ou dans combien de pays vous êtes,
28:35mais peut-être que vous pourriez nous en dire un petit peu plus
28:36pour qu'on puisse se rendre compte.
28:37Bien sûr.
28:38On est à peu près à 300 employés chez Fusalp.
28:42Mais on a beaucoup de boutiques.
28:43On a une soixantaine de boutiques dans le monde entier.
28:45À peu près, on en a une trentaine, la moitié en France
28:53et la moitié à l'étranger.
28:56C'est une entreprise qui fait aujourd'hui 65 millions d'euros de chiffre d'affaires.
29:02Donc, quand on l'a racheté, on faisait cinq.
29:04Donc, c'est quand même un chemin un peu important.
29:08Mais du coup, on reste quand même une petite entreprise
29:11par rapport à notre marché.
29:14Le siège est à Annecy.
29:17Et il y a, pareil, des valeurs très fortes dans cette entreprise.
29:20Et c'est vrai que c'est comme ça qu'on a eu envie de la reprendre
29:23en en faisant quelque part une entreprise familiale,
29:26mais moderne, quoi.
29:28C'était une entreprise de première génération, Fusalp,
29:30ou c'était aussi une entreprise familiale ?
29:32Non, ce n'était pas une entreprise familiale.
29:34Mais elle avait été reprise par plusieurs personnes.
29:36En fait, elle a été créée par des tailleurs à Annecy.
29:40Donc, des gens qui faisaient des costumes trois pièces
29:42et qui se sont dit, il faut qu'on arrive à faire des vêtements
29:44pour la performance, pour le sport.
29:47Ils ont équipé très vite les équipes de France de ski.
29:49On connaît tous le Fusalp.
29:51Et puis, les Sœurs Guatchel, toutes les épopées des JO de Grenoble,
29:56de tout ça, où tout le monde était habillé en Fusalp.
29:58Fusalp a inventé la première combinaison de ski de compétition.
30:01Donc, vraiment très, très innovateur.
30:03Toujours cette idée de technicité, de recherche,
30:06d'améliorer la performance.
30:08Donc, c'est vraiment dans notre ADN.
30:09Aujourd'hui, on a d'ailleurs un laboratoire d'R&D
30:11qui fait 12 000 tests par an
30:13pour vraiment avoir des matières extrêmement performantes,
30:16très qualitatives.
30:18Et donc, voilà.
30:21Et l'entreprise, aujourd'hui, est basée entre Annecy, Paris,
30:26où on a des bureaux aussi, évidemment.
30:28Et puis, un peu partout dans le monde, on a des boutiques.
30:30On a trois magasins aux États-Unis, en Corée du Sud.
30:33Enfin, bon, voilà, c'est assez répandu.
30:35Et là, l'ambition, en fait, dans cette croissance,
30:37donc, en gros, fois 10 en une dizaine d'années,
30:39c'est à peu près ça.
30:41Qu'est-ce qui va se passer dans les 10 ans qui viennent, en fait ?
30:42Fusale va rester un spécialiste du sport, j'imagine.
30:47Comment vous imaginez cette entreprise se développer ?
30:49Alors, on n'est pas que du sport.
30:51On fait aussi de l'urbain.
30:5350 % de notre chiffre d'affaires, c'est des manteaux.
30:55C'est la vie et la vie de tous les jours.
30:57Mais avec cette valeur ajoutée technique.
31:00Moi, ce que je vous disais,
31:01je pense que l'entreprise a encore vraiment
31:03une grande marge de croissance,
31:05qu'elle doit pouvoir adresser encore d'autres moments de la vie.
31:10sur beaucoup, beaucoup de territoires, en fait.
31:12C'est une croissance.
31:13Mais on est aussi une entreprise très haut de gamme.
31:16On fait des produits de luxe.
31:18Et je reviens vers ce que vous disiez en termes d'impact.
31:22Ce qui est très important pour nous,
31:23c'est de faire des produits qui soient durables.
31:25C'est-à-dire qu'on a des produits
31:26qui sont garantis pendant 5 ans, réparables à vie.
31:30On équipe pas mal des...
31:31Enfin, on a toute une équipe de jeunes sportifs
31:34très performants de plusieurs pays
31:36qu'on équipe dans leur vie quotidienne
31:38parce qu'ils ont déjà leurs équipementiers
31:40pour leur compétition.
31:41Nous, on équipe l'équipe de Grande-Bretagne en ski
31:43pour la compétition.
31:45Mais hors compétition,
31:46on a tout un pool de jeunes sportifs
31:47qu'on trouve inspirants
31:48et qu'on habille tous les jours.
31:50Et un jour, je suis allée à Oslo
31:51et on a un jeune skieur qu'on équipe là-bas.
31:57Et en arrivant, je me dis,
31:58zut, on a oublié de l'appeler.
32:01Et c'est dommage,
32:02j'aurais pu le voir pendant un café avec lui.
32:04Donc, je l'appelle, je lui dis,
32:04est-ce que tu es disponible cet après-midi ?
32:06Il me dit, très bien.
32:07Et il arrive tout honteux
32:08parce qu'il n'avait pas le blouson
32:09qu'on lui avait envoyé deux semaines avant.
32:12Mais il me dit, j'ai mis mon blouson préféré
32:14qui était celui de mon grand-père.
32:15Et il se trouve que c'était un blouson Fusalp.
32:17Ah, génial.
32:18Qui avait été à son grand-père
32:20au début, à la fin des années 70.
32:22Et donc, je me suis dit,
32:23voilà, c'est ça, en fait.
32:24Je veux faire des vêtements
32:26que les gens auront plaisir à porter
32:28sur plusieurs générations.
32:29Qui passent les générations.
32:30Voilà, parce que techniquement,
32:31ça sera très, très performant.
32:33Mais aussi parce que stylistiquement,
32:35c'est des vêtements
32:35qu'on peut avoir envie de porter
32:36pendant des années.
32:37Et notre enjeu, alors évidemment,
32:38qu'on améliore la conception de nos vêtements,
32:41l'éco-conception, tout ça,
32:42c'est des gros sujets.
32:43On est signateur du Fashion Pack.
32:44On essaye d'améliorer tout.
32:46Mais le vrai gros sujet,
32:48c'est de garder les vêtements
32:48le plus longtemps possible.
32:50Oui, je comprends.
32:50Alors ça, je veux bien
32:51qu'on s'y arrête un petit peu.
32:53Parce que c'est vrai que l'industrie du textile,
32:55c'est la deuxième industrie
32:56la plus polluante du monde.
32:57Avec tous les travers qu'on lui connaît,
33:00à la fois en impact social
33:01et aussi en impact environnemental.
33:03Vous, vos gros enjeux,
33:05vous les abordez comment
33:06dans votre quotidien, finalement,
33:08et dans votre R&D ?
33:10Ces gros enjeux d'impact,
33:12ils font partie vraiment
33:14de la vie quotidienne
33:15de toutes les personnes
33:16qui travaillent dans cette entreprise.
33:18Évidemment,
33:19de manière encore plus présente
33:20dans tous ceux
33:20qui élaborent le produit
33:22et qui vont en assumer la production.
33:25Puisqu'il faut repenser,
33:26en fait,
33:27la manière de faire des produits.
33:28Ce qui n'est pas mal,
33:28c'est qu'en France,
33:29on est très prescripteurs
33:30en termes de normes.
33:31Donc,
33:31ce qui nous oblige,
33:32nous,
33:33à avancer très vite,
33:34en fait.
33:35Et alors,
33:35ce qui est compliqué,
33:36c'est qu'on a quand même
33:37un prérequis de qualité,
33:39de main,
33:40d'esthétique,
33:41qui doit aller
33:42de la même manière.
33:44Parce que le vrai sujet,
33:45c'est les matières,
33:46véritablement,
33:46quand on fait des matières techniques.
33:48Et donc,
33:48parfois,
33:49on a certains traitements
33:50qui,
33:52quand on les change,
33:53en fait,
33:53font...
33:54Typiquement,
33:55on avait un blouson,
33:56c'était notre best-seller,
33:57qui s'est mis à cloquer
33:58sous l'eau.
33:59qu'on avait testé,
34:00mais en fait,
34:01les tests n'étaient pas suffisants.
34:02Quand on prend d'un coup
34:03des trompes d'eau
34:04pendant une demi-heure,
34:05là,
34:05ça cloque.
34:06Ça redevient nickel
34:07quand ça ressèche,
34:08mais quelqu'un qui est là
34:10avec son blouson
34:11qui est quand même coûteux,
34:12qui est beau,
34:12avec un truc qui fait
34:13des grosses cloques...
34:13Avec un positionnement
34:14haut de gamme,
34:15ça ne marche pas.
34:16C'est pas envisageable,
34:16en fait.
34:17Donc,
34:17il faut qu'on arrive
34:18à faire avancer
34:18tout ça en même temps.
34:19On a des grosses équipes
34:20de R&D,
34:21on a des personnes
34:22qui travaillent sur les matières
34:23qui sont incroyables,
34:25qui ont une compétence folle
34:27et qui se démènent vraiment.
34:30Et alors,
34:31on a pris une consultante extérieure
34:32pour travailler
34:33sur tous ces sujets
34:34parce qu'il me semblait
34:36que c'était très important
34:37d'avoir quelqu'un
34:37qui soit très au fait
34:39de tout ce qui se passe,
34:40qui travaille avec d'autres marques
34:42et qui puisse vraiment
34:43nous permettre
34:44de garder cette exigence
34:45de la manière
34:48la plus précise possible.
34:52Donc,
34:52on se fait accompagner
34:53aussi de manière très forte.
34:55Si on peut donner un exemple,
34:56je crois que vous m'aviez évoqué
34:57le sujet de la laine
34:58qui est controversée
34:59dans cette industrie.
35:00Comment vous abordez
35:02ce sujet-là ?
35:04C'est-à-dire qu'il faut regarder
35:05le cycle de vie
35:06du produit en entier.
35:07Par exemple,
35:07la laine,
35:08c'est une des matières
35:08les plus polluantes
35:09puisqu'il faut élever
35:11des moutons
35:11pour produire la laine
35:12et donc on sait que l'élevage
35:13c'est très polluant.
35:15Mais c'est ce qui se biodégrade
35:16le mieux.
35:18Donc,
35:18en fait,
35:18c'est facile
35:19d'avoir des fausses bonnes idées.
35:20On a beaucoup parlé
35:22mais parfois,
35:23il y avait une usine
35:24de bouteilles en plastique
35:25juste à côté
35:25de l'usine de bouteilles recyclées.
35:28Donc,
35:28on a beaucoup de problèmes
35:29de transparence
35:30et puis c'est des matières
35:31qui se dégradent très vite
35:32donc avec beaucoup
35:33de microparticules
35:34dans l'eau de lavage.
35:37Donc,
35:37voilà,
35:38il ne faut pas regarder
35:38juste un bout du problème.
35:40Ce sont des problèmes
35:40qui sont très complexes
35:41et il faut...
35:43Moi,
35:43je crois beaucoup
35:44aux petits pas en fait.
35:45C'est-à-dire qu'il faut être ambitieux.
35:46Il ne s'agit pas de se dire
35:47on ne va faire que 5 mètres
35:48mais chaque pas
35:49qui est fait
35:50est fait.
35:50si on regarde la grande montagne,
35:52on ne fait rien.
35:53Et dans ces domaines-là,
35:54et puis là,
35:54je pense qu'on va être très challengé
35:56puisqu'on arrive
35:56à une période
35:57qui n'est quand même
35:58pas très simple.
35:59On voit qu'il y a beaucoup
36:00de crises un peu partout
36:01et ces sujets
36:02risquent d'être mis de côté
36:03beaucoup.
36:05Donc,
36:05il faut quand même arriver
36:06à les garder au centre
36:07puisqu'évidemment,
36:08économiquement,
36:09ça coûte de l'argent
36:10de faire tout ça,
36:11de traiter tout ça,
36:12que les gens
36:13ont perdu
36:14le réflexe.
36:15il y a des marques
36:16qui vous font perdre
36:18la notion
36:18du coût des choses
36:19et donc,
36:21il faut qu'on arrive
36:22à faire accepter,
36:25à faire comprendre
36:25aux clients
36:26que si cette chose-là
36:29coûte ce prix-là,
36:30ce n'est pas des frais marketing,
36:31en fait,
36:31c'est qu'il y a vraiment
36:32une innovation
36:34et une raison pour ça
36:35et être aussi
36:37pas trop délirant
36:38dans les prix non plus.
36:40C'est quand même
36:40un vrai sujet.
36:42Il faut que tout le monde
36:43puisse gagner sa vie
36:44mais il ne faut pas
36:44non plus chercher absolument
36:46voilà,
36:47sky is the limit
36:48mais bon,
36:49quand même,
36:50je pense qu'il y a eu
36:51beaucoup d'exagérations
36:52là-dessus
36:52et puis arriver
36:54à être quand même
36:56toujours consistant
36:57sur ces sujets
36:58parce qu'il faut
36:58qu'on arrive
36:59à avancer là-dessus.
37:00En fait,
37:01ça doit être central
37:02et malheureusement,
37:02ça ne l'est pas.
37:04Et du coup,
37:04Fusalpe,
37:04son projet de croissance
37:06c'est sous cette marque
37:08unique
37:09avec une diversification
37:12j'imagine de gamme
37:12qui se fait petit à petit
37:14ou vous imaginez
37:15intégrer d'autres marques
37:17ou d'autres pans
37:19du business
37:19dans votre projet ?
37:21Pour l'instant,
37:22on se focalise
37:23sur Fusalpe.
37:23Je crois qu'on n'a vraiment
37:24pas atteint la taille
37:25de la coste,
37:27pas encore.
37:28Voilà,
37:29mais je pense que ça peut
37:29être assez comparable.
37:31Je pense que c'est faisable.
37:32Pas en trois semaines,
37:33mais je pense que c'est faisable.
37:34C'est vraiment une marque
37:36très authentique.
37:38Et je crois que c'est ça
37:39que les gens recherchent.
37:41Donc,
37:41on pourrait imaginer
37:42que vous ayez la taille
37:44de la coste
37:44dans quelques années.
37:47Ça serait possible.
37:48En tout cas,
37:48il n'y a pas de limite
37:49à ça.
37:49Non,
37:50je ne crois pas
37:51que ça se fera
37:51en cinq minutes,
37:52mais on peut vraiment
37:54avoir une belle taille.
37:55Il y a des ponts encore
37:56avec la coste ?
37:58Je parle de business ?
37:59Non,
37:59pas du tout.
38:00Pas du tout.
38:00C'est deux univers différents.
38:03Super.
38:04Si on se projette maintenant
38:04sur la famille,
38:09comment vous imaginez
38:10la préparer,
38:12même s'ils sont jeunes,
38:15mais en fait,
38:16les choses peuvent arriver
38:17assez vite ?
38:17Est-ce que vous avez imaginé
38:18un parcours d'administrateur,
38:21une formation spécifique
38:22pour vos enfants,
38:23ou pour l'instant,
38:25c'est mis de côté ?
38:27Je crois beaucoup.
38:28Alors,
38:28moi,
38:28je n'ai pas fait
38:29de formation spécifique
38:30pour être administratrice.
38:32Ah non,
38:32c'est marrant
38:32parce que c'est quelque chose
38:33de très féminin.
38:34Je m'étais inscrite
38:35à une formation
38:35pour administrateur.
38:36Déjà,
38:37ça faisait cinq ou six ans
38:37que j'étais administratrice,
38:39même plus,
38:397 ou 8 ans.
38:41Et puis,
38:41en fait,
38:42je n'y suis jamais allée
38:42parce que je me suis dit,
38:44mais j'ai regardé le programme
38:45et je me suis dit,
38:46mais en fait,
38:46qu'est-ce que je vais apprendre là ?
38:49Pourquoi est-ce que j'ai besoin
38:50de me dire
38:51qu'il faut que quelqu'un me dise
38:53ce que je suis capable ?
38:53Petit syndrome de l'imposteur.
38:55Total.
38:55Et vous voyez bien,
38:56d'ailleurs,
38:57dans les formations d'administrateurs,
38:59il doit y avoir 80% de femmes,
39:00en fait.
39:01C'est vraiment un sujet
39:03très féminin
39:03de se dire,
39:04il faut vraiment
39:04que je sois à 120%
39:05pour dire que peut-être
39:06je peux faire
39:07un conseil d'administration.
39:09Et donc,
39:12je crois beaucoup,
39:12beaucoup au mimétisme
39:13et puis à l'exigence aussi.
39:17Je pense qu'il faut être exigeant
39:18avec soi-même.
39:19Et c'est ça que j'essaye
39:20de transmettre à mes enfants,
39:22c'est qu'ils soient exigeants
39:22avec eux-mêmes
39:23et qu'ils essayent
39:24de toujours faire
39:25le pas de plus
39:25que ce qu'on leur demande.
39:27Votre frère,
39:28il est dans la même démarche
39:28ou vous en parlez de ça,
39:30de l'idée de la continuité,
39:32de la prochaine génération ?
39:34Oui, oui,
39:35on est très alignés,
39:37très alignés là-dessus.
39:38Lui, il a des filles
39:38qui sont plus grandes,
39:39qui sont en train
39:39de faire leurs études secondaires,
39:41qui n'ont pas forcément
39:42envie de venir travailler
39:43chez Fusal,
39:44d'ailleurs, du tout.
39:45Mais oui,
39:47c'est des sujets
39:49évidemment
39:50qui font partie
39:51de notre vie,
39:52même si encore une fois,
39:54je ne voudrais pas
39:56les priver de Fusal,
39:57mais je ne cherche pas
39:57absolument à ce qu'ils
39:58le reprennent.
39:59Pour moi,
39:59c'est assez libre en fait.
40:02Ce que vous m'avez confié aussi,
40:03c'est que
40:04ce n'est pas la même dynamique
40:06avec le fonds de dotation.
40:07C'est-à-dire que
40:08j'ai un peu le sentiment
40:09que s'il y a quelque chose
40:09qui est vraiment à transmettre,
40:11c'est ce fonds de dotation
40:12et ce qu'il représente
40:13pour la famille
40:14par rapport à l'entreprise
40:15Fusal, c'est ça ?
40:15Oui, complètement.
40:16Le fonds de dotation,
40:17il est fait pour ça.
40:18Il est fait pour ça.
40:19On l'a doté,
40:20on dépense d'ailleurs
40:20les revenus.
40:21C'est ça.
40:22Donc, la dotation reste
40:23pour qu'ils puissent,
40:24eux, s'en emparer
40:25et faire leurs propres projets avec.
40:28Et ce fonds de dotation,
40:29il est financé uniquement
40:30par cette dotation
40:30qui, du coup,
40:31crée ses propres richesses
40:32ou vous allez essayer
40:33de capter un peu d'argent
40:34à l'extérieur ?
40:35Juste par cette dotation.
40:37Et ça vous suffit
40:38comme ça aujourd'hui ?
40:40Oui.
40:40En revanche,
40:43ce qu'on fait,
40:43c'est qu'on fait
40:44des cofinancements
40:45avec d'autres fondations.
40:46OK.
40:47C'est-à-dire que nous,
40:47on ne va pas chercher
40:48de l'argent pour...
40:48Voilà.
40:49Mais ça,
40:49j'aime beaucoup faire ça
40:50avec d'autres fondations familiales,
40:53financer des projets ensemble.
40:55Et donc, ça,
40:55comment ça fonctionne ?
40:56C'est vous qui faites la démarche ?
40:58C'est eux qui viennent vers vous ?
40:58Alors,
40:59on fait partie
40:59d'un organisme
41:01qui est formidable
41:02qui s'appelle
41:03Un Esprit de Famille
41:04et qui soutient...
41:06Enfin,
41:06qui a un endroit de réunion
41:07des fondations
41:09ou fonds de dotation
41:10familiaux.
41:12Et c'est formidable
41:13parce qu'en fait,
41:13on peut vraiment discuter
41:15entre fondateurs familiaux
41:17pour pouvoir voir
41:18quels sont les sujets,
41:20quels sujets
41:20on peut avoir en commun,
41:22découvrir les sujets
41:23des autres.
41:23Donc,
41:23il y a plein,
41:24plein de thématiques
41:25sociales,
41:25environnementales,
41:27éducatives,
41:28citoyennes.
41:29Et donc,
41:29on a,
41:30par exemple,
41:30un cercle culture
41:31et on a financé
41:33à six fondations
41:34un projet ensemble
41:35et c'est hyper...
41:36Ça vous permet d'avoir
41:37plus d'impact ?
41:39Plus d'impact
41:39et puis de s'enrichir
41:40aussi de ce que font
41:41les autres,
41:42de savoir ce que font
41:42les autres aussi,
41:43pas de découvrir l'Amérique
41:44tous les matins
41:44et d'être dans une démarche
41:48collective pour...
41:49Parce que ce qui est intéressant
41:50avec la finance reprise familiale,
41:52c'est qu'on peut être
41:52beaucoup dans l'innovation.
41:54On peut faire
41:54des nouvelles choses.
41:56Les fondations
41:57plus institutionnelles
41:59ou l'État,
42:00en France,
42:00on a la chance
42:01d'avoir un État
42:01qui est quand même
42:01très impliqué,
42:04financent des gros projets
42:05sur le long terme,
42:06enfin voilà,
42:06avec une politique.
42:08Nous,
42:08on peut faire
42:08de l'innovation.
42:08Il y a des trous
42:09dans la raquette
42:09finalement au milieu.
42:11Et puis,
42:11c'est de faire
42:12des nouvelles choses
42:12qui pourront par la suite
42:14devenir plus institutionnels.
42:15Et ça,
42:16je trouve ça extrêmement,
42:17extrêmement réjouissant.
42:18Et il y a d'autres projets.
42:19Il y a une fondation
42:20avec laquelle on soutient
42:21un projet pour des photographes
42:23sur un fissier
42:25qui s'appelle
42:25Les femmes s'exposent.
42:26Et c'est...
42:27Et puis,
42:28c'est hyper joyeux.
42:29Enfin,
42:29c'est toujours l'esprit d'équipe.
42:30C'est-à-dire que moi,
42:31je trouve que c'est tellement mieux
42:32de faire les choses
42:33à plusieurs en fait.
42:34Et cette...
42:35Je ne sais même pas
42:36si c'est une association,
42:36un esprit de famille.
42:37Oui,
42:37c'est une association.
42:38Comment vous l'avez structuré ?
42:40C'est quelque chose
42:40qui est ouvert,
42:41qui est accueillant
42:42pour d'autres fondations ?
42:43Comment ça fonctionne ?
42:44Il y a 150 membres.
42:46Et au contraire,
42:47on cherche à avoir...
42:48C'est Sabine Raud-Bézieux
42:49qui l'a fondée
42:50il y a plus de 10 ans.
42:52Et on cherche
42:53à recruter
42:55le plus de membres possible
42:57pour vraiment pouvoir
42:58créer un écosystème
43:00de fondateurs familiaux
43:02et avoir un impact.
43:04Vraiment,
43:04tout simplement.
43:05Et d'ailleurs,
43:06là,
43:06on est en train
43:06de travailler
43:07à un projet
43:08en fait collectif
43:09dans l'esprit de famille
43:10en lien d'ailleurs
43:12sur l'aide sociale
43:14à l'enfance
43:14pour aider ces jeunes
43:16qui sortent
43:17de l'aide sociale
43:18à l'enfance
43:18à s'intégrer
43:19dans ce monde
43:21qui est un peu compliqué
43:22et d'avoir
43:23un projet un peu phare.
43:25Et du coup,
43:25il y a des fonds de dotation
43:26ou des fondations
43:27de toute taille
43:27ou il faut avoir
43:29un minimum de taille
43:30pour pouvoir vous rejoindre ?
43:31Absolument pas.
43:32C'est vraiment
43:32toutes les tailles.
43:33On a des très grosses fondations,
43:34des toutes jeunes fondations
43:36qui viennent de se créer.
43:37C'est vraiment
43:38tous ceux qui ont envie
43:39de réfléchir à ces projets-là
43:41sont plus que les bienvenus.
43:42Même,
43:43on espère en voir arriver
43:44le plus possible.
43:45Juste pour nos éditeurs,
43:46pour qu'on comprenne bien
43:47toute la différence
43:48qu'il peut y avoir
43:48entre la Fondation de France,
43:50la Fondation Caritas
43:51qui sont des fondations
43:51qui permettent d'abriter
43:52d'autres fondations
43:53et un esprit de famille.
43:55Voilà,
43:55c'est un cercle
43:56pour se réunir
43:57entre familles
43:58qui ont envie
43:59d'avoir une démarche
44:00philanthropique.
44:01Donc,
44:01c'est vraiment
44:02un cercle d'échange.
44:05C'est hyper dynamisant.
44:06c'est pour ne pas être seul
44:07aussi dans son action.
44:09C'est très,
44:09très, très réjouant.
44:10Ça permet du coup
44:11de professionnaliser
44:12la démarche,
44:13de vous organiser différemment,
44:15de choisir des combats.
44:16Oui,
44:16de poser des questions
44:17si vous êtes sur une thématique
44:18spécifique,
44:19de trouver les autres
44:19qui travaillent déjà là-dessus,
44:20si vous avez envie
44:21de faire autre chose,
44:22d'apprendre les uns des autres
44:24et de se réunir.
44:28Je voudrais qu'on revienne
44:29une dernière fois sur Fusalp
44:30et puis ensuite,
44:30on se dirigera tout doucement
44:32vers la fin de cette émission.
44:33Vous m'aviez dit,
44:35il y a combien de boutiques
44:36aujourd'hui dans le monde ?
44:3865.
44:3965.
44:40En fait,
44:41c'est marrant
44:41parce que ça me fait penser
44:42à cette famille,
44:43la famille Bata
44:44que tout le monde connaît,
44:46qui est accompagnée
44:47par un consultant
44:48en gouvernance familiale
44:49il y a quelques années.
44:49et ce consultant a écrit un livre
44:52et le titre du livre
44:54vient d'une réunion
44:55qu'il a avec les familiaux
44:57de cette famille.
44:58Il a les trois générations
44:59assis dans la pièce
45:01et puis,
45:02il y a le père et le grand-père
45:05qui réfléchissent à la vision
45:06à 20 ans
45:07et qui se disent
45:08on a des magasins
45:09dans le monde entier,
45:11qu'est-ce qu'on va faire
45:12dans 20 ans ?
45:14Et le fils,
45:15il les regarde,
45:15la troisième génération
45:16et il leur dit
45:17on n'a pas de magasin
45:18sur la lune.
45:19Et donc,
45:20le livre s'appelle
45:20Family Business in the Moon,
45:22bien sûr.
45:23Et donc,
45:24ce qui m'a plu
45:24dans ce que vous m'avez dit
45:25tout à l'heure,
45:25c'est que finalement,
45:26sky the limit ou pas
45:28puisque finalement,
45:29Fusal pourrait devenir
45:30aussi gros que Lacoste
45:31ou plus gros
45:32et ça peut paraître dingue
45:34de multiplier ses succès
45:35mais vous là,
45:36si vous vous projetez
45:37dans les 20 ans qui viennent
45:38ou quand vous faites
45:39cet exercice
45:40avec votre frère
45:40et votre belle-sœur,
45:42c'est quoi l'histoire
45:43que vous racontez
45:43à vos équipes,
45:44à votre conseil
45:45d'administration
45:46de votre rêve
45:48pour cette entreprise ?
45:51Alors,
45:52quand on est entrepreneur,
45:57c'est compliqué
45:57de se projeter
45:58à 20 ans.
46:00Quand on est
46:00dans ce quotidien-là,
46:02on est dans un monde
46:03qui est chaotique
46:03donc on se projette
46:04plus à 3 ou 5 ans.
46:06Ça, c'est sûr.
46:07Après,
46:08je vous dis,
46:08c'est la vision
46:09qu'on a eue
46:09quand on a racheté
46:10l'entreprise en fait.
46:11On a vu une entreprise
46:12qui avait des valeurs
46:12incroyables
46:13qui a des valeurs
46:15incroyables
46:15et je pense
46:17qu'il peut apporter
46:18une vraie valeur ajoutée
46:19aux personnes
46:21qui l'adoptent,
46:22qui adoptent
46:23ses vêtements,
46:24un style de vie,
46:25une manière
46:25d'être en mouvement
46:27en fait.
46:28C'est des vêtements
46:28qui vous permettent
46:29de bouger,
46:29d'être agile,
46:30de vous sentir bien
46:31dans toutes les circonstances.
46:34Et ça,
46:35je trouve que c'est
46:35quelque chose
46:36de très fort
46:36et qui du coup,
46:38pour moi,
46:38c'est un projet
46:40international
46:42de long terme.
46:44Donc,
46:44si je vois
46:44Fusalp dans 20 ans,
46:46je vois,
46:46oui,
46:47une entreprise
46:48très importante
46:49avec une diffusion
46:50très internationale
46:52qui est arrivée
46:52à faire des produits
46:55de la manière
46:56la plus raisonnée
46:57possible
46:57pour pouvoir
46:59équiper les gens
47:00dans tous les challenges
47:02qu'on va avoir
47:03à rencontrer
47:04dans 20 ans.
47:05Je suis bien incapable
47:06de vous dire
47:07ce qu'ils vont être.
47:08Qu'est-ce que ce sera ?
47:08On n'est pas
47:10dans une période
47:10hyper positive.
47:11Donc,
47:11j'espère que ça sera
47:13plus,
47:14plus,
47:15plus,
47:15voilà,
47:16plus,
47:17qu'on pourra garder
47:18une certaine agilité
47:19et que Fusalp
47:21aura sa place
47:22là-dedans,
47:23vraiment,
47:23parmi,
47:24je pense que c'est
47:25une grande marque,
47:26moi.
47:27Ça,
47:27c'est sûr.
47:28Est-ce qu'il y a
47:29des pays cibles
47:30là où vous n'êtes
47:30pas encore
47:31et sur lesquels
47:32vous êtes prêts
47:32de vous installer ?
47:34L'objectif,
47:35pour moi,
47:36c'est d'avoir
47:36une distribution
47:37qui soit très équilibrée,
47:38en fait,
47:39c'est-à-dire de me dire
47:40plutôt que ça,
47:42à 5 ans,
47:43c'est que je voudrais
47:43avoir 30%
47:44de mon chiffre d'affaires
47:45en Asie,
47:4630% en Europe,
47:4630% aux États-Unis.
47:48Je pense qu'il faut
47:48qu'on réfléchisse
47:49les choses
47:49de la manière
47:50la plus diversifiée
47:51possible
47:52pour équilibrer
47:53les risques.
47:53Et pareil,
47:54en termes de fabrication,
47:56je voudrais qu'on puisse
47:57être vraiment,
47:58avoir de la fabrication
47:59partout dans le monde
48:00pour pouvoir toujours
48:01avoir des plans B,
48:03des manières
48:03de réagir.
48:04C'est l'agilité,
48:05en fait,
48:06dont on a besoin
48:06aujourd'hui.
48:07On a besoin
48:07d'être extrêmement agile.
48:09Il y a 15 ans,
48:1020 ans,
48:10quand on était
48:10chez la COS,
48:11en fait,
48:12les choses,
48:12bon an,
48:12mal an,
48:13d'un an sur l'autre,
48:13elles étaient
48:14assez,
48:15toutes choses égales
48:16par ailleurs.
48:17En fait,
48:17tout était assez constant.
48:19Là,
48:19aujourd'hui,
48:20tout varie tellement.
48:21En plus,
48:21nous,
48:22on fait des vêtements.
48:23Les vêtements,
48:23c'est extrêmement sensible
48:24au climat.
48:26Et donc,
48:26comment on arrive,
48:27comment cette technicité-là
48:28va apporter quelque chose
48:30au confort
48:32dans des problématiques
48:33climatiques ?
48:35Et ça,
48:35c'est des questions
48:36qui sont hyper importantes
48:37et hyper passionnantes
48:38pour pouvoir trouver
48:40vraiment quelque chose
48:41de cohérent
48:41et qui réponde
48:42à un vrai besoin.
48:44Bon,
48:44donc on souhaite
48:44bonne chance
48:45à tous ces projets.
48:46Merci.
48:47Ça va être incroyable.
48:48nous,
48:50on aime bien terminer
48:50cette émission
48:51en échangeant sur,
48:55et là,
48:55ce que je vous propose,
48:56c'est d'échanger
48:56soit sur Fusalp,
48:57soit sur le fonds de dotation
48:58et peut-être les deux,
48:59on verra.
49:01Mais on a beaucoup
49:02de verbatim
49:02de personnes comme vous,
49:04actionnaires
49:04d'entreprises familiales
49:05qui nous parlent
49:07de leur entreprise
49:07comme d'un membre
49:08de leur famille.
49:10Et donc,
49:11comme il y a
49:12ces deux projets en parallèle,
49:14peut-être commençons
49:15par le fonds de dotation.
49:16Si ce fonds de dotation
49:17était un membre
49:17de la famille,
49:18alors un membre
49:18de la famille fictif,
49:20vous choisissez
49:21qui vous voulez,
49:22mais ce serait qui ?
49:23Est-ce que ce serait
49:24un homme,
49:24une femme
49:24et il serait
49:25de quelle génération ?
49:28J'ai envie de dire
49:29une femme,
49:30évidemment,
49:31parce qu'on a une famille
49:32très féminine.
49:33Il y a très peu
49:34de garçons chez nous.
49:34C'est vrai ?
49:35Oui,
49:35on est largement
49:36on est à la fois,
49:37on est,
49:38j'imagine,
49:38un gros 80% de femmes,
49:40on est vraiment
49:41beaucoup de femmes.
49:43Et je dirais
49:44la grand-mère,
49:45parce que c'est
49:46les racines,
49:47en fait,
49:47c'est notre fondement,
49:48vraiment.
49:51Et je pense
49:53que c'est vrai.
49:57L'entreprise Fusalp,
49:59aujourd'hui,
49:59si c'était un membre
50:00de la famille,
50:01c'est plus une cousine
50:04de notre côté.
50:05Il y a quelque chose
50:06d'un peu...
50:06C'est la cousine éloignée.
50:07Voilà,
50:07égalité.
50:08elle est là quand même,
50:09on l'invite souvent.
50:11Elle est là,
50:12mais elle n'est pas
50:13au cœur de la famille.
50:15Le fonds de dotation,
50:16c'est le socle,
50:17c'est vraiment,
50:17on vient tous de là.
50:19OK.
50:20Et il pourrait y avoir
50:22d'autres cousines ?
50:23Oui,
50:23bien sûr.
50:24Dans la famille ?
50:25Bien sûr.
50:26Il y en a d'autres,
50:26d'ailleurs.
50:27Il y en a d'autres.
50:27Parce que ma soeur
50:28a son entreprise,
50:29qui s'appelle
50:30Chic des Plantes,
50:31qui est une entreprise
50:31d'infusion,
50:33qu'elle a comptée
50:35il y a 4 ou 5 ans,
50:36qui marche très bien.
50:38Donc,
50:38elle,
50:38on parle beaucoup
50:39de son entreprise à elle.
50:40J'ai une de mes nièces
50:41qui a 22 ans,
50:45qui a créé une start-up
50:46déjà il y a 3 ans,
50:49et qui s'appelle Believe,
50:51qui est une société
50:52de dématérialisation
50:53de tickets de caisse.
50:54OK.
50:54Et qui fonctionne
50:55très bien aussi.
50:56Donc,
50:57on a plusieurs comme ça.
50:58Je pense que cet état
50:59d'esprit d'entrepreneur
51:00est là.
51:01Mon cousin,
51:01qui est aussi actionnaire
51:02de Fusalp,
51:04Jacques,
51:04lui,
51:04est un antiquaire
51:05de renom
51:06et qui fonctionne
51:07très, très bien.
51:08Donc,
51:08c'est qu'il y a
51:08son entreprise aussi.
51:09Donc,
51:09en fait,
51:10on est,
51:11comme je vous le disais,
51:12c'est une question
51:12d'état d'esprit.
51:13Et on est très supporteur,
51:16enfin,
51:16on est vraiment
51:17en soutien
51:18des entreprises
51:19des uns des autres.
51:21C'est marrant
51:21parce que dans
51:21tout le travail
51:23que font les académiques
51:24pour observer
51:24ces entreprises familiales
51:26qui finalement
51:27représentent quasiment
51:2860 ou 70 %
51:29des modèles
51:30d'entreprises
51:30dans le monde
51:31parce que
51:31le petit artisan,
51:32le boulanger,
51:33tout ça,
51:33ce sont des entreprises
51:34familiales
51:34dans le monde.
51:36Et c'est le cas
51:37dans toutes les cultures,
51:38avec des cultures
51:38où il y en a plus
51:39que d'autres,
51:42il cherche toujours
51:42à savoir comment on fait
51:43pour s'assurer
51:44que ces familles,
51:46elles arrivent à passer
51:47les générations.
51:48Souvent,
51:49il y a l'entreprise
51:49qui prend beaucoup,
51:50beaucoup de place.
51:51Ce qui est assez passionnant
51:52dans votre histoire,
51:52c'est qu'en fait,
51:53c'est vraiment la famille
51:54qui a au cœur
51:55de ses racines
51:56cette orientation
51:57entrepreneuriale.
51:57Et ce qu'on sait,
51:58c'est que celles qui développent
51:59une orientation entrepreneuriale
52:01distinctive à chaque génération,
52:03en fait,
52:03elles arrivent à passer
52:04de manière résiliente
52:05les générations,
52:08quand bien même
52:08leur business peut changer
52:09ou les entreprises
52:10peuvent changer de main,
52:11mais il y a toujours
52:11ce fondement de la famille.
52:13Et moi,
52:13j'aime à penser
52:14qu'en fait,
52:15une famille entrepreneuriale
52:16plutôt qu'une entreprise
52:17familiale,
52:18finalement,
52:19c'est comme une forêt
52:21de projets
52:22et que cette famille,
52:24en fait,
52:24se retrouve ensuite
52:25dans la canopée.
52:25Et la canopée,
52:26quand on la regarde du ciel,
52:28c'est un.
52:29Ce n'est pas plusieurs arbres,
52:31on ne les voit pas d'ailleurs,
52:31c'est vraiment
52:32ce tapis vert
52:33absolument incroyable.
52:36OK,
52:36on va arriver tout doucement
52:38à la fin de cette émission.
52:40Je voulais vous remercier
52:41pour avoir partagé
52:42toute votre histoire.
52:44Merci à vous.
52:45S'il y avait une chose
52:47que vous voudriez rajouter
52:48sur votre histoire
52:49ou soit sur le passé,
52:51soit sur la suite,
52:52qu'est-ce que ce serait ?
52:55Je crois,
52:57si je pense
52:59à ma famille,
53:02c'est de toujours
53:03regarder devant,
53:04en fait.
53:06Moi,
53:07j'ai une grande chance,
53:07c'est que je ne suis pas
53:08du tout nostalgique.
53:09Ce n'est pas un sentiment
53:09qui m'anime.
53:14Et je pense que
53:15pour une famille,
53:17ce qui est important
53:17pour qu'elle soit
53:18toujours vivante,
53:19dans le sens
53:20qu'elle soit toujours active,
53:22il faut regarder devant
53:23et quel est le prochain projet,
53:25en fait.
53:26Si on est toujours
53:26en train de regarder
53:27ce qui nous anime,
53:29ce qu'on va faire
53:30et puis trouver
53:30des nouveaux challenges,
53:34on reste vivant.
53:35Et en effet,
53:35c'est ce que vous dites,
53:36je pense que c'est très juste,
53:37c'est d'arriver à chaque fois
53:38se réinventer,
53:39que chaque génération
53:40se réinvente
53:40et retrouve
53:41son propre souffle.
53:44et sa liberté.
53:46En fait,
53:47c'est vrai qu'il y a toujours
53:47cette bipolarité
53:48entre le récit,
53:50le récit qui constitue
53:52l'histoire de la famille
53:52et finalement ses valeurs,
53:54sa personnalité,
53:55ses racines,
53:56et cette vision familiale
53:58qui est souvent portée
53:59par bien d'autres choses
54:02que le capital financier
54:03et plutôt ses projets,
54:05ce capital sociétal,
54:06ce capital réputationnel,
54:08ce capital humain aussi
54:09qui font partie
54:10à la fois
54:11de tous les collaborateurs
54:13que peuvent avoir ces familles,
54:14mais également
54:14le capital humain
54:15des actionnaires familiaux
54:16qui a envie
54:18de fabriquer son prénom
54:20parfois aussi
54:21pour se détacher
54:22du nom de la famille,
54:23surtout quand c'est
54:24le nom de l'entreprise,
54:25ça peut être plus ou moins lourd.
54:27Et donc,
54:27bravo pour tout ce que vous faites.
54:29Mais il faut que ça soit
54:29la famille,
54:30je crois,
54:30quelque chose
54:30qui vous permette
54:31d'être un moteur,
54:33pas quelque chose
54:34trop confortable
54:35dans lequel on s'endort
54:37ni quelque chose
54:37qui soit trop lourd à porter,
54:39mais quelque chose
54:39qui donne envie
54:40de se dépasser,
54:41en fait,
54:41d'aller plus loin.
54:41Eh bien,
54:43bon dépassement.
54:43Merci beaucoup Sophie.
54:45Merci à vous tous
54:46et on vous retrouve prochainement
54:47pour une nouvelle émission
54:49de Génération Impact.
54:50J'en profite
54:51pour remercier
54:51toutes les équipes techniques
54:52pour cette magnifique émission.
54:54À bientôt !
54:55Sous-titrage Société Radio-Canada