Jeudi 20 mars 2025, retrouvez Philippe Divry (PDG, Flexis), Noam Leandri (Président, Alerte), Valérie Fayard (Présidente, La Cloche) et Clément Pelletier (Directeur, Agence To Print) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.
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00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif et voici le sommaire.
00:14Mon invité, c'est Philippe Divry, le président de Flexis, entreprise lancée par Renault, Volvo et CMACGM qui lance sa gamme de véhicules et ses solutions de logistique urbaine.
00:24Notre débat, il portera sur la pauvreté, plus de 9 millions de personnes en situation de pauvreté en France.
00:29Comment y remédier ? Faut-il forcément compter sur l'État alors que les dépenses publiques représentent déjà 56% du PIB ? Réponse tout à l'heure.
00:37Et puis dans notre rubrique start-up, vous découvrirez l'agence 2Print qui propose des solutions d'impression, textile, publicitaire et co-responsable.
00:46Voilà trois thèmes, 30 minutes pour les développer. C'est parti !
00:55L'invité de Smart Impact, c'est Philippe Divry, bonjour. Bienvenue, vous êtes le président de Flexis, entreprise indépendante qui a été créée par Renault, Volvo et CMACGM.
01:05Quelle idée, quelle ambition ?
01:07En fait, Flexis, c'est la réponse à la question que se posent beaucoup d'acteurs de la logistique parce qu'aujourd'hui, j'étais encore hier au Global Decarbonisation Summit
01:15où tous les acteurs disaient, on veut décarboner, ce qui veut dire en pratique passer à l'électrique, mais aujourd'hui, ça veut dire augmenter les coûts.
01:22On ne nous a pas encore apporté la solution qui nous permettrait vraiment de faire la transition, de l'accélérer et de passer en masse.
01:29Et Flexis veut apporter cette solution avec l'idée que décarboner, ça peut être bon pour la planète et bon pour le business en baissant les coûts.
01:37Donc, on va le faire avec des véhicules de nouvelle génération qui ont été conçus 100% électriques, 100% pour la ville, mais aussi ces véhicules, ce sont de véritables ordinateurs sur roue.
01:49Et c'est ce qui va nous permettre d'offrir, au-delà du véhicule, une solution qui s'adresse à l'ensemble de l'écosystème en permettant d'améliorer l'efficacité de toutes les opérations.
02:00Effectivement, avec trois géants, Renault, Volvo, CMS et GM, qu'est-ce qu'ils apportent ? En quoi ils sont complémentaires sur un business comme celui-là ?
02:08En fait, c'est la force de Flexis. Il y a eu beaucoup de startups qui ont promis des choses et qui n'étaient pas capables de livrer.
02:14Et là, aujourd'hui, nos clients sont sûrs qu'avec des géants comme ça derrière nous, on saura remplir nos promesses.
02:21Renault apporte la technologie électrique, la plateforme de véhicules innovants et aussi un savoir-faire industriel et technique derrière et d'achat.
02:31Volvo, lui, c'est le leader du camion dans le monde, donc il sait tout ce dont ont besoin les clients, justement les professionnels de la logistique.
02:39Beaucoup de clients vont être communs entre Volvo et Flexis.
02:42Et puis enfin, CMS et GM, eux, ils ont des activités dans la logistique de terrain et très souvent, ce sont eux qui nous guident en nous disant
02:49ce genre de choses ont de la valeur pour nous ou ça, ça en a moins. Donc, il y a une complémentarité de ces trois acteurs.
02:56Vous en êtes où du développement de la gamme de véhicules que vous proposez ?
03:01Alors, nous sortons en série l'an prochain, à partir de mi-2026. On a déjà donc une technologie qui est très mature.
03:08On a lancé l'industrialisation. On a dépensé à fin 2024 360 millions d'euros de R&D. On a engagé 150 millions d'euros d'outillage.
03:17Donc, on est parti. C'est lancé. Les véhicules seront fabriqués dans l'usine Renault de Sandouville à partir du milieu de l'année prochaine.
03:24Et en parallèle, on a commencé avec les clients la pré-commercialisation parce que faire de l'électrique, passer à l'électrique,
03:31ce n'est pas juste changer de motorisation, c'est aussi mettre en place un écosystème autour. Il faut prévoir le chargement.
03:37Nos véhicules sont digitaux, ce qui veut dire qu'on va pouvoir les connecter avec les systèmes des clients et donner des fonctionnalités qui n'existaient pas jusque-là.
03:45Donc, tout ça, ça se prépare. On a signé une dizaine de LOI avec des clients, dont DB Shanker, Colibri, Hive dans l'Angleterre.
03:54Et puis hier, on vient d'annoncer un accord avec Prologis. Prologis, c'est un géant de l'immobilier d'entrepôt.
04:01Il possède des milliers d'entrepôts dans le monde, 220 milliards d'entrepôts. Et avec eux, on s'est dit qu'on doit mettre en place, pour créer un écosystème,
04:10des gens qui ne se connaissaient pas doivent maintenant collaborer pour offrir aux clients.
04:15Si vous achetez des véhicules, vous aurez une infrastructure. Et si vous investissez dans une infrastructure, vous aurez des véhicules qui sauront faire.
04:23C'est intéressant. C'est nouveau.
04:26Un peu dans le détail, déjà, de ces nouveaux véhicules. Ensuite, on parlera de la plateforme numérique, qui est vraiment une brique ultra importante de votre stratégie.
04:37Il y a trois modèles. J'ai découvert ça. Le step-in-van, vous dites, c'est le véhicule phare de Flexis. Alors, c'est quoi ? A quoi il va ressembler ?
04:46Ces trois modèles sont construits sur la même plateforme. Ça nous donne des économies d'échelle, une qualité automobile.
04:52Après, le step-in-van, c'est un véhicule très original qui n'a pas d'équivalent sur les routes en Europe aujourd'hui.
04:58C'est très inspiré, on dit step-in, des véhicules qui existaient aux États-Unis dans les années 60.
05:03C'est-à-dire que là, vous avez un chauffeur qui va pouvoir accéder directement à l'intérieur du véhicule. Il n'a pas besoin de ressortir, aller ouvrir une porte, chercher ses paquets.
05:13Il passe à l'intérieur du véhicule. Il ressort devant. Il a une porte coulissante qui s'ouvre. Il descend directement sur le trottoir.
05:21Donc, tout est fait pour gagner du temps. Il peut rester debout dans le véhicule. Il peut rester debout dans le véhicule.
05:25Donc, il y a une amélioration de l'efficacité et des conditions de travail parce que c'est un métier très dur, chauffeur-livreur.
05:31Et donc, on gagne de l'efficacité et on améliore pour les gens.
05:35Il y a aussi le cargo-van. Alors là, on est sur la livraison du dernier kilomètre notamment. C'est quoi le principe ?
05:43L'idée, c'est que quand vous avez un véhicule, un van normal, vous pouvez aussi avoir une version où vous le coupez derrière la cabine.
05:51Et là, vous pouvez mettre une boîte, une boîte réfrigérée, une boîte spéciale, une carrosserie spéciale.
05:56Et donc là, vous pouvez avoir un véhicule qui en fait est très court. Il fait 5 mètres de long. Il tourne. Il a le rayon de braquage d'une Clio.
06:04Mais vous pouvez en porter autant que dans un véhicule qui ferait 40 ou 50 centimètres de plus. Et en ville, c'est très important.
06:10D'accord. Effectivement. Alors, le rôle du numérique dans cette transition de la logistique, comment vous l'avez adressé, cet enjeu ?
06:18Alors cet enjeu, d'abord, ces véhicules, je le disais, c'est des ordinateurs.
06:21Ils vont avoir une nouvelle plateforme électronique qui s'appelle le Software Defined Vehicle.
06:25Et en pratique, ça veut dire que toutes les données du véhicule vont pouvoir remonter, par exemple, vers les systèmes qu'ont déjà les clients de gestion de flotte, de gestion de route.
06:35Aujourd'hui, ça n'est pas le cas. Les vannes actuelles, les véhicules utilitaires actuels ne sont pas connectés.
06:40C'est le chauffeur qui est connecté par l'intermédiaire de son smartphone, ce qui pose d'ailleurs des problèmes de sécurité parce qu'il voudrait mieux conduire en regardant la route qu'en regardant le téléphone.
06:49On a une demande de remplacer le téléphone. Et puis toutes les données que le smartphone n'a pas du véhicule, on peut les remonter.
06:57Ça permet de faire de la maintenance prédictive, d'appeler le chef de flotte en disant, là, tu vas avoir un problème dans quelques jours, faisons quelque chose en anticipation.
07:05Donc ça, c'est très important. Et puis enfin, on a des possibilités nouvelles d'installer des accessoires.
07:13J'étais au CES de Las Vegas en janvier avec des acteurs de l'Internet des Objets, de la FinTech.
07:19En fait, il y a énormément de données qui, aujourd'hui, on n'en fait rien ou on ne peut pas. On peut mettre une caméra dans le véhicule pour se dire, il reste de la place.
07:27Je peux changer ma route pour aller récupérer, par exemple, des emballages de retour. Énormément de possibilités qu'on commence à explorer avec tous nos clients. Il n'y a pas de limite.
07:36Et c'est un service qui n'existait pas ?
07:38C'est quelque chose qui n'existe pas parce qu'aujourd'hui, dans cette gamme-là, en tout cas, ça existe dans le camion.
07:43C'est une partie de ce qu'amène Volvo. C'est le savoir-faire. Plus d'un million de véhicules connectés chez Volvo aujourd'hui. Mais par contre, dans le van, ça n'existait pas.
07:52Jusqu'ici, les gens mettent des boîtiers, mais en termes de cybersécurité, en termes de technologie, ce n'est pas très fiable.
07:58Là, ça va être inclus dans le véhicule dès le départ et très facile à connecter avec tous les systèmes que les clients ont déjà parce qu'ils ne veulent pas changer de système.
08:07Voilà. Ce sera intégré.
08:09Avec un objectif. C'est évidemment d'augmenter la part des véhicules électriques dans les achats des entreprises.
08:17Cette source Arval Mobilité Observatoire qui dit qu'aujourd'hui, c'est 11,8% de part de marché. Les modèles hybrides rechargeables, on est à 14,3%.
08:25Est-ce que là, je vois trois grandes entreprises, trois géants qui s'associent. Il ne faut pas attendre le gouvernement pour accélérer une transition comme celle-là ou vous avez aussi besoin d'incitation, d'aide pour que les entreprises se mettent à la mobilité électrique ?
08:43Aujourd'hui, bien sûr, toute l'aide qu'on aura est la bienvenue. Mais si on veut construire un business électrique qui soit tenable dans le temps, viable dans le temps, il faut qu'on sache vivre sans incitation.
08:57Ce qui veut dire que le principal, c'est d'apporter aux clients une solution ou être électrique.
09:03Que ce soit pas une augmentation ou une contrainte, mais bien une bonne décision business. Et pour moi, ce qu'on apporte, c'est décarboner, c'est bon pour la planète, mais ça peut être bon pour le business aussi si vous travaillez avec nous.
09:15Je vous pose la question parce qu'il y a la loi LOM, la loi d'organisation des mobilités qui impose des obligations de verdissement des flottes automobiles.
09:25Selon l'ONG Transport et Environnement, 75% des entreprises concernées par la LOM ne respectaient pas ces obligations de verdissement l'an dernier.
09:35C'est quoi ? C'est une mauvaise volonté ? C'est un manque de moyens financiers ? C'est peut-être parce que l'offre n'existait pas vraiment ? Comment vous l'expliquez-vous ?
09:42Il y a deux choses. Dans les flottes d'entreprise, il y a les voitures de fonction et les véhicules utilitaires. On mélange un peu tout. Sur l'utilitaire, c'est surtout parce que l'offre n'était pas là.
09:51Parce qu'honnêtement, c'est quand même le segment rêvé pour l'électrique. Un véhicule utilitaire électrique, ça coûte le même prix qu'une voiture électrique moyenne, mais ça va rouler trois fois plus.
10:00Donc on va rentabiliser trois fois plus vite le passage à l'électrique. En plus, on charge dans un dépôt, donc il y a plein de problèmes de voitures qu'on connaît dans les voitures qui n'existent pas.
10:10On maîtrise le coût de l'électricité. Donc nous, on est convaincus que dès qu'on va apporter un véhicule de nouvelle génération avec une autonomie suffisante, il n'y a pas de raison de ne pas y passer.
10:19D'autant plus que, indépendamment de la réglementation, tous les acteurs de la logistique, vous lisez leur stratégie, ils veulent décarboner.
10:27Donc si on leur donne une solution qui soit réaliste, moi je suis convaincu qu'ils vont accélérer. On est là pour ça.
10:32Est-ce qu'il faut utiliser le bâton plutôt que la carotte ? Je vois ça parce que j'ai vu deux députés déposer une proposition de loi pour sanctionner un peu plus les entreprises et les collectivités locales qui ne respectent pas ces quotas de la LOM.
10:45Je pense qu'on peut toujours faire des choses pour accompagner le mouvement. Mais le plus important, c'est que ça soit une bonne décision business. Et ça, c'est ce qu'on veut proposer. Bon pour la planète, bon pour le business.
10:58On termine là-dessus. Merci beaucoup, Philippe Dibry. A bientôt sur BeSmart for Change. On passe à notre débat, la lutte contre la pauvreté, au programme.
11:05On parle de lutte contre la pauvreté dans notre débat avec Valérie Fayard. Bonjour. Bienvenue. Vous êtes la présidente de La Cloche chez Noam Léandri. Bonjour.
11:19Bonjour. Le président d'Alerte. On va présenter vos organisations, associations respectives. La Cloche, en quelques mots, Valérie Fayard.
11:25La Cloche, c'est une association qui a été créée pour lutter contre la pauvreté en agissant essentiellement sur la question de l'isolement et du lien social. Parce que la pauvreté, c'est plein de choses.
11:35C'est bien évidemment la pauvreté monétaire et financière. Mais c'est aussi et de plus en plus et malheureusement la question de l'isolement des personnes en précarité, du regard que la société porte sur ces personnes.
11:45Et ça, c'est absolument dramatique. Ça a des effets absolument délétères et des effets évidemment sociaux, des effets démocratiques. On le voit évidemment en ce moment.
11:55Donc l'idée de La Cloche qui a été créée il y a 10 ans, c'est de dire comment est-ce que sur les territoires, on peut recréer du lien, on peut recréer de la solidarité entre les personnes.
12:03Parce que souvent, quand vous voyez des gens en précarité dans votre quartier, vous vous dites qu'est-ce que je pourrais faire ? Nous, on amène des solutions qui peuvent être d'une part les commerçants.
12:11On a un réseau de commerçants solidaires qui offre des produits et services à des personnes en précarité. Et il y a 1200 commerçants dans les 10 villes où nous sommes qui rentrent dans ce réseau carillon.
12:21Et puis organiser des événements pour que les gens se rencontrent, des karaokés, des ateliers cuisine, des ateliers jardinage.
12:27Créer du lien comme autrefois dans les villages. Voilà l'objectif de La Cloche.
12:31Et ALERTE en quelques mots ?
12:33Le collectif ALERTE a 30 ans, il réunit 37 associations aujourd'hui nationales. Par exemple La Cloche, vous avez aussi le Secours Catholique, Emmaüs, Médecins du Monde, la Ligue des droits de l'homme et plein d'autres.
12:45Et donc nous, notre rôle c'est du plaidoyer, c'est d'alerter les pouvoirs publics, les habitants, les citoyens sur les enjeux de pauvreté, des luttes contre l'exclusion.
12:53Et donc aujourd'hui on porte un plaidoyer très fort avec notamment une campagne de communication que vous avez pu voir dans le métro, dans les gares, dans les abribus pour alerter justement sur cet enjeu de pauvreté qui s'ancre dans le temps.
13:06Vous pouvez parfois malheureusement hériter de la pauvreté parce que les familles pauvres créent parfois ensuite des adultes pauvres et donc on veut lutter contre la pauvreté à la racine.
13:16Et donc là aujourd'hui on porte ce plaidoyer et je vais vous en dire un peu plus tout à l'heure.
13:20On va effectivement expliquer tout ça. Déjà on peut donner quelques chiffres. C'est l'INSEE en 2022 qui donne le chiffre de plus de 9,9 millions de personnes en situation de pauvreté.
13:30En France, près de 5 millions en situation de grande pauvreté. Est-ce qu'ils se sont aggravés, Noam Léandri, ces chiffres ? Ou est-ce que finalement il y a une stabilité de la pauvreté dans notre pays ?
13:39Ce qu'on constate malheureusement c'est qu'alors qu'en 2008 il y avait une loi pour lutter contre la pauvreté qui créait notamment le revenu de solidarité active qui disait que c'était une priorité nationale de lutter contre la pauvreté.
13:50Depuis 2008, la pauvreté a augmenté. On est passé de 7 millions de personnes à aujourd'hui 9 millions de personnes qui sont sous le seuil de pauvreté officielle mesurée par l'INSEE.
14:00Donc ça fait maintenant 20 ans à peu près qu'on voit cette courbe malheureusement augmenter chaque année.
14:07Et on a le sentiment que les réponses qui sont apportées aujourd'hui par l'État, par les collectivités aussi qui sont des acteurs, notamment les départements sont des acteurs des solidarités, ne permettent pas de réduire cette pauvreté.
14:17Donc c'est ça qui nous inquiète aujourd'hui et c'est pour ça qu'on a envie de pousser le gouvernement à agir plus rapidement.
14:23D'ailleurs on lui rappelle que dans une loi justement adoptée en 2008, il y a une obligation pour l'État de se doter d'un objectif de réduction de la pauvreté et malheureusement il n'est plus adopté.
14:33Il n'y a plus d'objectif. Aujourd'hui on dit on va prendre des mesures. Donc effectivement il y a des plans de lutte contre la pauvreté qui sont présentés à peu près tous les 5 ans.
14:41Plein de mesures extrêmement intéressantes mais ça ne réduit pas la pauvreté. Donc c'est vrai qu'il y a un problème.
14:47On n'a pas réussi à trouver la martingale ou à vouloir en réalité surtout mettre les moyens suffisants pour pouvoir lutter contre la pauvreté.
14:54Vous le ressentez vous à la dimension d'une association comme La Cloche, l'aggravation finalement de la pauvreté en France ?
15:00Oui absolument. Alors on ressent à la fois l'aggravation, la complexification je dirais, la diversification des visages de la pauvreté.
15:06C'est-à-dire ?
15:07C'est-à-dire que par exemple il y a 30 ou 40 ans où on voyait des gens à la rue, c'était plutôt des hommes de 40 ans qui avaient eu un accident de vie etc.
15:15Aujourd'hui on a des publics avec beaucoup de femmes, de familles monoparentales, de jeunes, d'enfants.
15:22Il y a 6000 enfants en France tous les soirs qui dorment à la rue. C'est absolument un scandale.
15:26Et donc les visages de la pauvreté se sont complexifiés. Ce qui veut dire que les réponses à apporter doivent aussi être plus subtiles, plus complexes avec un accompagnement plus important.
15:35Pour nous, associations qui agissons sur le terrain tous les jours, c'est effectivement compliqué. On ne peut pas avoir une seule réponse.
15:41Mais quand on voit qu'aujourd'hui il y a des femmes avec des enfants qui dorment à la rue tous les jours et que tout le monde s'en fout, ça nous révolte.
15:48C'est pour ça qu'on a voulu faire cette campagne. C'est absolument pas normal que dans notre pays 9 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté.
15:55Et dans le même temps, en 20 ans, les 500 plus grandes fortunes de France ont vu leur patrimoine multiplié par 10.
16:02Mais ça n'a rien à voir. Les deux sujets n'ont absolument rien à voir.
16:05Donc nous, on est là en train de dire que ce n'est pas possible. Nous qui tous les jours sommes sur le terrain ou qui regroupons des associations qui agissent tous les jours,
16:12ça n'est pas possible cette espèce de... Oui c'est ça, de ne pas vouloir se battre contre la pauvreté.
16:20Oui, parce que vous dénoncez la campagne. On va voir les visuels de cette campagne d'affichage. C'est la fatalité de la pauvreté en fait que vous dénoncez.
16:29Le fait que finalement on a ce sentiment qu'un ascenseur social ne fonctionne plus et que ce n'est pas nouveau dans notre pays.
16:34Je pense par exemple à l'ASE, l'aide sociale à l'enfance. Cette espèce de cercle vicieux du fait qu'on retrouve parmi les personnes sans domicile fixe,
16:43une personne sur deux est passée par l'ASE. Donc ce sentiment qu'on est condamné à être pauvre.
16:52Quel levier vous attendez de voir activé aujourd'hui ? Parce qu'on peut dire qu'on va mettre plus d'argent, mais bon...
16:59Déjà un, comme vous venez de le dire parfaitement, il y a une forme de résignation et on ne veut pas que les Français se résignent.
17:05Il y a une fatalité à ce que la pauvreté s'ancre dans le temps comme c'est le cas aujourd'hui.
17:09Donc il faut aussi psychologiquement qu'on soit prêt à se dire oui, on peut agir.
17:13Et donc arrêtons avec cette fatalité, ce fatalisme, cette résignation. On peut faire des choses et il se passe plein de choses.
17:19Comme avec la cloche, sur le terrain on voit les commerçants se mobilisent, les acteurs de quartier, associatifs etc. se mobilisent.
17:25Et puis vous avez mené une enquête sur les coûts cachés de la pauvreté.
17:28Et ça je pense que c'est un bon argument pour mobiliser notamment les acteurs publics, états ou collectivités.
17:33Tout à fait, on en est arrivé à devoir montrer les coûts de la pauvreté parce qu'aujourd'hui on n'arrive plus à toucher au cœur finalement les pouvoirs publics.
17:40Les décideurs publics, il faut les toucher au portefeuille. C'est malheureux, on en est arrivé là.
17:43Et donc ce qu'on montre effectivement dans ce rapport qu'on a publié à l'automne, c'est qu'il y a un coût caché de la pauvreté.
17:4957 milliards d'euros de coûts qui ne sont pas des coûts directs.
17:52On lutte aujourd'hui contre la pauvreté avec des minima sociaux, des actions, des financements d'associations etc.
17:58Mais il y a tout un panel de coûts cachés sur la mauvaise santé, sur l'échec scolaire, sur la récidive en prison, également sur la privation d'emploi.
18:08Tout ça, ça représente 57 milliards d'euros de coûts sur les dépenses publiques qu'on pourrait économiser si on investissait 9 milliards d'euros par an pour réduire véritablement la pauvreté.
18:19Que ce soit par de l'emploi aidé, que ce soit par des minima sociaux qui soient revalorisés pour que les personnes ne soient pas obligées d'aller faire la queue tous les jours.
18:26Je suis d'accord avec vous et si on vous invite c'est pour ça. Mais il y a déjà 56% du PIB national qui sont des dépenses publiques et on est à 3 300 milliards de dettes.
18:34Donc ce n'est pas plutôt une histoire d'efficacité de la dépense publique que de mettre encore de l'argent en plus.
18:39Aujourd'hui dans cette dépense publique qui est un chiffre important, vous savez il y a deux grandes dépenses.
18:45Premièrement les retraites, c'est un quart de la dépense publique et après vous avez aussi l'éducation qui est gratuite en France.
18:51Donc effectivement il y a une partie des dépenses, on ne va pas pouvoir les réduire.
18:56Donc on est en train de mettre la pression sur les plus modestes, ceux qu'on pourrait faire sortir finalement de la pauvreté, de la misère.
19:01Il ne faudrait pas que ce soit les plus pauvres qui payent finalement pour le reste de la population.
19:06Donc non aujourd'hui on a besoin de cohésion sociale.
19:08Sans la cohésion sociale à quoi ça sert de défendre notre modèle français ?
19:11A quoi ça sert d'avoir une armée pour défendre notre pays si on n'a à l'intérieur pas la capacité de défendre les plus modestes ?
19:18Ou d'aider finalement ceux qu'on a le plus besoin ?
19:21Donc voilà je pense qu'il faut savoir ce qu'on veut au bas de chez nous, devant notre porte.
19:26Quand on ouvre la porte en bas de chez soi, qu'est-ce qu'on voit ?
19:29Est-ce qu'on voit encore des personnes qui sont malheureusement à la rue ?
19:32Comme le disait Valéry, des enfants, des milliers d'enfants qui dorment à la rue, c'était inacceptable il y a quelques années.
19:37Quand vous croisiez avant une famille avec des enfants à la rue, il était inacceptable qu'ils puissent finir la soirée dans la rue.
19:44Il y avait forcément une solution de secours qui allait pouvoir être trouvée.
19:47Aujourd'hui ça paraît normal et c'est anormal.
19:50Oui bien sûr que c'est anormal.
19:51Il y a une initiative transpartisane au Parlement qui est en cours justement pour cette question des enfants à la rue.
19:57Je voudrais revenir sur cette idée de coup caché.
20:00Peut-être on peut inverser la logique, se dire, quelqu'un qu'on sort de la pauvreté, qu'est-ce qu'il rapporte à notre société, à notre économie ?
20:09Vous voyez ce que je veux dire ?
20:10D'abord, avant de sortir de la pauvreté, le Secours catholique a fait une étude je crois l'année dernière sur ce qu'apporte à la société.
20:17Les gens qui sont des enfants sont des charges parce qu'il y a tout ce discours, cette pauvrophobie, ce discours sur les pauvres,
20:23si tu es pauvre c'est de ta faute, c'est parce que tu ne veux pas travailler et puis on va t'obliger à faire 15h si tu es au RSA, etc.
20:28Tout ce discours est absolument dramatique et le Secours catholique a fait une étude qui démontrait déjà ce qu'apportait à la société
20:34par les petits boulots qu'ils pouvaient faire à droite, à gauche, par le bénévolat, par plein de choses, les personnes qui étaient en situation de pauvreté.
20:40Et puis une fois qu'elles sortent de la situation de pauvreté, bien évidemment, là aussi on est sur de la monnaie sonnante et très bûchante,
20:46mais elles deviennent plus consommateurs, donc si elles consomment, elles font marcher la machine à la croissance, qui est évidemment le vecteur principal.
20:53Oui, et puis on revient sur la question de la santé dont vous parliez tout à l'heure.
20:55Elles ont un problème de santé, elles consomment, donc elles payent de la TVA, elles ont retrouvé un emploi,
20:59donc il y a des cotisations sociales patronales et sociales qui sont payées, et ça, ça rentre dans notre étude,
21:04effectivement, la question des recettes aussi potentielles qu'on n'a pas aujourd'hui avec la pauvreté.
21:10Et c'est tout ça qui fait qu'à la sortie, si on investissait 9 milliards d'euros par an dans la lutte contre la pauvreté,
21:16ça serait neutre en termes de finances publiques.
21:18Et puis je reviens sur votre question de tout à l'heure, les dépenses publiques sont peut-être trop élevées, etc.,
21:21mais il y a aussi les recettes, on n'en parle jamais.
21:23Et donc la question de la fiscalité, il faut quand même la poser.
21:26La fiscalité, la réforme de la fiscalité, l'évasion fiscale.
21:29Alors l'évasion fiscale, luttons contre l'évasion fiscale, 100% d'accord avec vous.
21:33En revanche, la pression fiscale, on n'est pas les derniers en Europe quand même.
21:35Non, mais la pression fiscale sur les entreprises, les cadeaux qui ont été faits aux entreprises sur le plan fiscal depuis 10 ans...
21:40Je ne serais pas d'accord avec vous là-dessus.
21:41Je pense que les entreprises françaises souffrent encore d'un poids des charges trop important,
21:46et c'est pour ça que les salaires sont bas.
21:48Enfin bref, on ne va pas refaire tout ce débat, mais le fait de pointer du doigt les entreprises,
21:52je trouve que c'est un discours un peu facile.
21:53Ce n'est pas forcément de pointer du doigt les entreprises,
21:54mais c'est de dire qu'il y a peut-être quelque chose à revoir sur le plan des rentrées fiscales également,
21:58et peut-être des mesures qui ont été prises dans les dernières années qui ne sont pas forcément productives.
22:02Les aides qui sont apportées aux entreprises pour l'emploi, elles sont sans aucune condition.
22:07Nous, très souvent, très souvent elles ne sont sans aucune condition.
22:10Nous, quand je dis nous, c'est les associations, quand on fait de l'insertion par l'activité économique,
22:13mon Dieu, le reporting qu'on doit faire, les preuves qu'on doit apporter,
22:16mais il faut deux ETP pour pouvoir fournir les rapports.
22:19Donc nous, on nous demande des tas de choses.
22:21Je suppose aussi qu'elles ont beaucoup de paperas à remplir, ne vous inquiétez pas.
22:23Je voudrais qu'on termine, il reste une minute sur le non-recours au droit.
22:27Je pense que c'est effectivement très important,
22:29parce que je crois avoir vu passer ces dernières années une promesse gouvernementale là aussi
22:34pour faire en sorte que les Français qui ont potentiellement des aides puissent les avoir automatiquement.
22:40On en est où de ça ?
22:41C'est ce que le Président de la République a annoncé comme la solidarité à la source,
22:45c'est-à-dire que comme pour l'impôt sur le revenu qui serait prélevé à la source,
22:48ça soit automatiquement versé chaque mois aux allocataires d'une différente prestation sociale.
22:54On en est encore loin, là il y a une première étape qui a été franchie,
22:56c'est-à-dire que maintenant les formulaires seront pré-remplis.
22:59Très bien, ça fait ça il y a 20 ans pour l'impôt sur le revenu, les formulaires étaient pré-remplis.
23:03Donc voilà, maintenant sur les prestations sociales, ça avance.
23:05Nous ce qu'on voudrait effectivement, c'est une forme d'automatisité plus importante.
23:08Par exemple, il y a 50% de non-recours sur le minimum vieillesse,
23:11il y a un million de personnes âgées qui sont pauvres et qui pourraient ne pas l'être
23:16si on leur versait automatiquement ce minimum vieillesse.
23:19Il y a des choses à faire qui seraient beaucoup plus intelligentes.
23:21Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'on va écrire au Premier ministre tout de suite, en sortant de ce studio.
23:26Je mets le courrier à l'attention de François Bayrou pour lui rappeler qu'il y a une obligation dans la loi,
23:31il faut se doter d'un objectif de réduction de la pauvreté.
23:34Depuis 2011, il n'y en a pas eu.
23:36Donc voilà, on va lui rappeler à ses obligations.
23:38Merci beaucoup à tous les deux et à bientôt sur Be Smart For Change.
23:41On passe à notre rubrique Startup tout de suite.
23:47Smart ID avec Clément Pelletier, bonjour.
23:50Bonjour.
23:51Vous êtes le directeur général de l'agence 2Print,
23:53entreprise qui a été créée en 2018 par Vincent Ferté et que vous avez rachetée en 2023.
23:58Avec quelle ambition, quelle volonté ?
24:01Une volonté de croissance externe avec des produits complémentaires au marché sur lequel on était déjà positionné,
24:08à savoir le marquage vestimentaire.
24:11Et donc, l'agence 2Print avait un savoir-faire plutôt en marquage d'objets et de signalétique,
24:16un marché très complémentaire avec l'objectif d'un effet de levier.
24:21D'accord.
24:22Et alors, avec ce marché des objets publicitaires, on en a reçu tous,
24:29on a vraiment ce sentiment de gâchis qui est assez dingue.
24:32Et qui doit commencer à gêner les entreprises, j'imagine ?
24:35Alors, ça gêne les entreprises, mais pas qu'eux.
24:37Ça gêne aussi parfois les gens qui les reçoivent,
24:40parce qu'ils ont l'impression de recevoir à tort un cadeau dont ils n'ont pas besoin ou pas envie.
24:45Ça gêne l'environnement, évidemment.
24:47Ça peut du coup gêner aussi l'environnement politique, également,
24:51puisqu'il y a des enjeux forts à ce niveau-là.
24:53Il faut savoir qu'en France, on est quand même un grand pays consommateur en plus d'objets médias.
24:58Ça représente environ 2,1 milliards d'euros par an de marché,
25:03ce qui est environ 30 euros par habitant.
25:06Donc, c'est énorme. On est vraiment très consommateur.
25:09Avec, donc, vous, une volonté de mettre l'éco-responsabilité, de la durabilité dans cette démarche.
25:15Comment vous le faites ?
25:16Alors, d'abord, il y a effectivement la démarche environnementale qui est importante,
25:20à savoir le sourcing des matériaux, le sourcing des fournisseurs,
25:24où est-ce qu'il est fabriqué, etc.
25:26Ça, c'est un point.
25:27Mais il y a aussi un fait.
25:28Je pense qu'avant de proposer un matériau éco-responsable,
25:31il faut d'abord aborder l'achat de manière stratégique.
25:34Qu'est-ce qu'on va faire de l'objet ? A qui on va le distribuer ?
25:37Et qu'est-ce qu'il va rapporter ?
25:38Donc, combien il en faut, aussi, par défaut ?
25:40C'est déjà la base, à mon avis.
25:41Et une fois qu'on a bien ciblé cette approche-là, qu'on est vraiment en phase avec ça,
25:45effectivement, on va sur les matériaux.
25:47Ça veut dire que vous jouez aussi un rôle de conseil auprès des entreprises
25:51pour bien choisir leurs objets publicitaires, leurs cadeaux publicitaires ?
25:55Absolument, voilà.
25:56Que ce soit sur l'objet publicitaire, le textile aussi, d'équipe,
26:00que l'on va broder, imprimer, etc.
26:03Ou même la signalétique d'entreprise, la communication visuelle.
26:06On va effectivement jouer un vrai rôle de conseil.
26:09C'est ce qui nous démarque, d'ailleurs, chez Agence 2Print.
26:11C'est cette approche stratégique pour que l'investissement,
26:14comme je viens de le dire, soit un vrai investissement
26:16et pas un achat à fond perdu.
26:18Alors, sur le choix des matériaux, revenons aux détails,
26:21parce qu'après, on va se poser la question du coût.
26:24Si on veut avoir des matériaux de qualité
26:28qui ne viennent pas forcément de l'autre bout de la planète,
26:31comment vous faites ?
26:33Il y a un coût supplémentaire.
26:34On ne va pas se voiler la face par rapport à ça.
26:36En revanche, comme en règle générale, on essaie d'appliquer le classique
26:41« moins mais mieux », on a aussi finalement un budget global inchangé
26:47avec des achats un peu plus stratégiques et ciblés
26:50qui nous permettent d'aller sur des matériaux corresponsables.
26:52Je suis d'accord avec vous, je vous rejoins plus au nez.
26:54Et alors, de quels matériaux on parle ?
26:56On parle de beaucoup de matériaux.
26:58Oui, parce qu'il y a plein d'objets possibles.
27:00Absolument.
27:01Quand on parlait en 2019 de plastique recyclé à base de bouteilles,
27:05aujourd'hui, on parle de coquilles d'huître,
27:07on parle de cosses de fruits secs issues de l'industrie agroalimentaire,
27:11on parle de briques de lait, on parle d'aluminium,
27:14on parle de marre de raisin,
27:15on parle vraiment de tout un tas de déchets possibles et inimaginables,
27:19aussi bien issus de végétaux que de minéraux.
27:23Donc, les filières existent.
27:25Les filières existent.
27:26Alors, en France, très peu.
27:27D'accord.
27:28Ça, c'est le problème.
27:29On arrive à façonner le produit, on arrive à concevoir le produit,
27:32on arrive à le marquer de manière incorresponsable,
27:34soit de la gravure, de l'impression végétale, etc.
27:37Mais on ne sait pas recycler la matière première pour la transformer chez nous.
27:42Donc, généralement, les matériaux viennent des pays plutôt de l'Est.
27:45L'Autriche est très en avance par rapport à ça.
27:47L'Espagne est très en avance également.
27:49En France, on est encore un petit peu à la traîne.
27:51On ne va pas se cacher.
27:52Oui, effectivement.
27:53Et donc, vous les produisez en France ?
27:58C'est vous qui les façonnez ici en France ?
28:01Alors, nous, non.
28:02On est entouré d'un réseau de partenaires, en fait,
28:04qui sont, eux, des fabricants français ou frontaliers.
28:08On travaille beaucoup avec les Suisses actuellement
28:11parce qu'ils ont là aussi une image de marque qu'ils savent tenir
28:15avec des produits très qualitatifs.
28:16Ils répondent à des enjeux de qualité dont nous, on a besoin dans notre marché.
28:21Et après, on fait la personnalisation en interne.
28:23Donc, on fait de la gravure.
28:24On fait de l'impression aux encres végétales.
28:26Sur le textile, on fait la broderie.
28:28On fait de l'impression du transfert qu'avec des matériaux corresponsables.
28:31Merci beaucoup, Clément Pelletier.
28:32Bon vent à l'agence 2Print.
28:34Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:37Je voudrais remercier Alexis Mathieu, Marie Billa et Juliette Mnieri
28:40à la production et à la programmation,
28:42Angèle Jean Girard, le réalisateur,
28:44et Héloïse Merlin, ingénieure du son.
28:46Belle journée.