• le mois dernier
Mercredi 30 octobre 2024, SMART IMPACT reçoit Hortense Harang (Présidente cofondatrice, Fleurs d'ici) , Laure Favre (Cofondatrice, Spring) , Thibault Levi-Martin (Fondateur et PDG, Partoo) et Benjamin Clerget (Cofondateur, Ben et Flo)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Générique
00:08Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:14Et voici le sommaire. Mon invité, c'est Hortense Arand, la présidente et cofondatrice de Fleur d'ici, marque de fleurs éthiques et 100% française.
00:24On verra comment elle chasse les pesticides de ses produits.
00:27Notre débat, il portera sur la certification B Corp, est-ce la plus exigeante pour les entreprises qui veulent mettre en avant leur engagement ?
00:35Quelles conséquences pour toute la chaîne de valeur ? Réponse tout à l'heure.
00:38Et puis dans Smart Ideas, vous le savez, c'est notre rubrique qui est consacrée aux startups engagées.
00:43Vous découvrirez Ben et Flo qui proposent des articles de sports recyclés et vintage.
00:50Voilà pour les titres. On a 30 minutes. C'est parti.
00:58L'invité de Smart Impact, c'est Hortense Arand. Bonjour.
01:02Bonjour Thomas.
01:03Bienvenue, heureux de vous accueillir. Vous êtes la présidente, la cofondatrice de Fleur d'ici.
01:07Pourquoi vous l'avez créée ? C'était il y a quoi, 7 ans, 2017 ?
01:10Oui, tout à fait. Fleur d'ici, on l'a créée pour répondre à une problématique qui n'était encore pas très connue des Françaises et des Français à l'époque.
01:17C'est le fait que 85% des fleurs coupées vendues en France sont importées de pays en voie de développement, essentiellement le Kenya, l'Ethiopie, la Colombie.
01:27Et on avait perdu 90% des horticulteurs en France dans les 50 dernières années. Donc il était urgent de vrai à la relocalisation de cette filière.
01:37Vous étiez déjà venue nous en parler ici, mais je voudrais qu'on revienne peut-être au constat de départ.
01:43Le voyage d'une fleur classique, et après on va parler de ce que vous faites vous, mais c'est quoi le voyage d'une fleur classique ?
01:50Autrefois, les Pays-Bas produisaient sur leur territoire des fleurs, puisqu'ils avaient des pôles d'air, et puis ils avaient du gaz.
01:58Des terrains gagnés sur la mer.
02:00Absolument, et donc avec leurs ressources en gaz, ils avaient fait des serres, etc.
02:03Et puis progressivement, le coût de l'énergie s'est renchéri dans les années 70, et donc la production s'est déportée dans des pays où l'ensoleillement est constant, 12h de soleil, 12h de nuit.
02:13C'est-à-dire les pays qui sont sur l'équateur.
02:15Donc l'équateur, la Colombie pour l'Amérique latine, et le Kenya et l'Ethiopie pour l'Afrique.
02:21Pardon de vous interrompre.
02:23Allez-y.
02:24J'essaie de m'en empêcher, mais j'ai toujours plein de questions.
02:27Donc ça veut dire qu'on continue de se dire que les fleurs viennent des Pays-Bas, sauf qu'en fait elles viennent de beaucoup plus loin et on n'en est pas forcément conscient.
02:37C'est ça l'évolution ?
02:38Absolument.
02:39Aujourd'hui, les fleurs prennent l'avion avant de prendre un camion.
02:43Elles font beaucoup de kilomètres, puisqu'effectivement elles sont cultivées dans des énormes fermes florales.
02:48La situation de la Colombie est dramatique à cet égard, puisque c'est des mers de plastique, des terrains qui sont aujourd'hui couverts de plastique, puisque c'est des serres.
02:58Elles sont coupées, elles sont traitées, on en reparlera je crois, puisque c'est l'actualité malheureusement.
03:04Et ensuite on les met dans des avions cargo réfrigérés.
03:07Elles arrivent en Hollande, à Alsemire, où elles passent sur une espèce de Wall Street des fleurs.
03:13Ça s'appelle le marché de gros de Alsemire, où leur prix est fixé.
03:16C'est la bourse mondiale des fleurs.
03:18Et ensuite elles sont réexpédiées, soit en avion, soit en camion, vers les pays où elles seront enfin distribuées.
03:27Et donc il y a une semaine, deux semaines ? Combien de temps se passe-t-il avant que la fleur arrive chez le fleuriste ?
03:35On estime qu'il y a en moyenne dix jours entre le moment où la fleur est coupée et le moment où elle arrive chez le fleuriste.
03:41Et ensuite le fleuriste, entre le moment où il la reçoit et le moment où vous l'achetez, il peut y avoir quatre, cinq jours.
03:47Alors comment on les conserve ? Et là on tombe dans l'enjeu des produits et notamment des pesticides qui sont utilisés.
03:54Absolument. Moi j'ai coutume de dire que les fleurs elles sont botoxées.
03:59Donc en gros on leur fait effectivement subir des traitements à base de polymère plastique pour les figer.
04:05C'est pour ça que, je ne sais pas si vous avez fait l'expérience, mais beaucoup d'entre nous l'ont fait,
04:08quand vous achetez des roses en bouton, c'est très rare qu'elles s'épanouissent.
04:13Parce qu'en fait on a arrêté leur croissance.
04:15Donc on a enlevé leur parfum, on a arrêté leur croissance.
04:18Elles resteront en bouton, elles fanneront, elles dessécheront, mais elles ne s'épanouiront pas.
04:23Alors que le cycle normal d'une rose, c'est de s'ouvrir et les pétales qui tombent à la fin.
04:27Mais ça, ça n'existe plus parce que précisément on leur a fait absorber, comme du botox, des polymères plastiques qui les bloquent.
04:36Alors on reparlera de cet enjeu et de l'enjeu des pesticides, parce que c'est un enjeu malheureusement important à l'actualité.
04:44Mais qu'est-ce que vous, vous avez changé ? Fleurs françaises déjà.
04:47Est-ce qu'il y avait, vous nous disiez, on avait perdu beaucoup d'horticulteurs.
04:50La filière, elle était souffroteuse. Qu'est-ce que vous avez changé ?
04:54Absolument. Quand on est arrivé en 2017, d'ailleurs, les personnes qui étaient sur le marché à l'époque nous ont dit
05:00mais vous n'y arriverez jamais, c'est impossible, il n'y a pas assez de production, on a perdu trop de gens dans la filière, etc.
05:07Et nous, on croyait dans le fait que s'il y a de la demande des consommateurs, il y aura de l'offre.
05:11Et que donc progressivement, il y aura de plus en plus de gens qui vont se mettre à faire des fleurs.
05:15Ce en quoi on ne s'est pas trompé puisqu'aujourd'hui, il y a 10% de fermes florales en plus qu'il y a 5 ans.
05:20Et il y a une ferme florale qui ouvre par semaine en France.
05:23Donc c'est un des exemples avec le saffron et d'autres plantes.
05:27J'entendais un reportage sur le piment d'Espelette il n'y a pas très longtemps.
05:30C'est quelques rares segments de l'agriculture où on a inversé la tendance grâce à la prise de conscience des consommateurs
05:37qui progressivement sont allés chez leur fleuriste pour leur demander des fleurs françaises.
05:41Parce que des fleurs françaises, il en existe quand même partout sur le territoire et en toutes saisons.
05:47Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il y a des fleurs y compris au mois de janvier.
05:51Mais ça implique de consommer selon le rythme des saisons.
05:56Et alors c'était la question que j'allais vous poser.
05:58C'est-à-dire qu'on l'a complètement oublié mais c'est absurde d'acheter des roses toute l'année.
06:03Absolument, vous pouvez acheter des fleurs toute l'année, c'est même recommandé.
06:06Mais des roses, la saison de floraison des roses sous nos latitudes, c'est du mois de mai jusqu'au mois de novembre à peu près.
06:14Parce qu'il y a une deuxième floraison.
06:16Mais en revanche, au moment de la Saint-Valentin, qui est donc le 14 février pour mémoire,
06:21et dont le symbole est devenu la rose rouge, c'est une absurdité.
06:25C'est-à-dire qu'il faut mieux consommer du mimosa, des pavots, des giroclés.
06:30En plus vous serez original, vous n'offrirez pas des roses comme tout le monde.
06:33Et vous offrirez des fleurs qui ont du parfum, bien souvent.
06:36Ce qui fera une différence avec cette sans-piternelle rose rouge qu'on a privée de son âme.
06:40Puisque c'est comme ça qu'on appelle le parfum, ça s'appelle l'âme.
06:43Et donc effectivement, il est tout à fait possible de consommer des fleurs locales et de saison, en toute saison, partout en France.
06:51Je reviens sur les pesticides parce qu'il y a eu malheureusement le décès de cette petite fille de 12 ans en 2022,
07:00C'est quoi son histoire ? Pourquoi ça nous amène à se poser la question de l'usage des pesticides et de leur danger pour les fleuristes ?
07:09C'est une histoire qui est très triste, et je voudrais dire toute ma sympathie pour Laure Marivin,
07:15qui est la maman d'Amy, qui était fleuriste, qui travaillait plutôt chez un grossiste,
07:21qui manipulait à ce titre des grandes quantités de fleurs dans des espaces parfois un peu restreints,
07:26comme beaucoup de fleuristes en fait.
07:28Quand vous réceptionnez les fleurs, comme je l'ai dit, elles ont fait parfois des milliers de kilomètres,
07:34et les fleuristes travaillent souvent dans des tout petits espaces, pas très ventilés et sans protection.
07:39Cette dame, Laure, était enceinte de sa fille Amy quand elle travaillait,
07:45et manifestement, ça a été reconnu par le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides,
07:51que sa fille est malheureusement morte d'une leucémie qu'elle aurait contractée pendant la grossesse.
07:59Au contact de ces fleurs, comme on le sait, il y a eu des études, 60 millions de consommateurs ont fait une étude,
08:07Hugo Clément, dans son émission sur France 5, a refait des tests.
08:10Aujourd'hui, on le sait, il y a jusqu'à 43 substances sur chaque fleur, y compris des produits phytosanitaires
08:17qui sont interdits en France et en Europe, qui ne sont pas permis par les législations.
08:21Le scandale total, c'est que ces pesticides sont produits en Europe, envoyés en Afrique, et les produits reviennent.
08:29Mais effectivement, il n'y a pas de réglementation phytosanitaire sur les fleurs comme il peut y en avoir sur les fruits et les légumes,
08:34sur lesquels quand même il y a un contrôle à l'entrée.
08:37Est-ce que c'est en train de changer ou pas ?
08:39Parce que là, il y a une prise de conscience, il y a une médiatisation, peut-être de votre part une sensibilisation des pouvoirs publics.
08:47Est-ce que c'est en train de changer ?
08:49Le véritable changement, ce serait qu'à l'échelle de l'Union Européenne, il y ait une réglementation qui s'applique,
08:55comme pour les fruits et légumes, pour imposer des contrôles aux frontières et vérifier la teneur en pesticides des fleurs qu'on importe.
09:03Parce que même si on ne les consomme pas, dans le sens où on ne les mange pas, on ne les ingère pas,
09:07elles font quand même partie de notre environnement.
09:10Elles peuvent dégager dans l'air un certain nombre de substances qui ne sont pas forcément très bonnes pour la santé.
09:17Donc oui, il y a quand même aujourd'hui, je pense, une prise de conscience sur ces sujets, mais la réglementation est en retard.
09:24Et de la part des fleuristes, est-ce qu'ils se protègent mieux ?
09:27Je pense que les fleuristes, en revanche, aujourd'hui...
09:30Déjà, ce que je voudrais dire, c'est que les fleuristes n'y sont pour rien dans cette situation.
09:33C'est les premières victimes.
09:36Et que ce n'est pas de leur côté qu'il faut chercher la responsabilité.
09:41Les fleuristes cherchent de plus en plus à travailler avec des fleurs locales,
09:47qui, elles, par définition, d'abord respectent la réglementation environnementale.
09:52Et par ailleurs, les fleurs qui sont locales et de saison,
09:56ça veut dire que ce sont des fleurs qui vont pousser dans un environnement naturel, j'ai envie de dire.
10:00C'est-à-dire en plein champ ou dans le respect des saisons.
10:03Ce qui fait qu'on a besoin d'utiliser des produits phytosanitaires,
10:06c'est qu'on va contre la nature de la plante.
10:08On la fait pousser hors saison, avec une grande densité.
10:11C'est ça qui la fragilise.
10:12Et donc, à partir du moment où on respecte le rythme des saisons,
10:15on va éviter quand même déjà tout un tas de traitements.
10:18Merci beaucoup Hortense Aran.
10:20Et à bientôt sur Bismarck for Change.
10:22On passe à notre débat, la certification Bicorp au programme.
10:30Avec Véolia.
10:39La certification Bicorp au programme de ce débat.
10:43Je vous présente tout de suite mes invités.
10:45Laure Favre, bonjour.
10:46Bonjour Thomas.
10:47Bienvenue, vous êtes la co-fondatrice de Spring.
10:49Et Thibault-Lémi Martin, bonjour.
10:50Bonjour Thomas.
10:51Bienvenue, fondateur et co-président de partout.
10:53On va commencer par présenter vos entreprises respectives.
10:56Spring, je commence avec vous, c'est quoi ?
10:58Oui, alors Spring, c'est une marque que j'ai lancée avec mes associés il y a 4 ans, en 2020.
11:02C'est autour d'une double ambition qui était d'une part de réduire les matières toxiques
11:07qui peuvent se trouver dans les produits d'entretien.
11:09Et d'autre part, de réduire la production de plastique.
11:12Donc, on a lancé Spring qui est une marque de lessive et de produits d'entretien
11:16qui sont sans matières controversées, sans plastique à usage unique.
11:19Et puis, on a des formules qui sont très concentrées.
11:21Ça permet également de réduire l'impact carbone des produits.
11:24Et vous êtes en train de devenir ou vous venez de devenir entreprise à mission.
11:29Déjà, on va détailler évidemment, c'est l'objet du débat, les efforts que ça suppose, etc.
11:34Mais pourquoi vous l'avez souhaité ?
11:36En fait, nous, on est ce qu'on appelle impact natif.
11:39On a créé la marque pour réduire l'impact de ces produits.
11:42Mais pour moi, ce qui était très important, c'était aussi de se dire que
11:45moi, j'aime beaucoup ce mantra de Bicorp qui est de dire qu'on n'a pas vocation
11:50à être les meilleurs au monde, mais les meilleurs pour le monde.
11:53Et je trouve que c'est très intéressant de se dire qu'on cherche à réduire cet impact.
11:57Alors nous, on est entreprise à mission depuis 2022, Bicorp depuis cet été.
12:03L'intérêt de Bicorp, c'est de venir donner aussi une certification,
12:06une espèce de preuve d'une tierce partie qui vient aussi prouver nos engagements
12:10pour la santé et pour l'environnement.
12:12Martin, présentez-nous partout.
12:14Alors nous, on édite un logiciel qui a destination des entreprises
12:17qui ont des points de vente pour les aider à se rapprocher de leurs clients.
12:20On leur permet d'être plus visibles sur Internet,
12:22de développer leur réputation et leur image et d'optimiser les interactions
12:25qu'ils vont avoir avec leurs clients et leurs prospects.
12:27Et on est 360 avec des bureaux en France et à Barcelone.
12:31D'accord. Et elle existe depuis quand l'entreprise ?
12:332019, ça fait 10 ans.
12:35Alors là aussi, création 2014.
12:39Vous venez de fêter ou vous allez fêter vos 10 ans, c'est ça ?
12:41Exactement, c'est ça.
12:42Et alors sur la démarche, qu'est-ce qui fait qu'à un moment, vous dites
12:45il faut qu'on devienne une entreprise Bicorp ?
12:48Nous, en 2020, on avait décidé de changer un peu notre vision d'entreprise
12:52et notre vision d'entreprise actuellement, c'est « make things right ».
12:55Et je pense que c'était assez en lien avec l'approche de Bicorp
13:00qui est finalement de faire les choses bien à la fois sur l'environnement,
13:03la dimension sociétale et en termes de gouvernance.
13:07Nous, on s'est sentis assez proches de ça.
13:09Et je pense qu'une des missions de Bicorp, c'est aussi d'essayer
13:11de revoir un petit peu le monde des affaires et d'allier la croissance
13:16et le développement avec quelque chose qui est plutôt vertueux
13:18pour son environnement.
13:19Et c'était vraiment en lien avec ce que nous, on voulait accomplir chez Partoo.
13:22Et c'est vraiment au cœur de l'ADN de cette émission,
13:26puisque je rappelle, je fais pratiquement toujours le même titre en disant
13:29« Bienvenue dans l'émission de la transformation environnementale et sociétale
13:31de notre économie ».
13:32Est-ce que vous avez l'impression,
13:34puis après on va vraiment rentrer dans le détail des efforts que ça suppose
13:37de devenir Bicorp, mais d'être quand même porté par un mouvement
13:41ou est-ce qu'au contraire, vous dites, on est dans un moment de creux ?
13:45C'est une très bonne question.
13:47Moi, je veux croire qu'on est dans un mouvement parce qu'en fait,
13:51on veut porter ce mouvement aussi.
13:53Je pense qu'en fait, il y a un vrai changement de consommation
13:56de la part des consommateurs.
13:58Des attentes qui sont très différentes et une vraie volonté de réduire l'impact,
14:02d'avoir une consommation plus consciente.
14:04Donc ça, on le voit bien dans les tendances de consommation.
14:08Nous, on fait des produits de type écologique en fait.
14:11On voit que c'est un segment qui est en forte croissance.
14:13C'est viscéral, je dirais.
14:14C'est vraiment une tendance de fond.
14:16Mais effectivement, c'est quelque chose aussi qu'il faut porter,
14:19qu'il faut accompagner.
14:21Et je trouve que les certifications comme Bicorp,
14:23elles viennent justement nous aider à créer ce mouvement,
14:27à créer aussi une notoriété.
14:28Aujourd'hui, ce n'est pas forcément une certification
14:30qui est la plus connue en France.
14:32Mais je pense que c'est dans notre devoir aussi à nous,
14:34en tant que marque, de venir porter en fait cette bonne parole aussi.
14:38Oui, alors on a trouvé ces chiffres.
14:40Forcément, ça évolue vite.
14:41Mais on est à plus de 6200 entreprises certifiées Bicorp
14:44dans 87 pays, 159 secteurs d'activité.
14:48Thibault Lévy-Martin, comment ça se passe ?
14:50C'est combien de temps finalement de travail ?
14:53Parce qu'ils vous envoient quoi ?
14:55Une liste de cases à cocher ?
14:59Comment on devient Bicorp ?
15:01Alors, ça prend un peu de temps.
15:02Nous, ça nous a pris un peu plus de deux ans.
15:03Et en effet, finalement, il y a plusieurs volets.
15:06Et pour chacun des volets,
15:07il y a des sous-parties qui permettent d'obtenir un certain nombre de points.
15:11Donc typiquement, il faut obtenir 80 points pour être Bicorp.
15:14Et en fait, ces points, ils ne sont pas forcément évidents à obtenir
15:17parce qu'il y a des exigences qui sont très strictes
15:19d'un point de vue environnemental, sociétal et en termes de gouvernance.
15:22Alors nous, on est content parce qu'on a eu 105,5 points.
15:25Donc, on était bien au-dessus de la barre des 80 points.
15:27Donc, on a obtenu haut la main.
15:28Maintenant, il faut qu'on arrive à maintenir la dynamique.
15:30Mais voilà, en fait, c'était assez long.
15:33Et je pense que la première étape qui a été importante pour nous,
15:36c'est de nous poser sur ce dossier et comprendre ce qu'il fallait être fait
15:39et dans quel ordre on allait prendre les choses.
15:41Qu'est-ce qui allait avoir le plus d'impact ?
15:42Qu'est-ce qui était le plus simple ?
15:43Qu'est-ce qui était le plus important pour nous ?
15:45Et ensuite, de s'atteler à la tâche.
15:47Et en fait, c'est là où c'est compliqué aussi.
15:48C'est qu'il faut mettre tout le monde en ordre de mouvement
15:51parce que ce n'est pas qu'une seule équipe.
15:53C'est vraiment toute la boîte qui doit bouger comme ça.
15:55Alors que ce n'est pas forcément la priorité du moment
15:57parce qu'il y a toujours le business détruit, finalement.
16:00Il y a des soucis comme dans toutes les boîtes, tous les jours.
16:03Les patrons Shiva, on connaît ça.
16:05C'est intéressant ce que vous dites parce que c'est aussi un moment
16:07où on se pose et on réfléchit à ce qu'on fait, pourquoi on le fait.
16:10Alors, ça rejoint l'entreprise à mission.
16:13Mais comment je fais mon métier ?
16:17Est-ce que je peux mieux le faire ?
16:19Vous avez ressenti ce moment de pause ?
16:21Oui, je pense que ça permet en effet de prendre le recul nécessaire
16:24pour se dire que finalement, ce Big Corps me donne aussi des idées
16:28de faire les choses de manière un peu mieux, un peu différente.
16:31Et ça permet de réfléchir à ce que vous avez dit.
16:33Et je pense que c'est très intéressant.
16:35Ça a été très vertueux pour nous.
16:36Et ça a vraiment embarqué toute l'entreprise.
16:38On sent qu'au début, c'était un projet qui concernait
16:41qu'un petit nombre de personnes.
16:43Et à la fin de l'histoire, on voit que les collaborateurs sont très fiers
16:45d'avoir obtenu ce titre et de faire partie d'une boîte
16:47qui fait les choses bien en fait.
16:48Et quand vous avez eu les 105,5, j'imagine que tout le monde a tapé la timbale.
16:54L'orfave, ça a pris pareil deux ans.
16:57C'est long.
16:59On ne veut décourager personne.
17:00C'est génial de devenir Big Corps.
17:02Mais il faut se préparer.
17:03C'est sûr que c'est un processus qui est très ambitieux.
17:05Mais ça aussi, ça a l'exigence envers les candidats
17:08de la valeur aussi de la certification.
17:11C'est-à-dire qu'en fait, nous aussi, on a mis à peu près deux ans
17:13à passer au crible toutes les étapes.
17:17Il y a deux étapes principales.
17:19La première, c'est l'auto-évaluation.
17:21Dans ce questionnaire que décrit Thibault, avec les cinq piliers,
17:24il y a environ 200 questions.
17:26Chaque question doit être prouvée, documentée.
17:29Oui, c'est ça.
17:30Ce n'est pas du déclaratif.
17:31Non, mais c'est tout l'intérêt de ça.
17:33Sinon, la certification n'aurait pas de valeur.
17:36Exactement.
17:37Et puis en plus, la deuxième étape, c'est qu'il y a un audit.
17:39Et là, on va être vraiment passés question par question
17:43pour aller prouver ce qu'on avance.
17:45Donc oui, c'est un processus qui est super exigeant.
17:47Et puis c'est vrai que moi, j'ai trouvé que ça donnait aussi
17:49une sorte de liste d'inspiration pour les appréhensions apportées.
17:52Est-ce qu'on peut être très bon sur l'environnemental
17:54et nul sur le sociétal ?
17:56Ou est-ce qu'il faut quand même être à un bon niveau partout ?
17:58Vous voyez ce que je veux dire ?
18:00Franchement, je pense qu'en fait, tant qu'on atteint 80 points,
18:03on peut avoir des écarts.
18:06Après, il n'y a pas une catégorie qui vous apporte les 80 points.
18:08Oui, c'est ça.
18:09Donc en fait, non, on ne peut pas être nul sur un critère
18:12et très bon sur l'autre.
18:13En revanche, effectivement, on peut avoir des écarts
18:16d'avancement en fait, en fonction des catégories.
18:19Est-ce que vous, je reste avec vous,
18:21vous avez dû, bon, on déclare, on doit prouver,
18:25vous avez dit, tiens, là, sur ce point précis,
18:28il faut qu'on change quelque chose à notre mode de production,
18:31à notre accompagnement des salariés
18:33ou à notre logique de gouvernance ?
18:35En fait, ce qui est super intéressant, c'est, comme disait Thibault,
18:37chaque question apporte des points.
18:40Et donc, ça nous permet de voir,
18:41et donc l'objectif, c'est d'avoir au moins 80 points,
18:43ça nous permet de voir aussi l'importance que donne Bicorp
18:45à tel ou tel critère.
18:47Donc, il y a des questions qui vont apporter des dixièmes de points,
18:490,5, 0,7, et puis d'autres qui vont apporter 5, 6 points.
18:52Donc ça, déjà, ça permet de quantifier un peu,
18:54aux yeux de Bicorp, évidemment,
18:56l'importance de chaque critère.
18:58Et nous, dans notre cas,
19:00comme je vous disais, on est une marque née de l'impact,
19:02puisque vous voyez, ça, c'est un produit
19:04pour la salle de bain rechargeable.
19:05L'idée, c'est de proposer ce flacon une fois aux clients,
19:08puis surtout après, ils achètent ça,
19:09et ça, c'est juste la matière active,
19:10on dilue dans de l'eau.
19:11Évidemment, beaucoup moins de plastique produit.
19:12Exactement.
19:13Nous, on s'est attelés en priorité
19:15à la nature de nos produits dans nos développements.
19:17Mais c'est vrai que, par exemple,
19:18dans les sources d'optimisation,
19:20il y avait des choses à faire
19:21sur la formalisation de nos procédures,
19:24de nos politiques internes,
19:25de nos politiques envers nos fournisseurs.
19:27Donc, en fait, avant même de soumettre notre candidature,
19:31on a formalisé des choses
19:32qu'on faisait un peu par tradition orale.
19:34Et puis, on a des choses encore à optimiser.
19:36Par exemple, on a dans nos packs,
19:37on a 80 % de matières recyclées.
19:39Voilà, on a un objectif d'aller à 100 %,
19:41et ça, ça nous permettra toujours d'améliorer.
19:43Alors, c'est ça qui est intéressant aussi
19:44avec la certification Bicorp.
19:45Vous venez de l'obtenir l'un et l'autre, c'est ça ?
19:47Il y a quelques mois.
19:49Et l'objectif, ça va être de la garder.
19:51Alors, je ne me souviens plus.
19:52C'est tous les deux ans, trois ans ?
19:54Je ne me souviens plus.
19:55C'est tous les ans ?
19:56Tous les trois ans, merci.
19:57Donc, tous les trois ans.
19:58Et avec une progression possible,
19:59est-ce que vous êtes déjà dans cet état d'esprit-là ?
20:02De se dire, il faut qu'on ait, je ne sais pas,
20:04110 la prochaine fois, quoi.
20:05Vous voyez ce que je veux dire ?
20:06Je ne sais pas si on raisonne en termes de points
20:07fondamentalement maintenant,
20:08mais en tout cas, on se dit qu'on veut progresser.
20:11Notamment, nous, il y avait vraiment, je dirais,
20:13deux pans qui étaient très importants pour nous.
20:14Le premier, c'était la dimension environnementale.
20:16Bien que nous, notre activité d'édition de logiciel
20:19ne soit pas extrêmement émettrice,
20:21on s'est dit quand même qu'on pouvait faire les choses mieux.
20:23Donc, typiquement, on a réduit les émissions de CO2
20:25liées aux déplacements en domicile de travail de 60 %.
20:28On a réduit nos déplacements en avion,
20:29alors qu'on a quand même des clients dans 150 pays.
20:32Donc, c'était quand même un vrai enjeu
20:33et on a réduit ça de 20 %.
20:34Et l'enjeu pour nous, c'était vraiment de réduire
20:36notre impact au niveau le plus faible possible.
20:37Et après, il y avait eu un aspect,
20:39c'est la dimension sociale,
20:41où en fait, on était assez concerné,
20:42notamment, l'égalité homme-femme.
20:44Et donc, on a fait tout un travail,
20:45on a même une instance qui a été créée
20:47sur la base de volontariat par des collaborateurs
20:49qui accompagnent les ressources humaines
20:50pour essayer de mettre en place, justement,
20:51des politiques qui privilégient l'égalité homme-femme
20:53dans tous les aspects.
20:54Et donc, on a beaucoup travaillé sur ces aspects-là.
20:56Et en fait, je pense que c'est que le début.
20:58C'est comme ça que nous, on voit les choses.
20:59On se dit que cette certification, c'est bien
21:02parce que c'est une victoire.
21:03Ça nous permet d'être crédibles sur cet aspect-là.
21:05Mais c'est surtout le début d'une aventure
21:07qui va être plus intéressante par la suite.
21:09Avec plein d'aspects qui sont passionnants.
21:11Il y a la notion de transparence vis-à-vis de ces clients
21:14parce que certification Bicorp, comme vous l'avez dit,
21:17la liste est assez longue.
21:19Et donc, ça répond, je pense aussi,
21:20à une demande des clients.
21:22Mais alors, je voudrais qu'on parle,
21:23il me reste une minute et trente, ça file trop vite,
21:24de la chaîne de valeur.
21:25C'est-à-dire, est-ce qu'à partir du moment
21:26où vous, vous êtes Bicorp,
21:27c'est une forme de pression que vous mettez
21:30sur celles et ceux qui travaillent avec vous ?
21:33Directement, oui.
21:34Alors, vous l'avez dit, je suis complètement d'accord avec vous.
21:36On n'a rien à cacher.
21:37Et ça, c'est l'intérêt d'une certification comme Bicorp
21:39qui va apporter beaucoup de transparence.
21:41Mais effectivement, sur la chaîne de valeur,
21:43le fait de nous engager à avoir des bonnes relations
21:47avec nos clients, nos partenaires,
21:48nos systèmes de gouvernance,
21:50ça nous a obligés aussi à formaliser des politiques,
21:53comme je vous disais tout à l'heure,
21:54qu'on avait plutôt de tradition orale, en fait.
21:56Et nos fournisseurs signent nos politiques.
21:58Alors, en l'occurrence, je vous parle
21:59d'une politique d'achat responsable.
22:01Et donc, nos fournisseurs signent des politiques
22:03où ils s'engagent à avoir un système, par exemple,
22:05de retraitement des déchets,
22:06de management environnemental,
22:08de respect des lois du travail.
22:10Ce n'est pas toujours le cas partout.
22:11Et ça les oblige effectivement envers nous.
22:14Est-ce que vous avez le sentiment
22:15de faire partie d'une communauté ?
22:17Alors là, c'est un peu trop récent, je pense.
22:20On n'a pas eu d'apéritif tous ensemble
22:22pour apprendre à s'encontrer, etc.
22:24Mais je pense que c'est la direction
22:26que Bicorp essaie de prendre.
22:28C'est justement créer ce sentiment
22:29d'appartenance collective.
22:30Donc, pour l'instant, c'est abstrait.
22:34Je pose cette question parce que moi,
22:35j'aime beaucoup l'idée de partager les bonnes pratiques.
22:37Et on a créé cette émission aussi pour ça.
22:40Ils ont ce qu'ils appellent la communauté Bicorp.
22:44Et donc, effectivement, on vient d'y entrer.
22:46C'est un peu frais.
22:47Mais effectivement, ils nourrissent beaucoup
22:49des événements, des partages de connaissances.
22:51Il y a un site Internet qui est très bien fait
22:52avec plein de connaissances.
22:53Donc oui, c'est l'idée en tout cas de Bicorp
22:55et elle charge à nous de le faire vivre.
22:57Eh bien voilà, il n'y a plus qu'à.
22:59On va dire ça comme ça.
23:00Merci beaucoup.
23:01Merci à tous les deux.
23:02C'était passionnant de découvrir
23:03cette démarche de certification Bicorp.
23:06Je vous dis à bientôt sur BeSmart for Change.
23:08Et puis, tout de suite, c'est l'heure de Smart Ideas.
23:11Vous le savez, c'est notre rubrique consacrée
23:13aux startups écoresponsables.
23:22Smart Ideas, la bonne idée du jour.
23:24Elle est signée Benjamin Clerget.
23:25Bonjour.
23:26Bonjour Thomas.
23:27Bienvenue.
23:28Vous êtes le fondateur de Beneflow.
23:29Vous l'avez créé il y a une dizaine d'années.
23:30Avec quelle idée ?
23:31Racontez-moi.
23:32C'est tout à fait par hasard.
23:33Je suis commerçant dans l'âme.
23:34Je me baladais en famille à Camden Market en Angleterre
23:37et je suis tombé amoureux
23:38de tous ces produits en cuir vintage
23:40qu'on a beaucoup là-bas
23:41et bizarrement très peu en France.
23:42Je me suis dit, il doit avoir un potentiel.
23:44Donc, j'ai ramené un ballon à la base pour moi
23:46que je trouvais très élégant,
23:47qui est très courant là-bas.
23:48Et comme j'aime bien, moi, tester les marchés,
23:50mettre sur eBay à 99 centimes ou sur le bon coin,
23:53je trouve que c'est un bon moyen
23:54de faire l'étude de marché rapide
23:55pour voir si au prix, il partait.
23:58Et en fait, il est parti tout de suite.
23:59J'ai eu tout de suite des demandes.
24:00Donc, ayant gardé des contacts d'Angleterre,
24:03j'ai pu commencer.
24:04Donc, le point de départ, c'est de l'achat-revente
24:08de produits vintage de sport ?
24:10Oui, c'est ça.
24:11Donc, moi, je suis issu du sport.
24:12J'adore.
24:13Je cours le marathon, etc.
24:14Et je travaillais chez Decathlon à l'époque.
24:16Et j'ai toujours aimé avoir un side project,
24:18un side business,
24:19à côté de l'absence aussi de mes études,
24:22mais en tout cas de mon travail.
24:23Donc, clairement, ça faisait sens pour moi
24:25d'aller essayer de creuser ce marché du sport,
24:27mais de seconde vie ou vintage.
24:30Au départ, c'est un peu pour arrondir les fins de mois.
24:33Et puis, ça devient un business.
24:35Avec une partie système D au début,
24:39comment vous êtes passé à l'échelle en quelque sorte ?
24:41J'aime bien.
24:42Moi, j'aime bien les choses simples.
24:43C'est toujours dur de faire simple,
24:44mais c'est simple de faire compliqué.
24:45Donc, oui, j'ai essayé de construire un site web
24:48très, très simple sous WordPress.
24:50Et étant amateur de référencement
24:52et aussi un peu de réseau social,
24:53mais vraiment le référencement,
24:54ce qu'on appelle le SEO,
24:55très vite, je me suis amusé à aller voir un petit peu
24:57ce qu'il y a du potentiel concret
24:58sur les moteurs de recherche.
24:59J'ai vu qu'il n'y avait quasiment rien en ligne.
25:01C'est assez à l'ancienne, pour le coup, en Angleterre.
25:04D'ailleurs, ils cultivent ça.
25:06Et là, j'ai vu qu'il y avait un potentiel.
25:07Donc là, ça y est, j'ai très vite creusé
25:09et développé autour du sport
25:11pour essayer de rester focus quand même
25:13sur un sujet qui est le sport.
25:14Et alors, on trouve quoi sur Beneflow ?
25:16C'est quoi le produit phare, le produit le plus vendu ?
25:19Alors, c'est clairement le ballon de rugby.
25:20Ballon de rugby de très, très loin.
25:22Avant même le foot,
25:23je pense que les lignes du ballon font
25:25que c'est très photogénique et que ça plaît.
25:27C'est un bel objet de décoration.
25:28Voilà, c'est ça, vous avez bien compris.
25:29Et voilà, par contre, attention, tout autour de ça,
25:31il y a quand même beaucoup de produits qu'on chigne.
25:32Je prends l'exemple de la raquette en bois vintage
25:34qu'on connaît et qu'on voit partout le dimanche matin
25:37ou chez des antiquaires,
25:38enfin, sur des vides greniers, etc.
25:40Sauf que je dis toujours, les gens,
25:41que ce soit en B2B, mais y compris des particuliers,
25:43on veut le recevoir très vite à la maison.
25:45Et si vous n'avez pas le temps dimanche matin
25:48d'aller chigner ces raquettes à moindre coût,
25:50parce qu'en dessous de 10 euros, on en trouve encore actuellement
25:52et en grosse quantité,
25:53en ligne, vous n'en trouvez pas, en fait, tout simplement.
25:55Donc moi, je suis allé chercher ces raquettes
25:57que j'ai divisées.
25:58J'ai refait ce que faisait l'antiquaire,
26:00ni plus ni moins, mes versions 2.0,
26:02en valorisant mes raquettes, en faisant des photos,
26:04la publicité notamment sur les réseaux sociaux
26:06avec des ciblages très précis.
26:08Je suis allé chercher vraiment ce qui marche
26:10chez les mastodontes et notamment chez des catelons.
26:12Et je l'ai adapté à ce vieux métier
26:14qui est le métier de l'antiquaire, au final.
26:16Est-ce que vous créez des produits aussi ?
26:18C'est-à-dire en mode vintage ?
26:20C'est ça, vous avez tout compris.
26:21En fait, la demande était telle
26:23qu'à un moment donné, je me suis dit
26:24« oui, il y a quelque chose à faire ».
26:25Je n'ai pas assez de gants de baseball
26:26qui viennent des États-Unis, bizarrement.
26:28Je n'ai pas assez de battes de baseball.
26:29Je n'ai pas assez de raquettes.
26:30J'ai dit qu'il faut qu'on commence à faire
26:32ce que m'a appris Descatelons,
26:33la recherche-développement là-dessus,
26:34et en permanence, en continu.
26:35Par contre, de façon zen,
26:37c'est-à-dire au ralenti,
26:39c'est-à-dire que j'ai de l'argent,
26:41je le réinvestis là-dedans,
26:43je finance cette recherche-développement,
26:45et puis au fur et à mesure,
26:46comme ça, on rentre des nouveaux produits,
26:47on construit une gamme, ni plus ni moins.
26:49Avec des choix un peu environnementaux,
26:52par exemple sur le tannage,
26:54qui peut être quand même assez polluant.
26:56Bien vu, il y en a peu qui le savent.
26:5895 % des cuirs en France
27:00et peut-être 80 % dans le monde,
27:01c'est du tannage au chrome, tannage minéral,
27:03y compris dans la belle maroquinerie française,
27:05si j'ose dire.
27:06Et comble de l'histoire, c'est qu'en France,
27:07je ne trouve pas la qualité que je souhaite de cuir.
27:09C'est quand même fou.
27:10Il reste trois tanneries qui proposent
27:12du tannage végétal,
27:13donc c'est un tannage qui est très long,
27:14qui prend plus de temps,
27:15donc qui est forcément très coûteux,
27:16et on n'en trouve plus en France.
27:18L'industrie du luxe arrive un petit peu
27:19à avoir quelques peaux,
27:21notamment les sacs à main de luxe
27:23qu'on peut imaginer,
27:24avec ce cuir qu'on appelle VVN.
27:26Et donc moi, je suis allé le chercher
27:28à plusieurs endroits,
27:29je suis allé essayer de trouver
27:30des peaux qualitatives,
27:31puisque le tannage végétal
27:32permet de faire vivre la peau de l'animal
27:35au même titre que du bois,
27:36alors que le tannage au chrome fixe la couleur
27:38et il n'y a plus vraiment de vie.
27:39Et les gens recherchent à nouveau de la vie,
27:41un petit peu comme les fauteuils club,
27:42les canapés, les chaises tarpiles, etc.
27:44C'est vraiment le cachet qu'on a
27:45que je pense personne n'a actuellement
27:47sur ces produits.
27:48Merci beaucoup d'être venu nous présenter
27:50Bénéflo Bonvent à votre entreprise.
27:53Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
27:56Je voudrais remercier
27:57Marie Billa, Alexis Mathieu,
27:59à la programmation et à la production,
28:02Angèle Jean Girard, le réalisateur,
28:04Saïd Mahmoud, l'ingénieur du son.
28:07Belle journée.
28:08À très vite sur Be Smart For Change.