SMART IMPACT - Emission du mardi 15 octobre

  • il y a 19 heures
Mardi 15 octobre 2024, SMART IMPACT reçoit Romain de Garsignies (Président et co-fondateur, StockPro) , Florian Delpierre (Fondateur et PDG, Iconogreen) , César Leblan (Directeur général, Iconogreen) et Alexia Alvarez (CMO, Monomeris)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif, et voici le sommaire.
00:13Mon invité, c'est Romain de Garcini, le président de StockPro, plateforme de réemploi et de vente de matériaux de construction neuf.
00:22Il propose deux nouveaux indicateurs d'impact pour développer l'économie circulaire dans le secteur.
00:27Dans le débat de notre émission, on verra comment réduire et mieux recycler la PLV, la publicité sur le lieu de vente qui produit,
00:35qui génère environ 100 000 tonnes de déchets par an en France. Et puis la start-up du jour, c'est Monoméris qui propose de revaloriser
00:44les déchets plastiques en les transformant en une nouvelle matière première. Bâtiment, publicité, recyclage, 3 secteurs, 30 minutes pour les explorer.
00:53C'est parti.
00:58L'invité de Smart Impact, c'est Romain de Garcini, bonjour, bienvenue, vous êtes le co-fondateur, président de StockPro, créé en 2018 avec Stéphane Renou,
01:10plateforme de réemploi et de vente de matériaux de construction neuf, c'est ça le concept ?
01:16Exactement, c'est ça le concept. Ça peut paraître un peu étonnant, mais il y a beaucoup de matériaux neufs dans l'industrie du BTP qui sont jetés
01:22sans avoir eu une première utilisation.
01:24C'est déjà un constat qu'on a du mal à comprendre.
01:28Oui, ça existe dans plein d'autres industries, comme l'alimentaire notamment, mais c'est vrai que nous on part du principe que le meilleur déchet
01:34c'est celui qu'on ne produit pas, et c'est toute notre action chez StockPro.
01:37Qui sont vos clients et surtout quels services vous leur proposez ?
01:40On a deux types de clients. Notre solution s'adresse d'abord et avant tout à l'industrie de la construction, les entreprises qui font les chantiers,
01:49les distributeurs et les fabricants. Chacun d'entre eux, au cours de leurs actions, gaspille des matériaux.
01:56Notre mission, c'est de les accompagner en leur proposant des solutions pour limiter le gaspillage de ces matériaux.
02:02Et à l'autre bout de la chaîne, nos clients qui achètent ces produits, ce sont des professionnels de la construction
02:07qui ont envie d'installer et d'utiliser ces matériaux de réemploi dans leurs chantiers, ou des particuliers bricoleurs ou des artisans.
02:15On parle de quelle quantité de matériaux neufs non utilisés dans le secteur du bâtiment ?
02:21Alors en France, ça représente 5 milliards d'euros par an, et c'est un gaspillage qui est assez structurel.
02:26C'est-à-dire qu'année après année, on recrée ce gaspillage. En Europe, c'est 38 milliards.
02:30Donc vous voyez, c'est un marché gigantesque. Ça représente, pour vous donner un chiffre, 7% de la production de déchets du BTP.
02:35Ce qui veut dire que si on utilisait 100% de ce qui est produit, mécaniquement, on diminuerait de 7% la production de déchets du BTP.
02:42Alors que le chiffre global que j'ai trouvé en préparant l'émission, c'est 224 millions de tonnes de déchets produits chaque année par ce secteur du BTP.
02:52Est-ce que c'est un secteur qui évolue ? Vous avez 5-6 ans de recul. Maintenant, vous voyez la prise de conscience en cours, ou c'est encore un peu...
03:03Vous sortez les rames de temps en temps pour convaincre ?
03:06Tous les jours, on essaie de le convaincre. Bien sûr que c'est un secteur qui évolue. Ça fait partie des secteurs les plus polluants.
03:13Donc il y a une prise de conscience naturelle du secteur tout entier.
03:17Donc on est une grosse part du problème, mais aussi de la solution.
03:19Exactement. C'est l'avantage.
03:21Donc oui, depuis 6 ans, beaucoup de choses ont évolué. Il y a énormément de propositions de start-up qui se sont créées pour disrupter.
03:30C'est le mot un peu à la mode. En tout cas, essayer de faire changer les habitudes de la construction.
03:35La construction, c'est un monde qui est assez lent à bouger. Les habitudes sont profondément ancrées.
03:41Donc il faut des acteurs extérieurs parce que c'est difficile de se régénérer de l'intérieur.
03:45Parce que le modèle de l'économie linéaire, produire, consommer, jeter, c'est vraiment le modèle de base du secteur du BTP.
03:53C'est complètement le modèle de base. Et ce qui est complexe dans l'industrie du BTP, c'est que c'est un véritable écosystème.
03:59Il y a énormément d'acteurs. Quand on fait un chantier, on ne le fait pas tout seul. On le fait avec des architectes, des assureurs, des maîtres d'ouvrage, des bureaux de contrôle.
04:06Et tout ce petit monde-là doit changer en même temps pour qu'on passe d'une économie linéaire à une économie circulaire.
04:11C'est aussi ce qui explique ce changement lent de nos habitudes.
04:15Et vous proposez là un nouveau service et une nouvelle étape dans l'histoire de StockPro.
04:22Ce sont des indicateurs d'impact de réemploi. De quoi s'agit-il ? Expliquez-nous en détail.
04:27L'idée, c'est d'essayer d'expliquer à nos vendeurs, à toute l'industrie de la construction comme à nos acheteurs, de leur valoriser leur action.
04:37On la valorise aujourd'hui de deux façons, avec deux indicateurs.
04:41Le premier, c'est le déchet évité. C'est un indicateur assez simple.
04:46On sait que chaque article a un poids. En faisant la somme du poids de tous ces articles, on obtient cet indicateur.
04:54Et le deuxième, qui est plus complexe, c'est le carbone sauvé ou économisé lié à l'acte de réemploi.
05:01Ce sont des choses qui nous ont pris pas mal de temps à mettre en place.
05:05Encore une fois, ces informations ne sont pas toujours structurées et disponibles.
05:10Il faut les trouver auprès des fabricants d'origine.
05:13Tout à fait. Mais tous les fabricants n'ont pas cette donnée, puisqu'elle coûte cher à obtenir.
05:19C'est les fiches PEP, les fiches FDVS, qui sont hébergées soit chez Inès, soit dans les bases Eco Passport,
05:24mais qui représentent finalement une toute petite partie des matériaux qui sont utilisés.
05:28L'objectif, c'était de pouvoir, en s'appuyant sur ces données brutes,
05:32développer un algorithme qui allait pouvoir renseigner en ACV, en analyse de cycle de vie,
05:38l'ensemble des références qui sont présentes sur notre plateforme.
05:41Et d'ailleurs, l'ensemble des références présentes sur votre plateforme, ça représente combien de produits,
05:46de matériaux différents, pour prendre conscience de l'ampleur du boulot que ça a été ?
05:51Pour pouvoir dire aujourd'hui, on vous propose un indicateur d'impact.
05:54Alors aujourd'hui, on a plus de 30 000 références uniques sur notre plateforme.
05:58C'est un peu plus de 2,8 millions de produits différents.
06:02Et on a, je dirais, une valeur de vente sur notre plateforme de plus de 60 millions d'euros.
06:08Donc effectivement, il fallait préparer tout ça.
06:11Est-ce que vous le faites aussi dans la perspective du déploiement de la CSRD,
06:16des nouvelles directives européennes, sur le bilan extra-financier ?
06:20Parce que ça peut permettre à des entreprises d'intégrer, finalement,
06:24cet indicateur d'impact de réemploi à leur bilan extra-financier.
06:27Tout à fait. Ça, c'est une très bonne remarque.
06:29Et c'est d'ailleurs des choses que nous demandent de plus en plus nos clients.
06:32Alors pas nécessairement les entreprises installateurs,
06:35mais nos clients fabricants ou distributeurs ont cette obligation.
06:39Et du coup, c'est un indicateur supplémentaire qu'ils peuvent intégrer dans leur rapport.
06:43Par exemple, un promoteur immobilier, il va pouvoir intégrer ça à son projet ?
06:47Alors, le promoteur, il a maintenant l'obligation de le faire.
06:50C'est-à-dire qu'il doit expliquer quel est le bilan carbone de son chantier.
06:53Et en utilisant des matériaux de réemploi,
06:55il a la possibilité de diminuer, justement, l'impact carbone de son chantier.
07:01C'est pour ça qu'aujourd'hui, on voit qu'il y a une réconciliation
07:05entre tous ces matériaux qui sont gaspillés
07:07et je dirais un appel d'air qui existe sur les chantiers
07:09puisqu'il y a des clauses de réemploi
07:11qui obligent les entreprises de construction à utiliser ces matériaux.
07:15Et si on fait le...
07:17si on essaie d'évaluer finalement ce mouvement,
07:20vous nous dites qu'il y a une prise de conscience, elle est réelle,
07:22je suis assez d'accord avec vous, on la ressent ici dans cette émission.
07:26On était il y a quelques jours au salon de l'immobilier Bacarbone.
07:30Il y a un mouvement dans ce sens-là.
07:33Le rôle des collectivités locales, c'est-à-dire qu'il y a pas mal de collectivités locales
07:36qui conditionnent des marchés justement à la durabilité du projet.
07:41Vous le ressentez ça aussi ?
07:43Un peu, mais ça pourrait être...
07:45Pas suffisamment, intéressant.
07:47Pas suffisamment, parce que la complexité, comme je vous le disais,
07:49c'est une approche collective, donc évidemment il faut une impulsion
07:52et le maître d'ouvrage doit être celui qui donne l'impulsion.
07:55Mais après quand vous vous retrouvez en pratique
07:58et que l'entreprise vous explique que si on doit utiliser des matériaux de réemploi,
08:03ça va reporter le chantier de deux semaines
08:05ou ça va créer de nouvelles incertitudes,
08:07là le maître d'ouvrage n'a pas toujours la conviction chevillée pour dire
08:12non c'est pas grave, on assume, on prend le risque, allez-y.
08:15Et parfois ça empêche finalement les habitudes et les bonnes pratiques
08:20de se mettre en place.
08:22Vous avez fait votre bilan carbone, après 5-6 ans d'existence, ça donne quoi ?
08:26On a fait notre bilan carbone, 363 tonnes,
08:29et ce qui est intéressant c'est que 98% de notre bilan carbone est du scope 3.
08:33C'est des émissions indirectes.
08:36Un de nos objectifs c'est comment évangéliser et discuter avec nos clients
08:42pour les aider à changer un peu leurs habitudes,
08:44ce qui indirectement impactera positivement notre bilan pour la suite.
08:49Et ça, ça fait partie vraiment, c'est un axe important de vos stratégies RSE ?
08:53C'est un axe clé parce que notre mission, nous quelque part,
08:57c'est de lutter contre le gaspillage,
08:58donc il faut que dans les différentes fonctionnalités
09:02qu'on embarque dans l'entreprise, on puisse être aussi vertueux
09:05que la mission qu'on porte vis-à-vis de nos clients et de nos partenaires,
09:08et ça en fait complètement partie.
09:09C'est pour ça que, par exemple, dans notre entreprise,
09:11on a fait le choix du 100% télétravail, de l'écomobilité,
09:14d'un certain nombre d'actions qui permettent d'être alignés
09:17avec les convictions qu'on porte devant nos clients.
09:20Merci beaucoup Romain de Garcini, à bientôt sur BeSmart4Chain.
09:25BeSmart4Chain, c'est l'heure du débat de ce Smart Impact.
09:28Comment réduire et recycler la PLV, la publicité sur le lieu de vente ?
09:41On parle du secteur de la PLV, la publicité sur le lieu de vente,
09:44avec Florent Delpierre, bonjour.
09:46Bonjour.
09:47Le fondateur, le PDG d'EconoMedia et César Leblanc, bonjour.
09:50Bonjour.
09:51Directeur d'EconoGreen, et on va comprendre le lien qu'il y a entre vous,
09:56en présentant peut-être EconoMedia pour commencer.
09:58Créé il y a combien de temps et avec quelle idée ?
10:00Alors bonjour.
10:01Oui, créé en 1997.
10:03EconoMedia, on est une agence de publicité sur le lieu de vente,
10:06et puis on accompagne nos clients pour mettre en avant leurs marques
10:10dans les points de vente, dans la grande distribution essentiellement.
10:13Et aujourd'hui, ça se traduit par, très souvent,
10:16la publicité sur le lieu de vente des mobiliers,
10:18qu'ils soient en carton ou multimatériaux,
10:20pour ensuite les installer dans ces points de vente.
10:23Et vous avez décidé de créer EconoGreen il y a combien de temps ?
10:27Alors, il y a quelques années, 2019,
10:29et c'est justement suite à un constat, en se disant un matin,
10:32tiens, comment je peux agir concrètement pour le climat ?
10:35Et j'avais un garçon, Gaspard, qui faisait une école de commerce,
10:38spécialisée sur l'environnement et l'humanitaire,
10:42et je lui demandais de me faire la cartographie en France
10:45de la gestion des déchets,
10:46puisque on avait ce droit à la destruction,
10:49on livre des mobiliers de PLV, on ne sait pas où ça part après.
10:52Et donc, il m'a fait cette cartographie du déchet en France,
10:55et puis ensuite, ça a été l'occasion de rencontrer César,
11:00pendant cette période, qui travaillait chez un des partenaires
11:03qui est important chez nous aujourd'hui.
11:05Et alors, c'est quoi le principe et l'ambition d'EconoGreen aujourd'hui ?
11:08Alors, le principe d'EconoGreen aujourd'hui,
11:10c'est de proposer un dispositif de collecte, de tri et de traitement
11:14de tout ce qui est support de communication au sens large,
11:17dont fait partie la publicité sur le ventre, la fameuse PLV.
11:20Et donc, notre approche, c'est de permettre aux marques
11:22d'avoir une solution pour être collectée en point de vente
11:25ou sur anthropologie logistique.
11:26On ramène ça sur des sites de tri,
11:28souvent des entreprises de l'économie sociale et solidaire,
11:31type entreprises adaptées ou entreprises d'insertion,
11:34histoire de créer de l'emploi solidaire,
11:36et ensuite, de pouvoir permettre à toutes ces PLV
11:39de trouver la meilleure fin de vie possible,
11:41soit d'être réemployées, soit de réutiliser des composants,
11:44soit de recycler ce qui ne peut pas être réemployé ou réutilisé,
11:48avec une transparence totale et avec des acteurs français.
11:50Alors, on rentrera dans le détail parce qu'effectivement,
11:52c'est assez intéressant de voir presque matériau par matériau
11:55ce qu'on peut en faire.
11:57Je voudrais qu'on parle du constat déjà
11:59et qu'on dresse un peu le décor de ce marché.
12:02La PLV publicité sur le lieu de vente, ça représente quoi en France,
12:07pour commencer, comme marché ?
12:09C'est un marché extraordinaire
12:11puisque toutes les marques, aujourd'hui,
12:13communiquent sur les points de vente.
12:15C'est un volume incroyable de mobilier.
12:17On n'a pas forcément de chiffres.
12:19Le seul chiffre que l'on a, grosso modo,
12:21c'est plus de 100 000 tonnes de PLV
12:23qui sont jetées aujourd'hui.
12:25100 000 tonnes de déchets jetés chaque année.
12:27Voilà, sans aucune traçabilité.
12:29C'est ça, et dont 30% sont produits en surplus,
12:33non utilisés,
12:35et on sait que 80% des PLV multimatériaux,
12:38plastiques, alliés à du bois,
12:40sont soit incinérés, soit enfouis.
12:42C'est sur ce constat qu'on s'est dit
12:44qu'il y a vraiment quelque chose à faire.
12:46Il faut proposer une solution.
12:48Mais ce chiffre-là, 100 000 tonnes de déchets chaque année,
12:50c'est un chiffre constant ?
12:52C'est un chiffre en augmentation ?
12:54C'est un chiffre qui date de 5 ans.
12:56Je pense qu'il est vraiment en augmentation
12:58puisque rien ne change depuis les 5 dernières années
13:01sur ce marché-là.
13:03Ensuite, il doit y avoir une nouvelle vision
13:05du mobilier de PLV,
13:07c'est l'éco-conception.
13:09Tout le monde en parle beaucoup aujourd'hui
13:11d'éco-concevoir ces PLV,
13:13c'est mettre moins de plastique ou le retirer.
13:15C'est avant même de le produire,
13:17c'est-à-dire comment on va le réutiliser,
13:19rallonger son cycle de vie.
13:21Aujourd'hui, la démarche d'IconoMedia
13:23et d'IconoGreen,
13:25dès qu'on fait le premier coup de crayon,
13:27sa fin de vie est certainement sur le réemploi
13:29ou la réutilisation,
13:31avant même de penser à du recyclage.
13:33Est-ce que c'est une préoccupation,
13:35comme avec IconoMedia il y a 25 ans,
13:37c'est ça à peu près ?
13:39Est-ce que c'est une préoccupation
13:41qui vient aussi ou d'abord de vos clients ?
13:43Comment vous évaluez ça ?
13:47Je trouve que les marques ont envie d'y aller
13:49mais parfois ne savent pas
13:51par quel bout prendre le sujet
13:53et ne connaissent pas finalement
13:55toutes les possibilités qu'ils s'offrent à eux
13:57pour pouvoir éco-concevoir
13:59parce qu'assurer la fin de vie
14:01s'il n'y a pas eu d'éco-conception,
14:03c'est presque du palliatif.
14:05Donc l'idée avec IconoMedia et IconoGreen
14:07en complément, c'est de réfléchir
14:09à l'usage et donc aux bons matériaux
14:11pour être réemployés derrière
14:13avec une chaîne de valeur locale et solidaire.
14:15Qui sont vos clients chez IconoMedia ?
14:17Les grandes marques des produits de grande consommation
14:19des marques comme Coca-Cola,
14:21Ferrero, Unilever,
14:23L'Oréal
14:25et puis d'autres
14:27marques qui
14:29vendent dans les hypermarchés, les supermarchés.
14:31Essentiellement dans la grande distrib.
14:33Et on s'ouvre d'ailleurs
14:35au monde de l'événementiel.
14:37On vient de réaliser une très belle opération
14:39notamment liée aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
14:41On a collecté quasiment
14:43100 tonnes aujourd'hui
14:45de supports de communication, de la signalétique
14:47et donc on a eu la chance d'emmener
14:49les équipes de Paris 2024
14:51sur les filières de recyclage
14:53pour attester et voir
14:55leur matière se transformer.
14:57Ces grands groupes dont vous nous parlez
14:59sont déjà soumis
15:01à la nouvelle réglementation européenne
15:03la CSRD.
15:05On en parle quasiment tous les jours
15:07dans cette émission.
15:09L'obligation de publier son bilan
15:11extra-financier.
15:13Finalement, ce que vous leur proposez
15:15avec Iconogreen, ça rentre
15:17complètement dans cette stratégie ?
15:19Complètement, ça rentre exactement dans cette stratégie
15:21puisque à la fin d'une opération
15:23Iconogreen, on a été certifié
15:25par un processus d'un bilan de quantification
15:27de gaz à effet de serre qui nous permet
15:29de donner un chiffre certifié, de dire
15:31l'opération a évité tant de CO2 dans l'atmosphère
15:33donc ce sont des chiffres qu'ils peuvent récupérer
15:35et venir en déduction de leur bilan carbone.
15:37Et ça va complètement dans la lignée du Scope 3
15:39c'est où est-ce qu'on achète, qu'est-ce qui se passe
15:41d'où vient
15:43les matières premières et est-ce qu'elles sont bien
15:45finalement recyclées au bon endroit.
15:47Mais on se bagarre parce qu'effectivement
15:49tout le monde avance avec les lois.
15:51Il faut l'aiguillon réglementaire quand même
15:53ça accélère on va dire.
15:55Ça accélère, c'est certain
15:57que si on n'avait pas la loi de rouler à 130 km heure
15:59on roulerait certainement plus vite
16:01donc automatiquement c'est bien
16:03il y a des législateurs qui font les lois.
16:05Si je remonte
16:0725 ans en arrière, quand vous créez
16:09Iconomedia, c'est pas du tout
16:11une préoccupation, c'est-à-dire que
16:13le secteur de la PLV, on peut se parler
16:15librement, il est
16:17clairement dans l'économie
16:19linéaire, on produit, on consomme, on jette.
16:21Oui c'est ça, complètement
16:23Je crois qu'on n'est pas encore atteint
16:25par ce processus du climat
16:27où aujourd'hui ça se voit.
16:29Il n'y a plus de débat sur le sujet
16:31je crois qu'il y a 25 ans on était encore loin
16:33de tout ça, on était sur une consommation
16:35forte, c'était aussi un peu l'abondance.
16:37Aujourd'hui le mode de consommation
16:39aussi doit changer
16:41et l'approche globale doit changer.
16:43Alors sur la valorisation des déchets
16:45je veux bien qu'on rentre un peu dans le détail.
16:47Vous récupérez quel type de matériaux ?
16:49On récupère du carton
16:51certes, mais aussi beaucoup de plastique
16:53et notamment des plastiques spécifiques.
16:55On sait que la PLV est indispensable
16:57pour les marques, pour commercialiser
16:59leurs produits, les mettre en avant
17:01et du coup elles ont recours à du métal,
17:03du plastique, du bois. Notre métier c'est
17:05surtout de réussir à proposer une solution
17:07pertinente pour recycler notamment
17:09des plastiques spécifiques
17:11du PMMA, du PETG
17:13du SMMA, des plastiques
17:15que les filières classiques que l'on
17:17connaît n'ont pas forcément l'habitude d'avoir
17:19ou parce qu'elles sont en petite quantité
17:21et donc notre rôle c'est de trouver
17:23des acteurs qui peuvent être
17:25intéressés par ces matières-là et de les recycler.
17:27Est-ce que, avant de les
17:29j'imagine un
17:31présentoir, je ne sais pas quel terme
17:33vous employez, mais qu'on va décortiquer
17:35dans les différents... Est-ce qu'on peut les
17:37réutiliser ? Je dis n'importe quoi, mais les
17:39pour certains les repeindre
17:41ou mettre un logo différent
17:43est-ce qu'il y a aussi cette dimension-là ?
17:45Exactement, tout à fait. En fait la démarche d'Iconogreen c'est de
17:47proposer des solutions de réemploi et de réutilisation
17:49avant même celle du recyclage
17:51et donc en effet, grâce
17:53à notre maillage, au réseau d'acteurs
17:55avec lesquels on travaille, on vient proposer
17:57des solutions de réemploi,
17:59on vient dépersonnaliser
18:01le présentoir, enlever la marque, la couper
18:03faire en sorte que ces mobiliers
18:05qui parfois sont produits avec des matériaux durables
18:07puissent resservir dans des
18:09boutiques associatives ou des choses comme ça.
18:11L'idée c'est vraiment de quitter ce schéma linéaire
18:13que vous avez évoqué tout à l'heure et de passer sur un
18:15schéma circulaire, comment on fait en sorte
18:17que la matière puisse être
18:19réemployée, réutilisée avant une seconde.
18:21Ça veut dire que quand vous répondez à un appel
18:23d'offres,
18:25ce service
18:27que propose Iconogreen
18:29il est intégré, enfin maintenant
18:31il n'y a pas un appel
18:33d'offres où vous ne proposez pas
18:35cette dimension-là ? Ah oui bien sûr, c'est un vrai
18:37levier aujourd'hui, c'est un vrai
18:39levier à un engagement, c'est-à-dire qu'on propose
18:41automatiquement cette solution, elle est prise ou pas
18:43tout dépend aussi de ce que ça coûte
18:45Oui il y a un surcoût quand même
18:47Exactement, est-ce que ça rentre dans les
18:49ROI des entreprises, est-ce qu'on a
18:51une vision à moyen terme, long terme
18:53enfin voilà, c'est beaucoup de débats qu'on a avec
18:55nos clients, mais voilà
18:57je crois qu'ils sont prêts, il faut simplement
18:59profiter de cette intelligence
19:01collective qu'il y a
19:03dans les entreprises pour pouvoir avancer sur ces sujets
19:05Vous avez pu faire le bilan
19:07de l'action depuis que
19:09Iconogreen a été créée, donc ça fait 5 ans
19:11si je calcule bien
19:13en CO2
19:15économisé, en émissions de gaz à effet de serre
19:17etc. Bien sûr, on trace
19:19l'ensemble des opérations réalisées, donc on
19:21actualise le bilan tous les jours sur notre site internet
19:23et donc là aujourd'hui on est à 350 tonnes
19:25de déchets collectés
19:27et ce qui nous permet d'économiser 550 tonnes
19:29de CO2
19:31évitées, donc on est
19:33hyper fiers de ce résultat-là et surtout
19:35on indique aussi le nombre d'heures
19:37générées pour l'économie sociale des solidaires
19:39et aujourd'hui on est à 3700 heures
19:41générées. Parce que vous travaillez
19:43avec un ESAT, c'est ça ? Avec plusieurs
19:45ESAT, avec des entreprises d'insertion et
19:47notamment sur ces étapes
19:49de dépersonnalisation ou de séparation
19:51des matériaux, si ces étapes-là ne sont pas
19:53faites par l'activité
19:55humaine, il n'y a pas de machine qui existe pour
19:57séparer facilement sur une PLV
19:59un présentoir, des parties en métal, des parties
20:01en bois ou séparer la marque
20:03donc on est hyper fiers de pouvoir
20:05d'ailleurs rapprocher les mains de très grandes boîtes
20:07comme de très grands groupes comme on a évoqué
20:09tout à l'heure, L'Oréal,
20:11Coca-Cola, etc. avec finalement
20:13des petits acteurs, des entreprises
20:15voilà...
20:17Dernier élément sur
20:19l'aspect local,
20:21vous voyez ce que je veux dire,
20:23j'imagine que vous avez des contrats qui peuvent être un peu
20:25partout en France, est-ce que
20:27vous trouvez forcément
20:29des partenaires locaux pour pas faire
20:31faire des milliers de kilomètres
20:33aux matériaux
20:35en question ? Exactement, et en fait
20:37c'est la force d'Iconogreen au départ même du sujet
20:39c'est de se dire comment on peut mailler intelligemment
20:41le territoire en ayant
20:43alors on a des partenaires de collecte
20:45mais surtout on a une cinquantaine de partenaires
20:47de tri, donc des entreprises
20:49vraiment indépendantes
20:51qui peuvent accueillir la matière
20:53et en effet séparer, trier les matériaux
20:55Merci beaucoup, merci à tous les deux
20:57d'être venus nous présenter
20:59Iconogreen et à bientôt sur
21:01Bismarck.fr
21:03pour votre rubrique Smart Ideas, une start-up à l'honneur
21:05comme tous les jours
21:13Smart Ideas avec Alexia Alvarez
21:15Bonjour, bienvenue, vous êtes la
21:17directrice marketing de
21:19Monomery, c'est une entreprise qui a été
21:21créée en 2019 par Maxime Lepinet
21:23sous un autre nom
21:25Crimirotech, on va
21:27revenir à l'origine, c'est quoi l'idée de départ ?
21:29Alors l'idée
21:31c'est qu'on a voulu apporter une solution
21:33au refus des tris, il faut savoir qu'aujourd'hui
21:35il y a des déchets qui ne peuvent pas être
21:37recyclés, un refus des
21:39tris ça va être un déchet
21:41un paquet de chips, c'est-à-dire c'est un
21:43produit qui ne peut pas être recyclé
21:45parce qu'il y a des composants
21:47qui font qu'il va aller soit
21:49à l'enfouissement, soit à l'incinération
21:51nous on apporte une solution
21:53innovante qui a été une preuve été
21:55on a des catalyseurs liquides
21:57minéraux qui vont apporter une solution
21:59et qui vont transformer ce déchet
22:01en monomère, alors c'est quoi un monomère ?
22:03Parce qu'on dit polymère
22:05monomère, donc c'est quoi un monomère ?
22:07Tout à fait, un monomère c'est tout simplement
22:09le nom scientifique qu'on va venir
22:11donner à un gaz de type
22:13industriel, étilène, propylène
22:15sirène et qui va servir
22:17à faire des produits de la vie quotidienne
22:19comme le plastique, le textile
22:21des médicaments, des produits
22:23de la cosmétique, de la peinture
22:25entre autres. Ca veut dire qu'on reviendra
22:27à la matière première
22:29c'est-à-dire les déchets, quel type de déchets
22:31vous nous réexpliquerez, mais ce que vous proposez
22:33ensuite en bout de ligne
22:35à vos clients, c'est quoi ?
22:37C'est solide, pardon
22:39mes questions sont vraiment basiques, c'est solide
22:41c'est liquide, c'est du gaz, qu'est-ce que vous proposez ?
22:43On a un produit qui est sous
22:45forme de gaz qui va être
22:47utilisé par les polyméristes
22:49et d'un côté on a nos clients qui sont en amont
22:51c'est-à-dire les sites d'enfouissement
22:53les centres d'incinération
22:55ou même des industriels qui ont des déchets
22:57et qui veulent valoriser
22:59cette matière en monomère
23:01ensuite on a
23:03nos clients qui sont les industriels
23:05de la chimie et qui vont utiliser
23:07cette matière pour
23:09produire d'autres produits
23:11Et donc on est dans un cycle
23:13vertueux d'économie circulaire
23:15Tout à fait, parce qu'aujourd'hui
23:17on a une machine qui
23:19est vertueuse pour l'environnement
23:21c'est-à-dire qu'elle ne consomme pas d'eau
23:23ne nécessite pas de consommables
23:25est complètement électrifiée et émet
23:27très peu de CO2 parce qu'il faut savoir
23:29qu'aujourd'hui les monomères qui sont produits
23:31ils sont issus de matières fossiles
23:33donc nous on a une technologie
23:35qui permet de recycler des déchets
23:37de la matière et on peut
23:39transformer cette matière
23:41à l'infini
23:43On va essayer de ne pas être trop compliqué
23:45mais vous parlez de dépolymérisation
23:47ce qui est logique
23:49ionique, comment ça marche ?
23:51C'est des catalyseurs
23:53sous forme de liquides minéraux
23:55donc ce sont des liquides
23:57qu'on va chauffer, on va
23:59mettre la matière, le déchet
24:01en contact avec ces liquides
24:03et ensuite on va avoir un gaz
24:05qui aura les mêmes qualités
24:07qu'un gaz issu
24:09de la matière fossile, c'est important
24:11quand même d'avoir un gaz qui va être qualitatif
24:13afin qu'on puisse être compétitif
24:15et ce gaz
24:17va servir à faire
24:19des nouveaux produits mais qui vont être
24:21complètement décarbonés, ce qui est
24:23important à savoir c'est que nous
24:25on va travailler avec des sites
24:27d'enfouissement, incinération
24:29ou des industriels mais
24:31le gaz, le monomère
24:33qui va en sortir, il va être la propriété
24:35du client, ce qui va lui permettre
24:37d'avoir un EROI en moins de 4 ans
24:39et une rentabilité à long terme
24:41Pour le client
24:43celui qui va racheter
24:45la machine, c'est à dire
24:47le site d'incinération, site d'enfouissement
24:49ou l'industriel. Ok, bien compris
24:51On parle de quels déchets
24:53au départ, c'est des déchets plastiques
24:55ou ça peut être plus vaste que ça ?
24:57En fait ça peut être tout type de déchets
24:59nous on se focalise
25:01quand même sur les déchets plastiques
25:03parce qu'aujourd'hui c'est une pollution qui touche
25:05tous les pays mais on peut traiter
25:07tout type de déchets, ça c'est très important
25:09à savoir parce qu'aujourd'hui il y a des technologies
25:11qui vont se focaliser
25:13sur un seul type de plastique
25:15alors que nous on peut traiter
25:17tout type de déchets même s'ils sont en mélange
25:19et même s'ils sont souillés
25:21donc on a cette capacité avec
25:23notre technologie
25:25de pouvoir tout traiter
25:27ce qui est quand même un avantage
25:29pour des clients comme des sites
25:31d'enfouissement qui vont recevoir
25:33tout type de déchets. Ca veut dire
25:35notamment qu'il y a des plastiques qui ne sont pas
25:37recyclables aujourd'hui ? Oui, tout à fait
25:39Parce qu'ils sont trop compliqués, il y a trop de matériaux
25:41Il y a trop de composants, il y a trop d'additifs
25:43ce qui fait qu'aujourd'hui le trimécanique
25:45il y a une limite et aujourd'hui seulement
25:4721% des plastiques sont recyclés en France
25:499% à l'international
25:51et il faut savoir qu'il y a
25:53460 millions de tonnes de plastique
25:55qui sont produites chaque année. C'est un marché
25:57qui continue de croire la production de plastique ?
25:59Il va tripler d'ici 2060
26:01donc il faut trouver une solution
26:03il faut apporter une solution
26:05et le problème c'est qu'aujourd'hui un plastique
26:07n'est pas fait d'un seul type
26:09de monomères, il y a plusieurs
26:11monomères, il y a des additifs, il y a des composants
26:13qui font qu'aujourd'hui
26:15un centre de recyclage mécanique
26:17ne pourra pas recycler
26:19tous les plastiques. Vous venez de changer de nom
26:21un cri mirotech, c'est vrai que c'était un peu compliqué
26:23à prononcer, monomériste c'est plus simple
26:25c'est aussi un moyen
26:27de se développer à l'international ?
26:29Tout à fait, nous on tient à se développer
26:31à l'international parce que
26:33notre ambition c'est
26:35de pouvoir contribuer à la décarbonation
26:37de l'industrie, de proposer
26:39un éthylène circulaire
26:41aujourd'hui l'éthylène c'est le monomère le plus
26:43utilisé dans le monde et de pouvoir
26:45équiper la plupart des centres d'incinération
26:47ou d'enfouissement avec une
26:49machine Melta, c'est le nom d'une autre
26:51machine qui peut recycler jusqu'à
26:5310 000 tonnes à l'année
26:55de refus d'étrie ou
26:57tout type de plastique comme je l'ai mentionné
26:59afin de justement pouvoir
27:01diminuer l'impact
27:03de la production de plastique
27:05et éviter l'importation des matières fossiles
27:07afin de faire des monomères
27:09sur le territoire.
27:11Merci beaucoup Alexia Alvarez
27:13c'est une petite question perso, vous parlez combien de langues ?
27:15Alors je parle 4
27:17ça va aider Monoméris à se développer
27:19à l'international ? Oui tout à fait.
27:21C'était juste une petite question de curiosité
27:23merci beaucoup, bon vent à Monoméris
27:25je voudrais remercier
27:27les équipes de programmation
27:29et de production Alexie Mathieu
27:31Marie Billa sous la houlette
27:33de Nicolas Juchat et puis
27:35Romain Luc le réalisateur et Saïd Mamou
27:37l'ingénieur du son
27:39belle fin de journée et à très vite sur
27:41Be Smart 4 Change.

Recommandations