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Mardi 16 mai 2023, SMART IMPACT reçoit Wim Neels (Responsable commercial et lifestyle, Primaloft) , Philippe Portenseigne (Directeur associé de l'expertise, EPSA Innovation & energy) , Alexandre Irissou (Fondateur, Fanatura) et Benjamin Teboul (Cofondateur, Deskeo)

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00:00 [Musique]
00:07 Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue c'est Smart Impact, l'émission de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale
00:14 un axe fort de leur stratégie et voici le sommaire du jour. Mon invité c'est Philippe Portenseigne, directeur associé de l'expertise
00:21 chez EPSA Innovation & Énergie. Avec lui on parlera de France 2030 et des nouvelles aides prévues pour la filière agricole
00:29 pour investir dans du matériel moderne pour accélérer la transition vers l'agroécologie. Dans notre débat je vous propose un gros plan sur la mode durable,
00:37 peut-on parler de vêtements à impact positif ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Comment sourcer des matières premières durables ? Comment l'innovation permet
00:45 de réinventer la fibre ? Réponse à toutes ces questions tout à l'heure et puis dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables,
00:52 vous découvrirez Deskéo et son offre de location et de réaménagement de bureaux agriculture, mode, espaces de travail, trois univers,
01:00 30 minutes pour les explorer, c'est Smart Impact.
01:03 L'invité de ce Smart Impact est avec nous en visioconférence en duplex, j'accueille Philippe Portenseigne. Bonjour, bienvenue, vous êtes directeur associé
01:18 de l'expertise chez EPSA Innovation & Energy. Peut-être pour commencer, est-ce que vous pouvez nous rappeler ce qu'est le groupe EPSA ?
01:23 Le groupe EPSA, c'est un groupe de conseils opérationnels présent à l'international, 1500 collaborateurs pour quasiment 200 millions de chiffres d'affaires.
01:32 Notre métier, c'est d'accompagner la performance durable, comme vous le rappeliez tout à l'heure, des entreprises comme des acteurs du secteur public
01:39 et en particulier du secteur agricole qui est très concerné aujourd'hui par des enjeux de compétitivité, d'innovation mais de transformation environnementale.
01:47 Ça porte beaucoup sur la transition énergétique ou pas seulement ?
01:52 Pas seulement. En fait, ce qu'on va voir tout à l'heure, c'est que l'État met en place un continuum de financement pour accompagner toute la filière
02:01 depuis les enjeux de compétitivité, de souveraineté comme des enjeux environnementaux. En fait, on est sur la ligne de crête qu'évoquait Emmanuel Macron hier sur l'industrie.
02:12 Le secteur agricole est en fait dans la même dynamique, à savoir qu'il faut combiner des enjeux assez anciens de compétitivité, de souveraineté,
02:20 plus récemment puisque la crise ukrainienne notamment a révélé quelques fragilités dans nos filières d'approvisionnement.
02:26 Et puis de l'autre côté, la nécessaire transformation environnementale et sociétale avec tous les enjeux que l'on connaît, évidemment la gestion de l'eau,
02:34 l'affrontement des enjeux climatiques et puis le bien-être animal. Donc l'agriculture est confrontée à de très, très grands enjeux qui finalement caractérisent
02:44 un peu ce que sont les défis de la France aujourd'hui dans le domaine industriel et économique.
02:50 Oui, c'est presque une équation impossible à résoudre pour les agriculteurs, si vous l'avez dit. Si on parle de la guerre de l'eau, l'inflation,
02:57 la baisse de la consommation sur le bio, est-ce qu'on peut parler d'une sorte de casse-tête stratégique et économique aujourd'hui ?
03:04 Absolument. C'est un casse-tête stratégique, d'autant que c'est une profession qui est moins attractive. C'est un univers qui est évidemment
03:13 surveillé comme le lait sur le feu depuis des années au travers de la politique agricole commune. Donc il y a déjà beaucoup de financements qui ont été apportés
03:21 pour soutenir la compétitivité et la modernisation des agriculteurs, mais sont venus effectivement plus récemment se rajouter des enjeux
03:28 plus criants encore sur le développement de l'environnement. On l'a vu sur les débats autour des bassines sur la gestion de l'eau.
03:37 Et on peut cumuler comme ça de nombreux exemples sur l'utilisation de moins d'un tranc. Et on constate évidemment que tout ça se fait dans un contexte
03:45 de guerre économique, non seulement avec le grand export, ça on le savait déjà, mais aussi à l'intérieur même de l'Europe. Donc c'est un casse-tête
03:52 effectivement qui fait qu'aujourd'hui, l'État met en œuvre un certain nombre de financements inédits qui n'existaient pas forcément auparavant,
04:00 qui sont parfois plus fléchés, plus faciles d'accès. On le verra tout à l'heure notamment sur ces agroéquipements innovants.
04:07 – Alors je veux bien qu'on rentre dans le détail tout de suite. Donc c'est le plan France 2030, de nouvelles aides prévues effectivement
04:14 pour le secteur agricole. Pour bien comprendre, elles sont toutes conditionnées à une transformation vers l'agroécologie ?
04:21 – Alors elles sont à la fois conditionnées et en même temps, elles sont beaucoup plus faciles d'accès. Le plus simple exemple,
04:28 cette cité, donc cet appel à projet qui a été lancé par France Agrimaire et qui a été communiqué lors du Salon de l'agriculture en février dernier,
04:37 qui vise en fait à mettre en place un système de financement sur étagère d'un certain nombre de familles d'équipements.
04:42 Donc si vous avez des devis sur des équipements qui sont référencés dans la liste qui est prévue par l'appel à projet,
04:47 et bien vous êtes mécaniquement éligible à ces différents financements. Donc on peut citer quelques exemples très concrets
04:55 dans les différentes familles d'équipements. Vous avez aussi bien des stations météo connectées, des mélangeuses automotrices autonomes.
05:03 Donc en fait, on parcourt finalement l'ensemble des matériels qui sont soit des matériels qui n'existaient pas dans les exploitations agricoles,
05:12 donc qui sont destinés à s'équiper pour mieux anticiper les problèmes climatiques, mieux anticiper la gestion de l'eau.
05:18 Et puis on est sur des équipements mécaniques parfois un peu plus basiques, mais qui sont extrêmement précieux.
05:23 Ça peut être toute la mécanisation qui permet le désherbage mécanique et d'utiliser moins d'intrants chimiques.
05:29 Ça peut être également toute la transformation énergétique de certains équipements, passer de l'hydraulique à l'électrique, passer au méthane.
05:39 Donc on a toute une famille d'équipements qui essayent de viser finalement un peu tous les enjeux qu'on évoquait tout à l'heure,
05:44 c'est-à-dire à la fois la préservation des sols, une meilleure gestion de l'eau, l'anticipation de sécheresses de plus en plus nombreuses,
05:53 et puis au final donc d'aider les exploitations à se moderniser, d'où la raison de ces taux de financement qui sont relativement élevés,
06:02 puisqu'on est sur des niveaux d'aide qui vont de 20 à 40 %, qui permettent aux agriculteurs de s'équiper plus rapidement dans ces dispositifs
06:11 qui, on l'a dit tout à l'heure, sont une équation qui est complexe pour eux.
06:14 – Donc ce qu'on comprend bien, c'est vraiment un investissement dans du matériel moderne
06:18 qui permet d'accélérer la transition vers l'agroécologie.
06:22 Donc sur étagère, on a bien compris, il suffit, voilà, on regarde sur la catalogue en quelque sorte le matériel qu'on va changer.
06:29 Est-ce qu'il y a d'autres types de financements innovants qui permettent d'accélérer cette transition ?
06:34 – Alors oui, il y a des financements aussi nationaux qui viennent aussi chercher à favoriser les initiatives territoriales pour changer de modèle.
06:42 Donc l'idée ici, c'est d'associer les territoires, les entreprises, les agriculteurs.
06:47 Donc on met ici de la collaboration entre des fournisseurs de solutions, des chercheurs, des collectivités territoriales
06:55 qui cherchent à renouveler finalement ce que c'est l'écosystème agricole et agroalimentaire.
07:00 Parce que les deux sont étroitement liés.
07:02 Il y a, comme je le disais tout à l'heure, une volonté d'accompagner toute la chaîne
07:06 dans ce qu'on appelle globalement l'alimentation saine et durable
07:10 et qui doit combiner donc à la fois la compétitivité de la chaîne agricole
07:15 et puis le fait qu'on a des attentes sociétales aujourd'hui de plus en plus fortes sur le bio, la naturalité.
07:20 Donc tout ça fait que l'État met en place des financements qui permettent finalement de tester toute la chaîne.
07:26 Donc en regard par exemple du financement sur étagère que j'évoquais tout à l'heure,
07:31 vous avez des financements évidemment pour les fournisseurs de solutions.
07:34 Donc ici, on essaye de privilégier des industriels, des start-up françaises
07:39 qui parfois ont du mal à industrialiser et à commercialiser leurs équipements.
07:44 Et donc là, on leur donne un coup de pouce en leur disant,
07:46 voilà, si vous proposez des capteurs, des robots, des drones, des nouveaux matériels
07:51 qui permettent aux agriculteurs de se moderniser, d'être plus performants et plus durables,
07:56 eh bien on va vous financer finalement cette démarche d'industrialisation
08:01 et on va finalement faire la promotion de vos équipements auprès des agriculteurs
08:05 en finançant sur étagère, comme je le disais tout à l'heure, ces différents matériels.
08:09 Donc il y a vraiment un cercle vertueux à deux faces,
08:12 avec d'un côté des enjeux industriels et de l'autre côté des enjeux agricoles.
08:15 Sur la transition énergétique, l'idée c'est quoi ?
08:18 C'est d'inciter les agriculteurs, les exploitants à devenir producteurs déjà de leur propre énergie ?
08:25 Producteurs d'énergie, utilisateurs de matériel avec un mix énergétique différent,
08:29 puisque on a bien sûr, comme sur d'autres objets de mobilité,
08:34 la question de l'utilisation de quel carburant pour les tracteurs.
08:39 On a évidemment toute cette logique de production d'énergie,
08:43 comme on l'expliquait sur la méthanisation,
08:47 qui est quelque chose qui a été mis en œuvre il y a déjà quelques années,
08:50 mais sur laquelle on est très en retard par rapport aux Allemands.
08:53 Donc l'idée c'est qu'aujourd'hui, il y a tout un mix énergétique à revoir sur certains agriculteurs,
09:01 puisqu'on ne parle pas forcément de culture en plein champ.
09:04 Vous avez aussi des agriculteurs qui sont sur des activités qui nécessitent des cerfs.
09:08 Ces cerfs doivent avoir des niveaux de performance énergétique plus élevés.
09:11 Là aussi, on retombe sur des matériels plus performants et plus innovants
09:16 pour que l'aération et l'utilisation de l'énergie soient meilleurs.
09:21 Donc vraiment, on est sur une vraie révolution agricole dans tous les sens du terme.
09:27 Les débats sur la compétitivité ne sont pas nouveaux,
09:30 mais ils viennent devenir de plus en plus aigus dans un métier qui,
09:34 on le disait tout à l'heure, souffre énormément par son attractivité, son manque de revenus.
09:40 Donc beaucoup d'enjeux qui font que l'État est au chevet des agriculteurs pour les aider et les accompagner,
09:47 notamment avec des financements plus nationaux,
09:50 là où les agriculteurs étaient très accompagnés au niveau régional par les fonds européens
09:54 que les agriculteurs connaissent bien.
09:57 Avec un contexte, on l'espère, conjoncturel, qui est celui de la baisse de la consommation du bio,
10:05 est-ce que vous sentez que c'est un frein aujourd'hui dans la démarche de certains agriculteurs,
10:11 de certains exploitants pour aller vers une agriculture plus écologique ?
10:14 Bien sûr, bien sûr.
10:15 De toute façon, il y a des freins majeurs à la conversion d'une manière générale.
10:18 On est sur des méthodes de production qui sont relativement anciennes
10:22 et même si aujourd'hui beaucoup d'initiatives sont prises pour basculer vers d'autres modes de production,
10:28 il y a encore un certain nombre de réflexes conservateurs.
10:32 C'est assez logique, on trouve des choses similaires dans l'industrie, le parallèle peut être fait.
10:38 Effectivement, conjoncturellement, on a cette baisse du bio pour des questions de pouvoir d'achat.
10:44 On en revient toujours à la même équation, c'est-à-dire comment combiner une alimentation saine et durable
10:49 avec des prix compétitifs et finalement une compétitivité qui est notamment liée à la taille critique.
10:56 On sait qu'en France, on a une diversité agricole qui est bien supérieure aux autres pays,
11:01 donc une gamme finalement de produits qui est très très étendue
11:07 et des exploitations qui en moyenne sont beaucoup plus petites.
11:09 Donc, il y a vraiment un changement de paradigme qui est très très important
11:13 et c'est vrai que de manière un peu caricaturelle, parfois on a tendance à opposer
11:18 l'agriculture intensive et très compétitive avec une agriculture plus saine.
11:22 C'est ça le grand défi, c'est d'arriver à combiner une agriculture saine avec une agriculture qui change de dimension.
11:29 Merci beaucoup Philippe Portenseigne et à bientôt sur BeSmart.
11:34 On passe tout de suite à notre débat, la mode responsable au programme.
11:38 [Musique]
11:44 C'est le débat de ce Smart Impact et je vous présente tout de suite mes invités.
11:47 Alexandre Irissou, bonjour.
11:49 Bonjour.
11:49 Bienvenue, vous êtes le fondateur de Fanatura et avec nous en duplex, en visioconférence,
11:54 Wim Niels qui est le responsable commercial et lifestyle de Primaloft.
11:59 Bonjour et bienvenue à vous aussi.
12:01 On va commencer traditionnellement notre débat souvent par présenter les entreprises qui sont ici.
12:07 Fanatura, c'est quoi ?
12:08 Alors Fanatura, c'est une entreprise qui s'émerveille de la biodiversité et qui reproduit des illustrations anciennes
12:15 qui viennent des siècles précédents sur des t-shirts de très haute qualité.
12:20 Voilà, en fait je suis fasciné par la vie des naturalistes qui partaient à une époque où il n'y avait pas encore de photographe,
12:28 découvrir le monde et inventoriel vivant.
12:31 Et j'essaye de faire le pont entre ces découvreurs de la nature et ceux qui la défendent aujourd'hui.
12:36 Comme vous le savez, elle est menacée et mon engagement est de reverser 20% de mes bénéfices aux associations de protection de la nature.
12:42 Alors ça, on y reviendra en détail.
12:44 Donc l'idée, c'est que les vêtements, notamment les t-shirts, portent ce message de défense de la nature.
12:50 Mais après, il y a aussi les conditions de la production d'une mode durable.
12:54 C'est quoi les principes que vous vous êtes donnés pour réussir à tenir cet objectif ?
12:58 Alors effectivement, on ne peut pas prétendre en rendre un peu à la nature tout en lui en prenant trop de l'autre côté.
13:05 L'idée, c'était évidemment de produire pas trop loin.
13:08 Je fabrique au Portugal et surtout à partir de matériaux qui sont évidemment bien sourcés.
13:17 Moi, je ne fabrique qu'à partir de coton bio, 100% coton bio labellisé Gots,
13:23 qui est le standard le plus exigeant en matière de textile écoresponsable.
13:27 Et voilà, jusque dans la technique d'impression, on est vraiment dans une démarche durable, éthique et écoresponsable.
13:34 Démarche durable également avec Primaloft.
13:37 Wim Niels, c'est quoi le principe de la technologie des vêtements Primaloft ?
13:43 En effet, Primaloft est une entreprise américaine qui est spécialisée dans des isolants synthétiques textiles.
13:52 Ça veut dire qu'on est une marque ingrédient.
13:57 On ne fait pas des vêtements, mais on est toujours des invités chez les marques partenaires.
14:04 Oui, avec donc une technologie, vous partez du plastique, c'est ça, pour créer de la fibre ? Expliquez-moi.
14:12 On démarre de polyester et à partir de cette polyester recyclée, dont l'origine est des bouteilles,
14:26 on fait des fibres pour en faire des isolants performants, toujours en vue avec la performance et l'environnement, la durabilité.
14:42 Alors on a des petits problèmes de son, on va essayer de les régler.
14:46 Je reviens vers vous, Alexandre Irissou, peut-être sur un constat un peu général autour de la mode durable.
14:52 Parce que nous, on reçoit évidemment ici régulièrement des entreprises qui se lancent dans cette démarche.
14:59 C'est quoi ? C'est encore une goutte d'eau par rapport à tout ce qu'on appelle la fast fashion ?
15:03 Oui, pour l'instant, c'est vraiment porté par des nouveaux entrants, depuis quelques années seulement.
15:10 Mais il y a quand même un mouvement qui s'est créé autour du slow fashion.
15:15 Moi, je prône beaucoup le slow depuis très longtemps.
15:18 Quand j'étais petit, on me regardait comme un extraterrestre. J'ai toujours pensé que la lenteur était une qualité.
15:25 Je pense que c'est une manière aussi de vivre différemment, de consommer moins, de produire moins et de rester à l'écoute de ce que peut nous produire la planète.
15:38 Vous parlez des nouveaux entrants, vous en êtes un avec Sanatura.
15:42 Mais est-ce que les géants de la mode commencent ? Parce qu'on en reçoit ici aussi.
15:46 Ils essayent de mettre en avant ces engagements et un virage. Est-ce que vous avez le sentiment qu'il y a un virage qui a été pris ?
15:52 Je ne suis pas un expert du tout. Je lis comme vous. J'imagine beaucoup de choses sur ce qui se passe chez les géants de la mode.
16:01 C'est très compliqué pour eux. C'est-à-dire qu'ils ont un modèle économique avec un système de production.
16:06 Ils ont des contraintes énormes. La machine est en route. Pour la ralentir, c'est compliqué.
16:12 On peut comprendre que ça prend du temps. Il y a des initiatives qui sont sincères. Il faut les saluer.
16:17 Il y en a d'autres qui font ce qu'on appelle du greenwashing, qui se couvrent sous un certain nombre de slogans et qui ne font pas grand-chose derrière.
16:24 Il faut décoder l'information. Il faut que le consommateur, qui est facilement averti aujourd'hui, puisse faire le tri.
16:32 Avec une demande de transparence qui est ultra légitime de la part des consommateurs.
16:36 Wim Niels, je reviens sur la fabrication de cette fibre. Ce sont des quoi ?
16:44 Ce sont des plastiques, des bouteilles, du polystyrène récupérés dans l'océan ? Oui, non ? Comment ça fonctionne ?
16:51 Ça fonctionne de telle sorte que nous, on a un partenariat avec Ocean Cycle. Les isolants qu'on fait avec composent de 100% des matériaux recyclés,
17:07 dont 50% est issu de récolter des bouteilles en plastique, récolter des zones côtières. Du fait, on fait une fibre avec ça.
17:23 Et le restant, le 40%, on ajoute 40% des fibres recyclées pour en faire une isolante très performante. Mais c'est composé de 100% matériaux recyclés.
17:38 Comment on part du plastique pour en faire une fibre ? C'est quoi ? C'est un isolant de vêtements ? On l'a bien compris.
17:46 C'est quoi le procédé, l'innovation en quelque sorte ? L'innovation est vraiment de telle sorte qu'on recycle.
17:55 Il y a Ocean Cycle qui récycle les bouteilles qui sont de provenance des zones côtières. Alors là, on va faire une sorte d'un chip.
18:11 Et du sort, on essaye d'en faire une fibre, le micro-fibre que nous, on a inventé dans l'année 1983,
18:23 qui est une fibre qui donne la performance en tenant la chaleur corporelle dans un vêtement.
18:34 Et donc, pour bien comprendre, vous avez des partenariats avec des grandes marques. On parlait des grandes marques qui veulent intégrer des matériaux recyclés dans leurs vêtements.
18:47 Oui, exactement. On a des partenariats avec des grandes marques. Il y a 1 000 marques globales qu'on travaille avec qui vont utiliser cet isolant dans leur veste,
19:02 dans tout ce qui est isolant dans leur collection. Cet Oceanbound Plastic isolant, pour cette saison aussi, on a deux marques partenaires de Privaloft Historik,
19:20 qui sont Heli Hansen et Isbjorn of Sweden, qui vont commencer pour la première fois avec cet isolant spécifique.
19:29 Mais déjà, nous, on est très connus parce que nous, la majorité de nos produits consistent déjà des fibres recyclées.
19:39 Je reviens vers vous, Alexandre Ixou. Vous l'avez dit, vous reversez 20% de vos bénéfices à des associations qui protègent la nature.
19:46 Je crois qu'il y a les insectes, le corail, les poissons menacés, la forêt. Comment vous les avez choisis ? Parce que ça aussi, c'est pas si simple.
19:57 - Il y a beaucoup d'associations qui sont très soutenues et qui sont très connues. Il y a le WWF, Sea Shepherd et d'autres.
20:04 Il y a un certain nombre d'associations qui méritent qu'on s'y attarde un peu parce qu'elles ont une démarche qui est moins me touche.
20:13 Je vais à leurs rencontres, je les interview et j'essaye de comprendre un peu comment ils fonctionnent.
20:21 Je partage cette information avec ma communauté sur les réseaux sociaux. C'est un principe chez Fanatura, je ne fais rien tout seul.
20:29 Même pour les collections de T-shirts, on parlait des coraux, vous voyez celui-ci. C'est le résultat d'une consultation.
20:36 Je poste beaucoup d'illustrations sur le compte et les internautes, les followers décident ensuite vers qui on reverse une partie des bénéfices évidemment
20:48 et quelles illustrations y figureront sur nos collections.
20:52 - Sourcez du coton bio, du coton responsable, est-ce que c'est si facile que ça aujourd'hui ?
20:58 - Ce n'est pas facile quand vous êtes petit, quand vous démarrez parce que vous n'avez pas la main sur le volume.
21:06 C'est très difficile d'avoir de la traçabilité, vous êtes obligé de faire confiance à votre fournisseur, fabricant, façonnier.
21:16 C'est avec eux qu'on travaille. Je travaille avec une usine qui est certifiée et qui a ses propres filières.
21:25 Mais c'est vrai qu'à terme, si l'entreprise se développe comme on l'imagine, on aimerait bien avoir la main un peu plus en amont sur la filière
21:33 pour pouvoir avoir une traçabilité maximum et la proposer à nos clients.
21:39 - Pour l'instant, dans la gamme de produits de vêtements Fanatura, on trouve quoi ? Des T-shirts ?
21:45 - Pour l'instant, il n'y a que des T-shirts. C'est vraiment le mode en produit. Il y a un modèle plutôt mixte, un modèle pour les femmes, une coupe différente.
21:53 Et on vient de sortir une nouvelle collection il y a 15 jours pour les enfants qui s'appelle Fanakids.
21:57 On teste chez les 6-12 ans pour des petites graines de nature.
22:05 - Pareil avec le même principe ? - Exactement, c'est le même principe, toujours la même signature, avec la couleur écrue qui rappelle ce papier vieilli,
22:13 ce vélin sur lequel les illustrations d'origine étaient produites. C'est notre signature.
22:19 - On a parlé du coton, mais vous parliez aussi de l'impression. Là aussi, on peut faire des choix plus écoresponsables que d'autres ?
22:28 - Oui, absolument. Je ne viens pas du monde du textile. J'étais dans la communication avant.
22:32 Je n'y connaissais rien. Il a fallu enfoncer beaucoup de portes ouvertes. J'ai fait beaucoup de prototypes avant d'arriver au résultat escompté.
22:43 J'ai beaucoup de respect pour ces œuvres, ce que je considère comme des œuvres d'art. Je ne voulais pas me lancer tant que je n'aurais pas le résultat escompté.
22:52 Il se trouve que la technique qui fonctionne le mieux, qui permet d'avoir le meilleur résultat, ce sont les toutes dernières générations d'imprimantes numériques HD
23:00 qui consomment moins d'encre, des encres sèches, et qui ne rejettent pas de produits chimiques dans la nature. C'est cohérent.
23:05 - Effectivement, c'est important. Merci beaucoup. Merci à tous les deux. A bientôt sur Bsmart.
23:10 On passe à notre rubrique Smart Ideas, une startup en pleine lumière comme tous les jours.
23:15 [Musique]
23:21 L'invité de Smart Ideas, c'est Benjamin Teboul. Bonjour, bienvenue.
23:25 - Bonjour Thomas. - Vous êtes le cofondateur de Desceo, créé en 2016.
23:29 Avec Franck Zorn, et avec quelle idée ? C'était quoi votre point de départ ?
23:34 - Le point de départ, c'est qu'on avait constaté qu'il y avait un conflit concrètement entre l'offre immobilière traditionnelle
23:40 et le souhait des entreprises qui est relativement différent les années passantes, avec notamment cette révolution industrielle du digital qu'on est en train de vivre.
23:49 On s'est dit qu'il y avait un créneau à prendre sur une offre qui était à la croisée des chemins entre le buy traditionnel et l'offre de coworking ou de centre d'affaires qui existait déjà.
23:59 Et donc on a créé ce produit qui finalement va prendre un petit peu les bénéfices des deux côtés.
24:04 Donc le côté service et flexible qu'on peut avoir dans des espaces de coworking, en l'adossant à un côté privatif et confidentiel
24:14 qui est finalement ce que vous pouvez avoir comme avantage quand vous avez vos propres bureaux.
24:17 - Est-ce que ça veut dire que vous construisez des bureaux, que vous les gérez ? C'est quoi le périmètre d'activité de Desceo ?
24:24 - Alors on a trois offres principales. Donc l'offre, la genèse, la base, c'est cette offre Workspace. Donc Workspace c'est un package global.
24:32 Vous arrivez avec un cahier des charges en termes de localisation, en termes de surface, en termes potentiellement de durée d'engagement, de conception de l'espace.
24:40 Et nous on va vous accompagner sur toute la partie design, la partie architecture. Donc en fait on va vous livrer un espace de bureau clé en main
24:46 où finalement vous n'aurez qu'à venir avec vos collaborateurs, nous donner quelques indications sur la façon que vous avez de travailler
24:54 au sein de votre entreprise. Et donc les équipes Desceo, puisqu'on a à peu près une centaine de personnes en interne, vont s'occuper de vous accompagner
25:00 au moment de la signature, au moment de la conception, puis ensuite au moment de la gestion de vos bureaux.
25:05 Donc ça va aller du mobilier à la machine à café en passant par le mail.
25:10 - Donc ça c'est la première offre. On va plus vite sur les deux suivantes sinon on n'aura pas le temps de détailler.
25:13 - Pas de problème. La deuxième c'est une offre Meeting & Even. Donc c'est des salles de réunion ou des espaces d'événementiel
25:17 qu'on met à disposition d'utilisateurs qui ne sont pas nécessairement nos clients. Et la troisième c'est une offre Design & Build
25:22 où en fait on va mettre à disposition d'utilisateurs et de clients notre savoir-faire sans qu'ils aient forcément le package global
25:29 qu'on pourrait offrir à travers l'offre Workspace.
25:31 - Les enjeux de développement durable, de limitation de l'empreinte carbone, donc l'entreprise elle est relativement jeune, créée en 2016,
25:39 ils apparaissent depuis quand ? C'est une demande de vos clients qui grandit depuis combien de temps pour vous ?
25:44 - Concrètement depuis trois ans. On voit une réelle accélération sur ces sujets. On voit qu'on a de plus en plus d'utilisateurs
25:51 parce que nous on a des clients qui sont des boîtes de 20 jusqu'à plusieurs centaines. Donc on a des boîtes qui sont normées,
25:56 on a des entreprises clientes comme Spotify, comme Shell qui peuvent avoir un réel impact et qui ont besoin vis-à-vis de leurs collaborateurs
26:03 de montrer leur engagement sur le côté RSE. Donc depuis trois ans on voit une réelle accélération.
26:07 2016 c'est en effet assez récent mais c'est vrai que c'est un sujet qu'on a toujours pris en compte et qu'on a toujours tenu en haute estime.
26:14 Donc ce qu'on a commencé par faire c'est qu'on a déjà essayé de comprendre ce que nous on consommait.
26:19 - Donc vous avez fait un bilan carbone ?
26:21 - Donc on a fait un bilan carbone, on a appelé des consultants parce qu'on était loin d'être experts sur ce sujet là.
26:24 On s'est fait accompagner et on s'est rendu compte que des SKYO en 2020 c'était 741 tonnes d'émissions.
26:32 Donc on s'est dit en fait ça correspond à quoi ? Alors 741 tonnes c'est 106 trajets entre Paris et Sydney, c'est 30 000 jeans, c'est 20 000 smartphones.
26:42 Donc c'est là qu'on mesure et qu'on constate l'impact.
26:45 - C'est intéressant, on mesure son impact et on peut commencer à imaginer activer des leviers pour le réduire c'est ça ?
26:51 - Évidemment parce qu'en fait le process de mesure de l'impact passe par un questionnaire.
26:55 Donc c'est un cheminement assez long et c'est en fait on se met à se poser des questions qu'on ne s'était jamais posées auparavant.
27:01 Ça va jusqu'à se demander qu'est-ce qu'on mange le midi ou qu'est-ce que mangent les collaborateurs le midi.
27:05 Et c'est là qu'on s'est rendu compte qu'il y avait énormément de leviers qu'on pouvait activer.
27:08 - Le plus efficace c'est quoi ? Dans votre métier.
27:10 - Alors nous il y a trois piliers, trois axes.
27:12 Le premier c'est la conception, donc c'est comment on va réfléchir un espace en termes d'aménagement, en termes de lumière.
27:20 Est-ce qu'on va utiliser des LED, est-ce qu'on va utiliser des capteurs.
27:23 Ensuite il y a toute la partie construction, donc ça c'est utiliser les bons matériaux,
27:27 faire en sorte que nos prestataires soient des gens qui soient aussi concernés par les sujets sociaux et environnementaux.
27:33 Et puis ensuite le troisième axe, parce que nous on gère encore une fois l'enveloppe globale, c'est la partie exploitation.
27:39 Donc là on a vraiment un rôle d'éducation et d'accompagnement des collaborateurs, des entreprises clientes chez nous
27:45 pour faire en sorte que les chargeurs soient débranchés, pour faire en sorte que les ordinateurs soient éteints,
27:48 pour faire en sorte que la clim ne soit pas allumée en deçà d'une certaine température.
27:53 Et c'est là qu'on est extrêmement vigilant et qu'on se rend compte qu'il y a énormément de choses à faire.
27:56 - Avec le télétravail il y a beaucoup d'entreprises qui veulent réaménager leur bureau.
28:00 Là aussi on peut le faire de différentes façons et on peut le faire d'une façon la moins énergivore ou la moins consommatrice en carbone possible.
28:07 - Oui, je vais vous donner un exemple assez simple.
28:09 Quand vous faites une visio et qu'en fait vous vous rendez compte qu'il y a cinq personnes en interne qui sont sur la même visio
28:14 avec quelqu'un qui est potentiellement en externe,
28:16 tout simplement on va faire des aménagements qui vont avoir beaucoup plus de salles de réunion
28:20 ou d'espaces collaboratifs dans les espaces de bureau permettant à ces gens,
28:23 plutôt que de le faire de cinq ordinateurs, de le faire d'un seul.
28:25 Donc évidemment qu'il y a des nouveaux réflexes et qu'il y a des nouvelles choses qui sont mises en place
28:30 qui permettent d'avoir une performance et en tout cas un impact qui soit beaucoup moins important que celui qui pouvait être.
28:36 - Oui, avec des bons conseils à donner, réponse rapide s'il vous plaît sur l'optimisation des ressources au bureau,
28:41 enfin voilà, le papier, le café, tout ça il y a du travail quoi.
28:45 - Oui, il y a beaucoup de travail, il faut faire un diagnostic, il faut comprendre, il faut sensibiliser
28:50 et puis ensuite il faut agir avec les bons prestataires et les bons produits.
28:53 - Merci beaucoup Benjamin Teboulé, à bientôt sur Bsmart.
28:56 Voilà c'est la fin de ce numéro de Smart Impact, je voudrais remercier Louis Sperrin
29:00 qui s'occupe de la programmation et de la production,
29:02 assisté de Marie Billa, le réalisateur aujourd'hui c'était Xavier Sanchez et au son Alexis Oustabacidis.
29:09 Merci à toutes et à tous de votre fidélité et à très vite.
29:12 ♪ ♪ ♪

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