SMART IMPACT - Emission du mardi 8 octobre

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Mardi 8 octobre 2024, SMART IMPACT reçoit Joachim Tavares (fondateur, PapyHappy) , Louise Stum (Responsable de la communication, éthi'Kdo) et Léonard Grynfogel (Cofondateur, Luniwave)

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00:00Générique
00:08Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:14Et voici le sommaire. Mon invité, c'est Louise Lestume, responsable de la communication chez Etikado, l'enseigne de cartes et de coffrets.
00:22Cado est co-responsable, vient d'annoncer une levée de fonds pour soutenir les commerces de l'économie sociale et solidaire.
00:29Comment développer le tourisme éco-responsable ? Ce sera le zoom de notre émission selon l'ADEME.
00:35Ce secteur est responsable de 11% des émissions de gaz à effet de serre en France.
00:39Et puis dans notre rubrique Startup, vous découvrirez Papy Happy qui référence des solutions de logement pour les personnes âgées.
00:48Cado, tourisme, logement, trois secteurs, 30 minutes pour les explorer. C'est parti.
00:54L'invité de Smart Impact, c'est Louise Lestume. Bonjour.
01:04Bonjour.
01:05Bienvenue. Vous êtes responsable de la communication chez Etikado. L'entreprise vient d'annoncer une levée de fonds de 675 000 euros.
01:12On y reviendra un peu plus tard. Mais d'abord, présentez-nous Etikado.
01:16Alors Etikado, c'est une entreprise sociale qui a été lancée en 2019. Donc on est une coopérative.
01:24Et on a pour mission de favoriser la consommation responsable et de soutenir les acteurs de l'économie sociale et solidaire.
01:31Pour ça, on a lancé en novembre 2019 la première carte cadeau française multi-enseigne qui est uniquement dédiée aux enseignes
01:40écoresponsables et aux boutiques physiques éthiques de proximité.
01:44Ça n'existait pas. C'est parti. Je crois que le constat du créateur d'Etikado, c'est de se dire je voulais faire un cadeau,
01:51une carte cadeau ou un coffret écoresponsable. Je n'en ai pas trouvé. C'est ça ?
01:54Tout à fait. L'idée est venue de Séverin Pratte, notre cofondateur, qui souhaitait offrir lui-même une carte cadeau éthique
02:02écoresponsable à l'un de ses collègues pour impôt de départ. Mais il ne l'a pas trouvé. Donc effectivement, il a décidé de la créer
02:10en partenariat avec des enseignes de référence de l'ESS comme Croix-Rouge Insertion, Label et Maüs.
02:17C'est vrai qu'à la cinquième ou sixième page de recherche sur Internet, on se dit bon, ça ne doit pas exister. Il faut que je prenne
02:23les choses en main. Vous êtes agréé, Esus, le choix de l'économie sociale et solidaire. Ça veut dire quoi ?
02:30Donc c'est quelle forme ? Une coopérative ? Quels sont les principes que vous avez décidé d'appliquer dans cette entreprise ?
02:37Mais tout à fait, on n'est pas une entreprise classique. On a déjà de par nos statuts notre engagement qui est marqué.
02:45On est une société coopérative d'intérêts collectifs. Et en plus, on est une coopérative à but non lucratif. Donc notre engagement se traduit
02:56jusque dans nos statuts. Et puis on est effectivement agréé, Esus, et entreprise à mission.
03:03Ce qui était évident, vu l'objectif des Ticado, c'était assez logique que vous soyez vous-même dans cet environnement économique.
03:11Qui sont vos partenaires ? Est-ce qu'on peut prendre des exemples de cadeaux qu'on pourrait faire en passant par EtiCado ?
03:20Oui, bien sûr. Quand on a créé la carte EtiCado, on s'est dit qu'on voulait que la carte soit disponible pour tous les produits qu'on peut trouver
03:30avec une carte cadeau classique. Donc des vêtements, des baskets, des cosmétiques, des produits high-tech. Et donc, on a décidé de travailler
03:40avec des partenaires qui proposent les solutions qui ont le meilleur impact possible sur les questions environnementales et sociales.
03:51Donc vous pouvez nous donner quelques exemples ? Bien sûr. Alors on travaille par exemple avec Artisans du Monde, qui est un acteur de...
04:02C'est quoi ? C'est de l'immobilier ? C'est de la décoration ? C'est des vêtements ?
04:05C'est du commerce éthique équitable. On travaille avec Labelle Emmaüs, qui est une plateforme, un e-shop militant, qui propose des produits seconde main,
04:19que ce soit des vêtements, des jouets, des livres, mais aussi des produits reconditionnés. On travaille avec YesYes, qui est une enseigne qui propose
04:30des smartphones reconditionnés, notamment en France, et reconditionnés par des personnes qui sont accompagnées dans leur insertion professionnelle.
04:40Comment vous les sélectionnez ? Parce que, bon, voilà, on peut se présenter comme éthique et pas l'être forcément. Vous voyez ce que je veux dire ?
04:49Il y a un peu de travail d'enquête, entre guillemets, avant de choisir un partenaire ? Oui, tout à fait. Il y a un énorme travail d'enquête qui est réalisé
04:55par notre équipe de 8 personnes actuellement. On a établi une charte pour chaque secteur d'activité de la carte. Et puis, on essaie vraiment de choisir nos partenaires
05:12en fonction des produits qu'ils proposent, où sont fabriqués leurs produits. Donc, le plus possible en France, localement, des circuits courts,
05:22avec des matières recyclées, du zéro déchet aussi. Et puis, on fait attention aussi à ce que ces enseignes et ces boutiques ne favorisent pas
05:34une consommation déraisonnée. Donc, par exemple, toutes nos enseignes partenaires ne font pas le Black Friday.
05:39Oui, intéressant. Levée de fonds annoncée de 675 000 euros. Avec quel objectif ? Qu'est-ce qu'il y a derrière ? Parce que là, d'un seul coup, on se dit
05:48« Tiens, une entreprise de l'ESS qui fait une levée de fonds ». Bon, pourquoi vous vous lancez ?
05:55On s'est rendu compte qu'on a un produit, la carte cadeau, qui est attractif, qui plaît. Mais notre principal frein, c'est qu'on manque de notoriété,
06:03on manque de visibilité. Donc, cette levée de fonds, elle va nous permettre d'une part de renforcer notre équipe, de recruter, et puis ensuite
06:12d'accélérer commercialement la diffusion de la carte étique à dos, parce que notre objectif principal, c'est d'adresser tous les CSE de France,
06:20en tout cas la plus grande partie, pour leur proposer des solutions à avantage écoresponsables pour leurs salariés.
06:28Est-ce que c'est aussi une façon de soutenir ces enseignes de consommation éthique ou de consommation durable qui sont vos partenaires et qui, peut-être,
06:36pour certaines, souffrent ?
06:38Bien sûr. On a beaucoup d'enseignes partenaires, notamment des boutiques un peu partout en France qui rencontrent des difficultés économiques.
06:48C'est lié à l'inflation ?
06:50Notamment, oui. Il y a eu la crise du Covid, évidemment, qui a frappé de plein de fouets le secteur de l'ESS. Et donc, notre objectif principal, c'est de rediriger
07:02les budgets des CSE vers ces commerces de proximité, ces petites marques, même en ligne écoresponsables. Et puis, on s'est rendu compte, quand on a fait
07:15notre bilan carbone en 2021, que 84% des utilisateurs des cartes éthiques à dos ne connaissaient pas l'enseigne dans laquelle ils sont allés dépenser
07:26leurs cartes. Et 98% d'entre eux pensaient probablement, voire très probablement y retourner. Donc, ça permettait de faire découvrir aux citoyens
07:35des commerces éthiques près de chez eux ou des enseignes écoresponsables et, en plus, de les fidéliser.
07:40– Oui. Alors, dans le modèle économique des cartes et des coffrets à dos, un élément important, c'est les cartes et coffrets non utilisées.
07:48– Oui, tout à fait.
07:49– C'est quand même quand on... Je ne parle pas de vous, forcément, mais du secteur en général. Est-ce que c'est un peu vrai pour vous aussi ?
07:56Est-ce qu'Ethic à dos peut continuer de, finalement, jouer son rôle d'impact positif dans la société, notamment vis-à-vis des commerces solidaires ?
08:07Parce qu'il y a une partie des utilisateurs qui, tout simplement, ne dépensent pas.
08:11– En fait, oui, c'est une partie de notre business model, mais notre modèle économique, il repose aussi, quand même, sur les commissions
08:19que nous reversent les boutiques. Et puis, concernant les non utilisations, en fait, on est très transparent là-dessus avec nos clients,
08:26les CSE, qui nous font confiance. Parce qu'en fait, notre objectif principal, c'est soutenir l'économie sociale et solidaire,
08:33soutenir les commerces de proximité partout en France.
08:35– Donc, c'est que ce soit dépensé ?
08:37– C'est évidemment que ce soit dépensé. En plus, on est une entreprise, on est une coopérative à but non lucratif.
08:42Et on rassure nos clients en leur disant que, en fait, notre objectif, c'est que leurs salariés soient aidés, en fait, dans leur transition,
08:53découvrent des commerces éthiques. Et donc, on va mettre en place des solutions avec eux pour encourager leurs salariés
09:02à découvrir nos enseignes éthiques, les accompagner dans l'utilisation de leurs cartes.
09:08– Alors, un dernier thème dans notre interview, la transparence et l'équité salariale, parce qu'Eticado s'engage sur ce thème-là.
09:15Et donc, on a cherché, on a trouvé ce chiffre de l'OCDE, écart salarial femmes-hommes de 11,6% en France en 2022.
09:24Alors, il y a beaucoup de chiffres différents. Donc, voilà, celui-là, c'est celui de l'OCDE.
09:28Quelle politique, quelles actions vous menez chez Eticado ?
09:32– Alors, chez Eticado, on a mis en place une nouvelle politique salariale qu'on a travaillée sur un an, depuis l'année dernière.
09:41Et elle a été lancée cette année avec une nouvelle grille salariale qui a été co-construite avec tous les salariés qui souhaitaient participer au projet.
09:49Donc, l'objectif, c'était de définir une grille qui soit la même pour tous et qui ne définisse pas les salaires en fonction du genre,
09:59en fonction du niveau de diplôme. Mais on a choisi des critères qui se rapprochaient plus de la contribution au collectif, du niveau d'autonomie.
10:08– Ce qui suppose une transparence entre salariés, c'est un état d'esprit assez différent de ce qu'on peut vivre dans beaucoup d'entreprises
10:17ou de ce que quelqu'un comme moi, qui a une longue expérience professionnelle, a vécu.
10:21Je n'ai jamais eu une discussion avec une vingtaine de collègues pour dire « tu gagnes combien et comment on va rééquilibrer ? »
10:26Vous voyez ce que je veux dire ?
10:27– Oui, bien sûr. – Il y avait des réticences ?
10:30– Non, c'était une demande des salariés. Chaque année, on fait un questionnaire RH qu'on adresse aux salariés.
10:40Et les salariés font remonter des demandes. Et cette demande-là est remontée en priorité.
10:45Donc, c'est pour ça qu'on a beaucoup travaillé là-dessus.
10:47– Et il y avait des écarts, pardon d'être un peu concentrée sur la question du genre, mais il y avait des écarts de salaire homme-femme ?
10:55– Plutôt oui, parce qu'au début, quand la coopérative s'est construite,
11:01le salaire se définissait un peu par la négociation en one-to-one.
11:07Et donc, on a décidé de remédier à ça avec la grille.
11:10Et c'était un travail qui s'est beaucoup appuyé sur la confiance avec les salariés.
11:15– Merci beaucoup Louise Le Stumet. À bientôt sur Be Smart For Change.
11:19C'est l'heure du Zoom, de ce Smart Impact. On va parler de tourisme éco-responsable.
11:24– Générique –
11:30Comment développer le tourisme éco-responsable ?
11:33C'est le Zoom de ce Smart Impact avec Léonard Grinfogel. Bonjour.
11:37– Bonjour Thomas.
11:38– Bienvenue. Vous êtes le co-fondateur, président de l'Uniwave.
11:42Vous l'avez créé il y a deux ans et demi, en 2022.
11:45Je commence par un constat, le bilan carbone du tourisme en France.
11:49Le secteur pèse 11% des émissions de gaz à effet de serre,
11:54alors qu'il pèse 7,4% du produit intérieur brut.
11:5811% des émissions, 7,4% du produit intérieur brut.
12:01Ça s'explique d'abord par quoi ? Par les transports en général ?
12:04C'est ce qu'on peut comprendre ?
12:06– C'est ça, majoritairement les transports et de manière plus globale,
12:09toutes les consommations des touristes.
12:12C'est-à-dire qu'on a beau faire un maximum d'efforts,
12:14tant que les touristes, eux, ne viendront pas réduire leur consommation.
12:17Des choses toutes bêtes, mais on va consommer deux fois plus d'eau
12:18quand on est à l'hôtel, on va gâcher deux fois plus de nourriture.
12:22Toutes ces choses-là qui font que c'est un impact carbone
12:24beaucoup plus important que le quotidien des Français.
12:27– C'est intéressant, c'est de l'ordre du comportement du consommateur.
12:31Je suis à l'hôtel, j'ai payé ma chambre, donc je surconsomme.
12:36– Exactement, quelque part ça se comprend.
12:38C'est souvent des moments qui sont un petit peu exceptionnels pendant l'année.
12:42On a payé sa chambre un petit peu cher, on a envie de se faire plaisir,
12:44donc on va passer plus de temps, on va se détendre.
12:46Donc ça se comprend, mais pour autant c'est un impact qui est quand même conséquent.
12:50– L'hébergement dans ce bilan carbone, ça pèse une part beaucoup moins importante,
12:57mais quelle est cette part ?
12:59Et puis surtout, on va parler pas mal des hôtels, des chaînes hôtelières,
13:02c'est sur cet élément-là que les chaînes hôtelières ont un pouvoir,
13:06un levier d'action.
13:08– C'est ça, en fait ça pèse une partie qui est certes moindre
13:11que celle des transports, mais qui est quand même importante.
13:13Et c'est surtout la partie qui va être quelque part la plus facile à diminuer.
13:18C'est-à-dire qu'il y a des enjeux qui sont des enjeux à l'échelle de la société,
13:22de prendre moins l'avion, de prendre moins le train.
13:25On va dire que c'est compliqué quand même d'agir et il y a plein de choses qui sont faites,
13:27mais une fois qu'on est dans notre hébergement,
13:29comment est-ce que là on réussit à avoir des petites actions
13:31qui vont avoir à l'échelle d'un pays, à l'échelle d'une chaîne d'hôtels,
13:35un impact qui va être suffisant sur le bilan carbone.
13:37– Et c'est là que vous intervenez avec l'Uniweb.
13:39Vous l'avez créé à quelle idée ? C'est quoi le point de départ ?
13:41– Alors, c'est un point de départ qui est toujours un petit peu marrant,
13:44j'aime bien raconter cette histoire.
13:45On est trois à avoir co-fondé l'Uniweb, donc Éloi, Arthur et moi.
13:49Et au début de nos études, on était en colocation ensemble.
13:52Et je vous laisse imaginer une colocation de trois garçons
13:56qui viennent de sortir de chez leurs parents.
13:57Autant vous dire que c'était un petit peu compliqué.
14:00– J'ai vécu ça aussi, très bien.
14:01– Voilà, et donc l'idée qu'on avait chez nous pour avoir un endroit où vivre
14:06qui était propre et durable, c'était de, chaque fois qu'il y en a un qui faisait une bonne action,
14:10donc par bonne action, j'entends vider de la vaisselle, sortir les poubelles,
14:13on avait un petit tableau, on mettait un petit trait et à la fin du mois,
14:15celui qui avait fait le plus de bonnes actions, on se cotisait,
14:18on s'offrait un verre ou un restant.
14:20Et en fait, ça a hyper bien marché chez nous,
14:22le fait de venir récompenser les bonnes actions plutôt que de punir les mauvaises.
14:26Et on a parlé autour de nous jusqu'à ce qu'on en parle au père d'un ami qui était hôtelier
14:29et qui nous dise, mais attendez, là, moi, ça me parle ce que vous faites et ça a du sens.
14:33On parle comme ça à une trentaine d'hôteliers,
14:34on comprend un peu plus leurs enjeux et là, on se dit, OK,
14:37il y a vraiment quelque chose et c'est à ce moment-là qu'on s'est lancé.
14:39Et donc, vous vous lancez sur quel service, sur quelle proposition en fait, avec l'Uniwave ?
14:44C'est ça. Nous, la proposition initiale, c'est celle-ci de venir réconcilier l'écologie et le tourisme
14:52et de venir vraiment améliorer l'expérience client à travers l'écologie.
14:56Peu importe l'engagement écologique de la personne en face,
14:59réussir vraiment à se dire, on vient améliorer l'expérience client et c'est que du bonus.
15:03Donc, venir récompenser les bonnes actions plutôt que de punir les mauvaises.
15:06Après cette histoire où on a parlé à plein d'hôteliers,
15:09on s'est rendu compte des réalités du secteur et ces réalités,
15:12c'est globalement le boulot d'un hôtelier, c'est de faire dormir des gens,
15:16à la rigueur les faire manger, mais ils ont peu de temps à consacrer à la réalité.
15:20Donc, comment est-ce qu'on arrive à proposer une solution qui soit facile,
15:22qui ne soit pas coûteuse de leur côté, qui soit facile à implémenter
15:25et qui ait un impact, qui soit visible par les clients ?
15:27Une fois qu'on avait tous ces enjeux en tête, on se lance,
15:30on cible la plus grosse source de consommation d'un hôtel
15:34en termes à la fois d'eau et d'énergie, qui est la douche.
15:38C'est un impact qui est très fort, ça correspond à pratiquement 60% de l'eau consommée
15:43et c'est de l'eau qui est chauffée, donc un impact très fort.
15:45Donc, impact de consommation électrique ou énergétique aussi.
15:49Et donc, vous inventez un système, c'est ça ? C'est quoi l'idée ?
15:53C'est ça. On travaille sur tout ce qui est science comportementale, gamification,
15:56comment on piège un petit peu le cerveau à mieux agir.
15:58Et donc, la solution, elle est très simple, c'est avant la douche,
16:01vous fixez un objectif de consommation.
16:03Par exemple, je vais consommer, je ne sais pas, 60 litres dans ma douche.
16:06C'est quoi la consommation moyenne ?
16:09Entre un hôtel 2 étoiles, on va être aux alentours de 80 litres,
16:13et un hôtel 5 étoiles, on va être aux alentours de 150 litres.
16:16Donc, on a un... Voilà.
16:17Ça, c'est intéressant.
16:18Plus on paye cher, plus on reste longtemps sous la douche.
16:20Voilà, quelque part, c'est ça.
16:23Il y a un plus gros débit, etc.
16:25Et chez soi, c'est à peu près une cinquantaine de litres.
16:27Donc, on revient sur... Je me suis donné l'objectif de 60 litres.
16:31C'est ça. Je le fixe un objectif.
16:33D'ailleurs, je peux le suivre de manière très simple.
16:36En fait, on a un petit boîtier qui est sous le mitigeur,
16:39avec quatre petites lumières.
16:39Il y a une première lumière qui va s'allumer lorsqu'on a atteint 25 % de son objectif,
16:43une deuxième lorsqu'on a atteint 50 %, etc.
16:46Et à la fin de sa douche, on va avoir un bilan qui dit,
16:48génial, vous avez consommé tant, vous êtes le meilleur,
16:51vous avez consommé mieux que 80 % des gens.
16:54Et donc, déjà, là, on a réussi à avoir une prise de conscience de sa consommation
16:57et de flatter la fonction d'estime.
16:59Mais l'objectif, nous, c'est d'aller encore plus loin,
17:00et c'est ce qu'on fait aujourd'hui,
17:02c'est que si vous avez eu un bon comportement,
17:04vous allez recevoir une récompense.
17:06Donc, la récompense, elle peut être très variée.
17:08Celle qu'on met en place, parce que ça nous tient vraiment à cœur en termes d'impact,
17:10c'est que si l'eau que vous avez économisée est reversée à une ONG,
17:14vous passez deux minutes de moins sous la douche,
17:16il y a quelqu'un à l'autre bout du monde qui va pouvoir boire pendant un mois.
17:18Mais derrière, on peut aller sur d'autres récompenses,
17:20et c'est là où on parle de fidélisation client.
17:22C'est que sur votre séjour, par exemple, vous avez économisé 1000 litres d'eau,
17:26et bien, vous allez pouvoir avoir un petit déjeuner gratuit,
17:28ou une réduction sur votre chambre,
17:30ou des points de fidélité dans le programme de fidélité de l'hôtel.
17:32Et là, on arrive à deux éléments,
17:34qui sont d'un côté une réduction des consommations de plus de 30%,
17:37et de l'autre côté, on a plus de 90% des clients
17:39qui disent que ça a amélioré leur séjour à l'hôtel.
17:41Donc, on arrive vraiment à concilier les deux éléments dont on parlait au début.
17:44Et peut-être leur donner envie de revenir.
17:48Qui sont vos clients ? Des grandes chaînes hôtelières, majoritairement ?
17:52Majoritairement, oui. Après, on a pas mal d'indépendants aussi.
17:55Aujourd'hui, on travaille avec des chaînes comme BNB,
17:58comme Accor en France et dans les pays limitrophes.
18:01Et aussi plusieurs indépendants ou des petits groupes
18:03qui veulent avoir aussi une image de marque qui est assez forte
18:06et qui se positionnent sur les termes RSE.
18:09Est-ce que la mutation de ce secteur a vraiment commencé ?
18:13J'ai envie de dire oui et non.
18:14C'est-à-dire qu'il y a une mutation qui est tractée par certains gros acteurs,
18:20notamment nos clients qui se positionnent vraiment sur les sujets RSE,
18:23parce qu'on sait que c'est le futur un petit peu contraint de ce secteur.
18:28Certains indépendants aussi qui se positionnent sur des thématiques RSE très fortes.
18:32Mais on sent aujourd'hui que c'est un secteur qui est forcé dans sa transition.
18:38C'est-à-dire qu'il est forcé par des législations,
18:41qu'il est forcé par des clients qui demandent ce qui est des actions RSE.
18:46Mais en fait, c'est là où est toute la difficulté.
18:48C'est que d'un côté, les clients demandent et réservent des établissements plus RSE.
18:53Mais dans la réalité, ils ne diminuent pas du tout leur consommation.
18:55Donc, c'est tout ça qui est…
18:57Tant que les clients n'auront pas eu cette prise de conscience, il n'y aura pas de…
19:00Oui, et puis je ne suis pas sûr que ce soit quand même
19:02le premier critère de réservation d'une chambre d'hôtel,
19:05le bilan RSE de l'hôtel en question ou de la chaîne hôtelière.
19:09Vous voyez ce que je veux dire ?
19:10C'est d'abord, est-ce que je vais aller dans telle ville ?
19:11Combien ça va me coûter ? Voilà, bon.
19:14Mais c'est un impact qui est quand même assez fort.
19:16Une fois qu'on a mis de côté le prix et la localisation,
19:20évidemment, les critères RSE rentrent en compte.
19:22Ils prennent de plus en plus d'importance ?
19:24Ils prennent de plus en plus d'importance.
19:25Aujourd'hui, dans 70% des réservations, c'est prix en considération.
19:30Et là, on parle des particuliers, mais là où ça a de plus en plus d'impact,
19:33y compris avec la CSRD qui commence à être mise en place,
19:36c'est qu'aujourd'hui, les grosses entreprises vont choisir les groupes hôteliers
19:40avec lesquels ils vont avoir des contrats à l'année
19:42en fonction du bilan carbone par nuité.
19:44Et donc, c'est pour ça que les gros groupes commencent à prendre en compte
19:47de plus en plus la diminution de leur bilan carbone dans leurs priorités.
19:49Vous avez annoncé au mois de septembre une levée de fonds annoncée à 1 million d'euros.
19:55Avec quelle ambition ?
19:56J'imagine du recrutement, peut-être un développement international ?
19:59Expliquez-nous.
20:00On commence aujourd'hui à avoir un recrutement.
20:03Donc aujourd'hui, on a une dizaine dans l'équipe.
20:05Mais l'ambition, de manière plus large,
20:07c'est vraiment de réussir à se déployer de manière plus conséquente sur le marché
20:11et surtout de commencer à prévoir la prochaine étape de l'innovation.
20:15Aujourd'hui, c'est très bien.
20:17On en est très fiers.
20:18On a prouvé que cette approche fonctionnait sur la partie douche.
20:21Mais comment est-ce qu'on peut aller plus loin ?
20:22Donc là, c'est inventer, trouver d'autres innovations, c'est ça ?
20:26C'est ça. Et puis même élargir notre approche.
20:28En fait, on a prouvé que l'approche fonctionnait.
20:30On a un produit qui est installé et qui fonctionne.
20:32Et maintenant, avoir un impact plus grand.
20:34Je donne des idées comme ça, mais ça pourrait être demain,
20:38vous décidez de ne pas nettoyer votre chambre entre deux nuités.
20:43Vous pouvez aussi avoir une récompense.
20:44Vous pouvez aussi faire un don à une association.
20:46Et donc là, on a un impact qui est de plus en plus large.
20:48Et appliquer cette approche à l'ensemble d'un séjour.
20:51Et ça permet aux personnes qui ont un engagement écologique
20:53de pouvoir l'avoir et à d'autres, pas forcément.
20:55Avec une difficulté, mais vous nous l'avez dit,
20:57vous basez sur les sciences comportementales,
21:00qui est effectivement de ne pas décevoir le client.
21:03C'est quand même la base du métier de vos clients, les hôteliers.
21:07Parce que je pensais à la nourriture.
21:08Et effectivement, c'est vrai que quand on est à l'hôtel,
21:10souvent, on va faire un petit déj' qu'on ne ferait jamais ailleurs.
21:13Et puis on va apprendre, on va avoir une assiette.
21:15Bon, on l'a tous vécu, on l'a tous fait. Très bien.
21:18Ça peut être quoi la récompense ou mettre le curseur
21:24pour que finalement, tu n'arrives pas à l'hôtel en disant
21:27oui, mais je ne suis pas là pour me priver.
21:28Vous voyez ce que je veux dire ? C'est très compliqué.
21:29C'est très compliqué.
21:30Et nous, on a travaillé avec des chercheurs pendant un gros mois sur ces sujets.
21:33Comment est-ce qu'on peut arriver à proposer une amélioration
21:37sans contraindre l'utilisateur et sans surtout le culpabiliser
21:40s'il ne fait pas ce choix ?
21:42Parce qu'on a certains des clients des hôtels équipés
21:46qui prennent des douches de 500 litres et quelque part, il n'y a aucun problème.
21:49Ils ont payé leur chambre, ils sont là pour se faire plaisir.
21:50Donc, il y a tout un travail à faire.
21:52Et non seulement il y a un travail à faire,
21:53mais il y a un travail à adapter sur chaque nouvelle typologie de clientèle.
21:56Entre le Ibis et le Molitor, ce n'est pas du tout les mêmes clientèles.
22:00Il faut adapter la manière de communiquer.
22:02Donc, comment est-ce qu'on est uniquement dans la positivité ?
22:04Comment est-ce qu'on est uniquement dans le suggérer, mais jamais obligé ?
22:08Et c'est là où est aussi tout l'enjeu et notre innovation et notre savoir-faire.
22:11Vous nous dites que vous réfléchissez à d'autres innovations après cette levée de fond.
22:18Il y a un dernier thème, il nous reste une minute, dont je voudrais parler.
22:20Vous l'avez évoqué, mais très vite.
22:21C'est la dimension un peu humanitaire de votre action.
22:26Vous avez un partenariat avec la fondation qui s'appelle Made Blue, c'est ça ?
22:30De quoi il s'agit ?
22:31C'est quelque chose qui nous tenait à cœur depuis le lancement du projet.
22:34Avoir un impact qui soit non seulement environnemental, mais social.
22:38Il y a des difficultés, des stress hydriques à plein d'endroits dans le monde
22:42et des personnes qui n'ont pas accès à l'eau.
22:44Réussir à se dire, je fais cette action aujourd'hui,
22:46non pas pour faire gagner de l'argent à l'hôtel où je suis,
22:50mais pour avoir un impact social.
22:52Chaque litre d'eau économisée correspond à un don qui est fait par l'hôtel,
22:56par nous, au nom de l'hôtel, à cette association
22:59et qui permet derrière de financer des projets d'accessibilité à l'eau,
23:02de purification de l'eau dans des zones,
23:04que ce soit en Afrique, en Asie ou dans des zones où l'accès à l'eau est très compliqué.
23:08Merci beaucoup Léonard Grinfourgellet, à bientôt sur BeSmart4Change.
23:12On passe tout de suite à notre rubrique Smart Ideas,
23:16une start-up à l'honneur, comme tous les jours.
23:25Smart Ideas avec Joachim Tavares, bonjour.
23:27Bonjour Thomas.
23:28Bienvenue, vous êtes le fondateur de Papi Happy, créé en 2016.
23:33Rappelez-moi, avec quelle idée ?
23:34L'idée était très simple, c'était de pouvoir accompagner les aidants et les seniors
23:37sur la question du logement senior,
23:39de montrer ce qui pouvait exister partout en France,
23:41qu'il y a plein de belles solutions qui existent en France,
23:43et de permettre aussi aux professionnels de montrer ce qu'ils font.
23:47Et surtout, l'idée de base, c'était d'aller chercher les avis
23:50de qualité de l'expérience utilisateur,
23:52pour que si vous, demain, vous cherchez un logement pour un de vos proches,
23:55vous puissiez savoir comment ça se passe au sein de l'établissement
23:58et que vous ayez une vraie idée de ce qu'il existe
24:00et comment ça se passe au sein des diverses...
24:02Il y a 16 000 solutions en France de logement.
24:04Et ce n'est pas que les EHPAD.
24:05Non, au contraire, il y a plein d'autres choses.
24:07La moitié, aujourd'hui, est quasiment déterminée par des établissements
24:10comme les EHPAD, bien évidemment.
24:12Mais il y a des résidences avec seniors, il y a de la partagée, de la colocation.
24:15Il y a plein de choses qui naissent en France.
24:16On est un pays, aujourd'hui, en Europe, qui a le plus de solutions de logement.
24:20Et donc, on a un vrai choix aujourd'hui, quand on est un senior,
24:23pour chercher le bon logement.
24:24Donc, ça prend quelle forme ? C'est un guide ?
24:26C'est une plateforme ? C'est quoi exactement ?
24:29L'idée, c'est de devenir le guide Michelin du logement senior,
24:32en toute modestie.
24:34C'est de permettre, vraiment, quand on va sur le site PapiHapi,
24:38c'est de voir autour de chez soi ou autour d'une autre ville,
24:41tout ce qui peut exister et les classer en fonction des avis déposés sur le site.
24:44D'accord. Donc, ça veut dire que vous notez, en quelque sorte, les établissements ?
24:49Exactement.
24:49On a des clients mystères qui vont visiter les établissements.
24:52Oui, c'est vraiment le guide Michelin.
24:53Oui. Donc, finalement, l'idée était très simple, c'est de se dire...
24:56Mais le guide Michelin a permis aux restaurateurs de montrer ce qu'ils font,
24:59de valoriser leur travail.
25:00Et nous, c'est ce qu'on veut faire au sein du milieu de l'habitat senior.
25:03Donc, un client mystère, c'est quelqu'un qui vient et qui dit
25:06« j'ai une personne âgée qui voudrait éventuellement venir chez vous ».
25:10Oui, on a la chance d'avoir des clients mystères, des fois un peu âgés,
25:13donc ils se font passer pour le futur résident.
25:15Mais sinon, l'idée, c'est ça, c'est de se dire « je suis aidant, petit-fils, enfant ».
25:21Et on regarde comment ça se passe, on pose des questions auprès des résidents,
25:24on voit le personnel, on regarde comment est l'établissement.
25:26Et ça nous permet déjà d'avoir une première idée.
25:28Et surtout, ça permet aux gens qui vont sur le site de voir comment ça se passe.
25:30Oui. Vous avez été directeur d'Epad ?
25:32Oui.
25:33C'est vrai que depuis 2-3 ans, l'image du secteur est mauvaise,
25:39ça a été renforcé par un certain nombre de scandales.
25:42Est-ce que ça veut dire qu'il y a beaucoup de familles qui cherchent des alternatives ?
25:45Vous nous disiez « il n'y a pas que les Epad en France ».
25:47Est-ce que vous voyez ce mouvement en cours ?
25:51Il y a deux sujets. Il y a un sujet de méfiance,
25:53et un sujet aujourd'hui de savoir comment on fait à part l'Epad.
25:56Et oui, les familles se posent plein de questions.
25:58Et surtout, aujourd'hui, on a un modèle sociétal qui évolue.
26:01On voit autour de nous qu'il y a de plus en plus de personnes âgées.
26:03On vit de plus en plus longtemps.
26:04Donc effectivement, il faut que le secteur s'adapte.
26:06Et il faut toucher de plus en plus de familles.
26:09Et l'image, elle est vraie pour certains.
26:13C'est toute la... Vous voyez ce que je veux dire.
26:15Ça doit être dur quand on est directeur d'Epad, qu'on fait bien son boulot,
26:17de se dire que toute l'image du secteur est entachée.
26:21C'est ce qui m'a motivé pour créer Papi Happy.
26:23C'est que j'en ai un peu marre qu'on me dise des fois
26:25que je travaillais sur le dos des papiers des mamies,
26:28et que je gagnais ma vie là-dessus.
26:29Et ce n'est pas vrai, en fait.
26:31Chaque établissement, il y a vraiment des êtres humains
26:33qui bossent quotidiennement et qui sont là pour les autres.
26:36Et ça, c'est quelque chose qu'il faut qu'on dise.
26:38Et ça, c'est pour ça qu'aujourd'hui, on est rentré dans un groupe.
26:41Alors justement, j'allais vous poser la question.
26:43Vous avez été racheté par le groupe New Planet Media.
26:46Qu'est-ce que ça va changer pour vous ?
26:47Ça va changer qu'on va permettre de toucher beaucoup plus de populations.
26:51On va toucher des millions de personnes via Internet.
26:53New Planet Media est un énorme acteur du média pour senior.
26:58C'est plus de 8 millions de personnes par mois sur leur site.
27:01Et ça rejoint ce que vous disiez à l'instant, en fait.
27:03C'est que l'idée, c'est de permettre aux gens de connaître tout ce qui peut exister.
27:07Et on avait besoin d'un vrai renfort en termes de communication
27:11et de pouvoir aller chercher plein de monde pour leur expliquer
27:14comment ça marche, en fait, la vraie vie.
27:16Parce que la vraie vie, ce n'est pas des fois ce qu'on peut entendre
27:17dans les médias, sur les Ehpad.
27:19Même si le scandale était réel et il fallait le dénoncer.
27:23Bien sûr, mais c'est d'expliquer qu'en fait, chaque établissement est différent.
27:27Vous pouvez travailler dans un grand groupe, mais le directeur,
27:29l'équipe qui est là quotidiennement, c'est eux qui font le job, en fait.
27:33Et après, il y a plein d'autres solutions.
27:35Et notre vocation est d'expliquer, comme le guide Michel,
27:37je reviens à ça, mais c'est hyper important.
27:38Donc devenir une sorte de label de référence.
27:40C'est le but. Notre mariage est de permettre de faire grandir Papy Happy
27:44et qu'on devienne dans les prochaines années le label de référence
27:47sur la question du logement senior.
27:49Merci beaucoup, Joachim Tavares.
27:51Et donc bon vent à Papy Happy.
27:54Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
27:57Merci à toutes et à tous de votre fidélité à Be Smart For Change.
28:01On se retrouve comme tous les jours sur notre chaîne
28:05pour parler de l'impact de la transformation environnementale
28:08et sociétale de notre économie. Salut !

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