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Jeudi 24 octobre 2024, SMART IMPACT reçoit Franck Glédel (Président, PKF Arsilon) , Xavier Houot (Associé et expert durabilité et responsabilité, Cabinet Bain & Company) et Paul Gapany (Cofondateur, Habitus Drink)

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00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises
00:12à impact positif, et voici notre sommaire du jour.
00:16Mon invité, c'est Franck Gledel, le président de PKF Arsilon, cabinet de conseil qui devient
00:21entreprise à mission, pourquoi ce choix, quels engagements, quelles actions pour mettre
00:26en œuvre cette mission-réponse dans une minute.
00:29Dans le zoom de ce Smart Impact, on va décortiquer la perception des consommateurs et des entreprises
00:36sur les politiques RSE avec les résultats d'une étude menée auprès de 19 000 personnes
00:41dans 10 pays différents.
00:43Et puis dans notre rubrique qui est consacrée aux start-up éco-responsables, je vous présenterai
00:48les boissons bio et innovantes, Dabitus Drink, voilà pour les titres, on a 30 minutes pour
00:55les développer, c'est parti.
01:04L'invité de Smart Impact, c'est Franck Gledel, bonjour.
01:07Bonjour Thomas, merci de me recevoir.
01:09Bienvenue à vous, vous êtes président de PKF Arsilon, on va parler de votre choix
01:14de devenir entreprise à mission, c'est pour ça qu'on a décidé de vous inviter.
01:17Mais d'abord, il faut nous présenter votre entreprise, quels sont vos métiers ?
01:22Alors PKF Arsilon, c'est un des acteurs leaders en France aujourd'hui dans les métiers
01:26du conseil du chiffre.
01:27Alors les métiers du conseil du chiffre, ça recouvre beaucoup de choses, l'accompagnement
01:32des entreprises en qualité d'experts comptables, de conseils, d'auditeurs, ce qu'on appelle
01:36commissaires aux comptes dans notre jargon, et puis aussi toute l'activité de consulting,
01:40de conseil au développement des entreprises, des territoires.
01:44Il faut peut-être raconter en quelques mots l'histoire de PKF Arsilon, c'est une entreprise
01:49française ?
01:50C'est une entreprise française et c'est une très très belle histoire.
01:53C'est une histoire qui a commencé il y a un peu plus de dix ans de ça, où un certain
01:56nombre d'associés qui travaillaient dans ce qu'on appelle dans notre jargon un big,
02:01c'est-à-dire des acteurs leaders au niveau international dans les métiers du conseil,
02:05qui avions décidé de redynamiser, de redévelopper, de redéployer des activités de conseil à
02:13destination des entreprises de nos territoires en France, c'est-à-dire d'essayer d'apporter
02:18le meilleur de l'expertise que nous avions développé, mais au bénéfice d'un marché
02:22de proximité.
02:23Et en dix ans, vous avez bien grandi ?
02:25En dix ans, on a bien grandi, puisque de quelques dizaines d'associés, nous sommes aujourd'hui
02:30à peu près un millier de personnes sur le territoire, réparties sur 35 bureaux, avec
02:36notre capacité de livrer et d'accompagner les entreprises patrimoniales partout en France.
02:42J'ai vu ça en préparant l'émission, une offre spécifique autour des enjeux de durabilité
02:48Depuis quand existe-t-elle et en quoi elle consiste ?
02:50Déjà, elle est essentielle pour nous, elle fait partie de notre ADN aujourd'hui, parce
02:54que, comme vous le disiez, nous sommes nous-mêmes passés entreprise à mission, donc ça fait
02:59partie aujourd'hui de notre ADN, mais aussi avec la volonté d'aider à transformer, et
03:05nos clients à se transformer avec cette dimension RSE, en apportant de manière transverse un
03:12plus à nos clients, de manière à les aider à se transformer.
03:15Vous l'avez utilisé, cette offre, pour réaliser déjà votre propre bilan carbone, réfléchir
03:20à votre raison d'être, à votre mission ?
03:23Oui, on voulait éviter l'adage « les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés ». Pour
03:29réussir cette transformation, nous avions nous-mêmes besoin de faire notre propre introspection.
03:34Ce que nous avons fait, puisque nous sommes un groupe assez jeune, c'est qu'on avait
03:37besoin aussi de trouver un bon alignement entre nos objectifs financiers, comme toute
03:44entreprise, et puis aussi notre raison d'être, ce que nous, nous voulions devenir.
03:48Mais un cabinet de conseil, c'est une petite empreinte carbone, vous n'êtes pas une industrie.
03:53Vous voyez ce que je veux dire ?
03:55Bien sûr, il faut relativiser les choses.
03:57Nous n'avons pas le même impact environnemental que d'autres entreprises.
04:02Par contre, notre impact social, notre impact sociétal, il est essentiel, parce qu'aider
04:07les entreprises à se transformer, c'est avoir un impact extrêmement positif sur notre
04:11environnement.
04:12Et vous avez donc défini, puisque on est dans le cadre de la loi Pacte, on définit
04:16sa raison d'être, et puis ensuite on décide de devenir une entreprise à mission.
04:19Alors, c'est quoi votre raison d'être ?
04:20Alors, tout à fait Thomas, c'est un point qui est extrêmement important, c'est un
04:24petit peu la colonne vertébrale de notre mission, cette raison d'être.
04:28Pourquoi on se lève le matin ? C'est la question qu'on se pose quand on définit
04:32sa raison d'être.
04:33Pourquoi nous et l'équipe sommes là et pourquoi nous interagissons avec notre environnement
04:39? La raison d'être pour nous, c'est relativement simple.
04:42C'est la capacité que nous pouvons avoir à essayer d'unir nos personnes autour
04:49d'un projet, celui d'accompagner les acteurs du territoire, les acteurs économiques,
04:53en leur apportant quoi ? En leur apportant de la sérénité, en leur apportant de la
04:57vision dans le développement de leur projet, tout en contribuant au développement des
05:03territoires et de l'humain.
05:05Voilà, c'est ça notre raison d'être.
05:07Donc l'ancrage territorial est une dimension très importante.
05:10Essentielle.
05:11Devenir entreprise à mission pour un cabinet de conseil, qu'est-ce que ça veut dire ?
05:16Ça veut dire que vous inscrivez votre raison d'être dans vos statuts, très bien, mais
05:20qu'est-ce que ça représente ? Des contraintes, des engagements particuliers ?
05:23Alors déjà, je crois qu'on ne se décrète pas comme étant entreprise à mission en
05:27disant voilà, on a défini notre raison d'être, nos statuts ont été modifiés et par conséquent,
05:32nous sommes aujourd'hui entreprise à mission.
05:34C'est dans le temps qu'on va le vérifier.
05:36C'est un objectif.
05:38Et c'est un objectif de transformation profond de manière à créer un parfait alignement
05:42des mille hommes et femmes qui travaillent au sein de PKF Arcelone en essayant de délivrer
05:48les objectifs qui sont les nôtres.
05:49Voilà, c'est ça être entreprise à mission, c'est tendre au quotidien vers ces objectifs.
05:54Allez, on va reprendre certains de ces objectifs.
05:56Je les ai devant moi.
05:57Concevoir et mettre en oeuvre des solutions pluridisciplinaires, surmesurées et innovantes
06:01en restant proches et à l'écoute de nos clients.
06:03Bon, je lis ça, je me dis, à peu près toutes les entreprises de conseil pourraient avoir
06:06cet objectif-là, mais qu'est-ce que ça va changer, le fait d'être devenu une entreprise
06:11à mission dans l'accompagnement des entreprises, dans l'accompagnement de vos clients ?
06:14Alors, des choses relativement simples, mais des choses qui sont simples mais qui sont essentielles.
06:20Tout d'abord, on a un objectif, c'est véritablement celui d'unir, de fidéliser et de faire grandir
06:26nos propres équipes de façon à ce qu'elles puissent s'inscrire sur les territoires.
06:30La notion de territoire est pour nous extrêmement importante et c'est peut-être un élément
06:34de différenciation, c'est que lorsque des collaborateurs, des équipes de PKF vont conseiller
06:41leurs clients, ce sont des personnes qui sont inscrites dans le territoire où elles apportent
06:45leur mission de conseil.
06:46Ça veut dire que, grosso modo, vous n'allez pas avoir un consultant qui va venir de l'autre
06:50bout de la planète ou de l'autre bout de la France pour vous conseiller sur un sujet
06:53puis qui va disparaître et qui ne sera pas ensuite ancré dans le territoire.
06:57Donc cet ancrage au territoire dans la durée est déjà un élément extrêmement important.
07:02Est-ce que ça veut dire, pardon de vous interrompre, mais vous nous dites un millier de collaborateurs,
07:10vous aviez déjà ce maillage territorial qui vous permet d'inscrire cet objectif dans
07:17vos missions ou alors il faut encore le densifier ?
07:21Il faut le densifier pour pouvoir apporter des expertises de haut niveau en proximité.
07:26Il est là le défi.
07:27C'est-à-dire avoir la capacité à présenter des consultants qui portent des technicités
07:32de très forte valeur ajoutée tout en ayant cette notion de proximité.
07:36Et alors ces objectifs sociétaux qui sont inscrits dans votre mission, comment vous
07:44les décliner au niveau régional ?
07:45Est-ce que ça veut dire, évidemment ce n'est pas les mêmes partout, pourquoi c'est le
07:50bon niveau à la fois d'expertise et d'action ?
07:53Parce que c'est ça qui nous intéresse.
07:54Si on veut avoir un impact sur notre environnement, sur la société, ça doit s'inscrire dans
07:58cette notion de proximité.
08:00Et puis ça doit aussi s'inscrire dans une notion de transversalité.
08:03C'est-à-dire que nous, nous travaillons toute la journée, nos équipes travaillent
08:07avec les chiffres, on va dire, pour faire simple.
08:09Et donc quand on travaille dans ce domaine, on peut être assez éloigné de tout ce que
08:14sont les problématiques environnementales.
08:16Donc l'idée c'est de réconcilier ces deux éléments en proximité.
08:20Par exemple, un client vous demande un business plan sur un sujet, il a besoin de développer,
08:25il a besoin de faire des investissements.
08:26Le fait en transversalité d'intégrer une dimension RSE dans notre approche de manière
08:34systématique auprès de chacun de nos collaborateurs peut changer la donne au plus proche de notre
08:40client et plus proche des territoires.
08:42Ce qui veut dire que par exemple, demain avec PKF Arsenal, notre ambition va être lorsqu'on
08:46va apporter ce type de mission, à la fois de décliner les objectifs financiers de notre
08:51client, mais aussi de lui apporter un autre angle de vue, une autre vision sur ce que
08:56peut être l'impact social, environnemental des actions qu'il s'apprête à prendre.
09:01Est-ce que ça vous arrive d'être, comment je peux dire ça, à l'origine d'eux ? C'est-à-dire
09:08d'avoir un client qui arrive en disant bon ben voilà, je veux simplement une expertise
09:11comptable ou du chiffre, comme vous nous dites.
09:13Et puis vous dites, non mais attendez là, pardon mais vous êtes à côté de la plaque,
09:17il faut absolument avoir une vision environnementale, une vision sociétale dans votre stratégie.
09:23Ce que vous décrivez, c'est exactement l'objectif qui est le nôtre, c'est de pouvoir le décliner
09:27auprès de nos 1000 collaborateurs.
09:29C'est-à-dire que cet ADN-là qui est en phase et aligné avec notre mission, puisse
09:35transparaître dans l'action de chacun de nos collaborateurs, quelles que soient les
09:38missions qu'ils réalisent.
09:40Et effectivement, c'est un moyen de pouvoir avoir un impact et peut-être de faire changer
09:46de point de vue ou au tout cas d'aider notre client à intégrer ces dimensions dans sa
09:51propre analyse.
09:52Il faut d'abord que vos consultants soient convaincus avant qu'ils puissent convaincre
09:56vos clients.
09:57C'est une nécessité.
09:58Alors d'un autre côté, on est relativement confiant par rapport à ça parce que lorsque
10:01nous avons défini notre mission, ce qui m'a surpris, ce qui nous a surpris, c'est l'adhésion
10:06extrêmement forte et la participation extrêmement forte de nos collaborateurs à ce projet.
10:11Donc, je n'ai aucun doute sur le fait qu'effectivement, c'est quelque chose qui se diffuse rapidement.
10:16Est-ce que de toute façon, les nouvelles règles européennes, la directive CSRD sur
10:23le reporting extra-financier, d'une façon ou d'une autre, vous n'obligez pas à le
10:27faire ? Vous voyez ce que je veux dire ? C'est-à-dire qu'alors certes aujourd'hui, c'est pour
10:29les très grandes entreprises, mais on sait que petit à petit, ça va descendre jusqu'au
10:34PME côté.
10:35L'approche française et européenne des choses est souvent par le réglementaire, vous le
10:39savez.
10:40L'approche anglo-saxonne est plutôt par l'incitation.
10:42J'espère qu'on trouvera une bonne combinaison entre les deux.
10:44Vous avez raison, le réglementaire va imposer et impose déjà pour des entreprises d'une
10:49certaine taille, on va dire pour faire simple, les entreprises qui font plus de 50 millions
10:53d'euros de chiffre d'affaires, qui ont plus de 250 collaborateurs ou 25 millions de total
10:59bilan, à intégrer cette dimension RSE dans leur approche.
11:03Et puis toute la chaîne de valeur, que ce soit les grands donneurs d'ordres ou les fournisseurs
11:06de ces entreprises, sont bien évidemment de manière plus ou moins directe également
11:11impactées.
11:12Oui, c'est-à-dire que même une PME non cotée qui potentiellement n'est pas concernée
11:16par la directive CSRD, elle va l'être par effet domino.
11:20Oui, au travers des appels d'offres auxquels elle va certainement répondre ou dans le
11:24cas de la relation qu'elle a avec ses propres clients ou ses propres fournisseurs.
11:29Donc ça veut dire qu'il faut s'y préparer ?
11:31Il faut impérativement s'y préparer mais ne pas l'intégrer sous l'angle de la contrainte
11:36mais sous l'angle de l'opportunité.
11:37Merci beaucoup, merci Flanglédel et à bientôt sur Be Smart For Change.
11:42On passe au Zoom de ce Smart Impact, les attentes des consommateurs et des entreprises en matière
11:48de politique RSE, justement une grande enquête dans dix pays à découvrir.
12:01Le Zoom de ce Smart Impact, on va décortiquer les attentes des consommateurs, des entreprises
12:07en matière de politique RSE, responsabilité sociale, sociétale et environnementale.
12:11Des entreprises, mon invité c'est Xavier Houot, bonjour.
12:15Bonjour Thomas.
12:16Bienvenue, vous êtes associé au cabinet Bain & Company, expert durabilité et responsabilité.
12:21Alors, on va dévoiler les résultats d'une étude que vous avez menée auprès de 19 000
12:25personnes dans dix pays différents.
12:28Un mot quand même de Bain & Company, quels sont vos métiers, c'est quoi l'activité
12:33de Bain & Company ?
12:34Alors, Bain & Company est un cabinet de conseil en stratégie, qui est un cabinet international
12:38présent dans un grand nombre de pays, y compris ici bien sûr en France et nos métiers
12:42c'est d'accompagner les entreprises de tous les secteurs dans leur transition au pluriel,
12:47élaboration stratégique et transformation de leurs opérations, y compris le digital.
12:51Dans leur transition, c'est l'ADN de l'entreprise depuis sa création il y a quoi, une cinquantaine
12:58d'années ou alors c'est quand même un objectif, notamment sur la partie environnementale
13:02et sociétale, un nouvel objectif et si oui depuis quand ?
13:04Alors, ça fait une quinzaine d'années que Bain & Company a ajouté à son portefeuille
13:08d'offres vraiment des spécialités autour de l'accompagnement de la transformation
13:13écologique, sociétale, durabilité.
13:16En revanche, ça fait une cinquantaine d'années que le cabinet existe pour accompagner les
13:20transitions stratégiques de ses clients.
13:22Ça c'est un principe de base, la transformation d'une entreprise, ça fait partie de sa
13:27pérennité, on va dire ça comme ça.
13:30J'ai vu en préparant l'émission, vous avez créé un outil qui s'appelle le NetZero
13:35Navigator.
13:36De quoi il s'agit ?
13:37Alors, c'est un outil en fait qui sert à aider nos clients à naviguer les questions
13:42du carbone.
13:43Donc, cet outil permet à nos clients et nous avec nos clients de travailler à l'objectivation,
13:48à la quantification de leur emprunte carbone et d'accélérer l'identification des
13:53gisements de réduction de ce carbone et de trouver la façon de réaliser leur décarbonation
13:58de leurs empruntes, de leur périmètre à eux-mêmes et aussi de leurs achats et de
14:04leurs clients en accélérant leur prise de décision.
14:07En fait, c'est un outil sur base d'intelligence artificielle qui permet sur la base de données
14:12techniques.
14:13Donc, on entre les données de l'entreprise ?
14:14Alors, même en connaissant des données même parfois assez limitées sur l'entreprise,
14:18son secteur, sa taille, l'outil permet déjà d'avoir une première estimation de l'emprunte
14:22carbone de l'entreprise pour accélérer l'échange et identifier les gisements principaux
14:25pour décarboner et ensuite d'en comprendre le coût, le coût-bénéfice.
14:29Et ça permet de faire de la circularité un pidier stratégique ?
14:35Alors, souvent dans beaucoup de secteurs… C'est souvent ce qui ressort quoi ?
14:37La circularité, l'électrification, la décarbonation, des usages, le recours aux
14:43énergies à bas carbone comme le renouvelable apparaissent comme des leviers importants,
14:47mais la circularité est un sujet essentiel.
14:49Quand Ben anime par exemple au sein du Forum économique mondial à Davos des tables rondes
14:54sur la circularité, on est le partenaire, on était il y a quelques semaines à New
14:57York pour la Climate Week, le sujet de la circularité est essentiel.
15:00Pourquoi ? Parce qu'il permet de décarboner et en même temps il permet de contribuer
15:05à servir les clients d'une manière absolument performante pour eux.
15:08Donc, on voit que la circularité émerge comme un sujet stratégique, décarbonant
15:12et à la fois permettant de garder l'intimité client, de permettre des économies financières
15:17et donc c'est un beau sujet.
15:18Et puis parfois de transformer des déchets en ressources, ce qui est quand même un élément
15:23gagnant-gagnant.
15:24Alors, je viens à cette étude menée donc auprès de 19 000 personnes dans 10 pays,
15:30États-Unis, Royaume-Uni, Pays-Bas, Brésil, Allemagne, France, Italie, Japon et Indonésie.
15:35Déjà, l'objectif, pourquoi une telle étude ?
15:38Alors, pourquoi ? En fait, Bain, on est une entreprise qui aime apporter de la donnée,
15:43des chiffres, donc on aime apporter des éléments tangibles.
15:46Nos clients apprécient beaucoup ces études et donc on aime avoir donné de la réalité
15:51derrière les tendances que nous observons.
15:54Donc, on mène ce genre d'études plusieurs fois chaque année sur différentes thématiques.
15:58Pourquoi cette étude ? Tous les ans, autour d'une vingtaine, auprès d'une vingtaine
16:01de milliers de citoyens du monde parce qu'on a envie de prendre la température année
16:06après année, de la manière dont les citoyens du monde choisissent leurs fournisseurs, adoptent
16:12des modes de vie plus ou moins responsables, quels sont les freins qu'ils ont, quels
16:16sont les thématiques qui émergent et donc, grâce à cette étude, on peut prendre comme
16:19une forme de température et, comme vous l'avez cité, on cherche à avoir une variété
16:23de pays, de types d'économies et les leçons sont assez intéressantes.
16:27Oui, à la fois auprès des consommateurs mais aussi de cadres qui peuvent être, évidemment,
16:32dans des centrales d'achat ou au cœur de ces enjeux de circularité et de durabilité.
16:37Je donne un premier résultat de cette étude sur les préoccupations des citoyens.
16:44Il y a 60% d'entre eux, donc on est dans dix pays, plus préoccupés par le changement
16:49climatique qu'ils ne l'étaient il y a deux ans et alors, ce que je trouve intéressant,
16:53si on rentre un peu dans le détail, souvent c'est lié à des expériences personnelles.
16:59Ils ont vécu un épisode météorologique extrême.
17:02Absolument.
17:03L'étude 2024 est très intéressante à ce sujet.
17:06Ça fait vraiment deux ans qu'on voit une accélération de cette prise de conscience,
17:11non seulement intellectuelle et mentale, mais y compris sa traduction dans les actes
17:15d'achat.
17:16C'est la question que j'allais vous poser.
17:17Est-ce qu'on vote avec notre carte bancaire ?
17:19Pour l'instant, les gens expriment dans l'étude qu'ils achètent avec les émotions
17:24qu'ils ont ressenties en voyant ces sécheresses, ces manifestations climatiques extrêmes.
17:28Dans l'ensemble des pays du monde, c'est le sujet numéro un, la thématique numéro
17:31un qui fait que les personnes confessent ou expriment avoir modifié leur comportement
17:36d'achat.
17:37C'est le fait d'avoir touché de manière très personnelle le changement, beaucoup
17:40plus que les informations qu'ils peuvent recevoir par les médias.
17:42Je vous avoue que ça m'a surpris, cette tendance, parce qu'on sort de deux années
17:47d'inflation et qu'on l'a vu notamment sur le marché du bio.
17:52On a vu que l'un des effets collatéraux de cette inflation, c'est une rétraction
17:58du marché du bio.
17:59Est-ce que ce n'est pas un peu contradictoire ?
18:00L'étude regarde aussi sur l'appétence à payer.
18:04Dans les pays économies émergentes, on voit dans l'étude que plus de 50% des consommateurs
18:12ou des citoyens sondés reconnaissent qu'ils perçoivent encore un mode de vie durable
18:16comme plus cher.
18:17C'est 36% dans les économies plus développées.
18:21Donc, le facteur de prix est important.
18:22Il est aussi vu comme un facteur d'économie, c'est-à-dire quand on change ses modes
18:26de transport, son alimentation, la façon dont on chauffe et où on refroidit sa domicile
18:31sont aussi des manières d'économiser de l'argent.
18:33Donc, c'est en train d'évoluer.
18:35Il y a quelques années, la caricature était beaucoup plus forte où on associait plus
18:39simplement, plus facilement des modes de comportement d'achat durable avec un mode de vie plus
18:44onéreux.
18:45C'est en train d'évoluer, mais ça reste un élément très important.
18:47Dans cette étude, vous avez également interrogé des cadres d'entreprises, notamment sur
18:53la relation entre fournisseurs et clients.
18:55Quelle leçon principale en ressort ?
18:57Il y a deux ou trois leçons très importantes qui ressortent.
18:59On a étudié 500 cadres, à la fois des acheteurs et des vendeurs dans le monde business
19:05to business.
19:06Ce qui est intéressant, c'est que 85% des entreprises qui sont des vendeurs, des fournisseurs
19:10de solutions expriment qu'elles considèrent que leur entreprise est capable de rencontrer
19:15les attentes de leurs clients en matière de durabilité, donc assez satisfaites de leur
19:18offre et de leur capacité à l'exprimer.
19:20En revanche, seulement 53% des clients, eux, expriment que leurs attentes sont satisfaites.
19:24On sent qu'il y a à un certain niveau un besoin d'écoute, un minima.
19:28Ou alors, on se voit un peu plus beau qu'on est.
19:30Certainement.
19:31Par ailleurs, on voit aussi que les entreprises, les fournisseurs, les équipes commerciales
19:35de ces entreprises ne sont pas assez équipées, elles le reconnaissent, pour articuler la
19:40valeur ajoutée environnementale ou sociale, pour la démontrer.
19:43Et les clients, pour une bonne partie d'entre eux, considèrent que les attentes qu'elles
19:48ont en matière de décarbonation, qui sont principales pour 70% d'entre eux, ne sont
19:51pas suffisamment rencontrées.
19:52Donc, ce que l'étude montre, c'est qu'il y a un besoin de réajustement pour que les
19:56fournisseurs écoutent mieux leurs clients et soient plus en capacité d'objectiver,
20:00de quantifier l'impact de leurs solutions pour rencontrer les attentes de leurs clients.
20:04Un autre résultat de l'étude qui rejoint ce que vous nous dites, 36% pour les acheteurs
20:09justement B2B, 36% qui déclarent qu'ils quitteraient un fournisseur qui ne répond
20:14pas à leurs attentes en matière de développement durable.
20:17Est-ce qu'il y a des différences selon les pays ? Est-ce que dans votre étude, vous
20:22avez cette finesse d'analyse ?
20:24Sur cette étude, si B2B, l'approche était plus sectorielle que géographique, c'est
20:28quelque chose qu'on a reconnu dans l'ensemble des secteurs qu'on a pu sonder.
20:31C'est que le sujet devient sérieux, c'est-à-dire qu'il ne s'agit plus uniquement de faire
20:36appel à des fournisseurs qui soient responsables, dont les pratiques sont reconnues comme respectueuses.
20:44C'est très bien, c'est nécessaire, mais maintenant, ce qui est acheté, c'est de
20:47la performance.
20:48Donc, les clients cherchent vraiment à acheter de la part de leurs fournisseurs des offres,
20:53des technologies, des produits, des services, qui sont capables de mesurer l'impact sur
20:57leur propre stratégie RSE.
20:58Donc, le niveau de jeu s'élève dans l'ensemble des secteurs.
21:01Je reviens sur ce que vous nous disiez sur le fait qu'il y a beaucoup de cadres commerciaux
21:08qui se disent qu'on n'est pas suffisamment armé ou pas capable d'articuler ces impacts
21:14positifs.
21:15Est-ce qu'il y a la crainte d'être attaqué sur autre chose ? Vous voyez ce que je veux
21:21dire.
21:22L'entreprise parfaite n'existe pas.
21:24Nous, on dit très souvent ici que l'important, c'est la trajectoire qu'une entreprise a
21:29décidée de prendre.
21:30Est-ce que le frein, vous l'identifiez comme tel ? La crainte d'être critiquée sur
21:36un aspect de son activité et qu'on ne communique pas sur le reste ?
21:38Nous, ce qu'on a plutôt vu dans l'étude et ce qu'on observe en travaillant avec nos
21:42clients sur ces sujets, c'est que c'est plutôt un travail, un manque de données
21:46quantitative.
21:47C'est-à-dire que les entreprises qui vendent leurs solutions, peut-être, n'ont pas toujours
21:51la capacité à objectiver l'empreinte carbone qu'ils vont permettre d'améliorer auprès
21:56de leurs clients ou la circularité qu'ils vont permettre de rencontrer, d'améliorer,
22:01plus qu'une appréhension.
22:03Par exemple, j'étais juste avant de rejoindre chez Bain pendant 10 ans chez Schneider Electric,
22:09groupe industriel français, et je faisais partie des équipes qui cherchaient à objectiver
22:13justement la façon dont les offres de Schneider Electric apportent de la valeur à leurs clients.
22:17C'est un travail qui requiert un travail d'écoute, de compréhension dans les bâtiments,
22:22dans les industries et les data centers, comment ces offres apportent de la valeur à leurs clients.
22:26Et donc, quand le travail de quantification se fait, l'élaboration d'une valeur ajoutée
22:33durable pour les entreprises est plus facilement réalisable.
22:37Merci beaucoup, Xavier Houot, et à bientôt sur BeSmart for Change.
22:41On passe à notre rubrique Start-up tout de suite.
22:44C'est parti.
22:48Smart Ideas, notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables avec Paul Gapani.
22:56Bonjour.
22:57Bonjour.
22:58Bienvenue.
22:59Vous êtes le co-fondateur d'Habitus Drink.
23:00Vous l'avez créé en 2017 avec Jérôme Henry et Orianne Guillemet, et surtout avec quelle
23:04idée ? Racontez-moi.
23:05Habitus Drink, c'est une marque de boisson où on a remplacé le sucre par des épices
23:11pour booster les saveurs du repas et apporter les bienfaits des plantes dans une canette
23:15prête à boire.
23:16D'où vient cette brillante idée ?
23:17C'est que dans notre première vie, mes associés et moi, on est ingénieurs paysagistes.
23:20Et en fait, le midi, quand j'ai créé ma première entreprise, il y a 12 ans, je prends
23:23comme tout le monde un sandwich dans une boulangerie et on me propose éternellement des boissons
23:27sucrées parce qu'on veut une boisson qui a du goût pour se faire plaisir.
23:30Et moi, j'étais très sensible à ces sujets-là, donc je me faisais mes propres boissons pour
23:34éviter de boire du sucre.
23:35Je fais une mini-animation un petit peu pour expliquer.
23:38Vous êtes venu avec des sucres, en fait.
23:40C'est ça, en fait.
23:41Quand on prend un repas dans une boulangerie aujourd'hui, si on vous prenait n'importe
23:44quel type de soda ou des jus de fruits en canette, vous avez en moyenne ça de sucre
23:47dedans.
23:48Si vous prenez les nouvelles boissons...
23:49Montez-le assez haut parce que sinon, on ne voit pas.
23:51Voilà.
23:52Voilà.
23:53Donc, ça, c'est ce qu'on a dans des boissons...
23:54Dans un soda.
23:55Voilà.
23:56Dans un soda ou des jus de fruits en canette.
23:57Tout ce que vous avez dans les formules repas.
23:58OK.
23:59Il y a des nouvelles marques dans les grands groupes qui vous disent qu'on en a mis moins.
24:01Donc là, vous avez quelques jus de fruits et vous avez encore tout ça de sucre.
24:04OK.
24:05Les dernières, vous arrivez encore à enlever un petit peu, mais vous avez toujours au moins
24:0712 grammes.
24:08Et nous, ce que j'essaie vraiment d'expliquer, c'est que l'OMS recommande 25 grammes de sucre
24:11par jour.
24:12Et avec une canette dans son repas le midi, on a déjà plus de la moitié ou les trois
24:16quarts de cet apport de sucre.
24:18Et vraiment, nous, le combat, c'est d'essayer de dire comment on peut se faire plaisir avec
24:20des boissons de qualité qui soient accessibles, avec pas de sucre et des saveurs.
24:25Alors, ça, c'est l'idée de départ, le constat, il est ultra frappant.
24:30Donc, vous vous dites, il faut bannir le sucre ou en tout cas le réduire au maximum de nos
24:36boissons.
24:37Alors, quelles plantes, quelles épices vous avez choisis ?
24:40Alors, en tant qu'ingénieur paysagiste, nous, on est reparti de tout ce qui était
24:43les infusions à base de plantes parce qu'on a vraiment des supers saveurs.
24:46Le sujet, c'est que les goûts sont souvent amers, acides, astringents.
24:49Donc, on a travaillé avec des épices pour équilibrer les goûts.
24:51On a travaillé avec des chefs, avec des sommeliers, un peu comme ils font les vins, c'est-à-dire
24:54avec des assemblages et des infusions.
24:55Le travail a été très complexe.
24:57Ça nous a pris trois ans de recherche et développement parce que ce qu'on dit beaucoup,
24:59c'est que le sucre est un exhausteur de goût, mais c'est aussi un super conservateur.
25:02Et quand on veut faire de la boisson sans sucre qui soit accessible, on a tout un travail
25:06aussi sur le contenant pour que ça soit facile à travailler et à stocker.
25:09Et on a réussi au bout de trois années à vraiment proposer des boissons qui soient
25:13100% sur Yucca, zéro sucre, zéro édulcorant et qui aient vraiment du goût pour apporter
25:19des saveurs.
25:20Alors, on trouve quel goût ou quelle gamme ?
25:23On a aujourd'hui trois produits.
25:24Une première qui s'appelle Detox, hibiscus, menthe poivrée.
25:27Une deuxième qu'on a appelée Stimulus, qui est à base de thym citronné, de bardane
25:30et de curcuma.
25:31Et la troisième qu'on a baptisée Relax, qui aide à la digestion, qui va être plutôt
25:34mélisse, cannelle, cardamome.
25:36De toute façon, pour avoir fait des milliers d'animations, la meilleure façon, ça reste
25:39de les goûter.
25:40C'est forcément un bon pitch commercial, mais quand on veut sortir du sucre en voulant
25:45avoir du goût, ce qui est vraiment la demande des gens, c'est-à-dire que le midi, quand
25:47ils en ont marre de boire de l'eau, ils veulent prendre une boisson plaisir et on leur prend
25:50aussi du sucre ou de l'édulcoré, ce qui n'est pas meilleur pour la santé.
25:54Et nous, on a vraiment cherché à dire que nos épices s'associent avec la nourriture
25:57pour faire des nouvelles saveurs.
25:59Moi, je suis gourmand, j'aime ma pizza des fois le midi, mais pizza ou coca, c'est vraiment
26:03un apport calorique qui est terrible.
26:04Et une pizza avec, par exemple, un habitus, vous vous rendrez compte que les épices dont
26:07j'ai parlé vont venir s'associer avec la nourriture pour vraiment faire redécouvrir
26:10son quotidien.
26:11Et c'est vraiment ça qu'on va apporter.
26:12On ne veut pas parler de sang, on veut plutôt parler de booster les saveurs.
26:16On peut faire autrement qu'avec le sucre.
26:18Pourquoi habitus ? C'est quoi ce nom ?
26:20Habitus, ça connecte avec, toujours pareil, le métier du paysage, des plantes, c'est-à-dire
26:24que ça vient du latin, ça veut dire manière d'être.
26:27Et l'idée qui est derrière, c'est je suis comme je me nourris.
26:29C'est-à-dire qu'à un moment ou à un autre, aujourd'hui, on parle de l'actualité du
26:33diabète, du surpoids, des maladies de société, tout le monde en est conscient, on le constate
26:37partout autour de nous, l'explosion du diabète et des maladies associées.
26:40Il faut voir qu'en 25 ans, les tranches de jeunes, il y a eu 4 fois plus d'obèses dans
26:46les 17-24 ans et même encore fois 3 dans la classe d'âge supérieur.
26:49Et donc, on ne peut pas se résoudre à ça et c'est pour ça qu'on a vraiment essayé
26:53d'apporter quelque chose de nouveau.
26:55– Dernier mot, vous en êtes où de votre développement aujourd'hui ?
26:59Mode de distribution d'habitus ?
27:00– Alors, on a fait beaucoup de tests dans le Grand Ouest parce que moi, je suis breton
27:03avec des super retours.
27:04Aujourd'hui, on est au stade où on veut passer l'échec national.
27:06Donc, on cherche à la fois des… enfin, cette tribune me sert aussi à dire qu'on
27:10cherche des partenaires, des industriels, des commerciaux, des investisseurs.
27:12Parce que le combat du sans-sucre dans le marché mass-market, ce que je viens de dire,
27:15c'est qu'on est abordable, on se vend entre 1€ et 1,50€.
27:17Donc, c'est un produit qui touche tout le monde et pas toujours un produit réservé
27:21aux classes sociales favorisées.
27:22Donc, on est à la recherche aussi de gens pour nous accompagner dans ce déploiement
27:25national et international.
27:26– Merci beaucoup Paul Gapani et bon vent à Habitus Drink.
27:31Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
27:34Merci à toutes et à tous de votre fidélité à Be Smart For Change.
27:39Salut !

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