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Mercredi 23 octobre 2024, SMART IMPACT reçoit Fabien Jouvet (Président, Skipper Group) , Stéphane Lefranc (Responsable des activités de transformation durable, Capgemini) et Ludovic Babas (Fondateur, Mazynasyon)

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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale
00:14un axe fort de leur développement et voici le sommaire du jour. Mon invité, c'est Fabien Jouvet, le président de Skipper Group, entreprise de logistique
00:22qui veut repenser son métier, moins d'emballage, des temps de transport plus longs, décarboner les détails.
00:28Juste après, ces titres. Dans notre débat, on va dévoiler le contenu du rapport de l'Institut de Recherche de Capgemini sur les grandes tendances
00:36en matière de développement durable, que ce soit au sein des organisations ou des entreprises. Et puis, dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables,
00:45vous découvrirez Mazinasion, c'est un tiers-lieu virtuel et physique qui est destiné aux jeunes des îles de l'océan Indien, entreprise qui vient d'être récompensée
00:54lors du concours des clics jeunes de la Fondation de France. Voilà, vous savez tout, c'est parti, c'est Smart Impact.
01:08L'invité de Smart Impact, c'est Fabien Jouvet, bonjour. Bonjour Thomas, bonjour. Heureux de vous accueillir, vous êtes le président de Skipper Group,
01:14entreprise de logistique, entreprise familiale créée en 1925 en Dromardèche, c'est toujours une histoire de famille ?
01:20Oui, toujours, je suis la quatrième génération, c'est mon arrière-grand-père qui démarre en 1925 et moi, pour ma part, je suis aux commandes depuis 30 ans, aujourd'hui.
01:27Et ça démarre par quoi ? Par un camion ? Ça démarre par des charrues avec des bœufs, qui apportent des fruits de la vallée du Rhône au marché, et ça démarre comme ça,
01:38et puis ça suit l'essor industriel de la France, et puis ça se développe en 2080 avec le développement du transport routier, notamment en France et un peu partout dans l'Europe,
01:46et ça prend une autre ampleur avec l'ouverture des frontières européennes.
01:50Et alors, on va parler de slow logistique avec vous, parce que c'est le virage que vous avez choisi de faire prendre à l'entreprise, mais déjà, on continue de présenter Skipper Group,
01:58quelles solutions vous proposez à vos clients ? C'est du transport ? C'est des entrepôts ? Il y a quoi ?
02:03Nous sommes des logisticiens, notre métier est de stocker des produits pour le compte de nos clients et de préparer des commandes dans une logique multicanale B2B, B2C,
02:11donc tout type de commandes, et ensuite on assure la livraison des commandes chez les clients de nos clients.
02:16Est-ce qu'ils sont, vos clients, de plus en plus demandeurs de solutions éco-responsables ? Et depuis quand ?
02:23Oui, bien évidemment, c'est une lame de fond qui touche nos métiers également, depuis une dizaine d'années on va dire, mais ça s'accélère depuis 2-3 ans assez fortement.
02:34Ce n'est pas forcément le premier critère. Quand il y a un appel d'offres, vous voyez ce que je veux dire ?
02:40C'est un argument de plus en plus fort et qui aujourd'hui est demandé systématiquement dans nos appels d'offres.
02:46D'accord, c'est un chapitre de l'appel d'offres systématiquement, intéressant de le noter. Donc vous proposez cette slow logistique. C'est quoi la slow logistique ?
02:56C'est une idée assez simple qui est née il y a 4 ans en 2020, qui a pour ambition de repenser nos modèles d'organisation logistique et transport,
03:05de les penser différemment et de les rendre plus responsables, et qui s'articule autour de 4 piliers.
03:10Un premier pilier autour de l'emballage, comment moins faire de colis, mieux remplir les colis, comment utiliser des emballages éco-sourcés.
03:16Donc là-dessus, la profession fait pas mal de choses, on est dans ce mouvement-là.
03:19On rentrera dans le détail. Donc on fait la liste des 4. Emballage.
03:22Emballage.
03:23Et le deuxième pilier ?
03:24Décarbonation du transport, mode de transport alternatif. Ensuite, on part du principe que monter les plans de transport logistiques responsables c'est bien,
03:31mais encore faut-il que les gens qui sont à terre s'y épanouissent, donc on a un pilier humain qui est assez important.
03:35Et ensuite, le quatrième pilier où on milite pour un ralentissement des flux, pour changer un peu l'angle de vue qu'on a sur nos métiers.
03:43Ralentissement des flux. On va reprendre ces 4 piliers et rentrer dans le détail, mais quand j'entends ralentissement des flux, je pense à nous, clients.
03:51Est-ce que, parce qu'on s'est créé des habitudes, est-ce que les consommateurs sont d'accord pour que ça aille moins vite ?
03:59Alors, c'est le pilier qui est totalement à contre-courant, et c'est pour ça qu'on est content aussi de porter cette idée, parce que je pense que la direction dans laquelle il faut aller,
04:05c'est une partie de la solution. Bien évidemment, c'est à contre-courant de nos habitudes de consommation, mais des récents sondages notamment montrent qu'au niveau européen,
04:1278% des clients sont en capacité d'attendre plus longtemps leur livraison si ça a un impact positif sur l'environnement.
04:20Parce que si on revient pas si longtemps en arrière, il y a quoi, 15 ans ? C'était normal d'attendre un colis, quoi, 2 jours, 3 jours, non ?
04:28Peut-être un peu plus que 15 ans, peut-être.
04:31Aujourd'hui, si c'est pas le lendemain matin, on est en colère, quoi. Enfin, moi non, mais beaucoup de consommateurs.
04:38Vous savez, ce que je dis souvent, c'est que moi, ça fait 30 ans que je mets en place des systèmes logistiques et transports en capacité de livrer très vite.
04:45Ce que je pense sincèrement et vraiment, c'est que vous livrez demain matin à 8h le livre que vous lirez la semaine prochaine et que par ailleurs, vous pourrez acheter chez votre libraire en mode chez vous,
04:54franchement, il y a peut-être un peu de temps de changer.
04:57On est d'accord avec vous, vous prêchez un convaincu ici. Mais comment ça marche, alors ?
05:00Ralentir les flux et le regroupement des commandes, c'est quoi le principe ?
05:04C'est de vieilles recettes qui existent depuis très longtemps dans l'industrie, donc on n'a rien inventé sur ce sujet-là.
05:09C'est regrouper des commandes, faire des départs à date, faire de la tournée du laitier.
05:14C'est-à-dire qu'on ralentit les flux pour massifier et plutôt que d'envoyer de manière fréquente tous les jours, on envoie plutôt une fois par semaine.
05:19Et oui, donc ça permet en plus, le bilan carbone, évidemment, il s'en ressent positivement puisque vous remplissez plus les camions et vous les mettez moins sur les routes, c'est ce que je comprends.
05:28C'est ça, donc nos récents tests avec nos clients industriels cette année montrent qu'on impacte de 52% l'impact CO2 et de 62% le coût kilo.
05:36Encore une fois, sans avoir rien inventé, mais simplement parce que plutôt que d'envoyer plein de petits colis, on n'envoie que des grosses palettes dans des camions qui n'ont pas de rupture de charge.
05:44Donc on impacte à la fois le CO2 et le coût kilo.
05:46Vous n'êtes pas les seuls à prendre ce chemin ou alors vous êtes quand même ultra pionniers dans le secteur ?
05:51Je pense qu'on est les premiers à porter de manière aussi forte et aussi affirmée cette idée qu'on peut enfin ralentir nos opérations logistiques et transports.
06:02Autre pilier, c'est celui que vous avez cité en premier sur les emballages.
06:07Moins d'emballages et des emballages éco-sourcés, ça fait deux thèmes.
06:11Déjà, moins d'emballages, comment vous faites ?
06:14Déjà, on travaille sur le colisage de nos commandes.
06:18On essaye de mettre moins de vide à l'intérieur de nos colis et on essaye encore une fois de regrouper nos commandes.
06:23Quand vous regroupez vos commandes, qu'elles sont plus importantes, il y a moins d'emballages.
06:27Ça, c'est le premier sujet.
06:28Ensuite, on essaye d'utiliser des matériaux éco-sourcés, bio-sourcés.
06:32Pour ce faire, chez Skipper, on a créé un score.
06:34On a créé 11 badges qui nous permettent de dire si tel emballage ou tel emballage rentre dans la grille slow ou pas.
06:41Aujourd'hui, on est assez fiers qu'environ 70% de nos clients de Skipper aujourd'hui utilisent des emballages slow.
06:47D'accord. Et des emballages qui sont recyclables aussi, c'est-à-dire qu'ils vont être compostables ?
06:53Bien sûr, recyclables, compostables, mais aussi comment moins utiliser le plastique, comment moins générer de déchets,
07:00comment enlever la peinture et les solvants sur les bandes de garantie.
07:03Donc, c'est plein de petites choses qu'on fait un peu tous les jours et qui vont dans ce sens pour notre emballage.
07:08Est-ce que ça suppose aussi de l'innovation ?
07:10Je me souviens d'une discussion ici-même avec des représentants du Bon Coin qui utilisent des machines
07:15qui permettent effectivement de calibrer le colis vraiment à la taille du produit
07:20ou même qui ont une sorte de tétris pour remplir les camions autrement qu'avec des palettes.
07:25Vous voyez ce que je veux dire ?
07:26Alors, vous avez plusieurs techniques. Vous avez des calculs de pré-colisage.
07:28Donc là, c'est l'assistance informatique qui nous permet de mieux, sous forme de tétris, remplir les colis.
07:33Ça, c'est le premier sujet.
07:34Et ensuite, bien évidemment, dans la profession, il existe beaucoup de techniques, des réductions de hauteur des cartons,
07:38des machines qui adaptent les cartons automatiquement à l'intérêt du produit.
07:41Donc, il y a plein de solutions qui existent dans nos métiers qui bougent vraiment sur ce sujet-là.
07:44Notre filière fait vraiment beaucoup de choses tous les jours sur ces sujets.
07:47Oui, pour arrêter de transporter de l'air dans les cartons et dans les camions.
07:51D'une certaine façon, remplir le plus possible les camions, c'est ce qu'on comprend de votre…
07:54Parfois, on a du calage qui a des buts, donc il y a de l'air.
07:58Mais la bonne nouvelle, c'est que c'est de l'air, rare des choix.
08:00Donc, il est toujours bon.
08:02C'est très bien.
08:03Sur les transports alternatifs et décarbonés, c'est l'un des piliers que vous avez mis en avant.
08:09Alors, ça veut dire quoi ?
08:10Ça veut dire verdir la flotte de camions ?
08:12C'est possible, ça, aujourd'hui ?
08:15Déjà, ça commence par mettre moins de camions sur la route.
08:17Ça, d'accord.
08:18Une fois qu'on les a mis sur la route, on essaie de mieux les remplir.
08:20Et ensuite, là encore également, la profession fait beaucoup de choses
08:24pour essayer de trouver le carburant alternatif qui puisse venir remplacer le gasoil
08:29et limiter les impacts de CO2.
08:31Donc, bien évidemment, vous avez les transports d'un équilomètre tout électrique.
08:34Aujourd'hui, bon nombre d'opérateurs transports sont en capacité de faire des tractions en biogaz, notamment.
08:39Nous, chez Skipper, on est très XTL.
08:42Ça veut dire quoi, ça ?
08:43XTL, celui-là, HVO, c'est du carburant issu de l'industrie alimentaire,
08:47généralement des huiles usagées,
08:51et qui a une particularité, c'est qu'elle s'adapte dans tous les camions, tous les véhicules.
08:56Donc, il n'y a pas besoin de changer de camion.
08:58C'est la question que j'allais vous poser.
08:59Ce n'est pas un rétrofit.
09:00Il ne faut pas changer de moteur, etc.
09:02J'ai lu récemment que le gouvernement français envisage de déployer cette solution
09:06aussi pour les particuliers.
09:09Donc, c'est un carburant auquel on croit beaucoup.
09:11C'est intéressant ce que vous nous dites sur la mutation du secteur.
09:15Vous nous dites à la fois qu'on est pionnier sur la slow logistique,
09:19le fait d'arrêter la course à la livraison la plus rapide,
09:23mais quand même, il y a un secteur qui a pris conscience et qui bouge vraiment profondément.
09:29Oui, parce que, bien évidemment, quand on parle de logistique, de transport,
09:32d'artificialisation des sols, de gasoil…
09:35Vous êtes au cœur des enjeux.
09:37Vous êtes à la fois le problème et donc la solution.
09:39On est au cœur des enjeux.
09:40Donc, il y a beaucoup de choses.
09:42Tous les acteurs de la propagation bougent énormément sur ces sujets-là
09:46et font vraiment le maximum tous les jours.
09:48Il est encore nécessaire de créer beaucoup de grands entrepôts.
09:53Est-ce qu'il faut des très grands entrepôts ?
09:56Est-ce qu'il faut plus de petits entrepôts qui maillent le territoire ?
10:00Les deux, j'imagine, coexistent.
10:03Vous avez eu une étape dans le paysage logistique européen
10:07où il y avait des entrepôts locaux.
10:09Puis, ensuite, ça a massifié.
10:10Il y a eu des entrepôts européens.
10:11On pourrait imaginer, dans le cadre des circuits courts, des circuits locaux,
10:15qu'on réassiste à nouveau à un éclatement des plateformes logistiques
10:18un peu partout en Europe,
10:20avec une problématique de multiplication des stocks
10:24et d'impact financier sur l'entreprise.
10:26Mais je pense que c'est un peu le sens de l'histoire.
10:28Un dernier mot.
10:29Vous avez remporté le prix RSE Logistique au printemps dernier.
10:33Évidemment, c'est une reconnaissance.
10:35Ça veut dire qu'on est sur la bonne voie ?
10:38Je suis très heureux.
10:39Vous savez, on est sur un vrai changement de paradigme.
10:42Et comme j'aime bien le dire à chaque fois,
10:44c'est qu'un changement de paradigme, au début, ça fait rigoler.
10:47Après, ça commence à faire peur.
10:48Et après, on trouve que c'est du bon sens.
10:50On a eu le prix de l'Audace au mois de juin à Saint-Malo.
10:56Et quand j'ai reçu ce prix, j'étais assez heureux
10:58parce que qui dit audace dit capacité à affronter le danger.
11:01Donc, je pensais que la profession nous reconnaissait
11:03dans cette capacité à affronter le danger.
11:05Donc, on avait passé une étape.
11:07Et donc, j'attends avec beaucoup d'impatience le prix du bon sens
11:09qui devrait pas tarder à arriver.
11:11Il existe ?
11:12Oui, on le créera pour nous s'il n'existe pas.
11:15C'est une bonne idée.
11:16Vous espérez faire des émules ?
11:17Oui.
11:18Pour l'instant, on est un peu les seuls.
11:20On a deux ambitions sur ce sujet de l'ASLO Logistique.
11:23Un premier, bien évidemment, un peu intéressé,
11:26qui est d'aller faire rayonner plus largement notre marque
11:28et notre histoire et pour nos clients.
11:30Oui, parce que c'est un bon argument marketing, évidemment.
11:32Bien sûr, de trouver des terrains de jeu, d'expérimentation
11:34et pousser cette idée que Skipper est toujours à la pointe d'une innovation.
11:38Et on a une deuxième ambition qui, elle, manque probablement un peu d'humilité,
11:41qui est de se dire que si on arrivait à faire bouger les lignes de notre métier,
11:45que ce mot de ce logistique puisse s'imposer dans nos métiers
11:48et qu'on se rappelle à la fin que cette idée est née en mars 2020
11:52au Poussin en Ardèche, on serait assez heureux.
11:55Je vais vous poser une question qui est peut-être absurde ou provocatrice,
11:59mais est-ce que pour qu'on perde, alors je reviens au consommateur,
12:02ces mauvaises habitudes qu'on s'est créées depuis une quinzaine ou une vingtaine d'années,
12:07est-ce qu'il faut récompenser le consommateur
12:10qui accepte d'avoir son colis deux jours après ou trois jours après ?
12:16C'est évidemment la question, parce que c'est ce qui vient naturellement.
12:20Est-ce que parce que je permets une livraison plus lente,
12:24je dois avoir un impact financier ?
12:26Nos résultats prouvent qu'on a la capacité de réduire l'impact financier
12:30de ces livraisons par une plus grande massification.
12:33Donc oui, je pense qu'on pourra accélérer le mouvement grâce à cet intérêt-là,
12:37mais j'espère néanmoins, en tout cas c'est ce que je pense profondément,
12:41qu'on a quand même un pouvoir avec notre carte bleue
12:43et que des gens seront en capacité, de par un acte d'achat militant,
12:47de dire les gars, on va arrêter et on va faire différemment.
12:50Merci beaucoup Fabien, je vous dis à bientôt sur Bismarck for Change.
12:54On passe à notre Zoom sur les tendances de la durabilité dans les entreprises.
12:58Sondage passionnant, vous verrez.
13:00Retrouvez le débat de Smart Impact avec Veolia.
13:11Le Zoom de ce Smart Impact, on évalue les tendances de durabilité
13:16dans les entreprises, dans les organisations, avec Stéphane Lefranc.
13:19Bonjour. Bonjour, merci pour votre invitation.
13:21Bienvenue, vous êtes directeur général des services aux entreprises
13:23en matière de développement durable chez Capgemini.
13:26Vous publiez le rapport de l'Institut de recherche Capgemini,
13:30c'est la troisième édition, troisième rapport.
13:32Déjà, la façon de faire, combien d'entreprises,
13:36combien d'organisations à interroger ?
13:37Alors, c'est une enquête assez vaste.
13:39Nous interviewons plus de 700 entreprises
13:43et on parle avec un peu plus de 2 000 cas de dirigeants
13:47et qu'on interroge évidemment sur leur relation à la sustainability
13:51et plus intéressant, la relation de leur entreprise à la sustainability.
13:54Des sociétés de plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires
13:57dans tous les pays du monde et dans tous les secteurs d'activité.
14:00Donc, on a un panel qu'on s'assure d'être représentatif.
14:04S'il y a une grande leçon spontanément de cette édition, de ce rapport ?
14:09Une bonne nouvelle.
14:10On a défini un sustainability index qui dit que les entreprises
14:16adoptent mieux les pratiques de développement durable.
14:19Le progrès est de 22 % par rapport à il y a deux ans.
14:22Donc, on est sur la bonne voie.
14:24Ça, c'est du déclaratif.
14:26C'est du déclaratif.
14:28Mais aujourd'hui, une majorité de ces entreprises sont certifiées,
14:32elles sont auditées, leurs actions sont publiées de manière transparente
14:37et donc, on vérifie évidemment tout cela derrière.
14:40Et puis derrière, il y a effectivement, et on va en dire un mot,
14:43tous les enjeux de reporting extra-financier, l'ACSRD dont on parle
14:48évidemment quasiment tous les jours dans Smart Impact.
14:52Est-ce qu'il y a des aspects justement de la sustainability, de la durabilité
14:56qui sont plus ou mieux traités que d'autres, dans ce que vous disent
15:00les cadres dirigeants que vous avez interrogés ?
15:02Ce qui est intéressant, c'est d'abord l'enjeu des produits et des services.
15:0675% d'entre eux nous disent qu'aujourd'hui, le fait de mettre la sustainability
15:12dans leurs produits est central.
15:14Et donc, ça, c'est une première étape qui est très intéressante.
15:17Donc, ça correspond à une demande des clients.
15:19Prenons un exemple, on accompagne aujourd'hui la SNCF autour d'un nouveau train
15:22qui s'appelle TELI.
15:24TELI, c'est un train qui va permettre de désenclaver 2,5 millions de Français
15:28qui vivent près des gares secondaires.
15:30Et c'est un train qui va être fait en carbone avec de la propulsion hydrogène
15:34et donc un triple bénéfice, désenclavement social,
15:37coût économique significativement inférieur, l'exploitation est largement inférieure
15:42aux trains dits lourds de la SNCF,
15:44et puis évidemment, bilan écologique très important
15:48puisque là, on est sur de la propulsion hydrogène,
15:50donc quasi net zéro carbone avec des trains très légers qui usent très peu les voies.
15:54Si on regarde l'évolution, vous dites bonne nouvelle
15:57avec ce chiffre de l'importance des enjeux de sustainability
16:02dans la stratégie des entreprises que vous avez interrogées.
16:05Troisième édition, ça progresse vraiment ?
16:08Il y a eu un petit creux ?
16:10L'index était à zéro à son lancement en 2022,
16:14il est aujourd'hui 22% supérieur,
16:17et en fait, on voit que tous les secteurs d'activité progressent,
16:20certains d'ailleurs au-dessus de 30, même 40%,
16:23c'est le cas des secteurs financiers,
16:25c'est le cas de l'univers du life science par exemple, ou du retail,
16:29et on voit également que c'est le cas de tous les pays d'Europe.
16:31Donc les pays qui ont commencé plus tôt, comme la France,
16:34progressent moins vite, c'est normal,
16:36mais des pays comme l'Italie par exemple, qui ont démarré plus tard,
16:39sont à 40% de croissance aujourd'hui.
16:41Donc on est sur une croissance significative,
16:44quels que soient les aléas du moment.
16:46Oui, ça c'est important de le dire.
16:48Quelques chiffres, si on rentre un peu dans le détail de ce rapport,
16:516 cadres dirigeants sur 10 qui craignent que les initiatives durables
16:55de leurs entreprises ne paraissent pas sincères aux yeux du public.
17:00Je crois que c'était seulement 11% en 2023.
17:02Alors c'est un paradoxe.
17:04Comment vous le percevez ça ?
17:06Parce que c'est la peur d'accusation de greenwashing.
17:10Comment vous l'analysez ce chiffre ?
17:12Alors c'est un paradoxe évidemment,
17:14puisqu'on voit que les actions se multiplient
17:16et qu'elles sont faites de manière sérieuse.
17:18Ce qui me paraît intéressant de retenir,
17:20c'est que ces entreprises aujourd'hui sont très investies.
17:24On accompagne par exemple Eneco en Hollande,
17:26grosse société de commodité,
17:28et on a fait le pari avec eux
17:30de réussir à réduire leur empreinte carbone
17:32d'un million de tonnes par an d'ici 2035.
17:36Ces actions-là, elles sont certifiées,
17:38elles sont auditées,
17:40les actions sont publiées
17:42et donc on fait le pari que
17:44cette information touchera aussi
17:46les consommateurs finaux.
17:48Mais est-ce qu'ils osent communiquer
17:50sur ces informations ?
17:52Parce que c'est souvent ça.
17:54D'ailleurs on l'a évalué ici,
17:56ça fait partie des thèmes
17:58qu'on traite régulièrement dans Smart Impact,
18:00sur le fait que des entreprises
18:02qui sont sur un chemin,
18:04qui font des choses bien,
18:06se disent je ne vais pas communiquer
18:08parce que là je ne suis pas parfait
18:10ou parfaite sur tel aspect.
18:12On ne peut jamais être parfait sur tout de toute façon.
18:14Pour moi de plus en plus.
18:16C'est un peu le nouveau Graal des entreprises.
18:18Elles n'ont pas le choix que la sustainability
18:20et elles le traitent sur tous les compartiments du jeu.
18:22Aujourd'hui vous ne pouvez pas
18:24présenter de l'argent à des banques
18:26pour financer vos investissements si vous n'êtes pas au top.
18:28Vous ne pouvez pas vendre de manière différenciée
18:30à vos clients, vous ne pouvez pas recruter
18:32correctement et donc tout ça
18:34c'est évidemment communiqué par l'entreprise.
18:36Donc la communication est de plus en plus forte
18:38et je dirais que peut-être le paradoxe c'est que
18:40cette communication plus importante
18:42entraîne aussi peut-être une résistance
18:44ou une incrédulité qui à mon avis
18:46disparaissera progressivement avec le temps.
18:48Parce que
18:50les consommateurs qui voient
18:52de plus en plus de marques en parler
18:54se disent
18:56puisque tout le monde en parle il y a forcément
18:58du Green Machine là-dedans. J'essaye de
19:00comprendre un peu plus finement ce que vous nous dites.
19:02Oui probablement. En tout cas ils ont de plus
19:04en plus de capacités d'information
19:06et donc ils peuvent aujourd'hui
19:08que les consommateurs et les associations
19:10nous interrompent, que les consommateurs
19:12aient ce rôle d'aiguillon ou de vigie
19:14c'est plutôt une bonne nouvelle.
19:16Absolument et en fait on voit qu'il y a de plus en plus
19:18de plateformes et d'informations sur les produits.
19:20Aujourd'hui vous allez acheter de la cosmétique
19:22par exemple, vous avez beaucoup d'informations sur les produits
19:24et donc j'imagine que
19:26ça fera aussi son ouvrage
19:28et que progressivement
19:30les consommateurs
19:32reviendront à de meilleures dispositions
19:34par rapport à ces notions de Green Machine.
19:36Autre thème, l'aiguillon réglementaire
19:38avec ce résultat du
19:40rapport, 69% des cadres
19:42dirigeants qui déclarent que l'une des
19:44principales raisons pour lesquelles ils mettent en place
19:46des initiatives durables c'est la perspective
19:48de futures réglementations
19:50plus strictes. C'était
19:5257%
19:54l'année dernière. Alors là aussi
19:56comment vous l'analysez ?
19:58Quel impact de la réglementation
20:00sur ce virage ?
20:02Sur les investissements qui sont pris
20:04en matière de Sustainability ?
20:06Très important, vous avez cité les chiffres
20:08ce qui est intéressant c'est que les entreprises anticipent
20:10et pourquoi elles anticipent ? Parce qu'elles ont compris
20:12qu'au-delà de la réglementation
20:14elles vont pouvoir du coup savoir où
20:16elles en sont et prendre les bonnes mesures.
20:18Et prendre les bonnes mesures ça veut dire la capacité
20:20à se différencier par rapport aux concurrents
20:22et donc à être plus performants.
20:24On travaille par exemple pour la SNCF
20:26avec un partenaire qui s'appelle SWEEP
20:28au niveau du groupe pour effectivement
20:30mesurer leur
20:32CSRD et en fait on s'aperçoit que
20:34derrière ça leur a permis de mettre en place
20:36énormément d'actions
20:38qui sont aussi des facteurs de mobilisation
20:40pour les employés de la SNCF.
20:42Donc les entreprises que vous avez sondées c'est
20:44plus d'un milliard
20:46c'est ça ? Plus d'un milliard ?
20:48Alors 700 entreprises de plus d'un milliard de chiffres d'affaires.
20:50Plus d'un mille milliards je veux dire.
20:52Il est parti dans une autre dimension.
20:54Donc un milliard
20:56de chiffres d'affaires. Donc elles sont toutes concernées
20:58en tout cas pour les européennes par la CSRD
21:00d'ores et déjà aujourd'hui.
21:02Comment elles l'appréhendent ? Parce que c'est
21:04800 pages la CSRD alors
21:06quand on voit ça on se dit
21:08panique. Est-ce qu'elles sont
21:10dans l'inquiétude ?
21:12Dans le côté positif
21:14de on va enfin pouvoir
21:16s'évaluer
21:18se comparer les unes les autres
21:20avec des valeurs qui sont les mêmes ?
21:22C'est quoi l'état d'esprit ? Elles commencent à en tirer profit.
21:24La réaction originelle
21:26il y a deux ans c'était dire un fardeau
21:28supplémentaire. Encore des normes.
21:30La bureaucratie c'est pénible. Aujourd'hui
21:32elles s'aperçoivent qu'elles en font un levier de différenciation.
21:34Puisque derrière elles se disent
21:36ok sur mon produit ça veut dire que je peux le mettre
21:38en avant de telle et telle manière
21:40mieux que mes concurrents et je peux progresser.
21:42Sur ma réduction de coût je peux être
21:44plus économe, sur mes ressources,
21:46sur mon eau, sur mes déchets,
21:48sur mon énergie. Donc en fait elles commencent
21:50à associer ça au développement
21:52de leurs activités et donc elles commencent à en
21:54tirer profit dans la relation
21:56avec leur écosystème et leurs clients bien sûr.
21:58Dès aujourd'hui les effets
22:00se font déjà sentir. Tout à fait.
22:02Et donc ça incite les entreprises un peu plus
22:04petites qui vont devoir s'y mettre puisqu'il y a un
22:06calendrier sur les trois prochaines années
22:08pour anticiper elles aussi ? Absolument.
22:10Alors évidemment les petites entreprises le font
22:12peut-être moins rapidement et de manière
22:14moins approfondie. On avait
22:16observé assez récemment
22:18que les entreprises qui sont
22:20jugées comme étant au top de la sustainability
22:22ont des niveaux de rentabilité
22:24supérieurs de l'ordre de 10%
22:26à leurs concurrents. Donc en fait on voit
22:28qu'il y a une vraie différenciation
22:30concurrentielle qui se crée grâce à la sustainability
22:32et c'est pour ça aussi que
22:34l'index progresse. L'ensemble
22:36des conseils d'administration et l'ensemble
22:38des comités de direction intègrent maintenant
22:40la sustainability au cœur de leurs activités.
22:42Merci beaucoup. Merci
22:44Stéphane Lefranc et à bientôt
22:46sur Bsmart4Change. On passe à
22:48notre rubrique start-up tout de suite.
22:50Une start-up éco-responsable
22:52mise à l'honneur comme
22:54tous les jours.
23:00Smart Ideas
23:02avec Ludovic Babas.
23:04Bonjour. Bienvenue. Vous êtes le fondateur
23:06de Mazination. Vous l'avez créé
23:08quand et avec quelle idée ? Racontez-moi.
23:10Alors Mazination est une idée
23:12qui est dans ma tête depuis maintenant un an.
23:14Cette idée est née après
23:16un voyage en Afrique du Sud.
23:18J'étais en stage dans le cadre de mon cursus à Sciences
23:20Porel et en étant en stage
23:22en Afrique du Sud, j'étais dans une ONG
23:24qui accompagne des étudiants
23:26en master de tout le continent
23:28et qui forment ces étudiants-là
23:30sur des questions en lien avec
23:32le leadership, comment on peut
23:34réinvestir l'espace public.
23:36Et à mon retour d'Afrique du Sud, je me suis dit
23:38pourquoi pas la Réunion et surtout pourquoi pas
23:40l'Océan Indien. Donc c'est quoi ?
23:42Vous créez un lieu, un tiers-lieu
23:44qui est à la fois physique et virtuel ?
23:46Expliquez-moi. C'est ça.
23:48Ce projet est en deux dimensions.
23:50Déjà, virtuellement, puisqu'on
23:52accompagne une quinzaine de jeunes
23:54des îles de l'Océan Indien, de Madagascar,
23:56Maurice,
23:58de Seychelles, Mayotte, Comorre,
24:00Rodrigue et la Réunion.
24:02Donc on les accompagne virtuellement pendant six mois
24:04pour qu'ils puissent construire leur projet à impact.
24:06Et en termes de tiers-lieu,
24:08là on est en train de construire un espace à la Réunion
24:10qui aura pour objectif aussi de se
24:12diffuser dans les différentes îles,
24:14des espaces pour former les jeunes
24:16et pour qu'ils puissent aussi réinvestir
24:18les lieux globalement.
24:20Et donc l'objectif, ces jeunes que vous
24:22accompagnez, ils sont dans
24:24un processus de quoi ?
24:26De création d'entreprise,
24:28essentiellement, d'association parfois ?
24:30C'est quoi leur projet ?
24:32Alors en fait ce sont des jeunes qui ont pour projet
24:34de créer soit des entreprises, des associations.
24:36Le but principal
24:38c'est comment on peut
24:40réutiliser ses compétences pour
24:42sa communauté.
24:44Je pense qu'il y a un deuxième objectif qui n'est pas
24:46nécessairement vu, c'est que
24:48l'objectif de Maze Nation est de créer des liens
24:50entre les îles de l'Océan Indien, puisque nous sommes à côté
24:52mais nous ne nous voyons pas
24:54du tout. Donc l'objectif c'est de créer ces
24:56liens-là avec ces projets-là qui ont pour objectif
24:58de penser à l'intérêt
25:00général par l'Indie-Océanie.
25:02D'accord. Et Maze Nation,
25:04ça veut dire quoi ? Maze Nation, Créole-Réunionnais,
25:06ça signifie le rêve,
25:08ça signifie aussi l'action.
25:10Donc comment on passe du rêve à l'action
25:12globalement. C'est un mot que vous avez créé ou
25:14c'est un mot qui existe déjà ? C'est un mot qui existe
25:16déjà en Créole-Réunionnais. Ok.
25:18Le rêve et l'action dans le même mot.
25:20Exactement. Super, moi j'adore découvrir
25:22les langues qui
25:24sont distantes des cultures. Vous faites partie
25:26des 28 lauréats du concours
25:28des cliques jeunes de la Fondation
25:30de France, j'imagine. Fierté, reconnaissance,
25:32qu'est-ce que ça peut changer pour vous ?
25:34Ça change beaucoup, déjà parce que je viens de l'Île-de-la-Réunion
25:36et
25:38à mon sens, c'est un moyen de montrer
25:40aussi que les jeunes, et notamment de la Réunion,
25:42ont des choses à dire, ont aussi
25:44des projets et veulent réinvestir l'espace public.
25:46Donc pour moi, ce prix-là
25:48est aussi un moyen
25:50de dire que mon projet est légitime
25:52et qu'une organisation
25:54avec un grand impact, la Fondation de France
25:56aujourd'hui, accompagne ce type de projet-là
25:58à travers un certain nombre de dispositifs.
26:00Donc je pense que ça va beaucoup m'aider
26:02en tout cas dans le lancement
26:04de ce projet-là. Alors justement, cet accompagnement
26:06il prend quelle forme ? Est-ce qu'il y a un soutien
26:08financier ? Est-ce que c'est du mécénat
26:10d'entreprise ? On va vous
26:12coacher, vous aider, racontez-moi
26:14comment ça va se passer. Merci, alors je pense
26:16que cet accompagnement est en plusieurs
26:18dimensions. La première dimension, c'est
26:20l'accompagnement financier. Donc là, j'ai reçu
26:22une bourse pour financer
26:24le lancement de Mazination
26:26qui me permettra de construire
26:28le logo, le site internet, les premiers
26:30outils pour lancer le projet.
26:32Aussi, il y a un accompagnement en lien avec
26:34les méthodologies, parce que l'engagement
26:36c'est important, mais il faut savoir aussi
26:38comment on s'engage
26:40globalement. Donc en fait, on a été mis
26:42en lien avec l'Institut de l'engagement
26:44par exemple, et bien d'autres acteurs
26:46qui peuvent me permettre
26:48et surtout l'équipe avec qui je travaille
26:50de construire correctement le projet.
26:52Alors on voit bien que vous êtes au
26:54début du projet,
26:56mais est-ce que vous avez déjà
26:58identifié des jeunes
27:00que vous allez
27:02ou que vous souhaitez accompagner
27:04et si oui, quel type de projet
27:06ils ont en tête ?
27:08Déjà, deux types de jeunes.
27:10Le premier jeune que j'ai
27:12identifié, c'est déjà l'équipe avec qui je vais travailler.
27:14On est une équipe de sept personnes
27:16entre la Réunion et la France hexagonale
27:18et on travaille à distance globalement.
27:20Donc en fait, ce sont des personnes avec des compétences
27:22diverses, soit des études sciences politiques
27:24ou des carrières en sciences sociales
27:26ou sociales. Donc ce sont des personnes
27:28qui vont utiliser
27:30Mazination comme un moyen d'acquérir un maximum
27:32de compétences pour mettre en place leur projet
27:34par la suite. Mais un deuxième type de personnes,
27:36on a commencé à mettre en place
27:38les premiers recrutements pour Mazination.
27:40Il y a par exemple un jeune de Madagascar
27:42qui me présentait son projet.
27:44Il souhaite, par exemple, travailler
27:46dans ce qu'il appelle la Brousse
27:48et réunir des jeunes
27:50en lien avec la Brousse pour, en quelque sorte,
27:52travailler sur l'accès à l'éducation
27:54par exemple. Il me disait que
27:56son grand rêve, c'est de créer une école
27:58qui puisse permettre à un certain nombre de jeunes
28:00d'avoir des compétences de base pour entreprendre
28:02à Madagascar. Donc voilà,
28:04ce type de projet-là est super pertinent
28:06pour Mazination dans la mesure où on veut
28:08essayer d'apprendre à se connaître et lier les îles.
28:10Merci beaucoup,
28:12David Babas, d'être venu nous présenter
28:14Mazination. Bon vent
28:16à cette toute jeune entreprise.
28:18Voilà, c'est la fin de ce numéro de
28:20Smart Impact. Je vous dis à demain
28:22pour de nouvelles aventures et je voudrais remercier
28:24celles et ceux qui m'accompagnent,
28:26Marie Billa, Alexis Mathieu pour la programmation
28:28et la production, Angèle Jean-Girard
28:30le réalisateur et Alexis Oustabassidis
28:32le preneur
28:34de son et ingénieur de son.
28:36J'y arrive, salut.

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