Jeudi 14 novembre 2024, SMART IMPACT reçoit Basile Goussard (Cofondateur, Netcarbon) , Georges Basdevant (Cofondateur, Dift) , Muriel Papin (Directrice générale, No Plastic In My Sea) et Alexandra Pencea (Fondatrice et PDG, Les mains sur les hanches)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:08Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:14Et voici le sommaire. Mon invité, c'est Basile Goussard, le cofondateur de NetCarbone, où, quand la surveillance et les données satellites
00:22se mettent au service du stockage du carbone, notamment pour l'agriculture et la gestion du foncier.
00:28Le débat de ce Smart Impact, il portera sur l'association No Plastic In My City et son No Plastic Challenge du mois de novembre,
00:37alors que la production mondiale a été multipliée par 20 en 50 ans. Et puis, dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables,
00:46on va découvrir les vêtements à base de chanvre de la marque Les Mains sur les Anges. Voilà pour les titres. C'est parti, c'est Smart Impact.
00:55Générique
01:02Quand les données satellites permettent de mieux stocker le carbone, c'est ce que propose NetCarbone. Bonjour, Basile Goussard. Bienvenue.
01:10Vous êtes le cofondateur de cette entreprise créée en février 2022 avec Adrien Mazot. C'était quoi l'idée de départ ? Présentez-nous NetCarbone.
01:19Alors en fait, aujourd'hui, on le sait tous, il y a trop de CO2 dans l'atmosphère. Il faut évidemment réduire nos émissions de CO2,
01:26mais il faut aussi augmenter la captation de carbone. La captation de carbone, aujourd'hui, ça absorbe à peu près 30% de nos émissions.
01:34Donc concrètement, 30% des émissions à cause des habits que je porte, à cause du plateau, sont déjà absorbées par la végétation. Le gros point, maintenant,
01:41c'est qu'il faut s'améliorer, il faut aller beaucoup plus loin. Et pour ça, il faut se mesurer. Donc il faut un outil de mesure qui soit impartial,
01:47objectif partout. Et c'est ça, l'idée principale de NetCarbone, c'est d'apporter une solution qui permette de mesurer combien de CO2 est absorbé
01:54par la végétation, puis de permettre à faire en sorte d'en absorber davantage.
01:58Parce que vous partez du principe que la nature, c'est un puits de carbone qu'on peut, qu'on doit développer, c'est ça ? Qui est à disposition, d'une certaine façon ?
02:09En fait, on est persuadés que le meilleur moyen de lutter contre le changement climatique, c'est d'accompagner et d'aider la nature.
02:16La nature a une technologie extraordinaire qui est la photosynthèse. La photosynthèse va permettre, avec du CO2, avec du rayonnement, avec de l'eau,
02:25d'absorber ce CO2 et de le transformer en sucre. Cette technologie, elle marche beaucoup mieux aujourd'hui que tout ce qui existe, comme des aspirateurs à absorber du CO2.
02:34Donc tout l'enjeu, c'est de pouvoir voir, dans un premier temps, où on en est. C'est-à-dire qu'une filière agricole, un territoire, combien de CO2 il absorbe aujourd'hui.
02:43Et après, vraiment d'essayer de l'accompagner en renaturant davantage, en mettant en place des meilleures pratiques qui absorbent davantage de carbone.
02:50Donc oui, tout à fait, on est persuadés que la nature est la solution, qu'il faut l'accompagner. Et pour ça, il faut pouvoir voir où on en est et où on peut aller.
02:57Avec donc des données satellites, on va rentrer dans le détail du fonctionnement. Donc ce ne sont pas vos satellites que vous envoyez, parce qu'il y a des jeunes entreprises françaises qui le font.
03:07Donc quelles données satellites vous récupérez et vous utilisez ?
03:10Alors on va s'appuyer sur les données satellites de deux types de sources. On travaille avec les données satellites de la NASA.
03:17Donc la NASA met à disposition les satellites qu'on appelle les Landsat, qui permettent de suivre l'état de la végétation, plus particulièrement la couleur de la végétation,
03:27le rouge, le bleu, le vert, mais aussi des couleurs que nos yeux ne sont pas capables de voir, comme le proche infrarouge, et qui donnent vraiment des indications sur l'état de santé de la plante.
03:35On travaille aussi avec les satellites de l'Agence spatiale européenne, donc les satellites du programme Copernicus, qui sont assez connus.
03:41Et c'est ces satellites-là qu'on appelle les Sentinelles, parce que c'est les Sentinelles du climat. On récupère toutes ces données.
03:48Donc de ces deux typologies de satellites, NASA et ceux de l'Agence spatiale européenne, pour pouvoir avoir un suivi quasiment tous les cinq jours de l'état de la plante,
03:57de l'état de la végétation, et in fine, avec l'algorithme qu'on a développé, de la captation de carbone que cette plante va absorber.
04:04Et ça fonctionne comment pour vos clients ? Ils ont quoi ? Ils ont une appli ? Ils ont une plateforme sur leur environnement numérique ? Comment ça fonctionne ?
04:13Alors on a voulu, et ça c'est l'élément principal, c'est vraiment de permettre de simplifier au maximum la mise en place de l'augmentation de la captation de carbone.
04:23Concrètement, c'est une mesure qui est complexe. On parle de satellites d'observation de la Terre, de longueurs d'onde, etc. Donc c'est des éléments qui sont relativement complexes.
04:33Donc notre but, c'est vraiment de simplifier toute cette procédure. Donc concrètement, c'est une application sur laquelle on va se connecter.
04:39On va pouvoir avoir dans un premier temps son état des lieux. Donc je suis un territoire, je suis une coopérative agricole.
04:44Je vais pouvoir voir combien j'absorbe de carbone, quel est l'état de la végétation aujourd'hui, mais aussi dans le passé, de 2017 à aujourd'hui.
04:53Ça, c'est la première étape. À partir du moment où j'ai cette première étape, je vais ensuite pouvoir passer sur la deuxième, qui est la création de scénarios de simulation pour m'améliorer.
05:01En fait, si on se cantonne à l'état des lieux, il y a un peu l'effet « très bien, mais qu'est-ce que je peux faire ? ».
05:07Donc là, c'est l'espèce simulation qu'on a développée pour permettre d'imaginer mettre un arbre ici, mettre une haie, mettre un couvert intermédiaire, changer de culture,
05:16et voir quelle serait la meilleure stratégie pour augmenter ma captation de carbone.
05:21Dans un dernier temps, on a l'aspect valorisation. Donc sur la plateforme, on va faire étape 1, état des lieux, étape 2, création d'un scénario de simulation pour m'améliorer.
05:30Étape 3, c'est comment je peux valoriser mon augmentation de la captation de carbone.
05:35Concrètement, est-ce que je peux l'intégrer dans mon bilan carbone, dans mon rapport RSE ? Est-ce que je peux donner accès à ces informations à mes citoyens ?
05:43Quelle est la meilleure solution pour pouvoir après intégrer ces projets, intégrer ce travail dans l'entreprise ?
05:50Si on parle du monde agricole, par exemple, et je reviendrai aux autres questions, mais sur la valorisation finalement de l'amélioration de son bilan carbone,
05:59c'est une information qu'ils vont donner à leur partenaire, qui est demandée par le partenaire ?
06:05Par exemple, si on imagine une coopérative agricole d'un côté, un géant de la grande distribution de l'autre ?
06:12C'est une très bonne question. Aujourd'hui, beaucoup d'entreprises s'engagent vers la transition écologique,
06:21donc construisent des plans, des stratégies pour dire qu'il y aura une réduction de 30% de mes émissions,
06:27il y aura mon bilan carbone qui va diminuer de temps, etc.
06:30Donc il y a cette nécessité aujourd'hui de trouver des solutions pour diminuer son bilan carbone,
06:35ou du moins pour diminuer ses émissions et augmenter sa captation de carbone.
06:39Donc nous, on va travailler avec des entreprises qui ont cette volonté aujourd'hui de pouvoir réduire leur impact carbone.
06:45Pour ça, concrètement aujourd'hui, c'est d'abord une valorisation, plus dans des rapports RSE, plus dans la communication,
06:54dire que j'ai mis en place une nouvelle pratique qui est mesurée, qui est suivie,
06:59et cette nouvelle pratique a permis d'absorber du carbone.
07:02Je vous rends un exemple précis juste après si vous le désirez.
07:06Ensuite, le but c'est d'aller plus loin, c'est de pouvoir directement l'intégrer dans le bilan carbone.
07:10Donc finalement, que le produit de cette coopérative ait un bilan carbone plus faible,
07:15parce qu'il va émettre moins et aussi parce qu'il va absorber davantage de carbone.
07:20Donc finalement, c'est vraiment la vision de pouvoir décarboner, de réduire l'impact des produits qu'on consomme
07:27et pourquoi pas un jour arriver à pouvoir avoir le choix entre du pop-corn qui émet du CO2
07:32et du pop-corn qui en émet beaucoup moins ou même qui en absorbe.
07:35Effectivement, et en plus, ça rentre dans une mécanique dont on parle beaucoup depuis plusieurs semaines ici
07:41qui est la nouvelle réglementation européenne sur le bilan extra-financier.
07:44Évidemment, ça peut s'intégrer aussi au bout de la chaîne pour les entreprises qui sont déjà concernées
07:50ou qui le seront dans les prochaines années.
07:52Vous parliez d'un exemple précis.
07:54Je ne sais pas si on est dans le domaine de l'agriculture, mais ça fait combien ?
07:59Deux ans et demi que vous existez, donc vous avez un retour d'expérience sur cette décarbonation ?
08:04Totalement. Alors, on travaille aujourd'hui avec le leader européen de la filière pop-corn.
08:11Concrètement, Nathaïs est aujourd'hui fourni une grande partie du pop-corn en Europe
08:21et 9 cinémas sur 10 où on va en France, c'est du pop-corn de Nathaïs.
08:25Nathaïs produit ce pop-corn et s'est engagé à accompagner ses agriculteurs à avoir des meilleures pratiques agricoles.
08:35Pour ça, un des leviers, un des outils, c'est les couverts intermédiaires.
08:39Qu'est-ce qu'un couvert intermédiaire ?
08:40Concrètement, on a une culture A, qui est une culture qu'on va récolter,
08:43une culture B qu'on va récolter.
08:45Entre les deux, on a du sol nu.
08:47L'idée, c'est de pouvoir couvrir son sol, de mettre une culture qu'on va après détruire,
08:51qu'on va laisser sur le sol.
08:52Le but, c'est vraiment de nourrir le sol avec cette culture.
08:55Cette culture, elle absorbe du carbone.
08:58On va travailler avec eux sur comment mesurer cette absorption,
09:01comment mettre en place un outil de mesure de ce carbone qui est absorbé.
09:07L'année qui s'est écoulée, en 2024, avec la mise en place de ces couverts,
09:12Nathaïs a absorbé 8000 tonnes de carbone.
09:16C'est-à-dire, via une nouvelle pratique qui est le couvert intermédiaire,
09:19en nourrissant ses sols, en réduisant l'érosion des sols,
09:23en permettant d'augmenter même l'azote des sols quand on met certains types de plantes,
09:27on arrive aussi à créer des puits de carbone.
09:29C'est vraiment gagnant pour tout le monde, gagnant pour l'agriculteur qui entretient ses sols,
09:33gagnant pour la filière popcorn et gagnant pour le climat.
09:36Il y a ce domaine de l'agriculture, il y a aussi le domaine du foncier.
09:40Qui sont aux clients dans ce cas-là ?
09:41Plutôt des municipalités, des collectivités, des bailleurs ?
09:46Et puis surtout, pour leur proposer quel service ?
09:49Un peu tout le monde en fait.
09:51Et pour ça, c'est assez simple, c'est qu'on peut capter du carbone partout où il y a du foncier.
09:56En fait, partout où il y a de l'espace, on peut renaturer.
09:59C'est sur ce constat qu'on se base avec NetCarbone,
10:01c'est de pouvoir adresser ses clients, ses utilisateurs,
10:05en leur fournissant une solution qui est la même, c'est-à-dire état des lieux.
10:10Combien j'absorbe de carbone aujourd'hui ? Où est-ce que j'ai de la végétation ?
10:14Où est-ce que j'ai des îlots de chaleur ? Il y a plein de choses qui sont mesurées par le satellite.
10:17Tout ça est fourni directement sur la plateforme.
10:20Après, comment je m'améliore ?
10:22On accompagne par exemple la ville de Bordeaux pour faire l'état des lieux sur la captation de carbone.
10:27Et puis après, pour construire des scénarios pour s'améliorer,
10:29donc pour renaturer, pour mettre des types d'essence, pour pouvoir améliorer des projets de renaturation.
10:37Tout ça pour permettre finalement à la fin d'avoir des villes, des espaces urbains qui soient plus vivables,
10:43qui absorbent du carbone et qui nous permettent de vivre dans une planète qui soit à peu près vivable.
10:47Un peu plus vivable.
10:49Levée de fonds annoncée de 1 million d'euros, c'était en juin dernier,
10:53évidemment une étape importante de votre développement.
10:55Un mot de la stratégie à partir de cette levée de fonds
10:58pour les prochains mois, pour les prochaines années ?
11:00Alors l'enjeu aujourd'hui pour nous, c'est de pouvoir consolider évidemment la technologie.
11:06On a aujourd'hui une méthode qui nous permet de mesurer le carbone, mesurer combien est absorbé.
11:11On veut aller plus loin en ayant davantage de types de mesures sur l'absorption,
11:17en améliorant notre algorithme d'absorption et en accompagnant beaucoup plus loin sur la partie scénario de simulation.
11:23Donc pouvoir aller beaucoup plus finement sur le type d'essence, sur le type de pratique.
11:26Vraiment aider à aller plus loin sur cette captation de carbone.
11:31Donc ça c'est plutôt la partie techno.
11:33Ensuite il y a la partie évidemment commerciale.
11:35Donc là la levée de fonds a pour objectif pour nous de nous accompagner sur deux sujets.
11:40Sur la partie infrastructure et territoire, on est dans une phase vraiment de déploiement.
11:44Donc on peut aller adresser n'importe quelle ville aujourd'hui, en France et même en Europe,
11:51pour les accompagner sur la captation de carbone et la meilleure sensation de cette captation de carbone.
11:55Ainsi que tous les gestionnaires d'infrastructures.
11:57Et sur la partie agricole, on est sur une phase de co-construction avec certains clients pour améliorer la technologie et la mesure.
12:04Merci beaucoup Basile Goussard et à bientôt sur BeSmart.
12:084Change, on passe à notre débat, le No Plastic Challenge au programme.
12:19Le No Plastic Challenge au programme de notre débat avec Muriel Papin.
12:24Bonjour, heureux de vous retrouver.
12:26Directrice générale de No Plastic In My Sea.
12:28Et Georges Balvan, bonjour.
12:30Le co-fondateur de DIFT, No Plastic In My Sea, association créée en 2018, c'est ça ?
12:36Avec quelle ambition ?
12:38Alors l'ambition de l'association c'est de lutter contre la pollution plastique mais pour être efficace.
12:42Il s'agit de lutter contre la surproduction, surconsommation de plastique qui est à l'origine de la pollution.
12:46Et notamment des plastiques à usage unique et aussi des micro-plastiques qui sont un sujet moins visible mais très important aussi.
12:52Et ça passe par quelle gamme d'actions ?
12:54On va évidemment zoomer sur ce challenge du mois de novembre, le No Plastic Challenge.
12:58Mais il y a quoi dans la gamme des possibles ?
13:02Alors nous on a trois actions fondamentales en sachant que le plastique est partout.
13:06Donc il faut aussi être partout.
13:08Donc on a une action qui est plus de l'alerte du plaidoyer pour en fait transformer la loi et qu'on ait moins de plastique sur le marché.
13:14Faire simple. Et que la loi soit appliquée.
13:16Ça c'est le premier volet.
13:18Le deuxième volet c'est sensibilisation, mobilisation.
13:20Le No Plastic Challenge en fait on incite tout le monde à prendre conscience de son empreinte plastique et à la réduire.
13:24Et le troisième volet c'est du côté des solutions.
13:27Comme le plastique est partout, il faut accompagner les acteurs, notamment les entreprises.
13:30Et donc on référence des solutions qui sont pertinentes d'un point de vue environnemental pour déplastifier les chaînes de production et de distribution.
13:37Georges Badan, vous nous présentez DIFT.
13:39Alors vous êtes venu plusieurs fois mais ça s'appelait encore Captain Cause.
13:43Donc c'est quoi DIFT ?
13:45Ça bouge vite. Alors Captain Cause est devenu DIFT.
13:47En effet, DIFT comme don plus gift.
13:49Le nom de notre produit qu'on propose depuis un an.
13:53Un don plus un gift c'est donc un don cadeau qu'une marque peut justement offrir à un collaborateur, à un client pour le remercier, pour le récompenser.
14:00Et ce collaborateur, ce client va pouvoir distribuer son DIFT à une association.
14:04Par exemple No Plastic, il m'a ici.
14:06Et donc on est devenu DIFT et notre concept n'a pour autant pas changé.
14:10A savoir qu'on permet toujours de remplacer parfois d'ailleurs des objets en plastique ou à usage unique par un DIFT tout digital et qui en plus soutient des causes.
14:19Vos clients sont plutôt des grandes entreprises, des ETI ?
14:22Tout à fait. On a beaucoup de clients en grandes entreprises qui nous intègrent à leur programme de fidélité comme une nouvelle récompense qu'il est possible d'offrir à ses clients.
14:31Par exemple en usage de ses points de fidélité.
14:34Beaucoup de points ne sont pas utilisés.
14:36Avec le DIFT, on permet aux membres de leur donner une seconde vie utile en soutenant des associations.
14:42Un chiffre sur cette production de plastique qui malheureusement continue, c'est le World Economic Forum qui nous dit qu'elle a été multipliée par 20 en 50 ans.
14:52Est-ce que ce rythme continue malheureusement de progresser ? Je parle du rythme mondial.
14:57Après on pourra zoomer sur ce qui se passe en France mais au niveau mondial.
15:00Oui, on est toujours sur une progression parce que nos modes de production et de distribution s'étendent au monde entier.
15:08C'est lié aussi à la mondialisation de l'économie et au fait qu'il y a des standards internationaux de production qui s'exportent.
15:16On a même des projections qui sont alarmantes.
15:20On nous dit qu'on pourrait passer à plus d'un milliard d'ici 20 à 30 ans.
15:27C'est autant de risques de pollution supplémentaires pour notre planète.
15:31Ce No Plastic Challenge, vous l'organisez chaque année au mois de novembre. De quoi il s'agit ?
15:38Le No Plastic Challenge, on l'organise chaque année et même plusieurs fois par an.
15:42Là, on a une fenêtre qui est la semaine de réduction des déchets dès fin décembre.
15:45C'est l'occasion aussi de regarder ces déchets plastiques qui sont des déchets extrêmement problématiques parce que peu recyclables et pas du tout biodégradables.
15:53L'idée, c'est que chacun individuellement, mais c'est aussi dans des organisations, dans des entreprises, on regarde le plastique qu'on utilise et celui qu'on utilise en trop.
16:02Franchement, c'est facile à trouver. On peut en trouver partout qu'on utilise en trop et on décide de le réduire.
16:07L'idée, ce n'est pas de passer au zéro plastique du jour au lendemain. Ce n'est pas possible, mais c'est de réduire.
16:11En fait, on va se rendre compte que c'est assez facile de réduire de 10 à 20 à 30 % à titre individuel ou à titre collectif dans une organisation.
16:19Comment DIFT accompagne ce challenge ? Il y a certains de vos clients qui le font. Au-delà du don qui peut être fait à l'association ?
16:28Oui. Nous, l'idée, c'est qu'on crée ce pont de financement entre les entreprises et une association comme No Plastic In My City.
16:35Notre mission principale, c'est d'abord de rendre visible ce problème et de permettre que No Plastic In My City et d'autres associations sur le problème de la pollution plastique soient soutenues.
16:45Je crois que ce qu'on observe, c'est qu'il y a une prise de conscience qui est de plus en plus forte, qui est à l'ampleur du problème.
16:51J'ai eu un chiffre qui m'a vraiment choqué en préparant ce point, c'est 15 milliards.
16:5715 milliards, c'est le nombre de bouteilles plastiques qui sont vendues en France chaque année.
17:03On ne se rend peut-être pas compte de l'ampleur de ce que ça veut dire.
17:06La bonne nouvelle, c'est qu'on a l'impression qu'il y a une forme de maturité des entreprises dans la prise de conscience du problème.
17:13On ne parle pas dans la prise en compte et dans la transformation.
17:16Mais à l'échelle de la prise de conscience, on sent qu'il y a des entreprises avec qui on discute qui sont plutôt sensibles au sujet.
17:22– Et ça veut dire que vous faites un avant-après, en quelque sorte.
17:27C'est-à-dire que ça permet aux entreprises aussi de…
17:30C'est un côté jeu avec les collaborateurs, avec les salariés, de voir ce qu'on a réussi à économiser en plastique.
17:37Et puis deuxième aspect de la question, à quel point ensuite ça SM ?
17:41Vous voyez ce que je veux dire ?
17:42C'est-à-dire les bonnes pratiques qu'on peut, comme ça, commencer à mettre en œuvre à l'occasion de ce challenge.
17:48Elles durent ?
17:49– Alors oui, c'est important qu'elles durent, vous avez raison.
17:52Parce que parfois, on se mobilise sur un tenté.
17:54Et puis en fait, après les mauvaises habitudes reviennent.
17:56Donc ça, la mesure dans la durée, honnêtement, c'est plus difficile à faire.
18:00Mais en tout cas, la mesure avant-après, on le fait.
18:02Et le No Plastic Challenge, c'est pour les entreprises, les particuliers.
18:05Mais aussi, on le fait beaucoup dans les écoles.
18:07Il y a aussi beaucoup d'actions de sensibilisation dans les écoles.
18:09– C'est bien, parce qu'ensuite, les enfants, ils rentrent chez eux et ils en parlent à leurs parents.
18:12– C'est ça, et ils challengent leurs parents.
18:13Donc c'est le but du jeu aussi.
18:15Et puis ils ont des petits questionsnaires où ils vont mesurer tous les plastiques dans la maison, dans la salle de bain.
18:20On a aussi du plastique sur nous.
18:2270% des textiles sont synthétiques aujourd'hui.
18:24Et ça aussi, ça participe à la pollution plastique.
18:26Donc pour répondre à votre question, il y a une mesure avant et il y a une mesure après.
18:30Il faut encore qu'on progresse sur la mesure dans le temps pour être sûr que ça s'installe.
18:35– Est-ce que les enjeux écologiques sont de plus en plus ou mieux adressés
18:40par les entreprises dans le cadre du mécénat ?
18:43– Oui, la tendance est positive, mais on part de loin.
18:46On a 9% des dons en France des entreprises qui vont vers des causes écologiques.
18:51– Je suis très surpris de ce chiffre.
18:53– Oui, on est encore très loin et c'est pour ça qu'il y a des mouvements…
18:55– J'aurais imaginé beaucoup plus.
18:57Spontanément, j'aurais dit peut-être 50, 60%.
18:59– Non, c'est clair.
19:00C'est pour ça que des mouvements comme One Person for the Planet
19:03qui tiennent exclusivement des causes environnementales sont apparus.
19:06Et donc nous aussi, on essaie de prendre notre part sur ce boost du mécénat environnemental.
19:11Sur la plateforme DIFT, il y a 36% des dons qui vont à des causes écologiques.
19:15Et ça, on y arrive parce qu'on arrive à proposer justement une offre d'association
19:19sur ces sujets de dépollution, de biodiversité, de sensibilisation écologique.
19:23Et du coup, les entreprises, il y a un vrai appel d'air en voyant ces solutions.
19:26Elles se disent, oui, je vais pouvoir les soutenir.
19:28Et en plus, ce sont souvent des solutions locales dans les différentes régions.
19:31Mais oui, il y a encore beaucoup à faire.
19:32– C'est une offre spécifique vraiment que DIFT a créée ?
19:35– Alors non, ça correspond vraiment à ce qu'on fait globalement.
19:38Mais en fait, on sent une écoute particulière des marques et des collaborateurs
19:44et des clients par rapport à ces sujets de transition où on se sent écologiques,
19:47où on se sent tous un peu démunis.
19:49Et là, le fait de se dire qu'on va pouvoir découvrir de nouvelles solutions,
19:52c'est très positif parce que peut-être que dans leur quotidien,
19:54les gens n'en trouvent pas assez.
19:56– Il y a une dimension partage de bonne pratique aussi
20:00dans ce que l'association cherche à promouvoir ?
20:03– Ah oui, complètement.
20:04C'est-à-dire la troisième jambe autour des solutions.
20:07Par exemple, on a référencé 500 solutions qui permettent à des entreprises
20:11de réduire le plastique sur des produits d'hygiène, sur des produits d'hydratation,
20:16sur des produits courants avec notamment des solutions de réemploi, etc.
20:19Donc ça, c'est des solutions qui souvent sont poussées par des start-up
20:25– Vous avez des exemples en tête ?
20:26– Ah oui, plein, mais si on peut citer des exemples, bien sûr.
20:29Par exemple, sur l'hydratation sans plastique,
20:31c'est vrai qu'on peut gazéifier chez soi,
20:33donc il y a la marque Sodastream qui est assez connue,
20:35mais il y a d'autres marques aujourd'hui.
20:37On peut filtrer son eau, on peut l'aromatiser,
20:40donc il y a le fameux sirotesser qu'on a connu.
20:43Mais aujourd'hui, il y a plein de solutions qui sont par exemple des pastilles
20:45que vous rajoutez dans l'eau, dans votre gourde,
20:48qui permettent en mobilité aussi d'avoir un goût et un plaisir
20:51parce que le consommateur, il est habitué aussi à du plaisir dans l'hydratation.
20:54Donc ça, c'est pour l'hydratation, mais sur le réemploi, il y a plein de solutions aussi.
20:58Par exemple, aujourd'hui, et ça c'est la loi qui l'a permis,
21:01en restauration rapide sur place,
21:04vous avez une vaisselle qui n'est plus jetable,
21:06qui est une vaisselle réutilisable.
21:08Alors certes, elle est en plastique, mais c'est du plastique réutilisable.
21:10On n'est plus dans le plastique à usage unique.
21:12Donc il y a plein de solutions.
21:14Il y a des solutions qu'on référence,
21:16et après il y a des bonnes pratiques sur, en tant que consommateur,
21:18qu'est-ce que je peux faire comme choix ?
21:20Je peux, par exemple, choisir le savon solide ou le shampoing solide,
21:23plutôt que le gel douche, ou en plus, je transporte de l'eau.
21:26Effectivement, on a montré ici plusieurs entreprises,
21:30plusieurs start-up qui sont dans cette logique-là.
21:32C'est un rapport que vous avez publié avec ces solutions,
21:35500 solutions, 12 recommandations.
21:37Là aussi, s'il y a une recommandation à faire remonter de chose,
21:40compliqué de choisir, mais laquelle vous citeriez spontanément en premier ?
21:44Nous, on a une grosse action sur le fait de déplastifier le secteur de l'eau et des boissons.
21:49Ça, c'est très clair, parce que, George le disait,
21:5115 milliards de bouteilles plastiques mises sur marché, c'est énorme.
21:54Dans l'emballage, et notamment les emballages à usage unique,
21:57les bouteilles plastiques, c'est quasiment la moitié.
21:59Quand on additionne l'eau, les softs, les thés glacés, le lait, etc.
22:04C'est énorme.
22:05Donc là-dessus, et en plus, on peut s'en passer facilement.
22:07C'est-à-dire qu'on a quand même de l'eau, du robinet de bonne qualité,
22:10on peut gazéifier, on peut filtrer.
22:12Honnêtement, là, c'est facile d'aller très vite, mais les résistances sont énormes.
22:16Est-ce que vous voyez, dernière question, George Badevande,
22:19au-delà du don, les entreprises qui font cette démarche,
22:23c'est aussi l'occasion d'une prise de conscience sur la cause en question ?
22:26Tout à fait.
22:27Ce qu'on voit, c'est que beaucoup d'entreprises mesurent leur empreinte carbone.
22:31Et une bonne étape, d'après cette prise de conscience,
22:34c'est de mesurer son empreinte plastique.
22:36C'est une expression qu'on voit assez rarement,
22:38mais qui implique de se demander où est le plastique dans tous nos processus.
22:42Spoiler, souvent, il est partout.
22:44Aussi bien dans les comportements au bureau,
22:46les comportements lorsqu'on fait les courses, du déjeuner,
22:49mais également dans sa production.
22:51Mesurer son empreinte plastique, c'est la première étape
22:53pour ensuite se rendre compte qu'il faut transformer ça.
22:55Merci beaucoup.
22:56Merci à tous les deux et à bientôt sur BeSmart for Change.
22:59Vous parliez des vêtements, justement,
23:01ça va être le thème de notre rubrique Startup tout de suite.
23:05BeSmart for Change
23:11Smart Ideas avec Alexandra Pencha.
23:13Bonjour.
23:14Bonjour.
23:15Bienvenue.
23:16Vous êtes la présidente fondatrice de la marque Les Mains sur les Anges.
23:19Vous l'avez créée il y a quasiment un an, c'était en octobre 2023.
23:22Des vêtements à base de chanvre.
23:24Pourquoi ce choix ?
23:25Je voulais augmenter mon impact positif en faisant des belles choses qui plaisent aux gens.
23:31Tout simplement.
23:32Le chanvre, pourquoi vous choisissez cette plante particulièrement ?
23:37Quelles sont ses caractéristiques ?
23:38C'est une plante un peu magique qui capte énormément de CO2,
23:42tout comme une forêt, 15 tonnes de CO2 par hectare.
23:46Elle interrompt le cycle de maladies et des mauvaises plantes.
23:53Elle réduit les traitements mécaniques et chimiques,
23:56même pour la culture d'après.
23:58C'est un peu la plante qu'il nous faut pour la transition écologique.
24:02C'est une plante qui consomme beaucoup d'eau, pas beaucoup d'eau ?
24:05C'est une plante qui n'a pas besoin de pesticides ni d'irrigation.
24:08Elle se plaît très bien en France.
24:10Les agriculteurs l'adorent.
24:12Ils disent qu'ils la plantent et ensuite ils ne s'en occupent pas.
24:15Comment on part de la plante pour arriver à une bobine de fil qui va permettre de faire les vêtements que vous portez ?
24:21C'est une très bonne question.
24:23Il y a plusieurs étapes qui se faisaient avant en France,
24:27mais la filière a été interrompue dans les années 30-40.
24:30Aujourd'hui, la filière chambre textile renaît.
24:33Petit à petit, on réapprend à faire ces étapes de rouissage,
24:39de teillage, de filature en France,
24:41jusqu'à arriver à des tissus de grande qualité,
24:45qui sont soit des tissus pour faire des robes,
24:50du tissu chénétram, comme on l'appelle,
24:53ou du jersey qui permet de faire des t-shirts, par exemple.
24:57Vos vêtements sont fabriqués où ? En France ? En Europe ?
25:02Ils sont fabriqués très près d'ici.
25:04Ils sont fabriqués en Ile-de-France, à Antony, dans un atelier d'insertion.
25:07C'était un des concepts fondateurs de ma marque,
25:12de fabriquer en France,
25:14aider aussi la réindustrialisation de la France.
25:19Vous disiez que cette filière a disparu.
25:22La filière de transformation du chanvre en bobine existe en France ou pas encore ?
25:28Elle est en train de se récréer, petit à petit.
25:31On ne maîtrise pas encore toute la technologie.
25:34On a importé des machines, on crée des prototypes.
25:39Petit à petit, on va avoir des tissus de plus grande qualité
25:43et à des prix plus accessibles.
25:46Pour l'instant, ça reste une matière très chère.
25:49Vous avez comparé vos vêtements avec des pièces similaires
26:00issues de la fast fashion.
26:02Ça donne quoi, ce comparatif ?
26:04Aujourd'hui, on ne peut plus se permettre de dire
26:06qu'on fait des vêtements qui sont bénéfiques pour la planète, pour le social.
26:10J'ai fait une étude avec un cofinancement de l'ADEME.
26:13Cette étude a validé le fait que mes efforts ont réussi à toucher ce qu'il fallait toucher.
26:20Les vêtements, les mains sur les hanches, réduisent 88 %
26:25si on les compare avec le coût environnemental des vêtements de la fast fashion.
26:30C'est déjà une réussite en soi.
26:32Vous avez vraiment comparé deux vêtements similaires ?
26:35Par exemple, si on prend la robe que je porte aujourd'hui,
26:39on compare avec une robe du même poids dans un tissu qu'on utilise dans la fast fashion,
26:45avec les endroits de fabrication proposés par la fast fashion.
26:49On les met en face avec la robe que j'ai conçue.
26:52Ce tissu, par exemple, a été fabriqué dans le Tarn, en France.
26:56Il a été cousu à Anthony.
26:58On arrive à cette réduction merveilleuse de 88 %.
27:02Dernière question sur le mode de distribution.
27:06C'est des précommandes.
27:07Et là aussi, il y a une logique environnementale derrière ce choix.
27:10Oui, tout à fait.
27:11On a poussé l'innovation à fond.
27:13On est même dans cette manière de précommander pour produire exactement ce qui va être porté, utilisé,
27:19ne pas gaspiller les ressources qui sont importantes pour la planète.
27:24Les gens rentrent dans cette logique-là.
27:27Ils attendent leur produit pendant un mois, un mois et demi.
27:31Et au moment où ils vont recevoir le produit, ils vont l'aimer encore plus.
27:35On agit sur la durabilité émotionnelle.
27:37Donc, nous, on fait notre part sur la durabilité physique avec des belles coutures résistantes.
27:42Et l'acheteur, il va faire sa part sur la durabilité émotionnelle.
27:47Il va prendre soin de son produit et le porter plusieurs années,
27:51même le transmettre à ses générations futures.
27:53Effectivement, c'est une sorte d'éloge du temps long ou de l'attente.
27:58Merci beaucoup, Alexandra Pencha et bon vent à votre marque, les mains sur les hanches.
28:03Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:06Merci à toutes et à tous de votre fidélité à la chaîne des audacieuses et les audacieux.
28:10Salut !