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Mardi 12 novembre 2024, SMART IMPACT reçoit Michel Duplessier (Président, Editions Marque Pages) , Nicolas Bernard (Directeur du Pôle PME/ETI, R3) et Chrystèle Gimaret (Fondatrice, Ekoklean On Demand)

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00:00Générique
00:07Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:15Et voici le sommaire. Mon invité, c'est Michel Duplessier, le président des éditions du Marque Page.
00:19Il va nous faire découvrir la forêt du Congo, le premier puits de carbone de la planète
00:26et son centre de préservation des animaux en voie d'extinction qui est basé en Bretagne.
00:32Notre zoo, mais il porte sur la CSRD les PME. Comment doivent-elles se préparer à ce nouveau règlement européen sur le reporting extra-financier ?
00:41Un moratoire est-il souhaitable ? C'est ce que propose le Premier ministre français Michel Barnier.
00:47Et puis dans notre rubrique consacrée aux start-up écoresponsables, je vous présenterai EcoCleanOnDemand
00:52qui est une appli de nettoyage à domicile éthique et écologique. Voilà pour les titres. On a 30 minutes pour les développer. C'est parti.
01:02Générique
01:08L'invité de Smart Impact, c'est Michel Duplessier. Bonjour.
01:12Bonjour.
01:13Bienvenue. Vous êtes le président des éditions Marque Page.
01:16Venez nous parler de ce livre qui est sublime à la découverte de la République du Congo au fil de l'eau, livre de photographie dont on va longuement et largement parler.
01:28Mais alors j'ai d'abord une question quand même de curieux parce qu'en préparant l'émission, je vois Michel Duplessier, éditeur, les terres de Nataé.
01:37Il est aussi propriétaire d'une réserve pour animaux en voie d'extinction. Vous avez repris un zoo, c'est ça, en Bretagne ?
01:43Alors je n'ai pas repris seul un zoo, mais c'est une aventure humaine, amicale, pilotée par Sébastien Musset qui a repris à la barre du tribunal effectivement le zoo de Ponce-Corphe,
01:54feux zoo de Ponce-Corphe, qu'on a renommé terre de Nataé, un peu plus onirique et sans doute un peu plus proche du projet d'aujourd'hui,
02:02c'est-à-dire la préservation d'animaux en voie d'extinction, de la protection, voire parfois héritée d'animaux,
02:10dont des particuliers, des cirques, des associations ne peuvent plus s'occuper.
02:17Et ça peut aller jusqu'à réintroduire ces animaux plus tard dans leur milieu naturel, parce qu'il peut y avoir cet objectif évidemment ?
02:23Alors l'objectif, le graal, aujourd'hui dans ces parcs particuliers, il y a vraiment un souci de ré-ensauvagement.
02:32Aujourd'hui, il ne faut pas se le cacher, c'est le taux de réussite de 7 à 8 %
02:39quand vous mettez un animal qui a été élevé plus ou moins en captivité, sa réintroduction nécessite beaucoup de précautions.
02:46Donc un taux de réussite assez faible, mais en attendant, ce type de réserve, les terres de Nataé, jouent un rôle de conservation,
02:54puisque certaines espèces de tortues ou de reptiles ne sont visibles qu'aux terres de Nataé.
02:59Donc là, le truc, c'est un peu inversé. Le prisme, c'est un peu inversé.
03:05On visite des animaux dans des cages, on a des grands espaces, il y a beaucoup de sensibilisation auprès du public qui est faite,
03:12parce que l'affaire de la préservation, c'est une affaire qui nous concerne tous.
03:16Évidemment, à la découverte de la République du Congo au fil de l'eau, magnifique ouvrage, je le disais,
03:22en grande partie basé sur des photographies du reporter d'image Thierry Foulon.
03:27Alors déjà, on est dans la République du Congo, on peut faire peut-être un peu de pédagogie, parce qu'on s'y perd un peu.
03:33Alors la République du Congo, c'est un petit pays, 350 000 km², les deux tiers de la France, qui est le long du fleuve Congo, éponyme.
03:45République du Congo, effectivement...
03:48C'est pas la RDC.
03:49Et la RDC, c'est le même acronyme, mais c'est la République démocratique du Congo, un voisin tentaculaire.
03:55La République du Congo, c'est 6 millions d'habitants, principalement concentrés dans les villes de Pointe-Noire et Brazzaville.
04:03Et en face, c'est l'ogre, le géant, deuxième plus grand pays d'Afrique après l'Algérie, maintenant que le Soudan a été divisé en deux.
04:10Et c'est 100 millions d'habitants officiellement.
04:14Mais Kinshasa, sa capitale, c'est déjà 12 ou 13 millions d'habitants.
04:18Donc un pays tentaculaire de tous les superlatifs versus, je dirais, le Costa Rica de l'Afrique.
04:23OK. Voilà. Donc là, on sait où on est.
04:25Et donc, vous nous faites notamment découvrir, pas seulement, mais une réserve qui s'appelle Otsala Kokoa.
04:32Déjà, comment vous, vous l'avez découverte ? Et puis, qu'est-ce qu'elle a de particulier ?
04:36Alors, ce qu'on disait en rappel liminaire, je suis assez passionné de préservation de faunes et de flores.
04:41Et c'est lors d'un voyage privé, pour avoir été au Botswana, en Namibie, au Costa Rica, pour des repérages de potentiels livres ou d'autres projets.
04:51Cette réserve a été classée par l'UNESCO en septembre 2023.
04:55Et Otsala, c'est sans doute l'un des derniers sanctuaires des grands primates.
05:01On estime à peu près à 100 000 gorilles, par exemple, la population.
05:07Donc c'est X fois supérieur à celle du Rwanda, pour vous donner une idée.
05:11Qui, pour le coup, le Rwanda est un tout petit pays de 26 000 km².
05:15Donc là, c'est une réserve préservée parce qu'elle est très éloignée des transports.
05:21Donc on ne peut s'y rendre qu'en petit avion ou par des routes, mais il faut vraiment avoir beaucoup de temps.
05:27Et moi, j'ai eu un vrai coup de cœur pour cet endroit.
05:31Alors, il y a la réserve. Quand on est dans un lieu pareil, de quoi on prend conscience ?
05:37C'est un trésor de biodiversité pour la faune, pour la flore.
05:43Qu'est-ce qui en ressort, en fait ?
05:45Alors, ce livre, c'est de mettre en exergue... La photo, c'est un peu une caméra, mais à image fixe.
05:51Et c'est aussi montrer la beauté du monde d'aujourd'hui.
05:57Parce que quand on sait qu'il y a plus de 100 conflits dans le monde aujourd'hui, on oublie qu'il n'y a qu'une seule planète.
06:03Et cet endroit, Otsala, c'est une concentration.
06:09Je pense que le pays, c'est plus de 5% de biodiversité mondiale.
06:13Un peu comme la Colombie et le Costa Rica qu'on citait tout à l'heure.
06:17Et puis, ce qui est surprenant, c'est que vous avez par exemple... On prend conscience de la beauté, évidemment, du monde, mais ça c'est un lieu commun.
06:23Mais surtout de cette fragilité. Je vous donne un exemple.
06:27À côté d'Otsala, que vous évoquiez, il y a d'immenses tourbières.
06:31Les tourbières sont des pseudo-marécages avec un peu de végétation.
06:35On s'est aperçu qu'en 2018, donc c'est très récent, mais que ces tourbières avaient pour vertu de stocker le carbone.
06:43Et on sait que le carbone est stocké par millions, voire centaines de millions de mètres cubes dans ce pays.
06:50Et qu'un réchauffement climatique d'1.5 libérerait le carbone stocké.
06:55Dans ces tourbières, notamment ?
06:57Dans ces tourbières, et ça aurait évidemment un effet non vertueux.
07:01Un vrai coup de cœur pour ce pays, et cette réserve en particulier que je connais bien.
07:06Et cette forêt du Congo, elle est gigantesque. C'est un gigantesque puits de carbone, grâce aux tourbières, mais pas seulement.
07:14Pas seulement. Avec la forêt amazonienne, c'est la deuxième forêt qui a pour vertu de stocker le plus de carbone.
07:24Faites-nous visiter un peu. L'eau est omniprésente ?
07:28L'eau est omniprésente.
07:29C'est un océan vert, mais il y a beaucoup d'eau.
07:30Il y a beaucoup d'eau, ce qui est une richesse naturelle dans le pays. L'eau est omniprésente, et c'est la raison pour laquelle on a appelé le livre Au fil de l'eau,
07:42qui était une thématique extrêmement intéressante, puisque au-delà du fleuve Congo, vous avez la Lima,
07:47qui est une rivière qui prend sa source au Gabon, un affluent du Congo, qui est un miroir de 500 kilomètres absolument incroyable.
07:54Et vous avez également énormément de sources. Et pour finir, ce qui est extraordinaire, c'est qu'accompagnés dans les lagunes de mangroves de Kumquati,
08:04qui est la réserve la plus proche de l'océan Atlantique, vous passez des grands primates, des chimpanzés, là où Djengouda a par exemple un institut.
08:13Et vous faites quelques minutes de bateau supplémentaire et vous rencontrez les premières baleines à bosse.
08:20Donc des grands singes, en quelques minutes, vous êtes au milieu de baleines à bosse et de grandes raies.
08:26Pourquoi ces lieux magiques, d'une certaine façon, leur préservation nous concerne tous ?
08:41Comme vous l'évoquiez, les forêts, ça nous concerne tous parce qu'aujourd'hui, vous avez des enjeux de pouvoir respirer sur cette planète de manière correcte.
08:51Donc l'enjeu, il est nord-sud, parce que les pays du nord demandent aux pays du sud de préserver leurs forêts, leurs tourbières, le maximum de préservation pour qu'on puisse...
09:01Parce que les forêts ont quand même été très dégradées dans le monde entier. On perd 4 à 5 millions d'hectares par an.
09:06Donc essentiellement pour l'alimentation des bêtes que l'on mange. Donc ça c'est un sujet qu'on pourrait évoquer une autre fois.
09:16Mais pour la biodiversité, puisque c'est important de préserver, on a perdu 70% des espèces en 60 ans sur cette planète.
09:25Donc là on a une réserve de biodiversité, un puits de carbone qui stocke du carbone vers ces forêts et ces marais.
09:33Et également cette idée de trouver des partenariats entre les pays du nord et du sud que j'évoquais à travers l'exploitation de bois raisonné.
09:43Parce qu'aujourd'hui sur la planète, 97% de la pollution est émise par l'hémisphère nord et 3% par l'hémisphère sud.
09:50Donc il faut forcément trouver, et c'est pour ça qu'on parle aujourd'hui de Denis Sassou Nguesso, le président de la République du Congo.
09:58Et en pointe sur ces sujets là, on parle de diplomatie verte avec de grands enjeux aussi financiers pour que ces pays puissent préserver.
10:07Mais avec l'apport, le concours des pays du nord, notamment sur le plan économique.
10:12Vous avez d'autres projets de livres similaires, de lieux comme ça un peu emblématiques à nous faire découvrir ?
10:20Alors je retournerai bien en Mongolie. J'avais fait un premier livre il y a une quinzaine d'années avec le photographe Richard Hojar.
10:29Pour déjà sensibiliser sur les effets du changement climatique.
10:34Donc la Mongolie, la Bolivie.
10:38Avec toujours cette ligne directrice, cet esprit de préservation de la planète et de sensibilisation ?
10:45Montrer pour démontrer, un peu cette idée là.
10:49Parce que le paradis est peut-être ailleurs, mais il est encore bien souvent présent sur cette terre.
10:56Je reviens, on a commencé par là, à propos de ce livre, sur cette réserve d'Otsala.
11:03Vous me l'avez dit, elle est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.
11:06Tout à fait.
11:07Ça change quoi ? Elle est mieux protégée ? Il y a des subventions ? En fait je ne me rends pas compte de ce que ça change.
11:14Ça change exactement sur ce que vous venez de dire.
11:17Vous avez une mise en lumière de la région.
11:22Ce classement fait qu'on ne peut plus, le premier postulat c'est qu'on ne peut plus y faire n'importe quoi.
11:30C'est surtout ça qui est important.
11:32Ça a un impact évidemment à minima financier.
11:37Et ça a aussi un impact de sensibilisation même des populations.
11:42Local, attention, vous êtes dans un endroit extrêmement préservé.
11:46C'est votre trésor, votre bijou.
11:48Pour les générations futures, c'est identifié comme tel.
11:52Et puis c'est aussi, sur le plan du marketing territorial, extrêmement intéressant d'être classé au patrimoine mondial.
12:00C'est que, en quelque sorte, il y a quand même quelque chose à voir.
12:03Évidemment.
12:04Merci beaucoup Michel Duplessier à la découverte de la République du Congo au fil de l'eau.
12:10Ce livre magnifique que vous publiez les éditions du marque page.
12:17Merci beaucoup.
12:18On passe à notre débat.
12:20On va revenir sur des questions qui sont beaucoup plus prosaïques mais tellement importantes.
12:27Comment les PME se préparent au reporting extra financier ?
12:31C'est le Zoom de ce Smart Impact avec Nicolas Bernard.
12:41Bonjour.
12:42Bienvenue.
12:43Vous êtes le directeur du pôle PME ETI chez R3.
12:47On va parler de la directive CSRD, le reporting extra financier.
12:52Petite présentation de R3 pour commencer.
12:54Un collectif d'experts, d'ingénieurs.
12:57Oui, tout à fait.
12:58Aujourd'hui, R3, notre métier, c'est de proposer des solutions aux entreprises qui ont besoin de réponses aujourd'hui
13:04sur les sujets de comment on peut se décarboner, comment on peut réduire sa facture énergétique
13:10ou bien comment on peut se mettre en conformité sur la CSRD.
13:13Et puis au passage, essayer d'avoir une réponse sur l'autre gros mot qu'il y a derrière,
13:17qui est structurer sa stratégie RSE.
13:20Le but, c'est d'avoir un peu plus de 120 experts répartis dans toute la France
13:25qui vont être capables d'apporter ces solutions aux entreprises.
13:29D'abord avec de l'accompagnement, poser le bon diagnostic
13:33et ensuite apporter un plan d'action avec des recommandations concrètes et opérationnelles.
13:38Et puis ensuite, avoir les outils qui vont permettre à ces entreprises de ne pas faire appel à nous année après année,
13:45mais qu'elles soient autonomes sur le fait de répondre à ce bilan carbone, à cette CSRD.
13:51Et puis les bonnes solutions de financement, parce qu'un plan d'action c'est toujours quelque chose de sympa,
13:56mais il faut être capable de le rendre opérationnel, concret et le financer.
14:00C'est souvent un des problématiques principales qui va se cacher derrière.
14:03Et donc spécialisé dans ces enjeux de transformation, transition environnementale ou énergétique et sociétale,
14:10parce que tout ça est lié depuis le début ou alors c'est devenu votre spécialité ?
14:16Depuis le début, parce que l'entreprise a été créée il y a 4 ans maintenant par Frédéric Rodrigues,
14:21qui est un des membres fondateurs des structures d'accompagnement autour de ces sujets de transition écologique.
14:28Donc ça a vraiment été dans l'ADN depuis le début d'être capable d'apporter ces solutions.
14:32Mais est-ce qu'il y a encore des clients qui n'ont pas ça en tête ? Vous voyez ce que je veux dire ?
14:37C'est-à-dire qu'ils se disent, tiens il faut qu'on réfléchisse à notre avenir, comment on se transforme, comment on évolue, etc.
14:41Et qui viennent sans penser à la question du bilan extra-financier, de l'environnement, du rôle finalement de l'entreprise ?
14:50J'ai envie de dire oui et non, parce qu'on part toujours du constat qu'il y a plein de choses qui sont mises en place dans les organisations.
14:57Quand on vient, on pose un diagnostic, le but c'est de comprendre le métier de l'entreprise.
15:01Par exemple, on va visiter une usine de production d'épices ou de sauce barbecue, un exemple concret dans le centre de la France.
15:09Et quand on y va, le but c'est de voir qu'il y a plein de choses qui sont mises en place, des travaux de performance énergétique pour que l'on réduise la facture, de l'isolation.
15:17Mais il y a aussi des choses qu'on pourrait un peu mieux structurer.
15:20Et c'est ce que la CSRD vient pointer du doigt, cette nouvelle directive, c'est de donner un cadre qui va permettre aux entreprises de répondre aux attentes,
15:28pas simplement du réglementaire, mais également aux attentes de tout un tas de donneurs d'ordres, d'investisseurs, de banquiers, de grands clients,
15:34qui viennent poser des questions depuis un certain nombre d'années aux PME, aux ETI, en leur demandant de montrer ce qu'elles mettent en place en matière de RSE ou de décarbonation.
15:45Et elles n'ont pas toujours une réponse qui est très structurée, ou en tout cas le cadre n'est pas toujours le même.
15:51Là c'est un langage commun qui va s'imposer.
15:54Exactement. Alors ça fait peur au début, évidemment, mais par contre c'est une réponse commune et une opportunité pour toutes celles qui vont s'en emparer avec du sérieux,
16:04avec de la rigueur, etc., de montrer qu'elles sont engagées et elles prennent les choses vraiment à bras-le-corps, on va dire.
16:11Et je pense que des entreprises qui ont pris les choses à bras-le-corps, il y en a encore un certain nombre qui peuvent s'y engager dans les années à venir.
16:19On le voit encore en tout cas aujourd'hui.
16:21On va rappeler le calendrier de l'application de cette directive européenne.
16:26Depuis le 1er janvier de cette année, avec un premier reporting qui est attendu pour ce début 2025, ça concerne les entreprises qui remplissent deux des critères suivants.
16:37On les voit s'afficher, plus de 500 salariés, plus de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires, plus de 25 millions d'euros de total de bilan.
16:43Ensuite, encore un an, 1er janvier 2025, on est à plus de 250 salariés et les deux autres critères ne changent pas.
16:51Et puis à partir du 1er janvier 2026, vous le voyez, les PME cotées en bourse.
16:57Est-ce que les PME, la réponse est un peu dans la question, mais elles sont suffisamment outillées pour répondre aux objectifs de ce bilan CSRD ?
17:09Il y a quand même 800 pages, on n'est pas concerné par forcément les 800 pages, mais quand même.
17:14J'imagine l'angoisse du patron de PME qui se retrouve face à ça.
17:18C'est sûr que ça peut paraître impressionnant au début.
17:23Je pense que le calendrier, justement, permet d'avoir, on va dire, une montée progressive pour ces entreprises.
17:30Parce qu'en fait, celles qui vont être attendues en 2025, ce sont des entreprises qui, déjà depuis des années,
17:35étaient attendues sur ce qu'on appelait la déclaration de performance extra-financière.
17:39Donc elles faisaient déjà un gros rapport sur ces indicateurs extra-financiers.
17:43Donc elles, elles sont un petit peu habituées à l'exercice.
17:45C'est des sociétés qu'on peut accompagner comme Canal+, la SNCF, les mousquetaires, c'est des structures.
17:50Elles ont déjà l'habitude de faire ces rapports-là.
17:52Et simplement, ce qu'apporte le cadre de la CSRD, c'est aller plus loin.
17:56Et ces grandes entreprises, elles vont un petit peu montrer la tendance et le chemin à toutes les plus petites entreprises de leur secteur d'activité
18:04qui vont voir leur rapport être produit et être publié en 2025.
18:08Là, on a déjà des premiers rapports.
18:10Il y en aura d'autres en mars, en avril 2025 qui seront publiés.
18:14Et les PME, elles, elles sont attendues sur l'exercice de 2025.
18:17Mais concrètement, ça veut dire quoi ?
18:18Ça veut dire publier en 2026.
18:20En fait, on publie en 2026 des données qu'on a constatées sur une année.
18:24Donc il faut s'y mettre.
18:26Il faut s'y mettre maintenant.
18:28Il faut s'y mettre maintenant.
18:29Il fallait peut-être déjà s'y mettre un peu.
18:30Mais déjà, si on s'y met maintenant, c'est très bien.
18:33Et alors, ce qui est intéressant, peut-être inquiétant, vous allez nous dire ce que vous en pensez,
18:38c'est cette interview du Premier ministre Michel Barnier qui...
18:42Alors, il ne se posait pas seulement la question de la directive CSRD.
18:45Il disait l'empilement des normes, le fait qu'effectivement, ça fait partie des critiques parfois légitimes qui peuvent être exprimées
18:53et que beaucoup de chefs d'entreprise expriment sur l'empilement des normes, normes françaises, normes européennes, etc.
18:58Il disait qu'il faut réfléchir à un moratoire.
19:01Et il citait justement la directive CSRD.
19:04Est-ce que pour vous, c'est une bonne ou une mauvaise idée, un moratoire sur la CSRD ?
19:08Je pense que c'est un faux débat.
19:10Parce qu'aujourd'hui, c'est trop dur de rétro-pédaler maintenant que la loi a été transcrite en droit français.
19:17C'est une directive européenne transcrite en droit français depuis maintenant plus d'un an.
19:21Ça voudrait dire abroger cette loi, aller porter au Parlement européen un retour sur cette directive.
19:28Surtout que la directive intègre déjà beaucoup d'adaptations pour les PME.
19:34Il y a quasiment 50% de ce qu'on va analyser dans la CSRD sur lequel les entreprises peuvent décaler de 1 ou 2 ans leur reporting.
19:46Il y a déjà un moratoire d'une certaine façon intégré dans le texte.
19:51C'est déjà prévu que les PME, dès 2026, on n'arrive pas à les regarder en leur disant qu'il faut que vous fassiez tout, tout, tout.
19:57Il y a des choses où vous pouvez le faire en 2027, en 2028.
20:00C'est évident, toutes les nouvelles réglementations ont toujours fait peur quand elles sont rentrées en vigueur.
20:08Mais vous dites que c'est une opportunité.
20:10Vous l'avez déjà dit tout à l'heure, je veux bien qu'on rentre dans le détail de cette opportunité.
20:13Pourquoi ? Quels arguments ? C'est ce que vous faites dans votre job.
20:18Vous vous utilisez pour convaincre un chef d'entreprise qui vous dit que c'est trop compliqué, je ne veux pas y aller, CSRD, j'en veux pas.
20:25Pourquoi c'est une opportunité ?
20:27Première chose, parce que l'exercice de la CSRD dans la méthodologie, ce qu'il faut se poser comme question c'est
20:33à quel risque je vais me confronter dans les années à venir autour de ces enjeux environnementaux et sociétaux ?
20:39C'est se poser la question par exemple de, est-ce que le changement climatique, ça va faire porter des risques sur mon activité dans les années à venir ?
20:45Est-ce que par exemple le fait que les chaleurs augmentent très fortement et que moi j'ai un site de production qui est un peu mal isolé,
20:52ça va entraîner peut-être des arrêts de production, je ne vais plus avoir la possibilité quand je produis des shampoings,
20:58j'ai beaucoup d'eau que je vais mettre dans mon processus industriel.
21:01Si je n'ai pas anticipé le fait que je peux avoir des coupures d'eau parce qu'à un moment on va me dire que c'est prioritaire de le donner aux agriculteurs,
21:08quand j'ai mon site à Grasse qui est quand même un haut lieu de la production cosmétique,
21:13typiquement dans ce cadre-là la CSRD permet de se poser la question de comment je vais y répondre ?
21:18Est-ce qu'il ne faut pas que j'ai mes propres canaux, mes propres sources d'approvisionnement ?
21:21Est-ce qu'il ne faut que j'ai pas ma centrale de traitement ?
21:23Anticiper les risques, première chose, puis deuxième chose, répondre à des attentes qui sont de plus en plus présentes,
21:29pas de la réglementation mais de ce qu'on appelle des grands donneurs d'ordre, des investisseurs, des banquiers, des fonds d'investissement, des clients en fait aujourd'hui.
21:38Des collectivités locales qui souvent conditionnent des marchés à un bilan extra financier le plus vertueux possible.
21:45Et la CSRD aujourd'hui s'est donné à ces structures-là un langage commun qui va leur permettre de comparer entre guillemets des choux et des choux
21:53et d'être capable de regarder les entreprises qui leur fournissent les mêmes services avec des indicateurs communs.
21:59La SNCF par exemple aujourd'hui évalue déjà, ça représente entre 15 et 25% de l'évaluation dans la plupart de ses appels d'offres,
22:07l'intégralité de ses fournisseurs. Aujourd'hui ils le demandent via une certaine structure.
22:12La CSRD va leur permettre d'avoir des indicateurs qui vont leur permettre de comparer entre eux leurs fournisseurs,
22:18et que ce soit un critère au même titre que la qualité, le prix, les délais, etc.
22:23Et donc finalement aussi de se positionner, c'est un benchmark, et donc de se positionner peut-être mieux que des concurrents.
22:29Exactement.
22:30C'est aussi comme ça qu'on peut l'anticiper.
22:32En tout cas c'est comme ça que ça se traduit pour beaucoup de dirigeants d'entreprises qui aujourd'hui ne viennent pas que pour la CSRD
22:38mais qui viennent aussi parce qu'ils ont besoin d'avoir ce qu'on appelle une démarche RSE,
22:42d'être capable de montrer que ce sujet ils l'ont pris à cœur,
22:46et qu'ils n'ont pas simplement quelques petites actions parcellaires qui sont mises en place à droite à gauche.
22:51Merci beaucoup Nicolas, Bernard, et à bientôt sur BeSmart for Change.
22:55Voilà on passe tout de suite à notre rubrique Startup, c'est parti !
22:58Smart Ideas avec Christelle Jimarret, bonjour.
23:08Bonjour Thomas.
23:09Bienvenue, vous êtes la co-fondatrice de EcoClean On Demand, vous l'avez créé en 2021 avec Julien Vasseur,
23:14et on remonte au point de départ, avec quelle idée ?
23:17Alors l'idée avec Julien c'était de se dire, est-ce qu'on pourrait pas faire une plateforme qui serait un peu le Uber du nettoyage,
23:23de façon très éthique, très écologique, et avec tout ce qu'on savait faire sur la RSE.
23:30Donc on a pris juste la simplicité du modèle Uber,
23:33donc d'aller effectivement former, inscrire et déclarer sur notre plateforme des EcoCleaners,
23:40qui allaient être notre base de cleaners, et puis après aller chercher des clients.
23:46Et l'idée de la plateforme c'est de faire le matching entre l'offre et le besoin, tout simplement.
23:51Donc de mettre en contact des particuliers ou des entreprises d'ailleurs qui cherchent du nettoyage à domicile.
23:56Exactement, des particuliers qui cherchent du nettoyage à domicile parce qu'ils sont dans une région pour une donnée indéfinie,
24:02et ils arrivent, ils n'ont pas forcément la connexion.
24:05Souvent on arrive, on dit, est-ce que tu ne connaîtrais pas une femme de ménage ?
24:08C'est une grosse difficulté parce que quand elle est bonne, on ne vous divulgue pas son nom,
24:12et puis quand elle n'est pas bien, on vous le dit et puis ça ne se passe pas bien.
24:15Donc nous l'idée c'est d'avoir des profils qui sont vérifiés, qui sont formés, et qui sont aussi simples à réserver qu'un taxi.
24:21Voilà, c'est ça l'idée.
24:22Et pour les entreprises, l'idée c'est que c'est sans engagement.
24:26Parce que pour les particuliers c'est sans engagement, ça va de soi.
24:29Par contre pour les entreprises, le modèle économique, c'est que souvent vous avez un contrat annuel, voire triennal.
24:34Et là on voit qu'avec les difficultés économiques, ou même l'avènement du télétravail,
24:39on ne sait jamais à combien de pourcents seront remplis mes bureaux.
24:44Il est un peu dommage économiquement de payer plein pot, alors que vous avez 3 personnes sur site au lieu de 400.
24:51Donc l'idée c'est que vous allez sur la plateforme, et puis vous régulez vous-même votre passage,
24:57et vous ne payez que ce que vous avez consommé.
24:59L'appli elle permet aussi, il y a de la géolocalisation, de chercher finalement, de trouver des éco, des cleaners comme vous dites,
25:08le plus proche possible, d'éviter les transports un peu inutiles.
25:13Alors l'idée c'est que vous, en tant que client, vous ne cherchez rien du tout.
25:16C'est vraiment la simplicité, en 23 secondes, j'ai encore fait le test tout à l'heure dans les loges,
25:20vous obtenez votre devis, vous payez en carte bleue, et en moins de 20 minutes, quelqu'un arrive chez vous.
25:26C'est ça l'idée. Et pourquoi c'est possible ?
25:29Comment c'est possible ? C'est effectivement grâce à la géolocalisation,
25:32puisque nous on refuse que nos écocleaners passent plus de temps dans les transports,
25:37ou dépensent 3 plein d'essence pour aller travailler 2 heures.
25:40C'est pas l'idée. L'idée c'est vraiment de dire, on a recruté les meilleurs, on les paye très bien,
25:45on les paye 18 euros de l'heure, pour mémo c'est 9,43 euros, le salaire médian dans le nettoyage.
25:50Donc vous êtes quasiment au double du salaire médian.
25:53Mais le client paye le prix de marché.
25:55Parce que nous on a préféré renier sur nos marges et axer sur la volumétrie,
26:00plutôt que de dire, on reste petit et on paye mal nos cleaners.
26:05Donc votre modèle économique repose sur la quantité des transactions et des matchs dont vous parliez.
26:11Exactement. Et l'idée aussi c'est que ça repose sur la simplicité.
26:15En 23 secondes vous obtenez quelqu'un qui arrive chez vous.
26:18Il y a cette dimension éthique qui est liée beaucoup à ce que vous venez de décrire,
26:23c'est-à-dire des conditions de travail et de rémunération meilleures pour celles et ceux qui viennent nettoyer,
26:30et la dimension écologique. Est-ce que vous l'avez adressée aussi ?
26:34Alors oui, en fait on a adressé, nous Julien et moi on est issus effectivement du monde du nettoyage,
26:39parce que cette plateforme en 2021 en fait est une petite sœur de notre entreprise qui date de 2005,
26:44qui est sur un modèle complètement classique avec des contrats, de l'engagement.
26:48Et là on s'est dit, post-Covid, plus personne ne va être engagé nulle part.
26:52D'ailleurs les acteurs qui réussissent sont ceux qui ne vont pas, il n'y a pas de rétention.
26:56Donc nous on ne fait pas de rétention au client, puisqu'on sait qu'un client satisfait va rester de toute façon.
27:01L'idée c'est que notre expertise elle est sur effectivement,
27:05moi par exemple je suis la personne qui a introduit le travail de jour dans le monde du nettoyage en 2005.
27:10J'ai importé aussi des produits écologiques que je faisais venir d'Allemagne.
27:13Là maintenant la norme, vous trouvez des produits écologiques pratiquement partout,
27:18et quasiment toutes les entreprises de nettoyage le font, tant mieux.
27:21Donc ça c'est même plus quelque chose qu'on précise, parce que c'est quasiment induit.
27:26Après par contre vous avez la notion effectivement de réduction des gaz à effet de serre liés au déplacement du cleaner.
27:32Vous avez aussi le fait que votre cleaner ne dépense pas pour aller travailler.
27:36Ça c'est très important pour nous.
27:38Et tout cela a été couronné par notre labellisation Bicorp.
27:42Vous l'avez, vous êtes en train ?
27:44Nous l'avons depuis juin.
27:46C'est super, bravo, parce que c'est un défi d'obtenir le label Bicorp.
27:50Non seulement c'est un défi, mais il faut savoir qu'il n'y a que 2000 entreprises en Europe qui l'ont,
27:55et il n'y a que deux entreprises en France dans le nettoyage qui l'ont.
27:59Nous sommes la deuxième.
28:00Bravo à EcoClean On Demand.
28:01Merci beaucoup Christelle Gimarae, à bientôt sur l'antenne de Be Smart For Change.
28:05Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:07Merci de votre fidélité.
28:09Salut.

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