Jeudi 17 avril 2025, retrouvez Raphaël René-Bazin (Secrétaire général, Fondation Groupe RATP), Louis Cottin (responsable du programme CATALYST, Leonard), Capucine Cogné (Responsable du business development, Kumulus) et Gaspard Duthilleul (Directeur des opérations, Greyparrot AI) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:14Et voici le sommet. A mon invité, c'est Raphaël René Bazin, le secrétaire général de la fondation du groupe RATP.
00:20On parlera de ses missions et de la grande collecte solidaire de vêtements qu'elle vient d'organiser.
00:25Dans notre débat, on va évoquer l'accompagnement, l'incubation des startups engagées avec l'exemple du programme Catalyst de la plateforme de prospective et d'innovation du groupe Vinci.
00:37Et puis dans notre rubrique Smart Ideas, la bonne idée du jour, elle est signée Greparot et son logiciel de reconnaissance des déchets pour mieux les traiter dans les centres de tri.
00:47Trois thèmes, 30 minutes pour les développer. C'est parti.
00:55L'invité de Smart Impact, c'est Raphaël René Bazin. Bonjour.
00:59Bonjour.
01:00Le secrétaire général de la fondation du groupe RATP.
01:03Quelques chiffres sur le groupe RATP, parce qu'on ne sait pas forcément que c'est un groupe mondial.
01:08C'est 12 millions de voyages assurés chaque jour, présents dans 15 pays, sur 5 continents, 71 000 collaborateurs, dont un quart à l'international.
01:19Et alors, la fondation du groupe RATP, elle existe depuis quand ? Et quelles sont ses missions ?
01:25Écoutez, la fondation du groupe RATP, donc c'est vraiment la fondation de l'ensemble du groupe et de ses filiales, elle existe depuis 30 ans.
01:33Et en fait, elle a une mission qui est de l'insertion sociale de publics urbains, parce qu'on est vraiment un groupe de l'urbain, en situation de fragilité économique ou sociale.
01:42Et on déploie cette mission à travers deux programmes. Un programme pour faciliter l'insertion de ses publics, et aider les jeunes aussi dans leur choix d'orientation, donc des étudiants.
01:53Et le deuxième programme est de favoriser l'égalité d'accès aux ressources et aux opportunités de la ville, qui est vraiment dans l'ADN du groupe.
02:00Alors, comme vous le dites, en fait, le groupe est un peu partout. Et ce qui est intéressant, c'est qu'on peut intervenir en Ile-de-France, évidemment, qui est le cœur de la RATP,
02:09mais on intervient aussi avec nos collègues des filiales en France, ça peut être à Brest, à Angers, à Toulon et ailleurs.
02:16Et puis à l'international, en ce moment, on a deux projets, un au Caire et un en Afrique du Sud, qu'on soutient avec les équipes locales de la RATP.
02:25Parlons-en, alors, lequel des deux exemples vous voulez nous raconter ? Le Caire ou la RATP ?
02:30Écoutez, je peux vous raconter le Caire, qui est vraiment un projet très intéressant.
02:34Déjà, la RATP au Caire, elle exploite une ligne de métro, une ligne de RER. Il y a 3 000 collaborateurs au Caire.
02:42Et en fait, le projet qu'on accompagne, qui est un projet qui est porté par le SAMU Social International,
02:48qui vise à accompagner des jeunes qui étaient à la rue et qui sont hébergés dans des hôtels sociaux, vers l'emploi.
02:56Et en fait, l'intérêt de ce projet-là, qui fait partie d'un programme qui est soutenu par l'AFD, par une fondation égyptienne, par une entreprise égyptienne,
03:05c'est d'avoir un travail en commun entre la fondation, qui apporte un soutien financier au projet,
03:12et la filiale locale, où il y en a 25 mentors qui vont aider ces jeunes dans le parcours vers l'emploi.
03:18La filiale organise des visites pour ces jeunes, ces 120 jeunes qui sont concernés, va prendre des stagiaires.
03:25Enfin voilà, donc ça, c'est vraiment un super engagement des équipes.
03:29Et ce qui est vraiment intéressant, c'est que c'est vraiment les équipes locales,
03:32parce que ce sont des égyptiens qui sont mentors, parce qu'en face, c'est des arabophones qui sont les bénéficiaires.
03:38Donc c'est vraiment ces liens.
03:39Et ces liens, c'est vraiment l'ADN du groupe de s'engager vers l'intérêt général, et on essaie de le déployer partout.
03:46Et notamment en France, effectivement, ce sont les salariés, les collaborateurs du groupe RATP qui vont s'engager.
03:52Par exemple, avec cette collecte solidaire de vêtements que vous venez d'organiser, ça marche comment ? C'était quoi le principe ?
04:00Écoutez, ça fait 5 ans, je crois, 4-5 ans qu'on organise cette collecte.
04:05Alors, à l'origine, on l'a fait avec une association, et on continue à le faire avec cette association qui s'appelle La Cravate Solidaire,
04:12qui est vraiment une super association, qui a un principe, c'est d'accompagner des demandeurs d'emploi au moment où ils vont avoir des entretiens d'embauche.
04:22Et cet accompagnement...
04:23Ça passe par les vêtements, mais pas que.
04:24Voilà, cet accompagnement, c'est ça ce qui est malin, ce qu'ils ont trouvé, c'est un accompagnement RH classique de préparation à l'entretien,
04:29et un accompagnement en images, qui est de se dire, pour aller à un entretien d'embauche, il faut être à l'aise dans ces vêtements,
04:36il faut que ces vêtements correspondent au poste qu'on va avoir.
04:39Et donc, pour pouvoir finalement habiller ou proposer des vêtements à leurs bénéficiaires,
04:45ils vont faire des collectes dans les entreprises, et c'est ça ce qu'on a fait avec eux.
04:49Et donc, on fait une collecte au siège de la RATP, avec La Cravate Solidaire,
04:53et puis, on y associe tant d'autres associations, on l'a fait avec les Restos du Coeur l'année dernière,
04:59et cette année, de manière un peu spécifique, on l'a fait avec une équipe de la RATP,
05:03qui est le Recueil Social, qui est l'équipe interne,
05:06qui va au-devant des plus démunis dans le métro, donc des sans-abri,
05:10pour leur proposer des solutions de sortie du métro, notamment vers de l'hébergement,
05:14et ils avaient besoin, eux, d'avoir des vêtements chauds,
05:17pour donner, en cas de besoin, à ces bénéficiaires.
05:20Donc, on a organisé cette collecte pendant une semaine,
05:22et on a eu, cette année, 350 kilos de vêtements qui ont été récupérés.
05:28L'année dernière, c'était 200, un peu plus de 200 kilos.
05:31Et ce qui est vraiment sympa, c'est que ça devient un peu un événement comme ça,
05:35tous les ans, et finalement, les collaborateurs se disent...
05:37Et avec l'objectif de battre le record de l'année précédente, j'imagine ?
05:39Oui, c'est toujours un petit peu ça, et les collaborateurs ont ça en tête,
05:43et nous sollicitent en temps à la Fondation pour dire,
05:46mais elle a lieu quand, la collecte ?
05:48Et on a même des collaborateurs qui ne sont pas du siège,
05:51qui nous disent, mais dans mes locaux, quand est-ce que ça va avoir lieu, etc.
05:56Mais ce recueil social de la RATP, c'est quoi exactement ?
05:59Alors, le recueil social de la RATP, c'est un service de la RATP.
06:03Il y a une soixantaine de collaborateurs qui sont détachés d'autres équipes,
06:07et qui sont des professionnels du lien,
06:10et d'aller au-devant des personnes démunies dans le métro,
06:13notamment des sans-abri, pour aller rentrer en dialogue avec eux,
06:17et leur proposer des sorties vers de l'hébergement,
06:21et essayer de faire en sorte qu'ils aient des solutions pour sortir du métro.
06:26Et c'est vraiment des équipes très intéressantes.
06:30Et alors, ce qu'on fait aussi avec eux, une fois par an,
06:33il y a la Nuit de la Solidarité, c'est quelque chose qui se déroule à Paris,
06:36et nous, dans le métro, on va avec des collaborateurs du recueil social
06:41et des bénévoles de la RATP au-devant des sans-abri,
06:44pour essayer là aussi de trouver des solutions.
06:46L'insertion professionnelle, je reviens à la cravate solidaire, à cette logique,
06:51vous l'avez dit tout à l'heure, c'est l'une de vos missions majeures.
06:55Comment vous accompagnez des jeunes, notamment dans les choix d'orientation ?
07:00Ça passe par quoi ? Pareil, des partenariats avec des associations, des actions spécifiques ?
07:04On a dans ce champ-là, on a des partenariats avec des associations qui, elles, portent les projets.
07:09Et puis, on a aussi des partenariats avec des écoles ou des universités.
07:14Et là, on a un dispositif qu'on a mis en place à la Fondation,
07:17qui s'appelle Un étudiant, une bourse, un mentor.
07:19En fait, on monte des partenariats avec des écoles
07:21pour trouver des étudiants qui vont avoir un besoin de bourse
07:26et aussi d'accompagnement de mentorat.
07:28Et là, ce sont des collaborateurs de la RATP qui vont être les mentors de ces jeunes.
07:31Donc ça, c'est tout un volet qu'on a mis en place.
07:34Et après, dans l'accompagnement de ces publics,
07:38il y a aussi toutes les pépites qu'on a à la RATP.
07:41C'est-à-dire qu'en fait, moi, mon rôle, c'est d'amener les ressources de la RATP
07:44vers l'intérêt général, vers ses bénéficiaires,
07:47et donc d'organiser des visites de sites, par exemple,
07:49parce qu'il y a une partie des bénéficiaires qui n'a pas de culture de l'entreprise,
07:53qui n'est pas dans un environnement familial, de proximité,
07:58qui travaille dans un siège social d'un grand groupe, etc.
08:00Et donc ça, on organise beaucoup de liens avec les équipes
08:04pour essayer de casser des barrières aussi,
08:07qui est de se dire, en fait, la RATP, elle embauche à tous les niveaux.
08:10Elle embauche sans diplôme à...
08:12Donc c'est aussi un levier de la politique de recrutement du groupe ?
08:16Alors, ce n'est pas un levier.
08:17En fait, c'est plutôt, et moi, vraiment, dans l'inverse,
08:20c'est plutôt de dire à ces jeunes et de leur amener des éléments pour dire
08:23que c'est possible dans tout un tas d'entreprises à la RATP.
08:27Pas d'autocensure, vous pouvez y aller.
08:28Comme ça peut être le cas dans d'autres grandes entreprises nationales.
08:31Pas d'autocensure.
08:32Et aussi d'avoir des collaborateurs qui peuvent expliquer les parcours qu'ils ont eus.
08:38Et ça, c'est très intéressant.
08:39L'autre pilier, vous l'avez évoqué tout à l'heure,
08:42c'est faciliter l'accès à la ville.
08:46Finalement, qu'il y ait une égalité dans l'accès à la ville.
08:49Alors là, on peut prendre des exemples.
08:51J'ai vu en préparant, par exemple, qu'il y avait un exemple à Angers.
08:53Ça s'appelle Angers Mob Service.
08:55C'est quoi, ça ?
08:56Alors, Angers Mob Service, c'est une association à Angers
08:58qui fait deux choses.
08:59Qui est un chantier d'insertion pour upgrader des vélos classiques en vélos électriques.
09:06Donc, ils font ça dans le cadre de l'insertion de leur public.
09:08qui sont des opérateurs de maintenance.
09:11Et en parallèle, ils développent un service qui est de location de vélos
09:15à tarif solidaire pour des gens qui sont en recherche d'emploi.
09:18Donc, c'est vraiment...
09:19Ça permet de faciliter l'accès à la ville.
09:22J'ai deux autres exemples, si je peux.
09:23C'est un projet qui est porté par une association qui s'appelle Cycle Avenir
09:28qui apprend à des femmes, notamment des femmes migrantes, réfugiées,
09:33à faire du vélo.
09:34Parce qu'elles viennent de pays, d'environnements où on ne sait pas faire du vélo.
09:38Et en fait, c'est extrêmement intéressant.
09:40Donc, sur les quêtes Seine à Paris, là, elles apprennent à faire du vélo.
09:43Et à la fin, le dernier cycle, c'est de visiter Paris en vélo.
09:48Pour s'approprier la ville, ses monuments, les distances, etc.
09:51Et ça devient un outil de liberté, d'insertion dans la ville.
09:56Le deuxième sujet, qui est un sujet aussi génial, c'est la maîtrise populaire de l'Opéra Comique.
10:02L'Opéra Comique, grande scène nationale.
10:05Et en fait, sa directrice a inventé, comme les clubs de foot, une tournée,
10:09qui est de se dire, il faut que j'aille chercher mes publics pour la maîtrise populaire.
10:13C'est le cœur de jeunes à partir d'une dizaine d'années.
10:16Et elle va, en lien avec le rectorat, dans des écoles de zone d'éducation prioritaire,
10:22faire des auditions inconditionnelles dans les CM2.
10:25Et les jeunes qui ont envie...
10:26Et elle trouve des pépites, des talents.
10:28Et je peux vous assurer que tous les jeunes qui sont dans les spectacles de l'Opéra Comique,
10:32qui viennent de la maîtrise populaire, c'est absolument génial.
10:36Et pourquoi le lien avec la RATP ?
10:38C'est que pour qu'ils aillent tous les matins en classe à reménager à partir de la CISI
10:43et à me suivre les enseignements, depuis leur commune,
10:46ils prennent le métro.
10:47C'est le seul moyen.
10:48Et donc, en fait, là, on fait aussi un accompagnement d'accueil par les lignes de métro
10:52pour que ces jeunes et leur famille de 10-11 ans soient rassurés dans l'usage du métro tous les jours.
10:58Donc ça, c'est des super projets qu'on a vraiment un grand plaisir à accompagner.
11:02Merci beaucoup d'être venu nous présenter les missions
11:05de la fondation du groupe RATP.
11:08On passe tout de suite à notre débat
11:09« Accélérer la croissance des startups à impact positif ».
11:14Le débat de ce Smart Impact, je vous présente tout de suite mes invités.
11:23Louis Cotin, bonjour.
11:24Bonjour.
11:25Vous êtes le responsable du programme Catalyst chez Léonard.
11:28Capucine-Cogné, bonjour.
11:29Bonjour.
11:30Bienvenue à vous aussi.
11:30Vous êtes responsable du business développement de Cumulus.
11:33Léonard, c'est la plateforme de prospective et d'innovation du groupe Vinci.
11:38Depuis quand elle existe ?
11:39Et puis, c'est quoi l'ambition de Léonard, de cette plateforme ?
11:42Léonard s'était créé il y a 7 ans.
11:44L'idée, pour revenir à Vinci, c'est un groupe qui fait un peu plus de 300 000 personnes,
11:494 000 business units et des entités qui sont vraiment séparées.
11:53L'idée, c'est d'arriver avec une plateforme qui va créer des ponts entre les entités
11:58et être en avance de phase pour vraiment aller détecter les tendances du secteur
12:03et réussir à aussi identifier les enjeux opérationnels du groupe pour amener des solutions en termes de productivité,
12:10de sécurité de nos opérationnels évidemment et surtout de notre impact environnemental.
12:14Et alors, vous, vous êtes responsable de ce programme qui s'appelle Catalyst.
12:19Alors, c'est quoi Catalyst ?
12:20Catalyst, c'est l'accélérateur de Léonard qui a été créé il y a 5 ans, au moment où j'ai intégré le groupe Vinci.
12:25L'idée de Catalyst, c'est d'arriver à la fois à vraiment détecter les besoins du groupe et de toutes les entités,
12:33en parallèle de détecter qu'est-ce qui se passe autour de nous.
12:35Les start-up, les autres groupes, parfois nos concurrents mais aussi nos partenaires
12:41et vraiment de voir comment on peut amener de l'innovation au sein d'un groupe et au sein d'un secteur
12:47qui n'est pas reconnu pour sa grande innovation.
12:51Donc, faire matcher des innovations, des idées développées par la start-up et des besoins du groupe Vinci, c'est ça ?
12:57C'est ça. Alors ça, c'est la base de tout accélérateur.
12:59Faire matcher une innovation et un groupe et on fait un projet et on avance.
13:02Nous, on a voulu faire mieux pour éviter ce qu'on appelle le cimetière des pilotes réussis.
13:08On fait un pilote, ça se passerait bien et puis il n'y a pas de déploiement.
13:11L'idée de Catalyst, c'est de déployer.
13:13On fait un projet, on a des critères de succès.
13:16Si ça marche, on déploie en France, à l'international et vraiment on appuie, on accompagne ces solutions pendant plusieurs années.
13:23Bon, et donc votre cimetière est vide ?
13:26Pas parfait.
13:27Tout à fait, il y a forcément un peu de perte en ligne.
13:29Mais en tout cas, on a bien compris la logique.
13:31Cumulus fait partie notamment de 10 solutions innovantes qui sont boostées par Catalyst.
13:40J'y arrive.
13:41Start-up franco-tunisienne créée en 2021.
13:45Avec quelle idée ?
13:46C'est quoi Cumulus ?
13:47Alors, Cumulus Water crée de l'eau potable à partir de l'air.
13:51Pourquoi ? Parce qu'il y a énormément d'endroits qui ne sont pas raccordés au réseau d'eau, où l'eau du robinet n'est pas potable, où il y a énormément de coupures de l'eau du robinet.
14:03Donc, nous avons une machine qui réplique le phénomène de l'arrosée du matin, on condense en l'air, puis on filtre l'eau et on la reminéralise pour qu'elle soit potable.
14:15Pourquoi Catalyst en particulier ? Il y a énormément de chantiers de construction et d'autres chantiers qui ne sont pas raccordés à l'eau.
14:25Donc, c'est un moyen de fournir de l'eau potable sur les chantiers, c'est ça ?
14:30Exactement.
14:31Et comment ça marche ? Elle s'appelle l'Enfort, la machine, déjà. Bravo pour le nom.
14:36Mais on a une nouvelle machine aussi.
14:38Qui s'appelle comment ?
14:39La Box.
14:40La Box.
14:40Ah, vous êtes revenu en 2025.
14:45Mais alors, qui apporte quoi ? Si on rentre dans le détail un peu du fonctionnement, peut-être de la dernière machine, par exemple.
14:51Donc, l'Enfort et la Box sont similaires dans le fonctionnement.
14:56C'est vraiment, ça condense l'air pour que ça devienne de l'eau.
15:00Puis, on la passe par cinq différents filtres et on reminéralise l'eau.
15:04Donc, l'Enfort, comme vous avez sûrement vu, et design, elle a été créée pour être belle, pour avoir un impact visuel et montrer que les technologies peuvent aussi être belles.
15:15Mais la Box, c'était aussi, après, beaucoup de feedback du groupe de Vinci Construction et d'autres clients.
15:24Et c'est un modèle qui, comme le nom le suggère, est plus modulaire, comme une boîte.
15:30Un peu moins design.
15:31Et donc, ça peut être transporté.
15:32Donc, par exemple, si on fait un chantier d'un an et demi et qu'après, on a un autre chantier, je ne sais pas, à l'autre bout de France, on peut la transporter facilement.
15:42L'Enfort, c'est un peu plus compliqué pour le transport.
15:44Qu'est-ce qui vous a séduit, Louis Cotin, dans cette idée, dans ce projet de Cumulus ?
15:50Alors, nous, ce qu'il faut savoir, c'est que sur un chantier, les réglementations, on est censé amener 3 litres d'eau par jour et par collaborateur.
15:59Sur un chantier qui se passe au milieu de nulle part, par accordé, ça veut dire tous les jours des palettes et des palettes de bouteilles d'eau, de bonbons d'eau, du plastique, de la logistique.
16:10C'est compliqué. On sait le faire, mais ça fait beaucoup d'impact.
16:15Avoir un système comme celui-là, surtout s'il est modulable, empilable, tropicalisé, il peut pleuvoir dessus, on ne fait pas des choses précises, on n'est pas très propre.
16:27Il y a la poussière, il y a les cailloux.
16:30Il faut que ce soit robuste aussi.
16:31Robuste. Et du coup, c'est pour ça qu'on a commencé à travailler avec Cumulus pour avoir cette solution sur les chantiers.
16:37On a pas mal de pays où c'est intéressant, mais même en France, on a énormément de chantiers d'infrastructures où on se retrouve dans des endroits qui ne sont pas reliés à l'eau.
16:46Et alors, vous l'avez évoqué, l'engagement, la durée de l'accompagnement de Catalyst, ça passe par quoi ?
16:54Quelles vont être les différentes étapes, s'il y a des étapes ?
16:57Pour que cette idée ne finisse pas au...
17:00C'est une idée qui va être réussie.
17:03Officiellement, c'est un an le programme Catalyst, mais une fois qu'on est rentré dedans,
17:07déjà, on crée des liens.
17:09Mon rôle, moi, je suis une sorte de GPS pour le groupe INSI.
17:11Je vais les aider à contacter les bonnes personnes au bon moment, dans le bon ordre,
17:15à ne pas aller partout à la fois, à ne pas se perdre.
17:19Et une fois qu'on a commencé à cranter, on a fait quelques projets,
17:22là, on va aller chercher un contrat cadre, on va aller chercher de la communication interne,
17:26et vraiment continuer à déployer.
17:27Donc, ça peut durer en une année, on peut réussir à faire des choses.
17:32En général, après, pour vraiment faire des déploiements larges, ça se passe sur deux à trois ans.
17:35Et alors, Capucine, vous en êtes où, justement, de ce partenariat ?
17:40Et puis, voilà, votre regard à vous, que vous apporte ce programme Catalyst, en fait ?
17:46Alors, je pense qu'on a mentionné certains éléments.
17:50On va commercialiser la boxe dans deux mois, et donc, on est très excités.
17:55On a déjà, avec Vinci, repéré les endroits où ce serait une possibilité de collaboration.
18:03Et donc, l'idée, c'est qu'on puisse déployer, après, cette boxe, dans certains chantiers,
18:08faire un test initial, et après, le faire plus largement.
18:12Mais pourquoi ça vous fait gagner du temps ? Parce qu'en vous écoutant l'un et l'autre,
18:14je me dis que c'est peut-être aussi ça, l'important.
18:18Dans le développement de l'entreprise, dans la validation, la preuve du concept, etc.
18:24Énormément sur quelques points.
18:26Donc, de un, on a pu tester, enfin, premièrement, ça a validé notre produit
18:31auprès de chantiers et de groupes de construction.
18:35Ce qu'au tout début, on ne savait pas nécessairement.
18:37Et donc, on a pu vraiment se focaliser sur ce marché aussi depuis.
18:43Et avoir du feedback de Vinci directement sur qu'est-ce qui pourrait marcher,
18:47qu'est-ce qui marcherait moins bien, etc.
18:49Et, deuxièmement, pour collaborer avec Vinci, comme Louis l'a dit,
18:54on sait qui allait vers qui.
18:56Et on peut leur dire, on a rencontré cette personne.
18:59Est-ce que ça vaut la peine de creuser un peu plus ?
19:02Oui, non, peut-être cette personne, etc.
19:04D'accord.
19:05Cette bouteille d'eau, est-ce que ça marche partout ?
19:07Est-ce qu'il faut un environnement quand même, un air assez humide ?
19:12C'est une question un peu basique, un peu naïf peut-être, mais ou est-ce que ça marche dans un air sec ?
19:18Je l'ai posé, je l'ai posé.
19:19Bon, merci beaucoup, ça me rassure.
19:20Tout le monde nous la pose.
19:21Ça me rassure, bon, ok, ça va.
19:22Donc, on a réussi à faire marcher l'enfort dans le désert.
19:25D'accord.
19:26Tunisien.
19:27Et elle marche, elle a bien marché.
19:29Donc, ça peut marcher quasiment partout.
19:32Avec plus ou moins d'efficacité, j'imagine.
19:34Oui, exactement.
19:35On ne va pas récupérer autant d'eau.
19:36Donc, on dit qu'en moyenne, l'enfort produit 30 litres par jour.
19:40Ça va changer, dépendant de l'humidité, mais aussi de la chaleur.
19:43En fait, il y a souvent, il y a quasiment toujours de l'humidité dans l'air,
19:48mais la température va varier un peu plus.
19:50Et donc, ça, ça va varier aussi la production de l'eau.
19:52D'accord.
19:53Il y a évidemment plein d'autres exemples, Louis Cotin, de start-up que Catalyst accompagne.
20:00Il y en a en France, il y en a à l'étranger.
20:01Je ne sais pas par quoi commencer.
20:03J'ai toute une liste là.
20:04Est-ce qu'il y en a une, vous, dont vous voulez parler là, spontanément ?
20:07C'est dur de choisir entre tous ces...
20:11C'est pour ça que je vous ai laissé choisir.
20:13Je pense qu'on en a plusieurs aujourd'hui.
20:16Si on prend un peu par thème, sur la sécurité, on est en train de travailler avec une mode qui s'appelle Perception,
20:22qui amène une petite caméra sur les chantiers pour éviter les situations à risque, sur les chantiers linéaires.
20:28Ça marche extrêmement bien.
20:31C'est ce qu'on appelle le computer vision qui va reconnaître les situations à risque et les humains.
20:35Donc ça, sur la sécurité, ça marche très très bien.
20:38Sur la productivité, on a Craft, qui est une boîte française,
20:41qui va, à partir d'une sorte de WhatsApp pour les chantiers,
20:45permettre à des opérationnels et des directeurs d'exploitation
20:47de suivre des multiples chantiers en même temps
20:49et de faire des rapports automatisés.
20:52Et après, évidemment, on a aussi tous nos développements internes
20:54avec le programme IA de Léonard,
20:57qui va vraiment créer nos propres algorithmes
20:59sur des sujets très précis et stratégiques pour le groupe,
21:03en déployant vraiment aujourd'hui plus d'une centaine d'algorithmes
21:06qui tournent dans nos entités et développés au sein de Léonard.
21:10J'ai là une liste avec des entreprises qui sont, par exemple, en Équateur, en Autriche,
21:18Sodex en Autriche, Truck Tools aux États-Unis.
21:22Alors, j'ai bien compris que vous, vous êtes un peu la vigie, le GPS, comme vous dites,
21:27mais vous êtes alerté par vos filiales, par des collaborateurs localement.
21:32Comment vous les trouvez, finalement, ces entreprises ?
21:34Alors, on a plusieurs façons de les trouver.
21:36Évidemment, nos filiales, avec 300 000 personnes, ils sont contactés.
21:40Léonard et Vinci sont un peu connus aussi dans ce secteur,
21:45donc on est contactés en direct par ces sociétés.
21:48Après, on a tout un tas de partenaires, que ce soit des accélérateurs,
21:51des fonds d'investissement, des ambassades qui vont pousser aussi les sociétés de leur pays.
21:56Et après, il y a tous les événements auxquels on participe.
22:00Et évidemment, la recherche basique, réseaux sociaux, Internet, pour voir qu'est-ce qui se passe,
22:06des partenaires avec des laboratoires, avec des universités.
22:09On a un maillage dans l'écosystème de la construction de la mobilité et de l'énergie
22:13qu'on a développé depuis sept ans, qui commence à être très solide.
22:17Donc, on arrive à identifier à la fois ces tendances et du coup, les solutions qui peuvent les porter
22:22et amener vraiment, on va dire, une réponse précise à un besoin.
22:28Et c'est là où, moi, je fais très attention avec les entreprises que je sélectionne.
22:32On peut avoir une super idée.
22:34L'important, c'est la mise en place et la mise en exploitation.
22:38Être sur un chantier, ce n'est pas du tout pareil que réfléchir dans un laboratoire.
22:41Merci beaucoup à tous les deux et à bientôt sur Be Smart for Change.
22:45On passe à notre rubrique Smart Ideas tout de suite.
22:53Smart Ideas, c'est notre rubrique Startup et Innovation.
22:57Et j'accueille Gaspard Dutilleul. Bonjour.
22:59Bonjour.
23:00Bienvenue. Vous êtes le directeur des opérations de Greparot AI,
23:04fondé en 2019 par Michaela Druckmann, Ambari Schmitra et Nicolas Sivaki.
23:09C'était quoi leur idée de départ, le déclic, en quelque sorte ?
23:12L'idée de départ, c'est un constat que dans la gestion des déchets,
23:17on produit énormément de déchets et on connaît tout sur la façon de créer ces emballages,
23:22créer tous ces produits qui vont finir comme des déchets.
23:24Mais une fois qu'ils finissent dans nos poubelles et une fois qu'ils vont dans les centres de trier autres,
23:28on sait très peu, en fait, on a très peu de data.
23:30Donc l'idée, c'était d'utiliser leur expertise en intelligence artificielle,
23:34en computer vision et autres, pour numériser ces flux de déchets,
23:37réussir à comprendre vraiment ce qui se passe
23:39et derrière, transformer toute cette donnée, toute cette data
23:42en intelligence opérationnelle pour optimiser le tri des déchets,
23:46mais aussi guider les marques, guider le reste de la chaîne de valeur
23:49pour faire leur part aussi et vraiment comprendre comment on peut changer les choses.
23:54Computer vision, ça veut dire quoi ?
23:55C'est des robots, des caméras qui vont faire le tri des déchets,
24:02enfin aider à faire le tri des déchets ?
24:04Alors nous, on est vraiment sur la partie de data, donc on a effectivement des caméras
24:08avec des algorithmes qui vont analyser tous les déchets et on va classifier ces déchets
24:12selon leur usage, leur matière, voire même leur marque.
24:15Et donc derrière, on se positionne vraiment sur ce qu'on appelle l'intelligence des déchets,
24:20donc on va créer énormément d'analytiques et c'est ça qui va vraiment fournir cette optimisation opérationnelle,
24:25donc soit très opérationnelle pour le tri, pour l'optimisation.
24:28Oui, donc là, vos clients sont des centres de tri ?
24:30Exactement, des centres de tri.
24:31D'accord.
24:32Et puis aussi derrière, on a un côté plus global, impact sur la chaîne de valeur.
24:35Donc fournir cette information à l'échelle globale à travers le monde,
24:39aider les marques à mieux concevoir leurs emballages,
24:41en comprenant ce qui va devenir de ces emballages au niveau du tri et du recyclage,
24:47potentiellement aider aussi les régulateurs et autres à vraiment prendre des décisions informées.
24:52Oui, donc ça veut dire que vos clients, on pourrait imaginer que ce sont uniquement les centres de tri,
24:57mais c'est beaucoup plus vaste que ça.
24:58On a vraiment une approche globale et notre idée ici, c'est qu'on ne peut pas juste améliorer un point de la chaîne de valeur
25:03pour résoudre une crise des déchets qui est globale.
25:05Parce que vous allez prouver à une marque, par exemple, que son produit tel qu'il est conçu,
25:11il ne va jamais être vraiment trié, c'est ça ? C'est ce que je comprends.
25:14Alors ça dépend ou des fois mieux.
25:16En fait, la question, c'est vraiment une question de chaîne de valeur.
25:19Et donc des fois, des marques font beaucoup d'efforts pour construire leurs emballages
25:22à ce qu'ils soient recyclables et ça marche.
25:25Mais derrière, ils ne vont pas forcément être triés correctement
25:27parce que l'infrastructure n'est pas prête ou pour d'autres raisons.
25:30Ça dépend vraiment des pays et de plein d'autres choses.
25:32Et d'un autre côté, des fois, l'infrastructure est très développée,
25:35mais effectivement, l'emballage ne va pas être conçu d'une façon qui va permettre le tri,
25:40même si des fois, ça permet le recyclage en théorie.
25:42Donc voilà, il y a beaucoup de choses qui ne sont pas très claires entre les différentes parties prenantes.
25:48Et nous, on veut fournir cette information pour permettre ces discussions basées sur des faits et de la data.
25:53Et ça permet aussi de fournir des données pour un bilan extra-financier, par exemple.
25:58J'imagine que c'est une partie des préoccupations d'un certain nombre de clients.
26:02Oui, forcément, à la fin, on regarde l'aspect financier.
26:04On aide à prendre des décisions.
26:06Ça peut être acheter un nouvel équipement.
26:07Ça peut être concevoir un centre de tri plus intelligent, plus performant, plus automatisé.
26:12Et effectivement, il y a l'aspect financier, l'aspect environnemental.
26:15Au final, cette data peut être utilisée de plein de façons différentes.
26:17Oui, parce qu'on va prouver qu'avec tel emballage, on a amélioré son impact.
26:22Je reviens au centre de tri.
26:24Si on fait un avant après, qu'est-ce que ça change de maîtriser cette intelligence des déchets dont vous parlez ?
26:30Oui, alors ça peut changer différentes choses.
26:31Alors ça peut leur permettre de traiter plus de déchets, tout simplement.
26:34Je traite 200 tonnes de plus par mois et ça me rend plus profitable.
26:38Ça peut permettre d'obtenir un produit final de meilleure qualité et donc d'améliorer un prix de vente aussi qui est plus élevé.
26:46Ça peut permettre encore une fois de diminuer en fait ce qui perd aussi, ce qui va être incinéré, ce qui va finir en enfouissement parfois.
26:54C'est-à-dire qu'il y a moins de déchets refusés d'une certaine façon ?
26:55Exactement, il y a moins de pertes. On récupère de plus en plus, on évite les pertes et on comprend ces pertes.
27:00Donc on comprend derrière comment on peut optimiser en amont pour derrière réduire potentiellement ce qu'on perd ou ce qu'on ne réussit pas à faire correctement en aval.
27:09Et ça veut dire que le taux de perte, j'imagine qu'il y a un taux de perte moyen, vous réussissez à le réduire ?
27:16Voilà exactement. Donc on les aide à réduire. Alors ça peut être quelques pourcents, ça peut être plus significatif.
27:21Il faut savoir que dans ces centres de tri, une amélioration même de 2-3% peut être très significative d'un point de vue financier et aussi d'un point de vue environnemental.
27:28Parce qu'on parle de millions de tonnes de déchets qu'on traite chaque année.
27:32Merci beaucoup Gaspard Dutillet, le bon vent à Gréparod. Voilà, c'est la fin de ce Smart Impact.
27:37Merci à toutes et à tous de votre fidélité à notre émission et à la chaîne des audacieuses et les audacieux.
27:44Salut et à bientôt sur Be Smart for Change.