Vendredi 21 mars 2025, retrouvez Philippe Béchade (Rédacteur en chef, La Bourse au Quotidien), Jean-Louis Cussac (Trader et formateur, Perceval Finance Conseil), Marc-Olivier Strauss-Kahn (directeur général honoraire, Banque de France) et Romain Daubry (Consultant, Bourse Direct) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:00:12à l'écoute des marchés.
00:00:13Chaque jour du lundi au vendredi, vous nous retrouvez à 20h30 si vous nous suivez à
00:00:16la télévision via vos box et vous nous retrouvez tous les jours également en replay sur bsmart.fr
00:00:21ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:00:24Au sommaire de cette édition ce soir, jour d'échéance sur les marchés, une échéance
00:00:28trimestrielle, la première échéance trimestrielle de cette année 2025, une année 2025 qui
00:00:33a démarré sur les chapeaux de roue pour les actions européennes, nous ferons le point
00:00:38bien sûr avec les trois sorciers de Smart Bourse qui seront avec nous pendant une quarantaine
00:00:42de minutes pour décrypter cette échéance alors qu'on a vécu une semaine de consolidation
00:00:48et même sans doute de prise de profit sur les grands trades gagnants de ce début d'année
00:00:522025, on a vu des actions européennes qui se calmaient un petit peu, on vend la nouvelle
00:01:00après les différentes annonces, l'euro dollar a redonné un peu de terrain également et
00:01:06puis on a tenté de stabiliser la situation sur le marché américain, marché qui continue
00:01:11quand même de baisser en cette dernière séance de la semaine, les investisseurs effectivement
00:01:16qui ont digéré beaucoup d'annonces au cours des dernières semaines, les annonces permanentes
00:01:20j'allais dire de Donald Trump qui reste le facteur numéro un du sentiment de marché,
00:01:25les annonces des banques centrales également, plus récemment avec le statut coprolongé
00:01:29de la réserve fédérale américaine et puis bien sûr c'est une échéance qui aura été
00:01:33marquée par le bazooka allemand, un bazooka d'ailleurs qui a été validé aujourd'hui
00:01:38par la chambre haute du parlement allemand et qui agit donc ainsi comme une validation
00:01:44définitive de ce paquet de relances et de dépenses d'infrastructures et militaires
00:01:49historiques annoncées en Allemagne et endossées par la future coalition.
00:01:54Les trois sorciers de Smart Bourse à suivre donc dans un instant et puis nous conclurons
00:01:57également cette semaine de l'éducation financière dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse
00:02:02avec Marc-Olivier Stroskan, directeur général honoraire de la Banque de France qui sera
00:02:06avec nous pour parler de cryptoactifs, les cryptos c'est le bitcoin, c'est aussi les
00:02:11stable coins et ce seront demain également les monnaies numériques de banques centrales,
00:02:16ce sera le sujet de notre dernier quart d'heure ce soir à l'occasion de la fin de cette
00:02:21semaine de l'éducation financière.
00:02:33Mais d'abord comme chaque soir en ouverture de Smart Bourse, nous retrouvons Pauline Grattel
00:02:36qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
00:02:38Bonsoir Pauline.
00:02:39Bonsoir.
00:02:40Et donc c'est une journée d'échéance aujourd'hui avec l'arrivée à expiration de différents
00:02:44produits dérivés.
00:02:45Oui, pour conclure cette semaine et à l'occasion de la séance des 4 sorcières de mars, les
00:02:50indices évoluent dans le rouge, le stock C600 est en territoire négatif et en repli
00:02:54d'environ 1% sur un mois, en France le CAC 40 s'est installé autour de 8000 points,
00:02:59sur la semaine l'indice parisien est toutefois proche de l'équilibre, sur un mois il cède
00:03:03plus de 1%, aux Etats-Unis les indices ouvrent en repli de l'ordre de 1%, le Nasdaq chute
00:03:09de 10% sur un mois, le S&P 500 cède 6,5% et le Dow Jones environ 5% pour l'échéance
00:03:16de mars.
00:03:17Et puis aujourd'hui c'était à nouveau un jour de vote en Allemagne.
00:03:19Oui, le Bundestag avait donné son feu vert pour le plan de réarmement de l'Allemagne
00:03:23mardi, au tour du Bundesrat aujourd'hui d'approuver la réforme qui permettra d'accroître les
00:03:28dépenses en Allemagne pour la défense et les infrastructures grâce notamment à un
00:03:32fonds de 500 milliards d'euros sur 12 ans.
00:03:34Quelles sont les observations qu'on peut avoir sur les marchés obligataires en cette
00:03:39fin de semaine Pauline ?
00:03:40Le rendement américain à 10 ans évolue légèrement supérieur à 4,20%, aujourd'hui
00:03:45en Europe le rendement allemand à 10 ans est stable à 2,75%, le rendement français
00:03:50de même échéance évolue autour de 3,45%, sur le marché des échanges le dollar se
00:03:55raffermit face aux grandes devises avec un euro dollar autour de 1,0820.
00:03:59Et puis il faut le noter dans le contexte, le sentiment de marché qui a beaucoup changé
00:04:05ces dernières semaines, pas mal de blue chips américaines, de grandes compagnies mondiales
00:04:10américaines déçoivent avec leurs résultats, c'est le cas de FedEx hier soir.
00:04:14Oui, le transporteur abaisse pour la troisième fois consécutive ses prévisions de bénéfices
00:04:18pour l'ensemble de l'année, le repli de la confiance des consommateurs et les impacts
00:04:22potentiellement inflationnistes de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump
00:04:27Donc l'entreprise alerte sur le fait d'une demande moins importante, notamment sur les
00:04:31services inter-entreprises, enfin FedEx avait terminé l'an dernier le contrat avec son
00:04:35plus gros client, la poste américaine, qu'il peine à remplacer, le titre plonge de 10%
00:04:40à l'ouverture.
00:04:41Et puis les résultats de Nike étaient également attendus par les marchés.
00:04:44Oui, Nike fait état de vente en repli au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires
00:04:48chute plus fortement que prévu, surtout en Chine où les ventes sont en baisse de 17%
00:04:52à cause de la faiblesse des dépenses des ménages, Elliot Hill, le directeur général
00:04:57nommé en septembre a pourtant mis en place une stratégie de redressement mais les investisseurs
00:05:01deviennent sceptiques après cette publication, le titre ouvre un repli de 9%.
00:05:06Et puis une publication dans la tech également, dans les semi-conducteurs précisément avec
00:05:10les chiffres de Micron.
00:05:11Oui, Micron Technology fait état de revenu en hausse de presque 40% au titre du deuxième
00:05:16trimestre à 8 milliards de dollars sur la période, des ventes soutenues par la forte
00:05:20demande de produits d'intelligence artificielle.
00:05:22Les prévisions pour l'année 2025 sont solides et dépassent les attentes des analystes tant
00:05:27sur le chiffre d'affaires que sur les bénéfices mais malgré tout, le titre ouvre un repli
00:05:31de 8%.
00:05:32Quels seront les temps forts de la semaine prochaine sur les marchés pour les investisseurs,
00:05:35Pauline ?
00:05:36La semaine prochaine sera rythmée par la publication de plusieurs PMI préliminaires
00:05:40pour les Etats-Unis et pour la zone euro pour le mois de mars, on prendra également connaissance
00:05:44de l'indice IFO allemand pour le mois de mars et vendredi, l'indice Core PCE privilégié
00:05:49par la FED pour mesurer l'inflation sera publié pour le mois de février.
00:05:52Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte
00:05:56les infos clés du jour sur les marchés.
00:06:08Les 3 sorciers de Smart Bourse sont de sortie pour cette première échéance trimestrielle
00:06:13de cette année 2025, un trimestre qui aura été particulièrement bénéfique pour les
00:06:17indices actions en Europe contrairement aux indices actions américains, il y a l'idée
00:06:23d'une grande rotation de flux et de performances opérées ces dernières semaines et ces derniers
00:06:27mois.
00:06:28Romain Dobré donc avec nous en visio, consultant pour Bourse Direct, bonsoir Romain, merci
00:06:33d'être avec nous, vous êtes également cofondateur, je le précise, de l'atelier
00:06:38des options.
00:06:39Jean-Luc Hussac avec nous, trader, formateur chez Perceval Finance Conseil, bonsoir Jean-Louis
00:06:44et Philippe Béchade, le président des Econoclast, rédacteur en chef de la Bourse au quotidien
00:06:48également autour de cette table, bonsoir Philippe, Romain je commence avec vous le
00:06:53bilan de cette échéance, je remets un peu les choses en perspective, c'est vrai qu'on
00:06:56a l'idée d'une grande rotation, une rotation du sentiment déjà, on a quitté le pessimisme
00:07:02sur l'Europe pour voir peut-être une forme d'optimisme se matérialiser au cours des
00:07:08dernières semaines, quand à l'inverse on partait d'un optimisme peut-être un peu
00:07:13trop B.A. sur la situation américaine et de la Bourse américaine et c'est vrai que
00:07:18ce sentiment s'est passablement dégradé au cours des dernières semaines, techniquement
00:07:22qu'est-ce qu'on retient de cette première échéance trimestrielle de l'année Romain ?
00:07:25En fait ça dépend de la place de cotation qu'on regarde, en gros ce qu'on peut dire
00:07:30c'est que cette échéance est un peu lourde globalement avec des comportements différents
00:07:35si on regarde l'Europe ou les Etats-Unis, si on commence par les Etats-Unis on constate
00:07:40que la prise de bénéfices, la grande phase qui à mon sens est une phase de distribution
00:07:44qu'on avait évoquée plusieurs fois, se met en place et on a enregistré depuis fin
00:07:48février pour la première fois sur le futur S&P de la pression baissière et ça faisait
00:07:52des mois qu'on n'avait pas eu ce genre de comportement, on voit des structures de retournement
00:07:56qui se mettent en place sur les grandes GAFAM et l'intérêt un peu B.A. que vous rappeliez
00:08:02est pris à contre-pied de même que celui du sentiment très négatif sur l'Europe.
00:08:08Alors pour l'instant si on regarde l'Europe, on est dans un petit mouvement de consolidation
00:08:12on a perdu 111 points sur l'échéance en cours, 1,37% après plus de 900 points de
00:08:17hausse en deux mois, donc ça reste un mouvement de pause mais c'est cette situation d'indécision
00:08:22actuelle qui domine et on se demande un peu quels vont être les moteurs, on a d'un côté
00:08:28des configurations assez dégradées sur les indices américains, éventuellement de la
00:08:31pression baissière, des niveaux charnières qui sont testés en ce moment et des répliques
00:08:36baissières probables. Et puis en Europe, on voit qu'on commence à manquer de momentum,
00:08:40on a payé pas mal de choses, on a trouvé des relais d'intérêt, des foyers d'intérêt
00:08:46mais qui ont déjà été hyper puissants, si on regarde Thalès et une hausse de près
00:08:50de 100% en trois mois, on comprend que la poursuite haussière à court terme va être
00:08:54un peu compromise et en contrepartie de ça, on a une situation assez modeste en termes
00:09:01d'intérêt, c'est-à-dire qu'on a eu un peu d'intérêt acheteur mais on voit que rapidement
00:09:04sur les points hauts, on prend du bénéfice. Donc on n'a pas de comportement très franc
00:09:08et puis une grosse complaisance du côté du ratio put-call en Europe alors qu'à l'inverse,
00:09:14on a plutôt de la prudence sur des indices américains qui ont certes pas mal baissé
00:09:17mais relativement doucement et qui donc ont laissé le temps aux opérateurs de se couvrir.
00:09:22Donc on est dans cette situation un peu entre deux eaux et les salariaux restent assez ouverts
00:09:26à court terme, est-ce qu'on va pouvoir rebondir un peu, trouver des nouveaux relais ? Quand
00:09:30on regarde les valeurs de l'indice CAC 40 individuellement, on se demande où est-ce
00:09:34qu'on va pouvoir repartir ? Est-ce que quelques valeurs du luxe qui sont en retard vont permettre
00:09:38de réagir un peu ? Mais ce n'est pas certain et en contrepartie, la configuration encore
00:09:43une fois sur les valeurs américaines et les grandes GAFAM indiquent qu'on pourrait assister
00:09:47à des petits rebonds de court terme et c'est ce qui va être déterminant. Est-ce que ces
00:09:51rebonds vont être alimentés ou est-ce que ce sont des rebonds du chat mort, c'est-à-dire
00:09:55des petits mouvements de réaction sur des supports techniques avant de poursuivre à
00:09:59la baisse ? C'est plutôt le scénario qu'on privilégie. Mais dans ce cas-là, quid de
00:10:02l'Europe qui, pour l'instant, est en stand-by ? Et puis, on peut se poser aussi la question
00:10:06de ce bazooka allemand dont vous parliez qui n'a pas fait franchement réagir les marchés.
00:10:12Le comportement des opérateurs indique un peu de prudence, en tout cas à court terme.
00:10:17Bon, on reviendra sur les marchés américains puisque la clé semble-t-il est du côté
00:10:21quand même de ces marchés américains. Mais tour de table sur cette échéance trimestrielle
00:10:28et puis quand même cette surperformance de l'Europe avec en plus un euro qui s'est
00:10:34un peu apprécié également ces dernières semaines. Jean-Louis.
00:10:37Alors la clé, c'est plutôt Trump parce que les marchés américains subissent aussi…
00:10:42Je disais, c'est le facteur numéro un du sentiment de marché depuis au moins le 20
00:10:47janvier. Là, Trump, c'est lui qui monopolise toute
00:10:51l'attention et c'est un perturbateur extrêmement puissant avec des intervenants, des gérants,
00:11:00tout le monde, manque de visibilité. Ça, c'est la première chose, je pense, qu'il
00:11:04faut poser. Pas de visibilité. Est-ce qu'il y a actuellement des facteurs qui me permettraient
00:11:10de penser qu'on va continuer à la baisse ? La réponse est non.
00:11:13Sur le marché américain ? Sur les deux marchés.
00:11:16Sur l'Europe, on n'a pas beaucoup baissé en Europe.
00:11:18Oui, mais on a fait 7 910. À ce moment-là, il y avait du stress. Je voyais des gens qui
00:11:24me disaient « ça y est, Jean-Louis, ça va partir » et moi, c'est tant que ça ne casse
00:11:26pas 7 910, je ne vends pas et je ne vois pas pourquoi. En temps réel, j'ai envoyé des
00:11:31messages en disant qu'il n'y avait pas d'indication de baisse. Aujourd'hui encore, à un moment
00:11:36donné, quand ça a baissé, je disais « oui, ok, il y a 37 valeurs du CAC à la baisse,
00:11:42mais quand il y en a 37, ce sont des paniers. En règle générale, il y avait une grande
00:11:47régularité. Il n'y avait pas un secteur ou une valeur ciblée, comme on a connu parfois,
00:11:52où là, vraiment, ça amène des fortes déstabilisations. Pour l'instant, il y a une situation plutôt
00:11:59d'attente. C'est vrai que le bazooka allemand, on l'avait anticipé.
00:12:06Enfin, le DAX, il sous-performe depuis octobre. Oui, alors là, il sous-performe un petit
00:12:10peu. Le MDAX a pris le relais. Les valeurs moyennes allemandes, elles se sont bien réveillées
00:12:19quand même. Donc là, on a plutôt une situation d'attente. L'eurodollar, vous disiez tout
00:12:25à l'heure qu'il a bien boosté à partir du début du mois de mars. Il a atteint un
00:12:30niveau intéressant. Mais là, ce qu'il freine depuis trois jours, c'est l'idée que la
00:12:38Fed, et Powell l'a dit, il n'y a pas d'inquiétude, tout va bien, etc. Mais il n'a pas du tout
00:12:44annoncé un calendrier de baisse de taux. Il ne peut pas.
00:12:46Il dit que le niveau d'incertitude est monumental.
00:12:49Voilà. Mais donc, il ne peut pas. On sait que la Fed ne va pas baisser ses taux rapidement.
00:12:53Alors que là, la Banque Centrale Européenne pourrait les baisser beaucoup plus rapidement.
00:12:57Donc du coup, ça a affecté un petit peu l'euro. Il y a des anticipations sur l'euro, un petit
00:13:01peu la baisse. Là aussi, il n'y a rien de très méchant. Un retrassement jusqu'à
00:13:061,0740 me paraîtrait normal. On a fait quoi ? 1,0950 quasiment ?
00:13:10Oui, c'est ça. J'avais 1,0930. On a beaucoup tapé dessus.
00:13:15Puis, on a fait un petit point à un moment donné. Souvent, on l'a fait hors séance
00:13:19d'ailleurs, la pointe. Hors séance, c'est-à-dire horaire important, c'est-à-dire 8, 9 heures,
00:13:2417 heures. Il faut faire attention maintenant avec les décalages en ce moment. Mais voilà,
00:13:30on n'a pas de fortes indications de ces marchés. Romain l'a dit, quel pourrait être le moteur ?
00:13:39On ne voit pas trop. Alors, le moteur de l'Europe, ce serait l'Allemagne avec ce qu'ils ont
00:13:44prévu de faire. OK, l'Allemagne pourrait redevenir le moteur. Mais j'ai lu des choses
00:13:51où ils disent que ce n'est quand même pas simple de voir l'impact. C'est sur 12 ans.
00:13:56C'est long cours. C'est un peu compliqué. Alors bon, c'est compliqué par-ci, c'est compliqué par-là.
00:14:05Les tensions géopolitiques, au Moyen-Orient, ça ne va pas trop. La Russie et l'Ukraine,
00:14:14on n'arrive pas à régler le problème. Et partout, c'est comme ça. Il y a des points d'interrogation
00:14:19partout. C'est pour ça que l'or, d'ailleurs, on y reviendra peut-être à booster. Et puis,
00:14:25il y a quand même cette date du 2 avril, dans l'idée de l'incertitude et de l'attente.
00:14:33Trump nous promet les tarifs réciproques le 2 avril, après la remise du rapport par
00:14:37le trésor américain. Tout le monde est dans l'attente de ce qui va se passer le 2 avril.
00:14:41Il appelle ça le jour de libération de l'Amérique, désormais, dans le narratif politique de
00:14:44Trump. Ce que je veux dire, c'est que c'est une date qui est déjà presque sacrée de
00:14:48ce point de vue-là. Donc, le marché attend maintenant le 2 avril.
00:14:51Il y avait le 4 juillet, maintenant, c'est le 3 juillet. Donc, oui, ça fait partie des
00:14:56choses qui font qu'on attend, on attend, on attend. Il y a du brouillard. Mais encore
00:15:01une fois, avec ce que j'observe des marchés, avec une volatilité implicite qui est toujours
00:15:08très élevée, on a quand même fait un point haut avec une vol à 14. Là, elle est remontée
00:15:14jusqu'à 16,5. Quand il y a eu des petits pics de stress, 16,5. Et là, aujourd'hui,
00:15:19elle était à 16. Donc, il n'y a pas de complaisance.
00:15:22On n'est pas à 10, quoi.
00:15:24On n'est pas à 10. On les compte. Encore une fois, en 2019, quand je disais, attention,
00:15:30barrez-vous, etc. Parce qu'on était à 10 de vol avec un marché au plus haut. Bon,
00:15:3410, c'était quand même un peu faible. Parce que quand ça monte, la vol baisse, mais quand
00:15:38ça commence à stagner, il devrait y avoir une méfiance qui s'installe. Et là, à
00:15:43l'époque, pas du tout. Là, la méfiance, elle est constante. Donc, si vous voulez,
00:15:48sur le plan de la construction, et je le répète depuis longtemps, c'est-à-dire
00:15:51qu'en fait, c'est rare que j'avais cette vision des choses où la vol était constamment
00:15:57élevé, ce qui fait qu'à part des événements ponctuels, vraiment ponctuels, le marché
00:16:07reste ferme et les différents acteurs, gestion, etc. sont plutôt à la recherche d'idées
00:16:13d'achat. Et c'est pour ça qu'ils sont allés sur des valeurs un peu secondaires
00:16:17aussi, etc.
00:16:19Philippe, votre bilan de cette échéance. Et puis voilà, moi je remets un peu les choses
00:16:24en perspective aussi. Au-delà de l'échéance stricto sensu, quand même cette divergence
00:16:29de performance, alors ça s'est un peu calmé depuis une semaine, dix jours, mais quand
00:16:34même, depuis le début de l'année, on a rarement vu ça. Moins 10 aux Etats-Unis
00:16:38et plus 10 en Europe, quoi.
00:16:40Oui, c'est même du jamais vu, en tout cas sur les 50 dernières années. Un différentiel
00:16:47de performance de 20% entre Francfort et un mix du Nasdaq et du S&P, ça n'a jamais
00:16:55existé. L'année dernière, ça existait, dans l'autre sens, ça a mis un an, ça a
00:17:01mis 52 semaines pour qu'on arrive à un différentiel. Le cas qui était évidemment le plus vulnérable,
00:17:08donc oui, c'est pris 20% dans la vue, mais globalement, là, c'est en quatre semaines
00:17:14que ça se fait. C'est un phénomène d'une brutalité extraordinaire. Les ventes d'actions
00:17:22par ce qu'on appelle les grands initiés, les patrons, les grands patrons des sets fantastiques,
00:17:28JP Morgan, mais ils ne vendent pas 3-4 millions de titres, ils vendent pour 150-200 millions.
00:17:34J'ai vu qu'ils en rachetaient, j'ai vu que les insiders avaient racheté un peu.
00:17:37Après en avoir balancé. Après en avoir beaucoup vendu.
00:17:40Voilà, je vends 100 et je rachète 5. Bon, à un moment, je vais essayer de faire un
00:17:44petit peu de trading parce que je m'ennuie. Les insiders, oui, ils ont vendu massivement.
00:17:51Et là, ce qu'on a vu la semaine dernière, après le deuxième petit trou d'air, le 13 mars,
00:17:57qu'est-ce qui revient ? C'est surtout le retail, c'est-à-dire l'investisseur particulier. Je
00:18:02pense que Romain pourrait confirmer. Les sets fantastiques, ils viennent de perdre
00:18:07maintenant 25% sur leur point haut depuis décembre. Ah, c'est les soldes, j'y vais.
00:18:12Et ce n'est pas une bonne idée ? Je ne sais pas.
00:18:14C'est une vraie question. 25% de baisse, ça peut se regarder.
00:18:17Sur un titre qui a fait x4 ou x5. C'est sûr, par rapport au sommaire, on se dit quand même
00:18:23que ça fait une différence. Une Tesla, elle a baissé de 50% aussi.
00:18:26Oui, mais elle est encore en hausse par rapport à il y a un an. Les autres, les Palantir,
00:18:32les Broadcom, les Snowflake, etc., c'est des valorisations invraisemblables et c'est
00:18:38des cours multipliés par x. Donc 25%, c'est en fait rien.
00:18:43C'est-à-dire qu'on ne voit pas de gens qui ont encore perdu de l'argent, vraiment,
00:18:47sur ce trade magnifique ? Ceux qui vont perdre de l'argent,
00:18:50c'est ceux qui sont rentrés massivement la semaine dernière en disant on fait des soldes.
00:18:53Alors ceux-là, quand ils vont commencer à perdre 20%, là, ça va commencer à leur faire bizarre.
00:18:58Mais ceux qui ont acheté du Palantir à 30$, c'est certainement 25%.
00:19:02C'est sûr qu'il y a le temps de voir venir, oui.
00:19:04Il y a un peu le temps de voir venir. Et je trouve franchement que les configurations
00:19:07sur le S&P et sur le Nasdaq sont vraiment très très moches.
00:19:10On regarde, on a le graph du S&P que nous a apporté Romain. Allez-y, Philippe, oui,
00:19:15effectivement. Pourquoi c'est très moche ?
00:19:16Ça fait des double-têtes, ça casse les droites de tendance au moyen terme, ça passe
00:19:22sous les moyens de mobile à 100%. Voilà. Alors le train de long terme, oui, il n'est pas encore
00:19:28compromis. Il faudrait redescendre en dessous de 5 000. Ça veut pas dire qu'il y a encore de la marge.
00:19:32Bon, même beaucoup de marge.
00:19:35Parce que là, à moins 10, c'est toujours le consensus de l'idée d'une correction de marché.
00:19:41Ça s'est fait en 16 séances sur le S&P 500.
00:19:43Oui, oui.
00:19:44Je vous suis, c'est la troisième correction. Non, la septième correction la plus rapide de l'histoire.
00:19:48Là, elle était bien linéaire. Là, on va avoir un rebond qui est peut-être, comme d'habitude,
00:19:52tous les rebonds en V sont un peu linéaires. Maintenant, jusqu'où ça nous mène ?
00:19:58Moi, je pense que 5 850, ça commence à devenir un petit peu chaud.
00:20:02En tout cas, je trouve que là, on ne voit pas bien dans le détail, mais la configuration sur le S&P,
00:20:07elle est vraiment moche. Celle sur le Nasdaq, elle est vraiment moche.
00:20:11Le Russell 2000, il ne veut toujours pas. Je rappelle que le Russell 2000, aujourd'hui, est 10%
00:20:16en dessous de ses niveaux d'avant le 6 novembre.
00:20:19C'était censé être le Trump trade.
00:20:21C'était le Trump trade. Voilà, il y a beaucoup de choses comme ça qui m'alertent.
00:20:24Puis, on en reparlera certainement dans l'émission. L'or continue de monter.
00:20:28Alors, à contre-courant, à 50 points des taux en Europe, d'un dollar qui sera fermé.
00:20:34Bon, manifestement, il y a autre chose qui se joue derrière.
00:20:38Puis, je ne sais pas si toi, tu l'as vu, mais on a eu plusieurs trous d'air en préouverture
00:20:45sur le S&P depuis le 20 février dernier. C'est assez bizarre comme phénomène.
00:20:50Sur les futurs ?
00:20:51Oui, sur les futurs. Il y en a eu encore un hier matin.
00:20:54On ne sait pas qui vend, mais en tout cas, c'est quand même des grosses mains.
00:20:57Donc, je ne sais pas ce qu'en pense Jean-Louis.
00:20:59On verra. Non, mais je voulais que Romain puisse commenter son graphique.
00:21:02Donc, c'est une vue mensuelle du S&P 500, Romain.
00:21:05Vous disiez effectivement, l'idée à ce stade, c'est qu'on est plutôt dans une phase de distribution, c'est ça ?
00:21:11Avec un risque de baisse un peu plus marquée que les 10% qu'on a déjà encaissés ?
00:21:17Oui, manifestement. C'est plus la lecture à court terme qui est compliquée.
00:21:20À moyen terme, on voit que c'est dégradé et je suis entièrement d'accord avec Philippe.
00:21:24Les configurations sont moches.
00:21:26Elles ne sont pas encore franches et on peut assister à des contrepieds.
00:21:30Encore une fois, les grosses mains, les grands acteurs du marché sont susceptibles de vider les carnets d'ordre
00:21:35et d'un coup d'enlever cette pression baissière qu'on constate.
00:21:38Philippe disait depuis le 20 février, en tout cas sur les futurs américains, sur le S&P,
00:21:43on a constaté pour la première fois depuis des mois de la pression baissière.
00:21:47C'est-à-dire que quand l'indice S&P a baissé, on a vu le nombre de contrats futurs augmenter.
00:21:52On n'avait pas vu ça depuis très longtemps.
00:21:53Donc, il y a peut-être des positions fortes qui sont en train de se construire à la baisse
00:21:58et c'est la nature éventuelle du rebond ou l'accélération baissière complémentaire qui nous permettra d'en savoir plus.
00:22:04Si on accélère par définition, c'est que le sens est donné
00:22:08et c'est si on rebondit, est-ce qu'on va avoir un peu d'intérêt ?
00:22:10On connaît ces rebonds du chat mort, ces rebonds sans soutien et effectivement, ce sont plutôt des mains faibles qui payent.
00:22:16Donc là, on est passé sous un niveau d'alerte, 5 770 points.
00:22:19On n'a pas été chercher les cibles idéales tout de suite mais on tente de stabiliser.
00:22:23Mais il faut dire que l'aspect technique lié à cette grosse échéance du mois de mars joue techniquement.
00:22:28Ce qui va être très intéressant, c'est de voir à partir de la semaine prochaine,
00:22:31comment on construit le nouveau trimestre, la nouvelle échéance d'avril
00:22:36qui par ailleurs, pour détail et précision, se terminera le jeudi 17 avril et non pas un vendredi puisque le vendredi est férié.
00:22:43Mais on a donc des signes lourds et des répliques baissières qui sont plus que probables sur ces indices américains
00:22:50avec des volumes plus lourds dans le mouvement de baisse.
00:22:53Et la seule chose qui s'est produite, c'est qu'il y a de la protection sur des niveaux bien identifiés
00:22:58qui ont permis de ralentir le mouvement de baisse à court terme.
00:23:00Ça ne veut pas dire qu'on ne retourne pas et qu'on n'ait pas à nouveau des accélérations baissières.
00:23:04De toute façon, on voit que ce sont des rotations lourdes et pas des mouvements ponctuels.
00:23:09Il y a quelque chose de plus lourd derrière ça pour l'instant et des extensions qui peuvent mener
00:23:13avec encore des cibles situées aux alentours de 5200 points ou pourquoi pas sur le S&P notamment.
00:23:19Pourquoi est-ce qu'il faut suivre Microsoft dans ce contexte ?
00:23:21Quels sont les éléments d'information que nous apporte un poids lourd comme Microsoft spécifiquement
00:23:28si vous l'utilisez en tant que baromètre Romain ?
00:23:31Je pense que c'est effectivement un très bon baromètre Microsoft
00:23:33parce qu'elle a baissé d'environ 20% sur ses points hauts.
00:23:36C'est celle qui a parmi les GAFAM à peu près le moins baissé.
00:23:40C'est parce que c'est un poids lourd et qu'effectivement elle est sortie par le bas
00:23:44d'une grande structure normalement de pose qui est un triangle symétrique.
00:23:48Elle donne avec cette configuration-là une cible baissière et des extensions qui peuvent mener jusqu'à 318.
00:23:54Donc ça laisse des extensions baissières importantes.
00:23:56Reste que pour l'instant, elle se stabilise autour d'un gros niveau qui est un niveau clé 386.
00:24:01Et si elle arrive à rebondir sur ce niveau-là, c'est la nature de ce rebond qui va nous en dire plus pour la suite.
00:24:05Est-ce qu'on a vu la fin de la consolidation ? Est-ce qu'on reconstruit quelque chose ?
00:24:09Ou est-ce qu'on rebondit sans volume, sans soutien ?
00:24:12Et auquel cas on peut aller chercher un niveau clé comme 404.5 qui donnerait dans ces cas-là ce qu'on appelle un pull-back.
00:24:19On va rechercher la borne basse d'une structure rompue pour valider cette structure et redonner des accélérations baissières.
00:24:26Donc ça va être la nature de ce rebond et si on arrive à se réinstaller au-delà de 404.5 avec du soutien,
00:24:31ou si on continue à baisser et à aller rompre ce niveau de 386,
00:24:36ça va nous en dire beaucoup plus sur le comportement des opérateurs et sur la nature de la situation actuelle.
00:24:42Mais la configuration milite vraiment plus pour des extensions baissières pour l'instant.
00:24:46Jean-Louis, force faiblesse du marché américain.
00:24:48Ce qui est intéressant, c'est que la hausse était très concentrée autour des max 7 pendant 18 mois.
00:24:55La baisse est aussi très concentrée autour de ce même groupe de valeurs qui perd 25-30% en moyenne.
00:25:02Si on enlève les max 7, le S&P ne perd pas 10%.
00:25:07Oui, mais il y a quand même beaucoup de valeurs sur Nike.
00:25:11Oui, FedEx, Nike.
00:25:13Il y en a eu d'autres. AMD est au plus bas. Broadcom a baissé. C'est vrai qu'elle fait partie des grosses.
00:25:22Intel s'était écroulé. Il y a eu beaucoup de spéculations sur son avenir.
00:25:28Elle est passée de 19 à 27 et est revenue à 23. Ça bouge dans tous les sens.
00:25:32Mais elle est basse. Il y a quand même aussi des possibilités à ce niveau-là.
00:25:37Moi, sur le plan technique, j'avais déclenché un signal de vente sur le S&P 500.
00:25:41D'abord, au mois de décembre. Ça remonte, c'est le 18 décembre, première alerte.
00:25:45Et puis, je vous avais dit en janvier que j'étais en synthetic, c'est-à-dire en poudre synthétique,
00:25:52acheteur de call parce qu'il n'y avait pas trop de vol et puis vendeur de futur.
00:25:56Alors, ça a mis du temps à baisser.
00:25:58Mais c'est vrai que ces derniers jours, ça a été plutôt extrêmement favorable.
00:26:01Et là, du coup, j'ai quasi tout liquidé. Pourquoi ?
00:26:04Vous savez, quand on n'est pas de 20, mais quand on regarde un marché, on doit se poser des questions.
00:26:09Qu'est-ce que je vois ? Est-ce que ce sont des indications haussières ou baissières ?
00:26:12Là, ce sont des indications baissières.
00:26:14On a beaucoup baissé. 10 %, c'est pas mal. Il y a une redistribution des forces.
00:26:19Si jamais ça ne rebondit pas, en effet, ça risque de repartir à la baisse. OK.
00:26:23Et en effet, on peut faire 10 % de plus. Pourquoi pas ?
00:26:26Mais moi, là, ce que je vois à l'instant T, c'est que le marché ne m'envoie pas de signal qu'il va encore baisser. C'est tout.
00:26:32Après, il peut y avoir un catalyseur qui arrive.
00:26:34Il peut y en avoir 10 en une heure avec Trump.
00:26:37Voilà. Moi, je suis extrêmement prudent. J'ai une position... J'étais chargé.
00:26:42J'étais fatigué, d'ailleurs. Décembre, janvier, février, mars...
00:26:46Ah oui, je commençais à en avoir marre, un peu.
00:26:49Oui, parce qu'il y avait quand même des mouvements. On a eu des trucs...
00:26:51Ah bah, ça a été très violent. Et très rapide, hein. Ça va vite, hein.
00:26:54Ouais. Non, mais on a eu des mouvements de baisse, de reprise. On a refait un top, là.
00:26:58Je me suis dit « Mais qu'est-ce que c'est que ce délire ? » À 10 points près.
00:27:01Pas beaucoup plus important, mais c'est perturbant quand vous attendez sur une position.
00:27:07Ça m'a rappelé 2007-2008, quand j'attendais le crash. Mais bon, ça a été long.
00:27:13C'est jamais bon d'avoir raison trop tôt.
00:27:15Oui. C'est difficile. Et donc, là, aujourd'hui, qu'est-ce que je me dis ?
00:27:20Je me dis « Bon, pour l'instant, non, ça peut tenir. Il y a des valeurs qui peuvent repartir,
00:27:25amener le moral. Pour l'instant, il n'est pas cassé. 10% après tout, OK.
00:27:30C'est un retracement qu'il faut comparer avec la hausse qu'il y a eu.
00:27:36Donc, c'est vrai. Sur le plan technique, les moyennes mobiles, moi, ce que je regarde,
00:27:39sont à la baisse. C'est plutôt des indications baissières. Mais on voit que, depuis quelques jours,
00:27:43le marché tient plutôt pas mal, que tout à l'heure, il était un peu faible à 16h.
00:27:48Et puis là, il rebondit un petit peu.
00:27:51Ça me fait penser au débat sur le plan macro qu'on a autour de récession par récession.
00:27:55C'est vrai que ça fait tellement longtemps qu'il n'y a pas eu de récession aux États-Unis
00:27:58que tout le monde se demande si ce n'est pas maintenant.
00:28:00Enfin, ce n'est pas la question qu'on se posait il y a trois mois.
00:28:02Mais c'est la question qui vient assez vite quand le marché a perdu 10%.
00:28:06Comme le dit Jérôme Poel, oui, il y a des enquêtes qui montrent, ici et là, des signaux d'affaiblissement.
00:28:12Mais les données dures, pour l'instant, elles n'envoient pas ce signal.
00:28:15Peut-être que ce sera le cas demain, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:28:18Donc là, ce qu'on pourrait conclure, c'est de dire...
00:28:22Je répète, 7 910 cassés...
00:28:25Ça, c'est sur le CAC.
00:28:26Voilà, je passe vendeur.
00:28:27Sur le SP500, moi, je suis vendeur depuis 7 770, je crois.
00:28:32Il n'y a pas eu 7 770 sur le...
00:28:35Pas encore !
00:28:375 770.
00:28:39Et je crois que c'était à ce niveau-là.
00:28:42Peut-être que j'avais monté une première à l'air, 5 800 et quelques.
00:28:45D'abord, il y a la neutralité, ensuite le passage à la baisse.
00:28:48Et l'objectif des 5 500 a été atteint.
00:28:51Le prochain, le très gros, c'est 5 240.
00:28:53Bon, on n'en est pas là.
00:28:55Mais aujourd'hui, ce n'est pas le moment des grandes manœuvres
00:28:59qui consisterait à dire que je monte une stratégie basée sur 5 200.
00:29:04Non.
00:29:05On ne peut pas faire ça.
00:29:06Si on le fait maintenant, on prend un risque trop important.
00:29:08Il faut attendre des indications.
00:29:10Il vaut mieux prendre le train en marche s'il y a une impulsion qui se déclenche...
00:29:13Je comprends.
00:29:14Plutôt que bouger maintenant.
00:29:15Prendre le risque.
00:29:16Moi, là, je m'amuse entre guillemets.
00:29:19Je travaille Broadcom à l'achat.
00:29:21Je travaille Intel, je travaille AMD.
00:29:24Donc, tu es retardataire.
00:29:26Broadcom, pas vraiment retardataire.
00:29:28Mais quand elle revient vers 186,
00:29:30plusieurs fois, je l'ai acheté et je l'ai revendu.
00:29:32Ce n'est pas pour de l'investissement long terme.
00:29:34La dernière fois, le plus long que j'ai gardé,
00:29:36c'est 3-4 jours parce que j'étais planté.
00:29:38J'étais planté, mais en même temps,
00:29:40je n'étais pas infirmé.
00:29:42Le marché ne me disait pas.
00:29:44Il fallait patienter.
00:29:46Mais je patientais 4-5 jours.
00:29:48Là, en l'occurrence,
00:29:50c'est ce que je fais actuellement.
00:29:52Du stock picking à l'achat
00:29:54sur des valeurs en retard qui offrent des potentiels.
00:29:56Philippe, vos commentaires.
00:29:58Et puis, je veux bien qu'on parle
00:30:00un peu du dollar,
00:30:02des taux américains et de l'or
00:30:04puisque tout le monde veut parler de l'or.
00:30:06J'essaie de trouver un angle qui nous permet de faire la synthèse.
00:30:08En fait, le véritable enjeu
00:30:10aujourd'hui, c'est les 9000 milliards
00:30:12de dettes américaines à refinancer.
00:30:14Dans l'histoire
00:30:16des Etats-Unis récentes,
00:30:18on va dire sur les 15 ou 20 dernières années,
00:30:20je crois que le maximum
00:30:22qu'il y a eu à refinancer,
00:30:24ça a pu être 4000 milliards.
00:30:26Donc, on est au double.
00:30:28Qu'est-ce que c'est que ces 9000 milliards ?
00:30:30C'est les chèques fédéraux
00:30:32de 2000-2021.
00:30:34Tout le monde attendait son chèque
00:30:36de 2000 dollars.
00:30:38Maintenant, il faut refinancer ça
00:30:40parce que ça a été des émissions à 5 ans.
00:30:42Après, c'est une nouvelle vague à 10 ans,
00:30:44mais massivement, c'est plutôt du 5 ans.
00:30:46Et là, en fait,
00:30:48ça se concentre même au premier semestre.
00:30:50D'ailleurs, la Fed a ralenti
00:30:52un peu la réduction de son bilan
00:30:54cette semaine.
00:30:56Elle n'a pas baissé les taux,
00:30:58mais elle a quand même joué
00:31:00la carte accommodante.
00:31:02Elle ne va pas remettre du papier sur le marché
00:31:04pendant que l'État américain essaie d'en placer.
00:31:06Là, ça ferait un peu beaucoup.
00:31:08En réalité, en imaginant
00:31:10qu'il y ait 7000 milliards
00:31:12à refinancer
00:31:14d'ici l'été,
00:31:16c'est un autre game.
00:31:18Après, Jackson Hole en août,
00:31:20le marché sera sûrement sur d'autres hypothèses.
00:31:22Mais là, d'ici le milieu de l'été,
00:31:24la masse à refinancer
00:31:26est tellement gigantesque
00:31:28et l'épargne mondiale, à mon avis,
00:31:30n'y suffit pas.
00:31:32Un des moyens de faire en sorte
00:31:34que ce papier soit placé,
00:31:36c'est que la bourse baisse.
00:31:38Qu'est-ce que nous dit Trump et Scott Besant ?
00:31:40Acheter des talons !
00:31:42Acheter des talons !
00:31:44La bourse n'est plus ma boussole.
00:31:46Scott Besant,
00:31:48les marchés, ça monte, ça corrige.
00:31:50Les corrections, d'ailleurs,
00:31:52c'est plutôt ça pour les marchés.
00:31:54À 10%, ça arrive tout le temps.
00:31:56La récession,
00:31:58je ne crois pas trop,
00:32:00mais on ne peut pas non plus...
00:32:02La transition, on a bien compris
00:32:04que ça pourrait être une transition
00:32:06vers une période un petit peu récessionniste.
00:32:08Donc, ça,
00:32:10tous les discours que l'on entend
00:32:12visent à faire en sorte
00:32:14que la poche action se dégonfle un peu
00:32:16pour aller sur la poche obligataire.
00:32:18Donc, il faut écouter le trader Trump.
00:32:20Il faut acheter des talons américains.
00:32:22Il dit que c'est la baisse des talons.
00:32:24On veut voir les talons baisser.
00:32:26Le mot récession, c'est pour forcer
00:32:28la Fed, bien sûr, à baisser les taux.
00:32:30Ça, on a bien compris.
00:32:32Pas rester sur une hypothèse à deux baisses de taux cette année.
00:32:34Aller à trois, voire pourquoi pas plus.
00:32:36Mais c'est surtout que là, mécaniquement,
00:32:38il y a tellement
00:32:40d'aides à refinancer
00:32:42qu'il faut que l'argent sorte
00:32:44de quelque part. Ça ne va pas sortir
00:32:46des presses de la Fed.
00:32:48Sinon, le dollar, il est effondré.
00:32:50Enfin, il faudrait créer un quart
00:32:52de masse monétaire en plus. Ça n'a pas de sens.
00:32:54Donc, ça ne se fera pas comme ça.
00:32:56Donc, oui, il faut dégonfler la poche action,
00:32:58faire gonfler un peu la poche obligataire.
00:33:00Et ça va se faire sans douleur.
00:33:02Si ce n'est pas le cas et qu'on continue de vouloir
00:33:04aller tirer le Nasdaq,
00:33:06aller retourner à 22 000
00:33:08sur le Nasdaq, etc.
00:33:10Vous allez voir un jour les taux
00:33:12qui vont se prendre. 30, 40 points dans la séance.
00:33:14On ne va pas comprendre pourquoi.
00:33:16En Europe, on vient de se prendre 50 points.
00:33:18On sait pourquoi. Ça y est, l'Allemagne
00:33:20valide son...
00:33:22Ils essayent de refroidir.
00:33:24Je relativise. Attention, c'est 500 milliards
00:33:26sur 10 ans.
00:33:28Le PIB allemand, c'est 4 500 milliards.
00:33:30Ce n'est même pas
00:33:321 % par an.
00:33:34Le bazooka.
00:33:36Oui, ça fait quand même 10 % sur 10 ans.
00:33:38Plus le déblocage
00:33:40des dépenses
00:33:42du frein à la dette, etc.
00:33:44On est quand même sur un ordre de grandeur
00:33:46qui est quand même massif.
00:33:48Oui, mais ça ne fera pas 3 % de croissance en Allemagne en plus.
00:33:50Non, mais ça peut doubler déjà.
00:33:52Elle a doublé à 1,5.
00:33:54Plus rien, on est à zéro.
00:33:56C'est pour dire que
00:33:58il ne faut pas non plus imaginer
00:34:00que le PIB allemand
00:34:02va se retrouver à plus de
00:34:041,5 dans les 18 mois.
00:34:06Pourquoi pas ? Ça fait 5 ans qu'il n'y a plus
00:34:08de croissance en Allemagne. Ce serait quand même déjà
00:34:10un changement de régime notable, Philippe.
00:34:12C'est ce que le marché a déjà
00:34:14pricé. Bien sûr, c'est sa fonction.
00:34:16À 23 400
00:34:18sur le DAX,
00:34:20on a déjà pricé
00:34:22une croissance merveilleuse.
00:34:24On ne l'avait pas pricé
00:34:26dans les valeurs locales, domestiques
00:34:28allemandes.
00:34:30Les petites et moyennes capitalisations.
00:34:32Quand le DAX s'envolait grâce à 3 valeurs,
00:34:34le MDAX
00:34:36ne faisait rien depuis 5 ans
00:34:38conformément à la croissance allemande
00:34:40qui était complètement à taune. Là, ça a bougé
00:34:42un peu quand même.
00:34:44L'avance prise par le DAX
00:34:46c'est quand même 60%
00:34:48de hausse depuis fin octobre
00:34:502023.
00:34:52L'avance prise alors que l'Allemagne a aligné
00:34:54dans le même temps 8 et maintenant un 9ème
00:34:56trimestre de récession,
00:34:58c'est
00:35:00assez fou quand même.
00:35:02Sur l'or, gardez la parole
00:35:04puisque vous vouliez parler de l'or.
00:35:06Sky is the limit là ?
00:35:08Je pense que l'or aujourd'hui qui monte
00:35:10envers et contre tous les hausses de taux
00:35:12le dollar qui va mieux, tout ce qu'on peut
00:35:14imaginer, c'est qu'on a
00:35:16manifestement dès aujourd'hui
00:35:18une rotation.
00:35:20Les obligations, ça ne fait quand même
00:35:22pas tellement envie parce que
00:35:24même si ça peut servir de refuge
00:35:26à court terme, on a quand même
00:35:28de la planche à billets en Europe, ça ne s'appelle pas autrement
00:35:30ce qu'on fait, 1300 milliards en plus,
00:35:32ils sortent d'où ? Et les Etats-Unis,
00:35:34ils ne vont pas
00:35:36réussir à réduire
00:35:38leurs dépenses de 3000 milliards comme ils les avaient
00:35:40augmentées l'année dernière. Donc
00:35:42on va forcément avoir
00:35:44un truc qui ressemble à de la planche à billets.
00:35:46Donc c'est à nouveau les devises
00:35:48qui vont être...
00:35:50Leur pouvoir d'achat va continuer d'être
00:35:52raboté. Donc je comprends
00:35:54et si on ne comprend pas aujourd'hui
00:35:56que
00:35:58les anticipations, c'est
00:36:00une perte de pouvoir
00:36:02d'achat des monnaies, on ne comprend
00:36:04pas la hausse de l'or. Et là,
00:36:06manifestement, l'or nous envoie vraiment
00:36:08un message très très fort.
00:36:10Romain,
00:36:12il y a les métaux, vous vouliez nous parler du qui ?
00:36:14Je veux bien qu'on revienne quand même sur quelques secteurs
00:36:16au sein des marchés européens,
00:36:18du CAC, etc.
00:36:20C'est vrai qu'on a vu les bancaires
00:36:22accélérer à la hausse,
00:36:24le secteur de la défense, bien sûr.
00:36:26Est-ce que c'est des secteurs qui deviennent trop chauds
00:36:28aujourd'hui pour continuer
00:36:30de les conserver ? On a revu
00:36:32un ré-effondrement du luxe aussi,
00:36:34ça a été spectaculaire sur
00:36:36quelques semaines. Bon, secteurs forts,
00:36:38secteurs faibles, et puis les secteurs qui présentent
00:36:40peut-être un risk-reward intéressant
00:36:42selon vous aujourd'hui, Romain ?
00:36:44Alors, secteurs forts, vous les avez cités en grande partie.
00:36:46Sur le secteur bancaire,
00:36:48ça peut continuer un petit peu. On approche
00:36:50de cible graphique sur la BNP,
00:36:52on approche de cible graphique sur le crédit agricole,
00:36:54on a encore un peu de marge sur la Société Générale,
00:36:56peut-être 7 ou 8 %,
00:36:58mais ça commence à être bien payé,
00:37:00en tout cas à court terme, même s'il
00:37:02peut y avoir du potentiel.
00:37:04Secteurs forts, toujours les utilities,
00:37:06plus récemment, l'assurance,
00:37:08ça fait des mois, et puis un secteur comme
00:37:10les télécoms aussi, qu'on repaye.
00:37:12C'est ça qui est intéressant de constater, ce sont ces foyers
00:37:14d'intérêt très localisés
00:37:16sur quelques secteurs qui étaient
00:37:18pour certains en retard,
00:37:20notamment le secteur des télécoms
00:37:22que vous avez ici. On vient d'atteindre une première
00:37:24cible graphique après une réactivation haussière
00:37:26de très long terme, et c'est
00:37:28un train qui ne se
00:37:30dément pas, qui continue et qui stabilise
00:37:32autour d'une première cible, mais il y a encore
00:37:34du potentiel et encore des extensions possibles
00:37:36manifestement, même si on pourrait assister
00:37:38à une pause. Ce qui est intéressant de voir aussi,
00:37:40c'est le comportement sur certaines valeurs. On a des titres
00:37:42un peu « oubliés » comme
00:37:44Veolia Environnement, qui bien
00:37:46pourraient poursuivre leur parcours haussier, tandis
00:37:48que vous parliez du secteur du luxe, c'est assez
00:37:50plombé, on voyait une tentative de réactivation
00:37:52haussière sur Kering, elle est
00:37:54vraiment mise à mal cette semaine.
00:37:56Hermès reste sur des points hauts, et quant à
00:37:58LVMH, elle ne donne pas
00:38:00d'indication de retournement haussier de long
00:38:02terme pour l'instant, peut-être des réactions
00:38:04techniques, c'est peut-être ça qui pourra alimenter
00:38:06une hausse, mais encore une fois, on va privilégier
00:38:08dans ce moment d'incertitude et de
00:38:10flou, le stock picking, et on
00:38:12n'attend pas un gros, gros momentum sur les indices,
00:38:14mais quelques foyers d'intérêt
00:38:16très localisés.
00:38:18Il y a un graphique sur
00:38:20les télécoms, là c'est un secteur dans son
00:38:22ensemble qui présente de l'intérêt pour
00:38:24vous, Romain ?
00:38:26Il en présente depuis quelque temps, puisqu'il a
00:38:28réactivé une dynamique haussière, on
00:38:30est sortis d'une congestion
00:38:32qui était active depuis 2016,
00:38:34on en est sortis récemment, et donc
00:38:36on a déjà fait une partie du chemin, c'est
00:38:38un mouvement qui est assez lent, mais au moins c'est
00:38:40assez régulier, et dans un marché
00:38:42qui est dans l'incertitude, ça fait partie
00:38:44des traînes de fonds et des
00:38:46traînes manifestement payées
00:38:48par des grosses mains du marché,
00:38:50avec encore un potentiel
00:38:52sur le produit en question, pour aller chercher des extensions
00:38:54de 6 euros environ.
00:38:56Bon, on est tranquille avec les télécoms.
00:38:58L'univers des
00:39:00small et mid-cap, qu'est-ce qu'on peut en dire ?
00:39:02On essaye
00:39:04de suivre un peu
00:39:06les indices larges, j'ai l'impression qu'il y a moins
00:39:08d'écarts, il y a moins de différentiels que ce qu'on a pu observer
00:39:10dans les mois, les trimestres,
00:39:12l'année précédente même, Jean-Louis.
00:39:14Étant donné la divergence de performance,
00:39:16il y a eu clairement
00:39:18beaucoup d'intérêt sur
00:39:20les mid et small,
00:39:22et
00:39:24vraiment une présence
00:39:26très forte de la spéculation.
00:39:28Moi je
00:39:30le sais, parce qu'en plus j'ai des copains qui
00:39:32spéculent énormément sur ces valeurs,
00:39:34Oui, il y a un côté un peu
00:39:36même stock, on est reparti avec
00:39:38des valeurs...
00:39:40Donc voilà, il y a quand même beaucoup
00:39:42de spéculation, beaucoup aussi de problèmes
00:39:44techniques, par exemple Telsat
00:39:46qui explose,
00:39:48après il y a le problème de prends-emprunts,
00:39:50parce qu'il y a les vendeurs qui sont pris à la gorge,
00:39:52enfin bon, il y a plein de choses auxquelles
00:39:54il faut faire attention.
00:39:56Il y avait des secteurs comme
00:39:58l'Emeis,
00:40:00Oui, les Ehpad,
00:40:02les maisons de santé,
00:40:04Karianne qui a explosé,
00:40:06toutes ces valeurs-là qui étaient...
00:40:08C'est un secteur qui n'a pas bougé,
00:40:10bon, mais elle n'a pas baissé autant que les autres non plus,
00:40:12mais c'est un secteur qui était pas mal.
00:40:14Bon, c'est vrai que
00:40:16pendant ce temps-là, on a des LVMH
00:40:18qui ont perdu 15, des Kirin
00:40:20qui ont perdu 28 dans le mois, là je parle.
00:40:22Donc c'est violent.
00:40:26Il y a des valeurs comme de Richembourg
00:40:28qui ont bien fonctionné.
00:40:30Bon, l'assaut d'Exo s'est pris une baffe,
00:40:32c'est hyper violent,
00:40:34elle a entraîné Elior un petit peu,
00:40:36bon, pourtant ils sont moins
00:40:38quand même aux Etats-Unis,
00:40:40présents aux Etats-Unis, mais
00:40:42alors voilà, il y a quand même des valeurs.
00:40:44Les valeurs, on peut dire,
00:40:46de qualité,
00:40:48et on n'avait pas eu ça précédemment,
00:40:50les valeurs
00:40:52secondaires de qualité
00:40:54ont bien progressé dans l'ensemble.
00:40:56Intéressant.
00:40:58Je le vois sur un petit portefeuille que je m'étais
00:41:00construit, et
00:41:02il a gagné 20%
00:41:04en quelque chose.
00:41:06La discrimination se fait aussi par la qualité
00:41:08de ses dossiers dans cet univers.
00:41:10De toute façon, tout le monde reste hyper sexif.
00:41:12Regardez Beneteau aujourd'hui qui se prend une baffe
00:41:14parce qu'il y a un truc qui ne plaît pas.
00:41:16Donc il y a quand même des réactions
00:41:18qui sont extrêmement fortes,
00:41:20marquées,
00:41:22et c'est ça aussi qui fait
00:41:24qu'il n'y a pas de complaisance.
00:41:26Et c'est pour ça que les marchés sont solides aussi,
00:41:28parce qu'ils ne vont pas n'importe où.
00:41:30Avant, on avait des mouvements d'ensemble.
00:41:32Et là aujourd'hui, depuis longtemps
00:41:34on a des mouvements extrêmement
00:41:36divergents, localisés.
00:41:38Je vous propose Action Chinoise,
00:41:40Philippe, si le thème
00:41:42vous intéresse, parce que c'est aussi un des
00:41:44grands trades, une grande remontada
00:41:46depuis quelques mois maintenant.
00:41:48Ce ne sera pas BYD par hasard ?
00:41:50Ah ben non, mais oui, la tech,
00:41:52il y a eu le moment DeepSeek,
00:41:54BYD, on redécouvre
00:41:56un certain nombre de valeurs chinoises, notamment
00:41:58autour de la technologie, mais on parle beaucoup
00:42:00de biotech chinoise aussi, je crois qu'on est en train de prendre
00:42:02conscience que les sciences de la vie en Chine
00:42:04ont connu des avancées
00:42:06spectaculaires par rapport aux
00:42:08avancées qu'on peut nous avoir
00:42:10que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe.
00:42:12Donc on a pas mal de secteurs tech
00:42:14comme ça qui sont en Chine,
00:42:16largement au niveau de ce qu'on peut connaître,
00:42:18je ne parle pas boursièrement, mais au niveau
00:42:20d'innovation de ce qu'on peut connaître en Europe
00:42:22ou aux Etats-Unis.
00:42:24La Chine, c'est hallucinant.
00:42:26Je ne dirais pas que
00:42:28je suis très très pressé
00:42:30de retourner prendre un peu la température
00:42:32d'un système
00:42:34de contrôle,
00:42:36etc. Mais au niveau
00:42:38technologique, ils continuent
00:42:40d'avancer à un rythme. Nous, on est
00:42:42complètement à l'arrêt.
00:42:44On est complètement à la ramasse.
00:42:46La seule chose
00:42:48sur laquelle on a encore de quoi
00:42:50soutenir la comparaison, c'est sur
00:42:52la fusion nucléaire. On arrive à tenir des fusions
00:42:54pendant un quart d'heure, 20 minutes, à peu près,
00:42:56autant que les Chinois. Sauf que les Chinois
00:42:58vont construire un monstre
00:43:00où là, ils espèrent tenir 24 heures
00:43:02et que nous, on va rester avec un petit truc
00:43:04à cas d'arrache.
00:43:06C'est bien.
00:43:08On a été les pionniers.
00:43:10Bye bye Superphénix.
00:43:12Peut-être que ça va être
00:43:14relancé. Là aussi,
00:43:16le sabotage de notre
00:43:18filière nucléaire,
00:43:20il faudra qu'un coup. Mais sur les actions chinoises,
00:43:22on fera le bien.
00:43:24Je suis d'accord.
00:43:26En Chine, c'est incroyable.
00:43:28Ils ont réussi à construire autant
00:43:30de réacteurs
00:43:32en 10 ans que nous
00:43:34en 30 ans.
00:43:36Et en plus, ça, il fonctionne.
00:43:38Il marche. Il n'y a pas
00:43:40des retards de folie, etc.
00:43:42Donc oui,
00:43:44la Chine, il y a un moment
00:43:46où elle s'impose.
00:43:48Et c'est redevenu bullish, les indices chinois ?
00:43:50Le Hang Seng ?
00:43:52Quand je parlais
00:43:54de BYD, c'est parce que
00:43:56c'est l'exemple emblématique.
00:43:58Ils ont doublé Tesla.
00:44:00Ils produisent des voitures qui savent
00:44:02se garer en crabe.
00:44:04Il y a des avancées technologiques
00:44:06dans tous les sens. Tout ça pour
00:44:08moins cher qu'une Mégane électrique.
00:44:10Il y a un moment, il faut se poser des questions.
00:44:12Donc les actions chinoises,
00:44:14il y en a quelques-unes qui sont attractives.
00:44:16Mais quand ça vient de doubler comme ça vient de le faire,
00:44:18ça va un petit peu vite.
00:44:20La question qu'on peut se poser, c'est
00:44:22est-ce que ça va aussi redevenir
00:44:24le moment de l'Inde
00:44:26qui corrige depuis six mois ?
00:44:28Il y a un petit sursaut
00:44:30qui émerge.
00:44:32Il y a peut-être encore de la place.
00:44:34Sur la Chine,
00:44:36c'est peut-être déjà un peu joué.
00:44:38Romain, il nous reste une minute pour parler
00:44:40du cuivre. Vous êtes venu avec deux graphiques
00:44:42sur le cuivre. Je ne sais pas lequel vous voulez montrer.
00:44:44Cuivre versus pétrole, c'est celui-là
00:44:46qu'on peut regarder avec vous ?
00:44:48C'est celui-là qui sera le plus intéressant.
00:44:50Le cuivre a un
00:44:52parcours haussier et solide depuis
00:44:54plusieurs semaines maintenant.
00:44:56Il est en train de déborder des niveaux de résistance
00:44:58de très long terme.
00:45:00Ce qu'on voit sur ce graphique, c'est qu'il y a une divergence
00:45:02avec le WTI
00:45:04qui, lui, en revanche, baisse
00:45:06depuis octobre 2023.
00:45:08On a naturellement et historiquement
00:45:10des comportements qui sont assez
00:45:12corrélés entre les deux. Et cette divergence-là,
00:45:14elle est à prendre en compte puisque
00:45:16d'une part, il y a de l'intérêt sur le cuivre
00:45:18et des mouvements haussiers qui paraissent forts.
00:45:20Ce WTI qui est en retard et qui pourrait
00:45:22former un contre-pied et rebondir.
00:45:24Peut-être un rebond du pétrole, un mouvement haussier
00:45:26sur le cuivre. Et puis, ça nous indique aussi qu'il y a
00:45:28des minières spécialisées sur le cuivre.
00:45:30Je pense à Freeport-McMoran
00:45:32ou Thornton-Copper
00:45:34et des paniers éventuellement qui pourraient
00:45:36bénéficier de cette avance du cuivre
00:45:38et qui, elles, pour l'instant, n'ont pas beaucoup
00:45:40performé. Peut-être des intérêts
00:45:42et des foyers de rattrapage à surveiller
00:45:44et des domaines un petit peu
00:45:46oubliés ou un peu en retrait pour l'instant.
00:45:48– Messieurs, merci aux 3 sorciers
00:45:50de Smart Bourse pour leur analyse
00:45:52de la situation des marchés et leur
00:45:54éclairage sur ces questions
00:45:56techniques parfois. Merci beaucoup
00:45:58à vous 3, Romain Dobry, consultant Bourse Direct,
00:46:00Jean-Luc Hussac, Perceval Finance Conseil,
00:46:02Philippe Béchat, Président des Econoclast
00:46:04et rédacteur en chef de la Bourse au quotidien.
00:46:07Générique
00:46:17– Le dernier quart d'heure de Smart Bourse,
00:46:18chaque soir c'est le quart d'heure thématique
00:46:20et nous concluons cette semaine
00:46:22de l'éducation financière avec
00:46:24Marc-Olivier Strauss-Kahn que nous retrouvons,
00:46:26il était venu nous voir mercredi,
00:46:28nous le retrouvons également ce soir.
00:46:30Marc-Olivier, bonsoir. – Bonsoir.
00:46:32– Merci de nous avoir accompagnés à l'occasion
00:46:34de cette semaine de l'éducation financière,
00:46:36vous êtes directeur général honoraire
00:46:38de la Banque de France, enseignant,
00:46:40professeur d'économie et c'est ce qu'on racontait
00:46:42mercredi, vous avez une passion
00:46:44et un engagement pour la pédagogie
00:46:46économique et l'éducation
00:46:48financière à travers différents
00:46:50leviers, alors on a parlé de
00:46:52Citeco, le plus grand musée
00:46:54européen de l'économie, c'est ça si j'ai bien
00:46:56retenu Marc-Olivier ? – À Paris.
00:46:58– Allez visiter Citeco, boulevard Malzherbe,
00:47:00à Paris dans le 17ème, magnifique
00:47:02bâtiment néogothique, vous êtes
00:47:04l'auteur, co-auteur avec Anthony Benhamou,
00:47:06je rappelle votre livre paru il y a quelques mois
00:47:08« On parie que vous allez aimer l'économie »
00:47:10paru aux éditions
00:47:12Ellipse, vous êtes membre également
00:47:14du Think Tank, d'un
00:47:16cercle de réflexion de jeunes économistes
00:47:18qui s'appelle BSI Economics et j'ai le plaisir…
00:47:20– Voilà, moi je ne suis pas jeune, je suis
00:47:22dans le comité stratégique. – Exactement, mais
00:47:24j'ai le plaisir de recevoir certains des économistes
00:47:26de BSI Economics et donc c'est l'occasion
00:47:28de les saluer et de leur faire un peu de pub.
00:47:30Enfin voilà, je cite
00:47:32quelques exemples de
00:47:34cette passion et de la manière dont votre engagement
00:47:36pour la pédagogie économique et l'éducation
00:47:38financière se concrétise. Venons-en
00:47:40au sujet que vous avez choisi pour conclure
00:47:42cette semaine, vous voulez parler
00:47:44des crypto-actifs et du rôle des crypto-actifs
00:47:46dans un monde
00:47:48et une géopolitique particulièrement
00:47:50fragmentée comme aujourd'hui. – Oui, en
00:47:52économie, il y a généralement diversité des
00:47:54points de vue et je ne vais pas cacher
00:47:56que le chapitre 10
00:47:58de notre livre
00:48:00montre une certaine méfiance
00:48:02par rapport aux crypto-actifs
00:48:04mais c'est un sujet d'actualité et j'en
00:48:06prends pour exemple le fait que
00:48:08à la fin du mois de février
00:48:10le bitcoin, qu'en est le symbole,
00:48:12avait baissé de 20%
00:48:14en une dizaine de jours. Pendant
00:48:16le week-end, le premier week-end de mars,
00:48:18Trump a annoncé qu'il
00:48:20allait ordonner aux autorités administratives
00:48:22d'en avoir dans leurs
00:48:24réserves officielles. Résultat,
00:48:26le lundi, il
00:48:28bondissait de 15%.
00:48:30Certains ont dû prendre la profit parce que
00:48:32le mardi est retombé à son niveau
00:48:34initial. Demandez-vous
00:48:36à qui le crime profite ?
00:48:38– Oui, effectivement.
00:48:40Comment est-ce que vous
00:48:42abordez ce sujet des cryptos, notamment
00:48:44face à un public
00:48:46d'étudiants par exemple ? – Voilà,
00:48:48je le compare au billet
00:48:50d'une part et pour être
00:48:52concret, mes futuristes
00:48:54à l'euro numérique,
00:48:56d'autre part, et je
00:48:58parodie le titre d'un
00:49:00film célèbre qui devient
00:49:02Le Bon, Le Brut
00:49:04et Le Brillant. – Alors,
00:49:06prenons les choses dans l'ordre. Qui est le bon
00:49:08dans cette histoire, Marc-Olivier ?
00:49:10– Alors, le bon ce sont les billets, on ne va pas faire
00:49:12attention trop aux pièces. Pourquoi ?
00:49:14Parce que c'est la liquidité ultime,
00:49:16celle dont on a besoin, qu'on veut détenir
00:49:18en cas d'incertitude,
00:49:20en risque de crise.
00:49:22À preuve, là aussi,
00:49:24l'augmentation de la détention des billets
00:49:26tirés dans les distributeurs automatiques
00:49:28au début de la pandémie
00:49:30ou au début de la crise
00:49:32financière mondiale, ce qui
00:49:34atteste la confiance maintenue
00:49:36dans les banques centrales qui
00:49:38émettent ces billets, contrairement à ce que
00:49:40certains essayent de
00:49:42faire croire. Et pourquoi ? Parce que ces
00:49:44billets sont sécurisés
00:49:46par de la haute technologie
00:49:48eux aussi. On parle alors de
00:49:50monnaie fiduciaire, je le rappelle, du latin
00:49:52fiat qui veut dire confiance.
00:49:54Alors certes, les transactions
00:49:56fiduciaires sont en train
00:49:58de baisser au profit
00:50:00des transferts faits à partir
00:50:02des dépôts bancaires qui sont
00:50:04ce qu'on appelle la monnaie scripturale
00:50:06par des virements, des chèques, etc.
00:50:08Le chèque un peu moins
00:50:10à la mode. – En vogue, un peu moins en vogue.
00:50:12– Et pour ne pas que les banques
00:50:14créent trop de cette monnaie,
00:50:16elles sont contrôlées, c'est-à-dire
00:50:18supervisées
00:50:20grâce à une régulation préalable
00:50:22et
00:50:24elles sont également,
00:50:26la banque centrale va pouvoir influencer
00:50:28la distribution du crédit par son coût
00:50:30qui va être plus ou moins élevé
00:50:32lorsque les banques viennent
00:50:34se refinancer à des taux d'intérêt
00:50:36que fait varier la banque centrale.
00:50:38– Dans cet univers des
00:50:40transferts électroniques,
00:50:42des transactions fiduciaires,
00:50:44une technologie comme
00:50:46la blockchain, vous la mettez également
00:50:48dans le camp du bon,
00:50:50si je puis dire, Marc Olivier.
00:50:52– Oui, la technologie, la blockchain,
00:50:54la chaîne de blocs en français,
00:50:56on peut dire aussi les distributives,
00:50:58les geotechnologies, mais
00:51:00on ne va pas faire dans le détail
00:51:02technique là.
00:51:04Ça a été pratiqué
00:51:06par la Banque de France
00:51:08dès 2018
00:51:10pour enregistrer des opérations.
00:51:12Et en fait, dit de façon extrêmement
00:51:14simplifiée, c'est comme
00:51:16un grand livre comptable,
00:51:18un registre électronique
00:51:20ouvert, public,
00:51:22décentralisé, tout le monde peut être amené
00:51:24à écrire dedans, mais surtout
00:51:26inaliénable au sens
00:51:28où toute opération nouvelle
00:51:30amène à revérifier la chaîne
00:51:32des opérations précédentes.
00:51:34Et ça, ça permet de garantir que vous
00:51:36détenez bien l'actif
00:51:38qui va faire l'objet d'une transaction.
00:51:40Donc ça, c'est quelque chose
00:51:42d'assez fort et utile.
00:51:44Ça a été créé en même temps
00:51:46que le bitcoin en 2008,
00:51:48mais ça ne doit pas être confondu avec
00:51:50le bitcoin, symbole des crypto-acquis.
00:51:52On a bien compris cette technologie,
00:51:54cette chaîne de blocs qui permet
00:51:56des opérations
00:51:58ultra sécurisées, inviolables,
00:52:00etc.
00:52:02Mais technologie sur laquelle
00:52:04s'appuie également le bitcoin quand même,
00:52:06Marc Olivier. Et donc le bitcoin,
00:52:08dans votre
00:52:10déroulé, si je puis dire,
00:52:12dans votre trilogie,
00:52:14c'est celui que vous qualifiez
00:52:16de brut, c'est ça ?
00:52:18Brut, et certains vont dire brut comme un diamant.
00:52:20Et moi, je vais plutôt
00:52:22penser brut qui veut dire
00:52:24pas très net, parce qu'il prétend
00:52:26être une monnaie.
00:52:28Mais c'est quoi les crypto-actifs ?
00:52:30Et dit de façon très simple,
00:52:32là encore, c'est
00:52:34des actifs numérisés
00:52:36émis par des entités privées
00:52:38qui ne sont pas contrôlés.
00:52:40Et il y en a deux catégories
00:52:42que je vais distinguer, pour simplifier
00:52:44les choses là encore, plus ou moins risquées.
00:52:46La catégorie la plus risquée,
00:52:48ce sont les crypto-actifs
00:52:50dits natifs,
00:52:52comme le bitcoin,
00:52:54qui n'ont pas d'émetteur
00:52:56identifié et qui n'ont pas de valeur
00:52:58intrinsèque. C'est-à-dire que vous ne pouvez
00:53:00pas aller voir l'émetteur,
00:53:02parce qu'on ne sait pas qui c'est, c'est un mineur
00:53:04quelque part, et lui dire je veux l'échanger
00:53:06contre quelque chose.
00:53:08Et il n'y a pas donc de valeur
00:53:10sûre. Qu'est-ce qui fait sa valeur ?
00:53:12C'est l'offre et la demande.
00:53:14Et l'offre, elle a été,
00:53:16et prenons l'exemple du bitcoin pour simplifier là encore,
00:53:18elle a été
00:53:20raréfiée artificiellement par la
00:53:22préannonce qu'il n'y aurait pas plus de 21 millions
00:53:24d'unités et
00:53:26sa production qui diminue
00:53:28de moitié périodiquement.
00:53:30Du côté de la demande,
00:53:32il y a l'attrait spéculatif et l'anonymat
00:53:34qui permet
00:53:36à certains comme la Russie
00:53:38de contourner les sanctions.
00:53:40Et donc c'est pas étonnant
00:53:42que le prix fasse le yo-yo
00:53:44que j'ai évoqué.
00:53:46Parce que
00:53:48il y a une instabilité
00:53:50qui fait que
00:53:52pour moi ça ne peut pas devenir une monnaie,
00:53:54c'est son principal inconvénient, car
00:53:56une monnaie ça doit être une réserve de valeur
00:53:58indépendamment du fait que pour être un moyen
00:54:00d'échange il ne faut pas être énergivore comme il l'est,
00:54:02etc.
00:54:04C'est là où on en vient donc aux stable coins,
00:54:06Marc-Olivier, qui sont la deuxième catégorie
00:54:08de ces crypto actifs, différents
00:54:10des crypto actifs natifs.
00:54:12Et donc dit stable, parce qu'on veut
00:54:14montrer qu'ils sont stables, du moins en théorie.
00:54:16Pourquoi ? Parce qu'ils sont adossés
00:54:18à un actif,
00:54:20très souvent le dollar et on va le prendre
00:54:22comme exemple, par un émetteur
00:54:24qui est identifié. Donc là vous pouvez
00:54:26aller voir cet émetteur et lui dire
00:54:28je veux rééchanger mon stable coin
00:54:30contre un dollar.
00:54:32Qu'est-ce qui fait à ce moment-là
00:54:34l'attrait ? Et bien c'est l'anonymat
00:54:36qui permet des opérations à grande échelle
00:54:38et donc
00:54:40parfois, souvent,
00:54:42de plus en plus, illicite voire
00:54:44illégale. Alors ça c'est
00:54:46oublier les risques. Les risques pour le détenteur
00:54:48et pour les autorités.
00:54:50Pour le détenteur, je vais en prendre deux
00:54:52exemples, le risque de faillite
00:54:54de l'émetteur, car
00:54:56pour qu'il y gagne quelque chose, il faut bien que
00:54:58les dollars que vous lui avez donnés contre le stable coin,
00:55:00il les place et ils ne sont pas
00:55:02immédiatement liquides. Donc s'il y a un retrait
00:55:04massif, il a un problème et il ne peut pas
00:55:06aller voir la banque centrale parce qu'il n'est pas une banque.
00:55:08Donc il n'a pas accès à les liquides.
00:55:10Deuxième exemple,
00:55:12les vols, les cyberattaques
00:55:14par divers
00:55:16personnes, voire par la Corée du Nord
00:55:18qui feront tout perdre et ça,
00:55:20on l'a déjà observé.
00:55:22Oui, ce sont des risques qu'on a déjà vu se matérialiser.
00:55:24On a déjà vu se matérialiser des plateformes parce qu'il faut bien
00:55:26pour faire certains échanges,
00:55:28recentraliser le processus.
00:55:30Risques pour les autorités ?
00:55:32Au-delà du problème
00:55:34de l'illégalité
00:55:36des activités,
00:55:38c'est l'apparition,
00:55:40l'émergence potentielle
00:55:42d'Oligopol,
00:55:44des big tech comme Meta qui a voulu créer
00:55:46sa stable coin,
00:55:48X dont on dit qu'il voudrait le faire
00:55:50et parallèlement,
00:55:52et paradoxalement, une fragmentation
00:55:54par la multiplication
00:55:56des stable coins qui existent
00:55:58et qui fait qu'on revient quasiment au Moyen-Âge,
00:56:00à l'époque où chaque ville
00:56:02avait sa monnaie et on était obligé d'échanger
00:56:04à chaque fois. Et c'est ça qui a amené
00:56:06à la création des banques centrales,
00:56:08comme ce qu'on appelle un intermédiaire de confiance
00:56:10pour unifier les transactions au sein
00:56:12d'une région assez large.
00:56:14Néanmoins, cette technologie est là, on ne peut pas la balayer
00:56:16d'un revers de main. Vous voulez lier également
00:56:18le sujet des crypto-actifs à la géopolitique
00:56:20et aux enjeux géopolitiques.
00:56:22Marc-Olivier, comment est-ce que tout ça
00:56:24s'articule ?
00:56:26Une chose importante, il n'y a pas
00:56:28de rejet de l'innovation
00:56:30et l'Odyssée des espèces,
00:56:32si on veut prendre cette image,
00:56:34a fait passer des coquillages aux pièces d'or,
00:56:36aux billets et peut-être à l'or numérique,
00:56:38on verra.
00:56:40Mais on a 20 000,
00:56:42plus de 20 000, paraît-il,
00:56:44crypto-actifs existants
00:56:46qui immobilisent autant de ressources
00:56:48qui ne sont pas
00:56:50ressources de création,
00:56:52de production.
00:56:54Et qui peuvent
00:56:56créer des problèmes
00:57:00sans apporter des services
00:57:02qui existent déjà grâce à à peu près
00:57:04moins de 200 monnaies qui existent
00:57:06sauf dans des pays
00:57:08décrédibilisés ou très fragilisés.
00:57:10Corrompus.
00:57:12La géopolitique, elle revient là-dedans
00:57:14parce qu'elle permet à certains
00:57:16d'étendre leur pouvoir
00:57:18et leur profit
00:57:20en privatisant ce bien public
00:57:22qui est la monnaie
00:57:24ou en se servant des stable coins,
00:57:26et je pense aux Etats-Unis,
00:57:28comme cheval de Troie américain.
00:57:30Et au GECO, en novembre,
00:57:32je modererai un panel
00:57:34qui montrera
00:57:36combien les moyens, les systèmes de paiement
00:57:38peuvent devenir un véritable arsenal
00:57:40financier.
00:57:42Les GECO, c'est à Lyon en novembre ?
00:57:44Petite parenthèse, rendez-vous à Lyon en novembre.
00:57:46Bon, il faut qu'on termine.
00:57:48Et donc, le bon, le brut
00:57:50et le brillant pour conclure
00:57:52la trilogie sur l'euro numérique,
00:57:54c'est ça ?
00:57:56Avec un petit point de dérogation, il va le confirmer
00:57:58je pense. C'est quoi ?
00:58:00C'est un billet dématérialisé.
00:58:02C'est comme un crypto émis par
00:58:04la Banque Centrale et donc garanti par elle.
00:58:08Ça sert à quoi ?
00:58:10Un billet, ça peut être perdu,
00:58:12ça peut être volé, on doit être à proximité
00:58:14pour l'échanger. Donc, ça peut servir
00:58:16pour le commerce internet,
00:58:18pour les transferts d'immigrés,
00:58:20pour le fond d'immigrés,
00:58:22pour le tourisme,
00:58:24pour
00:58:26bientôt
00:58:28la domotique et l'internet
00:58:30des objets, pour suivre
00:58:32les non-bancarisés
00:58:34qui n'ont pas accès
00:58:36à un compte bancaire, etc.
00:58:38Et donc, il y a une demande
00:58:40à laquelle il faut répondre. Par ailleurs, on cherche
00:58:42à réguler les cryptos. Mais il faut
00:58:44offrir un billet dématérialisé.
00:58:46Et ça reste une monnaie Banque Centrale ?
00:58:48Et ça reste sous le contrôle
00:58:50souverain, pour ne pas se retrouver
00:58:52crypto-isé par un actif qui est
00:58:54manipulé par Poutine, ou
00:58:56dollarisé
00:58:58de facto par le stablecoin
00:59:00de Trump, ou
00:59:02vassalisé par
00:59:04le yuan électronique
00:59:06de la Chine.
00:59:08C'est une question de souveraineté.
00:59:102030, normalement,
00:59:12parce que ça prend du temps, il faut que ça soit un succès,
00:59:14pour ne pas décrédibiliser
00:59:16la BCE, mais pas trop, pour ne pas
00:59:18vider les dépôts bancaires et
00:59:20déstabiliser les
00:59:22banques. Et je conclurai très
00:59:24rapidement, parce que je sens que c'est le moment,
00:59:26par une petite ironie
00:59:28sur le fait qu'on peut faire
00:59:30confiance aux banques centrales, et que je note
00:59:32qu'il vaut mieux
00:59:34en avoir gouverné au moins deux,
00:59:36pour devenir Premier ministre, comme l'a été
00:59:38Mario Draghi en 2021-2022,
00:59:40et comme l'est Marc Carnet
00:59:42au Canada depuis le 14 mars.
00:59:44Banque d'Italie, Banque Centrale Européenne pour
00:59:46l'un, Banque du Canada et Banque
00:59:48d'Angleterre pour l'autre. Merci beaucoup,
00:59:50Marc-Olivier Strauss-Kahn, qui nous
00:59:52accompagnait à l'occasion de cette semaine de l'éducation
00:59:54financière, directeur général honoraire de la Banque
00:59:56de France.