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Vendredi 25 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Marc-Olivier Strauss-Kahn (directeur général honoraire, Banque de France) , Anthony Benhamou (Économiste et maître de conférences, Sciences Po Paris) , Bertrand Lamielle (Directeur, Portzamparc Gestion) et Laurent Albie (Responsable, Next Momentum)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour à 17h si vous nous suivez en direct à la télévision
00:16via vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur bsmart.fr ou encore
00:21en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, une semaine microéconomique qui aura été intense
00:30pour se préparer à la suivante, qui sera tout aussi intense avec notamment les premières
00:35grandes valeurs technologiques américaines qui publieront, ça c'est la perspective,
00:39la semaine prochaine avec les résultats attendus d'Apple, de Microsoft, d'Alphabet, Google
00:44ou encore d'Amazon mais la semaine a déjà été chargée avec près d'une vingtaine
00:48de sociétés du CAC qui auront publié leur point d'activité trimestriel à l'issue
00:52de cette semaine.
00:53Nouvelle fournée aujourd'hui, vous aurez le détail dans un instant avec Pauline Grattel
00:56mais parmi les gagnants du jour on peut noter Sanofi, parmi les poids lourds de la cote
01:01française ou encore Nexity dans les valeurs moyennes, à l'inverse plus compliqué pour
01:06un groupe comme Vinci qui est plutôt un détracteur de performance aujourd'hui pour le CAC 40
01:11ou encore Valeo hors CAC qui subit encore une belle baisse à l'issue de sa publication
01:19trimestrielle.
01:20Détail à suivre, je le disais avec Pauline, dans un instant et puis comme chaque dernier
01:24vendredi du mois, notre grand tableau de bord des marchés, nous recevrons Bertrand Lamiel,
01:29directeur général de Ports en part gestion et Laurent Albi, le responsable de Next Momentum
01:34pour faire le point sur les tendances observées au cours du mois écoulé, qu'est-ce qui
01:39change, qu'est-ce qui ne change pas et quelle perspective cela ouvre-t-il pour la suite.
01:44Discussion à suivre donc dans un instant et puis dans le dernier quart d'heure de Smart
01:48Comme régulièrement, nous ferons un peu de pédagogie économique, l'éducation économique
01:52pour tous même, ce sera le thème de ce dernier quart d'heure, nous y retrouverons deux économistes
01:57qui sont venus nous voir récemment dans Smart Bourse, Marc-Olivier Strauss-Kahn et Anthony
02:01Benhamou qui nous présentent leur livre On parie que vous allez aimer l'économie, paru
02:06aux éditions Ellipse, à retrouver dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse à partir
02:09de 17h45.
02:18Mais d'abord, tendance mon ami, chaque soir, les infos clés du jour sur les marchés,
02:25nous retrouvons Pauline Grattel, bonsoir Pauline, bon, beaucoup de mouvements, valeur par valeur
02:30avec la saison de publication qui est montée d'un cran cette semaine mais au final quand
02:34on regarde les indices et la séance en est la preuve, peu de mouvements à signaler avec
02:40des indices boursiers en Europe qui évoluent autour de l'équilibre légèrement positif
02:45pour le CAC 40.
02:46Oui, voilà, le CAC 40 est légèrement positif en fin de séance, il était lesté par Vinci
02:51notamment qui perdait plus de 2% au cours de la séance après avoir publié un chiffre
02:56d'affaires qui stagne en données comparables.
02:58Le carnet de commandes à fin septembre, lui, progresse de 6% sur un an, Vinci anticipe
03:03tout de même une hausse de son résultat opérationnel annuel.
03:06A l'inverse de Vinci, au sein du CAC 40, le gagnant du jour s'appelle Sanofi.
03:10Oui, le titre gagne environ 2%, Sanofi fait état de meilleur résultat que prévu au troisième
03:16trimestre.
03:17Le groupe pharmaceutique publie notamment un bénéfice net des activités en hausse
03:21de plus de 12%.
03:22En données publiées, Sanofi fait état d'une forte demande de vaccins qui a tiré son résultat
03:27opérationnel.
03:28Les investisseurs attendaient également le point d'activité trimestrielle de Safran.
03:32Safran fait état d'un chiffre d'affaires en hausse de presque 14% sur le troisième
03:36trimestre en données organiques.
03:38Mais Safran abaisse sa prévision de chiffre d'affaires annuel à 27,1 milliards d'euros,
03:43légèrement sous l'estimation initiale.
03:45Le titre est stable à Paris.
03:47Parmi les bonnes surprises du jour, hors CAC 40, il faut noter le cas Nexity.
03:52Oui, c'est l'une des plus fortes hausses du SBF 120.
03:55Nexity constate des signaux favorables de reprise d'activité avec la baisse des taux
03:59d'emprunt et donc le retour des acquéreurs.
04:01Au T3, les ventes au primo accédant sont en hausse de 11%.
04:05En revanche, le promoteur fait état d'une baisse de 13% de son chiffre d'affaires sur
04:09la période.
04:10Mais bon, le retour des acquéreurs plaît au marché, le titre est en hausse de 7%.
04:15Dans le secteur automobile, on aura eu peu de bonnes surprises ces derniers temps.
04:20On a pu signaler Renault ces derniers jours, Renault qui progresse encore aujourd'hui.
04:24En revanche, dans le monde des équipementiers, la déception du jour est à mettre au titre,
04:29au crédit ou au débit plutôt de Valeo.
04:31Oui, Valeo n'échappe pas aux difficultés rencontrées par l'ensemble du secteur automobile
04:36depuis quelques mois.
04:37Valeo fait état d'un recul de son chiffre d'affaires de 5% au troisième trimestre.
04:41C'est sous les attentes de 3%.
04:43Dans ce contexte, Valeo révise à la baisse son objectif annuel de chiffre d'affaires.
04:47Le titre recule de 10% au cours de la séance.
04:50Du côté de la macroéconomie, l'agenda était relativement léger aujourd'hui.
04:55Les investisseurs ont malgré tout pris connaissance de l'indice IFO en Allemagne pour le mois d'octobre.
04:59Oui, l'indice IFO qui mesure le moral des investisseurs allemands ressort en hausse
05:03pour le mois d'octobre à 86,5 après 85,4 en septembre et alors qu'il était attendu stable.
05:10Bon, et puis la semaine prochaine s'annonce particulièrement intense pour les investisseurs sur les marchés.
05:15Oui, la séquence résultat continuera de monter en puissance avec d'autres poids lourds tech américains
05:19comme Google, Microsoft ou Amazon.
05:22Côté macro, la semaine sera aussi chargée.
05:25On attend notamment les premières estimations des PIB américains et de la zone euro du troisième trimestre.
05:30Toujours en zone euro, l'inflation du mois d'octobre et le taux de chômage de septembre sont également attendus.
05:35Aux Etats-Unis, ce sera la semaine de l'emploi avec le rapport mensuel d'octobre attendu vendredi prochain.
05:41Pauline Grattel avec nous chaque soir en ouverture de Smart Bourse.
05:43Tendance, mon ami, nous apporte ainsi les infos clés du jour sur les marchés.
05:59Chaque dernier vendredi du mois, c'est le grand tableau de bord des marchés
06:02avec deux experts ce mois-ci, Bertrand Lamiel, directeur général de Ports en part gestion.
06:07Bonsoir Bertrand, merci d'être là, et Laurent Albi, responsable de Next Momentum et cofondateur de Calaisis 360.
06:14Bonsoir Laurent, merci d'être là.
06:16Je commence avec vous Bertrand, quel est le bilan de ce mois écoulé que vous pouvez dresser sur les marchés européens,
06:25notamment même si on regarde beaucoup Wall Street avec un Nasdaq au moment où on se parle qui est en train de marquer un nouveau sommet ?
06:32Qu'est-ce qui a marqué ce mois-ci ? En fait la confirmation, pendant l'été, on a eu un choc, on s'en est remis,
06:38mais globalement, si on regarde les indices, on se dit ok, ça a choqué, c'est reparti, rien de grave.
06:42Bon, ça a quand même bougé pas mal, il y a eu une redistribution globale,
06:48c'est-à-dire que dans les choses qui ne changent pas, c'est les financières, banques, assurances, services financiers,
06:56leader de marché avant l'été, leader de marché toujours aujourd'hui, donc profit globalement.
07:01Les taux longs qui sont remontés, là, certes, on va avoir une baisse des taux, mais globalement, les banques,
07:08il y a un effet de base qui est hyper favorable pour elles, c'est-à-dire que jusqu'à présent, la trésorerie leur coûtait de l'argent,
07:12il fallait que je dépose à la BCE le soir, il y avait 0,5 à payer, et là, pour le coup, elles font de la trésorerie.
07:17Donc voilà ça, une activité...
07:19C'est un des secteurs, secteur financier et bancaire, c'est un des secteurs, je crois, c'est peut-être même le secteur
07:24qui a été le plus révisé à la hausse en termes de perspectives bénéficiaires en Europe,
07:27et ça fait des trimestres et des trimestres qu'après chaque saison de publication de résultats,
07:32les analystes révisent encore à la hausse.
07:34On a eu JP Morgan aux États-Unis, c'est la même aux États-Unis, c'est la même en Europe.
07:38JP Morgan a sorti les résultats, c'était bon, Bank of America, c'est bon.
07:42Ça continue à être bon pour les banques, donc effectivement, porté par un momentum super fort.
07:47Donc en moyenne, ça fait du 25% sur le secteur, mais on a des dossiers communicredits qui sont à 60% depuis le début de l'année.
07:54Objectivement, quand j'en ai acheté, je ne pensais pas que je gagnerais ça.
07:57Sur une banque italienne ?
07:59Parce que bon, il me reste quand même un petit peu les souvenirs de 2007-2008.
08:02Pour ceux qui ont connu les épisodes précédents, effectivement.
08:05On voyait bien que le momentum était en train de repartir, il y avait un super dividende,
08:08il y avait tout qui flashait pour qu'on y aille, donc globalement, ça a bien fonctionné, ça continue de bien fonctionner.
08:15Par contre, dans les retournements qu'on a eus, l'automobile, secteur leader,
08:18bon ben là, on venait de parler de Valeo, il n'y a plus rien.
08:21Il y a Ferrari, voilà, terminé.
08:25Michelin s'est cassé la figure, c'est la dernière à résister, donc bon, secteur automobile compliqué.
08:29Mais il reste Renault quand même qui est encore un peu dans une situation où il n'y a pas eu de warning,
08:33il y a l'histoire d'une stratégie nouvelle, il y a quelque chose un peu spécifique chez Renault, peut-être.
08:39Ça reste globalement compliqué et quand vous avez un environnement où tout le monde vous dit c'est compliqué,
08:46j'ai des baisses des ventes, des choses de ce style-là, se dire ok, j'ai l'ovni qui va passer à travers tout,
08:52c'est pas la stratégie la plus...
08:55Ça demande du courage, quoi.
08:57Donc voilà, ça reste compliqué.
09:01Et dans la tech, alors là, pour le coup, il y a eu dislocation.
09:04Alors, Europe-États-Unis, tout d'abord.
09:06Europe, on a été porté par ASML, ASMI, BSI, tout ça.
09:09Bon, l'histoire est terminée.
09:10Enfin, l'histoire est terminée.
09:11La boîte ne va pas faire faillite, on est d'accord, mais globalement,
09:14les rétentions en Chine, tout ça fait que les carnets de commandes se gonflent.
09:17On a quand même un carnet de commandes qui a été divisé par deux par rapport aux estimés.
09:20Donc, ça reste une belle boîte, mais là, pour le coup, on était parti sur des ratios de croissance
09:25qui permettaient de se payer à ces niveaux de PER, par exemple.
09:29Bon, là, si on n'a plus cette croissance-là, donc c'est en train gentiment de...
09:32De normaliser, quoi.
09:33De normaliser.
09:34Et donc, en Europe, les ESN ne viennent pas.
09:38Donc, on a vu, enfin, Dassault Systèmes n'est pas une ESN, mais bon, voilà, c'est compliqué.
09:43Capgemini n'est pas là.
09:44Là, je crois qu'aujourd'hui, on a encore un profit tournant d'Alten.
09:47Oui.
09:48Donc, il n'y a pas... La seule qui fait très, très bien, pour le coup, c'est SAP.
09:53Donc, qui continue à bien performer.
09:56C'est le rouleau compresseur.
09:58C'est vrai que le titre est au plus historique.
10:00Ça a dû prendre peut-être 30, 40 % depuis le début de l'année.
10:03Donc, ça, ça...
10:04Et la publication a été excellente cette semaine.
10:05Ça marche bien.
10:06Et en fait, ce qui faisait à chaque fois chuter SAP, c'était le sujet.
10:10J'arrête mes ventes.
10:11Enfin, le côté, je passe sur le cloud et j'arrête les ventes à limiter, des trucs comme ça.
10:15Bon, ben, ça, c'est vraiment une histoire qui est derrière nous.
10:18Ils sont bien.
10:18Et puis, ils ont fait beaucoup de...
10:20Quelques acquisitions, pas mal d'innovations produits.
10:23Et donc, du coup, effectivement, ça se passe de mieux en mieux pour eux.
10:26Donc, c'est la seule qui surnage.
10:27Et SAP, c'est un plaid IA ou c'est une histoire un peu différente de l'IA ?
10:33Comme vous dites, est-ce que c'est l'idée du modèle qui a changé ?
10:37Non, oui, c'est pas...
10:38Enfin, IA, oui, effectivement.
10:40Il y en a partout.
10:41Ils en intègrent.
10:43Mais c'est pas un call sur...
10:45D'accord, c'est ça.
10:46Il y a une vraie histoire intrinsèque.
10:48Effectivement, ils sont en train de s'adapter sur pas mal de points, dont l'IA.
10:51Mais voilà, c'est pas la valeur.
10:53Si on veut quelque chose qui soit IA, SAP n'est pas le candidat.
10:56Si on parle de la tech, là, vous êtes venu avec un graphique.
10:58Vous avez appelé ça vieille gloire et new commerce, les nouveaux entrants, là.
11:03Mais ça montre bien parce que là, c'est sur la période...
11:06Depuis la période des cibales, c'est ça, avec le groupe des...
11:10Voilà, exactement.
11:11Donc, je remets un point zéro, le 12 juillet.
11:13Le 12 juillet, c'est le dernier point où on démarchait.
11:14D'accord.
11:15Donc, on part de là et on regarde.
11:17Derrière, ça choque jusque début août et ça repart.
11:20Donc, on voit que l'ensemble des magnifiques 7...
11:24Bon, globalement, Tesla, toujours compliqué.
11:28Amazon, un peu compliqué aussi.
11:33Nvidia continue à bien faire le job.
11:35Meta est bien.
11:36Apple est peut-être en train de les rejoindre.
11:39On verra la semaine prochaine.
11:40Mais en fait, le risque, c'est de se concentrer là-dessus parce qu'en fait, tous les jours,
11:44on a ça sous les yeux avec les journaux et les trucs comme ça.
11:45Et en fait, il faut aller regarder au-delà.
11:47Et donc, on a vu débouler Oracle.
11:49C'était quand même la valeur des années 2000 qui enregistre 25% de hausse depuis le 12 juillet.
11:55Et Palantir, donc là, c'est un newcomer.
11:57Donc là, c'est une société de logiciels qui va en gros faire parler,
12:00réorganiser toutes les bases de données que vous pouvez avoir dans les entreprises,
12:04dans différents logiciels, les réorganiser, les faire se parler
12:06et mettre à jour des tableaux de données à destination de tout le monde.
12:12Et là, on est à 50% depuis le mois de juillet.
12:16– On voit bien la rupture de tendance pour ces deux trajectoires,
12:18Palantir et Oracle au cours de l'été.
12:20– Donc Oracle, il y a un contrat et on se dit,
12:22ah ben oui, mais finalement, on l'a peut-être enterré trop vite,
12:25mais bon, ils sont en train de rentrer des contrats avec des grands,
12:29justement des Maxeven et donc du coup, ça redope la croissance.
12:32Bon, ça restera une croissance entre 7 et 10.
12:35Là où Palantir, on est sur des croissances de chiffre d'affaires à 25%.
12:39Et là, Palantir, on est déjà à 100 milliards, elle est rentrée dans le S&P
12:42et en fait, elle est toujours très peu suivie par les grandes maisons d'analyse.
12:48Donc voilà, nous, les interrogations qu'on a, en fait, c'est de se dire,
12:52on voit bien parce qu'ils ont quand même, notamment quand ils font leurs réunions en interne,
12:57ils ont fait, alors j'ai oublié le nom du chef d'entreprise qui est venu,
13:00mais d'une grande boîte, qui est venu chez Palantir en disant,
13:02les gars, vous êtes géniaux.
13:04Oui.
13:06Il s'est déplacé pour leur dire ça.
13:08Oui, parce que justement, lui, il se retrouve avec ce truc-là,
13:12des entreprises qui sont énormes et par exemple, le logiciel RH, il a ses données
13:16mais qui ne retombent pas dans le logiciel de la compta,
13:18qui ne retombent pas dans le logiciel des ventes et des choses de ce style-là.
13:20Donc chacun s'est organisé et bosse plus ou moins en silo.
13:24Mais au moment où, en fait, du coup, il y a beaucoup de données partout,
13:28qui sont parfaitement structurées par des Microsoft, par d'autres.
13:31Mais en fait, là, le but du jeu, c'est d'arriver à faire en sorte que ça se parle
13:36et qu'on puisse en sortir des données.
13:38On voit d'autres acteurs autour de l'IA qui sont en train de profiter de cette tendance,
13:43au-delà du vendeur de GPU qui est Nvidia et des hyperscalers que sont Microsoft,
13:48Amazon et Alphabet Google.
13:49Après, on peut voir, il y a des sociétés comme Monolithic Power,
13:52donc c'est des gens qui font des pièces qui vont rentrer dans les fameuses CPU
13:58et qui sont relativement incontournables sur le marché.
14:01Donc, pareil, eux qui sont accrochés à la croissance qu'on voit sur tout ce qui est
14:05les très, très grosses bases de données, les hyperscales.
14:08Donc, oui, il y a du monde et il n'y a pas seulement les sets magnifiques
14:13parce qu'il n'est pas impossible que dans les publications à venir,
14:18en fait, on ne voit que les investissements et pas encore le retour sur...
14:22Ah bah oui !
14:22Donc, il est probable que... Enfin, pourquoi ça stagne et ça a arrêté ?
14:27Il y a eu une espèce de hype jusqu'au début de l'été.
14:31On se demande s'il n'y a pas une bulle de CapEx.
14:33Où est-ce qu'on en est de la bulle de CapEx ?
14:35On en est où ? Où est-ce qu'ils vont ?
14:37Les investissements, ils sont relativement sûrs.
14:40Le retour sur investissement, il va peut-être attendre un peu
14:42et on est peut-être allé un peu vite en besogne.
14:44Donc, c'est probablement ce qui est en train de se jouer sur...
14:46Et on saura ça d'ici une semaine, quinze jours.
14:48C'est sûr que la force de frappe des clients de Nvidia,
14:51qui s'appelle encore une fois Microsoft, Amazon, Google, si tu veux,
14:56permet... Non, mais ce que je veux dire,
14:58c'est que le chéquier de ces entreprises est tellement profond
15:00qu'effectivement, je pense qu'ils sont dans l'idée
15:03que si on est dans une course,
15:05pas grave si on a acheté un peu trop de GPU,
15:07mais on s'en remettra.
15:09Mais là, les investisseurs, probablement,
15:11ont bien intégré qu'ils avaient sorti le chéquier
15:14et ils sont en train de se dire, OK, mais le retour, il est pour temps.
15:17Et donc, ça va permettre probablement
15:19d'améliorer un peu les modèles de prévision.
15:22Alors, un point que je soulève, qui est toujours vrai aujourd'hui,
15:24mais depuis quelques mois,
15:25c'est que si on prend les performances boursières
15:27au sein du S&P 500,
15:29hors effet capitalisation, j'entends.
15:32Nvidia est à plus 180% depuis le 1er janvier.
15:35Mais la vraie vedette, c'est une boîte qui s'appelle Vistra,
15:38alors qu'il fait 100 fois moins
15:40que la capitalisation boursière de Nvidia, bien sûr.
15:43Mais pourquoi est-ce que cette boîte fait 250% de performance
15:46depuis le début de l'année ?
15:47Parce que c'est un fournisseur d'énergie,
15:49notamment d'énergie décarbonée,
15:51et qui va fournir de l'énergie et de l'électricité propre
15:56pour alimenter la puissance de calcul des datacenters, etc.
16:00On a vu Microsoft avec la renaissance de Three Mile Island,
16:03je crois, la centrale nucléaire,
16:05des contrats à 20 ans pour sa prix de l'année en électricité.
16:08Bref, il y a tout le monde de l'énergie aussi
16:10qui est en train de suivre...
16:11Oui, je sais bien, trois fois le prix du marché.
16:15130 dollars le mégawatt-heure,
16:17en incluant toute la rénovation des infrastructures de transmission
16:21et distribution de l'électricité.
16:23Et Google aussi.
16:24Et Google qui va fabriquer des petits SMR,
16:27des petits Small Modular Reactors, bien sûr.
16:31Donc ils vont relancer le nucléaire
16:33et ils vont effectivement mettre l'énergie propre
16:35au cœur des enjeux pour eux.
16:38Laurent, sur l'aspect tech là...
16:40Oui, je voulais juste dire quelque chose
16:42par rapport à ce qu'a dit Bertrand.
16:44D'abord, il y a une analogie très forte entre SAP et Oracle.
16:47C'est les deux concurrents historiques.
16:49Donc c'est intéressant de voir SAP au top et Oracle qui revient.
16:52La deuxième réflexion du point de vue de l'investisseur,
16:56quand on parle de l'IA,
16:57il y a peut-être quelque chose à aller creuser
16:58du côté des applications métiers.
17:00Parce qu'on voit maintenant que l'IA,
17:02elle descend justement dans la RAH, dans les ERP, etc.
17:06Et on voit qu'effectivement, des sociétés comme Palantir
17:09qui arrivent effectivement à extraire de l'information utile
17:13pour les entreprises grâce à l'IA,
17:15il y a peut-être une piste sur les logiciels.
17:18Il y avait d'abord les semi-conducteurs
17:21et peut-être que ça se décline progressivement.
17:25On va trouver un autre indice que le SOX
17:27pour suivre le train de l'IA, c'est ça ?
17:30Peut-être, en tout cas, du point de vue des investisseurs,
17:32peut-être qu'on voit les déboires de l'ASML.
17:35Peut-être qu'il y a une première piste semi-conducteur NVIDIA
17:39qui s'épuise un petit peu.
17:41Mais le thème de l'IA est peut-être en train de se décliner différemment
17:45et qu'il y a donc des nouvelles pistes qui sont en train d'émerger.
17:48Je trouve que c'est vrai qu'ASML n'est pas un call-IA,
17:51mais malgré tout, on ne voit pas comment ils ne pourraient pas
17:54intégrer de plus en plus l'IA dans leurs logiciels.
17:58C'est l'enjeu pour eux.
17:59Après, ASML, c'est vrai qu'on a essayé de trier le bruit du signal.
18:06Au lendemain d'ASML, il y a eu aussi la publication de TSMC.
18:09De ce que nous, on a compris ici en plateau
18:11avec les gens qui sont venus en parler, Bertrand,
18:14c'est que la déception sur ASML n'était pas un signal de déception sur l'IA.
18:22Ce n'est pas comme ça finalement qu'il fallait le comprendre.
18:25Il suffit de quelques machines manquantes en prise de commande
18:28et oui, ça peut changer un peu la perspective à quelques trimestres pour ASML.
18:33Mais visiblement, ce n'était pas un coup d'arrêt sur la demande
18:37pour leurs machines de lithographie qui servent ensuite à TSMC
18:42Il n'y a pas de désaveu sur la technologie.
18:44C'est-à-dire que de manière assez classique, le marché s'était emballé
18:48et n'avait pas voulu voir deux éléments.
18:51Un, tout le côté pression venant des Etats-Unis et même de l'Europe
18:56pour rétention sur la vente de produits de première pointe technologique pour la Chine.
19:02Et le côté qu'il y avait quand même un truc qui calait.
19:05On a souvent dit que l'automobile consommait des semi-conducteurs.
19:08Oui, mais au moment où l'automobile ne va pas bien, ça a calé aussi.
19:12Laurent, si on passe à vous, un des gros événements de ces dernières semaines,
19:18depuis la dernière fois qu'on s'est vu en tout cas,
19:21c'est le rythme des annonces chinoises, des planificateurs chinois
19:26qui ont provoqué beaucoup de mouvements sur les indices chinois
19:30et vous êtes venu en mettant à l'honneur ce graphique de l'indice Shanghai composite
19:35en vue hebdomadaire.
19:37Effectivement, j'avais envie de parler de la Chine, d'abord parce que tout le monde en parle.
19:43De manière différente, j'allais dire.
19:47Et malgré tout, c'est quand même assez le brouillard.
19:50Il y a des choses qu'on peut dire et des choses qu'on ne peut pas dire.
19:53Ce que je crois, sans trop me tromper, c'est que les autorités chinoises
19:59ont mis un plancher sur les déconvenus qu'ils ont connus depuis quelque temps
20:06parce qu'ils ne voulaient plus laisser les choses continuer de filer.
20:10On ne laissera pas le marché revenir sur les points bas de 2024 ?
20:14Je ne crois pas.
20:17Maintenant, encore une fois, il faut s'exprimer avec beaucoup de retenue
20:21parce que quand on voit des variations pareilles, c'est vrai que ça fait un petit peu peur.
20:27On a pris 36% dans la hausse, on a rendu la moitié.
20:32Comme je suis analyste technique, ce qui m'intéresse, c'est les niveaux.
20:37Pourquoi les niveaux sont importants ? Parce que les niveaux nous disent
20:40quand quelque chose a changé, si on peut penser qu'il y a des probabilités
20:46que ça a vraiment changé ou pas.
20:48On a la chance sur le Shanghai Composite d'avoir une tendance baissière
20:51qui s'est terminée avec un double creux.
20:53Un double creux en analyse technique, il est intéressant
20:56parce qu'on a donc deux creux en début 2024
21:00c'est-à-dire à l'automne...
21:03Juste avant les annonces, septembre 2024.
21:06Et il y a eu un rebond phénoménal qui a dépassé le sommet à 3150 points
21:14qui séparent les deux creux.
21:16Du point de vue de l'analyse technique, cet ancien sommet est un niveau d'achat.
21:21Et cet ancien sommet est renforcé par le fait qu'il y a eu un gap au-dessus.
21:27Donc, du point de vue purement technique,
21:30et je me garderai bien de m'aventurer sur le terrain macro-économique
21:34car ce sont des compétences que je n'ai pas.
21:36On est clairement sur un niveau d'achat.
21:39D'un point de vue technique, on est sur un niveau d'achat.
21:41Après le retracement, vous dites la moitié de la hausse,
21:43c'est un niveau d'intervention ?
21:45Ce n'est pas tant le fait qu'on soit au milieu de la hausse,
21:48c'est le fait qu'on soit revenu tester l'ancien sommet
21:51qui sépare les deux creux, qui est considéré normalement
21:54comme un niveau d'achat.
21:56Et en plus, avec un gap qui renforce cette hypothèse.
22:00Alors, ça c'est le premier point.
22:03Donc, ça voudrait dire qu'on est peut-être dans une phase de reprise.
22:06Maintenant, on va aller plus loin et on va essayer d'identifier
22:10les niveaux qui nous diraient que nous nous sommes trompés
22:13ou qu'au contraire, cette hypothèse a des jambes pour continuer de courir.
22:17Alors, on s'est trompé si on casse la borne basse du gap haussier,
22:21c'est-à-dire, grosso modo, sur les 3100 points.
22:24Donc, si on voit dans les prochaines semaines le Shanghai qui repart sous 3100,
22:27qu'est-ce que ça veut dire ?
22:29Qu'on ne peut plus exclure le fait qu'il retourne sur les précédents plus bas.
22:32Maintenant, le précédent plus bas ne sera pas cassé, à mon avis.
22:35Ça veut dire que si on paye maintenant, on va passer quand même
22:38des semaines assez inconfortables parce qu'on va voir le Shanghai baisser,
22:42on va se dire, peut-être que je me suis trop précipité,
22:45j'aurais dû attendre.
22:47Donc, 3100 points, c'est le premier niveau qui ne doit pas être enfoncé.
22:50Après, qu'est-ce qui nous dirait que le Shanghai, c'est bon,
22:53ça va continuer de monter, même s'il y a plein de raisons de penser
22:56que ça ne va pas repartir à la même vitesse, évidemment,
23:00que ce qu'on a vu au mois de septembre, c'est si on dépasse les 3400 points.
23:03C'est le sommet de 2023.
23:06Donc, si on a un Shanghai composite qui passe au-dessus des 3400 points...
23:09On active une vraie tendance.
23:11Ça commence sérieusement à ressembler à quelque chose
23:14qui peut continuer d'évoluer de manière favorable.
23:17Donc, sur le Shanghai composite, énorme mouvement,
23:21justifié ou pas, c'est trop tôt pour le dire.
23:24Un point d'achat clairement identifié, potentiel,
23:27en sachant qu'on se trompe peut-être,
23:30mais quand on n'est contre rien, parce qu'on n'est encore contre rien,
23:33parce qu'on n'a rien dépassé vraiment de significatif,
23:36il faut accepter de se tromper et de revenir plus tard.
23:39C'est un call compliqué, la Chine, en ce moment,
23:42mais malgré tout, on voit que ça repart.
23:45Regardez comment ça repart. Ça repart tout doucement.
23:49C'est plus du tout le même enthousiasme avec les annonces.
23:52Marché très politique, marché très administré,
23:55puisque parmi les mesures, il y a quand même l'idée
23:58qu'on va donner des moyens et aux entreprises,
24:01et aux boîtes de brokerage, et aux particuliers
24:04de s'endetter pour acheter des actions,
24:07après avoir perdu 60% sur l'immobilier, aller sur les actions.
24:10Il y a tout ça qui fait aussi la saveur du marché chinois,
24:13si je puis dire. Et il y a des rendez-vous Macron encore devant nous.
24:16Au-delà du 5 novembre, il y a encore un plénum
24:19dans les prochaines semaines, je crois,
24:22qui pourrait être l'occasion de nouvelles annonces.
24:25Et pour avoir discuté avec quelques gérants, ou stratégistes,
24:28ou directeurs d'investissement à ce micro ces derniers jours,
24:31je crois que dans les comités de gestion et les comités d'investissement,
24:34c'est un sujet qui polarise totalement,
24:37pour ou contre revenir en Chine.
24:40Ça polarise ici, mais aux Etats-Unis, c'est carrément politique.
24:43Et je dis ça pourquoi ?
24:46Parce qu'en fait, les 36% se sont faits avec les Chinois.
24:49Les fonds chinois et les épargnements chinois.
24:52Ce n'est pas du tout les sociétés de gestion
24:55américaines et internationales qui sont revenues.
24:58Donc ça veut dire que pour que ça reparte vraiment,
25:01il va falloir qu'il y ait des flux qui arrivent.
25:04Et juste pour terminer, l'histoire de la Chine,
25:07telle qu'on l'a tous vécue depuis 20 ans, ce n'est plus la même aujourd'hui.
25:10Donc je ne pense pas qu'on va repartir dans une dynamique
25:13qui peut être favorable,
25:16mais elle va être compliquée.
25:19Et pour l'investisseur, ça ne va pas être une partie de plaisir
25:22parce qu'il y a encore beaucoup d'annonces qui vont être annoncées ou pas.
25:25C'est un marché qui est quand même compliqué.
25:28Qu'est-ce que vous en dites, Bertrand, de la Chine et de l'impact
25:31ou du signal macro ou de marché envoyé par la Chine
25:34et de la réverbération que ça peut avoir sur certains de nos secteurs ?
25:37Évidemment, on a tous vu dans le sillage du Shanghai Composite
25:40le luxe rebondir comme une flèche
25:43pour, à la fin de l'histoire,
25:46tout rendre sur des publications qui restent,
25:49somme toute, très médiocres.
25:52Je pense qu'il faut rester relativement humble par rapport à ça.
25:55Il y a beaucoup de mesures
25:58qui ont été annoncées mais qui doivent devenir réalité
26:01parce qu'il y a encore ça.
26:04À ce moment-là, il faudra regarder quel impact ça peut avoir.
26:07Vous le rappeliez, marché politique, politisé, administré.
26:10Pour nous, c'est compliqué
26:13d'être relativement zen sur ce type d'investissement.
26:16Par exemple, pour un secteur comme le luxe,
26:19est-ce que ça ramène un catalyseur particulier
26:22ou est-ce que c'est trop tôt pour le dire ?
26:25C'est trop tôt.
26:28Là, on le voit parce que le sujet sur le luxe,
26:31il manquait de la croissance en Chine.
26:34Mais on voit bien que sur les autres géographies,
26:37il n'y a pas eu d'effet rattrapage.
26:40Mais il n'y a pas une autre géographie qui faisait les 25 %.
26:43Le sujet reste plus profond.
26:46Pour l'automobile, c'est encore pire
26:49parce qu'il y a des vrais concurrents.
26:52Là, il y a un vrai problème, notamment pour les constructeurs allemands.
26:56Sur le luxe, je n'ai pas vu un seul groupe de luxe
26:59appeler un point bas sur le marché chinois.
27:02Personne n'a voulu s'aventurer à dire que la consommation
27:05avait marqué un point bas pour leurs produits.
27:08Les discours qui offrent un peu de perspective,
27:11type LVMH ou d'autres, c'est de dire
27:14qu'au mieux, les résultats de ce plan de soutien et de plan de relance
27:17sur la consommation, on pourra les voir peut-être
27:20début du deuxième trimestre 2025.
27:24La confiance ne va pas revenir au galop non plus.
27:27On reste avec une Chine qui a tendanciellement
27:30une croissance de plus en plus faible, qui est en train de se normaliser.
27:33Pour toutes ces raisons, pour nous, il n'y a pas de...
27:36On a plutôt tendance...
27:39On parlait des Etats-Unis, on avait du Schneider
27:42qui est pour le coup très chinois.
27:45On a cherché en plus une Eaton qui fait à peu près le même métier
27:48mais 100 % US.
27:51Schneider hors Chine.
27:54Schneider qui signe pour l'instant la meilleure perf du CAC depuis le début.
27:57Très bien, nouvelle acquisition, tout va très bien pour eux.
28:00Parlons du marché américain avec vous, Laurent.
28:03Il faut qu'on dise un mot du S&P.
28:06On a refait des sommets historiques.
28:09Parlons aussi de l'univers des plus petites capitalisations boursières.
28:12Effectivement, il y a beaucoup de choses à dire.
28:15Je vais commencer par la conclusion.
28:19Pourquoi ?
28:22Simplement parce que techniquement parlant, je n'ai pas d'éléments à vous montrer
28:25qui indiquent qu'il y a quelque chose de dangereux qui est en train d'arriver.
28:28Tout peut toujours arriver n'importe quand
28:31mais on ne le voit pas pour le moment.
28:34Le S&P, depuis 2 ans, 66 % de hausse.
28:37Depuis 1 an, 40 %.
28:40Depuis le début de l'année, 22 %.
28:43Ça représente 2 tiers de l'ACAPI du MSCI World.
28:46C'est juste fantastique ce qui s'est passé sur le S&P.
28:49Magnificent 7 ou pas, de toutes les manières,
28:52c'était clairement le marché le plus fort.
28:55Et encore une fois, à ce stade-là, je n'ai pas d'éléments...
28:58Rien n'invalide la tendance ?
29:01Non, pas encore.
29:04D'ici la fin de l'année, on a une élection.
29:07Je vois deux choses.
29:10Je vois une élection dont on va voir comment elle va se passer.
29:13Je pense qu'elle peut moins bien se passer.
29:16On va peut-être avoir besoin de plus de temps que prévu pour dépouiller.
29:19Et là, ça ne serait pas bon pour les marchés.
29:22À ce point-là ?
29:25Je pense.
29:28Tout d'un coup, les investisseurs se diraient
29:31qu'est-ce qui va se passer ?
29:34Il y a quand même ce point élection qui compte.
29:37Et il y a le 2e point.
29:40C'est-à-dire qu'il y a un an pile, on était à 6 ou 7 baisses de taux
29:43largement partagées par tout le monde.
29:46Tout le monde avait faux.
29:49Depuis que la Fed a baissé les taux le 18 septembre,
29:52jamais les taux américains ont été aussi élevés.
29:55Depuis 50-60 points de base sur le disant américain.
29:58Le point bas, il se fait à notre histoire.
30:013,70 et on est à 4,20-4,25 aujourd'hui.
30:04Il y a une histoire qui est en train de se jouer avec Jérôme Powell
30:07et les baisses de taux qui vont arriver.
30:10Soit effectivement, il n'y a non seulement pas de récession
30:13mais pas de soft landing et de réaccélération.
30:16Et dans ce cas-là, ce n'est pas très grave
30:19si on n'a pas de baisse de taux, si on a de la croissance.
30:22C'est pour des bonnes raisons.
30:25Exactement, c'est pour des bonnes raisons.
30:28En revanche, si on a une incompréhension
30:31entre des petits signes de faiblesse de l'économie américaine
30:35et Jérôme Powell qui ne saurait pas très bien quoi faire.
30:38Là, on peut être dans une espèce de moment comme ça,
30:41un petit peu difficile.
30:44Et de toutes les manières, techniquement,
30:47je pense qu'une respiration,
30:50pour rester très mesurée sur le S&P,
30:53même si elle ne remet en rien en cause la hausse actuelle,
30:56serait quand même bienvenue.
30:59Parce que ça fait quand même 6 semaines
31:02de manière consécutive, 5 ou 6 semaines.
31:05Ce soir, c'est vendredi, donc on a une petite correction.
31:08Moi, je pense qu'on pourrait retourner autour des 5 650 points.
31:11Et le message, c'est que sur 5 600,
31:145 650 points, c'est un niveau d'achat.
31:17Il ne faut pas que l'investisseur pense
31:20qu'effectivement, le marché est au piche
31:23et qu'il faut sortir parce que c'est très compliqué
31:26de sortir, de re-rentrer.
31:29Quand on a des signes forts de retournement,
31:32on ne les a pas, donc plutôt que d'essayer de timer,
31:35et c'est très compliqué, je pense qu'il vaut mieux continuer
31:38de surfer sur la hausse.
31:41C'est intéressant, Bertrand, vous êtes venu avec le graphique
31:44sur les taulons américains et européens,
31:47qui fonctionnent un peu de concert,
31:50nouvelles tensions sur les taulons.
31:53Moi, ce qui m'intéresse, c'est qu'on a pu reprendre
31:564 ou 5 % sur la période,
31:59et le Nasdaq, de refaire des sommets sur la période.
32:02En revanche, je constate que chaque fois
32:05qu'on arrive sur le niveau de 4,25,
32:08et qu'on commence à aller un peu au-delà,
32:11c'est des niveaux qu'on a connus en avril,
32:14au tournant du printemps 2024.
32:17On est allé jusqu'à 4,70, même peut-être à un moment.
32:20C'est là qu'on voit qu'il y a un niveau
32:23qui pèse.
32:26Il faut voir à ce moment-là les anticipations.
32:29Pourquoi on arriverait à ce niveau-là ?
32:32Parce que les taux, logiquement, sont censés être,
32:35dans la théorie, votre taux de croissance plus l'inflation.
32:38Votre taux de croissance long terme de l'économie du PIB
32:41plus l'inflation.
32:44Dernièrement, le sujet était plus de résurgence de l'inflation.
32:47C'est surtout la partie inflation qui a fait bouger les taulons.
32:51Sur la croissance, on la voyait un peu peuflette,
32:54elle tient quand même, mais il n'y a pas des variations énormes.
32:57Les anticipations d'inflation qui ont remonté.
33:00Et donc, derrière, la question de que va faire Powell,
33:03parce qu'il ne va pas être pris à contre-pied,
33:06sachant que si c'est Trump qui passe,
33:09son job ne va pas être simple.
33:12Pendant 4 ans, il reprend pour un bail.
33:16Ce qui va probablement amener un peu de volatilité sur le marché
33:19parce que tout le monde va être coup de barre à droite,
33:22coup de barre à gauche.
33:25Il y aura une pression énorme.
33:28Pour autant, c'est une configuration qui a bien plu
33:31et qui a bien marché sur les financières américaines.
33:34Globalement, qui en profite parce que le sous-jacent,
33:37c'est une économie qui n'est pas à son top en termes de forme.
33:40On sera sur une petite croissance aux Etats-Unis.
33:43Mais globalement, il n'y a pas de défaut.
33:46Le chômage est là, les gens consomment, ça reprend du mortgage.
33:49C'est censé ralentir en 2025.
33:52Sur les indicateurs en temps réel, nos castings,
33:55on est peut-être encore autour de 3% de croissance au rythme manuel aux Etats-Unis.
33:58On a quand même des sous-jacents qui sont un peu meilleurs aux Etats-Unis.
34:01Je suis d'accord avec Laurent.
34:04On a tout intérêt à mettre des valeurs américaines dans ses portefeuilles
34:07quand on peut le faire, sachant que d'autant plus,
34:10on a une tendance sur le dollar qui n'est pas hyper marquée,
34:13mais qui nous ramène 5-6% de plus depuis le début de l'année.
34:16Est-ce que dans les valeurs américaines qu'il faut mettre,
34:19il faut aller chercher des mid-cap aujourd'hui ou pas, Laurent ?
34:22C'est une question intéressante.
34:25D'abord parce que les taux sont censés baisser,
34:28jusqu'à preuve du contraire.
34:31Ça profite aux entreprises américaines.
34:34D'autre part,
34:37on a beaucoup joué la tech,
34:40donc ça veut dire qu'on a vu une rotation sectorielle
34:43clairement à l'œuvre ces derniers mois aux Etats-Unis
34:46et le Russell 2000 en profite.
34:49Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de tech dans le Russell 2000.
34:52Je crois que ça représente environ 10% de l'indice.
34:55Il y a 40% de boîtes pas rentables.
34:58J'allais y venir.
35:01Ce qu'on voit sur le graphique ici,
35:04c'est une tendance haussière sur le Russell 2000.
35:07C'est un facteur de soutien de voir que les flux
35:10ne vont plus que sur la tech,
35:13mais sur l'ensemble des secteurs. Il y a beaucoup de banques régionales.
35:16Il y a beaucoup de pétrolières, parapétrolières.
35:19Donc un Russell 2000 des small and mid
35:22aux Etats-Unis qui progresse, c'est quand même un facteur
35:25de soutien, de bonne santé.
35:28Même si on a bien vu que le S&P est capable de progresser
35:31sans le Russell 2000. Mais quand il est là,
35:34le Russell 2000 à la hausse, c'est quand même un facteur
35:37qui est positif. Et on voit qu'il a encore de la marge.
35:40Il est très, très en retard. Il est encore plus en retard
35:43que le Nasdaq. Le Dow, S&P, ils sont sur des plus hauts historiques.
35:46Le S&P est puis pondéré sur des plus hauts historiques.
35:49Il n'y a que le Russell qui est à la traîne. Il est environ à 5-7%.
35:52Ça veut dire que normalement,
35:55si on reste sur le scénario que j'ai indiqué,
35:58il devrait y aller au premier trimestre ou plus tard
36:01de l'année prochaine. Donc effectivement,
36:04investir sur les small and mid américaines,
36:07c'est une idée qui a du sens.
36:10C'est une idée qui a du sens. Maintenant, la question,
36:13c'est est-ce que ça a plus de sens
36:16que de continuer d'investir sur les actions du S&P ?
36:19Donc on fait la comparaison. Il y a le jeu de la comparaison.
36:22Il y a le jeu de la comparaison. Et quand on fait le jeu de la comparaison,
36:25en fait, on se rend compte que depuis 2021,
36:28le ratio de force relative du Russell
36:31par rapport au S&P, il est baissier. Donc ça veut dire
36:34qu'un investisseur de long terme,
36:37buy and hold, aurait eu intérêt à plutôt
36:40favoriser l'indice S&P
36:43que l'indice Russell 2000.
36:46Je ne suis pas spécialiste de l'analyse technique, mais là, le canal, on n'a pas l'air d'être au bord
36:49d'en sortir. Non.
36:52C'est un ratio de force relative. Donc au numérateur,
36:55le Russell, au dénominateur, le S&P.
36:58Et on voit que puisque le numérateur baisse plus vite,
37:01le quotient baisse. Et donc on voit bien que depuis 4 ans,
37:04il fallait rester sur les blue chips.
37:07Et encore une fois, comme vous venez de le signaler, Grégoire,
37:10il n'y a rien qui est en train de changer là. Donc qu'est-ce que ça veut dire ?
37:13Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire que du point de vue de la gestion
37:16indicielle, il vaut mieux privilégier le S&P.
37:19Maintenant, pour le stock picker,
37:22capable d'identifier,
37:25qu'il y a une grille de lecture fondamentale et même technique
37:28et qui sait trier les bons dossiers des mauvais,
37:31il y a évidemment des cartes à jouer exceptionnelles
37:34sur les mid and small. Et en France, pareil.
37:37Mais quand on parle de gestion indicielle,
37:40il n'y a pas photo, quand on regarde le graphique ici,
37:43les blue chips, magnificent seven ou pas, parce qu'on remonte
37:46quand même à 2021. Donc avant le buzz de l'IA.
37:49On est clairement dans un mouvement qui est baissier. Et pour conclure,
37:52il n'y a aucun signe, pour le moment en tout cas,
37:55que ça s'inverse.
37:58J'ai pas amené le chart identique
38:01CAC mid and small et CAC. Il est moins moche
38:04que celui-ci. On est plus
38:07dans une phase de retour à l'équilibre
38:10pour les small et les mid and small françaises
38:13par rapport au CAC, mais on a la même
38:16physionomie et il n'y a pas de retournement de changements.
38:19Mais c'est moins moche.
38:22Bertrand, vous êtes venu avec les mid européennes.
38:25Choisissez bien votre univers.
38:28Mais c'est vrai que les indices mid and small Europe
38:31ne sont pas négatifs.
38:34Ils sont bien et merci les nordiques.
38:37Belle cote.
38:41Je suis remonté à 2012.
38:44En bleu, c'est l'un contre l'autre.
38:47C'est la même logique que Laurent.
38:50On regarde les mid européennes contre les large européennes.
38:53On voit que depuis 2021, on était en sous-performance
38:56sur les mids. Et là, la sous-performance
38:59est en train de s'arrêter. Ça s'aplatit.
39:02Quand on regarde au-dessus, c'est l'indice
39:05des mids européennes. On voit qu'on est en train
39:08de tenter de casser des plus lourds de 2021.
39:11Il y a quelque chose qui est en train de se passer.
39:14On voit qu'on a des performances plutôt sympas
39:17sur pas mal de nordiques.
39:20Mais c'est l'Europe le bon terrain de jeu.
39:23C'est l'Europe le terrain de jeu.
39:26On s'aperçoit, je vous parle de participation,
39:29c'est-à-dire le nombre de titres qui sont dans
39:32une tendance haussière.
39:35On a un marché dont la participation s'élargit
39:38et qui le rend plus fort.
39:41À niveau équivalent, je préfère un marché
39:44qui avance avec 60% de valeur qui le tracte
39:47plutôt que 7% par exemple.
39:50On est arrivé sur l'Europe à une participation de 63%.
39:53Ça y est, on est enfin sur un marché qui est mature
39:56et qui me fait dire que ce n'est pas terminé.
39:59Là-haut, ce n'est pas forcément terminé
40:02et quelque part, ça peut nous arranger à cette manager.
40:05Si ce n'est pas les grosses capitalisations,
40:08on peut arriver à faire mieux qu'un indice.
40:11Et aux États-Unis, on est à 73%.
40:14Donc oui, il y a les sites magnifiques.
40:17OK, Nvidia 168%, très bien.
40:20Regardez, vous parliez de Vistra,
40:23il y en a beaucoup d'autres qui sont capables
40:26de se faire une place au soleil.
40:29Il y a beaucoup de dossiers qui vont très bien.
40:32Donc oui, cet élargissement de la cote est plutôt sain
40:35parce qu'on a quand même vécu ces dernières années
40:38avec des participations très en dessous de 50%.
40:41Les seuils d'alerte, parce qu'on va toujours mieux,
40:44quand on sera du côté de 80 à 90%,
40:47là, c'est la foire, c'est les points hauts.
40:50Un peu d'euphorie, un peu d'extrême.
40:53Ça peut durer un moment, mais on sait que quand on est là...
40:56On n'est pas encore en zone extrême de ce point de vue-là.
40:59Il nous reste quelques minutes.
41:02Il faut bien sûr qu'on parle de notre CAC 40, Laurent.
41:05Lui qui a bien décroché depuis le 9 juin dernier,
41:08qui ne joue plus le jeu égal avec les autres pays européens.
41:11C'est l'un des plus faibles en Europe.
41:14Sur ce plateau, il y a deux mois,
41:17j'avais dit que tant qu'on ne franchissait pas la résistance
41:20à 7900 points, on restait sur un indice qui était faible.
41:23On a un support à 7350.
41:26On n'arrête pas d'évoluer à l'intérieur.
41:29Le CAC est hyper faible, donc il n'y a pas grand-chose à dire sur lui.
41:32Hyper faible, ça veut dire que le plancher peut craquer à un moment ?
41:35Ou 7350 ?
41:38Non, pas forcément casser le support.
41:41Mais en tout cas, ce n'est vraiment pas là qu'il faut se concentrer en ce moment.
41:44Malheureusement pour nous, ça passera.
41:47Pour le moment, il y a eu plein de déconvenus
41:50On est dans une espèce de digestion de toutes ces mauvaises nouvelles.
41:53On est dans une tendance sociale qui a été cassée.
41:56Avec un indice à l'intérieur d'un range.
41:59On attend la cassure ou le franchissement des niveaux
42:02pour avoir un avis renouvelé.
42:05Vous êtes venu avec des indices d'actifs un peu alternatifs.
42:08Il y a le bitcoin, il y a l'or.
42:11Il nous reste deux minutes.
42:14J'avais envie de parler du bitcoin.
42:17D'un point de vue technique,
42:20on a assisté à une hausse phénoménale.
42:23Une consolidation qui aura duré quasiment un an
42:26à la mesure de la hausse qui précédait.
42:29Et on a un signal de sortie à confirmer.
42:32Ou pas.
42:35Les faux signaux, ça existe.
42:38Mais sur le bitcoin, on a l'impression que c'est en train de repartir à la hausse.
42:41Il y a plein d'éléments qui justifient cette hausse.
42:44La question, c'est est-elle durable ?
42:47Pour le savoir, il faudra dépasser le précédent sommet
42:50qui était à 73 600 dollars pour simplifier.
42:53Si ça le fait, on a de nouveau théoriquement
42:56un boulevard sur le bitcoin
42:59qui pourrait s'ouvrir avec en ligne de mire
43:02les 100 000 dollars pour un bitcoin
43:05avec des niveaux intermédiaires à 87 000 et 95 000.
43:08Je ne dis pas que ça va y aller.
43:11C'est une figure de consolidation et de continuation qui a été déclenchée.
43:14À surveiller de très près.
43:17Je ne dis pas qu'il faut payer, mais à surveiller de très près.
43:20Il vaut mieux avoir du bitcoin ou de l'or aujourd'hui ?
43:23C'est une excellente question.
43:26On a eu un ratio de force relative négatif
43:29en 2021 sur le bitcoin.
43:32Après, c'est passé positif.
43:35Là, on voit le drapeau le même que sur le prix.
43:38Sur 2024, on est à 30 pour le gold.
43:41Le bitcoin surperforme.
43:44Si le ratio cassait son drapeau,
43:47on pourrait avoir un redémarrage de la surperformance du bitcoin
43:50par rapport au gold.
43:53C'est l'or numérique ?
43:56Peut-être.
43:59On a eu l'or qui est beaucoup monté
44:02parce qu'il y avait une anticipation de baisse de taux.
44:05C'est l'or réel qui compte pour l'or traditionnel.
44:08Merci beaucoup d'avoir été nos deux experts
44:11pour ce dernier Vendredi du mois.
44:14L'occasion de dresser chaque mois dans Smart Bourse
44:17ce grand tableau de bord des marchés.
44:20Avec Bertrand Lamiel, directeur général de Ports & Parcs Gestion
44:23et Laurent Albi, responsable de Next Momentum
44:26et membre fondateur de Calaisis 360.
44:36Le dernier quart d'heure de Smart Bourse.
44:39Chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
44:42Parlons d'économie et d'éducation économique ce soir.
44:45L'éducation économique pour tous.
44:48C'est le sens du livre qui a été publié récemment aux éditions Ellipse
44:51par deux économistes.
44:54Marc-Olivier Strauss-Kahn, directeur général honoraire de la Banque de France
44:57et Anthony Benhamou, professeur d'économie
45:00dans différentes institutions.
45:03On parie que vous allez aimer l'économie.
45:06Je l'ai dit aux éditions Ellipse.
45:09Les deux auteurs sont venus nous en parler il y a quelques jours à peine dans Smart Bourse.
45:15En fait, on part d'un constat assez simple.
45:18Les Français adorent l'économie.
45:21Ils aiment l'économie même s'ils ne la comprennent pas toujours.
45:24Mais ils ne savent pas qu'ils en font tous les jours.
45:27Donc on a voulu leur montrer qu'ils en font tous les jours.
45:30En faisant de l'économie, ils deviennent plutôt acteurs de la société
45:33et non plus de simples spectateurs.
45:36Pour ça, on a fait un ouvrage assez ludique et pédagogique.
45:39On a une méthode qui est assez simple,
45:42qui tient sur trois termes.
45:45D'abord, on simplifie, on illustre,
45:48et puis on explique avec un ton décalé.
45:51Sur le ton décalé, j'en veux pour preuve notre couverture
45:54où on a un faucon et une colombe dans la même voiture
45:57avec deux volants, un volant chacun.
46:00Et si l'un tourne le volant d'un sens et l'autre dans l'autre sens,
46:03c'est le tête à queue assurée.
46:06Donc il va falloir trouver des compromis.
46:09J'ajoute juste un dernier point, Grégoire.
46:12Ce n'est pas qu'un livre sur l'ornithologie.
46:15On a également une chouette qui est Christine Lagarde.
46:18Qui s'est présentée telle une chouette dans cette animalerie des banquiers centraux.
46:21Qu'est-ce qui vous a poussé à participer,
46:24à écrire ce livre, Marc Olivier ?
46:27Encore une fois, quels sont les objectifs que vous poursuivez avec cet ouvrage ?
46:30C'est un peu la même chose.
46:33Je vais compléter ce qui a été dit pour qu'on comprenne
46:36ce que c'est cette histoire de faucon, de colombe et de chouette.
46:39Et de chouette aujourd'hui.
46:42La caricature, c'est que le faucon est strict,
46:45il est rigoureux, notamment dans la lutte contre l'inflation.
46:48Mais ce n'est pas nécessairement dire qu'il est méchant
46:51parce que l'inflation, c'est une taxe, notamment sur les plus pauvres,
46:54qui ne peuvent pas épargner.
46:57La colombe, au contraire, elle est plutôt arrangeante et elle a peur du chômage,
47:00elle a peur de la récession,
47:03elle veut éviter même la déflation,
47:06c'est-à-dire un système de baisse des prix qui s'auto-entretient
47:09et qui a mené dans le passé, en 1930, à la Grande Dépression
47:12et à la Deuxième Guerre mondiale.
47:15Donc, c'est un peu les rôles qu'on a joués par moments
47:18en discutant, parce qu'en économie, il n'y a pas qu'une seule façon.
47:21Qui a joué le faucon ? Qui a joué la colombe ?
47:24Ça dépend des sujets.
47:27C'est comme les Daft Punk, on ne sait jamais qui était derrière l'autre.
47:30Et quand on a posé la question à Christine Lagarde,
47:33qui nous a fait la même bibliothèque préfacée,
47:36et on lui a demandé s'il était plutôt faucon ou colombe,
47:39elle a choisi un autre rapace, mais qui est sage et perspicace,
47:42c'est la chouette.
47:45Sans pour autant être une jury ouette.
47:48J'ai lu la préface de Christine Lagarde, bien sûr.
47:51J'ai lu aussi la post-face de Peter Pratt.
47:54Très intéressant, parce que, je rappelle, Peter Pratt, pour les plus jeunes,
47:57ça fait partie du triumvirat qui a sauvé l'euro en 2012.
48:00Ce sont les trois piliers du whatever it takes,
48:03Mario Draghi, Benoît Curé et Peter Pratt, qui était chef économiste
48:06de la Banque Centrale Européenne à l'époque.
48:09Il réagit à l'idée des faucons et des colombes.
48:13Alors que moi-même, je me considère comme faucon,
48:16dans le sens où, quand le risque déflationniste était tellement important
48:19en zone euro telle qu'on l'a vécu,
48:22je mettais toute mon énergie pour atteindre l'objectif de 2%,
48:25tel un faucon.
48:28Il se voyait lui-même comme un faucon à l'époque.
48:31C'est pas une animalerie, c'est pour rendre les choses concrètes,
48:34parler avec des termes simples, ça intrigue un peu aussi,
48:37et on a essayé très souvent de raconter des histoires,
48:41et d'avoir des images parlantes.
48:44Alors, c'est celle connue de l'inflation,
48:47parce que l'inflation, ça peut être dangereux aussi,
48:50on l'a vu récemment, et cette image
48:53que lorsqu'elle sort du tube de dentifrice, c'est difficile de l'y remettre.
48:56Les banques centrales sont en train d'y arriver.
48:59On a ce dessin de Peter Pratt qui...
49:02— Alors, j'ai pas marqué la page, mais oui.
49:05— 156, je crois. — C'est par lien, c'est ça, Marc-Olivier ?
49:08— C'est en fait Anthony qui a demandé à l'IA de faire...
49:11— Oui, oui. J'ai demandé à l'IA... En fait, l'objectif,
49:14c'était... À un moment donné, on a senti qu'on était dans
49:17beaucoup de jargon un peu monétaire. On s'est dit on va faire une pause.
49:20Il faut que le lecteur aussi fasse une pause. Et pour amuser le lecteur,
49:23on va demander à l'IA de nous représenter un banquier central
49:26en train de jongler avec des sigles monétaires qu'on explique par ailleurs.
49:29Et surprise, l'IA nous donne un banquier central...
49:32— Peter Pratt. Il vous sort Peter Pratt. — Incroyable.
49:35— Quand on a montré ça à Peter, il était très ravi de voir ça.
49:39— Oui. Y a pas eu de connivence entre vous et l'IA pour aboutir
49:42à ce qui ressemble très fortement, je dois le dire,
49:45au portrait de Peter Pratt. Qu'est-ce qui fait peur aux Français ?
49:48Enfin, Christine Lagarde, la première ligne de sa préface,
49:51elle cite ce chiffre. 80% des Français s'intéressent à l'économie.
49:54Très bonne nouvelle. Mais seuls 34% se pensent bien informés.
49:58Et je crois qu'ils sont une quinzaine à penser maîtriser
50:01les concepts économiques. J'ai l'impression que l'économie
50:04fait peur. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
50:07Et comment est-ce que vous expliquez cet écart entre
50:10l'amour déclaré des Français pour la chose économique
50:13et la réticence ou les freins qu'ils peuvent avoir
50:18à se penser informés sur les sujets économiques ?
50:21— Alors l'amour déclaré, pas vraiment. Et c'est pour ça qu'on les y pousse.
50:25L'intérêt marqué, oui. Et comme l'a expliqué auparavant Anthony,
50:29c'est parce qu'on la vit au quotidien.
50:32— On est tous des M. Jourdains de l'économie. On fait de l'économie sans le savoir.
50:35Vous l'avez dit. — Exactement. Après, elle est rébarbative.
50:38Elle est souvent très mathématisée. Et ça, ça fait peur à beaucoup de gens.
50:42— C'est la faute à qui, ça ? Aux économistes, Marc Olivier ?
50:45— Une branche de l'économie, effectivement, a fait ça.
50:49Et à part dans un ou deux chapitres un peu théoriques,
50:52on a vraiment minimisé les formules mathématiques.
50:55Il faut reconnaître que parfois, une formule mathématique
50:58simplifie la présentation. Donc pourquoi s'en priver ?
51:01Mais on a beaucoup recouru à des histoires, à des images.
51:04Il y en a une autre. On n'ira pas dans le détail.
51:07Mais il y a un concept en économie qui a consisté à mettre
51:10beaucoup de liquidités dans l'économie après la première
51:13grande crise récente, c'est-à-dire la crise financière mondiale.
51:17Puis pendant la pandémie, ça s'est appelé en anglais
51:20le quantitative easing ou bien l'accommodement quantitatif,
51:24ce qui consiste à mettre beaucoup de liquidités.
51:27Puis on peut, à l'inverse, la retenir. — La reprendre.
51:30— Je vous explique ici. On fait l'image d'une baignoire, tout simplement,
51:33qui remplit plus ou moins de liquidités. Un robinet qu'on ouvre
51:36et qu'il en ajoute, ça, c'est la liquidité injectée
51:39par la Banque centrale. Et puis au fond, le bouchon
51:42qu'on enlève lorsqu'on veut la retirer. C'est ce qui se passe actuellement
51:45pour réabsorber cet excès de liquidités qui a été donné
51:49à l'économie parce qu'on ne savait pas de combien elle en avait besoin.
51:53— On parle souvent de plomberie. Mais je trouve que les images
51:56physiques, mécaniques, automobiles... Moi aussi, ça fait 15 ans
51:59que je parle de sujets complexes, etc.
52:02J'essaye de trouver des images. Et il y a toute une gamme d'images
52:05qui s'offrent à nous et qui, je pense, permettent de rendre accessibles
52:08sans dénaturer le propos économique. Comment on enseigne mieux
52:12l'économie aujourd'hui, Anthony ? Vous êtes tous les deux enseignants.
52:16Et j'aimerais bien que vous nous expliquiez votre démarche,
52:18alors que ce soit peut-être face au public de Sciences Po,
52:20mais face à d'autres publics qui ne sont pas forcément destinés
52:23justement à l'acquisition de ces choses-là.
52:27— C'est vrai que Marc-Olivier et moi, on enseigne à un public
52:31qui a envie de comprendre l'économie. Mais on dispense aussi
52:34des conférences, que ce soit à des chefs d'entreprise
52:36qui vivent au quotidien le carnet de commandes.
52:39En fait, quand par exemple la Banque centrale a remonté ses taux
52:41à partir de 2022, ça a directement impacté les chefs d'entreprise.
52:45Ils ne comprenaient pas. Mais pourquoi la Banque centrale remonte les taux ?
52:47Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi le prix des matières premières a augmenté ?
52:50Donc il faut pouvoir adapter sa façon de parler de l'économie
52:53en fonction du public. Donc on le fait auprès des chefs d'entreprise.
52:56On le fait auprès des étudiants. Et on le fait aussi maintenant
52:59auprès des enfants, avec cette association que j'ai fondée en 2022
53:02qui s'appelle A3E, Agir pour l'éducation économique des enfants,
53:05où on intervient dans des classes. L'objectif, c'est de rentrer
53:08dans le monde des enfants. C'est pas de les faire rentrer
53:10en tout cas dans un premier temps dans un autre monde.
53:12Et de leur expliquer des choses pas compliquées,
53:17mais sur lesquelles ils vont être confrontés tout le long de leur vie.
53:20— C'est quoi un concept qu'on fait passer aux enfants ?
53:22— La formation des prix. La formation des prix.
53:24Et donc là, on va leur expliquer rareté et utilité.
53:26On va leur expliquer le concept de marge.
53:28On va leur expliquer la concurrence et l'offre et la demande.
53:30Tout ça en entrant dans le monde des enfants.
53:33Typiquement, on va leur présenter une planche où on aura
53:36une carte Pokémon première édition, drague au feu, etc.,
53:39qui a été adjugée à plus de 420 000 € aux enchères à Londres en 2018.
53:43Et puis une bouteille d'eau à 2 €. Et puis on leur demande
53:45« Et lequel est le plus cher selon vous ? »
53:47Alors, comme on est rentrés dans le monde des enfants,
53:49ils savent très bien que c'est la carte Pokémon.
53:50— Oui, j'ai pas de doute, oui.
53:52— Donc on fait disparaître notre bouteille d'eau.
53:54Et puis on refait apparaître une bouteille d'eau dans un désert aride.
53:57Et là, en fait, ils sont tous prêts à donner leur carte.
54:00Donc une bouteille d'eau vaut plus que 420 000 €.
54:02Donc là, on aborde la rareté, l'utilité.
54:04— Le prix, la valeur.
54:06— La valeur aussi. On fait ça aussi sur les marges,
54:09avec des choses qui parlent aux enfants, des hamburgers, etc.
54:12Mais on entre à chaque fois dans leur monde,
54:14avant de les faire entrer dans notre monde, notamment à Citeco.
54:17— Mieux enseigner, c'est aussi enseigner, comment dire,
54:20ces concepts ou ces notions dès le plus jeune âge.
54:22L'enfant n'a pas de limite par rapport à ça.
54:25— Il n'y a pas de limite. Je vais évoquer là,
54:27parce qu'il a fait la transition quasiment.
54:29Citeco, la cité de l'économie, où on retrouve cette histoire de la rareté
54:33qui est empruntée à une image d'Adam Smith avec un diamant et un verre d'eau.
54:39Et ça parle énormément aux enfants quand ils viennent visiter,
54:42mais aussi aux plus grands.
54:44Et donc cette cité de l'économie qui est à Paris,
54:46qui est une ancienne succursale de la Banque de France
54:48dans un bâtiment magnifique néo-gothique,
54:52rien que pour les gens le visitaient,
54:54pour l'architecture et le patrimoine,
54:56il est plein de numériques.
54:58Il y a des jeux qui amènent à s'engager.
55:00Et de tous âges.
55:02On peut y emmener des enfants.
55:04— Il y a eu quoi ? L'exposition Astérix, c'est ça ?
55:07— Anthony est actuellement sollicité pour nous aider,
55:12je dis « nous » parce que je continue à être dans le processus,
55:15à créer un espace « enfants-familles »
55:18qui n'apparaîtra que l'année prochaine.
55:20— C'est la cité de la Villette, quoi.
55:22C'est la cité de la Villette de l'économie.
55:24— Et dans Paris.
55:26Et puis il y a d'autres actions qui doivent être faites,
55:28on ne va pas s'étendre là-dessus,
55:30mais sur les collégiens.
55:32Parce que les enfants, c'est bien.
55:34Les terminales ou les secondes, disons, de l'économie,
55:36pas tous, pas toujours,
55:38les étudiants s'en occupent, les entrepreneurs,
55:41mais les collégiens aussi.
55:43Donc il y a une démarche d'acquisition d'un passeport financier
55:46qui est lancé par la Banque de France.
55:48— Un chapitre, si vous parlez d'actualité à nous vendre,
55:52Anthony, Marc-Olivier, vous avez chacun une minute, là.
55:55— Il y en a un immédiatement,
55:57il y en aura d'autres après.
55:59C'est celui sur la dérive des finances publiques,
56:01parce que c'est d'actualité,
56:03avec l'idée que la dette, sa publique,
56:08elle peut avoir une utilité,
56:10parce que l'État peut faire des investissements
56:12qui feront de la croissance future,
56:14mais que pour autant, c'est un fardeau à porter.
56:16On le ramène à la capacité à rembourser,
56:19c'est-à-dire le flux de production chaque année,
56:22le PIB, et à ce moment-là,
56:24on essaye de le stabiliser.
56:26Cette dette, elle est créée
56:28par une accumulation de déficit depuis 50 ans.
56:31Et actuellement,
56:33on a une croissance qui ne fait que 3%,
56:36à peu près, en potentiel,
56:38puisque 1% de croissance réelle,
56:402% d'inflation, une fois qu'on y est revenu.
56:42Et donc, c'est logique
56:44qu'il faille revenir d'un déficit
56:46qui est de 6% à 3%.
56:48Après, il y aura un problème sur les taux d'intérêt,
56:50et actuellement, c'est un peu inquiétant,
56:52parce que la France est challengée
56:55sur sa capacité à ramener progressivement ce chiffre.
57:00Mais il y a donc une transition
57:02sur d'autres chapitres aussi.
57:04Tu m'as piqué du coup le...
57:06C'était celui que vous vouliez citer, Anthony !
57:08C'est facile, quand tu parlais de dette publique,
57:10le ratio de la dette, c'est la dette sur PIB.
57:12Donc, il y a le chapitre sur la croissance,
57:14comment on fait de la croissance,
57:16et comment on fait de la croissance dans ces nouveaux environnements aussi,
57:18où on a des contraintes, des transitions actuelles,
57:20où il faut une croissance soutenable, durable.
57:22Donc, le chapitre 2 de mémoire,
57:24qui s'appelle
57:26« De l'état stationnaire à la stagnation séculaire ? »
57:32On parie que vous allez aimer l'économie.
57:34C'est le livre co-écrit
57:36par Marc-Olivier Strauss-Kahn
57:38et Anthony Benhamou,
57:40paru aux éditions Ellipse.
57:42Les deux auteurs étaient l'invité de Smart Bourse
57:44il y a quelques jours sur Bsmart for Change.

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