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Mercredi 16 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Laurent Deydier (Directeur Général Délégué, Hottinguer Banque Privée) , Ariane Hayate (Gérant actions européennes, Edmond de Rothschild Asset Management) , Jean-Edwin Rhéa (Gérant, Quadrille Capital) et Valentine Ainouz (Responsable Stratégie Fixed Income, Amundi Institute)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur BeSmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour, à 17h si vous nous suivez en direct à la télévision
00:15via vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur BeSmart.fr ou encore
00:20en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, la microéconomie à la une avec un démarrage
00:28passablement compliqué, on va le dire comme ça, pour la saison de publication des grands
00:31groupes européens puisqu'on a nos deux méga cables européennes qui ont livré des messages
00:38négatifs au marché et des réactions de marché très négatives, on l'a vu déjà hier avec
00:43ASML et cette double faute, celle de la publication en courte séance d'un communiqué qui aurait
00:48dû être publié aujourd'hui, l'autre faute étant effectivement des objectifs largement
00:55revus en baisse après un troisième trimestre très faible en termes de prise de commande
00:59pour ASML, le spécialiste des machines de lithographie destinées à l'industrie des
01:04semi-conducteurs et puis l'autre faute au démarrage c'est celle de LVMH, poids lourd
01:09évidemment du secteur du luxe, poids lourd tout court de la cote française et européenne
01:14qui connaît une décroissance organique de ses ventes au troisième trimestre, à cela
01:20s'ajoutent d'autres alertes venant d'entreprises de taille un peu plus modeste dans le segment
01:26des mid-caps européennes et françaises en particulier on notera les warnings d'Ipsos,
01:30de Rexel ou encore d'Eramet qui font baisser ces titres concernés, vous aurez tout le
01:35détail de ces résultats dans un instant avec Pauline Grattel et puis bien sûr le
01:38décryptage et l'analyse avec nos invités de Planète Marché, dans un instant sur la
01:43partie macroéconomique et politique monétaire, le marché attend bien sûr une troisième
01:47baisse de taux consécutive de la Banque Centrale Européenne de 25 points de base
01:51qui sera annoncée demain, la question étant de savoir est-ce que le message de la baissée
01:56aura évolué à l'occasion de cette troisième baisse de taux ou est-ce que le message restera
02:02plutôt celui d'une retenue vis-à-vis du rythme des baisses de taux encore à venir
02:08en zone euro.
02:09Enfin dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique, nous
02:11nous focaliserons sur le thème de l'IA, où en est-on de l'IA ? Nvidia est encore
02:16à des sommets historiques mais on l'a vu avec ASML ou le secteur des semi-conducteurs
02:21en Europe, d'autres histoires sont plus compliquées dans ce domaine, est-ce que le thème des
02:26infrastructures dédiées à l'IA est déjà un peu dépassé ? Est-ce que les thèmes
02:30liés à l'énergie, aux logiciels sont en train de prendre la relève ? Nous en parlerons
02:34avec un spécialiste des phénomènes de disruption, gérant chez Cadreil Capital, Jean-Édouard
02:38Nerea, qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:46Avant d'accueillir nos invités de Planète Marché, tendance mon ami, chaque soir en
02:54ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés et nous retrouvons
02:57Pauline Grattel.
02:58Bonsoir Pauline.
02:59Bonsoir.
03:00La micro donc est à la une aujourd'hui.
03:02Oui et on peut dire que ça commence mal en Europe, les premiers résultats ont été
03:06publiés avec LVMH et on se doutait qu'avec la situation économique chinoise, le chiffre
03:10d'affaires des maisons de luxe serait affecté.
03:13Oui et peut-être même un peu plus que prévu puisqu'on parle d'une baisse organique des
03:17ventes de LVMH au troisième trimestre.
03:19Oui et c'est la première fois depuis 2020, elle recule à 19 milliards d'euros en repli
03:24de 3% en données comparables.
03:26Même si LVMH se dit confiant et compte renforcer son avance sur le marché du luxe, le titre
03:30recule de plus de 4%, dernier du CAC 40, dans son siège Kering et Hermès, c'est de plus
03:35de 2%.
03:36Compliqué également pour les spécialistes des cosmétiques, on voit L'Oréal dégradé
03:40par les analystes de JP Morgan et Coty de son côté qui alertent sur sa croissance.
03:45Oui, L'Oréal cède ainsi jusqu'à 4% après que JP Morgan est passé de neutre à sous-pondéré.
03:50Coty, son concurrent américain, alerte de son côté sur la croissance de son chiffre
03:54d'affaires pour le T1 de 2025.
03:56Initialement attendu en hausse de 6%, le chiffre d'affaires devrait plutôt se situer entre
04:014 et 5%.
04:02Le titre plonge de plus de 10%.
04:04Et puis d'autres avertissements, je le disais en titre, qui sont à noter hors CAC 40 pour
04:09des small et mid-cap européennes.
04:10Oui, à commencer par Eramet qui plonge de plus de 15%.
04:13L'entreprise réduit ses prévisions de production à cause de la faible demande chinoise.
04:18Ensuite, Ipsos abaisse sa prévision de croissance organique pour 2024 à 1%.
04:23Le titre dévise de 12%.
04:25Enfin, les ventes de Rexel sont attendues en repli.
04:28Le titre lâche 5%.
04:29Bon et puis un mot quand même de la double faute des SML hier avec d'abord la publication
04:34par erreur en fin de séance mais au milieu de la séance de ses résultats trimestriels.
04:39Oui, ce fatfinger provoqué par une erreur technique avalue à ASML un plongeon de 15%
04:44hier à cause de commandes nettement inférieures aux attentes.
04:48D'autres géants du secteur ont également chuté comme ASMI ou encore Solitec et ST
04:52Microelectronics en France.
04:54Demain, ce sera au tour de TSMC de publier ses comptes.
04:57Oui, ASML qui perdait 15% hier en clôture, qui perd encore 4 à 5% aujourd'hui sur le
05:01marché néerlandais notamment.
05:03Du côté des banques américaines, la série continue et là, les nouvelles sont encore
05:08bonnes du côté de Morgan Stanley.
05:09Oui, les revenus de la banque d'investissement bondissent de 56% au T3.
05:14Le bénéfice net lui aussi bondit de plus de 30% tiré par le rebond des transactions.
05:19Concernant la gestion de fortune, les revenus s'établissent à plus de 7 milliards de dollars.
05:23Les investisseurs saluent cette publication.
05:26Le titre ouvre en hausse de 6% à Wall Street.
05:28Des mouvements importants effectivement sur chacune de ces valeurs qui publient leurs
05:32résultats.
05:33On est vraiment dans la séquence micro et au final, les indices actions, eux, évoluent
05:36en ordre dispersé aujourd'hui.
05:38Oui, en Europe, seul le footie évolue dans le vert aujourd'hui.
05:41Le CAC 40 remonte autour des 7500 points en fin de séance.
05:45A Wall Street, les grands indices ont ouvert en léger recul pour la plupart, sauf le Dow
05:50Jones qui ouvre sur une note positive.
05:52Quel sera le programme de la journée de demain qui sera une séance chargée pour les investisseurs ?
05:56Demain, la journée sera évidemment rythmée par la décision monétaire de la BCE.
06:00Le marché table sur une nouvelle baisse des taux directeurs de 25 points de base.
06:04D'ailleurs, la seconde estimation de l'inflation en zone euro pour le mois de septembre sera
06:07publiée.
06:08Aux Etats-Unis, les ventes de détails de septembre sont attendues.
06:11Côté micro, quels sont les rendez-vous attendus ?
06:13Côté français, on attend les chiffres d'affaires de plusieurs valeurs du CAC 40 avec Publicis,
06:18Pernod Ricard et Essilor Luxottica.
06:20Aux Etats-Unis, Netflix pluiera ses comptes après la clôture de Wall Street.
06:24Pauline Grattel est avec nous chaque soir en ouverture de Smart Bourse pour vous apporter
06:27les infos clés du jour sur les marchés.
06:40Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète.
06:42Marché Valentiné, nous est avec nous, responsable de la stratégie Fixed Income chez Amundi
06:46Institute.
06:47Bonsoir Valentine.
06:48Bonsoir Grégoire.
06:49A vos côtés, Laurent Dédier, directeur général délégué en charge des gestions chez Autungr
06:52Banque Privée.
06:53Bonsoir Grégoire.
06:54Et Ariane Hayat, qui nous accompagne également, gérante d'Action Europe chez Edmond Rothschild
06:58Asset Management.
06:59Bonsoir Ariane.
07:00Bonsoir Grégoire.
07:01Bienvenue.
07:02Ravie de vous retrouver tous les trois.
07:03Ariane, je commence avec vous sur la partie action et sur le luxe spécifiquement.
07:08C'est un univers que vous connaissez bien.
07:10Qu'est-ce qu'on retient de la publication de LVMH ? Qu'est-ce qu'il y a de conjoncturel
07:15dans cette publication par rapport à des problèmes peut-être structurels que peut
07:18rencontrer un groupe comme LVMH dans le secteur du luxe ? Et qu'est-ce qu'il y a de spécifique
07:23à LVMH dans cette publication ? Et qu'est-ce qu'il peut faire l'objet d'une observation
07:27un peu plus large pour d'autres groupes du secteur qui n'auraient pas encore publié
07:31?
07:32Alors c'est vrai que tout le monde a été surpris déjà par cette publication-là.
07:35Historiquement, c'est vrai qu'on a été habitué à de très très bons chiffres de
07:38la part d'LVMH.
07:39Mais finalement, je pense que le marché a oublié que LVMH était une société cyclique.
07:43Il y a des cycles dans le luxe, alors même s'il n'en est pas sur les cycles des semis
07:47conducteurs.
07:48Mais on a déjà eu des amplitudes allant de moins, moins 5, moins 1% parfois, jusqu'à
07:55des plus 20, plus 30 sur certaines années.
07:57C'est vrai que Pauline le rappelait, la dernière fois qu'on avait vu une baisse, c'était
08:00lors du Covid.
08:01Et l'autre baisse qu'on avait vu notamment, c'était en 2009.
08:05On avait effectivement aussi une baisse de cet ordre-là, enfin un petit peu moins, il
08:09faut l'avouer.
08:10Mais aujourd'hui, ce qui se passe chez LVMH, c'est évidemment le consommateur chinois.
08:15On en a parlé cet été, on continue à en parler, qui est beaucoup plus morose.
08:20On a vu qu'il portait la croissance du groupe sur la première partie d'année.
08:24On était quand même sur une croissance du consommateur chinois, alors plus spécifiquement
08:28sur la partie mode et marocainée, en croissance de 5%.
08:32Maintenant, sur le troisième trimestre, on est en baisse de moins 5% sur ce consommateur
08:37chinois, qui ne consomme plus sur son territoire et qui consomme moins au Japon notamment.
08:44On avait vu que le Japon avait explosé, on était sur des croissances de l'ordre de
08:4760%.
08:48Là, on a un vrai décalage puisqu'on est en croissance de 20%.
08:52Et un Yen qui s'est apprécié tout au long du troisième trimestre, qui a pu contribuer
08:55à pénaliser le voyageur chinois au Japon.
08:59Aussi.
09:00Donc, à cela s'ajoute évidemment pourquoi ce consommateur chinois consomme moins.
09:04Et finalement, on a aussi cette confiance du consommateur qui est sur des plus bas finalement.
09:08Et donc, ça se reflète aussi dans ses achats, même si historiquement, le consommateur chinois
09:13a une proportion à consommer le luxe beaucoup plus importante que dans les autres marchés.
09:18Et ça, ça reste vrai ? Qu'est-ce qui ressort des échanges que vous pouvez avoir avec l'entreprise
09:23sur une publication, mais aussi précédemment ? Ils ont confiance dans l'idée que le schéma
09:28de consommation en Chine reviendra ? Ou est-ce qu'il y a quelque chose qui a changé en profondeur
09:34dans le schéma du consommateur chinois aujourd'hui ?
09:36Alors, c'est vrai que ça fait quand même plusieurs années qu'on parle de cette fameuse
09:40« common prosperity ». On a eu des mesures à l'encontre des employés d'État dans
09:48le secteur financier qui ont été rabotés, enfin, on a vu leurs salaires rabotés.
09:52Tout ça, c'est un impact.
09:53On a demandé à des gérants d'actifs de rendre le salaire.
09:54C'est ce que j'ai vu.
09:55Oui, oui.
09:56Tout ça, c'est un impact.
09:57C'est un impact en cacherelle, mais aussi un impact psychologique.
10:01Après, quand on parle directement avec la société, ils nous disent que malgré tout,
10:06il y a cette envie de consommer du luxe qui est toujours là.
10:09Donc, on aura ces cycles et on l'a d'autant plus sur le marché chinois qui, finalement,
10:14jusque-là, était un marché de croissance structurelle.
10:17Donc, maintenant, ce qu'on découvre aujourd'hui, c'est que finalement, le marché chinois est
10:19aussi un marché qui a ses propres cycles et donc, on le voit actuellement chez LVMH.
10:25Est-ce qu'ils parlent d'un point bas aujourd'hui ?
10:26Alors, ils ne se prononcent pas là-dessus plus spécifiquement, en tout cas, pas sur
10:32le consommateur chinois.
10:33Quand on leur pose même les questions, par exemple, sur ce qui se passe actuellement sur
10:38la Golden Week, ce qu'ils ont vu la semaine dernière, on dit que ce n'est ni plus ni
10:41moins.
10:42Ils ne préfèrent pas se prononcer.
10:44En revanche, ce qui commence à être un peu plus positif, ce sont les consommateurs européens
10:51et surtout le consommateur américain.
10:53Donc, ça, c'est la petite bonne nouvelle, si on veut.
10:56Si on regarde, en fait, le consommateur américain dans le marché du luxe, c'est lui qui a commencé
11:02à couper ses dépenses, finalement, en mi-2022.
11:07Donc, c'était la première cohorte de consommateurs du luxe qui a coupé.
11:14Pourquoi ? Parce qu'en fait, c'était aussi des consommateurs, notamment le fameux consommateur
11:18aspirationnel, donc celui qui aspire à acheter du luxe et à un certain statut, mais qui
11:23n'en a pas forcément les moyens, qui avait aussi bénéficié de certains chèques et
11:27qui, à ce moment-là, a commencé à baisser ses dépenses.
11:31Donc, c'était eux qui ont ralenti en premier.
11:32Et là, on voit un petit peu les prémices.
11:35On est toujours en faible baisse.
11:37On est peut-être tout juste stable maintenant.
11:39Ça ne compense pas la baisse en Chine.
11:40Ça ne compense pas la baisse en Chine, d'où le fait qu'on finisse avec un LVMH avec
11:44moins 3% de croissance organique et surtout, ce qui est très regardé par les marchés,
11:48c'est cette fameuse croissance, en l'occurrence décroissante sur la partie mode et marocainerie
11:53qui tombe à moins 5%.
11:55Pas uniquement, mais aussi.
11:57Si le numéro mondial du luxe, LVMH, avec son emprise mondiale, son portefeuille de
12:0475 marques, se retrouve aujourd'hui en difficulté au point d'afficher une baisse de ses ventes,
12:09je ne crois pas que c'était le consensus attendu.
12:12On attendait un peu de croissance, flat, plus.
12:14Ça veut dire que d'autres groupes vont être dans des difficultés bien plus importantes ?
12:18Oui, tout à fait.
12:19Je pense que ce qu'on a vu sur les dernières années, c'est-à-dire cette polarisation
12:22dans le secteur du luxe entre des très bons acteurs de forte qualité.
12:26On peut citer Hermès, on a Brunello Cuccinelli, on a Ferrari qui, en fait, finalement sont
12:33des acteurs qui ont une offre assez contrainte.
12:36Donc, on a ces acteurs-là de ce côté et les autres qui sont nettement moins qualitatifs.
12:40J'ai l'impression que le gap est en train de s'élargir.
12:43Donc, à ce stade, je ne suis pas très inquiète pour des groupes comme Hermès, d'autant plus
12:48qu'ils ont peu augmenté leurs prix par rapport à d'autres sur les précédentes années.
12:53Donc là, ils vont avoir un effet pricing beaucoup plus important.
12:56Ils continuent à avoir sur l'année 2024.
12:58Ferrari qui ne produit que 14 000 véhicules par an, il n'y a pas de sujet de demande.
13:04Pour des groupes qui peuvent choisir leur client, effectivement, c'est une situation assez différente.
13:08En revanche, évidemment, quand on regarde les performances de groupes comme Burberry
13:12ou Kering, là, c'est beaucoup plus délicat.
13:17Et d'autant plus dans un marché qui se retourne, des sociétés en restructuration ont d'autant
13:23plus de mal dans ces marchés-là.
13:25Donc là, les attentes sur Kering sont autour de moins 20, moins 25 % sur des marques comme Gucci.
13:32D'accord.
13:33Pour le coup, on verra si les attentes sont correctement ajustées, mais c'est déjà sévère.
13:38Rien que les attentes sont déjà sévères sur une marque comme Gucci.
13:41Au global, comment on investit dans le luxe aujourd'hui et demain ?
13:47Est-ce qu'il faut quand même changer la manière de faire par rapport à ce qu'a été l'investissement dans le luxe ?
13:52Sans même parler juste des années d'hypercroissance Covid et post-Covid, mais même tout le cycle précédent
14:00qui a été un cycle séculaire de croissance, du consommateur chinois, etc.
14:05Ces vents structurels-là, il faut moins compter dessus pour l'avenir ?
14:11Je ne parlerais pas de vents structurels, en fait, on a eu surtout un revenge buying.
14:18Un revenge, d'accord.
14:20On a été enfermés chez nous pendant les années Covid.
14:22Ça oui, pour le Covid.
14:23Et derrière, en 2021, 2022, 2023, on a vraiment eu des croissances exposibles,
14:29mais qu'on n'avait pas vues dans le secteur du luxe depuis.
14:31Les cours de bourse ont doublé sur la période.
14:34Et on ne parlait pas de croissance, la croissance du secteur est estimée autour de 6 %,
14:38c'était des croissances à 20, 25 % plus.
14:40Donc là-dessus, c'est vrai qu'on ne peut pas imaginer qu'on retournera à courte, moyenne échéance sur ces niveaux de croissance.
14:49En revanche, revenir à un certain moment sur des croissances 5, 6, 7 %,
14:55qu'on connaissait précédemment, c'est ça ?
14:57Tout à fait, ça c'est quelque chose de tout à fait possible.
14:59Et en l'occurrence, ce sera déjà amorti par le consommateur américain.
15:04Après, quand on est investisseur, c'est vrai qu'on va regarder, qu'est-ce qu'on a envie de faire ?
15:10Est-ce qu'on a envie de rester sur les best-in-class, les acteurs les plus défensifs ?
15:17Hermès, par exemple, on a cité d'autres.
15:20Certains qui ont un très bon momentum sur leurs marques, c'est aussi ce qu'il faut regarder sur les marques de luxe.
15:24Par exemple, un groupe comme Prada.
15:27Tout le monde ne peut pas en faire parce que c'est coté à Hong Kong.
15:30Il y a une histoire de restructuration ?
15:33Il y a eu une histoire de restructuration sur Prada, ce n'est plus le cas aujourd'hui.
15:36On est sur la fin des sujets de restructuration.
15:39Mais en fait, chez Prada, on a une marque qui s'appelle Miu Miu,
15:42qui explose littéralement, qui est sur ce qu'on appelle les hit maps,
15:45le mapping de marques qui est tout en haut.
15:50Quand on tape ballerines, Miu Miu, mini-jupes ou sacs,
15:57c'est vrai que c'est tout en haut de la liste.
15:59C'est vraiment les produits qui ont la plus forte désirabilité en ce moment.
16:03Donc là, un Miu Miu, on tape plutôt sur des croissances entre 50 et 70%.
16:07C'est des croissances explosives et ça porte le groupe Prada.
16:11Sur des marques plus petites, effectivement, des retournements de marques.
16:14Pas dans le secteur du luxe, mais Adidas, il y a 12-18 mois,
16:18c'était très compliqué et on voit que le repositionnement de la marque,
16:22l'idée d'aller chercher d'anciens modèles, de les remettre au goût du jour,
16:25ça fonctionne, ça marche.
16:27Pour l'instant, ils sont dans le bon positionnement,
16:30par rapport à la demande du client lifestyle, on va dire.
16:34En fait, sur un acteur comme Adidas,
16:38on est sur des cycles longs aussi sur les produits qu'ils vendent.
16:41Aujourd'hui, c'est la Samba et la Gazelle qui marchent extrêmement bien.
16:44C'est ce que j'ai cru comprendre.
16:46Normalement, ça devrait continuer.
16:48À l'inverse, il faut toujours regarder au sein du secteur.
16:52Un acteur comme Nike, aujourd'hui, a beaucoup plus de mal sur ses fondamentaux,
16:57c'est-à-dire sur ses Air Force One, sur ses Jordan et sur ses Dunk.
17:01C'est vraiment les modèles qui, dans le passé,
17:06les piliers, qui sont fragilisés aujourd'hui.
17:10C'est vrai qu'avoir un Adidas qui tape sur du 10% de croissance,
17:14ça reste intéressant.
17:16Il y a souvent un système de base communiquance, c'est ça.
17:18Il y a un sujet sur la valorisation du titre aujourd'hui,
17:20et je pense que c'est aussi pour ça que le titre rend un petit peu aujourd'hui.
17:22Qu'est-ce que ça nous dit, l'histoire LVMH, avec le facteur chinois ?
17:26Est-ce qu'il y a une lecture presque un peu macro à faire derrière
17:30la communication d'un groupe mondial comme LVMH ?
17:34La Chine ralentit, et cela de façon structurelle.
17:38Il y a quand même des vrais sujets structurels en Chine,
17:42qui sont la démographie, le dégonflement de l'immobilière,
17:46et qui sont également tous les problèmes de tension
17:50au niveau des échanges commerciaux qui vont peut-être monter en puissance
17:52si Donald Trump apparaît au pouvoir aux Etats-Unis.
17:54Donc on a ces problèmes structurels en Chine.
17:58Ces dernières semaines ont été annoncées une série de mesures de soutien
18:02à l'économie chinoise. Je ne pense pas que ces mesures de soutien
18:06soient de mesure à changer cette histoire structurelle,
18:10mais ces mesures de soutien sont plutôt là pour contrecarrer
18:14les dommages collatéraux de ce ralentissement chinois,
18:18notamment d'éviter qu'il y ait des pressions sociales trop fortes.
18:22Ces mesures de soutien seront dirigées sur les collectivités locales,
18:26sur les entreprises pour leur aider à racheter leurs actions,
18:30sur les ménages immobiliers qui sont trop endettés pour baisser le coût moyen de leur dette.
18:34Mais ce ne sont pas des mesures qui sont destinées
18:38à changer l'histoire structurelle de ce ralentissement chinois.
18:42Donc pour l'instant, on a ce ralentissement en Chine.
18:46Et comme ça a été évoqué, le vrai sujet, c'est qu'on a évidemment un ralentissement.
18:50La Chine veut changer de modèle économique
18:54et être beaucoup plus dépendante de la consommation, de la demande intérieure,
18:58moins d'investissements mais plus de la consommation.
19:02Et on voit que le ménage chinois ne consomme pas, le ménage chinois épargne,
19:06notamment au ménage américain.
19:1070% de son patrimoine, c'est de l'immobilier, il est déjà ruiné depuis 3 ans de ce point de vue-là.
19:141 jeune sur 4 est sous chômage.
19:18Ils sont obligés d'épargner, donc ils sont vraiment toujours dans une démarche de prudence.
19:22Le package par le marché a été reçu différemment
19:26des tentatives de soutien précédentes,
19:30qui étaient peut-être trop faibles, pas assez globales, pas assez holistiques.
19:34Là, on essaie quand même d'en mettre un peu partout.
19:38Il y a beaucoup de promesses, de ce que j'ai compris, mais on a vu quand même une réaction de marché assez violente.
19:42Alors ça s'est un peu dégonflé sur le luxe, il y a eu l'effet sur le luxe,
19:46mais LVMH est revenu aujourd'hui sur les niveaux qui prévalaient avant les annonces chinoises.
19:50Mais sur les marchés chinois, il y a quand même l'idée qu'un plancher peut-être a été mis.
19:54Un plancher a été mis, et surtout les attentes étaient très faibles,
19:58et on voit qu'aujourd'hui, le gouvernement va prendre des mesures pour éviter un impact très fort
20:02de ces problématiques structurelles sur les marchés.
20:06Et s'il faut en prendre plus demain, on en remettra au pot demain ?
20:10On en remettra, mais je ne crois pas à une annonce bazooka,
20:14comme c'est un peu attendu par le marché.
20:18Je ne crois pas à ce genre d'annonce, parce que de toute façon,
20:22le gouvernement chinois veut se désendetter.
20:26Et le niveau d'endettement, que ce soit au niveau des collectivités locales
20:30et des grandes entreprises publiques, est extrêmement élevé.
20:34Et en plus, ce qu'il faut savoir, c'est que la Chine aujourd'hui veut garder sûrement des billes
20:38en cas d'une détérioration des relations commerciales avec les États-Unis.
20:42Donc ils n'ont pas intérêt, à mon avis, à annoncer tout tout de suite
20:46pour, dans six mois, ne plus avoir de marge de manœuvre pour pouvoir de nouveau soutenir son économie.
20:50Sur ce qui vous intéresse, la Chine, mais je veux bien qu'on revienne sur LVMH, et puis il y a aussi ASML.
20:54Deux mégacaps européennes, je veux dire, à notre niveau,
20:58c'est quand même 200-300 milliards de market cap, ces boîtes-là,
21:02qui démarrent très mal la saison de publication.
21:06Ça marque un peu les esprits, quand même.
21:08Je pense qu'on n'attendait pas cette saison de résultats comme une saison plutôt florissante.
21:11On imaginait que ça allait être plutôt éviter les balles pour faire de la performance.
21:14Les balles ont commencé à être tirées. Malheureusement, elles ont touché deux grands candidats.
21:19Ce qui m'intéresse, au-delà des chiffres, c'est plutôt d'essayer d'identifier quels sont les mots
21:23et est-ce qu'on peut trouver des mots communs aux différents sujets.
21:26Parce qu'on parle de technologie, on parle de luxe, on parle tout à l'heure de Rexel,
21:30donc c'est de la distribution, c'est de l'équipement, etc., électrique, industriel.
21:34Et j'ai envie de dire que les stigmates des uns et des autres sont un peu les mêmes.
21:38Globalement, le message, c'est de dire que la Chine ralentit.
21:40Et clairement, c'est ce que Valentine vient de préciser, le modèle doit être transformé.
21:44Et je n'achète pas du tout l'histoire promise par le gouvernement.
21:48J'achèterais la Chine dans l'esprit si demain on adresse le problème chinois.
21:52Le problème chinois, c'est qu'il faut continuer à accélérer la montée des salaires.
21:55Aujourd'hui, c'est ce que les ménages demandent.
21:57Et il faut se poser la question de la protection de la santé, le médical.
22:00Et si demain on ne fait pas ça, toutes les promesses, tout l'argent qui sera mis sur la table,
22:05c'est du fiscal, c'est du budgétaire, mais ça ne répond pas à la problématique.
22:09Et donc ce modèle ne peut pas évoluer.
22:10Donc nous aujourd'hui, on est plutôt très prudent sur la Chine.
22:14Donc on a une Chine qui se réinvente, mais très graduellement.
22:17Et aujourd'hui, on n'est pas capable de dire si elle est capable de se réinventer totalement.
22:20Et on a une Europe qui est dans une phase malheureusement d'attentisme total
22:24liée probablement à une conjoncture politique qui est illisible pour un investisseur.
22:28Et que je parle d'investisseur, c'est un corporate.
22:31Demain, si je mets du CapEx au travail et que je veux monter une nouvelle usine,
22:34une nouvelle centrale, quelle que soit la ligne de production ou de sujet,
22:37mon consommateur final européen, est-ce qu'il est aujourd'hui gourmand ?
22:41Lui aussi, il épargne. Il épargne de plus en plus depuis quelques années.
22:45Et il est à des niveaux records qu'on n'a jamais vus.
22:47Et ça, ce n'est pas un biais franco-français ?
22:49Non, clairement, c'est le même message partout.
22:51Ce qui veut dire que l'Europe a un sujet à adresser parce qu'elle a tenté,
22:55avec Mario Draghi, pendant dix ans d'avoir une politique monétaire hyper accommodante
22:59avec des taux à zéro négatifs.
23:01Et la stimulation monétaire, elle ne fonctionne pas.
23:03Donc, si on veut stimuler l'économie européenne et l'amener vers une croissance pérenne,
23:07ce qui serait, je pense, un peu l'objectif, il faut réfléchir différemment.
23:11Et d'ailleurs, notre ami Super Mario a publié un rapport en début du mois de septembre
23:15sur la compétitivité européenne.
23:17Et je trouve qu'il a probablement donné des pistes de réflexion qui sont très intéressantes
23:21en donnant 170 propositions.
23:23Il y a trois grands sujets qui reviennent.
23:25Bien sûr, c'est la sécurité, réduire les dépendances.
23:29C'est avoir une politique commune sur l'énergie et la décarbonation.
23:33Et bien évidemment, investir dans la technologie en essayant de réduire notre retard,
23:37si on peut le combler, sur les technologies.
23:40Globalement, ce qu'il nous dit, c'est une seule chose.
23:43Il faut que les États favorisent l'investissement des entreprises.
23:47Il faut du CapEx.
23:50Et quand il y a du CapEx dans les marchés financiers, dans l'économie réelle,
23:54on a ce qu'on appelle, on se souvient tous de nos cours d'économie,
23:57moi malheureusement encore un peu, le multiplicateur.
24:00Et quand ce multiplicateur se met au travail,
24:02ce qu'on a tous douté quand Trump est arrivé au pouvoir, il a dépensé,
24:05on s'est dit mais c'est un miroir aux alouettes,
24:07dans quelques mois ou quelques trimestres, c'est fini.
24:09D'ailleurs, si cette économie a été si résistante,
24:11c'est peut-être que M. Trump, à travers toutes ses relances, et M. Biden,
24:15ont démontré que l'aide fiscale et le CapEx, c'est un multiplicateur très positif.
24:20C'est quoi une manière réaliste de s'appuyer sur ça, Laurent ?
24:26Parce que moi je veux bien le rapport Draghi,
24:28mais on peut remonter jusqu'au rapport des cinq présidents il y a dix ans.
24:31Tout est écrit, la feuille de route elle est claire pour tout le monde,
24:36Mario Draghi reformule, alors il dit des choses de manière très brillante.
24:40Mais je veux dire, encore une fois, prenez des risques.
24:43Le problème c'est toujours la même histoire,
24:45c'est quelle est la volonté politique d'avancer,
24:48de mettre en place des systèmes peut-être plus communs, plus fédéraux,
24:52sans forcément que ça coûte beaucoup d'argent,
24:54parce que moi je pense que le chiffre de 800 milliards qui a été cité,
24:57qui n'est pas un chiffre avancé par Mario Draghi,
24:59je pense qu'il effraie aussi un peu peut-être des partenaires,
25:02qui se disent, il faut refaire 800 milliards de dettes communes,
25:05avec des partenaires budgétaires et fiscaux dans lesquels je n'ai pas vraiment confiance,
25:09on sait qu'on n'y arrivera pas.
25:10Donc comment on est réaliste par rapport à cette idée-là ?
25:13Alors comment on est réaliste ?
25:15Il y a des choses à faire quand même, c'est ce que je veux dire.
25:18L'élection à 12 mois, pour moi il y a un catalyseur très fort,
25:22qui sont les élections législatives en Allemagne, septembre prochain.
25:25Si l'Allemagne ne change pas sa politique,
25:28parce qu'aujourd'hui c'est eux aussi qui souffrent,
25:30alors on peut dire que c'est un meilleur élève,
25:31c'est sûr que quand on se compare aux autres, on est beau,
25:34mais quand on se regarde tout seul,
25:35on est peut-être un petit peu en difficulté aujourd'hui,
25:37je pense que l'Allemagne est clairement en difficulté.
25:39J'ose espérer que l'évolution politique allemande
25:43autour des législatives de septembre 2025,
25:45malheureusement ça nous fait 12 mois d'attente,
25:47sera peut-être un tournant dans l'orthodoxie budgétaire
25:51et la volonté allemande de ne pas, entre guillemets,
25:54dévier d'une trajectoire qui depuis 20 ans ne l'aura pas vraiment réussie
25:58aux groupes communs, alors après il y a des exceptions.
26:00Donc ça pourrait être le tournant,
26:02et après il y a beaucoup de choses qu'on peut faire,
26:04harmoniser les politiques.
26:06D'ailleurs dans ses propositions, il propose de nommer un commissaire à la simplification.
26:12Ça veut tout dire, c'est QFD.
26:14Ouais, je me méfie de ce genre d'idée, mais si j'en faut un, pourquoi pas ?
26:19Les deux messages dans ces deux entreprises, c'est
26:21le problème chinois, il est conjoncturel plus plus,
26:25peut-être qu'il peut devenir structurel,
26:27et l'Europe, si on ne la réveille pas par du capex,
26:29ce n'est pas le consommateur qui prendra le rôle.
26:31On avait, Valentin, juste avant l'émission,
26:33cette discussion sur les élections allemandes de 2025.
26:36Là je voyais Olaf Scholz aujourd'hui encore
26:38qui proclame que,
26:41moi je ne suis pas contre,
26:43mais qui proclame qu'il faut toujours plus
26:45d'accords de libre-échange pour l'Europe.
26:47L'Europe a besoin de beaucoup plus
26:49de free trade agreements encore aujourd'hui.
26:52Il n'y a plus qu'Olaf Scholz qui porte cette voie,
26:54j'ai l'impression, aujourd'hui en Europe.
26:56Ce n'est pas forcément évident,
26:58c'est quand même des intérêts qui sont assez divergents en Europe,
27:00où on a une Allemagne qui est aujourd'hui
27:02extrêmement dépendante de ses exportations,
27:0450% sont des exportations,
27:06et l'Allemagne ne va pas très bien,
27:08parce que l'Allemagne aujourd'hui est pénalisée
27:10par le ralentissement structurel de la Chine,
27:12par le fait qu'aujourd'hui on a plus de volatilité
27:14au niveau des prix de l'énergie,
27:16et le gaz pas cher russe,
27:18c'était quand même la compétitivité
27:20de l'industrie allemande,
27:22et les industries allemandes perdent
27:24des parts de marché en Chine.
27:26Donc l'Allemagne a aujourd'hui vraiment intérêt
27:28à renforcer
27:30ses liens avec ses partenaires commerciaux,
27:32mais à quel prix ?
27:34Alors que nous, en Europe,
27:36on devrait peut-être construire des industries,
27:38mettre des CAPEX,
27:40et peut-être avoir une certaine protection
27:42pour nos industries naissantes.
27:44Donc on se rend bien compte que là...
27:46Le discours politique va dans ce sens-là
27:48de plus en plus quand même,
27:50sans qu'on fasse le débat sur le Doliprane,
27:52mais le discours politique va dans ce sens-là
27:54aujourd'hui quand même.
27:56On doit mettre des CAPEX,
27:58on doit essayer de stimuler certaines industries,
28:00mais les jeunes industries,
28:02il faut les protéger,
28:04parce qu'il y a une consommation qui ralentit,
28:06ce qui veut dire qu'ils ont toujours des capacités
28:08très importantes dans de nombreux secteurs,
28:10et si on ne protège pas un peu
28:12le marché européen,
28:14on peut être envahi,
28:16et c'est ce que craignent les Etats-Unis,
28:18par les produits chinois,
28:20et ce qui contribue
28:22à une certaine déflation.
28:26Est-ce qu'au moins sur le plan conjoncturel,
28:28l'idée d'une Chine stabilisée,
28:30d'une économie ou d'une croissance chinoise
28:32stabilisée,
28:34est-ce que ça peut se retrouver quelque part en Allemagne,
28:36à travers l'industrie
28:38et la croissance allemande ?
28:40Pour l'instant, on parle plus de stabilisation,
28:42mais de voir la Chine
28:44encore comme relais de croissance,
28:46source de croissance pour l'Allemagne,
28:48comme ça a été depuis 10-15 ans,
28:50la dernière décennie,
28:52non, ce n'est plus l'idée.
28:54Et l'Allemagne
28:56aujourd'hui, oui, ils doivent quand même
28:58se réinventer. Après, il ne faut pas être trop négatif,
29:00ils ont de la marge de manœuvre.
29:02Ils ont de l'argent, surtout, pour le faire.
29:04Leur endettement, la dette sur vie,
29:0675%.
29:08S'il veut les mettre de la dette, il y a de la place.
29:10Il y a de la marge de manœuvre
29:12pour faire quelque chose.
29:14Mais moi, ce que je trouve
29:16qui n'est pas encore un risque,
29:18qui n'est pas bien mesuré aujourd'hui
29:20par les marchés, c'est que le scénario,
29:22en gros, sur l'Europe, on tourne tous autour,
29:24avec une croissance autour de 1%,
29:26avec une reprise
29:28de la consommation grâce au revenu
29:30réel positif, c'est-à-dire des gains de pouvoir d'achat
29:32avec la baisse de l'inflation.
29:34Moi, je m'interroge quand même sur la dynamique
29:36du marché de l'emploi en Allemagne.
29:38Il faut quand même penser
29:40que 24% des emplois, c'est du secteur
29:42manufacturier.
29:44Jusqu'à présent, si on regarde
29:46la dynamique de la production industrielle
29:48par rapport aux dynamiques qu'on avait
29:50avant Covid, en gros, on est 20% inférieur
29:52à ce qu'on devrait être. Et l'impact
29:54sur le marché de l'emploi a, jusqu'à présent,
29:56été vraiment peu visible. Alors qu'on voit
29:58Volkswagen, c'est le premier employeur industriel
30:00du pays. Nous ne sommes plus compétitifs.
30:02Nous ne sommes plus compétitifs. En Allemagne.
30:04En Allemagne. Garantir les emplois
30:06l'année prochaine, c'est pas aussi évident
30:08qu'auparavant, parce qu'avant, ces emplois, ils étaient garantis
30:10avec les gains de compétitivité. Un pacte séculaire
30:12qui est en train d'être refondu, oui. Cette histoire,
30:14elle a changé. Donc, bon, voilà.
30:16Mon inquiétude, c'est cette dynamique sur le marché
30:18de l'emploi, qui pourrait
30:20quand même être mise à mal par
30:22ce ralentissement. Aujourd'hui, il n'est pas visible.
30:24L'histoire du risque
30:26déflationniste, là, c'est une histoire
30:28devant nous, en Europe, à nouveau,
30:30Laurent. C'est vrai qu'on est sortis
30:32un peu de cette histoire avec le
30:34Covid, mais est-ce qu'on n'est pas en train d'y revenir
30:36assez vite ? Ça peut être
30:38une hypothèse dans le scénario central, mais
30:40j'ai envie de dire que c'est probablement l'hypothèse la plus faible
30:42aujourd'hui. Pourquoi ? Parce que, bien sûr, qu'on a
30:44probablement encore une vague
30:46de diminution de l'inflation
30:48pour 6-9 mois, parce que les bases de comparaison
30:50vont nous amener jusqu'à l'été prochain, probablement
30:52à une trajectoire plus
30:54faible, et retourner vers les deux voies en dessous.
30:56Mais j'ai quand même à l'esprit deux éléments.
30:58C'est que j'ai la Chine qui veut, entre guillemets, essayer de se
31:00protéger, et donc ça peut créer peut-être
31:02artificiellement des petits sujets.
31:04Bon, sans parler du géopolitique qu'on ne maîtrise pas,
31:06mais qui peut créer, bien sûr, de manière
31:08éphémère de l'inflation.
31:10Mais j'ai surtout, quand même, de l'autre côté
31:12de l'Atlantique, une élection imminente.
31:14Et quoi qu'il arrive, que ce
31:16soit les bleus ou les rouges
31:18de Trump ou Harris,
31:20on est dans la dépense budgétaire.
31:22Donc les deux ont des trajectoires de déficit
31:24qui ne sont pas soutenables.
31:26C'est du n'importe quoi à du
31:28peu probable. Mais donc ça veut dire
31:30que cette économie va encore se
31:32restimuler à partir de 2025.
31:34D'ailleurs, quand on regarde un petit peu les grands agrégats,
31:36l'année prochaine, le budgétaire
31:38c'est 0, 0+, aux Etats-Unis.
31:40L'année dernière, c'était moins 1,
31:42donc ça a pénalisé la croissance.
31:44L'impulsion, c'est ça ?
31:46Ce qui veut dire que si les Etats-Unis
31:48repartent un peu,
31:50la volonté de poursuivre le CapEx et un consommateur
31:52qui lui sera probablement toujours
31:54en rendez-vous parce que l'effet salaire réel va continuer,
31:56j'exclue pas
31:58que l'été prochain ou l'automne prochain,
32:00alors c'est super loin en termes de fiction, mais les marchés
32:02c'est aussi intéressant de se projeter à 12 mois
32:04parce qu'on est trop souvent dans le
32:06court terme et le trimestre d'après,
32:08que la question qui soit posée aux banquiers centraux
32:10c'est qu'est-ce qu'on fait avec une inflation qui se réveille ?
32:12Et je suis dans les partisans
32:14de considérer que l'inflation peut se réveiller à partir
32:16de l'été prochain ou pour l'hiver prochain.
32:18Et se réveiller, c'est quoi ?
32:20C'est une inflation qui remonte à 5 ou qui remonte à 10 ?
32:22Non, non, 10,
32:24j'y crois pas, mais si demain
32:26elle repasse entre 3,5 et 4,5,
32:28ça devient très désagréable
32:30pour Noël, pour Nadiem Lagarde,
32:32et donc là, tout d'un coup, le scénario change.
32:34En Europe, peut-être un peu moins, non ?
32:36Enfin, je veux dire, c'est plutôt un sujet
32:38américain, le sujet budgétaire
32:40sera plutôt aux Etats-Unis.
32:42J'ai quand même l'espoir que l'Europe se réveille
32:45sur le soutien budgétaire.
32:47Ariane, qu'est-ce que vous attendez des entreprises ?
32:49Puisqu'on commence la saison de publication,
32:51on regarde la discussion qu'on a,
32:55qu'est-ce qu'on attend du discours, du message
32:57des entreprises européennes ?
32:59Est-ce qu'il y a des secteurs qui sont plus à risque
33:01que d'autres, que vous avez identifiés,
33:03par rapport aux attentes du marché aujourd'hui ?
33:05Et puis, en termes de gestion,
33:07comment ça se traduit ?
33:09C'est vrai qu'il y a eu ce moment un peu estival
33:11où on a vu la partie défensive revenir
33:13assez fort.
33:15C'est vrai que depuis quelques semaines,
33:17il y a eu quand même un rebond de la partie
33:19cyclique avec l'histoire chinoise,
33:21la baisse des taux, etc.
33:23Mais on voit que ce n'est pas forcément
33:25quelque chose de très solide encore aujourd'hui.
33:27Alors c'est vrai que sur cette saison de publication,
33:29déjà en amont de la saison de publication,
33:31on a tous ces pré-close call
33:33que font les analystes
33:35avec les sociétés
33:37qui déjà avaient fait pas mal baisser les attentes.
33:39Donc on se retrouve avec des attentes
33:41sur le troisième trimestre
33:43qui étaient déjà assez faibles.
33:45On craignait les warnings.
33:47On est servi dès le début des publications.
33:49Et donc aujourd'hui,
33:51c'est vrai qu'on dit qu'on risque
33:53d'en avoir quelques-unes dans un certain nombre de secteurs.
33:55C'est vrai que c'est déjà arrivé sur l'automobile.
33:57Les attentes sur l'automobile
33:59ont baissé de 20%.
34:01Pour le trimestre, là ?
34:03Pour certains secteurs,
34:05encore plus.
34:07On a eu aussi des effets négatifs
34:09des révisions à la baisse
34:11sur l'énergie, prix du pétrole oblige.
34:13On l'a vu aussi sur les matières premières.
34:15Donc voilà. Là, c'est les secteurs cycliques
34:17qui, nous le savons, vont souffrir.
34:19Et donc on ne s'attend pas
34:21à de bonnes perspectives de ce côté-là.
34:23À l'inverse,
34:25on a deux secteurs sur lesquels
34:27on a vu plutôt des révisions
34:29bénéficiaires à la hausse.
34:31Toujours les financières, finalement.
34:33Même avec...
34:35Bien qu'on ait déjà ces baisses de taux
34:37qui ont commencé,
34:39on attend toujours des bonnes nouvelles du côté des banques.
34:41Et le deuxième,
34:43c'est le real estate, l'immobilier.
34:45Effectivement,
34:47depuis, finalement,
34:49la fin du premier semestre,
34:51on commence à avoir des valeurs d'actifs
34:53qui se stabilisent ou qui baissent
34:55un petit peu moins. Donc là, on est sur la fin
34:57de ces baisses de valeur
34:59d'immobilier. Et donc on attend
35:01plutôt de bonnes nouvelles aussi
35:03de ce côté-là.
35:05Le sujet cyclique-défensif,
35:07c'est toujours la grande question.
35:09Nous, on essaie plutôt de l'évacuer.
35:11Dans nos portefeuilles, on est plutôt assez équilibrés.
35:13Et c'est vrai que c'est avant tout un sujet
35:15de stockpicking. Non seulement
35:17stockpicking entre cyclique et défensif,
35:19mais d'autant plus au sein d'un secteur.
35:21Parce que quand on regarde le secteur, on parlait du luxe
35:23tout à l'heure.
35:25On l'a vu, par exemple,
35:27dans les
35:29biens de consommation de base.
35:31On a
35:33un Lean qui doit faire autour de 10%,
35:35un Unilever à plus 30%,
35:37un Nestlé à moins 30%.
35:39On a des écarts monstrueux.
35:41On essaie plutôt de faire les choix
35:43au sein des secteurs.
35:45Le cas d'investissement action Europe,
35:47comment vous le placez dans l'échiquier global
35:49aujourd'hui ? C'est quoi les forces
35:51du cas d'investissement
35:53européen, Ariane ?
35:55Parce que la décote de valorisation, je crois,
35:57reste gigantesque entre l'Europe et les Etats-Unis.
35:59On est à plus de 35% de décote de PE
36:01aujourd'hui.
36:03Et c'est des niveaux qui durent.
36:05Je crois qu'on est même à 38%
36:07d'écart.
36:09Donc on est là.
36:11C'est effectivement
36:13monstrueux. C'était des niveaux qu'on avait en octobre
36:152022 aussi. Je me suis mis au point bas du marché.
36:17On avait déjà cette décote de
36:19l'Europe de plus de 30%
36:21ou 35% par rapport aux Etats-Unis.
36:23La valorisation, on va dire
36:25que c'est du côté du positif.
36:27Les monnaies nouvelles, côté politique,
36:29on les a aussi.
36:31On a ces sujets-là
36:33qui sont plutôt aussi côté négatif.
36:35Les warnings, on les a aussi.
36:37Maintenant, comment se repositionner
36:39à partir
36:41de ces niveaux-là, finalement ?
36:43On a finalement les impacts
36:45de baisse des taux qui vont finir
36:47par avoir un impact positif
36:49sur nos sociétés.
36:51Donc ça, c'est le premier élément.
36:53Le deuxième, je dirais, c'est aussi
36:55le retour à l'actionnaire.
36:57Pour la première fois, on a un retour à l'actionnaire
36:59pour l'investisseur européen
37:01qui est supérieur à celui de l'investisseur américain.
37:03On a 5% de retour à l'actionnaire
37:05en Europe.
37:07Donc c'est dividende et rachat d'actions complets.
37:09On a 3,5% de rendement
37:11du dividende et 1,5%
37:13sur le rachat d'actions. Alors qu'aux
37:15US, on est plutôt à 4%.
37:17On a cet élément-là aussi
37:19qui joue favorablement
37:21pour les marchés européens.
37:23Sur les histoires
37:25de banque centrale, oui, Valentine,
37:27la BCE c'est demain, donc ils vont faire 25.
37:29Est-ce
37:31qu'à un moment, ils feront plus que
37:3325 ? Est-ce qu'ils
37:35peuvent prendre la responsabilité
37:37d'aller plus vite, plus fort
37:39face aux incertitudes ?
37:41C'était le discours d'une
37:43Marie Dely de la fête de San Francisco hier.
37:45Dans un climat d'incertitude,
37:47en tant que banquière centrale,
37:49c'est bien d'avoir une approche graduelle aussi.
37:51Oui, mais on n'est quand même
37:53pas là si on regarde...
37:55Ce qui est vraiment très amusant, pour ce que vont faire les banques centrales,
37:57c'est aussi ce qu'anticipent les marchés.
37:59Globalement, les marchés anticipent la même chose
38:01pour la BCE et pour la fête, pour cette
38:03année et l'année prochaine. Alors que si on
38:05regarde quand même les dynamiques économiques des deux
38:07zones, elles sont quand même totalement
38:09différentes. Aux Etats-Unis, si on regarde les
38:11estimations de croissance pour StreamAsk autour de 3%,
38:13la zone Europe, on reste
38:15sur une croissance assez faible et on n'arrête
38:17pas de dire, bien, même si on peut
38:19être positif et on veut être positif, mais les risques
38:21sont quand même aujourd'hui baissés
38:23sur la croissance et puis l'inflation,
38:25elle est 1,8.
38:27Donc 1,8, c'est en dessous de 2.
38:29Et ça va continuer !
38:31Et si on regarde plus important,
38:33parce que là, on a tous discuté d'avenir, etc.
38:35Mais plus important, si on regarde
38:37la dynamique d'investissement,
38:39aux Etats-Unis, on a une dynamique d'investissement
38:41qui reste solide grâce à un budgétaire
38:43qui reste solide et puis on va penser
38:45qu'il va être encore très très fort l'année prochaine.
38:47Par contre, la dynamique d'investissement
38:49en Europe, on est toutes en train
38:51de se plaindre qu'elle est faible, mais un des facteurs
38:53de soutien qu'on aurait pour cet investissement,
38:55peut-être du budgétaire, mais c'est
38:57aussi du monétaire. On a aujourd'hui une marge de
38:59manœuvre importante
39:01au niveau du monétaire pour relancer
39:03l'investissement. Donc il est urgent pour moi
39:05que la BCE aujourd'hui baisse ses taux
39:07et le risque
39:09d'être... Déjà, elle va le faire à chaque
39:11meeting. C'était pas écrit comme ça
39:13au début de l'histoire. C'est attendu.
39:15Donc si on veut surprendre les marchés, c'est 50
39:17points de base, mais je pense qu'elle va faire 25
39:19comme tout le monde. Mais elle fera 50 en décembre, peut-être.
39:21Peut-être qu'elle aura suffisamment
39:23de données en décembre pour se dire
39:2550. Mais surtout que ce qui est
39:27intéressant... Le risque aujourd'hui que la BCE
39:29soit derrière la courbe ou maintienne ses taux
39:31trop élevés trop longtemps est quand même, aujourd'hui,
39:33c'est souligné par Philippe Layne à de nombreuses reprises,
39:35un risque qui est bien réel.
39:37Aujourd'hui, si on maintient les taux élevés,
39:39c'est pour l'inflation sur
39:41les services, c'est pour les pressions
39:43qui sont encore élevées sur les salaires, mais attention,
39:45les variables du marché de l'emploi
39:47sont des variables retardées de l'économie.
39:49Donc, bon...
39:51Ce serait un coup dur pour la BCE si la Fed
39:53devait en faire beaucoup moins que ce qui est prévu
39:55aujourd'hui, pour de bonnes raisons, parce qu'elle a peut-être
39:57moins besoin d'en faire.
39:59Oui, ça jouerait sur la parité
40:01euro-dollar, mais il y a quand même une
40:03marge de manœuvre aujourd'hui pour que la BCE
40:05en fasse plus que la Fed.
40:07Une dose supplémentaire que ce que la Fed pourrait faire.
40:09Et après, ce qui est aussi amusant, je trouve,
40:11dans les économies, c'est les différents modes
40:13de fonctionnement en termes de financement.
40:15Les Etats-Unis se financent via les marchés.
40:17Donc, les conditions de financement
40:19se sont aujourd'hui aux Etats-Unis
40:21considérablement assouplies
40:23parce que le marché
40:25attend des futures baisses de taux.
40:27Tandis que les conditions de financement, même si on voit la dernière
40:29enquête sur les prêts de la BCE
40:31qui s'améliore légèrement, mais on reste
40:33quand même sur des conditions d'octroi de prêts très strictes,
40:35on reste quand même sur une demande
40:37très déprimée pour les crédits
40:39de la part des entreprises.
40:41Par contre, le mode de financement
40:43dépend des banques. Donc, si on veut vraiment avoir
40:45un assouplissement des conditions de financement
40:47en Europe, il faut baisser les taux.
40:49J'ai cru voir passer la demande
40:51de crédits immobiliers en France, notamment,
40:53mais comme une flèche
40:55en 2-3 mois.
40:57Une réactivité, une sensibilité,
40:59je trouve, à quelques baisses de taux
41:01qui montrent aussi
41:03que pour un banquier central, peut-être, qu'il faut être
41:05prudent. J'en sais rien.
41:07Ce serait quand même une bonne nouvelle de revoir partir
41:09l'investissement en Europe,
41:11de voir la demande domestique déprimée.
41:13Je ne sais pas si on peut se réjouir de ça.
41:15Non, je pense au prix, c'est tout.
41:17Les prix, oui, restent élevés
41:19sur les services,
41:21mais globalement,
41:23ils sont quand même en train de baisser, les prix.
41:25Une fois qu'on a dit ça,
41:27on n'a pas parlé de SML, non plus
41:29spécifiquement, mais
41:31on va parler d'IA dans le dernier quart d'heure,
41:33mais en termes de logique d'investissement
41:35et de gestion, pour le compte des clients,
41:37qu'est-ce qui prévaut pour cette fin d'année
41:39chez Ottinger, Banque privée, Laurent ?
41:41Je pense qu'à très court terme, il faut rester
41:43neutre, neutre légèrement,
41:45expliquer peut-être encore aux actions,
41:47en faisant assez attention, quand même, parce que
41:49il y a des échéances électorales très importantes
41:51et donc on ne veut pas partir
41:53avant. Aujourd'hui, sur les marchés
41:55obligataires, on trouve que le marché américain est intéressant
41:57parce que c'est une économie qui est robuste,
41:59donc on aime bien le à-il, mais on aime bien aussi
42:01l'IG. Pour le rendement, hein ?
42:03Voilà, exactement, pardon, sur le rendement,
42:05parce qu'on se trouve que cette économie, globalement,
42:07elle a une physionomie qui est intéressante
42:09et les taux de défaut, ils n'ont pas vocation
42:11à progresser l'année prochaine,
42:13très honnêtement, avec les nouvelles administrations,
42:15donc on trouve que c'est un bon compartiment
42:17aujourd'hui, pour venir un peu
42:19sécuriser du rendement et protéger peut-être
42:21des actifs pour trouver le bon point d'entrée sur les marchés
42:23d'action. Les marchés d'action,
42:25les points d'entrée, ils seront certainement, probablement
42:27au tournant de cette saison et de la saison prochaine,
42:29des résultats, quand on aura peut-être, entre guillemets,
42:31dissipé une partie du brouillard
42:33politique, bien sûr, il y aura toujours le risque
42:35monétaire et
42:37budgétaire, mais clairement,
42:39on aurait envie de refavoriser progressivement,
42:41juste sur cette histoire de décote,
42:43un peu les actions européennes,
42:45en se disant que si ça se stabilise
42:47en Chine, peut-être qu'à un moment, il pourrait y avoir
42:49des décisions... Vous comptez sur un réveil de l'Europe,
42:51vous l'avez dit, c'est ça ? C'est une question d'unité personnelle,
42:53mais il peut y avoir cette idée...
42:55Que l'Europe, logiquement, elle a un tournant
42:57très important en 2025, et si elle ne se réveille pas,
42:59j'ai peur que ça reste une endormie malade
43:01très longtemps derrière, donc il faudra à un moment
43:03faire bouger les choses, donc on a
43:05toujours l'espoir qu'elle se réveille. Après,
43:07la définition du mandat de la Banque Centrale, malheureusement
43:09européenne, parce que j'entendais la discussion tout à l'heure,
43:11le problème, c'est que c'est une absurdité de dire que
43:13leur mission, c'est uniquement l'inflation.
43:15Monsieur Powell, avec Jackson Hole,
43:17est derrière, ça bascule, il nous a dit, l'inflation,
43:19c'est une chose, mais j'ai un double mandat,
43:21et mon deuxième mandat, c'est la croissance et l'emploi.
43:23Et tout d'un coup, la bascule s'est opérée,
43:25parce que quelques indicateurs ont
43:27commencé à montrer un petit effritement,
43:29voire des signes d'inquiétude, et tout de suite,
43:31ils réagissent, que nous, malheureusement,
43:33on est, et en plus, on est à 1,8,
43:35donc les 2%, on est tranquille, on sait que ça continue
43:37à baisser, pourquoi on ne va pas plus fort ?
43:39On est moins rapide et structurellement
43:41au quiche pour la Banque Centrale
43:43européenne. Sur les actions,
43:45Ariane, est-ce que le facteur
43:47taille est en train d'évoluer ? Est-ce que
43:49dans l'idée d'avoir une approche équilibrée,
43:51vous disiez, on essaye de sortir du match
43:53classique, cyclique, défensif,
43:55de s'extraire un peu de ce genre de clivage,
43:57sur les tailles,
43:59est-ce que
44:01privilégier les large caps, ça reste
44:03une bonne idée, ça a été une bonne idée
44:05jusqu'à présent, ou est-ce qu'on peut
44:07se permettre de regarder des univers d'investissement
44:09de tailles un peu plus
44:11petites ? Effectivement, c'est une
44:13question qu'on s'est posée,
44:15et aujourd'hui, on a
44:17un certain nombre de small et mid-cap dans
44:19les portefeuilles, on est plutôt
44:21surpondérés sur la partie small mid-cap,
44:23c'est vrai qu'on part d'une
44:25situation extrêmement compliquée pour les small caps,
44:27on est sur des décotes
44:29extrêmes, on parlait tout à l'heure de la décote
44:31du marché européen... Mais à plusieurs écarts types
44:33de ce qui se fait normalement.
44:35Là, on est encore plus impressionnant du côté des
44:37small et mid-cap, c'est vrai que
44:39quand on a ces dynamiques sur les
44:41taux d'intérêt, c'est quand même bénéfique
44:43pour les small et mid-cap, tout simplement
44:45parce que dans l'imaginaire,
44:47on imagine
44:49les small et mid-cap
44:51comme des PME, et finalement, les small et mid-cap
44:53sont quand même des sociétés assez saines,
44:55ils ne sont pas si endettés que ça, gênés
44:57par du fric à chlots, et souvent, ce sont des acteurs
44:59de niches avec
45:01des positions de leader, et donc qui arrivent
45:03malgré tout à faire de la croissance.
45:05Et effectivement, c'était plus évident que ça
45:07sur les dernières années...
45:09Non, il y a eu une panne de croissance bénéficiaire quand même pour ces boîtes-là.
45:11Parce qu'on a eu les méga-cap
45:13qui ont eu des croissances extraordinaires sur les dernières années aussi.
45:15Et là, quand on regarde les attentes
45:17de croissance bénéficiaire
45:19justement sur 2025, alors même si
45:21ça pourrait être révisé
45:23un petit peu à la baisse, aujourd'hui, on attend
45:25plutôt 13% de croissance bénéficiaire...
45:27D'accord, donc un régime de croissance bénéficiaire supérieur à celui des large-cap.
45:29Quand on a attendu
45:317-8% pour les large-cap.
45:33Donc c'est vrai que c'est quelque chose qu'on a plutôt envie
45:35de renforcer aujourd'hui
45:37dans les portefeuilles.
45:39Merci à vous trois. Merci d'avoir été les invités de Manette Marché ce soir.
45:41Ariane Hayat, gérante Action Europe
45:43chez Edmond de Rothschild Asset Management, Valentin Hénouz,
45:45responsable de la stratégie Fixed Income
45:47chez Amundi Institute, et Laurent Dédier,
45:49DG délégué en charge des gestions
45:51chez Ottingre Banque privée.
46:01Le dernier
46:03quart d'heure de Smart Bourg, chaque soir, c'est le quart d'heure
46:05thématique. Le thème ce soir, c'est celui
46:07de l'intelligence artificielle. Alors, j'ai
46:09titré ça de manière
46:11un peu... Comment dire ?
46:13Un peu simpliste. Enjeux et perspectives.
46:15On en parle avec Jean-Edwin Réa,
46:17gérant chez Cadrill Capital. Bonsoir, Jean-Edwin.
46:19Bonsoir, Grégoire. Est-ce que les enjeux sont multiples
46:21autour de l'IA ? En fait, ma question, c'est
46:23est-ce que NVIDIA, et derrière NVIDIA,
46:25le thème de l'infrastructure
46:27dédiée à l'IA, les puces,
46:29les data centers, est-ce que ça reste la meilleure
46:31manière de jouer ce thème ?
46:33Ou est-ce qu'il y a d'autres dimensions qui sont en train
46:35de prendre la relève ? Pour répondre
46:37à la question, déjà, où est-ce qu'on en est
46:39de l'IA et des derniers développements
46:41en matière d'IA générative, là, aujourd'hui ?
46:43En fait, Grégoire,
46:45ça avance tellement vite
46:47que c'est franchement
46:49pas facile. La réponse est de plus en plus
46:51ouverte. La question est ouverte.
46:53Donc, oui,
46:55Chad GPT-01,
46:57le CAD-01,
46:59c'est à démontrer
47:01des capacités de raisonnement, des capacités
47:03de synthèse, des capacités
47:05de pensée. Evidemment,
47:07c'est pas de la pensée humaine, mais c'est
47:09une prothèse de la pensée
47:11qui est incroyablement efficace.
47:13Et ça fait seulement 3 semaines
47:15que c'est sorti. On peut
47:17se demander ce que va donner GPT-5.
47:19Une chose est sûre, c'est qu'il y a une société
47:21qui se démarque de tout le lot.
47:23C'est OpenAI. Ils ont créé
47:25une appli. Cette appli, elle a
47:27250 millions d'utilisateurs par jour.
47:29Il y a 2 ans, elle n'existait pas.
47:31Et c'est possible que, d'ici un an,
47:33elle soit à 1 milliard d'utilisateurs.
47:35Donc, ça les met tout de suite dans le clan
47:37des Instagram, des Facebook,
47:39etc.
47:41Il n'y a pas mieux qu'OpenAI, aujourd'hui,
47:432 ans après l'arrivée du GPT.
47:45En capacité, en compétence, il y a.
47:47Mais après, ça devient très vite... En fait, c'est une IA
47:49généraliste. Mais l'appli,
47:51c'est énormément développé.
47:53On peut y créer des chapitres,
47:55des zones d'intérêt.
47:57Il y a une partie financière, il y a une partie
47:59scientifique. On peut faire de la biologie.
48:01On peut faire plein de sujets.
48:03D'avoir 250 millions d'utilisateurs, c'est important.
48:05C'est quand même le sujet de l'IA, derrière l'infrastructure.
48:07C'est qui va l'utiliser, qui va payer,
48:09et comment on va monétiser tout ça.
48:11Pour moi, c'est quand même important
48:13d'avoir une appli qui fera peut-être 1 milliard d'utilisateurs,
48:15comme vous dites, dans quelques années.
48:17On a vu Adobe présenter
48:19une nouvelle bouture de Creative Cloud.
48:21Ils sont passés
48:23d'à peu près 500 millions
48:25d'objets vidéo traités par l'IA
48:27à 3 milliards en l'espace de 3 mois.
48:29Mais ils ne facturent pas, pour l'instant.
48:31Je pense que ça, c'est la vraie
48:33tendance. C'est la tendance chez beaucoup
48:35de développeurs de logiciels.
48:37On veut donner
48:39et amorcer quelque chose.
48:41On veut regarder,
48:43observer comment
48:45l'utilisateur progresse.
48:47Et après, on va probablement faire des plans
48:49payants.
48:51Parce que c'est quand même
48:53très compétitif.
48:55J'ai partagé avec vous
48:57la structure de marge d'OpenAI.
48:59C'est un secret, mais c'était dans la presse.
49:01Elle est très largement négative.
49:03C'est vrai qu'NVIDIA
49:05prend une taxe
49:07sur tout cet écosystème.
49:09Une taxe gigantesque.
49:11On peut se demander
49:13si le SaaS, si le cloud, va rester
49:15dans l'IA aussi rentable qu'il a été
49:17pendant 20 ans.
49:19Je pense qu'il va traverser une période de
49:21compression de marge, mais que derrière,
49:23il redeviendra extrêmement rentable.
49:25Parce que son utilité,
49:27l'utilité de l'IA, va vraiment se démontrer.
49:29Après, pour les idées
49:31d'investissement et les thématiques...
49:33Partant de là,
49:35la question, encore une fois,
49:37c'est est-ce qu'il faut rester, en tant qu'investisseur,
49:39focalisé sur NVIDIA,
49:41l'infrastructure,
49:43ou est-ce que, quand même, dans la chaîne de valeur,
49:45il y a d'autres dimensions
49:47qui deviennent intéressantes
49:49pour quelqu'un qui est dans l'univers de l'investissement
49:51coté, je rappelle, pour la stratégie
49:53que vous pilotez chez Cadric.
49:55Je sais, mais moi, je veux
49:57rester sur le côté.
49:59Pour l'instant, dans les valeurs cotées,
50:01on est dans l'infrastructure.
50:03Le logiciel se cherche.
50:05Le moment du logiciel
50:07n'est pas loin. Je pense que 2025,
50:09ce sera le moment.
50:11On dit ça au moment où,
50:13avec l'accident de ASML
50:15depuis hier, qui est quand même plutôt dans la partie
50:17infrastructure, on voit SAP,
50:19en termes de capital...
50:21On se dit ça au moment où SAP
50:23devient la plus grosse boîte de tech.
50:25Ça fait 50% d'investissement.
50:27C'est très bien,
50:29mais ça n'a pas beaucoup à voir avec l'IA.
50:31Il n'y a pas d'IA dans le...
50:33Il y en a, mais c'est pas...
50:35On ne va pas choisir SAP pour jouer l'IA ?
50:37Pour l'instant, non.
50:39Ce n'est pas ma valeur favorite.
50:41C'est plutôt du repricing de licence.
50:45On peut segmenter
50:47les semi-conducteurs,
50:49l'infrastructure physique,
50:51on va parler d'électricité,
50:53et ensuite le logiciel.
50:55C'est vrai que les semi-conducteurs ont connu leur...
50:57Vraiment, le phénomène NVIDIA a fait que
50:59tout le monde s'est intéressé aux semi-conducteurs et a compris
51:01que l'intelligence artificielle, c'était
51:03avant tout de l'informatique.
51:05Ce sont des semi-conducteurs, des centres de données
51:07et un paradigme
51:09de calcul qui s'appelle
51:11le calcul parallèle.
51:13En fait,
51:15l'intelligence artificielle, c'est une sorte de
51:17commodité ou de service, pas public,
51:19mais bon, c'est vendu.
51:21Tôt ou tard,
51:23ça sera juste une forme
51:25d'énergie qui est vendue
51:27sous forme d'intelligence.
51:29On va s'abonner, on va consommer
51:31de l'intelligence artificielle comme on est
51:33chez EDF.
51:35Vraiment se commoditiser à ce niveau-là ?
51:37Probablement, avec des modèles
51:39qui sont collés par-dessus, mais les GPU
51:41c'est une ressource tellement chère,
51:43et l'électricité qu'ils consomment est très élevée,
51:45c'est probablement ça le modèle vers lequel on va.
51:49Ce qui s'est manifesté cette année,
51:51qui est en plus du semi-conducteur,
51:53c'est l'électricité.
51:55On a vu Amazon acheter
51:57un centre de données collé à une centrale
51:59nucléaire aux Etats-Unis. Ils ont payé
52:01à peu près 44 dollars par
52:03mégawatt-heure. Ensuite, on a vu
52:05six mois plus tard Microsoft
52:07financer la réouverture d'une centrale
52:09fermée. Malheureusement, pour les Français,
52:11Fassanheim ne pourra pas être réouverte
52:13puisqu'elle a été trop abîmée.
52:15Mais Three Mile Island,
52:17qui est donc une centrale
52:19qui était fermée en 2019,
52:21va être réouverte dans, je crois, 4 ans
52:23avec le financement de Microsoft
52:25qui paye cette fois-ci 100 dollars
52:27par mégawatt-heure sur un contrat
52:2920 ans, avec en plus un engagement
52:31de moderniser
52:33l'infrastructure,
52:35les câbles électriques,
52:37les transformateurs, la distribution électrique
52:39à hauteur d'à peu près
52:4130 dollars par mégawatt-heure. Donc c'est presque
52:43x3. Par rapport à ce que Google
52:45a payé à contracter
52:47Amazon a contracté en mars.
52:49Et là, maintenant,
52:51il n'y a probablement pas
52:53de centrales nucléaires
52:55à bout de bras
52:57qui peuvent être ravivées, un peu
52:59comme ça, on va dire, monopolisées par l'IA.
53:01Donc, Google,
53:03sa dernière réaction, c'était de dire
53:05on va construire les SMR,
53:07qui est une
53:09technologie qui est...
53:11Il n'y en a qu'un seul qui est en construction dans le monde,
53:13c'est en Roumanie, avec une société qui s'appelle
53:15NewScale. Il y a énormément de startups
53:17dans ce secteur.
53:19Bon, il y a beaucoup à faire.
53:21Ce n'est pas prouvé, etc.
53:23Mais on part vers ça, c'est-à-dire qu'on a compris
53:25que l'IA, c'était aussi de l'électricité.
53:27Mais le prix que paye Microsoft, là,
53:29donc 130 dollars le mégawatt-heure
53:31en incluant le coup de transmission,
53:33c'est ça, Jean-Edwin ?
53:35C'est un prix standard
53:37demain, ça ? Ou c'est Microsoft
53:39qui se permet de le faire parce que
53:41il a les moyens de le faire et que...
53:43C'est la manière
53:45qu'a Microsoft de dire
53:47un peu à la communauté, je contribue
53:49à la modernisation du réseau pour tout le monde
53:51et en échange, j'ai
53:53priorité sur cette centrale.
53:55Mais tout le reste de la région
53:57va continuer à être alimenté.
53:59En fait, les réseaux électriques,
54:01c'est le cas en Europe,
54:03aux Etats-Unis, ils sont très anciens.
54:05Ils datent... Aux U.S., c'est Eisenhower.
54:07En France, c'est De Gaulle.
54:09C'est très vieux.
54:11Ils font de l'impact.
54:13Il faut tout moderniser.
54:15Ce n'est pas du digital, ça ne peut pas se faire instantanément.
54:17Il faut mettre beaucoup d'argent et il faut être
54:19très patient. Or l'IA, elle est déjà prête.
54:21La réunion de ces deux
54:23intérêts fait qu'il y a
54:25un énorme sujet d'électricité.
54:27C'est une des grandes thématiques d'investissement.
54:29Les investisseurs peuvent
54:31s'intéresser à Schneider Electric,
54:33à GE, à Vernova,
54:35à Humanes Energies...
54:37Toutes les vieilles boîtes, quoi !
54:39Les transformateurs...
54:41Toutes les vieilles boîtes du monde d'avant, quoi !
54:43L'IA, c'est avant tout
54:45de l'infrastructure, c'est du physique.
54:47Ce n'est pas du digital.
54:49Et ça, c'est maintenant.
54:51Pour l'investisseur, c'est aujourd'hui...
54:53On en parle ensemble, mais je l'ai cité déjà à cette antenne.
54:55La meilleure performance au sein du S&P
54:57500, performance absolue,
54:59toute capitalisation confondue,
55:01ça n'est plus NVIDIA depuis le 1er janvier,
55:03c'est une boîte qui s'appelle Vistra,
55:05qui fait justement de l'électricité
55:07un générateur électrique,
55:09on va dire dérégulé.
55:11Il n'est pas entièrement
55:13tenu aux mêmes engagements
55:15que les sociétés régulées.
55:17Ça pèse 15 milliards, mais ça prend 250%.
55:19Ils peuvent augmenter leur prix assez facilement.
55:21NVIDIA est à plus de 180%.
55:23Bon, NVIDIA, c'est pas fini.
55:25Il y a...
55:27Probablement,
55:29je pense qu'encore pendant 2 ans,
55:31boursièrement, c'est un peu compliqué,
55:33mais fondamentalement,
55:35les besoins d'installer
55:37des GPU sont gigantesques.
55:39Le dernier projet de
55:41Elon Musk et Larry Ellison,
55:43c'était de créer un centre de données
55:45avec 100 000 GPU.
55:47Ils ont mis des Hopper
55:49200, ce sont quand même
55:51des GPU à 40 000 dollars pièce,
55:53et ils ont demandé
55:55à peu près 1 gigawatt d'électricité.
55:57Sam Altman a demandé
55:59à la Maison Blanche,
56:01donc c'est vraiment des réunions au sommet,
56:03des financements
56:05et des autorisations pour faire
56:075 centres de données à 5 gigawatts chacun.
56:09C'est gigantesque.
56:11Une centrale électrique nucléaire, c'est entre 1 et 2.
56:13On continue de réviser la demande
56:15de GPU pour NVIDIA. On n'a pas encore
56:17atteint la limite.
56:19Non, on n'a pas atteint la limite.
56:21Après, c'est boursièrement...
56:23Quand on voit ASMLIA, on se demande si on n'est pas
56:25au pic de la bulle de CapEx de ce point de vue-là
56:27avec un risque de déception devant nous.
56:29Je pense que c'est peu de choses.
56:31Ce qui se passe avec ASML,
56:33c'est une société qui a des carnets
56:35de commandes à très long terme.
56:39C'est pas sur un trimestre.
56:41Il faut juger la prise de commandes.
56:43Il y a un enjeu avec la Chine.
56:45C'est le prix d'un avion pour une machine
56:47de lithographie.
56:49La Chine consomme son backlog.
56:51Elle ne sait pas à quoi vont ressembler
56:53les sanctions. Elle n'a pas envie de passer des commandes
56:55avec des dépôts de garantie
56:57qui ne sont ensuite pas honorés.
56:59C'est quand même deux étapes
57:01après NVIDIA.
57:03Après NVIDIA, derrière, c'est TSMC.
57:05Derrière TSMC, c'est ASML.
57:07C'est vrai. Faire un riz de crosse aussi direct
57:09entre ASML et NVIDIA...
57:11ASML était très cher.
57:13Éventuellement, si le titre corrige...
57:15Maintenant, il est à moins 40%
57:17depuis son plus haut de cet été.
57:19S'il corrige encore de 10%, je pense que...
57:21Ma question, c'est qu'il faut encore avoir du NVIDIA.
57:23Même si on a de l'énergie,
57:25du Schneider, du GE,
57:27mais on a toujours aussi du NVIDIA.
57:29Je pense que NVIDIA peut monter
57:31un chiffre d'affaires.
57:33L'année prochaine, 2025, il peut faire
57:35à peu près 200 milliards de chiffre d'affaires.
57:37Je pense que ce chiffre d'affaires peut croître
57:39de 20% à 25%
57:41pendant les 4 années qui suivent.
57:43Donc doublé à terme.
57:45Après, ce que ça représente en capitalisation,
57:47je pense qu'à
57:49beaucoup plus long terme,
57:51c'est quand même une société qui vend des systèmes intégrés.
57:53Ce n'est pas juste une société de semi-conducteurs.
57:55C'est une société de logiciels.
57:57C'est une société dont les marges n'ont rien à voir
57:59avec ce qu'elle peut être Intel
58:01dans le temps de son monopole.
58:03Donc oui,
58:05je pense qu'un PE d'environ 20
58:07sur des chiffres
58:09de 2028 à peu près,
58:11ça vous met
58:13un cours autour de
58:15je ne sais pas moi,
58:17300 dollars, 350 dollars.
58:19Le double d'aujourd'hui.
58:21Après,
58:23il y a d'autres choses
58:25qui peuvent faire des plus beaux parcours.
58:27Mais à cette capitalisation-là,
58:29c'est ce phénomène-là.
58:31J'entends. Il y a quand même l'idée d'un passage de relais.
58:33On n'aura pas eu le temps de parler des logiciels,
58:35mais on le fera la prochaine fois.
58:37L'année prochaine, c'est l'année du logiciel.
58:39D'accord. On en parle dès que possible.
58:41Merci beaucoup Jean-Edwin.
58:43Gérant chez Quadril Capital qui est avec nous,
58:45l'invité de ce quart d'heure thématique de Smartboard ce soir.
58:51Sous-titrage Société Radio-Canada

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