• il y a 10 mois
Vendredi 12 janvier 2024, SMART BOURSE reçoit Nathalie Benatia (Macroéconomiste, BNP Paribas Asset Management) , Olivier Malteste (Directeur des investissements, Yomoni) , Gilles Etcheberrigaray (cofondateur et directeur des investissements, Elkano Asset Management) et Alexandre Baradez (Chef analyste, IG)

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00:00 [Musique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart pour rester à l'écoute des marchés chaque jour,
00:13 du lundi au vendredi à 17h pour la grande édition si vous nous suivez en direct,
00:17 à retrouver bien sûr en replay chaque soir sur bsmart.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23 Au sommaire de cette édition ce soir, intéressant de noter la très bonne tenue du CAC 40 sur cette séance,
00:29 en fin de semaine, malgré la baisse assez significative du secteur du luxe, secteur poids lourd à Paris notamment,
00:38 qui est plombé par le warning qui a été émis par le britannique Burberry aujourd'hui.
00:44 Second warning en trois mois pour les résultats annuels 2023 qui seront publiés la semaine prochaine pour Burberry,
00:52 avec dans le même temps toujours autant d'inquiétudes, d'interrogations sur l'état de l'économie chinoise
00:59 quand on voit encore un troisième mois de déflation en Chine, puisque oui les prix ont à nouveau baissé sur un an en Chine au mois de décembre.
01:07 Le secteur du luxe donc qui n'aura pas été un secteur porteur aujourd'hui, néanmoins le CAC 40 s'affiche au-delà des 7450 points en cette fin de séance.
01:17 Et puis l'autre gros morceau du jour c'est le coup d'envoi des résultats aux Etats-Unis avec les poids lourds du secteur bancaire qui ont publié leurs résultats.
01:25 C'est plutôt bon du côté de JP Morgan, beaucoup de banques américaines ont passé des provisions pour charge en raison des faillites bancaires au printemps 2023
01:36 et qui avaient nécessité d'abonder dans un fonds de soutien au secteur des banques régionales.
01:41 Pas mal de provisions qui ont été passées par les grandes banques du secteur, JP Morgan notamment.
01:46 Néanmoins les résultats sont plutôt salués pour ceux de JP Morgan.
01:49 Plus compliqué en revanche pour les résultats de Bank of America ou de Wells Fargo quand on voit les réactions de marché.
01:55 Et puis chez Citigroup, la nouvelle du jour c'est après un trimestre très compliqué en termes de résultats,
02:00 le pire trimestre depuis 15 ans de l'aveux même de la directrice générale de la banque
02:05 qui annonce muscler encore un peu plus son effort de transformation, de restructuration avec la suppression annoncée aujourd'hui de 20 000 postes supplémentaires.
02:15 Vous aurez les détails dans un instant avec Pauline Grattel.
02:18 Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, comme chaque deuxième vendredi du mois,
02:22 nous accueillons les équipes de Yeomanie avec leur observatoire ETF qui permettra notamment de faire le bilan de l'année 2023
02:29 en termes de flux, en termes de palmarès des émetteurs, en termes de lancement de nouveaux produits.
02:35 C'est le directeur des investissements de Yeomanie, Olivier Malteste, qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:41 Avant d'accueillir nos invités de Planète Marché, les infos clés du jour sur cette fin de séance européenne et cette fin de semaine,
02:58 c'est avec Pauline Grattel.
03:00 Ça y est, la Bourse de Paris repasse dans le vert et gagne jusqu'à plus de 1% au cours de cette dernière séance de la semaine,
03:07 portée notamment par Airbus qui a battu tous les records de commandes nettes d'avion 2094 l'année dernière,
03:15 ce qui signe une hausse de 11% de ses livraisons. Au programme aujourd'hui, l'ouverture du bal des résultats avec ceux de plusieurs banques américaines.
03:24 J.P. Morgan annonce un bénéfice record sur l'ensemble de l'année 2023 de quasiment 50 milliards de dollars.
03:32 Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice est en baisse de 15% sur un an, en raison notamment d'une provision sur charge de 3 millions de dollars.
03:41 La publication est saluée par le marché. Citigroup affiche une perte trimestrielle au quatrième trimestre,
03:47 un trimestre décevant de l'aveu même de la directrice générale, qui note toutefois que la transformation de la banque a connu des progrès
03:54 substantiels ces derniers mois qui vont se traduire par la suppression de 20 000 postes.
03:59 Dans la foulée, les résultats de Wells Fargo et Bank of America n'ont pas suscité d'enthousiasme particulier chez les investisseurs.
04:06 Autre grosse info du jour, BlackRock annonce l'achat du fonds GIP spécialisé dans les infrastructures pour 12,5 milliards de dollars.
04:15 Cette opération fait de BlackRock le second gestionnaire d'actifs infrastructures au monde, derrière l'Australien Macari.
04:22 Le gestionnaire a également annoncé ses résultats et a présenté une augmentation de 8% de son bénéfice du trimestre.
04:29 A l'agenda du jour aussi, la sortie de quelques indicateurs économiques, à commencer par les données définitives de l'inflation en France pour décembre.
04:37 En données harmonisées, elle est confirmée à 4,1% sur un an. On a aussi pris connaissance des chiffres de la production industrielle au Royaume-Uni,
04:46 qui rebondit légèrement de 0,3% par rapport au mois précédent. Enfin, côté américain, une confirmation de la poursuite de la désinflation
04:54 avec les prix à la production industrielle en décembre inférieurs aux attentes, avec une progression de 1% seulement sur un an.
05:02 Côté valeurs, le luxe est à la traîne à Londres. Burberry perd plus de 9% au cours de la séance.
05:08 Les investisseurs n'ont pas apprécié que le groupe révise à nouveau à la baisse sa prévision de bénéfice pour cette année.
05:15 Dans son sillage, les Français LVMH et Kering ont perdu respectivement 1,5% et 2%. Autre vent contraire pour le secteur.
05:22 Des indicateurs chinois, qui restent particulièrement déprimés avec une inflation négative depuis trois mois maintenant,
05:28 et qui est ressorti à -0,3% sur un an en décembre. À l'inverse, on retiendra Téléperformance, qui enchaîne une nouvelle séance de fortes hausses d'environ 4%.
05:40 OVH Group a publié une croissance de son chiffre d'affaires de 12% et signe donc une hausse autour des 5%.
05:47 Le début de la semaine sera a priori plus calme. Lundi, les marchés américains seront fermés en raison du jour de commémoration de Martin Luther King.
05:55 On se retrouve tout de même pour de nouvelles actualités boursières lundi. On prendra connaissance de la production industrielle et de la balance commerciale en zone euro à lundi.
06:06 Pauline Grattel qui nous accompagne cette année dans Smartboard sur Bsmart.
06:20 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:23 Nathalie Benatia est à nos côtés, macroéconomiste chez BNP Paribas Asset Management. Bonsoir Nathalie.
06:28 Ravie de vous accueillir dans l'émission, ravie de retrouver Alexandre Baradez à vos côtés, chef analyste chez IG. Bonsoir Alexandre.
06:34 Et Gilles Etcheberry-Garaï qui était avec nous également ce soir. Bonsoir Gilles.
06:38 Merci beaucoup d'être là, vous êtes cofondateur et directeur des investissements d'Elcano Asset Management.
06:43 Nathalie, je me tourne vers vous. On a eu quand même deux semaines assez denses en matière d'informations économiques, notamment du point de vue de l'économie américaine.
06:51 La semaine dernière, nous avions toute la séquence emploi américain avec différents indicateurs.
06:56 Cette semaine a été consacrée au prix avec l'indice des prix à la consommation, l'indice des prix à la production.
07:01 Étant donné que les banques centrales restent très dépendantes des données, le marché lui aussi est très dépendant des données.
07:08 Qu'est-ce que vous retenez de ces dernières informations économiques en provenance des États-Unis, qui donnent une vision assez claire quand même du mois de décembre et de la fin de l'année dernière pour l'économie américaine ?
07:19 Oui, alors, assez claire, je ne sais pas. On va essayer de simplifier et surtout de ne pas se noyer dans les chiffres.
07:25 Vraisemblablement, soft landing, c'était le mot-clé de décembre plutôt que Merry Christmas sans doute.
07:30 Et on a l'impression que notamment ce rapport sur l'emploi correspond bien à cette situation.
07:34 C'est-à-dire évidemment les créations d'emplois ont été supérieures aux attentes, mais si on creuse un peu avec les révisions, on est sur un rythme de création qui ralentit graduellement au long de l'année 2023.
07:47 Moi, ce qui m'a frappé dans ce rapport, alors, de façon pas très originale, le ralentissement des hausses salariales.
07:53 Et puis, alors peut-être parce que je suis depuis trop longtemps sur les marchés, j'ai bien connu Alain Greenspan qui regardait le...
08:00 Le chômeur volontaire, le Quick Trade.
08:02 Le chômeur volontaire, pas le Quick Trade, le Job Lever.
08:05 Le Job Lever.
08:06 C'est-à-dire les gens qui sont au chômage parce qu'ils viennent de démissionner.
08:09 Et donc ce taux a un tout petit peu remonté en décembre, mais là aussi, si on prend du recul, on était sur des niveaux vraiment très élevés en janvier de l'ordre de 15-16%, et là on est plutôt de l'ordre de 13-14%.
08:22 Donc finalement, on a l'impression que le rééquilibrage que cherche Jerome Powell est en train de se mettre en place, ça a été vraisemblablement plus lent que ce que tout le monde entend.
08:30 Attendez.
08:31 On parle bien de rééquilibrage.
08:33 Il n'y a pas de rupture aujourd'hui dans les signaux envoyés par le marché du travail américain.
08:38 Pas de rupture jusque-là, et on est précisément dans ce scénario de soft landing qu'a décrit la Fed dans ses prévisions, c'est-à-dire un taux de chômage qui est prévu à 4,1%, très proche du niveau d'équilibre, 4,1% stable sur les 3 années qui viennent, et une inflation qui continue de baisser pour rejoindre le 2%.
08:58 Ce rééquilibrage du marché du travail, qu'on continue d'observer au mois de décembre, reste suffisant et consistant avec l'idée que la désinflation peut se poursuivre aux Etats-Unis.
09:09 On est dans ce que les économistes appellent le dernier kilomètre, là, Nathalie.
09:13 Voilà. Alors, sachant malgré tout que les créations d'emplois, compte tenu du niveau du taux de chômage, 3,7%, avoir 165 000 créations d'emplois en moyenne au quatrième trimestre, ça reste élevé à ce stade du cycle.
09:27 Donc le rééquilibrage est vraiment encore un petit peu hésitant, ce qui explique une certaine vigilance de la Fed, même si elle est de moins en moins vigilante, dirons-nous.
09:36 C'est le retour du put de la Fed ? C'est ce qui a marqué la fin d'année 1923 et ce début d'année 1924 ?
09:43 C'est en tout cas ce que les marchés ont dans la tête.
09:45 Et moins les économistes, c'est ça, Nathalie ?
09:48 Un petit peu moins les économistes.
09:50 On a vu cette différence, parce qu'après les indicateurs d'inflation, on va en parler avec les gens de marché, mais après les indicateurs d'inflation, le marché reste accroché à l'idée qu'il y aura peut-être 6, voire 7 baisses de taux cette année du côté de la Fed, des baisses de 25 points de base, à chaque meeting à partir du mois de mars.
10:06 Alors, pour reprendre ce vieil adage que j'ai toujours du mal à sortir dans l'ordre, c'est-à-dire espérer le meilleur et se préparer au pire, on a l'impression que les marchés espèrent le meilleur et se préparent au meilleur.
10:20 Et donc, on peut avoir des déconvenus, pas forcément des catastrophes, mais des déconvenus, notamment dans ces anticipations de baisses de taux qui honnêtement nous paraissent trop agressives et surtout trop tôt dans l'année.
10:34 Oui, c'est ça. Oui, parce qu'on sait qu'à partir du moment où une banque centrale comme la Fed enclenche ces baisses de taux, on peut aussi aller assez vite derrière et notamment en termes de quantité.
10:43 Mais le timing de la première hausse vous paraît quand même prématuré.
10:46 Et puis en termes de quantité, si on price un soft lending, est-ce que c'est aussi nécessaire d'aller aussi vite ? Aller aussi vite, ce qui est priced dans le marché, ça peut aussi envoyer un message que l'économie va fortement ralentir, voire passer en récession, ce qui n'est pas notre scénario.
11:04 Et donc, ça justifierait de courir un petit peu après la courbe, comme on dit.
11:09 Comment vous regardez cette situation de marché sur le plan global macro justement, Gilles, et ces anticipations qui restent très collantes pour le coup ?
11:19 Oui, le marché tire vers le bas. On a quand même un changement de rythme de Powell qui a un peu dit adieu à Volcker et bonjour à Burns en essayant de dire qu'il voulait éradiquer l'inflation.
11:33 Il nous disait il y a encore quelques temps qu'il ne serait jamais Arthur Burns, le banquier central qui a précédé Volcker et qui a relâché trop tôt ses efforts de lutte contre l'inflation.
11:43 On a clairement un enjeu politique derrière. On voit que le trésor américain, Yellen, pousse pour stimuler.
11:49 Il ne faut pas oublier que 1923, c'est l'année où il n'y a pas eu de récession à cause des efforts budgétaires.
11:55 Tout le monde s'est pris 23 travers à cause de ça. Et là, on sent que derrière, le charme budgétaire étant atteint à leur limite...
12:04 C'est à la politique monétaire de revenir dans le jeu, quoi.
12:06 Voilà. Et c'est un peu le sentiment. C'est pour ça que le marché pousse aussi parce qu'on sent que les autorités ont envie de tomber là où le marché pousse.
12:13 J'entends la dimension politique, Gilles. Je me permets quand même de croire qu'une banque centrale comme la Fed ne peut pas tout céder non plus aux politiques quand il s'agit de son mandat et de maîtriser une inflation,
12:27 alors qu'elle estime avoir maîtrisé en partie aujourd'hui, mais qui reste encore peut-être quelque chose de fragile.
12:34 Est-ce qu'il prend le risque de relâcher trop vite son effort ?
12:38 Moi, je pensais quand le discours de Powell s'émissionne accompli de George Bush sous son porte-avion avec deux ans de guerre en Irak derrière.
12:46 Oui, mais il y avait un discours de Yellen quelques jours avant sur les taux d'intérêt réels, tout ça.
12:51 On sent que oui, la Fed s'aligne sur la vision du trésor, et donc du politique, sur le fait de ne pas vouloir...
12:59 Je pense que Powell a une peur panique de créer une récession, mais quelque part, ça n'arrivera pas tout de suite.
13:05 Mais en tout cas, on a fait la relance budgétaire, on est dans la relance monétaire.
13:09 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que la trajectoire de l'inflation devant nous, elle offrira moins de surprises à la baisse que ce qu'on a pu voir en 2023 ?
13:16 C'est le risque qui pète.
13:17 D'accord.
13:18 C'est le risque qui pète, puisque dans la vision initiale, qui était la vision volcérienne, si je m'exprime ainsi, on éradique l'inflation et après on baisse.
13:24 Là, effectivement, le seul risque, c'est une récession.
13:27 Et on voit bien que c'était que le chômage commençait à remonter.
13:29 Parce qu'il faut voir que là, ce qu'on a créé globalement, sur les États-Unis, c'est une croissance nominale plus élevée, mais plus fragile.
13:37 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les émissions sont épuisées.
13:39 Dès que ça part de travers pour une raison unique, on a un risque que ça parte vraiment de travers, parce qu'on a accéléré, on a sorti les voiles et tout.
13:47 Mais la croissance nominale est structurellement plus élevée.
13:51 Mais on sent qu'elle est plus fragile et que s'il y a quelque chose d'inattendu qui se passe, qui dérape, il restera un peu de monétaire, c'est tout.
14:02 Si on sort du chemin de crête, du soft landing, Goldilocks parfait, on manque de munitions pour gérer de part et d'autre.
14:10 Mais en tout cas, clairement, le Trésor et eux, et tous les économistes de gauche, voulaient que la fête prenne le relais.
14:17 Et elle l'a fait, sachant que Trump a déjà annoncé qu'il ne renouvelerait pas le mandat de Powell.
14:23 Je ne l'ai pas vu, il a déjà dit qu'il ne renouvelerait pas le mandat de Powell.
14:26 Oui, ils sont en train de livrer les transcripts des réunions de politique monétaire 2018,
14:32 qui était une année de pression intense sur la Fed venant de la Maison-Blanche, à l'époque occupée par Jérôme Powell.
14:39 Pour ceux qui ont du temps à perdre ce week-end, congélez-vous dans les transcripts des réunions.
14:43 Oui, ce n'est pas les minutes, c'est les vrais transcripts de A à Z, tout ce qui s'est dit, personne par personne.
14:49 Oui, il a déjà annoncé, je crois.
14:51 Alexandre, votre commentaire et votre analyse de la situation de marché.
14:56 Je pioche un peu de côté, c'est vrai que l'idée aujourd'hui n'est pas du tout de dire, est-ce qu'il y aura,
15:01 personne n'a ce sentiment-là, est-ce qu'il y aura une deuxième bosse d'inflation, on n'a pas ce sentiment-là du tout.
15:06 C'est plutôt à quelle vitesse, de quelle manière va se réduire l'écart entre les anticipations de marché,
15:12 qui effectivement sont à 6, presque 7 baisses de taux pour cette année de 25 points de base,
15:15 et puis les anticipations de la Fed elle-même, 3 dans les projections, et même les colombes de la Fed.
15:24 C'est ça qui est assez étonnant, c'est que les colombes, vraiment les purs colombes, Bostic,
15:27 il est dans le top 2, top 3 des colombes, et il nous parle du T3 pour la première baisse de taux.
15:32 Lui, il est quand même dans un élément de calendrier, ce que d'autres n'arrivent pas à faire.
15:34 Williams, il ne parle pas trop de ça, qui est plutôt proche de Powell en termes de position.
15:37 Bostic, il dit plutôt T3. Donc T3, c'est juillet, août, septembre. Le marché, c'est mars, et c'est mars à 80 aujourd'hui.
15:44 On est à 83% de combat, donc on est vraiment convaincu au niveau des marchés que ça baissera en mars.
15:51 Et ce qui est assez paradoxal aussi, c'est que c'est du côté de la BCE, de la zone euro,
15:54 où pour autant on a une situation qui est déjà un peu récessive, où le discours reste plutôt encore assez faucon.
16:00 Et on a eu plein d'interventions cette semaine. La dernière, c'est Philippe Leynes cet après-midi,
16:04 qui explique que de ce qu'il a vu de l'inflation de décembre et par rapport à ce que la BCE projetait,
16:09 lui, à ce stade, à court terme, on ne parle pas de baisse de taux.
16:11 Alors court terme, c'est quoi ? C'est janvier, oui, évidemment, on ne parle pas. Est-ce que mars, c'est court terme ?
16:15 Pour moi, le T1, c'est quand même court terme. Donc dire qu'on n'en parle pas à court terme, ça inclut quand même le mois de mars.
16:22 Ensuite, vous avez eu ces discussions, Isabelle Schnabel, sur les réseaux, sur X, elle fait ça chaque année, je crois.
16:27 - Oui, une question-réponse ouverte, publique. - Une question-réponse ouverte, bien sûr.
16:30 - Elle répond aux économistes, à différentes personnes, et on leur pose la question,
16:33 "Qu'est-ce qui fait que, dans ce contexte récessif, vous ne baissez pas les taux dès maintenant ?"
16:38 Et elle a expliqué, et je trouve que c'est la réponse qu'on peut aussi faire, ou le lien qu'on peut faire avec l'économie américaine,
16:43 mais sachant qu'elle le fait pour l'Europe, alors que c'est plutôt du côté US qu'on devrait faire ça, elle dit quoi ?
16:47 Elle dit "Les pressions sous-jacentes sont toujours présentes, on va être absolument convaincus de bien se diriger vers les 2 %,
16:53 et le ralentissement de l'économie fait partie de la transmission de la politique monétaire."
16:58 Donc, c'est un discours qu'on aurait pu entendre de Jérôme Poel en enlevant la partie baisse de taux,
17:02 sauf que lui, il a eu un discours presque similaire, mais en parlant de la porte ouverte,
17:06 enfin, en parlant de la possibilité de corriger les baisses de taux.
17:09 Et quand on voit les derniers chiffres dont vous parliez, effectivement, moi je les trouve encore...
17:14 On sait que c'est des chiffres du passé, mais dans le passé, quand même assez proches, ils sont quand même résilients.
17:18 Le rapport sur l'emploi, effectivement, il y a des dégradations des estimations, enfin des chiffres précédents, ça, ok,
17:23 mais quand vous avez des salaires qui ont même un petit peu, je ne dis pas accéléré, ce n'est pas le terme,
17:27 mais qui ont un peu repris en dynamique, on est à 4, on est passé à 4, je crois qu'on était à 4, on attendait un 3,9,
17:32 ce n'est pas des salaires qui ralentissent. Je rappelle que le niveau pré-Covid, c'était 2,5 à 3 de progression,
17:37 en moyenne, sur les 10-15 années qui ont précédé le Covid, quand même.
17:39 Donc là, à 4, voire un peu au-dessus, c'est quand même trop.
17:42 Vous regardez les chiffres, PCE, oui, PCE, on est à 3,2, donc c'est plus cohérent avec l'obligation de la Fed,
17:49 l'IPC-Coeur, c'est peut-être pas la mesure la plus surveillée par la Fed, mais l'IPC-Coeur, elle a encore,
17:54 donc la façon sous-jacente, Coeur, en incluant tout ce qui est logement et autres, et la grosse partie des services,
17:58 donc, on est encore sur des zones de 4%, 3,9 encore.
18:02 Et si vous regardez sur les 4 derniers mois, j'ai arrêté ça avant de venir, que sur les 4 derniers mois, on est passé de 4,1 à 3,9.
18:08 4 mois pour ça, alors qu'auparavant, il y avait une vraie tendance, et là, il y a un plateau.
18:12 Oui, il y a une zone de 4% qui résiste.
18:15 Et moi, je ne vois pas de cohérence entre ça et les options d'une baisse de taux dès le mois de mars et cadencées ensuite.
18:23 Donc, il y aura des stades qui vont entrer d'ici le mois de mars, c'est évidemment qu'on va les surveiller,
18:28 mais je trouve que là, c'est quand même assez résilient, et les inscriptions de bataille au chômage aussi,
18:33 on a vu des 200 000 consécutives à 200 000, on a vu des 220 000, 230 000 précédemment, et ça revient à nouveau à 200 000.
18:37 Alors certains disent, oui, mais il y a la question des doubles emplois, etc. Maintenant, il faut deux jobs.
18:41 Sauf que c'est une normalisation, là aussi, ce n'est pas une explosion des doubles jobs,
18:44 c'est un retour à la normale par rapport au niveau pré-Covid.
18:47 Et donc, quand je vois ça, je vois les commandes de biens durables, quand on voit les ventes d'Etat,
18:51 et quand on voit, oui, il y a l'ISM Service, certes, mais si on part du même raisonnement que Schnabel,
18:55 et c'était le discours que tenait Powell aussi au début du ressort monétaire,
18:58 il disait, s'il faut en passer par la case récession, en gros, ce ne sera pas, comment dire, sur le cas où on n'ira pas.
19:03 S'il faut en passer par la case récession, on ira. Schnabel, elle nous dit ça.
19:07 Et ce qui est marrant, c'est qu'on n'entend pas trop ce discours-là de la part de Powell,
19:10 alors que même l'économie américaine est quand même bien plus résiliente.
19:12 Pour moi, le message que je vois, c'est que l'ISM Service, il présente un petit risque quand même,
19:16 parce que la zone des 50, c'est historiquement, sur 20 ans, c'est quand on vit dans cette zone,
19:20 souvent, ce qui se passe après, ce n'est pas terrible, donc on est au bord de quelque chose qui est assez moyen sur l'ISM,
19:24 mais tout ce qui est alentour est résilient, donc moi, je verrais bien plutôt des baisses,
19:28 T2, mieux T2, voire début T3 et pas Mars. Et donc, pour moi, le marché à action va un peu trop vite.
19:33 Pour compléter, ce que tu dis, c'est ça, le fait de l'arrangement étant un élément de la politique monétaire,
19:37 c'est ça qui a disparu, et c'est ça le basculement à 18h.
19:40 Voilà, c'est la dimension politique du discours de Powell en décembre, c'est de dire,
19:45 on a conscience du risque que représente le maintien pendant trop longtemps des taux à un niveau restrictif
19:51 auquel ils sont aujourd'hui. Et aujourd'hui, pour moi, la dimension politique, c'est de sortir cette vision européenne
19:57 de dire, le ralentissement fait partie, on fera ça sans ralentissement, s'il se passe des choses en fin d'année.
20:02 Surtout que, comment dire, le niveau de surchauffe américain a été quand même considérable
20:09 par rapport à ce qu'on n'a pas observé, justement, en Europe. Donc, on peut ralentir en Europe,
20:13 mais partant d'un niveau qui n'est pas celui d'un niveau de...
20:17 - Une dernière remarque, on va voir si on respecte la jurisprudence de l'ISPAN
20:22 de ne pas aller à l'encontre des pronostics du marché en mars, parce que...
20:28 - À propos de l'ISM emploi, la composante qui a été spectaculaire et qui a spectaculairement baissé,
20:33 c'est précisément la composante emploi de l'ISM. Alors, c'est volatile, ça peut envoyer des mauvais signaux,
20:39 mais c'était quand même un élément important. Et sur ces enquêtes auprès des directeurs des achats,
20:45 c'est quelque chose qui devient récurrent, le fait que les entreprises déclarent baisser l'emploi
20:52 face à une demande, en tout cas dans la zone euro, une demande qui n'est pas au rendez-vous.
20:57 C'est pour ça que le rééquilibrage du marché du travail, je suis d'accord avec vous, on reste sur des chiffres importants,
21:02 mais peut-être qu'on est à la limite de quelque chose qui pourrait basculer,
21:09 et c'est peut-être aussi ça que la Fed a en tête.
21:12 Tous les économistes nous disent qu'il y a quelque chose de potentiellement pas linéaire,
21:16 que le marché du travail peut effectivement assez vite basculer dans quelque chose de négatif,
21:22 qu'on peut voir le taux de chômage, la règle de Sam, remonter assez vite d'un demi-point,
21:27 peut-être plus en quelques mois. Ça peut être un processus assez vite d'ajustement aux États-Unis.
21:35 Surtout aux États-Unis, même si on n'est plus dans l'économie d'il y a 30 ou 40 ans,
21:41 on est extrêmement cyclique sur le marché du travail, on garde quand même une partie de ces mécanismes.
21:48 Les derniers mois cependant, c'est un bémol à cette hypothèse,
21:54 c'est qu'on a constaté que les entreprises jusqu'à présent aux États-Unis préféraient conserver leurs effectifs
22:00 plutôt que de licencier et d'avoir éventuellement à réembaucher en cas de reprise de l'activité.
22:07 C'est un bon légage entre ce qui était déclaré dans les enquêtes et la réalité pragmatique du terrain et du moment immédiat.
22:14 Juste pour être clair, Nathalie, le risque, bon, sauf l'Amérique américaine, on nage dedans.
22:20 C'est quoi le risque principal par rapport à ce scénario pour vous ?
22:23 C'est le risque de no landing, d'une réaccélération de l'économie, le risque un peu burnt avec des conditions de marché
22:30 qui se sont déjà quand même considérablement détendues,
22:32 ou est-ce que ça reste le risque d'une rupture, de quelque chose qui craque dans l'économie à un moment ?
22:38 Le problème, c'est que vraiment les risques sont présents dans les deux sens.
22:43 C'est deux risques assez équivalents pour vous ?
22:45 Il n'y en a pas un plus que l'autre, non, mais c'est...
22:48 Honnêtement, ce qui devrait accompagner, peut-être même provoquer le ralentissement plus net de l'économie américaine,
22:57 puisqu'on devrait terminer l'année, le quatrième trimestre, avec une croissance de 2 à 2,5%,
23:02 compte tenu des données disponibles, ce qui reste de la...
23:04 Au-dessus du potentiel !
23:06 Au-dessus du potentiel.
23:07 Donc la question, c'est comment va se comporter le consommateur américain
23:14 qui, pour le moment, a consommé cet épargne en excès qu'il avait accumulé.
23:19 Manifestement, il reste un peu plus d'épargne, ça devrait durer peut-être un peu plus longtemps que ce que tout le monde envisageait,
23:25 mais on va arriver, on va malgré tout arriver à la fin.
23:29 Donc, moins d'épargne disponible, si le marché du travail montre des signes d'un peu de faiblesse,
23:36 alors c'est rare que les Américains fassent de l'épargne de précaution, mais pourquoi pas ?
23:42 Pourquoi pas en une année électorale où le monde est bouleversé par des risques géopolitiques ?
23:46 Pourquoi pas ? Et dans ce cas-là, on pourrait accélérer, enfin basculer, faire un ralentissement plus marqué.
23:52 Malgré l'idée que les salaires réels sont positifs aujourd'hui, s'il y a quelque chose qui se grippe dans le marché du travail,
23:58 ça peut vite renverser l'appétit du consommateur américain.
24:03 Gilles, sur les risques autour du scénario central ?
24:05 Les deux aussi, mais avec des exigences différentes.
24:08 Je dirais qu'à court terme, la Fed s'ouvre à un risque sur l'inflation, carrément, puisque le pivot a supprimé la phase de récession et autres.
24:16 Donc là, il y a une possible réaccélération en ce moment de l'économie américaine ?
24:18 En tout cas, réaccélération de déception par rapport au 6-7 et au-delà du fait qu'elle va gérer pour Mars, au moins elle gère la contradiction en Mars.
24:27 Le risque est là, et finalement, elle doit être obligée de durcir, parce qu'elle ne veut pas baisser ses tons en Mars,
24:32 elle ne veut pas aller en contre du consensus, donc elle doit faire remonter le consensus à 49% sur Mars.
24:36 Donc là, ils peuvent sortir les rames, je pense, dès la semaine prochaine ou assez rapidement.
24:41 Donc, le risque de secouer l'économie américaine, parce qu'effectivement, on n'a pas vu le blanc des yeux de la déflation,
24:47 de l'inflation avec les précisions dans les services, on ne se lâche pas d'un coup de suite,
24:50 à moyen terme, après été, c'est un risque de choc, défaut, n'importe quoi,
24:59 avec une économie qui est en surchauffe, qui a été stimulée artificiellement depuis deux ans, et qui est donc...
25:06 Vulnérable, plus fragile, c'est ce que vous disiez.
25:08 Et fragile, ça peut être un défaut sur le marché, ça peut être un problème risqueux sur le marché boursier,
25:15 enfin, ça peut être plein de choses qui tapent dans une économie fragile,
25:18 et je pense que, quelque part, les 7 ou 8 anticipées, c'est un peu ça, c'est une vision.
25:24 C'est-à-dire qu'à un moment, il y a quelque chose qui craque.
25:26 Voilà, on ne sait pas quoi, mais quelque chose qui craque, et donc là, la Fed doit baisser.
25:30 Et quelque part, je veux dire, la vision de cette baisse de taux n'est pas compatible avec un soft-handling.
25:34 Si on a un soft-handling, on doit rester plus haut. On doit rester à 2, 3, la Fed a raison.
25:38 Et je pense que les 6, 7, c'est quelque chose, le marché qui se dit, quelque part, je ne sais pas où...
25:43 On verra, c'est vrai que ce pricing de marché, c'est compliqué, puis bon, c'est peut-être aussi des mesures de marché,
25:49 on est sur des marchés dérivés, etc., c'est peut-être aussi des pricings qui ne sont pas forcément pertinents.
25:54 En tout cas, ça bouge, quoi, ça peut bouger. Alors, Nathalie, et puis Alexandre.
25:58 Non, non, je suis tout à fait d'accord avec cette idée.
26:01 Oui, je voulais reposer ce que vous disiez tout à l'heure. C'est vrai que dans l'ISM, si je me souviens bien,
26:05 effectivement, la partie emploi a effectivement se dégradé, mais la partie prix a resté très stable, d'un moment à l'autre.
26:10 Et c'est tout l'enjeu du moment. C'est-à-dire de dire, à quel moment on constate que le marché de l'emploi se dégrade de manière un peu dangereuse,
26:15 donc là, effectivement, il faut pivoter, mais jusqu'où, aussi, on doit porter ce mandat, où, pour l'instant, on en est encore très loin.
26:22 C'est-à-dire que les deux mesures qu'on a, 3,2 et 3,9, ce sont les mesures d'inflation cœur, on est encore très loin du mandat.
26:30 Après, il regarde le Momentum, aujourd'hui. Ça aussi, c'est nouveau par rapport au discours d'il y a un an, où il disait "non, non, on veut 2%, il faut voir 2% le smoking gun".
26:38 C'est le discours de Yellen. Il dit "il faut te dire qu'on détruit l'intérêt réel, que ce ne sont pas les taux d'intérêt".
26:43 Ça, c'est le discours du Trésor américain.
26:45 Powell aussi nous dit, le 13 décembre, "nous n'avons pas besoin d'attendre, si l'inflation continue de baisser comme on le projette,
26:52 nous n'aurons pas besoin d'attendre 2% d'inflation pour commencer à ajuster le réglage".
26:55 Le discours de Yellen, c'était juste la semaine avant.
26:57 C'était avant. Il endosse ce que dit son ancienne boss.
27:00 Oui, mais le risque, c'est que, ce dont on parlait tout à l'heure, les énormes stimuli, qui sont absolument gigantesques,
27:08 le plan infrastructure, le plan Irak, etc., c'est des centaines de milliards de dollars qui ont été déversés dans l'économie,
27:15 et dont les effets se produisent toujours maintenant.
27:16 C'est vrai qu'il y a quand même un décalage énorme. L'Europe en fait quand même beaucoup moins, la Chine tente de faire la petite dose des choses, mais sans commune mesure.
27:22 Donc, moi, le risque, c'est que ces impulsions-là budgétaires continuent de porter encore.
27:27 Et effectivement, moi, je partage un peu ça. Jusqu'où ça plane avant que ça lâche.
27:31 Aujourd'hui, moi, je n'ai pas du tout l'impression que dans un mois, on aura des stats qui d'un seul coup vont se dégrader.
27:36 On avait vu un petit peu ça en octobre, fin octobre, début novembre. C'est là que les taux avaient commencé à partir un peu à la baisse.
27:41 Il y a toute une série de stats, vous en avez vu l'indice de surprise des cotonniers.
27:43 Des surprises négatives.
27:44 Qui étaient moins puissantes que le T3, mais pas mauvaises pour autant.
27:48 Un peu moins bonnes, voilà. Mais entre des choses exceptionnelles comme le T3 et arriver à une situation de 2,5 de croissance.
27:54 S'il y en a encore 2,5 avec une inflation qui reste selon les mesures comme on a aujourd'hui, je ne vois pas où est la porte ouverte à mars.
28:01 Et ça peut prolonger, voilà, repousser un peu d'un trimestre.
28:03 Et un trimestre pour les marchés, quand on est tendu sur des 20 fois les multiples, avec des taux qui pricent effectivement 6 baisses de taux,
28:09 repousser d'un trimestre, ce n'est pas grand-chose.
28:11 Je suis d'accord, ça ne change pas la face du monde, mais ça change la face du marché qui va très vite en besoin de repricing des choses.
28:17 Et c'est là que je pense qu'on pourrait avoir un petit rebond de la vol qui serait à mon avis justifié.
28:21 Pas 50 de vols, mais revenir des zones aux alentours de 20, 25.
28:25 Est-ce qu'ils seront capables de réintroduire un peu de forward guidance ?
28:28 C'était quand même un outil qui a été utile à un certain moment, qu'on a complètement, je le dis, assassiné à l'été 2022.
28:35 Et du côté de la Fed et du côté de l'ABCE.
28:37 On sent que dans ce moment-là, ils auraient peut-être envie et besoin de remettre un peu de guidage des anticipations de marché.
28:43 Ce qui est frappant, c'est que la réaction des marchés, après le discours de Powell et les prévisions du FOMC, a été excessive.
28:51 Et dès le lendemain, d'ailleurs, ils ont sorti les rames en essayant de dire "et ça n'a absolument rien de...".
28:57 Quand vous avez dit "on est data-dependent et il n'y a que les données qui comptent", le marché se fait son avis sur les données.
29:03 C'est une rupture, ce discours est une rupture.
29:07 Je ne l'appelle pas une capitulation, c'est un changement vers Burns.
29:11 On est quand même dans un discours beaucoup plus militaire.
29:14 Et là, on introduit la notion de baisse de taux qui n'avait jamais été...
29:18 Le pute ! On remet le pute !
29:20 C'est un changement d'optique assez important.
29:25 C'est un pivot d'anthologie !
29:27 Une semaine avant, Powell nous disait "on ne parle pas de baisse de taux".
29:30 Le 1er décembre, le 13, tout avait changé.
29:33 Et sachant que la Fête de la Fête, pour la première fois, va baisser les taux pendant une période électorale, ce qui est aussi une nouveauté.
29:38 Elle va bouger les taux pendant une période électorale !
29:40 C'est aussi une rupture dans la politique de la Fête.
29:44 Mais c'est le nouveau monde !
29:46 Dernière petite chose...
29:47 Alexandre, tu en diras un mot de la zone euro après.
29:49 Quand on regarde aussi la PCE, on rappelle la PCE-Coeur, c'est vraiment ce qu'on voit dans les projections de la Fête, dans ses objectifs...
29:56 C'est la mesure privilégiée par la Fête, historiquement.
29:58 Et si on regarde la période d'avant-Covid, c'était un autre temps, un autre monde, mais sur les 12 à 15 ans avant-Covid, l'inflation de PCE-Coeur n'a quasiment jamais dépassé les 2%.
30:08 Ou en tout cas, sur les 12 dernières années, le 2, ça capait vraiment les mouvements.
30:11 Et très très très souvent, 90% des temps, on était sous les 2, mais largement sous les 2.
30:16 La moyenne du PCE-Coeur, c'était plutôt un 5.
30:19 Donc, on est à 3,2.
30:21 Est-ce que l'objectif...
30:22 Oui, on avait compris que le mandat c'est 2, mais avant même le Covid, le mandat n'a jamais été respecté, finalement.
30:27 Donc, est-ce qu'il n'y avait pas un mandat implicite de se dire "on garde les prix quand même, les progressions".
30:31 Et ça, je me pose une question, c'est que c'est pas seulement le 2, c'est que la vie avant-Covid, est-ce que la Fête veut la revoir ?
30:38 Est-ce que c'est donc quelque chose qui est...
30:39 Je crois pas.
30:40 À la stagnation séculaire, je crois pas que ce soit...
30:42 Ah non, je pense que c'est quelque chose qui les a traumatisés aussi en...
30:45 Enfin, je parle sous le contrôle, je n'en sais rien, Nathalie.
30:47 Je pense que...
30:48 Certainement pas la BCE.
30:50 Et je ne pense pas que la Fête ait envie de revoir la période de stagnation séculaire qui a marqué les...
30:56 Avant le Covid, Jérôme Powell avait essayé de nous vendre une "targeting inflation"...
31:02 Bien sûr, symétrique, etc.
31:04 Et puis, comme on a dit, il faut faire chauffer l'économie...
31:08 Ça, c'était Yellen, même...
31:10 Oui, mais voilà, il y a eu toute cette phase-là où ils étaient quand même très insatisfaits du manque de puissance de l'économie américaine.
31:19 Mais après, sur l'inflation, c'est aussi peut-être un problème de mesure, parce qu'on sait qu'aux États-Unis, le poids du logement est énorme.
31:28 Et donc, même si on regarde l'inflation dans les services, elle est polluée.
31:32 Donc là aussi, Powell nous avait dit "Regardez l'inflation dans les services, hors logement".
31:36 On a regardé, ça baisse un peu.
31:40 Dans la zone euro, l'inflation est un peu plus proprement mesurée, à mon avis.
31:44 Et l'inflation dans les services, c'est 4% en novembre, en décembre, ce qui est beaucoup.
31:49 Qu'est-ce qu'on peut dire, justement, de la zone euro, des risques attachés au scénario que je voulais marcher aujourd'hui ?
31:55 C'est ce que j'appelle la médiocrité européenne continue.
31:58 Ça fait un an qu'il n'y a plus de croissance en Europe.
32:00 C'est bien, c'est pas bien. C'est l'état de fait qu'on vit en zone euro.
32:03 Oui, malheureusement, c'est l'état de fait.
32:05 On ne s'attend pas à un rebond spectaculaire très rapidement.
32:10 Que dire d'autre ? Oui, on a une croissance qui est médiocre.
32:14 Ça se retrouve dans tous les indicateurs.
32:16 Là aussi, le seul indicateur un peu encourageant qu'on a eu ces derniers trimestres, c'était l'emploi.
32:22 Avec un emploi qui, finalement, progressait plus vite que la croissance.
32:26 Par rapport à l'historique, significativement au-dessus.
32:29 Et ce qu'on commence à voir dans l'enquête de la Commission européenne, encore une fois, dans les déclarations des entreprises,
32:35 c'est qu'on a l'impression que là aussi, il y a moins d'enthousiasme à continuer à embaucher.
32:40 À préserver les emplois et à embaucher.
32:42 À préserver les emplois et que l'emploi, la difficulté à trouver des gens pour travailler,
32:48 n'est plus le principal élément qui limite l'activité d'une entreprise, mais c'est la demande.
32:52 Donc, on n'est pas dans une situation qui est en train de s'arranger.
32:55 Elle ne se dégrade pas vraiment.
32:58 On est à zéro, comme vous le soulignez.
33:00 On est +1, +01, -01. Tout ça, c'est zéro.
33:03 Mais on a l'impression que ça va se poursuivre.
33:05 Si les entreprises ont un problème de demande aujourd'hui,
33:09 Nathalie, on va parler, dire un mot de la séquence micro qui commence.
33:13 Peu de résultats aujourd'hui, mais ça a été une grande discussion,
33:17 et c'est toujours une grande discussion entre économistes et banquiers centraux.
33:19 Cette part de l'inflation qui a été générée par les profits, la boucle prix-profit,
33:23 la profit-led inflation, l'idée que beaucoup d'entreprises, de secteurs,
33:28 ont profité de cette illusion inflationniste, ou de ce phénomène inflationniste,
33:33 pour reconstituer des marges, au-delà parfois des niveaux historiques.
33:38 Est-ce que ce phénomène-là touche à sa fin ?
33:40 Et on sait que c'est un sujet qui est très regardé, justement,
33:42 à travers cette inflation cœur, sous-jacente que vous décrivez.
33:46 Alors, c'est un sujet qui n'est pas forcément macroéconomique,
33:48 qui est effectivement plus microéconomique,
33:49 plus sectoriel,
33:50 qui intéresse d'ailleurs l'autorité de la concurrence en France.
33:53 Benoît Curie a fait des déclarations en ce sens.
33:56 C'est peut-être qu'il y a un problème de concurrence dans certains secteurs.
33:59 Ben, semblablement.
34:00 C'est en tout cas la vie de l'autorité de la concurrence.
34:03 Et j'allais dire, les économistes et les analystes financiers
34:06 qui prévoyaient une baisse des marges, un reflet des marges,
34:10 ne l'ont toujours pas vu venir.
34:11 Alors, il y a quelque chose qui ne va pas,
34:13 ou vraiment les modèles ne marchent plus du tout,
34:16 ou alors, effectivement, il y a peut-être eu une exagération de certains.
34:24 Oui, d'un pouvoir de fixation des prix qui a été peut-être un peu trop utilisé.
34:28 Là aussi, normalement, si on est correct dans ce scénario
34:34 où malgré tout l'économie mondiale n'est pas bien flamboyante,
34:37 notamment dans les économies développées,
34:39 cette histoire devrait toucher à sa fin.
34:41 C'est ça.
34:42 Est-ce que c'est ce qu'on va voir déjà dans les résultats de ce trimestre,
34:45 ou en tout cas ce avenir ?
34:48 Je ne sais pas.
34:49 Normalement, on est encore dans une croissance dominale élevée,
34:51 ce qui favorise les résultats.
34:52 Et je pense qu'en particulier sur les résultats des entreprises, au-delà des marges,
34:55 c'est qu'on regarde le résultat par action,
34:58 et dans une période d'inflation, il monte vite,
35:00 parce qu'il y a de l'inflation dedans.
35:02 Je ne suis pas certain que ça change grand-chose macroéconomiquement sur les résultats.
35:09 On est encore dans une phase de croissance dominale élevée, en particulier aux États-Unis.
35:12 Donc voilà.
35:14 Pas trop d'inquiétudes à avoir, vous dites ?
35:16 Non. Après, il y a un risque.
35:19 Maintenant qu'on parlait sur les 7 valeurs américaines principales, qui sont 30% d'indices,
35:24 là on a un risque systémique percé, statistique.
35:27 Quand on a 7 valeurs qui représentent 30% d'indices de 500 valeurs,
35:30 si on a un accident, une origine sur une ou d'une d'entre elles,
35:34 ça se verra.
35:36 Je dirais que, quelque part, le problématique de la cession de résultats,
35:39 ce n'est pas tellement une vision macroéconomique,
35:41 parce qu'on a eu un quatrième trimestre économiquement,
35:43 avec une croissance dominale assez élevée.
35:45 Donc je ne vois pas où ça pourrait changer beaucoup les choses.
35:48 On a des exceptions habituelles.
35:51 Bonne marge en Europe et aux États-Unis.
35:54 On est sur des niveaux historiques.
35:55 Oui, parce que l'inflation, quelque part, a permis de...
35:57 Et inversement, la déflation devrait quand même freiner.
36:00 Cet État ne va pas changer, comme vous dites...
36:02 Pas sur le trimestre.
36:03 Pas sur le trimestre.
36:04 Sur 2024-2025, oui.
36:05 C'est-à-dire qu'une inflation qui accélère, ça favorise les entreprises.
36:09 Une inflation qui décélère va rendre plus difficile les comparaisons.
36:11 Mais on est...
36:13 On est au tout début, vous dites, de cette séquence-là.
36:15 Oui, on est au tout début de la séquence.
36:17 T3 était énorme en termes de croissance nominale.
36:20 T4, on est vraiment au début de la séquence.
36:23 Et sur les 7 magnifiques, alors ?
36:24 Là, on a un risque idiosyncratique par construction.
36:27 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on avait 500 valeurs,
36:29 donc en moyenne, c'est 0,25.
36:31 Là, on en a qui sont à 10% d'indices.
36:33 Si on a un accident où 8% sont une d'entre elles, ça se verra.
36:37 Il y a des raisons légitimes d'imaginer qu'il y ait un accident.
36:40 Ça fait partie du champ des possibles, évidemment.
36:42 Tesla, Apple, Nvidia sont exposés à la Chine.
36:46 Donc, il peut y avoir...
36:47 On voit, je crois que j'ai vu que le cognac a été attaqué sur le Bottom Pink.
36:51 On voit que les Chinois commencent à sortir aussi la machine.
36:54 Donc, on peut avoir...
36:55 Ils avaient déjà fait un peu la pression sur Apple en interdisant les fonctionnaires.
36:58 Donc, on peut avoir des marchés avec quelque chose sur le...
37:02 Ça ne s'apprête pas dans les cours, mais ça peut arriver plus tard.
37:04 Le marché n'a pas du tout escompté ce genre de mouvements de représailles
37:09 venant d'une Chine qui est quand même sous pression sur le plan domestique.
37:13 En tout cas, je ne vois pas de différence entre les valeurs dans les sites magnifiques
37:16 et entre celles qui sont exposées à la Chine.
37:17 Je comprends.
37:18 Google et Alphabet...
37:19 Le marché n'a pas discompté quelque chose de ce qu'on a vu.
37:21 Google et Alphabet, Meta, ne sont pas présents en Chine.
37:23 Ce sont des valeurs qui sont quasiment anti-chinoises.
37:25 Amazon n'est pas...
37:26 Il n'y a pas de divergence de...
37:28 Enfin, il n'y a pas de divergence de trajectoire entre ces...
37:31 Voilà, parce qu'il n'y a que quand le pouvoir chinois se réveille et dit
37:35 "Il n'y a plus de fonctionnaires", là on voit un petit...
37:37 Bon, même ça, c'est passé un peu inaperçu.
37:39 Un peu les résultats...
37:42 Les derniers résultats, tes quatre derniers qui finissaient,
37:46 on a bien vu, sur l'annonce, c'était à -4%.
37:49 Le lendemain, c'est la Fed et tout ça.
37:51 Tout a été parié.
37:52 Donc, il y a un moment où il y aura un rendez-vous sur ce genre de choses.
37:55 Mais c'est quand même très spécifique.
37:57 Donc, ce sera des surprises liées...
37:59 Et on peut avoir vraiment quelque chose d'assez négatif, déceptif,
38:03 malgré le phénomène taux, enfin, les taux Drive-Thru aujourd'hui,
38:07 les taux se détendent, les taux réels ont baissé.
38:09 Vous le dites vous-même, le put est revenu...
38:12 Le put de la Fed est remis en place.
38:14 Le P/E moyen des cette magnifique, c'est 40.
38:16 Donc, quand on est à 40, voire 70,
38:18 on est vulnérable à une surprise, par définition, négative.
38:24 50 points de baisse de taux, ça ne protège pas contre tout, quoi.
38:26 Non, à 40 P/E, ça protège moins.
38:28 Surtout que, bon, la croissance nominale est à 5-6%.
38:32 Enfin, je veux dire, le restant du S&P 500 est à 16-17%
38:36 sur une croissance nominale qui reste élevée.
38:38 Donc, il y a un moment où la prime d'invasibilité va disparaître.
38:46 Moi, je regardais l'autre jour, il y avait une présentation,
38:48 pour finir, sur un 70, les Nifty Shifty de l'époque.
38:52 - Nifty Shifty, oui.
38:53 - Il y a McDo, il y avait Coca, qui sont toujours là.
38:56 Mais à côté, il y avait Polaroid, il y avait Xerox.
38:59 Donc, voilà, il y a des choses qui continuent.
39:03 - Vous ne nous annoncez pas la disparition d'Apple, là, quand même ?
39:06 - Non, mais ça peut être McDo.
39:08 - Ils ont déjà disparu plusieurs fois, ils sont toujours sur Internet.
39:11 - Mais McDo et Coca sont toujours là, on les voit tous les jours.
39:15 Mais Xerox, c'est Polaroid qui était fait en partie des 50.
39:18 - Donc, vous dites, dans les 7, peut-être que d'ici 10-15 ans, ou 20 ans...
39:20 - Là, on est 70, donc on est à 50 ans.
39:22 - Alors, il y a 50 ans, d'accord.
39:24 Rendez-vous dans 50 ans, c'est pas de problème.
39:27 - Facebook, par exemple, par méta, a connu cette phase.
39:29 Un moment de purge divisé par deux.
39:31 - Netflix, divisé par deux. Nvidia, divisé par deux en 2018.
39:34 Tesla a connu ça aussi.
39:37 - Sur la charter aussi, après ça, on prend tout le S&P,
39:39 mais qui est évidemment en bonne partie déformé par la tech.
39:43 On était, récemment, presque à 20 fois les bénéfices anticipés.
39:46 On a déjà parlé de ça ensemble, mais c'est vrai que sur les 10 dernières années,
39:49 c'est quand même au-dessus des moyennes de 5 ans, 10 ans.
39:51 C'était à chaque fois la période qui traduisait le début de l'entrée en phase d'un peu d'excès.
39:54 On l'a percé plein pot post-Covid avec des taux zéro et taux réel négatifs,
40:00 avec 4000 milliards injectés par la FED.
40:02 Donc, on comprenait à ce moment-là pourquoi on explosait les 20 fois les bénéfices.
40:07 Mais auparavant, dans les phases un peu plus normales,
40:09 2018, on avait touché cette zone-là, boum,
40:11 c'était le vol Maguédon et puis Trump, la Chine, c'était reparti à la baisse.
40:14 Après Covid, à nouveau, on repart à la baisse.
40:16 On explose ça, on repart fortement à la baisse,
40:18 quand les banques centrales commencent à muscler le ton,
40:20 que la Chine confine, la guerre en Ukraine, etc.
40:22 On est remonté à 20 fois, quand la Chine a réouvert,
40:25 excès dans le luxe, etc. ça recorrige à nouveau.
40:27 Mais on n'a pas, les multiples ne sont pas beaucoup détendus.
40:29 On repart tout de suite à 20, vous voyez.
40:31 Donc, moi, je trouve que cette zone de 20, c'est un peu la zone de cherté
40:33 qu'on comprend par rapport au taux, en fait,
40:35 en résistant à des conditions financières.
40:36 Mais on en revient à ce thème, est-ce que les conditions financières
40:38 ne sont pas trop détendues ?
40:40 Les conditions financières américaines, c'est des plus bas, entre guillemets,
40:43 depuis janvier 2022.
40:45 Ce sont les différentes mesures, là, c'est celle de la FED de Chicago,
40:47 c'est les conditions n'ont pas été aussi souples depuis presque 2 ans.
40:51 Moi, je trouve que, pour que les multiples se détendent,
40:53 soit vous avez des cours qui restent à peu près stables,
40:55 une bonne saison de résultat, et là, ça détend vos multiples
40:57 de manière un peu mécanique, soit vous avez une saison
40:59 qui n'est pas forcément mauvaise, mais des guidances être un peu faiblardes,
41:02 du coup, les cours ne montent pas trop,
41:04 et là, vous aurez une détente des multiples,
41:06 qui se fera aussi un peu parce que les cours corrigeront un petit peu,
41:08 et je trouverais ça un poil plus sain, si on intègre à ça
41:10 l'idée que le marché va un peu trop vite sur la question
41:12 des anticipations des détentes de taux.
41:13 Moi, j'aurais plutôt une détente...
41:14 - Ce n'est pas le moment d'être agressif, là, vous dites...
41:16 - Moi, j'aimerais bien une consolidation.
41:17 - Oui, oui, je comprends.
41:18 - Je parle d'un range de 10%, ce serait plus sain que...
41:20 - Au-delà de ça, est-ce qu'il y a des marchés, des actifs,
41:22 qui sont en tendance, comme on dit,
41:24 qui ont du momentum porteur aujourd'hui,
41:27 dans tout ce que vous regardez, Alexandre ?
41:29 - Oui, alors ça, c'est le truc, on en a parlé il y a quelques mois,
41:31 c'était les smalls, parce que je pensais justement,
41:33 pour le coup, c'est l'opposé des large cap tech,
41:36 c'est des vrais cotés de cotons piétinés,
41:38 des multiples indécemment bas,
41:41 donc il y avait déjà des superfs, dès 2021, qui commençaient à apparaître,
41:44 ensuite la séquence de 2022-2023, qui a impacté les valeurs,
41:47 elles ont pas rebondi en 2023, quand elles sont reparties,
41:49 enfin, c'est une séquence de trois ans de superfs complètes.
41:51 Donc, oui, même si effectivement,
41:53 il y a ce risque de ralentissement économique américain ou autre,
41:55 qu'est-ce qui n'a pas déjà été intégré dans cette...
41:57 C'est ça, en fait, la baisse qu'on a connue, en tant que multipôtre,
41:59 tout semble avoir été intégré,
42:01 donc même si maintenant, on y va, il y a quand même le...
42:04 - C'est une bonne optionnalité, c'est asymétrique,
42:06 suffisamment asymétrique pour se dire qu'on peut, au moins,
42:09 dormir dessus quelque temps, quoi.
42:11 - Oui, parce qu'il y a un peu dedans des valeurs aussi exportatrices,
42:13 alors ça, quand on voit la Chine et l'Europe, on se dit,
42:15 ben, c'est pas le bon moment pour les valeurs exportatrices, malgré tout,
42:17 sauf que la Chine, là aussi, ça fait trois ans qu'elle mange son pain noir,
42:19 à un moment donné, peut-être 2024,
42:21 on commencera à voir réémerger un petit truc,
42:23 donc par rapport à ça, je pense que les smalls peuvent être intéressantes,
42:26 l'Europe, voilà, on fera peut-être un peu attention,
42:28 on souhaite au moins un moment donné,
42:29 mais je trouve, voilà, les small cap, qu'elles soient croissance value ou autre,
42:32 me paraissent toujours intéressantes, voilà, oui.
42:34 - Un mot de la conjoncture chinoise,
42:36 de ce qu'on peut attendre de la conjoncture chinoise,
42:38 je parle pas des dix prochaines années,
42:40 parce que je crois que tout le monde a une vision assez négative
42:42 sur les dix prochaines années en Chine,
42:44 mais là, sur le moment...
42:46 - La conjoncture chinoise,
42:48 alors, ils vont réussir 5% de croissance en 2023.
42:52 - Ouais, ils afficheront ces 10, la semaine prochaine, d'ailleurs.
42:56 - Et ce sera plus ou moins juste,
42:59 mais sans doute plutôt juste.
43:01 Après, la question, c'est quid de 2024
43:04 et quid de la réaction des pouvoirs publics.
43:06 Ce qui s'est passé, finalement, tout au long de 2023,
43:08 enfin, après ces premières déceptions sur la réouverture,
43:11 où il se passe beaucoup moins bien que ce qu'on attendait,
43:14 c'est qu'il y a eu quand même une certaine réticence des autorités
43:16 à vraiment y aller franchement sur les mesures.
43:19 - Ouais, lâcher les vannes, quoi.
43:20 - Principalement parce que les autorités chinoises
43:24 ne sont pas du tout convaincues que c'est utile
43:27 de distribuer de l'argent aux ménages.
43:29 Et ils ont sans doute raison dans la mesure
43:31 où ce sera sans doute plutôt épargné que dépensé.
43:34 Donc, il y a eu vraiment une réticence,
43:36 ce qui fait que malgré les mesures annoncées,
43:39 malgré les mesures prises, malgré les baisses,
43:41 enfin, l'assouplissement monétaire,
43:43 malgré des mesures budgétaires,
43:45 malgré cette protection mise autour des promoteurs immobiliers,
43:49 le marché n'a pas...
43:50 Les investisseurs non résidents n'ont pas été convaincus.
43:53 Donc 2024 pourrait être le moment
43:55 où les investisseurs résidents se disent
43:58 "Oui, des efforts ont déjà été faits,
44:00 des efforts vont être faits,
44:02 mais ce n'est plus l'idée,
44:03 et c'est ça le liatus qu'il y a un petit peu,
44:05 c'est pas l'idée d'autorités chinoises
44:07 qui poussent l'économie, mais qui évite...
44:10 - On la soutient juste.
44:11 - Voilà, c'est ça.
44:12 C'est vraiment des mesures de soutien,
44:13 au sens, on soutient.
44:15 - Mais le modèle est cassé, on en a parlé.
44:16 - Oui, oui, oui, mais je voulais...
44:18 On ne peut plus parler de la Chine,
44:19 il ne nous reste même pas une minute.
44:21 Comment vous gérez la situation
44:22 sur le plan d'une stratégie global macro aujourd'hui ?
44:25 - Aujourd'hui, on est toujours...
44:27 Il y a une corrélation positive
44:28 entre obligation et action.
44:29 - Ah, ça va.
44:30 - Voilà, donc on est soft,
44:31 on a eu la gueule de bois post-31,
44:34 où effectivement, hausse du dollar,
44:36 baisse action taux.
44:37 On va zigzaguer jusqu'à la première baisse de la Fed,
44:41 si elle est eue en mars,
44:42 ça va être aussi indéterminant.
44:43 Si la recule, plutôt dollar, cash,
44:46 si CED, au marché, encore plus.
44:49 Là, les longs actions obligées, voilà.
44:52 Mais aujourd'hui, on est toujours dans le zigzag,
44:54 no landing, soft landing,
44:56 comme l'année dernière,
44:57 à essayer de timer ce...
44:58 Voilà.
44:59 C'est une partie de l'année,
45:01 on voit un joker,
45:02 on va enfin voir action et obligue se découpler.
45:07 - Se décorréler.
45:08 - Voilà.
45:09 Mais il faut que la Fed...
45:11 La clé, c'est la première...
45:14 La première, la date.
45:15 - Ouais.
45:16 - Parce que maintenant,
45:17 c'est la date, mars ou juin, juillet,
45:20 c'est ça qui est la clé du premier semestre,
45:22 et on va zigzaguer par rapport à...
45:25 - Oui, il y aura une autre histoire après la première...
45:27 - Il faut que la Fed...
45:28 Be careful what you wish for,
45:30 parce que généralement,
45:31 les baisers de taux de la Fed,
45:32 c'est pas mes secondes...
45:33 - Il y en a avant et il y en a après.
45:34 - Oui, mais c'est jamais des bonnes périodes.
45:36 - Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
45:39 Nathalie Benatia, BNP Paribas,
45:40 Asset Management, Gilles Etchéberrigara,
45:42 Elcano AM,
45:43 et Alexandre Baradez IG.
45:45 [Générique]
45:55 - C'est notre rendez-vous mensuel autour des dernières tendances ETF
46:00 et les équipes de Yeomanie
46:01 qui nous font profiter de leur observatoire ETF
46:04 qui est conduit chaque mois depuis plusieurs années maintenant.
46:07 Le directeur des investissements d'Yeomanie est à mes côtés,
46:09 Olivier Malteste.
46:10 Bonsoir Olivier.
46:11 - Bonsoir Édouard.
46:12 - Merci beaucoup d'être là.
46:13 Bon, un baromètre un peu particulier évidemment,
46:14 parce que l'idée étant d'offrir une photographie finish finale
46:20 de l'année 2023 sur les développements de l'industrie ETF
46:25 à commencer par les flux.
46:27 Qu'est-ce que 2023 nous apprend effectivement des intérêts
46:31 des investisseurs en fonction des ETF
46:35 et des grandes classes d'actifs représentées ?
46:37 - Alors si on regarde déjà globalement sur les flux,
46:39 on a un bon cru 2023
46:41 puisqu'on est à 148 milliards d'euros de souscription globalement sur l'année.
46:45 Ce qui est très très bien parce que par rapport à 2022,
46:48 c'est une forte progression, c'est plus de 80% par rapport à 2022.
46:52 Et si on compare à 2022, qui était compliqué de toute façon globalement,
46:55 mais si on compare à 2021 qui était vraiment l'année record des ETF,
46:59 on est un petit peu en dessous mais uniquement 10%.
47:01 Donc c'est quand même une très très bonne année 2023 de collecte
47:04 avec les 148 milliards de souscription nette tout au long de l'année.
47:09 Et ce qu'on observe aussi globalement juste sur le graphique,
47:12 c'est qu'en fait tous les mois ont été positifs en termes de collecte.
47:15 Quand on pense à nos amis en termes de gestion active
47:18 qui ont eu des mois parfois compliqués,
47:20 la gestion indicielle et les ETF en particulier
47:23 ont collecté tous les mois de manière importante.
47:26 - Comment est-ce que la répartition s'est faite par grandes classes d'actifs,
47:30 actions, obligations, matières premières, Olivier ?
47:33 - Alors la particularité de cette année, c'est que c'est une année obligataire.
47:36 Alors globalement, évidemment, c'est les actions qui ont le plus collecté.
47:39 C'était de toute façon une année riscone,
47:41 globalement quand on regarde la performance des marchés.
47:43 Et on a 90, un peu plus de 90 milliards de collecte sur le marché actions.
47:47 Et là on voit qu'on est évidemment 70% de plus par rapport à l'année dernière
47:52 mais 22% moins par rapport à 2021 qui était l'année record.
47:56 Donc une bonne année.
47:57 Mais ce qui est surtout étonnant, c'est le marché obligataire.
47:59 On a fait un peu plus de 62 milliards, 62 milliards et demi de collecte
48:04 sur le côté obligataire.
48:06 Et là c'est évidemment beaucoup plus que l'année dernière
48:08 et encore plus, enfin même, que par rapport à 2021.
48:11 Donc c'est vraiment une année record.
48:12 Et moi ce qui m'a marqué sur l'année, c'est que ça a été vraiment surtout
48:16 les gros flux sur le début d'année.
48:18 Et on a 5 mois sur les 12 où les ETF obligataires ont plus collecté
48:23 que les ETF actions.
48:25 Donc c'est là où on voit quand même que c'est une année vraiment obligataire
48:27 sur le marché des ETF.
48:28 Même si évidemment les actions sont ce qui a le plus collecté,
48:32 on voit quand même des flux importants.
48:34 Et enfin sur les matières premières, c'est une année de décollecte,
48:36 9 milliards de décollecte qui font suite aussi à 7 milliards et demi l'année dernière.
48:41 Et en 2021 qui était la bonne année globalement sur les ETF,
48:44 on avait un peu plus de 200 millions de collecte.
48:46 Donc c'est vraiment les matières premières en ETF décollectent
48:52 depuis déjà maintenant 2 ans sur des motos relativement importants
48:54 pour la Classe X.
48:56 Bon, 23 n'a pas été une grande année pour les performances,
48:59 les matières premières en général.
49:01 Pour ce comportement-là en l'occurrence.
49:03 Comment est-ce que s'est répartie la collecte des grands marchés,
49:07 à commencer par les actions Olivier ?
49:09 Qu'est-ce qui a justifié justement ce niveau de collecte chez les investisseurs ?
49:13 Ce qu'on observe c'est vraiment les grosses capitalisations
49:15 qu'on drainait tout le flux.
49:17 Alors vraiment en premier lieu, les grosses capitalisations couvertes
49:20 contre le risque de change.
49:21 Donc globalement, on s'est aussi couvert globalement
49:24 contre le risque de change avec des évolutions parfois de l'euro dollar
49:26 qui pouvaient surprendre.
49:28 Et ensuite c'est d'abord les Etats-Unis,
49:31 les actions américaines en grosses capitalisations
49:33 qui ont le plus collecté.
49:34 Le Japon aussi, grosses capitalisations.
49:36 C'était l'année du retour du Japon, 23.
49:38 J'espère que les investisseurs étaient couverts par contre.
49:40 Ah bah oui, oui, oui.
49:41 En bas sur le Japon, on vomit.
49:43 Moi je crois qu'avec le Yen, généralement,
49:45 ça fait partie des prérequis, on va dire.
49:47 On a vu des flux aussi sur les thématiques ESG globalement,
49:49 si on les regarde vraiment dans leur ensemble,
49:51 qui ont été relativement importants et qui se placent en 4ème position
49:53 en termes de flux.
49:54 Et l'Europe, toujours grosses capitalisations.
49:56 Donc vraiment, c'est une année à grosses capitalisations.
49:58 On l'a vu en performance sur les petits et les moyens de capitalisation,
50:01 mais même en flux, c'est la même chose.
50:03 C'est vraiment les grosses capitalisations qui ont drainé les souscriptions
50:05 au niveau actions.
50:06 Où est-ce qu'on a vu des sorties par exemple ?
50:08 Sur les actions ?
50:09 On a vu alors le secteur financier,
50:11 celui qui a le plus décollecté,
50:12 avec environ 2 milliards de rédemptions sur l'année.
50:15 On a les "value US".
50:17 C'était pas une année "value US".
50:19 C'était une année grosse, le retour de la croissance.
50:23 L'Allemagne aussi.
50:25 Les rendements US,
50:28 donc les actions à fort rendement sur les actions américaines.
50:31 Et puis le secteur de l'énergie,
50:33 évidemment en lien avec un marché du pétrole
50:35 qui est resté relativement calme,
50:38 malgré les tensions géopolitiques sur l'année 2023.
50:42 Comment se sont répartis les intérêts sur le marché obligataire ?
50:45 Gros marché, grand marché, souverain, crédit,
50:49 il y a du court, du moins court, du long, etc.
50:51 C'est surtout du souverain.
50:52 Il y a du souverain à la fois en obligations couvertes, donc mondiales,
50:56 ensuite en gouvernemental européenne,
50:58 donc beaucoup de flux sur le souverain euro,
51:00 ensuite lié à l'investment grade euro aussi.
51:03 C'est plutôt du long.
51:04 On a eu aussi des obligations mondes couvertes en CHF,
51:08 donc il y a eu une activité importante,
51:09 parce qu'on regarde vraiment au niveau de l'euro.
51:12 Et puis en termes de rachats,
51:14 c'est plutôt les durations courtes qui ont été rachetées.
51:17 Donc ça a été plutôt sur du long.
51:19 Et puis les obligations qui étaient liées à l'inflation,
51:21 que ce soit US ou euro, ont évidemment été rachetées.
51:24 Et tout ce qui est aussi corporate emerging a été racheté.
51:28 Donc voilà, en termes de risques,
51:29 le high yield aussi américain a eu des sorties.
51:31 On est resté plutôt sur du long,
51:34 plutôt sur du souverain,
51:35 et plutôt sinon sur de l'investment grade euro.
51:38 Ça fait la photo sur l'année.
51:40 Oui, sur l'année, oui.
51:41 Oui, parce qu'il y a eu plusieurs moments obligataires dans l'année.
51:44 Oui, il y a eu des moments plus riscones,
51:46 où on sortait du souverain.
51:47 Enfin, il y a eu pas mal de rotations,
51:48 et là, c'est la photo finish.
51:50 C'est la photo finish.
51:51 Bon. Qu'est-ce qui a justifié pour les matières premières
51:53 une décollecte générale du compartiment ?
51:56 C'est essentiellement sur l'or.
51:57 Donc voilà, c'est vraiment l'or.
51:59 Tout ce qui va être métaux industriaux et secteurs énergétiques,
52:03 par contre, là, sont plutôt flats, globalement, sur l'année.
52:05 Donc c'est vraiment l'or qui a vu des rachats importants sur la classe B.
52:11 C'est vraiment focalisé sur les métaux précieux,
52:13 et en particulier sur l'or.
52:15 Qu'est-ce qu'on peut dire de la dimension ESG, Olivier ?
52:19 Alors, on se voit chaque mois.
52:20 Vous nous apportez chaque mois la photo mensuelle, évidemment,
52:24 de l'industrie ETF.
52:26 C'est ce qu'on a constaté quand même tout au long de 2023.
52:29 Alors oui, l'ESG attire toujours,
52:32 mais moins que ce qu'on avait pu observer les années précédentes.
52:35 C'est ça. Il y a vraiment un calme, un retrait.
52:37 Alors là, sur la fin d'année, ça revient un petit peu sur les flux ESG,
52:40 mais globalement, on est à 30% sur le marché action, sur les ETF actions.
52:44 Là, on était à plus de 56% les deux années précédentes.
52:47 Même l'année dernière, où il y avait beaucoup moins de volume,
52:49 les volumes restaient quand même sur l'ESG.
52:51 Là, 2023, certainement, les performances 2022 ont fait que le volume est relativement faible.
52:58 Et sur le marché obligataire, on est là, en dessous des 20%
53:01 en termes de collègues, spécifiquement sur l'ESG.
53:03 Alors qu'on arrive quand même à avoir une collègue.
53:05 Ce qui est toujours plus compliqué, c'est que faire des philosophies
53:08 et faire des thématiques ESG sur l'obligataire, c'est plutôt facile.
53:11 Enfin, on le comprend bien sur l'investment grade ou sur le high yield,
53:14 mais vraiment sur l'entreprise.
53:16 Dès qu'on veut rentrer plus en détail sur les obligations émises par les pays,
53:20 c'est beaucoup plus difficile, que ce soit en termes sociaux ou même en termes environnementaux.
53:24 Est-ce qu'on prend les émissions aussi importées ?
53:26 C'est beaucoup plus compliqué comme analyse.
53:28 Oui, le rating ESG d'un pays est plus compliqué que celui d'une entreprise.
53:31 Exactement. On le voit bien, le marché est vraiment plutôt sur les entreprises.
53:34 Là, c'est plus facile de faire des filtres et d'exclure un certain nombre d'entreprises
53:38 qui ne respecteraient pas certaines règles.
53:40 Sur le souverain, c'est beaucoup plus compliqué.
53:42 En fonction des flux sur le souverain, forcément, il y a moins d'ESG.
53:46 Qu'est-ce qu'on peut dire du palmarès 2023 des émetteurs au moment où BlackRock a publié aujourd'hui ?
53:53 C'est juste là du quatrième trimestre.
53:55 Je crois qu'ils sont revenus à plus de 10 trillions.
53:57 Ils ont re-franchi à nouveau la barre des 10 trillions d'assets under management.
54:01 Si on regarde les flux, en premier, toujours BlackRock,
54:04 avec pratiquement 66 milliards de collectes sur le marché européen cette année.
54:10 Le montant est impressionnant.
54:12 Après, en termes de part de marché global, ils sont plutôt en ligne.
54:16 Ce n'est pas une année exceptionnelle ou une mauvaise année.
54:20 C'est une bonne année, mais il n'y a pas vraiment de caractère exceptionnel sur cette collecte.
54:24 Ensuite, on a DWS en deuxième.
54:27 Là, c'est vraiment le comeback.
54:31 Ils avaient eu 5 milliards de rachats l'année dernière.
54:35 Ils gagnent 8 places en termes de flux sur l'année.
54:38 C'est vraiment le comeback, avec une très belle année, avec environ 19 milliards de souscription.
54:42 Ensuite, Vanguard avec 18 milliards, toujours présent.
54:46 Amundi, là, fin d'année, un peu plus compliqué.
54:49 On verra après les parts de marché, mais ils sont quand même deuxième en termes de classement.
54:53 On pourrait s'attendre à ce qu'Amundi figure en termes de flux aussi en deuxième.
54:57 Ils font quand même une bonne année, à 17 milliards et demi,
55:00 avec pratiquement 18 milliards de collectes.
55:02 C'est une bonne année, un peu en deçà, peut-être liée aussi à l'absorption de l'XOR.
55:07 Il y a toujours des fluctuations sur les gammes.
55:10 Les équipes peuvent être focalisées sur d'autres sujets.
55:13 Ensuite, on a Street, HBC.
55:16 En termes de collecte, on a Invesco qui avait fait une très bonne année l'année dernière
55:19 et qui, du coup, dégringole.
55:21 On ne souhaite pas d'autres jeux entre l'année prochaine.
55:23 Mais c'est vrai que quand on fait une année un peu exceptionnelle,
55:25 le risque après, c'est de gagner la presse contre coup et de reperdre en termes de classement.
55:29 Qu'est-ce que ça donne en termes de parts de marché, justement, Olivier ?
55:32 En termes de parts de marché, ça ne bouge pas énormément.
55:35 On a toujours BlackRock, largement premier, avec environ 44% de parts de marché.
55:40 Et on voit graphiquement, vos amis graphiques, parce que c'est vrai que quand on voit,
55:44 c'est spectaculaire.
55:46 Amundi, deuxième, à 14,25%.
55:49 Et Deutsche Bank, donc DWS, franchit la barre des 10%.
55:53 Et c'est vrai qu'après une année exceptionnelle, ça fait grappiller 0,5%.
55:56 Ce n'est pas énorme.
55:57 C'est la barre de 10.
55:58 Mais c'est vrai qu'il y a une telle prédominance.
56:02 Ça montre, effectivement, bien sûr, la taille, le poids et l'emprise de BlackRock sur ce marché.
56:09 Chaque point de parts de marché nécessite des efforts importants.
56:17 Qu'est-ce qu'on peut dire des grands thèmes en matière de lancement de nouveaux produits sur 2023, Olivier ?
56:23 Moi, j'ai extrait trois idées essentielles.
56:25 La première, c'est sur l'E&G, un peu globale.
56:28 Ce qu'on voit quand même systématiquement tous les mois, avec tous les lancements de produits,
56:33 c'est qu'il y a toujours une prédominance des lancements E&G.
56:36 Les PAB, etc.
56:38 Les PAB, les thématiques, et même aussi des ETF qui vont chercher à faire du souverain ou des Etats en prenant en compte l'E&G.
56:47 Donc, même si le flux n'est pas là, on voit quand même que...
56:51 La production de ce genre de produit continue.
56:53 L'industrie continue à penser que ça reviendra et que c'est certainement un effet performance lié à 2022.
56:59 Mais que globalement, ça fait du sens et qu'il y a un besoin.
57:02 Donc, ça, c'est vraiment le premier thème que je garde en tête.
57:05 Le deuxième, évidemment, sur le souverain et ses BlackRock, c'est l'innovation sur ce qu'ils appellent IBONZ,
57:12 qui est les émissions obligataires à échéance qui sont venues contre...
57:17 Donc, ils ont aujourd'hui neuf produits. Ils arrivent à environ 2 milliards.
57:20 Gros appétit pour les fonds à échéance, effectivement, en 2023.
57:23 Exactement.
57:24 Ils ont été ETFisés.
57:25 Exactement. C'est la mode.
57:27 Oui, bien sûr.
57:28 Ils ont cherché les gérants actifs sur ce domaine-là.
57:31 Et le troisième, c'est qu'on voit aussi, on entend un retour.
57:34 Alors, c'est assez régulier, mais là, on entend un retour cette année quand même pas mal de la tentative de gestion ETF, donc "actif".
57:41 On a un acteur qui est revenu, qui est AXA-IM et qui a pris...
57:45 Ce positionnement.
57:46 Ce positionnement.
57:47 Très intéressant.
57:48 AXA-IM, qui avait revendu à BNP son activité ETF en 2009 et qui est revenu cette année, de manière un peu plus importante, avec cet angle-là.
57:57 Donc, ils ne font pas que de l'actif, mais ils font essentiellement de l'actif.
58:00 Et ils ambitionnent d'arriver rapidement dans le top 10 européen.
58:04 Mais donc, c'est cette thématique-là.
58:06 Et on le sent notamment aussi sur de l'EUG.
58:09 On entend aussi d'autres émetteurs, d'autres gros émetteurs, qui réfléchissent à sortir des indices typiquement EUG et à utiliser leurs propres recherches
58:17 pour essayer d'affiner et donc pour faire ce qui ressemble plus à de l'actif ou du semi-actif.
58:22 Et on le voit aussi aux États-Unis.
58:24 Alors là, on est vraiment sur européen.
58:25 Mais ce qu'on remarque aussi, c'est que cette année, aux États-Unis, les flux sur les ETF actifs ont été relativement importants, de l'ordre de 20%.
58:32 Très intéressant.
58:33 Donc, on sent à suivre.
58:34 Oui, il y a quelque chose, un signal.
58:36 En tout cas, il y a une nouvelle tentative.
58:38 En tout cas, on verra ce que ça donne.
58:39 De répliquer des stratégies actives menées par des gérants.
58:43 On parlera le mois prochain des ETF Bitcoin, parce que là, on n'a plus le temps, Olivier.
58:47 Et ce sera intéressant, peut-être, après quelques semaines quand même de trading, de voir comment se sont comportés ces ETF Bitcoin spots.
58:54 Avec plaisir.
58:55 Et bien, l'événement cette semaine.
58:56 Un mot du positionnement que vous proposez à vos clients pour ce début d'année sur les stratégies que vous pilotez.
59:03 En termes de positionnement, pour l'instant, on n'a pas changé.
59:05 On est resté donc plutôt, plutôt, j'allais dire agressif, mais c'est un peu exagéré.
59:10 On est plutôt sur des marchés actions, toujours un peu surpondérés sur le marché actions.
59:13 Ça nous a bien profité l'année dernière, avec des bonnes performances sur nos profils.
59:17 Et on est resté comme ça.
59:19 Donc, l'année commence doucement, avec plus ou plus de débaisses.
59:22 On est plutôt confiant.
59:23 On voit que les premiers, on attendait ce moment de publication des résultats.
59:26 Les premiers résultats sont plutôt bons.
59:28 Et le chiffre d'inflation un peu supérieur hier n'a pas non plus un effet très important.
59:32 On a changé la donne.
59:33 Donc, le marché est plutôt confiant.
59:35 Donc, pour l'instant, on reste comme ça.
59:36 On surveille et on va attendre de voir les premiers résultats.
59:38 C'est la séquence micro qui commence.
59:40 Merci beaucoup Olivier.
59:41 Olivier Malteste avec nous chaque deuxième vendredi du mois pour cet observatoire ETF dont vous nous faites profiter.
59:47 Directeur des investissements de Youmoney.
59:49 [Musique]