Mercredi 6 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Guillaume Arditti (Fondateur, Belvedere Advisory et chercheur associé à l’Institut Jacques Delors) , Gilles Etcheberrigaray (Cofondateur, président et directeur des investissements, Elkano Asset management) , Enguerrand Artaz (Gérant, La Financière de l'Echiquier) et Alexandre Baradez (Chef analyste, IG)
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous me suivez
00:16en direct à la télévision via vos box, notamment émission que vous retrouvez bien
00:19sûr dans la foulée chaque soir en replay sur notre plateforme bsmart.fr ou encore en
00:24podcast à l'heure qu'il vous plaira et sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:29La première de cette édition ce soir a un seul thème, évidemment le leadership Trump
00:35aux Etats-Unis qui va pouvoir s'exercer pleinement, on est au bord du tiercé gagnant avec ce
00:42phénomène de vague, de vague rouge en l'occurrence qui s'est déployée, victoire à la présidentielle
00:49et donc la Maison Blanche pour Donald Trump, victoire au Sénat avec deux sièges d'avance
00:54pour les républicains dans la nouvelle composition de la chambre haute du congrès et encore
00:59un peu d'incertitude sur la chambre des représentants avec une incertitude qui ne sera peut-être
01:03levée que d'ici quelques jours a priori mais un balotage pour le moins favorable pour
01:10la partie républicaine qui pourrait donc conserver également cette chambre des représentants
01:16qui avait déjà basculé dans le rouge à l'occasion des élections de mi-mandat précédentes.
01:20La vague rouge donc qui trace sa route et les premières réponses qui sont attendues
01:26de la part des institutions monétaires, a priori la FED devrait pouvoir délivrer une
01:32baisse de taux de 25 points de base ce jeudi, 7 novembre, un calendrier un peu décalé
01:37exceptionnellement pour la décision de politique monétaire de la réserve fédérale américaine
01:42en revanche la communication à suivre sera particulièrement intéressante et il n'est
01:47pas sûr que la FED puisse aller jusqu'au bout de la logique qui prévalait jusqu'à
01:51présent pour ramener les taux à des niveaux dits neutres donc la communication de la réserve
01:57fédérale américaine attendue ce jeudi sera particulièrement importante, on aura entre
02:01temps une petite décision de la banque du Brésil également à suivre ce soir et la
02:05décision également attendue demain ce jeudi de la banque d'Angleterre et puis nous évoquerons
02:12bien sûr la réponse ou les réponses possibles du reste du monde face à l'Amérique de Donald
02:19Trump et à l'agenda Trumpiste tel qu'il a été en tout cas explicité pendant la campagne
02:25présidentielle, l'Europe bien sûr qui aura des réponses à apporter et puis la question
02:31des émergents de la Chine et de l'Afrique également n'oublions pas le territoire africain
02:36qui est une terre et un territoire stratégique pour de nombreux états aujourd'hui les états
02:42unis notamment les enjeux pour les émergents et l'Afrique en particulier nous en parlerons
02:46spécifiquement dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir avec un spécialiste de
02:50l'investissement dans ces zones émergentes et africaines Guillaume Arditi le fondateur
02:55de Belvedere Advisory qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
03:06Mais d'abord quelques mots quand même sur cette séance du jour qui marquera l'histoire avec Pauline
03:17Grattel, Tendance mon ami c'est chaque soir en ouverture de Smart Bourse avec vous Pauline
03:21bonsoir. Donald Trump est donc élu président 47e président des Etats-Unis et les marchés
03:29réagissent. Oui la victoire est largement saluée par les marchés boursiers américains le Dow
03:34Jones le Nasdaq et le S&P 500 ouvrent sur des records en hausse entre 2 et 3% le Russel 2000
03:40bondit de 5% et ouvre également sur un record. Bon réaction de marché sans équivoque effectivement
03:45pour les bourses américaines en revanche le sort des actions dans le reste du monde est un peu plus
03:52variable. Oui malgré une hausse violente ce matin en Europe les indices se sont largement retournés
03:57à la baisse dans l'après-midi plutôt ce matin en Asie on a vu le Hong-Seng à Hong-Kong perdre
04:02plus de 2% en revanche le Nikkei lui bondissait de plus de 2% en clôture avec l'effet Yen. Oui
04:08parce que parmi les actifs qui bougent beaucoup aujourd'hui il y a évidemment les devises le
04:15dollar en premier lieu et les taux. Oui le dollar fait évidemment partie des Trump trades et l'indice
04:20dollar progresse entre 1,5 et 2% aujourd'hui notamment face au Yen ou encore à l'euro. L'euro
04:26dollar par exemple rechute autour de 1,07 cet après-midi. Bon qui dit hausse du dollar dit
04:32également hausse des taux Pauline. Oui l'autre grand Trump trade sans surprise le rendement
04:36américain à 10 ans qui bondit de 15 points de base au-delà de 4,45% au-delà de sa victoire
04:42personnelle Donald Trump et les républicains remportent également le Sénat et sont toujours
04:46en ballotage favorable à la chambre des représentants. Le marché intègre ainsi l'idée
04:51de marge de manœuvre très large pour la nouvelle administration. Bon si on rentre un peu dans le
04:55détail de ces Trump trades quelles sont les actions ou les secteurs du marché boursier
05:00américain qui en profitent le plus aujourd'hui Pauline ? Les banques sont très favorisées les
05:05banques américaines par le retour de Trump. JP Morgan et Bank of America ouvrent en hausse de
05:098%, Goldman Sachs de 10% et Wells Fargo de 15%. A suivre évidemment l'action Tesla qui ouvre en
05:16hausse de 15%. Elon Musk étant l'un des très proches soutiens du nouveau président américain.
05:21Enfin le titre Trump Media bondit de plus de 25% à l'ouverture. Qu'est ce qu'on peut dire de la
05:25composition de la séance sur les indices actions en Europe et notamment les actions françaises par
05:31exemple ? En France les actions exposées aux US sont logiquement celles qui profitent le plus de
05:35la victoire de Donald Trump. Publicis et Silor Luxottica, ST Microelectronics ou encore Thales
05:40tirent le CAC 40 et gagnent toutes plus de 2% au cours de la séance. A l'inverse les sociétés
05:45d'énergie renouvelable n'en profitent pas. Bon et puis il y a encore quelques résultats
05:49d'entreprises. On reste dans cette saison de publication de résultats avec à Paris
05:53notamment Crédit Agricole dans le secteur bancaire qui a publié ses comptes du troisième trimestre.
05:57Oui les résultats sont boudés par les investisseurs. La banque fait état d'un bénéfice net en recul de
06:02presque 5% sur un an. Sur le seul troisième trimestre le bénéfice net recule de quasiment
06:0713%. Le PNB lui est stable sur la période. Le titre est dernier du CAC 40 et chute de 5%.
06:13Et puis toujours rien de très rassurant dans le secteur automobile avec le dernier exemple en
06:19date BMW en Allemagne qui est l'antenne rouge du DAX aujourd'hui après ces résultats.
06:23Oui l'entreprise avait déjà alerté sur ses résultats. Le résultat net plonge de plus de
06:2880% sur un an et c'est bien pire que les anticipations des analystes. Les livraisons
06:33sont au ralenti en particulier en Chine, son marché principal où elle chute de 30%. Le titre est en
06:38baisse de plus de 6%. Bon quelle sera la suite du programme pour demain pour les investisseurs ?
06:43Donc la Fed rendra sa décision monétaire demain. Côté micro on attend les résultats d'ENGIE de
06:48Legrand, Veolia ou encore Airbnb. Pauline Grattel avec nous chaque soir en
06:52ouverture de Smart Bourse. Tendance, mon amie, vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
07:08Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché. Gilles
07:11Echeberrigaray est avec nous, le président et directeur des investissements d'Elcano
07:15Asset Management. Anguéran Artaz est à nos côtés également, gérant la financière de l'échiquier.
07:22Et Alexandre Baradez nous accompagne ce soir, chef analyste chez IG. Bonsoir Alexandre,
07:26merci d'être là messieurs, ravi de vous retrouver. Bon bah tour de table, question très ouverte,
07:31enfin il n'y a pas de questions aussi Alexandre. Un mot quand même peut-être de la manière dont
07:36le marché réagit, en première intention en tout cas, à ce qu'on peut décrire comme étant une vague
07:43rouge. Alors on n'est pas encore tout à fait certain que le tiercé gagnant sera remporté par
07:48Trump et les Républicains, mais ça semble néanmoins assez probable, je le disais avec
07:52encore une incertitude autour de la chambre des représentants, mais un balottage plutôt
07:55favorable pour les Républicains et Trump qui pourrait donc l'emporter à la Maison-Blanche,
08:00la Cour suprême est déjà de son côté et pour l'ensemble du Congrès, lui offrant quand même
08:05un certain nombre de marges de manœuvre par rapport à d'autres scénarios où il se serait
08:09retrouvé peut-être un peu plus contraint. Que dire des réactions de marché en première
08:13intention face à cette situation ? Le marché réagit par rapport à une victoire qui est
08:16indiscutable. Le vote populaire c'est 5 millions d'euros sur les estimations sur à peu près 90%
08:21des bulletins dépouillés, c'est 5 millions d'euros de vote d'écart, donc c'est pas
08:24discutable. On voit bien que les démocrates ne vont pas chercher à contester quoi que ce soit,
08:28donc il y a les coups des franches, il y en aura encore plus si effectivement l'intégralité du
08:31Congrès est rouge d'ici quelques jours probablement. La réaction du marché c'est
08:37grosso modo 2% sur la S&P à l'ouverture. Si on se souvient à l'époque 2016, la surprise baissière
08:42ça avait été entre moins 5 et moins 6 sur les futurs américains. Donc il y a quand même une
08:46asymétrie qui montre que le marché, moi ce n'était pas forcément le cas, mais une partie du marché
08:50s'y attendait. Il y avait quand même le Trump Trade en place depuis mi-septembre jusqu'à quasiment
08:54fin octobre, un peu dégonflé juste avant l'élection, mais donc une partie du marché
08:59s'attendait à voir Trump. Donc on salue ça par, comme il se doit, une hausse des indices,
09:03le Trump Trade se poursuit, le dollar qui prend 1,6%, le disant américain qui remonte à des
09:08niveaux pas vus depuis début juillet, 90 points de base quasiment de rebond maintenant depuis mi-septembre.
09:13Depuis la baisse des taux de la Fed ! Les taux n'ont jamais été aussi élevés depuis la baisse des taux de la Fed !
09:19Donc on a tout qui ressemble au Trump Trade qu'on avait finalement, que c'était bien en place
09:24en 2016. Après la question de savoir est-ce que le marché est prêt, est-ce que les marges
09:28manœuvrent importantes ? J'ai quand même l'impression que si le marché est prêt c'est vraiment une
09:32capacité de Trump à déployer ce qu'il avait fait à l'époque. Il faut rappeler quand même le contexte de
09:36l'époque 2016, c'est pas le même contexte. A l'époque le S&P 500 il était en range quasiment, enfin en range,
09:41en phase très latérale depuis deux ans après un très gros rallye post-suprême de 2011, grosso modo à 2014.
09:48Donc 15-16 fois les bénéfices anticipés à l'époque et en range. Au niveau du déficit, il héritait d'un déficit
09:54d'Obama qui était revenu à la normale en fait, qui avait été normalisé à 3%. Donc marge de manœuvre
10:00comme il se devait pour faire un plan fiscal et déployer ce qu'il voulait de produits budgétaires.
10:04Là, le S&P il a fait x2 quasiment depuis 2022, des respirations mais qui n'ont pas détendu les multiples
10:11donc on n'est plus à 15 fois les bénéfices, on est maintenant à 22 fois les bénéfices anticipés.
10:15Et le déficit, il héritait de la situation de Biden qui a lui vraiment tiré sur le déficit comme il fallait
10:20en tout cas au moment du Covid mais qui a poursuivi ça ensuite. Donc il semble assez logique de considérer
10:25que ces marges de manœuvre, même si le congrès est intégralement rouge, ne seront pas aussi importantes
10:29qu'à l'époque parce que même si le congrès est rouge, il y aura une partie effectivement un peu radicale
10:35à l'aspect Trump qui sera ok, mais peut-être qu'il y aura une partie plus modérée, plus centriste des Républicains
10:41et aider en cela peut-être par des messages du 13 euros de la fête pour dire attention au déficit,
10:45vous le connaissez, on a vu à un moment donné que ça commençait à poser un peu de problèmes
10:49quand les taux sont montés à plus de 5% sur les 10 ans ou autre, donc attention au déficit.
10:52Donc il semble qu'il pourra faire un peu d'expansion fiscale et budgétaire pour tenir un peu ses promesses.
10:57Il y en aurait eu dans le cadre d'une administration Harris également, je crois que de ce point de vue-là pour le marché,
11:02alors je ne dis pas que c'est kiff-kiff parce qu'il y a manière et manière de faire du déficit budgétaire,
11:05mais à la fin de la journée, il y aura quand même toujours un déficit budgétaire lâche et très lâche aux Etats-Unis.
11:10Oui, mais le raisonnement qu'on peut avoir, moi c'est mon scénario en tout cas, c'est que si Harris était élu,
11:15je pense que le marché n'aurait pas aimé, un peu en symétrie du Trump trade, en gros Trump trade expansionniste,
11:18donc Harris, son programme était quand même plus équilibré d'un point de vue des finances publiques
11:22et probablement il s'intégrait mieux dans le scénario, on en parlait peut-être tout à l'heure, de la Fed.
11:25C'est-à-dire que je pense que Jérôme Poel lui-même aurait bien aimé avoir Harris
11:28parce que ça correspondait pile-poil à ce qu'il fallait pour un soft lending et pour amener l'inflation à 2%.
11:32Avec Trump, ce sera peut-être un peu plus compliqué et donc on aura peut-être des premiers éléments demain soir de réponse.
11:37Sur la réaction de marché, vous dites attention, autant en 2016, ça a effectivement donné une impulsion qui est devenue une tendance forte,
11:45là vous dites attention un peu au risque d'overdose et méfions-nous de la réaction des marchés en première intention.
11:50En tout cas, ce n'est pas quelque chose qu'on peut extrapoler aussi durablement que ce qu'on a vu se mettre en place entre 2016 et peut-être jusqu'en 2019 même d'ailleurs.
11:59Jusqu'où le marché, enfin les investisseurs, les gérants-hôtes sont partis, est-ce qu'on est prêts à payer 23 fois les bénéfices, 24 fois les bénéfices ?
12:06Rappelons quand même que c'est des niveaux, si on va sur des 24 fois, on dépasse les niveaux du pic post-Covid de 2021,
12:12on retrouve du coup des niveaux du début des années 2000 au moment de l'abuse de l'Internet.
12:15Donc c'est quand même des niveaux qui ne sont pas archi-confortables et qui selon moi effectivement poussent les investisseurs à réfléchir sur la nécessité,
12:22encore une fois, de faire des petites pauses quand même un peu latérales, quelques mois, peut-être dans cette phase de transition avant la prise de fonction de Trump par exemple.
12:28Bon, Anguéran, vos premiers commentaires, réactions à chaud, alors peut-être les enseignements quand même de ce qui s'est passé sur le plan électoral
12:38et la manière dont les marchés, encore une fois, accueillent ce qui semble être un leadership très large, voire dominant de Trump aujourd'hui dans la politique américaine.
12:49Oui, je pense qu'il y a deux choses à souligner. La première, on parlait des marges de manœuvre, c'est que malgré tout, même si je suis d'accord,
12:57il y aura peut-être la force du rappel du marché obligataire ou des choses comme ça qui font que les marges de manœuvre ne seront peut-être pas si grandes
13:04que ce que le marché semble prédire aujourd'hui. Malgré tout, le Trump de 2024 et le Trump de 2016 ne sont pas tout à fait les mêmes, du point de vue notamment des équipes qui l'entourent.
13:14En 2016, Trump gagne presque un peu par surprise. – À commencer par la sienne ?
13:20– À commencer par la sienne, mais justement, ça ne crée pas autour de lui une équipe très forte, très composée, ce qui a permis un peu à tous les grands ponts du parti républicain
13:27de se placer ici ou là et un peu de canaliser autant que possible les velléités de Trump. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, il a quand même autour de lui des gens
13:35qui sont acquis à sa cause, à ses idées. Donc il a quand même beaucoup plus de marges de manœuvre, même vis-à-vis de son propre parti, qu'il en avait en 2016.
13:43Donc de ce point de vue-là, il y a quand même, à mon avis, des marges de manœuvre qui sont très significatives du côté de Trump.
13:50– Ceci étant dit, là où je rejoins l'accent, c'est sur la poursuite du Trump trade et de la réaction de marché initial.
13:57Alors que là, effectivement, on a la poursuite du Trump trade classique, donc que des choses très logiques a priori, les small caps qui surperforment,
14:05les taux qui se tendent, le dollar qui monte, les actifs chinois-européens qui sont plutôt en baisse.
14:11On coche un peu toutes les cases du Trump trade classique. Est-ce que ça, ça peut être vraiment durable ?
14:16– Toute la question est là. Et c'est vrai qu'on peut… On rappelle la différence de contexte par rapport à 2016.
14:22Ce serait que là, on est sur des niveaux de valorisation extrêmement élevés, sur une dynamique de marché très forte.
14:28Et puis sur le plan aussi Macron, on est quand même dans une situation différente.
14:31On parlait du déficit budgétaire, c'est vrai, mais aussi en 2016, on est encore dans cette phase de baisse du chômage.
14:39Petit à petit, on était encore sur cette phase de baisse du chômage qui a duré de 2010 à 2019, finalement.
14:46Donc quand même dans une amélioration tendancielle de cette partie-là, on n'avait pas du tout eu de sujets d'inflation.
14:52Au contraire, à la limite, on accueillait…
14:54– La reflation avec bienveillance, bien sûr.
14:57On était traumatisés par la stagnation séculaire du cycle précédent.
15:01– Là, on sort d'une période d'hyperinflation, enfin en tout cas d'inflation très forte.
15:06On a un marché de l'emploi US qui, même s'il y a de la volatilité des chiffres d'un mois sur l'autre,
15:12est quand même plutôt sur une tendance un peu de dégradation, sans que ce soit forcément inquiétant à ce stade.
15:17Mais on n'est pas dans une phase non plus d'amélioration, donc on est quand même dans un contexte très différent.
15:23Et les nouvelles qu'on peut avoir, notamment sur le plan macro dans les 2, 3, 4 prochains mois,
15:28c'est-à-dire finalement avant l'investiture officielle et avant que des mesures concrètes puissent être mises en place,
15:34elles peuvent quand même pas mal changer la lecture de marché.
15:37Imaginons qu'on est sur les deux prochains rapports emploi des mauvais chiffres,
15:42tout de suite la perception des marges de manœuvre de Trump peut être un peu remise en cause.
15:49– Concrètement, ça le ferait réfléchir sur quoi ?
15:51D'avoir effectivement un taux de chômage qui pourrait commencer à remonter encore un petit peu ?
15:57Quelle partie de la doctrine Trump est-ce que ça pourrait amener à faire réfléchir ?
16:03– Ça c'est peut-être un peu plus compliqué à dire,
16:05mais il y a quand même une partie, notamment sur la partie hausse des droits de douane,
16:10où malgré tout s'il s'est implémenté d'une manière unilatérale,
16:14sans nuance, sans distinction, sans exception, etc.,
16:20où traditionnellement, dans l'histoire, quand on regarde les très grosses hausses du tarif douanier,
16:28on voit plutôt un effet un peu récessionniste et un peu de ralentissement sur la croissance.
16:33Si on met ça en place au moment où on a un emploi qui commence à déraper,
16:37le risque que des petites entreprises qui déjà sont un peu en difficulté
16:43se retrouvent dans une situation où là on ne peut plus s'approvisionner
16:46par rapport à nos produits qui viennent de Chine,
16:48pour lesquels on n'a pas de produits de substitution,
16:50du coup on n'a plus de demandes en face,
16:52et donc on est obligé d'ajuster nos effectifs, ça peut amplifier…
16:57– Donc là, ça ne boucle plus avec la promesse politique de Trump.
16:59Je mets des droits de douane pour vous protéger.
17:01– Voilà, et surtout si ça concerne notamment des petites entreprises
17:04dans les États un petit peu en difficulté, qui ont été très pro-Trump,
17:08je pense que ça peut un peu faire réfléchir sur cette partie-là.
17:11Sans doute pas sur la partie déficit budgétaire, baisse des impôts, etc.,
17:15parce qu'au contraire, on dirait que c'est une manière d'accumuler de la croissance,
17:18mais sur la partie hausse des droits de douane,
17:22peut-être que ce sera une priorité qui peut être un petit peu…
17:25– Donc les fragilités sous-jacentes de l'économie américaine
17:28peuvent être quelque chose, une force de rappel pour la doctrine et les Trumponomics ?
17:34– Ça peut en tout cas être le cas, et on va rentrer dans une période là,
17:38sur deux ou trois mois, avant l'investiture,
17:41où tout ce qui va pouvoir se passer sur le plan Macron peut avoir vraiment un impact.
17:44– Gilles, vos réactions, commentaires ?
17:47– Par rapport à ce qui t'es dit, j'ai trois ou deux réactions,
17:52par rapport à l'effet, on voit maintenant une segmentation US, hors US,
17:55clairement, il y a un gigantesque mouvement d'aspiration de l'épargne mondiale vers les US,
18:00clairement, le reste n'existe plus,
18:03on va voir ce que va dire le parti communiste chinois vendredi matin sur leur lance,
18:05mais si à mon avis, ils en gardent sous le pied,
18:08ou s'ils n'arrivent pas à faire un bon, je veux dire, un grand bon en avant,
18:13s'ils n'arrivent pas à ça, on va oublier les émergents, on va oublier tout le reste,
18:18ça c'est le premier point, et le deuxième point,
18:19par rapport aux limites de ce qu'on attend de Trump, effectivement,
18:23il y a deux, il y a un paradoxe pour moi dans ces élections,
18:26parce que le facteur déterminant, c'est l'inflation,
18:28la motivation numéro un des électeurs, en particulier des classes populaires,
18:32qui ont voté Trump, c'est le choc de l'inflation attribué à Biden,
18:35qui est l'ensemble Covid et la suite.
18:39– Donc c'est quand même un peu l'économie,
18:41parce que c'est vrai qu'un des premiers commentaires,
18:42on s'est dit, Clinton nous avait dit, c'est l'économie stupide, etc.,
18:46on est focalisés, nous, en tant qu'observateurs,
18:48sur la croissance nominale, l'activité économique,
18:51mais dans le facteur économique, il y a la partie inflation,
18:54et c'est cette partie-là qui a déterminé le vote des Américains.
18:59– C'est les classes populaires.
19:00– Donc c'est quand même un peu l'économie qui a décidé de ça.
19:03– Il y a une dichotomie américaine aujourd'hui,
19:06une économie qui est au mieux en termes de croissance économique,
19:08de marché boursier, de consommation, des classes supérieures,
19:12mais avec des classes populaires qui sont en souffrance,
19:15clairement, qu'on a déjà parlé d'ici,
19:18il y a aussi une vision que le chômage, leur emploi, c'est eux,
19:22l'inflation, c'est le gouvernement, il y a aussi cette dichotomie
19:25que les démocrates n'ont jamais réussi à joindre,
19:29en disant que l'absence de chômage, c'est aussi un peu de l'inflation,
19:32tous ceux qui disent en France que l'inflation, ce n'est pas grave.
19:35On voit bien, cette année, dans toutes les élections,
19:38c'est l'année où il n'y a plus d'élections,
19:39systématiquement, les sortants ont eu des problèmes,
19:42en Inde, en Europe, partout,
19:45et le sujet numéro un qui leur a porté tort, c'est l'inflation,
19:49et la sortie de 2 ans d'inflation.
19:51– Le coup politique de l'inflation.
19:52– Le coup politique de l'inflation, alors qu'on disait,
19:54c'est très bien, on se souvient des années 70,
19:55tout le monde était content, et qu'on payait,
19:57et en fait, non, il y a un vrai coup politique,
19:59surtout dans les sociétés vieillissantes,
20:00il y a un vrai coup politique, là, au Japon, il y a 3 semaines,
20:05le prix des ramens a coûté cher au Premier ministre,
20:08donc voilà, il y a un coup politique de l'inflation qui est très fort,
20:11et donc, par rapport au Trumponomics 2.0,
20:15je dirais qu'il y aura quand même deux limites,
20:17un, c'est hyper inflationniste,
20:19donc répondre à l'inflation par l'inflation,
20:21là aussi, il risque d'avoir…
20:22– Là aussi, ça ne boucle pas avec la promesse politique de Trump,
20:24je vais vous ramener les prix, vous allez voir,
20:26on va revenir au prix d'avant Covid avec moi,
20:29tout ce qu'il veut mettre en place va dans le sens complètement inverse.
20:31– Voilà, donc ça, il y a un problème politique, là, majeur,
20:34après, Trump, c'est après moi le déluge, donc…
20:36– Oui, il y a la littérature de la campagne,
20:39et puis, il y a l'exercice pratique de l'agenda.
20:42– Il ne peut pas critiquer le Parti républicain par la suite,
20:44il en a rien à faire, voilà, donc ça, ce n'est pas un problème,
20:48parce qu'en plus, il y a deux écoles,
20:49il y a les Trumpistes de Washington qui sont très anti…
20:52enfin, très pro-droit de douane, Litzinger & Co,
20:55et il y a ceux de New York et avec Edmunds
20:58qui pensent que c'est juste un outil de négociation,
21:00là aussi, il va falloir réconcilier les gens,
21:02mais en tout cas, donc il y a cette limite de l'inflation,
21:06et après, moi, ce qui m'a frappé depuis le mois dernier,
21:10c'est le retour des bandes vigilantes,
21:13c'est quelque chose, en Angleterre, pour l'Europe, aux Etats-Unis,
21:17voilà, les déficits, maintenant, quoi qu'il leur coûte,
21:20c'est quelque chose qui a visiblement…
21:22– Et de ce point de vue-là, l'exceptionalisme américain,
21:25le prélège exorbitant du dollar est un peu entamé également ?
21:28– Et même, je veux dire, qu'au UK, quand le gouvernement augmente un peu,
21:32les guildes remontent jusqu'au sommet,
21:34OK, c'est l'UK, c'est la Marseille,
21:38mais là, on a quand même vu 80 centimes sur les perspectives,
21:40c'est-à-dire le chiffre du chômage qui avait mis le feu aux poudres,
21:42il a été quasiment renversé le mois dernier.
21:44– Donc ce n'est pas juste la résilience de l'économie
21:46qui a justifié ce repricing du marché obligataire ?
21:49– Non, c'est le retour définitif, la résurrection même, je dirais,
21:53la résurrection, ou pas, des bandes vigilantes,
21:55est-ce que maintenant le marché obligataire va peser sur le Congrès,
22:00alors que pendant 15 ans…
22:01– Et votre réponse ? Oui ?
22:03– Oui, c'est possible, mais après, je ne sais pas justement,
22:06pour le moment, je n'ai pas la réponse,
22:07savoir si c'est transitoire ou si c'est… mais c'est une possibilité.
22:10Si c'est le retour des bandes vigilantes,
22:11c'est le retour du marché obligataire,
22:13James Carvill, le stratégiste de Louis Vuitton,
22:16avait dit, je vais me ressusciter dans le marché obligataire,
22:18c'est celui qui fait peur à tous les homologues qui dirigent le monde.
22:21Si on retrouve ça, on change de dynamique aussi sur les troponomics,
22:23parce qu'on avait 15 ans où les déficits ne posaient pas de problème
22:28et on les finançait, donc ça, pour moi, c'est vraiment une surprise.
22:32– Des garde-fous quoi, dans la fragilité de l'économie,
22:34dans le marché obligataire…
22:36– C'est sorti, en tout cas, c'est une nouveauté, moi, frappante,
22:40qu'on commence à avoir peur du déficit aux États-Unis,
22:43alors que, politiquement, personne n'en parle,
22:46je veux dire, la branche conservatrice a été anéantie par Trump,
22:51Paul Ryan, tous les gens qui voulaient faire disparaître la dette d'État,
22:55il n'existe plus politiquement, tout le parti républicain était un faux idée,
22:58il n'y avait vraiment personne aux États-Unis,
23:00aujourd'hui, pour défendre l'orthodoxie budgétaire.
23:03– On verra, avec un petit coup de pouce du marché obligataire,
23:05peut-être que quelques voix républicaines,
23:07de conservateurs budgétaires historiques pourront retrouver un peu de…
23:12– Ils ont tous été, il y a quelques ans, soit ils ont disparu,
23:15soit ils se sont trompisés totalement, mais voilà.
23:17– Les résurrections sont toujours possibles, vous l'avez dit.
23:21– En tout cas, pour moi, c'est quelque chose de marquant,
23:23le fait que le retour du marché obligataire,
23:26comme gardien du temple des déficits budgétaires,
23:29ça c'est quelque chose pour moi, je fais de la gestion depuis 30 ans,
23:34ça c'était quelque chose des années 90,
23:35– Oui, on ne l'a pas connu, moi de ma génération, je ne l'ai pas connu.
23:38– Le retour du temple, c'est quelque chose qui existait,
23:39on le savait, dès que tu traverses, poum, il est tout monté,
23:42et voilà, ça fait 15 ans que ça avait disparu.
23:46– On verra, il y a un petit test ce soir,
23:48je crois que le Trésor américain a 25 milliards de dettes à 30 ans à placer,
23:51c'est déjà une bonne manière d'entamer, de poursuivre en tout cas,
23:57l'élection américaine et la réaction de marché,
24:00et donc demain, la réserve fédérale américaine, Alexandre,
24:04le marché continue d'imaginer qu'une baisse de 25 points de base
24:07est encore possible après celle de 50 le 18 septembre ?
24:09– Oui, complètement, on est à 98% de progrès, ça arrive,
24:12donc ce serait…
24:12– Pas de raison d'en changer quoi.
24:13– Pas de raison de changer, mais déjà si ça changeait,
24:16ce serait guerre ouverte contre Trump dès le premier jour,
24:19et Trump ruée dans les brancards instantanément,
24:22donc ce serait malvenu politiquement de la part de Powell,
24:25après c'est baisse de taux Middowich, ou baisse de taux…
24:29c'est toujours pareil, c'est le discours qui va accompagner derrière,
24:31est-ce que c'est plutôt là ou plutôt plus tard ?
24:35J'ai quand même l'impression que ça peut arriver un peu demain quand même,
24:37parce qu'on a quand même un beau corridor entre la réunion de septembre
24:43et où il y a pas mal de statistiques, et il est plutôt bon,
24:46la réserve surprise économique américaine, au moins on se parait,
24:48– Bien remontée.
24:48– Depuis 6 mois, 8 mois, elle est bien remontée,
24:51les derniers chiffres du PIB sont bons, le dernier SM Service,
24:53ça aussi attention, le rapport sur l'emploi n'était pas terrible…
24:56– La composante d'emploi de l'SM Service est remontée très très nettement.
24:59– Et sur le dernier rapport, les salaires restent toujours en rythme annuel à 4%,
25:03donc on est un peu remonté depuis 2 mois,
25:05donc on est plus vers les 3%, on est remonté sur les 4%,
25:09et le taux de chômage n'a pas beaucoup bougé,
25:10donc je trouve qu'il n'y a pas vraiment…
25:13la situation du soft lending on ne l'a pas, il n'y a pas de lending pour l'instant,
25:16donc je dirais que les projections de septembre, les dotplots ou autres,
25:21ont peut-être aussi été faites dans un environnement
25:22où il faudrait regarder les… alors je n'ai pas fait avant de venir,
25:24mais les sondages Biden, Harris, Trump,
25:30est-ce que Harris n'était pas un peu devant les sondages,
25:32ouose qui a pu pousser la fête à considérer qu'elle avait une chance de l'emporter,
25:35avec une d'amis qui étaient bonnes à ce moment-là,
25:36et donc a aussi peut-être un peu,
25:38ce qui a pu un peu influencer les dotplots aussi.
25:40Est-ce que, on aura les prochaines projections en décembre,
25:43mais est-ce qu'on n'a pas une petite porte ouverte demain soir
25:45pour envoyer un message, qui ne soit pas trop agressif non plus,
25:48mais de vigilance par rapport à…
25:52Il sera évidemment largement interrogé sur Trump,
25:55mais voir comment il répondra,
25:56comment Powell répondra dans la séance de questions-réponses
26:00sur les questions qui lui seront posées sur la politique et les Trumponomics.
26:03Complètement, et je propose une question sur le déficit,
26:06c'est vrai qu'il y a aussi le propos de Musk,
26:08c'est-à-dire que s'il avait des fonctions un peu plus installées
26:10sous le mandat Trump et qu'il avait ses idées sur la réduction des coûts,
26:13on a bien vu comment ça s'est passé chez Twitter,
26:14c'était plutôt à l'âge que ça s'est passé,
26:17mais la question peut se poser sur l'impact économique,
26:19c'est-à-dire que ça peut être un moyen effectivement
26:20de réduire les coûts et les dépenses en coupant plusieurs postes,
26:23mais quel impact économique en face de ça ?
26:25Ça serait bien par contre pour la pénotation, le coût de la dette, etc.,
26:29ça remettrait d'écart un petit peu le stress sur la dette,
26:32mais par contre, quel impact économique de tout ça ?
26:34Et ça, ça pourrait être ce que le marché peut sous-estimer aussi un petit peu,
26:38c'est-à-dire finalement si Trump s'engage de son administration
26:40dans une réduction des dépenses assez rapide,
26:43il va falloir compenser ça aussi,
26:44alors ça peut être quelques mesures fiscales qui arriveront,
26:46mais est-ce que du coup il n'y a pas un petit risque pour la croissance
26:48qui viendrait d'une réduction de déficit ?
26:50La réduction de coûts, entre autres,
26:52c'est se faire des agences de régulation
26:54qui l'empêchent de mettre des Tesla qui brûlent sur les routes,
26:57je veux dire, voilà, c'est se venger aussi de la fête, de crypto,
27:03enfin voilà, c'est…
27:04C'est la logique de vengeance, quoi.
27:06Il y a quand même un peu de ça…
27:07De revanche.
27:08De revanche, puisque oui, c'est plus adapté.
27:10Oui, pareil.
27:11Je veux dire, ils veulent faire des agences de régulation,
27:13c'est la régulation Medicare, Medicaid…
27:16Ah ben là, je pense qu'on rentre dans une grande vague de dérégulation.
27:18Si on suit la doctrine Trump, c'est une nouvelle régulation,
27:22on en enlève deux, quoi, c'est-à-dire que…
27:23Surtout celles qui embêtent Elon Musk et les autres,
27:25et les cryptos, et ainsi de suite.
27:26Mais je veux dire, sur les dépenses structurelles du déficit américain,
27:30il n'y a rien d'annoncé, Medicaid s'est maintenu,
27:32Medicare s'est maintenu, Obamacare…
27:34Ah ben il ne va jamais démonter Obamacare.
27:37Les dépenses militaires, personne n'en…
27:41Voilà, donc je veux dire, c'est sur les infrastructures du gouvernement éventuellement,
27:45mais il n'y a pas aujourd'hui de vision de diminuer les dépenses structurelles.
27:51Et dernier point par rapport à l'économie,
27:53il y a un aspect, c'est que par Powell justement,
27:55je veux dire, un des aspects trop économiques,
27:57c'est la fin de l'indépendance ou la soumission de la banque centrale.
28:00Voilà, et ça sera aussi un sujet intéressant au vu de demain soir,
28:04et des mois qui vont suivre de la relation entre Powell et…
28:08Je ne doute pas, des ressorts, y compris au sein de la réserve fédérale américaine,
28:12pour protéger le plus longtemps possible encore son indépendance.
28:16L'indépendance, ça ne se balaie pas non plus comme ça d'un claquement de doigts,
28:20ça s'érode dans le temps, je veux bien l'entendre,
28:23mais ça ne change pas non plus en 24, en 48 heures.
28:26Ce sera un enjeu de Trumponomics, voilà comment Powell,
28:28et ça commence toujours ce soir pour Powell et la fédérale réserve américaine,
28:33de préserver leur indépendance.
28:35J'ai appris un truc, c'est que Donald Trump, le président des États-Unis,
28:40peut virer le président du board de la réserve fédérale américaine,
28:45en l'occurrence Jérôme Powell,
28:47mais ne peut pas mettre fin à son mandat de membre du directoire
28:50du board de la réserve fédérale américaine,
28:52sachant que l'organe de décision de la politique monétaire,
28:55ce qu'on appelle le FOMC,
28:57qui est naturellement présidé par Jérôme Powell
29:01en tant que membre du board et président du board de la Fed,
29:05le FOMC peut se choisir un chairman,
29:08un président qui ne serait pas forcément non plus le président du board de la Fed.
29:13C'est-à-dire qu'on peut quand même avoir un Jérôme Powell
29:15qui ne serait plus président de la réserve fédérale américaine,
29:18mais qui continuerait de présider le FOMC de la fédérale réserve.
29:23Bon, bref, on verra où on en est.
29:26Non mais je ne sais pas, sur la question de la Fed,
29:27qu'est-ce que vous dites, Anguerrand,
29:29et la fonction de réaction de la Fed dans un environnement Trumponomics ?
29:33Je pense qu'à court terme, la question ne va pas tellement se poser,
29:35c'est-à-dire que là, la Fed a quand même d'assez bons motifs
29:39de délivrer les deux baisses de taux jusqu'à fin 2024,
29:43et ça va assez quand même dans la direction de Donald Trump.
29:47La dernière fois qu'il a mis la pression sur la Fed,
29:49ce n'était pas tellement pour qu'elle monte les taux,
29:50c'était en 2018 pour qu'elle arrête de les monter et qu'elle commence à les baisser.
29:53Donc, tant que la Fed baisse les taux, j'ai envie de dire qu'il n'y a pas tellement de sujets.
29:58La question se posera plutôt, à mon avis, début 2025.
30:02Si là, sur les mois qui viennent, on a toujours des données économiques très bonnes
30:06et qu'on commence à se projeter sur l'impact des Trumponomics
30:08sur notamment l'inflation, etc., le risque de surchauffe peut-être de l'économie,
30:12et où là, la Fed peut dire…
30:14La Powell voudra arrêter et Trump lui mettra la pression pour continuer.
30:17C'est peut-être là où il y aura un sujet, en sachant qu'en plus,
30:24pour compléter les propos sur le pouvoir du président américain vis-à-vis de la Fed,
30:29il ne peut en plus, entre guillemets, virer le président de la Fed qu'à priori pour une faute.
30:34C'est-à-dire qu'il ne peut pas simplement le démettre pour un motif politique.
30:42Donc, je pense qu'effectivement, l'indépendance de la Fed peut être un sujet dans le temps,
30:49pas forcément pour les mois qui viennent, en tout cas jusqu'à la fin d'année.
30:54– Il faut pas regarder tout dans le détail.
30:55Modifier le mandat de la réserve fédérale américaine,
30:58ça doit quand même passer, j'imagine, à un moment par une petite question au Congrès.
31:02Je reviens sur mon point de l'idée de savoir,
31:04est-ce que Trump a une maîtrise totale du caucus républicain aujourd'hui ?
31:08Changer le statut et le mandat de la réserve fédérale américaine,
31:12j'imagine là aussi qu'il puisse y avoir encore quelques conservateurs budgétaires, monétaires,
31:17qui mettraient l'idée que ce n'est pas forcément une bonne idée.
31:20– Le niveau d'obéissance est tout bas.
31:22Donc, grosso modo, effectivement, pour le moment, ça coïncide, il n'y a pas de souci.
31:26Il y a un moment où quand la FED va vous voir dans les pieds,
31:28il va dire, non, attendez, vous avez baissé les taux pour les démocrates,
31:30vous avez baissé les taux pour moi, et voilà, et c'est ça sa vision.
31:34Et il ne va pas s'embarquer sur le problème de mandat, de fèdérale.
31:37– D'accord, trop compliqué.
31:38– Trop compliqué, il dit, je suis président des Etats-Unis,
31:40j'étais élu en plus de gagner la vote populaire,
31:42ça je pense qu'on va en entendre parler, c'est quand même une première pour lui.
31:44Et il va dire, maintenant, Vox Populi et Vox Dei,
31:48merci de baisser les taux, parce qu'il faut stimuler l'économie.
31:51Et voilà, et le problème, ça va être sur le taux,
31:53et savoir si l'économie américaine avec un taux de mortgage à 7% peut fonctionner.
31:58– Oui, un point, là aussi, dans la rhétorique ou la doctrine Trump,
32:04dans les facteurs qui ont sans doute été des facteurs
32:07très désinflationnistes dans l'économie américaine,
32:10c'est quand même l'accueil de 3 millions de migrants sur l'année écoulée.
32:15Alors évidemment, venant suppléer une offre de travail manquante,
32:20apportant également, j'imagine, un peu de demande intérieure à l'économie américaine,
32:26ça c'est une partie quand même de la désinflation que Trump projette d'enlever.
32:32Il ne s'agit pas juste de stopper les flux migratoires,
32:34il s'agit de les renverser en guérant.
32:36– Oui, c'est vrai que ça a priori,
32:39autant je trouve sur la partie droite douane,
32:44l'impact inflationniste, même s'il paraît évident,
32:46est peut-être pas si linéaire que ça,
32:50parce qu'en réalité l'impact sur la demande, etc.,
32:53peut avoir des effets un peu contre-intuitifs,
32:55autant sur cette partie réduction de l'immigration,
32:58a priori, l'impact est quand même inflationniste,
33:01même s'il existe dans le monde des pays où on a un taux de chômage très bas,
33:08pas d'immigration, pas de force de travail et pas d'inflation salariale, ça existe.
33:12Enfin, vu le fonctionnement du marché de l'emploi américain,
33:15ça paraît peu probable qu'on ait ce scénario-là.
33:17Donc effectivement, a priori, ça c'est quand même inflationniste,
33:20après la question est de savoir qu'est-ce qui est de la posture politique
33:25et qu'est-ce qui sera mis en place dans les faits.
33:28C'est-à-dire qu'on parle quand même de 10 à 11 millions de personnes
33:34qui seraient immigrées illégales aux États-Unis,
33:37pas toutes ont un emploi,
33:39mais globalement c'est quand même un nombre très important de personnes,
33:43renvoyer 10 millions de personnes,
33:45c'est facile à dire dans une campagne électorale,
33:47c'est un peu moins simple à faire dans les faits.
33:49Donc la concrétisation de ces mesures-là et l'impact réel sur l'économie
33:56mettra peut-être du temps à venir.
33:59Et j'ajouterai qu'aussi sur la partie flux migratoire entrant,
34:03parce que là il y a la question de, est-ce qu'il arrivera à renvoyer les gens ?
34:06On verra, mais sur la partie flux migratoire entrant,
34:08finalement le discours était très différent entre Trump et Harris,
34:12la réalité de ce qui était projeté n'était pas tellement.
34:16Déjà Joe Biden au début de l'été avait quand même plutôt communiqué
34:22sur une réduction des flux migratoires notamment venant d'Amérique latine,
34:27donc sur ce plan-là on n'aurait pas eu non plus une très très grosse différence.
34:31Et puis la force de travail aujourd'hui est quand même relativement importante aux États-Unis,
34:36le marché de l'emploi s'est extrêmement détendu,
34:38on a vu sur la dernière enquête de Jolts la semaine dernière
34:42le taux de départ volontaire qui s'effondre complètement,
34:46donc on a une force de travail disponible qui augmente largement
34:49avec des gens qui ont beaucoup plus de craintes de changer d'emploi.
34:53Donc je dirais qu'à court terme il n'y a pas tellement d'inquiétude à avoir sur la tendance,
35:00surtout que renvoyer les personnes ça prendra du temps.
35:03Ça rejoint un petit peu ce que le commentaire que vous disiez sur la réaction de marché,
35:06oui c'est des Trump's trades un peu sous ce théoride,
35:10néanmoins si le marché intégrait ou factorisait une implémentation pleine et entière de la doctrine Trump,
35:18on ne serait pas à 4,45 j'imagine sur le 10 ans,
35:21il y a quand même aussi dans l'idée du marché que Trump ne pourra pas aller jusqu'au bout de tous ses projets
35:27ou en tout cas de pousser les curseurs beaucoup trop loin.
35:30Oui probablement parce qu'entre ce qui est annoncé et ce qui pourra être mis en place concrètement,
35:36même si les marges de manœuvres sont importantes d'un point de vue politique,
35:40il y a quand même potentiellement pas mal de forces de rappel qui font que tout ne sera peut-être pas mis en place
35:46et surtout pas forcément dans un timing très court.
35:49Et surtout les impacts que ça peut avoir, les annonces peuvent intervenir rapidement,
35:53la mise en place concrète et les effets concrets sur l'économie ça peut prendre quand même un peu de temps.
35:57On parle un peu de l'Europe dans ce contexte ?
35:59Je suis d'accord pour rajouter une chose, quand on voit le meeting de Madison Square Garden la semaine dernière,
36:03Trump a fait une campagne à droite voire à l'extrême droite, il assume tout, il va vouloir délivrer.
36:08C'est pour ça que je pense que la caractéristique inflationniste de ce qu'il annonce est claire et nette et pas perçue par les droits.
36:22Et même si politiquement ça lui coûte, vous dites c'est pas grave, c'est son projet ?
36:28C'est son projet, il a été clair dessus, il n'a jamais délayé, il est toujours resté à droite voire à l'extrême droite,
36:33il n'est jamais venu au centre, c'est une caractéristique de l'électeur.
36:37Et donc là il va essayer de délivrer et les gens qui sont avec lui en tout cas à Washington,
36:42moi à New York mais plus à Washington, sont là pour délivrer du Trumpisme pur et dur.
36:46Ah mais de ce point de vue là il s'y prépare, il l'a très bien expliqué pendant sa campagne.
36:50Je me suis fait avoir une fois en 2016, je ne me ferai pas avoir en 2024.
36:53Sur les droits de douane, sur l'impatience des immigrés.
36:56Il faut compter dessus ?
36:57A mon avis il faut compter dessus, alors après l'impact, qu'est-ce qui fait l'impact ?
37:01Ça je pense que c'est très clair, mais en tout cas qu'ils essayent, pour moi c'est quelque chose qui est...
37:08C'est écrit ?
37:08C'est écrit, vu le style et vu le temps de la campagne.
37:12Alexandre, justement il faut dire un mot de l'Europe.
37:14Intéressant, la réaction de marché a été très violente à la hausse ce matin,
37:20et puis retournement et renversement majeur puisqu'on va finir en baisse de 1,5%
37:24sur l'Eurostox par exemple pour l'Europe.
37:27Il y avait deux enseignements par rapport à ça, c'est que la réaction initiale,
37:31il y a peut-être des facteurs techniques, en gros l'Europe était un peu sous pression,
37:34le cas pour les sujets domestiques aussi, budgétaires ou autres,
37:37mais même les voisins comme le MIB italien par exemple,
37:39ils ont une traite très latérale depuis 4 mois, 6 mois,
37:41donc on n'arrivait pas à casser cette résistance,
37:43donc c'était un peu déjà des craintes de Trump traite d'un côté,
37:46peser un peu sur la valeur européenne.
37:47Donc une fois que ça arrive, c'est un peu l'inverse du sell the news,
37:50on craint donc on achète un petit peu.
37:52Mais au-delà de l'effet technique,
37:53je pense que ce matin il y avait peut-être quelques considérations plus moyen terme,
37:56et auxquelles je crois d'ailleurs, pas à court terme,
37:58mais sur l'horizon peut-être de 12 mois voire un peu plus,
38:00l'idée que l'Europe va devoir, comme elle l'avait fait un peu,
38:03alors toujours à son rythme, c'est l'Europe,
38:04mais se renforcer sa capacité domestique en fait,
38:10faire un peu ce que Biden a voulu faire,
38:11du re-shoring, de la relocalisation d'activités un peu stratégiques ou autres.
38:14L'Europe avait déjà commencé à le faire un petit peu après le Covid
38:17quand on s'aperçut des faiblesses sur les questions de santé.
38:18Une ébauche de souveraineté quoi.
38:20Voilà, mais du coup, entre le plan proposé par Draghi,
38:23ça correspond plutôt bien, les nouvelles menaces,
38:26Trump, renforcer cette souveraineté,
38:27mais à l'échelle européenne, il n'y a que des pays qui ont des capacités toujours fortes,
38:30aujourd'hui, comme l'Allemagne qui en plus n'a pas de croissance depuis deux ans,
38:33là aussi ça tombe très bien,
38:34voilà, il y a un petit boulevard qui s'ouvre pour renforcer un peu ça.
38:37Est-ce que le marché n'a pas détecté,
38:38encore une fois, pas à l'horizon quelques heures,
38:40mais par contre je crois que ce sera un momentum qui peut arriver
38:43sur un renforcement de cette souveraineté-là,
38:44et de l'investissement qui pourrait donc s'accroître un peu.
38:46Et puis le deuxième facteur, c'est sur l'Asie.
38:48La Chine se retrouve un peu dans la même catégorie que l'Europe,
38:51ils ont commencé à faire la stimulation avant que Trump ne soit élu,
38:55et du coup c'est sûr que si Trump sert à nouveau les robinets,
38:58si le moteur export n'est plus aussi performant,
39:00et en plus un moteur qui a posé problème par rapport à des surcapacités ou autre,
39:04il va falloir faire ce que la Chine a fait,
39:05redynamiser un peu plus le moteur,
39:07alors ça c'est un long fil rouge avec la Chine,
39:09mais là elle aura du coup une occasion de le faire,
39:12une justification claire de le faire,
39:13pour tenir son objectif à 5%,
39:14il faut stimuler la consommation,
39:16stimuler l'investissement, la demande intérieure, etc.
39:18– Ou entrer dans une guerre d'échanges ?
39:20Enfin, la dévaluation du Yann, ça peut être aussi une réponse.
39:22– Oui, mais alors de quelle manière ça va commencer ?
39:24Est-ce qu'on commence par que je mets un coup en dévalorisant ce que je peux faire,
39:28ou est-ce que je donne un signal, par exemple vendredi,
39:30je ne sais pas du tout, on ouvre les portes,
39:32on a conscience que Trump revient,
39:34on regarde et on fait un petit geste,
39:36on ne va pas se fâcher dès le début, je ne sais pas.
39:38Mais je pense par contre que sur un horizon à court terme,
39:39c'est très dur à déterminer,
39:40mais je pense quand même qu'à moyen terme,
39:42c'est quand même dans l'intérêt de la Chine aussi,
39:43c'est-à-dire que l'Europe sort un peu les dents aussi,
39:45c'est des petites dents,
39:46mais on le sort quand même un petit peu sur les questions de droits de douane.
39:48Donc la Chine à un moment donné, s'il y a des pressions de chaque côté,
39:50elle va être un peu obligée quand même d'aller là où elle doit aller,
39:53c'est-à-dire stimuler un peu cette…
39:54Donc ça, je pense que pour les valeurs,
39:56le luxe ou autres sur les horizons, encore une fois, peut-être qu'au quinquemestre,
39:59c'est peut-être ça que le marché ce matin a voulu un petit peu jouer,
40:02et peut-être aussi beaucoup d'aspects un peu techniques,
40:04débouclables, ce genre de choses.
40:06Vous le disiez tout à l'heure aussi, Anguerre,
40:07il va falloir bien suivre, et on ne va pas en préjuger aujourd'hui,
40:10mais il faudra bien suivre les réactions de marché en première intention,
40:13ce qu'on a observé aujourd'hui et ce qu'on pourra peut-être observer demain.
40:18Et sur la Chine notamment, vous dites, le sort n'est pas complètement joué non plus,
40:25c'est-à-dire que la Chine peut avoir des réponses aussi peut-être,
40:29qui peuvent être d'ailleurs positives encore pour des actifs chinois aujourd'hui, Anguerre.
40:32Quelque part, la Chine a d'autant plus intérêt à délivrer sur le plan du stimulus
40:38avec le retour de Trump que si c'était un risque qui était passé.
40:41Donc de ce point de vue-là, est-ce qu'on n'a pas une possibilité de voir la Chine
40:47surprendre finalement positivement les investisseurs parce qu'elle délivre ?
40:51Ça me semble une possibilité.
40:52Et donc, même si la réaction de marché de premier rang est plutôt négative pour les actions chinoises,
40:59est-ce qu'on ne peut pas avoir finalement une bonne surprise dans les semaines qui viennent
41:03et finalement une tendance qui redeviendrait positive pour les actions chinoises,
41:09ce qui paraît a priori contre-intuitif en se disant que Trump revient au pouvoir.
41:12Parce qu'on a une Chine qui quelque part a encore moins le choix.
41:15Elle n'a déjà pas beaucoup le choix compte tenu de sa situation domestique,
41:19mais elle a sans doute encore moins le choix dans un contexte où Trump revient
41:22et où même si fondamentalement avec Harris,
41:26on ne serait pas non plus redevenus les meilleurs amis du monde en termes de relations commerciales,
41:31mais là la pression va être encore un peu plus accentuée.
41:34La Chine a quand même tout intérêt à prendre la mesure de ça.
41:37Et une baisse du yuan, même si j'entends que le modèle chinois doit quand même renforcer la partie domestique,
41:44mais une baisse du yuan, ce serait complètement hors de propos dans un contexte de tarifs supplémentaires,
41:50si ces tarifs étaient mis en place.
41:52Ce n'est jamais complètement hors de propos quand ça a été l'arme d'un pays pendant plusieurs décennies.
41:58Ceci étant dit, un des objectifs quand même de la Chine,
42:03c'est d'asseoir son leadership d'abord sur la zone asiatique en chassant le plus possible les Américains.
42:10Et ça, ça passe quand même par un yuan qui n'est pas trop faible.
42:15Donc je ne suis pas sûr que ce soit la première réponse qui soit recherchée par le Politburo.
42:20– Il y a un peu des intérêts qui peuvent être un peu contradictoires dans cette question de la devise chinoise.
42:26Qu'est-ce que vous en dites, Gilles ?
42:28Vous pensez que les tarifs vont être mis en place ?
42:30– Oui, et je pense que…
42:32– La première manière d'accommoder ça, pour moi, c'est quand même de faire baisser cette devise.
42:35– Oui, mais le problème d'une dévaluation du yuan,
42:37c'est que non seulement il y a un problème tout à fait de présence chinoise,
42:40et puis aussi ça contraint de mon intérieur.
42:42Ça va à l'inverse de ce dont a besoin la Chine.
42:45Je veux dire, dont la Chine aujourd'hui n'aura pas besoin.
42:47Quelque part, la crainte que j'ai, je pense, par rapport à vendredi,
42:50là, il y a un prénom qui doit sortir.
42:52– Oui, oui, le comité permanent de la Sommeille Nationale Populaire qui est en réunion.
42:56– C'est que, vu le choc, et vu l'ampleur, la première réaction de la direction chinoise,
43:02c'est de dire, ok, on en garde sous le pied, on attend de voir,
43:05au lieu de sortir le bazooka, de dire, ok, on en garde sous le pied,
43:10et on attend un peu de voir comment ça tourne.
43:12Donc je pense qu'on risque d'être déçu vendredi matin, parce que voilà…
43:15– C'est trop tôt.
43:16– Mon avis, c'est trop tôt.
43:17– Oui, j'entends.
43:17– Et donc, je pense que l'inclination naturelle sera plutôt de dire,
43:22ok, gardons le bazooka au cas où ça tourne vraiment mal.
43:25– Mais ça, c'est une force de rappel, ça veut dire que vous disiez tout à l'heure,
43:28attention, il y a un risque que les flux sont tellement aspirés aujourd'hui
43:31par le dollar et par les actifs américains,
43:33qu'il y a un risque que le reste du monde passe complètement à la trappe.
43:36– Pour moi, la journée en Europe, c'est ça.
43:37– C'est ça aujourd'hui, d'accord.
43:38– Matin, les Européens disent, on fait des boucles, on suit les Américains qui montent.
43:43À midi, les Américains arrivent en disant, vous savez quoi,
43:46le reste du monde, ça n'existe plus.
43:48Maintenant, tout cap sur les banques américaines, le reste, voilà.
43:53Et c'est comme ça que le retournement s'explique.
43:56– Bon, on va arrêter le débat pour ce soir.
43:58Quel cap on se fixe là, à l'issue d'une journée comme celle-là,
44:02avec la masse d'informations qu'il faut intégrer ?
44:04Quel cap on se fixe sur le plan de l'investissement,
44:07dans un fonds global macro comme le vôtre, Gilles ?
44:10– Actif américain, non, voilà, nous, on a tout l'or, l'Est d'Europe,
44:15on a tout vendu, on n'est que sur les Américains.
44:18Pas forcément à Techno, ce qui est remarquable aujourd'hui,
44:20c'est que Techno n'est pas le bancaire sur Equal Weighted,
44:24– Ok, d'accord, d'accord.
44:26– On voit la journée Small Caps, jusqu'au 21 janvier, je dirais, voilà.
44:30Après, ça sera probablement un exercice comme 2025, beaucoup plus difficile.
44:35On part, comme on a dit tout à l'heure,
44:36des valorisations élevées, des taux qui sont sous pression.
44:40Voilà, donc je pense que jusqu'à la fin de l'année,
44:42maintenant, Santa Claus est là, donc on réserve en rallye
44:45les 6000 points, je pense qu'ils sont quasiment faits.
44:48Après, je pense… – On verra, après on verra.
44:52– Voilà, on pose les jalons pour 2025 qui sera plus compliqué.
44:56– Alexandre ?
44:58– Moi je trouve que, justement, reposant sur les mêmes arguments,
45:00que la période qui s'ouvre, il y a une sorte de crise politique
45:02aux Etats-Unis pendant quelques mois,
45:04pourrait justement correspondre à un peu d'incertitude,
45:06si Trump déclare des choses un peu trop en amont,
45:09sa prise de mandat, etc.
45:11C'est peut-être ça qui… – Il est là, mais il n'est pas encore
45:13tout à fait là, d'accord.
45:14– Les marchés n'ont cessé de…
45:16C'est une espèce de rouleau compresseur systématique,
45:18dès qu'il y a un dip, il est racheté, les valeaux qui détendent un poids,
45:20se retendent derrière.
45:23Moi, je suis plutôt inconfortable avec le 22 fois les bénéfices,
45:26c'est-à-dire que si on est à la 6000, on s'attendrait encore un peu.
45:29On peut y aller, on y a été dans l'histoire, donc on peut le refaire.
45:31– On anticipe les bénéfices 2025, avec en plus des baisses d'impôts,
45:35ça va nous faire une hausse des bénéfices à deux chiffres, en 2025.
45:38– Mais il y a aujourd'hui quelque chose, par exemple,
45:39ça n'a été que sur l'or que ça s'est vu,
45:41mais l'or qui avait bien joué le Trump trade pendant pas mal de temps,
45:44et qui avait joué aussi un peu le déconjouement du Trump trade
45:46ces derniers jours avant l'élection,
45:48là, a subi le coup de marteau du dollar et des taux.
45:51Et effectivement, je suis d'accord sur la partie tech,
45:53s'il y a bien un truc, à mon avis, qui peut lâcher
45:54sous cet aspect taux et dollars, ce sera la tech en premier,
45:57pas les smalls ou autres.
45:58– Il faut accélérer cette rotation, quoi, en fait.
46:00– Il ne faut pas la tech dans les indices.
46:02– Oui, mais la tech, à part du dia, il n'y a plus de résultat avant janvier.
46:06– C'est le 21 novembre, NVIDIA, c'est ça ?
46:08Il faut qu'ils se remettent dans le calendrier, un peu plus réglo, maintenant.
46:11Ce n'est plus une petite boîte, NVIDIA,
46:12ce serait bien qu'ils se mettent avec les autres, là.
46:15– Avant l'année, c'est le dernier point.
46:17– Point important, et après on peut partir en vacances, super.
46:21En guérant, oui, sur les marchés, il faut considérer Trump
46:25comme un accélérateur de tendance, là, d'une certaine manière.
46:28– Accélérateur de tendance, je pense effectivement
46:31sur la partie rotation du leadership au sein des actions américaines.
46:37Je pense que ça, ça peut durer, pour le coup.
46:40Et je serais également assez d'accord pour favoriser
46:44plutôt les actifs américains et les actifs en dollars sur les mois qui viennent.
46:48Même si, en termes, en revanche, d'exposition absolue,
46:51là, je rejoins plutôt un accent,
46:52je serais un tout petit peu plus…
46:55Enfin, je ne serais pas forcément très euphorique,
46:57sans aller dans l'excès de prudence,
46:59mais je ne serais pas forcément très, très euphorique.
47:01– Il ne reste que deux verres d'os, quand même.
47:02– Voilà, peut-être un petit peu.
47:03Et là, peut-être le train un peu contrariant que j'aurais,
47:06c'est, malgré tout, de rester plutôt long
47:09des échéances obligataires courtes aux États-Unis
47:13parce que l'inflation à court terme continue de baisser,
47:17la Fed devrait délivrer sur la fin d'année,
47:19et à 4,25 sur le 2 ans américain,
47:24je trouve que l'asymétrie est quand même assez favorable.
47:26– Merci beaucoup, messieurs, d'avoir été les premiers
47:28à réagir aujourd'hui dans SmartBourse à ces élections américaines
47:32et cette va-de-grouge aux États-Unis.
47:34Anghar Artaz, la financière de l'échiquier,
47:36Gilles Etcheberry-Garay, Elcano Asset Management
47:38et Alexandre Baradez.
47:40IG étaient nos invités en plateau.
47:42Générique
47:52– Le dernier quart d'heure de SmartBourse,
47:53chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
47:55Le thème ce soir, c'est évidemment l'impact de la vague rouge américaine
48:01sur le reste du monde et spécifiquement pour la sphère émergente
48:05et encore plus spécifiquement pour le territoire africain.
48:10Nous en parlons avec un spécialiste de ces questions,
48:13spécialiste notamment de l'investissement en Afrique,
48:15Guillaume Arditi qui est à nos côtés, fondateur de Belvedere Advisory
48:18et chercheur associé également à l'Institut Jacques Delors.
48:21Bonsoir Guillaume.
48:22– Bonsoir.
48:23– Vos premiers commentaires, réactions,
48:25vos premiers commentaires à chaud sur l'implication des résultats
48:31de l'élection américaine pour la sphère émergente en général
48:34et l'Afrique en particulier.
48:36– Merci Grégoire, je pense qu'il faut remettre un petit peu du contexte
48:40sur la politique étrangère américaine qui est moins fragmentée
48:44que la politique intérieure.
48:46Donc il y a quand même un accord bipartisan aux États-Unis
48:51sur deux points essentiels, le premier c'est sur le leadership américain,
48:57donc il y a une volonté qui traverse tout le spectre politique américain
49:01de maintenir le leadership américain dans les affaires du monde.
49:06Le deuxième c'est également une animité sur le fait que depuis des années
49:13le centre névralgique pour les États-Unis s'est déplacé de l'Europe vers l'Asie.
49:19Donc finalement en termes de politique étrangère et de conséquences
49:24sur les différentes régions, le changement d'administration
49:28ne va probablement pas marquer une fracture monumentale
49:33sur les pays émergents.
49:35Ce que ça va probablement plus impacter c'est la relation transatlantique
49:39mais en revanche du point de vue des pays émergents,
49:41ce à quoi on peut s'attendre c'est plutôt un renforcement de leur poids
49:46dans un contexte où l'ordre unipolaire post-guerre froide
49:50est de plus en plus remis en question.
49:51– Donc là il y a une fenêtre d'ouverture pour les émergents
49:56qui s'agrandit encore un petit peu plus avec le retour de Trump
50:01et d'une administration républicaine et potentiellement d'un congrès républicain.
50:07– Je pense qu'en fait c'est l'environnement géopolitique global
50:10qui est en train de pousser les pays émergents à nouveau sur le devant de la scène.
50:15Quand on regarde la situation des États-Unis,
50:18actuellement ils sont challengés sur toute leur zone d'influence…
50:23– Historique.
50:24– Historique et quasi vitale.
50:26Donc c'est d'abord évidemment en Asie, forcément,
50:30avec les problématiques avec Taïwan, en Europe la guerre russo-ukrainienne
50:37et avec un crantage qui vient de s'effectuer
50:39puisque maintenant il y a des troupes nord-coréennes,
50:41donc on peut s'interroger si ça aurait pu être fait
50:43sans un accord au moins tacite de la Chine, c'est quand même assez étonnant.
50:50Au Moyen-Orient, l'irrésolution du conflit israélo-palestinien
50:53qui dure depuis des décennies et qui s'ajoute à des catastrophes
50:59relativement récentes en Afghanistan et en Irak et on va jusqu'en Amérique latine
51:03où un des exemples quand même assez criants, c'est la position du Brésil
51:08qui, avec le président actuel, s'affiche de plus en plus auprès de Poutine
51:12et chez Jinping à travers les BRICS,
51:14qui eux-mêmes se présentent comme une alternative à l'ordre établi américain.
51:21– Et donc c'est le renforcement du Global South comme ce qu'il faut imaginer là ?
51:27– Là, ce qu'on peut imaginer, c'est qu'il y a une évolution structurelle
51:33qui les pousse vers l'avant parce que maintenant les enjeux fondamentaux
51:39dans la lutte d'influence, les vecteurs se retrouvent dans les pays émergents.
51:44Et on revient un petit peu sur les problématiques un peu classiques,
51:47influence, matière première, etc.
51:49Sauf que là, ça se précise d'une part évidemment sur l'énergie,
51:53comme toujours, mais c'est le retour.
51:56Deuxièmement, sur tout ce qui est météocritique,
51:58dans le cadre de la transition énergétique.
52:02Et puis troisièmement, et là c'est quand même la nouveauté qu'il y a depuis quelques années,
52:06c'est l'autonomisation des chaînes de valeur par rapport à la Chine.
52:10Donc cette autonomisation-là, qu'est-ce qu'elle a comme conséquence ?
52:13C'est qu'on ne va pas pouvoir réindustrialiser tous les secteurs
52:18dans des pays comme les États-Unis ou comme l'Europe,
52:21pour des problématiques de coûts.
52:22Donc la question, ce n'est plus le on-shoring, c'est le fren-shoring.
52:26C'est ça.
52:27Et donc dans le fren-shoring, pour avoir des coûts qui soient encore...
52:30Ce qui compte, c'est la maîtrise des chaînes de valeur.
52:32Ce n'est pas forcément la localisation des chaînes de valeur en tant que telle.
52:35Exactement.
52:36Donc par exemple, tout le raffinage météocritique est quasiment géré par la Chine,
52:4170-80% je crois, de mémoire.
52:43Donc quand on considère sur même d'autres industries,
52:46sur les véhicules électriques, etc.,
52:48la question c'est pouvoir rapatrier une partie des chaînes de valeur
52:52sur les territoires type États-Unis, Europe.
52:55Et quand ce n'est pas le cas pour des problématiques de coûts,
52:58avoir des voisins bienveillants et amis avec lesquels le faire.
53:02Je ne sais pas si Trump s'est beaucoup étendu sur l'enjeu stratégique américain
53:10vis-à-vis de l'Afrique pendant sa campagne électorale, Guillaume,
53:13mais dans le logiciel républicain
53:17ou dans le logiciel du leadership trumpiste aujourd'hui aux États-Unis,
53:22que peut représenter justement ce continent africain ?
53:25Vous en êtes un spécialiste, c'est pour ça qu'on en parle aussi avec vous aujourd'hui, Guillaume.
53:28L'Afrique va avoir une spécificité, c'est que ça reste la seule zone où le jeu est encore ouvert.
53:34D'accord.
53:35C'est-à-dire que quand on parle de l'Asie ou de l'Amérique latine,
53:38on est vraiment sur du défensif.
53:39L'Amérique latine en particulier, même si,
53:41par exemple les Chinois viennent de lancer un projet pour un port en eau profonde au Pérou,
53:48donc vraiment dans une zone qui est traditionnellement
53:51sous une influence forte et très dominante américaine.
53:55Donc même si on voit ce type d'incursion,
53:57l'Amérique latine, ça reste une zone qui est très largement influencée par les États-Unis.
54:01En revanche, l'Afrique, on se retrouve avec un continent
54:06où il y a une multiplication des acteurs qui s'y présentent.
54:10Évidemment, la Chine dont on parle depuis déjà longtemps.
54:13Russie.
54:14Oui, la Russie.
54:15La Russie avec sa position toxique dans le Sahel à travers Wagner.
54:21L'Inde, la Turquie.
54:23Et puis là très récemment, l'Arabie saoudite
54:26qui annonce 40 milliards de dollars d'investissement sur l'Afrique.
54:29Donc là il y a, désolé pour le terme,
54:31mais là il y a une vraie bataille géopolitique
54:35qui est beaucoup plus ouverte, comme vous dites,
54:38que les positions qui sont défendues par les uns en Asie
54:42ou en Amérique latine par les autres.
54:44Parce que là, pour l'instant, les positions ne sont pas figées.
54:47Il y a aussi d'ailleurs un peu une forme de push-back
54:52par rapport à la présence chinoise en Afrique
54:54qui est, dans certains cas, décriée,
54:56en particulier sur les problématiques d'endettement.
54:58Ce qui d'ailleurs joue très largement en faveur des pays africains
55:02qui, eux, voient leur position de négociation se transformer.
55:05Bien sûr !
55:06Et ils se retrouvent avec des problématiques
55:08qui répondent aux attentes fondamentales
55:10qui sont les métaux critiques
55:13et puis là aussi la position de la présidente
55:16de repositionner les chambres.
55:17Et pour les Etats-Unis, dans ce jeu-là ?
55:19Je veux dire, il y a un mouvement aussi des Etats-Unis
55:24sur ce territoire africain,
55:26à travers des entreprises,
55:27à travers... Je veux dire, ils jouent aussi ce jeu-là ?
55:30Absolument, je pense qu'il va se renforcer.
55:32Donc ça, ça avait déjà...
55:33Alors ça avait commencé, d'ailleurs,
55:34il y avait eu un peu un push sous l'administration Trump,
55:37ensuite qui s'est prolongé sous l'administration Biden.
55:42Donc là aussi, une continuité, d'une administration à l'autre.
55:44D'une administration à l'autre.
55:46Et ce qu'on peut anticiper,
55:47c'est que ça ne va faire que se renforcer
55:49parce que l'intensification du conflit,
55:55mais en tout cas de l'opposition entre la Chine et les Etats-Unis,
55:59elle-même est en train de s'intensifier.
56:01Donc là, on voit, d'ailleurs,
56:02il y a des exemples qui sont, je pense, parlants et symboliques.
56:05C'est que, par exemple, il y a au Ghana
56:08un projet de réacteur nucléaire modulaire de petite taille,
56:11c'est toute nouvelle technologie.
56:13Il y a le développement d'un corridor ferroviaire
56:16entre la République démocratique du Congo et l'Angola,
56:19qui est une sortie sur l'Atlantique.
56:21Donc là, c'est pour relier les bassins miniers
56:23avec les métaux critiques sur la côte atlantique,
56:26avec une sortie sur les Etats-Unis.
56:28Et troisième point qui est très récent,
56:30troisième exemple,
56:32c'est l'annonce qui a été faite par JP Morgan et Jamie Dimon
56:35il y a quelques jours
56:37sur l'ouverture de JP Morgan Chase en Côte d'Ivoire
56:43et au Kenya avec un plan de développement.
56:45Et ça, ça marque vraiment une rupture
56:47par rapport à la crise de 2008 et au retrait...
56:50Qui avait vu le retrait, justement, des grandes banques.
56:53On avait parlé de ça pour l'Europe,
56:54mais des grandes banques américaines également.
56:56Exactement.
56:57Bon, et l'Europe dans tout ça ?
57:00Enfin, je veux dire, sur ces enjeux africains
57:03ou ces opportunités africaines,
57:06Guillaume, on regarde le train passer
57:09ou est-ce qu'on a vu quand même l'enjeu
57:12et les opportunités que ça pouvait représenter ?
57:14Alors l'Europe, ça va être une grande question
57:16parce qu'en fait, l'Europe fait face actuellement
57:19à des problématiques qui ne font que s'intensifier
57:21avec l'arrivée de Trump,
57:24qui sont des problématiques de souveraineté,
57:26qui sont des problématiques de souveraineté énergétique.
57:29Aujourd'hui, on a remplacé, finalement,
57:31le gaz russe par du gaz américain
57:33qui soit dit en passant est du gaz de schiste.
57:36Voilà, on pointillait sur les problèmes
57:38de transition énergétique.
57:40Deuxièmement, pareil, sur les problèmes
57:42de transition climatique.
57:44Troisièmement, souveraineté industrielle
57:46également avec l'autonomisation
57:48des chaînes de valeur.
57:50Et ce qu'on peut ajouter, et là c'est un sujet
57:52qui va s'augmenter, la défense.
57:54Donc sur les trois premiers,
57:56on a le continent africain
58:00qui offre toutes les possibilités
58:02de partenariat possible.
58:04Donc il y a des réponses en Afrique
58:06pour les problèmes de l'Europe.
58:08La question qui se pose aujourd'hui,
58:10c'est est-ce que l'Europe va continuer
58:12à garder l'Afrique selon...
58:14Il y a eu deux dimensions, en fait.
58:16La première, c'était la dimension
58:18aide au développement.
58:20Ensuite, il y a une deuxième dimension,
58:22ça a été Afrique, potentiel, opportunité.
58:24L'opportunité, c'est une option
58:26qu'on exerce ou pas.
58:28Visiblement, en Europe,
58:30on a quand même plus décidé
58:32Maintenant, il y a peut-être la troisième dimension
58:34qui est le bon sens.
58:36On a un continent de 1,5 milliard d'habitants
58:38demain, qui est notre voisin.
58:40Et je trouve que...
58:42Là, je relisais le rapport de Ragi,
58:44il y a une phrase
58:46que j'ai trouvée particulièrement marquante
58:48et qui, à mon sens, résume bien la situation.
58:50En substance, ça disait quelque chose comme
58:52il faut abandonner l'illusion
58:54selon laquelle
58:56la procrastination
58:58permet de préserver le consensus.
59:00Le statu quo n'est plus
59:02une option possible.
59:04Le statu quo qui se transforme d'ailleurs en paralysie
59:06de plus en plus de l'Europe.
59:08Certains ont essayé
59:10la sortie de l'Europe, ça a été un désastre.
59:12Aujourd'hui,
59:14on passe du statu quo à la paralysie,
59:16ça ne semble pas être une option soutenable
59:18à terme et donc
59:20reste l'option d'une vision stratégique
59:22et d'une intégration plus poussée.
59:24Et d'un passage à l'action.
59:26On restera sur ces paroles.
59:28Guillaume Arditi, fondateur de Bellevédère et de Vézery
59:30et chercheur associé à l'Institut Jacques Delors
59:32qui est avec nous, l'invité de ce quart d'heure thématique
59:34de Smart Bourse.