Mercredi 27 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Nathalie Benatia (Macroéconomiste, BNP Paribas Asset Management) , Mabrouk Chetouane (Head of Global Market Strategy, Solutions, Internationa, Natixis IM) , Roni Michaly (Président Directeur Général, Galilée AM) et Alexandre Baradez (chef analyste, IG)
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00:12à l'écoute des marchés, rester à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi
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00:20retrouvez chaque soir en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos
00:25plateformes préférées.
00:26Au sommaire de cette édition ce soir, les prochaines réunions de banque centrale qui
00:30sont en train de se préparer, on est à deux semaines de la prochaine réunion de la banque
00:34centrale européenne avec une attente qui sera délivrée d'une baisse de taux d'au
00:39moins 25 points de base mais pour le reste le consensus semble toujours aussi difficile
00:44à former voire divisé au sein du conseil des gouverneurs, j'en veux pour preuve l'interview
00:49qu'a donnée aujourd'hui la membre allemande du directoire de la BCE Isabelle Schnabel
00:54qui reste plutôt ferme, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:56Le message en substance d'Isabelle Schnabel est de dire qu'il convient de rester très
01:01prudent sur les baisses de taux futures, attention à ne pas s'aventurer trop loin en matière
01:07de baisse de taux alors que Isabelle Schnabel l'estime, nous approchons du taux neutre,
01:13je rappelle que le taux de dépôt BCE est aujourd'hui à 3,25 et sera sans doute à
01:173% voire moins à l'occasion de la réunion de la BCE le 12 décembre prochain, ce sera
01:23notre sujet de discussion à la une dans un instant avec nos invités de Planète Marché,
01:27le consensus impossible au sein de la BCE alors que le marché lui met une pression
01:34énorme et s'attend à voir un taux de dépôt reculer peut-être sous les 2% d'ici la fin
01:40de l'année 2025.
01:41Dans le contexte politique qu'on connaît tous en France, il n'est pas surprenant de
01:46voir les actifs français sous-performés, une sous-performance qui s'aggrave encore
01:50un peu aujourd'hui avec un risque politique qui remonte d'un cran, la question étant
01:56de savoir si le gouvernement actuel de Michel Barnier survivra aux questions budgétaires
02:00qui seront posées dans les prochains jours et les prochaines semaines à l'Assemblée
02:03Nationale.
02:04Dans ce contexte, le spread se tend, on a touché 90 points de base entre le 10 ans français
02:08et le 10 ans allemand aujourd'hui et le CAC 40 sur la partie action continue de décrocher,
02:14de sous-performer par rapport à ses pairs européens et je ne parle même pas des indices
02:19américains qui eux continuent de creuser l'écart avec le reste du monde.
02:24Jamais la prime de valorisation des actions américaines par rapport au reste du monde
02:29n'aura été aussi élevée qu'en cette fin d'année 2024, on a battu encore de nouveaux
02:34records sur les marchés américains hier en clôture avec un S&P 500 à plus de 6000
02:38points.
02:39Désormais, discussion à suivre avec nos invités de Planète Marché et puis dans
02:42le dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique, nous nous focaliserons
02:46sur le thème de l'exploration spatiale, nous décrypterons cette thématique avec
02:50Rony Michaly, le président de Galilée Asset Management qui sera en plateau avec nous
02:54à partir de 17h45.
03:06Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, nous retrouvons Pauline Grattel
03:10qui nous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
03:12Bonsoir Pauline.
03:13Bonsoir.
03:14L'ambiance est morose aujourd'hui, notamment à la Bourse de Paris, c'est le moins qu'on
03:18puisse dire.
03:19Oui, les investisseurs ont en tête le risque politique français.
03:21Michel Barnier a prévenu que le budget pourrait être adopté grâce au 49-3 sous la menace
03:27de la censure de la part des autres partis.
03:29Le Premier ministre français a mis en garde, si le gouvernement tombait, il pourrait y
03:33avoir des turbulences graves sur les marchés financiers.
03:36Bon, sur le marché obligataire, la tension est palpable.
03:39Oui, les incertitudes sur l'avenir du gouvernement Barnier pèsent sur les taux.
03:44Le rendement de l'obligation française à 10 ans est à nouveau supérieur à 3%,
03:48au coude à coude avec le taux grec.
03:50Le rendement de l'obligation allemande de même échéance s'établit autour de 2,15%.
03:55L'écart se creuse à nouveau entre les taux allemands et français, atteignant jusqu'à
03:5990 points de base au plus haut depuis 2012.
04:02Bon, situation de tension qu'on retrouve également sur les indices actions.
04:05Oui, en Europe, les indices évoluent en ordre dispersé.
04:08En France spécifiquement, le CAC 40 recule de 1% autour des 7100 points.
04:13Le secteur bancaire fait les frais du risque politique.
04:15Société Générale cède 4%, Crédit Agricole 2,5% et BNP Paris bat 2%.
04:21En lanterne rouge du CAC 40, c'est AXA qui perd 5%.
04:24Du côté américain, l'agenda statistique était relativement chargé aujourd'hui avec
04:29une semaine un peu tronquée, ce sera Thanksgiving demain aux Etats-Unis et donc la publication
04:35du Corp PCE notamment, l'indicateur d'inflation préféré de la réserve fédérale américaine,
04:40avait lieu cet après-midi.
04:41Oui, il ressort parfaitement conforme aux attentes à plus de 2,8% sur un an en octobre,
04:47après plus de 2,7% en septembre.
04:50Sur un mois, l'indice progresse de 0,3% comme prévu.
04:53Les investisseurs ont également pris connaissance de la deuxième estimation du PIB américain
04:57pour le troisième trimestre qui est confirmée à 2,8% après 3% le trimestre précédent.
05:03Bon, intéressant de noter également sur le marché obligataire américain que la détente
05:08se poursuit.
05:09Le rendement de l'obligation américaine à 10 ans se détend encore autour de 4,25%
05:14aujourd'hui.
05:15Le rendement à 2 ans se détend également autour de 4,20%.
05:19Le dollar recule avec un euro dollar autour de 1,0520.
05:22Bon, et puis une sanction à noter sur le marché américain du côté des entreprises.
05:27Dell annonce que son chiffre d'affaires sera inférieur aux attentes.
05:31Le titre ouvre un repli de plus de 13% pour le trimestre en cours.
05:35La société anticipe des revenus entre 24 et 25 milliards de dollars et c'est sous
05:40les attentes.
05:41Son concurrent HP prévoit également un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes.
05:45Le titre cède 10% à l'ouverture.
05:47Plus largement, c'est l'ensemble du secteur tech qui est en repli aux Etats-Unis.
05:51Après ces perspectives décevantes, Nvidia et Microsoft reculent légèrement.
05:55Bon, quel sera le programme de demain ? Journée un peu particulière puisque les marchés américains
06:01resteront fermés, c'est ça ?
06:02Oui, pour Thanksgiving.
06:03En Europe, les investisseurs prendront tout de même connaissance de l'estimation préliminaire
06:07de l'inflation allemande du mois de novembre.
06:10Côté micro, on regardera les résultats de Rémi Cointreau.
06:13Tendance mon ami, chaque soir, Pauline Grattel est avec nous en ouverture de Smartbourse
06:17pour vous apporter les infos sur les marchés.
06:193 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:33Nathalie Benatia est avec nous, macroéconomiste chez BNP Paribas Asset Management.
06:36Bonsoir Nathalie.
06:37Bonsoir.
06:38Mabrouk Chetouane nous accompagne également.
06:39Bonsoir Mabrouk.
06:40Bonsoir.
06:41Vous êtes le responsable de la stratégie de marché global chez Natixis IM et Alexandre
06:46Baradez également à nos côtés.
06:47Bonsoir Alexandre.
06:48Bonsoir.
06:49Merci d'être là.
06:50Vous êtes chef analyste chez IG.
06:51Je voulais bien qu'on commence avec l'Europe et peut-être la problématique à ce stade
06:56pour la Banque Centrale Européenne.
06:57Nathalie, la prochaine réunion aura lieu dans un peu plus de deux semaines maintenant,
07:01le 12 décembre prochain et les positions se confirment.
07:06Interview d'Isabelle Schnabel aujourd'hui qui reste ferme, droit dans ses bottes.
07:12Est-ce que c'est normal à ce stade de voir la membre allemande du directoire défendre
07:17cette position de prudence, attention à ne pas aller trop loin, à ne pas aller trop
07:22vite.
07:23Nous sommes déjà proches du taux neutre, estime Isabelle Schnabel, je sais que c'est
07:27un débat infini chez les économistes et les banquiers centraux, position allemande
07:31de Schnabel qui n'est pas surprenante.
07:33Moi ce qui me marque c'est quand même la divergence qui semble s'accroître au sein
07:38du conseil entre les gouverneurs et les membres du directoire parce que à l'opposé d'Isabelle
07:44Schnabel on a quand même des discours alarmistes, j'irai peut-être pas jusque là, mais en
07:49tout cas des discours qui commencent à demander une fonction de réaction beaucoup plus agressive
07:55de la part de la Banque Centrale Européenne.
07:57Est-ce que c'est surprenant de la part de Schnabel ? Sans doute pas.
08:00Est-ce qu'elle exagère en disant qu'on est proche du taux neutre ? Sans doute aussi,
08:04malgré tout.
08:05Il y a eu cette interview de Bloomberg, on pourra y revenir, mais vers le milieu du
08:10mois de novembre, elle a fait un discours qui était plus intéressant sur l'incertitude,
08:16la politique monétaire et l'incertitude et finalement ses conclusions, c'est que
08:20les banques centrales ne peuvent plus s'appuyer sur des relations macroéconomiques stables
08:24ce qui est embêtant quand on alimente des modèles et ses conclusions sont intéressantes
08:28et ça peut peut-être tracer ce que va être ou ce que voudrait être la fonction de réaction
08:34de la politique monétaire.
08:35Ce qu'elle nous dit c'est que les taux directeurs c'est ce qu'il y a de mieux pour faire de
08:38la politique monétaire parce que c'est rapide et on peut se retourner rapidement.
08:43Les achats d'actifs c'est utile en cas de crise.
08:45En filigrane, le quantitative easing c'était peut-être pas une si bonne idée que ça
08:52et c'était peut-être pas si efficace que ça sur les données macroéconomiques et
08:57en plus je traduis le langage de banque centrale, c'est des galères quand on veut en sortir.
09:02Elle le dit quasiment texto, dans le futur si on a besoin de recourir au quantitative
09:13easing, il faudra réfléchir de voir si ça vaut vraiment la peine et quelque chose de
09:17très très intéressant et qui va probablement nous occuper pendant les prochains mois, la
09:21forward guidance c'est-à-dire les indications qu'on peut donner sur les décisions futures
09:25de politique monétaire, c'est bien mais il ne faut pas se sentir bloqué dans une forward
09:31guidance et ça nous ramène à la notion d'incertitude quand la macroéconomie est
09:36très volatile, de dire dans deux mois je baisse les taux ça peut être gênant si on se sent
09:42les mains liées.
09:43Avec une position comme celle d'Isabelle Schlabel, quand bien même ce n'est pas une surprise
09:46mais Isabelle Schlabel est un membre important, elle fait partie des membres qui comptent.
09:51Qu'est-ce qu'on peut attendre du discours de la BCE et du consensus dont Christine Lagarde
09:56a la charge le 12 décembre prochain ? Il ne faudra pas en attendre beaucoup à nouveau
10:00c'est ça Nathalie ?
10:01Alors ça va être sans doute compliqué comme d'habitude pour Christine Lagarde.
10:05Pourquoi ? Parce qu'en décembre on va avoir le nouveau jeu de prévision économique de
10:13la Banque Centrale Européenne ou des banques centrales nationales d'ailleurs je ne sais
10:16plus trop où on en est dans ce jeu un peu.
10:20Dans ces prévisions qu'est-ce qu'il va y avoir ? Vraisemblablement pas énormément
10:24de changements puisque là encore on en revient au modèle macro et ce que les modèles macro
10:29d'à peu près tout le monde nous disent en ce moment c'est qu'on va avoir une croissance
10:33qui devrait se tenir.
10:34On peut être très sceptique là-dessus mais le modèle quand on lui fait une augmentation
10:39mécanique du pouvoir d'achat ça fait que la croissance peut se tenir et normalement
10:43si on envisage un léger ralentissement des hausses de salaire ça fait que l'inflation
10:48baisse et justement précisément Isabelle Schlabel dans son interview à Bloomberg elle
10:53est revenue sur quelque chose qu'elle n'avait pas dit depuis deux ou trois fois c'est-à-dire
10:57l'inflation dans les services est trop élevée et il faut la voir ralentir c'est pas on
11:03attend à ce qu'elle ralentisse il va falloir la voir ralentir et c'est ça le hiatus au
11:07sein du comité les gens qui suivent les projections et ceux qui veulent voir avant de payer en
11:13quelque sorte.
11:14Comment est-ce que les choses peuvent évoluer parce que c'est vrai que la pression est
11:17très forte à commencer par la pression des marchés dans l'interview qu'elle donne
11:20aujourd'hui à Bloomberg Isabelle Schlabel elle est forcée de le reconnaître puisqu'on
11:23lui signale quand même que le marché voit un taux de dépôt à 1,75 peut-être fin 2025
11:28et elle est obligée de concevoir effectivement que les marchés ont une lecture assez différente
11:32de celle qu'elle fait aujourd'hui comment est-ce que tout ça se rassemble notamment
11:36à l'occasion de la réunion du 12 décembre prochain pour la BCE Mabrouk ?
11:39C'est quand même la même personne qui indique effectivement que les indicateurs d'activité
11:43finalement on peut leur donner un crédit relativement faible en citant justement les
11:48PMI, les indices PMI qu'on a en Europe en disant finalement oui bon ben ça reflète
11:54un ralentissement de l'activité manufacturière qui est assez faible et tout le monde est
11:59inquiété finalement de voir que la partie service qui tenait jusqu'à présent elle
12:03aussi est passée un peu en dessous du territoire de ce seuil de 50.
12:06J'ai trouvé que sa réponse était un peu hallucinante concernant justement ces données
12:10en fait c'est la seule donnée dont on dispose pour essayer un peu de voir où se situe
12:14le cycle on va dire en quasi temps réel.
12:17Donc ça ne va pas en Europe clairement si on se fie effectivement à cet indicateur
12:21ça ne va pas du tout.
12:22Sur l'activité ?
12:23Sur l'activité ça ne va pas et à un moment donné la Fed a exhumé un papier de Ben Bernanke
12:2995 qui indique une chose mais absolument essentielle pour comprendre finalement ce qui se passe
12:34en Europe c'est que quand on a eu de la restriction monétaire le secteur qui est effectivement
12:38le plus touché le secteur manufacturier puisque intensif en facteur capital, le secteur service
12:43lui ne ressent pas trop finalement cette restriction parce qu'il est intensif en facteur
12:46travail.
12:47Le facteur capital étant donné lui qu'il est dépendant finalement des taux d'intérêt
12:50on comprend pourquoi finalement on a justement cette aggravation finalement du secteur manufacturier
12:54qui n'est pas lié qu'à la politique monétaire il y a plusieurs facteurs mais la politique
12:57monétaire en fait partie et donc à mon sens il est urgent urgentissime même de desserrer
13:05en quelque sorte la contrainte monétaire que subit la zone euro.
13:09Aujourd'hui à mon sens la politique monétaire et le niveau des taux d'intérêt quand bien
13:13même effectivement on regarde le taux d'intérêt réel qui n'est qu'à 0,4% mais qui ne reflète
13:18pas ce qu'on appelle la posture monétaire mais qui reflète une anticipation en mon sens
13:22de croissance future donc ça veut dire très très faible à un moment donné il va falloir
13:25se dire très bien on est largement au-dessus du taux neutre quand bien même effectivement
13:30Madame Schnabel prétend le contraire je pense qu'effectivement il va falloir mettre un peu
13:34plus de baisse.
13:35Qu'est-ce qui va la faire changer d'avis ? C'est-à-dire si Schnabel est un verrou
13:39j'allais dire au sein du board, quel type de données, quel type d'informations va
13:45faire que le consensus pourra être trouvé au moins peut-être, je ne sais pas, pour
13:51baliser le chemin un peu plus, pour peut-être signaler que le taux neutre est un objectif
13:56déjà à atteindre, etc.
13:58Je pense que c'est même une erreur de résumer sur ce fameux taux neutre parce qu'on ne sait
14:01pas où est-ce qu'il est en fait en réalité.
14:03Donc partir sur quelque chose effectivement de peu fiable, de pas mesurable directement
14:07et pour moi assez misleading.
14:10Le point fondamental c'est de dire oui avec la baisse de l'inflation un peu plus finalement
14:15de pouvoir d'achat pour les ménages et une consommation, ça a été souligné dans son
14:18discours, qui a tenu mais là aussi il y a une contradiction en quelque sorte on a quand
14:23même une politique budgétaire dans la quasi-totalité des pays européens qui va être restrictive
14:28et donc on sait bien ce qui se passe dans les pays où les taux d'épargne tutoient
14:31des records, en France, en Allemagne, quand on vous introduit de la restriction budgétaire
14:34il y a un effet ricardien qui se produit, on épargne plus, on consomme moins.
14:37Donc globalement son raisonnement macro à mon sens, et c'est la première fois que finalement
14:41je suis assez vent debout contre les déclarations de la BCE, ce n'est pas le moment.
14:45Dans un contexte où on le voit bien, le pragmatisme américain va l'emporter sur encore une fois
14:49le dogmatisme européen.
14:50Il faut arrêter d'être dogmatique, il faut laisser filer un peu l'inflation, ça ne fera
14:54pas de mal aux pays endettés.
14:55Ça c'est de l'ordre du souhait, Mabrouk, le 12 décembre ce n'est pas ce qui va se
15:00passer.
15:01Le 12 décembre, Christine Lagarde va annoncer sa baisse de taux de 25 points de base, il
15:04n'y a pas de souci avec ça.
15:05Nathalie le soulignait, règle versus discrétion, c'est un peu ça aussi la question, c'est
15:10qu'on ne veut pas se lier les mains avec une forward guidance qui serait trop forte
15:14et qui nous contraindrait à annoncer davantage de baisse de taux qui ne pourraient peut-être
15:18pas avoir lieu, ou qui entraînerait la BCE sur des sentiers un peu dangereux.
15:23Mais néanmoins, à un moment donné, Christine Lagarde va devoir dire, au gré des évolutions
15:28macro, au gré des risques qui pourraient frapper effectivement la zone euro, nous
15:31allons effectivement devoir agir et cette action consistera à mon sens à baisser les
15:35taux.
15:36Moi j'ai été frappé, Alexandre, la vendredi sur la publication des enquêtes PMI, alors
15:40on a débattu ici ad nauseum du manque de fiabilité de ces enquêtes et de la décorrélation
15:46qu'il y avait entre ces enquêtes et la réalité qu'on pouvait mesurer sur des données
15:50un peu plus dures, néanmoins, le flash crash qu'on a eu sur l'euro sur la publication
15:56de ces PMI, pour moi, a résonné quand même comme un signal d'alerte, tout le monde l'a
16:02vu.
16:03Oui, parce que l'euro est déjà sous pression, même avant l'élection américaine, c'est
16:05le Trump Trade, donc l'euro est déjà sous pression, puis l'élection qui confirme Trump,
16:08un nouveau coup de pression, et puis les PMI qui viennent enfoncer le clou, on se dit,
16:11si effectivement l'activité est déjà intrinsèque et moyenne, et qu'en plus Trump rajoute une
16:14couche de taxes là-dessus, c'est un peu le lagoudeau qui fait déborder le vase et on
16:17est à 8%, 9% de baisse, au moins 8% depuis le pic à 1,12.
16:21Septembre, c'est ça.
16:22Après, la question de l'équipe, ce que vous disiez, qu'est-ce qu'on regarde finalement
16:26comme données, c'est vrai que les enquêtes sont des enquêtes, et de quelle manière l'élection
16:30américaine a influencé cette enquête-là ? Est-ce que c'est des réalités dans les
16:34carnets de commandes, dans les intentions d'embauche, les fixations des prix ou autres
16:36qui ressortent là-dedans ? Auquel cas, effectivement, c'est plutôt très inquiétant.
16:39Ou est-ce que c'est une anticipation, peut-être exagérée, de ce que sera l'économie européenne
16:44sous le joug et la pression de Trump, et du coup qui serait plus pessimiste que l'économie
16:52réelle née à ce moment-là ? Parce que l'autre côté du raisonnement d'Isabelle Schnaben,
16:56c'est effectivement cette inflation, on a beaucoup moins parlé de ça, mais l'inflation
16:59sous-jacente en zone euro, elle est toujours à 2,7.
17:02Juste avant les chiffres PCE cet après-midi aux Etats-Unis, c'était le même chiffre
17:06d'inflation qu'on a aux Etats-Unis.
17:08Sauf que chez nous, la croissance n'est pas la même, alors qu'aux Etats-Unis, effectivement,
17:12il y a une demande qui est quand même très forte.
17:13Et donc c'est probablement ça aussi le problème, dans quelle mesure l'inflation peut être
17:19un problème politique.
17:20Est-ce qu'à 2,7 d'inflation sous-jacente, on a vu une coalition qui faiblit en Allemagne,
17:25en France on a vu aussi, est-ce que c'est lié à des effets comme ça durables d'une
17:29inflation élevée qui a forgé les esprits et qui a entraîné des mécontentements
17:32politiques ? Biden aux Etats-Unis a en partie perdu l'élection aussi.
17:36Ce dont on parle de plus en plus en Europe, c'est quand même les dissentiments, c'est
17:40plutôt l'emploi, c'est plutôt ce qu'on voit en Allemagne, c'est plutôt les opinions
17:44justement sur les intentions d'embauche ou sur les perspectives en matière d'emploi,
17:48c'est quand même beaucoup ça qui attire l'œil aujourd'hui.
17:50C'est effectivement, de quel côté se rend le mécontentement si effectivement l'activité
17:53tombe en contraction et qu'il y a des dissentiments ? Et effectivement on se contenterait à ce
17:56moment-là de l'inflation en échange de garder son job.
17:58En plus, et là j'abonde sur ce que disait Macron qu'il y a dessus, c'est l'Allemagne
18:04en plus, il y a quelques semaines c'est un même ministre allemand, je ne sais plus
18:06si c'est l'économie ou les finances, qui disait en filigrane que l'Allemagne aurait
18:10besoin aussi d'une BCE qui baisserait les taux plus rapidement parce que cet énorme
18:15chantier qui va s'ouvrir et qui je pense va avoir lieu en Allemagne dans les 12, allez
18:1924 prochains mois, va être peut-être gourmand en besoin de financement.
18:24On voit déjà des projets, là on en parle, ce projet hydrogène, 19 milliards, etc.
18:27Si l'Allemagne peut en plus se financer de manière moins chère sur les marchés, elle
18:30n'a pas trop de problèmes je pense à le faire, mais si les conditions se souplissent
18:33encore, je pense qu'elle ne cracherait pas dessus.
18:35Donc c'est sûr que par rapport au challenge et au rapport Draghi qui devrait se mettre
18:39en place et ce qui va être un impératif de mise en place de certaines parties de ces
18:43mesures-là, mieux vaut le faire effectivement avec un environnement monétaire plutôt accommodant.
18:47Exactement ce qu'a fait par exemple le Biden, le plan d'infrastructure ou autre, c'est
18:50avant que les taux ne montent plus à impôts et on a pu s'en été facilement, d'abord
18:53Covid et puis ensuite 2021, avant que l'argent ne coûte plus cher aux Etats-Unis.
18:57Donc ce serait le bon moment effectivement dans cette transition de projet européen
19:01qui va être nécessaire d'avoir une politique monétaire qui soit quand même plus accommodante
19:04que ce qu'elle est actuellement.
19:05Il y a un tout petit point qu'Alexandre a évoqué qui est hyper important pour peut-être
19:09comprendre la dichotomie notamment entre les Etats-Unis et la zone euro concernant
19:13justement cette dynamique d'inflation qui est similaire notamment sur la partie sous-jacente.
19:17C'est qu'Alexandre l'a bien souligné, on a quand même une problématique de demande
19:21en fait aux Etats-Unis.
19:22Demande qui est restée supérieure au potentiel et qui aurait justifié pourquoi la Fed devrait
19:28peut-être encore continuer un petit peu à ne pas baisser les taux, à ne pas y aller
19:34trop vite.
19:35Oui, à ne pas y aller trop vite parce que le marché a tendance à s'emballer.
19:39Oui mais le marché s'est ajusté là.
19:41J'ai bien compris que la Fed n'irait pas à 3% taux final.
19:44La Fed va encore peut-être diminuer ses 30-50 pour décembre et puis on va s'arrêter
19:48là et on va voir.
19:49Côté BCE effectivement le problème qu'on a c'est que la demande est insuffisante.
19:52Effectivement on a sans doute des chocs d'offres qui sont derrière et qui justifient cette
19:55stabilité de l'inflation sous-jacente donc des effets sur lesquels la BCE ne pourrait
19:59pas intervenir.
20:00Et on comprend pourquoi finalement Elisabeth Schnabel indique effectivement pourquoi il
20:04est urgent d'attendre en quelque sorte parce qu'on a besoin de voir.
20:07Et en fait cette thématique du besoin de voir relève tout simplement du fait que c'est
20:10pas la demande qui drive l'inflation c'est plutôt effectivement les contraintes d'offres
20:14et cette contrainte d'offres du coup mécaniquement s'exerce sur l'inflation et empêche la BCE
20:19finalement de pouvoir agir.
20:20Un point qui n'a pas été peut-être dit mais qui peut être pensé c'est est-ce que
20:26même si les banques centrales sont indépendantes est-ce que l'aspect politique peut rentrer
20:29en compte ? C'est-à-dire que si la BCE adopte une politique souple avant que Trump n'arrive
20:33le risque c'est que l'euro passe sous la parité et que du coup on lisait entre le
20:36point 1.12, le dernier point haut et si on passe sous la parité 10-11% de baisse c'est
20:40quasiment équivalent de ce qui viendrait de gommer les effets des taxis.
20:43Est-ce qu'il y a un raisonnement peut-être ? On attend encore un peu plus de deux mois
20:46avant d'essayer de passer les épisodes ?
20:47Et en même temps faire ça dans la situation budgétaire qu'en est la France est-ce que
20:51ça ne serait pas perçu par certains comme un petit coup de pouce peut-être un peu trop
20:56facile etc ? Non mais enfin la question politique elle se pose dans tous les sens de ce point
21:01de vue là.
21:03Je veux bien qu'on parle de l'Allemagne aussi et de comment vous voyez les enjeux autour
21:10de la réforme du frein à l'endettement au moins comment est-ce que vous voyez la conversation
21:14se mettre en place ?
21:15Alors avant l'Allemagne peut-être qu'un moyen pour Christine Lagarde de trouver un
21:18consensus au sein de son comité ce serait de sortir la carte Trump et de dire ben voilà
21:23on ne sait pas trop ce qu'il va faire, ça va augmenter l'incertitude, les entreprises
21:27ne vont plus investir, les enquêtes se sont dégradées à cause de cette incertitude,
21:32les emménages etc donc ça peut être une façon d'accompagner ce changement peut-être
21:37de discours.
21:38Mais Trump c'est une carte qui va dans le sens de plus de baisse de taux.
21:42Voilà.
21:43D'accord.
21:44Au bémol tout à fait juste du niveau de la parité.
21:48Après on peut se demander aussi si la BCE finalement si les marchés attendent des baisses
21:54de taux de la BCE et que quelques membres disent peut-être pas trop mais si les taux
21:59longs allemands restent où ils sont, est-ce qu'on ne peut pas continuer à vivre comme
22:03ça ? On l'avait vu avant la baisse de taux de juin, on avait vu tout au long du, pendant
22:10le printemps, les indices il faut, les indices PMI s'amélioraient et dans les raisons c'était
22:15ben voilà on attend les baisses de taux de la BCE.
22:19Après sur l'Allemagne, alors c'est vrai que c'est Angela Merkel qui a dit il faudrait
22:23peut-être revoir, c'est symbolique, est-ce que pour autant…
22:27C'est le nom de 100 livres, 700 pages, vous l'avez tous commandé pour Noël j'imagine,
22:31ce sera dégusté sans faim.
22:32Est-ce que pour autant ça va aller très vite ? Franchement je crois qu'on n'en sait pas,
22:37il y a déjà la première épreuve de l'élection à passer, de voir ce qui va se passer.
22:45J'ai l'impression que vu en France on a l'impression qu'on va faire sauter le coffre-fort allemand
22:48et que les Deutschmark vont inonder l'Europe quoi.
22:52Ça paraît peu vraisemblable.
22:54Il faut remettre l'arrivée du village.
22:57Oui mais ils en parlent quand même, c'est l'enjeu de cette élection.
23:01La barre est haute, il faut les deux tiers je crois pour modifier la règle constitutionnelle.
23:07Donc je comprends que la position d'un Frédéric Schmerz par exemple, qui est prétendant et
23:12qui est pour l'instant en position d'être peut-être le futur changé, il est obligé
23:17d'en parler et en même temps il ne peut pas trop effrayer non plus parce que, Angela
23:21Merkel le rappelle dans son livre, cette règle elle est aussi destinée à protéger
23:26les générations futures et j'ai l'impression que dans la psyché allemande ça reste quelque
23:29chose d'important.
23:30Oui ça reste quelque chose d'important.
23:34Effectivement ce serait sans doute plus facile pour le centre droit de porter ce projet mais
23:42ce sera certainement très compliqué malgré tout, surtout, là c'est un peu tôt, surtout
23:48si la campagne électorale induit des dissensions qui iraient en s'élargissant comme à peu
23:54près dans les prochaines années.
23:55Mais ça veut dire qu'il ne faut pas attendre un signal clair, puissant, dès le 23 février
23:59ou enfin dès qu'une coalition émergera des urnes en Allemagne ?
24:03Non mais peut-être que le signal viendra de Donald Trump en fait, parce qu'autant Trump
24:09pourra aider Christine Lagarde, il pourra peut-être aider finalement l'Allemagne mais par le
24:13canal effectivement qu'on attend le moins, c'est-à-dire en gros la dépense militaire.
24:16En gros encore une fois Trump peut dire écoutez c'est très simple, vous vous débrouillez
24:20avec maintenant votre temps, nous on peut continuer à vous aider à la seule condition
24:25que vous augmentez de manière tout à fait substantielle le poids des dépenses militaires
24:29dans votre budget.
24:30C'est une première phase parce qu'effectivement là ce n'est pas tout à fait, même si l'Allemagne
24:35a beaucoup augmenté le poids de ses dépenses, ça peut être une première approche pour
24:40aider quelque part l'Allemagne à dépenser davantage.
24:43Alors protéger les générations futures, je n'ai pas l'impression finalement que globalement
24:48les pays qui utilisent l'arme budgétaire, on va encore reprendre le cas des Etats-Unis,
24:52sont pas du tout en train de faire exactement, en gros de protéger les générations futures
24:55en générant plus de croissance, en favorisant finalement, on connaît l'histoire, c'est
25:01une discussion d'ordre politique, en économie on est tous d'accord sur le fait de protéger
25:05le potentiel de croissance.
25:06Sauf qu'on peut très vite retrouver les Etats-Unis sans que rien ne change avec un
25:10niveau d'aide sur PIB qui serait à 120, 130, 135, ça peut aller très vite et très
25:15facilement à ces niveaux-là sans avoir forcément non plus un Trump délirant, maximaliste,
25:20etc.
25:21Même sans rien faire.
25:22Voilà, même sans rien faire.
25:23Exactement.
25:24On se retrouve à 135.
25:25La dérive naturelle des finances publiques fait que de toute façon, c'est rien n'est
25:26fait.
25:27Est-ce qu'on continue de protéger les générations futures avec ce type de niveau d'endettement ?
25:30Mais tout dépend de la manière dont vous dépensez encore une fois et c'est là le
25:33génie de Biden en quelque sorte.
25:35Ce qu'il a mis en place c'est que véritablement c'est une préservation de la capacité des
25:39pays à générer de la richesse pour le futur.
25:41Bon, encore une fois, tout est dans la méthode bien évidemment, mais ce que je veux dire
25:45par là c'est qu'il y a quand même aujourd'hui un blocage quasiment intellectuel qu'on connaît
25:52depuis très longtemps vis-à-vis effectivement de l'utilisation de cette arme budgétaire.
25:55Je crois que le ratio d'aide sur PIB en Allemagne est de l'ordre de 60%.
25:59Ça fait rêver tout le monde, c'est pour ça que vous parliez effectivement de la France
26:02qui espère effectivement que le coffre-fort va exploser, ça n'arrivera jamais évidemment.
26:06Et donc du coup à un moment donné, si on ne le fait pas maintenant, si on ne protège
26:11pas maintenant notre capacité à produire en Europe, parce qu'il s'agit de ça en
26:15fait en réalité, ça va être très compliqué pour les générations futures, c'est là
26:18le paradoxe.
26:19Bon, sur le cas de la France là, qu'est-ce que, bon, le spread 90, le CAC, enfin déjà
26:24que les indices européens ont rendu un peu de performance, le CAC sous-performe même
26:28les paires européens aujourd'hui.
26:30Ce matin il y a quand même un télescopage de deux facteurs, c'est-à-dire les déclarations
26:32de Michel Barnier.
26:33Pour moi ce n'était pas des déclarations qui ont mis du feu, c'est-à-dire qu'il
26:35avait déjà observé que depuis le début de la semaine, le spread commençait à se
26:38tendre.
26:39Et hier, à Bonnet-Siens, il a dit « attention au risque », ce qu'il voyait des marchés.
26:43Donc finalement le marché a un peu rebondi là-dessus, mais c'est déjà un momentum
26:45qui est initié avant les déclarations de Barnier, et au même moment Isabelle Schnabel
26:49qui fait ce discours.
26:50Donc c'est sûr que si l'espoir un peu monétaire disparaît au moment où le spread
26:53se tend, ce n'est pas la meilleure équation.
26:55Après, toujours rappeler, bon, pour le grand public, c'est quand même bien de le faire,
26:59la crise, la panique.
27:00La panique c'est 190 points de base en 2011 au Wattebund, là où l'Italie c'était
27:06500 points de base.
27:07Donc ça c'est la panique.
27:08Et quand tout va bien, la France, le spread avec l'Allemagne, c'est 20, 30, 40 à peu
27:12près entre 2015 et avec des petites bosses.
27:14Donc 90 c'est très inconfortable, ce n'est pas encore la panique.
27:18Après, il y a l'aspect aussi, on parlait du CAC aussi, de l'impact que ça a sur le
27:27CAC.
27:28À un moment donné, je pense quand même, je trouve que ce n'est pas la panique justement.
27:30C'est-à-dire que le CAC, même si on le voit à 6800, c'est quoi, 5% plus bas, ce n'est
27:33pas la fin du monde, ça fera un bon 15% depuis le sommet.
27:35Je ne pense pas qu'on soit sur une situation similaire à celle de 2022, où là il y avait
27:38un enchaînement d'obstacles absolument incroyables, la guerre en Ukraine, la Chine qui était
27:42toujours confinée à ce moment-là, et puis les banques centrales qui durcissaient à
27:45coups de 50 points de base, même 75 points de base à certaines réunions.
27:48Là, c'est de trouver effectivement un meilleur équilibre budgétaire, de trouver un meilleur
27:52équilibre en Europe.
27:53Mais il y a aussi cette baisse de l'euro qui rend quand même les actifs européens plutôt
27:57sexy quand on voit ça, vu des États-Unis, si on doit aller payer en dollars, faire
28:00le change ensuite, déjà 10% de baisse, plus de 7 à 8% de baisse de l'euro.
28:04À un moment donné, je pense qu'il y a des facteurs mécaniques en fait qui vont simplement
28:07faire que le CAC n'ira pas plus bas, parce qu'avant l'indice, avec des rendements de
28:103 ou 4%, là où les marchés américains, s'il n'y a pas de rotation qui s'opère,
28:15vous pouvez aller sur l'Europe, générer ça, je pense que les niveaux de l'euro en fait
28:18vont être un soutien pour les marchés européens, le MIB, le CAC et également le DAX.
28:23Donc je ne suis pas fondamentalement inquiet pour la situation marché, en tout cas le
28:26parti action, à condition que la partie budgétaire ne drape pas complètement.
28:30Mais aujourd'hui, pour terminer, la très très bonne nouvelle quand même, déjà la
28:33commission a validé ça, pour ça c'est un petit exemple, mais l'autre exemple pour
28:37les marchés c'est l'Italie, ça ne bouge pas d'un poil, on est à 130 points de base
28:39à peu près de spread BTP-Bound, c'est grosso modo les niveaux les plus faibles qu'on ait
28:43depuis fin 2021, donc plus bas de 3 ans ce spread Italie.
28:47L'écartement du spread France-Allemagne, il se fait dans un moment de rallye obligataire,
28:51où les taux baissent.
28:53On ne peut pas dire que c'est une détente, c'est une détente liée aux inquiétudes
28:56de Trump, liée à l'élection américaine, mais c'est quand même une très bonne nouvelle
28:59parce que ça montre que l'Italie, malgré l'endettement historique d'aide-PIB qui
29:02est bien plus élevé que la France, il y a surtout l'impulsion qui a été donnée
29:06par Mélanie sur l'aspect budgétaire, et ce qui montre qu'avec un historique de dette
29:09plus élevé, le changement de trajectoire, l'inflexion de trajectoire suffit à rassurer
29:13le marché obligatoire.
29:14On n'est pas encore en train de jouer l'éclatement de la zone euro, on traite le cas français
29:18comme il le mérite, mais il n'y a pas de velléité de se dire, parce qu'évidemment
29:23que si la France saute, tout saute, donc il n'y a pas cette velléité du marché d'attaquer
29:33l'euro.
29:34On a l'impression que quand on voit le comportement du marché, il est volatilité obligataire
29:37notamment.
29:38D'accord avec ces observations ?
29:39Oui, oui, la France c'est une espèce de feuilleton entre guillemets qui dure, alors
29:44on peut prendre...
29:45Enfin qui dure qui commence quoi !
29:46Enfin qui dure, ça fait 20 ans, ça dure depuis cet été finalement qu'on est dans cette espèce.
29:52Depuis le dernier budget à l'équilibre c'est ça ? Oui, bah ça dure.
29:54Oui, je pense qu'il n'y en a pas eu depuis très très longtemps, une quarantaine d'années,
29:57à part quelques accidents finalement.
29:58Je crois que sous les 3% c'est 23 ans.
30:00Bref, tout ça pour dire effectivement que l'incertitude politique ça ne paye pas du
30:05tout, au contraire, ça sanctionne, et c'est aussi pour rebondir finalement sur la situation
30:11économique en France, mais encore une fois, si vous mettez de l'incertitude, en gros
30:15les entreprises ne vont pas investir, vous mettez de l'incertitude budgétaire, les
30:18ménages ne vont plus dépenser...
30:19Ça peut se corriger vite ou pas ? Si on est dans un scénario où la France ne crache
30:23pas et qu'on trouve quelque chose, un compromis, un budget, est-ce que le choc de confiance
30:30négative, d'incertitude qui se propage là depuis quelques semaines, quelques mois maintenant,
30:34est-ce qu'il peut au moins en partie se renverser assez vite ?
30:37De quel point de vue ? D'un point de vue marché ou d'un point de vue Macron ? D'un point
30:40de vue marché il peut se renverser effectivement, on peut dire oui, on a conclu un accord, on
30:43a trouvé un budget, donc le spread peut commencer à se tasser, va-t-il revenir sur
30:47les niveaux prêts des solutions ? La réponse est non, parce que la situation reste effectivement
30:52très fragile.
30:53Maintenant d'un point de vue macro, encore une fois, le choc de confiance négative il
30:56est là en Europe, et en France particulièrement, donc on va avoir effectivement des budgets
31:01qui vont être sous contraintes, mais pas seulement en 2025, mais des années plus tard.
31:07Non mais la difficulté elle est là, donc vous mettez effectivement une situation peu
31:10visible, d'un point de vue macroéconomique, ça ne va pas aider.
31:12Mais bout à bout, quel est le profil de croissance qu'on a à ce stade pour la zone
31:17euro en 2025 en tête, Nathalie, entre le pouvoir d'achat, l'inflation qui baisse, les salaires
31:23réels qui montent, à l'inverse des budgets plutôt restrictifs ou moins accommodants,
31:28qu'est-ce que ça donne en termes de profil de croissance ?
31:30En tête, entre les optimistes et les pessimistes, on est juste sous 1% ou juste au-dessus.
31:35D'accord, mais ça veut dire un risque de récession, mais ça veut dire toutes choses
31:39égales par ailleurs, un risque de récession qui reste quand même limité, marginal, minoritaire.
31:44A priori, pas de risque de récession, effectivement, il n'y a pas pour le moment, alors il faut
31:48se méfier, ça peut aller très vite, de crises constatées sur les marchés obligataires,
31:52mais ce qu'on constate quand même, on l'a vu dans la hiérarchie des spreads, c'est
31:55que les marchés félicitent plutôt les bons élèves récents, c'est-à-dire l'Espagne
32:00et le Portugal, sont conscients, alors sur l'Italie, il y a à la fois des aspects techniques
32:04en rallye, on va chercher l'Italie parce que ça paye un peu plus, mais malgré tout
32:09l'Italie sait dégager des excédents primaires, ce qui n'est pas le cas de la France, donc
32:13effectivement il y a cet élément en ce moment, mais voilà, pour le moment, personne ne price
32:19l'explosion.
32:20Non, on n'est pas revenu quand même dans les affres de la crise souveraine qu'on a
32:25vécue.
32:26Parlons de Trump, alors moi, la séquence m'intéresse beaucoup, notamment sur les tarifs
32:33puisque tout commence par là, c'est intéressant, donc il nomme Bessette, on a la petite douceur
32:40sucrée de la nomination de Bessette sur les marchés, l'adulte est dans la pièce, il
32:45est là, et puis dès le lendemain, Trump nous dit, day one, ce sera déjà tarif, 25%
32:51pour le Canada et le Mexique, qui sont peut-être les deux partenaires les plus imbriqués avec
32:55les Etats-Unis qu'on puisse trouver, et puis bien sûr la Chine, un petit 10% pour commencer.
33:01Comment vous analysez le fait qu'il attaque assez fort sur des partenaires commerciaux
33:05dont on se demande ce qu'il pourrait obtenir de plus aujourd'hui, Canada et Mexique, et
33:10pourquoi commencer seulement avec un 10% sur la Chine quand il n'a pas arrêté de nous
33:14promettre un 60% ?
33:15Qu'est-ce qu'il y a dans la tête de Donald Trump ? Sans doute les 100 premiers jours,
33:23et vraisemblablement, il va vouloir marquer les esprits pendant les 100 premiers jours,
33:26donc là, on peut entrer dans une phase d'incertitude peut-être plus musclée que ce que tout le
33:31monde envisage.
33:32Pas forcément avec des chiffres, un résultat final qui sera très spectaculaire, mais
33:39en tout cas des annonces, comme ce ne sera plus à travers X, anciennement Twitter, ce
33:44sera à travers son réseau social.
33:47Le côté fast and furious, il a les marges de manœuvre politique pour, vous dites, il
33:50ne faut pas minorer le côté un peu, je vais aller vite et fort tout de suite dans les
33:55100 premiers jours.
33:56Toutes ces marges de manœuvre politique, elles ne sont peut-être pas si confortables
34:00que ça.
34:01Parce que certes, il a la majorité au Sénat, à la Chambre des représentants, mais déjà
34:05la Chambre des représentants, sa majorité n'est pas énorme.
34:07Et puis surtout, parmi les élus républicains, il y a des gens qui ont réussi à gagner
34:13un État qui avait été gagné par Biden 4 ans auparavant, et qui se disent, il ne faut
34:19peut-être pas que j'aille trop loin si je veux conserver mon poste dans 2 ans, puisque
34:24les élus américains ont toujours les mid-termes.
34:26Donc la carte MAGA, elle a deux faces, c'est-à-dire, pour un républicain standard, MAGA ça peut
34:34être bien, mais attention, il ne faut pas que ça aille trop loin non plus.
34:36On va sans doute assister à une sorte de référendum en temps réel de l'influence
34:40de Trump au sein du parti républicain, et il en est vraisemblablement conscient, parce
34:45que c'est un animal politique, bien évidemment.
34:46Alexandre ?
34:47Sur les premiers pas de…
34:50Oui, déjà, il y a la carte Trump comme tête de gondole pour se faire élire, et après
34:54il y a ceux qui penseront dernier mandat de Trump, et à l'avenir d'un politique,
34:57si on veut être non-républicain dans 4 ans, peut-être un programme qui soit plus raisonnable,
35:02un peu moins extrême que la carte Trump, donc ça c'est tout à fait possible, ce
35:06double effet-là.
35:07Après, sur les taxes, le fait qu'il n'ait pas mentionné l'Europe, est-ce qu'il
35:10faut avoir un signe moins négatif ? Est-ce que c'est un oubli ? Les marchés ont quand
35:15même réagi, en Europe on a bien vu que ça a bien réagi, mais oui, c'est sûr que…
35:21Ou est-ce que c'est pour taper plus fort en deuxième couche ?
35:24C'est l'aspect, probablement, bad cop et puis good cop, c'est-à-dire que c'est
35:28un métier un peu classique, même sur d'autres thèmes, on voit que des bruits commencent
35:32à circuler sur une nouvelle rencontre éventuelle entre Trump et son équipe et Kim Jong-un,
35:35donc on a l'impression de revivre le mandat précédent, c'est-à-dire les mêmes méthodes,
35:39les mêmes approches, avec des résultats qu'on connaît ensuite, donc si c'est
35:41à peu près le même mode opératoire, ça aura peut-être moins d'effet de sidération
35:45du marché, de surprise, parce qu'on connaît un peu le personnage.
35:48Après, c'est sûr que si c'est radical et qu'il va jusqu'au bout, il faut rappeler
35:51quelques chiffres, par exemple pour le Mexique ou le Canada, le Canada, 77% des exports
35:55du Canada, c'est les US et le Mexique c'est plus de 80%, donc c'est sûr que s'il
35:58met la barre là où il l'a mise, il y a un risque, mais il me semble qu'il y a
36:01un risque qui va être sous-estimé et qui va peut-être faire que justement, c'est
36:04là que Bessette va être efficace, le dollar a beaucoup grimpé.
36:08On sait que l'économie, les grands groupes du S&P 500, deux tiers, trois quarts d'activité
36:12se fait sur le sol américain, donc ce n'est pas forcément un besoin d'export, mais
36:15il y a quand même un bon quart d'activité qui se fait sur le moteur export.
36:20Le dollar actuellement, on voit déjà sur les indices que dans les nouvelles commandes
36:24d'export ou autres, ça commence à peser, donc s'il tape très fort sur la Chine, très
36:27fort sur l'Europe, on va vendre à qui ? Les Etats-Unis, les gros exportateurs américains
36:32vont vendre à qui si ces deux zones entrent en récession ? Donc c'est peut-être ça
36:36aussi qui va limiter un peu son champ d'action pour éviter que le dollar aille trop haut
36:40aussi à un moment donné et du coup assoupir un peu le message pour que tout le monde
36:43arrive, que les Etats-Unis restent premiers, mais que les autres ne s'effondrent pas non
36:45plus complètement autour de lui.
36:46Peut-être ça qui va le côté un peu dollar fort, taux fort, coût de la dette aussi,
36:51et B5, c'est ça qui a plu au marché, on avait une petite réaction, une petite détente
36:54des taux du dollar après sa nomination.
36:56Il y a quand même un peu de Trump quoi.
36:58Il y a l'idée que Trump, l'attention que Donald Trump peut porter au marché financier
37:02notamment, je pense aux 70-40 des Américains, aux Dow Jones, aux 401K, enfin tout ce sur
37:08quoi les Américains sont investis.
37:11Il commence souvent ses meetings, comment va votre 401K, est-ce que vous êtes content ?
37:15Il le faisait en 2016, il l'a fait encore cette année.
37:18L'attention qu'il porte au marché, c'est quand même dans l'esprit de beaucoup d'investisseurs
37:21l'idée qu'il y a un put.
37:22C'est-à-dire, il peut faire baisser le marché à un moment avec des tweets, des annonces
37:26un peu fortes, etc.
37:27Mais j'ai l'impression que tout de suite, en deuxième lecture, le marché va se dire
37:30« Ah non mais le Dow Jones, ça reste son KPI préféré ». Il ne peut pas faire baisser
37:34le Dow Jones de 20%.
37:35Est-ce que le Dow Jones, là les marchés ont battu record sur record sous Biden parce
37:42que beaucoup d'expansionnisme budgétaire et autres, ça a soutenu l'activité.
37:44Il sait au premier moment qu'un marché qui a déjà fait 20-30% en ligne droite a besoin
37:48à un moment donné de respirer aussi.
37:49Donc il se dit que s'il est dans les premières semaines du mandat, le marché est un peu
37:51stressé.
37:52Si ça va baisser, autant que ça baisse maintenant.
37:55Ce n'est pas forcément gênant.
37:56Mais il y a un autre élément, j'ai vu lequel d'ailleurs, sur l'aspect baissante.
38:03C'est la question du Trump trade qui a beaucoup lifté les marchés.
38:13Le risque que nous pourrions avoir finalement, ce n'est pas d'un marché qui corrigeait
38:16un peu plus volatile parce que l'économie américaine va mal, c'est l'idée que le
38:19marché s'est fait de ce mandat Trump qui pourrait être très radical, très extrême
38:23et qui finalement serait peut-être plus modéré et du coup ça pourrait mécaniquement générer
38:27des prises de gains sur un marché avec une politique moins expansionniste et donc un
38:30peu moins de soutien à l'activité économique.
38:32En attendant, qu'est-ce que vous dites de la situation ? On ne peut pas se mettre contre
38:36le momentum des actions américaines qui sont en train d'agrandir l'écart avec le reste
38:40du monde de manière spectaculaire.
38:42On relèvera les comptes en fin d'année.
38:43La prime pour détenir des actions américaines n'a jamais été aussi importante aujourd'hui
38:49par rapport au reste du monde.
38:50Pour autant, j'ai quand même l'impression qu'il va y avoir de la rotation dans peu
38:54de temps parce qu'il y a un peu de statistiques aussi.
38:56Depuis combien de temps l'Europe n'a pas surperformé les marchés américains ? Sur
38:5910 ans, il y a eu deux années en fait et au max, c'était 3% de surperf et là, c'est
39:04la pire année de sous-performance.
39:05Voilà.
39:06Mais si vous regardez par contre la décennie d'avant, 2000-2010, 8 années sur 10, l'Europe
39:09a surperformé et parfois de plus de 5-6-7%.
39:12Toute la période 2002, juste avant la crise des suprêmes, on a surperformé.
39:15On a surperformé de mémoire pas en 2007 mais en 2008.
39:19Donc il y a eu 8 ans sur 10 entre 2000 et 2010 où l'Europe, le stock 600, a surperformé
39:24le S&P 500.
39:25Donc ce n'est pas impossible.
39:26Et donc à mon avis, c'est de la rotation qui s'opère.
39:28Moi, je pense que statistiquement, ça a plus de chances d'arriver après un 25% d'écart
39:32de perf que non.
39:34Et s'il y a le plan Draghi, si la Chine fait un peu de stimulation, si chacun soutient
39:37un peu son économie.
39:38Moi, je vois plutôt ce plan-là.
39:39Soutien à l'économie Chine, soutien à l'économie d'Europe dans les 12-18 mois qui arrivent
39:42et avec un euro qui est bas.
39:43Et donc rattrapage des actions.
39:46Ça fait beaucoup de scie malheureusement.
39:49L'écart sur les actions quand même.
39:52Le CAC est à moins 5, le S&P est à plus 25.
39:56On regarde juste le ratio de valorisation, le ratio de PE.
40:00S&P 500, stock 600, c'est 61%.
40:02On n'avait jamais vu ça.
40:03Mais ça s'est écarté bizarrement parce qu'on était sur une espèce de moyenne, on va dire,
40:07à la louche de 15% entre 1999 et 2017.
40:11Q1 2017, ça a commencé effectivement à dérailler.
40:15Et tous les ans, début d'année, c'est le moment de voir une inflexion, le retour à
40:19la moyenne qui ne s'est jamais produit par ailleurs.
40:22On ne refermera jamais l'écart.
40:26À un moment donné, il n'y a même pas le début d'une stabilisation.
40:29Donc c'est ça qui est quand même assez terrifiant quand on regarde l'écho d'une
40:32très longue période.
40:33Sur 6 mois, ça peut durer sur 6 mois.
40:35Même pas, je crois.
40:36Octobre 2022 et début 2023, l'Europe surperforme quand même.
40:39L'année de trimestre 2022, effectivement, l'Europe surperforme.
40:41Parce qu'on avait ce rattrapage, mais on avait accumulé tellement de retard à cause du confinement.
40:46Non, confinement, on n'est pas sur des facteurs exogènes.
40:50C'est un retard qui est quand même dommageable.
40:52Et le point également qui a été extrêmement important, c'est que Trump a remporté,
40:56ça a été commenté partout, le vote populaire.
40:58Ce qui entre en écho avec cette espèce de 100 jours de pression maximale qu'il a,
41:02non pas de la part des marchés, mais surtout de la société américaine qui a voté massivement
41:08pour lui.
41:09C'est un plébiscite.
41:10Et donc, il va effectivement taper, cogner sur ses partenaires commerciaux.
41:15La Chine, le Mexique et le Canada, finalement, c'est des ennemis faciles.
41:20L'Europe, les Américains, on ne sait pas trop ce qu'ils font.
41:23Mais à la limite, on leur tapera dessus après.
41:25En fait, c'est presque humiliant qu'il ne nous ait pas ciblé pour des WAN.
41:28Il nous a oubliés.
41:30Exactement.
41:31C'est presque ça.
41:32La coalition.
41:33Mais qu'est-ce qu'ils font, ces gens-là ? Qu'est-ce qu'ils exportent ? Des voitures allemandes ?
41:36Non, mais c'est tout.
41:37Si on le caricature, c'est à peu près ça.
41:39Mais en réalité, finalement, l'impact inflationniste que tout le monde décrit en disant
41:42« tarif égal inflation », ce n'est pas tout à fait vrai.
41:45Et c'est là où il faut un peu se calmer.
41:47Et c'est là où je rejoins ce que dit Alexandre.
41:49On a peut-être exagéré tout cet impact démentiel que vont engendrer les politiques macroéconomiques de Donald Trump.
41:56Inflation, pas sûr.
41:58Croissance, pas sûr.
41:59Explosion des déficits, pas sûr non plus.
42:01Tout dépend de ce qu'il fait.
42:02Où il met le curseur ?
42:04S'il fait tout ce qui a été mis sur le papier pendant ces mois de campagne...
42:08D'accord, mais qu'est-ce qui s'est passé entre 2018 et 2020 quand il s'en est pris à la Chine ?
42:13Les tarifs ont augmenté.
42:14Les tarifs sont partis de 3% pour arriver à 20%.
42:17Ils sont allés graduellement.
42:18Ça a pris deux ans.
42:19Donc là, effectivement, le 60%, c'est un chiffre à mon avis qui est sorti du chapeau.
42:23Et s'il arrive à passer de 20% à 40%, ce sera déjà miraculeux.
42:27Et en fait, il dira « j'ai remis tout le monde à la table des négociations pour pouvoir négocier. »
42:31Oui, bien sûr.
42:32C'est la méthode Trump.
42:33Ce n'est pas une surprise.
42:34Et a priori, ça devrait bien se passer.
42:35Un Trump qui ne serait pas si reflationniste que ce qu'on a pu craindre à un certain moment, Nathalie ?
42:42Oui, vous y croyez ?
42:43Paradoxalement, le discours de la Banque Centrale Européenne, de plusieurs membres,
42:49c'est pas tellement de mettre l'accent sur le risque inflationniste lié à l'inconnu Trump,
42:54mais plutôt sur les risques sur l'activité.
42:57Et ça s'est fait très très vite, finalement, cette bascule.
43:01Les droits de douane, c'est inflationniste le premier mois.
43:04Et puis après, c'est potentiellement récessif.
43:08Donc ça aussi, c'est intéressant.
43:11Et ça va cadrer Trump, quand même, ça, vous pensez ?
43:13Il y a des limites de la réalité économique, des marchés qui vont encadrer quand même les dimensions,
43:20les trois, quatre dimensions clés de sa doctrine sur l'immigration, la régulation, etc.
43:25Sur l'immigration, ce qu'il a évoqué pendant la campagne électorale, c'est tout simplement impossible.
43:30Il va sans doute durcir les lois sur l'immigration, peut-être procéder à quelques expulsions.
43:39Il a fait vraisemblablement symbolique.
43:42Virer tout le monde des États-Unis, ce n'est pas possible.
43:47Et là, ce n'est pas possible pour l'économie américaine.
43:49Et c'est à la fois récessionniste et inflationniste.
43:51Donc là, sur les deux tableaux, c'est quelque chose, c'est de l'ordre du fantôme.
43:58Sur le moteur de la dérégulation, ça peut être un moteur puissant, quand même, pour la croissance américaine, au moins à court terme ?
44:03Sûrement pour les actions. C'est ce qui est derrière beaucoup la hausse des actions, vraisemblablement.
44:08Mais ça génère de la croissance économique ?
44:12En tout cas, ça fait plaisir aux chefs d'entreprise et aux actionnaires, je ne pense pas me tromper, et aux investisseurs,
44:19qui se disent que c'est toujours cette prix.
44:23Après, on peut se poser des questions à plus long terme, sur est-ce qu'il faut vraiment déréguler l'intelligence artificielle,
44:28ou est-ce qu'il ne faudrait pas, au contraire, la réglementer un peu plus, et un peu plus, et voir ce qui peut se passer.
44:36Mais je crois que le réflexe Pavlovien, quand on entend dérégulation, encore une fois, les investisseurs en actions ont plutôt tendance à apprécier.
44:45Mais est-ce qu'il y a une réalité économique ? Les effets de la dérégulation se voient dans l'économie réelle à un certain stade ?
44:53Oui, ça se voit, parce qu'on a bien vu que Trump avait dérégulé le secteur des petites banques lors de son premier mandat.
45:01Qu'est-ce qui s'est passé ? Ça s'est bien vu en mars 2023, on a eu une crise, mais ça a permis l'expansion de ce secteur.
45:08La dérégulation amène de l'expansion et amène ensuite des phases de contraction et de crise.
45:14Et là, c'est ce qui va se passer de nouveau. Sur un autre aspect, par exemple la partie énergétique, il a indiqué vouloir revenir sur toute la réglementation
45:23qui encadrait les activités de fracturation hydraulique, etc. Là aussi, ça va générer de l'investissement dans le secteur de l'énergie et le secteur industriel.
45:32Donc oui, ça va avoir un impact économique, et globalement, la régulation, c'est toujours le même problème.
45:38C'est des allers-retours, et on va voir que ça va causer de la croissance, et ensuite, un peu moins.
45:43Bon, il nous reste quelques secondes. Alexandre, votre vue de marché sur la fin de l'année ? Il reste, je ne vais pas compter, mais il reste un mois de bourse.
45:51Je ne vois pas trop de potentiel de baisser sur l'Europe. Quand on parle de l'euro-stock 50 ou le MIB des indices, je vois plutôt le MIB italien, par exemple,
45:58qui est latéral, je pense que ça peut se poursuivre. Je ne vois pas de phase de rechute lourde ou autre. Plutôt un risque de s'ennuyer un peu dans des zones de range ou autre,
46:04et le cas peut être un peu plus bas, 6800, mais je ne vois pas de gros risques en dessous. Et juste pour terminer sur la discussion d'avant,
46:10l'un des effets positifs que pourra avoir cet aspect de dérégulation américain, on voit que le ministre des Finances et de l'Economie, je ne sais pas lequel,
46:16en fin de semaine dernière, allemand, il est plutôt de la US, qui plaît, qui plaît, en restant où ça rentre en compte, mais justement là-dessus en disant
46:22trop d'administratifs, trop de réglementations, besoin d'accès au capitaux. C'est un peu comme l'OTAN à l'époque, de dire Trump, il dit, vous ne payez pas assez, on a payé plus.
46:30Trump dérégule, l'euro va peut-être suivre pour ne pas être trop à la traîne. Donc ça peut être un effet positif sur la lourdeur administrative européenne, ça peut peut-être l'alléger un petit peu.
46:38Le retour de la value aussi. Donc c'est peut-être ça aussi qui est très intéressant. Et il ne peut pas être un faux départ pour une fois.
46:45On verra, Alexandre a cité des exemples, effectivement, de la période pré-grande crise financière. Post Bull.com et pré-grande crise financière, entre les deux.
46:54Merci beaucoup à vous trois d'avoir été des invités de Planète Marché, Nathalie Benatia, BNP Paribas, Asset Management, Mabrouk Chetouan, Natix, ICM, Alexandre Baradez, IG.
47:09Le dernier quart d'heure de Smartbourg, chaque soir, le quart d'heure thématique. Nous parlons gestion thématique, justement, avec un focus, ce soir, sur le thème de l'exploration spatiale décryptée, comme il se doit, par Rony Michalil, président de Galilée, Asset Management.
47:26Bonsoir Rony. Bonsoir Jacques. Bon, que dire de ce thème de l'exploration spatiale, qui appartient aux 25 grandes thématiques que vous analysez à travers votre modèle de recherche propriétaire.
47:36Le codex des thématiques, c'est peut-être quand même une des thématiques les plus nouvelles, non Rony ?
47:43Absolument. On n'a pas vraiment de données dans nos indicateurs avant 2022, on va dire. Dans nos indicateurs, bien sûr, on va chercher les fonds et les ETF de la place.
47:55Et bien sûr, on va agréger après les sociétés qui reviennent le plus, dont les occurrences sont les plus nombreuses. Et on n'a pas vraiment de données avant 2022, puisqu'il n'y a pas assez de fonds et pas assez d'ETF qui existent.
48:07Un gisement qui n'existait pas il y a encore quelques années à peine. Qu'est-ce qu'on peut dire de la thématique au sens large et en quoi est-ce qu'elle coche les cases d'une méga tendance, Rony ?
48:18Alors déjà, pour expliquer pour ceux qui ne suivraient pas forcément tous les développements de l'exploration spatiale, il y a deux principaux objectifs dans cette thématique.
48:27Le premier, long terme, rendre la vie multi-planétaire, quoique le président Trump veut que nous allions sur Mars avant la fin de son mandat, donc ça devient peut-être un peu moins long terme qu'on le pense.
48:42Et améliorer la vie sur Terre via l'étude de l'espace, ça c'est plutôt un objectif court terme-moyen terme qui est actuellement déjà opérant.
48:50Donc voilà, évidemment après on va regarder si la thématique est structurelle, internationale et transversale, c'est ça qui lui fait mériter le rang de thématique d'investissement.
49:00Et alors sur cette thématique, déjà elle est portée par trois méga tendances, donc c'est beaucoup.
49:05La révolution digitale et robotique, la mutation des modes de consommation avec tous les services liés à l'espace maintenant qu'on utilise dans la vie de tous les jours et la transition énergétique.
49:16Bien sûr, c'est quand même encore les dépenses publiques qui sont très importantes dans cette thématique, mais il y a de plus en plus de partenariats public-privé.
49:23On pourrait évoquer bien sûr celui entre la NASA et SpaceX, mais ce qui fait vraiment le catalyseur de cette thématique, c'est la baisse colossale du prix, du coût de lancement des satellites.
49:35En fait, on était à 18 000 dollars par kilo de satellite lancé en 2000, on est maintenant à 2500 dollars par kilo de satellite lancé aujourd'hui.
49:48Donc ça a énormément chuté et en plus on a un peu des nouveaux marchés, le tourisme spatial qui se développe de plus en plus.
49:57Alors l'exploitation des ressources spatiales, c'est plutôt quelque chose qui est prospectif, mais pourquoi pas.
50:02Et tout ça donne finalement des perspectives stratosphériques, si j'ose dire, à cette thématique,
50:08puisqu'on est censé passer de 630 milliards, un marché de 630 milliards aujourd'hui en chiffre d'affaires bien sûr, à 1800 milliards en 2035, donc à peu près dans 10 ans.
50:18Donc ça c'est pour la dimension structurelle, après je peux détailler international et transversal si vous voulez très rapidement.
50:24Mais sur l'international, ce qu'on peut dire c'est que depuis la deuxième guerre mondiale, il y a la fameuse guerre des étoiles.
50:34L'accès au statut de puissance est permis par le fait qu'on ait une puissance spatiale.
50:40D'ailleurs vous connaissiez l'US Navy, l'US Air Force, maintenant vous avez depuis l'administration Trump 1 l'US Space Force,
50:48parce que l'espace a été élevé au rang de priorité stratégique sous l'administration Trump 1, ce sera encore plus le cas sous Trump 2.
50:57Et transversal, très rapidement on retrouve beaucoup de secteurs dans cette thématique, c'est ce qui fait son caractère multisectoriel transversal.
51:07Bien sûr l'industrie, je pense à une boîte comme Rocket Lab qui a lancé récemment deux fusées et qui commence à prendre de l'ampleur,
51:16avec quand même plus de 320% de performance cette année, mais aussi dans la météorologie, dans la géocalisation, dans les télécommunications, dans le tourisme, on vient d'en parler, et dans la santé.
51:27Bon, vous le disiez effectivement, les perspectives sont assez incroyables, la prospective chiffrée est assez spectaculaire,
51:36et donc depuis deux ans, depuis qu'on a un gisement qui permet de mesurer la performance de cette thématique,
51:41oui c'est une thématique qui performe très bien, c'est ça Ronny qu'il faut comprendre.
51:46Tout à fait, alors surtout elle a décollé si j'ose dire cette année, on voit qu'effectivement jusque sur le graphique ici avec l'exploration spatiale en bleu, le MSCI World en gris,
51:59on voit que ça suit à peu près les performances du MSCI World jusqu'à à peu près la fin de l'année dernière, et que réellement cette année ça a vraiment décollé.
52:09Une performance de 39% cette année, j'étais venu l'année dernière à peu près à la même période pour la présenter, il y a 53% de performance depuis la dernière fois qu'on s'est vus.
52:20En 2023 c'était plus 19%, et 2022 c'était l'année où il ne fallait pas la voir parce qu'on a fait moins 20%.
52:26Oui, hausse des taux etc, ce n'était pas le sujet de l'exploration spatiale pour tout de suite quoi.
52:30Tout à fait, cela dit, hausse des taux, Grégoire, c'est plus mitigé que ça parce que finalement il y a beaucoup de défense dans cette thématique,
52:38et donc en fait quand on regarde la corrélation MSCI World Growth c'est 0,76%, et la corrélation MSCI Growth Value c'est 0,76% aussi.
52:46Donc c'est vraiment une thématique très bled.
52:49En termes de croissance de bénéfice par action, on est plutôt sur du 12-13% de croissance.
52:54J'avais coutume de dire à l'époque que cette thématique permettait d'avoir les croissances des thématiques autour de la tech comme le cloud, la robotique et l'IA etc, sans en payer le prix.
53:05Là, les valeurs ont quand même augmenté puisqu'on est à 27 fois au niveau du PER.
53:11Les 7 magnifiques se payent 30 fois quoi, donc on n'est pas loin.
53:14On n'est pas loin, par rapport au cloud et à l'IA, on est peut-être 3-4 points en dessous, pas plus.
53:21Donc voilà, et beaucoup d'intensité de R&D dans cette thématique, plus de 6% du chiffre d'affaires en moyenne de ces boîtes sont réinvestis dans la recherche.
53:32Bon, justement, qu'est-ce qui fait les forces, qu'est-ce qui font les forces et les faiblesses de cette thématique, Rony ?
53:39Alors, les forces, bon clairement, sans aucun conteste, on en a déjà parlé, la baisse du coût du lancement.
53:44D'ailleurs, ça se voit dans les chiffres, on avait 2300 satellites en 2019 en orbite, en tout et pour tout.
53:51Aujourd'hui, on n'en a plus de 10 000 quand même.
53:53Donc réellement, il y a eu un essor incroyable du nombre d'objets qui ont été lancés depuis ces dernières années.
54:01Bien sûr, notamment en relation avec Starlink et la constellation qui est autour de l'entreprise d'Elon Musk.
54:11Maintenant, on a beaucoup de partenariats publics privés.
54:14On a parlé un petit peu de la NASA avec SpaceX.
54:17Alors évidemment, la NASA a reconduit SpaceX pour l'envoi d'astronautes vers la Station Spatiale Internationale
54:23et qui devrait d'ailleurs viser à avoir des Américains dans la Station Spatiale Internationale jusqu'en 2030,
54:31tout en sachant qu'en 2031, elle disparaît, donc quasiment une présence continue finalement.
54:35Également, SpaceX a été choisi par la NASA pour tout ce qui est système d'atterrissage lunaire dans le cadre du programme Artemis
54:46qui vise à renvoyer des astronautes sur la Lune.
54:50Donc ça, c'est un exemple de partenariat public-privé.
54:53On a aussi Palantir et Microsoft.
54:55Alors, ce sont deux entreprises privées, mais Palantir a vocation à fournir à des agences de renseignement,
55:02à des agences de défense des données qui sont ensuite utilisées et mises sur les clouds de Microsoft.
55:08Donc ça, c'est au niveau des entreprises privées pour le public.
55:13Donc ça, c'est vraiment les points forts et l'implication des milliardaires.
55:17Il n'y a pas qu'Elon Musk, il y a Joe Bezos avec Blue Origin, il y a Richard Branson.
55:22Voilà pour les points forts.
55:23Les points faibles, on a eu en géopolitique quelques anicroches entre la Russie, par exemple,
55:30et les États-Unis quand il y a eu l'éclatement de la guerre en Ukraine dans la Station Spatiale Internationale.
55:34Ça, ça peut aussi faire perdre du temps et de l'argent à beaucoup de sociétés impliquées et tous les sous-traitants d'ailleurs.
55:43Il y a la question de la privatisation de l'espace à des fins commerciales.
55:46Peut-être qu'on va légiférer à un moment, donc il faut faire attention quand même à toutes ces boîtes.
55:50Oui, il y a un cadre réglementaire qui est assez léger, j'imagine, à ce stade.
55:52Pour l'instant, pour l'instant.
55:54Et puis, il y a bien sûr la notion de conflit d'intérêts avec Elon Musk qui avait des soucis avec la FAA.
56:01Vous savez, le régulateur aérien américain qui trouvait qu'il n'était pas assez rapide pour autoriser les lancements de Starship
56:11ou encore, voilà, qui souhaitait un petit peu adapter les normes environnementales pour les lancements.
56:17On verra, on verra quel rôle aura Elon Musk, alors pas dans l'administration Trump, parce que j'ai cru comprendre qu'il n'y serait pas,
56:23mais autour ou à côté de l'administration Trump, effectivement.
56:28Et comment cette question des conflits d'intérêts entre ces différentes entreprises, dans l'espace mais dans l'automobile également,
56:33se retrouveront à travers le rôle qu'il pourrait avoir auprès de l'administration de Donald Trump.
56:39Qu'est-ce qu'on peut dire donc du gisement qui n'existait pas il y a quelques années,
56:43mais qui est en train de se former et de grossir aujourd'hui autour de ce thème de l'exploration spatiale ?
56:47Absolument. Alors, il n'y a pas encore énormément de fonds et d'ETF.
56:51On a créé, nous, ce qu'on appelle un AMC, un Actively Managed Certificate,
56:56en allant chercher les sociétés qui revenaient le plus dans les fonds et les ETF de la place.
57:01On a pris les 50 les plus représentatives.
57:04Et donc, cet AMC s'appelle Space Exploration.
57:07Il est réservé aux professionnels ou alors aux particuliers, mais qui ont des mandats discrétionnaires gérés par des professionnels.
57:15Et en fait, son intérêt, c'est qu'il va avoir une liquidité un petit peu comme un ETF.
57:19On va avoir une transparence totale des actions qui sont dedans.
57:24Et donc, réellement, on va pouvoir avoir la quintessence, on va dire, des sociétés qui représentent cette thématique.
57:30C'est assez pur, là.
57:31C'est assez pur, effectivement.
57:32Et en fait, on enlève la subjectivité, parce que le problème de l'investissement en thématique, c'est qu'il est subjectif.
57:37C'est sa richesse, mais c'est aussi sa faiblesse.
57:39On enlève la subjectivité, puisqu'on va regarder dans tous les fonds et les ETF les actions qui ressortent le plus.
57:45Et on va les filtrer, finalement, pour avoir cet AMC.
57:48Donc ça, c'est premièrement, bien sûr.
57:50Deuxièmement, à la concurrence, vous avez VanEck Space Innovators, qui est intéressant avec cet ETF.
57:58C'est qu'il va vraiment chercher les actions disruptives qui sont déjà dans une thématique disruptive.
58:03D'accord.
58:04Voilà.
58:05Donc, c'est les actions, finalement, qui vont façonner la future aire spatiale commerciale.
58:10C'est assez intéressant.
58:12Quand même des purs players, et qui sont tournés vers le business de l'espace, l'économie de l'espace.
58:18Et enfin, vous avez Invesco Aerospace & Defense, pour les investisseurs qui veulent aller sur la thématique, mais sans y mettre 100% les pieds.
58:27Vous allez avoir plus des boîtes qui appartiennent au segment de la défense.
58:32Vous allez avoir du Honeywell, du Lockheed Martin, qui ont des activités spatiales et aussi de défense.
58:38Oui.
58:39Ça équilibre ou ça stabilise aussi un petit peu la thématique, j'imagine.
58:42C'est l'intérêt d'avoir ce genre de couple dans la thématique chez Invesco, en l'occurrence.
58:47Absolument.
58:48Merci beaucoup, Ronny.
58:49Merci d'être venu nous voir pour évoquer ce thème de l'exploration spatiale.
58:52On en avait parlé il y a un an, effectivement.
58:54Mais là, c'est un thème qui a vraiment pris son essor au cours de cette année 2024, sur le plan boursier.
58:59En tout cas, Ronny Michalik était avec nous.
59:01En plateau, le président de Galilée Asset Management.