Mercredi 27 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Nathalie Benatia (Macroéconomiste, BNP Paribas Asset Management) , Alexandre Baradez (chef analyste, IG) et Mabrouk Chetouane (Head of Global Market Strategy, Solutions, Internationa, Natixis IM)
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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Nathalie Benatia est avec nous, macro-économiste chez BNP Paribas Asset Management.
00:17Bonsoir Nathalie.
00:18Bonsoir.
00:19Mabrouk Chetouane nous accompagne également.
00:20Bonsoir Mabrouk.
00:21Bonsoir.
00:22Vous êtes le responsable de la stratégie de marché global chez Natixis, IM et Alexandre
00:26Baradez également à nos côtés.
00:27Bonsoir Alexandre.
00:28Bonjour.
00:29Bonsoir.
00:30Vous êtes chef analyste chez IG.
00:31Je voulais bien qu'on commence avec l'Europe et peut-être la problématique à ce stade
00:36pour la Banque Centrale Européenne, Nathalie.
00:38La prochaine réunion aura lieu dans un peu plus de deux semaines maintenant, le 12 décembre
00:42prochain.
00:43Et les positions se confirment.
00:47Interview d'Isabelle Schnabel aujourd'hui qui reste ferme, droit dans ses bottes.
00:53Est-ce que c'est normal à ce stade de voir la membre allemande du directoire défendre
00:57cette position de prudence ? Attention à ne pas aller trop loin, à ne pas aller trop
01:02vite.
01:03Nous sommes déjà proches du taux neutre, estime Isabelle Schnabel.
01:07Je sais que c'est un débat infini chez les économistes et les banquiers centraux.
01:11Position allemande de Schnabel qui n'est pas surprenante.
01:13Moi ce qui me marque c'est quand même la divergence qui semble s'accroître au sein
01:18du conseil entre les gouverneurs et les membres du directoire.
01:24A l'opposé d'Isabelle Schnabel, on a quand même des discours alarmistes, j'irai peut-être
01:29pas jusque là, mais en tout cas des discours qui commencent à demander une fonction de
01:34réaction beaucoup plus agressive de la part de la Banque Centrale Européenne.
01:37Est-ce que c'est surprenant de la part de Schnabel ? Sans doute pas.
01:40Est-ce qu'elle exagère en disant qu'on est proche du taux neutre ? Sans doute aussi.
01:44Malgré tout.
01:45Il y a cette interview de Bloomberg, on pourra y revenir, mais vers le milieu du mois de
01:51novembre elle a fait un discours qui était plus intéressant sur l'incertitude, la politique
01:57monétaire et l'incertitude et finalement ses conclusions c'est que les banques centrales
02:01ne peuvent plus s'appuyer sur des relations macroéconomiques stables, ce qui est embêtant
02:05quand on alimente des modèles et ses conclusions sont intéressantes et ça peut peut-être
02:10tracer ce que va être ou ce que voudrait être la fonction de réaction de la politique
02:15monétaire.
02:16Ce qu'elle nous dit c'est que les taux directeurs c'est ce qu'il y a de mieux pour faire de
02:18la politique monétaire parce que c'est rapide et on peut se retourner rapidement, les achats
02:24d'actifs c'est utile en cas de crise, en filigrane le quantitative easing c'était peut-être
02:31pas une si bonne idée que ça et c'était peut-être pas si efficace que ça sur les
02:35données macroéconomiques et en plus je traduis le langage de banque centrale c'est des galères
02:42quand on veut en sortir.
02:43Elle le dit quasiment texto, dans le futur si on a besoin de recourir au quantitative
02:54easing il faudra réfléchir de voir si ça vaut vraiment la peine et quelque chose de
02:58très très intéressant et qui va probablement nous occuper pendant les prochains mois, la
03:02forward guidance c'est-à-dire les indications qu'on peut donner sur les décisions futures
03:06de politique monétaire c'est bien mais il ne faut pas se sentir bloqué dans une forward
03:11guidance et ça nous ramène à la notion d'incertitude quand la macroéconomie est
03:17très volatile, dire dans deux mois je baisse les taux ça peut être gênant si on se sent
03:22les mains liées.
03:23Avec une position comme celle d'Isabelle Schlabel, quand bien même ce n'est pas une surprise
03:27mais Isabelle Schlabel est un membre important, elle fait partie des membres qui comptent,
03:31qu'est-ce qu'on peut attendre du discours de la BCE et du consensus dont Christine Lagarde
03:37va la charge le 12 décembre prochain ? Il ne faudra pas en attendre beaucoup à nouveau
03:41c'est ça Nathalie ?
03:42Alors ça va être sans doute compliqué comme d'habitude pour Christine Lagarde, pourquoi
03:47? Parce qu'en décembre on va avoir le nouveau jeu de prévision économique de la Banque
03:54Centrale Européenne ou des banques centrales nationales d'ailleurs je ne sais plus trop
03:57où on en est dans ce jeu un peu, dans ces prévisions qu'est-ce qu'il va y avoir ? Vraisemblablement
04:04pas énormément de changements puisque là encore on en revient au modèle macro et
04:08ce que les modèles macro d'à peu près tout le monde nous disent en ce moment c'est qu'on
04:13va avoir une croissance qui devrait se tenir, on peut être très sceptique là-dessus mais
04:16le modèle quand on lui fait une augmentation mécanique du pouvoir d'achat ça fait que
04:21la croissance peut se tenir et normalement si on envisage un léger ralentissement des
04:26hausses de salaire ça fait que l'inflation baisse et justement précisément Isabelle
04:31dans son interview à Bloomberg elle est revenue sur quelque chose qu'elle n'avait pas dit
04:35depuis deux ou trois fois c'est-à-dire l'inflation dans les services est trop élevée et il faut
04:40la voir ralentir, c'est pas on attend à ce qu'elle ralentisse il va falloir la voir
04:46ralentir et c'est ça le hiatus au sein du comité, les gens qui suivent les projections
04:51et ceux qui veulent voir avant de payer en quelque sorte.
04:54Comment est-ce que les choses peuvent évoluer parce que c'est vrai que la pression est très
04:58forte à commencer par la pression des marchés dans l'interview qu'elle donne aujourd'hui à
05:01Bloomberg, elle est forcée de le reconnaître puisqu'on lui signale quand même que le marché
05:05voit un taux de dépôt à 1,75 peut-être fin 2025 et elle est obligée de concevoir effectivement que
05:11les marchés ont une lecture assez différente de celle qu'elle fait aujourd'hui. Comment est-ce que
05:15tout ça se rassemble notamment à l'occasion de la réunion du 12 décembre prochain pour la BCE ?
05:19C'est quand même la même personne qui indique effectivement que les indicateurs d'activité
05:24finalement on peut leur donner un crédit relativement faible en citant justement les
05:28indices PMI qu'on a en Europe en disant finalement oui bon ben ça reflète un ralentissement
05:35de l'activité manufacturière qui est assez faible et tout le monde est inquiété finalement
05:40de voir que la partie service qui tenait jusqu'à présent elle aussi est passée un peu en dessous
05:45du territoire de ce seuil de 50. J'ai trouvé que sa réponse était un peu hallucinante concernant
05:49justement ces données. En fait c'est la seule donnée dont on dispose pour essayer un peu de
05:53voir où se situe le cycle on va dire en quasi temps réel. Donc ça ne va pas en Europe. Clairement
06:00si on se fie effectivement à cet indicateur ça ne va pas du tout. Sur l'activité ? Sur l'activité
06:03ça ne va pas et à un moment donné on a fait d'exhumer un papier de Ben Bernanke 95 qui indique
06:11une chose mais absolument essentielle pour comprendre finalement ce qui se passe en Europe
06:15c'est que quand on a eu de la restriction monétaire le secteur qui est effectivement le plus touché le
06:19secteur manufacturier puisque intensif en facteur capital. Le secteur service lui ne ressent pas
06:24trop finalement cette restriction parce qu'il est intensif en facteur travail. Le facteur capital
06:28étant donné lui qu'il est dépendant finalement des taux d'intérêt on comprend pourquoi finalement
06:31on a justement cette aggravation finalement du secteur manufacturier qui n'est pas lié qu'à la
06:36politique monétaire. Il y a plusieurs facteurs mais la politique monétaire en fait partie et donc
06:39à mon sens il est urgent urgentissime même de desserrer en quelque sorte la contrainte monétaire
06:47que subit la zone euro. Aujourd'hui à mon sens la politique monétaire et le niveau des taux
06:52d'intérêt quand bien même effectivement on regarde le taux d'intérêt réel qui n'est qu'à 0,4%
06:58mais qui ne reflète pas ce qu'on appelle la posture monétaire mais qui reflète une anticipation
07:02en mon sens de croissance future donc ça veut dire très très faible à un moment donné il va
07:05falloir se dire très bien on est largement au-dessus du taux neutre quand bien même effectivement
07:10madame Schnabel prétend le contraire je pense qu'effectivement il va falloir mettre un peu
07:14plus de baisse de coût sur la table. Et qu'est-ce qui va la faire changer d'avis c'est-à-dire si
07:17c'est le si Schnabel est un verrou j'allais dire au sein du board quel type de données quel type
07:24d'informations va faire que le consensus pourra être trouvé au moins peut-être je sais pas pour
07:31baliser le chemin un peu plus pour peut-être signaler que le taux neutre est un objectif
07:36déjà à atteindre etc etc. Je pense que c'est même une erreur de résumer sur ce fameux taux neutre
07:41parce qu'on sait pas où est-ce qu'il est en fait en réalité donc partir sur quelque chose
07:44effectivement de peu fiable en fait de pas mesurable directement et pour moi
07:49quand même assez misleading. Le point fondamental c'est de dire oui avec la baisse de l'inflation
07:54un peu plus finalement de pouvoir d'achat pour les ménages et une consommation ça a été souligné
07:58dans son discours qui a tenu mais là aussi il y a une contradiction en quelque sorte on a quand
08:03même une politique budgétaire dans la quasi-totalité des pays européens qui va être restrictive et
08:08donc on sait bien ce qui se passe dans les pays où les taux d'épargne tutoient des records en
08:12France en Allemagne quand vous introduisent la restriction budgétaire il y a un effet ricardien
08:16qui se produit on épargne plus on consomme moins donc globalement son raisonnement macro à mon
08:19sens et c'est la première fois que finalement je suis assez vent debout contre les déclarations
08:24de la BCE ce n'est pas le moment dans un contexte où on le voit bien le pragmatisme américain va
08:28l'emporter sur encore une fois le dogmatisme européen il faut arrêter d'être dogmatique
08:32il faut laisser filer un peu l'inflation ça fera pas de mal aux pays endettés.
08:36Ça c'est de l'ordre du souhait, le 12 décembre ce n'est pas ce qui va se passer.
08:41Le 12 décembre Christine Lagarde va annoncer sa baisse de taux de 25 points de base il n'y a pas de souci avec ça.
08:47Nathalie le soulignait règle versus discrétion c'est un peu sale aussi la question c'est que
08:51on ne veut pas se lever les mains effectivement avec une forward guidance qui serait trop forte
08:55et qui nous contraindrait finalement à annoncer davantage de baisses de taux qui ne pourraient
08:58peut-être pas avoir lieu ou finalement qui entraînerait la BCE sur des sentiers
09:03finalement un peu dangereux mais néanmoins à un moment donné Christine Lagarde va devoir dire
09:06écoutez au gré des évolutions macro au gré des risques qui pourraient frapper effectivement la zone euro
09:11nous allons effectivement devoir agir et cette action consistera à mon sens à baisser les taux.
09:16Moi j'ai été frappé Alexandre la vendredi sur la publication des enquêtes PMI alors on a débattu
09:21ici ad nauseum du manque de fiabilité de ces enquêtes et de la décorrélation qu'il y avait
09:27entre ces enquêtes et la réalité qu'on pouvait mesurer sur des données un peu plus dures
09:32néanmoins le flash crash qu'on a eu sur l'euro sur la publication de ces PMI pour moi a résonné
09:38quand même comme un signal d'alerte. Tout le monde l'a vu.
09:43L'euro était déjà sous pression depuis même déjà avant l'élection américaine c'est le Trump trade donc l'euro est déjà sous pression
09:47puis l'élection qui confirme Trump un nouveau coup de pression et puis les PMI qui ont enfoncé le clou
09:51on se dit si effectivement l'activité est déjà intrinsèque et moyenne et qu'en plus Trump rajoute une couche de taxes là dessus
09:56c'est un peu la la goutte d'eau qui fait déborder le vase et on est à 8% 9% de baisse au moins 8% depuis le pic à 1,12.
10:02Après la question de l'équipe ce que vous disiez qu'est ce qu'on regarde finalement comme données
10:07c'est vrai que les enquêtes sont des enquêtes et de quelle manière l'élection américaine a influencé cette enquête là
10:13est-ce que c'est des réalités dans les cadres de commandes dans les intentions d'embauche, les fixations des prix qui ressortent là-dedans
10:18auquel cas effectivement c'est plutôt très inquiétant ou est-ce que c'est une anticipation peut-être exagérée
10:22de ce que sera l'économie européenne sous le joug et la pression de Trump
10:28et du coup qui serait plus pessimiste que l'économie réelle à ce moment là
10:33parce que l'autre côté du raisonnement de Isabelle Schnabel c'est effectivement cette inflation
10:38on a beaucoup moins parlé de ça mais l'inflation sous-jacente aux euros elle est toujours à 2,7
10:42juste avant les chiffres PCE cette après-midi aux Etats-Unis c'était le même chiffre d'inflation qu'on a aux Etats-Unis
10:49sauf que chez nous la croissance n'est pas la même alors qu'aux Etats-Unis effectivement il y a une demande qui est quand même très forte
10:54et donc c'est probablement ça aussi le problème dans quelle mesure l'inflation peut être un problème politique
11:00est-ce qu'à 2,7 d'inflation sous-jacente on a vu une coalition qui faiblit en Allemagne
11:05en France on a vu aussi est-ce que c'est lié à des effets comme ça durables d'une inflation élevée
11:11qui a forgé les esprits et qui a entraîné des mécontentements politiques
11:14Biden aux Etats-Unis en partie perdu l'élection aussi
11:17Ce dont on parle de plus en plus en Europe c'est quand même les licenciements
11:20c'est plutôt l'emploi, c'est plutôt ce qu'on voit en Allemagne
11:23C'est plutôt les opinions justement sur les intentions d'embauche ou sur les perspectives en matière d'emploi
11:28c'est quand même beaucoup ça qui attire l'oeil aujourd'hui
11:30C'est effectivement de quel côté on parle de mécontentement si effectivement l'activité tombe en contraction
11:34et qu'il y a des censiments et effectivement on se contenterait à ce moment-là de l'inflation en échange de garder son job
11:39En plus, et là j'abonde sur ce que disait Macron qu'il y a dessus
11:43c'est l'Allemagne en plus il y a quelques semaines ça m'améliore ministralement
11:46et puis c'est l'économie et les finances qui disaient en filigrane que l'Allemagne aurait besoin aussi d'une BCE qui baisserait les taux plus rapidement
11:54parce que cet énorme chantier qui va s'ouvrir et qui je pense va avoir lieu en Allemagne dans les 12, allez 24 prochains mois
12:00va être peut-être gourmand en besoin de financement
12:04On voit déjà des projets, là on en parle, ce projet hydrogène 19 milliards etc
12:08Si l'Allemagne peut en plus se financer de manière moins chère sur les marchés elle n'a pas trop de problèmes je pense à le faire
12:12mais si les conditions se souplissent encore je pense qu'elle ne cracherait pas dessus
12:16C'est sûr que par rapport aux challenges et aux rapports de régime qui devraient se mettre en place
12:20et ce qui va être un impératif de mise en place de certaines parties de ces mesures-là
12:24mieux vaut le faire avec un environnement monétaire plutôt accommodant
12:27exactement ce qu'a fait par exemple Biden le plan d'infrastructure ou autre
12:30c'était avant que les taux ne montent plus l'impôt et on a pu s'en été facilement
12:34d'abord Covid et puis ensuite 2021 avant que l'argent ne coûte plus cher aux Etats-Unis
12:37donc ce serait le bon moment effectivement dans cette transition de projet européen qui va être nécessaire
12:43d'avoir une politique monétaire qui soit quand même plus accommodante que ce qu'elle est actuellement
12:45Il y a peut-être un tout petit point effectivement qu'Alexandre a évoqué qui est hyper important
12:49pour peut-être comprendre la dichotomie notamment entre les Etats-Unis et la zone euro
12:53concernant justement cette dynamique d'inflation qui est similaire notamment sur la partie sous-jacente
12:58c'est qu'Alexandre l'a bien souligné on a quand même une problématique de demande en fait aux Etats-Unis
13:02Demande qui reste supérieure au potentiel
13:06et qui justifierait pourquoi la Fed devrait peut-être encore continuer un petit peu à...
13:11A ne pas baisser les taux
13:13A ne pas y aller trop vite
13:15Parce que le marché a tendance à s'emballer
13:19Oui mais le marché s'est ajusté là-dessus
13:21Tu as bien compris que la Fed n'irait pas à 3% taux final
13:25La Fed va encore peut-être diminuer 635 pour décembre et puis on va s'arrêter là et on va voir
13:29Côté BCE effectivement le problème qu'on a c'est que la demande est insuffisante
13:33Effectivement on a sans doute des chocs d'offres qui sont derrière et qui justifient cette stabilité de l'inflation sous-jacente
13:37donc des effets sur lesquels la BCE ne pourrait pas intervenir
13:39Et on comprend pourquoi finalement Elisabeth Schnabel indique effectivement
13:43Pourquoi il est urgent d'attendre en quelque sorte
13:45Parce qu'on a besoin de voir
13:47Et en fait cette thématique du besoin de voir relève tout simplement du fait que
13:49En fait c'est pas la demande qui drive l'inflation
13:51C'est plutôt effectivement les contraintes d'offres
13:53Et cette contrainte d'offres du coup bon bah mécaniquement s'exerce sur l'inflation
13:57Et empêche la BCE finalement de pouvoir agir
14:01Un point qui n'a pas été peut-être dit mais qui peut être pensé
14:03C'est est-ce que même si les banques centrales sont indépendantes
14:07Est-ce que l'aspect politique peut rentrer en compte
14:09C'est-à-dire que si la BCE adopte une politique souple avant que Trump n'arrive
14:13Le risque c'est que l'euro passe sous la parité
14:15Et que du coup on lisait entre le point 1.12, le point haut, le dernier point haut
14:17Et si on passe sous la parité
14:1910-11% de baisse c'est quasiment l'équivalent de ce qui viendrait gommer les effets des taxis
14:23Est-ce qu'il y a un raisonnement peut-être
14:25On attend encore un peu ou deux mois avant de laisser passer les autres points
14:27Et en même temps faire ça dans la situation budgétaire que connaît la France
14:31Est-ce que ça ne serait pas perçu par certains comme un petit coup de pouce
14:35Peut-être un peu trop facile
14:37La question politique elle se pose dans tous les sens de ce point de vue là
14:41Nathalie je vous laisse réagir
14:43Je veux bien qu'on parle de l'Allemagne aussi
14:45Et de comment vous voyez les enjeux autour de la réforme du frein à l'endettement
14:51Au moins comment est-ce que vous voyez la conversation se mettre en place
14:55Avant l'Allemagne peut-être qu'un moyen pour Christine Lagarde de trouver un consensus
14:59Au sein de son comité ce serait de sortir la carte Trump
15:01Et de dire voilà on ne sait pas trop ce qu'il va faire
15:03Ça va augmenter l'incertitude
15:05Les entreprises ne vont plus investir
15:07Les enquêtes se sont dégradées à cause de cette incertitude
15:11Les ménages etc
15:13Donc ça peut être une façon d'accompagner ce changement peut-être de discours
15:17Mais Trump c'est une carte qui va dans le sens de plus de baisse de taux
15:21Voilà par bémol au bémol tout à fait juste du niveau de la parité
15:27Après on peut se demander aussi
15:31Si les marchés attendent des baisses de taux de la BCE
15:35Et que quelques membres disent peut-être pas trop
15:37Mais si les taux longs allemands restent où ils sont
15:41Est-ce qu'on ne peut pas continuer à vivre comme ça
15:43On l'avait vu avant la baisse de taux de juin
15:47On avait vu tout au long du printemps
15:51Les indices il faut, les indices PMI s'amélioraient
15:53Et dans les raisons c'était on attend les baisses de taux de la BCE
15:59Après sur l'Allemagne
16:01C'est vrai que c'est Angela Merkel qui a dit il faudrait peut-être revoir
16:03C'est symbolique
16:05Est-ce que pour autant
16:07C'est le nom de 100 olives, 700 pâles
16:09Vous l'avez tous commandé pour Noël j'imagine
16:11Ce sera dégusté sans faim
16:13Est-ce que pour autant ça va aller très vite
16:15Franchement je crois qu'on n'en sait pas
16:17Il y a déjà la première épreuve de l'élection à passer
16:23J'ai l'impression que lui en France
16:25On a l'impression qu'on va faire sauter le coffre-fort allemand
16:27Et que les Deutschmarks vont inonder l'Europe
16:31Ça paraît peu vraisemblable
16:33Il faut remettre un peu les visages
16:37Oui mais ils en parlent quand même
16:39C'est l'enjeu de cette élection
16:41La barre est haute
16:43Il faut les deux tiers je crois
16:45Pour modifier la règle constitutionnelle
16:47Donc je comprends que la position d'un Frédéric Schmerz
16:49Qui est prétendant
16:51Et qui est pour l'instant en position
16:53D'être peut-être le futur changé
16:55Il est obligé d'en parler
16:57Et en même temps
16:59Il ne peut pas trop effrayer non plus
17:01Parce qu'Angela Merkel le rappelle dans son livre
17:03Cette règle elle est aussi destinée
17:05A protéger les générations futures
17:07J'ai l'impression que dans la psyché allemande
17:09Ça reste quelque chose d'important
17:11Oui ça reste quelque chose d'important
17:13Effectivement ce serait sans doute
17:15Plus facile pour le centre droit
17:17De porter ce projet
17:19Mais ce sera certainement
17:21Très compliqué
17:23Malgré tout
17:25Surtout
17:27Là c'est un peu tôt
17:29Surtout si la campagne électorale
17:31Induit des dissensions
17:33Qui irait en s'élargissant
17:35Mais ça veut dire qu'il ne faut pas attendre
17:37Un signal clair, puissant
17:39Dès le 23 février
17:41Il y aura des urnes en Allemagne
17:45Peut-être que le signal viendra de Donald Trump
17:47Parce que même
17:49Autant Trump pourra aider Christine Lagarde
17:51Il pourra peut-être aider finalement l'Allemagne
17:53Mais par le canal qu'on attend le moins
17:55En gros la dépense militaire
17:57Trump peut dire
17:59Ecoutez c'est très simple
18:01Vous vous débrouillez avec votre temps
18:03Nous on peut continuer à vous aider
18:05A la seule condition que vous augmentez
18:07De manière tout à fait substantielle
18:09Dans votre budget
18:11C'est une première phase
18:13Parce que là c'est pas tout à fait
18:15Même si l'Allemagne a beaucoup augmenté
18:17Le poids de ses dépenses
18:19Ca peut être une première approche
18:21Pour aider l'Allemagne à dépenser davantage
18:23Alors
18:25Protéger les générations futures
18:27Je n'ai pas l'impression que globalement
18:29Les pays qui utilisent l'arme budgétaire
18:31On va encore reprendre le cas des Etats-Unis
18:33Ne sont pas du tout en train de faire exactement
18:35De protéger les générations futures
18:37En favorisant finalement
18:39On connait l'histoire
18:41C'est une discussion d'ordre politique
18:43On est tous d'accord sur le fait que
18:45Pour protéger le potentiel de croissance
18:47Sauf qu'on peut très vite retrouver les Etats-Unis
18:49Sans que rien ne change
18:51Avec un niveau d'aide sur PIB
18:53Qui serait à 120, 130, 135
18:55Ca peut aller très vite et très facilement
18:57A ces niveaux-là sans avoir forcément
18:59Non plus un Trump délirant, maximaliste
19:01Même sans rien faire
19:03Exactement
19:05Est-ce qu'on continue de protéger les générations futures
19:07Avec ce type de niveau d'endettement ?
19:09Mais tout dépend de la manière dont vous dépensez
19:11Et c'est là le génie de Biden en quelque sorte
19:13Ce qu'il a mis en place
19:15C'est que véritablement c'est une préservation
19:17De la capacité des Etats-Unis
19:19A générer de la richesse pour le futur
19:21Bon encore une fois
19:23Tout est dans la méthode bien évidemment
19:25Mais ce que je veux dire par là c'est que
19:27Il y a quand même aujourd'hui
19:29Un blocage quasiment intellectuel
19:31Qu'on connait depuis très longtemps
19:33Vis-à-vis effectivement de l'utilisation de cette arme budgétaire
19:35Je crois que le ratio d'être sur PIB en Allemagne
19:37Il est de l'ordre de 60%
19:39Ca fait rêver tout le monde
19:41C'est pour ça que vous parliez effectivement de la France
19:43Qui espère effectivement que le coffre-fort va exploser
19:45Ca n'arrivera jamais évidemment
19:47Et donc du coup à un moment donné
19:49Si on ne le fait pas maintenant
19:51Si on ne protège pas maintenant notre capacité
19:53A produire en Europe
19:55Parce qu'il s'agit de ça en fait en réalité
19:57Ca va être très compliqué pour les générations futures
19:59C'est là le paradoxe
20:01Bon le spread 90
20:03Le CAG
20:05Déjà que les indices européens ont rendu un peu de performance
20:07Le CAG sous-performe même les paires européennes
20:09C'est vrai que ce matin il y a eu un télescopage
20:11De deux facteurs
20:13La déclaration de Michel Barnier
20:15Pour moi ce n'était pas une déclaration qui m'a été vue sur le feu
20:17C'est à dire qu'il avait déjà observé que depuis le début de la semaine
20:19Le spread commençait à se tendre
20:21Et hier à Bonnessien il a dit
20:23Attention au risque
20:25Mais c'est déjà un momentum qui est initié
20:27Depuis avant les déclarations de Barnier
20:29Donc c'est sûr que si l'espoir un peu monétaire
20:31Disparait au moment où le spread se tend
20:33Ce n'est pas la meilleure équation
20:35Après toujours rappeler
20:37Pour le grand public c'est quand même bien de le faire
20:39La crise, la panique
20:41C'est 190 points de base en 2011
20:43Au Wettebund
20:45Là où l'Italie c'était 500 points de base
20:47Et quand tout va bien
20:49La France, le spread avec l'Allemagne
20:51C'est 20, 30, 40
20:53Entre 2015 et avec des petites bosses
20:55Donc 90 c'est très inconfortable
20:57C'est pas encore la panique
20:59Après
21:01Il y a l'aspect aussi
21:03On parlait du CAC
21:05De l'impact que ça a sur le CAC
21:07A un moment donné je pense quand même
21:09Je trouve que c'est pas la panique justement
21:11Même si on le voit il y a 6800
21:13C'est quoi 5% plus bas c'est pas la fin du monde
21:15Ça fera un bon 15% depuis le sommet
21:17Je pense pas qu'on soit sur une situation similaire à celle de 2022
21:19Où là il y avait un enchaînement d'obstacles absolument incroyables
21:21La guerre en Ukraine, la Chine qui était toujours confinée à ce moment là
21:23Et puis les banques centrales qui durcissaient
21:25A coup de 50 points de base
21:27Même 75 points de base à certaines réunions
21:29Là c'est de trouver effectivement un meilleur équilibre budgétaire
21:31De trouver un meilleur équilibre en Europe
21:33Mais il y a aussi cette baisse de l'euro
21:35Qui rend quand même les actifs européens
21:37Plutôt sexy quand on voit ça
21:39Vu des Etats-Unis si on doit y payer en dollars
21:41Faire le change ensuite déjà 10% de baisse
21:43Plus 8% de baisse de l'euro
21:45A un moment donné je pense qu'il y a des facteurs mécaniques en fait
21:47Qui vont simplement faire que le CAC n'ira pas plus bas
21:49Parce qu'avant 2010 avec des rendements de 3-4%
21:51Là où les marchés américains
21:53S'il n'y a pas de rotation qui s'opère
21:55Vous pouvez aller sur l'Europe générer ça
21:57Je pense que les niveaux de l'euro vont être en soutien
21:59Pour les marchés européens
22:01Le MIB, le CAC et également le DAX
22:03Donc je ne suis pas fondamentalement inquiet pour la situation marché
22:05En tout cas le Parti Action
22:07A condition évidemment que la partie budgétaire
22:09Ne drape pas complètement
22:11Mais aujourd'hui pour terminer la très très bonne nouvelle quand même
22:13Déjà la Commission a validé ça
22:15Pour ça c'est un petit exemple
22:17Mais l'autre exemple pour les marchés c'est l'Italie
22:19Ça ne bouge pas d'un poil
22:21C'est grosso modo les niveaux les plus faibles
22:23Qu'on ait depuis fin 2021
22:25Donc plus bas de 3 ans sur ce spread Italie
22:27L'écartement du spread France-Allemagne
22:29Il se fait dans un moment de rallye obligataire
22:31Où les taux baissent
22:33C'est une détente
22:35Mais liée aux inquiétudes de Trump
22:37L'élection américaine
22:39Mais c'est quand même une très bonne nouvelle
22:41Parce que ça montre que l'Italie malgré l'endettement historique
22:43Il n'y a pas de fait domino
22:45Il y a surtout l'impulsion qui a été donnée par Meloni
22:47Sur l'aspect budgétaire
22:49Le changement de trajectoire
22:51L'inflexion de trajectoire
22:53Suffit à rassurer le marché obligataire
22:55On n'est pas encore en train de jouer l'éclatement de la zone euro
22:57On traite le cas français
22:59Comme il le mérite
23:01Mais il n'y a pas de velléité de se dire
23:03Parce qu'évidemment si la France saute tout saute
23:05Donc il n'y a pas cette
23:07Je vais un peu vite
23:11Mais il n'y a pas cette velléité dans le marché
23:13D'attaquer l'euro
23:15Quand on voit le comportement du marché
23:17Tu es d'accord avec ces observations ?
23:19Oui oui
23:21La France c'est un espèce de feuilleton
23:23Qui dure
23:25Enfin qui commence quoi
23:27Ca dure depuis cet été
23:31Depuis le dernier budget à l'équilibre
23:33Ca dure
23:35Je pense qu'il n'y en a pas eu depuis très longtemps
23:37Une quarantaine d'années
23:39Je crois que sous les 3% c'est 23 ans
23:41Tout ça pour dire effectivement
23:43Que l'institut de politique
23:45Ca ne paye pas du tout au contraire
23:47Ca sanctionne
23:49Et c'est aussi pour rebondir finalement
23:51Sur la situation économique en France
23:53Si vous mettez de l'incertitude
23:55Les entreprises ne vont pas investir
23:57Vous mettez de l'incertitude budgétaire
23:59Les ménages ne vont plus dépenser
24:01Si on est dans un scénario
24:03Où la France ne crache pas
24:05Et qu'on trouve quelque chose
24:07Un compromis, un budget
24:09Est-ce que le choc de confiance négative
24:11D'incertitude qui se propage
24:13Quelques semaines, quelques mois
24:15Est-ce qu'il peut au moins en partie se renverser
24:17De quel point de vue ?
24:19D'un point de vue marché
24:21Il peut se renverser
24:23On a conclu un accord, on a trouvé un budget
24:25Le spread peut commencer à se détacher
24:27Va-t-il revenir sur les niveaux prêts des solutions ?
24:29La réponse est non
24:31La situation reste très fragile
24:33Maintenant d'un point de vue macro
24:35Le choc de confiance négative
24:37Il est là en Europe
24:39Et en France particulièrement
24:41Des budgets qui vont être sous contrainte
24:43Pas seulement en 2025
24:45Mais des années plus tard
24:47La difficulté elle est là
24:49Vous mettez une situation peu visible
24:51D'un point de vue macro économique
24:53Ça ne va pas aider
24:55Quel est le profil de croissance
24:57Pour la zone euro en 2025
24:59Entre le pouvoir d'achat
25:01L'inflation qui baisse
25:03Les salaires réels qui montent
25:05A l'inverse des budgets
25:07Plutôt restrictifs ou moins accommodants
25:09En termes de profil de croissance
25:11Entre les optimistes et les pessimistes
25:13On est juste sous 1% ou juste au-dessus
25:15D'accord
25:17Mais ça veut dire un risque de récession
25:19Toutes choses égales par ailleurs
25:21Un risque de récession qui reste quand même limité
25:23Marginal, minoritaire
25:25Pas de risque de récession
25:27Il faut se méfier, ça peut aller très vite
25:29De crises constatées sur les marchés obligataires
25:31Mais ce qu'on constate quand même
25:33On l'a vu dans la hiérarchie des spreads
25:35C'est que les marchés
25:37Elles décident plutôt les bons élèves récents
25:39C'est-à-dire l'Espagne et le Portugal
25:41Sont conscients
25:43Sur l'Italie, il y a à la fois des aspects techniques
25:45En rallye, on va chercher l'Italie
25:47Parce qu'elle paye un peu plus
25:49Mais malgré tout, l'Italie sait dégager
25:51Des excédents primaires
25:53Ce qui n'est pas le cas de la France
25:55Donc effectivement, il y a cet élément en ce moment
25:57Mais pour le moment, personne ne price
25:59Une explosion
26:01Non, on n'est pas revenu quand même
26:03Dans les affres de la crise souveraine
26:05Qu'on a vécu
26:07Parlons de Trump
26:09Alors moi, la séquence m'intéresse beaucoup
26:11Notamment sur les tarifs
26:13Puisque tout commence par là
26:15Non mais c'est intéressant
26:17Donc il nomme Bessent
26:19On a la petite douceur sucrée
26:21De la nomination de Bessent sur les marchés
26:23L'adulte dans la pièce
26:25Il est là
26:27Et puis dès le lendemain, Trump nous dit
26:29Day one, ce sera déjà tarif
26:3125% pour le Canada et le Mexique
26:33Ce sont les partenaires les plus imbriqués
26:35Avec les Etats-Unis qu'on puisse trouver
26:37Et puis bien sûr la Chine
26:39Un petit 10% pour commencer
26:41Comment vous analysez le fait qu'il attaque
26:43Assez fort sur des partenaires commerciaux
26:45Dont on se demande ce qu'il pourrait obtenir de plus
26:47Aujourd'hui, Canada et Mexique
26:49Et pourquoi commencer seulement
26:51Avec un 10% sur la Chine
26:53Quand il n'a pas arrêté de nous promettre
26:55Un 60%
26:57Eh oui
26:59Qu'est-ce qu'il y a dans la tête de Donald Trump
27:01Sans doute les 100 premiers jours
27:03Et vraisemblablement, il va vouloir marquer les esprits
27:05Pendant les 100 premiers jours
27:07Donc là, on peut entrer dans une phase d'incertitude
27:09Peut-être plus musclée que ce que tout le monde envisage
27:11Pas forcément avec des chiffres
27:13Un résultat final
27:15Qui sera
27:17Très spectaculaire
27:19Mais en tout cas des annonces
27:21Ce ne sera plus à travers
27:23X anciennement Twitter
27:25Ce sera à travers son réseau social
27:27Le côté fast and furious
27:29D'autant plus que ces marges de manoeuvre politique
27:31Ne sont peut-être pas
27:33Si confortables que ça
27:35Parce que certes il a la majorité
27:37Au Sénat, à la Chambre des représentants
27:39Mais déjà la Chambre des représentants
27:41Sa majorité n'est pas énorme
27:43Et puis surtout
27:45Parmi les élus républicains
27:47Il y a des gens qui ont réussi
27:49A gagner un état
27:51Qui avait été gagné par Biden
27:53Quatre ans auparavant
27:55Et qui se disent
27:57Il ne faut peut-être pas que j'aille trop loin
27:59Si je veux conserver mon poste
28:01Dans deux ans
28:03Puisque les élus américains
28:05Ont toujours les midterms
28:07Donc la carte MAGA
28:09Elle a deux faces
28:11Pour un républicain standard
28:13MAGA ça peut être bien
28:15Mais attention il ne faut pas que ça aille trop loin non plus
28:17On va sans doute assister à une sorte de référendum
28:19En temps réel de l'influence de Trump
28:21Au sein du parti républicain
28:23Et il en est vraisemblablement conscient
28:25C'est un animal politique bien évidemment
28:27Alexandre
28:29Sur les premiers pas
28:31Il y a la carte Trump comme tête de gondole
28:33Pour se faire élire
28:35Et après il y a ceux qui penseront
28:37Dernier mandat de Trump
28:39Et à l'avenir de la politique
28:41Si on veut être républicain dans quatre ans
28:43Peut-être un programme qui soit plus raisonnable
28:45Un peu moins extrême que la carte Trump
28:47Donc ça c'est tout à fait possible
28:49Après sur les taxes
28:51Le fait qu'il n'ait pas mentionné l'Europe
28:53Les marchés ont quand même réagi
28:55En Europe on a bien vu
28:57Oui l'OTO a bien réagi
28:59Oui c'est sûr
29:01Ou est-ce que c'est pour taper plus fort
29:03En deuxième couche
29:05C'est l'aspect probablement bad cop
29:07Et puis good cop
29:09Même sur d'autres thèmes
29:11On voit que des bruits commencent à circuler
29:13Sur une nouvelle rencontre éventuelle
29:15Entre Trump et son équipe et Kim Jong-un
29:17On a l'impression de revivre le mandat précédent
29:19C'est-à-dire les mêmes méthodes, les mêmes approches
29:21Donc si c'est à peu près le même mode opératoire
29:23Ça aura peut-être moins d'effet de sidération
29:25Du marché, de surprise parce qu'on connaît un peu le personnage
29:27Après c'est sûr que si c'est radical
29:29Et qu'il va jusqu'au bout
29:31Il faut rappeler quelques chiffres par exemple pour le Mexique ou le Canada
29:33Canada, 77% des exports du Canada
29:35C'est les US et le Mexique c'est plus de 80%
29:37Donc c'est sûr que s'il met la barre là où il l'a mise
29:39Il y a un risque
29:41Mais il me semble qu'il y a un risque qui va être sous-estimé
29:43Et qui va peut-être faire que c'est là que Bessette
29:45Va être efficace
29:47Le dollar a beaucoup grimpé
29:49L'économie, les grands groupes du S&P 500
29:51Deux tiers, trois quarts d'activité se fait sur le sol américain
29:53Donc c'est pas forcément un besoin d'export
29:55Mais il y a quand même un bon quart
29:57D'activité qui se fait
29:59Sur le moteur export
30:01Le dollar actuellement on voit déjà sur les indices
30:03Que dans les nouvelles commandes d'export ou autres
30:05Ça commence à peser. Donc s'il tape très fort sur la Chine
30:07Très fort sur l'Europe
30:09On va vendre à qui ?
30:11Les États-Unis, les gros exportateurs américains vont vendre à qui
30:13Si ces zones entrent en récession
30:15Donc c'est peut-être ça aussi qui va limiter un peu
30:17Son champ d'action pour éviter que le dollar
30:19Aille trop haut aussi à un moment donné
30:21Et du coup assouplir un peu le message pour que tout le monde arrive
30:23Que les États-Unis restent premiers mais que les autres ne s'effondrent pas
30:25Non plus complètement autour de lui
30:27Peut-être ça qui va le côté un peu dollar fort
30:29Taux fort, coût de la dette aussi
30:31Et Bessette c'est ça qui a plu au marché
30:33On avait une petite réaction, une petite détente
30:35Des taux et du dollar après sa nomination
30:37Il y a quand même un peu de Trump quoi
30:39Il y a l'idée que Trump, l'attention que Donald Trump
30:41Peut porter au marché financier notamment
30:43Je pense aux 60-40 des Américains
30:45Aux Dow Jones, aux 401K
30:47Enfin tout ce sur quoi les Américains sont investis
30:49Il commence souvent ses meetings
30:51En demandant comment va votre 401K
30:53Est-ce que vous êtes content ?
30:55Il le faisait en 2016, il le fait encore cette année
30:57L'attention qu'il porte au marché
30:59C'est quand même dans l'esprit de beaucoup d'investisseurs
31:01L'idée qu'il y a un put
31:03Il peut faire baisser le marché à un moment
31:05Avec des tweets, des annonces un peu fortes etc
31:07Mais j'ai l'impression que tout de suite en deuxième lecture
31:09Le marché va se dire
31:11Le Dow Jones ça reste son KPI préféré
31:13Il ne peut pas faire baisser le Dow Jones de 20%
31:15Est-ce que
31:17Est-ce que
31:19Là les marchés ont battu record sur record
31:21Sous Biden parce que beaucoup d'expansionnisme budgétaire
31:23Et autres ça soutient l'activité
31:25Il sait au premier moment que marché qui a déjà fait 20-30%
31:27En ligne droite a besoin à un moment donné de respirer aussi
31:29Donc il se dit que si dans les premières semaines du mandat
31:31Le marché est un peu stressé
31:33C'est pas forcément gênant
31:35Mais
31:37Il y a un autre élément
31:39Sur la question des
31:41Oui pardon c'est sur l'aspect baissante
31:43C'est que
31:45Non j'ai oublié mon raisonnement
31:47Non mais en tout cas
31:49C'est la question du Trump Trade
31:51Qui a beaucoup lifté les marchés
31:53Et le risque que nous pourrions avoir finalement
31:55C'est pas d'un marché qui corrige un peu plus volatile
31:57Parce que l'économie américaine va mal
31:59C'est l'idée que le marché s'est fait de ce
32:01Mandat Trump qui pourrait être très radical, très extrême
32:03Et qui finalement serait peut-être plus modéré
32:05Et du coup ça pourrait mécaniquement générer des prises de gains
32:07Sur un marché avec une politique moins expansionniste
32:09Et donc un point de soutien à l'activité économique
32:11En attendant là
32:13Qu'est-ce que vous dites de la situation
32:15On peut pas se mettre contre le momentum des actions américaines
32:17Qui sont en train d'agrandir
32:19L'écart avec le reste du monde de manière spectaculaire
32:21On relèvera les comptes en fin d'année
32:23Mais la prime
32:25Pour détenir des actions américaines
32:27N'a jamais été aussi importante aujourd'hui
32:29Par rapport au reste du monde
32:31Pour autant j'ai quand même l'impression qu'il va y avoir de la rotation
32:33Dans peu de temps
32:35Il y a un peu de statistiques aussi
32:37Pour autant l'Europe n'a pas surperformé les marchés américains
32:39Depuis 10 ans, il y a eu 2 années en fait
32:41Au max c'était 3% de surperf
32:43Et là c'est la pire année de sous-performance
32:45Mais si vous regardez par contre la décennie d'avant
32:472000-2010, 8 années sur 10
32:49L'Europe a surperformé et parfois de plus de 5-6-7%
32:51Toute la période 2002
32:53Juste avant la crise des suprêmes
32:55On a surperformé de mémoire
32:57Pas en 2007 mais en 2008
32:59Donc il y a eu 8 ans sur 10 entre 2000 et 2010
33:01Où l'Europe, le stock 600
33:03A surperformé le S&P 500
33:05C'est pas impossible
33:07Et donc à mon oeil c'est de la rotation qui s'opère
33:09Moi je pense que statistiquement
33:11Ça a plus de chances d'arriver après un 25% d'écart de perf que non
33:13Et s'il y a le plan Draghi
33:15Si la Chine fait un peu de stimulation
33:17Si chacun soutient un peu son économie
33:19Moi je vois plutôt ce plan là
33:21Soutien à l'économie Chine, soutien à l'économie Europe
33:23Dans les 12-18 mois qui arrivent
33:25Et donc rattrapage des actions
33:27Ça fait beaucoup de scie malheureusement
33:29Ouais non mais
33:31L'écart sur les actions quand même
33:33Le stock à moins 5
33:35Le S&P est à plus 25
33:37On regarde juste le ratio de valorisation
33:39Le ratio de PE
33:41S&P 500, stock 600 c'est 61%
33:43On avait jamais vu ça
33:45Mais ça s'est écarté bizarrement
33:47Parce qu'on était sur une espèce de moyenne
33:49A la louche de 15% entre 99 et 2017
33:51Q1 2017
33:53Ça a commencé effectivement à dérailler
33:55Et tous les ans
33:57Début d'année c'est le moment
33:59De voir une inflexion, le retour à la moyenne
34:01Et non jamais
34:03On refermera jamais l'écart
34:05Oui ça d'accord
34:07À un moment donné il n'y a même pas le début d'une stabilisation
34:09Donc c'est ça qui est assez terrifiant
34:11Quand on regarde les courbes
34:13Sur 6 mois ça peut durer sur 6 mois
34:15Même pas je crois
34:17Octobre 22 et début 23
34:19L'Europe surperforme quand même
34:21L'année trimestre 22 effectivement l'Europe surperforme
34:23Parce qu'on avait ce rattrapage
34:25Mais on avait tellement de retard à cause du confinement
34:27Non confinement, on n'est pas sur des
34:29On est sur des facteurs exogènes
34:31C'est ça en fait qui est quand même dommageable
34:33Et le point également qui est extrêmement important
34:35C'est que Trump effectivement a remporté
34:37Ça a été commenté partout, le vote populaire
34:39Ce qui entre en écho avec cette espèce de 100 jours
34:41De pression maximale qu'il a
34:43Non pas de la part des marchés etc
34:45Mais surtout de la société américaine
34:47Qui a voté massivement on va dire pour lui
34:49C'est un plébiscite
34:51Et donc il va effectivement taper, cogner
34:53Effectivement sur ses partenaires commerciaux
34:55Bon la Chine et le Mexique
34:57La Chine, le Mexique, le Canada
34:59Finalement c'est des ennemis faciles
35:01L'Europe, les américains
35:03On ne sait pas trop ce qu'ils font
35:05Mais à la limite on leur tapera dessus après
35:07En fait c'est presque humiliant qu'il ne nous ait pas ciblé
35:09C'est ça, oubliez
35:11Exactement
35:13La coalition
35:15Qu'est-ce qu'ils font ces gens-là, qu'est-ce qu'ils exportent
35:17Non mais c'est tout, si on le caricature c'est à peu près ça
35:19Mais en réalité finalement
35:21L'impact inflationniste que tout le monde décrit en disant
35:23Tarifs égale inflation, c'est pas tout à fait vrai
35:25Et c'est là où il faut un peu se calmer
35:27Et c'est là où je rejoins ce que dit Alexandre
35:29C'est qu'on a peut-être effectivement exagéré
35:31Tout cette espèce d'impact démentiel
35:33Que va engendrer les politiques
35:35Macroéconomiques de Donald Trump
35:37Inflation, pas sûr
35:39Troissance, pas sûr, explosion des déficits, pas sûr non plus
35:41Tout dépend de ce qu'il fait
35:43Où il met le curseur
35:45S'il fait tout ce qui a été mis sur le papier
35:47Pendant ces mois de campagne
35:49Mais qu'est-ce qu'il s'est passé
35:51Entre 2018 et 2020
35:53Quand on est pris à la Chine
35:55Les tarifs ont augmenté, les tarifs sont partis de 3%
35:57Pour arriver à 20%, ils sont allés graduellement
35:59Ca a pris 2 ans
36:01Donc là effectivement le 60%, c'est un chiffre à mon avis
36:03Qui est sorti du chapeau
36:05Et s'il arrive à passer de 20 à 40
36:07Ce sera déjà miraculeux
36:09Et en fait il dira mais j'ai remis tout le monde à la table des négociations
36:11Pour pouvoir effectivement négocier
36:13C'est la méthode Trump, c'est pas une surprise
36:15Et a priori ça devrait bien se passer
36:17Un Trump qui ne serait pas si reflationniste
36:19Que ce qu'on a pu craindre
36:21A un certain moment, Nathalie
36:23Vous y croyez
36:25Paradoxalement
36:27Le discours de la Banque Centrale Européenne
36:29De plusieurs membres
36:31C'est pas tellement de mettre l'accent sur le risque inflationniste
36:33Lié à l'inconnu Trump
36:35Mais plutôt sur les risques sur l'activité
36:37Et ça s'est fait très très vite
36:39Finalement cette bascule
36:41Les droits de douane
36:43C'est inflationniste le premier mois
36:45Et puis après c'est potentiellement
36:47Potentiellement recessif
36:49Donc ça aussi c'est intéressant
36:51Et ça va cadrer Trump quand même
36:53Vous pensez il y a des limites
36:55De la réalité économique
36:57Des marchés qui vont encadrer quand même
36:59Les dimensions
37:01Les 3-4 dimensions clés
37:03De sa doctrine sur l'immigration
37:05La régulation etc
37:07Sur l'immigration ce qu'il a évoqué pendant la campagne électorale
37:09C'est tout simplement impossible
37:11Non mais
37:13J'entends bien
37:15Il va sans doute durcir les lois sur l'immigration
37:17Peut-être procéder à
37:19Quelques expulsions
37:21Il a fait vraisemblablement symbolique
37:23Enfin
37:25Virer tout le monde
37:27Des Etats-Unis ce n'est pas possible
37:29Et là ce n'est pas possible pour l'économie américaine
37:31Et c'est à la fois récessionniste et inflationniste
37:33Donc là sur les deux tableaux
37:35Mais voilà c'est quelque chose
37:37C'est de l'ordre du fantasme
37:39Sur le moteur de la dérégulation
37:41Ca peut être un moteur puissant quand même
37:43Pour la croissance américaine au moins à court terme
37:45C'est ce qui est derrière beaucoup
37:47La hausse des actions vraisemblablement
37:49Après là aussi
37:51Mais ça génère de la croissance économique
37:53En tout cas ça fait plaisir
37:55Aux chefs d'entreprise
37:57Et aux actionnaires
37:59Je ne pense pas me tromper
38:01Et aux investisseurs
38:03Après on peut se poser des questions
38:05A plus long terme
38:07Est-ce qu'il faut vraiment déréguler l'intelligence artificielle
38:09Ou est-ce qu'il ne faudrait pas au contraire
38:11La réglementer un peu plus
38:13Et un peu plus
38:15Voir ce qui peut se passer
38:17Je crois que le réflexe pavlovien
38:19Quand on entend dérégulation
38:21Encore une fois
38:23Les investisseurs en actions ont plutôt tendance à apprécier
38:25Mais est-ce qu'il y a une réalité économique
38:27Derrière
38:29Les effets de la dérégulation
38:31Se voient dans l'économie réelle
38:33A un certain stade
38:35Oui ça se voit parce qu'on a bien vu que
38:37Trump avait dérégulé le secteur des petites banques
38:39Lors de son premier mandat
38:41Qu'est-ce qu'il s'est passé
38:43Ça s'est bien vu en mars 2023
38:45On a une crise
38:47Mais ça a permis l'expansion de ce secteur
38:49Donc on a effectivement la dérégulation
38:51Amène de l'expansion et amène ensuite des phases
38:53De contraction et de crise
38:55Et là c'est ce qui va se passer de nouveau
38:57Alors sur un autre aspect
38:59Par exemple la partie énergétique
39:01Il a indiqué vouloir revenir sur toute la réglementation
39:03Qui encadrait les activités
39:05De fracturation hydraulique etc
39:07Donc là aussi ça va générer de l'investissement
39:09Dans le secteur de l'énergie
39:11Et le secteur industriel
39:13Donc oui ça va effectivement avoir un impact
39:15Économique
39:17Et globalement la régulation c'est toujours le même problème
39:19C'est des allers-retours
39:21Et on va voir effectivement ça va causer de la croissance
39:23Et ensuite un peu moins
39:25Il nous reste quelques secondes
39:27Une vue de marché sur la fin d'année
39:29Je ne vais pas compter mais il reste un mois de bourse
39:31Je ne veux pas trop
39:33Le baisser sur l'Europe
39:35Quand on parle de l'euro stock 50
39:37Le MIB italien par exemple
39:39Je pense que ça peut se poursuivre
39:41Je ne vois pas de face de rechute lourde ou haute
39:43Plutôt un risque de s'ennuyer un peu dans des zones de range
39:45Le cas peut être un peu plus bas
39:47Mais je ne vois pas de gros risques en dessous
39:49Et juste pour terminer sur la discussion d'avant
39:51C'est que l'un des effets positifs
39:53Pour avoir cet aspect de dérégulation américain
39:55On voit que le ministre des finances et de l'économie
39:57En fin de semaine dernière allemand
39:59Plutôt la US qui plaît
40:01Mais justement là dessus en disant
40:03Trop d'administratifs, trop de réglementations
40:05Le pouvoir d'accès au capitaux
40:07C'est un peu comme l'OTAN à l'époque
40:09Trump il dit vous ne payez pas assez
40:11On a payé plus
40:13Trump dérégule, l'euro va peut-être suivre
40:15Pour ne pas être trop à la traîne
40:17Donc ça peut être un effet positif
40:19Sur la lourdeur administrative européenne
40:21C'est peut-être ça aussi qui est très intéressant
40:23Et peut-être pas un faux départ pour une fois
40:25On verra, Alexandre a cité des exemples
40:27Effectivement de la période
40:29Pré-grande crise financière
40:31Post bull.com et pré-grande crise financière
40:33Entre les deux
40:35Merci beaucoup à vous trois d'avoir été des invités
40:37De Planète Marché, Nathalie Benatia, BNP Paribas
40:39Asset Management, Mabroc chez toi, Natix
40:41ICM, Alexandre Baradez, IG