Lundi 23 octobre 2023, SMART BOURSE reçoit Alexandre Baradez (Chef analyste, IG)
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00:00 Votre programme avec IG. IG, bien plus que du trading. Une équipe d'experts à vos côtés.
00:06 Le plan de trading de Smartbourg chaque lundi à 13h30 si vous nous suivez en direct.
00:22 L'analyse des enjeux techniques de marché pour les prochains jours avec les équipes d'IG
00:27 Alexandre Baradez à mes côtés en plateau, chef analyste chez IG. Bonjour Alexandre.
00:30 Bonjour Édouard. Merci beaucoup. Donc nouvelle échéance qui a démarré effectivement vendredi
00:36 déjà avec l'expiration des contrats futurs sur indice pour le mois d'octobre.
00:41 Nous sommes sur l'échéance novembre avec où qu'on regarde sur les marchés actions,
00:46 des niveaux clés qui sont testés encore une fois en ce début de semaine Alexandre.
00:50 Testés dans un environnement de plus grande nervosité, un peu plus grande nervosité.
00:54 On a un VIX, donc un indice de volatilité du S&P 500 qui est à 22.
00:57 C'est un niveau qu'on n'a pas vu depuis le mois de mars dernier.
01:00 Mars dernier, c'était l'époque du stress bancaire aux Etats-Unis, en Europe aussi, en Suisse notamment.
01:05 Alors même si c'était monté plus haut à l'époque sur la vol,
01:06 mais on retrouve les niveaux de nervosité de marché qu'on n'a pas eu depuis quelques temps.
01:12 Et on voit que cette nervosité a été un peu exacerbée par les propos de Jerome Powell
01:15 qui finalement lui-même est surpris, surpris par la croissance au-dessus du potentiel de l'économie américaine,
01:22 surpris par la résilience, il a bien employé ce terme, surpris c'est le mot qu'il a employé.
01:25 Surpris, à ce stade encore, c'est ça qui est fascinant.
01:29 C'est que c'est exactement le même discours qu'on tenait il y a un mois, deux mois, trois mois, six mois,
01:33 sauf que plus le temps passe, plus on continue d'être surpris, c'est quand même ça qui est impressionnant.
01:37 Il est surpris et pour le marché du coup les bonnes nouvelles sont des mauvaises nouvelles
01:40 parce que tout ce qui va dans le sens d'une économie américaine plus résiliente, on le voit bien, ça impacte le marché.
01:45 Ce qui est aussi du coup intéressant pour la phase d'après,
01:48 parce que si les très trop bonnes nouvelles sont baissières pour le marché,
01:52 dès que ça va commencer à être un peu moins bon, donc on verra sur les prochains chiffres de consommation,
01:56 prochains indicateurs d'activité, ISM, services notamment,
01:59 quand ça va commencer à être un peu moins bon, normalement le marché devrait à ce moment-là arrêter d'être nerveux finalement.
02:03 Là c'est vraiment le "good news is bad news" et qui va probablement se prolonger quelques temps encore.
02:07 Ajoutant à cela des effets, enfin beaucoup de taux, on voit que l'énergie contribue un petit peu
02:13 et certains banquiers s'en trompent, je vais dire, là je trouve peut-être une erreur,
02:16 jette un peu l'huile sur le feu, comme ont entendu les membres de la BCE la semaine dernière
02:20 expliquer qu'ils étaient vigilants au prix de l'énergie parce que ça pourrait avoir des effets inflationnistes,
02:24 mais à ce stade ce serait, et tout le monde est d'accord je pense pouvoir le dire, une erreur drastique
02:28 que de dire que si le pétrole remonte à 90 ou 95 et que l'inflation remonte, il fallait lutter contre ça par des hausses de taux.
02:35 Mais ces discours, si vous entretiennent un peu le sentiment stressé du marché obligataire,
02:39 alors que finalement c'est quand même je pense une problématique totalement à part, géopolitique pure,
02:43 à laquelle on ne doit pas répondre par du monétaire.
02:46 Mais donc ce contexte là, ça donne quoi ?
02:49 Ça donne des niveaux techniques qui sont attaqués actuellement sur les marchés américains, sur l'ASP500,
02:53 et il y a quand même une marge, on le voit sur le graphique, une fenêtre de tir potentiel cette semaine de 5% de baisse.
03:00 Alors attention, il y a deux choses. 5% de baisse pourquoi ?
03:03 Parce qu'on est déjà sur un support oblique, ça c'est un premier point,
03:06 sur lequel on a rebondi il y a quelques jours et on retape ce niveau,
03:09 c'est-à-dire qu'on n'a pas réussi à tenir le niveau, on passe sous les moyennes de prix,
03:11 et le niveau suivant c'est pas un petit niveau, il passe par le creux de 2020, plus bas du Covid,
03:15 creux de l'année dernière, plus bas de tout, du confinement en Chine, etc.
03:19 Et donc finalement le trou technique qui s'ouvre, il fait à peu près 5%.
03:24 C'est pas dingue 5% quand vous regardez par exemple la position actuelle d'Apple,
03:28 la position actuelle de Microsoft, un peu plus graphique j'entends.
03:31 Il y a là aussi des retraspons possibles sur Apple, vers les 160$,
03:35 donc ça correspondrait bien à ce genre de peu de comblement de vide qu'on a sur l'ASP500.
03:40 Mais, j'insiste là dessus, le système de base, c'est du stress,
03:45 qui pour moi est un peu résiduel.
03:47 C'est-à-dire si vous regardez le VIX par exemple, on a souvent décrit ça ensemble,
03:51 l'épicentre du stress c'était le Covid.
03:53 Le 2022 c'était des répliques pour moi déjà des phases de normalisation post-Covid.
03:58 Il y avait déjà du monétaire en 2022, les hausses de taux, etc.
04:01 Ne soit-ce que les discours en début d'année sont venus se greffer à ça,
04:03 l'Ukraine, la Chine, etc.
04:05 Et l'année dernière, au pic de cette phase de stress là,
04:07 c'est des éléments assez noirs pour décrire,
04:09 on était monté à 40 de volatilité, pas plus.
04:11 Là on démarre une vague de volatilité qui part de 12, on est déjà à 22.
04:14 Pour moi, si on doit accélérer encore,
04:16 c'est une vague qui doit mourir dans la zone max 28-30 de volatilité.
04:20 C'est-à-dire sous les niveaux de l'année dernière,
04:21 évidemment largement sous les niveaux de 2020.
04:23 Donc je vois plutôt ça comme une réplique de volatilité
04:25 qui va un petit peu faire capituler les indices.
04:28 En Europe, ça ressemble à ça déjà,
04:30 quand vous avez le mouvement qui accélère à la baisse,
04:32 ça a déjà des allures de capitulation.
04:33 - C'est ce qui a manqué jusqu'à présent ? La vitesse.
04:36 - Justement la vitesse.
04:37 - C'est vrai que ça baisse depuis des mois,
04:39 on le verra sur le cas que l'on a perdu 10% depuis les sommets d'avril.
04:43 Ce qui manque dans le paysage,
04:44 on en parlait vendredi aussi en plateau avec les techniciens,
04:47 c'est la vitesse.
04:48 - Oui, et il me semble qu'on rentre là-dedans.
04:50 Plus en Europe d'ailleurs qu'aux Etats-Unis,
04:51 aux Etats-Unis ça accélère un peu,
04:53 mais c'est vraiment en Europe qu'à ce moment-là,
04:54 on peut bomber comme ça, puis qu'il doit se coulash.
04:56 Et ça, c'est des types de capitulation.
04:58 Si vous regardez les multiples après, ils ne sont pas délirants en Europe.
05:00 Tant que les taux montent, c'est là le problème.
05:04 Mais doit-on considérer qu'il y aura encore une dose de taux de la Fed ou de la BCE ?
05:08 À ce stade, vu la tête des indications d'activité,
05:10 on aura d'autres éléments dedans, les PMI dans 1 euro,
05:12 je ne vois pas où est la marge de manœuvre de la BCE
05:14 pour dire qu'on va encore placer une ou deux doses de taux là-dedans.
05:17 Quand il y a en plus des menaces,
05:18 il y a l'énergie à nouveau, le gaz qui remonte un petit peu, le pétrole aussi,
05:21 pourquoi venir inquiéter tout le monde ?
05:23 Alors qu'il y a le stress lié au Proche-Orient,
05:25 ce serait une erre de communication que d'être faux con jeudi au niveau de la BCE.
05:28 Pour moi, tout ça donne des risques de glissade,
05:31 le raté sur le CAC, de 5% encore,
05:34 et pour moi, sous forme de capitulation.
05:36 Une fois que c'est passé, on garde la phase consolidante,
05:39 on rebondit, on reste dans une espèce de range,
05:41 et tranquillement, dans plusieurs trimestres, on sort par le haut.
05:43 C'est plutôt un stress court terme, mais risque quand même de 5%.
05:46 Mais au-delà de ça, vers les 4000,
05:48 je pense qu'il n'y a plus beaucoup de marge de manœuvre à la baisse pour les indices.
05:50 - Ceux-ci, c'est les 4000 et deux autour.
05:52 Tout le monde a le nez sur les 4000 et deux S&P.
05:55 Aujourd'hui, en ce début de semaine,
05:58 comment est-ce que la situation se traduit pour l'indice parisien CAC 40 ?
06:02 - CAC 40, on a à peu près les mêmes ordres de grandeur en termes de risque.
06:05 Là, on a vu ensemble le CAC dividendes inclus,
06:08 qui était aussi assez parlant.
06:10 Si on projette ça sur le CAC hors dividendes,
06:12 on est déjà là, le 6008, c'est déjà une zone forte.
06:15 On rappelle que c'est les points bas de mars dernier,
06:16 au pic stress des banques américaines,
06:18 au pic stress des banques suisses.
06:20 Donc, ce n'est pas un petit niveau.
06:22 Juste en dessous, on voit qu'il y a toute une zone,
06:24 une grosse zone technique qui a été beaucoup travaillée en 2021 et 2022.
06:26 C'est l'espace entre 6600 et 6800.
06:28 Quand une fois, les niveaux techniques,
06:29 c'est des choses qui marquent une empreinte.
06:31 C'est des états psychologiques,
06:34 c'est des niveaux qu'on a du mal à franchir en résistance.
06:36 Une fois qu'on les franchit, ils deviennent des supports.
06:38 Et donc, considérer que le marché puisse, à partir de là,
06:41 rechasser un 6000 ou un 5005,
06:43 il ferait des choses beaucoup plus graves.
06:45 - Que le monde change. - Exactement.
06:47 Pour moi, ce n'est pas la seule...
06:48 - Ce qui est possible.
06:49 Le monde des marchés peut changer du jour au lendemain,
06:53 confère l'attaque de la Russie et l'invasion de l'Ukraine.
06:57 Après, des événements comme ça, on n'en a pas non plus.
06:59 On en a de plus en plus, mais on n'en a pas non plus tous les deux jours.
07:02 - C'est ça. - Heureusement.
07:03 - Si le scénario de base reste la normalisation,
07:04 c'est ça le plus gros vent contraire qu'on a actuellement.
07:06 Finalement, les épisodes géopolitiques,
07:08 pour l'instant, on voit que sur l'énergie, ça fait un peu bouger,
07:09 mais il n'y a rien de dramatique à ce stade,
07:11 d'un point de vue commodities.
07:12 Donc, si on part du scénario de base,
07:14 qu'on est dans une phase un peu pilotée par la Banque centrale
07:16 et l'atterrissage, à la fois de l'inflation et des bilans aussi,
07:21 les bilans ont aussi pas mal dégrossi.
07:22 Du côté de la BCE, il y a du chemin qui a été fait,
07:24 et ça, ce sera probablement acté et redit jeudi.
07:27 Donc, pour moi, le potentiel de base, là aussi,
07:29 on est déjà, pour moi, dans la phase un peu de survente du CAC 40.
07:32 Et, encore une fois, ça peut capituler jusqu'à 6 600, 6 500,
07:36 mais pour moi, le sandwich 6 500, 6 800, 7 000,
07:41 en gros, les 500 points sous les 7 000, il est épais, quoi.
07:43 - Le sandwich est épais. - Il est épais.
07:45 - C'est un très millefeuille. - Et pour moi, il doit amortir le choc.
07:47 C'est-à-dire que c'est des zones, je pense que, par exemple,
07:49 les géants qui n'étaient pas dans le rallye de 2022,
07:51 enfin, début 2023, je pense que là, ils ont des points d'entrée sympathiques
07:56 sur des LVMH, peut-être pas encore sur toutes les valeurs,
07:58 mais un LVMH, il peut aller à 600 capitulant
08:00 et puis rebondir à 700 assez vite.
08:01 Je pense que c'est des réseaux de capitulation
08:03 qu'on est en train de voir actuellement,
08:04 en tout cas d'accélération à la baisse,
08:05 et dont le choc doit être amorti.
08:07 Pour moi, ça doit rester au-dessus de 6 500, quoi.
08:09 - Bon, à suivre. Semaine qui sera très chargée.
08:12 Déluge de publications d'entreprises,
08:14 à commencer par les plus importantes autour des GAFAM américains,
08:17 une vingtaine de sociétés du CAC,
08:19 et puis la BCE, bien sûr, la croissance américaine
08:22 pour le troisième trimestre,
08:24 et la semaine prochaine, on continue les banques centrales, évidemment,
08:26 avec la Réserve fédérale américaine.
08:28 Vous vouliez nous montrer un indice spécifique.
08:30 Au sein des marchés européens,
08:32 c'est l'indice du secteur de l'immobilier.
08:35 On parle bien de l'immobilier coté.
08:37 - Exactement. - Voilà.
08:38 Il y a plusieurs manières d'investir dans l'immobilier.
08:39 Là, ce sont les foncières cotées en bourse.
08:43 Bon, on voit de manière assez immédiate
08:46 qu'on est au plus bas du plus bas du plus bas.
08:48 - Et c'est une sale période.
08:49 En gros, en deux ans, on a lâché 50 %.
08:51 C'est ça qu'il faut voir. C'est quand même assez colossal.
08:53 Et comme d'habitude, les marchés financiers
08:54 sont très souvent en avance sur la réalité fondamentale.
08:58 D'où, du coup, l'intérêt aussi de se dire
09:00 que si on approche du cycle de fin de hausse de taux,
09:02 voire qu'on y est déjà, je pense qu'on y est,
09:05 où est le potentiel de baisse résiduel
09:07 pour un secteur qui a déjà perdu 50 % en bourse,
09:09 où on attend des signaux de stabilisation
09:12 sur l'activité en Europe aussi,
09:13 on va voir les PMI demain, ça va être une partie importante.
09:16 Pour moi, si vous voulez, on est sur un bas de zone actuellement,
09:19 à 100 points sur le stock 600 real estate.
09:22 C'est un niveau, évidemment, qu'ils n'ont pas très envie d'acheter
09:24 parce que bas de range, un range de 2,2 comme ça d'une année...
09:26 - Ça fait un peu "couteau qui tombe", quoi.
09:28 - Voilà, ça fait "couteau qui tombe".
09:29 L'idée, c'est de dire, effectivement,
09:30 si on n'achète pas un "couteau qui tombe",
09:31 par contre, si on voit que le support,
09:33 si on passe un peu en dessous de sa capitule et que ça rebondit,
09:35 sur une zone déjà remontée à 115, 117,
09:38 là, par contre, je pense qu'il y a quelque chose de formidable à jouer
09:40 parce que vous partez vraiment sur une phase très bottom.
09:42 Après, c'est un indice qui va forcément s'améliorer
09:44 dès que les banques centrales vont commencer à changer un peu de discours,
09:46 avant même les baisses d'auto qui viendront plus tard.
09:48 Tout signale un peu moins bon d'inflation,
09:51 il y en aura d'autres, d'indices d'activité toujours un peu faibles ou autres,
09:55 ça va impacter directement, ça va aller en l'air.
09:57 Même si l'actualité propre au secteur ne va pas être bonne,
09:59 encore une fois, le marché est toujours un coup d'avance.
10:01 Donc, dès que ça va commencer à, du côté des banques centrales,
10:03 être un peu moins faucon, et on y a déjà un peu arrivé,
10:06 la BCE, la dernière fois, qui se naga dans la dernière réunion,
10:08 c'était un peu moins faucon déjà.
10:10 Vice-président de la Fed, il y a une dizaine de jours,
10:12 c'était un peu moins faucon quand même.
10:14 Donc, voilà, typiquement, genre d'indice qu'il ne faut pas survendre,
10:16 trop tard, largement trop tard pour vendre, évidemment.
10:18 Mais, par contre, acheter trop tôt, on ne sait jamais,
10:20 il peut y avoir des accidents, mais un retour à 115,
10:22 je pense que là, il y aura une vraie belle porte d'entrée
10:24 et moyen terme en plus pour ce genre d'indice.
10:26 - Pour des investisseurs qui ont du cash,
10:28 et il y en a encore dans les portefeuilles du cash, on a vu,
10:30 on est autour de 5% de cash dans les portefeuilles,
10:33 selon l'enquête mensuelle de Bank of America,
10:35 réalisée auprès des grands gestionnaires d'actifs mondiaux.
10:38 Merci beaucoup, Alexandre, merci pour ce plan de trading hebdomadaire.
10:41 Alexandre Bardet, chef analyste chez IG, qui est avec nous chaque lundi en direct
10:45 à 13h30, et à retrouver, bien sûr, en replay sur bsmart.fr.
10:50 C'était votre programme avec IG.
10:52 IG, bien plus que du trading.
10:54 Une équipe d'experts à vos côtés.
10:56 (cris de joie)