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Jeudi 19 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Alexandre Hezez (Stratégiste, Groupe Richelieu) , Christophe Barraud (Directeur Général de Market Securities Monaco et Chef Economiste et Stratégiste de Market Securities Group, Market Securities) et Pierre-Alexis Dumont (Chief Investment Officer, Sycomore Asset Management)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Alexandre Ezez est avec nous, stratégiste pour le groupe Richelieu.
00:16Bonsoir Alexandre.
00:17Bonsoir.
00:18Merci d'être là.
00:19Pierre-Alexis Dumont est à nos côtés également.
00:20Bonsoir Pierre-Alexis.
00:21Bonsoir Grégoire.
00:22Ravi de vous retrouver comme directeur des investissements de Sycomore Asset Management
00:26aujourd'hui et Christophe Barraud nous accompagne également.
00:28Bonsoir Christophe.
00:30Merci beaucoup d'être là.
00:31Vous êtes chef économiste et stratégiste de Market Securities, notamment Christophe.
00:34Je commence avec l'économiste bien sûr.
00:37Qu'est-ce que vous retenez du message qui a accompagné cette baisse de taux de 50
00:42points de base ?
00:43Assez inédite effectivement puisqu'on parle plutôt d'une recalibration du réglage
00:47de la politique monétaire américaine, on ne parle pas d'une situation a priori d'urgence
00:52économique.
00:53Est-ce qu'il y a quelque chose de très préventif dans ce premier pas de 50 points
00:58de base délivrés par la Fed hier ?
01:00Est-ce qu'on est déjà peut-être dans quelque chose de curatif du point de vue macro ?
01:05C'est une bonne question.
01:07On peut tirer beaucoup de choses de la conférence de presse, l'idée c'est déjà de retenir
01:13ce qui a justifié entre guillemets le 50 BP de baisse.
01:17Donc si on regarde un petit peu les prévisions de croissance, ça a été assez surprenant
01:21mais ils ont revu à la baisse leurs prévisions 2024.
01:23Malgré le fait que le T2 n'était pas si mal, que toutes les données qu'on a eues
01:28ces deux dernières semaines ont plutôt surpris à la hausse et impliquent un T3 plutôt fort
01:33aux alentours.
01:343% ?
01:353% à peu près.
01:36Donc leur prévision implicite c'est qu'au quatrième trimestre, on sera en dessous des
01:401%.
01:41Donc on sera divisé par 3 du T3 ou T4.
01:43Donc ça suppose qu'ils aient quelque chose en main qu'on n'a pas.
01:48Mais bon, ça a été une justification.
01:50Le deuxième point…
01:51C'est la même sorte de prévision que vous avez pour le quatrième trimestre de l'économie
01:53américaine Christophe ?
01:54Pas du tout.
01:55Et si on prend en compte toutes les données, même les données à haute fréquence sur
01:58le mois de septembre, il n'y a pas de rupture de tendance par exemple sur les cartes de
02:01crédit.
02:02Si on regarde les données sur les indices manufacturés qui ont été publiés, ça indique
02:07plutôt un rebond de l'activité.
02:08Donc relativement à l'opposé du discours.
02:12Même si, petite nuance quand même, il y a les prévisions et durant la conférence
02:16de presse, ils nous ont dit que tout va bien.
02:18Donc déjà, une petite incohérence sur ce point.
02:21Le deuxième point, c'est le marché de l'emploi.
02:24Donc le fait que le taux de chômage remonte.
02:26Mais ça suppose de faire une hypothèse et qu'il remonte, entre guillemets, pour des
02:32mauvaises raisons.
02:33À savoir qu'on ne serait plus dans le schéma actuel où le taux d'embauche diminue, mais
02:39on arriverait sur des phases de licenciement.
02:41Ce qu'on ne voit pas du tout dans les données, puisque si on prend les demandes d'allocation
02:44au chômage publiées aujourd'hui, ça va plus bas depuis quatre mois.
02:47En gros, il y a peut-être une erreur aussi de diagnostic sur le fait que cette hausse
02:52du taux de chômage provient peut-être essentiellement de l'offre d'emploi qui arrive, qui est
02:57principalement due à l'immigration.
02:59On a un boom migratoire qui a été souligné notamment par les études du Congressional
03:04Budget Office, qui est très, très significatif.
03:08Donc la vraie question, derrière cette baisse de 50 BP, il y a deux paris économiques.
03:16Donc que le marché potentiellement va subir un gros ralentissement cyclique, mais à mon
03:25avis, c'est plus ma conviction, ça s'est fait plus pour des raisons à la fois politiques
03:31entre guillemets et géopolitiques, parce qu'on sait qu'il y a des élections le 5
03:35novembre et qu'on sait aussi bien que 50 BP avec un message rassurant, ça a plutôt
03:41tendance à faire monter les marchés, faire baisser les taux d'intérêt courts rapidement
03:45sur l'écart de crédit, ce qui peut aussi favoriser un certain nombre de ménages à
03:51très court terme.
03:52Et géopolitique, parce qu'il faut financer le déficit, parce qu'on est sur quelque
03:57chose qui est supérieur à 6 ou 7 %, les intérêts sur la dette qui explosent.
04:01Donc peut-être ces deux idées-là l'ont emporté à très, très court terme, parce
04:08que quelque part, on ne voit pas forcément l'intérêt, enfin je dirais la différence
04:14entre faire 50 BP hier, 25 après, ou 25 aujourd'hui et 50 juste après les élections.
04:20Ou avoir fait 25 le 30 et 31 juillet et ne devoir que faire 25 le 18 septembre, ça
04:29aurait pu être une autre option.
04:30Ça aurait pu être une autre option, donc économiquement, très sincèrement, je pense
04:34que tout le monde est d'accord qu'on pouvait justifier à la fois le 25 et le 50, mais
04:37je pense que le biais politique et géopolitique ont peut-être contribué un peu plus.
04:42C'est ce qui a fait tomber pour vous la décision de ce côté-là, plus que du côté
04:4625 ?
04:47Oui, c'est plutôt mon sentiment personnel.
04:50Très clair.
04:51Alexandre, quel est le niveau de confort que vous avez avec cette baisse de taux de 50
04:56points de base ?
04:57C'est vrai que pourquoi 50 alors que l'économie américaine ne va pas si mal ? Je pense effectivement
05:03que je suis plutôt du côté du fait qu'ils ont raté le coche en juillet et que c'est
05:09un rattrapage.
05:10Après, ça va être le pas des baisses.
05:14Certains pensent que 50 BP, ça va être le pas classique maintenant.
05:18Je ne pense pas.
05:20Il faut avoir une prudence.
05:23100 points de base cette année et 125 points de base l'année prochaine, c'est déjà
05:27bien et beaucoup et ça doit rester visible.
05:30Après, il y a aussi une autre analyse qui peut être que la FED a deux mandats, l'emploi
05:36et l'inflation.
05:37Elle a déjà raté son choc d'inflation en 2022 en disant que c'était temporaire.
05:42Elle n'a pas agi, elle a agi trop tard et finalement, elle a perdu un peu de crédibilité.
05:48Elle a dû agir trop fort.
05:49Est-ce qu'elle veut, sur son deuxième mandat qui est l'emploi, faire exactement la même
05:52erreur en voyant l'emploi se détériorer et dire on ne fait rien parce que c'est juste
05:56un ajustement et une normalisation ?
05:59Là, ça serait compliqué.
06:01Il faut qu'elle agisse en disant on fait l'emploi, on le prend assez rapidement.
06:05On ne veut pas être en retard sur ce sujet-là.
06:06Non, si ça serait deux sujets, ça va être compliqué.
06:12Autant faire finalement 50 ou 25.
06:16Il faut bien comprendre que c'était très partagé, 50-25 c'était très partagé.
06:22Mais en plus, la plupart qui disaient qu'ils pouvaient avoir 50, ça allait être négatif
06:25sur les marchés.
06:26Parce que c'était quelque chose qu'on n'avait pas vu.
06:29Et en fait, on a eu l'inverse.
06:30C'est-à-dire qu'on a eu 50, mais ça a été très positif pour les marchés.
06:33C'est le plus étonnant pour l'instant.
06:34Ce qui est encore plus étonnant, c'est la réaction des marchés parce que le marché
06:37américain n'a pas bien réagi, moyennement réagi.
06:39Hier soir en tout cas.
06:40On était en doute.
06:41Ça allait en haut, ça en baisse.
06:42Mais on a vu les taux remonter, le marché a remonté puis rebaissé.
06:46Et puis, c'est du côté de l'Asie que ça s'est fait et ça a entraîné tout le reste.
06:51C'est un peu bizarre parce que finalement, la réflexion au niveau des Américains, c'était pas ça.
06:57Ce n'est pas Wall Street qui a donné le lin hier soir.
06:59On est d'accord.
07:00Il y a une particularité.
07:02Est-ce que finalement, mon analyse, c'est que le monde entier attendait cette baisse
07:08de la fraisette.
07:09Ça bloquait tout le monde.
07:10Le pays qui va le mieux, qui resserre les vis, ça a gêné les Chinois, les Japonais
07:16qui étaient obligés de faire plus pour éviter que leur devise baisse.
07:19Ça libère le monde.
07:21C'est plutôt une bonne nouvelle pour le monde.
07:23Pour le reste du monde.
07:24Pour le reste du monde.
07:25Ça, c'est mon analyse.
07:26Et pour les États-Unis ?
07:27Pour les États-Unis, on verra bien.
07:29Le risque, c'est que ça aille trop bien, que ça reparte et que l'inflation reparte.
07:33On sera même à un niveau de 2,5% peut-être.
07:36Mais si l'inflation repart à un niveau de 2,5%, on ne sait pas où ça peut aller.
07:40Et là, ça mettra à mal cette politique de baisse régulière des taux.
07:46Et on pourrait avoir des hausses de taux l'année prochaine avec une économie cette
07:48fois-ci qui va moins bien.
07:51Donc, c'est un vrai pari que fait Jérôme Powell en disant, voilà, c'est moi qui
07:58vais stabiliser la croissance et le taux d'emploi.
08:02Après, le réglage après 50 points de baisse, il n'est pas accommodant pour autant.
08:07On est d'accord.
08:08La Fed n'est pas en train de soutenir l'économie ou de réappuyer sur l'accélérateur aujourd'hui.
08:14Non, la Fed n'est pas en train de réappuyer sur l'accélérateur.
08:16C'est assez particulier parce que les anticipations se sont mises rapidement sur ces fameux 50
08:24BP.
08:25Ça a fait baisser les taux de mortgage, ça va avoir un impact.
08:29L'immobilier est déjà très très haut, il n'a pas baissé.
08:32Les conditions financières sont très relâchées.
08:34Les conditions financières sont très relâchées et on dit ok, on les laisse relâchées et
08:39on ne va pas les resserrer en tout cas.
08:41Donc, évidemment que sur une période déterminée, la Fed reste prudente puisqu'elle a remonté
08:47son taux neutre, etc.
08:48Mais quand même, ça remet de la liquidité dans le système.
08:51À mon avis, effectivement, il y a le problème politique et géopolitique.
08:54Il y a beaucoup de tombées de dettes à des niveaux qui sont quand même importants.
08:58On parle de « shutdown » bientôt au Congrès sur la dette américaine.
09:05Il y a plein de choses qu'ils font qu'il faut quand même rassurer.
09:07Il y a des échéances, l'élection présidentielle est un vrai sujet aussi.
09:12Donc, il faut rassurer sur les quelques mois, quelques semaines, au moins jusqu'aux élections
09:16et puis on verra après.
09:17Pierre Alexis, qu'est-ce que vous comprenez de cette assurance qui a été apportée hier
09:22par Jérôme Poel ? Je suis peut-être un peu naïf, mais qu'est-ce que vous pensez
09:26du discours de Jérôme Poel qui consiste à dire qu'on aime bien ce qu'on voit aujourd'hui
09:32et on a envie de préserver ce qu'on voit, un chômage à 4,2%, une économie qui reste
09:38sur une trajectoire de croissance résiliente, solide, vous qualifiez ça comme vous voulez.
09:43On voit quand même qu'il y a du refroidissement dans le pipe, peut-être sur le plan du marché
09:47du travail, peut-être à débattre, j'en sais rien, mais on a envie de préserver
09:51ce qu'on voit aujourd'hui et pour ça, on est capable d'enlever assez vite une dose
09:56de restrictions monétaires qui nous semblent un peu trop élevées par rapport à ce que
10:00peut encaisser l'économie américaine.
10:02Je résume simplement, mais est-ce que je suis trop naïf d'écouter Jérôme Poel,
10:07j'allais dire de manière presque littérale ?
10:10Le discours est clair, il sera là pour alimenter la bonne santé de l'économie, quitte à
10:18être un peu préventif, mais je pense que ce qui ressort de ce qu'on a dit, de ce qu'on
10:25dit à Alexandre et Christophe, c'est que c'est vraiment un contexte très particulier
10:31de baisse des taux, je pense que c'était une des baisses des taux les plus attendues,
10:36que tout le monde voulait, depuis un an quasiment maintenant, dans un contexte d'élections
10:43qui sont quand même extrêmement, aux Etats-Unis, polarisés, pour le moins qu'on puisse le
10:49dire, avec des programmes qui sont, s'ils sont mis en œuvre, qui sont quand même assez
10:55inflationnistes, donc il y a ça aussi qui peut jouer, c'est-à-dire que vous préférez
10:59baisser, quitte à remonter, parce que là vous pouvez le faire, alors que si les programmes
11:04sont mis en œuvre, on ne pourra jamais baisser.
11:06Et en effet, à mon avis, l'économie a été un facteur 2, voire 3, dans la prise
11:14de décision d'AFED, il fallait passer un signal.
11:17Il y a une notion de « risk management » qui s'est imposée à l'AFED.
11:20On est là, on sera beaucoup plus proactifs que ce qu'on a été sur l'inflation, sur
11:26la partie croissance, donc vraiment un signal pour essayer de rassurer, et en effet derrière
11:33ça, c'est plutôt en effet positif pour l'économie mondiale, puisque ça mettait
11:38en effet, même si la politique monétaire est relativement à la commandeuse US, elle
11:46est relativement restrictive, notamment dans les pays émergents, hors des zones.
11:51Donc là, le fait de faciliter le financement en dollars, va quand même mettre un peu d'huile
11:58dans les rouages.
11:59Ça soulage un peu tout le monde.
12:00Ça soulage un peu tout le monde.
12:01Je pense que c'est le point clé.
12:05Après, qu'est-ce qui se passera sur les prochaines réunions de l'AFED ? Je pense
12:15que là, il faut rester à mon avis, assez humble.
12:17On est dans une situation assez particulière, avec très très peu de visibilité, on verra.
12:23Mais c'est logique que le marché le prenne bien, comme le disait aussi Alexandre.
12:26Tout l'argumentaire de ceux qui pensaient que 50 points de base, c'était trop, était
12:30de dire, ça sera pris négativement aussi pour le marché.
12:33Pas du tout.
12:34Moi, j'étais plutôt dans le discours, parce que si c'est pris négativement, c'est
12:42une vision de panique.
12:43C'est-à-dire, ils sont en retard, mais là, les chiffres sont tellement bons, ça
12:48a été assez difficile de croire.
12:51Donc là, c'est le meilleur des deux mondes pour les marchés.
12:54C'est le meilleur des deux mondes.
12:55Après, il y a quand même, on fait quand même tourner un peu la planche à billets.
12:59Il faut quand même en avoir conscience, c'est-à-dire qu'on alimente déjà une
13:03économie qui est surdopée, à terme, et ça pose toujours en fond le caractère soutenable
13:11de ce type de politique à moyen et long terme, avec des déficits considérables, des taux
13:18de chômage qui sont quand même extrêmement bas, et en plus, qui sont dopés par le fait
13:24qu'il y a une immigration massive, qui fait que normalement même, s'il n'y avait
13:28pas eu cette immigration, on ne sait pas où sera les taux de chômage.
13:30Donc, c'est vraiment une économie qui est dopée à la testostérone aujourd'hui.
13:35Et pour l'instant, le message, c'est que le moteur américain va rester là.
13:40Et donc, c'est tout à fait normal que les banques… Et ça ne me semble pas illogique
13:44que le marché américain, dans un premier temps, ait eu un petit peu de prudence.
13:48Un petit doute.
13:49Est-ce que c'est bien ? Est-ce que ce n'est pas bien ?
13:51Que ce soit les bourses…
13:52Du reste du monde.
13:53Du reste du monde, qu'ils le prennent bien parce qu'en effet, ça met de l'huile dans
13:57les rouages.
13:58Bon, le marché US le prend bien.
13:59Là, en deuxième lecture, aujourd'hui, il n'y a pas de doute.
14:00On prend 2,5-3% sur le Nasdaq au moment où on se parle.
14:03Donc voilà.
14:04Alexandre ?
14:05Non, après, je pense que la question qu'il faut se poser, c'est est-ce que ces baisses
14:08des taux vont avoir un impact ? Si, à récession, est-ce qu'elles vont avoir un impact sur
14:11l'économie ? Parce que finalement, les hausses des taux… On se rappelle, en 2022,
14:14Jérôme Powell a dit « on va faire souffrir les entreprises, les ménages, etc. »
14:18Ça ne s'est pas passé.
14:19Pas fait.
14:20Les milliers étaient au plus haut, les marchés actions étaient au plus haut.
14:25Et donc, à l'inverse, on peut imaginer quand même que ces hausses de taux n'ont
14:29pas du tout d'impact sur ce qui va se passer naturellement.
14:32Il y a le cycle.
14:33Il y a le cycle.
14:34Oui.
14:35Mais en fait, finalement, tout a suivi un cycle et que ces hausses de taux n'ont pas
14:39véritablement d'impact.
14:40Donc, pourquoi les baisses de taux auraient un impact sur l'économie ?
14:43Non, mais ils accompagnent le cycle, de ce point de vue-là.
14:46Christophe ?
14:47Non, mais c'est simple.
14:48Pourquoi elles n'ont pas eu d'impact ? C'est sur le plan fiscal.
14:52C'est vrai.
14:53Ils ont mis tout ce qu'ils pouvaient avec l'IRA et le Chips Act.
14:56Donc, dans l'autre sens, à mon avis, ça peut avoir un impact.
15:00D'autant que…
15:01Sans payer le budgétaire, on aurait vu l'impact des hausses de taux.
15:03Ah, bien sûr.
15:04Et s'il y a récession, ce n'est pas 6-7 de déficit, mais c'est 10-12.
15:07Et là, on leur dira, il faudra se calmer sur les dépenses.
15:10Donc, je pense que ça, dans l'autre sens…
15:12Ça peut avoir.
15:13Ça peut avoir.
15:14C'était une situation relativement exceptionnelle.
15:16Dans cette ambiance de fiesta dovish, Christophe, il y a quand même une petite partie finale
15:23de la conférence de presse de Jérôme Poel, qui est peut-être un peu moins commentée
15:25aujourd'hui, mais j'ai peu de doute sur le fait que ça va devenir ou redevenir un
15:29sujet fort.
15:30C'est la question de la destination finale, du point d'arrivée.
15:34Et de ce point de vue-là, Jérôme Poel, très dovish pendant la conférence de presse,
15:39laisse quand même entendre que le point d'arrivée, il n'est peut-être pas là où les marchés
15:42le situent pour 2025 ou 2026.
15:45Et il s'interroge ouvertement désormais sur où en est le taux neutre, donc le taux
15:51qui ne génère pas de friction dans l'économie américaine, le taux d'équilibre, et son
15:56sentiment, il l'avoue clairement, est plutôt que ce taux neutre a peut-être été relevé
16:01de manière presque significative.
16:03Ça se traduit d'ailleurs, je crois, dans la mise à jour des projections aussi, Christophe.
16:08Oui, dans le dot final, il était très légèrement revu à la hausse, mais c'est surtout à partir
16:13du moment où il a parlé de ça, que les taux obligataires, 10 ans, 20 ans, 30 ans ont commencé
16:19à remonter.
16:20Alors, c'est un vaste débat, parce que le taux d'intérêt d'équilibre, c'est quelque
16:26chose qui peut varier au cours du temps, tout dépend de l'hypothèse qu'on fait, encore
16:29une fois, sur le fiscal.
16:30Ça suppose aussi de se faire beaucoup d'hypothèses sur toute la politique de transition énergétique,
16:38puisque c'est là d'où viendra vraisemblablement le coup.
16:41Mais quoi qu'il en soit, on sent bien qu'il y a un vrai doute sur le point d'arrivée.
16:49D'autant qu'on est dans un monde où il y a un secteur particulier, ça a été évoqué,
16:54c'est le marché immobilier.
16:55La problématique aux Etats-Unis, mais aussi dans d'autres pays développés, c'est l'offre
17:01de logement.
17:02Et il y a un problème d'offre, il y a une demande, et si en plus on rajoute l'immigration
17:06par-dessus, c'est ce qui fait qu'aux Etats-Unis, pour relever les taux d'intérêt, les prix
17:10immobiliers ne baissent pas.
17:11Et ça, ça sous-entend qu'on peut avoir une inflation peut-être finalement en rythme
17:18de croisière qui soit plus élevée que prévu.
17:20Et à la fin de sa conférence de presse, il a justement dit sur la partie housing,
17:26c'est clair qu'on n'est pas du tout là où on voudrait être.
17:29C'est peut-être entre guillemets là où il y a encore un échec.
17:32Parce que même si on peut critiquer la mesure du CPI, il y a un effet retard.
17:37Globalement, ce qu'on appelle les market rent, la croissance est revenue à quasi nul sur
17:44une offre massive de logement qui était revenue de manière temporaire.
17:49Mais là, si on regarde le cycle à trois ans de vente, ça repart.
17:53Donc il y a un vrai coup de dossier là-dessus.
17:56Donc c'est plusieurs facteurs selon les pays, mais qui reviennent quand même, c'est l'immobilier,
18:01l'offre de logement, la transition énergétique et le niveau de la dépense fiscale dans une
18:06cour géopolitique où tout le monde a tendance à les poncer.
18:09Qu'est-ce que ça change, Pierre-Alexis, du point de vue de la gestion, de l'investissement ?
18:14Alors, c'est vrai que depuis, on voit des réactions de marché assez puissantes.
18:19On voit d'ailleurs revenir sur le devant de la scène, je ne sais pas, c'est par exemple
18:22le secteur du luxe en Europe, c'est par exemple des secteurs un peu cycliques, industriels
18:26qui avaient rendu pas mal de performances.
18:28On avait plutôt tendance ces derniers jours et ces dernières semaines à évoquer des
18:32secteurs défensifs comme étant revenus sur le devant de la scène, la santé, les télécoms,
18:36les utilities, etc.
18:38Est-ce que là, il faut se préparer à un nouveau pivot en termes de régime de marché
18:44ou est-ce que les réactions du jour sont peut-être juste un peu épidermiques par
18:48rapport à ce qu'on observe depuis cet été, par exemple ?
18:50Je pense qu'il y a des phénomènes de correction.
18:53De remise à niveau un peu des choses.
18:57Historiquement, en période de baisse des taux, c'est les secteurs défensifs qui…
19:02Proxibonds, ceux qui sont liés le plus au marché obligataire.
19:05L'immobilier, je n'ai pas cité l'immobilier, mais on en parle.
19:08Les foncières-côtés aussi.
19:10L'immobilier, c'est assez normal qu'il en profite, c'est évident.
19:15C'est un Proxibonds, baisse des taux, en plus avec un énorme déficit dans tous les
19:22pays développés d'offres du fait de la hausse des taux qui a complètement paralysé
19:27la construction.
19:29Là-dessus, c'est assez naturel que ça en profite.
19:35Après, normalement, baisse des taux plus sélection.
19:40Le phénomène, nous, en quel on pense que ça peut être durable, ce n'est pas qu'on
19:45l'a dit dix fois, je vais le dire une entière fois, c'est le broadening, le phénomène
19:50de diffusion.
19:52Pour moi, c'est la tendance de l'été, c'est ce qu'on observe depuis cet été quand même.
19:56Là, on a des éléments supplémentaires, les élections sont en général, en plus
20:01on a plutôt des programmes qui sont pro, petites et moyennes valeurs, très favorables
20:07aux très grosses réactions des small-cap US depuis hier.
20:10C'est assez normal, et plus le phénomène électif, normalement, vous avez en effet
20:18beaucoup plus de visibilité après les post-élections, et ça, c'est positif pour les petites et
20:25moyennes valeurs en général.
20:26Donc ça, je pense qu'on peut…
20:28Cette fois, il y a quelque chose.
20:30On peut, à mon avis, avoir quelque chose qui ne dure plus que trois mois.
20:34Ce qui puisse être une tendance un peu plus pérenne.
20:37Oui, très pérenne.
20:39Alors, ce sera, à mon avis, ce sera d'abord une vision hors des méga-caps, plutôt large-cap,
20:44et puis potentiellement, après, un peu plus large.
20:46Mais voilà, l'autre point, c'est que, notamment aux Etats-Unis, les petites et moyennes valeurs,
20:51ce sont les valeurs endettées.
20:53Et donc, si vous baissez agressivement les taux, ça va évidemment faciliter fortement,
20:59un, le refinancement de ces valeurs, et deux, la partie financière sur les compétences.
21:06C'est moins le cas sur des indices small et mid européens, par exemple, par le XI ?
21:11L'Europe, vous avez des phénomènes de capitalité,
21:14c'est un peu moins...
21:16La réaction est moins puissante sur les small-caps françaises ou européennes ?
21:21Aujourd'hui, on va avoir aussi des baisses de taux en Europe.
21:25Je pense que ça peut jouer.
21:29Après, sur la partie, à mon avis, européenne,
21:33comme les surperformers sont assez différents des surperformers américains,
21:39ça dépendra aussi pas mal de la Chine,
21:41du rebond chinois ou pas,
21:43si comme nous on le pense, on a plutôt une Chine qui risque de décevoir un peu...
21:49Encore ?
21:51Oui, on pense que malheureusement...
21:53En plus, qu'elle a déjà des suces,
21:55il ne va pas y avoir aussi beaucoup de sportifs.
21:57Malheureusement, on a les phénomènes d'une bulle immobilière qui éclate,
22:01et eux sont quasi déflations.
22:05A notre avis, pour en sortir,
22:09il faut une relance massive,
22:11et c'est ce qu'ils ne font pas.
22:13Pour l'instant, il n'y a pas de raison que...
22:15Que le facteur chinois revienne un facteur plus positif pour les marchés.
22:19Du coup, ce qui est assez positif sur les baisses de taux,
22:23c'est notamment les matières premières.
22:25Si vous avez une Chine qui est un peu en retrait,
22:27ce type d'anticipation-là, on ne les a pas.
22:31Nous, on est plutôt sur les phénomènes mid-cap.
22:33Sur la partie défensive, sur le cycle,
22:35il faut être sélectif,
22:37mais vous avez des secteurs cycliques
22:39qui vont beaucoup profiter de la baisse des taux.
22:43Si l'idée, c'est de prolonger le cycle,
22:45effectivement, à un moment, ça doit se retrouver aussi
22:47dans les secteurs cycliques.
22:49Tout ce qui est immobilier, tout ce qui demande des financements,
22:51même l'automobile.
22:53Aux Etats-Unis, la baisse des taux, ça va aider.
22:57Qu'est-ce que ça change ?
22:59Les 50 BP de la Fed, mais plus que ça,
23:01le cycle de baisse de taux qui a déjà commencé
23:03un petit peu derrière nous, d'ailleurs, Alexandre.
23:05Il est déjà largement anticipé.
23:07Le sujet de l'anticipation,
23:09c'est vrai qu'il est largement anticipé.
23:11On parlait des secteurs un peu plus défensifs,
23:13les secteurs collectifs et locales,
23:15les télécoms, etc.
23:17Depuis trois mois, dans cette dynamique
23:19de baisse des taux, plus de ralentissement,
23:21puisque c'était le ralentissement et la baisse des taux.
23:23Là, c'est la baisse des taux et pas de ralentissement.
23:25Donc, ça change un peu.
23:27D'ailleurs, aujourd'hui, dans un marché haussier,
23:29on voit que tous ces textes-là sont plutôt en baisse.
23:31Ça n'entraîne pas tout le marché.
23:33Cet afflux de liquidités va sur des valeurs
23:35qui avaient été, justement,
23:37pour le ralentissement mis à défaut.
23:39Le luxe, par exemple.
23:41L'automobile, pour différentes raisons.
23:43D'ailleurs, les chiffres automobiles ont été très mauvais.
23:45Très, très mauvais.
23:47Pour les constructeurs européens.
23:49Pourtant, ça monte aujourd'hui.
23:51Donc, on voit bien l'afflux de liquidités.
23:53On essaye d'acheter des valeurs qui n'étaient pas...
23:55Et ça, c'est un signal ou c'est un faux signal,
23:57ce qu'on voit aujourd'hui, pour vous ?
23:59Pour l'automobile, c'est plus compliqué
24:01parce qu'il y a vraiment des tendances de fond.
24:03On parlait de la Chine.
24:05Pour l'Europe, la Chine,
24:07c'est plus l'eldorado.
24:09Pour l'automobile en Europe,
24:11c'est plus la Chine qui compte
24:13que la baisse des taux de la fête.
24:15Le cas d'école, c'est Starbuck qui se développe.
24:17Il y a tellement de concurrents.
24:19Au fur et à mesure, c'est une histoire
24:21qui est sans fin.
24:23On s'implante, on a un succès,
24:25les concurrents arrivent.
24:27La concurrence nationale monte
24:29et on se retrouve sortis du marché.
24:31On achète local chez nous.
24:33Ils achètent local aussi.
24:35C'est pareil. C'est un phénomène global,
24:37de déglobalisation.
24:39Mais sur le luxe,
24:41effectivement, la Chine déçoit.
24:43On commence à avoir quelques réformes.
24:45Les réformes massives ne se font pas
24:47parce qu'ils n'ont pas la capacité de le faire.
24:49A chaque fois, ça a été deux échecs incroyables.
24:512009-2014, ça a créé des bulles immobilières.
24:53Ils essayent de gérer cette bulle immobilière.
24:55Ça va permettre
24:57à la banque centrale chinoise
24:59de baisser un peu les taux
25:01et les réserves obligatoires.
25:03C'est ça qu'il faut faire. C'est du money management
25:05pour ne pas recréer une bulle
25:07et en même temps essayer
25:09de nettoyer le système.
25:11On voit quelque chose quand même.
25:13Ce n'est pas depuis hier
25:15mais depuis quelques jours.
25:17Une hausse de la devise chinoise.
25:23On commence à avoir une confiance.
25:25La baisse de la Fed va aider aussi
25:27la Chine à mettre en place
25:29peut-être des réformes.
25:35Ça, c'est un risque aussi.
25:37Si la Chine marque trop fort,
25:39ça recréera de l'inflation.
25:45Les exportations chinoises
25:47sont à des niveaux incroyables.
25:49Pour le coup, il va y avoir
25:51des barrières droinières certainement
25:53mais ça nous arrange pour l'instant
25:55pour faire baisser l'inflation.
25:57Ça contient le risque inflationniste.
25:59On a vu regarder aussi
26:01sur l'activité quand même.
26:03Les matières premières, notamment le pétrole,
26:05remontent fortement.
26:07On va avoir la réunion
26:09de l'OPEP en début octobre.
26:11L'Arabie saoudite
26:13en premier ne veut pas
26:15d'un WTI
26:17à 70 dollars.
26:19Donc on va essayer
26:21de refaire monter aussi le pétrole
26:23et si le pétrole remonte,
26:25on verra ce que fait la BCE.
26:27Mais c'est un vrai sujet sur la BCE
26:29parce que la BCE n'est pas à la Fed.
26:31En tout cas, elle n'est ni market friendly
26:33ni pro-croissance.
26:35Elle va regarder l'inflation
26:37et on va voir si elle réagit
26:39et si la Fed lui a donné
26:41les moyens d'agir plus.
26:43Christophe, est-ce que ça ouvre
26:45de nouvelles perspectives pour la BCE ?
26:47Cette première baisse de taux de 50 points base
26:49et le ton doviche qui accompagne
26:51la baisse de taux de la Fed ?
26:53Ça peut ouvrir des portes
26:55sur le fait de se poser la question
26:57sur octobre qui aujourd'hui
26:59ne semble pas être une question,
27:01ça semble être un peu tôt.
27:03Néanmoins, ça fait remonter
27:05les probabilités dans le sens où
27:07on aura le chiffre d'inflation de septembre
27:09qui vraisemblablement sera pour la première fois
27:11sous les 2%.
27:13Donc ça peut être un motif et surtout
27:15quand on regarde un paramètre
27:17qui est bien regardé par la BCE,
27:19donc pondéré en fonction
27:21d'autres monnaies qui sont au plus haut depuis...
27:23Taux de change effective de l'euro,
27:25l'euro pondéré par rapport au poids
27:27des échanges commerciaux qu'on a
27:29avec les grands périls avec lesquels on échange.
27:31Qui est au plus haut depuis des années
27:33et qui est généralement très regardé par la BCE
27:35dans un monde où la Chine
27:37continue, du moins sur tout
27:39un tas de segments, de l'exporter de la déflation
27:41et économiquement
27:43sur l'impulsion de croissance
27:45on voit bien que
27:47officiellement on aura un T3 positif
27:49plutôt bon avec la France
27:51et les Jeux Olympiques
27:53mais à partir du T4 c'est pas le même monde.
27:55Il faudra retracer
27:57de cet effet là et on voit bien qu'il y a
27:59un pays qui souffre très très fort, c'est quand même
28:01l'Allemagne. La Bundesbank aujourd'hui a dit
28:03que vraisemblablement ils étaient en récession technique.
28:05Et on voit pas trop bien
28:07comment les Allemands peuvent s'en sortir
28:09dans un schéma
28:11où fiscalement c'est très
28:13compliqué de
28:15faire une exception sur le déficit
28:17je sens qu'ils ont des élections
28:19l'année prochaine, ils ont eu beaucoup de mal
28:21à se mettre d'accord sur le déficit précédent
28:23donc eux bougeront pas
28:25et en France on est plutôt quand même
28:27dans le schéma où
28:29on va plutôt avoir des prélèvements plus élevés
28:31ou du moins ils vont pas
28:33baisser. Donc France-Allemagne
28:35déjà on voit que le momentum économique
28:37à venir est pas génial
28:39l'inflation qui se tasse, le marché de l'emploi
28:41qui est vraisemblablement maintenant pareil
28:43va potentiellement se détériorer
28:45aussi. Donc là il y a un boulevard
28:47vous êtes en train de décrire quand même l'idée qu'il y a un boulevard
28:49pour la BCE. En tout cas pour décembre
28:51c'est sûr à 100% et
28:53pour octobre il y aura une petite question
28:55maintenant eux sont pas du tout
28:57dans le pré...
28:59dans l'anticipation
29:01ils sont historiquement beaucoup dans la réaction
29:03donc pour les convaincre ce sera plus compliqué
29:05mais ça ouvre, ouais je pense un boulevard
29:07pour la suite parce que
29:09l'inflation domestique qui est leur
29:11principale préoccupation
29:13avec des salaires qui vont baisser
29:152025-2026
29:17on voit pas bien d'où elle va venir l'inflation
29:19puisqu'on situe sur le chiffre
29:21de l'inflation européenne, l'immobilier, l'impact
29:23Alexandre citait le risque
29:25pétrole, si jamais le pétrole effectivement
29:27se mettait, on a baissé quand même
29:29au moins 10% cet été sur le pétrole
29:31ça a quand même pas mal baissé
29:33plus même, voilà
29:35la moyenne à 12 mois c'est autour
29:37de 80-85, il y a donc
29:39c'est encore l'émissionniste
29:41Est-ce que ça peut
29:43venir d'une inflation importée
29:45est-ce que ça peut être ça le risque pour la
29:47BCA à ce stade ?
29:49L'euro s'apprécie,
29:51le pétrole a baissé ? Le rebond de l'inflation
29:53en fait, l'inflation sur la
29:55partie bien qui est plus je dirais
29:57un peu cyclique et qui dépend
29:59de la macro-court terme
30:01et la partie service qui est plutôt des
30:03côté salaire, côté inertie
30:05le côté salaire, côté inertie
30:07c'est un peu élevé aujourd'hui
30:09mais on se dit que tout est taxé
30:11pour qu'elle se normalise l'année prochaine
30:13maintenant sur la partie
30:15bien, ça dépend aussi de la tendance
30:17macro-économique sous-jacente en Europe
30:19et là on sent bien qu'on est
30:21sur, si on fait
30:231% en Europe l'année prochaine
30:25ce sera déjà pas si mal
30:27que ça, donc finalement
30:29le choc d'inflation en Europe
30:31c'est
30:33plus un choc
30:35externe qui peut arriver
30:37mais on peut aussi avoir des bonnes nouvelles
30:39parce que je crois qu'en cas
30:41comme ça, si vous avez un
30:43trem qui arrive, qui arrive à résoudre
30:45le problème Ukraine-Russie
30:47le prix de l'alimentation qui perd
30:4930% le lendemain, donc
30:51voilà, on est revenu
30:53sur la ligne
30:55des 2% en agrégé
30:57avec des services qui vraisemblablement vont
30:59se tasser l'année prochaine et des biens
31:01qui peuvent légèrement accélérer
31:03mais on sent qu'on a cette convergence
31:05à nouveau vers la zone des 2.
31:07On verra, prochain meeting
31:09c'est mi-octobre, c'est ça pour la Banque Centrale Européenne
31:11le cas d'investissement
31:13européen comme on vous le regardait aujourd'hui
31:15Pierre-Alexis, parce qu'on se parle
31:17le stock 600 est quasiment au plus haut
31:19au moment où on se parle
31:21le DAX aussi doit pas être très loin
31:23malgré les difficultés économiques de l'Allemagne
31:25il y a le cas français, le cas qui effectivement
31:27accuse désormais un peu
31:29de retard, on va dire, depuis
31:31quelques mois, mais qu'est-ce qui peut être
31:33intéressant dans le cas d'investissement des actions européennes
31:35aujourd'hui, pour un investisseur global
31:37aussi qui peut-être
31:39cherche à se redéployer un peu
31:41alors alors, ce qui est
31:43sûr c'est que d'un point de vue top-down
31:45l'Europe, si vous regardez un peu
31:47les arguments
31:49oui, ça fait jamais rêver
31:51ça on est d'accord
31:53on a l'habitude d'aller
31:55au-delà de cette lecture-là
31:57Pierre-Alexis
31:59ce que je veux dire par là, c'est que le pessimisme
32:01il est très bien ancré en Europe
32:05aussi bien que les anticipations d'inflation
32:07très bien
32:09et donc ça, c'est facteur d'espoir
32:11très bien
32:13je le dis ça en plaisantant, mais clairement
32:15il faut
32:17avoir ça en tête
32:19et on a quand même un certain nombre d'éléments
32:21qui sont des éléments relativement positifs
32:23en effet
32:25pour l'Europe
32:27qui sont grosso-modo
32:29une baisse des taux
32:31qui va quand même
32:33aider la conjoncture
32:35des niveaux d'anticipation
32:39top-down qui sont extrêmement
32:41dégradés
32:43et on a vu
32:45dans le momentum bénéficiaire aussi
32:47il y a de la place pour des surprises
32:49plus positives du point de vue
32:51des bénéfices des entreprises européennes
32:53si vous regardez le top-down et le bottom-up
32:55le bottom-up tient beaucoup mieux que le top
32:57mais tout simplement parce que
32:59le périmètre et le gisement
33:01européen est plus exposé à la croissance mondiale
33:03qu'à la croissance européenne
33:05sur les grandes capes
33:07là aujourd'hui, vous avez un peu d'aumône
33:09c'est-à-dire que d'un point de vue économique
33:11local
33:13c'est quand même très morose
33:15et sinon
33:17sur les publications, c'est plutôt une année
33:19qui est correcte, ce n'est pas une année extraordinaire
33:21comme on les a eues post-Covid
33:23mais c'est une année qui est très correcte
33:25là-dessus
33:27nous, ce qu'on a regardé
33:29c'est qu'on a fait un espèce de
33:31parallèle avec
33:33des années de croissance molle
33:35voilà
33:37des années de croissance molle
33:39c'est la sortie de la crise
33:41c'est 2010-2019 où on a eu
33:43zéro croissance de
33:45bénéfices en Europe
33:47et pourtant, on a eu des marchés
33:49qui se sont relativement bien tenus
33:51tout simplement parce que
33:53parce que c'était la période des taux bas aussi
33:55oui, c'est la période des taux bas mais on est en train
33:57de réenclencher une période de taux
33:59non mais voilà
34:01là-dessus, il y a des différences
34:03je suis d'accord mais ce que je veux dire par là
34:05c'est qu'une période
34:07de croissance molle ne veut pas dire
34:09des marchés d'actifs risqués
34:11et déprimés
34:13on a déjà eu
34:15ces phénomènes-là
34:17et on a eu, et c'est vrai aujourd'hui
34:19des marchés d'action
34:21qui sont très bien tenus en masse
34:23mais si vous regardez un peu en médiane
34:25vous avez toute une partie du gisement
34:27européen
34:29qui n'est pas du tout
34:31au plus haut, voire
34:33il y a une capacité
34:35à notre avis
34:37à aborder ça
34:39mais évidemment, ça a nécessité de la sélectivité
34:41ça c'est clair
34:43et aussi
34:45une capacité
34:47à bien analyser
34:49la résilience opérationnelle
34:51des entreprises, nous on pense
34:53qu'on rentre dans une nouvelle phase
34:55donc les gagnants d'hier ne seront pas forcément
34:57les gagnants de demain dans ce contexte-là
34:59en plus avec le ralentissement chinois
35:01donc il y a des choses à faire sur la partie européenne
35:03mais ça nécessitera de la sélectivité
35:05un secteur leader en Europe depuis deux ans
35:07maintenant, c'est le secteur bancaire par exemple
35:09et la repontification
35:11peut leur faire du bien
35:13après les années 2019
35:15ou 2010
35:17à l'inverse de ce qui se passe actuellement
35:19c'est que l'année précédente
35:21avait été sur les marchés
35:23très compliqués et avec des bénéfices
35:25qui étaient plutôt en tout cas pour 2017
35:27avaient été très très bons
35:29et finalement
35:31le marché avait fortement
35:33monté
35:35donc il y a eu toujours un décalage entre
35:37les bénéfices et ce qui se passe sur les marchés
35:39et c'est vrai que sur l'Europe, la croissance molle c'est plutôt
35:41le meilleur chemin, c'est-à-dire quand on a une croissance
35:43trop forte, l'ABCE est là
35:45parce qu'elle a toujours peur
35:47d'une surchauffe et c'est plutôt
35:49le meilleur des scénarios, c'est la croissance molle
35:51c'est l'équilibre qui nous convient
35:53c'est l'équilibre qui nous convient
35:55après sur les indices, c'est vrai que c'est compliqué
35:57mais comme aux Etats-Unis, vous enlevez
35:59les dix plus gros performants, le marché américain
36:01n'a pas tellement monté que ça
36:03donc on le voit sur les small cap
36:05qui sont en train de revenir
36:07les small cap ça fait des années
36:09de sous-performance historique
36:11entre les large cap et les small cap aux Etats-Unis
36:13mais là il faut s'y intéresser maintenant
36:15c'est l'univers des petites et moyennes valeurs
36:17des petites et moyennes capitalisations
36:19est-ce qu'il y a un changement de paradigme avec la baisse des taux ?
36:21peut-être effectivement
36:23nous on pense
36:25c'est un peu particulier mais on pense qu'il faut être bien balancé
36:27c'est-à-dire qu'il y a à la fois des secteurs défensifs
36:29et il ne faut pas avoir des gros paris
36:31parce que
36:33on peut faire ses barbels comme on dit
36:35on peut être un peu aux deux côtés de la corde
36:37nous le secteur bancaire on aime bien
36:39alors il y a le reste du français qui est toujours présent
36:41mais en tout cas on a vu
36:43Unicredit, Commerce Bank
36:45il y a des choses qui sont en train de se passer
36:47ça donne quoi comme signal Unicredit, Commerce ?
36:49ça donne le fait
36:51qu'enfin
36:53les deals transfrontaliers peuvent peut-être se faire
36:55et que
36:57la grande concentration du secteur bancaire
36:59voulue par les BCE peut peut-être
37:01à un moment arriver
37:03et donc ça va être des cibles
37:05il y en a peut-être quelques-unes en France
37:07il y en a en Espagne
37:09Banco Santander et la FU
37:11donc il y a des choses qui vont se passer
37:13en termes de M&A
37:15sur ce secteur-là
37:17ça met encore une couche de valorisation
37:19supplémentaire au secteur bancaire
37:21bien sûr et le secteur bancaire
37:23il est très loin d'être au plus haut
37:25évidemment, des services
37:27alors ça a un peu monté mais on est encore sur des niveaux de valorisation
37:29les services aux collectivités
37:31évidemment on l'a une journée comme ça
37:33mais quand on voit en Espagne les NDSA et Berdrola
37:35il y a des investissements formidables
37:37qui sont en train de se faire sur l'hydrogène
37:39vert, sur le solaire
37:41c'est aussi des entreprises qui ne sont pas des entreprises
37:43ennuyeuses
37:45qui ne sont encore pas chères
37:47donc il y a plein d'arbitrages à faire
37:49et c'est vrai que
37:51la secteur, l'IA
37:53la techno, les semis, c'est aussi des secteurs
37:55qu'il faut regarder aussi parce que c'est une croissance très long terme
37:57oui oui
37:59c'est pas parce que depuis quelques semaines
38:01ça baisse un peu que c'est fini
38:03comme le luxe, il y a un moment
38:05c'est très consensuel, il y a un moment
38:07quand ça doit corriger et les arbitrages se font tant que
38:09pour nous, on écrivait
38:11que tant que l'IA, en tout cas
38:13la techno ne
38:15baisse pas très fortement, les marchés
38:17peuvent tenir
38:19par rotation
38:21si l'intelligence artificielle lâche
38:23là, tout lâche
38:25on n'y est pas encore
38:27ça tient pour l'instant, ça tient bien
38:29ça a un peu retracé mais pour l'instant ça tient bien
38:31sur les banques, oui, une crédite
38:33je ne sais pas, on en a parlé plusieurs fois
38:35déjà dans cette émission mais ça m'intéresse d'avoir votre avis
38:37Pierre Alexis. Non mais ça fait partie
38:39des secteurs qui sont très bénéficiaires
38:41des taux, l'immobilier
38:43c'est normal que ça arrive maintenant, c'était impossible
38:45pendant des années mais maintenant là, ça redevient
38:47possible quoi. Moi ce que j'ai gardé en tête
38:49c'est que les grands phénomènes macro
38:51sur le monde d'action
38:53faut s'en méfier donc il faut vraiment aller
38:55sur la première, vraiment
38:57les secteurs qui sont bénéficiaires
38:59nets, directs
39:01les bénéficiaires nets, indirects, on l'a vu
39:03avec la hausse des taux et
39:05l'IA, les
39:07secteurs à durations longues
39:09ça a monté quand les taux ont monté
39:11nous, on s'intéresse
39:13vraiment au secteur financier qui est un
39:15bénéficiaire net, aux utilities
39:17c'est un bénéficiaire net
39:19on essaie de pas trop trop trop
39:21extrapoler
39:23sur d'autres secteurs
39:25qui en plus sont touchés par d'autres
39:27phénomènes, il y a le phénomène
39:29de la Chine, il y a des
39:31changements technologiques et autres qui font que
39:33ces anticipations
39:35là sont souvent
39:37peuvent être prises à contre-pire
39:39sont très
39:41souvent prises à revers
39:43Merci beaucoup messieurs, merci
39:45d'avoir été avec nous pour débriefer
39:47cette décision qui restera historique quand même
39:49d'entamer un cycle de recalibration
39:51monétaire aux Etats-Unis avec une
39:53baisse de 50 points de base sans
39:55secteur exogène particulier, ça reste
39:57une décision historique. Christophe Barraud était avec nous
39:59chef économiste et stratégiste de Market Securities
40:01Alexandre Hezès, stratégiste du groupe
40:03Richelieu et Pierre-Alexis Dumont, directeur
40:05des investissements de Sycomore Asset Management

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