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Mardi 12 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Alexandre Hezez (Stratégiste, Groupe Richelieu) , Nicolas Goetzmann (Responsable de la stratégie Macroéconomique, Financière de la Cité) et Igor de Maack (Dirigeant - Associé, VitalEpargne)

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00:00Générique
00:10Dans Pleine Marché, on se pose la question, quelle nouvelle donne économique mondiale après cette élection surprise, finalement pas tant que ça, de Donald Trump ?
00:19Les experts sont avec nous en plateau. Bonjour Igor Demac.
00:23Bonjour. Vous êtes dirigeant associé de Vital Epargne, un cabinet de CGP. Vos spécialités, macro, économie, géopolitique, marchés globaux et actions. Bienvenue à vous.
00:33On est en compagnie également d'Alexandre Aizé. Bonjour Alexandre.
00:36Bonjour.
00:37Stratégiste du groupe Richelieu, là aussi spécialiste de la macroéconomie, des marchés globaux et surtout stratégie d'investissement, ça, ça nous intéresse.
00:44On verra justement quel type d'allocation il faut avoir en ce moment.
00:47Enfin, Nicolas Gotzman. Bonjour Nicolas.
00:49Bonjour.
00:50Bienvenue à vous, responsable de la stratégie macro à la financière de la cité. Vous êtes un grand spécialiste de la Fed, de la BCE, des banques centrales en général.
00:58Vous parlez couramment politique monétaire, policy mix, marchés globaux et là aussi, on a besoin de vous.
01:04Alors messieurs, je le disais, 7 jours tout rond après l'élection de Donald Trump.
01:09Une petite commentaire déjà. Voilà, est-ce que c'est quelque chose qui vous a étonné, notamment la réaction sur les marchés en très résumé, très positif aux Etats-Unis.
01:17Et puis, on le voit encore aujourd'hui, c'est vraiment un petit peu la débandade ou grise mine sur les marchés européens.
01:22Igor Demach.
01:23La tendance avait été déjà initiée avant l'élection même de Donald Trump puisque les marchés avaient fait ces paris, les fameux Trump trade.
01:31Donc là, c'est l'accélération. En plus, on a une communication qui est déjà très agressive, très entre guillemets volontariste de la part de l'administration américaine.
01:43Donc on est surpris, non. Tous les flux se dirigent vers les Etats-Unis. Tous les flux se dirigent vers le dollar.
01:50Donc on en pâtit puisque nous, on est toujours un marché entre guillemets de tourisme financier pour la plupart des investisseurs anglo-saxons.
01:59Et aujourd'hui, avec la politique de Trump, c'est difficile de conseiller aux clients et aux investisseurs de ne pas être sur les Etats-Unis.
02:06On s'arrête un instant là-dessus. Je voudrais avoir vos réactions.
02:08On a l'impression que c'est vrai qu'il y a une polarisation là vraiment hors des Etats-Unis. Point de salut, Alexandre Azez.
02:15Alexandre Azez. C'est-à-dire que Trump, en tout cas, a décidé que les Etats-Unis, non seulement seraient le centre du monde, mais quasiment tout seul.
02:23Et vous avez aux Etats-Unis une force sur les fonds de pension, sur cette liquidité qui, évidemment, peut se retirer pour se mettre sur une zone
02:34qui est un peu évidente, en tout cas pour l'américain, avec un Donald Trump qui va baisser les impôts, avec un Donald Trump qui va favoriser le re-sharing,
02:41c'est-à-dire le rapatriement des forces de production aux Etats-Unis.
02:46Oui. Ça a bien commencé sous l'administration Biden.
02:49Oui, ça a déjà commencé sous l'administration Biden, mais c'est vraiment un cheval de bataille pour Trump.
02:53Et donc, ça paraît évident pour de nombreux investisseurs.
02:56Et en plus, il y a cet arbitrage qui est fait, puisque de toute manière, ça va être négatif pour l'ensemble des autres zones géographiques.
03:03On parle de la Chine, on parle de l'Europe, de l'ensemble des pays, avec ces droits de douane, de toute manière, qui mettront à mal les stratégies commerciales de l'ensemble des pays.
03:11Pour l'instant, on est dans l'arbitrage et une accélération, on vient de le dire, sur la zone dollar.
03:16C'est ce qui est déjà anticipé, quand on voit des baisses considérables sur nos fleurons, en tout cas du luxe, mais on va en reparler.
03:26Nicolas Gozman, quelle est votre vision sur cette séquence ?
03:30Oui, pour les Etats-Unis, mais c'est aussi le résultat de ce qui se passe ailleurs.
03:33Si on considère le monde avec les trois grandes zones économiques, la Chine, l'Europe et les Etats-Unis,
03:37en fait, la seule source de croissance pour l'économie mondiale, c'est les Etats-Unis depuis la période Covid.
03:41La Chine est en déflation, ils ont bâti un plan de relance qui ne cherche pas à restaurer la demande intérieure chinoise.
03:49En Europe, on a l'impression qu'on fait à peu près tout ce qu'il faut pour ne pas avoir de croissance.
03:52Évidemment, les investisseurs mondiaux vont naturellement se diriger vers les Etats-Unis, qui a une croissance forte depuis la période Covid, accélérée.
03:59C'est un mouvement naturel et finalement, quand on regarde la réaction des auto-autorités américaines, la volonté de mettre des tarifs,
04:04ça devient quasiment légitime de leur part, ils sont la seule source de croissance mondiale.
04:09La Chine et l'Europe essayent de surfer sur la croissance américaine et à un moment, les Américains disent que ça suffit.
04:14Mais ça veut dire qu'il y a longtemps eu ce moteur chinois, aujourd'hui qui est un petit peu en panne.
04:19On a l'impression que les Etats-Unis, pour la faveur de la crise énergétique, la sortie de Covid, même la guerre en Russie, quelque part, ils en ont bénéficié.
04:26C'est aujourd'hui le moteur de croissance unique finalement sur l'ensemble du monde ?
04:31La stratégie chinoise consiste en gros à surfer sur la croissance américaine et à remplacer l'industrie européenne.
04:36Ça marche pour l'instant très bien. L'Europe n'a pas de demande intérieure et bâtit ses excellents commerciaux aujourd'hui principalement sur les Etats-Unis.
04:46Donc oui, le consommateur américain est la source de croissance mondiale.
04:50Tous les producteurs de la planète veulent se battre pour le consommateur américain et aujourd'hui, les autorités américaines disent que ça suffit.
04:57Vous allez plus loin, vous venez de nous dire qu'on fait tout en Europe pour être finalement les mauvais élèves de la classe.
05:03En fait, on n'a pas du tout une relance qui était du niveau de celle qu'on a eue aux Etats-Unis au niveau budgétaire.
05:09Ensuite, là maintenant, on voit que bizarrement depuis une semaine, on a l'air d'avoir quelques mouvements qui commencent à s'opérer.
05:14Éventuellement, on pourrait avoir un peu plus de relance du côté allemand ou même du côté européen, notamment pour la défense et du côté monétaire.
05:20La réaction de la BCE, qui est identique en gros à peu près à celle de la Fed alors qu'il n'y avait pas de choc de demande en Europe, me paraît effectivement très curieuse.
05:29Et le rythme de baisse des taux d'intérêt en Europe me paraît effectivement beaucoup trop lent par rapport à la situation économique européenne.
05:34Mais pardonnez-moi parce qu'on est quand même sur un défi stabilisateur, en tout cas en France.
05:38Quand on dit qu'il n'y a pas eu de relance, on se souvient quand même du quoi qu'il en coûte, qui coûte quand même beaucoup au final.
05:43Et on va tous, je pense, le sentir passer, notamment via des hausses d'impôts.
05:48Qu'est-ce qu'on peut faire de plus ? Parce qu'en plus, on n'arrête pas de dire qu'on n'a plus d'argent.
05:52Là, c'est la question de la coordination entre le fiscal, le budgétaire et le monétaire.
05:56Si vous faites une relance budgétaire comme on l'a fait pendant la période Covid que vous mettez sur plusieurs années
06:01et que vous avez en face une BCE qui vient contrer toute forme de demande, vous avez une neutralisation des effets macroéconomiques qu'on pouvait avoir de cette relance budgétaire.
06:10Vous avez la neutralisation des effets, mais vous conservez la dette. En fait, on a fait la même erreur que 10 ans auparavant.
06:15En 2011, même chose. On avait eu les plans de relance budgétaire qui avaient été mis en place par les différents États.
06:20La BCE, à ce moment-là, avait commencé à relever ses taux en 2011.
06:24Ensuite, heureusement, on a eu l'arrivée de Mario Draghi qui a commencé à rebaisser les taux, mais on avait neutralisé les effets aussi de cette relance.
06:30Si on neutralisait les effets macroéconomiques de notre relance tout en poignardant notre croissance dans l'eau,
06:35on se retrouvait avec la dette, mais sans la croissance, sans les effets macroéconomiques.
06:39Vous dites, si je résume, si j'ai bien compris. D'un côté, certes, on a fait de la relance pour sortir du Covid où on a gommé ses effets,
06:47mais ça a été complètement stérilisé par la hausse des taux qu'on a eu juste après.
06:50Les autres ? Igor Demach, Réaction. Vous êtes d'accord avec ce constat ?
06:54L'Europe, on a l'impression, souvent, que ce soit sur les normes, les réglementations, peut-être sur une certaine politique, c'est vrai,
07:03à contre-courant une politique monétaire, se tire un peu des balles dans le pied.
07:07Oui, et les balles dans le pied, on se les tire depuis tellement longtemps.
07:11Notamment, je prends l'exemple français, mais on a aussi un point mort d'efficacité économique qui est très élevé.
07:16On a une économie très rigide. Et là, ce qui pêche, en fait, dans la zone euro, c'est que c'est le moteur même, le couple franco-allemand, qui ne marche pas bien.
07:25Alors que les pays de la périphérie du Sud ont fait un travail assez conséquent.
07:30Les pays d'Europe du Nord, qui ne sont pas forcément dans la zone euro, mais qui sont accrochés à la zone européenne, fonctionnent bien.
07:35Mais ce sont des petits, entre guillemets, pays, par rapport à l'importance du couple franco-allemand, qui dysfonctionnent de manière institutionnelle.
07:43On a eu la dissolution qui aboutit à ce qu'on connaît aujourd'hui. Et on a une coalition qui s'est fracassée.
07:48Donc on mélange à peu près tous les problèmes en Europe et notamment un problème de gouvernance,
07:54qui est ce qu'on a dit, le manque de cohérence entre, en fait, un pays qui contrôle la monnaie, l'Allemagne,
08:01et puis la France, qui se relance toujours de la même façon, en faisant des chèques et en stimulant la demande purement domestique,
08:08sans améliorer sa compétitivité, sans industrialiser son industrie. Et finalement, ça débouche sur des dettes abyssales.
08:15Et avec des taux qui, je le partage complètement, étaient beaucoup trop élevés par rapport à l'environnement de consommation,
08:21à l'environnement du marché immobilier. Et on a gardé ça tellement longtemps. Mais on voulait être rigoureux.
08:27Résultat, on n'a pas de croissance. Et on a une épargne gigantesque. On voit le consommateur américain, c'est le consommateur qui a le moins d'épargne.
08:35Pourquoi ? Parce qu'il fait tourner la machine en permanence. Bien sûr. Mais c'est pour ça que ça marche.
08:40Alors que pourtant, ils ont quand même beaucoup moins de filets de protection, notamment social. C'est assez étonnant.
08:45Juste, on finit le tour de table avec vous, Alexandre Azez, sur ce petit moment Europe bashing. Alors, vous partagez le constat avec vos petits camarades ?
08:52Disons que le tort de l'Europe, c'est de vouloir s'ancrer sur les États-Unis, notamment en tant que politique monétaire.
08:58Je veux dire, l'Europe a une situation qui est complètement différente des États-Unis.
09:02On a parlé du choc sur l'inflation. Effectivement, le choc de demande n'a pas véritablement lieu en Europe.
09:07C'était un choc d'offres lié principalement à la guerre en Ukraine et aux problématiques énergétiques.
09:12Alors qu'aux États-Unis, on était en surchauffe. Les plans avaient tellement été excessifs qu'il fallait ralentir la machine.
09:19Sur l'épargne, il y a un vrai sujet. C'est-à-dire qu'on a trop d'épargne. Et même l'excédent de revenu réel que l'on avait,
09:26qui pouvait prêter à une certaine consommation en Europe, ne se fait pas. Elle se met dans l'épargne.
09:31Donc ça veut dire que le consommateur européen n'a pas confiance dans l'Europe, alors que le consommateur américain, lui, son épargne Covid,
09:39il l'a consommée. Il commence à se rendre endetté. Mais en fait, il a acheté notamment de l'immobilier, ce qui a permis à l'immobilier
09:46de très bien tenir aux États-Unis. On est au plus haut. L'immobilier n'a pas baissé, alors qu'en Europe, ça n'a pas été le cas.
09:51Donc il y a un phénomène ciseau en Europe qui n'existe pas du tout aux États-Unis. Alors comment y remédier ?
09:56Effectivement, c'est une banque centrale qui serait plus laxiste. Mais ça, je me demande comment ça peut être possible,
10:02en tout cas dans l'État actuel. Il va falloir quand même qu'elle agisse, sachant que dans la plupart des pays, les politiques budgétaires,
10:10en tout cas France et Allemagne, vont être un peu plus rigoureuses. Donc la banque centrale a les mains libres pour agir les prochains mois.
10:19C'est ce qui peut un peu sauver, on va dire, le marché européen.
10:23La banque centrale a quand même agi avant les États-Unis. Christine Lagarde a lancé la baisse des taux. On ne va pas assez vite aujourd'hui ?
10:30Est-ce qu'on peut dire qu'on a terrassé l'inflation ? Vous savez, c'est fait, c'est derrière nous.
10:34En tout cas, toute la problématique, c'est d'être soit au jour J ou être pragmatique.
10:42Mais pas en réaction, en tout cas.
10:44En réaction ou dans le futur. La banque centrale a démontré que quand on a eu l'inflation, à force de raisonner dans le futur, elle faisait des erreurs.
10:53Donc si elle n'arrête pas de dire que l'inflation baisse et que finalement, elle ne baisse pas et qu'à un moment, c'est trop tard,
10:57elle peut être dans l'erreur non plus. À l'époque de Jean-Claude Trichet, c'était « we never pre-commit ».
11:02On avait l'inflation aujourd'hui. On voyait si c'était trop haut, on baissait, on montait les taux.
11:06On montait les taux si c'était trop bas et on ne se contentait pas de regarder des prévisions qui étaient plus ou moins calculées, on va dire.
11:14Donc elle doit être quand même rigoureuse. Mais là, force à penser que l'économie européenne va rebaisser.
11:21Les tarifs douaniers vont avoir un impact important, enfin en tout cas un impact sur la croissance européenne.
11:26Le marché de l'emploi qui était plutôt bon va dégrader.
11:30Et en plus, on en parlera, mais je pense que ça, c'est une bonne nouvelle de Trump pour l'Europe, sa stratégie sur l'énergie.
11:37Alors, ce n'est pas bon pour l'environnement, mais en tout cas, sa stratégie sur le pétrole, elle est clairement à faire baisser le pétrole
11:42puisque Donald Trump, ce qu'il veut lui, malgré tout, ce n'est pas une inflation qui remonte.
11:46Dans tous les sondages américains, ce qui a fait perdre Biden, c'est l'inflation.
11:52C'est le galon. Les réservoirs, là-bas, sont plus gros que les nôtres.
11:57Les trucks aussi américains, bien évidemment.
12:00Et donc, ils ont vu le prix à la pompe qui a doublé.
12:03C'est ce qui a, évidemment, surtout dans les États du Midi-Ouest, peut-être pesé également.
12:06C'est le pouvoir d'achat. C'est le pouvoir d'achat et l'immigration, ces grands thèmes à Donald Trump.
12:10Voilà, exactement. Et ce pouvoir d'achat, l'inflation, tout va être fait pour faire baisser l'inflation aux États-Unis.
12:15Alors qu'on dit tous que la politique de Trump va être inflationniste.
12:19Mais justement, il doit contrer cela. Et ça passera par l'énergie. Et ça, ça sera plutôt bon pour l'Europe.
12:26– Justement, ce Donald Trump, il a désormais les pleins pouvoirs, le Congrès.
12:31Quelle politique il va mener ou il peut mener ?
12:35Parce que c'est vrai qu'entre ce qu'il annonce, même ce qui s'était passé en 2016,
12:38et puis ce qu'il fait, on voit qu'il y a quand même un monde d'écart, heureusement.
12:41Là, on se dit que ça risque d'être… peut-être qu'il va pouvoir actionner plus de leviers, Nicolas Guzman ?
12:49– Ce qui est compliqué, c'est que… c'est pour ça que les nominations actuelles sont tellement importantes.
12:53C'est qu'il y a tellement de mouvances différentes autour de Trump aujourd'hui
12:56qui, chacune, revendique le pouvoir et sa politique à elle,
12:59qu'on ne sait pas encore exactement ce qui va se passer.
13:01Ce qu'on sait pour le moment, c'est les nominations qui ont déjà eu lieu.
13:03La première, je pense que la plus importante pour les Européens,
13:05c'est la nomination au commerce de Robert Lighthizer,
13:08qui était déjà son USTR lors de la mandature précédente,
13:11qui a écrit un livre l'année dernière, et qui, je pense, est absolument clair.
13:16Lui, il veut quasiment un découplage total avec la Chine.
13:19On n'ira pas jusque-là, mais il est, je pense, très ambitieux dans sa volonté
13:23de mettre des tarifs sur la Chine.
13:26Et il n'oublie pas l'Europe, c'est-à-dire qu'il a aussi la volonté
13:29de pouvoir corriger ce qui est fait du côté européen,
13:31en considérant que les États-Unis sont les victimes de la stratégie économique européenne
13:37qui consiste à créer des excédents sur les États-Unis.
13:40Donc, pour pouvoir répondre à ça, il veut mettre des tarifs.
13:43Évidemment, je pense que, par contre, pour les Européens,
13:45il y a un moyen éventuellement de s'en sortir si les Européens font un effort
13:48en termes de dépenses et de relance de leur consommation.
13:51Mais, comme on n'est pas parti exactement sur cette stratégie-là,
13:54ce qui correspondrait d'ailleurs au plan de Raggi.
13:56Si on applique le plan de Raggi, je pense qu'on pourra éviter les tarifs.
13:59C'est, encore une fois, pas parti dans ce sens-là.
14:01Donc, de ce côté-là, on sait qu'ils vont être assez agressifs
14:03sur les côtés commerciaux, c'est à peu près clair.
14:06Ensuite, je pense que le point le plus important...
14:08Donc, pour la Chine et pour l'Europe, c'est-à-dire, en gros,
14:10le monde qui vient nous crocher, c'est terminé ?
14:13Je pense que la seule restriction qu'on peut avoir du côté chinois
14:16par rapport aux personnes qui sont déjà nommées, c'est Elon Musk.
14:18Elon Musk a beaucoup d'intérêt en Chine.
14:20Je pense qu'il va essayer de freiner tout ce qui peut...
14:22Alors, il a quel poste, Elon Musk ?
14:24Pour l'instant, ce n'est pas encore très précis,
14:26mais il va essayer d'user son influence, en tout cas,
14:28pour essayer de freiner tout ce qui peut se passer
14:31vis-à-vis de la guerre commerciale avec la Chine.
14:33Donc, on rappelle Gigafactory, évidemment, dans le pays,
14:37des débouchés, puis bon, ce n'est pas le seul.
14:40Finalement, les Américains, ils exportent très bien aussi en Chine
14:42en face des produits de technologie.
14:44On pense à l'iPhone, notamment, même s'il y a eu une guerre commerciale
14:47sur les téléphones.
14:49Mais c'est vrai qu'on peut se dire, à un moment,
14:50ils ne peuvent pas non plus, en tout cas, les grands industriels,
14:52se couper totalement de ce marché chinois.
14:54Alors, non, ils ne peuvent pas totalement,
14:57mais ils peuvent le faire en partie.
14:59Et je pense qu'il y a vraiment une intention claire et nette
15:01de pouvoir, en tout cas, sur les secteurs stratégiques,
15:04d'y aller assez franchement.
15:06Je pense qu'ils ne vont pas mettre 60% de tarifs
15:09sur tous les biens en provenance de Chine.
15:11Je pense qu'ils vont cibler certains secteurs
15:13et, par contre, aller, effectivement, à des niveaux très élevés
15:15sur ces secteurs-là.
15:16Donc, ça fera quand même des perturbations assez importantes
15:19de ce côté-là.
15:20Pour l'Europe, ça peut être à peu près la même chose.
15:22Mais, encore une fois, je pense que ce qui est, aujourd'hui,
15:23le plus important, notamment, ce qui a été révélé cette nuit
15:26et pas le New York Times et le Wall Street Journal,
15:28c'est les personnes qui vont décider de la politique étrangère.
15:30Et, là, on a vraiment deux camps qui s'affrontent.
15:32Pour l'instant, les personnes qui ont été citées,
15:35c'est Michael Waltz, donc, à la sécurité, à la Maison-Blanche,
15:38et Marco Rubio, qui pourrait prendre les affaires étrangères.
15:41Donc, là, ça serait plutôt une ligne traditionnelle
15:44et qui serait plutôt dure avec la Russie
15:46par rapport à ce qu'on avait pu entendre avant.
15:48Donc, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour les Européens.
15:50Par contre, le camp du vice-président, Vence,
15:53eux, veulent aller vraiment vers une position d'unilatéralisme.
15:56On ne sait pas encore, vraiment, qui vont être les personnes nommées.
15:58Mais, vous avez deux camps très différents qui s'opposent
16:00et qui sont déjà en train de se battre, là, maintenant,
16:02pour essayer de récupérer les postes.
16:03Et, en fonction de qui va être nommé,
16:05on aura une politique qui va être très différente.
16:06C'est le président qui va trancher.
16:08On verra ça. L'équipe sera en place, comme le Président, au début de l'année.
16:11Je pense que ce sera les prochaines heures.
16:12En tout cas, pour cette question-là, ce sera les prochaines heures.
16:13D'accord. Et puis, ensuite, tout va se déployer, évidemment,
16:16à partir de janvier, l'investiture.
16:18On a l'impression, même, que...
16:20C'est un peu comme les annonces de la politique monétaire
16:24des banques centrales, que l'annonce, même, va créer déjà un électrochoc,
16:27que les gens vont s'y préparer.
16:28Ils ne vont pas attendre, évidemment, l'investiture,
16:29à savoir si ce sera à 40, 50, 60, 80, 100 % au niveau des tarifs,
16:33c'est-à-dire des tarifs douaniers, des hausses.
16:35Je pense que le monde va réagir à tout ça,
16:38que ce soit la Chine ou, on l'espère, également l'Europe.
16:41Oui, réagir.
16:43Mais tant qu'on ne connaît pas la sauce à laquelle on va être mangé,
16:46c'est un peu la formule de notre président carnivore et herbivore.
16:51Dans la savane africaine, l'éléphant, c'est un herbivore.
16:54Il fait peur aux lions.
16:55Donc, on n'a pas non plus...
16:56On a des atouts.
16:57On a des industries.
16:58On a une plus grande zone de consommation au monde,
17:01en termes d'habitants et de capacité.
17:03Plus grosse épargne.
17:04Donc, il faut jouer là-dessus.
17:05Mais je reviens, d'ailleurs, sur l'épargne.
17:07En maintenant les taux très élevés,
17:09la BCE a organisé ce cash sweep des épargnants vers la finance,
17:13au détriment des actifs de production.
17:16Nous, on a surfinancé un secteur immobilier pendant des années
17:19et maintenant, on le sous-finance.
17:20Donc, il y a plein de mesures à prendre.
17:22Mais il faut juste un peu de courage politique et surtout d'union.
17:27Parce qu'en fait, c'est la désunion en Europe,
17:30à l'intérieur de l'Europe et à l'intérieur de chaque pays,
17:33et on l'a bien vu avec la fin de la coalition d'Alain,
17:36qui crée le fait qu'aujourd'hui,
17:39il y a beaucoup de doutes sur notre capacité à nous relever.
17:43Et peu importe qu'on soit pro ou contre Trump,
17:45mais ce qu'il a réussi à faire,
17:47c'est d'unir électoralement tout au moins son pays.
17:50Et c'est pour ça qu'on est tous tétanisés maintenant.
17:53Parce qu'effectivement, les États-Unis, ils ont tout.
17:56Ils ont tout.
17:58Mais est-ce qu'ils ne donnent pas le là aussi politiquement
18:00à un certain populisme ?
18:01On a vu que sur le terreau, ça a quand même bien fonctionné.
18:04On rappelle les deux grands thèmes, on vient de les évoquer.
18:06Un pouvoir d'achat, défense du pouvoir d'achat, immigration.
18:09Ça ressemble quand même fort à des programmes
18:11qu'on voit un petit peu partout en Europe.
18:13Mais partout dans le monde.
18:14Et partout dans le monde.
18:15Parce que si vous interrogez un hindou,
18:17il ne va pas vous dire qu'il a envie d'avoir des Pakistanais
18:20qui reviennent au Rajasthan.
18:22Donc je crois quand même que la notion d'enveloppe de pays,
18:27de nations, de cultures,
18:29après toutes ces années de globalisation,
18:32il y a un petit peu un retour de bâton.
18:35Si la Chine veut faire revenir Taïwan dans son giron,
18:38c'est à peu près pour les mêmes raisons.
18:40Le pouvoir d'achat, de toute façon,
18:41c'est maintenant la métrique
18:43de toute société de consommation libérale.
18:46Il n'y a plus d'autres projets, entre guillemets.
18:49La démocratie, dans la plupart des pays,
18:51les nôtres, entre guillemets, occidentaux,
18:53on l'a atteint.
18:54Même si elle est assez imparfaite.
18:56Donc oui, c'est des revendications
18:58qui sont à mon avis partagées par,
19:00même des pays en Afrique,
19:02même s'ils partent de plus loin,
19:03et pour des gens très gâtés comme nous.
19:05Parce qu'on en veut toujours plus.
19:06C'est vrai.
19:07Le vouloir d'achat.
19:08On manque un peu d'utopie.
19:10C'est vrai qu'il y a eu le progrès technologique.
19:11On pourrait même s'enthousiasmer.
19:12C'est une nouvelle technologie qui arrive.
19:13Mais pas forcément.
19:14Il n'y a pas de rupture technologique
19:16au sens du moteur explosion,
19:18de l'électricité, du feu ou de la roue.
19:21Non.
19:22C'est pour moi pas un moteur
19:24de rupture technologique.
19:25C'est une avancée.
19:26C'est une prolongation d'Internet.
19:28Mais ce n'est pas une avancée.
19:30Quand on regarde les dépenses à Haïti,
19:33elles sont sur le même rythme de croissance
19:35qu'elles ont eu les dernières années.
19:37C'est une évolution.
19:39Internet était une rupture.
19:41Mais l'IA me semble moins une rupture.
19:44D'ailleurs, on a eu une bulle,
19:45mais pas aussi grande.
19:47Nous, on est restés à côté.
19:49Nos deux grandes erreurs,
19:50c'est la non-numérisation.
19:52Et puis le Covid.
19:54Il y a eu une fracture
19:55puisque les services non-marchands et marchands
19:57étaient beaucoup plus préparés aux Etats-Unis.
19:59Non-numérisation, pas tout à fait.
20:00Parce qu'aujourd'hui, on peut dire
20:01qu'on a adopté massivement,
20:03il y a eu ses coutumes,
20:04le télétravail, la visio.
20:06Oui, mais ceux qui fournissent les outils,
20:07ce sont les Américains.
20:09Même cette intelligence artificielle qui arrive.
20:12Tout le monde commence, peu ou prou,
20:14à regarder ce que c'est,
20:15à voir, à l'utiliser.
20:17J'espère qu'on continuera à faire des émissions
20:19entre nous, évidemment,
20:20avec des humains et non des avatars.
20:22Néanmoins, vous avez raison.
20:24C'est vrai qu'on est passés à côté.
20:26L'Europe est passée à côté
20:27de ses grands enjeux.
20:28Et c'est étonnant
20:29dans la mesure où on a aussi des talents.
20:31On a des cerveaux,
20:32mais on n'arrive pas à passer le cap
20:33et à créer comme ça
20:34l'équivalent des GAFA.
20:36Je dirais que les deux secteurs
20:37où on est vraiment très en retard,
20:40c'est celui-là, la technologie et la santé.
20:42Sur les autres secteurs industriels,
20:44qu'on prenne l'Ironman, la France,
20:45on a à peu près tout.
20:46L'énergie, il y en a en Italie,
20:48il y a Total, il y a Eni.
20:49Mais vraiment, sur ces deux secteurs
20:50qui sont clés pour l'humanité,
20:52pour les pratiques de l'humanité,
20:54on n'est pas absents,
20:56mais on est très, très loin derrière.
20:57La technologie, c'est sûr,
20:58on n'a que des petites sociétés de semis.
21:01Mais sinon, on n'a aucun grand réseau.
21:03On n'a aucun grand fabricant de téléphone,
21:05de réseau télécom.
21:06Maintenant, c'est terminé.
21:07– On a raté le coche.
21:08– Oui, mais il faudra avoir
21:09la prochaine révolution technologique.
21:11– Le coche de l'industrie, en tout cas en France.
21:13Pas trop en Italie, encore en Allemagne.
21:15Mais bon, l'automobile, l'électrification,
21:17on l'a un peu raté.
21:19Mais reste à savoir si on ne va pas revenir aussi.
21:22Ce n'est pas encore tout à fait…
21:23Pour moi, le jeu n'est pas fini.
21:25– Alors, on peut se poser la question, effectivement,
21:27des secteurs aussi,
21:28qui vont être les plus impactés.
21:29On en a couvert quelques-uns, effectivement.
21:33Voilà, un des fleurons, en tout cas chez nous,
21:35c'est le luxe.
21:36Et le luxe souffre depuis quelques mois.
21:39Alexandre Azez, vous voulez réagir ?
21:41– Le luxe est cyclique.
21:42C'est vrai que dans un premier temps,
21:44le luxe avait bien…
21:45c'était bien maintenu.
21:46Parce que dans la dynamique d'inflation,
21:48en fait, les valeurs de luxe, dans leur ensemble,
21:51pouvaient finalement répercuter largement les prix
21:53sur les clients.
21:55C'était justement l'attrait du luxe.
21:57Et puis, vous avez à la fois un ralentissement en Chine
22:00qui s'est produit.
22:02On l'a dit tout à l'heure,
22:03ça ne se fait pas sur la consommation interne.
22:05Donc, évidemment, c'est toute une partie, en tout cas,
22:09de la clientèle qui n'est pas revenue.
22:11Vous avez aussi eu la baisse du Yen,
22:15où le consommateur japonais n'était plus là.
22:18Donc, hop, deuxième salve.
22:21Et puis, voilà que les hausses de taxes
22:25vont prendre aussi le relais.
22:27Donc, vous avez vraiment des vents contraires.
22:29Alors, il y a le luxe.
22:30Et puis, il y a tout ce qui tourne autour.
22:32Vraiment, le cas d'école, c'est les spiritueux.
22:34Par exemple, là, vous avez des effets d'échelle,
22:36un effet ciseau à la fois en Chine et aux États-Unis
22:39qui vont impacter tout un secteur
22:41qui est quand même un secteur important,
22:43en tout cas, en bourse en Europe.
22:46Et le luxe, pour l'instant,
22:48au vu des valorisations qu'on avait sur ces valeurs-là,
22:51ça ne peut pas se satisfaire d'un manque de croissance
22:54sur quelques années.
22:56Donc, comme c'était des valeurs très consensuelles
22:58dans tous les portefeuilles,
22:59évidemment que c'est celles qui vont souffrir
23:01de manière plus importante.
23:03Donc, ce n'est peut-être pas fini.
23:04Donc, un des secteurs les plus impactés
23:06et qui risque de continuer à être impacté,
23:08c'est le luxe.
23:09Le reste, qu'est-ce que vous voyez ?
23:11Qu'est-ce qui va souffrir ?
23:12Alors, évidemment, il faut bien...
23:14Là, on est dans un moment où il y a secteur
23:16et puis il y a zone géographique.
23:17Évidemment, c'est vrai que tout à l'heure,
23:19on venait de parler de certains secteurs.
23:22Dans l'industrie, en tout cas, l'automobile, par exemple,
23:25c'est un secteur qui a encore une fois
23:27un vrai exemple d'un secteur
23:29où l'Europe était leader sur le marché mondial.
23:32Et puis, un peu comme on a vécu avec la téléphonie
23:37dans les années 2000,
23:38où vous aviez des grands leaders en Europe,
23:40eh bien, progressivement,
23:42ils se font prendre des parts de marché,
23:45à la fois au niveau du consommateur
23:47et à la fois au niveau des chaînes de production
23:49qui sont beaucoup plus efficientes,
23:51avec les véhicules en Chine,
23:53avec ce qui se passe aux États-Unis.
23:55Les États-Unis ont vraiment fait une véritable révolution.
23:57Il y a Tesla, mais il n'y a pas qu'eux.
23:59Il y a General Motors, Ford,
24:01qui ont aussi fait leur révolution.
24:04Et donc, on se retrouve dans un secteur
24:06qui est encore une fois pris en étau,
24:08où un pays comme l'Allemagne,
24:10où l'industrie automobile était florissante,
24:13il y a une déliquescence qui est en train de se mettre en place.
24:16Avec Volkswagen, qui pour la première fois
24:18est en train de licencier.
24:19Exactement.
24:20Donc, c'est une société qui peut s'en tirer,
24:22des sociétés un peu luxes,
24:24mais jusqu'à quand, justement, Ferrari ?
24:26Mais jusqu'à quand ?
24:28Donc, les secteurs de premier rang en Europe,
24:32finalement, ça devient une faiblesse pour l'économie,
24:35ou en tout cas, l'image de l'Europe.
24:37Ferrari, toi, de secteur à part,
24:39c'est un peu comme les montres de luxe, les supercars.
24:41Les États-Unis sont devenus le premier marché de Ferrari.
24:44D'accord.
24:45On voit bien ça aussi, même chez des valeurs comme ça.
24:48C'est sûr que là où il y a le plus d'argent maintenant,
24:52c'est les États-Unis.
24:53Ça reste un quart du PIB mondial.
24:55Oui, certaines sociétés françaises veulent se faire coter aux États-Unis.
24:58Ce n'est pas pour rien non plus.
25:00Si Stellantis a des problèmes aux États-Unis,
25:02c'est qu'ils ont mis la main sur un actif américain aussi.
25:05Sur un marché, d'ailleurs, on dit souvent,
25:07bon, là, il y a le luxe,
25:09et puis, finalement, tout ce qui est bon marché.
25:13Voilà, vous faites soit Fauchon,
25:15soit finalement les chaînes disquantes.
25:17Et puis, entre les deux, c'est compliqué.
25:19On a l'impression que dans la voiture, c'est un peu la même chose,
25:21sauf qu'on n'a pas vraiment la petite voiture qui va bien,
25:23qui plaît à tout le monde et qui se vend comme épipin.
25:25Non, parce que la transition n'est pas encore faite complètement.
25:29L'électrification, l'hybride, en tout cas,
25:32ça s'est fait à marche forcée.
25:34Le Covid est passé par là, il y a eu des effets retards.
25:37Et pour l'instant, l'Europe n'est pas prête à concurrencer,
25:40notamment les véhicules chinois, à part par la réglementation.
25:43Et là, on a un sujet,
25:45c'est que ce n'est pas par l'innovation qu'on essaie de contrer,
25:48mais c'est par la réglementation.
25:50C'est plutôt par le bas que par le haut.
25:52La réglementation est très punitive pour l'utilisateur de la voiture.
25:55Si on regarde tout ce que rapporte une voiture à l'État,
25:59que ce soit au niveau de l'essence,
26:02que ce soit au niveau du parking, de la contravention,
26:06en fait, on a vraiment dissuadé les gens d'avoir des voitures.
26:11Et donc, on ne peut pas s'étonner aujourd'hui
26:13qu'un, les voitures coûtent de plus en plus cher à cause de l'électrification,
26:16et deux, en fait, dans un budget d'un ménage,
26:18les voitures, c'est aujourd'hui très compliqué.
26:20Et quand on en a une, on ne peut pas rouler.
26:22Sauf qu'en province, on ne peut pas vivre sans voiture.
26:25Et aux États-Unis, on ne parle même pas de supprimer la voiture,
26:28même s'il y a Tesla, il y a aussi des grosses voitures poululantes.
26:31Nicolas Guzman, vous êtes bien sage sur le secteur automobile.
26:37Vous avez un avis ?
26:39Le secteur automobile, on peut parler peut-être du secteur énergétique.
26:42Je pense que ça peut être effectivement intéressant pour les prochaines semaines.
26:47Alors, Trump a nommé son nouveau responsable de l'Agence de protection de l'environnement
26:51et sa première déclaration était de dire qu'il fallait retrouver
26:54la domination énergétique des États-Unis et les emplois du secteur automobile,
26:58ce qui veut dire, en gros, de terminer tout ce qui avait été fait par Biden,
27:01notamment sur l'électrification des véhicules.
27:04Donc, c'est plutôt là un retour en arrière de ce côté-là
27:06et avec une volonté claire de vouloir produire davantage de pétrole.
27:10Et il y a quelque chose d'assez paradoxal là-dedans,
27:12c'est qu'il y aura sans doute également des accords
27:14qui vont arriver avec l'Arabie saoudite,
27:17en vue de pousser l'Arabie saoudite à produire davantage
27:22pour faire chuter les prix du pétrole assez rapidement.
27:25Ce qui ne justifie pas leur ligne de conduite.
27:28C'était plutôt justement essayer de maintenir un prix du baril assez haut.
27:32Alors, il voulait ça, mais là, en fait, ça fait quelque temps
27:34que l'OPEC, sous pression saoudienne, voulait commencer à réaugmenter la production.
27:38Je pense qu'ils en ont aussi un petit peu assez de voir que d'autres pays
27:41ne respectent pas leurs quotas et donc de pouvoir remporter le morceau,
27:43parce que là, ils perdent des parts de marché et de l'argent sur les prix du pétrole.
27:46Et l'avantage que si jamais les Saoudiens bougent de façon significative
27:50sur la production pétrolière, ça permettra aux Européens
27:53de bénéficier de prix moins élevés sur l'énergie.
27:55Ça permettra de fragiliser Poutine également.
27:58Donc, ça, c'est plutôt très favorable.
28:00Mais par contre, si jamais on a des prix du pétrole
28:03beaucoup plus faibles en 2025 par rapport à 2024,
28:06on aura une désintensification très forte aux États-Unis
28:09d'investir dans davantage de forages aux États-Unis.
28:12Et donc, la promesse de pouvoir produire davantage aux États-Unis
28:15me paraît caduque si jamais ils arrivent à négocier rapidement avec les Saoudiens.
28:19Et donc là, c'est intéressant, mais par contre, on pourrait avoir
28:22dans ce cas-là un secteur énergétique assez fragilisé par ces situations-là.
28:27D'accord. En tout cas, le pétrole est loin d'être enterré, sans mauvais jeu de mots.
28:32Est-ce que justement, un petit aparté, la COP 29 à Bakou,
28:36ce n'est pas le signe justement d'un renversement un peu après le tout écolo,
28:40après peut-être des bons sentiments, on a beaucoup parlé de l'ESG,
28:44on revient aux fondamentaux, au pétrole, à la voiture qui consomme,
28:50peut-être pour favoriser aussi un petit peu le Midwest américain
28:54avec ses gros 4x4, c'est un peu l'image d'Epinel, mais ça compte.
28:57Igor Demach ?
28:58Oui, je ne saurais pas répondre à…
29:01Est-ce que ce n'est pas un signal ?
29:04Ah si, Bakou, l'Azerbaïdjan, c'est un producteur.
29:08C'est là où il y a un grand prix de Formule 1 aussi, donc il y a plein de symboles.
29:12Et puis c'est un pays avec qui on entretient des relations,
29:15en tout cas en Europe ou en France, assez tendues.
29:17Donc oui, c'est un symbole.
29:19Mais mon point de vue, c'est que l'électrification,
29:22elle a été faite comme souvent en Europe, d'ailleurs, par la norme,
29:25par la punition et sans prendre en compte le fait que,
29:29pour changer un système de production à l'échelle mondiale,
29:35aussi technique qu'une chaîne automobile, en fait, il fallait beaucoup plus de temps.
29:39Il fallait beaucoup plus de temps parce que là, on a créé un choc dans une industrie
29:42qui emploie énormément de personnes.
29:44Bon, là, on va avoir des licenciements un peu partout.
29:46Et puis on a aussi pensé que les gens pouvaient acheter des véhicules
29:49à 50, 60, 70 000 euros avec une durée de vie de batterie
29:54et une technologie qui n'est pas encore tout à fait stabilisée.
29:58Et ça, c'est aussi un pari technologique qui me semble être très risqué.
30:02Enfin, on voit aujourd'hui qu'il met à mal vraiment notre industrie.
30:06On n'a pas du tout eu les infrastructures électriques.
30:09Ça a été fait beaucoup mieux aux États-Unis.
30:11C'est-à-dire qu'ils ont d'abord maillé le territoire.
30:13Bon, il n'y avait peut-être qu'un constructeur aussi.
30:16Et puis, ils font cohabiter les deux modes de transport.
30:19Donc, le moteur à explosion, ça reste aujourd'hui la source d'énergie
30:24la plus efficiente pour le transport.
30:26– C'est vrai. Est-ce que justement du côté de l'énergie
30:28où là on vient de renouveler nos centres, en tout cas les réparer,
30:31on en a eu cruellement besoin il y a quelques temps avec la crise énergétique.
30:35On a vu qu'il était temps.
30:37C'est quand même un asset pour la France et même pour l'Europe.
30:40– La France a deux grandes industries.
30:43C'est tout ce qui est lié à l'aéronautique et l'aérospatial, enfin l'aéronautique.
30:48Et tous les secteurs liés à l'énergie.
30:50Donc, on a encore ça.
30:51– Est-ce qu'on peut tirer notre épingle du jeu sur ces secteurs ?
30:53– Là, le secteur a pas mal d'irrêtés, pas mal baissé.
30:57Le pétrole est bas.
30:58Même si Total n'a pas tant baissé que ça par rapport au prix du pétrole.
31:02Mais ça reste pour moi des entreprises qui se sont bien gérées,
31:05avec des cash flows assez visibles,
31:08qui se sont quand même aventurées dans l'aventure renouvelable.
31:12Je pense aussi de manière cosmétique, pour plaire.
31:14Mais je crois que c'est un secteur qui est à regarder, qui est toujours regardé.
31:19Moi, ça fait 25 ans que je suis dans les marchés,
31:2125 ans qu'on me dit que le pétrole c'est fini,
31:23qu'il ne faut plus acheter des valeurs pétrolières.
31:25Et ça fait quand même des années que c'est bien d'avoir portefeuille,
31:27ça paye du dividende.
31:29Et puis, vous avez parfois des phases de hausse avec le prix du pétrole.
31:33On a l'habitude de dire que Total ne montait jamais avec le prix du baril,
31:36et baissait avec le prix du baril.
31:37C'est plutôt tout fait vrai.
31:39Je pense que c'est un secteur intéressant, en tout cas,
31:41à entourer avec ce qui s'y passe en ce moment.
31:45– Je voulais faire un petit point également,
31:47puisqu'on a beaucoup parlé des valeurs, des actions.
31:49Côté obligataire dans la constitution d'un portefeuille,
31:53on a vu que finalement, c'est tôt.
31:55Il y a deux salles, deux ambiances, on va dire.
31:57Du côté des États-Unis, ça reste très très haut.
31:59Sur l'Europe, c'est en train de baisser et ça risque de continuer.
32:03Enfin, il le faudrait, on a compris en creux.
32:05Qu'est-ce qu'on fait ?
32:07Est-ce qu'on continue à investir sur l'obligataire ?
32:10– La phase de hausse que l'on a eue finalement,
32:13à la fois un peu en Europe, beaucoup aux États-Unis,
32:17c'est plutôt bien parce que ça permet de retrouver certaines rentabilités
32:22qu'on avait perdues, du 4,40, 4,45 sur du 10 ans américain.
32:28Finalement, dans une construction de portefeuille, c'est quand même pas mal.
32:32En Europe, le crédit se tient plutôt bien.
32:35Alors, on a eu une petite phase de correction, mais très faible.
32:38Et par rapport à ce que l'on vient de dire sur les anticipations de baisse de taux,
32:42finalement, avoir du 3,50, 4% sur l'obligataire à 5, 10 ans,
32:48c'est quand même cristalliser de la performance et un niveau de taux d'intérêt
32:52qu'on aura certainement plus l'année prochaine.
32:54– Donc, on garde sa poche obligataire, on la renforce, on la continue ?
32:56– On la renforce un peu.
32:57Aux États-Unis, c'est toujours le même problème,
32:59c'est-à-dire qu'à un moment, les taux états, il y a un mois, on ne se rappelle pas,
33:03mais les taux états à 3,60 sur le 10 ans américain,
33:06maintenant ils sont à 4,40, donc c'est une montée assez importante.
33:09Et certains analystes pensent que les taux peuvent aller encore plus haut.
33:13C'est vrai que si Trump met en place tout sans faire baisser le pétrole,
33:17on pourrait avoir une inflation qui reprend,
33:21cette fameuse nouvelle vague d'inflation qui revient,
33:26comme dans les années 70 finalement, on a eu différentes vagues,
33:29et finalement Trump peut peut-être créer une autre vague,
33:31ce qui empêchera cette fois-ci la Fed de faire quelque chose,
33:35voire même de potentiellement monter les trous, on peut tout évaluer,
33:38et donc on pourrait avoir des taux qui atteignent les 5,
33:41pourquoi pas encore plus à l'horizon 2026.
33:45Ce n'est pas notre scénario, mais il faut le garder en tête,
33:47parce que c'est un scénario qui a une probabilité non nulle, largement non nulle.
33:51Donc aux États-Unis, garder des munitions,
33:55si on avait encore une autre vague sur le taux d'intérêt,
33:59en Europe, on voit que les actions, c'est compliqué pour l'instant,
34:03il faut des catalyseurs, les catalyseurs viendront d'où ?
34:07La BCE peut-être, ou d'un plan, enfin on ne sait pas,
34:10pour l'instant je trouve que l'Europe est quand même globalement muette
34:14par rapport à ce qui est en train de se passer,
34:16et d'autant plus muette que, et là je trouve que les propos de Powell,
34:20mais c'est un peu notre action, c'est-à-dire que pour l'instant,
34:23on est dans des propositions, mais Trump il n'est pas au pouvoir.
34:26Donc l'Europe ne peut absolument, ça a une phase délicate pour l'Europe
34:30entre aujourd'hui et l'avenue de Trump, parce que finalement l'Europe ne peut pas dire
34:34on met des sanctions, on met des sanctions sur quoi ?
34:36Trump ne peut rien faire pour l'instant,
34:40donc l'Europe ne peut pas dire on va mettre en place ça, etc.
34:43Il peut tweeter ou ixer, je ne sais plus comment on dit.
34:45Ce que je veux dire c'est que finalement c'est les marchés qui décident,
34:48mais l'Europe politiquement ne peut pas mettre en place une stratégie de défense
34:52alors que jusqu'en janvier rien ne sera fait.
34:55Donc on va avoir une période très délicate où Trump peut à peu près dire
34:58ce qu'il veut sur l'Europe, et l'Europe ne pourra pas réagir.
35:02Donc il y aura forcément en tout cas une volatilité très importante.
35:07Après il y a quelque chose de bien avec Trump, c'est qu'il a tendance à annoncer
35:10ce qu'il va faire et à essayer de le faire.
35:15Il faut commencer à réagir et à se préparer.
35:17Et puis il a quand même une chance incroyable,
35:20mais finalement c'est la malchance qu'il avait eue à la dernière élection,
35:23c'est-à-dire qu'il arrive à un moment où il y a quand même des inflations
35:26qui sont en train de se mettre en place.
35:28L'inflation peut peut-être remonter, mais en tout cas le pari sur l'inflation
35:31à court terme est un peu gagné aux Etats-Unis,
35:33et d'une certaine manière c'est ce qui lui avait porté préjudice
35:36à la dernière élection, puisque sur le Covid il avait tout fait pour avoir un vaccin.
35:40Finalement il arrive, on le condamne sur le fait qu'il n'avait pas eu de vaccin.
35:44Dix jours après il y a un vaccin et c'est Biden qu'on a reçu les fleurs,
35:48et ce n'était pas lui.
35:49Et de la même manière sur la désinflation, c'est lui qui finalement aura les lauriers
35:55sur ses premiers mois de mandat en disant vous n'avez pas d'impression.
35:59Je me souviens d'ailleurs, il voulait tellement ce vaccin
36:01qu'il était prêt à boire de l'eau de Javel.
36:04À l'époque il avait été très proactif sur les laboratoires américains
36:07pour se presser en vue de l'élection présidentielle,
36:09et c'était arrivé trop tard.
36:11Et puis là on avait ouvert grand la caisse pour trouver ça assez rapidement,
36:17ça se comptait en milliards, et ils ont réussi au final.
36:20Nicolas Gotsman, juste on termine sur cette question obligataire,
36:25on continue à en mettre dans les allocations.
36:29Je pense que ça devient intéressant.
36:31Pour le Trump trade, la montée des taux plus la montée du dollar
36:35arrive comme je l'avais dit au début, depuis que Trump arrive en tête des sondages,
36:41c'est toujours en cours.
36:43Ce qui est intéressant c'est de voir que ce même phénomène s'était produit en 2016,
36:46hausse du dollar, hausse des taux.
36:48La différence c'est que l'élection 2016 il y a eu vraiment une surprise,
36:51et donc on a eu un mouvement très brutal en quelques jours,
36:54alors que là c'est assez brutal mais ça s'est fait quand même sur un mois et demi pour le moment.
36:58Par contre en 2016 ça s'était arrêté assez rapidement,
37:02et ce qui est intéressant c'est de voir que les arguments qui étaient développés en 2016
37:05pour justifier ça sont exactement les mêmes que ceux d'aujourd'hui,
37:08c'est-à-dire en gros le choc immigration et les déportations qui sont prévues par Trump,
37:12les tarifs, le fait de mettre la pression sur la Fed et les baisses d'impôts,
37:17et que tout ça aurait un phénomène inflationniste.
37:19Quand on regarde ce qui a véritablement été fait par Trump à l'époque,
37:24c'était quand même plus light,
37:26parce que sur l'immigration le niveau de déportation était deux fois inférieur
37:30à ce qui avait été fait sous la période Obama,
37:32donc là on peut se dire qu'il me paraît improbable qu'ils partent déporter 8 millions de personnes
37:37comme ce qui était évoqué.
37:40Je crois que la période Obama c'était 4 millions sur un mandat,
37:44et Trump c'était seulement 1 million sur la période,
37:48donc c'était beaucoup moins important.
37:50Sur les tarifs, même chose, c'est-à-dire que ce qui était anticipé en 2016,
37:53ce qui est arrivé était plus faible, donc moins de chocs.
37:57La pression sur la Fed, je n'y crois pas beaucoup,
37:59et je ne crois pas que la Fed soit spécialement vulnérable à ce type de chocs.
38:05Et ensuite sur la baisse d'impôts, et là effectivement c'est le phénomène le plus important,
38:08et là en fait on attend vraiment qui va être le prochain secrétaire au Trésor.
38:12– Donc l'équipe, une fois de plus, doit être axée.
38:14– Parce qu'on peut avoir des gens qui peuvent être très expansionnistes,
38:16qui veulent vraiment y aller à fond,
38:18et il y a des personnes, notamment Scott Besson,
38:20qui est apparemment celui qui devrait obtenir le poste,
38:22qui a plutôt une vision à vouloir réduire les déficits.
38:24Donc si lui arrive au pouvoir, on peut avoir une réaction inverse du marché.
38:28– Igor Demach chez Vital Epargne, qu'est-ce qu'on dit aux clients en ce moment ?
38:32Qui se posent la question, est-ce qu'il faut bouleverser complètement son allocation ?
38:35Ou finalement, Kamala Harris, Donald Trump, ça ne change pas fondamentalement la donne
38:39avec ce qu'on s'est dit, États-Unis en tête, Europe plus compliquée ?
38:42– Malheureusement, je le disais avant, c'est les deux faces d'une même pièce.
38:47Les Américains pensent toujours à eux avant,
38:50et peut-être même les démocrates plus que les républicains,
38:53même si les républicains sont toujours plus vocaux.
38:55En tout cas, l'interventionniste démocrate n'est pas toujours très bon pour l'Europe.
39:00Donc de toute façon, nous, on a nos problèmes, ça ne dépend pas uniquement des autres.
39:04Alors on aime bien pointer les autres, mais on a nos problèmes.
39:06Après, l'épargnant européen, il a le choix, il est vraiment libre de faire ce qu'il veut.
39:12C'est clair qu'aujourd'hui, ne pas avoir d'actions américaines et d'actifs en dollars,
39:16c'est un peu risqué, alors après c'est la proportion.
39:18Mais nous, on leur conseille de mettre à ce moment-là des actions avec des thèmes un peu spécifiques.
39:23Par exemple, small et mid-cap américaine, qui est un thème, vous l'avez vu,
39:26le Russell 2000 a bien bondi après l'élection de Trump.
39:30Donc pour ne pas aller dans des choses qui ont déjà très bien marché,
39:33Nasdaq, S&P, ou alors si on veut faire de la tech,
39:36on peut prendre des ETF sur la cybersécurité, voilà.
39:39Essayer de travailler un portefeuille américain, je suis d'accord sur les taux,
39:43puis les taux courts sont toujours très intéressants.
39:45D'ailleurs, c'est aussi pour ça que les flux du monde entier vont vers la zone dollar.
39:50C'est parce que, en tout cas, l'argent rapporte beaucoup.
39:52Il y a de la rémunération, et sur les obligations, et sur les actions, ça ne se passe pas si mal.
39:56Toujours le même sujet, c'est que ce qui marche dans le capitalisme, c'est la croissance.
40:00Et c'est la seule zone où il y en a.
40:01Donc en tant qu'épargnant, c'est difficile d'être dans une zone.
40:04Alors on peut harguer de l'argument de valorisation, ce qu'on fait toujours en Europe, value,
40:09mais sans croissance, les entreprises ne peuvent pas créer de valeur ajoutée.
40:14Il n'y a pas de BPA, il n'y a pas de croissance du BPA.
40:17Donc voilà, malheureusement, aujourd'hui, il faut avoir des actions.
40:21Enfin malheureusement…
40:22Il faut être exposé aux États-Unis.
40:23Je me sens, même si c'est haut, même si ça me paraît un peu difficile de leur dire…
40:27Même après plus 30% sur le Nasdaq, ils vont continuer à y aller ?
40:30Oui, mais picking, c'est-à-dire choisir des choses qui sont encore en retard.
40:33Les smalls sont encore en retard, les larges non liées à la tech sont encore en retard.
40:37Donc il faut essayer d'être capté là où il y a de la valeur.
40:40Il nous reste peu de temps, Alexandre Eze, qu'est-ce qu'on fait en termes d'allocation ?
40:42Je ne voudrais pas être trop consensuel non plus, mais c'est vrai que les actions américaines qui pouvaient prêter un risque…
40:47En tout cas, les investissements en dollars.
40:49Pour moi, il y a un pari, le dollar…
40:52Vers la parité.
40:53Vers la parité.
40:54C'est un scénario qui peut être improbable il y a encore quelques semaines, qui n'est pas si improbable que ça.
40:59Donc pour un investisseur européen, avoir des actifs dollars, actions ou obligations, c'est quand même une très bonne diversification.
41:07Et puis l'obligataire sur l'euro, je pense qu'encore une fois, pour le coup, ce n'est pas encore dans le marché.
41:12Le fait que la Banque centrale va agir de manière beaucoup plus importante que prévue,
41:18et donc on risque d'avoir des taux à l'horizon fin 2025 beaucoup plus bas, et il faut en profiter maintenant.
41:25Donc obligataire fortement sur l'euro et des actions sur les États-Unis avec de la diversification plutôt sur l'euro que les États-Unis.
41:33Il vaut mieux aussi les grands gagnants aux États-Unis.
41:35Il vaut mieux aussi les grands gagnants d'hier que les grands gagnants de demain, je pense, sur la tech.
41:39Nicolas Griezmann, vous avez 30 secondes, je suis désolé.
41:42On fait quoi ?
41:44Je pense que la question des devises va être vraiment importante, notamment si les tarifs sont mis en place.
41:49En fait, la période qu'on est en train de vivre avec l'arrivée de Trump,
41:52éventuellement les baisses d'impôts qui vont faire plus les tarifs et la situation des excédents commerciaux chinois et européens,
41:59rappelle étrangement et même quasiment, c'est calqué exactement sur le début des années 80,
42:04avec la très forte hausse du dollar qu'on avait eue à cette période-là,
42:07qui avait mené aux accords du Plaza et qui avait fait chuter le dollar de façon vertigineuse à cette période-là.
42:12Donc les développements politiques qu'on peut avoir dans les prochains temps vont être décisifs pour les années à venir.
42:17Voilà, on surveille les nominations, on surveille aussi ce dollar qui devrait donc s'apprécier.
42:20C'était Planète Marché avec nos invités du jour,
42:24Alexandre Aizé du groupe Richelieu et Nicolas Goetzmann, financière de la Cité.
42:30Merci messieurs, on se retrouve très prochainement, mais tout de suite, c'est l'heure de Marché Athènes.

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