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Lundi 24 juin 2024, SMART BOURSE reçoit Alexandre Hezez (Stratégiste, Groupe Richelieu) , Yves Maillot (Président, YAM Capital) et Nicolas Brault (Directeur Associé, Hottinguer banque privée)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter l'actualité des marchés et aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir en plateau Alexandre Ressès,
00:18stratégiste Groupe Richelieu. Bonsoir Alexandre, merci d'être là. Merci également à Yves Maillot, président de YM Capital. Bonsoir Yves.
00:26Et puis enfin merci à Nicolas Braud, directeur associé au Tingres Banques Privées. Bonsoir Nicolas, merci d'être là.
00:33Alors on va commencer avec le spread et la réaction du marché obligataire face aux risques politiques. Alors on l'a vu, là effectivement, il est relativement stable aujourd'hui,
00:47après avoir évidemment été au centre de toutes les attentions la semaine qui a suivi la dissolution. La dernière adjudication s'est pas trop mal passée.
00:56Plutôt très bien. Même la prochaine, ça sera entre les deux tours. On verra ce que ça donne. Est-ce que le marché a pris la mesure du risque politique, le marché obligataire ?
01:05Votre avis, Nicolas, on commence par vous. Je dirais instantanément, le repricing à la hausse du rendement français, oui, tient compte du risque.
01:16Est-ce qu'il tient compte du risque futur, de tout ce qu'on ignore ? Je ne vais pas pouvoir répondre à cette question, je vais vous dire non.
01:23On retrouve avec, en grosso modo, 80 points de base d'écart avec l'Allemagne, un spread qui nous rappelle l'incertitude des présidentielles de 2017.
01:33Jusqu'à présent, c'est, je dirais, en phase avec les risques passés. Ils nous paraissent toujours d'une autre nature. À l'époque, c'était le Président.
01:42Il y avait le risque d'avoir au deuxième tour Mélenchon-Le Pen, déjà ces noms-là. On connaît la suite.
01:49Aujourd'hui, il y a trois scénarii possibles. Je ne vais pas rentrer dans ces détails-là. La presse s'en fait l'écho et tout le monde se pose ces questions-là.
01:57Donc je dirais qu'à ce stade, le risque de crédit Price, bien, ce qu'on imagine être le scénario central, peut-être, d'une incertitude qui perdure, et pas une rupture ou un énorme choc.
02:14Maintenant, en stress potentiel, dans les hypothèses diverses de résultats électoraux, le spread peut augmenter. On peut très bien aller à 100 points de base ou à 110 points de base.
02:28C'est absolument quelque chose qui, à mesure qu'on s'approchera probablement du deuxième tour, est quelque chose qui peut être envisagé.
02:34— D'accord. Donc j'avais le titre à prévoir. Votre avis, Yves ? — Que dire de plus d'instructif, d'intelligent ? Je dirais qu'effectivement, ce qu'il faut suivre,
02:45on l'a bien compris, c'est le spread entre l'OAT et le 10 ans allemand. On a vu... D'ailleurs, il faut signaler que contre les autres signatures souveraines européennes,
02:56des choses assez... Enfin, sympathique, le terme est mal venu. Mais on a vu, par exemple, le taux du 10 ans français passer légèrement au-dessus du taux portugais.
03:09— Oui, tout à fait, oui. — Quand on se rappelle, on se remémore les crises précédentes. C'est assez symptomatique.
03:14— Oui, tout à fait. — Quand on regarde l'écart, maintenant, entre 10 ans allemand, 10 ans français et 10 ans français, 10 ans grec, on est plus près...
03:22— On est plus proche du portugais que de l'Allemagne. Oui, c'est vrai. — Voilà. Alors tout ça, pour être un peu plus rassurant, se fait sur des niveaux de taux qui sont historiquement
03:29encore nominalement faibles, sachant qu'une remontée forte – et c'est ce que craignent le marché, ce que craignent tous les investisseurs – de ce taux de financement pour l'État
03:41serait bien plus – comment dirais-je – percutant et néfaste aujourd'hui, compte tenu de notre situation budgétaire.
03:49— Bien sûr. On a déjà... — Et donc la sensibilité... Alors c'est quelque part quelque chose d'inquiétant et de rassurant. — C'est ça.
03:55— Parce que les principaux garde-fous à cette situation, c'est l'impossibilité durablement de faire n'importe quoi, en dépit de ce qui est annoncé au niveau des programmes.
04:04— D'accord. Donc les marchés vont servir de garde-fous parce qu'on peut pas se permettre... Enfin, pour qu'il y ait une...
04:09— Ou alors c'est dans 3 mois, le FMI a une situation... Donc aucun gouvernement, même dans les plus extrêmes, ne souhaite quand même, je pense, se situer rapidement
04:18dans ce type de situation. — Oui. Et puis il faut rappeler aussi que la dette française est quand même détenue à plus de 50% à l'étranger.
04:23Donc enfin il y aura une sanction qui sera quand même assez immédiate. — C'est ça. C'est de savoir si avoir effectivement ses créanciers à l'étranger,
04:31c'est une force ou une faiblesse. — Oui. — Pendant longtemps, on a dit que l'Italie, effectivement, c'était des détenteurs locaux.
04:36Donc c'était une force. Ça l'a pas été. Mais on peut imaginer que si on a des détenteurs étrangers, ils peuvent sortir assez rapidement
04:43pour se positionner sur d'autres dettes alternatives. — Oui. — On parlait du Portugal. Alors c'est plus petit. Mais l'Espagne, pourquoi pas l'Italie ou une autre devise.
04:53Donc ça peut être une faiblesse. C'est vrai que la France, c'est quand même un des cœurs obligataires sans risque au niveau mondial.
05:00— C'est le quatrième marché obligataire mondial, oui. — Pour les Japonais aussi. Enfin qui achètent énormément de dettes souveraines allemandes, américaines
05:07et évidemment françaises. Alors on a beaucoup de dettes. Donc on a beaucoup de choix. Mais ça peut être un risque. Et c'est vrai qu'on parle beaucoup de spread.
05:15Mais en absolu, la dette, pour l'instant, a plutôt été stable en termes absolus, puisque finalement, les taux obligataires ont plutôt baissé paradoxalement,
05:23alors qu'on aurait pu croire qu'il allait y avoir une montée. Il y a eu une espèce de flight quality pour la dette allemande, qui a fortement baissé,
05:31ce qui a un peu surpris tout le monde. Il est vrai qu'on est quand même dans un contexte où on est sur des baisses des taux qui vont être régulières de la Banque centrale.
05:39Il y a vraiment des flux réguliers sur les taux d'intérêt. Donc c'est un peu une chance, actuellement. Si on avait eu la même chose il y a 2 ans, là, ça aurait été très compliqué.
05:49Il y avait des retraits assez massifs. Et là, on est dans une situation qui, globalement, pour le marché obligatoire, est positive. Après, il y a l'aspect français.
05:56Comme on l'a dit, c'est 75-80 VP. C'est ce qu'on avait au présidentiel. Savoir si oui ou non, ça peut éclater. En fait, on ne sait pas.
06:05On voit... Si on reprend des exemples, quand même, sur des pays qui étaient cœur... Alors, l'Italie a toujours été problématique, mais à la fois Berlusconi...
06:13Évidemment que le marché rééquilibre tout ça, mais avec violence, quand même. On se rappelle de Berlusconi, en 2014, qui a été obligé de faire une lettre à la Banque centrale.
06:21On se rappelle de la première élection de la Ligue du Nord, qui a été, quand même, début 2018, une hécatombe pour les marchés italiens.
06:28Et la troisième fois pour la droite extrême, ça a été complètement différent, parce qu'ils ont compris qu'il ne fallait pas être trop non-européens, etc.
06:40Parce qu'ils ont eu l'habitude du pouvoir, et puis ils ont testé, ils ont loupé... Là, en France, le véritable doute, c'est que c'est un parti qui n'a jamais été au pouvoir.
06:48En tout cas, les deux partis n'ont jamais gouverné. Et donc, ils peuvent être un peu comme des petits nouveaux, tester le marché, en disant qu'on est plus forts que le marché,
06:57puisqu'on est la vape du peuple, comme on l'a fait en Italie. On a l'épisode d'Eastrust en Angleterre. Là, c'est pareil. Elle a testé, ça a été vraiment...
07:06On était au point de la rupture, les fonds de pension ont failli éclater, il a fallu que la Banque centrale intervienne. Et là, exactement comme ce qui s'est passé en Italie,
07:17on avait la Banque centrale anglaise, mais là, on n'a pas la Banque centrale européenne. Ce qui est certain, c'est qu'elle ne va pas agir en disant pour sauver la France, ça, c'est hors de question.
07:28Donc le vrai doute, il va être là, comment ça va être géré, comment les Européens, derrière, vont vouloir aider la France ou pas.
07:33Tous ces doutes font que, finalement, c'est un niveau d'équilibre 80-80 VP, mais ça peut aller beaucoup plus loin si les marchés décidaient à un moment de mettre une croix sur la France,
07:45en tout cas pour rééquilibrer, parce que le rééquilibrage se fait jamais.
07:47Il y a le fameux outil anti-fragmentation, mais la BCE a dit qu'elle ne l'utiliserait pas. En revanche, là, ce qu'elle a déjà fait, c'est la procédure, à l'encontre de la France et d'autres pays,
07:55pour le déficit public qui est trop élevé. Alors, des sanctions, normalement, il y en a de prévues, elles n'ont jamais été appliquées. Ceci dit, est-ce que les circonstances, là, vont faire que...
08:05Il y a deux possibilités pour un pays, effectivement, pour faire appel à la Banque centrale. La France, effectivement, n'est pas du tout dans les conditions de ces deux,
08:13notamment en termes de déficit, de rigueur, etc. Donc, la France ne peut pas faire appel à ces processus. Donc, elle sera contrainte par le marché, et quand même, le principal budget de la France
08:27va être la charge d'intérêt. Et effectivement, les taux sont bas, mais beaucoup plus bas que les dix dernières années, et qu'à des niveaux de dette actuels,
08:36parce que finalement, les États se sont vraiment... se sont endettés fortement, les niveaux de dette sont... Et donc, il y a un espèce... Comme en Italie, on rigolait, enfin, on regardait l'Italie en disant
08:46« 120% de dette sur PIB, c'est énorme », quand on en avait 60, 70. En fait, il y a un effet autoréalisateur. Plus les taux montent, plus les risques sur la dette augmentent,
08:55parce qu'évidemment, plus la charge d'intérêt. Ce qu'on n'avait pas connu avant, et cet effet autoréalisateur.
09:01— D'accord. Le risque politique, lui, est-ce qu'il est bien frassé par le marché action ? Nicolas, vous voulez en toucher un mot ? Parce que...
09:10— Oui. Écoutez, je dirais qu'historiquement, la politique, les marchés s'en fichent un peu. — Oui.
09:19— Et que ce soit pour la dette obligataire ou pour les actions, je m'inscris plutôt dans un scénario où... Il y a des risques de rupture.
09:31Tout le monde les a en tête. Le plus probable, c'est qu'il n'y ait pas une vraie rupture. Mais c'est une étape de plus dans une déchéance dans laquelle
09:43notre pays, l'Europe, est inscrite, je crois. Et donc c'est beaucoup plus dans la durée. Il y a le scénario dans le mois qui vient,
09:53évidemment, dans les 15 prochains jours. Et puis au-delà, un risque sur le positionnement de l'Europe. Il y a des boîtes formidables en Europe.
10:02Mais ça fait 20 ans qu'il n'y a pas de croissance. Là, il y a un narratif qui nous explique que la croissance est à la veille de réaccélérer,
10:10de bien se comporter. Donc je vais être dans le camp plutôt des sceptiques. — D'accord. — Et en termes de trajectoire budgétaire, la France...
10:20On l'a dit tout à l'heure. On rentre cette fois-ci dans les pays du Club Med. — Oui, bien sûr. Les Pays qui vont se transformer en pieds, d'ailleurs.
10:29— Voilà. L'Espagne est à 7 points de base de plus que nous. On est à mi-chemin entre l'Italie et l'Europe. Et c'est plus ça que je crains.
10:37Donc je vais vous tenir un langage un peu désabusé. Alors après, sur le marché equity, il est fonction de ce qui se passe sur le marché obligataire.
10:46— Bien sûr. — Il est fonction de ce qui se passe sur la croissance et sur la séquence des résultats. Donc j'imagine qu'on y reviendra.
10:52Mais je crois qu'il faudra regarder avec une très grande attention les publications du premier semestre et notamment les signes d'accélération
11:06tant attendue, il me semble, au niveau des carnets de commandes et des volumes. — D'accord. — Ce point sur lequel j'affiche un certain scepticisme.
11:15On parle des sujets de stocks qui traînent depuis quelques trimestres. Mais on sait tous qu'avec des effets volumes dont on sent pas qu'ils sont en train de réaccélérer,
11:26notamment dans le cas français. On l'évoquait hors plateau tout à l'heure. Voilà. Beaucoup de sélectivité. Ça veut pas dire prudence sur toute la ligne.
11:33Mais dans cette période-là, au-delà des élections, je pense que la période milite pour une sélectivité et une grande prudence.
11:42— Et la micro pourra prendre le pas sur la macro d'ici quelques semaines, même dans le contexte actuel. — On espère tous, je pense, pour ce plateau,
11:50que la micro prendra le pas sur les sujets politiques. Mais de toute façon, oui, c'est bien ce qu'on regardera pour le reste de l'année.
12:00Et l'image à milieu d'année, c'est déjà une image où on a envie de se projeter sur 2025, alors que le narratif depuis le début de l'année, c'est
12:09« Vous allez voir, au deuxième semestre, ça va aller mieux ». Donc voilà. Ça va être cet équilibre difficile à trouver entre besoin de satisfaire le court terme
12:19et des indicateurs d'une certaine fermeté du business pour l'année en cours. Et puis de quel émulement dispose-t-on pour se projeter sur 2025 ?
12:29— D'accord. OK. Yves, votre avis ? — Oui, oui. Non, moi, j'adhère à tout ce qui est dit. Il faut bien distinguer ce qui se passe à très court terme
12:36et puis les impacts de ce qu'on vit, qui est le résultat d'une histoire, d'une dégradation de la gestion de nos finances publiques, et puis de tout ce qu'on n'a pas fait
12:43en termes d'investissement. Et on voit les divergences s'accroître pas seulement entre la France et les États-Unis, mais aussi entre la globalité de l'Europe,
12:52l'UE en tout cas, et les pays qui fonctionnent bien en Europe. Donc il faut regarder ça comme ça. Ensuite, pour répondre plus précisément,
13:00ponctuellement à votre question, la réaction qu'on a connue il y a 15 jours sur le marché, elle est logique et finalement assez timide.
13:10Si scolairement, on regarde ce que racontaient les principaux partis en tête... — Oui, oui. Si on regarde les programmes, c'est –6%. C'est pas tant que ça.
13:18— Voilà. Ce qui montre que les marchés, finalement, se sont dits... Bon, on les connaît. Ces Français, ils racontent des trucs. Mais bon, on va pas trop les croire.
13:26Et là, le marché est dans une phase un peu entre deux eaux d'attente pour voir vraiment ce qui va se passer. Et puis on voit très bien, c'est pas plus tard que ce matin,
13:34les principaux partis en tête, le Rassemblement national, on voit bien le discours de plus en plus converger avec ce qu'attend le marché, en tout cas tous les années.
13:41Voilà. Donc ça, c'est quelque chose qui rassure. Après, il faudra voir dans la matérialité. Donc à cet égard, on comprend que le marché a une réaction logique
13:49par rapport effectivement à l'évolution du spread de taux. Mécaniquement, les taux montent. Ce qu'ils n'ont pas fait, d'ailleurs, c'est le spread qui s'est élargi.
13:57Ça renchérit le prix des actions. Mais on sait très bien que c'est jamais synchrone, ce mouvement de primes de risque. — Oui, bien sûr, oui.
14:02— Voilà. Donc pour l'instant, c'est assez logique, ce qui se passe. — D'accord. Alexandre, votre avis ?
14:07— Juste pour compléter, l'avantage, c'est... On parlait du Club Med tout à l'heure. Mais les États-Unis sont autant dans le Club Med que nous
14:15au vu de leur déficit public, alors que même qu'ils sont en pleine croissance, c'est assez rare. Et deuxième chose, c'est vrai qu'on se focalise sur la France.
14:24Mais le reste de l'Europe, à part... Il y a deux malades en Europe, c'est l'Allemagne et la France. Le reste, quand on voit les indicateurs PMI, que ce soit sur les services
14:33ou l'industrie, ils vont plutôt dans le bon sens sur l'ensemble des pays hors France et Allemagne. Donc en fait, tous les autres pays vont mieux.
14:41Et en termes d'actions, effectivement, les actions françaises peuvent chuter, et notamment certains secteurs qui sont très centrés sur la France,
14:48enfin le secteur bancaire, par exemple, la construction, etc. C'est eux qui ont d'ailleurs chuté le plus lourdement. Mais en fait, les autres valeurs
14:56qui sont plus liées à l'Europe et au monde seront de toute manière moins touchées. Après, il y a d'autres narratives qui vont arriver.
15:04Ce qui est assez intéressant, je trouve, c'est de voir l'enchaînement 2024. C'était une année électorale incroyable. 60% du PIB mondial, dès le départ, alors qu'on n'avait pas prévu
15:17ni les élections britanniques, ni les élections françaises. Et à chaque fois, les élections se sont moins bien passées. L'Inde, c'est revenu, mais c'est moins 6% en une journée.
15:29On a eu l'Afrique du Sud, on a eu le Mexique, on a eu Taïwan. Ça n'a pas été une réaction formidable. Après, ça a remonté. Et puis là, on a les élections européennes qui...
15:37Normalement, l'Europe, en 2024, était immunisée en termes électoraux. Les élections européennes, tout le monde s'en fichait complètement. Ça n'a jamais eu d'impact. Et là, d'un coup, ça remet une pièce dans la machine.
15:49Donc, après les élections européennes et les élections en Grande-Bretagne, on n'aura plus rien jusqu'au 4 novembre. Et là, on va se refocaliser sur le 4 novembre. Et ça va recréer des questionnements par rapport à une nouvelle Europe qui est plus à droite
16:07et tout l'environnement, on va dire, commercial au niveau mondial, entre d'un côté la Chine et les États-Unis, et évidemment l'Europe qui risque de pousser. Et là, ça va être peut-être plus compliqué
16:17sur les élections présidentielles américaines qui vont, en plus, remettre ces questions sur la globalisation et les taxes douanières, notamment.
16:26— D'accord. Alors dans ce contexte, qu'est-ce qu'on achète ? Est-ce qu'il faut regarder la France ? Est-ce qu'on se dit « moins 6%, ça va beaucoup baisser, il y a des dossiers intéressants » ?
16:36Est-ce qu'il faut aller ailleurs en Europe ? Est-ce qu'on va vers les US ? — Alors on est toujours vers les US. C'est vrai qu'on n'a pas changé d'avis parce qu'on a vu que c'était complètement immunisé.
16:45D'ailleurs, le marché US n'a cessé de monter, voire même à monter. Après, le marché US s'est aussi fragmenté parce que si vous enlevez quelques valeurs, c'est plus la même chose.
16:55Le marché américain est dans une situation où, en tout cas, l'économie américaine est en train, en termes de croissance, de baisser régulièrement. Le marché de l'emploi, même s'il montre des chiffres forts,
17:06quand on regarde dans les détails, c'est en train de se détériorer. Ce qui est intéressant aux États-Unis, c'est qu'on va avoir aussi des baisses de taux, une ou deux cette année.
17:14En Europe, évidemment, hors France, il y a quand même de la croissance. Et elle n'est pas véritablement inflationniste. Donc la Banque centrale va pouvoir baisser ses taux.
17:21C'est quand même un flux supplémentaire pour la distribution de crédit. Et puis dans les pays émergents, si on imagine que les États-Unis vont un petit peu moins bien,
17:29parce que c'est vraiment le pays qui est à part du monde, on peut imaginer que sur certains pays émergents, on peut avoir, suite à une baisse du dollar, en tout cas une pression un peu moins importante sur les taux d'intérêt,
17:40des pays émergents qui vont aller un peu mieux et qui sous-performent depuis des années. Donc il n'y a pas de volonté, en tout cas chez Richelieu, d'être négatif sur les actions pour l'instant.
17:53On a juste abaissé pour le risque, au lendemain des élections, tous les actifs français pour se repositionner soit sur les actifs européens ou soit, effectivement, sur les actifs américains.
18:04— Pas de secteur en particulier ? — Les secteurs. Nous, on est très prudents sur... Bon, on aime bien les secteurs de croissance quand même. Donc effectivement, tout ce qui est technologie, on est assez présents.
18:12On est assez circonspects sur le secteur bancaire, qui était un secteur qui était le best performer de l'année avant les élections. Et c'est vrai que ça peut, on le disait tout à l'heure,
18:22finalement, le marché peut acheter le fait qu'il n'y ait plus de décision prise, parce qu'il y a une coalition en tout cas. Et donc on pourrait avoir un retour des valeurs qui ont souffert vraiment avec ces informations.
18:36Mais nous, on préfère rester en dehors du marché français pour l'instant et des valeurs très sensibles à l'économie française.
18:42— D'accord. Yves, vous, l'allocation d'actifs, là, entre les grandes places boursières mondiales ? — Les États-Unis sont là.
18:52— Oui. Ils sont là. Ils sont plus haut. Mais... — Alors certes, on parle beaucoup de la concentration de la performance et du marché, qui est une réalité,
18:59qui correspond à un vrai... Comment dirais-je ? Un vrai changement, une vraie rupture sur certains domaines dans la technologie, qui apporte une croissance,
19:08qui est très difficile à mesurer. On est peut-être, peut-être pas, mais sans doute, à un niveau de valorisation, j'allais dire, suffisant sur des titres comme NVIDIA.
19:17— D'accord. Les PE n'ont pas trop élevé sur NVIDIA. — Jusqu'à présent, je vais même être provocateur. On aurait regardé, il y a un an, le taux de croissance et le PE d'NVIDIA.
19:28On aurait... La bonne analyse, c'était de dire que c'était value, hein. — D'accord. Oui, ben oui, vu ce qui... — À la vitesse de progression du chiffre d'affaires,
19:35et qui va encore durer quelque temps. Maintenant, le marché anticipe. Donc là, c'est très très difficile, parce que les vitesses et les accélérations sont telles
19:44qu'il y a un moment donné, si on veut jouer vraiment les mouvements de marché sur ce type de valeur, après avoir raté une partie de la hausse,
19:51bon nombre d'investisseurs vont sûrement se fracasser sur le plafond. Ça, c'est un peu inévitable. Mais moi, ce qui me rassure un peu sur le marché américain,
19:59c'est que quand on dit qu'il y a forte concentration, on peut regarder les choses dans l'autre sens et constater qu'il y a pas mal de valeurs encore très intéressantes
20:06qui sont finalement... Je vais pas dire en retard, mais plutôt intéressantes. — D'accord. — Ils rattrapent pas. Je peux se faire... — On dénoncie que c'est intéressant.
20:12Et ça vaut le coup d'y aller. — Voilà. — D'accord. — Et comme c'est un marché qui concentre au niveau mondial, j'allais dire, sur les plusieurs blocs aujourd'hui,
20:21l'essentiel de l'innovation, de la croissance et où l'argent se trouve pour investir. C'est ça qui fait cruellement défaut à l'Europe. — Oui.
20:28— Voilà. À force de financer des déficits et des dépenses et du gaspillage, on se rend compte aujourd'hui qu'on met pas l'argent là où il faudrait qu'on la mette.
20:37— D'accord. — Et aux États-Unis, c'est pas exempt de reproches, évidemment, évidemment. — Non, mais ils ont un déficit énorme, mais ils ont quand même
20:43beaucoup mis dans l'investissement. — Voilà. Alors pour refroidir un peu le tableau américain, c'est qu'Alexandre a mentionné les élections américaines.
20:49En fait, c'est en novembre. Mais enfin pour moi, c'est déjà un sujet... Là, on rentre dans la phase où on va commencer...
20:54— Ah bon, on va avoir le premier débat Trump-Biden de cette semaine. — Il y a le premier débat combat de boxe jeudi. Donc ça y est, c'est sur le tapis.
21:01— Oui, oui. — Ça vient s'entrechoquer avec les événements politiques en Europe. — Bien sûr. — Et donc second semestre, on peut quand même penser
21:10qu'il va falloir être relativement prudent et dire... Est-ce qu'il faut investir en Europe, en France parce qu'on a eu un décalage ? Probablement, il n'est pas suffisant.
21:18Il faut mieux attendre une éventuelle bonne surprise, acheter un peu plus haut ou attendre des cours plus favorables. Et surtout dans des environnements
21:27qu'on pense plus volatiles dans les semaines et mois qui viennent. La règle, c'est toujours d'y aller de façon fractionnée pour éviter, voilà, d'avoir un trop mauvais timing.
21:39— D'accord. — Les choses sont... Force est de constater qu'elles vont être beaucoup moins évidentes que sur les 2 ans passés.
21:45— Oui, oui. Ça, c'est sûr. Mais en France, il y a des dossiers que vous regardez ou pas ? — Moi, j'évite toujours soigneusement tout ce qui touche de près ou loin,
21:54effectivement, aux commandes publiques, où l'État est vraiment investi. Et effectivement, à l'exception de sociétés de petite, moyenne taille qui ont beaucoup souffert
22:05et qui sont en général domestiques. Mais j'évite quand même plus secteurs bancaires et les secteurs vraiment franco-français.
22:13Donc là, ce sont les sociétés non peu sensibles aux domestiques qui ont le mieux résisté. — Oui, bien sûr.
22:20— Ça risque de rester quand même un peu d'actualité, à mon sens. Voilà. — Dans les mois à venir.
22:25— Alors Nicolas, votre avis sur la question de l'Europe. Est-ce qu'il y a encore des dossiers à regarder ? Est-ce qu'il faut aller ailleurs en Europe ?
22:33— Est-ce qu'il faut acheter à part du monétaire ? — Oui, à part du monétaire. Cash is king, en ce moment. Mais bon, qu'est-ce qu'on peut regarder ?
22:41— Non, je vais essayer de répondre. D'abord, quand on regarde le sujet électoral français qui est le cœur de l'actualité du moment et de cette émission,
22:51on a l'impression que c'est un non-événement pour les marchés. — Oui, parce que en France, tout le monde...
22:55— Alexandre l'a dit tout à l'heure. Wall Street ni ne vit ni ne meurt, en tout cas, au regard de ces événements-là.
23:01Le sort d'NVIDIA ou des sujets de la croissance aux États-Unis l'emportent. Les sujets français n'emportent pas.
23:09Et vous regardez l'Eurostox, c'est le non-événement total aussi. Donc considérez que ça crée une opportunité d'achat.
23:19Pas pour ça, en tout cas. Puisque ça n'a pas fait baisser, je vois pas pourquoi ça ferait monter. Au demeurant, si le cas archi-improbable,
23:26puisque personne ne le prévoit, le président actuel l'emportait, c'est sûr que ça remonte comme une soupape de soulagement, mais immédiatement.
23:35L'esprit, c'est ça. Bon, on va pas faire de fiction, hein. Donc après, on se retrouve avec des dossiers qui ont perdu 10-12% sur leur plus haut.
23:47Et je rejoie absolument ce qu'a dit Yves. Mais parce qu'on a des décennies, malheureusement, d'expérience et de déchéances,
23:56plus on est loin de l'État, mieux on se porte. Plus on est loin d'un État actionnaire, mieux on se porte. Et puis on va toujours faire
24:01une exception, peut-être, dans l'armement, parce qu'on peut pas être indifférent. Et à insensibiliser, à désensibiliser à la commande étatique,
24:11ou au rôle de l'État dans le capital de certaines grandes sociétés françaises. Le régulateur, déjà, nous fait subir une loi...
24:20C'est très bien d'avoir des régulateurs, hein. Mais en tant qu'actionnaires et représentants de minoritaires, plus on est loin de tout ça,
24:26avec des politiques dont la parole d'aujourd'hui n'est pas la même qu'il y a eu la semaine dernière et va encore évoluer d'ici la semaine prochaine,
24:33on peut pas sérieusement bâtir quelque chose. Maintenant, s'il y a des dossiers qui ont baissé et qu'on aime plutôt, par exemple, des Veolia ou des choses comme ça,
24:44ça pourrait rentrer dedans. C'est pas la dernière occasion, non plus, d'en acheter, hein. Il se trouve que si un scénario qui n'est pas, pour l'instant,
24:55un scénario dominant, mais si le deuxième semestre devait être marqué par un reflux des taux longs, les utilities qui commencent à mieux se comporter
25:06depuis, on va dire, le mois de mai, pourraient être un endroit de protection relative. Voilà, ça a une piste.
25:15Ou pour dire les choses autrement, des segments défensifs, pas sûrs qu'on... Comme ils sont chers aussi, pas sûrs qu'on soit complètement protégés,
25:26mais on traversera mieux les éventuelles turbulences qui sont à venir. Et je rejoins ce qu'a dit Alexandre. Le menu principal de l'année, en tout cas au plan politique,
25:36et ses conséquences globales, c'est l'élection américaine. C'est la seule qui compte. Là aussi, il n'est pas certain que l'un soit meilleur ou pire que l'autre.
25:47L'économie reprend ses droits. Mais en revanche, on va avoir une période aussi de surenchère, d'instabilité et d'impunité.
25:54— Oui, ça va amener de la volatilité sur les marchés, ces élections américaines. — La volatilité, c'est un sujet dont on parle depuis 6 mois en disant
26:01et elle ne remonte jamais réellement. Donc ce serait logique. C'est raisonnable de dire ça. — Voilà. D'accord. OK. Et sur les émergents, vous pensez que 2024,
26:12deuxième semestre 2024, ça peut être une opportunité ? — Pas particulièrement. Il fallait être actionnaire d'Inde depuis 2 ou 3 ans, mais pas aujourd'hui.
26:23— D'accord. — Tout ça est cher. La Chine, on n'y voit quand même pas grand-chose. On aime beaucoup la Chine. Ça, c'est un vrai sujet en global macro pour le marché européen.
26:34Il y a énormément d'entreprises européennes qui ont des positions de poids et de qualité en Chine. Et en termes de contribution au profit, c'est aussi un marché
26:46qui a été profitable. Alors ça va vite. Honnêtement, les sons qui sont émis de Chine sont pour le mieux neutres ou contradictoires. Les choses qui continuent à se dégrader
27:00et la confiance du consommateur ne montrent pas beaucoup de signes qu'elle se raffermit. Alors après, il y a toujours les espérances macro de relance de plans
27:11qui ne servent souvent pas à grand-chose. Le Japon en a fait l'expérience pendant 30 ans avant d'aller mieux. Donc voilà. Je suis pas très fanate de remettre du risque
27:22autour des émergents. Quand on en a, on a fait des choix géographiques. Et on se laisse porter. — OK. D'accord. Très bien. On va passer un petit mot sur la crypto.
27:36Peut-être, Yves, vous voulez dire un mot ? Le bitcoin se porte mollement. Pas mal de baisse. Il est descendu fugacement et est remonté sous la barre des 60 000 aujourd'hui.
27:50Il est quand même bloqué depuis pas mal de temps dans un trading range entre 60 et 70. Qu'est-ce qui explique la situation ? Est-ce qu'on va pouvoir sortir par le haut, par le bas ?
28:03— Vous attendez de moi un pronostic. Vous avez dû entendre dire que j'avais quelques connaissances et intérêts pour ce secteur. Alors effectivement, non.
28:12Parce que je vais vous dire pourquoi... Il y a quand même une... Si on prend là aussi un petit peu de distance, même si bitcoin est encore un teenager...
28:21— Bien sûr. — C'est une monnaie alternative, je rappelle, qui s'inscrit sans État, qui fonctionne, qui permet des échanges décentralisés, sécurisés. Voilà.
28:29C'est une innovation technologique. Et ça fonctionne, quoi qu'on dise, comme système de paiement, de réserve. Voilà. C'est un or numérique, comme on l'appelle fréquemment.
28:39Alors la courte existence du bitcoin nous montre... Ça peut souffrir à l'avenir de changements, etc., mais pour l'instant, de cycles de 4 ans.
28:47— Oui, oui. Tout à fait, oui. — Voilà. Avec des phases correctives qui s'étalent sur les 3 derniers cycles, 1 an, 1 an et demi à peu près,
28:57avec des reculs entre le top et le creux de 80%. Et puis une phase de bottom, et puis de reprise et d'accélération forte.
29:08Et là, quand on regarde bien cette analyse de cycles, on se situe dans la phase année de la récompense de la halving, réduction de moitié de la récompense des mineurs.
29:19On se situe aujourd'hui jusqu'à l'année prochaine, quand on regarde les cycles passés, j'insiste, dans la phase haussière.
29:26Et cette même phase haussière, historiquement, on connaît des ups très rapides avec des phases de correction.
29:32Et à mon sens, c'est plutôt... Si on regarde sur le strict point de vue, comment dirais-je, technique, en termes de vélocité de mouvement du prix, etc.,
29:40dans la phase de correction de ce qu'on a connu les quelques premiers mois de l'année, fin d'année dernière, premier mois de l'année. — D'accord.
29:47— Donc il semblerait, sur une lecture vraiment technique, en s'inscrivant dans cette tendance qui est globalement très très haussière sur Bitcoin,
29:56dans une phase de correction de la phase précédente haussière, qui sous-entendrait qu'on va plutôt, à votre question,
30:02est-ce qu'on va casser par le bas ou par le haut ? Plutôt, à un moment donné, dans les semaines mois qui viennent, reprendre une phase haussière.
30:08Voilà. Après, il y a beaucoup de... Comment dirais-je ? De bruits, de nouvelles sur lesquelles on essaye d'échafauder des explications.
30:15Bon, ce qui a changé cette année, c'est l'arrivée massive d'investisseurs de finances traditionnelles, essentiellement aux États-Unis,
30:24avec des grands acteurs, des grandes banques traditionnelles. — Oui, Blackrock qui est venu. — Blackrock, Franklin Tapleton,
30:29qui proposent même un certain nombre de produits de décorrelation à des clients fortunés, institutionnels. Même quelques fonds de pension 401K
30:38commencent à investir. Donc il y a eu beaucoup d'argent à travers les produits ETF, donc les produits financiers qui s'exposent à Bitcoin,
30:45et qui ont expliqué finalement l'envolée des premiers mois de l'année. — On a une modification du cycle, en fait. L'envolée s'est faite au moment des ETF.
30:51Et on l'a plus au moment du halving. — Modification, non. Mais c'est vrai qu'on a fait un record de prix juste avant, alors qu'on l'avait pas fait
30:58sur les 3 cycles précédents. Alors encore une fois, d'un point de vue statistique, un échantillon de 4 valeurs, ça ne veut rien dire.
31:04Donc soyons prudents. Mais comme cette monnaie vit sur un algorithme mathématique de création, etc., on est un peu plus à l'aise pour échafauder
31:15des raisonnements qui sont basés sur l'évolution arithmétique du prix de Bitcoin. Voilà. C'est une forme de réponse à votre question.
31:23— Alors vous parliez d'or numérique. L'or, lui, c'est pas le Bitcoin. Il reste sur ses plus hauts, lui.
31:30— Oui. Mais à l'échelle des envolées précédentes de Bitcoin, moi, je trouve que le schéma est assez similaire, en fait.
31:37— D'accord. — On est en train de consolider des points hauts. Bon, aujourd'hui, on est allé chercher 60 000 dollars sur Bitcoin.
31:43Après, un plus haut à 72 000 ou 13 000. Bon. À l'échelle de la volatilité de Bitcoin... — Oui. Oui. C'est pas trop ça, finalement.
31:51— Voilà. Sur une valeur à faible croissance, ça paraîtrait beaucoup, cette correction. Mais sur un truc comme Bitcoin... Et l'or, quelque part,
32:00à mon sens, est en train de fabriquer la même configuration technique. — D'accord. — Pour les mêmes raisons, en fait.
32:08On s'aperçoit qu'on n'a pas évoqué les sujets vraiment banque centrale, monnaie, etc. Mais les dettes qui filent, des programmes électoraux fantasques,
32:18tout ça, fondamentalement, ça donne du crédit à l'or. Et maintenant, à cette nouvelle outil qui est une monnaie dure, qui est Bitcoin.
32:25En tout cas, c'est sa vocation. — D'accord. — Peut-être que ça marchera pas à long terme. Voilà un peu le fondement de ce qu'on peut dire, à mon sens.
32:33— Yves, vous n'êtes pas spécialiste du Bitcoin. Mais vous, selon vous, l'or, ça peut être un actif-refuge compte tenu du contexte ?
32:43— J'ai pas grand-chose de pertinent, en fait, à dire. Yves, ce qui est très intéressant, ce que vous avez dit sur le Bitcoin...
32:52— Donc on apprend des choses. Moi, ce que j'entends de temps en temps... Mais ça, c'est un propos de néophyte. Est-ce que le Bitcoin, c'est des choses que nous ignorons ?
33:04Est-ce un indicateur avancé d'une nervosité à venir ? Je n'en sais rien. J'aime bien ce parallèle avec l'or, parce qu'il y a des moteurs fondamentaux qui sont analogues.
33:16Après, il y a aussi une typologie d'intervenant qui, me semble-t-il, diffère entre les deux, avec une volatilité qui est plus grande.
33:26Mais comme Yves l'a dit, en rapport à l'algorithme, finalement, il y a une cohérence. Sur l'or, connaissant mieux l'ancien monde, c'est une base plus solide. Voilà.
33:44Mais après, il y en a pour tout le monde. Moi, je n'ai qu'un crédeau sur l'or. C'est l'or physique. — D'accord.
33:52— Pas l'or papier. C'est déjà une réserve. Et l'or, au travers des mines d'or, avec un sous-sol qui n'appartient que très rarement aux producteurs,
34:04on s'en méfie, comme on se méfie aussi des producteurs de pétrole. Jusqu'aux années 2000, je pense que depuis 25 ans, disons que la relation avec les pays
34:16qui disposent des réserves ont changé. Et la relation est un minimum plus équilibrée qu'avant, alors qu'avant, c'était le producteur,
34:25la compagnie internationale occidentale qui tirait les rênes. Donc sur l'or, or physique. — D'accord.
34:32— Alexandre, vous sur l'or. — Sur l'or, c'est vrai que par rapport aux crypto-monnaies, les banques centrales achètent de l'or, et notamment
34:39les banques centrales émergentes. Donc on a vu énormément d'achats de la Chine et des banques centrales chinoises et des Chinois qui n'ont plus confiance
34:48dans leur économie, donc qui achètent moins de crypto-monnaies, mais effectivement qui se remettent sur l'or. — Et moins de dollars, qui veulent de l'or.
34:56— Effectivement. Je pense quand même que dans une diversification de portefeuille, d'avoir de l'or, alors physique ou pas, enfin dans un patrimoine,
35:04il faut en avoir. Il faut pas chercher à faire du trading dessus. Il faut en avoir quasiment de manière récurrente. — Le petit poche en actif de diversification.
35:11— 2,5%. C'est un peu l'actif Armageddon, par excellence, si c'est la fin du monde. Le physique, c'est mieux si c'est la fin du monde,
35:16parce qu'on peut le récupérer. — Oui, c'est sûr. — Parce que sinon, si vous êtes en tracker, etc., ça peut être un peu différent. Mais dans une allocation
35:23d'actifs global sur le risque, en dehors de l'or, il y a une vraie concurrence, c'est la dette américaine, parce qu'elle verse quand même 4... Bon, on est à 4,20%,
35:30mais quand même auprès de 4, 4,5%. C'est vraiment l'actif Armageddon. On sait que demain, s'il y avait vraiment un sujet sur l'Europe, s'il y avait vraiment des guerres,
35:39l'actif souverain américain, c'est le dernier actif sur lequel les investisseurs vont se réfugier. Donc en tout cas, pour nos clients, moi, je conseille plutôt
35:49l'actif souverain américain, le monde que de l'or en portefeuille. Ce sera de toute manière plus liquide. Et ça sera certainement mieux échangeable en cas de scénario très défavorable.
36:00— OK. Alors on va passer à la dernière question. On arrive à la fin de la campagne, une semaine avant le premier tour. Quels indicateurs surveiller pendant ces législatives ?
36:13— Alors quels vont être les signaux à ne pas louper sur les marchés ? Alexandre, vous commencez. — On a parlé effectivement du spread.
36:19— Oui, le spread. Tout le monde va le scruter. — Tout le monde va le scruter. Mais d'une certaine manière, on sait pas ce qu'est l'œuf de la poule, parce que finalement,
36:26est-ce que c'est un risque ? Souvent, on parle de volatilité. Mais c'est souvent quand la volatilité est très basse qu'à un moment, il y a un choc et que les marchés effectivement réagissent.
36:34Et quand la volatilité est très haute, c'est souvent là où il faut l'acheter, parce que le prix du risque est important. Donc la principale chose, c'est ça.
36:41C'est vrai que... Rappelons-nous quand même la plupart des sondages qui ont été faits lors des grandes élections. On peut parler du Brexit, mais des campagnes présidentielles,
36:51évidemment Trump-Biden. À chaque fois, les sondages se sont trompés en tout cas. Et c'est les surprises qui arrivent. Et comme toute surprise, c'est celle qui n'est pas pensée.
37:00Et donc ça va être extrêmement difficile. Je pense qu'il faut gérer et effectivement plutôt gérer son risque en portefeuille plutôt que de mettre en place des opportunités
37:09qui peuvent finalement être très défavorables. Et il n'y a pas véritablement de signe, parce qu'encore une fois, ça peut être l'autoréalisateur.
37:20C'est-à-dire que parce que les marchés baissent, on va dire finalement les élections vont se passer comme ça. En fait, on est dans une situation bien particulière où,
37:29quel que soit le signe, il n'est pas du tout proactif pour le futur.
37:34— D'accord. Yves, vous, qu'est-ce que vous allez surveiller, là, ces trois semaines ?
37:38— Je ne vais pas répéter qu'il faut regarder le spread, mais le spread, c'est la conséquence de ce que disent les responsables des grands partis.
37:45— Oui. Des évolutions du programme. — Voilà. C'est ce qui est à la conduite. Exactement. Donc on voit bien que pour certains, ça évolue.
37:51— Oui. On va suivre le débat. — Voilà. On va suivre le débat. Les sondages. Alors contrairement... Je vais diverger un peu de ce qu'a dit Alexandre
37:57et dire un peu de bien de notre pays et de notre institut de sondage. Concernant les élections en France, ils sont quand même assez bons.
38:04— Ils sont assez persécutés, oui. — C'est pas vrai quand on va outre-manche, effectivement. Mais néanmoins, ayons bien en tête que les législatives,
38:13surtout dans le concept actuel nouveau, c'est une élection à deux tours qui est très compliquée. C'est 577 députés qu'on élit avec une combinaison d'élections locales.
38:26Et c'est encore plus compliqué cette fois-ci pour toutes les raisons qu'on connaît. Et donc à ce titre-là, il faut être prudent. C'est évident.
38:34Mais voilà ce qu'on va regarder. On va écouter les discours des uns et des autres, comme ce matin, voilà, M. Bardella, et puis le prochain.
38:44Et puis j'ai pas le programme en tête, mais ça discute. Voilà. Et de l'étranger, après un peu l'incompréhension du système électoral français...
38:55Je crois qu'il y a des oreilles très attentives. — Ah oui, ça, c'est... D'accord. Nicolas, c'est pareil. Prêt de sondage ?
39:02— J'aurais envie de faire un peu de la provoque, c'est-à-dire surtout pas écouter le bruit, puisque de toute façon, sa crédibilité est assez faible.
39:11Sérieusement, sur le plan des marchés, il faut que je trouve quelque chose d'autre. Donc je dirais bien que je regarderais bien...
39:17Je vais être attentif à la moyenne mobile à 200 bourses sur le CAC 40. CAC 40 est le seul indice qui a vraiment décroché, on va dire, de...
39:27— Oui, bah oui, oui. C'est logique, vraiment. — Même pas 10%. Sur ces plus hauts, qui ne datent pas d'il y a 15 jours, qui datent plutôt de fin avril-début mai, 9%, peut-être.
39:38Mais on arbondit sur la moyenne mobile à 200 bourses. Il y a 4 séances. Donc on parlait de technique tout à l'heure. La technique sur les actions,
39:48les moyennes mobiles, les cycles de 2 ans ou de 4 ans, de 4 ans depuis le Covid. À chacun, sa rythmique et ses cycles. Il y a des cycles dans les cycles.
40:01La moyenne mobile à 200 bourses, c'est le seul indice français qui a été dans cette configuration. Donc je vais avoir aussi envie de regarder le spread
40:13entre un Eurostox et un CAC 40 pour voir la vitesse relative de l'un par rapport aux autres, qui peut nous dire la même chose qu'un spread de taux.
40:21— Oui, c'est vrai. On verra une désynchronisation. — Et puis c'était histoire de vous trouver quelques éléments de réponse.
40:28— Donc l'analyse technique, quand on fout le camp. On revient sur la base et sur ce qui est factuel, alors. Voilà. Eh bien ce sera le mot de la fin.
40:37Merci, messieurs, d'avoir été les invités de Planète Marché aujourd'hui. Merci Alexandre Hezès, stratégiste du groupe Richelieu.
40:44Merci Yves Maillot, président de Yem Capital. Merci Nicolas Braud, directeur associé au Tingres Banques privées. Merci beaucoup.

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