Jeudi 19 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Irina Topa-Serry (Économiste senior émergents, AXA IM) , Pierre-Alexis Dumont (Chief Investment Officer, Sycomore Asset Management) , Christophe Barraud (Directeur Général de Market Securities Monaco et Chef Economiste et Stratégiste de Market Securities Group, Market Securities) et Alexandre Hezez (Stratégiste, Groupe Richelieu)
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des
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00:16via vos box, à retrouver évidemment en replay chaque soir sur bsmart.fr ou encore en podcast
00:21à l'heure qu'il vous plaira et sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, le jour d'après cette décision historique de
00:29la réserve fédérale américaine, nous allons évidemment largement y revenir avec nos invités
00:32de Planète Marché.
00:33Dans un instant, une décision de baisser les taux directeurs américains de 50 points
00:38de base pour entamer ce cycle de recalibration de la position de politique monétaire américaine
00:44qui entraîne des réactions assez importantes sur les marchés, les marchés d'actifs risqués
00:47notamment.
00:48C'est un rallye action assez généralisé, on l'a vu en Asie ce matin, on le voit en
00:53Europe aujourd'hui et y compris sur le marché américain qui a un peu hésité hier dans
00:58le sillage de la conférence de presse de Jérôme Poel mais tous les indicateurs sont
01:02au vert de ce point de vue-là sur les indices actions, les matières premières en profitent
01:05également, que ce soit le pétrole ou l'or qui marque de nouveaux records à plus de
01:092600 dollars, le compartiment crypto également est très bien orienté et puis sur les marchés
01:16obligataires on notera le phénomène de repentification qui se poursuit, qui s'est un peu accru d'ailleurs
01:21aux Etats-Unis notamment avec une pente entre le 2 ans et le 10 ans américain qui est désormais
01:25autour des 10 points de base et même peut-être un peu supérieur à 10 points de base.
01:30Commentaire, analyse avec nos invités de Planète Marché évidemment dans un instant,
01:33Pauline Grattel vous redonnera également tous les détails de cette décision historique
01:37rendue hier soir par la réserve fédérale américaine dans un contexte où les investisseurs
01:41se préparent à une journée d'échéance trimestrielle sur les marchés, demain ce
01:45sera une échéance importante effectivement avec l'expiration attendue de différents
01:50produits dérivés et notamment sur indices.
01:52Voilà pour le paysage global et la situation de marché au lendemain de cette décision
01:56de la Fed, nous évoquons également la sphère émergente dans le dernier quart d'heure
01:59thématique, le dernier quart d'heure elle est quart d'heure thématique de SmartBourse
02:03particulièrement avec Irina Topasseri, économiste senior émergeant chez AXA-IM, qu'est-ce
02:08que cette baisse de taux de la Fed et le cycle tel qu'il est projeté et signalé par les
02:12banquiers centraux américains, qu'est-ce que cette situation change pour la sphère
02:15émergente, nous en parlerons donc dans le dernier quart d'heure, à noter qu'il n'y
02:19avait pas que la Fed qui rendait des décisions de politique monétarière, on a vu par exemple
02:22la Banque Centrale du Brésil monter ses taux de 25 points de base, c'est la première
02:26hausse de taux de la Banque Centrale du Brésil depuis deux ans maintenant et à l'inverse,
02:30la Banque Centrale d'Indonésie dont on attendait un statu quo a finalement décidé de baisser
02:34hier ses taux de 25 points de base.
02:36Le rendez-vous émergeant donc à 17h45 ce soir dans SmartBourse.
02:50Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de SmartBourse, les infos clés du jour sur
02:54les marchés, nous retrouvons Pauline Grattel, bonsoir Pauline, et donc la réserve fédérale
02:58américaine a délivré une baisse de taux de 50 points de base hier soir.
03:02Oui c'est une décision qui redonne du souffle aux indices mondiaux, les premières réactions
03:06ont été visibles ce matin en Asie avec des hausses de 2% pour le Nikkei à Tokyo et
03:12le Hong-Seng à Hong-Kong.
03:13En Europe, le Stoxx 600 progresse de l'ordre de 1,5% et se rapproche à quelques points
03:19de ses records récents.
03:20A Paris, le CAC 40 surperforme avec une hausse de plus de 2% au cours de la séance, l'indice
03:25revenant au contact des 7600 points tirés notamment par les secteurs industriels et
03:31le secteur du luxe.
03:32A Wall Street, après une réaction de marché assez mitigée hier soir, les indices bondissent
03:37à l'ouverture.
03:38Le S&P 500 bat un nouveau record à plus de 5700 points.
03:42Rarement le marché, les observateurs ont été aussi indécis jusqu'à la décision
03:47rendue hier soir, ça donne un contexte particulier encore à cette décision Pauline.
03:52Oui, d'après Deutsche Bank, cela faisait 15 ans que le marché n'avait pas été aussi
03:56partagé sur une décision monétaire de la réserve fédérale, 105 des 114 économistes
04:02interrogés par Bloomberg, tablaient sur une baisse de 25 points de base.
04:06Et puis on notera une voix dissidente au sein du board de la réserve fédérale américaine
04:11avec la gouverneure Michelle Beaumont, c'est la première dissidence au sein du board depuis
04:162005.
04:17Mais si on comptabilise les voix dissidentes au quiche, qui tiennent une position plus
04:21dure que la décision rendue par le comité, il faut remonter à 1994 pour retrouver une
04:27dissidence au quiche au sein du board de la réserve fédérale américaine.
04:31La Fed a mis à jour également ses projections économiques pour les prochaines années
04:34Pauline.
04:35Oui, concernant le PIB américain, les projections sont revues en légère baisse pour 2024,
04:40à 2% contre 2,1% initialement.
04:44Pour 2025 et 2026, les prévisions sont inchangées à 2%.
04:48L'inflation est revue à la baisse de 2,6% à 2,3% pour cette année, avant d'atteindre
04:54les 2% en 2026.
04:56Enfin, pour ce qui est du chômage, il devrait s'établir à 4,4% cette année et l'an
05:01prochain.
05:02Du côté de la trajectoire des taux, les projections des membres de la Fed signalent
05:05la possibilité de 50 points de base de baisse supplémentaire d'ici la fin de l'année
05:09et 100 points de base l'an prochain.
05:11Quelles ont été les réactions sur le marché obligataire ?
05:13Alors, intéressant de bien noter que le rendement de l'obligation américaine à
05:1710 ans a tendance à remonter depuis hier entre 3,75% et 3,80% aujourd'hui.
05:23Sur la partie courte de la courbe, on a vu à l'inverse, le taux à 2 ans tomber à
05:283,55% avant de se stabiliser aujourd'hui autour de 3,60%.
05:33Sur le marché d'échange, l'euro et la livre se renforcent face au dollar.
05:37Oui, la livre qui réagit aussi à la décision rendue aujourd'hui par la Banque d'Angleterre.
05:42Et comme prévu, la Banque d'Angleterre maintient son principal taux directeur, un
05:46changé à 5%.
05:47On rappelle qu'elle avait baissé ce taux de 25 points de base au cours de sa dernière
05:52réunion du mois d'août.
05:53Elle prévoit désormais de poursuivre ses baisses de taux, mais à un rythme graduel.
05:57Du côté de l'actualité des entreprises, vous nous parliez de Campari hier sur le
06:02marché italien.
06:03Il y a du nouveau aujourd'hui Pauline ?
06:04Oui, Campari chutait hier à Milan après l'annonce de la démission du directeur général.
06:08Aujourd'hui, le titre progresse de 8%.
06:11L'actionnaire principal a annoncé racheter 100 millions d'euros d'actions supplémentaires.
06:15Dans son sillage, Pernod Ricard et Rémi Cointreau sont en hausse de respectivement 4 et 5%.
06:21Dernière séance de la semaine demain.
06:22Qu'est-ce qui marquera cette journée sur les marchés Pauline ?
06:24Demain, les investisseurs prendront connaissance de la décision monétaire de la Banque du Japon.
06:29Et demain sera une journée d'échéance sur les marchés avec l'arrivée à expiration
06:32de plusieurs produits dérivés.
06:34Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourses, les infos clés du jour sur
06:38les marchés avec Pauline Grattel.
06:50Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:53Alexandre Ezez est avec nous, stratégiste pour le groupe Richelieu.
06:56Bonsoir Alexandre.
06:57Bonsoir.
06:58Merci d'être là.
06:59Pierre-Alexis Dumont est à nos côtés également.
07:00Bonsoir Pierre-Alexis.
07:01Bonsoir Grégoire.
07:02Et on vous retrouve comme directeur des investissements de Sycomore Assets Management aujourd'hui.
07:06Et Christophe Barraud nous accompagne également.
07:08Bonsoir Christophe.
07:09Bonsoir Grégoire.
07:10Merci beaucoup d'être là.
07:11Vous êtes chef économiste et stratégiste de Market Securities, notamment Christophe.
07:14Je commence avec l'économiste bien sûr.
07:17Qu'est-ce que vous retenez du message qui a accompagné cette baisse de taux de 50 points
07:23de base ?
07:24Assez inédite effectivement puisqu'on parle plutôt d'une recalibration du réglage
07:27de la politique monétaire américaine.
07:29On ne parle pas d'une situation a priori d'urgence économique.
07:32Est-ce qu'il y a quelque chose de très préventif dans ce premier pas de 50 points de base délivré
07:39par la Fed hier ?
07:40Est-ce qu'on est déjà peut-être dans quelque chose de curatif du point de vue macro ?
07:45C'est une bonne question.
07:47On peut tirer beaucoup de choses de la conférence de presse.
07:51L'idée c'est déjà de retenir ce qui a justifié entre guillemets le 50 BP de baisse.
07:56Si on regarde un petit peu les prévisions de croissance, ça a été assez surprenant
08:01mais ils ont revu à la baisse leurs prévisions 2024.
08:03Malgré le fait que le T2 n'était pas si mal, que toutes les données qu'on a eues
08:08ces deux dernières semaines ont plutôt surpris à la hausse et impliquent un T3 plutôt fort.
08:133% ?
08:143% à peu près.
08:16Donc leur prévision implicite c'est qu'au quatrième trimestre, on sera en dessous de
08:201%.
08:21Donc on sera divisé par 3 du T3 au T4.
08:23Donc ça suppose qu'ils aient quelque chose en main qu'on n'a pas.
08:28Mais bon, ça a été une justification.
08:30Ce n'est pas le genre de prévision que vous avez pour le quatrième trimestre de l'économie américaine Christophe ?
08:34Pas du tout.
08:35Et si on prend en compte toutes les données, même les données à haute fréquence sur
08:38le mois de septembre, il n'y a pas de rupture de tendance par exemple sur les cartes de crédit.
08:41Si on regarde les données sur les indices manufacturés qui ont été publiés, ça indique
08:47plutôt un rebond de l'activité.
08:48Donc relativement à l'opposé du discours.
08:52Même si, petite nuance quand même, il y a les prévisions et durant la conférence
08:56de presse, ils nous disent que tout va bien.
08:58Donc déjà, petite incohérence sur ce point.
09:02Le deuxième point, c'est le marché de l'emploi, donc le fait que le taux de chômage remonte.
09:06Mais ça suppose de faire une hypothèse, c'est qu'il remonte, entre guillemets, pour
09:12des mauvaises raisons.
09:13À savoir qu'on ne serait plus dans le schéma actuel où le taux d'embauche diminue, mais
09:19on arriverait sur des phases de licenciement.
09:21Ce qu'on ne voit pas du tout dans les données, puisque si on prend les demandes d'allocations
09:24au chômage publiées aujourd'hui, c'est un plus bas depuis quatre mois.
09:26Donc en gros, il y a peut-être une erreur aussi de diagnostic sur le fait que cette
09:32hausse du taux de chômage provient peut-être essentiellement de l'offre d'emploi qui
09:37est principalement due à l'immigration.
09:39On a un boom migratoire qui a été souligné notamment par les études du Congressional
09:44Budget Office, qui est très très significatif.
09:49Donc la vraie question, enfin, derrière cette baisse de 50 Bp, il y a deux paris économiques,
09:56que le marché potentiellement va subir un gros ralentissement cyclique.
10:03Mais à mon avis, c'est plus ma conviction, ça s'est fait plus pour des raisons à la
10:10fois politiques, entre guillemets, et géopolitiques.
10:12Politiques parce qu'on sait qu'il y a des élections le 5 novembre et qu'on sait aussi
10:18bien que 50 Bp, avec un message rassurant, ça a plutôt tendance à faire monter les
10:23marchés, faire baisser les taux d'intérêt court rapidement sur l'écart de crédit,
10:27ce qui peut aussi favoriser un certain nombre de ménages à très court terme.
10:32Et géopolitiques parce qu'il faut financer le déficit, parce qu'on est sur quelque
10:37chose qui est supérieur à 6 ou 7 %, les intérêts sur la dette qui explosent.
10:42Donc peut-être ces deux idées-là l'ont emporté à très très court terme parce
10:47que quelque part, on ne voit pas forcément l'intérêt, enfin je dirais la différence
10:54entre faire 50 Bp hier, 25 après, ou 25 aujourd'hui et 50 juste après les élections.
11:00Ou avoir fait 25 le 30 et 31 juillet et ne devoir que faire 25 le 18 septembre, ça aurait
11:09pu être une autre option.
11:10Économiquement, très sincèrement, je pense que tout le monde est d'accord qu'on pouvait
11:15justifier à la fois le 25 et le 50, mais je pense que le biais politique et géopolitique
11:20ont peut-être contribué un peu plus.
11:22C'est ce qui a fait tomber pour vous la décision de ce côté-là, plus que du côté 25.
11:27Voilà, c'est plutôt mon sentiment personnel.
11:30Très clair.
11:31Alexandre, quel est le niveau de confort que vous avez avec cette baisse de taux de
11:3650 Bp ?
11:37C'est vrai que, pourquoi 50 alors que l'économie américaine ne va pas si mal ? Je pense effectivement
11:43que je suis plutôt du côté du fait qu'ils ont raté le coche en juillet et que c'est
11:49un rattrapage.
11:50Après, ça va être le pas des baisses.
11:54Certains pensent que 50 Bp, ça va être le pas classique maintenant.
11:59Je ne pense pas.
12:00Il faut avoir une prudence.
12:03100 points de basse cette année et 100-125 points de basse l'année prochaine, c'est
12:07déjà bien et beaucoup et ça doit rester visible.
12:10Après, il y a aussi une autre analyse qui peut être que la FED a demandé à l'emploi
12:16et l'inflation.
12:17Elle a déjà raté son choc d'inflation en 2022 en disant que c'était temporaire.
12:22Elle n'a pas agi, elle a agi trop tard et finalement, elle a perdu un peu de crédibilité.
12:28Elle a dû agir trop fort.
12:29Est-ce qu'elle veut, sur son deuxième mandat qui est l'emploi, faire exactement la même
12:32erreur en voyant l'emploi se détériorer et dire qu'on ne fait rien parce que c'est
12:36juste un ajustement et une normalisation ? Là, ça serait compliqué.
12:41Donc, il faut qu'elle agisse en disant qu'on fait l'emploi, on le prend assez rapidement.
12:45On ne veut pas être en retard sur ce sujet-là ?
12:46Non.
12:47Si ça devait être deux sujets, ça va être compliqué.
12:52Autant faire finalement 50 ou 25, ça va… Il faut bien comprendre que c'était très
13:00partagé.
13:0150 ou 25, c'était très partagé.
13:02Mais en plus, la plupart qui disaient qu'ils pouvaient avoir 50, ça allait être négatif
13:05sur les marchés parce que c'était quelque chose qu'on n'avait pas vu.
13:09Et en fait, on a eu l'inverse.
13:10C'est-à-dire qu'on a eu 50, mais ça a été très positif pour les marchés.
13:13C'est le plus étonnant pour l'instant.
13:14Alors, ce qui est encore plus étonnant, c'est la réaction des marchés parce que le marché
13:17américain n'a pas bien réagi quand même.
13:18Enfin, moyennement réagi.
13:19Hier soir, en tout cas.
13:20On était en doute.
13:21Ça allait en haut, ça en baisse.
13:22On a vu les taux remonter, le marché remonter, puis rebaisser, et puis c'est du côté
13:29de l'Asie que ça s'est fait, et ça a entraîné tout le reste.
13:31C'est un peu bizarre parce que finalement, la réflexion au niveau des Américains, c'était
13:36pas…
13:37Ce n'est pas Wall Street qui a donné le l'un hier soir.
13:39Non, c'est quand même aussi…
13:40On est d'accord.
13:41Il y a une particularité.
13:42Alors, est-ce que finalement… Mon analyse, moi, c'est que le monde entier attendait
13:47cette baisse de la fraisure.
13:48Ça bloquait tout le monde.
13:49Le pays qui va le mieux, qui resserre les vis, ça a gêné les Chinois, les Japonais
13:56qui étaient obligés de faire plus pour éviter que leur devise baisse.
13:59Enfin bref, ça libère le monde.
14:01C'est plutôt une bonne nouvelle pour le monde.
14:03Pour le reste du monde.
14:04Pour le reste du monde.
14:05Ça, c'est mon analyse.
14:06Et pour les États-Unis ?
14:07Et pour les États-Unis, on verra bien.
14:09Le risque, c'est que ça arrive trop bien que ça reparte et que l'inflation reparte.
14:13On sera même à un niveau de 2,5%, peut-être.
14:16Si l'inflation repart à un niveau de 2,5%, on ne sait pas où ça peut aller.
14:20Et là, ça mettra à mal cette politique de baisse régulière des taux.
14:26Et on pourra avoir des hausses de taux l'année prochaine avec une économie, cette fois-ci,
14:30qui va moins bien.
14:31Donc, c'est un vrai pari que fait Jérôme Powell en disant, c'est moi qui vais stabiliser
14:38la croissance et le taux d'emploi.
14:42Après, le réglage après 50 points de baisse, il n'est pas accommodant pour autant.
14:47On est d'accord.
14:48La Fed n'est pas en train de soutenir l'économie ou de réappuyer sur l'accélérateur aujourd'hui.
14:54Non, la Fed n'est pas en train de réappuyer sur l'accélérateur.
14:56Mais prenez finalement, parce que ça s'est fait, c'est assez particulier parce que les
15:00anticipations se sont mises rapidement sur ces fameux 50 BP.
15:05Ça a quand même fait baisser les taux de mortgage.
15:08Ça va avoir un impact.
15:09L'immobilier est déjà très très haut.
15:11Il n'a pas baissé.
15:12Les conditions financières sont très relâchées.
15:14Les conditions financières sont très relâchées et on dit, OK, on les laisse relâcher et
15:19on ne va pas les resserrer en tout cas.
15:21Donc, évidemment que sur une période déterminée, la Fed reste prudente puisqu'elle a remonté
15:26son taux neutre, etc.
15:28Mais quand même, ça remet de la liquidité dans le système.
15:31À mon avis, effectivement, il y a le problème politique et géopolitique.
15:34Il y a beaucoup de tombées de dettes à des niveaux qui sont quand même importants.
15:38On parle de « shutdown » bientôt au Congrès, sur la dette américaine.
15:45Il y a plein de choses qu'ils font qu'il faut quand même rassurer.
15:47Il y a des échéances.
15:49L'élection présidentielle est un vrai sujet aussi.
15:52Donc, il faut rassurer sur les quelques mois, quelques semaines, au moins jusqu'aux élections
15:56et puis on verra après.
15:57Pierre Alexis, qu'est-ce que vous comprenez de cette assurance qui a été apportée hier
16:02par Jérôme Poel ?
16:03Je suis peut-être un peu naïf, mais qu'est-ce que vous pensez du discours de Jérôme Poel
16:08qui consiste à dire qu'on aime bien ce qu'on voit aujourd'hui et on a envie de
16:13préserver ce qu'on voit, un chômage à quatre-deux, une économie qui reste sur une
16:18croissance, une trajectoire de croissance résiliente, solide, vous qualifiez ça comme
16:22vous voulez.
16:23On voit quand même qu'il y a du refroidissement dans le « pipe », peut-être sur le plan
16:26du marché du travail, peut-être à débattre, j'en sais rien, mais on a envie de préserver
16:31ce qu'on voit aujourd'hui et pour ça, on est capable d'enlever assez vite une dose
16:36de restriction monétaire qui nous semble un peu trop élevée par rapport à ce que
16:40peut encaisser l'économie américaine.
16:42Je résume simplement, mais est-ce que je suis trop naïf d'écouter Jérôme Poel,
16:47j'allais dire, de manière presque littérale, quoi ?
16:50Le discours est clair, il sera là pour alimenter la bonne santé de l'économie, quitte à
16:58être un peu préventif, mais je pense que ce qui ressort de ce qu'on a dit, de ce qu'on
17:05a dit à Alexandre et Christophe, c'est que c'est vraiment un contexte très particulier
17:11de baisse des taux.
17:12Je pense que c'était une des baisses des taux les plus attendues, que tout le monde
17:17voulait.
17:18Depuis un an quasiment, maintenant.
17:19Voilà.
17:20C'est ça.
17:21Dans un contexte d'élections qui sont quand même extrêmement, aux Etats-Unis, polarisées
17:28pour le moins qu'on puisse dire, avec des programmes qui sont, voilà, s'ils sont mis
17:33en œuvre, qui sont quand même assez inflationnistes, donc il y a ça aussi qui peut jouer, c'est-à-dire
17:38que vous préférez baisser, quitte après à remonter, parce que là, vous pouvez le
17:42faire, alors que si les programmes sont mis en œuvre, on ne pourra jamais baisser.
17:46Voilà.
17:47Et en effet, à mon avis, l'économie a été un facteur 2, voire 3, dans la prise
17:54de décision de la Fed.
17:55Il fallait passer un signal.
17:57Il y a une notion de risk management, en fait, qui s'est imposée à la Fed.
18:01On est là, on sera beaucoup plus proactifs que ce qu'on a été sur l'inflation,
18:06sur la partie croissance.
18:07Voilà.
18:08Donc, il y a vraiment un signal pour essayer de rassurer.
18:11Et en effet, derrière ça, c'est plutôt, en effet, positif pour l'économie mondiale
18:17puisque ça mettait, en effet, même si la politique monétaire est relativement en
18:24commandance US, elle est relativement restrictive, notamment dans les pays émergents, hors des
18:31zones.
18:32Donc là, le fait de faciliter le financement en dollars va quand même mettre un peu d'huile
18:38dans les rouages.
18:39Ça soulage un peu tout le monde.
18:40Ça soulage un peu tout le monde.
18:41D'accord.
18:42Donc, je pense que c'est le point clé.
18:45Après, qu'est-ce qui se passera sur les prochaines réunions de la Fed ?
18:54Je pense que là, il faut rester, à mon avis, assez humble.
18:57On est dans une situation assez particulière, avec très très peu de visibilité.
19:02On verra.
19:03Mais c'est logique que le marché le prenne bien, comme le disait aussi Alexandre.
19:06Tout l'argumentaire de ceux qui pensaient que 50 points de base, c'était trop, était
19:10de dire que ça sera pris négativement aussi par le marché.
19:13Pas du tout.
19:15Moi, j'étais plutôt dans le discours, parce que si c'est pris négativement, c'est
19:22une vision de panique.
19:23C'est-à-dire, ah, ils sont en retard.
19:25Mais là, les chiffres sont tellement bons, ça a été assez difficile de croire.
19:31Donc là, c'est le meilleur des deux mondes pour les marchés.
19:34C'est le meilleur des deux mondes.
19:35Après, il y a quand même, on fait quand même tourner un peu la planche à billets.
19:38Il faut quand même en avoir conscience.
19:40C'est-à-dire qu'on alimente déjà une économie qui est surdopée à terme.
19:46Ça pose toujours, en fond, le caractère soutenable de ce type de politique à moyen
19:53et long terme, avec des déficits considérables, des taux de chômage qui sont quand même
19:59extrêmement bas, et en plus, qui sont dopés par le fait qu'il y a une immigration massive
20:05qui fait que normalement, même s'il n'y avait pas eu cette immigration, on ne sait
20:09pas où seraient les taux de chômage.
20:10Donc, c'est vraiment une économie qui est dopée à la testostérone aujourd'hui.
20:15Et pour l'instant, le message, c'est que le moteur américain va rester là.
20:20Et donc, c'est tout à fait normal que les banques… Et ça ne me semble pas illogique
20:24que le marché américain, dans un premier temps, ait eu un petit peu de prudence.
20:27Un petit doute ?
20:28Et derrière…
20:29Est-ce que c'est bien ? Est-ce que ce n'est pas bien ?
20:30Que ce soit les bourses…
20:31Du reste du monde.
20:32Du reste du monde, qu'ils le prennent bien parce qu'en effet, ça met de l'huile dans
20:37les rouages.
20:38Et le US le prend bien.
20:39Là, en deuxième lecture, aujourd'hui, il n'y a pas de doute.
20:41On prend 2,5-3 % sur le Nasdaq au moment où on se parle.
20:43Donc voilà.
20:44Alexandre ?
20:45Non.
20:46Après, je pense que la question qu'il faut se poser, c'est est-ce que ces baisses
20:48des taux vont avoir un impact ?
20:49Si il y a récession, est-ce qu'elles vont avoir un impact sur l'économie ?
20:51Parce que finalement, les hausses des taux… On se rappelle, en 2022, Jérôme Powell a
20:55dit « on va faire souffrir les entreprises, les ménages, etc. ».
20:58Ça ne s'est pas passé.
20:59Pas fait.
21:00Les milliers étaient au plus haut.
21:02Enfin, les marchés actions étaient au plus haut.
21:05Et donc, à l'inverse, on peut imaginer quand même que ces hausses de taux n'ont
21:09pas du tout d'impact sur ce qui va se passer naturellement.
21:12Il y a le cycle.
21:13Il y a le cycle.
21:14Oui.
21:15Et en fait, finalement, tout a suivi un cycle et que ces hausses de taux n'ont pas eu
21:19véritablement d'impact.
21:20Donc, pourquoi les baisses de taux auraient un impact sur l'économie ?
21:23Non, mais ils accompagnent le cycle de ce point de vue-là.
21:26Christophe ?
21:27C'est simple.
21:28Pourquoi elles n'ont pas eu d'impact ? C'est sur le plan fiscal.
21:32C'est vrai.
21:33Ils ont mis tout ce qu'ils pouvaient avec l'IRA et le Chips Act.
21:36Donc, dans l'autre sens, à mon avis, ça peut avoir un impact.
21:40D'autant…
21:41Sans le pilier budgétaire, on aurait vu l'impact des hausses de taux.
21:43Ah, bien sûr.
21:44Et s'il y a récession, c'est pas 6-7 de déficit, mais c'est 10-12.
21:47Et là, on leur dira, il faudra se calmer sur les dépenses.
21:50Donc, je pense que ça, dans l'autre sens…
21:52Ça peut avoir.
21:53Ça peut avoir.
21:54C'était une situation relativement exceptionnelle.
21:56Dans cette ambiance de fiesta dovish, Christophe, il y a quand même une petite partie finale
22:03de la conférence de presse de Jérôme Poel, qui est peut-être un peu moins commentée
22:05aujourd'hui, mais j'ai peu de doute sur le fait que ça va devenir ou redevenir un
22:09sujet fort.
22:10C'est la question de la destination finale, du point d'arrivée.
22:14Et de ce point de vue-là, Jérôme Poel, très dovish pendant la conférence de presse,
22:19laisse quand même entendre que le point d'arrivée, il n'est peut-être pas là où les marchés
22:22le situent pour 2025 ou 2026.
22:25Et il s'interroge ouvertement désormais sur où en est le taux neutre, donc le taux
22:31qui ne génère pas de friction dans l'économie américaine, le taux d'équilibre, et son
22:36sentiment, il l'avoue clairement, est plutôt que ce taux neutre a peut-être été relevé
22:41de manière presque significative.
22:43Ça se traduit d'ailleurs, je crois, dans la mise à jour des projections aussi, Christophe.
22:48Oui, dans le dot final, il était très légèrement revu à la hausse, mais c'est surtout à partir
22:53du moment où il a parlé de ça, que les taux obligataires à 10 ans, 20 ans, 30 ans
22:58ont commencé à remonter.
23:00Alors, c'est un vaste débat, parce que le taux d'intérêt d'équilibre, c'est quelque
23:06chose qui peut varier au cours du temps, tout dépend de l'hypothèse qu'on fait, encore
23:09une fois, sur le fiscal.
23:10Ça suppose aussi de se faire beaucoup d'hypothèses sur toute la politique de transition énergétique,
23:18parce que c'est là d'où viendra vraisemblablement le coup, mais quoi qu'il en soit, on sent
23:24bien qu'il y a un vrai doute sur le point d'arrivée.
23:29D'autant qu'on est dans un monde où il y a un secteur particulier, ça a été évoqué,
23:34c'est le marché immobilier.
23:35La problématique aux Etats-Unis, mais aussi dans d'autres pays développés, c'est l'offre
23:41de logement.
23:42Et il y a un problème d'offre, il y a une demande, et si en plus on rajoute l'immigration
23:46par-dessus, c'est ce qui fait qu'aux Etats-Unis, on a beau relever les taux d'intérêt, les
23:50prix immobiliers ne baissent pas.
23:51Et ça, ça sous-entend qu'on peut avoir une inflation peut-être finalement en rythme
23:58de croisière qui soit plus élevé que prévu.
24:00Et à la fin de sa conférence de presse, il a justement dit sur la partie housing, c'est
24:07clair qu'on n'est pas du tout là où on voudrait être.
24:09C'est peut-être entre guillemets là où il y a encore un échec.
24:12Parce que même si on peut critiquer la mesure du CPI, il y a un effet retard.
24:17Globalement, ce qu'on appelle les market rent, la croissance est revenue à quasi
24:23nul sur une offre massive de logement qui était revenue de manière temporaire.
24:29Mais là, si on regarde le cycle à trois ans de vente, ça repart.
24:33Donc, il y a un vrai coup de dossier là-dessus.
24:36Donc, c'est plusieurs facteurs selon les pays, mais qui reviennent quand même.
24:40C'est l'immobilier, l'offre de logement, la transition énergétique et le niveau de
24:45la dépense fiscale dans une courge géopolitique où tout le monde a tendance à dépenser.
24:49Qu'est-ce que ça change, Pierre-Alexis, du point de vue de la gestion, de l'investissement ?
24:54C'est vrai que depuis, on voit des réactions de marché assez puissantes.
24:59On voit d'ailleurs revenir sur le devant de la scène, je ne sais pas, c'est par exemple
25:02le secteur du luxe en Europe, c'est par exemple des secteurs un peu cycliques, industriels
25:06qui avaient rendu pas mal de performances.
25:08On avait plutôt tendance ces derniers jours et ces dernières semaines à évoquer des
25:12secteurs défensifs comme étant revenus sur le devant de la scène, la santé, les télécoms,
25:16les utilities, etc.
25:18Est-ce que là, il faut se préparer à un nouveau pivot en termes de régime de marché
25:24ou est-ce que les réactions du jour sont peut-être juste un peu épidermiques par
25:28rapport à ce qu'on observe depuis cet été, par exemple ?
25:30Je pense qu'il y a des phénomènes de correction.
25:33De remise à niveau un peu des choses.
25:37Historiquement, en période de baisse des taux, c'est les secteurs défensifs qui...
25:42Proxibonds, ceux qui sont liés le plus au marché obligataire.
25:45L'immobilier, je n'ai pas cité l'immobilier, mais les foncières cotées aussi.
25:50L'immobilier, c'est assez normal qu'il en profite.
25:55C'est évident.
25:56C'est un Proxibonds, baisse des taux, en plus avec un énorme déficit dans tous les
26:02pays développés d'offres du fait de la hausse des taux qui a complètement paralysé
26:07la construction.
26:08Là-dessus, c'est assez naturel que ça en profite.
26:15Non.
26:16Après, normalement, baisse des taux plus élections.
26:20Le phénomène en lequel on pense que ça peut être durable, ce n'est pas qu'on l'a dit
26:25dix fois, je vais le dire une entière fois, c'est le broadening, le phénomène de diffusion.
26:32Pour moi, c'est la tendance de l'été, c'est ce qu'on observe depuis cet été quand même.
26:36Là, on a des éléments supplémentaires.
26:39Les élections sont en général, en plus on a plutôt des programmes qui sont pro, petit
26:43et moyen de valeur, très favorables aux...
26:48Très grosses réactions des small-cap US depuis hier, d'ailleurs.
26:51C'est assez normal, et plus le phénomène électif, normalement, vous avez beaucoup
26:58plus de visibilité après les post-élections, et ça, c'est positif pour les petites et
27:05moyennes valeurs en général.
27:06Donc ça, je pense qu'on peut...
27:08Cette fois, il y a quelque chose.
27:10On peut, à mon avis, avoir quelque chose qui ne dure plus que trois mois.
27:14Il puisse y être une tendance un peu plus pérenne.
27:17Une tendance un peu plus pérenne.
27:19Alors, à mon avis, ce sera d'abord une vision hors des méga-cap, plutôt large-cap, puis
27:25potentiellement, après, un peu plus large.
27:27Voilà.
27:28L'autre point, c'est que, notamment aux États-Unis, les petites et moyennes valeurs, ce sont les
27:33valeurs endettées.
27:34Donc, si vous baissez agressivement les taux, ça va évidemment faciliter fortement, un,
27:41le refinancement de ces valeurs, et deux, la partie financière sur les...
27:46C'est moins le cas sur des indices small et mid européens, par exemple.
27:50L'Europe, vous avez des phénomènes de capital, de capitalarité, mais c'est un peu moins...
27:57La réaction est moins puissante sur une small-cap française ou européenne.
28:01Voilà.
28:02Aujourd'hui, on va avoir aussi des baisses de taux en Europe.
28:05Je pense que ça peut jouer.
28:09Après, sur la partie, à mon avis, européenne, comme les surperformers sont assez différents
28:17des surperformers américains, ça dépendra aussi pas mal de la Chine et du rebond chinois
28:23ou pas.
28:25Si, comme nous, on le pense, on a plutôt une Chine qui risque de décevoir un peu...
28:29Encore ?
28:30Oui.
28:31Oui, oui, oui.
28:32On pense que, malheureusement...
28:34Vu ce qu'elle a déjà déçu, je ne veux pas...
28:36Malheureusement, on a les phénomènes d'une bulle immobilière qui éclate, et eux sont
28:44en quasi-déflation.
28:47Et à notre avis, pour en sortir, il faut une relance massive, et c'est ce qu'ils ne
28:52font pas.
28:53Donc, pour l'instant, il n'y a pas de raison que...
28:56Que le facteur chinois revienne un facteur positif pour les marchés.
29:00Du coup, normalement, ce qui est assez positif sur les baisses de taux, c'est notamment
29:05les matières premières.
29:06Si vous avez une Chine qui est un peu en retrait, ce type d'anticipation-là, on ne les a pas.
29:12Nous, on est plutôt sur des phénomènes mid-cap.
29:14Sur la partie défensive, sur le cycle, il faut être sélectif, mais vous avez des secteurs
29:20cycliques qui vont beaucoup profiter de la baisse des taux.
29:23Si l'idée, c'est de prolonger le cycle, effectivement, à un moment, ça doit se retrouver
29:27aussi dans les secteurs cycliques.
29:29Tout ce qui est immobilier, tout ce qui demande des financements.
29:32Même l'automobile.
29:33Aux Etats-Unis, la baisse des taux, ça va aider.
29:37Qu'est-ce que ça change ?
29:38Alors, les 50 BP de la Fed, mais plus que ça.
29:40Le cycle de baisse de taux qui a déjà commencé un petit peu derrière nous, d'ailleurs,
29:44Alexandre.
29:45Il est déjà largement...
29:46Oui, oui, bien sûr.
29:47Le sujet de l'anticipation, c'est vrai qu'il est largement anticipé.
29:50On parlait des secteurs un peu plus défensifs, les secteurs collectifs et locales, les télécoms,
29:56etc.
29:57Depuis trois mois, justement, dans cette dynamique de baisse des taux, plus de ralentissement,
30:01puisque c'était le ralentissement et la baisse des taux.
30:03Là, c'est la baisse des taux et pas de ralentissement.
30:06Donc, ça change un peu.
30:07D'ailleurs, aujourd'hui, dans un marché aussi, on voit que tous ces textes-là sont
30:10plutôt en baisse.
30:11Exactement.
30:12Ça n'empêche pas tout le marché.
30:13Tout le marché.
30:14Cet afflux de liquidité va sur des valeurs qui avaient été, justement, pour le ralentissement
30:19mis à défaut, le luxe, par exemple.
30:22L'automobile, pour différentes raisons.
30:25D'ailleurs, les chiffres automobiles ont été très mauvais.
30:27Très, très mauvais.
30:28Pour les constructeurs européens.
30:29Pour les constructeurs.
30:30Et pourtant, ça monte aujourd'hui.
30:31Donc, on voit bien l'afflux de liquidité.
30:33On essaye d'acheter des valeurs qui n'étaient pas...
30:34Et ça, c'est un signal ou c'est un faux signal, ce qu'on voit aujourd'hui pour vous ?
30:37Pour le coup, enfin, je dirais que pour l'automobile, c'est plus compliqué parce qu'il y a vraiment
30:42des tendances de fonds.
30:44On parlait de la Chine.
30:47Pour l'Europe, la Chine, c'est plus l'endroit, l'eldorado.
30:51J'entends.
30:52Pour l'automobile en Europe, c'est plus la Chine qui compte que la baisse des taux de la FED.
30:56Le cas d'école, c'est Starbucks qui se développe.
30:58Il y a tellement de concurrents.
30:59Au fur et à mesure, c'est une histoire qui est sans fin.
31:03C'est-à-dire qu'on s'implante, on a un succès, les concurrents arrivent.
31:07La concurrence nationale monte et on se retrouve sorti du marché.
31:11On achète local.
31:12On veut acheter local chez nous.
31:13Ils achètent local aussi.
31:14C'est pareil.
31:15C'est un phénomène global, de déglobalisation.
31:19Mais sur le luxe, effectivement, la Chine déçoit.
31:23On commence à avoir quelques réformes.
31:24Les réformes massives, elles ne se font pas parce qu'ils ne peuvent pas,
31:26ils n'ont pas la capacité de le faire.
31:27A chaque fois, ça a été deux échecs incroyables.
31:31En 2009-2014, ça a créé des bulles immobilières.
31:34Ils essayent de gérer cette bulle immobilière.
31:36Ça va permettre à la banque centrale chinoise de baisser un peu les taux
31:41et les réserves obligatoires.
31:43C'est ça qu'il faut faire.
31:44C'est du money management pour ne pas recréer une bulle
31:47et en même temps essayer de...
31:49Je comprends.
31:50Contenir la situation.
31:51C'est ça.
31:52D'accord.
31:53On voit quelque chose quand même.
31:54Ce n'est pas depuis hier, mais depuis quelques jours,
31:58une hausse de la devise chinoise,
32:00qui était quand même...
32:03On commence à avoir une confiance.
32:04En tout cas, la baisse de la Fed va aider aussi la Chine
32:07à commencer à mettre en place peut-être des réformes.
32:12Et puis, ça, c'est un risque aussi,
32:15parce que si la Chine démarre trop fort,
32:17ce qui n'est pas du tout nôtre,
32:18ça recréera de l'inflation.
32:20On en parlait de ça.
32:21Effectivement, la Chine importe...
32:23L'export, ça déflage.
32:24L'export et les exportations chinoises sont à des niveaux incroyables.
32:29Pour le coup, il va y avoir les barrières douanières certainement,
32:32mais ça nous arrange pour l'instant pour faire baisser l'inflation.
32:37Ça contient le risque inflationniste, c'est ça.
32:39Et puis, on a vu regarder aussi sur l'activité quand même.
32:42Les matières premières, notamment le pétrole, remontent fortement.
32:46On va avoir cuivre, pétrole.
32:48La réunion de l'OPEP en début octobre.
32:52L'Arabie saoudite, en premier, ne veut pas d'un WTI à 70 dollars.
32:59Ce n'est pas possible.
33:00Donc, on va essayer de refaire monter aussi le pétrole.
33:03Et si le pétrole remonte, on verra ce que fait la BCE.
33:06Mais c'est un vrai sujet sur la BCE, parce que la BCE n'est pas à la Fed.
33:09En tout cas, elle n'est ni market-friendly, ni pro-croissance.
33:12En tout cas, ce n'est pas du tout ses mandats.
33:14Elle va regarder l'inflation et on va voir si elle réagit.
33:17Et si la Fed lui a donné, en tout cas, les moyens d'agir plus.
33:23Christophe, est-ce que ça ouvre de nouvelles perspectives pour la BCE ?
33:27Cette première baisse de taux de 50 points base
33:29qui accompagne cette baisse de taux de la Fed ?
33:32Alors, ça peut ouvrir des portes sur le fait de se poser la question sur octobre,
33:38qui aujourd'hui ne semble pas être une question.
33:40Ça semble être un peu tôt.
33:42Néanmoins, ça fait remonter les probabilités,
33:46dans le sens où on aura le chiffre d'inflation de septembre
33:48qui, vraisemblablement, sera pour la première fois sous les 2 %.
33:52Donc, ça peut être un motif.
33:54Et surtout, quand on regarde un paramètre qui est bien regardé par la BCE,
33:57c'est l'euro pondéré en fonction de d'autres monnaies qui est au plus haut depuis...
34:03Taux de change effective de l'euro.
34:05L'euro pondéré par rapport au poids des échanges commerciaux
34:08qu'on a avec les grands périls avec lesquels on échange.
34:11Qui est au plus haut depuis des années.
34:12Qui est généralement très regardé par la BCE.
34:15Dans un monde où la Chine continue, du moins sur tout un tas de segments,
34:20de l'exporter de la déflation.
34:22Et économiquement, sur l'impulsion de croissance,
34:25on voit bien qu'artificiellement, on aura un T3 positif, plutôt bon,
34:30avec la France, les Jeux Olympiques.
34:32Mais à partir du T4, ce n'est pas le même monde.
34:35Il faudra retracer de cet effet-là.
34:38Et on voit bien qu'il y a un pays qui souffre très très fort, c'est quand même l'Allemagne.
34:41La Bundesbank aujourd'hui a dit que, vraisemblablement, ils étaient en récession technique.
34:45Et on ne voit pas trop bien comment les Allemands peuvent s'en sortir
34:49dans un schéma où, fiscalement, c'est très compliqué
34:54de faire une exception sur le déficit.
34:57Je sens qu'ils ont des élections l'année prochaine.
35:00Ils ont eu beaucoup de mal à se mettre d'accord sur le déficit précédent.
35:03Donc eux, ils ne bougeront pas.
35:05Et en France, on est plutôt quand même dans le schéma
35:08où on va plutôt avoir des prélèvements plus élevés.
35:11Ou du moins, ils ne vont pas baisser.
35:14Donc France-Allemagne, déjà, on voit que le momentum économique à venir n'est pas génial.
35:18L'inflation qui se tasse.
35:20Le marché de l'emploi qui est vraisemblablement maintenant pareil.
35:23Va potentiellement se détériorer aussi.
35:26Donc là, il y a un boulevard.
35:28Vous êtes en train de décrire quand même l'idée qu'il y a un boulevard pour la BCE.
35:30En tout cas, pour décembre, c'est sûr à 100%.
35:33Et pour octobre, il y aura une petite question.
35:36Maintenant, eux ne sont pas du tout dans le pré-F1.
35:39Dans l'anticipation.
35:41Ils sont historiquement beaucoup dans la réaction.
35:44Donc pour les convaincre, ce sera plus compliqué.
35:46Mais ça ouvre, oui, je pense, un boulevard pour la suite.
35:49Parce que l'inflation domestique qui est leur principale préoccupation.
35:53Avec des salaires qui vont baisser 2025-2026.
35:57On ne voit pas bien d'où elle va venir l'inflation.
36:00Parce qu'on situe sur le chiffre de l'inflation européenne, l'immobilier, l'impact...
36:03Pétrole. Alexandre citait le risque pétrole.
36:06Si jamais le pétrole, effectivement, se mettait...
36:08On a baissé quand même au moins 10% cet été sur le pétrole.
36:11Ça a quand même pas mal baissé.
36:13Plus même.
36:15La moyenne à 12 mois, c'est autour de 80-85.
36:18Donc c'est encore réactionniste.
36:21Est-ce que ça peut venir d'une inflation importée ?
36:25Est-ce que ça peut être ça le risque pour la BCE à ce stade ?
36:28L'euro s'apprécie, le pétrole a baissé ?
36:32Le rebond de l'inflation, en fait...
36:34La l'inflation sur la partie biens qui est plus, je dirais, un peu cyclique.
36:38Qui dépend de la macro-court terme.
36:41Et la partie services qui est plutôt côté salaire, côté inertie.
36:45Le côté salaire, côté inertie.
36:47C'est un peu élevé aujourd'hui.
36:49Mais on se dit que tout est taxé pour qu'elle se normalise l'année prochaine.
36:53Maintenant, sur la partie biens,
36:55ça dépend aussi de la tendance macro-économique sous-jacente en Europe.
36:59Et là, on sent bien qu'on est sur...
37:02Si on fait 1% en Europe l'année prochaine,
37:05ce sera déjà pas si mal que ça.
37:08Finalement, le choc d'inflation en Europe,
37:12c'est plus un choc externe qui peut arriver.
37:17Mais on peut aussi avoir des bonnes nouvelles.
37:19Parce que je crois qu'en cas comme ça,
37:22si vous avez un trem qui arrive à résoudre le problème Ukraine-Russie,
37:27le prix de l'alimentation perd 30% le lendemain.
37:30Donc, on est revenu sur la ligne des 2% en agrégé.
37:37Avec des services qui, vraisemblablement,
37:39vont se tasser l'année prochaine.
37:40Et des biens qui peuvent légèrement accélérer.
37:43Mais on sent qu'on a cette convergence à nouveau.
37:45On y est.
37:47On verra. Prochain meeting, c'est mi-octobre.
37:49C'est ça pour la Banque Centrale Européenne.
37:52Le cas d'investissement européen, comme vous le regardez aujourd'hui,
37:55Pierre-Alexis, parce qu'on se parle,
37:57le stock 600 est quasiment au plus haut au moment où on se parle.
38:01Le DAX aussi ne doit pas être très loin,
38:03malgré les difficultés économiques de l'Allemagne.
38:05Il y a le cas français, le cas qui, effectivement,
38:07accuse désormais un peu de retard, on va dire, depuis quelques mois.
38:12Mais qu'est-ce qui peut être intéressant dans le cas d'investissement
38:14des actions européennes aujourd'hui ?
38:16Pour un investisseur global aussi qui, peut-être,
38:18cherche à se redéployer un peu.
38:21Alors, ce qui est sûr, c'est que, d'un point de vue top-down,
38:25l'Europe, si vous regardez un peu les arguments...
38:29Oui, ça ne fait jamais rêver.
38:32Ça, on est d'accord.
38:33On a l'habitude d'aller au-delà de cette lecture-là, Pierre-Alexis.
38:38Ce que je veux dire par là, c'est que le pessimisme,
38:41il est très bien ancré en Europe.
38:45Aussi bien que les anticipations d'inflation.
38:49Et donc, ça, c'est facteur d'espoir.
38:53Je le dis ça en plaisantant, mais clairement,
38:56il faut avoir ça en tête.
38:59Et on a quand même un certain nombre d'éléments
39:01qui sont des éléments relativement positifs.
39:04En effet, pour l'Europe,
39:07qui sont, grosso modo, une baisse des taux,
39:11qui va quand même aider la conjoncture.
39:15Des niveaux d'anticipation top-down
39:20qui sont extrêmement dégradés.
39:23Et on a vu...
39:24Ça se voit dans le momentum bénéficiaire aussi.
39:27Il y a de la place pour des surprises plus positives
39:30du point de vue des bénéfices des entreprises européennes ?
39:33Non, mais là, si vous regardez le top-down et le bottom-up,
39:35le bottom-up tient beaucoup mieux que le top-up.
39:37Mais tout simplement parce que le périmètre
39:40et le gisement européen
39:42est plus exposé à la croissance mondiale
39:43qu'à la croissance européenne.
39:45Sur les grandes capes.
39:47Là, aujourd'hui, vous avez un peu de monde.
39:49C'est-à-dire que d'un point de vue économique, local,
39:53c'est quand même...
39:54Morose.
39:55C'est très morose.
39:56Sinon, sur les publications,
39:58c'est plutôt une année qui est correcte.
40:00Ce n'est pas une année extraordinaire
40:01comme on les a eues post-Covid,
40:03mais c'est une année qui est très correcte.
40:05Donc, là-dessus...
40:07Nous, ce qu'on a regardé,
40:09c'est qu'on a fait un espèce de parallèle
40:12avec des années de croissance molle.
40:18Les années de croissance molle,
40:19c'est la sortie de la crise.
40:21C'est 2010-2019
40:22où on a eu zéro croissance de bénéfices en Europe.
40:27Et pourtant, on a eu des marchés
40:29qui se sont relativement bien tenus.
40:31Tout simplement parce que...
40:33Parce que c'était la période des taux bas aussi.
40:35Oui, c'est la période des taux bas,
40:36mais on est en train de réenclencher la période de taux.
40:39Non, mais là-dessus, il y a des différences.
40:43Je suis d'accord.
40:44Mais ce que je veux dire par là,
40:45c'est qu'une période de croissance molle
40:48ne veut pas dire des marchés d'actifs risqués, déprimés.
40:51Oui, je comprends.
40:53On a déjà eu ces phénomènes-là.
40:56Et on a eu, et c'est vrai aujourd'hui,
40:59des marchés d'actions qui se sont très bien tenus en masse.
41:02Mais si vous regardez un peu en médiane,
41:04vous avez toute une partie du gisement européen
41:09qui n'est pas du tout au plus haut.
41:11Non, non, qui est à la cave.
41:13Donc, il y a une capacité, à notre avis,
41:17à aborder ça.
41:18Mais évidemment, ça va nécessiter de la sélectivité,
41:21ça c'est clair.
41:22Et aussi, une capacité à bien analyser
41:28la résilience opérationnelle des entreprises.
41:31Nous, on pense qu'on rentre dans une nouvelle phase.
41:34Les gagnants d'hier ne seront pas forcément les gagnants de demain
41:37dans ce contexte-là, en plus avec le ralentissement chinois.
41:40Donc, il y a des choses à faire sur la partie européenne,
41:42mais ça nécessitera de la sélectivité.
41:44Un secteur leader en Europe depuis deux ans maintenant,
41:47c'est le secteur bancaire, par exemple.
41:49Et la replantification peut leur faire du bien.
41:53Après les années 2019, effectivement, ou 2010,
41:56à l'inverse de ce qui se passe actuellement,
41:59c'est que l'année précédente avait été sur les marchés
42:03très compliqués et avec des bénéfices,
42:05qui étaient plutôt en tout cas pour 2017,
42:07avaient été très très bons.
42:08Et finalement, le marché avait fortement monté.
42:15Il y a eu toujours un décalage entre les bénéfices
42:17et ce qui se passe sur les marchés.
42:19Et c'est vrai que sur l'Europe, la croissance molle,
42:20c'est plutôt le meilleur chemin.
42:22C'est-à-dire que quand on a une croissance trop forte,
42:24la BCE est là parce qu'elle a toujours peur d'une surchauffe.
42:28Et c'est plutôt le meilleur des scénarios,
42:30c'est la croissance molle.
42:31C'est l'équilibre qui nous convient.
42:32C'est l'équilibre qui nous convient.
42:34Après, sur les indices, c'est vrai que c'est compliqué.
42:36Mais comme aux États-Unis, vous enlevez
42:38les dix plus gros performeurs,
42:40le marché américain n'a pas tellement monté que ça.
42:43On le voit sur les small cap qui sont en train de revenir.
42:46Les small cap, ça fait des années de sous-performance historique
42:51entre les large cap et les small cap aux États-Unis.
42:53Mais là, il faut s'y intéresser maintenant.
42:55C'est l'univers des petites et moyennes valeurs,
42:57des petites et moyennes capitalisations.
42:58Est-ce qu'il y a un changement de paradigme avec la baisse des taux ?
43:00C'est-à-dire qu'on passe dans un...
43:02Peut-être, effectivement.
43:03Nous, on pense...
43:04Enfin, c'est un peu particulier,
43:05mais on pense qu'il faut être bien balancé.
43:07C'est-à-dire qu'il y a à la fois avoir des secteurs défensifs
43:09et il ne faut pas avoir des gros paris.
43:12On peut faire ses barbels, comme on dit.
43:14On peut être un peu aux deux côtés de la corde.
43:17Nous, le secteur bancaire, on aime bien.
43:19Alors, il y a le secteur français qui est toujours présent.
43:21Mais en tout cas, on a vu Unicredit, Commerzbank.
43:24Il y a des choses qui sont en train de se passer.
43:26Un mot, ça donne quoi comme signal, Unicredit, Commerz ?
43:29Ça donne le fait qu'enfin,
43:32les deals transfrontaliers peuvent peut-être se faire
43:35et que la grande concentration du secteur bancaire voulu par les BCE
43:40peut peut-être, à un moment, arriver.
43:42Et donc, ça va être des cibles.
43:45Il y en a peut-être quelques-unes en France.
43:47Il y en a en Espagne.
43:49Bon, Constantin Derr est à l'affût.
43:51Donc, il y a des choses qui vont se passer
43:53en termes de M&A sur ce secteur-là.
43:55Et ça, ça met encore une couche de valorisation supplémentaire
43:59au secteur bancaire.
44:01Bien sûr.
44:02Et le secteur bancaire est très loin d'être au plus haut, évidemment.
44:05Des services, alors ça a un peu monté,
44:07mais on est encore sur des niveaux de valorisation.
44:09Les services aux collectivités, évidemment, on a une journée comme ça.
44:12Mais quand on voit en Espagne les Endesa et Berdrola,
44:15il y a des investissements formidables qui sont en train de se faire
44:18sur l'hydrogène vert, sur le solaire.
44:20C'est aussi des entreprises qui ne sont pas des entreprises ennuyeuses.
44:23Non, non, non, bien sûr que non.
44:25Qui ne sont encore pas chères.
44:27Donc, il y a plein d'arbitrages à faire.
44:29Et c'est vrai que la secteur, l'IA, la techno, les semis,
44:34c'est aussi des secteurs qu'il faut regarder aussi
44:36parce que c'est une croissance très long terme.
44:38Oui, oui, oui, ce n'est pas parce que depuis quelques semaines,
44:41ça baisse un peu que c'est fini.
44:43C'est des secteurs comme le luxe, il y a un moment, c'est très consensuel.
44:46Il y a un moment quand ça doit corriger,
44:48les arbitrages se font tant que, en fait,
44:50pour nous, on écrivait que tant que l'IA,
44:52en tout cas la techno, ne baisse pas très fortement,
44:56les marchés peuvent tenir.
44:58Par rotation ?
44:59Par rotation.
45:00Oui, oui, je comprends.
45:01Si ça lâche, si l'intelligence artificielle lâche,
45:04là, tout lâche.
45:06On n'y est pas encore, effectivement.
45:07Non, ça tient, pour l'instant, ça tient bien,
45:09ça a un peu retracé, mais pour l'instant, ça tient bien.
45:11Sur les banques, oui, une crédite, commerce, je ne sais pas,
45:13on en a parlé plusieurs fois déjà dans cette émission,
45:15mais ça m'intéresse d'avoir votre avis, Pierre-Alexis.
45:17Non, mais ça fait partie des...
45:19C'est des secteurs qui sont très bénéficiaires des taux,
45:21l'immobilier...
45:22C'est normal que ça arrive maintenant,
45:24c'était impossible pendant des années,
45:26mais maintenant, là, ça redevient possible.
45:28Moi, ce que j'ai gardé en tête, c'est que
45:30les grands phénomènes macro sur le monde d'action,
45:32il faut s'en méfier,
45:34donc il faut vraiment aller sur la première...
45:36Vraiment, les secteurs qui sont
45:38bénéficiaires nets, directs.
45:40Les bénéficiaires nets, indirects,
45:42on l'a vu avec la hausse des taux
45:44et l'IA,
45:46les secteurs à durations longues,
45:48ça a monté quand les taux ont monté.
45:50Nous, on s'intéresse
45:52vraiment au secteur financier
45:54qui est un bénéficiaire net,
45:56aux utilities, c'est un bénéficiaire net.
45:58On essaie de pas trop,
46:00trop, trop
46:02extrapoler sur d'autres secteurs
46:04qui, en plus, sont touchés
46:06par d'autres phénomènes.
46:08Il y a le phénomène de la Chine,
46:10il y a des changements technologiques
46:12et autres qui font que
46:14ces anticipations-là
46:16sont souvent...
46:18Peuvent être prises à contre-pied.
46:20Ou même sont très souvent prises
46:22à revers.
46:24Merci beaucoup, messieurs. Merci d'avoir été avec nous
46:26pour débriefer cette décision
46:28qui restera historique quand même d'entamer
46:30un cycle de recalibration monétaire
46:32aux Etats-Unis avec une baisse de 50 points
46:34de base sans facteur exogène particulier.
46:36Ça reste une décision historique.
46:38Christophe Barrot était avec nous, chef économiste
46:40et stratégiste de Market Securities,
46:42Alexandre Hezès, stratégiste du groupe Richelieu
46:44et Pierre-Alexis Dumont, directeur des investissements
46:46de Sycomore Asset Management.
46:58Le dernier quart d'heure de Smart Bourges chaque soir,
47:00le quart d'heure thématique, le thème ce soir,
47:02c'est celui des émergents et qu'est-ce que
47:04la baisse de taux de la réserve fédérale américaine
47:06délivrée hier soir de 50 points de base
47:08change pour la sphère émergente.
47:10On en parle avec l'économiste
47:12spécialiste des émergents chez AXA-IM
47:14qui est avec nous par téléphone, Irina Topasseri.
47:16Bonsoir, Irina.
47:18Merci beaucoup de prendre quelques minutes
47:20pour nous dire un petit peu ce que vous en pensez
47:22du point de vue de vos émergents.
47:24Comme vous dites, Irina,
47:26de voir la fête démarrer
47:28avec ambition ce cycle de
47:30baisse de taux, qu'est-ce que ça change pour cette sphère
47:32émergente ?
47:34Certes, effectivement, la fête démarre
47:36un peu avec ambition, même au-delà de nos
47:38attentes de départ.
47:40Mais reste à savoir
47:42si ces dotplots venaient à se
47:44concrétiser, on en est loin de tout ça, et d'ailleurs
47:46les dotplots en général ne sont pas tout à fait
47:48un bon guide
47:50sur la politique monétaire
47:52à suivre, donc on va prendre notre temps pour
47:54pondérer. Le fait est que les marchés ont anticipé
47:56très bien ce mouvement, donc la question,
47:58je pense, quand tu me poses la question
48:00par rapport aux conditions
48:02financières pour les
48:04pays émergents, il faut savoir combien
48:06les marchés ont déjà intégré.
48:08Maintenant, de point de vue, on va dire
48:10macro, restons un peu dans la sphère
48:12macro, généralement
48:16un assouplissement de la réserve fédérale
48:18peut être d'ailleurs inquiétant,
48:20au contrario d'un resserrement,
48:22c'est assez étonnant ce que je vais dire là,
48:24parce que l'assouplissement peut venir
48:26du fait d'une inquiétude sur la croissance,
48:28et à ce moment-là, effectivement, en tant que pays émergent
48:30qui sont effectivement au centre du
48:32commerce mondial et du pouls de la croissance mondiale,
48:34ça, ça peut être
48:36un point d'alerte. Ce n'est pas,
48:38aujourd'hui, comme tu le dis, c'est que
48:40la réserve fédérale baisse
48:42l'étau vite, mais en même temps, elle n'est pas
48:44tellement inquiète, on ne voit pas
48:46des prévisions de croissance chuter
48:48drastiquement, il n'y a pas
48:50en tout cas un atterrissage
48:52dur à prévoir aujourd'hui
48:54aux Etats-Unis, en tout cas, on n'a aucun
48:56signal aujourd'hui qui nous guiderait là-dessus,
48:58donc c'est presque trop beau pour être vrai.
49:00Donc en gros,
49:02voilà, on avait des taux réels
49:04trop élevés, donc la réserve fédérale
49:06enlève des charges
49:08un peu de cette pression
49:10sur l'économie, puisque l'inflation
49:12arrive, atterrit gentiment sur sa cible,
49:14donc c'est plutôt presque le meilleur
49:16des deux mondes, et s'il y a
49:18un endroit, peut-être, où je pense
49:20que ça peut effectivement avoir un impact
49:22bienvenu,
49:24somme toute, c'est pas sur les grands pays émergents,
49:26mais plutôt sur les pays
49:28frontiers, parce que ceux-là,
49:30donc c'est tout ce qu'on appelle pays vulnérables,
49:32on va dire quelque chose comme ça, ce sont des pays
49:34qui, de par leur structure
49:36un peu de manque
49:38de marchés locaux,
49:40réels et profonds,
49:42ils sont souvent obligés de se financer
49:44sur les marchés externes, et
49:46effectivement, ces derniers temps, ils ont profondément
49:48souffert de la remontée du coût de l'emprunt
49:50en dollars, vous avez vu les
49:52eurobonds, les fameux titres
49:54de dettes en devises dures,
49:56dollars ou euros, mais en général c'est dollars,
49:58moi j'avais regardé en
50:002020-2023, les émissions
50:02des eurobonds
50:04étaient en baisse de 70%
50:06par rapport aux deux années qui pressaient cette période,
50:08donc par rapport au pré-Covid.
50:10Donc la dette émergente est mise en euros, c'est ça
50:12Irina ? En dollars,
50:14en fait, on appelle ça des
50:16eurobonds, mais en fait c'est en dollars, en devises
50:18dures, c'est une terminologie comme ça,
50:20et ces pays-là n'ont pas pu
50:22emprunter, en fait, tout simplement,
50:24c'était trop cher, et même
50:26que leur différentiel de taux est allé
50:28dans leur faveur, donc ils ont monté les taux encore plus
50:30et leurs taux sont allés encore plus loin que
50:32ceux des Etats-Unis, et bien
50:34ils ne pouvaient pas émettre, donc soit c'est
50:36trop cher pour eux d'ailleurs, parce que les Etats ne peuvent pas
50:38émettre non plus à n'importe quel prix, il faut qu'ils remboursent
50:40quand même, il faut qu'ils prennent en compte ça,
50:42et donc ils ont essayé de se débrouiller comme
50:44ils ont pu, certains ils ont
50:46plus pu investir localement, donc là
50:48la croissance s'est effondrée,
50:50c'est une manière, quand tu n'as plus d'argent,
50:52tu ne fais plus rien,
50:54donc ça c'était très dommageable, il y en a
50:56certains qui ont pu utiliser des réserves de change,
50:58mais ça il faut en avoir, et pas tout le monde
51:00a, plus on est vulnérable, moins on en a,
51:02et puis de toute façon, plus on utilise
51:04nos réserves de change, plus cela nous met en
51:06vulnérabilité pour une prochaine fois,
51:08et puis certains ont
51:10utilisé quelques investisseurs locaux
51:12pour placer de la dette locale,
51:14mais donc cela
51:16pourrait trouver à la limite une bouffée d'air,
51:18et elle est bienvenue j'ai envie de dire,
51:20après plusieurs années très très
51:22difficiles depuis 2020.
51:24Pour des pays clés, comme la Chine,
51:26qu'est-ce que ça change
51:28Irina, sachant qu'on a vu
51:30quand même, c'était là aussi un des marqueurs
51:32de l'été, on a vu cette appréciation
51:34de la devise chinoise se matérialiser,
51:36contre le dollar notamment.
51:38Oui effectivement, mais je ne suis pas sûre que,
51:40bon, la Chine déjà, on va dire, elle a commencé
51:42à baisser les taux avant la réserve fédérale,
51:44si on parle des micro-mouvements qu'elle a fait au mois de juillet,
51:46et elle est attendue de faire bien plus,
51:48la PIB aussi, parce qu'effectivement la Chine
51:50est dans un ralentissement
51:52inquiétant, donc effectivement,
51:54est-ce que
51:56la baisse de la Fed pourrait leur donner
51:58un peu plus d'engouement
52:00perte ? En fait, je pense que c'est ça
52:02la réponse à ta question.
52:04Pour tout le monde, c'est plus facile en fait,
52:06puisque voilà, on a un peu moins
52:08de difficultés, mais je tiens à dire
52:10quand même que c'est assez frappant
52:12quand on regarde
52:14la politique monétaire des banques
52:16centrales des pays émergents est éminemment
52:18drivée par les facteurs domestiques.
52:20Et en fait, c'est juste
52:22la calibration qui est
52:24généralement en fonction de
52:26la réserve fédérale, et j'ai envie de dire que
52:28c'est asymétrique
52:30à la remontée des taux qu'à la baisse des taux.
52:32En fait, on est plus tendu quand la Fed monte
52:34les taux, parce que là on a un gros problème de flux
52:36de capitaux, de sortie de flux de capitaux potentiels,
52:38alors qu'à la baisse,
52:40on devrait être moins tendu.
52:42D'ailleurs, on voit, c'est intéressant, parce que c'est ce que je disais en introduction,
52:44hier on a quand même des décisions
52:46de banques centrales émergentes qui ont été rendues
52:48en même temps que celles que la Fed,
52:50et je vois que le Brésil
52:52monte les taux de 25 points
52:54de base pour la première fois depuis une paire
52:56d'années maintenant, je crois, Irina.
52:58Oui, justement, un bon point.
53:00Le Brésil est vraiment l'exemple éminent
53:02de politique
53:04monétaire menée en toute indépendance.
53:06D'abord, elle démarre
53:08la remontée des taux avant tout le monde.
53:10C'est une des premières banques centrales
53:12du monde, en tout cas dans les grandes, c'est une des grandes,
53:14à remonter les taux.
53:16Elle monte de 1175
53:18points de base, elle arrive vers
53:20les 13 et quelques, je ne me rappelle plus exactement le point,
53:22et puis après elle baisse de 325
53:24points de base, là aussi elle démarre bien
53:26avant la Fed. Donc là encore, vous voyez, le cycle
53:28est complètement décalé,
53:30donc elle peut faire ce qu'elle a envie de faire
53:32selon les
53:34curseurs domestiques.
53:36Et donc là, 3 heures
53:38après la Réserve fédérale, c'est quand même...
53:40Moi j'étais très tendue,
53:42elle fait quand même ce que le marché
53:44attendait, donc elle remonte
53:46les taux d'intérêt de 25 points de base
53:48parce que voilà, le
53:50cadrage politique monétaire du Brésil,
53:52aujourd'hui, appelle à en faire plus, alors que le Brésil
53:54a des taux réels
53:56extrêmement élevés. Mais voilà,
53:58l'inflation a baissé pas mal,
54:00mais elle rôle un peu les 4%,
54:02qui sont un peu autour de 4%,
54:04la limite, on va dire, haute
54:06de la bande de
54:08confort de la Banque centrale.
54:10Et surtout, ce qu'on voit depuis quelques temps,
54:12là, depuis quelques mois même,
54:14c'est que les anticipations d'inflation
54:16sont terriblement désancrées
54:18et structurellement, en fait, il n'y a rien.
54:20Même à horizon 2027,
54:22les anticipations d'inflation
54:24ne tablent pas sur un retour vers la cible.
54:26Et ça, c'est une raison...
54:28C'est la dernière hausse de taux du Brésil
54:30qu'on voit aujourd'hui, Irina.
54:32C'est pas la première.
54:34Alors, on appelle ça un mini-cycle d'ajustement.
54:36D'accord. On verra combien,
54:38150 points de basse, quelque chose dans le genre.
54:40En fait, pourquoi ça arrive tout ça
54:42est la clé de la réponse. Et je pense que pour
54:44beaucoup de pays émergents, c'est là où ça va s'articuler.
54:46C'est où se trouve votre output gap,
54:48donc l'écart de production.
54:50Tous les pays à output gap positif
54:52commencent à être tendus, parce qu'en fait,
54:54ils ont quand même une pression
54:56sur l'inflation venant de la demande domestique.
54:58Et le Brésil en est un.
55:00Et pourquoi il en est un ?
55:02C'est bien d'avoir une belle croissance.
55:04D'ailleurs, le Brésil va nous faire une très belle croissance.
55:06On a révisé maintes fois la croissance brésilienne
55:08vers la haute, donc ça marche très bien.
55:10C'est parce que son gouvernement n'arrête pas
55:12de faire de l'extension fiscale.
55:14Et ça, c'est pas bien.
55:16Et c'est pas bien surtout pour le Brésil,
55:18qui est un pays qui a une dette assez colossale
55:20et qui est attendu à commencer à faire des vraies réformes structurelles.
55:22Les comptes publics dérivent.
55:24Le Brésil, juste sur 12 mois, il est à 10%.
55:26Faisons simple.
55:28Donc il faut quand même dégager des surplus
55:30primaires. Déjà, ils sont engagés à faire
55:32du 0%. Ils n'y arriveront pas,
55:34à mon avis. Mais de toute façon,
55:36on voit que les gens ne les croient pas.
55:38Les anticipations d'inflation sont un reflet
55:40de ça. C'est qu'on ne croit pas.
55:42Il n'y a pas de confiance
55:44dans la politique fiscale. Et du coup,
55:46qu'est-ce qu'elle doit faire la Banque Centrale ? Elle doit en faire plus.
55:48Bien sûr. Attention aux stratégies
55:50de fuite en avant. C'est valable
55:52pour le Brésil, mais c'est valable partout
55:54aujourd'hui, je crois.
55:56Tu sais, ça, c'est quelque chose qui me fait penser.
55:58Comme je disais, si je me reprends
56:00ce que j'ai dit, le Brésil monte avant tout le monde.
56:02Après, nous, on monte. Le Brésil
56:04baisse avant tout le monde. Maintenant,
56:06tout le monde baisse. Le Brésil monte.
56:08Je me demande si on n'est pas dans un...
56:10On ne va pas revoir ça d'ici un an
56:12chez nous, parce que vous voyez, ils ont quand même un an
56:14d'avance. Est-ce que d'ici
56:16un an, nos finances publiques vont nous
56:18laisser sereins ? Est-ce que la politique monétaire
56:20se sent à l'aise dans un cycle
56:22d'assouplissement ?
56:24Il se trouve qu'on sera tendu.
56:26Un résultat d'élection plutôt qu'un autre
56:28peut aussi favoriser peut-être le
56:30retour de certaines pressions inflationnistes.
56:32Suivons le Brésil, alors, effectivement,
56:34pour essayer d'avoir
56:36un coup d'avance, peut-être, sur ce qui peut
56:38attendre d'autres banques centrales demain.
56:40Merci beaucoup Irina. Irina Topasseri,
56:42qui est avec nous par téléphone, économiste
56:44senior émergeant chez AXA-IM,
56:46qui était un invité de ce quart d'heure thématique de Smart Bourse
56:48ce soir sur Bsmart, émission que vous
56:50retrouvez bien sûr sur bsmart.fr ou
56:52encore en podcast sur l'ensemble de vos
56:54plateformes préférées.