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Mercredi 20 septembre 2023, SMART BOURSE reçoit Laurent Deydier (Directeur Général Délégué, Hottinguer Banque Privée) , Alain Bokobza (Responsable Allocation d'Actifs Mondiale, Société Générale) , Léa Dauphas (Chef économiste, TAC Economics) et Vincent Juvyns (Stratégiste, JP Morgan Asset Management)

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00:00 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart pour rester à l'écoute
00:12 des marchés.
00:13 Chaque soir à 17h en direct sur vos box si vous me suivez à la télévision et en replay
00:17 bien sûr à consommer sans modération du lundi au vendredi sur notre plateforme bsmart.fr
00:23 ou en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:26 Au sommaire de cette édition ce soir, la séquence Banque Centrale qui rentre dans
00:30 le dur avec la communication attendue de la réserve fédérale américaine ce soir.
00:34 Le consensus tourne autour de l'idée d'une pause qui va se confirmer pour le deuxième
00:40 meeting consécutif.
00:41 Une pause qui pourrait être qualifiée de hoquiche par les observateurs, la Fed ayant
00:46 besoin de maintenir une rhétorique suffisamment dure pour créer cet effet de plateau et de
00:53 conditions financières suffisamment restrictives dans le temps pour être convaincu que l'inflation
00:58 pourra bien revenir à l'objectif.
01:01 La stratégie du plateau et du maintien de la tension sur les conditions financières.
01:05 On voit que pour l'instant ça fonctionne.
01:07 A travers l'été on a vu les taux réels remonter aux Etats-Unis.
01:11 Le disant américain est stable pour l'instant autour de 4,35%.
01:15 Et puis on a vu les taux européens qui se sont tendus également tout au long de l'été.
01:19 Ça a été un des mouvements de l'été sur les marchés obligataires.
01:23 Après la réserve fédérale américaine ce soir, nous avons d'autres banques centrales
01:27 qui s'exprimeront demain et notamment la banque d'Angleterre qui doit être rassurée d'avoir
01:32 vu les derniers chiffres d'inflation pour le mois d'août au Royaume-Uni publiés ce
01:36 matin.
01:37 Alors qui montre une inflation qui reste toujours passablement élevée.
01:40 On est à plus de 6% quand même sur l'inflation au Royaume-Uni.
01:43 Mais on a vu quand même des surprises à la baisse avec une inflation globale qui retombe
01:48 à 6,7% quand le consensus des économistes attendait un chiffre autour de 7%.
01:53 Et puis l'inflation cœur qui a quand même bien décéléré d'un mois sur l'autre
01:57 passant sur un an de 6,9% à 6,2%.
02:01 Néanmoins le marché estime qu'une dernière hausse de taux de 25 points de base pour la
02:05 banque d'Angleterre sera peut-être délivrée demain.
02:08 Voilà donc pour la séquence banque centrale.
02:10 Ce sera le sujet de discussion à la une dans un instant avec nos invités de Planète Marché.
02:13 Et puis dans le dernier quart d'heure, nous nous focaliserons sur la stratégie d'allocation
02:18 d'actifs que l'on peut avoir en tête pour le quatrième trimestre.
02:21 Et c'est le responsable monde de la location d'actifs de Société Générale CIB, Alain
02:26 Bocopza, qui sera en plateau avec nous à partir de 17h45 dans Smartboard ce soir.
02:41 Mais d'abord, tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse, les infos clés
02:44 du jour, c'est Alix Nguyen qui nous accompagne ce soir.
02:48 Alix, avec une Bourse de Paris qui a finalement trouvé le chemin de la hausse en attendant
02:51 la décision de la Réserve fédérale.
02:53 Oui, même chose du côté de Wall Street alors que se profile la décision de la Fed.
02:57 Pour rappel, nous l'attendons à 20h ce soir après 18 mois de tour de vise quasi
03:02 continu, 11 relèvements depuis mars 2022, plus exactement.
03:07 Jérôme Powell devrait, selon tous les prévisionnistes, annoncer une pause dans la hausse des taux.
03:12 Le marché se demande cependant si Jérôme Powell laissera entrevoir d'autres resserrements
03:17 cette année.
03:18 Et puis du côté du Royaume-Uni, on notera la belle journée aujourd'hui pour les actions
03:23 britanniques avec une surperformance du FTSE par rapport aux autres indices européens.
03:27 Et oui, une façon d'accueillir le ralentissement surprise de l'inflation de 7% sur un an
03:33 en juillet à 6,7% en août, un ralentissement qui ramène les anticipations d'un relèvement
03:39 de 25 points de base du taux repos de la Banque d'Angleterre demain de 80% ce matin à environ 50%.
03:47 Et puis un mot du pétrole également dans le contexte qu'on connaît aujourd'hui,
03:51 Alix, avec des stocks hebdomadaires de pétrole brut aux Etats-Unis qui repartent à la baisse.
03:56 Oui, la semaine dernière, ils se sont contractés de 2,1 millions de barils, une donnée à
04:02 laquelle on prête une attention particulière dans un contexte de hausse des cours du pétrole.
04:07 Ils ont bondi de 30% depuis juin.
04:09 Le baril de Brent de la mer du Nord recule aujourd'hui.
04:13 Pour rappel, hier, il a atteint un pic de 10 mois à 95,64 en séance.
04:20 Du côté des valeurs et des secteurs qui font l'actualité aujourd'hui, on notera que
04:23 le secteur bancaire est en belle hausse avant la décision de la Fed tout à l'heure.
04:28 Oui, l'indice stock 600 du secteur bancaire connaît lui aussi une nette progression.
04:33 Les valeurs du luxe évoluent en ordre dispersé.
04:36 Cela fait suite à une note de Jefferies qui a dégradé Kering et LVMH.
04:40 Dachat a conservé.
04:41 Renault et Stellantis sont en forte hausse après l'annonce d'une augmentation pour
04:46 le mois d'août de 21% sur un an des immatriculations de voitures neuves dans l'Union européenne.
04:52 Un mouvement soutenu pour l'essentiel par la croissance des ventes de véhicules électriques.
04:57 Et puis enfin, Ubisoft décolle.
05:00 Le bon démarrage du jeu vidéo The Crew Motorfest propulse l'éditeur de jeux vidéo.
05:06 Ubisoft nous apprend que ce jeu constitue le plus important succès de la licence The
05:11 Crew sur une première semaine.
05:13 Tendance mon ami, chaque soir, le résumé du jour sur les marchés et Alex Nguyen nous
05:18 accompagner aujourd'hui dans Smartboard sur Bsmart.
05:20 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
05:34 Vincent Juvin, c'est avec nous, stratégiste chez JP Morgan Asset Management.
05:37 Bonsoir Vincent.
05:38 Bonsoir Grégoire.
05:39 Merci d'être là.
05:40 Merci à Laurent Dédier d'être avec nous également ce soir.
05:42 Bonsoir Laurent.
05:43 Bonsoir Grégoire.
05:44 Ravi de vous accueillir.
05:45 Vous êtes directeur général délégué en charge des gestions chez Autungr Bank privé
05:47 et Léa Dauphace à nos côtés également.
05:49 Bonsoir Léa.
05:50 Ravi de vous retrouver.
05:51 Vous êtes chef économiste de TAC Economics.
05:53 C'est l'idée qui traîne un peu depuis quelques temps dans le marché mais qui gagne
05:58 en substance en cette rentrée à l'occasion des réunions de rentrée des banques centrales.
06:02 L'idée que les grandes banques centrales majeures des pays développés sont en train
06:08 d'atteindre leur pic en matière de taux directeur et de resserrement monétaire.
06:13 C'est peut-être le cas au moins pour un temps pour la Banque Centrale Européenne.
06:17 Ce sera peut-être le cas pour la Banque d'Angleterre demain après 25 BP peut-être supplémentaires
06:22 délivrés.
06:23 Ça semble être le cas pour un temps du côté de la Réserve fédérale américaine
06:27 même s'il pourrait y avoir encore un peu d'appétit de la part de certains banquiers
06:30 centraux américains à un certain stade pour une ultime hausse de taux.
06:34 Néanmoins on a quand même la formation de ce pic en matière de taux banque centrale
06:38 qui est en train de se dessiner.
06:40 Et donc l'idée qu'on va vivre désormais avec un statu quo prolongé en matière de
06:45 niveau de restriction monétaire et de niveau de taux directeur.
06:48 Les économies ont résisté à la phase de frontloading.
06:51 L'intensité et la vitesse des hausses de taux n'ont pas mis complètement à genoux
06:56 les économies.
06:57 Qu'est-ce qu'on peut imaginer des conséquences de cette stratégie du plateau comme je l'appelle
07:03 sur l'activité économique globale si on commence avec la partie macro, Léa ?
07:07 Exactement.
07:08 On est rentré en fait dans cette nouvelle séquence macro qu'on attendait depuis quelques
07:11 temps, c'est-à-dire que les économies sont sur le road cycle et sont déjà en train
07:15 de décélérer.
07:16 Alors on a certes une très bonne résilience de la croissance aux Etats-Unis, on voit quand
07:19 même pas mal d'accumulations de signaux de décélération.
07:23 La zone euro, on stagne autour de zéro, de manière hétérogène entre les pays, mais
07:27 on stagne autour de zéro.
07:28 Le Royaume-Uni, ça dégrade depuis déjà quelques temps.
07:31 Le Japon, on va le mettre à part sur cette question banque centrale, mais globalement
07:35 on est rentré aujourd'hui dans une phase où les économies, hormis Etats-Unis, sont
07:40 déjà dans une phase de décélération, de croissance médiocre pour les prochains trimestres.
07:44 On a enfin le signal de mise en place d'une désinflation.
07:47 Alors on est passé des 10% aux 5%, maintenant ça va être un peu plus long, mais les gros
07:52 effets sur l'inflation sont passés, donc maintenant c'est comment on va tenir le
07:55 corps et faire décélérer le corps et ça va être plus inerte, donc plus long.
07:59 Et puis on a un environnement où on voit bien que les effets du resserrement monétaire
08:03 sont visibles, en moyenne 18 mois, un peu plus sur ce cycle-là, mais entre l'octroi
08:08 de crédit, les augmentations des taux de défaut, la confiance des ménages, on a quand
08:12 même une accumulation de facteurs sur l'analyse conjoncturelle qui montre bien qu'on a un
08:17 effet de ces politiques monétaires-là.
08:18 Donc l'idée maintenant, et il ne va pas falloir réitérer l'erreur qu'on avait
08:22 en début d'année, les banques centrales vont probablement annoncer la pause, mais
08:26 ne vont pas encore annoncer la baisse.
08:28 On entre en fait dans cette deuxième séquence, c'est pour ça que j'appelle ça une séquence,
08:31 qui probablement va nous tenir jusqu'à la fin de l'année au moins, qui est celle
08:34 de la situation amène à une pause et on reste ouverte à une possible hausse pour
08:40 éviter un risque de surchauffe.
08:41 Ça veut dire que dans cette phase-là, et c'est ce qu'elles font traditionnellement
08:45 à chaque fin de cycle de resserrement monétaire, on rentre dans une phase où il semble que
08:50 les banques centrales puissent ouvrir la voie à une hausse, sont en pause, en réalité
08:55 elles tiennent encore les conditions financières de manière suffisamment restrictives pour
08:58 ne pas partir dans une surchauffe, mais on voit bien que la situation décélère petit
09:02 à petit, et donc c'est cette séquence plateau des banques centrales, désinflation, croissance
09:06 médiocre, avant de rentrer dans cette seconde phase, qui est plutôt le scénario 2024,
09:11 qui est celui des économies qui sont plutôt dans des phases de bas de cycle où les effets
09:15 de la politique monétaire sont là, et on pourra se permettre graduellement au fur
09:20 et à mesure de l'année 2024 de desserrer un peu la politique monétaire, mais on n'y
09:23 est pas encore.
09:24 Aujourd'hui on voit bien avec la Fed, la BCE, ça questionne quand même, mais en tout
09:28 cas on l'a bien vu avec la Fed, c'est vraiment l'idée qu'on laisse la porte à une hausse
09:32 ouverte parce que les conditions financières doivent rester restrictives pour ne pas refaire
09:36 partir l'économie et ne pas perdre l'effet du resserrement qu'on a eu.
09:40 Est-ce que ça peut rester médiocre, comme vous dites Léa, une médiocrité suffisante
09:45 qui à la fois rassurerait et en même temps permettrait d'être confortable avec l'idée
09:50 que l'inflation cœur notamment va poursuivre sa mécanique de baisse, et vous l'avez
09:56 dit, ça prendra du temps, il va falloir être patient de ce point de vue-là, ou est-ce
10:02 qu'il y a déjà peut-être trop de resserrement dans le système et qu'il faut avoir en tête
10:05 peut-être des scénarios un peu extrêmes sur le plan macro ? Alors on en a eu plein
10:09 des scénarios extrêmes depuis deux ans, donc on peut très vite les revisiter, les
10:13 voir revenir, etc.
10:14 Mais est-ce que vous dites que ces scénarios extrêmes on peut les enlever quand même du
10:18 décor aujourd'hui ou est-ce qu'il faut toujours les avoir dans un coin de la tête ?
10:21 C'est le principe du scénario extrême, il n'est jamais en scénario central, nous
10:24 on les appelle, ces scénarios extrêmes, les éléments attendus mais imprévisibles.
10:28 On sait qu'on aura de nouveau des défaillances bancaires, on sait qu'on va avoir des effets
10:32 environnementaux qui vont se propager, on sait qu'on va avoir des crises géopolitiques,
10:36 on sait que ces éléments-là vont arriver, on ne sait pas comment, ni quand ils vont
10:41 arriver, mais on sait qu'ils vont arriver.
10:42 Donc ceux-là, ils sont là, mais il faut les mettre de côté, ce n'est pas des scénarios
10:45 centrales, quand on travaille des scénarios, on travaille plutôt des scénarios centrales.
10:48 Le scénario central qu'on a nous aujourd'hui, en tout cas tel que l'indiquent les modèles,
10:52 c'est plutôt une croissance médiocre et désynchronisée.
10:54 Aujourd'hui, aux Etats-Unis, on a les signaux, nous les modèles n'indiquent pas encore de
10:59 récession ou de soft landing, donc est-ce que récession on va dire, des crises très
11:03 fortes avec plusieurs trimestres consécutifs de chiffres de PIB -2, -3, -4, -5, -6.
11:09 Au taux entretenu.
11:10 Voilà, ceux-là on ne l'a pas, nous on a plutôt un scénario de décélération graduelle
11:14 de l'activité américaine sur des chiffrages autour de zéro au cours du Q4, au cours du
11:20 2024, parce que ça décélère, il y a une forte résilience et nous nos modèles indiquent
11:26 qu'en fait ce qui est crucial c'est le niveau de chômage.
11:28 Tant qu'on est dans un niveau de chômage qui n'atteint pas le 5,1%, on va être dans
11:32 ces phases de cycle qu'on connaît en fait depuis 2 000 000 de médecins où ça va s'affaisser,
11:37 ça va se reprendre, ça va se faire, ça va se reprendre, mais sans sortie extrême par
11:41 ce scénario.
11:42 Ça c'est plutôt les 2 facilités.
11:43 Au-delà de 5% de taux de chômage, on casse quelque chose quoi.
11:45 Au-delà de 5,1% de taux de chômage, il faut arriver dans des cycles où la fête va décélerer
11:49 plus rapidement, où ça va avoir des effets plus forts en termes de dépenses, ménage,
11:53 entreprise, donc ça vire sur des autres scénarios.
11:56 Tant qu'on est dans ce scénario-là, c'est le scénario de soft landing dans lequel l'activité
11:59 va stagner et va se reprendre.
12:01 Zone euro par contre c'est très différent.
12:03 Aujourd'hui on est sur une croissance qui est médiocre, qui flirte avec les zéros
12:06 voire négatives.
12:07 On s'attend à une Q3 et une Q4 qui sera encore plus mauvaise compte tenu des chiffres
12:12 qu'on a eus au cours de l'été.
12:13 Et là, zone euro, on a du mal à avoir un effet auto-entretenu de reprise.
12:17 Quand on a l'effet croissance mondiale qui est déjà dégradé, décélération États-Unis
12:22 et Chine, et puis des chiffrages avec l'inflation, certes qui décélère, mais qui reste encore
12:27 plutôt élevé.
12:28 Laurent, l'idée d'une croissance médiocre mais qui ne s'effondre pas, une inflation
12:34 cœur qui va mettre du temps à converger vers les objectifs des banques centrales et
12:38 pendant ce temps-là des taux directeurs, des taux de marché qui vont rester relativement
12:42 élevés, ça vous convient comme scénario, comme schéma ?
12:46 C'est un schéma sur lequel on peut travailler en tant qu'investisseur ?
12:49 Quand on réfléchit à une réglocation et à une réflexion globale, bien évidemment,
12:53 parce qu'on a plusieurs classes d'actifs qui nous permettent de capter de la performance
12:57 tout en sécurisant les portefeuilles.
12:58 Après, je pense que les marchés financiers, quelque part, il faut aussi gérer les mini-cycles.
13:02 J'entendais justement cette discussion et c'est vrai que dans cette discussion aujourd'hui
13:07 qui existe, il y a un degré de pessimisme très élevé sur l'Europe.
13:11 Et donc à la fin, j'ai envie de dire, est-ce que le scénario c'est d'imaginer l'Europe
13:14 se dégrader encore plus ou est-ce que c'est anticiper une Europe qui pourrait peut-être
13:18 nous surprendre en 2024 ?
13:19 Bien sûr, le débat est ouvert, c'est trop tôt pour en parler.
13:22 Mais j'ai envie de dire que quand je regarde le cycle industriel et manufacturier mondial
13:27 et européen, zone d'exportation, on est quand même un peu au ras des pâquerettes,
13:31 si je puis me permettre l'expression.
13:32 Et donc imaginer descendre beaucoup plus, ça veut dire que j'ai un choc mondial beaucoup
13:35 plus fort.
13:36 Ce n'est pas le scénario central, ce qui veut dire que peut-être qu'à un moment,
13:39 on peut reconstruire un petit peu de croissance en Europe autour du secteur industriel.
13:44 Et donc j'ai envie de dire, parce que notre stratégie, et peut-être que certains en
13:48 parleront après moi aussi très bien, dans les marchés financiers, il faut bien sûr
13:52 être un peu parfois moutonnier, mais il faut aussi savoir être contrariant.
13:55 Et donc aujourd'hui, le consensus, il est positionné de deux façons qui sont très
13:58 claires.
13:59 Soft lending acquis aux États-Unis et une croissance résiliente, stagnation depuis
14:03 quelques trimestres en Europe qui se prolonge, avec une interrogation sur la dégradation
14:08 potentielle.
14:09 Tout le monde est positionné comme ça.
14:10 C'est pour ça que tout le monde a acheté le marché américain depuis quelques mois,
14:14 que tout le monde a acheté les 7 magnifiques et que le reste du marché n'a rien fait
14:18 et que l'Europe est un peu molle depuis le printemps.
14:21 Oui, c'est ça.
14:22 Voilà.
14:23 Eh bien, j'ai envie de dire, est-ce qu'il n'y a pas un biais ? Et ce n'est pas provocateur,
14:27 ce n'est pas volontaire, mais je trouve qu'il y a des ingrédients qui permettraient peut-être
14:30 de construire un scénario légèrement différent avec des marchés européens parce que la
14:34 rotation d'actifs pourrait exister, qui serait plus surprenant au début de l'année 2024
14:39 et des marchés américains qui seraient un petit peu plus à ronronner en début 2024.
14:43 Pour formuler les choses différemment, Laurent, quand je vois le PMI manufacturé en Allemagne
14:49 qui est à 39 depuis trois mois, 39 c'est quand même extrêmement bas.
14:53 Enfin, je veux dire, on rappelle, c'est 50, au-delà on est en croissance, en dessous
14:56 on est en supposée contraction.
14:59 39, c'est quand même très bas.
15:00 Vous voyez plutôt l'idée d'un point d'entrée que l'idée d'un couteau qui tombe et qui
15:05 continuerait de tomber ?
15:06 Aujourd'hui, ce n'est pas le scénario central.
15:07 On ne peut pas l'imaginer.
15:08 Ça veut dire que vous êtes sur une contraction de l'activité industrielle en Allemagne
15:12 autour de 5 %, donc c'est quand même une récession assez profonde.
15:15 Donc soit il y a un élément nouveau qui arrive, la Chine dérape, je n'ai pas envie de commenter
15:20 les chiffres officiels.
15:21 Il y a des ingrédients pour dire que c'est une croissance économique qui est compliquée
15:25 à venir, mais si on est dans un scénario de se dire que ça ne se passe pas si mal,
15:29 à un moment ou à un autre, ce 39 peut peut-être redevenir 44, 45 au printemps prochain.
15:33 Et donc j'ai un petit peu de grains à moudre, positif.
15:36 Très intéressant.
15:37 Je reviens à la situation américaine et la Fed, évidemment.
15:41 Avec vous, Vincent, si je reprends le taux de chômage 3,8 %, on est passé de 3,5 à
15:47 3,8, ça reste quand même un taux de chômage très bas avec une participation qui avait
15:50 un peu remonté je crois au cours du mois d'août.
15:52 Je prends le rapport mensuel sur le marché du travail américain.
15:55 L'inflation, on peut la mesurer de plein de manières.
15:57 Je sais que les économistes aiment bien des mesures d'inflation, par exemple, sur
16:01 trois ou six mois annualisés.
16:03 L'inflation CUR, trois mois annualisés aux États-Unis, elle est à 2,4 % au mois d'août,
16:07 taux de chômage à 3,8 %.
16:09 Est-ce que c'est le soft lending historique, la pépite, la perle rare que les banquiers
16:16 centraux américains sont en train d'arriver à obtenir ?
16:19 Jusqu'ici, il faut le souligner.
16:22 D'abord, je suis content de voir cette inflation sous les 3 %, je ne sais pas si vous vous
16:25 le savez, mais finalement, on a discuté il y a un an.
16:28 Enfin, bonsoir.
16:29 Il y a un an, je ne me souviens plus.
16:30 J'étais pas le seul à avoir dit cela, mais c'est vrai qu'on est dans le scénario
16:33 un petit peu idéal.
16:34 Alors, bon, peut-être coup de chance s'il est là, mais c'est vrai qu'on n'aurait
16:37 pas espéré à la fois pouvoir, quelque part, ralentir l'inflation sans faire remonter
16:40 le taux de chômage.
16:41 La fête y est arrivée.
16:42 Je pense qu'on est en plein dans le soft lending, surtout que les États-Unis nous
16:45 émerveillent quand même toujours par leur résilience.
16:49 Alors, ceci est au prix évidemment d'efforts budgétaires tout à fait importants.
16:53 On a quand même un déficit budgétaire aux États-Unis qui est deux fois ce qu'on
16:56 a en Europe.
16:57 Donc, évidemment, on a acheté cette croissance, on a acheté cette résilience.
17:00 C'est un niveau historique en période de non récession.
17:02 C'est un niveau historique.
17:03 Donc, ça ne va sans doute pas durer, je pense.
17:05 Ça fait partie des raisons qu'il faut, pour moi, être prudent pour 2024 sur la croissance
17:09 des États-Unis, mais encore plus sur l'Europe.
17:10 On aura peut-être un resserrement budgétaire aux États-Unis l'an prochain, Vincent ?
17:14 Je pense qu'inéluctablement, on va quand même avoir une politique budgétaire qui
17:18 va devoir être un petit peu plus restrictive de part et d'autre de l'Atlantique.
17:21 Ça me semble évident.
17:22 Ça fait partie pour moi des risques sur 2024.
17:24 Quelque part, cette résilience, elle est le fruit en tout cas de politiques budgétaires
17:29 particulièrement favorables.
17:30 Je pense qu'il y a potentiellement la marge des risques plus importants en Europe.
17:34 On va y revenir dans un instant.
17:35 Une fois n'est pas coutume, mais enfin, quand même, particulièrement négatif sur la zone
17:41 euro.
17:42 Je pense que ce sera pire avant de s'améliorer.
17:43 Alors, est-ce qu'en Allemagne, on va toucher les 30 sur le PMA ? Je ne sais pas.
17:47 Mais pour les États-Unis, je ne suis pas trop inquiet.
17:50 La pause de cet après-midi et autres de ce soir devrait être relativement bien de bonne
17:56 augure.
17:57 Allons-y, Vincent.
17:58 Pourquoi ça peut, pourquoi ça risque d'être pire peut-être en Europe avant que ça puisse
18:03 enfin s'améliorer ?
18:04 On a objectivement une conjonction de facteurs qui n'est pas positive.
18:07 On en parlait un peu en off avant de rentrer sur ce plateau.
18:09 On a au quatrième trimestre une remise à jour du pacte de stabilité et de croissance
18:13 sur laquelle les États membres doivent s'entendre.
18:15 On sait que malgré en tout cas les différentes courantes pensées, on va au devant en tout
18:20 cas sans doute d'une certaine forme d'austérité.
18:22 L'Allemagne, quelque part, nous a donné un petit peu la direction dès le mois de
18:25 juillet avec un budget quelque part d'austérité ou en tout cas en baisse pour 2024, souhaitant
18:30 cela donner l'exemple pour les États membres.
18:32 Bruno Le Maire, depuis deux ans, ne dit qu'une chose, c'est que c'est la fin du quoi qu'il
18:35 en coûte, rappelé par son ami Moscovici à Bruxelles qui a encore évidemment rappelé
18:40 que la France aussi devait couper dans les dépenses.
18:43 Donc on va couper dans les dépenses, augmenter les taxes.
18:46 C'est à peu près la même chose.
18:47 Évidemment, en Italie, on a souhaité mettre les banques à contribution, peut-être vendre
18:52 certains bijoux de famille, des participations, si elle est là, c'est également une façon
18:56 de le faire.
18:57 Mais enfin budgétairement, on va en tout cas quand même rentrer dans le dur dès 2024
19:01 et on sait ô combien c'est difficile.
19:03 Autant la population européenne et française n'est pas pronte à accepter des réformes
19:07 et des baisses de dépenses publiques.
19:09 Donc on va quand même être dans une situation un peu difficile.
19:10 Le problème de l'industrie allemande, l'Allemagne est probablement plus à risque que n'est
19:15 la France à cet égard.
19:16 Il y a différents aspects.
19:20 Il y a le problème énergétique.
19:21 Alors on peut se réjouir aujourd'hui que le gaz se négocie à 10 fois moins qu'il
19:24 se négocie il y a un an.
19:25 Il est toujours à un prix 4 fois supérieur à celui qu'on a aux États-Unis et supérieur
19:28 à ce que l'on a dans les autres manufacturiers.
19:30 Donc ce problème sur l'énergie, il n'est pas prêt de changer.
19:34 Donc on est défaussé d'un point de vue au coût de l'énergie.
19:38 Et pour l'Allemagne où l'industrie représente 26% de la valeur ajoutée, c'est évidemment
19:42 particulièrement problématique.
19:43 L'Allemagne coupe dans les dépenses.
19:45 On subit en Europe aussi, malheureusement j'ai envie de dire parce que je pense que
19:49 l'Europe est en avance en la matière, l'impact de nos réglementations climatiques.
19:54 On continue de s'affranchir en Europe évidemment d'une taxation sur le carbone ou sur une
19:58 partie des émissions au carbone avec notre système Emission Trading Scheme.
20:02 Ce que peu, en tout cas peu d'autres pays dans le monde font ou en tout cas pas au prix
20:07 auquel nous l'appliquons en Europe.
20:08 D'ailleurs le Royaume-Uni vient d'annoncer qu'ils allaient quelque part ralentir un
20:12 petit peu.
20:13 Non je ne pense pas que pour le climat ce soit une bonne chose mais pour la compétitivité
20:17 de nos entreprises il y a un double choc.
20:19 Il y a le choc des contraintes climatiques qui est déjà particulièrement importante
20:22 et qui pénalise l'industrie allemande depuis un vingt ans, le choc énergétique.
20:26 Donc c'est vrai que je ne pense pas que le problème sur l'industrie allemande malheureusement
20:29 vont s'améliorer.
20:30 Ce n'est pas un V-shape sur l'industrie allemande ? Vous ne voyez pas un rebond violent ?
20:33 Non je pense que malheureusement l'autre problème c'est que le principal client de
20:39 l'industrie allemande, la Chine, aujourd'hui, pas tellement pour des raisons de croissance
20:45 en Chine, on peut encore philosopher sur la direction de la croissance, mais il y a clairement
20:48 une politique protectionniste notamment sur les biens industriels en Chine qui est pour
20:52 moi évidente, à laquelle échappent heureusement les biens produits de luxe français.
20:58 Donc aujourd'hui quand on a de l'argent en Chine, encore bien d'acheter du Louis
21:01 Vuitton mais acheter une BMW ce n'est plus le sujet.
21:04 Donc on va plutôt acheter chez nous.
21:05 Je ne sais pas, LVMH a perdu 20% cet été.
21:07 Mais enfin voilà, au-delà de ça, on l'a vu en tout cas dans l'activité des business
21:13 respectifs, on sent qu'il y a quand même en tout cas une défiance notamment par rapport
21:17 aux biens industriels européens et allemands en particulier, ce qui fait qu'on va quand
21:21 même au-devant pour moi d'une situation compliquée.
21:24 Et puis Léa l'a évoqué, sur les politiques monétaires, on a une BCE qui est un peu plus
21:27 dans l'incertitude, certainement en retard sur les hausses de taux.
21:29 On n'a pas encore mesuré tout l'impact de ces hausses de taux sur l'économie européenne,
21:33 notamment sur le coût de financement des États.
21:35 Donc on a quand même une configuration qui laisse, à mon sens, peu de place à l'espoir
21:40 à très court terme.
21:41 Je reste un éternel optimiste sur la zone euro et je pense que chaque crise nous renforce
21:46 et nous fait nous sublimer quelque part.
21:49 Mais là, on n'a peut-être pas encore tout à fait touché le fond.
21:51 C'est une question d'horizon de temps, si je comprends.
21:53 Oui, et puis c'est aussi une question sur est-ce que ces éléments sont déjà dans
21:57 le marché et prévus ? Ou est-ce que c'est nouveau et quelque part on est capable de
22:01 regarder au-delà du trou ?
22:02 Le PE des secteurs automobiles ou autres, ou industriels, il n'est pas présent.
22:06 L'espèce d'orthodoxie financière de la Banque centrale, de l'Allemagne, etc.
22:09 Je pense qu'il y aura, sur la stabilité, des vrais débats en fin d'année et qu'à
22:13 la fin, le pragmatisme du politique est important au moment où on doit penser à des réélections
22:17 et qu'on a un mouvement social qui peut gronder.
22:19 La période d'élection européenne sera un bon moment pour l'Europe pour se remettre
22:26 en selle.
22:27 Ça peut être un bon sujet.
22:28 Ça sera un sujet, ça forcément.
22:30 Un mot du pétrole peut-être, Léa ?
22:33 C'est un peu toujours pareil, l'histoire du pétrole.
22:36 Mais en fonction du contexte, les effets ne sont pas forcément les mêmes dans le
22:41 contexte actuel.
22:42 Et s'il faut considérer que oui, le pétrole sera plus à 90 ou 100 dollars que à 60,
22:50 70 ou 80 pour quelques mois, qu'est-ce que ça change et comment ça vient s'installer
22:56 dans le paysage global macro ?
22:57 Déjà en termes de projection pétrole, nous on fait des projections dans lesquelles
23:02 on utilise les stats de l'Agence américaine de l'énergie.
23:07 D'accord.
23:08 Qu'on travaille sur les projections d'offres et de demandes qu'ils mettent en place.
23:12 Quand on regarde aujourd'hui avec les projections qui sont tombées la semaine dernière et
23:15 qu'on fait le cumul offre moins demande, on est quasiment à l'équilibre dans son
23:21 ensemble.
23:22 On a un léger excès d'offres supplémentaires aujourd'hui et sur l'horizon 2023-2024,
23:28 mais globalement on est à l'équilibre.
23:30 Après c'est là où chacun fait un peu à sa sauce.
23:32 Nous on y incorpore nos projections en termes de croissance et puis les hypothèses.
23:38 On avait déjà mis une hypothèse sur laquelle l'Arabie saoudite maintenait son cadre de
23:42 production jusqu'à la fin de l'année.
23:44 Donc nous on est plutôt dans un scénario à changer qui tourne autour de 90 dollars
23:48 le baril jusqu'à l'horizon fin d'année.
23:50 On a quelques logiques de spike parce qu'au mois le mois on a une offre légèrement supérieure
23:59 à la demande, mais globalement on est aujourd'hui plutôt dans une phase de stabilité à 90
24:03 et quand on met des modèles de data mining, qui sont des modèles dans lesquels on ne
24:06 fait pas de projections, on met un énorme set de données et puis on demande au modèle
24:09 d'IA de nous donner une projection, lui il dit qu'aujourd'hui on est dans un range
24:13 70-90 jusqu'au début d'année prochaine.
24:16 Donc la combinaison off-demande + modèle d'IA.
24:17 On est plutôt dans le haut de la fourchette là.
24:19 C'est qu'en gros l'effet d'annonce ça crée cette embardée mais...
24:24 Il avait commencé à monter avant le pétrole quand même.
24:26 On restait dans le range 70-90.
24:28 Pour nous c'est ce range là qu'on avait jusqu'à la fin d'année prochaine.
24:32 Donc là on maintient un scénario à 90 jusqu'à la fin de l'année, une légère décélération
24:37 ensuite à horizon 2024, ce qui amènerait en fait plutôt un pétrole sous les 80 en
24:42 fin 2024.
24:43 En termes d'inflation, quelles sont les implications ? Alors malheureusement c'est pas le pétrole
24:47 qui va changer le scénario aujourd'hui.
24:49 C'est-à-dire qu'on peut fine-tuner à 85-90.
24:52 Alors effectivement à partir de 100 ça va commencer à être un peu plus complexe.
24:56 Mais aujourd'hui nous les principales hypothèses qu'il faut mettre dans le scénario, le scénario
25:00 US c'est où vont les loyers et à quelle vitesse ils décélèrent.
25:03 Vous prenez les projections, la Fed a sorti tout un travail sur les projections.
25:08 Ils mettent des projections à zéro au milieu d'année prochaine.
25:11 Ça vous ramène à une inflation headline qui est autour de 2.
25:14 Donc zéro de croissance des loyers c'est ça ?
25:16 Zéro de croissance des loyers, en fait on revient graduellement à zéro.
25:19 Officiellement c'est plutôt des chiffres en moyenne autour de 2 si on l'applique à
25:22 zéro.
25:23 Là on arrive très vite à un headline à 2.
25:25 Nous on a plutôt une logique sur la croissance des loyers où il y a un peu plus d'inertie,
25:28 c'est un peu plus long et puis le marché de l'immobilier américain est ce qu'il
25:31 est aujourd'hui.
25:32 Donc ça nous ramène à des prix des loyers autour de 3 qui nous amènent au final à
25:36 un headline aux Etats-Unis qui est plutôt autour de 2.7 courant 2024.
25:40 Pour l'inflation globale ?
25:41 Pour l'inflation globale.
25:42 Et à l'inverse en zone euro c'est pas le sujet.
25:45 En zone euro c'est plutôt qu'est-ce qu'on fait des services ?
25:46 Est-ce qu'on a une logique salaire qui se met en place et qui crée une hausse des
25:52 services ? On a ces décalages entre les deux inflations.
25:54 L'inflation US où tout a décéléré, les services décélèrent et puis ça y est ça
25:58 s'enclenche bien.
25:59 En zone euro on est encore dans cette phase où les services augmentent et on commence
26:02 à peine à voir la baisse du corps donc c'est plutôt à quelle vitesse on décélère.
26:06 Je pense qu'aujourd'hui c'est plutôt la logique, on va dire prix des services, comment
26:10 cette récession, ajustement, soft lending se matérialise et quelle est la logique des
26:16 dépenses pour avoir notre ciblage d'inflation plutôt que le pétrole.
26:20 Pétrole Laurent on en a beaucoup parlé, est-ce que ça change ou pas la toile de fond ? Léa
26:26 nous dit qu'a priori non.
26:27 Est-ce qu'il faut quand même rester méfiant ? Le consommateur est fragilisé, les salaires
26:33 réels ont été quand même assez négatifs depuis quelques temps.
26:36 Alors ça s'améliore mais les excès d'épargne ont été purgés en partie en tout cas aux
26:39 Etats-Unis, pas en Europe, on est d'accord.
26:42 Quel type d'impact est-ce que ça peut avoir pour vous ?
26:45 Je pense que c'est principalement un choc d'offre, c'est-à-dire que tout d'un coup
26:47 on a décidé de contraindre l'offre et de la limiter et le scénario économique 2023
26:52 est très différent de celui anticipé en fin d'année dernière, l'économie a été
26:55 plus résistante donc on peut dire que globalement la statistique c'est un tiers, un quart de
27:00 la demande en plus et deux tiers à trois quarts de l'offre qui est venue entre guillemets
27:05 diminuer.
27:06 Moi j'ai une lecture un tout petit peu différente quand même sur l'inflation et de l'âge
27:09 aux Etats-Unis, je pense que si on reste à 90, on aura une inflation globale qui sera
27:12 0,5 points au-dessus.
27:13 En fin d'année, ça ne chagrinera pas la Fed parce que quelque part c'est quelque
27:17 chose d'assez...
27:18 En fin de cette année, 2023 ?
27:19 Voilà, ça sera assez volatile mais ce n'est pas gênant parce que ce qui compte c'est
27:23 les services et les loyers mais voilà, ce n'est pas un sujet, d'ailleurs les marchés
27:27 financiers ne s'en sont pas tellement inquiétés, bien sûr qu'il y a eu des mouvements et de
27:31 la rotation d'actifs sur certains secteurs mais à la fin, globalement, on voit que malgré
27:35 cette inflation nouvelle qui pourrait arriver par la remontée des prix des matières premières
27:39 et surtout du pétrole, les marchés ont été très résilients.
27:42 C'est-à-dire qu'on peut même imaginer sur l'histoire de l'inflation que s'il
27:45 faut arbitrer des dépenses par rapport à d'autres parce que le prix du gallon a fortement
27:50 augmenté, peut-être que c'est dans les services qu'on va réduire ces dépenses
27:54 et c'est peut-être dans la partie cœur qu'on verra donc l'inflation baisser quand
27:57 l'inflation globale pourrait remonter sous les effets de la hausse du pétrole.
28:00 Ça pourrait se traduire comme une bonne nouvelle.
28:01 C'est déjà ce qu'on a vu dans les ventes au détail, le dernier chiffre de vente au
28:04 détail aux États-Unis faisait cet effet-là où on voyait qu'on avait cette reprise
28:07 qui passait sur les produits associés aux prix pétroliers et par exemple les achats
28:14 sur l'Internet diminuaient.
28:15 On voit bien qu'il y a en fait une bascule dans la logique de consommation du ménage
28:19 américain qui se met en place.
28:21 Vincent, parlons de la Chine.
28:23 Un mot, qu'est-ce qu'on peut dire à ce stade ?
28:26 Alors si on regarde à la loupe, visiblement, sur les données chinoises qui nous parviennent
28:32 avec toujours le disclaimer autour de la fiabilité de ces données, mais il y a l'idée quand
28:36 même que l'économie se stabilise peut-être depuis le mois d'août en Chine.
28:40 Est-ce que c'est quelque chose que vous observez aussi chez JP Morgan ?
28:44 Et qu'est-ce que ça change ou pas ?
28:46 J'ai envie de dire oui, stabilisation, mais on sait que la crise à laquelle est confrontée
28:51 la Chine n'est pas nouvelle.
28:53 La crise immobilière va sans doute encore durer un certain nombre d'années parce qu'il
28:56 n'y a pas de solution à court terme à cette crise.
28:57 Il n'y a aucun scénario qui est souhaitable.
29:00 On peut à la fois stimuler l'investissement immobilier pour construire et faire baisser
29:03 les prix, mais si on fait baisser les prix, on ne stimule pas l'investissement immobilier.
29:06 On affecte le patrimoine des ménages chinois qui est essentiellement constitué d'immobiliers.
29:10 Et si on ne fait pas baisser les prix, on casse cette politique qui est de faire finalement
29:14 migrer les gens des campagnes vers les grands centres urbains et de tertiarisation de l'économie.
29:19 Donc c'est vrai que finalement, ils sont un peu coincés entre le marteau et l'enclume,
29:21 raison pour laquelle le baisse de taux est à minima.
29:23 En plus, les taux sont déjà planchés.
29:25 Donc sur l'immobilier, il n'y a malheureusement pas beaucoup de solutions.
29:28 Le problème de la Chine, à mon sens, on l'évoquait d'ailleurs encore en off ici sur le plateau,
29:33 mais c'est la perte de confiance à la fois des entreprises occidentales qui rechignent
29:38 à y investir, qui essayent finalement de se désensibiliser à la Chine, des investisseurs
29:42 tels que nous, flux marchés financiers, qui se sont taris, un désintérêt, pire qu'un
29:47 désintérêt, une défiance de la vie de la Chine, et la Chine étant mal de capitaux
29:51 étrangers.
29:52 On le voit très fort dans la chute du yuan pour l'instant.
29:55 C'est un problème pour eux, oui.
29:56 Ils sont allés trop loin dans la rupture de confiance vis-à-vis de partenaires occidentaux
30:01 qu'ils avaient réussi à attirer en masse.
30:04 Là, clairement, il me semble qu'il y a vraiment un travail important à faire.
30:08 Je pensais très sincèrement, et on en avait discuté il y a quelques mois, qu'au mois
30:11 de juillet, il y avait une tentative.
30:13 Il y avait beaucoup d'activisme au niveau des visites de CEOs de Wall Street.
30:17 Rappelez-vous, Jamie Dimon, Musk, Bill Gates, les gens passent.
30:20 D'un point de vue diplomatique, on avait eu Mme Yellen, on avait eu Anthony Blinken,
30:23 on avait eu McKissinger, Kerry.
30:25 Une série de rencontres.
30:27 Je pensais qu'il y avait là quelque chose qui avait été amorcé.
30:30 On parle de la possibilité quand même d'une rencontre Biden-Xi à un certain moment.
30:34 Toujours.
30:35 Il faudra ce genre de message pour que réellement...
30:39 Pour que Corporate America et le secteur privé changent de regard par rapport à la chute.
30:43 Aujourd'hui, on ne le sent pas.
30:44 Et clairement, sur le terrain, les choses restent quand même difficiles.
30:47 On l'a vu, en tout cas dans les médias, les entreprises de consultance en début d'année
30:52 finalement visitées par les autorités de régulation.
30:54 On l'a encore vu.
30:55 Les autorités y vont fort.
30:57 Et c'est vrai que ça ne suscite pas la confiance.
30:59 Or, je note qu'en tout cas, la stratégie Chine +1 ou investir pour nous sur les marchés
31:05 financiers ou dans son appareil logistique, c'est de plus en plus mis en avant.
31:11 On le voit d'ailleurs, on parlait des PMI tout à l'heure.
31:13 C'est d'ailleurs assez intéressant de noter que tous les pays comme l'Indonésie, l'Inde,
31:17 le Mexique, le Japon, on voit tous finalement les PMI manufacturiers plus résilients qu'ailleurs.
31:22 Donc tous ces PMI bénéficient évidemment en plein de la défiance des entreprises de
31:26 la Chine.
31:27 Donc malheureusement, là, je n'ai pas envie de dire que ça va aller, ça sera pire avant
31:30 d'aller mieux.
31:31 On va sans doute avoir un petit peu cette stagnation pour l'instant.
31:35 Ça ne veut pas dire que la Chine est ininvestissable.
31:39 Je n'irai pas jusque là.
31:40 Je pense que la Chine continue à mettre en avant.
31:43 C'est-à-dire économiquement, le seul message qu'on reçoit, c'est la transition énergétique
31:46 pour elle-même et pour le monde.
31:47 Donc ça, c'est clairement son cheval de bataille.
31:50 Oui, autant l'immobilier va mal, autant tout ce qui est dédié, comme vous dites,
31:54 aux transitions véhicules électriques, ça paraît plutôt des secteurs booming aujourd'hui
31:58 en Chine.
31:59 On sent dans ces hésitations et dans ces problèmes à traiter le marché immobilier que la volonté
32:04 de monter en gamme d'un point de vue socio-économique de la population chinoise, elle est toujours
32:08 là.
32:09 Ils ont d'ailleurs intérêt au vu des difficultés actuelles et d'autant plus intérêt qui
32:11 est quand même un jeune sur quatre qui est au chômage.
32:14 Donc c'est quand même dans une société quelque chose qui est potentiellement explosif.
32:18 Il faut absolument restituer en tout cas du pouvoir d'achat, en tout cas de l'économie
32:24 sociale de la population.
32:25 Donc tout ce qui touche à la croissance, la croissance de la classe moyenne, être
32:28 sur les bancaires, être sur les sociétés consumer staples ou même durables, c'est
32:33 pour moi l'évidence sur le marché chinois.
32:35 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire de l'appétit de vos clients pour la Chine ?
32:38 Oui, il y a eu un avant et un après, Laurent ?
32:41 L'appétit est très limité.
32:42 Pourquoi ? Parce que tout simplement, on a changé aussi de système en termes d'administration.
32:46 On avait décentralisé, on avait donné entre guillemets du pouvoir aux provinces.
32:50 Aujourd'hui, depuis quelques années, on voit ces recentralisations et donc on protège
32:54 le parti, on protège la pensée.
32:56 Donc aujourd'hui, c'est très compliqué de se dire je vais investir demain en Chine,
32:59 que ce soit directement pour une entreprise ou indirectement pour un investisseur à travers
33:03 les marchés financiers.
33:04 Peut-être qu'il peut y avoir des opportunités occasionnelles sur les marchés actions ou
33:08 sur la dette qui parfois offre un peu d'attractivité avec des jolis rendements.
33:13 Mais très honnêtement, aujourd'hui, ce n'est pas ininvestissable et je partage
33:17 les mots de Vincent.
33:18 En revanche, c'est devenu un peu non-investissable aujourd'hui.
33:21 Mais s'il n'y a pas de demande de la part de vos clients, c'est ça.
33:25 Il n'y a pas besoin de se forcer à y aller.
33:28 Non, on est très méfiant et on pense que dans l'analyse globale des émergents, il
33:34 y a certainement d'autres zones en Amérique latine, en Inde.
33:37 Il y a d'autres choses à faire entre guillemets que quand on veut s'écarter des régions
33:42 qu'on veut s'écarter des régions, c'est-à-dire que les pays qui ont le plus de déficit
33:46 de l'argent, les pays qui ont le plus de déficit de l'argent, c'est-à-dire les
33:49 pays qui ont le plus de déficit de l'argent, c'est-à-dire les pays qui ont le plus de
33:53 déficit de l'argent, c'est-à-dire les pays qui ont le plus de déficit de l'argent,
33:57 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
34:00 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
34:03 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
34:06 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
34:12 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
34:16 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
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34:40 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
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38:59 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
39:07 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
39:16 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
39:25 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
39:33 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
39:42 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
39:50 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
39:58 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
40:06 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
40:14 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
40:22 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
40:30 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
40:38 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
40:46 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
40:54 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
41:02 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
41:10 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
41:18 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
41:26 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
41:34 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
41:42 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
41:50 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
41:58 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
42:06 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
42:14 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
42:22 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
42:30 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
42:38 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
42:46 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
42:54 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
43:02 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
43:10 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
43:18 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
43:26 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
43:34 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
43:42 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
43:50 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
43:58 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
44:06 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
44:14 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
44:22 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
44:30 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
44:38 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent,
44:46 qui ont le plus de déficit de l'argent, qui ont le plus de déficit de l'argent.
44:52 Et c'est ce que je veux dire par rapport à ce que je viens de dire.
44:56 Et c'est ce que je viens de dire.
44:58 Et c'est ce que je viens de dire.
45:00 Et c'est ce que je viens de dire.
45:02 Et c'est ce que je viens de dire.
45:04 Et c'est ce que je viens de dire.
45:06 Et c'est ce que je viens de dire.
45:08 Et c'est ce que je viens de dire.
45:10 Et c'est ce que je viens de dire.
45:12 Merci beaucoup d'être là.
45:14 C'est le message clé résumé en une phrase que vous délivrez à vos clients
45:18 dans la perspective du quatrième trimestre qui va bientôt démarrer.
45:22 "Toutes les routes de l'allocation d'actifs mènent aux Etats-Unis".
45:26 C'est le titre de votre outlook, comme on dit, Alain.
45:29 Alors je veux bien que vous nous expliquez effectivement
45:31 pourquoi il faut regarder avant tout les Etats-Unis.
45:33 Mais ça veut dire qu'en creux, toutes les routes qui mènent ailleurs qu'aux Etats-Unis
45:38 se retrouvent aujourd'hui en partie bouchées,
45:43 voire sont des impasses sur le plan de l'investissement et de l'allocation d'actifs.
45:48 En Europe, on a une croissance très modeste,
45:54 l'Allemagne étant un petit peu en dessous que modeste.
45:57 Et donc pour les marchés d'action, c'est difficile d'imaginer un grand cycle des profits
46:02 après ce qu'on a déjà connu.
46:04 Donc c'est plutôt des jeux de rotation sectorielle, thématique.
46:08 Et comme l'inflation a du mal à vraiment baisser,
46:11 elle est au premier semestre, mais là c'est un petit peu plus compliqué,
46:15 d'investir dans les obligations tout de suite, c'est aussi compliqué.
46:18 Donc on a un territoire qui n'est pas interdit, il n'y a pas de grande crise à priori anticipée,
46:23 mais ce n'est pas un territoire extraordinairement attrayant.
46:28 Appétissant.
46:29 Appétissant, sans être vraiment dangereux.
46:33 Et puisque la Banque Centrale Européenne a décidé,
46:36 heureusement, de s'arrêter relativement tôt sur son cycle de resserrement,
46:40 ça soutient un peu moins l'euro, qui avait commencé à se redresser,
46:44 mais il s'arrête de monter les taux d'intérêt de Banque Centrale
46:46 en même temps que la Banque Américaine.
46:48 Donc le territoire européen, il subit ce qu'on appelle,
46:52 dans un terme qui n'est pas très joli, la stagflation,
46:54 donc c'est stagnation économique sans catastrophe, il y a des facteurs de rappel,
46:58 avec une inflation qui reste un peu gluante,
47:00 ce n'est ni très bon pour les actions, ni très bon pour les obligations,
47:03 et pas nécessairement génial pour l'euro.
47:05 Compris.
47:06 Donc ça c'est pour le chemin qui mène à l'Europe,
47:10 vous dites que ce n'est pas un chemin très appétissant aujourd'hui,
47:13 malgré toujours quand même une décote en matière de valorisation
47:17 sur les actifs européens, à commencer par les actions.
47:19 Vous dites que ce n'est pas le moment où la valeur va forcément déclencher
47:25 un appétit particulier des investisseurs mondiaux.
47:28 Pas au niveau des indices, pas au niveau des indices généraux
47:30 comme le stock 600 ou le stock 50,
47:33 c'est plutôt d'aller chercher des thématiques d'investissement,
47:36 ça peut être des investissements verts,
47:38 ça peut être des thématiques de plus long terme,
47:41 mais au niveau de l'indice lui-même,
47:43 c'est compliqué d'imaginer des progressions particulièrement importantes
47:47 d'un côté comme de l'autre à brève échéance.
47:49 Qu'est-ce qu'on peut dire de la route, ou des routes,
47:51 qui mènent vers l'ISEA Marjan, et donc vers la Chine, Alain ?
47:56 La Chine, avant la pandémie, donc avant 2019,
48:00 faisait du 6 à 7% de croissance.
48:03 La moitié de cela était liée au secteur de la construction,
48:06 qui est énorme, une trentaine de pourcents du PIB,
48:09 qui est étale.
48:10 Aujourd'hui, on parle plus de restructuration de la dette
48:13 qui a été émise pour financer tous ces gratte-ciels
48:16 que personne n'habite.
48:18 Donc là, il y a une séquence pour la Chine
48:20 qui est très restructuration financière.
48:22 C'est de la dette qui est locale, achetée par des autochtones,
48:25 qui n'est pas du tout...
48:26 - Disséminée ?
48:27 - Disséminée, comme les SEPRAM avaient pu l'être en leur temps.
48:30 Donc il n'y a pas de risque systémique attaché à ça autour.
48:33 C'est important dans les risques généraux
48:35 dans les plateformes d'investissement.
48:37 Mais n'empêche que la croissance,
48:38 elle sera peut-être de 3,5, 4 l'an prochain,
48:40 on vient de 6 ou 7.
48:42 Il n'y a pas d'espoir de redémarrage important
48:45 de cette croissance économique à brève échéance
48:47 parce qu'ils ont un objectif prioritaire
48:49 de restructurer cette dette.
48:51 Donc là, il y a des assouplissements monétaires,
48:54 des baisses de taux.
48:55 C'est plutôt bon pour les obligations d'État chinoise.
48:58 Le marché des actions, il peut rebondir
49:00 en fonction des petits plans de stimulus
49:02 par-ci, par-là, rebomber derrière.
49:04 Mais a priori, ce n'est pas un grand mouvement.
49:06 Dans le pôle émergent,
49:07 on va plutôt voir à l'extérieur de la Chine.
49:09 Ça peut être en Inde, ça peut être en Corée.
49:12 Ça peut être un peu en Amérique latine aussi,
49:14 qui bénéficie d'un meilleur contrôle de l'inflation
49:16 et d'ouverture sur des baisses de taux des banques centrales.
49:19 Donc on va redéployer à l'intérieur du pôle émergent
49:22 qui, depuis 2015, était très chinois.
49:25 On va redéployer le capital à l'intérieur de l'émergent,
49:29 mais à l'extérieur de la Chine,
49:31 suivant les différentes classes d'actifs qu'on peut trouver.
49:33 Non, s'il n'y a pas de grand mouvement à attendre,
49:35 côté européen, du point de vue des marchés,
49:38 côté chinois, avec une répartition un peu différente
49:41 dans la poche émergente, comme vous dites, Alain,
49:44 eh bien, on regarde donc les États-Unis.
49:47 C'est le sujet de la discussion.
49:50 Comment on regarde les États-Unis aujourd'hui,
49:52 d'un point de vue de l'allocataire d'actifs que vous êtes ?
49:55 Qu'est-ce qui intéresse ?
49:57 Où est-ce qu'on a envie d'être investi aux États-Unis ?
49:59 Et quel est le rationnel de l'investisseur
50:03 qui doit se tourner vers les États-Unis aujourd'hui ?
50:06 Il y a eu une extrême focalisation
50:09 de la tension sur le resserrement monétaire.
50:12 On était à taux zéro, on est à taux 5.
50:14 Et avec une anticipation,
50:17 qui pour l'instant ne se déroule pas,
50:19 on est très rapide, profonde, en récession.
50:22 Là où il y a une autre variable qui, en parallèle, a bougé,
50:25 donc le resserrement monétaire,
50:27 restriction des conditions monétaires
50:29 et distribution du crédit, en parallèle,
50:31 la politique fiscale,
50:33 qui est du côté de Président Biden
50:35 et de Madame Yellen,
50:37 a été largement assouplie.
50:39 On est maintenant sur des rythmes
50:41 de déficit budgétaire
50:43 largement supérieurs à ceux qu'on avait l'an dernier.
50:46 Aucune de ces deux années ne sont des années de crise.
50:49 Et pourtant, ils sont sur des rythmes...
50:51 En fin d'année, s'ils devaient continuer les rythmes actuels,
50:54 on serait peut-être à 7 ou 8% de déficit budgétaire.
50:57 Et quand on fait des déficits qu'on dépense beaucoup,
50:59 tels qu'ils le font,
51:00 une partie, c'est de l'infrastructure,
51:02 une partie, c'est les investissements de subventions
51:04 pour construire du renouvelable.
51:06 Donc il y a des bonnes idées,
51:08 mais c'est de la dépense publique.
51:10 Ça fait de la croissance économique.
51:12 Donc ça se retrouve dans les résultats
51:15 publiés par les entreprises cotées en bourse,
51:17 qui se retrouvent dans des dividendes,
51:19 qui se retrouvent dans des rachats d'actions.
51:21 Et ça explique quelque part le différentiel de performance
51:24 qu'on a eu, mais qu'on peut continuer d'avoir,
51:26 entre les actions américaines,
51:28 les actions européennes et les actions chinoises.
51:30 Maintenant, si on fait du multiactif,
51:35 à partir du moment où il y a un peu plus de croissance,
51:38 ou beaucoup plus de croissance,
51:40 et des injections publiques,
51:42 ça veut dire que l'inflation peut arrêter de baisser.
51:44 Parce que sur le premier semestre,
51:46 on a eu un élément très vertueux
51:48 pour l'ensemble des marchés,
51:50 avec des bonnes surprises,
51:52 la délivrance des marchés d'actions,
51:54 et ce qui était la baisse des chiffres d'inflation
51:56 sur les points hauts d'octobre dernier,
51:58 avec un prix du baril qui réagit
52:00 à cette croissance américaine,
52:02 qui réagit aussi à la rupture sur l'offre,
52:04 puisque l'Arabie saoudite a officialisé
52:06 qu'ils accentuaient la réduction de l'offre
52:08 à un moment où la demande est plutôt bonne.
52:10 Ça provoque des chiffres sur le P2P,
52:12 ça provoque des chiffres sur le pétrole,
52:14 c'est un actif sur lequel on pense
52:16 qu'il faut être aussi sur les secteurs
52:18 liés dans les marchés actions,
52:20 mais ça provoque peut-être un petit peu plus
52:22 d'inflation sur la fin d'année,
52:24 ce n'est pas nécessairement très bon
52:26 pour les obligations américaines.
52:28 - Donc c'est plutôt "action américaine"
52:30 qui vous intéresse aujourd'hui.
52:32 - Et si on se dit que la baisse des taux d'intérêt
52:34 attendue quelque part en 2024
52:36 peut être décalée dans le temps,
52:38 s'il y a un peu plus de croissance,
52:40 dans les 10 mois de l'élection présidentielle
52:42 américaine de novembre 2024,
52:44 il n'est peut-être pas idiot
52:46 complètement de faire un lien
52:48 entre des dépenses fiscales aujourd'hui
52:50 qui provoquent de la croissance avant une élection
52:52 et ça peut durer encore un petit peu,
52:54 donc c'est le dollar qui en bénéficie.
52:56 Et les anticipations généralisées
52:58 c'était que l'euro se raffermirait
53:00 avec le resserrement monétaire
53:02 de la BCE, avec un arrêt
53:04 de la hausse des taux de la Fed,
53:06 le dollar pourrait s'affaiblir.
53:08 - Comme on l'avait en début d'été sur le marché.
53:10 - Et donc le dollar ne monte pas
53:12 vraiment mais il ne baisse pas par rapport aux attentes.
53:14 Et en débouclement des positions,
53:16 de se dire que le dollar
53:18 peut baisser à court terme dans les mois qui viennent
53:20 à baisser, voire baisser sensiblement,
53:22 pour nous c'est plutôt une erreur.
53:24 - Donc on peut acheter des actions américaines
53:26 sans trop se couvrir contre le dollar aujourd'hui.
53:28 - Sans se couvrir pour l'instant, oui.
53:30 - La question, vous parliez
53:32 de l'ampleur des déficits historiques
53:34 aux Etats-Unis en période de non-récession,
53:36 Alain.
53:38 Dans quelle mesure c'est un sujet
53:40 qui va nous accompagner ? Est-ce que ça devient un sujet structurel ?
53:42 Est-ce que ça veut dire que le trésorerie
53:44 américain a peut-être
53:46 perdu un peu de sa valeur
53:48 d'actif sans risque,
53:50 d'actif refuge ultime ?
53:52 Ce n'est pas passé inaperçu.
53:54 Il y a quelques agences de notation qui ont
53:56 reminé sur la question
53:58 de la soutenabilité des finances publiques américaines.
54:00 Alors quand on dit soutenabilité des finances publiques,
54:02 c'est toujours sur des trajectoires à plusieurs années.
54:04 Mais,
54:06 est-ce qu'il y a quelque chose qui a changé peut-être
54:08 de ce point de vue-là ? Ou comment est-ce que vous revoyez
54:10 la question des finances publiques revenir sur le devant
54:12 de la scène pour les investisseurs ? C'est peut-être d'ailleurs
54:14 un sujet de 2024 et pas forcément
54:16 de fin d'année, mais c'est quelque chose
54:18 qu'on a quand même mis sous cloche
54:20 depuis
54:22 trois bonnes années maintenant.
54:24 - Il y a deux questions en une.
54:26 Un peu partout dans les pays développés,
54:28 les déficits publics restent importants.
54:30 Ils le sont beaucoup plus aux Etats-Unis
54:32 que ce qu'on peut voir en Europe.
54:34 Mais un peu partout,
54:36 depuis 2020, il y a des injections publiques
54:38 très importantes. Heureusement, quand on était en pandémie,
54:40 ça dégrade,
54:42 ça force à des émissions d'obligations
54:44 d'Etat par les Etats.
54:46 Ça renforce la dette publique.
54:48 Et il y a donc cet été, l'été dernier,
54:50 les Etats-Unis se sont fait dégrader par une des
54:52 grandes agences de notation.
54:54 Ils ont perdu le AAA. C'est parfaitement justifié.
54:56 Il n'y avait rien d'étonnant à ça.
54:58 Ça a été une révolution sur place en disant "mais qu'est-ce que vous nous faites
55:00 avec le AAA ?" Mais c'était en gros sur la
55:02 gouvernance. Quand on voit la difficulté
55:04 à trouver des équilibres
55:06 sur les budgets aux Etats-Unis
55:08 et à Washington, c'est aussi la gouvernance
55:10 qui pose problème, ce n'est pas que les dépenses.
55:12 C'est le même argument de S&P il y a 10 ans.
55:14 Donc là, ce n'est pas anormal.
55:16 Il reste encore avec un très très bon credit rating.
55:18 Le deuxième élément,
55:20 c'est si on devait développer
55:22 quelque part dans 2024,
55:24 s'il doit y avoir une décélération
55:26 des Etats-Unis, c'est plutôt quelque part en 2024
55:28 que sur l'exercice 2023,
55:30 les actions sont en train de s'alluer américaines.
55:32 Quelque part, les actions européennes
55:34 dans un contexte conjoncturel
55:36 compliqué, elles n'ont pas baissé.
55:38 C'est une résistance.
55:40 Il y a aussi les grandes entreprises
55:42 européennes qui ont des gros contenants
55:44 d'activités aux Etats-Unis.
55:46 Donc le deuxième élément, c'est
55:48 comment on trouve s'il doit y avoir un ralentissement.
55:50 Est-ce que vous le jouez
55:52 par les obligations ou par le dollar ?
55:54 Là, le dollar tient. Il ne tiendra pas
55:56 demain.
55:58 Il ne tiendra pas demain. C'est donc par quel
56:00 biais vous allez transformer
56:02 ce côté plus négatif
56:04 qui va se dérouler quelque part
56:06 en 2024.
56:08 Les obligations seront peut-être moins inquiétantes
56:10 puisque si vous êtes face à un ralentissement économique
56:12 qui finira par arriver,
56:14 à 4,5%,
56:16 je suis acheteur d'obligations américaines.
56:18 Dans un portfolio multi-actifs,
56:20 vous avez des actions, des obligations
56:22 d'Etat, des obligations privées,
56:24 des actifs alternatifs, des matières premières ou autres.
56:26 À la veille d'un
56:28 ralentissement économique qui n'est pas
56:30 pour tout de suite, vous achetez des
56:32 obligations parce que les taux sont bien remontés.
56:34 Donc dans un portefeuille équilibré,
56:36 c'est ça qui permet d'avoir des actions.
56:38 Qu'on soit un particulier, un patrimoine
56:40 ou un institutionnel,
56:42 on peut aujourd'hui protéger
56:44 une position action significative
56:46 avec des obligations parce qu'en cas
56:48 de coup de griseau et de volatilité sur les actions,
56:50 les taux des obligations baisseront
56:52 et vous gagnerez de l'argent sur vos obligations.
56:54 Oui, très clair.
56:56 Mais vous dites, attention, il faut bien respecter
56:58 quand même le jeu des séquences, il ne faut pas
57:00 se positionner trop vite, trop tôt pour
57:02 ce ralentissement américain
57:04 qui finira peut-être par arriver à un moment
57:06 au cours de 2024.
57:08 Mais ce n'est pas le timing.
57:10 Le timing est important quand même dans ces affaires-là.
57:12 Il y a le timing et la quantité.
57:14 Parce que si
57:16 tant que la politique fiscale reste
57:18 franchement expansionniste,
57:20 ce n'est plus le débat entre,
57:22 en franglais, entre hard landing et soft landing,
57:24 donc un ralentissement marqué ou un ralentissement modeste.
57:26 Le débat en ce moment,
57:28 il est devenu entre soft landing
57:30 et no landing, c'est-à-dire
57:32 si on continue d'injecter à cette allure-là,
57:34 le no recession... - Il n'y a plus d'atterrissage, quoi.
57:36 Pour l'instant. - Oui, oui,
57:38 le monde peut changer, bien sûr.
57:40 C'est la politique fiscale, quelque part,
57:42 qui va nous donner un go et donc c'est ce qu'on observe
57:44 de très très près en ce moment.
57:46 Et pour l'instant, quand on voit Mme Yellen qui est revenue
57:48 du G20 en Inde avec un message
57:50 particulièrement confortable sur
57:52 l'observation qu'elle a de l'économie américaine,
57:54 elle sait très bien ce qu'elle fait. C'est elle qui dirige
57:56 la politique fiscale, c'est la grande
57:58 argentière des États-Unis pour le président Biden.
58:00 Ils sont à 15 mois d'une élection, ils sont du
58:02 même bord politique, ils savent très bien ce qu'ils font.
58:04 Donc c'est là où
58:06 on a passé, je pense, dans les échanges que
58:08 vous avez, qu'on a un grand
58:10 bonheur à écouter, à partager,
58:12 on a beaucoup beaucoup focalisé en
58:14 temps de parole sur la politique monétaire
58:16 est-ce que la prochaine fois c'est 25 ou c'est pas 25
58:18 et le QT, le QE, on a
58:20 beaucoup focalisé sur la technicalité
58:22 et les enjeux de la politique monétaire.
58:24 Là, il faut rééquilibrer, la politique
58:26 monétaire ça se calme, a priori, au moins
58:28 pour un moment ils ont arrêté de monter les taux,
58:30 ils vont exécuter la réduction du bilan
58:32 qui est bien préannoncée à des vitesses
58:34 relativement modestes.
58:36 Il faut focaliser aussi maintenant sur la politique
58:38 fiscale. - Merci beaucoup
58:40 Alain, merci d'être venu nous
58:42 éclairer sur la stratégie d'allocation d'actifs
58:44 que vous recommandez pour vos clients
58:46 dans la perspective du quatrième trimestre.
58:48 Alain Bocopzat qui est avec nous, l'invité de ce dernier
58:50 quart d'heure de Smartbourse ce soir, responsable
58:52 monde de l'allocation d'actifs de Société Générale
58:54 CIB.
58:56 [Musique]
58:58 [Musique]
59:00 [Musique]