Jeudi 27 juin 2024, SMART BOURSE reçoit Adrien Dumas (Directeur des investissements, Mandarine Gestion) , Pierre Bismuth (Directeur Général et Responsable des Gestions, Myria AM) , Clémence Tanguy (Responsable éditoriale, Café de la Bourse) et Vincent Juvyns (Stratégiste, JP Morgan Asset Management)
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00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans Smart Bourse. Smart Bourse, votre rendez-vous
00:11bourse en direct sur Bismarck tous les jours. Un rendez-vous que vous pouvez
00:15également retrouver en replay sur Bismarck.fr, nous retrouver également sur
00:19les réseaux sociaux de Bismarck et vous pouvez bien sûr nous écouter en podcast
00:23sur toutes les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition,
00:27l'amorosité est toujours présente sur la place de marché parisienne malgré les
00:30températures estivales. Le CAC 40 cède quelques points aujourd'hui
00:34tandis que l'écartement du spray de franco-allemand se tend un petit peu
00:38plus. Il oscillait jusqu'à hier entre 70 et 75 points de base. Il est aujourd'hui à
00:4280 points de base environ à trois jours du premier scrutin, du premier tour
00:47pardon, du scrutin pour ces élections législatives anticipées convoquées à la
00:51suite de la dissolution de l'Assemblée nationale il y a une quinzaine de
00:54jours. Comment expliquer cette tension récente sur le spread et surtout comment
00:58analyser la séquence que nous vivons d'un point de vue boursier ces derniers
01:02jours. Nous en parlerons avec nos experts dans un instant et nous parlerons
01:06également de la situation aux Etats-Unis alors qu'à New York l'attentisme est
01:09plutôt de rigueur avec un S&P 500 qui a ouvert dans le vert avant de revenir à
01:13son niveau initial tandis que Nvidia continue à faire une pause à la suite
01:16du recul de la valeur ces derniers jours juste après qu'elle soit devenue
01:21l'espace de quelques heures la première capitalisation boursière mondiale. Les
01:25marchés américains qui ont d'ailleurs découvert avec un petit peu
01:28d'enthousiasme la révision à la hausse de la croissance économique aux Etats-Unis
01:31pour le premier trimestre. On passe de 1,3% à 1,4%.
01:35Cela vient, on posera en tout cas la question à nos invités, est-ce que cela
01:40vient alimenter le scénario d'une résistance de l'économie américaine
01:43dans un contexte de taux élevés. A noter surtout que les marchés sont
01:48attentistes face à la statistique d'inflation pour le mois de mai qui sera
01:51publiée demain. Est-ce que celle-ci peut avoir une incidence sur la politique
01:55monétaire de la Fed ? Ce sera évidemment un sujet que nous traiterons dans Smart
01:57Bourse. Et puis enfin dans la troisième partie de l'émission dans Marché ATM
02:01nous aurons le plaisir de retrouver Clémence Tanguy que vous connaissez bien
02:04responsable éditoriale du Café de la Bourse. Elle se demandera avec nous
02:07combien cela rapporte d'investir via un PEA. On se retrouve tout de suite sur le
02:11plateau de Smart Bourse.
02:18Et tout de suite nous commençons avec Tendance mon ami, le résumé complet de
02:26l'actualité boursière du jour proposé par Pauline Grattel. Bonsoir Pauline.
02:29Bonsoir. Bienvenue sur le plateau de Smart Bourse. Pauline, le CAC 40 reste
02:33ancré sous les 7600 points. Oui comme vous le disiez en introduction Nicolas
02:37la morosité c'est vraiment le mot qui décrit la place parisienne sur ces trois
02:43dernières séances. Aujourd'hui le CAC 40 est dans l'attente des chiffres
02:46d'inflation US prévus demain. Mise à part la macro les investisseurs sont
02:50aussi dans l'attente du premier tour des élections législatives françaises ce
02:54dimanche 30 juin. Ça c'était le point sur le marché
02:58actions. Maintenant juste un point rapide sur le marché obligataire qui est sous
03:02tension. Le rendement de l'obligation française à 10 ans a bondi d'une dizaine
03:07de points de base à 3,25% aujourd'hui. Côté allemand le rendement de
03:12l'obligation de même échéance est à 2,45%. L'écart se creuse entre ces deux
03:18obligations à environ 80 points de base. Côté macro Pauline les investisseurs ont
03:23pu découvrir la dernière estimation du PIB américain au premier trimestre.
03:28Oui il ressort supérieur à l'estimation précédente à 1,4% après 1,3% en
03:33première lecture et contre 3,4% le trimestre précédent.
03:38Toujours côté américain les investisseurs ont pris connaissance des
03:42inscriptions hebdomadaires au chômage qui ressortent à 233 mille après 239
03:47mille la semaine dernière. En zone euro on a pris connaissance de
03:50l'enquête de confiance des consommateurs et des entreprises qui
03:54ressort à 95,9 après 96,1. Le consensus l'attendait en légère
04:00augmentation. Enfin la banque de Suède maintient son
04:03principal taux directeur inchangé à 3,75% mais elle affirme que le combat
04:09contre l'inflation est presque gagné puisque l'objectif des 2% est quasiment
04:14atteint. La banque de Suède envisage 2 à 3 baisses de taux cette année.
04:19Et on reste en Suède avec vous Pauline mais du côté maintenant de la micro le
04:23titre H&M décroche. Oui de 13% parce que l'enseigne de prêt-à-porter publie des
04:29résultats inférieurs aux attentes et prévient d'une baisse de ses ventes de
04:336% au mois de juin à cause de la météo. Toujours du côté des résultats mis aux
04:38Etats-Unis cette fois, Micron Technology a publié ses résultats du premier
04:42trimestre, des résultats satisfaisants ce qui n'est pas le cas de ses
04:46perspectives du quatrième trimestre. Les investisseurs le sanctionnent, le titre
04:50lâche 5% à l'ouverture de Wall Street dans son sillage d'autres valeurs
04:55technologiques tels que Nvidia, Qualcomm, Armholdings et d'autres reculs.
04:59Enfin en France, Bank of America relève sa recommandation de sous-performance à
05:04achat sur le titre Kering. L'analyste est confiant sur les
05:08performances de Gucci, le titre prend 6% au cours de la séance.
05:12Et on finit avec le programme demain, quel programme boursier demain Pauline ?
05:16La séance sera rythmée donc par la publication de l'indice PCE de
05:19l'inflation aux Etats-Unis du mois de mai. Toujours aux Etats-Unis, demain ce
05:23sera le jour du premier débat entre les deux principaux candidats à la Maison
05:28Blanche, Joe Biden et Donald Trump. Les investisseurs arbitreront aussi les
05:32résultats du deuxième trimestre de Nike publié ce soir après la clôture de
05:36Wall Street. Merci beaucoup Pauline Grattel, c'était
05:39donc Tendance, mon amie, le résumé complet de l'actualité boursière du
05:42jour.
05:52Nous enchaînons à présent avec Planète Marché, une quarantaine de
05:55minutes ensemble pour décrypter l'actualité financière,
05:59économique et parfois politique également dans Smart Bourse ce soir pour
06:03décrypter les aléas de la Planète Marché. Nous avons le plaisir de recevoir
06:08trois experts en plateau, nous sommes tout d'abord accompagnés par Vincent
06:11Juvins, bonsoir Vincent Juvins. Bienvenue sur le plateau de Smart Bourse, vous êtes
06:14stratégiste chez JP Morgan Asset Management, à vos côtés nous avons le
06:17plaisir d'accueillir également Pierre Bismuth, bonsoir Pierre Bismuth.
06:20Bonsoir Nicolas. Directeur général et responsable des gestions chez Myria AM
06:24et enfin Adrien Dumas nous accompagne également, bonsoir Adrien Dumas.
06:26Vous êtes directeur des investissements de Mandarine Gestion, je vous propose de
06:31commencer avec vous Vincent Juvins, on commence par l'Europe, c'est le sujet
06:37qui anime de toute façon la Planète Marché tous les jours depuis 15 jours en
06:41ce moment, peut-être commencer par cette dette française, alors on a vu
06:45effectivement cet écartement des spreads depuis l'annonce de la dissolution de
06:49l'Assemblée Nationale, on avait pris une sorte de rythme de
06:52croisière depuis une quinzaine de jours à 70 points de base, on voit une
06:56légère tension supplémentaire, on arrive à 80 points de base aujourd'hui, qu'est-ce
06:59qui se joue là, c'est le scrutin qui se rapproche tout simplement, il ne faut pas
07:02aller chercher plus loin ? On sent un petit peu de nervosité à l'approche du
07:04premier tour, évidemment il y a eu des commentaires des différents candidats
07:07qui sont venus alimenter les spéculations des marchés, on avait
07:10finalement fort peu d'éléments tangibles que pour finalement établir des
07:13scénarios économiques budgétaires, que pour déterminer le coût juste de la dette française,
07:20aujourd'hui les marchés en tout cas ont des précisions sur les programmes
07:22respectifs et on voit que ça se reflète avec une certaine nervosité, on a passé
07:26un cap aujourd'hui, on est au-dessus des 80 points de base, quelque part moi je
07:30m'attends à ce que ces tensions perdurent et à ce que le spread
07:32potentiellement monte encore.
07:35Donc plus on a d'infos sur les programmes économiques, plus le spread se tend, si je comprends bien.
07:40Le peu qu'on en a eu pour l'instant et quel que soit le parti ou la coalition
07:45en question, on a quand même a priori des dépenses supplémentaires, à l'heure où
07:50l'Europe l'a exprimé la semaine dernière, on attend plutôt de la
07:53consolidation budgétaire, à l'heure où on avait déjà cet espoir d'une certaine
07:58consolidation budgétaire, et attention je ne suis pas excité de l'orthodoxie
08:02budgétaire, mais on a quand même une situation budgétaire en France qui le
08:05demande, il faut retourner dans les clous en tout cas budgétaires de Bruxelles, de
08:08la commission européenne, tout ce qui s'en écarte évidemment alimentera la
08:12nervosité des marchés financiers, donc il faudra là qu'on puisse
08:16les convaincre qu'on aura pour l'an prochain 20-30 milliards d'économies qui
08:20seront réalisées pour le budget 2025.
08:23Est-ce qu'il faut s'attendre à un retour à la normale post-élection sur le
08:28marché obligataire et sur la dette française, ou est-ce qu'il faut
08:30justement accepter cette idée que la France empruntera un petit peu plus
08:34cher dans les prochains mois, voire les prochaines années ?
08:37Alors tout est possible, évidemment il faut évoquer ce sujet avec beaucoup
08:39d'humilité, à la fois je pense qu'on a tous une certaine anxiété, je veux dire
08:43dans cette perspective des élections qui arrivent et des risques potentiels
08:46d'avoir finalement des coalitions qui aient justement une approche budgétaire
08:49pas en phase avec ce qu'attend la Commission européenne, pas en phase
08:53avec ce qu'espèrent les marchés. Cela étant, on a des précédents qui sont
08:56plutôt là pour nous rassurer, on évoque beaucoup le cas de l'Italie de
08:59Giorgia Melloni qui avait fait beaucoup peur aux marchés financiers lors de son
09:03arrivée. Le spread de l'Italie était remonté jusqu'à 250 points base
09:06lorsqu'elle était arrivée, on a vu ce spread retomber jusqu'à 130 en début
09:10d'année, on est remonté légèrement et donc là les marchés avaient été rassurés.
09:13En France on a des précédents également, rappelons-nous 2012, arrivée de François
09:17Hollande, les marchés avaient également à l'époque été particulièrement inquiets
09:20d'un programme budgétaire qui pourrait là aussi être trop laxiste de leur
09:24point de vue, le spread de la France était monté à 150 points de base à
09:27l'époque dans un contexte de crise de la dette plus générale. Quelque part moi
09:31si je devais regarder un petit peu des seuils potentiels de stress, ce serait
09:35potentiellement retrouver ces 150 points base qu'on avait eu à l'époque,
09:38ce serait peut-être retrouver un peu des 250 sur l'Italie puisque derrière aussi
09:44la France, ne l'oublions pas, il y a quand même un contexte européen qui est
09:47difficile, notamment des pays comme l'Italie, comme la Belgique, on a quand même des
09:51situations budgétaires qui ne sont pas idéales dans un contexte où la croissance
09:54est positive. Donc là c'est vraiment le moment où il faut délivrer cette
09:57consolidation budgétaire pour se préparer à des années peut-être un peu
10:01plus difficiles. Et ce n'est pas le message envoyé aujourd'hui, si je comprends bien.
10:03Et ce n'est pas le message, alors j'entends bien évidemment que c'est plus facile pour un
10:06économiste de l'évoquer que pour un homme politique, ce n'est pas très
10:09mal, ou une femme politique d'ailleurs, mais enfin c'est en tout cas ce que les
10:12marchés regarderont dans les jours et les semaines à venir.
10:16Pierre Bismuth, on va continuer avec vous, je vais vous poser la question un peu
10:18différemment, on a tendance effectivement à comparer cette séquence
10:21en France avec l'arrivée de Mélanie effectivement en Italie, l'élection de
10:25Trump aux Etats-Unis qui avait fait peur et finalement les marchés s'en étaient
10:29accommodés. Je mettrais peut-être un tout petit, je rajouterais peut-être une toute
10:32petite information là-dedans, on a l'impression quand même que contrairement
10:35à Trump ou à Mélanie qui s'attendaient potentiellement à être élus, le
10:39Rassemblement National, on n'est pas là pour faire de la politique mais pour faire
10:42du financier, j'y arrive, semble un petit peu surpris d'un coup d'un seul de cet
10:46élan au point qu'il en est à détailler son programme politique ou en tout cas
10:50économique dans les derniers jours. Est-ce que c'est vraiment la même
10:52séquence qui se joue que ce qu'on a pu voir en Italie ou ailleurs ?
10:55Non je pense pas du tout, alors en fait on va essayer de ne pas faire de politique
10:58mais c'est vrai qu'on a eu, on a tous vu un débat mardi où on a des forces en
11:04présence qui manifestement expliquent le classement PISA de la France puisqu'on
11:08a l'impression que plus personne ne sait compter et c'est vrai quand on, et je
11:12comprends que les marchés stressent et moi je trouve que c'est un problème
11:15cette dette française dont le spread s'écarte, c'est que effectivement, je suis
11:20assez d'accord avec vous, on a deux blocs qui ne s'attendent pas du tout à
11:24gouverner et donc qui ont des propositions qui malheureusement
11:28mathématiquement, déjà économiquement, mais mathématiquement ne tiennent
11:33absolument pas la route et c'est bien pour ça que les marchés financiers
11:36stressent un peu sur ce qui peut advenir après les élections et
11:42c'est vrai que c'est pas un signal formidable d'envoyer, on a vu des
11:46flottements sur la réforme des retraites, on a vu qu'il y ait quand même une
11:51réforme symptomatique, et je dis bien symptomatique, du deuxième quinquennat
11:56d'Emmanuel Macron, mais pour essayer de créer des conditions économiques
11:59qui favorisent finalement le retour à l'emploi de plus grand nombre de
12:04personnes, c'est vrai que quand on voit le flottement qu'il y a eu pendant le
12:07débat, il n'est pas étonnant que la dette française crispe.
12:11Parce qu'on l'a connu en Europe, cette opposition farouche justement à l'Union
12:16Européenne et cette surprise presque de ceux qui défendaient
12:21cette idée de sortir de l'Europe, c'était le Brexit, on a vu d'ailleurs que
12:25les pourfendeurs de l'Europe n'ont pas forcément géré la suite pour la
12:29plupart puisqu'ils étaient eux-mêmes surpris d'avoir gagné
12:32quelque part. Est-ce que c'est plus une séquence comme ça qui est en train de se
12:35jouer en France aujourd'hui ou il faut quand même remettre ça dans un contexte
12:39français ? Moi je crois que plus globalement ce qui est en train de se
12:42jouer, c'est une nouvelle fois une déception à venir, et en fait c'est ça,
12:47c'est qu'à force d'avoir des programmes qui ne sont pas soutenables, et on voit
12:51bien même dans le camp présidentiel, annoncer de nouvelles dépenses alors
12:56qu'on était plutôt sur une réduction des dépenses publiques, c'est pas
13:00forcément une très belle information à envoyer à nos partenaires européens.
13:05Mais la déception ne peut qu'arriver parce qu'avec une dette publique telle
13:09qu'on a, c'est vrai qu'on n'a pas les marges de manœuvre qu'on pourrait avoir
13:14si on était même du temps de François Mitterrand. Et donc je pense
13:20que c'est là aussi, si on essaie d'aller à plus long terme, on est sûr et
13:25certain que des déceptions vont advenir, et ces déceptions, on a vu que la
13:31population en France pouvait avoir des réactions épidermiques, je pense que
13:35c'est ça qui inquiète aussi beaucoup, c'est comment ces déceptions vont être
13:39gérées dans le futur. Déception vis-à-vis de promesses de campagne qui
13:42de toute façon ne pourront pas être tenues demain. Oui absolument. Donc avec
13:46cette idée, je caricature peut-être... Désolé d'être aussi franc, mais malheureusement
13:51si on fait des maths, ça ne boucle pas. Mais en même temps on voit un spread
13:56sur le... un spread franco-allemand qui s'écarte, donc ça veut dire qu'il y a
14:00quand même une marge de manœuvre pour le futur gouvernement en place pour
14:04mettre en place des dispositifs qui ne plairaient pas
14:08forcément au marché. Il y a quand même cette inquiétude aujourd'hui sur les
14:10marchés. Il y a cette inquiétude, mais en fait on a vu ce qui s'est passé, des
14:14programmes très laxistes, alors moi je pense à 1981 où finalement on a eu la
14:18rigueur en 1983. Et à chaque fois c'est un peu la même chose, c'est qu'on promet
14:22énormément de dépenses. Ces dépenses peuvent être faites et ne pas délivrer
14:28ce qui a été promis. On peut avoir beaucoup de dépenses, d'ailleurs on l'a
14:31vu avec la crise du Covid. On a eu une explosion de la dette publique
14:34française et pourtant on a plutôt des Français qui sont malheureux dans
14:39leur globalité, puisqu'on voit que le bloc de gauche est à 29%,
14:43le bloc droite, droite dure, extrême est à 36%. Donc on voit bien que malgré des
14:49dépenses publiques somptuaires, on a plutôt les deux tiers des
14:55Français, en tout cas ceux qui pensent à les voter, qui sont plutôt
14:58mécontents de la situation. Donc c'est pas parce qu'on annonce des dépenses
15:01absolument hallucinantes que déjà on va contenter les gens, parce qu'il faut
15:07diviser par 66 millions de personnes. C'est idiot, mais c'est vrai quand on
15:12annonce plein de milliards, mais au final ils disent qu'il y a moins pour chacun,
15:16c'est plus des milliards. Et à quoi ça va servir ? Est-ce que c'est de
15:20l'investissement ou est-ce que finalement c'est des dépenses
15:24courantes qui ne vont pas du tout préparer l'avenir ? Et là je pense que
15:26quand on a un environnement politique aussi incertain, oui on est dans une
15:32économie européenne et on voit que le CAC 40 affiche 8% de retard sur les
15:38principaux indices boursiers européens. On a un spread qui s'écarte,
15:41on a des dynamiques qui sont vraiment pas favorables à la France et
15:46malheureusement je pense qu'à la différence de Vincent, je pense qu'on a
15:51on a probablement créé un nouveau flore sur le spread. C'est que 2024 c'est une
16:01chose, mais que va-t-il arriver en 2026 et les régionales et les municipales ?
16:06En 2027, on est de retour en élection présidentielle et en fait, si c'est pas
16:12ce coup-ci, qu'est-ce qui va se passer en 2027 ? Donc je pense vraiment qu'on a
16:15constitué un flore. C'est que là les promesses sont belles, mais ça va être
16:22difficile de délivrer. Adrien Dumas, que dire par rapport à tout ce qui a été dit
16:26sur la situation actuelle ? C'est vrai qu'on lit quand même beaucoup
16:30de deux avis assez tranchés. Il y a ceux qui disent le marché n'a pas encore
16:35pricé le pire, ça peut être bien pire. Et ceux qui disent, bon globalement, de
16:39toute façon les programmes ne pourront pas être appliqués. Donc c'est pour ça
16:42qu'on reste dans une analyse assez modérée finalement aujourd'hui
16:45financièrement. Oui c'est sûr, après on est dans une
16:48période un peu charnière. On a des indicateurs économiques en France qui
16:51n'étaient quand même déjà pas très bons, qui ont commencé un peu à se retourner.
16:53Les PMI étaient un peu décevants ces derniers mois. On rajoute à ça
16:58effectivement, au-delà du sujet de la rigueur ou en tout cas du
17:02côté dépensier, oui des enjeux à court terme de dépenses et d'équilibre qui
17:08sont importants. On a par-dessus ça effectivement un sujet
17:12toujours de maîtrise de l'inflation. Parce que la grande vague dépensière elle
17:16est surtout en fait, quand on regarde dans les programmes, pour lutter toujours
17:19encore contre le sujet de l'inflation et pour des sujets de pouvoir d'achat.
17:22En fait on ne fait que payer ou que retraiter le sujet de l'inflation
17:28qui pour le moment reste un sujet de préoccupation prioritaire.
17:30Donc le scénario du pire il peut être à mon avis bien plus pire. C'est-à-dire que
17:33la dégradation du sentiment économique en France peut être important. On peut
17:36avoir pendant 3-4 mois des hésitations sur l'orientation politique et
17:40économique qui va ralentir économiquement la France. Et un sujet
17:45d'inflation qui pour l'instant est peut-être un peu sous contrôle. La
17:49trajectoire des inflations est toujours bonne mais voilà l'euro résiste bien pour
17:52l'instant ce qui limite un peu le risque d'inflation importée. Mais il faudra
17:54surveiller ça aussi. Mais pour bien comprendre ça veut dire que le nuage
17:57quand même a tendance un peu à augmenter et à s'accumuler.
18:02Un résultat électoral dans dix jours d'un extrême ou d'un
18:07autre pourrait avoir dans la deuxième économie de la zone euro un impact sur
18:11une stratégie de désinflation en Europe voire sur l'économie européenne ou ça
18:15reste quand même un risque très franco-français ? C'est un risque de
18:18propagation sans doute. Le poids de l'Europe dans l'économie européenne est
18:21quand même important. Ce qui est sûr c'est que le sentiment économique
18:23aujourd'hui vous êtes une entreprise vous hésitez à faire un investissement
18:26vu le peu de visibilité que vous avez sur le cadre fiscal, le cadre
18:29d'investissement, les priorités stratégiques ou ce qui
18:32va être mis en place dans les quatre à six prochains mois, vous préférez
18:35attendre. Ça, ça va forcément à terme, à court terme avoir un impact sur la
18:38dynamique économique. Donc si on rentre dans ce scénario d'un dynamisme
18:42économique alors qu'on était tous dans un momentum de surprise économique depuis
18:45quasiment huit mois très positif en France et particulièrement en Europe et
18:49que ça s'essouffle, l'objet de la rigueur il devient d'autant plus important et le
18:53risque de stagflation peut revenir assez rapidement. Donc oui le scénario peut
18:56être assez compliqué. Un pays comme le Portugal qui emprunte à des conditions
19:03presque plus avantageuses que la France aujourd'hui, ça s'observe, ça
19:08inquiète ? C'est les réalités de pays qui ont, j'allais dire, peut-être réfléchi
19:13plus en amont et en sous pression post 2011 à la rigueur et à réformer un peu
19:18un peu plus en profondeur leur économie. Donc oui les divergences sont très très
19:22fortes. Quand on repense à la constitution des pays périphériques de
19:262011 et les situations ont quand même été grandement inversées. La France est le
19:31pays dont la dette sur PIB a le plus évolué depuis le Covid. C'est l'endroit
19:33où effectivement la géographie, on a mis le plus d'argent sur la table pour faire
19:36face au Covid. Aujourd'hui on a effectivement rattrapé en termes de
19:40dette sur PIB beaucoup de pays, dépassé et donc des sujets sur la dette qui sont
19:44tout à fait légitimes. Il y a un risque que la France
19:46rentre dans cette catégorisation de pays périphériques comme on a pu le
19:49voir. Elle l'est. Elle l'est. En tout cas aujourd'hui le spread a tendance à le
19:55montrer. Vincent Juvins, la France fait partie des pays périphériques
19:58aujourd'hui. Deuxième économie de la zone euro quand même.
20:01Moi je n'irai pas encore jusque là. Evidemment on regarde encore un peu
20:04extérieur sur ce qui s'y passe et c'est légitime. On est toujours un tout petit
20:07peu plus critique par rapport à la situation de son propre pays et c'est
20:10normal. Je souscris tout à fait à ce qui vient d'être évoqué. La
20:13situation est quand même pas très pas très encourageante.
20:16Néanmoins je mettrai quand même en exergue que la France ces dernières
20:19années avait quand même réussi à bien se repositionner en Europe, avait quand
20:22même montré de très bons chiffres de croissance. C'était une terre
20:24d'investissement. La banque que je représente modestement sur ce plateau
20:27en est l'exemple. Beaucoup d'institutions bancaires, beaucoup
20:30d'entreprises sont venues investir en France, sont venues créer de l'emploi
20:33certainement dans un contexte post brexit. La stabilité politique qu'on a
20:36eu ces dernières années en France a été vraiment particulièrement favorable pour
20:40cet investissement. On a une France qui reste relativement dynamique sur le plan
20:44démographique. On a une France qui reste relativement dynamique en termes de
20:47productivité. Alors bon, tout ça c'est frites et on parle toujours du passé qui
20:50est évidemment meilleur. Mais enfin, comparé aux Anglais, comparé aux
20:53Allemands, on a quand même toujours géré une bonne histoire sur ce point de
20:56vue là. Donc on a un potentiel. Nous chaque année on réalise des
21:00perspectives à 10-15 ans en termes de croissance économique pour la plupart
21:03des pays de la zone euro. La France continue à relativement bien se
21:06défendre du fait de cette démographie relativement dynamique et de cette
21:10productivité relativement dynamique. Donc elle a heureusement géré cette
21:14inertie dont elle peut bénéficier aujourd'hui. Il ne faudrait pas casser la
21:16machine. Derrière il y a des inquiétudes par rapport à une politique budgétaire
21:20qui sortirait la France des dérails budgétaires tels que proposés par
21:25Bruxelles. Il y a aussi le fait que la France soit tout d'un coup moins
21:28attractive pour y investir. Ça c'est un autre sujet. Il ne faudrait pas que ce
21:32mouvement qu'on a eu récemment change à un moment où beaucoup de pays dans le
21:36monde essaient justement d'attirer ces capitaux, ces investissements, notamment pour
21:40se réindustrialiser et ainsi de suite. On a vu quand même que ça a bien fonctionné
21:44ces dernières années. Et c'est ce qui est heureux d'ailleurs. On a un taux de chômage qui est
21:47aujourd'hui partout en Europe et ça en compris en France qui est faible. Donc on
21:51aborde potentiellement cette crise un petit peu existentielle sur le plan
21:54politique dans une situation relativement solide économiquement. C'est ce qui me
21:59fait être relativement serein. Maintenant oui on ne va pas vers un
22:04mieux. Maintenant on peut toujours en avoquer le cas de Giorgia Melloni. Ce qui
22:09fait qu'aujourd'hui l'Italie est relativement bien perçue par les
22:11marchés financiers c'est que, et je cite ma collègue qui fait le même job que
22:15moi en Italie, c'est que Giorgia Melloni est parvenu à créer cette stabilité
22:19politique qui avait fait à défaut en Italie pendant tant de temps.
22:23Si on se dirige vers un contexte de cohabitation c'est la période
22:28d'instabilité comme tu l'évoquais vraisemblablement encore jusqu'en 2027 et
22:32que là on ne l'aura pas. Oui alors que l'Italie est sortie d'un
22:36état d'instabilité justement contrairement à la France qui était
22:40plus ou moins... Le parallèle avec l'Italie a ses limites puisque là on sait que
22:44potentiellement on est au moins dans les difficultés ou l'incertitude jusqu'en
22:482027. C'est nos certitudes et à plus court terme il y a une échéance qu'il
22:51faut absolument rappeler c'est qu'on a une procédure de déficit excessif qui
22:54vient d'être ouverte contre l'encontre de la France comme de l'Italie comme de
22:58la Belgique notamment que d'ici l'automne il faut que le nouveau
23:02gouvernement propose évidemment des mesures correctives. Les marchés
23:06seront particulièrement attentifs. Est-ce que ça peut venir jouer un rôle
23:10de garde-fous vis-à-vis d'un nouveau gouvernement cette procédure ?
23:13On parle en jargon financier des bonnes vigilantes. C'est vraiment les marchés
23:17obligataires qui veillent au rein et bon je pense qu'à un moment on l'a vu par le
23:21passé dès lors si le spread devait être à 150 200 points basse
23:24je pense ça ramènera évidemment beaucoup de gens à la raison puisque ce qu'on
23:29ferait d'une main, d'une part sur le plan budgétaire partirait en fumée
23:32d'autre part en coûts de financement plus élevés et on dépense déjà en Europe
23:37tellement d'argent en charge d'intérêt, 2% du PIB en moyenne
23:42c'est un gâchis et moi je dis souvent et là encore une fois sans faire de
23:47politique aujourd'hui à ceux qui veulent défendre le modèle social français à
23:51ceux qui veulent défendre la souveraineté française il y a la même
23:54réponse dans les deux cas finalement c'est de rester dans les clous budgétaires
23:58européens c'est la meilleure manière de défendre ces deux aspects
24:01paradoxalement. Il y a la France dans les marchés
24:06financiers mais il n'y a pas que la France Pierre Bismuth, il y a l'Europe déjà et il y a
24:11une stratégie menée par une banque centrale, la banque centrale européenne
24:14première baisse de taux, la première à avoir dégainé vis-à-vis de la FED bien
24:17sûr les deux principales qu'on regarde en Europe et il y a cette idée que
24:22potentiellement une deuxième baisse de taux pourrait intervenir d'ici la fin de
24:25l'année au delà du risque politique français ou peut-être que le risque
24:28politique français peut avoir une incidence sur le sujet
24:30votre scénario à l'heure actuelle sur l'économie européenne ?
24:34Alors moi je suis très dubitatif, vraiment très dubitatif notamment sur cette baisse de
24:38taux d'intérêt de la BCE qui... Déjà actée ? Enfin déjà réalisée ?
24:43Déjà réalisée parce qu'en fait moi ce qui me posait problème dans cette baisse
24:47c'était la stratégie ultérieure et effectivement j'ai trouvé que la
24:50stratégie ultérieure était bien mince et c'est pour ça que ça n'a pas fait
24:55grand chose notamment eu égard à ce qui s'est passé aux élections
25:00européennes puisqu'en fait le séisme provoqué par les élections européennes
25:04en France a provoqué vraiment une chute mais alors dramatique des small cap
25:11françaises puisqu'on a perdu par rapport au 7 juin 13%
25:16qu'on avait gagné enfin en mai, il y avait eu un ouf de
25:19soulagement et en fait ça s'est vraiment effondré bien plus que le CAC 40
25:22donc là on voit que les dommages de la politique française c'est vraiment sur
25:27les small cap bien plus que sur les groupes internationaux qui
25:30finalement ont peu affaire de l'économie française.
25:33Donc c'est sur celles qui font leur chiffre d'affaires en France ?
25:35Exactement donc les small cap vraiment ont tremblé on a vu que la baisse des
25:39taux de la BCE avait pas du tout vivifié le marché au contraire ça a eu
25:44strictement aucun impact et le vrai sujet c'est on aurait aimé que Christine
25:50Lagarde dise bah voilà ma stratégie parce que l'inflation va rentrer dans
25:55les clous donc je prévois x baisse de taux d'ici à juin 2025 mais on voit bien
26:00que tirer la première alors que la Fed est finalement on hold désolé pour
26:06l'anglicisme et bien c'est un peu un coup d'épée dans l'eau donc ça n'a pas du
26:11tout marché je suis pas sûr que ça ait fait
26:13quoi que ce soit sur... Il y avait quand même deux contextes différents une
26:16nécessité quand même de la BCE d'intervenir un petit peu plus vite pour
26:19relancer quand même une économie plus fragile ?
26:23Bah oui mais est-ce que ça va alors on va voir si ça va marcher mais je suis pas
26:26sûr que 0.25 en fait disons que 0.25 de baisse c'est un signal mais en fait un
26:31signal pour ne rien dire bah ça veut rien dire et malheureusement je trouve
26:35vraiment que la stratégie de la BCE a été en fait c'était pas à la hauteur
26:40c'est que on a fait une baisse et puis on n'a pas du tout de plan ultérieur on
26:44s'est dit bah on va voir les chiffres et puis on va voir ce que fait la Fed etc
26:47et donc je trouve que ça a quand même nuit à la
26:54crédibilité de l'euro puisque en fait le dollar a monté dans la séquence
26:58bien sûr il y a les élections européennes mais ça nuit finalement à la
27:03crédibilité de l'euro je vois pas du tout la stratégie j'attends
27:07qu'elle délivre mieux mais on s'attend à une baisse en septembre peut-être en
27:11juillet mais quel va être l'impact je sais pas
27:15Adrien Dumas, finalement la BCE est partie trop tôt ?
27:18Elle l'avait beaucoup promis donc c'était dur de faire ça déjà dès le mois de mars
27:23on avait des nombreux banquiers centraux européens qui étaient assez affirmatifs
27:26sur ça sera juin ça sera juin ça sera juin donc finalement les marchés
27:29d'anticipant je trouve que c'était un peu difficile de faire marche arrière mais
27:31je partage effectivement la question de est-ce que c'était le bon moment
27:34quel était l'intérêt de dégainer avant la banque centrale américaine et
27:37quelle est la situation aujourd'hui en sachant que bah oui en fonction des
27:41différentes composantes à la fois la trajectoire de désinflation la situation
27:46spécifique de la france on va dire que les intérêts encore vont être très
27:48difficiles à aligner au sein de l'europe par rapport à l'impact que pourrait avoir
27:50une baisse de taux ce qui est sûr c'est qu'aujourd'hui je ne le vois pas comme un
27:54moteur de performance pour les actifs risqués là à court et moyen terme
27:57effectivement oublions pas que d'ailleurs cette baisse de taux a eu peu
28:00d'impact sur les taux longs donc quasiment pas bougé c'est quand même
28:04sur ces sujets là que les entreprises se financent donc oui pour l'instant
28:06l'impact est minimal et qu'est ce qu'on peut en attendre effectivement je
28:10pense pas grand chose dans le courant de l'été côté américain qu'est ce qu'on
28:14aura c'est pareil qu'est ce qu'on aura comme message avant jackson hall peut-être
28:17pas grand chose parce que même jackson hall permettra d'y voir un peu plus
28:19clair je suis pas sûr que la banque centrale américaine fasse grand chose
28:21dans cette séquence d'élections non plus voilà donc la pause elle est un peu
28:26généralisée avant avant de parler états unis là c'était la première baisse de
28:30taux de la bce peut-être une deuxième ou une troisième permettrait d'y voir
28:33des effets plus conséquents ou je sais pas je j'ai du mal à imaginer
28:39effectivement que les taux longs continuent à en bénéficier fortement
28:43donc que c'est un impact direct sur les taux de financement de l'économie à
28:46court et moyen terme là de le dommage collectoral pourrait être presque plus
28:50l'euro qui se deviendrait encore moins attractif dans un moment où se pose
28:54déjà la question de la trajectoire des inflations et l'impact que ça pourrait
28:57avoir dans un moment où l'économie européenne qui pour l'instant se portait
29:00bien pourrait un petit peu ralentir ou subir les effets de ce qui se passe
29:03côté français j'ai du mal à le voir mais on n'aura pas de réponse à court
29:08terme je pense aux états unis demain on attend effectivement l'inflation suivi
29:14de près par la réserve fédérale américaine est-ce que là aussi
29:17globalement c'est plus tellement l'indicateur à suivre jusqu'à septembre
29:21puisque rien ne se passera je sais pas ce qui est sûr c'est que
29:25on a quand même pas mal le secteur et pas mal d'industries on commence à avoir
29:28des petits signaux un peu d'affaiblissement ou déception
29:30c'était vrai en europe on a eu quand même 5-6 sociétés là qui ont fait des
29:33warnings sur les dix derniers jours je rappelle quand même que le scénario qui
29:37était présenté par les entreprises pendant la période de publication des
29:40résultats annuels et des premiers trimestres c'était le t1 le premier
29:43trimestre un peu un point bas il ya beaucoup de chaînes dans lesquelles on
29:46voit une amélioration avec progressivement t2 puis fin d'année une
29:49séquence d'amélioration visiblement quelques industries où ça c'est pas
29:54encore visible voir même le t2 et enfin le deuxième trimestre est peut-être
29:57moins moins bon que le premier trimestre et aux états unis on a eu un peu aussi
30:00ces messages là dans le résidentiel ou dans l'immobilier commercial
30:03l'immobilier résidentiel donc pour moi les signaux les plus avancés c'est
30:07finalement plutôt cela que ce que le chômage ou que la trajectoire de
30:10désinflation qui pour l'instant fait est à peu près en ligne avec la
30:13trajectoire qui était qui était anticipée est-ce que ce sera suffisant
30:16pour permettre à la fête de changer ou d'infléchir sa trajectoire je pense pas
30:21pour moi demain le sujet du débat me semble plus important que les
30:25statistiques économiques parce que c'est là où je pense qu'on va voir enfin un
30:29petit peu plus qu'est-ce qu'a mis Trump dans enfin quel quartier là et sur quel
30:33type de sujet il a envie de s'opposer et où est-ce qu'il va être disruptif parce
30:39que c'est quand même souvent là qu'on l'attend et qui nous surprend pour moi
30:42c'est un peu ça le gros sujet de demain. Ah bah donc on parlait du risque
30:45politique en france finalement la question c'est y a-t-il un risque
30:47politique aux états unis si je comprends bien. Un risque politique je pense pas
30:50dans le fond les deux... Oui on connaît, on est déjà passé par là.
30:55La relocalisation américa first je pense que ça reste fondamentalement le coeur
31:00des propositions et des programmes après il y a la position diplomatique
31:04il y a le suivi de l'Ukraine il y a tout ou pas défaire ou détricoter une partie
31:10du budget du plan Inflation Reduction Act tout ce qui est autour de la
31:15relocalisation ça c'est pareil il y a beaucoup de débats c'est quand même des
31:19subventions d'investissement qui ont été beaucoup portées dans des états
31:22républicains est-ce que Donald Trump ira contre l'avis de la chambre de
31:28représentants et des congrès républicains qui sont plutôt favorables
31:30à ce plan il y a beaucoup de questions sur la table ça va être intéressant de
31:33voir effectivement qu'est ce qui va sortir de sa manche pour être un peu
31:36un peu disruptif. Vincent Juvin je vous pose la question un peu différemment
31:39Donald Trump on a connu le Donald Trump candidat le Donald Trump président le
31:43Donald Trump poursuivi par la justice le Donald Trump dont on pensait
31:48effectivement que jamais il ne pourrait revenir en politique et demain il y a le
31:51Donald Trump qui débat avec Joe Biden pour la prochaine élection présidentielle
31:54et il n'y a pas de risque politique. Oui alors vous me demandez de parler de
32:01politique. Non. Faire de politique. Exactement je vous demande de parler financièrement bien
32:05sûr réaction des marchés financiers. En tout cas bon la précédente présidence de
32:10Donald Trump qu'on l'aime ou pas a été moins disruptif que craint un nombre
32:15d'égards ça c'est déjà c'est déjà un premier
32:18élément si on se concentre sur les aspects économiques et financiers
32:22objectivement entre les deux candidats il n'y a pas sur les grands sujets il n'y a
32:27pas de pas de différence fondamentale en tout cas grand sujet on a beaucoup
32:30parlé de politique budgétaire c'est à peu près le maintien de ce qui se fait
32:33maintenant d'ailleurs Joe Biden a maintenu les tax cuts de Donald Trump et
32:37beaucoup du débat est-ce qu'on les maintient après ou pas. Il faut dire que les
32:39Etats-Unis sont quand même dans une situation vis-à-vis de leur budget où
32:41effectivement faudrait éviter d'arriver à trop dépenser quand même. Oui on peut
32:46y revenir mais donc sur cet aspect là sur le budget il n'y a personne qui c'est
32:49comme c'est comme en France comme en Europe on n'utilise pas le vilain mot
32:52d'austérité ou de consolidation budgétaire c'est pas le sujet. Alors sur
32:56les autres grands sujets finalement Joe Biden a continué à construire le mur
33:00de Donald Trump le faut-il le faut-il pas je pense que les deux auront une
33:03politique migratoire sélective mais on va pas fermer les frontières
33:08beaucoup des Etats qui votent Donald Trump sont bien conscients qu'ils ont
33:12besoin de cette main d'oeuvre et je pense que je vois pas quelque chose
33:14disruptif là non plus sur la position vis-à-vis de la Chine les deux partagent
33:18globalement à peu de choses près le même positionnement et puis surtout de
33:23nous ce qui nous importe au delà de tout ça et serait peut-être de faire
33:26abstraction de plein de sujets de société qui sont importants mais sur
33:29les marchés financiers on voit que ce qui drive les marchés financiers depuis
33:32un an et demi voire un petit peu davantage c'est cette technologie
33:34américaine ce mouvement vers l'intelligence artificielle et là
33:38finalement ni l'un ni l'autre on envisage de faire une politique à la
33:42chinoise avec Xi Jinping de tuer les champions nationaux donc je dirais ce
33:46moteur de performance dans les portefeuilles devrait a priori rester
33:50les américains entendent garder un certain leadership
33:53je m'en parfois surpris de voir que Wall Street comme la Silicon Valley voit
33:56d'ailleurs en Donald Trump quelqu'un qui pourrait plutôt les aider aussi à la
33:59matière donc voilà tout ça pour dire que l'un comme l'autre pour les sujets
34:03qui nous intéressent sur ce plateau bassement économique et financier ça
34:07a l'air relativement similaire c'est vrai que le budget c'est quelque chose
34:09qu'il faut absolument tenir à l'oeil alors c'est peut-être parce que c'est
34:14loin de chez nous mais je trouve qu'il m'inquiète toujours relativement moins
34:17qu'en europe les états unis ont un potentiel de croissance nominale qui est
34:21quand même largement supérieur donc ça les aide à payer cette dette ils ont une
34:25productivité qui est malheureusement il faut l'admettre supérieur à la nôtre
34:30donc ça aide aussi le dollar on veut le déboulonner depuis des années et autres
34:35on annonce sa fin chaque année il est toujours là et toujours bien présent il
34:39y a un excès de fin les américains ont un effet richesse il y a des années alors
34:43l'excès d'épargne pendant le covid c'est parti mais il y a encore des
34:46dégénérés un excédent d'épargne notamment chez les américains les plus
34:50fortunés qui est immense donc la capacité de ceux-ci à absorber la dette
34:54américaine est toujours là et bien là ils ont plutôt d'ailleurs tendance à
34:59être plus présents sur les marchés financiers tout ça pour dire que voilà
35:02en l'état je ne vois pas quelque chose de disruptif sur le plan économique et
35:06financier et je suis plutôt moins moins inquiet sur l'aspect dette aux états
35:09unis qu'en europe et je voudrais peut-être aussi puisqu'on fait la
35:12politique je faisais réponse politique question que vous ne m'avez pas posé mais
35:16peut-être pour apporter peut-être un point de vue légèrement différent sur
35:19la politique monétaire en zone euro et là où peut-être des baisses
35:22supplémentaires ou même une baisse supplémentaire pourrait être utile
35:25il ya actuellement en europe 9000 milliards d'euros qui sont sur des
35:29comptes à terme et assimilés et dans le débat européen pour l'instant il y a
35:33toute question comment ce qu'on peut utiliser cette épargne des européens
35:36pour l'utiliser au financement de l'économie européenne. La France a son livret A qui est une
35:41bonne bonne approche les fonds assurance et hausse sont des bonnes manières aussi
35:45mais mais là il y a certainement un travail à réaliser et lorsque le rendement du cash...
35:49C'est un sujet des européennes l'union des marchés de capitaux. Voilà tout à fait le rendement du cash
35:52baissant ça force aussi quand même pas mal d'investisseurs à revenir se
35:56reporter sur d'autres choses donc c'est déjà une manière non encadrée de le
35:59faire alors la france n'a pas fait mais par exemple l'italie l'a bien fait la
36:03belgique aussi faire appel à l'épargne publique pour financer les
36:06émissions obligataires alors ça ne solutionne pas l'ensemble du
36:09problème mais en tout cas ça donne déjà un signal dans des économies dont
36:13l'essentiel de la dette est souvent détenu par l'étranger
36:15l'italie a lancé quelques obligations c'est btp valore qui ont eu un succès
36:20important la belgique a fait de même avec un des bons d'état qui ont d'ailleurs
36:24ça a fait grincer les dents dans le secteur bancaire je te dis que ça a
36:27évidemment drainé pas mal d'épargne hors des comptes épargne vers ce type
36:31d'éléments c'est peut-être au moment où les taux baissent en tout cas des
36:34structures à préparer accompagner cette sortie du cache vert des éléments qui
36:40financent l'économie européenne et là la bce peut donner l'impulsion sur cet
36:44aspect là pierre bismuth si je reviens sur les sur les états unis que vous
36:50suivez de près en tant qu'investisseurs quand on veut investir aux états unis
36:53qu'est ce qu'on regarde on regarde le débat donald trump joe biden on regarde
36:57la situation économique aux états unis où on regarde les résultats d'india je
37:02pense qu'on regarde pas le débat je pense qu'on regarde pas du tout le débat
37:06en fait en fait quand on est européen oui on est effectivement le le sujet
37:13géopolitique et le fait que l'europe soit un enfant de des états unis au
37:19travers de l'otan oui on peut trembler sur nos fondamentaux
37:22effectivement c'est pour ça qu'on regarde la différence entre entre biden
37:28et trump mais alors certainement pas sur les sujets économiques où vraiment on a
37:32on relance la machine tout le temps tout le temps tout le temps en investissant à
37:36fond dans l'économie dans l'intelligence dans les nouvelles technologies dans les
37:40connaissances dans la recherche et développement et on ferait vraiment bien
37:44mieux de s'inspirer en europe plutôt que que de réglementer à mon avis on est
37:50de super réglementation là maintenant faudrait peut-être
37:54carburant dans le moteur et moi c'est pour ça que je suis absolument fasciné
37:59par l'économie américaine c'est que cette manière de découverte des prix
38:03où en fait il ya une volatilité très importante sur certaines valeurs qui
38:08finissent par être des super stars boursières mais c'est surtout avant tout
38:13des super stars d'intelligence et franchement quand on voit quand on voit
38:17ou microsoft ou nvidia ou apple c'est quand même une une prime à
38:23l'intelligence humaine qui est absolument fabuleuse et et là la séquence des
38:28derniers jours sur nvidia alors effectivement on a beaucoup parlé de
38:30ces 430 milliards de dollars perdus en trois jours qui il y a d'ailleurs une
38:35question qui est ce que c'est une pause ou une respiration dans une dans une
38:38progression est ce que ça nous dit quelque chose de la tendance
38:41intelligence artificielle à court terme ou pas du tout selon vous je pense que
38:44pas du tout en fait c'est vraiment un micro événement dans une dans une lame
38:50de fond et franchement on aurait adoré inventer ça en tout cas non plutôt
38:57financer ça en europe non vraiment ça c'est vraiment un épiphénomène qui
39:01n'a strictement aucun intérêt d'ailleurs non vraiment face et une
39:04respiration je peux appeler ça comme vous voulez mais enfin c'est parce que
39:09parce qu'il ya quand même il ya quand même des questionnements sur le sujet
39:12intelligence artificielle de dire que bon bah effectivement le la rentabilité
39:16au sein des entreprises n'est pas encore prouvé ou autre et qu'effectivement
39:20beaucoup d'investissements beaucoup d'achats mais peut-être un peu moins de
39:24visibilité sur l'usage économique à long terme donc que c'est et bien moi
39:28aussi j'ai fait une réponse de politicienne c'est que est ce que en
39:34fait la rentabilité des investissements aux états unis est ce que déjà est ce
39:41qu'on arrive à aller à les les percevoir réellement sur très longue
39:47période parce que franchement on se parlerait en 2003
39:51on dirait mais franchement internet ça rien personne n'ira faire ses cours sur
39:55amazon puis finalement bon voilà la rentabilité c'est tout le monde
40:00utilise amazon parce que curieusement c'est vachement plus pratique de de faire
40:04ses cours sur téléphone et d'ailleurs même le téléphone portable franchement
40:07combien de gens sont dits au départ ce qu'est ce que c'est que ce dingue de
40:10notamment en italie oui mais pourcièrement c'est mais en fait on dit
40:14hier et sont pas les gagnants d'aujourd'hui oui mais sauf qu'en fait
40:15tout ça pour dire que finalement en dynamique on s'en fiche un peu parce
40:20qu'il y aura toujours des gagnants et en fait que ce soit une finalité ou un
40:24moyen pour arriver à autre chose en fait on a besoin de ces technologies pour
40:28progresser que ce soit soit pour l'apprentissage enfin en tout cas si on
40:33regarde au niveau peut-être pas je vais encore pas vous répondre
40:37imaginons que on ne soit pas sur des résultats économiques mais sur des
40:41résultats sociaux franchement l'intelligence artificielle
40:45c'est pas un outil absolument magistral de décloisonnement de l'information et
40:49de l'éducation poser une question vous avez exactement la réponse et c'est une
40:54réponse qui est plutôt correct c'est absolument prodigieux quand on y pense
40:57et cet état de décloisonnement de l'information et de l'éducation sur une
41:03planète à 8 milliards d'êtres humains et avec autant de disparités sociales
41:10franchement c'est plein d'espoir non mais boursièrement mais boursièrement
41:14mais boursièrement actuellement à l'heure actuelle boursièrement à l'heure
41:17actuelle si vous regardez le cours de Microsoft et le cours d'Apple en tout cas
41:22pour l'instant le marché y croit et pense que ça va être un avantage
41:25compétitif très important. Adrien Dumas quand on lit qu'il peut y avoir un petit
41:30peu d'attente trop élevée ou de spéculation sur le titre NVIDIA vous
41:34partagez l'avis de Pierre Bismuth ou vous êtes un peu plus modéré sur le
41:38titre ? Pour l'instant à court terme on a toujours une demande qui est supérieure
41:42à l'offre ils ont une contrainte sur leur nouvelle puce le HB200 qui leur
41:46donne pas mal de visibilité pour la fin d'année quand on regarde froidement les
41:49publications des trois derniers trimestres le niveau de la surprise a
41:52été à peu près le même c'est à dire qu'on a vraiment un sujet entre l'offre et la
41:57demande la deuxième chose c'est quand même que le en pourcentage du chiffre
41:59d'affaires les quatre grands donneurs d'or donc Apple, Meta, Google et Amazon
42:03qui représentaient quasiment 90% des commandes il y a 6-8 mois sont
42:08descendus à 60% donc il y a des nouveaux acheteurs des nouveaux consommateurs de
42:11ces puces qui réfléchissent à comment utiliser cette puissance de calcul que
42:14ce soit dans des industries on a vu aussi des états acheter des puces pour
42:18réfléchir à l'intérêt de tout ça donc oui on sent une extension du marché
42:25adressable d'utilisation de ces puissances de calcul à court terme non
42:30je vois pas de raison de s'inquiéter. L'arrivée d'un concurrent ? Un des cas
42:35c'était effectivement la montée de la concurrence bon pour l'instant il n'y a
42:39pas de débat le rythme d'innovation d'NVIDIA est bien supérieur à tous ses
42:42concurrents ils font 80% de marge brute quand même je rappelle donc ils ont les
42:45moyens d'investir pour continuer à garder cet avantage technologique et puis
42:49ce qu'on a peut-être un peu loupé c'est qu'il y a trois mois à peu près ils ont
42:53fait une journée investisseur pour expliquer le mouvement vers la plateforme
42:56l'objectif c'est à terme quand même de donner à des développeurs des
42:59fabricants de logiciels des grands industriels accès à cette puissance de
43:03calcul et à l'innovation. Là on parle de Blackwell. Exactement et donc le passage
43:07d'un modèle de hardware à un modèle un peu plus software ou plateforme ça ça
43:12peut être extrêmement créateur de valeur pour NVIDIA donc moi je pense
43:14qu'il y a encore plein de ressorts de surprises potentielles sur ce titre la
43:17valorisation est à peu près en ligne avec ce qu'elle était depuis trois ans
43:21doit être à 26 ou 27 fois le PE la volatilité à court terme elle est liée
43:24à on est en fin de trimestre et à des débouclements d'options c'est un titre
43:27sur lequel il y a énormément d'options qui sont échangées il y a eu les chiffres de
43:31Micron qui sont sortis aujourd'hui qui était quand même plutôt pas mauvais
43:33avec 80% de croissance dans la partie artificielle donc pour l'instant ça
43:38nous semble être un coeur de portefeuille assez résilient.
43:42Vincent Juvins on va finir avec vous sur l'intelligence artificielle tout
43:46simplement votre vision sur la thématique. Alors en tant qu'économiste
43:51j'arrive assez rapidement à ma capacité d'analyse de cette thématique
43:55néanmoins par rapport à l'importance qu'elle peut prendre notamment enfin on
43:59évoquait le passage du hardware plutôt sur la plateforme mais sur l'activité
44:03économique que ça peut ça peut générer alors nous on l'aborde de deux manières
44:07alors beaucoup se demandent est-ce que ça va créer un choc de productivité et
44:11ça on a du mal à le mesurer de même que comme Pierre l'évoquait est-ce que le
44:16téléphone a créé ce choc de productivité est-ce que l'internet a
44:19créé ce choc de productivité il y a cette vieille expression qui dit finalement la
44:22technologie est partout sauf dans les chiffres de productivité donc là on ne
44:25sait pas. Par contre et surtout aux Etats-Unis aujourd'hui l'intelligence
44:28artificielle suppose une capacité de calcul importante donc on a investi des
44:32dizaines et dizaines de milliards de dollars dans des finalement des
44:36mainframes pour réaliser ces calculs donc ça c'est déjà des gros
44:40investissements qui sont réalisés et qui contribuent en cela au PIB donc c'est la
44:45raison pour laquelle on a des estimations plus hautes de potentiel de
44:48croissance aux Etats-Unis qu'en Europe les investissements sont tous réalisés
44:50là-bas alors il faudra voir avec la législation sur les données européennes
44:53s'il ne faut pas que finalement ce soit quelque part basé en Europe pour les
44:56données européennes à suivre. Au-delà de ça si vous avez récemment acheté un
45:00hardware pour vous même vous noterez que bien il faut des nouveaux laptops pour
45:05pouvoir étudier chez Microsoft ou chez Apple ou chez les autres pour avoir
45:09l'intelligence artificielle sur les téléphones aussi ce n'est que la
45:12dernière génération vous pouvez l'avoir. Donc il y a tout ce mouvement de nouveaux
45:15hardware qui va être nécessaire pour que nous en tant que consommateurs de
45:19cette technologie on y ait à proprement accès si tant est que les règles
45:22européennes aussi nous donnent accès à ceci. Mon fils était, il y a 15 ans,
45:26était triste il me disait hier soir ne serait pas pour cette année qu'on
45:29l'aura sur nos téléphones. C'était plus important au public pour moi mais voilà
45:34il y a quand même en termes de vente de hardware on voit qu'il n'y a pas mal de
45:37nouveaux hardware qui arrivent sur le marché et qui créent cette activité.
45:39Donc sur l'IA et sur la thématique technologie de manière plus large chez
45:43nous c'est un sujet d'investissement qu'on conserve une surexposition dans les
45:47portefeuilles. Au risque de ne pas me faire d'amis sur ce plateau je vous pose
45:52la question puisque j'ai entendu sur ce plateau cette question c'est est-ce
45:57qu'il y a un risque métaverse avec l'intelligence artificielle ou un risque
45:59blockchain, grande thématique, jouer sur les marchés et oublier un an après ?
46:03Je ne suis pas sûr qu'on peut tout à fait enterrer le métaverse, je pense que
46:09ce qui se passe maintenant pourrait nous faire revenir un jour ce métaverse au
46:12galop. Il manquait à mon avis un certain nombre d'éléments pour faire du
46:17métaverse quelque chose qui fonctionne. Intelligence artificielle, les nouveaux
46:21casques de réalité virtuelle pourraient bien faire de ce métaverse quelque chose
46:24qui tout d'un coup pourrait fonctionner. Je pense que voilà l'idée était bonne,
46:28elle était peut-être un peu en avance sur son temps mais je pense que cette
46:32technologie pourrait heureusement ou malheureusement nous y amener un jour.
46:36C'est une bonne manière de répondre, une manière un peu politique de répondre à
46:39la question posée. Merci beaucoup Vincent Juvin à ce
46:42stratégie chez JPMorgan Asset Management, merci Pierre Bismuth, directeur général et
46:46responsable des gestions chez Myriam et merci Adrien Dumas, directeur des
46:49investissements de Mandarine Gestion et quant à nous on se retrouve tout de
46:51suite dans Marché Athème.
47:03Et nous enchaînons à présent avec Marché Athème, le dernier quart d'heure
47:07thématique de Smart Bourse. Nous allons nous intéresser à l'un des véhicules
47:11pour investir en bourse, le PEA. Nous allons nous demander ensemble
47:15combien cela rapporte d'investir en PEA et pour cela nous avons le plaisir de
47:20recevoir sur le plateau de Smart Bourse Clémence Tanguy. Bonsoir Clémence Tanguy.
47:23Clémence Tanguy, responsable éditoriale au sein du Café de la Bourse quand vous
47:27ne présentez pas l'émission Smart Bourse. Le sujet qui nous anime ce soir
47:32c'est combien rapporte d'investir en PEA. Mais alors on ne va pas parler des choix
47:37d'investissement qu'on va réaliser Clémence. Non, on ne parle pas des choix d'investissement,
47:40on va se demander combien cela rapporte. Alors combien cela rapporte d'investir en PEA,
47:43ça revient quand même un peu à se demander combien ça rapporte d'investir
47:46en bourse. Parce que via un PEA vous pouvez acheter des actions, bien sûr,
47:50des obligations, des fonds d'investissement, des parts de fonds
47:54d'investissement, y compris des ETF, les trackers très populaires qui
47:58apprécient beaucoup les investisseurs particuliers, qui permettent de répliquer
48:01la performance d'un indice boursier. Alors après tous les titres ne sont pas
48:04éligibles non plus, il y a quand même des restrictions assez fortes, donc sont
48:09éligibles les titres de sociétés qui sont soumises à l'impôt sur les
48:13sociétés et dont le siège social est situé soit en France soit dans l'Union
48:16Européenne. C'est important de rappeler que ce n'est pas qu'en France. Oui, c'est aussi dans
48:20l'Union Européenne. Et puis il est quand même possible d'investir depuis un PEA
48:26sur d'autres places boursières mondiales parce que via des trackers et une
48:30réplication synthétique, par le jeu de la réplication synthétique, on va pouvoir
48:34permettre d'investir sur des indices qui reprennent les grands indices boursiers
48:38mondiaux. Donc on va pouvoir investir sur le Nasdaq, sur le MSCI World.
48:42Il est possible d'investir via son PEA sur ce type d'indices. Alors des indices
48:48qui rapportent combien ? Alors le rendement annualisé du MSCI World ou du Nasdaq
48:54c'est à peu près 10% par an, le CAC 40 il fait un peu moins, il est à peu près à 9% par an.
48:58Mais voilà, c'est le rendement à peu près qu'on peut se fixer pour son
49:02investissement PEA. Après, il est possible toujours de faire du stock picking mais
49:06alors ça nécessite plus de temps, plus de compétences, plus de risques, c'est
49:09moins fiable. Si vous avez acheté LVMH il y a dix ans, c'est bien, ça fait 414% de progression.
49:16Si vous avez acheté Atos il y a dix ans, ça fait moins 97%. Donc voilà, il faut l'avoir en tête.
49:20Donc indices ou actions via du stock picking, ce qu'on envisage moins, ce qu'on
49:26anticipe moins quand on fait des investissements en bourse ou via un PEA,
49:30c'est qu'on est taxé et il y a une taxation à prendre en compte quand on investit en bourse.
49:34Alors quand on investit en bourse, on est taxé, c'est à la flat tax le plus souvent quand on fait
49:37de l'action au porteur, si on est en nominatif ou si on investit depuis un compte-titres,
49:44ça va être la flat tax à 30%. Alors il est toujours possible d'opter pour le barème de
49:48l'impôt sur revenu plus 10 et d'autres prélèvements sociaux aussi, c'est plus
49:50avantageux pour vous, mais généralement c'est 30%. Alors avec le PEA, et c'est là l'avantage
49:55majeur du PEA, c'est qu'au bout de 5 ans de détention du plan, il n'y a plus d'impôt
50:00sur les plus-values, ni zéro, et vous n'avez plus que 17,2% de prélèvements sociaux à payer.
50:06Donc concrètement, les gains que vous allez réaliser sur un PEA sont taxés à 17,2% et c'est
50:13tout. Ce qui fait que finalement, le PEA, toutes choses égales par ailleurs, va rapporter beaucoup
50:18plus que le compte-titres. Vous êtes forte en calcul mental Clémence ? Moyennement. On va
50:23quand même essayer, si vous avez un exemple de rendement à nous donner sur un PEA, passé 5 ans
50:28du coup. Voilà, je suis venue avec ma petite fiche. Alors, passé 5 ans, si on prend par exemple un
50:33ETF sur le Nasdaq, on dit qu'il fait 10% de rendement annualisé. On a mis 10 000 euros et
50:39on le garde pendant 5 ans. Alors qu'est-ce que ça va faire ? Le gain avant impôt, ça nous fait
50:426 105 euros. L'impôt sur la plus-value, zéro. D'accord. Les prélèvements sociaux, on est à
50:471 050,06 euros. Le gain après impôt, on est à à peu près 5 055 euros. Pour le PEA, parce que le
50:56gain après impôt, si c'était un compte-titres, on serait à 4 273,50 euros. Donc en fait, au bout de ces 5 ans,
51:02la somme disponible sur votre PEA, ça va être 15 055 euros. Sur votre compte-titres, ça serait
51:1014 237,50 euros. Donc on voit bien que c'est quand même beaucoup plus avantageux, alors il faut
51:14évidemment choisir des titres qui sont éligibles au PEA, mais d'investir depuis un PEA que depuis un
51:19compte-titres fiscalement. Alors après, c'est quand même... Là, j'ai pris l'exemple avec un rendement
51:23annualisé de 10 ans, en me disant que le Nasdaq, c'est à peu près ça. Mais dans les faits, ça ne se passera
51:28jamais comme ça. Il y a des fluctuations à la hausse ou à la baisse. Des années, ça rapportera beaucoup plus.
51:32Des années, ça rapportera beaucoup moins. Donc il y aura une incidence sur les rendements capitalisés
51:35dont il faut prendre compte. Mais voilà, c'est pour expliquer quand même, à titre pédagogique, que
51:40c'est quand même beaucoup plus intéressant, fiscalement, d'opter pour le PEA.
51:44Est-ce qu'il y a d'autres paramètres à prendre en compte, au-delà de la fiscalité, pour évaluer au plus près le rendement de son PEA ?
51:51Bien sûr, parce qu'il va aussi falloir prendre en compte les frais.
51:55Bien sûr, et ce n'est pas gratuit d'investir sur des actions.
51:57Ce n'est pas gratuit d'investir sur des actions. Alors pour ça, il va falloir prendre en compte les frais de courtage.
52:01Alors ça va dépendre de beaucoup de choses. Ça va d'abord dépendre de votre courtier. Alors les acteurs en ligne sont souvent
52:05beaucoup moins chers que les acteurs traditionnels. Il y en a même parfois qui proposent des plans de versement programmés gratuits, etc.
52:12Mais pas forcément sur un PEA. Alors il faut prendre en compte votre courtier, il faut prendre en compte le montant de votre achat.
52:20Parce qu'en fait, un ordre, généralement, c'est un pourcentage. Donc si vous investissez 1 000 euros ou 10 000 euros, le prix de l'ordre varie.
52:27Il faut prendre en compte aussi la façon dont vous faites votre ordre. Si c'est par téléphone, ça sera souvent beaucoup plus cher que si c'est depuis votre appui en ligne.
52:33Donc voilà, il y a tout un panel de choses à prendre en compte.
52:36Et là-dessus, il est important de le préciser, quand on veut faire du stock picking, c'est-à-dire acheter et vendre des valeurs en continu, mécaniquement, on augmente les frais ?
52:42Si on augmente le nombre d'ordres passés, on augmente aussi mécaniquement, effectivement, les frais de courtage qui sont liés à ces investissements, oui, bien sûr.
52:52De quoi parle-t-on quand on parle de taxes sur les transactions financières ?
52:55Sur les transactions financières, on en parle beaucoup en ce moment parce que l'NFP tient à les augmenter.
52:59Elles sont de 0,3 % depuis 2017 et il s'agit d'une taxe sur les achats d'actions de sociétés françaises dont la capitalisation boursière est supérieure au milliard d'euros.
53:10Dans les faits, vous n'allez pas trop vous rendre compte que vous les payez parce que généralement, c'est votre courtier en bourse qui va les répercuter directement sur les frais.
53:20Et ça peut être amené à évoluer ?
53:23Ça peut être amené à évoluer, exactement. Le Nouveau Front Populaire a précisé qu'il aimerait un durcissement de la taxe sur les transactions financières.
53:31Il a aussi émis l'hypothèse de supprimer la flat tax. Il y aurait plus seulement que le barème de l'impôt sur le revenu, plus les prélèvements sociaux.
53:41Et comme la CSG pourrait aussi bouger avec le Nouveau Front Populaire et devenir progressive, les prélèvements sociaux seraient aussi amenés à bouger, évidemment.
53:48Ça veut dire que ça pourrait coûter plus cher d'investir ? J'en parle au conditionnel parce qu'on n'en sait rien, bien sûr.
53:52Bien sûr, on n'en sait rien. Il faut que le Nouveau Front Populaire passe et qu'ensuite il applique son programme. Donc ce n'est pas fait.
53:59Mais la progressivité, non, ça peut vouloir dire, on peut s'imaginer que les prélèvements sociaux seraient moins élevés pour les ménages les plus modestes
54:09et qu'ils seraient au contraire plus élevés pour les personnes les plus aisées.
54:13Si je reviens sur le PEA, alors on a effectivement comparé PEA et compte-titres. Est-ce qu'il faut forcément choisir entre l'un ou l'autre ?
54:22Alors non, il faut absolument avoir un PEA pour les avantages fiscaux, ça c'est sûr.
54:26D'accord.
54:27Et après, est-ce qu'un compte-titre c'est nécessaire si on est un investisseur bon père de famille dans une optique buy and hold ? Pas forcément.
54:33En revanche, si on est un investisseur plus expérimenté, plus actif, qu'on tient à avoir un peu plus de latitude pour son stock picking de titres BIF
54:44ou qu'on est très intéressé par certains marchés hors UE, là effectivement il est intéressant de passer au compte-titres.
54:55Ce sera également intéressant éventuellement pour avoir des produits dérivés dans une stratégie de hedging et couvrir son portefeuille avec des produits qu'on ne peut pas utiliser forcément sur un PEA.
55:04Quand on veut finalement s'exposer à l'intégralité du marché, on passe par le compte-titres. C'est moins intéressant fiscalement, rappelons-le.
55:09C'est moins intéressant fiscalement, mais tous les titres sont éligibles au compte-titres, vous êtes seulement contraint par l'offre de votre courtier et c'est tout.
55:19L'assurance-vie dans tout ça, par rapport à un compte-titres ou un PEA, c'est un investissement via des fonds ? On ne peut pas du tout faire la même stratégie ?
55:26On parle aussi souvent de l'assurance-vie via les supports d'unités de comptes. Il y a le PER aussi, alors évidemment là ce n'est pas pareil.
55:33Là c'est bloqué, oui bien sûr.
55:35Alors ça dépend de son contrat. Dans les faits, dans les supports d'investissement d'unités de comptes, souvent il y a beaucoup de PCVM, il y a quelques ETF, il y a très petites revifs.
55:44Ceci dit, l'offre tend à s'élargir beaucoup ces dernières années, notamment chez les acteurs en ligne qui proposent de plus en plus de supports en unités de comptes.
55:53C'est aussi intéressant l'assurance-vie parce qu'on n'est pas limité à la bourse et que vous allez pouvoir aussi vous positionner sur le marché immobilier autrement que via des fonds circotés.
56:02Vous allez avoir les SCI, les SCPI et les EPCI et ça évidemment ce n'est pas possible depuis un compte-titres ou un PEA.
56:09On peut même investir dans les entreprises directement via des fonds de private equity ou autre.
56:14Tout ça effectivement peut vivre ensemble.
56:18Investir en PEA, combien ça rapporte, ça dépend de la stratégie évidemment, mais en tout cas la taxation est avantageuse si je comprends bien.
56:25Clément Stanguy, merci beaucoup. Clément Stanguy, je rappelle que vous êtes responsable éditorial au sein du Café de la Bourse.
56:31Merci à vous également de nous avoir suivi.
56:34Smart Bourse, donc tous les jours en direct sur Bismarck que vous pouvez également retrouver en replay sur Bismarck.fr.
56:40Vous pouvez nous retrouver également sur les réseaux sociaux de Bismarck.
56:45Nous écouter en podcast sur toutes les plateformes de podcast.
56:48Et quant à moi, je vous donne rendez-vous demain en direct sur Bismarck pour une émission qui sera présentée par Pauline Grattel.
56:56Et je vous dis à demain.
57:04Sous-titrage ST' 501