Lundi 4 novembre 2024, SMART BOURSE reçoit Pierre Bismuth (Directeur Général et Responsable des Gestions, Myria AM) , Vincent Lequertier (Gérant Senior, responsable de l'allocation d'actifs, WeSave) et Julien Nebenzahl (Responsable des produits d'épargne, eToro)
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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché, 3 invités
00:14avec nous autour de la table, Pierre Bismuth, directeur général et responsable de gestion
00:18de Myria Asset Management, bonsoir Pierre, bonsoir Grégoire, Vincent Lequartier, responsable
00:21de location d'actifs de WeSave est à nos côtés également, bonsoir Vincent, bonsoir
00:25Grégoire, et Julien Nebenzal, le responsable des produits d'épargne chez eToro qui est
00:28à nos côtés également, bonsoir Julien, bonsoir Grégoire, merci d'être là messieurs,
00:32ravi de vous retrouver, qui veut se lancer sur cette veillée d'armes à 24h d'une
00:39élection qu'on a déjà beaucoup commentée sans en connaître le résultat, j'ai l'impression
00:43qu'on a déjà balayé quand même un peu tous les scénarios, enfin tout le champ
00:46du possible, qui reste visiblement très ouvert le champ des possibles à 24h ou 48h peut-être
00:53des résultats de cette élection présidentielle américaine, Vincent ?
00:57Oui, de toute façon la première question c'est de savoir si le résultat sera dépouillé
01:02rapidement, la deuxième c'est de savoir si la chambre sera du même bord que le président,
01:09donc en clair quelle est la marge de manœuvre qui sera disponible pour celui ou celle qui
01:14sera élu, je pense que les marchés ont déjà joué pas mal de choses autour de l'hypothèse
01:21de Trump, ça s'est vu sur beaucoup de classes d'actifs qui ont déjà décalé, déjà intégré
01:26un certain nombre de choses, d'hypothèses, donc je ne serais pas vraiment surpris qu'il
01:31y ait des prises de bénéfices, elles ont déjà commencé depuis un jour ou deux, je
01:35ne serais pas surpris que ça continue, combien même ça serait Trump qui serait élu, je
01:39ne serais pas surpris que les prises de bénéfices continuent.
01:41Donc dans le meilleur des cas c'est les prises de bénéfices, dans le cas d'un scénario
01:46Trump qui serait défait, ça deviendrait plus que des prises de bénéfices mais un
01:50renversement de ce qu'on a pu observer depuis une paire de semaines maintenant sur les marchés,
01:54c'est ça ?
01:55Exactement.
01:56Donc dans les deux cas on ne se trompe pas.
01:57En termes de volatilité, je pense que tous les investisseurs savent depuis très longtemps
02:02que c'est l'événement de l'année, donc tout le monde a eu le temps de se positionner,
02:06tout le monde a eu le temps de prendre des options dans tous les sens, donc je pense
02:09que la volatilité sera probablement moindre que ce qu'on peut imaginer.
02:14Donc pour moi, sans dire un non-événement en tout cas, je pense que c'est surjoué.
02:22D'accord.
02:23Un non-événement au sens du marché, vous dites, autour de cette élection, les heures
02:27qui vont entourer cette élection seront peut-être pas un game changer pour la course des marchés
02:33en tout cas telle qu'on a pu le vivre en 2016, où là il y avait vraiment une vraie
02:38surprise quand même.
02:39Si je prends les indices américains, l'ampleur de consolidation possible est telle que de
02:47toute façon on resterait dans une tendance haussière sur les marchés, donc ça ne change
02:51pas grand-chose en fait à la dynamique générale.
02:54Si la consolidation, si la baisse ne se fait pas, on poursuit la hausse point barre.
03:00Donc pour moi, de toute façon, pour un investisseur qui est déjà long sur les marchés d'action,
03:07il n'y a pas tellement de questions à se poser.
03:09Un petit peu sur les actifs périphériques, sur les émergents, l'Europe, le reste du monde.
03:15Voilà, là il peut y avoir un petit peu plus de sensibilité, mais sur les actifs américains,
03:19je crois vraiment qu'il n'y a pas grand-chose.
03:21Sur la partie action, sur la partie devise, j'ai l'impression qu'on fait un peu du yo-yo
03:27quand je vois l'ampleur de la remontée des marchés obligataires depuis un mois et quand
03:33je vois entre guillemets la réaction modérée du dollar en face, on aurait pu aller beaucoup
03:39plus bas sur l'euro-dollar, je trouve que le marché reste très raisonnable de ce point
03:46de vue.
03:47On sait que de toute façon, la banque centrale américaine est là en appui derrière pour
03:52baisser les taux si c'est nécessaire, s'il devait y avoir quelque chose d'un peu trop
03:57nerveux, elle serait là en appui derrière parce qu'elle a toute la marge de manœuvre
04:01nécessaire pour le faire.
04:03Je crois vraiment que pour le moment, il ne faut pas trop se poser de questions, rester
04:06investi sur les Etats-Unis, se laisser penser et oublier l'éventuelle volatilité temporaire.
04:12Pour certains, ça peut être éventuellement une fenêtre d'entrée ou de réentrée.
04:15Pierre, comment vous considérez ces marchés à l'aube d'un événement majeur ?
04:21Alors, ça fait quelques élections américaines qu'on vit un peu cette tension mondiale,
04:26en tout cas depuis 2016.
04:29Qu'est-ce qui peut surprendre les marchés dans cette élection présidentielle américaine
04:36maintenant qu'on a déjà goûté à Trump pendant un mandat, qu'on a vu le résultat
04:43bénéfique ou négatif ? Il y a peut-être des cages à cocher dans différents domaines,
04:50sachant qu'une répétition de Trump semble déjà être bien présente à l'esprit des
04:55gens de marché en tout cas.
04:56Justement, je pense qu'il n'y a pas grand-chose qui peut nous surprendre, parce qu'autant
05:01en 2016, c'était comme vous l'avez dit, une vraie surprise.
05:03Même pour Trump, même pour Trump visiblement.
05:06Alors, moi je me souviens de m'être réveillé en pleine nuit, on était à moins 5 sur les
05:11futures finalement, aux futures à plus 5, bon, c'était une vraie surprise.
05:15Là, très honnêtement, on a deux programmes, l'un qui dépense beaucoup et l'autre qui
05:20dépense énormément.
05:21Donc, en fait, on a finalement quand même des… enfin c'est une politique économique
05:28qui est quand même très proche l'une de l'autre, avec toujours un rythme très pro-croissance.
05:33Et puis finalement, ce n'est pas ce qui importe véritablement aux Etats-Unis, puisque toute
05:37l'année on a commenté Nvidia, on a commenté Meta, on a commenté plein d'entreprises
05:43privées américaines, et c'est bien les entreprises privées qui font l'innovation.
05:48Alors certes, on a beaucoup de financement public, mais ce n'est pas ça qui va être
05:52coupé.
05:53Je pense que le vrai problème, et plutôt pour les marchés restes du monde, et notamment
05:57à premier lieu européens, c'est que, quel que soit le résultat, de toute façon, on
06:04aura beaucoup plus d'assurance sur les marchés américains, beaucoup moins d'assurance sur
06:08les marchés européens, en tout cas à court terme, et c'est bien là qu'il y a le problème.
06:12C'est vrai que l'actif principal de prudence sur les marchés actions, c'est encore une
06:19fois les actions américaines.
06:20Donc je dirais que pour les Etats-Unis, je pense que ça ne va pas faire grand-chose,
06:25ça ne va pas vraiment faire bouger les marchés.
06:26En Europe, on peut avoir une surréaction, mais qui va se tasser, mais c'est vraiment
06:31des pics de volatilité, des pics d'énervement qu'on a connus.
06:33Donc je dirais qu'il est urgent de ne rien faire, en revanche, ça peut véritablement
06:40changer sur les marchés obligataires.
06:43Que la Bourse imagine que Nvidia est plus fort que Jérôme Powell ou Donald Trump,
06:48je n'ai pas de doute là-dessus, pour les marchés obligataires c'est quand même peut-être
06:52une autre histoire.
06:53Exactement, parce que là on a vraiment, les deux programmes sont très pro-croissance,
06:57mais il y en a un qui peut être beaucoup plus inflationniste que l'autre, en tout cas sur
06:59le papier et à court terme, et on a vu ça avec le Trump Trade, donc la remontée violente
07:04des taux d'intérêt aux Etats-Unis et une repentification de la courbe qui a été vraiment
07:08forte.
07:09Je ne suis pas sûr que la Réserve fédérale a bien fait de changer d'un jour, je pense
07:13qu'elle aurait dû changer avant l'élection, parce que là ça peut être interprété
07:18comme un vrai acte politique, alors que je pense qu'il s'est déjà décidé depuis
07:23belle durête, mais en tout cas on va dire que ça va tomber mal cette décision de l'athlète,
07:27qu'elle soit dans le statu quo ou dans la baisse, on imagine mal qu'elle remonte ses
07:31taux encore une fois.
07:32Donc sur les marchés obligataires, là ça peut vraiment tanquer parce qu'on peut avoir
07:37un Trump Trade qui fait que son programme étant tellement inflationniste, on a des
07:41taux à 10 ans qui s'envolent, et une repentification vraiment beaucoup plus claire de la courbe
07:46des taux.
07:47Sur le dollar, c'est pareil, on est vraiment dans l'épure, sur un mouvement de marché
07:54on peut avoir 2 ou 3% d'appréciation, en tout cas si c'est un Trump Trade, mais le
08:04vrai enjeu à long terme, à moyen terme on va dire, c'est vraiment sur la courbe des
08:08taux.
08:09Qu'est-ce qui va fonder la décision de la Fête cette semaine pour vous ? Je rappelle,
08:12d'habitude la Fête se réunit un mardi et mercredi, là alors ils ont quand même été
08:15obligés en partie de bouger leur calendrier pour se réunir du mercredi au jeudi.
08:20Est-ce que la décision de la Fête pour le mois de novembre, elle est liée aux prises
08:26de positions antérieures, à savoir un Jérôme Powell qui nous dit depuis quelques temps
08:30qu'il ne veut pas voir le marché du travail trop refroidir, ça ne semble pas être le
08:34cas jusqu'à présent, même si le rapport du mois d'octobre est assez bruté aussi par
08:40les grèves et autres événements climatiques aux Etats-Unis.
08:44Est-ce qu'elle est liée effectivement à cette position de Jérôme Powell de dire,
08:48nous avons de la marge de manœuvre pour accompagner la baisse de l'inflation en recalibrant la
08:53position ou est-ce qu'elle est directement liée au résultat de l'élection du 5 novembre
08:58?
08:59Je pense que c'est joué, ce n'est pas du tout l'élection, en revanche c'est plutôt
09:03l'inflexion dans les futurs réunions de politique monétaire en fonction de celui
09:08qui gagne et de la prise de position économique et de dépenses de l'État que là ça peut
09:15influencer sur la route future de la Fête.
09:18Qu'est-ce que ça change ces grandes élections dans la vie des marchés ? Julien, il y a
09:23un cycle pour tout, je le dis généralement à chaque fois que vous êtes là, mais il
09:26y a un cycle aussi pour la politique et la géopolitique, si c'est peut-être la dimension
09:30d'analyse intéressante à ce moment de l'histoire, qu'est-ce que ça peut changer pour ce genre
09:35de cycle ?
09:36Oui, pour le cycle géopolitique, c'est une année électorale majeure, on en parlait
09:41en début d'année, elle se termine avec l'élection américaine, le point d'orgue, le déplacement
09:46en Occident de la politique, il est clairement à droite, c'est ressorti de tous les côtés,
09:51ça ressort aussi sous la forme des revendications sociales.
09:54On a en Europe, juste avant de parler de l'USA, on a en Europe un terrain qui attend la montée
10:04en général du populisme et en particulier du populisme de droite ou d'extrême droite.
10:08L'élection américaine, elle peut venir jouer, dans le cadre d'une élection de Trump, comme
10:13un véritable accélérateur de ce mouvement, c'est-à-dire, et ça a un impact géopolitique
10:19puisque on sait que l'axe, ce que George W. Bush appelait l'axe du mal, a été reformé,
10:27il s'élargit avec les BRICS, tout ça est bien dans une idée d'opposition aux Etats-Unis
10:31et à l'Occident, mais si Trump est élu, là, une forme de communication va passer
10:36et donc des relations internationales qui vont être différentes, mais ces relations
10:40vont normalement laisser la place à plus de conflits puisque Trump a déjà manifesté
10:44qu'il n'était pas un guerrier, je crois que ça transpire encore dans ce discours,
10:49ce qui veut dire que les scénarios de tension vont normalement se développer plus vite,
10:55je pense, si Trump est élu et qu'on le verra notamment au travers des matières premières
10:59qui sont traditionnellement soit l'enjeu, soit le symptôme de la situation, un peu
11:03comme ce qu'on a vu en 2022 et pour reprendre les cycles, quand l'inflation surgit fortement,
11:11comme c'est le cas tous les environ 55 à 57 ans, et je le dis, ça fait 250 ans,
11:17on a au moins cinq cycles vraiment limpides là-dessus, il n'y a jamais un pic d'inflation,
11:22il y en a toujours deux, ils sont toujours espacés de 5 à 7 ans, c'est le fameux 73-79
11:28pour 1900 pour ceux qui se souviennent un petit peu de ça, mais ça se retrouve dans l'histoire,
11:32et les conditions de ce second pic d'inflation peuvent tout à fait être,
11:36surtout si on regarde l'histoire, géopolitiques.
11:39Donc l'élection de Trump s'inscrit là-dedans, mais de l'autre côté,
11:42je ne vais pas développer l'élection de Harris parce qu'il n'y a pas toute cette séquence,
11:47mais son action sera nécessairement aussi inscrite dans ce mouvement, il y a juste qu'à l'évidence,
11:53elle n'aura pas ce qu'aurait probablement Trump en cas d'élection, c'est les pleins pouvoirs,
11:58et comme elle sera limitée, les choses sont beaucoup plus à la fois une opposition
12:02mais aussi une recherche de consensus aux Etats-Unis, ce qui finalement peut les amener
12:06presque en plus d'isolationnisme au niveau géopolitique, et donc revenir à la politique d'Obama,
12:11donc être un peu moins permissif aussi, rester fort mais isolationniste,
12:16mais je ne vois pas en quoi, ce sera juste une forme différente de cette évolution.
12:21Harris ralentit l'histoire, Trump l'accélère.
12:25Oui, et la simplifie en fait.
12:27Et la simplifie.
12:28Je pense qu'il devrait la simplifier beaucoup pour justement les revendications,
12:32parce que le projet de Trump ne vient pas contrevenir à la rivalité qu'il y a entre l'Occident,
12:41l'ancien Occident, on le définit comme on veut, et les projets du nouvel axe, qui est hétérogène,
12:48mais qui retrouve quand même quelque chose d'important en disant,
12:51l'économie telle que vous l'avez toujours ordonnée depuis 150 ans, on n'en veut plus.
12:54C'est à peu près ça qu'ils disent.
12:56On peut prendre l'exemple juste des voitures.
12:58Tesla a surpris tout le monde en disant, je vais vendre des voitures, vous allez voir, personne ne croyait.
13:04Il a vendu des voitures alors qu'il n'avait jamais fait un constructeur de voitures liquides qu'avant.
13:08Ça a été une surprise.
13:09Je me souviens très bien au début, ah bah non, c'est aberrant, c'est projection, etc.
13:14Et quand les constructeurs chinois arrivent, et que tout d'un coup les parts de marché de voitures chinoises sont significatives,
13:22c'est quoi ? C'est bien cette évolution.
13:24C'est-à-dire qu'on leur a demandé d'être notre industrie, notre atelier,
13:28et puis ils se sont construits petit à petit, et aujourd'hui ils ont fait Tesla mais en beaucoup plus grand.
13:33Et c'est ça l'enjeu.
13:35Ils sont en train, eux, de faire ça dans un monde qui se referme.
13:38Le passage du global au local.
13:40Sans développer là-dessus, si on revient juste aux élections, il y a quelques mois on ne voyait pas la différence en termes de marché d'action entre Harris et Trump.
13:49Moi je n'en voyais pas beaucoup, et je crois qu'on n'en voit toujours pas.
13:52Donc on est un peu en train de dire que, quel que soit le candidat, la bourse va faire son chemin de son côté.
13:58Je rejoins tout à fait les propos sur les taux, mais là je le remettrais toujours dans la notion de cycle.
14:05De toute façon pour moi les taux, ils sont quasiment terminés à la phase de normalisation,
14:09qui justifiait je pense qu'on pouvait détenir les obligations.
14:13Je crois qu'on va bientôt rentrer dans une nouvelle phase de hausse de taux long.
14:15Donc, requitter les obligations, ça pourrait être intéressant.
14:19Dans l'histoire des cycles, le deuxième pic d'inflation, il est supérieur, inférieur au précédent, ça n'a rien à voir ?
14:26On ne sait pas, on ne sait pas.
14:28L'ampleur du deuxième pic est à voir.
14:32Oui, tout à fait.
14:33Absolument tout est possible.
14:35De la même manière, le retour qu'on avait depuis la séquence à 10% devait être environ entre 2 et 3%.
14:42C'est à peu près ce qui s'est passé, l'inflation est à peu près là.
14:44Le deuxième tour peut être à 8 comme il peut être à 15.
14:47Je ne peux pas...
14:49Je n'ai pas beaucoup d'éléments.
14:51C'est du suspense, c'est bien.
14:53Cette analyse ne donne pas cette information.
14:55J'entends.
14:57Elle donne la séquence et le rythme, mais elle ne donne pas les niveaux.
14:59Bon, Trump inflationniste.
15:01Le monde un peu plus inflationniste.
15:03De toute façon, je crois que c'est une idée un peu répandue sur les marchés.
15:07Pierre, vous partagez depuis un moment.
15:09Justement, on a une classe d'actifs qu'on a oublié de citer, c'est les crypto-actifs.
15:15J'y ai pensé en voyant Julien.
15:19Effectivement, si c'est Trump, alors là, on peut avoir vraiment un boule marquette sur les crypto-actifs.
15:25Et ça...
15:27Quel rationnel ? C'est quoi le rationnel ?
15:29Le rationnel, c'est...
15:31Je ne suis pas du tout expert, mais moi je vois ça comme le meilleur actif anti-inflation.
15:36En tout cas, c'est comme ça que j'ai l'impression que les crypto-actifs réagissent.
15:41Dès qu'il y a une inflation forte et une non-volonté de lutter contre l'inflation,
15:46on voit qu'il y a un pic de fièvre qui s'empare des crypto-actifs.
15:51Après, si on se dit que les crypto-actifs, c'est un outil qui peut être dévié de son...
16:01Oui, de sa raison d'être originelle. Oui, oui, j'entends.
16:03Mais si on dit que c'est quand même un outil qui est très pro-démocratie,
16:07c'est sûr qu'on peut avoir un vrai engouement avec une simplification des enjeux géopolitiques.
16:16Donc ça, c'est à voir.
16:19Je ne suis vraiment pas expert, mais intuitivement, je dirais que c'est quand même un trade assez clair si Trump est...
16:24Mais c'est plus un trade de couverture.
16:26Parce que je vois beaucoup dans l'univers crypto,
16:28Trump est devenu pro-crypto, il détestait, il adore tous les bitcoiners ou les crypto-believers.
16:34Certains mettent en avant des donations qui peuvent être faites, etc.
16:39Vous voyez quand même le compartiment crypto-actif plutôt comme un edge anti-Trump.
16:44C'est un edge inflation et un edge pro-démocratie.
16:49D'accord. Ce n'est pas un vrai pro-Trump trade.
16:52Non, non, non, c'est plus justement.
16:54C'est que quand on a un gouvernement laxiste, j'ai l'impression, encore je peux me tromper,
17:00mais j'ai l'impression que les crypto-actifs et notamment bitcoin,
17:03c'est un vrai actif en excès inflation, un excès inflation anticipée.
17:09Il faut mettre l'or traditionnel dans le même lot.
17:13Parce que là aussi, c'est un actif quand même, quand on fera le bilan de cette année,
17:17c'est sûr que ce sera difficile de ne pas commencer par l'or et l'envolée de l'or cette année.
17:23Voilà, on va dire que les actifs de diversification anti-inflation peuvent être plus lisibles que les actifs traditionnels.
17:31Or, en tout cas, les actions, c'est vrai que j'ai du mal à voir quelle peut être l'influence de l'élection américaine
17:38sur les actions traditionnelles.
17:41Là, sur les actifs de diversification, ça peut être beaucoup, beaucoup plus clair.
17:46Vincent, vos commentaires sur ces sujets.
17:48Et puis moi, je veux bien qu'on réfléchisse, vous me disiez comment vous réfléchissez à la réponse du reste du monde,
17:55que ce soit Trump ou Harris, mais voilà, le cas de l'Europe reste un cas problématique,
18:00j'ai l'impression, pour des investisseurs globaux aujourd'hui qui ont du mal à trouver des arguments pour où y revenir
18:07ou continuer d'en mettre quoi.
18:10Pour les cryptos, moi, mon impression, c'est qu'on a quand même un lien assez fort avec les politiques monétaires.
18:16Les politiques monétaires de la FED, donc avant la Covid, ça se retendait, les cryptos souffraient.
18:23Covid, on a baissé violemment les taux, les cryptos se sont réemballés.
18:29On a eu l'hyperinflation, il a fallu remonter violemment les taux et ça a été très mauvais pour les cryptos.
18:35Et là, de nouveau, quand on a l'espoir ou même le fait d'acter, de nouveau des baisses de taux,
18:41j'ai l'impression que c'est beaucoup plus le comportement de la Banque centrale que forcément l'inflation.
18:47L'or, je pense que oui, c'est un actif assez logique, assez logique en termes de détention.
18:54Le seul problème, c'est qu'il a déjà fait un parcours qui est très impressionnant à titre personnel pour nos clients.
19:01Moi, je suis plutôt à vouloir prendre des bénéfices dessus que de continuer d'en rajouter.
19:06Après 30% de hausse et 2800 dollars atteints sur l'once d'or, vous dites on ne va pas refaire, on ne va pas répliquer la même séquence tout de suite.
19:13Ou alors c'est qu'il y a vraiment des problèmes géopolitiques que je n'imagine pas, qui seraient d'une ampleur que je n'imagine pas à ce stade.
19:20Pour ce qui est de la deuxième...
19:22L'Europe, la réponse de l'Europe.
19:24Je crois que sur la partie militaire, malheureusement, on est complètement coincé, c'est-à-dire qu'on est complètement dépendant des États-Unis.
19:30Donc soit on arrive à trouver un accord budgétaire et commercial, si c'est Trump qui est aux manettes.
19:37Donc en clair, ça sera du donnant-donnant.
19:40Je pense que si c'est Harris, ça sera plus facile de prolonger les soutiens militaires qui nous sont accordés.
19:46Si ça bloque complètement, je pense que Draghi va faire son effet, mais par l'enveloppe militaire et non pas l'enveloppe industrielle qu'on aurait pu espérer avoir.
19:58Je pense que ça se fera à l'échelle européenne.
20:00Je crois que les Allemands qui ont plus qu'une marge de manœuvre pourraient se laisser tenter par enfin ouvrir un peu le portefeuille et de le faire à l'échelle européenne et non pas nationale.
20:13Puisque là, pour le coup, c'est une protection à l'échelle européenne qui sera indispensable.
20:17— Mais pour la dimension défense, qui est peut-être le socle de toute souveraineté, vous dites qu'il y a quand même l'idée que cette élection va accélérer.
20:25Alors une prise de conscience qui s'est déjà faite, je crois. Enfin je veux dire l'OTAN, les 2 %, Trump nous en a déjà beaucoup parlé.
20:33De ce point de vue-là, le message a été quand même clair dès le départ.
20:36Mais là, ça peut être un nouvel événement qui accélère encore quelque chose de commun en matière de défense en Europe.
20:44— Ce qui me frappe... Alors je comprends bien le côté donnant-donnant avec les États-Unis, mais on continue d'acheter américain.
20:49On devrait logiquement constituer déjà une industrie militaire européenne et avoir des budgets qui soient systématiquement alloués à ces entreprises.
20:59Donc pour moi, on n'a pas encore atteint ce stade. — Ce système-là n'existe pas encore.
21:03— Je pense qu'il y a une forme de prise de conscience, de dépendance, mais pas encore celle de l'autonomie, de souveraineté.
21:10Donc je pense qu'on n'en est pas encore là, malheureusement. Donc à la limite, je rejoins Julien sur le fait que ça peut être
21:16un accélérateur d'histoire et qu'effectivement, on aille plus loin dans ce sens. Sans parler de scénarios aussi agressifs,
21:25Je pense que de toute façon, quel que soit le candidat... On voit bien que les États-Unis, c'est « America first »,
21:31quel que soit celui des deux candidats qui l'emportent, qu'ils sont en train de se réindustrialiser, de se refermer sur eux-mêmes,
21:39ce qui veut dire qu'on n'a pas le choix. On va être obligés, édeint, de trouver des nouveaux clients si les États-Unis se referment.
21:47On voit que la Chine, la consommation n'est pas forte, que l'industrie, pour le moment, peine. Donc de toute façon, là aussi,
21:53on a un très gros client qui est en souffrance. Donc de toute façon, soit on réalloue nos capacités vers le reste du monde.
22:01Donc là, vous regardez la démographie. C'est l'Asie et c'est l'Afrique où il faut essayer de se redéployer.
22:09Soit vous faites comme les deux autres, c'est-à-dire vous vous refermez sur vous-mêmes et vous dites « On va reconstituer
22:17un certain nombre de forces industrielles. On va essayer de faire autre chose que des voitures, parce que de toute façon,
22:23il y en a déjà beaucoup qui sont produites dans le monde. Donc essayez de retrouver une nouvelle industrie ». Le militaire peut en faire partie encore.
22:30— Et donc la souveraineté devient, si même, de fermeture, quoi. — De fermeture. Et vous faites la même chose pour la partie pharmaceutique.
22:36Enfin tous les enjeux stratégiques, vous les reconsolidez sur la zone. Oui, tout à fait.
22:43— Dans la réponse du reste du monde, là, oui, sur la réponse de l'Europe, qu'est-ce qui va être intéressant à observer.
22:48La réponse chinoise aussi. C'est-à-dire que Trump veut des tarifs pour tout le monde. Il en veut quand même beaucoup plus pour les Chinois
22:56que pour les Européens. Si la Chine a de moins en moins accès au marché américain, elle va naturellement pousser toujours plus fort,
23:04j'imagine, vers le marché européen. En tout cas, ça fait partie des marchés cibles qu'elle va pas lâcher comme ça.
23:10— En tout cas, sur la vision de la politique de Trump vis-à-vis de l'Europe, en tout cas, les discours, moi, j'ai quand même l'impression
23:16que c'est vraiment destiné à son accord intérieur. Sur la Chine, il n'y a pas vraiment de changement par rapport à 2016-2020.
23:26Le but, c'était de consolider l'hégémonie des États-Unis sur le monde. Il n'y a pas de raison que ça change.
23:34Mais en même temps, on peut pas dire que Biden ait fait vraiment bouger les lignes. Donc là, moi, j'ai quand même l'impression
23:39que c'est une politique qui est finalement dans la continuité. Et que ça soit Harris ou que ça soit Trump, l'idée, c'est véritablement
23:48de maintenir cet avantage concurrentiel technologique énorme des États-Unis vis-à-vis de la Chine.
23:58Donc sur l'Europe, oui, j'entendais ce matin à la radio que la grande nouveauté, c'est qu'on a un commissaire à la défense
24:07au sein de la Commission européenne. Donc est-ce que c'est... En tout cas, c'est ça, la réponse de l'Europe. Donc c'est un peu faible.
24:14C'est vraiment même très faible. On n'a pas avancé d'un iota avec... Ce qui aurait dû être un accélérateur bien plus que Trump,
24:21ça aurait dû être la guerre en Ukraine, qui aurait dû être un accélérateur de la défense commune européenne.
24:26Ça aurait dû vraiment... On aurait dû avoir des conglomérats, des partenariats qui se nouent. Mais c'est vrai que depuis Airbus,
24:34j'ai l'impression qu'il s'est pas passé grand-chose, quoi. Donc pour l'instant, on a un nain politique européen. Et en fait, le nain politique
24:42peut difficilement rivaliser avec son grand ami américain. — C'est pas les hyperpuissances qui nous entourent, quoi.
24:51— Pourtant, on est... — Non mais je sais... — Non mais on pourrait être très puissant. Mais en fait, il n'y a pas de volonté politique
24:56d'être très puissant. — La Banque centrale européenne, elle peut apporter quelque chose dans cette affaire. Enfin bon, jusqu'au final,
25:01quand on parle de nain politique, de paralysie politique, tous les regards se tournent toujours sur la même institution qu'est la BCE.
25:07— Non mais c'est pas dans son mandat. Son mandat, c'est pas celui-là. Mais à partir du moment où... — Non. Elle peut trouver dans son mandat
25:11des arguments ici et là pour accommoder les situations. C'est comme ça que ça se joue aussi. — Oui. À partir du moment où on a un moteur
25:18franco-allemand qui est complètement cassé, on voit bien de toute façon que là, on parle quand même de la politique intérieure allemande
25:25sur la fameuse règle d'or et à ce qu'ils peuvent dépenser. Ils vont pas dépenser, puisqu'ils veulent pas, puisqu'ils ont la règle d'or.
25:31Donc on a un moteur complètement cassé. On a une France qui est absolument ingouvernable, même si on pense pas du tout que le gouvernement
25:39va tomber. Ce serait quand même une grosse surprise, vu qu'on peut pas dissoudre l'Assemblée nationale d'ici...
25:44— Oui. Donc on a quand même un moteur complètement essoufflé. Donc là, à court terme, on a du mal à voir quelle peut être la réponse,
25:53en tout cas politique. Et heureusement, les risques politiques n'influencent que très provisoirement les marchés financiers.
26:02C'est d'ailleurs pour ça qu'on ne gère pas la réponse de l'Europe. — Les investisseurs... Alors dans les cas où les arguments favorables
26:10à mettre au crédit de l'Europe, il y avait l'idée de stabilité, quoi, stabilité politique, etc. Alors c'était un peu le revers de la médiocrité aussi, etc.
26:18Là, j'ai l'impression qu'on est dans quelque chose qui est de la paralysie. C'est-à-dire c'est plus de la stabilité. C'est-à-dire ça devient quand même
26:24contre-productif pour l'Europe. La Chine essaye de bouger. En tout cas, il y a des initiatives qui sont prises. Les États-Unis, bon,
26:31bougeront dans un sens ou dans l'autre à l'occasion de l'élection. En Europe, c'est plutôt le sentiment de paralysie qui l'emporte, là, j'ai l'impression, Julien.
26:40— Et pour l'investisseur, c'est pas très attirant, quoi. — Ouais. Pour les choix politiques, les continents... Enfin les zones économiques
26:49qui ont été meurtries par des guerres, donc le Japon et l'Europe, économiquement, socialement, ont beaucoup moins de fibres belligérantes,
26:58ce qui se retrouve dans leur organisation interne. Je parle même pas de ce qui a été décidé en 1945 pour l'Allemagne et le Japon.
27:05Mais ça se retrouve dans leur culture. Dans le mouvement qui est en train de se passer, toujours sur cette partie politique, je reviens sur mon point
27:13sur le déplacement vers la droite et la progression du populisme d'extrême-droite. À partir du moment où il peut être majoritaire en Europe
27:22dans quelques années, toute la discussion qu'on a là en ce moment sur la défense, elle change complètement. On ne parle plus de la même chose.
27:28— Oui, bien sûr. — On ne parle plus de la même chose. Donc on peut... Je vais pas vous dire que c'est trop tard, mais on est en train de deviser
27:35sur quelque chose qui n'est pas advenu et qui n'adviendra probablement pas. — Si ça n'est pas arrivé jusqu'à présent, il y a peu de chances
27:41que ça arrive demain. — Compte tenu de la trajectoire politique qui est prise et qui me semble quand même assez claire, sans être fataliste,
27:48mais il faut sans doute passer par ce type d'État dans le processus historique pour redécouvrir quelque chose, une forme pas forcément
27:54d'idéologie, mais de nouveau cadre de développement, parce que l'Europe emporte. Dans l'exposition que vous faites avant, il y a aussi des éléments
28:00qui sont extrêmement fondateurs en Europe, mais... — Ah, positifs ? Ah oui, j'ai pas voulu... Ah, fondateurs, d'accord. Oui, oui, oui.
28:05— Il y a des éléments qui ne ressortent pas en ce moment, voilà. — Oui, d'accord, mais qui sont toujours présents.
28:09— Mais après, d'un point de vue économique, quand même, les pays principaux de la zone euro sont des pays qui ont... Et c'est ce que Poutine a dit
28:18à plusieurs reprises, qu'ils ont quand même beaucoup plus tourné vers l'assurance de leurs propres concitoyens qu'autre chose.
28:23Donc l'assurance, ça veut dire que c'est un ensemble de choses qui ne sont pas du domaine de la dynamique économique, où on a beau dire qu'on veut
28:30que ce soit libéral, etc., c'est doctrinaire. Ça s'applique ici ou là. Mais enfin c'est quand même pas dans les budgets des États, quoi.
28:36Les budgets des États et la manière de penser des principaux États de la zone euro n'est pas celle-là. Donc évidemment, quand on parle
28:44d'anticipation de la croissance et de la valeur, enfin l'évolution des bourses, quand on a un rythme particulier aux États-Unis, d'accélération
28:52de la croissance puis de recul de la croissance, l'Europe c'est la même chose, sauf qu'il faut zoomer pour le voir. C'est la même chose,
28:58mais il faut le zoomer. Pourquoi ? Parce qu'on est beaucoup plus orienté vers la protection et l'assurance, finalement. Plusieurs personnes
29:05ont dit que l'assurance est vraiment devenue centrale en Europe.
29:09C'est ce que veut casser Draghi, dans le rapport Draghi. Le mot « prise de risque » est à toutes les pages du rapport, au-delà des montants
29:15qu'il n'a jamais affichés d'ailleurs, je crois. C'est d'abord un changement de logiciel, il le dit lui-même. C'est la prise de risque.
29:23C'est tout à fait ça. Et ça implique plus qu'une pédagogie, ça implique quelque chose qui est du domaine de la pédagogie, qui éventuellement
29:32est du domaine de la tragédie. Ça revient à dire, quand on est au pied du mur, en Europe on avance. Je suis tenté de dire qu'une tragédie peut faire
29:39prendre conscience que la prochaine direction doit plutôt être celle-là.
29:43Mais à ce stade, ça implique qu'il n'y a pas de raison que la décote de valorisation des actions européennes par rapport aux Etats-Unis se résorbe un temps soit peu ?
29:51Alors, je ne suis pas dans la politique fiction, mais si on parle de court terme, je vais quand même être un petit peu attentif aux résultats.
30:02D'accord. C'est-à-dire ? Il y a quand même des écarts qui méritent d'être un peu...
30:06Non, c'est-à-dire que j'ai été surpris, je pense, comme nous tous, quand j'ai vu le mouvement vers le Capitole, ça devait être le 6 janvier.
30:16Ah oui, le 6 janvier, oui, oui, oui, le 17, oui.
30:18Là, maintenant, j'ai intégré ça. Donc, quand on dit que la prime des actions américaines va rester, on ne sait pas comment ça peut évoluer aux Etats-Unis dans les jours qui vont suivre.
30:28Et je dirais même les semaines et les mois. Je ne dis pas qu'ils seront au bord de la guerre civile, mais si ce terme est employé dans un mois,
30:34je vais essayer d'être un peu moins surpris que quand des gens ont marché sur le Capitole.
30:38Donc, l'exceptionnalisme américain ne peut pas non plus tout absorber et tout supporter ?
30:41Les Anglais sont passés par une déchirure profonde avec le Brexit. Ils ont un peu mis ça derrière eux. Ils arrivent à se reparler à l'intérieur des familles.
30:48Les Américains sont en train de vivre ça en ce moment. C'est un pays où on a le droit de porter une arme.
30:55C'était très différent d'autres pays. Et ils peuvent le vivre à leur manière.
30:59Je ne préjuge de rien, mais je vais être très prudent à court terme sur ce côté prime sur les actions américaines.
31:08L'Europe peut en profiter quand même dans un moment un peu de stress américain ?
31:16On repartirait sur le cycle économique qui pour moi est dominé par sa logique propre, par sa dynamique propre.
31:23On est en train de terminer le pain au volant. On en a pour quelques trimestres, mais on est quand même au bout du sujet de la croissance économique.
31:31C'est-à-dire que la seule vraie tendance forte sur les actions, ça reste aux Etats-Unis ?
31:35Passons juste le cap de l'élection.
31:39C'est toujours là-bas que ça se joue.
31:43La Chine aussi, ça m'intéresse là-dedans.
31:47Il y a cette séquence chinoise ouverte depuis le 24 septembre.
31:51On a une réunion du comité permanent pour cette semaine de l'Assemblée Nationale Populaire.
31:57D'autres ont dit qu'ils pourraient là aussi apporter sa pierre à l'édifice,
32:01je ne sais pas, en cadrant un peu les choses, en quantifiant peut-être un peu des plans de soutien et des mesures de soutien ici et là.
32:09À quoi joue la Chine aujourd'hui dans le contexte politique qu'on connaît ?
32:13Et qu'est-ce que ça veut dire pour l'investisseur global aujourd'hui ?
32:17Stabilisation en urgence de l'immobilier parce que c'est les retraites des uns et des autres.
32:23Il faut que les jeunes retrouvent de l'emploi.
32:27Il faut que l'industrie se réactive et l'immobilier fait partie des secteurs qui sont créateurs d'emplois.
32:35Je pense que l'immobilier, c'est la première des priorités.
32:39Ma conviction, c'est qu'ils veulent toujours monter en gamme.
32:43Donc le côté concurrentiel, je pense qu'il va continuer de s'affirmer.
32:49Et on va le sentir, nous, toujours plus en Europe.
32:53Ils veulent avoir une consommation des ménages qui s'installe enfin.
32:58Ça, ça dépend de la confiance. Là aussi, ça dépend de l'emploi et de l'immobilier.
33:03C'est pour ça que je pense que ces deux aspects sont très importants.
33:07Je crois que le message est assez clair.
33:09Jusqu'à présent, pour le moment, c'est la partie monétaire qui est activée pour stopper les dégâts sur la partie immobilier.
33:16On redresse les comptes des banques. On les refinance. On consolide les comptes.
33:22Et derrière, pour moi, c'est l'étape suivante qu'on aura l'année prochaine, des soutiens budgétaires.
33:28Sans dire le carnet ouvert. Mais enfin, ça va être quelque chose qui va y ressembler.
33:32C'est-à-dire qu'il faut impérativement que la croissance soit là.
33:36Il faut redonner de la confiance aux ménages pour qu'il n'y ait pas d'instabilité sociale dans le pays.
33:42Et surtout, si les Américains continuent de se dresser face à la Chine et se referment face à la Chine,
33:50que l'Europe commence à en faire un petit peu autant.
33:52Donc les deux zones solvables en termes de clientèle, ça commence à poser problème.
33:58Donc je pense que la Chine n'a pas trop le choix. Elle est obligée de sortir le chéquier.
34:02Donc mon pressentiment, c'est que même si c'est Trump l'année qui est venue, paradoxalement,
34:08on aura un soutien important de la part de la Chine pour son économie.
34:12Et que ça sera un outil de décorrelation d'investir sur les actions chinoises.
34:16Ça sera un outil de décorrelation utile l'année prochaine.
34:19Ça redevient quelque chose d'investissable et pas juste avec une vue de quelques jours ou quelques semaines.
34:24La grande différence avec les fois précédentes, c'est qu'auparavant, vous pouviez le jouer par toutes les zones extérieures
34:30en vous disant, je suis implicitement investi.
34:34Branché sur la zone chinoise.
34:36Là, il faut investir directement sur le pays.
34:38Donc vous n'avez pas le choix, c'est le CSI ou ce genre d'indice sur lequel vous devez aller.
34:42Bon, Pierre, sur la Chine.
34:44Il y a ceux qui voient quand même derrière cette série d'annonces et d'autres à suivre peut-être
34:49l'idée que Pékin pilote un moment important quand même de la trajectoire de l'économie chinoise.
34:55Et puis il y a ceux qui restent focalisés sur les problèmes structurels en disant,
34:58ils auront 5% de croissance, mais ça ne changera rien à la trajectoire des 5, 10, 15, 20 prochaines années.
35:05Alors, je vais être dans la team 2, je crois.
35:08Parce qu'on a quand même un vrai problème démographique à long terme.
35:13Et une autarcie, moi, je n'aime pas trop.
35:18Donc sur les émergents, on reste sur nos fondamentaux.
35:22C'est-à-dire qu'on aime la dette émergente en devise dure, très diversifiée.
35:28Pour moi, vraiment, le mouvement annoncé le 24 septembre, paradoxalement, ça amène de l'eau à mon moulin.
35:36Je pense que c'est un marché ininvestissable.
35:39On ne peut absolument pas être tributaire d'annonces politiques comme ça, qui tombent ex nihilo.
35:44Je veux dire, ce n'est pas des marchés libres, pas du tout, qui ne fonctionnent pas normalement.
35:48Pour moi, c'est vraiment un marché qui ne...
35:51Là, vous n'avez pas envie d'être aligné avec le gouvernement chinois, ne serait-ce que pour quelques mois.
35:57Non, mais pas du tout. Je pense que vraiment, il y a bien mieux à faire.
36:02En fait, si vous voulez, tout est une question d'allocation d'actifs.
36:04Et en fait, est-ce qu'on a besoin de faire un truc très compliqué quand on a un truc très simple à faire ?
36:09Là, véritablement, je ne vois pas du tout pourquoi aller miser sur de la volatilité politique dont on a...
36:18Non, mais si les marchés chinois reprennent encore 30, 40, 50 %,
36:21on sait que le discours va changer, on sait que les yeux vont changer,
36:25on sait que les flux de capitaux vont bouger aussi en fonction de ça, Pierre.
36:29Oui, oui, mais on en profitera largement.
36:31J'imagine mal le marché chinois faire plus 50 et tout le reste faire moins 20.
36:35D'accord.
36:36Donc, en fait, je n'ai absolument rien du tout contre les Chinois.
36:40Non, non, non.
36:41Mais en tout cas, des marchés comme ça, qui n'évoluent pas librement...
36:45S'il n'y a pas besoin d'y être...
36:46Voilà, je vois pas du tout l'intérêt.
36:47Vous êtes très consistant et cohérent dans ce discours par rapport à ça.
36:51Oui, Vincent ?
36:52Simplement que tous les fonds émergents sont très sous-pondérés sur la Chine
36:55et que ne serait-ce que de revenir à l'équilibre, il va falloir acheter.
36:59Donc, pour moi, la logique de voir le marché chinois continuer de monter,
37:03y compris du coup par des fonds étrangers et non pas juste des investisseurs locaux,
37:08je pense qu'on va l'observer.
37:09Oui, et que c'est quelque chose qui peut tenir un peu dans le temps pour 2025.
37:13Ça peut être une histoire de 2025.
37:15Je pense que c'est probablement une des histoires de l'année prochaine.
37:17Bon, est-ce que la Chine est une histoire de 2025 ?
37:19À défaut des autres, je sais pas.
37:21Dans la fin des séquences de boule marquette, on a commencé le point basse en octobre 2022.
37:29Donc, je suis toujours bien... Enfin, je recommande toujours vivement les actions.
37:34Donc, on est toujours dans un boule marquette.
37:35Oui.
37:36On rentre dans la troisième année du boule marquette.
37:38Et la troisième année du boule marquette, il faut rester constructif dans une troisième année.
37:42Je vais avoir une nouvelle petite traversée du désert parce que, je le sais, elle arrive, j'ai l'habitude.
37:47Je pense qu'il va falloir quitter les marchés des actions, mais bientôt.
37:50Il y a juste que je ne sais pas si c'est trois trimestres, deux trimestres, je ne sais pas.
37:54Je n'ai pas aujourd'hui les signes.
37:55J'ai eu l'apparition, la formation d'une bulle avec l'intelligence artificielle et Nvidia.
37:59Donc, ça c'est bon, c'est réglé, c'est de côté.
38:01Il faut voir si cette hypothèse se valide avec un dégonflement.
38:05Et normalement, vers la maturation d'un boule marquette,
38:08on va quand même chercher toujours les idées qui ne marchaient jamais avant, etc.
38:12C'est un vieux truc de finance.
38:14Et la Chine, c'est un parfait exemple pour moi.
38:16Donc, je pense qu'on peut très bien discourir...
38:19Quand on est déçu par les leaders et qu'on va chercher les losers en espérant poursuivre et continuer à performer.
38:26Je suis d'accord avec Pierre, avec Vincent.
38:27Je pense que ça ne vaut pas le coup d'investir en Chine.
38:30J'ai les mêmes arguments, donc je pense la même chose.
38:32Et je pense en même temps que si je suis opportuniste à court terme, il peut encore se passer des choses.
38:37Mais ce qui s'est passé en Chine traduit plutôt le fait que les financiers s'intéressent aujourd'hui
38:42à des choses dont ils n'ont pas parlé pendant trois ans, qui sont ailleurs,
38:46et que c'est plutôt symptomatique du début de l'épuisement du marché des actions.
38:50Mais là, vous dites quand même qu'il n'y aura pas une quatrième année du boule marquette.
38:54Alors, je ne sais pas si le top des marchés actions a été formé,
38:58parce que je n'ai malheureusement pas d'indication pour le dire.
39:01Mais la probabilité vient d'arriver à cause de l'IA.
39:05Et je pense que c'est plutôt un top qu'on appelle arrondi.
39:11Je pense qu'il y a encore une séquence qui apparaîtra au Sierre pendant encore quelques mois.
39:16Je dis bien qui apparaîtra, parce que si vous prenez Nvidia,
39:18si je me souviens bien, à peu près, le cours, grosso modo, sa vitesse n'évolue plus depuis six mois.
39:23La vitesse n'évolue plus.
39:25La vitesse n'est plus là, je comprends.
39:27Pourtant, depuis six mois, on ne parle que de ça.
39:29Et ça, c'est vraiment symptomatique.
39:31Donc, sur le marché des actions, ça peut être un peu la même chose.
39:33On parle des actions, d'intérêt des actions, mais en fait, il n'y a plus de vitesse.
39:36Je pense que c'est le scénario le plus probable.
39:39Maintenant, ce scénario peut être challengé,
39:42à commencer par ce qui va se passer juste après les élections,
39:45en termes de résultats, d'écarts et de réaction de la population américaine.
39:49On remettra tout sur la table s'il le faut, Julien, sans problème.
39:52Merci à vous trois d'avoir été des invités de Planète Marché à la veille
39:57de cette journée d'élections présidentielles aux Etats-Unis.
40:00Vincent Lecartier, WeSave, et Pierre Bismuth, Myria, Asset Management, étaient nos invités.