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Vendredi 30 août 2024, SMART BOURSE reçoit Laurent Albie (Responsable, Next Momentum) , Jean-François Bay (Directeur général, Quantalys) et Bertrand Lamielle (Directeur, Portzamparc Gestion)

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Transcription
00:00Nos 3 invités qui viennent nous voir chaque fin de mois pour faire le bilan du mois écoulé,
00:16nous donner également des clés d'analyse pour la suite des événements à attendre
00:20sur les marchés.
00:21C'est le grand tableau de bord des marchés en compagnie de Bertrand Lamiel, le directeur
00:24général de Ports en Parts Gestion.
00:25Bonsoir Bertrand.
00:26Bonsoir messieurs.
00:27Jean-François Belle, le directeur général de Cantalice.
00:29Bonsoir Jean-François.
00:30Bonsoir messieurs.
00:31Et Laurent Albi, le responsable de Next Momentum avec nous également.
00:35Bonsoir Laurent.
00:36Bonsoir Yannick.
00:37Ravis de vous retrouver tous les 3.
00:38Commençons par la dynamique des flux qu'on a pu observer au cours de l'été.
00:40Vous avez fait le panachage juillet-août, c'est ça Jean-François ?
00:44On va voir les graphiques que vous nous avez apportées à chaque fois mais visiblement
00:49en Europe, il y a eu quelques points d'entrée pour les investisseurs.
00:53C'est ça, il n'y a qu'un seul signe au faible visiblement et les investisseurs sont revenus.
00:58On est sur des mois de collecte record, il faut remonter à 3 ans en arrière pour avoir
01:03de tels montants nets de collecte sur les fonds européens.
01:07C'est intéressant parce qu'effectivement, ça fait 3 ans qu'on vit un peu sur des flux
01:12de collecte, un peu à tonne, un marché à tonne, on verra tout à l'heure dans le détail
01:16mais 2022 a été un peu une rupture sur les marchés inflationnistes, hyperinflation donc
01:23il fallait tuer l'hyperinflation, whatever it takes et ça a marché visiblement et donc
01:28les investisseurs sont rentrés dans un mode prudent et puis là on voit effectivement
01:34que les derniers grands chiffres de collecte qui dépassent les 70 milliards sur le mois,
01:40c'est 2021, c'est l'année vaccin, c'est l'année on repart et on réinvestit et l'économie se réouvre.
01:46Alors je ne sais pas si les rondelles vont faire le printemps et si c'est une tendance
01:50qui s'ouvre mais effectivement on a l'impression que les investisseurs ont compris que l'inflation
01:54passait au second plan, qu'on rentrait dans une phase où c'était plus la croissance
01:59qui posait question mais en tout cas il y a une sorte d'effet domino qui commence à
02:03se mettre en place en faveur des fonds et on le verra aussi des classes d'actifs risqués
02:09donc il y a quelques signaux faibles sur les actions, sur l'Europe, sur les small cap
02:13qui est intéressant de disséquer.
02:14Spectaculaire, plus de 70 milliards d'euros de collecte sur les fonds distribués en Europe
02:20sur cet été juillet août.
02:22Qu'est-ce qu'on peut dire justement dans le détail ?
02:25Quelles sont les classes d'actifs qui ont été les plus sollicitées par ces flux de collecte positifs ?
02:31Toutes les classes d'actifs profitent de cette collecte, c'est majoritairement toujours
02:37un environnement favorable aux taux, on est sur des taux réels très élevés,
02:42le monétaire rapporte encore beaucoup, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis.
02:48Si on commence à expliquer aux investisseurs que les taux vont peut-être baisser,
02:53vous vous intéressez aussi au placement obligataire, on a parlé ensemble des fonds obligataires à échéance, etc.
02:58Donc c'est 26 milliards sur le monétaire, 22 milliards sur l'obligataire et toutes les classes d'actifs en profitent.
03:06L'année dernière, 2023, c'était sur l'ensemble de l'année beaucoup plus monétaire,
03:11donc une tendance très forte sur l'investissement monétaire.
03:14Donc on a un effet un peu domino, un effet de diffusion par capillarité, comme dirait notre président,
03:22et donc vous avez par ruissellement, et donc après le monétaire sur 2023, c'est plutôt l'obligataire sur 2024.
03:29Donc depuis le début de l'année, ça reste une année très forte sur l'obligataire
03:32et on voit même sur des emprunts en état, des gouvises US qui en profitent.
03:37Et puis les actions aussi qui sont en troisième position et qui collectent pratiquement 20 milliards sur le moins,
03:4520 milliards par mois, donc ça fait longtemps qu'on n'avait pas vu ça.
03:49On a donné le détail sur les actions, si vous voulez voir justement où sont allées ces 20 milliards.
03:56C'est intéressant dans la slide qui suit de voir justement quelles thématiques ont été jouées cet été.
04:05Alors quand on regarde les zones géographiques, ça reste encore très monde US.
04:10Il n'y a pas à trop se profiter de nos cerveaux.
04:14Dans les flux actions, on ne peut pas dire que ce soit les actions européennes qui sont encore les grandes gagnantes ?
04:19Oui, alors inversement, les actions européennes sont toujours négatives depuis le début de l'année.
04:24Ça fait quand même plusieurs mois, c'est-à-dire depuis 2022, que les actions européennes sont en difficulté.
04:31Et je vais dire, ne sont pas privilégiées, pour le moins.
04:34Donc c'est un peu la guerre en Ukraine qui est un peu l'élément déclencheur, on va dire.
04:38Et les investisseurs préfèrent la visibilité.
04:41Donc sur des investissements globalement en actions, on en a déjà parlé, qui sont plutôt neutres,
04:46voire négatifs sur ces périodes 2023-2024, c'était le match à la bascule.
04:51Actions US versus émergents Europe qui étaient clairement négatives.
04:55Là, on voit que c'est toujours actions US, mais c'est aussi l'Europe qui revient en positif.
05:01L'autre élément intéressant, c'est que c'était un peu monomaniac ETF.
05:05On s'en souvient, c'était une vraie bascule sur les ETF avec une très forte décollète sur des fonds actifs.
05:11Là, on est sur un match qui se rééquilibre.
05:13On est sur 11 milliards d'ETF, mais 8 milliards de fonds actifs.
05:17On parle bien juste de la période des cibales.
05:19Je redonne, parce qu'il y a la grande perspective que vous nous donnez et que vous nous redonnerez.
05:23Mais sur ces mois-là, effectivement, la gestion active a retrouvé un petit peu plus d'intérêt
05:28par rapport à une gestion passive qui reste un rouleau compresseur dans l'industrie.
05:31On pourra voir d'autres...
05:32Voilà, c'est ça.
05:33Les paquebots continuent, mais visiblement, les investisseurs sont...
05:37Il y a des périodes comme ça où quand même la gestion d'actifs est capable de revenir sur le devant de la scène en termes de collecte.
05:42Notamment sur les small cap, puisqu'on voit que les small cap ont collecté 6 milliards sur le mois cet été.
05:47Et donc, les investisseurs continuent à privilégier large méga,
05:50mais aussi à peu près au même niveau, on va dire, des small mill.
05:53Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu de flux en faveur des petites et moyennes valeurs.
05:59Donc, les investisseurs, on voit qu'ils, par ricochet, reviennent un peu à reprendre du risque,
06:04plutôt toujours sur des thématiques croissance.
06:07Et ce qui est assez intéressant, quand on regarde la perspective, on dézoome un peu.
06:13Dans le graphique, je vous ai préparé des chiffres qui remontent à 2010.
06:16Donc là, c'est pratiquement paléontolithique, c'est pratiquement le Moyen-Âge, quoi.
06:21– Préhistorique. – Préhistorique, voilà.
06:23On a un peu deux périodes.
06:25On a la période de taux bas, négatifs, des taux directeurs, des banques centrales qui avaient amené au tapis les taux.
06:31Et donc, c'était le « whatever it takes » pour éviter la déflation et les grandes crises.
06:37Et donc, effectivement, les investisseurs ont compris le message à l'époque et n'ont pas hésité à investir.
06:43Le dernier en date, le record, c'est 2021, avec 530 milliards de collecte sur l'année, avec du rouge, beaucoup de rouge.
06:50– Voilà, la barre rouge, c'est les actions. – C'est les actions, 350 milliards sur les actions.
06:54– C'est la dernière année où on a vraiment collecté sur les actions.
06:56– Voilà, exactement. Donc c'était une année très forte avec des investisseurs qui avaient compris que,
07:02voilà, un, l'économie repartait, le détail de croissance,
07:06et deux, les banques centrales restaient accommodantes, donc le delta de liquidité.
07:10Et puis, patatras, 2022 est arrivé par là. Et donc, on est passé d'un scénario TINA à TANA.
07:15C'est-à-dire qu'il y a beaucoup d'alternatives qui se représentent, post-dislocation de marché.
07:20Et petit à petit, on voit des investisseurs qui se cherchent.
07:22Donc, c'est une barre noire en 2023, ce que je disais tout à l'heure.
07:25Donc, des investisseurs qui reviennent sur du monétaire pour essayer de faire quelque chose
07:29parce que le monétaire délivre beaucoup. On aurait pu dire aussi livré à 3% pour d'autres types de produits,
07:36ou fonds en euros boostés.
07:39— Et puis l'obligateur en 2024 qui... C'est ça. — L'obligateur qui revient en 2024.
07:43Et petit à petit, on voit que, sur cet été, c'est les actions qui reviennent un petit peu sur le devant de la scène.
07:50Donc ça donne un peu de perspectives, justement, sur ce film. Et je pense qu'on y reviendra avec les 2 spécialistes qui nous accompagnent.
07:59Mais je pense que les investisseurs ont compris que les banques centrales avaient bien lutté contre l'inflation.
08:06L'inflation passe au second plan. On reparle plus de croissance, une baisse des taux qui a été entamée.
08:12Et j'allais dire un petit peu une stratégie autour des taux réels. Quand le taux 2 ans US délivre du 5% et que l'inflation est à 2,5,
08:20n'importe quel investisseur fait du taux 2 ans et fait du monétaire. Quand aujourd'hui, on leur dit « Oui, mais éventuellement,
08:25peut-être que dans les prochains mois, il y a une baisse des taux, le taux 2 ans est passé à 3,90 là en ce moment et va peut-être passer à 2,5 »,
08:33quand vous avez du 2,5 et du 2,5 d'inflation, vous avez des taux réels à zéro. Et donc, vous vous dites « Mais qu'est-ce qui va me permettre
08:39de délivrer du rendement ? » Et vous regardez à nouveau les actions. — Est-ce qu'on revient dans un environnement où des stratégies diversifiées
08:48peuvent retrouver de l'intérêt ? Parce que c'est ce qu'on a vu, et vous nous le rappelez à chaque fois, les fonds diversifiés
08:55n'ont pas du tout été des instruments ou des stratégies plébiscités par les investisseurs pour naviguer dans les dernières années Covid-guerre en Ukraine.
09:04— Oui. Alors il y a 2 inconvénients sur les fonds diversifiés qui ont été pointés par les distributeurs. C'est que d'une part, vous avez des rendements
09:10très élevés sur des taux. Donc c'est un peu la version... Il y a plein d'alternatives sur les marchés de taux. Donc qu'est-ce que je vais m'emméter
09:17à faire plus diversifié ? Donc je reviens sur des stratégies pures. La deuxième chose, c'est qu'il y a une corrélation ces derniers mois entre les actions
09:25et les obligs qui a fait que les obligations ne protégeaient plus. C'est-à-dire qu'on était un peu on-off sur il y a de l'inflation, donc les taux...
09:33— Typiquement 2022. Tout se crash, tout va dans le même sens. — Exactement. Donc les actions se crash, les obligs se crash. Et quand ça marche bien,
09:40les actions performent et les obligs performent. Parce que justement, on se dit « Ah, ça y est, l'inflation diminue », et on voit des très bonnes performances.
09:46On est un peu encore dans cet environnement-là. Ce qui fait que pour des investisseurs diversifiés ou pour des gérants diversifiés ou des distributeurs...
09:53— C'est très compliqué. — C'est-à-dire si la diversification paye plus, faites des produits purs. Et puis vous retrouverez de la diversification sur l'or
10:00ou sur l'immobilier. Enfin on va peut-être vous retrouver d'autres zones de safe haven de diversification. Mais visiblement...
10:08— On va voir ce qu'il y en a les prochains mois, parce que moi, ce que je retiens de l'été, mais je vous dirai les leçons, c'est que le 60-40 a retrouvé
10:14quand même de l'intérêt cet été. C'est-à-dire qu'on a vu justement des marchés obligataires qui pouvaient servir d'amortisseur en cas de baisse marquée
10:20des actions. Là, on a retrouvé une corrélation inverse qui est plutôt profitable à des stratégies balancées, équilibrées.
10:27— Exactement. Ce qu'on disait sur cette nouvelle période qui s'est ouverte cet été, c'est aussi peut-être favorable sur des fonds patrimoniaux
10:33qui vont pouvoir tirer leur épargne du jeu dans cet environnement. Du coup, diversifiés, flexibles, patrimoniaux, c'est aussi les fonds actifs.
10:42C'est l'intérêt des fonds actifs. C'est-à-dire quand vous êtes un peu monomaniaque sur des mouvements de banque centrale, vous achetez
10:49ce qu'on a vu, des mégacaps US avec beaucoup de visibilité. Vous faites attention aux autres types de risques. Donc c'est la période qui continue,
10:58puisqu'on a vu que c'est majoritairement encore les ETF qui ont capté. Je pense que ce paquebot ne va pas s'arrêter, parce qu'il y a une logique
11:05de distribution et d'accès – j'allais dire un peu UX – de facilité d'accès qui va rester vraie. Mais à côté de ça, dans un environnement
11:14qui peut être plus compliqué, voilà, de changement de pied, des investisseurs qui vont peut-être revenir – on l'a vu avec l'Espoil Cap, par exemple.
11:22— Oui, oui. Puis on voit l'écart entre effectivement le rouleau compresseur de la gestion passive et gestion active. À un moment, ces écarts
11:31peuvent aussi se résorber un peu. — C'est une question de soutenabilité, de mineraiverting. Donc vous pouvez faire du Nvidia, mais jusqu'à un certain point.
11:38— Bon. À propos de mineraiverting, donc là aussi, quand vous nous redonnez les perspectives sur 4 ans, bon, il n'y a pas de match entre l'intérêt porté
11:46par les investisseurs aux actions américaines par rapport à la défiance – il faut le dire – qu'on a pu observer sur les actions européennes.
11:54— Oui, oui. Ça reste vrai. Alors on a parlé de la bonne nouvelle... — Sur le mois d'août, l'Europe va faire mieux en termes de performance que le marché américain.
12:00— Voilà. Il y a aussi des moments où la performance des actions européennes n'est pas forcément aussi négative que ce qu'on peut imaginer dans l'esprit
12:09et l'État collectif, quoi. — Exactement. Donc il y a un élément de rendement aussi. Les actions européennes ont tellement été délaissées en termes de valo.
12:16Il y a peut-être quelques Warren Buffett, quelques value investors qui jouent cette soutenabilité. Sur les small caps, c'est flagrant.
12:25Il y a aussi une notion de devise. L'euro qui peut se réapprécier face aux dollars. — Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
12:31— De réallocations dans des allocations qui sont complètement absentes de l'Europe. Enfin voilà. Donc quelque part, on se dit que...
12:38Je sais pas si c'est le point bas. Le point, historiquement, sera retenu sur juillet-août 2024. Mais en tout cas...
12:44— L'élastique, ce temps. Oui, oui, c'est ça. — On voit que ça revient. Et ça revient plutôt en faveur de l'Europe ou d'autres types de thématiques
12:51en dehors de la tech et des méga-caps US. — Oui. Effectivement. Et puis l'autre grand mouvement de bascule des dernières années,
12:59effectivement, mais vous le disiez tout à l'heure, c'est-à-dire on verra dans quelle mesure il y a une volonté de revenir sur les small caps.
13:04Mais c'est vrai que jusqu'à présent, c'est plutôt l'aspect large cap qui a rassuré les investisseurs au cours des dernières années.
13:11Il n'y a pas de doute là-dessus. — Oui, oui. Et puis je pense qu'à l'intérieur des large cap ou des small cap, les investisseurs reviennent
13:18sur des thématiques. C'est-à-dire que si on joue un scénario de baisse des taux, on va regarder les thématiques et les secteurs santé, immobilier,
13:27valeurs de croissance. Je mets un peu en dehors de la tech, parce que la tech, qui, dans un environnement inflationniste, aurait dû peut-être souffrir.
13:35On jouait l'effet intelligence artificielle. Donc ça fait 2 ans qu'on est un petit peu... Depuis novembre 2022, chat GPT, qu'on est un petit peu hors sol.
13:44— Il y a un moteur spécifique à la tech. — Exactement. Il y a eu un effet EPO qui a un peu dopé la classe d'actifs. Mais en dehors de cet effet-là,
13:52les réactions et les mouvements par secteur restent vrais. Donc je peux peut-être revenir sur la santé, l'immobilier et les valeurs défensives
14:03dans l'environnement qu'on expliquait de baisse des taux. Et je peux peut-être faire attention aux valeurs un peu plus cycliques.
14:09— Très clair. On verra si cette rotation peut se mettre en place, effectivement. — En tout cas, c'est l'intérêt des chiffres qui sont intéressants à étudier sur l'été.
14:17— Oui, oui. Très clair. Comment vous avez vécu cet été, Bertrand ? C'est vrai que, bon, le 5 août, c'est quand même un pic de stress, il faut le dire,
14:27qu'on voit pas tous les jours sur les marchés, même si une correction indicielle de 10, 12%, ça peut arriver comme ça assez vite. Mais bon, il y a eu
14:35quand même un événement. Et c'est vrai que quand on regarde les clôtures au 30 août, enfin qu'on regardera ce soir...
14:40— Tout ça pour ça. — Bah oui. — Mais oui, on a connu... On a encore écrit l'histoire. C'est-à-dire qu'on a connu un choc de volatilité jamais vu dans l'histoire.
14:51C'est-à-dire qu'on est passé d'une volatilité qui était... — La graphique, je crois que vous avez montré la graphique sur long terme de la volatilité, là.
14:56Effectivement, on voit bien les pics. Effectivement. — Ligne bleue, c'est une volatilité de 20. Donc en dessous, on est franchement dans un marché tranquille.
15:03Et 65, c'est ce qu'on a atteint en 2 jours cet été. Et 65, on l'attend pas souvent. On le voit. Il y a 3 ellipses.
15:13Mais à chaque fois qu'on l'a atteint... Donc vous voyez, c'était 2008-2022. Donc il y avait...
15:17— J'ai toujours en tête que l'Eman, c'était 80. C'est souvent ce qu'on dit, la référence. L'Eman, c'est la vol à 80.
15:24— Oui, on était à plus ou plus que 85 même, je crois. — 85. Ah pardon. Voilà.
15:30— Mais là, il faudrait resumer. Mais on mettait 3 semaines, 4 semaines à y arriver. Jamais 2 jours.
15:38Donc là, en 2 jours, waouh, gros choc de volatilité. Et finalement, quand on regarde sur les indices, superbement absorbés en 2 temps 3 mouvements, quoi.
15:47— Donc je pense qu'il y a eu des investisseurs... Enfin il y avait de quoi se faire peur. Parce qu'évidemment, quand ça arrive,
15:53bon bah voilà, toutes les nouvelles, et on vous annonce la fin du monde. Et vous n'étiez pas dans le marché, vous vous dites
15:57« Ça y est, c'est parti ». Enfin bref, donc... — Et puis des gestions systématiques. On sait un peu comment ça fonctionne aujourd'hui.
16:02C'est-à-dire que ce genre d'événement, ça peut créer des effets boule de neige dont on sait pas tellement comment ils s'arrêtent.
16:07On aurait pu avoir des événements de crédit. On aurait pu avoir des fonds qui explosent et qui font des dégâts autour d'eux, etc.
16:16Il n'y a pas eu... En tout cas, dans cette ampleur-là, il n'y a pas eu ça, malgré une correction d'une taille importante, quoi.
16:21— Oui, oui. Et ce qui s'est probablement passé, c'est qu'il y avait du monde à la plage. Donc voilà, ça a peut-être aidé un petit peu dans le...
16:30En tous les cas, tous les débouclages qui se sont faits, voilà, se sont faits très rapidement. Et il n'y a pas eu d'effets collatéraux trop longtemps.
16:39Donc ça, c'est plutôt la bonne chose. Mais tout ça arrivait aussi à un moment donné où on sentait arriver...
16:46On en avait parlé la dernière fois qu'un pivot était en train de se faire, c'est-à-dire que ça tractait quand même beaucoup moins bien sur la tech,
16:53que les 7 magnifiques, elles n'étaient plus 7, et qu'on voyait arriver la santé des secteurs défensifs.
17:00Et donc on avait signalé que sur le match cyclique défensive, il y avait des signaux qui nous disaient « Attention ! » entre 3 et 6 mois,
17:09à partir du signal qu'on avait donné. Donc ça, c'est le... Je sais plus où est mon graphe. Enfin bref, je pense que je vous l'avais donné.
17:17C'est « Retour confirmé des défensives ». Voilà. Donc on avait eu ce signal. On en avait parlé. On avait dit « Ah, attention !
17:24On a les défensives qui vont faire leur retour ». Donc dans les défensives, notamment, il y avait la santé, il y avait l'immobilier.
17:32On va retrouver des services aux collectivités. Voilà. Et inversement...
17:36— Des valeurs plutôt à duration longue, d'ailleurs. Ça fait partie de ce qu'on appelle aussi les proxy bonds.
17:40C'est-à-dire sur le marché action, c'est une manière de jouer cette baisse des taux, justement. C'est ça.
17:45— Les télécoms, par exemple. — Les telcos, qui reviennent bien, bien sûr.
17:48— Et inversement, on voyait que dans les cycliques, c'est ce qu'on a vu. L'industrie, on a l'auto. L'auto qui était leader jusque mai, juin.
17:56— Avril, mai. Ouais, c'est ça. — L'auto est dans le flop. L'auto est dans le flop.
18:01Donc il reste Ferrari. Alors Ferrari est un ovni. — C'est pas de l'auto.
18:05— Ah mais même pas. Enfin je veux dire... Ferrari a survécu à la crise du luxe et à la crise de l'automobile.
18:10— Ouais, c'est ça. C'est peut-être même autre chose en tant que du luxe, quoi.
18:13— Dans le luxe, il reste Hermès. — Ouais, c'est ça. C'est Ferrari et Hermès. C'est ça, les vrais stars.
18:18— Qui se tient bien. — Ça, c'est le vrai luxe, oui.
18:20— Mais voilà. Et donc on a vu ça arriver. Donc forcément...
18:25— Et on l'a vu dans le rebond, ça aussi. Parce que moi, ce qui m'intéresse, au-delà de la correction et de l'épisode de volatilité historique
18:31pour les livres d'histoire, etc., moi, ce qui m'intéresse aussi, c'est comment s'est fait cette V-shape recovery, cette reprise en V très rapide
18:38qui a tout de suite ramené les indices au sommet et qui fait qu'on clôture un mois d'août positif sur l'ensemble des marchés actions développés,
18:44en tout cas avec des indices quasi au record. Cette reprise, elle s'est faite comment, alors ?
18:49— Eh bien on a toujours... Parce qu'on n'en a pas parlé, mais dans les secteurs leaders, banque et assurance restent très bien.
18:55Et donc tirent. L'assurance fait des nouveaux plus hauts sur beaucoup de titres. Donc ça, c'était déjà leader avant.
19:02Ça a été leader toute l'année. Ça a continué à l'être et ça a quasiment rien lâché. Donc ça, ça continue. Et ça, pour le coup, ça pèse lourd dans les indices.
19:10Donc il y a ce poids-là. Donc vous ajoutez à ça la santé, qui doit faire 6, 7 % des indices. La techno qui cale mais qui se retourne pas, hein.
19:18Donc qui reste bien. Donc globalement, en Europe, on reste avec 50, 60 % des secteurs qui sont bien orientés.
19:28Il y a eu des redistributions de cartes à l'intérieur. Typiquement, dans la santé, jusqu'à présent, il n'y avait que Novo Nordisk, parce qu'elle tirait fort.
19:37— Hypercroissance. Valeurs d'hypercroissance. — Et là, on a vu une Sanofi qui remonte, des trucs comme ça. Il y a UCB, typiquement, laboratoire en Belgique,
19:45qui marche très très bien, qui font des gros parcours. Donc on voit des nouveaux noms arriver. Et donc ça, ça permet d'avoir des relais,
19:52de créer des arbitrages dans les portefeuilles. Et dans l'univers tech, des dossiers type logiciels SAP, ça, ça a plutôt bien résisté.
20:02On reste très bien. Par contre, dans les semi-conducteurs, là où on avait un tiers groupé avec, en Europe, ASML, ASMI, VE semi-conducteurs,
20:11là, pour le coup, il y a une grosse fraction. ASMI reste très bien. ASML, c'est compliqué. BESI, elle est retournée.
20:19Et aux États-Unis, on avait des stars, par exemple, comme Super Macrocomputer, qui a fait un profit warning exceptionnel. Donc on reste avec une Nvidia
20:27qui est à 140. Mais si on regarde les 7 magnifiques, elles font le job. Mais ça, en plus, vous avez du Microsoft 10... Pour resituer le sujet,
20:36le S&P est à 17, le Nasdaq est à 16. Donc déjà, S&P devant le Nasdaq, de pas grand-chose. Mais voilà. Et à l'intérieur, Microsoft 10, Amazon 14, Google 16.
20:46Pierre n'est pas exceptionnel. Alors il reste Meta à 46 et, comme je le disais, Nvidia à 143, mais Tesla à moins 15.
20:52Ça se normalise. Donc ça se normalise. Le rythme de progression des bénéfices et donc le rythme de progression boursière se normalisent aussi
20:59sur ces valeurs-là. Et donc, pareil, aux États-Unis, on voit arriver des nouveaux noms dans des secteurs divers et variés et donc qui, eux,
21:05se font leur place sur le podium. Est-ce que c'est vraiment un marché qui reste risconne avec ses effets de rotation ? Parce que si on met ça en comparaison
21:15avec l'autre phénomène des derniers mois, qui a été quand même la baisse des taux, avec les perspectives de baisse de taux des banques centrales...
21:23Là, je parle des taux longs américains ou européens. On a l'impression quand même que le marché obligataire... Alors je ne vais pas dire se prépare
21:30à un scénario de récession, mais en tout cas se prépare à un scénario de ralentissement de la croissance américaine notamment.
21:37Quand vous me parlez de secteur défensif sur le marché actions, je me dis que là aussi les investisseurs sont peut-être un peu plus prudents,
21:44un peu moins agressifs dans la prise de risque. Est-ce que c'est des marchés qui, effectivement, sont en train d'envoyer des signaux
21:49au moins d'une préparation à quelque chose de moins dynamique sur le plan macro ? Est-ce que c'est un enseignement qu'on peut retirer ou pas forcément ?
21:59Non, alors pas à ce stade. Parce que, comme je le disais, on a banques et assurances hyper cycliques, hyper liées au cycle, qui sont très bien orientées
22:07et qui, encore une fois, il y a des flux qui rentrent, il y a des niveaux plus hauts, à l'appui de bonnes nouvelles. Ça ne se fait pas dans le vide.
22:14On a quand même eu une saison des publications qui étaient plutôt pas mal, notamment sur le secteur. La techno calme et ne se retourne pas.
22:22Donc on garde des secteurs croissance et aussi pro-cycliques qui vont bien. C'est vrai que dans l'industrie, il y a diffraction.
22:29La chimie, on n'en parle pas. L'automobile, on l'a dit, elle s'est retournée. Et la baisse des taux...
22:36Des taux réels qui restent aussi positifs ?
22:38Je ne sais pas dans quelle mesure la baisse des taux longs...
22:43Ce n'est pas un signal négatif encore aujourd'hui ?
22:46À partir du moment où on a une inflation qui est en train de baisser et à partir du moment où les banques centrales ont clairement dit
22:51« je baisse mes taux » ou « je vais commencer à baisser mes taux », ça fait baisser le 2 ans.
22:56Donc du coup, on l'a vu sur l'écart entre le 2 ans et le 10 ans, on est en train de revenir dans des conditions plus normales.
23:02C'est-à-dire qu'on va avoir un étagement avec un 2 ans qui est avec un rendement inférieur au 10 ans.
23:07Donc là, ils sont à touche-touche. Mais c'était l'inverse jusqu'à présent, ce qui n'est pas une situation normale.
23:12Donc dire que la baisse des taux longs, c'est une anticipation qui pourrait même aller jusqu'à la récession,
23:20franchement c'est compliqué avec les données macro-économiques qu'on a par ailleurs.
23:24Ce n'est pas le signal qu'on a aujourd'hui ?
23:26Donc ça change la donne et effectivement ça permet à des secteurs à duration longue de revenir sur le devant de la scène
23:33parce qu'ils n'avaient pas eu le droit de citer depuis 2022.
23:37Certains dossiers qui ont eu des difficultés parce qu'au-delà de tout ça, il y a toujours le sujet de la Chine qui cale.
23:43Donc forcément, quand vous avez arrimé une partie de votre croissance sur la Chine, c'est compliqué.
23:47Là-dessus, vous remettez des embargos, des politiques de rétorsion douanière ou des choses comme ça.
23:52Donc forcément, ça complique la donne pour pas mal de gens.
23:55Et puis il y a eu, typiquement sur le luxe, des années exceptionnelles qui sont en train de se normaliser.
24:01Donc ça reste bien en soi si on regarde la société.
24:05Mais par contre, le titre, lui, le digère très mal parce qu'en fait, la bourse digère mal.
24:10C'est juste un arbitrage en fonction des anticipations de croissance bénéficiaires, de la valorisation qu'on peut trouver aujourd'hui sur les marchés.
24:17Voilà, vous avez un congo où vous trouvez de la valeur.
24:20Il s'en profite aussi, il y a des entreprises qui sont très endettées, qui vont profiter de cette baisse des taux
24:24versus des entreprises comme le luxe qui sont cash-riches.
24:29Et puis qui passaient, effectivement, de la trésorerie sur du monétaire très bien rémunéré, etc.
24:33Ça, c'est encore le cas aujourd'hui, on verra demain.
24:36Peut-être que le monde, de ce point de vue-là, est en train de changer.
24:38Reprenons avec vous, Laurent, peut-être sur la partie obligataire.
24:41Vous venez avec des graphiques, là aussi.
24:43L'aspect technique nous intéresse beaucoup dans cette analyse de marché.
24:47Ça fait 3 ou 4 mois qu'on a un mouvement de rallye obligataire et qui s'est encore poursuivi au cours du mois d'août.
24:57Des taux qui baissent, pour dire les choses simplement.
25:00Effectivement, les taux baissent.
25:02Je fais une petite digression, parce que depuis que je viens à cette émission, je suis toujours d'accord avec Bertrand.
25:08Et là, non ! Aujourd'hui, je dévie.
25:13Le consensus explose.
25:15Je ne vais pas du tout jouer les casseurs, parce que je pense qu'il n'y a pas un risque baissier très important.
25:20Mais je pense que là-haut, c'est la fête.
25:22De quoi ? Des marches actions ?
25:24Les top sont là, maintenant, devant nous.
25:27Il y a des plus hauts marginaux qui sont faits.
25:30Dax, Toxicent, etc.
25:32Peut-être que le S&P, le S&P Equipondéré, il le fait déjà.
25:34Son record historique.
25:36Donc c'est plutôt un bon signe.
25:38Mais moi, l'événement du 5 août, ce n'est pas un événement anodin que j'oublie.
25:43Ce n'est pas une correction comme les autres, qui remplit les livres d'histoire et qu'on oublie aussi vite.
25:48Bertrand l'a très bien souligné.
25:50La vol a quand même été particulière.
25:53Et quand on a un événement de volatilité comme celui-ci, on peut prendre le parti de considérer que ce n'est rien.
25:59Ou de penser que le marché a quand même eu très peur.
26:04Et si le marché a eu très peur, on peut se poser la question de sa vulnérabilité et fragilité implicite.
26:11Parce que s'il avait été serein, il ne se serait pas passé ce qui s'est passé.
26:14Donc il y avait déjà un climat un peu tendu.
26:17Quand on regarde les volumes sur le S&P et le CAC dans la baisse, même si tout le monde était à la plage, ce qui est vrai,
26:23les volumes sont quand même importants.
26:25Et quand ça remonte, ils sont très inférieurs.
26:28Donc on ne remonte pas avec les mêmes volumes.
26:30Et quand on regarde la position ouverte des contrats, ce n'est pas la même chose non plus.
26:33Donc pour moi, il y a quand même un préjudice technique qu'il faut enregistrer.
26:39J'ai lu et j'ai cru comprendre que dans le rebond, autant le retail avait été assez présent,
26:45et une fois encore, le retail a bien vu qu'il fallait peut-être racheter à ce moment-là,
26:49autant les investisseurs professionnels, que ce soit des gestions systématiques ou plus long terme,
26:54n'ont pas profité, ne se sont pas réexposés derrière et n'ont pas profité de la vague de reprise.
26:59D'ailleurs, pour faire le lien avec le marché obligataire sur le 10 ans,
27:02parce que le 10 ans, c'est un petit peu aussi les anticipations de croissance, de ralentissement et d'inflation,
27:06on voit que le taux ne rebondit pas sur les 3,80.
27:10Si les investisseurs étaient vraiment confiants, ils revendraient leurs bonds,
27:15ils se remettraient massivement sur les actions et les taux remonteraient.
27:18Or, ce n'est pas le cas.
27:20Donc, on est dans une situation un petit peu grise sur le 10 ans.
27:24Alors, c'est vraiment compliqué de comprendre ce qui se passe,
27:26parce que chacun y va de son pronostic, qu'il va y avoir des baisses de taux, 2, 3, 4, 100 points de base.
27:33Moi, je pense que Jérôme Poel va décevoir.
27:36Je vous l'ai dit avant, quand on a préparé cette émission,
27:39je pense qu'il ne va pas y avoir 50 points de base de baisse en septembre.
27:43Je me trompe peut-être.
27:44Le marché, c'est kiff-kiff pour l'instant.
27:46C'est la pièce en l'air, on va dire.
27:48Oui, mais il y a quand même beaucoup de monde qui anticipe les 50 points de baisse.
27:51Moi, je trouve que c'est…
27:53En tout cas, le marché, on l'anticipe 100 d'ici la fin de l'année, avec seulement 3 meetings de la fête.
27:57Donc, soit il y a un meeting avec 50 points de base de baisse,
28:01soit il y a une baisse de taux entre 2 meetings, ce qui serait peut-être encore pire.
28:04D'ailleurs, je ne sais rien.
28:06Tout peut arriver, mais pour qu'il y ait une baisse de taux entre 2 meetings, il faudrait qu'il se passe quelque chose.
28:10Il faut être en 2008, il faut être…
28:12Or, moi, je rappelle quand même qu'hier, on revoit le PIB US à la hausse,
28:16qu'aujourd'hui, l'inflation, elle rentre dans le rang.
28:18Donc, on est quand même dans un climat qui s'apaise.
28:21Donc, je ne vois pas pourquoi Jérôme Poel baisserait de manière importante les taux directeurs.
28:28Ça veut dire quoi, alors ?
28:30Alors, moi, ce que je vois sur le rendement du Tinot,
28:34c'est que pour le moment, en tout cas, ça ne rebondit pas trop.
28:37Donc, ça veut dire que quand on regarde ce qui s'était passé précédemment
28:40sur le même niveau de support l'année dernière, à peu près à la même époque,
28:43le rebond avait été assez vif.
28:45Là, ce n'est pas le cas.
28:46Et donc, moi, je n'exclus pas de voir les taux longs continuer de baisser.
28:51Si c'est le cas, ça peut aller à 3,38.
28:53Alors, si ça rebondit, on a quand même un gros seuil à 4,20.
28:57Et là, pour le coup, je ne crois pas que ça les dépassera,
29:00parce que ça voudrait vraiment dire qu'on repart.
29:03Ça serait un double dip et qu'on a une économie américaine qui repart à fond.
29:06Oui, on se retrouve en 2022, à ce moment-là, avec des taux à 5%, fin 2022, etc.
29:10Ce n'est pas mon scénario.
29:11Oui, c'est ça, on repart pour un tour d'inflation, de croissance résiliente, etc.
29:15C'est trop tôt.
29:16Donc, 3,80, on est dessus.
29:18Peut-être qu'il va y avoir un rebond.
29:20Moi, j'ai plutôt l'impression qu'il va y avoir un rebond,
29:22que le dollar va remonter un petit peu,
29:24que ça va faire baisser les actions sur les deux mois qui viennent.
29:29Et qu'on va avoir une fin d'année plutôt positive.
29:32Mais j'ai l'impression, malgré tout, que d'un point de vue tactique,
29:35même si stratégiquement, il faut rester...
29:36Faut qu'on passe par un petit moment un peu plus perturbé, quoi.
29:39L'épisode du 5 août, pour moi, n'est pas terminé.
29:41D'accord. Des répliques ?
29:42Voilà. On est encore dedans.
29:44Et, à mon avis, on risque d'avoir un mois de septembre et un mois d'octobre un peu plus compliqués.
29:49D'autant plus que le marché est rarement là où on l'attend.
29:53J'entends partout, on a un boulevard maintenant devant nous.
29:56Il va baisser les taux, c'est sûr.
29:58En parlant de Powell, sur les actions, c'est boule.
30:01Quand c'est tellement boule, moi, ça me fait un petit peu peur.
30:04Le sentiment est un peu complaisant, peut-être, de ce point de vue-là.
30:06Surtout qu'on est sur une tendance qui est bien mûre.
30:08C'est pas comme si on était dans un cœur de tendance, au milieu de la tendance, ou au début d'une tendance.
30:12On est sur une tendance qui est mûre.
30:14Donc, moi, je serais plutôt enclin à envoyer à nos téléspectateurs un message de prudence.
30:19Je comprends. Beaucoup de choses sont déjà très bien anticipées.
30:22On l'a vu, que ce soit à travers les résultats d'NVIDIA
30:24ou à travers les anticipations de baisse de taux de la Réserve fédérale américaine.
30:27100 points de baisse d'ici la fin de l'année.
30:29Il faut vraiment être agressif.
30:31Est-ce que Jérôme Powell pourrait être aussi agressif ?
30:33Ce n'est pas encore évident.
30:35Si je fais une parenthèse, une seconde, sur NVIDIA,
30:37ce n'est pas normal, ce qui s'est passé hier.
30:39Qu'est-ce qui n'est pas normal ?
30:41Le fait que le marché s'en remette à ce point, aux résultats de NVIDIA,
30:45comme si c'est le Messie qui allait arriver et sauver.
30:48Ça veut bien dire qu'il y a quand même des craintes.
30:51Parce que normalement, dans un contexte de robustesse avérée,
30:55les résultats de NVIDIA auraient dû passer ou seraient passés de manière plus mousse.
31:02Regardez, les indices n'ont pas été tellement abîmés par la fête de NVIDIA.
31:06On avait fait 150 % quand l'on a dit Bertrand depuis le début de l'année,
31:093000 % entre 5 ans et 25 000 % en 10 ans.
31:13Les indices, j'ai trouvé, ont plutôt bien résisté à la petite baisse de 7 %,
31:16qui va changer la donne.
31:18On a bien vu que, en tout cas, dans les médias américains,
31:22on voyait l'importance que ces résultats avaient.
31:25Et moi, j'ai trouvé que c'était un petit peu disproportionné
31:27et que ça reflétait un petit peu, justement, le contexte actuel.
31:31Un pic de hype peut-être autour de NVIDIA.
31:33Peut-être qu'on est allé trop loin dans le focus qu'on met sur NVIDIA.
31:36Mais si, les résultats sont décevants.
31:38Comme Apple, il y a 4 ou 5 ans.
31:40En fait, si NVIDIA, ce qui n'a pas été le cas, avait déçu,
31:43tout d'un coup, tout le monde se serait posé la question de savoir
31:46du retour sur investissement, de l'IA, donc de toute la thématique.
31:49Il y a où est-ce qu'on en est ?
31:50Le château qui...
31:51Un petit peu.
31:52Donc, pour moi, ce sont des signes qui montrent quand même
31:54qu'il y a une certaine tension et qu'on n'est pas dans un climat
31:57de sérénité absolue.
31:59Même si, encore une fois, je ne suis pas agressivement baissier.
32:02Vous dites septembre-octobre, ça peut être un peu turbulent.
32:05D'autant qu'il faut quand même parler un peu de la saisonnalité.
32:08Puisque là, on attaque des mois qui sont historiquement considérés
32:11comme baissiers.
32:13Mauvais, oui.
32:14Alors, encore une fois, je ne veux pas jouer les casse-centres
32:16parce que je ne suis pas moi-même agressivement négatif.
32:19Non, mais on est là pour parler de...
32:20On n'entre pas dans une fenêtre temporelle particulièrement positive.
32:23Voilà, donc il faut quand même le rappeler.
32:25On voit le CAC.
32:26Alors, lui, pour le coup, septembre, c'est vraiment un mois qu'il n'aime pas
32:29puisque c'est la saisonnalité depuis la création de l'indice.
32:32C'est le pire mois, historiquement ?
32:33Oui.
32:34Oui, c'est ça.
32:35Bon, alors, encore une fois, c'est le parcours moyen des 37 dernières années.
32:39Oui, oui, bien sûr.
32:40Évidemment, il y a eu des années où septembre a été...
32:42Ah, positif.
32:43Bien sûr.
32:44Ça n'exclut pas ça.
32:45Donc, moi, je regarde quand même pas mal la saisonnalité
32:47parce que les investisseurs la regardent
32:49et il y a des arbitrages qui sont faits en fonction, justement, de cette saisonnalité.
32:52Et que ce soit sur le CAC ou le S&P, on n'est pas dans une séquence qui est très favorable.
32:57Donc, ça veut dire que, concrètement, sur les marchés actions,
33:00même si l'ODAX a fait un nouveau plus haut absolu,
33:03ce qui est quand même très...
33:04On n'a pas le temps aujourd'hui, mais c'est quand même très intéressant d'en parler
33:07parce que quand on voit la situation de l'Allemagne, c'est quand même...
33:10Contrastuctif ?
33:11Ça interpelle.
33:13Bon, donc, on est...
33:15La différence entre les entreprises allemandes et la situation en Allemagne.
33:19Mais oui, effectivement.
33:20Donc, saisonnalité négative.
33:22Donc, ça veut dire pour moi qu'il n'y a pas forcément un risque de baisse très important.
33:26D'ailleurs, le VIX, il est bien redescendu, mais il n'est pas redescendu trop bas.
33:29À 10 ? Ah, on n'est pas revenu à 10, non ?
33:31Au tour de 16, 17.
33:32Il y a quand même du prime pour payer les couvertures de risque.
33:36Donc, ça veut dire qu'on est quand même dans un marché qu'on a un petit peu...
33:39En anglais, on dit foifi.
33:40Ça veut dire un petit peu fragile.
33:42Et donc, concrètement, comment ça peut se traduire sur le CAC ?
33:45Quand on regarde...
33:47Là, c'est un CAC 40 en vue hebdomadaire que vous nous apportez.
33:50C'est ça, Laurent ?
33:52Quel est le potentiel encore peut-être de consolidation ou de correction ?
33:58Je ne sais pas s'il faut le dire comme ça.
33:59Moi, je suis négatif.
34:00D'accord.
34:01Sur le CAC 40.
34:03Mais comme on se voit tous les mois, si je me trompe...
34:06Je vous le dirai.
34:07Je vous expliquerai pourquoi je me suis trompé.
34:09Mais techniquement, je ne peux pas être autre chose que négatif.
34:12Et c'est spécifique CAC ?
34:13Il y a un truc sur le CAC un peu à part aujourd'hui ?
34:15En tout cas...
34:16Ce n'est pas un indice qui a refait des sommets pour le coup ?
34:18Non.
34:19Voilà.
34:20Et il est quand même...
34:21Même le CAC GR qu'il faut comparer au DAX, il n'est quand même pas sur le niveau du DAX.
34:25Donc, le CAC, il est un petit peu malade.
34:27Il est un petit peu malade de son secteur du luxe,
34:29qui est quand même impacté négativement par une chine qui ne repart pas.
34:33Et ça, c'est quand même un problème.
34:36Et on ne le voit pas à l'écran, mais les volumes dans la remonte TADA,
34:40ils sont quand même plus faibles que dans la baisse.
34:43Et puis, on est sous une ligne de tendance haussière.
34:46On est sous une zone de résistance qui est quand même importante entre 7 746 et 7 900 points.
34:51On est au contact de moyennes mobiles qui sont baissières.
34:55Donc, en synthèse, en dessous de 7 900 points, point de salut.
35:00D'accord.
35:01Si on redépasse 7 900 points, c'est vraiment le niveau sur lequel il faut clôturer hebdomadairement.
35:06Pour neutraliser effectivement ce mouvement un peu compliqué.
35:08Et là, effectivement, je vous dirais, j'ai été trop négatif, je me suis trompé.
35:12Mais on a quand même une grosse zone maintenant qui nous attend.
35:15En fait, le CAC, il est un petit peu remonté dans le vide avec les autres indices.
35:18Maintenant, les choses sérieuses arrivent.
35:21On va voir si les acheteurs ont vraiment ce qu'ils ont dans le ventre et s'ils gardent leur position.
35:26En attendant, deux secteurs dont on a déjà parlé avec Bertrand et Jean-François.
35:33Mais allons-y sur l'analyse technique de ces secteurs au sein du stock 600 européen.
35:38La santé et l'assurance.
35:40Commençons avec l'assurance.
35:41Là aussi, c'est vrai que le graphique que vous nous apportez montre la régularité du parcours qu'on peut avoir sur ce secteur.
35:46Oui, alors moi, je ne pouvais pas ne pas vous parler de l'assurance.
35:50Avec évidemment en toile de fond, on n'en a pas parlé dans cette émission, la baisse des taux de la BCE.
35:54Parce que quand même, c'est quelque chose auquel on peut s'attendre et qui devrait avoir lieu.
35:59On a techniquement en haut du tableau un très beau parcours avec une consolidation bien ordonnée
36:05qui montre qu'il n'y a pas beaucoup de vendeurs au moment où le secteur consolide.
36:08Et puis là, ça repart à la hausse.
36:11En dessous, on a le ratio de force relative par rapport au stock 600 qui est haussier.
36:15Donc, ça veut dire que quand le stock 600 baisse, le secteur baisse moins.
36:19Et quand il se remet à monter, le secteur va plus vite.
36:23C'est quand même très positif.
36:24Puis, on a un rate of change qui calcule la vitesse du ratio de force relative qui est aussi au-dessus de zéro,
36:29qui est plutôt bien orienté.
36:30Donc, moi, l'assurance, je considère que parmi les secteurs défensifs qu'il faut, à mon avis,
36:35privilégier en cette rentrée scolaire, donc santé, assurance et même utilities, télécom, ça me plaît.
36:42Je pense que c'est un des secteurs que je préfère le plus.
36:45Là, le consensus est plein et entier sur ces secteurs qui ont été cités par tout le monde.
36:50Et sur le secteur de la santé, là aussi, on voit d'ailleurs à peine,
36:53il n'y a même pas eu de trou d'air au mois d'août sur ce secteur de la santé,
36:57qui a joué pleinement son rôle de valeur dans le secteur défensif.
37:01Absolument.
37:02Donc, plus haut historique.
37:03Alors, il y a évidemment des stars, mais les composants du secteur, d'une manière générale, sont forts.
37:08Moi, c'est un secteur…
37:10Même stock par stock ?
37:11Oui.
37:12On est à peu près à 80% des composants qui sont en tendance haussière.
37:15En Europe, c'est quand même très fort.
37:17Ce n'est pas le cas aux États-Unis.
37:18Il faut toujours le rappeler.
37:19On a vraiment deux histoires différentes.
37:22À l'électoral, peut-être que la santé américaine aime moins les années électorales aux États-Unis.
37:26Oui.
37:27Depuis que Kamala Harris est apparue sur les radars des possibilités du secteur de la santé,
37:35il souffre un peu aux États-Unis.
37:37Il y a toujours beaucoup de politique dans la santé américaine.
37:39Exactement.
37:40Donc, secteur de la santé, toujours très positif.
37:41Même diagnostic, tendance haussière, très linéaire, peu de vols, RSI suracheté,
37:46il y a du momentum, ratio de force relative en pleine progression, rate of change positif.
37:51Techniquement, tous les indicateurs sont bien orientés.
37:54Ce n'est pas dire que ça va forcément continuer de monter à la même vitesse
37:58comme ces dernières semaines, ces derniers mois.
38:00Mais en tout cas, c'est clairement, pour moi en tout cas, un secteur qu'il faut surpondérer dans son portefeuille.
38:06Est-ce qu'on peut dire un mot de l'or pour finir ?
38:08Oui.
38:09C'est vrai que pour le coup, c'est quand on regarde dans les médias un peu généralistes,
38:15on a parlé de l'or cet été pour indiquer qu'effectivement, c'était au sommet historique.
38:21Et donc, les médias généralistes se réveillent un peu généralement dans ces moments-là.
38:25Qu'est-ce que ça nous dit ?
38:27Est-ce que partant des records qu'on contient d'ailleurs encore aujourd'hui à plus de 2500 dollars l'once,
38:31quel potentiel restant est-ce qu'on peut imaginer encore pour l'once d'or ?
38:35Alors, il faut faire la différence court-moyen terme et long terme.
38:38Long terme, je reste bullish sur le gold et je pense qu'on va...
38:42Long terme, c'est quoi pour vous, Laurent ?
38:44Ça veut dire 12-18 mois.
38:45D'accord.
38:46Je pense qu'on a devant nous encore un potentiel d'appréciation.
38:49Je ne serais pas surpris de voir l'or se traiter à 3000 dollars.
38:52Maintenant, tactiquement, sur du moyen terme, on a une sortie de range.
38:57Cette sortie de range n'est pas belle, encore une fois.
39:00C'est le contrat futur octobre avec des volumes qui baissent dans la hausse.
39:05On a plutôt envie de voir le contraire.
39:07On a des positions ouvertes qui divergent négativement.
39:11Donc, ça veut dire que si l'or nous faisait le cadeau de revenir sur les 2447 dollars,
39:18on a un point d'achat.
39:20D'accord.
39:21Et si il retournait sur les 2305, ce que je n'anticipe pas,
39:25mais qui pourrait arriver si Powell déçoit, si le dollar rebondit, etc.,
39:29c'est un super point d'achat, donc haussier sur l'or.
39:32La question, c'est où ?
39:342447, 2305, retournant le range, tout se paye sur l'or, tous les replis se payent.
39:39Je pense qu'il a encore un boulevard devant lui.
39:41Très clair.
39:42Petit retracement de l'or qui serait cohérent avec votre scénario,
39:45d'un Powell qui déçoit, d'un dollar qui remonte un peu, etc.
39:49Une dette d'action qui rebaisse un petit peu.
39:51On verra si tout se passe, se met en place au cours des prochains jours et des prochaines semaines.
39:57Pour conclure, Jean-François ?
39:58Je pense que sur Powell, il y en a peut-être beaucoup qui ont acheté la rumeur et qui vendront la nouvelle.
40:02On ne peut pas dire que le débat sur les baisses de taux
40:05était un débat camouflé ces derniers mois et ces dernières semaines.
40:09Je crois qu'effectivement.
40:10Donc c'est quand même visible et donc il y aura peut-être des prises de profit ou des changements.
40:13Absolument, aussi.
40:14Toute la question, on y revient, étant de savoir pourquoi la Fed va baisser ses taux.
40:18On le sait, parce que l'inflation a baissé, mais pourquoi est-ce qu'elle continuera de le faire ?
40:21Est-ce que c'est simplement pour accompagner le cycle ?
40:23Ou est-ce qu'à un moment, il peut se passer quelque chose d'un peu plus grave ?
40:26Ou pour des élections.
40:27Ou pour des élections, ou quelque chose d'un peu plus grave,
40:29qui nécessiterait là peut-être une force de soutien un peu plus importante.
40:32Bon, on verra, tout ça est encore devant nous.
40:34Merci beaucoup messieurs, merci d'être avec nous.
40:35Chaque dernier vendredi du mois, vous le savez, dans Smart Bourses,
40:38avec le grand tableau de bord des marchés.
40:40Et à mes côtés, Bertrand Lamiel, le directeur général de Ports en part gestion,
40:43Laurent Albi, responsable de Next Momentum,
40:45et Jean-François Bay, directeur général de Cantalice.

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