Vendredi 20 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Jean-Louis Cussac (Trader et formateur, Perceval Finance Conseil) , Philippe Béchade (Rédacteur en chef, La Bourse au Quotidien) et Romain Daubry (Membre de la cellule Infos d'Experts, Bourse Direct)
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00:00Le retour des trois sorciers, donc comme chaque troisième vendredi du mois, et pour ce démarrage
00:15de cette saison 5 de Smart Bourse, nous accueillons donc Philippe Béchade, le président des
00:19éconoclastes et rédacteur en chef de la Bourse au quotidien.
00:21Bonsoir Philippe.
00:22Bonsoir.
00:23Jean-Louis Cussac, bien sûr, Perceval Finance Conseil.
00:26Bonsoir Jean-Louis.
00:27Bonsoir tout le monde.
00:28Et enfin Dobri, le troisième des sorciers, membre de la cellule d'info d'experts de
00:31Bourse Direct.
00:32Bonsoir Romain.
00:33Bonsoir Pierre.
00:34Merci d'être là.
00:35Ça fait quelques mois qu'on ne s'est pas vus, mes chers sorciers, et donc on se retrouve
00:39pour cette échéance trimestrielle de rentrée.
00:42Qu'est-ce qu'on peut en dire après notamment les secousses des derniers jours ? Qu'est-ce
00:47que nous donnent par exemple les niveaux de compensation qu'on a eus tout à l'heure
00:51à 16h sur le CAC, Romain ?
00:53Déjà, ils sont quasiment strictement les mêmes que ceux du mois de juillet par exemple
00:57à deux points près, puisqu'on a clôturé en hausse ce mois-ci d'un 25% par rapport
01:00à l'échéance du mois d'août, qui était à 435, 7 435, on clôture à 7 528,30, donc
01:06on pense à 7 528,30 ce soir sur l'échéance du mois de septembre, donc on clôture cette
01:11échéance trimestrielle, qui est quand même une échéance importante, avec des comportements
01:15qui sont assez différents, c'est ça qui marque le plus entre l'Europe et les États-Unis.
01:19Alors, on a l'Europe et à l'intérieur de l'Europe aussi des comportements différents.
01:23L'annonce de la dissolution a complètement plombé notre indice parisien et on n'a plus
01:29aucun intérêt à Paris.
01:30Il y a un CAC 40 spécifique ?
01:32On est loin des plus hauts, contrairement à l'Eurostox, qui est évidemment par construction
01:37entre deux eaux, et du DAX, qui est en train de déborder des niveaux techniques et des
01:40résistances majeures, donc on a un comportement déjà très différent au sein de l'Europe,
01:47et puis entre l'Europe et les États-Unis, c'est aussi marquant.
01:50Si on regarde vraiment du côté de la construction et sur les marchés dérivés, on a connu
01:55évidemment les épisodes de volatilité, pour des raisons différentes, il serait intéressant
01:58peut-être de revenir sur le cas NVIDIA et la construction qu'il y avait à cause du
02:03côté spéculatif et de l'énorme position sur options au moment des publications, mais
02:07on a construit dans la hausse et dans le rebond qu'on a connu par rapport au début du mois
02:12d'août sur les marchés américains, de l'intérêt.
02:15On a construit avec du soutien, on a connu plus d'intérêt sur les marchés américains,
02:20on n'a pas un soutien extrêmement fort, on monte et on repasse en zone d'optimisme,
02:24on était avant les publications d'entreprise au mois de juillet en zone de complaisance,
02:28on se méfiait d'un trou d'air possible, ça a été confirmé, les publications ont
02:31confirmé ce petit trou d'air, ça a été gommé, les stress du mois d'août ont positionné
02:37les opérateurs dans un niveau de pessimisme et de prudence, on est passé carrément en
02:41alerte plus que rouge vif, on a essayé d'aller très vite, mais ça a été le cas, on a
02:46un niveau de volatilité et de prudence et de protection des portefeuilles qu'on n'avait
02:50pas connu depuis longtemps et là on repasse très rapidement à des niveaux d'optimisme
02:54sur les indices américains, une volatilité sous les 16 et donc un comportement qui est
02:59différent.
03:00En Europe, on a connu ce trou d'air dont on a vu que le rebond n'a pas été étayé
03:04du tout, on s'en méfiait, alors c'est difficile quand pendant trois semaines on monte régulièrement
03:08tous les jours un petit peu mais qu'on voit qu'il n'y a pas de volume, qu'il n'y a pas
03:11d'intérêt du côté des marchés dérivés, qu'il n'y a pas d'initiative, on sait que
03:14ce risque est important et on a connu effectivement à la rentrée du mois de septembre un nouveau
03:18trou d'air sur les indices européens qui, pour l'instant, est en balance, mais on n'arrive
03:22pas à retrouver du souffle, on n'arrive pas à retrouver de l'intérêt, la position
03:25ouverte, je regarde à peine le CAC 40 qui est vraiment à des niveaux d'intérêt
03:29stables mais moins importants que par le passé, mais même sur l'Eurostox, on est à environ
03:353 millions de contrats futurs ouverts, un peu moins à hier soir, il serait intéressant
03:38de voir ce qui va être reconduit dès lundi après l'échéance d'aujourd'hui, mais
03:43avec une position moyenne qui est plutôt de l'ordre de 3 500 000 contrats au cours
03:46des trois dernières années et qui a déjà été en baisse, donc on a progressé énormément
03:49sur l'Eurostox depuis octobre 2022 et octobre 2023 mais toujours avec cette divergence d'intérêt
03:54et là on arrive avec un scénario assez ouvert, on n'a pas de pression baissière ou la petite
03:59pression baissière qu'on a connue elle a été assez rapidement gommée, on a des niveaux
04:02de couverture et de la prudence dans les portefeuilles un petit peu plus bas sur les niveaux qu'on
04:05a testés, 7 250 autour sur l'indice CAC 40 et des niveaux à peu près équivalents
04:11sur l'Eurostox, mais on n'arrive pas non plus à créer de relais haussiers forts et
04:15comme on le craignait, l'annonce d'hier de baisse d'étau aux Etats-Unis a créé un
04:22petit mouvement haussier certes, mais qui n'a pas été suivi de relais, j'y vois moi
04:26beaucoup un élément technique, c'est qu'on approchait de l'échéance des marchés dérivés
04:30et donc des opérateurs qui se sont créés des contrepieds, on a payé, parce qu'on a
04:34franchi des niveaux, comme 4 900, un niveau important et un pivot sur l'Eurostox, qui
04:39a entraîné pour des raisons d'arbitrage et d'équilibrage des positions, une accélération
04:42haussière, mais qui n'était pas étayée. Par ailleurs, sur les indices américains
04:46comme le S&P, on arrive sur des niveaux de résistance majeurs, 5 730, c'est une cible
04:51de long terme, c'est pour vous donner une gradation dans le marché là, de dézoomer
04:56vraiment énormément, 5 730 c'est la cible qu'on fixait à peu près en début d'année,
05:02donc il y a quelques mois maintenant, donc neuf mois par définition maintenant, et c'est
05:07à mon sens le niveau dans lequel on va pouvoir entrer, dans un terme de comportement de marché,
05:11en euphorie. Quand on entre en euphorie, ça ne veut pas dire qu'on n'arrive pas plus
05:14loin, je pense que le S&P a encore de la place, et progresser au-delà de ces niveaux-là
05:18de l'ordre de 10 à 15% sans problème, ça n'est qu'une feuille de route, je ne fais
05:21pas de contradiction. Mais on franchit une étape, c'est-à-dire, on ne s'est pas retrouvé
05:24à ce niveau d'euphorie sur le marché américain depuis peut-être très longtemps. Très longtemps,
05:29très longtemps, et on a buté contre ce niveau qui est le début de la zone d'euphorie à
05:34mon sens, que j'avais cadré de cette façon-là. Donc on a des comportements assez différents,
05:37et je pense qu'on va y aller, et qu'on va aller chercher des extensions, je vous dis,
05:41de l'ordre de 10 à 15% sans problème sur le S&P, dans les mois qui viennent. Mais là,
05:44à court terme, on a un petit hiatus, on arrive sur des tops, sur les indices européens,
05:48on est dans une zone d'incertitude, on a un peu de mieux sur l'Eurostox, et sur l'indice K40,
05:53on a un comportement et certaines valeurs sur lesquelles on ne peut pas exclure un comportement
05:56baissier un peu plus marqué, on a quand même le luxe qui est au plus bas, et l'assurance au plus
06:00haut. Euphorie, au risque d'euphorie sur le S&P 500, avec un VIX quand même qu'on a vu remonter,
06:05qui n'est pas revenu à 10, qui est plutôt entre 15 et 20, même plutôt peut-être 16, 17 aujourd'hui,
06:11on peut être en euphorie sur le marché américain avec ce niveau de VIX par exemple ? Je précise ma
06:17pensée, quand je dis qu'on met un pied au niveau, quand on frôle la zone d'euphorie, je vous dis,
06:21au-delà de ce niveau-là, on peut encore progresser de 15%. L'euphorie, elle se construit,
06:25elle se crée pendant longtemps. Donc on n'est pas en euphorie sur ce marché-là,
06:28je dis que c'est la zone qui est le début de l'euphorie. C'est le début du commencement de
06:32l'entrée dans l'euphorie ? Exactement. On parlait en octobre 2022 de peur, puis de scepticisme en
06:372023, d'optimisme en 2024, là on touche des niveaux qui deviennent importants. Jean-Louis ? Je suis
06:43d'accord à peu près sur tout, sauf sur le niveau d'euphorie, parce que je pense qu'on y est déjà
06:46depuis un bout de temps tout de même, sur aux Etats-Unis. Alors en Europe, c'est vrai qu'on
06:51sous-performe, mais à SML, elle a beaucoup baissé, le secteur, ça va pas trop, Soitech par exemple,
06:59STM, c'est pas bon. Total, pour le CAC 40, bon ben le pétrole est plutôt, bon là il a rebondi,
07:06mais il est plutôt un peu bas. Et puis LVMH, tout le luxe, ils sont au tapis, parce que l'Asie s'est
07:14déficiée avec la Chine, etc. Et surtout, eh bien, c'est quoi le moteur éventuel ? Qu'est-ce qu'on a
07:23dans le pipeline ? Qu'est-ce qu'on espère ? Voilà, c'est tout, tout simplement. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
07:29froidement, si on nous dit, bon ben voilà, je veux investir sur la zone Europe, ok, bon ben il faut
07:36vraiment se dire qu'on a entamé un processus de baisse de taux. Oui, j'ai l'espoir du marché
07:41aujourd'hui, il est assez clair, les banques centrales vont baisser les taux, elles vont
07:43continuer de le faire, et elles vont le faire à un rythme, selon le marché en tout cas, assez soutenu.
07:49C'est ça l'espoir ? Voilà, ben c'est pour ça que j'ai trouvé ce que j'allais dire. Donc voilà, il y a ce processus de
07:56baisse des taux qui a été donc enclenché avant en Europe, les Etats-Unis accélèrent fort, là, avec 0,5, puis deux
08:02baisses de 0,25 attendues. Donc tout le monde va dans ce sens-là. Et sinon, on n'a toujours pas de
08:12gouvernement, on ne sait pas où on va. Ça, c'est grave pour le CAC, ça ? Non, mais à un moment donné, on ne sait pas
08:19où est-ce qu'ils vont taxer, quoi. Ah, d'accord, d'accord, oui, mais on ne connaît pas le résultat de l'élection américaine
08:25non plus, enfin, je veux dire, je ne suis pas sûr que la planète marché tourne. Alors, je ne dis pas que ce n'est pas un sujet,
08:31je ne veux pas m'ignorer, mais ce serait la formation de monde à gouvernement français, je ne suis pas sûr que ce soit ça
08:36qui change la phase des marchés mondiaux aujourd'hui. Pour le CAC, je parle, moi. Pour le CAC, ok. Pour le CAC, déjà, je suis d'accord.
08:42— Il y a eu le risque de gouvernement qui a été un problème, mais... — Non, mais il y a quand même... Rappelez-vous, après l'élection législative,
08:49on avait fait une liste de valeurs qui avait un chiffre d'affaires au 100% en France jusqu'à 2 tiers. Il y avait des valeurs importantes.
08:57Et les gens s'inquiétaient. Ils les ont massacrés. Engie, elle est passée de 16 à 13, et elle est remontée à 16, là, au plus haut historique.
09:05Enfin le récent, en tout cas. Et là, on voit pas trop ce qu'ils pourraient, en effet. Moi, c'est ce que j'ai écrit hier soir. Hier soir, je dis
09:13« Mais bon, ça paye, ça paye ». Là, en effet, il y a des facteurs techniques importants, des phénomènes de construction qui font qu'il faut hedger.
09:21Absolument, les options vendues. Probablement qu'il y a des ventes. De toute façon, il y a une spéculation qui s'est calmée en Europe
09:30et qui est très importante aux États-Unis sur les options jour. Et 1, 2, 3, 4, 5 jours, c'est énorme. Ça spécule énormément. Il y a des contrepieds.
09:43Et Nvidia représente un volume massif d'options. On m'a dit jusqu'à 2 tiers des options traitées, c'est des options Nvidia.
09:49300 milliards de positions d'options au moment de l'application des résultats. Je rappelle que le volume sur le CAC 40 hier qui était en hausse, c'était 3 milliards.
09:56Oui, 100 fois moins, oui. Merci pour cette précision.
10:00Non, mais le CAC 40, même plus personne n'en... Enfin, au niveau des gestions et... Enfin, ce qui est... Les benchmarks, c'est...
10:07Ben oui, c'est le stocks, l'Eurostox, bien sûr. C'est normal, c'est des indices plus larges.
10:13Mais enfin, bon, LVMH, quand même, c'est une des plus grosses pondérations de l'Eurostox.
10:17Oui, c'est dans l'Eurostox, voilà, c'est ça.
10:19Bon, on a une visibilité qui n'est pas très très forte. L'euro est monté et se tient bien encore, mais il a peut-être atteint un petit premier palier.
10:30Alors moi, j'étais acheteur depuis un bout de temps, quand même. A l'air de sous 1,08 peut-être. Mais enfin, là, on est nettement au-dessus.
10:37Et là, c'est pareil. Bon, c'est la conséquence de la baisse des taux aux États-Unis. Le dollar a baissé un petit peu.
10:45Bon, rien ne nous prêtera à penser qu'on va vraiment booster sur l'euro. Non, on va y aller doucement, je pense.
10:53Peut-être qu'on aura des accélérations un peu plus tard. Mais il y a quand même une incertitude très forte sur l'avenir.
11:00Et ce qu'on voit également, c'est une dispersion de performance très forte sur les actions, avec toujours une baisse des taux.
11:09Ça devrait quand même profiter aussi aux valeurs un peu fragiles, etc. Mais de toute façon, comme on ne leur prête pas vraiment,
11:13il faut trouver des pigeons, des investisseurs. Je l'ai fait un peu exprès, mais vous vous en doutez.
11:19Il y a quand même des gens qui ont investi dans des boîtes qui ont tout avalé.
11:23Le Russell 2000, visiblement, termine le trimestre un peu mieux que les trimestres précédents. Il y a quand même des secteurs...
11:30L'immobilier coté, par exemple. L'immobilier coté, on ne peut pas dire que ce ne soit pas un secteur qui ne profite pas des baisses de taux aujourd'hui, par exemple.
11:37C'est des secteurs à la cave, il y a encore 6-9 mois.
11:40Vous avez donné un exemple, c'est le Russell. Vous n'avez pas dit les milles et les small caps françaises.
11:44Là, je parlais... Voilà. Non, mais on y revient toujours à...
11:46Dans l'univers français, OK.
11:47Dans l'univers français, on voit les augmentations de capital, comment elles se passent. C'est pour ça, quand je parle un peu, c'est-à-dire que...
11:53Le pigeon, c'est aussi celui qui est actionnaire, qui n'a pas de DPS, qui voit passer devant lui une augmentation de capital 30, 40, 50% en dessous du prix coté,
12:01et qui se réveille un matin en se disant « mince, je suis dilué, je suis dilué et mon titre, il s'effondre ».
12:08Voilà, c'est là où il y a quand même, quelque part, quelqu'un qui se fait avoir et qui se fait un peu pigeonner. Voilà.
12:16– Philippe, qu'est-ce qui caractérise cette phase de marché et cette échéance trimestrielle de rentrée ?
12:22– D'abord, moi, ce qui m'a rassuré, réjoui, c'est que l'économie américaine est en bonne santé.
12:31Monsieur Powell l'a rappelé, il y a de la croissance, l'inflation s'assagit, la consommation est résiliente, donc ça va vraiment très bien.
12:45Donc, je vous prescris des antibiots en 50 mg, je vous mets deux fois 25 d'anti-inflammatoires, et puis également 50 ml d'insuline.
13:01Vous allez très très bien, je vous assure. – Il aurait fallu qu'il monte les taux ?
13:05– Non, non, mais c'est merveilleux. – Parce qu'il a envie que ça reste comme ça.
13:10Il a envie de stabiliser le patient. – Le patient, je vais vous dire de quoi il souffre.
13:15Si je vous dis 380, est-ce que ça évoque quelque chose pour vous ?
13:19– Euh… – Non.
13:20– Un déficit ? – Oui.
13:22– C'est 380 milliards d'argent de déficit pour le seul mois d'août 2024, c'est le plus gros déficit de l'Histoire.
13:35– Déficit budgétaire fédéral américain.
13:36– Plus important que pendant le Covid et le coéquident de coûte.
13:40Faites un rapide calcul. C'était 12 milliards de déficit supplémentaire par jour.
13:47Nous, on a Bruno Le Maire qui nous a fait ça sur 7 ans par mois.
13:53Là, aux États-Unis, c'est tous les jours qu'on rajoute 12 milliards.
13:58Donc si ça continuait comme ça, c'est facile.
14:01On serait à 4 200 milliards de dettes supplémentaires.
14:07Ça ferait 15% du PIB américain.
14:11– Bon, enfin là, on est dans le sprint final d'une élection présidentielle.
14:13Philippe, vous le savez aussi bien que moi.
14:15C'est pas maintenant qu'on va couper le soutien budgétaire.
14:20– J'entends tous les discours.
14:22Écoutez, regardez, l'économie américaine, quelle croissance à côté de ça.
14:26Nous, en Europe, on se traîne.
14:28Là, actuellement… – Vous préférez la situation européenne ?
14:31– On est sur 8% de déficit aux États-Unis.
14:34Donc c'est quand même un petit peu au-delà des 5-6 qu'a la France.
14:37Donc si vous faites 8% de déficit et que vous créez 2% de PIB,
14:42vous avez donc créé 8 dollars pour en sortir 2.
14:46Je ne sais pas où est l'exploit.
14:49– Et vous préférez la situation en Europe, du coup ?
14:50Au moins, les finances publiques agrégées sont saines ?
14:54– Les finances publiques de la France ne le sont pas.
14:56– Non, mais agrégées zone euro, j'entends.
14:58– Un peu plus, mais enfin…
15:01– Un peu plus, quand même.
15:02– L'année prochaine, ça sera quoi ?
15:04Ça sera imprimer 10 dollars pour faire 1 dollar de PIB ?
15:07– On verra ce qu'il se passe le 5 novembre et après, déjà, Philippe…
15:10– Sérieusement, sérieusement, là.
15:11– Mais je sais.
15:12– On est sur la trajectoire du désastre.
15:15Imprimer 8 dollars pour faire 2 dollars de PIB,
15:18c'est la trajectoire du désastre.
15:20Alors après ça, vous construisez tout ce que vous voulez,
15:23le narratif, tout va bien, mais je vous dis,
15:26je ne sais pas combien de temps les créanciers des Etats-Unis
15:29vont continuer dessus.
15:30– On peut parler de ça, Philippe.
15:33C'est quoi le point de rupture pour vous ?
15:35Parce que cette situation de chute en avant,
15:38de faire rouler la canette le long de la route,
15:41comme disent les Américains,
15:42ça fait 30 ans ou 40 ans, comme dirait Jean-Pierre Petit,
15:46qu'on vit en économie de bulle,
15:47et que voilà, c'est l'état de fait du monde aujourd'hui.
15:52– C'est écrit dans les cahiers verts depuis très très longtemps.
15:55– Ça n'innove pas encore une fois le problème.
15:57Est-ce que le point de rupture, c'est là ?
15:58– On ne le sait pas à l'avance.
16:00Tout ce qu'on sait, c'est que c'est juste absolument pas tenable.
16:04Aujourd'hui, le déficit américain atteint 35 400 milliards,
16:09donc c'est 10 fois celui de la France.
16:11– Oui, normal.
16:13– Mais voilà, l'économie américaine,
16:16ce n'est pas 10 fois l'économie de la France non plus.
16:19Donc là, tout le monde s'extasie,
16:22mais parce qu'on ferme les yeux sur l'éléphant dans le corridor.
16:27Et puis, depuis trois jours, les taux se sont retendus.
16:30Ils ont repris 15 points aux États-Unis.
16:33Alors moi, j'ai bien les explications.
16:34Oui, on est repassé « risk on », donc tout ce qui est « risk off »,
16:37alors voilà, on jette.
16:39Mais je me dis qu'à un moment…
16:42– Il y a des gens vigilants sur le marché obligataire
16:44qui disent quand même que ça vaut le coup
16:46de mettre une petite prime sur des taux longs
16:48à 10 ans, à 30 ans aux États-Unis aujourd'hui.
16:50– Et sur l'or aussi, et sur l'or aussi.
16:53Alors bon, mécaniquement, oui, les taux baissent,
16:55donc l'or monte.
16:56Mais je pense qu'il y a peut-être aujourd'hui des gens
16:58qui commencent à se dire « mais ça n'a pas de sens ».
17:01Là, aujourd'hui, le S&P, il représente 2,2 fois le PIB américain.
17:07Bon, je rappelle…
17:08– C'est l'indicateur Buffett, ça ?
17:10– C'est ça.
17:10En 1929, c'était 2.
17:14Et en septembre 2000, cœur de la bulle des dot-com,
17:19c'était un 1,95, alors on est à 2,20.
17:23Et tout ça assis, non pas sur une croissance
17:25qui était réelle en 2000, parce que les dot-com,
17:29d'accord, c'était des bulles,
17:30mais enfin il y avait de la vraie croissance.
17:32Là, c'est une croissance 100% à crédit.
17:35Donc je le répète, on est sur la trajectoire du désastre.
17:38– Laisse-nous en avant.
17:38– Mais voilà, l'orchestre joue à tue-tête
17:41sur le pont du Titanic, il n'y a pas de problème.
17:45– Romain, on reparle d'NVIDIA effectivement,
17:48les enseignements de NVIDIA, de la réaction de marché,
17:51de ce que ça implique pour les 7 magnifiques
17:54aujourd'hui dans l'environnement de marché actuel.
17:56– Oui, bien sûr, alors c'était vraiment intéressant techniquement
17:58parce que c'est la partie technique et l'aspect technique
18:00qui ont joué énormément sur NVIDIA.
18:02Moi, je reste quand même, je veux préciser les choses constructives
18:05sur le marché et notamment sur les marchés américains.
18:07Je parle de grandes zones d'intérêt,
18:08c'est pour ça que je viens préciser depuis octobre 2022.
18:10– Oui, point bas majeur des indices mondiaux.
18:14– Exactement, et ça, ça a du temps à se retourner
18:15et de la même façon, pour une euphorie,
18:17il faudra du temps à se retourner et avec une volatilité à ces niveaux-là,
18:20ce n'est pas le cas.
18:20En revanche, là, au moment de NVIDIA,
18:22il y a une telle cristallisation sur le titre au moment de sa publication,
18:25des montants d'options, des positions d'options ouvertes
18:28pour 300 milliards de dollars, c'est colossal.
18:30– C'était fin août, c'est ça.
18:31– C'était fin août, c'était une des courses de la rentrée
18:38entre Jackson Hole, NVIDIA et les banques centrales.
18:41On a passé toutes ces courses de la rentrée pour l'instant,
18:43à peu près correctement sur la plupart des indices.
18:46NVIDIA, on avait cristallisé, en fait, sur ce titre-là,
18:48à tel point que le pari était plutôt haussier
18:51et qu'en fait, il y avait ce faux mot qui a créé un problème,
18:55c'est que la plupart des positions étaient majoritairement à l'achat,
18:59pas la plupart, mais la majorité,
19:01et malgré une publication qui était, encore une fois,
19:04au-delà d'un consensus et des publications qui étaient extraordinaires,
19:07c'est là où je continue à rester positif et constructif
19:10sur le marché américain, il y a quelque chose qui se passe
19:12et je pense que ça commence à ruisseler sur d'autres secteurs,
19:14on pourra y venir et donc, par exemple, l'économie digitale,
19:18qu'on oublie un petit peu si on regarde des benchmarks
19:21et des paniers de ce côté-là,
19:22tout ce qui porte le nom de l'intelligence artificielle,
19:23ça stagne, mais tout ce qui est économie digitale,
19:26qui va donc bénéficier de ça, c'est un peu des...
19:28Donc, c'est la deuxième vague des gagnants, là,
19:30qui commence à monter un peu.
19:31Qui commence à monter et qui rattrape.
19:33On voit que la participation sur l'indice S&P était plus importante.
19:36Et le cas NVIDIA, il a été vraiment intéressant
19:37parce que qu'est-ce qui pouvait se passer d'autre
19:39quand tout le monde est acheteur,
19:40vous connaissez le principe sur le marché,
19:41il n'y a pas de nouveaux entrants.
19:42Et donc, au moment de la publication,
19:43ça a fait un peu le yo-yo et puis ça a stagné.
19:45Et on s'est dit, comment le titre peut baisser
19:47avec une publication pareille ?
19:48Enfin, le quart de ça pour une entreprise normale,
19:51ce serait... On crierait au génie.
19:54Donc, mais c'était l'aspect technique.
19:56Il a fallu un grain de sable, donc,
19:58à l'annonce d'un probable procès
20:02ou en tout cas d'une enquête sur une trop grosse...
20:06Anticoncurrence.
20:07Anticoncurrence.
20:07Oui, une position concurrentielle.
20:09Il y a un début de regard de l'administration américaine
20:12sur la position concurrentielle de Nvidia aujourd'hui.
20:14Exactement.
20:14Il a fallu un grain de sable pour que...
20:17On trouve un petit prétexte, entre guillemets,
20:18pour dégonfler cette position.
20:20Et donc, les paréhaussiers ont entraîné le décalage
20:22et le mouvement de volatilité qu'on a connu.
20:23Mais en fait, Nvidia est dans un grand trading range.
20:25Énorme.
20:26Oui, oui.
20:27106 en bas, 140 en haut, j'arrondis.
20:29On peut même mettre des extensions en bas à 90 dollars.
20:31C'est gigantesque, mais c'est à la mesure de la valeur.
20:34Pour moi, il n'y a pas de retournement de tendance sur le titre.
20:36Et encore une fois,
20:37il y a encore des choses constructives sur le sujet.
20:40D'autant qu'il y a une semaine à peine, je crois,
20:42sur une séance avec une conf de Jensen Huang
20:45qui dit qu'il n'y a pas de problème de demandes.
20:47Non, mais Nvidia arrache tout.
20:49Ça prend 8%.
20:50Et Nvidia emmène tout le secteur des semi-conduiteurs
20:54qui est d'ailleurs, je crois, ce jour-là,
20:55le seul secteur à monter et à tirer le S&P en hausse.
20:59Exactement.
21:00Et donc...
21:00Sur une séance, on a encore ces mouvements-là.
21:03Sur une parole.
21:04Sur une parole, oui.
21:04Donc, c'est pour dire que...
21:05Celle de Jensen Huang, en l'occurrence.
21:07Oui, mais il avait fait mieux qu'une parole.
21:09Il avait fait des publications extraordinaires 10 jours avant.
21:11Donc, il y a ce côté-là, une cristallisation
21:13et un aspect technique qu'il ne faut vraiment pas négliger
21:16et qui fait qu'on peut rester constructif.
21:17Maintenant, pendant ce temps-là,
21:18on n'a pas le même comportement sur les marchés français du tout.
21:20Et si on regarde STM,
21:21elle est en train de passer sous les plus bas.
21:23Elle s'installe franchement sous les plus bas du mois d'août.
21:26Et donc, il y a pour elle et d'autres titres du CAC 40
21:29le même type de comportement.
21:31Et donc, on a vraiment une divergence.
21:33Donc, constructif sur les marchés américains.
21:35Le cas Nvidia, pour moi, c'est du technique vraiment.
21:38Ça reste, à mon avis, à conserver
21:40et quelque chose de fort pour la suite.
21:43En Europe et en France, il faudra qu'on regarde dans le détail.
21:46Mais on a des comportements qui sont très lourds.
21:48Le secteur automobile, notamment.
21:49Stellantis sous 13,87, ce n'est pas bon du tout.
21:52Elle avait fait une figure de retournement baissière.
21:54La cible, c'est plutôt 10,20 de maintenant.
21:56Jean-Louis, le secteur auto, je trouve que c'est un bon exemple.
21:59Quand le marché n'a priceé la fin du monde comme ça pour un secteur,
22:02et Dieu sait si le secteur automobile
22:04a vu déjà des pricings de fin du monde.
22:06Je veux dire, c'est régulièrement qu'on voit ça.
22:09Il y a des problèmes conjoncturels, structurels, etc.
22:12Qu'est-ce que ça inspire en termes de trading ou d'investissement ?
22:16Est-ce qu'on se dit que tout est dans les cours
22:18et que ça devient asymétrique ?
22:20Ou est-ce que c'est l'idée du couteau qui tombe ?
22:24Étant donné qu'en début d'année, tout allait bien
22:27et qu'on nous proposait des perspectives très intéressantes,
22:31très bonnes, magnifiques.
22:34Un nouveau monde, quoi !
22:36Une moto avec des marges !
22:38On va produire des batteries en veux-tu en voilà,
22:42sauf que pas du tout.
22:44Ceux qui fabriquent les batteries, ils mettent la clé sous la porte.
22:48Même quand ils demandent des subventions, ils en ont moins.
22:52Et les voitures électriques ont chuté en Allemagne.
22:57L'inverse de matriculation ces derniers jours, c'était catastrophique.
23:01Les véhicules électriques, c'est moins 70 en Allemagne.
23:03Voilà, 69 et quelques.
23:05Et donc, Stellantis par exemple,
23:08je ne sais pas, ils ont tous les problèmes de la Terre.
23:10Avec l'airbag et le moteur PureTech,
23:13où là il y a des menaces très importantes.
23:16Pour moi, le PureTech, c'est terrible parce que,
23:18en dehors du fait que les gens vont demander un nouveau moteur,
23:21mais ils ont risqué leur vie parce que ça entraîne des problèmes de freins, de ceci, de cela.
23:24Enfin, ça fait peur.
23:27Tout ça vient s'ajouter au problème de la demande électrique,
23:31aux pertes de parts de marché sur des marchés clés comme la Chine, etc.
23:36Et en plus, il y a des sujets industriels,
23:38alors là, spécifiques chez Stellantis,
23:40on rajoute des couches comme ça à chaque fois, j'ai l'impression.
23:44C'est de moitié par hasard, c'est sûr.
23:47Et puis là, quand on voit le marché un peu repartir,
23:50elle ne repart pas, elle ne veut pas.
23:52Et bon, on voit d'abord que tout le secteur est très affecté
23:57quand le marché repart hier,
23:59elle faisait plus 2, puis le lendemain, elle fait moins 3.
24:02Et quand on parle justement de dispersion de performance sur les actions,
24:07là aussi, c'est énorme.
24:09La vitesse à laquelle un secteur comme ça peut se retourner.
24:12Encore une fois, jusqu'à avril, c'était le secteur leader.
24:16On en parlait comme un nouveau cycle, une nouvelle vie,
24:19une nouvelle histoire pour le secteur automobile.
24:21Faire des perspectives, c'est compliqué.
24:23En même temps, il suffit de regarder devant soi,
24:26la situation actuelle, elle est dangereuse,
24:29elle est menaçante pour le secteur automobile.
24:32– Vous n'avez pas envie d'être contrariant avec cette histoire-là ?
24:35– Je ne l'achète pas.
24:36Je pense que pour digérer cette situation, il va falloir du temps.
24:39Je pense que les prix ont largement le temps de se stabiliser avant de repartir,
24:43que les moyens mobiles se retournent, enfin sur le plan technique.
24:46Pour l'instant, il n'y a pas d'alerte.
24:49– Il n'y a pas de raison de s'y intéresser ?
24:50– Non, pas d'intérêt.
24:52– Philippe, sur l'auto, et puis je veux bien qu'on reparle aussi,
24:55vous avez évoqué le pétrole,
24:57il faut qu'on redise un mot de l'or peut-être, avec des objectifs,
25:00puisque ça devient l'actif qui signe une des meilleures performances,
25:02je crois, depuis le début de l'année.
25:04– Plus de 26.
25:06À commencer, ou plutôt terminer avec le chapitre auto,
25:10là, Peugeot est confronté effectivement à des problèmes technologiques
25:15qui n'étaient pas gravés dans le marbre,
25:19puisqu'en fait, on a découvert les problèmes sur PureTech, Ecotech,
25:22avec l'usure.
25:23Donc il a fallu que les premiers véhicules atteignent les 70 000, 80 000 kilomètres
25:27pour qu'on se rende compte que l'histoire de courroie baignant dans l'huile, etc.,
25:32elle se désagrège, et là, elle pourrit le moteur,
25:34mais complètement, c'est-à-dire que le moteur, il faut le changer.
25:37Et Peugeot a tellement misé sur ce moteur
25:40qu'il en a mis dans tous les Peugeot, les…
25:44– Donc un risque industriel énorme.
25:45– La 208, la DS, la C3, pratiquement tous les modèles, en fait,
25:51se sont retrouvés avec ce moteur,
25:52ce qui avait d'abord, au départ, eu plein de prix, etc., bref.
25:57Et ça a mal tourné.
25:58Donc comme ils ont mis que ce moteur-là,
26:00tout le problème, c'est que quand on mise tout sur un seul cheval,
26:04s'il se casse la patte, on connaît la suite.
26:08Bon, ensuite, il y a la transition vers l'électricité,
26:11où manifestement, ça ne prend pas aux États-Unis.
26:13Aux États-Unis, vous allez vendre des Tesla,
26:15mais vous ne vendrez pas une Chrysler électrique, ce n'est pas l'image.
26:18Quand on a un gros rame, on ne veut pas passer à l'électrique.
26:23On peut bien acheter le SUV d'Elon Musk, mais il n'y a rien à faire.
26:28Et le Jeep, ce n'est pas renouvelé.
26:31Et aujourd'hui, c'est pratiquement la voiture la plus chère.
26:35Mais ça ne se vend plus.
26:37Ça ne se vend plus, parce qu'il y a beaucoup d'Américains.
26:40On a beau avoir Wall Street au Zénith,
26:42on a beaucoup d'Américains qui sont en difficulté.
26:44– Je crois que même en Europe, je ne veux pas dire de bêtises,
26:46mais je crois que Volvo qui voulait être tout électrique, 100% électrique 2030,
26:51a dit, en fait non, à cet horizon-là,
26:54on continuera de vendre aussi d'autres types de moteurs.
26:57– Mais on entend le discours, ouais mais regardez en Norvège,
27:00ils sont maintenant à 50% d'électriques.
27:02Alors d'abord, un, le carburant est hors de prix évidemment.
27:06– En Chine aussi, ils achètent quand même aussi beaucoup d'électriques.
27:08La flotte s'électrifie vite en Chine.
27:11– Je crois qu'il y a plusieurs millions de voitures électriques invendues en Chine.
27:14Il y a des parcs immenses.
27:16Pour en revenir à la Norvège et du genre, voilà ce qui nous attend.
27:20La Norvège est juste en avance sur nous.
27:21Alors déjà, ils ont archi surtaxé le carburant pour dissuader les gens.
27:27Et puis surtout, vous savez que la Norvège, on n'y circule pas
27:30comme en France, en Allemagne, en Hollande où c'est tout plat, tout droit.
27:34La Norvège, quand vous habitez là, au bord des fjords,
27:39quand vous revenez à Oslo, quand vous allez d'une ville à l'autre,
27:41soit vous prenez le bateau, soit vous prenez l'avion.
27:43Donc une voiture électrique qui a un rayon d'action de 30 ou 40 km, ça suffit.
27:49Donc la Norvège, ce n'est absolument pas comparable,
27:51mais on n'arrête pas de nous seriner qu'on va être comme la Norvège.
27:55Mais non, la géographie n'est pas la même.
27:57La Norvège, c'est le pays du monde où on prend le plus l'avion par habitant.
28:01Donc la trace carbone du Norvégien, il est très vertueux au niveau de sa voiture,
28:08mais le Norvégien est celui qui a la plus lourde trace carbone avion.
28:11Alors, je referme la parenthèse et on a parlé de l'énergie.
28:14Alors justement, à propos de l'IA, si je devais miser sur quelque chose,
28:17je suis incapable de vous dire en quoi l'IA permet aujourd'hui d'améliorer la rentabilité.
28:22J'imagine que des entreprises en tireront des gains.
28:27Par exemple, la prospection par téléphone.
28:30Moi, j'ai été deux fois démarché par un robot.
28:33Je l'ai cramé à peu près en 20 secondes.
28:35Mais voilà, c'est de plus en plus perfectionné.
28:38Il entend vos réponses et il embraye sur un truc qui est logique.
28:41C'est merveilleux.
28:42Mais voilà, je ne suis pas capable de vous dire aujourd'hui
28:45comment l'IA, ça va vraiment rapporter.
28:50Par contre, les data centers, la consommation d'énergie que ça nécessite.
28:56Alors là, moi, si je misais quelque chose, je miserais sur...
28:59Si vous avez vu la nouvelle, Constellation Énergie des États-Unis
29:01vient de remettre en route Trimal Island pour fournir l'électricité et de l'énergie à Microsoft.
29:09Avec un réacteur très ancienne génération, 900 mégawatts.
29:12C'était, tiens, Fessenheim, c'était les mêmes 900.
29:16Bon bref.
29:18Donc voilà, si aujourd'hui je jouais un secteur,
29:21on va à coup sûr avoir besoin d'énergie.
29:24Alors je ne dirais pas les pelles et les pioches, l'image vue et revue.
29:29Mais en gros, c'est ça.
29:30L'intelligence artificielle, je ne sais pas où ça va générer du profit.
29:33Et vous savez que ça va consommer.
29:34Je sais que, par contre, on va avoir besoin de kilowatts et même de terawatts.
29:42Tiens, justement, en termes de secteur,
29:46vous avez bien décrit tous l'environnement de marché,
29:49le luxe, l'auto, c'est compliqué.
29:52Est-ce qu'il y a d'autres secteurs, quand même, qui prennent la relève ?
29:55Parce que le CAC n'est pas non plus à 6000 points.
29:59CAC reste à 7500, autour, même un peu au-delà.
30:02Donc, s'il y a d'autres secteurs, aujourd'hui,
30:03qui ont retrouvé de la force, du momentum, Romain ?
30:07Oui, il y en a.
30:07Il y avait évidemment l'immobilier, depuis quelques temps, et ça ne se dément pas.
30:11Il y a encore du potentiel de hausse, à mon avis, sur le secteur.
30:14On peut regarder un titre comme Gécina,
30:15qui a bloqué sous des niveaux de résistance pendant quelques temps
30:17et qui est en train de sortir par le haut.
30:19Cette idée aussi de la fin du télétravail, en tout cas pour partie,
30:22ça peut aussi réalimenter ça, avec le phénomène de baisse des taux.
30:25Il y a les télécoms.
30:26Les télécoms, si on regarde le secteur européen des télécoms,
30:29il est resté bloqué sous une résistance 709 ou 719 depuis 2017.
30:34Là, il en est sorti fin août par le haut, en débordant ce niveau-là.
30:38Il y a un potentiel d'appréciation, dans un premier temps, de 15%,
30:41et même des extensions possibles sur le secteur aussi.
30:44L'industrie fait partie des secteurs forts.
30:46La banque reste secteur fort.
30:47Ah, oui.
30:49Il y a aussi les ressources de base, qui ont pas mal réagi récemment,
30:54et ça rejoint notre pari commun annuel.
30:59Sur les métaux et les précieux,
31:01et on a vu un mouvement aussi assez intéressant sur le cuivre,
31:04le palladium et l'argent, qui se confirment.
31:07Pourtant, j'ai vu les actions du secteur des ressources de base.
31:09C'est pas...
31:11Non, mais le panier a très bien réagi hier à la hausse,
31:13et avec du volume, et on est en bas de range.
31:17Aujourd'hui, c'est moins bien, effectivement,
31:19mais on a ouvert hier avec un gap,
31:20et c'est les minières à surveiller, parce qu'on est sur un bas de range.
31:23En tout cas, les métaux en direct, ça fait partie des...
31:26Le cuivre, 9006.
31:28Donc, l'objectif cuivre, 9006.
31:30C'est pas l'objectif, c'est au-delà de 9006.
31:32Ah oui, d'accord.
31:33On reparle d'une tendance haussière.
31:35Comme on disait, déjà, un méga-trend ou un super-cycle, c'est ça ?
31:39Super-cycle ?
31:39Mais l'aluminium, le cuivre, ils sont recherchés pour le...
31:42Et sur l'or, un objectif sur l'or, c'est quoi ?
31:44Un objectif sur l'or ?
31:46Je sais pas si c'est le mouvement de l'année...
31:50C'est fait, l'or.
31:51C'est fait ?
31:51Si.
31:52Non, mais je sais pas.
31:53Je sais pas, qu'est-ce que...
31:54On a tout anticipé, la baisse des taux,
31:57le dollar qui baisse...
32:00Il y a 2650, on s'est déjà bien payé, quoi.
32:03Le dernier, c'est...
32:04Romain, Romain, Romain.
32:062716, le dernier objectif que j'avais.
32:08Mais je crois qu'il y a des poids d'extension au-dessus que j'ai plus en tête.
32:11D'accord.
32:123000 milliards de dollars imprimés...
32:14Tu veux dire 3000 sur l'or ?
32:153000 milliards imprimés en l'espace de 12 mois.
32:20Voilà, ça dévalue complètement le dollar par rapport à l'or.
32:24C'est tout à fait normal que l'or prenne 10% face à un dollar où on en a imprimé 10% de plus,
32:29avec zéro richesse en face.
32:33Small cap, donc, vous le laissiez entendre tout à l'heure, Jean-Louis.
32:36Si on prend l'univers européen et français, autant dire que ça reste compliqué.
32:44Ça reste compliqué.
32:46Avec ce manque de visibilité, les gérants...
32:50Il y avait eu un départ, avant l'été, moi, je me souviens, mois de juin,
32:53sur quelques semaines.
32:54Oui, oui, oui, oui.
32:55Ouh là là, mais...
32:58Même pas le début du commencement d'un rattrapage, mais quelque chose, quoi.
33:00Oui, quelque chose.
33:02Hyper sélectif, encore une fois, attention.
33:05Même là, quand il y a eu un peu l'emballement lundi, là...
33:08Enfin, c'était quand ? C'était hier.
33:11Après la fête, jeudi.
33:12Oui, avec la fête, là.
33:14En France, par exemple, moi, j'ai écrit le soir, j'ai...
33:17C'est pas mal, parce qu'il y a quand même aussi, dans ce mouvement, une hyper sélection.
33:22C'est-à-dire, on n'achète pas n'importe quoi.
33:24Mais la qualité, c'est la qualité qu'on recherche, quand même.
33:26Non, mais c'est pas que des saletés, c'est pas les saletés qui remontent.
33:29Non, non, non, pas les sous-qualités.
33:29Bon, après, on a vu des Air France qui déclenchent des valeurs un peu, disons, douteuses, sur le plan...
33:36Ben, on se pose beaucoup de questions.
33:37Bon, c'est très politique, comme dossier.
33:40Mais bon, globalement, des trucs un peu solides...
33:43Nexity, par exemple, qui se reprend, correctement.
33:46Enfin, elle construit des bases, elle repart, elle a rebaissé, elle remonte.
33:51Virbac, Rexel, dans d'autres secteurs, il y a pas mal de...
33:56Rexel a fait des sommets, oui, c'est ça.
33:59Ben, il y a eu une rumeur d'Opens...
34:00Armis, Armis, dans un secteur différent, en revanche, auto, mais d'occasion.
34:04Là, effectivement, Imerys, qui réagit sur des niveaux.
34:07Donc, sur le Blab, ça bouge un tout petit peu.
34:10Mais je ne suis pas sûr que, justement, les secteurs qu'on décrivait là soient de nature à être suffisants pour refaire payer l'Europe et faire tenir tout le marché.
34:16Et c'est pour ça qu'on a vraiment un problème, le luxe.
34:18Et si on regarde des benchmarks, moi j'ai quelques valeurs benchmark comme ça.
34:21Sur Hermès, il y a encore des cibles baissières qui sont un peu plus basses, 1675.
34:26On a...
34:27Donc, c'est peut-être pas le point bas sur le luxe, là.
34:29Pernod Ricard, non, peut-être pas.
34:30L'Oréal, j'avais envoyé au mois de mars une grande figure de retournement baissière, personne n'y croyait vraiment.
34:35Moi-même, je trouvais que les cibles étaient basses, mais il y a encore une dizaine de pourcents de baisses possibles sur l'Oréal,
34:39malgré le parcours baissier depuis le mois de mars.
34:42Il y a Pernod Ricard, 113, 116.
34:46La fourchette de prix qui est un peu plus basse encore, encore une quinzaine de pourcents de risques de baisse.
34:50Hermès, je vous disais, 1675.
34:52Et il y a Airbus qui est dans un range, 128-142.
34:56Si elle casse ce range-là, c'est une quinzaine de pourcents de moins.
34:59Et ça, c'est le résultat possible avec des figures de retournement baissière importantes.
35:03Donc, on a un contexte comme ça qui est compliqué pour l'indice européen.
35:08Enfin, les indices européens qui sont un peu en sous-performance et dont le risque d'accélération baissière plus marqué est important.
35:127250, ça reste vraiment un niveau à préserver sur le CAC 40.
35:15En dessous, on a un vrai risque de twist baissier.
35:19— OK. Bon. Quelques...
35:21— Alors moi, je suis vendeur. — Comment on navigue dans ce marché-là ?
35:24— Moi, je suis vendeur sur le CAC. — OK. Tout.
35:25— Et j'ai gardé... — Jusqu'à combien ? Jusqu'à quel niveau ?
35:28— C'est surtout... Oui. Alors, l'affirmation, c'est 7750 franchis.
35:31— OK. — Alors au début, on n'était pas loin.
35:33On l'a approché. — La clôture à 7500 ce soir sur le cash.
35:36— Mais on a fait... J'y suis depuis le mois de juin.
35:39Donc depuis qu'on avait cassé un peu avant.
35:42Alors on l'a approché. On est reparti à la baisse.
35:44Alors il y a une grosse volatilité de prix, c'est sûr.
35:48Mais après, évidemment, on fait des ajustements.
35:52C'est-à-dire qu'on ne vend pas tout en bas.
35:55On essaye de... Parce qu'on ne voit pas non plus de catastrophes à venir.
36:01Il faut pas exagérer. Même dans le dernier mouvement,
36:03je disais peut-être 7400, 7350, ça peut tenir.
36:06D'ailleurs, ça a tenu.
36:07Et donc je vais plutôt avoir tendance à vendre entre 7600 et puis 7700, par exemple.
36:14Jusque-là, quoi.
36:16Donc voilà. Mais globalement, si vous voulez,
36:17on reste sur un signal baissier long terme
36:20et avec, à court terme, des biais un peu haussiers parfois.
36:24Mais on voit que vraiment les marchés sont verrouillés,
36:26comme ils l'ont été hier, par exemple,
36:28où on part le matin point bas, on monte, on monte, on monte.
36:31Puis au bout de 2-3 heures, on voit que partout, ça monte sans retracer.
36:35Et là, on dit... — On vend le rebond, quoi, d'ailleurs.
36:37C'est vraiment ce qu'on voit.
36:39— On voit cette phase qui se met en place.
36:40Et c'est verrouillé. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de...
36:43— C'est l'algo, là. C'est le funiculaire.
36:45— Ouais. Et on voit des mouvements... Alors là, on fait attention.
36:48Mais bon, globalement, c'est baissier non affirmé avec un biais neutre,
36:52puisqu'on fait du surplace depuis le mois des points bas.
36:55Alors il vaut mieux, quand on va chercher le point bas,
36:58être sur un signal de vente, parce qu'au moins, on n'a pas acheté, quoi.
37:01Et en tout cas, en ayant vendu, on a vu plutôt de la baisse
37:04plutôt que de la hausse, puisqu'on n'a jamais repassé le niveau.
37:07Alors sur le DAX, c'est toujours acheteur.
37:10Mais le DAX, c'est compliqué,
37:11parce que les gens, ils se rendent pas compte de l'impact des dividendes.
37:14Quand ça monte, c'est pondéré.
37:16Il y a une pondération aussi des dividendes.
37:19Il faut faire attention à tout ça.
37:20C'est pas bon de regarder le DAX tel qu'il est, comme ça.
37:24DAX 40, il faudrait le voir différemment.
37:27Donc bon, on va...
37:28L'euro stocks, bon bah lui, c'est pareil, il est entre les deux.
37:31Considérant que le CAC a impacté l'euro stocks,
37:35bon bah on va dire que l'euro stocks est neutre, on va dire.
37:37Bon, c'est vraiment neutre.
37:39Et puis, le marché américain, c'est toujours haussier, non affirmé.
37:42Alors la rupture, moi j'avais proposé 7 350,
37:45et la fois dernière, on a fait 5 400.
37:47Et dans la dernière baisse, là, 5 000...
37:505 000 ?
37:51Sur le S&P 500.
37:525 000, ok.
37:53S&P 500, tu dis ça ?
37:55Oui, oui, oui, mais tu disais 7 500.
37:567 000.
37:57Ah non, alors 5 400, c'est le niveau important, ça.
38:005 350, c'est le niveau, si ça casse, pour moi, de retournement,
38:04ou au moins de neutre biais baissier.
38:07Et puis après, c'est 5 180, ou 5 100 et quelques.
38:10On a fait 5 400, et on a rebondi violemment, là.
38:13C'est encore une fois, ça aussi.
38:15Ça a amené un contre-pied violent, avec des...
38:19comme effets collatéraux, des rachats de short, comme on a vu hier.
38:24Mais avec un peu de soutien sur les marchés américains.
38:26Pas ou peu chez nous.
38:27Ça, c'est vraiment le problème.
38:28Nous, on est restés mous.
38:30Alors, le DAX, c'est du miracle.
38:32Enfin, jamais l'état d'économie allemand n'a été aussi mauvais
38:36depuis 2000-2003.
38:38Les réformes Schroder, Volkswagen va fermer des usines.
38:42Mercedes, BMW, ça envoie des warnings.
38:46Les usines chimiques ferment, enfin...
38:49Et ça booste, ça booste.
38:51Alors, il y a deux solutions.
38:53Alors, soit déjà depuis début juin,
38:57il y en a qui sont sortis du cac, qui sont...
39:00Qu'est-ce qu'on fait ? Du DAX ?
39:01Ouais, se mettre un peu sur le DAX.
39:03Les taux vont baisser, je vais remettre un petit peu d'immobilier.
39:05Quand vous voyez le parcours de ces secteurs-là,
39:07ça met totalement des corrélés de la réalité présente,
39:10de la réalité à fin 2024, et voire probablement à 2025.
39:14Donc, il y a peut-être eu de l'arbitrage.
39:16Et l'Allemagne, je dois le dire,
39:19c'est un événement qui est assez peu commenté,
39:20mais aujourd'hui, ses performances à l'export
39:22sont inférieures à celles de l'Italie.
39:24C'est quand même incroyable.
39:25Voilà dans quel basculement on est.
39:29Ils vendent des voitures et des machines outils, donc oui.
39:31Donc là, des Ferrari, notamment.
39:34Non, mais l'Allemagne aussi vend des voitures et des machines outils.
39:36À la Chine, l'Italie a un mix commercial un peu différent.
39:39Ouais, mais peut-être un spectre plus étendu.
39:43Très intéressant.
39:44Donc l'Italie, c'est peut-être le pays,
39:46si on me disait, voilà, avec la fourche au creux des reins,
39:48met de l'argent quelque part, peut-être que c'est là que je le mettrais.
39:51Et effectivement, je tenterais un gros short sur l'Allemagne
39:54en me disant quand même qu'il y a des petits malins
39:56qui attendent que je me mette short pour me retourner.
39:58Sauf que moi, là, j'ai un petit peu de temps devant moi,
40:01je ne spécule pas la semaine.
40:02Donc, je ne suis pas trop inquiet quand même.
40:06Achetez les poutes.
40:07Hein ?
40:08Achetez les poutes.
40:08Voilà. Volatilité à 4.
40:10C'est sur l'Italie qu'en décembre, on est à 13 à peu près.
40:1213.
40:12Le dernier chiffre que j'ai eu sur l'Italie,
40:14donc c'était l'émission obligataire du trésor italien de BTP.
40:18Je crois qu'ils ont levé, je ne sais plus, 7-8 milliards.
40:20Il y a eu 100 milliards de demandes.
40:21Et là, les taux...
40:21Les gens qui achètent l'Italie...
40:23Oui, les taux sont remontés.
40:25Au Hatheboum, ça a repris 10-12 points.
40:28L'Italie, les BTP, ils ont pris 5-6 points.
40:30Oui, oui, oui.
40:32Merci messieurs.
40:33On se retrouve dans un mois pour la prochaine échéance.
40:36Merci d'avoir été avec nous, les trois sorciers de Smart Bourse.
40:38Vous le savez, Romain Dobry, Bourse Direct,
40:40Jean-Luc Hussac, Perceval Finance Conseil,
40:42Philippe Béchat de la Bourse au quotidien et les éconoclastes.