• il y a 2 mois
Lundi 23 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Julien Nebenzahl (Responsable des solutions d'épargne, eToro) , Vincent Guenzi (Directeur de la Stratégie d'Investissement, Cholet Dupont Oudart) et Vincent Chaigneau (Directeur de la recherche, Generali Investments)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Vincent Guenzi est avec nous, le directeur de la stratégie d'investissement de Cholet-Dupont-Houdard.
00:17Bonsoir Vincent.
00:18Bonsoir Grégoire.
00:19Julien Nebenzal nous accompagne également, le responsable des solutions d'épargne chez
00:22Itoro.
00:23Bonsoir Julien.
00:24Bonsoir Grégoire.
00:25Merci d'être là et merci à Vincent Chéniaud d'être à nos côtés également.
00:27Bonsoir Vincent.
00:28Bonsoir Grégoire.
00:29On va commencer par la recherche de Générali Investments.
00:31Vincent Chéniaud, comment est-ce que vous voyez s'embarquer ce cycle de baisse de taux,
00:35notamment depuis que la Fed est entrée dans le jeu de manière assez fracassante avec
00:39une baisse de taux de 50 points de base pour démarrer le cycle de recalibration aux Etats-Unis.
00:45Comment ce cycle peut se développer devant nous et quels peuvent être les impacts pour
00:50des investisseurs globaux ?
00:51La Fed a frappé assez fort avec 50 points de base en effet, ce qui traduit une confiance
00:58accrue dans la normalisation de l'inflation et des points d'inquiétude sur la croissance
01:04et sur le marché de l'emploi avec l'idée qu'il vaut mieux intervenir en amont pour
01:10empêcher cette détérioration.
01:12Et donc avec ce mouvement, la Fed entend assurer ce soft landing de l'économie américaine.
01:21Alors le marché est un peu ambitieux sur ses prévisions pour la Fed puisqu'il prévoit
01:26encore 75 points de base cette année et un peu plus de 100 points de base l'année prochaine.
01:32Pourquoi pas, ça ne paraît pas délirant.
01:35La Fed elle-même est ambitieuse aussi de ce point de vue-là, Vincent.
01:39La Fed communique sur l'idée d'une normalisation.
01:41Alors il y a beaucoup d'interrogations sur où est-ce que le point d'atterrissage,
01:46où est le fameux taux neutre de la Fed.
01:49Mais en effet, le marché anticipe qu'à moyen terme on va arriver autour des 3%,
01:55ce qui semble assez raisonnable.
01:57Même si 75 points de base cette année c'est possible, mais il reste deux meetings.
02:01Ça veut dire qu'il faut faire 50 points de base sur un meeting.
02:04Il faut que les chiffres d'inflation soient modérés ou les chiffres de l'emploi décevront.
02:11Donc c'est possible, mais ça demande des nouvelles rassurantes sur l'inflation
02:17ou un peu plus inquiétantes sur la croissance.
02:19Qu'est-ce que ça change pour les autres banques centrales,
02:21et je pense notamment à la Banque Centrale Européenne ?
02:24Comment s'équilibrent les risques pour les deux banques centrales ?
02:27J'ai l'impression, et vous écoutez le marché,
02:30qu'il y a toujours le risque que la Banque Centrale en fasse peut-être un peu trop,
02:33un peu trop vite, un peu trop fort.
02:35A l'inverse, le risque pour la BCE est peut-être toujours celui d'en faire un peu trop peu,
02:40un peu trop tard.
02:42Alors le marché anticipe entre une et deux baisses de 25 points de base de la BCE cette année.
02:49Là encore, c'est peut-être un peu ambitieux.
02:53On est plutôt sur l'idée d'un rythme trimestriel pour la BCE,
02:58donc ça voudrait dire une seule fois 25 points de base en décembre.
03:02Mais le marché ne lâche pas l'idée que la BCE également pourrait agir un peu plus fort,
03:10notamment parce que les chiffres de croissance clairement se dégradent.
03:14Et de ce point de vue-là, l'été n'a pas été rassurant,
03:16puisque l'économie américaine continue de plutôt bien tenir.
03:20On est sur des rythmes de croissance au troisième trimestre
03:22qui probablement vont être autour de 2,5-3% annualisés encore,
03:26donc ça reste solide.
03:27Alors qu'en zone euro, avec les chiffres des PMI ce matin,
03:32on a la confirmation d'une dégradation,
03:34notamment en France et en Allemagne,
03:36qui font face à des problèmes différents.
03:39Mais la France fait face à une incertitude politique
03:42qui a tendance à geler les décisions économiques,
03:46d'investissement notamment.
03:48L'Allemagne est davantage exposée au ralentissement chinois,
03:52qui je pense devient un thème de plus en plus important pour le marché.
03:56Effectivement, qui se retrouve dans de nombreux secteurs,
03:59y compris des secteurs et des actions cotés chez nous en Europe, bien sûr.
04:04Vincent Guenzy, qu'est-ce que vous inspire ce cycle de baisse de taux
04:09et comment est-ce qu'il peut se développer devant nous ?
04:11Quels sont les risques pour la Fed, pour la BCE ?
04:16Et comment est-ce que l'investisseur global doit recevoir le message
04:20envoyé aujourd'hui par ces banques centrales ?
04:22Le message général a été dit par Vincent,
04:25c'est que la crainte sur l'inflation est en train de diminuer
04:29et la crainte sur la croissance est en train d'augmenter.
04:32Donc les risques sont plus équilibrés
04:34et la Fed a réagi assez fort, bien sûr, comme ça a été dit.
04:38Je crois qu'il y a probablement aussi une question de calendrier.
04:42Je pensais plutôt que la Fed allait baisser ses taux de 25 points de base.
04:46Si elle fait une baisse des taux de 50,
04:48c'est parce qu'il est possible qu'elle s'abstienne le mois prochain
04:52à cause des élections américaines.
04:54Il est traditionnel que la Fed, généralement, passe son tour
04:57au moment des élections américaines pour ne pas être accusée
04:59de prendre partie, d'une manière ou d'une autre,
05:02dans ce cycle électoral.
05:05Elle est forcément accusée.
05:06Je veux dire, la réaction de Donald Trump n'a pas tardé
05:09après la baisse de 50 BP.
05:11Pour la Fed, ce n'est pas tellement l'opinion du président
05:13ou du futur président, c'est la population américaine.
05:16Donc elle dit, moi je suis banque centrale, je tiens mon indépendance
05:19et donc je la marque aussi par les décisions que je prends.
05:22Donc il est possible qu'ils aient fait 50 points de base dès maintenant.
05:25Je pense qu'ils pouvaient se le permettre,
05:27mais ce n'était pas franchement obligatoire.
05:29Mais du coup, on n'aurait rien au mois de novembre.
05:33Et peut-être qu'en fonction de l'inflation,
05:35on a une inflation core qui est encore à 2,8 aux Etats-Unis.
05:39Donc ce n'est pas de 2 ou de 2 ou de 5.
05:45Je ne sais pas s'ils feront 50 points de base en décembre.
05:48Ce n'est pas exclu.
05:49Je pense qu'de toute manière, ça ne changera pas beaucoup la donne.
05:52C'est une bonne ou une mauvaise nouvelle ce qui s'est passé ?
05:54C'est une bonne nouvelle parce qu'on a enclenché un cycle.
05:57Mais la Fed enclenche toujours son cycle
06:01avant que l'économie continue de réagir à la baisse
06:05ou de se retourner.
06:06Ça ne nous aide pas beaucoup sur le profil de la croissance
06:09dans les trois, six, neuf mois.
06:11Les étonnantes questions qu'on se pose maintenant
06:13depuis plus d'un an.
06:15En fait, la Fed, elle est là pour aujourd'hui
06:17maintenir une croissance le plus longtemps possible
06:21alors qu'en Europe, on est dans un cadre
06:23où comment faire pour redynamiser une croissance
06:26qui est à tône depuis plus d'un an.
06:28Vous ne voyez pas monter même une forme d'urgence là ?
06:31Parce que le discours de la BCE était de dire
06:34le meeting d'octobre, à priori,
06:36pas besoin de baisser les taux sur ce meeting-là
06:39sauf en cas d'accident sur la croissance.
06:42Est-ce que ce n'est pas ce vers quoi
06:44on est en train de se diriger, Vincent ?
06:46Moi, la manière dont j'interprète les signes
06:48du PMI qui ont été publiés
06:50c'est qu'on a eu des PMI du mois d'août
06:53qui étaient tirés par la France
06:55qui était le seul pays dont les PMI remontaient
06:57et c'était à cause des Jeux Olympiques
06:59et dans les chiffres qui ont été publiés
07:01le seul pays qui baisse beaucoup
07:03c'est encore une fois la France.
07:05Il faut regarder les deux mois ensemble alors.
07:07Il faut regarder août et septembre.
07:09Il n'y a pas d'autre leçon.
07:11Et l'Allemagne, elle est toujours en lysée.
07:13C'est le pays qui marche bien.
07:15Il y avait un peu l'Italie, c'est moins le cas
07:17mais c'est effectivement l'Espagne
07:19parce qu'il y a des PMI qui sont très forts
07:21et une croissance qui est plus soutenue.
07:23Je pense que la BCE va quand même gagner
07:25un petit degré de liberté en plus
07:27par l'impact des changes.
07:29Le fait que la Fed ait commencé son mouvement
07:31ça va faire baisser un peu la tension
07:33sur le change et donc
07:35la BCE sera peut-être un peu moins inquiète
07:37à l'idée de baisser ses taux
07:39sans que ça pèse trop sur
07:41une dévalorisation de l'euro.
07:43Mais les enjeux sont quand même assez différents
07:45entre la Fed et la BCE.
07:47Julien,
07:49est-ce que tout ça est une bonne nouvelle
07:51de voir ce cycle de baisse de taux se mettre en place
07:53avec une Fed qui n'y va pas
07:55par quatre chemins ?
07:57Est-ce que c'est une bonne nouvelle pour l'investisseur global
07:59et notamment pour les actifs risqués ?
08:05Il y a
08:07même des questions qui se posent
08:09est-ce qu'il y a de bonnes baisses de taux ou de mauvaises baisses de taux ?
08:11C'est un peu le sens de ma question.
08:13On va regarder dans l'histoire
08:15et on essaie de trouver des choses.
08:17J'ai toujours un avis un peu
08:19particulier
08:21sur ce sujet.
08:23Je l'ai déjà exprimé.
08:25Historiquement,
08:27la capacité des banques centrales
08:29à vraiment maîtriser l'inflation
08:31est très basse.
08:33Après,
08:35j'entends qu'on pense le contraire.
08:37Je vois très bien qu'on véhicule
08:39l'idée qu'ils ont un réel pouvoir.
08:41Je continue de penser
08:43ce que des économistes ont démontré.
08:45Je crois que Patrick Arthus a écrit
08:47il y a quelques mois
08:49que le principal résultat
08:51de la hausse de taux de la Banque fédérale
08:53américaine était
08:56d'atteindre le marché immobilier.
08:58Pour le reste, il n'y avait pas d'effet lié
09:00à la hausse de taux.
09:02C'est de ça dont on parle.
09:04On parle de baisse
09:06par rapport à cette phase
09:08de hausse qui était là pour
09:10contenir l'inflation. Il se trouve que l'inflation
09:12est baissée. L'inflation devait baisser
09:14à peu près naturellement pour tout un ensemble
09:16de raisons. Dans quelle mesure la baisse de l'inflation
09:18est liée aux 11 hausses de taux
09:20successives de la Réserve fédérale américaine ?
09:22Les historiens pourront s'en donner à cœur joie.
09:24Deuxième élément,
09:26dans la suite de ça, juillet 2023,
09:28dernière hausse de taux de la Fed,
09:30la Fed nous dit
09:32qu'a priori c'est bien.
09:34Je crois que c'est en septembre qu'on a parlé
09:36de baisse de taux de mémoire.
09:38Si ce n'est pas septembre, c'est octobre.
09:40Comme si on ne pouvait pas être dans un univers stable.
09:42Comme si on ne devait pas pencher d'un côté
09:44ou de l'autre systématiquement d'une colline.
09:46Ce qui m'a beaucoup surpris,
09:48et là je fais lien avec la partie économique,
09:50c'est que
09:52la réalité montre
09:54qu'il y a des cycles dans l'économie.
09:56Il suffit simplement
09:58de regarder des moments où l'économie
10:00est moins bonne, les repérer,
10:02et puis on s'aperçoit qu'il y a des espaces
10:04qui sont à peu près ordonnés.
10:062015-2016
10:08c'était un moment de ralentissement économique.
10:102019, on s'en souvient,
10:12c'était significatif.
10:14On se demandait d'ailleurs comment le marché
10:16actions remontait aussi vite.
10:182022, la première hausse de taux
10:20c'est avril de mémoire.
10:22Le mars pour la fin.
10:24Les indicateurs économiques se mettent à plonger
10:26à l'été, ce n'est pas une hausse de taux qui fait ça.
10:28C'est vraiment l'économie par elle-même,
10:30sa vie intime,
10:32qui se met à réduire sa vitesse.
10:34Ces périodes-là
10:36sont espacées d'environ 3 ans et demi.
10:38C'est ce qu'on appelle le cycle de Kitchin.
10:40Partant de là, pour moi,
10:42la période qu'on connaît en ce moment
10:44est une période d'expansion.
10:46Il se trouve, je l'avais indiqué,
10:48c'est une période dans laquelle
10:50l'économie américaine, celle qu'on peut mieux suivre,
10:52croît mais faiblement.
10:54Notamment sa production industrielle est faible.
10:56Ce qui est en ce moment le cas,
10:58l'ISM manufacturier est resté sous les 50,
11:00quoi qu'on en fasse.
11:02La situation, c'est qu'on est dans un moment
11:04de petite expansion économique
11:06qui doit encore durer.
11:08Prochain ralentissement,
11:10encore une fois, intime de l'économie,
11:12palier à un choc, etc.
11:14Pourquoi baisser les taux ?
11:17Ça revient à la formule.
11:19J'ai une inflation qui est à 3,
11:21une croissance qui est à 2.
11:23J'ai des taux à 5,5. Ce sont les bons taux.
11:25En les montant,
11:27comme l'inflation était en train de descendre
11:29mais on ne savait pas jusqu'où,
11:31on ne sait pas à quel niveau il faut le faire.
11:33Ce raisonnement n'a pour moi aucun sens
11:35puisque ce n'est pas le niveau de taux
11:37qui va définir l'inflation
11:39puisque l'inflation se définit par elle-même
11:41dans son propre rythme.
11:43Je suis convaincu que les banques centrales
11:45et les économistes
11:47ne sont pas d'accord.
11:49On parle de quoi finalement ?
11:51On parle depuis un an et demi
11:53d'une normalisation
11:55au sens de trouver
11:57un taux d'équilibre
11:59qui semble plus approprié
12:01à la donne actuelle.
12:03Quel est l'impact sur les marchés ?
12:05Est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise chose ?
12:07Je crois que
12:09tout le monde s'en fout.
12:11Je crois que ça n'a pas d'importance.
12:14On n'a pas un besoin
12:16de baisse de taux
12:18pour des considérations économiques.
12:20On est que dans l'anticipation.
12:22Parce que le marché de l'emploi
12:24est un taux tendu,
12:26il faudrait prendre les devants.
12:28C'est neutre mais ça ne préjuge pas
12:30du fait que les marchés soient bons demain
12:32ou mauvais demain.
12:34Je pense que le cycle économique
12:36fonde la valeur des actions.
12:38Les marchés d'action
12:40vont continuer le cycle économique.
12:43Évidemment que quand les taux sont plus bas
12:45par le phénomène d'actualisation,
12:47les actions sont un peu plus porteurs.
12:49En revanche,
12:51là, si vous me demandez
12:53une lueur d'inquiétude,
12:55un message différent.
12:57Pendant que la FED fait cette opération
12:59qui est une opération de normalisation,
13:01vous n'avez pas besoin de passer des heures
13:03à en parler, la Banque du Japon
13:05modifie structurellement son comportement.
13:07On sait qu'on a
13:09des emprunts en yens et des placements
13:11sur des zones risquées.
13:13Les préférables étant aux Etats-Unis
13:15puisque c'est là que le levier est le plus intéressant.
13:17Donc on voit la structure financière
13:19se transformer.
13:21Ça s'est très bien passé au mois d'août.
13:23Très bien parce qu'on en est revenu.
13:25J'en suis ravi.
13:27Si la digestion est comme ça dans les deux années
13:29qui viennent, c'est parfait.
13:31Mais le rythme de la baisse de taux de la FED
13:33peut poser un problème de ce côté-là.
13:35Il y a le risque de quelque chose de désorganisé
13:37du point de vue de la gestion
13:39des politiques de taux, des politiques monétaires.
13:41Vincent, l'exemple du Japon.
13:43On a vu aussi la semaine dernière
13:45quand la FED coupait de 50.
13:47Je vois le Brésil par exemple qui lui décide
13:49de remettre 25 points de base
13:51de resserrement monétaire
13:53pour juguler l'inflation.
13:55Est-ce qu'on peut aboutir à quelque chose de désordonné ?
13:57Ça bouge sur les devises
13:59mais pas tant que ça
14:01au final à ce stade.
14:03De façon générale, les baisses de taux
14:05de la FED sont quand même
14:07assez favorables à l'environnement
14:09de risque, notamment pour les marchés émergents
14:11même si les marchés émergents sont devenus
14:13en ensemble très hétérogènes.
14:15Et puis en face
14:17à la baisse de taux de la FED, on a
14:19potentiellement les hausses
14:21de droits de douane
14:23venant de Trump s'il gagne l'élection.
14:25Donc ça c'est un facteur
14:27plutôt négatif.
14:29Je partage l'idée que
14:31le Yen reste
14:33un facteur de volatilité potentiel.
14:35On a vu que les positions
14:37spéculatives ont été
14:39largement débouclées.
14:41Mais la réalité c'est que
14:43au fur et à mesure où la FED
14:45baisse ses taux, et encore plus
14:47si la Banque du Japon monte les siens,
14:49le coût
14:51de couverture du dollar va baisser
14:53et donc on va avoir des couvertures
14:55qui sont plutôt haussièriennes et baissières dollars.
14:57Donc on pourrait de nouveau avoir
14:59des coups de semence à ce niveau-là.
15:01C'est quelque chose à suivre.
15:03Je pense qu'en général,
15:05les baisses de taux de la FED
15:07et a priori on parle là de baisses de taux
15:09à un rythme quand même
15:11assez important, soutenu,
15:13sont plutôt favorables
15:15avec ce bémol qu'on a l'élection américaine
15:17qui arrive et le risque de droits de douane,
15:19de taxes à l'importation.
15:21Et on sait que historiquement,
15:23le marché des actions a plutôt tendance à se tasser
15:25dans les
15:276-8 semaines qui précèdent l'élection américaine.
15:29Je pense que là
15:31on pourrait effectivement avoir
15:33une répétition de ce phénomène.
15:35En revanche, en général, après l'élection,
15:37les marchés ont tendance à respirer,
15:39quel que soit le résultat, et à repartir à la hausse.
15:41Il y a une saisonnalité qui n'est pas très favorable,
15:43vous dites, dans une année électorale
15:45américaine. Dans les prochaines semaines.
15:47Dans les prochaines semaines.
15:49L'impact
15:51sur les marchés obligataires,
15:53sur la courbe de taux, on observe tous
15:55ce phénomène de repentification,
15:57on a peut-être même une pente positive 2 ans, 10 ans
15:59dans les Etats-Unis aujourd'hui.
16:01C'est un mouvement qui doit se poursuivre,
16:03qui peut se poursuivre.
16:05C'est quelque chose qu'on met en place aussi
16:07dans la gestion des investissements ?
16:09Oui.
16:11Dans les cycles de baisse de taux,
16:13la courbe a tendance à se pontifier.
16:15Le problème c'est que, comme je l'ai dit,
16:17il y a déjà beaucoup d'anticipé,
16:19donc ces positions de Steepening ont un coût de portage négatif
16:21parce que c'est déjà anticipé
16:23par le marché.
16:25Donc ça va là encore dépendre,
16:27je pense, du scénario politique
16:29et de politique économique.
16:31Par exemple, si Trump est élu,
16:33je pense que ça implique une pentification
16:35de la courbe américaine plus forte.
16:37Parce qu'on a potentiellement
16:39davantage de dérapages budgétaires,
16:41surtout si les Républicains gagnent
16:43les deux chambres, parce qu'on a
16:45des hausses de taxes à l'importation
16:47et qu'il faut monter à court terme l'inflation
16:49et donc qui augmente
16:51l'incertitude concernant l'inflation.
16:53Donc ça c'est un facteur de pentification.
16:55C'est un risque qui gagne, beaucoup moins,
16:57je pense. Donc ça va dépendre
16:59de ça. Et puis encore une fois,
17:01du rythme de baisse de taux des banques centrales.
17:03Mais comme je l'ai dit, le marché a déjà
17:05pricé beaucoup. Donc oui,
17:07la courbe va pentifier. Est-ce qu'elle va pentifier
17:09plus forte que ce qui est déjà anticipé par le marché ?
17:11Je ne suis pas persuadé.
17:13Qu'est-ce que ça implique dans
17:15les changements ou non des grandes
17:17tendances de marché pour vous, Vincent ?
17:19On a vu aussi
17:21sur les marchés actions, bon,
17:23le marché n'est plus tout à fait le même qu'il y a
17:253 ou 6 mois. Il s'est passé des choses cet été.
17:27Pour moi, la grande question reste toujours celle
17:29de l'évolution de l'activité,
17:31de la croissance aux Etats-Unis.
17:33Je pense que
17:35c'est à peu près 6 fois sur 8.
17:37Quand on a eu un cycle de resserrement
17:39monétaire, on a eu
17:41in fine un ralentissement. Et ce ralentissement
17:43est toujours arrivé à partir du moment où la courbe
17:45des taux se rétablissait.
17:47Et ça, pour le coup, c'est du 100%.
17:49On ne maîtrise pas le délai.
17:51C'est entre 6,
17:536 mois et 1 an. On regarde aussi la courbe
17:553 mois, 10 ans, qui, elle, est encore
17:57négative.
17:59Donc, je pense que ça peut donner matière
18:01à rester relativement confiante sur les marchés.
18:03Il y a la saisonnalité qui a été évoquée,
18:05qui est la saisonnalité habituelle
18:07entre le mois de mai et le mois d'octobre.
18:09Cette année, on a en plus les élections
18:11américaines. Le facteur de volatilité
18:13effectivement lié au Japon
18:15est toujours là. Donc, je crois qu'il est
18:17légitime de
18:19conserver une certaine prudence vis-à-vis des marchés
18:21pendant encore quelques temps, au moins
18:23jusqu'au-delà
18:25des élections américaines.
18:27Et puis après, ce sera
18:29pas le tempo des marchés, mais ce sera
18:31le tempo de l'économie américaine.
18:33Tant que l'activité
18:35américaine se maintient au-dessus
18:37de 2%, il n'y a pas
18:39franchement de raison d'être trop inquiet.
18:41C'est vrai qu'on n'est pas en risque imminent.
18:43Et si on est dans cette configuration-là, Vincent,
18:45ça veut dire comment ça se traduit sur les marchés
18:47et les actions ? Est-ce qu'enfin
18:49on a un réveil, je ne sais pas, de valeurs
18:51cycliques, des small-cap, etc.
18:53Est-ce qu'on sort du trade
18:55éternel tech-US ?
18:57Non, je ne suis pas sûr.
18:59Aujourd'hui, on est un peu moins sur la tech,
19:01mais on voit bien que les secteurs qui sont devant
19:03sont des secteurs qui sont plus défensifs
19:05et qui sont un peu liés à l'évolution des taux d'intérêt.
19:07Donc, on y retrouve l'immobilier, les services publics,
19:09les télécoms, un petit peu
19:11les valeurs de consommation non durables aux Etats-Unis.
19:13Et ça, c'est une position d'attente pour vous ?
19:15C'est une position défensive. Aux Etats-Unis,
19:17il y a quand même un certain nombre de grands investisseurs
19:19qui se disent que le devenir de la croissance n'est pas si
19:21clair que ça. On sait pourquoi
19:23la croissance américaine a été aussi forte
19:25depuis quelques années.
19:26Mais ce n'est pas 50 BP de baisse de taux
19:28qui change cette vue-là ou cette conviction
19:30qu'on peut trouver dans le marché ?
19:31Non, mais ça aide à définir un peu
19:33les calendriers des marchés.
19:35L'impact est certainement beaucoup plus faible
19:37que ce que l'on croit. Mais par contre,
19:39l'économie, c'est un phénomène lent.
19:41Je crois qu'on est
19:43loin de savoir.
19:45Donc, c'est un peu une position d'attente.
19:47Il ne faut pas être trop inquiet. Il n'y a pas de raison
19:49d'être inquiet. Mais,
19:51il ne faut pas avoir des positions trop
19:53agressives à court terme.
19:55Je pense qu'on acceptera de
19:57prendre des positions plus agressives que si
19:59on se rend compte que
20:01la baisse de l'inflation et la baisse des taux
20:03permettent de prolonger durablement
20:05le cycle. Mais si ce sont des cycles
20:07de 2-3 ans qu'il faut regarder,
20:09le précédent cycle a commencé
20:11il n'y a pas tellement longtemps.
20:13Quoi qu'il arrive, d'ici un an et demi ou deux,
20:15on aura peut-être une réponse.
20:17Qu'est-ce que vous disiez tout à l'heure ?
20:19Il ne faut pas exclure les phénomènes géopolitiques
20:21qui peuvent toujours accélérer.
20:23Je vous rappelle qu'en 2020, on a eu une récession
20:25à cause du Covid.
20:27En 2022, on n'a pas eu de grosse récession
20:29à part quelques trimestres négatifs aux Etats-Unis
20:31avec la guerre en Ukraine.
20:33Aujourd'hui,
20:35on ne regarde plus tellement les facteurs exogènes.
20:37Mais ils sont toujours là.
20:39Vous disiez tout à l'heure,
20:41le risque de réplique peut-être sur les positions de Cary.
20:43Peut-être que tout n'est pas nettoyé.
20:45Ce qu'on a vu aussi cet été,
20:47lien de cause à effet peut-être,
20:49entre le débouclage de positions de Cary,
20:51il faut ramener du cash et donc on vend
20:53la tech américaine, par exemple,
20:55si ça s'est fait comme ça, Julien.
20:57La situation de la tech américaine
20:59avec des baisses de taux de la Fed
21:01devant nous, comment vous la jugez aujourd'hui ?
21:03Est-ce que ça reste solide ?
21:05Est-ce que ça reste un no-brainer
21:07des investisseurs moyen-long terme ?
21:09Ou est-ce qu'on a un moment
21:11où les craquements
21:13incitent à une position différente
21:15vis-à-vis de cette magnifique
21:17tech américaine, de l'IA
21:19qui sauve le monde, etc.
21:21Sur
21:23le sujet spécifique de l'IA,
21:25juste pour prendre ce bout,
21:27qui est vraiment une partie
21:29de la surperformance
21:31qui s'est un petit peu atténuée cet été,
21:33si je reprends
21:35les éléments de Gail Bryce,
21:37la formation
21:39d'une bulle, pour moi, est actée.
21:41C'est une bulle qui s'est formée. J'en suis très convaincu.
21:43Maintenant, de savoir
21:45à quel stade on est,
21:47est-ce que le dégonflement a commencé
21:49et l'accélération est juste devant nous ?
21:51Ou est-ce que
21:53en fait,
21:55ça va se passer un peu différemment
21:57parce qu'un certain nombre de conditions sont réunies ?
21:59Franchement, je n'ai pas de réponse. Je ne sais pas.
22:01Je dis juste que
22:03on a la localisation
22:05d'une bulle sur un petit segment
22:07de la zone de surperformance des actions.
22:09On a un changement dans le levier
22:11avec le
22:13renchérissement du carry trade
22:15qui peut aboutir
22:17à construire que le yen a perdu 10%
22:19en quelques jours.
22:21S'il reperd 10% en quelques jours, je ne dis pas qu'il va le faire.
22:23À supposer qu'à un moment, il perde 10%,
22:25je ne sais pas ce qu'il va se passer
22:27sur les stocks de position
22:29qui ont été construites là-dessus.
22:31Il y a le différentiel de taux
22:33mais il y a aussi la variation d'advice en instantané.
22:35C'est cette espèce de volatilité
22:37qui va rentrer dans les modèles.
22:39J'ai un PER aux États-Unis
22:41global moyen qui est très élevé.
22:43Ce n'est pas mon métier d'en parler
22:45mais je regarde quand même toujours où il est
22:47et je sais qu'il est dans une zone élevée.
22:49Et puis,
22:51le fameux
22:53put fed, quelque chose qu'on a répété à plusieurs reprises,
22:55en fait, il est présent
22:57dans quasiment tous les esprits. Je ne dis pas qu'on est
22:59dans un grand optimisme
23:01mais en fait, il y a quand même une certaine...
23:03Tout le monde se sent à peu près tranquille.
23:05Complaisance.
23:07Complaisance mais structurelle.
23:09Comme on la mesure avec les marchés d'options
23:11ponctuels. Il y a quelque chose aujourd'hui
23:13qui ressemble, et c'est pour ça que j'ai eu
23:15un peu
23:17un petit moment d'inquiétude. Pour moi,
23:19je ne l'ai pas vécu mais je l'ai analysé à postériori
23:21parce que c'est partie de mes recherches, c'est exactement
23:2387, la construction actuelle.
23:25Je parle en termes de comportement.
23:27C'est-à-dire qu'il y a une espèce de
23:29grand halo avec des prix chers,
23:31des raisons un peu étranges,
23:33de beaucoup de choses et tout d'un coup, ça lâche.
23:35Évidemment qu'on est dans une structure
23:37et ça n'a rien à voir.
23:39Les choses ne sont pas les mêmes.
23:41Tout est différent. Mais c'est tellement
23:43analogue dans
23:45l'aspect comportemental
23:47que je préfère aujourd'hui dire que malgré
23:49mon optimisme effréné
23:51sur les marchés d'actions, depuis
23:53on va dire
23:55les événements du mois d'août,
23:57je suis quand même beaucoup plus prudent.
23:59Pour répondre à votre question,
24:01il y a deux solutions. Soit
24:03il va y avoir un événement de marché tel que celui
24:05que je décris et qui est imprévisible.
24:07Je ne fais que dire quelque chose.
24:09C'est imprévisible par construction.
24:11Et à ce moment-là, la question,
24:13elle est répondue comme le dit Maxime.
24:15Ça veut dire que les choses seront faites.
24:17Ou alors, il va se passer
24:19beaucoup de temps et ça n'est qu'un
24:21élément de ralentissement du moteur
24:23des actions.
24:25Ce n'est que le ralentissement d'un des moteurs
24:27importants des marchés d'actions qui vient de commencer.
24:29Deux hypothèses.
24:31Dans l'une, on va souffrir vite.
24:33Dans l'autre,
24:35on aura toujours de quoi parler autour de la tech.
24:37Mais le côté surperformant, exubérant,
24:39je pense qu'il est passé.
24:41Comment il faut gérer cette situation ?
24:43C'est entre deux, je n'en sais rien.
24:45Vincent Chaignot, du point de vue de l'investissement,
24:47le marché est beaucoup plus défensif.
24:49Est-ce que c'est une position que vous endossez aussi ?
24:51Est-ce qu'il faut être dans cet état d'esprit-là ?
24:53Est-ce qu'il faut se préparer au coup d'après ?
24:55Quel est le coup d'après ?
24:57Est-ce qu'il faut reprendre du cycle des small cap
24:59en se disant que tout ça va redonner
25:01forme à un cycle devant nous ?
25:03Je ne partage pas forcément
25:05l'idée qu'on entend parfois
25:07qu'on a une déconnexion entre le marché
25:09obligataire et le marché d'action.
25:11Le marché obligataire ayant intégré
25:13beaucoup de pessimisme, avec une baisse
25:15des rendements disant américains
25:17de presque 100 points de base depuis le mois d'avril.
25:19Et de l'autre, des marchés d'action
25:21qui restent au plus haut, notamment aux Etats-Unis
25:23et qui ne traduisent pas ce pessimisme.
25:25Je ne suis pas sûr parce que, comme vous le dites,
25:27les cycliques ont quand même pas mal souffert
25:29et sous-performé récemment.
25:31C'est vrai qu'il y a un phénomène
25:33taux d'intérêt.
25:35Les valeurs sensibles au taux d'intérêt
25:37qui sont un peu plus défensives
25:39ont plutôt bien performé.
25:41Mais quand même...
25:43Il y a un doute aussi dans le marché d'action.
25:45Les valeurs cycliques ont quand même
25:47pas sous-performé.
25:49Les small et mid-cap sont bons marchés.
25:51Mais on sait quelle est la recette pour que
25:53les small et mid-cap se reprennent.
25:55Il faut notamment que les taux baissent
25:57parce qu'ils étaient très exposés en termes de financement
25:59à ces niveaux de taux d'intérêt élevés.
26:01Et puis que la croissance continue.
26:03Et là, c'est vrai qu'on a quand même
26:05une petite inquiétude à ce niveau-là.
26:07Oui, je pense qu'en partie, on peut prendre certaines valeurs cycliques.
26:09Un peu de small-cap.
26:11Des bancaires également, qui nous semblent toujours
26:13bons marchés.
26:15On a quand même une allocation
26:17action assez équilibrée.
26:21Il ne faut pas minorer le côté défensif.
26:23Voilà.
26:25On ne joue pas tout sur les cycliques.
26:27On reste très confiants
26:29sur le crédit, qui continue
26:31à offrir un pick-up
26:33certes réduit, mais encore intéressant
26:35par rapport aux obligations gouvernementales.
26:37Et on est un peu plus inquiets
26:39sur ce qui se passe au niveau gouvernemental.
26:41Parce que, aussi bien aux Etats-Unis
26:43par exemple, que dans un pays
26:45comme la France, la situation des déficits inquiète.
26:47Oui.
26:49Comment on peut imaginer ?
26:51Tout le monde reparle d'un moment à la truss.
26:53Ce n'est pas nouveau.
26:55Le moment à la truss, c'était il y a deux ans pile.
26:57Aujourd'hui, le mini-budget d'octobre 2022.
26:59Et qui a conduit
27:01au départ très rapide
27:03la première ministre britannique, Liz Truss.
27:05Cet exemple-là, on l'a dans toutes les têtes.
27:07Que ce soit pour le cas américain,
27:09pour le cas français, aujourd'hui
27:11également, et peut-être d'autres demain.
27:13La logique un peu
27:15des marchés dans ce genre de configuration.
27:17Enfin, quand on parle
27:19de la France en l'occurrence.
27:21Quelle peut-elle être ? Est-ce qu'on peut imaginer
27:23un sudden stop, quelque chose d'aussi violent
27:25que ce qui s'est passé au Royaume-Uni
27:27il y a deux ans ? Ou est-ce qu'il y a quand même
27:29un chemin balisé dans lequel on peut
27:31avancer ?
27:33On n'a pas la même structure de marché.
27:35On connaît le poids des fonds de pension
27:37britanniques.
27:39C'était la crise des LDI, des modèles
27:41de gestion des fonds de pension britanniques.
27:43Voilà, qui sur l'annonce d'un budget un peu
27:45cavalier, on réagit
27:47et on a eu en effet en chaîne
27:49assez violent. Donc, je ne pense pas
27:51qu'on soit dans la même situation.
27:53Mais il est vrai que
27:55les étrangers détiennent environ 50%
27:57de la dette française, des
27:59OAT. Et donc, ce sont
28:01des investisseurs qui sont sensibles
28:03au prix. C'est un peu différent
28:05des acheteurs retail ou des banques centrales.
28:07Et donc, ils sont sensibles
28:09au développement économique,
28:11politique, budgétaire.
28:13Donc, il faut
28:15effectivement préparer un budget
28:17sérieux. Je vois que
28:19le gouvernement a demandé
28:21une deuxième extension
28:23à la Commission européenne.
28:25On passe du 20 au 31 octobre.
28:27Effectivement, les délais
28:29sont très serrés. Mais il faut présenter
28:31un budget sérieux. On parle de
28:336% de déficit
28:35cette année. On est très loin
28:37des tendances...
28:39Chaque jour qui passe fait que la situation de la trajectoire
28:41des finances publiques s'aggrave. Sans actions
28:43correctrices, j'entends. On est très loin
28:45des annonces qui ont été faites à la Commission
28:47en avril dernier
28:49qui prévoyaient un déficit
28:51à 2,9% en
28:532027. On n'est plus du tout sur
28:55cette tendance à politique
28:57inchangée. On est plutôt à 6,5%.
28:59Donc, il va falloir agir.
29:01Notamment dans les dépenses.
29:03On parle également de hausse d'impôts. Mais le marché
29:05va être à l'écoute sur
29:071. Un budget sérieux. Et 2.
29:09Quelle est la stabilité politique ?
29:11Est-ce que ce gouvernement a la capacité de mettre en place
29:13ces efforts qui vont être
29:15importants ?
29:17Qu'est-ce que ça nous dit quand on voit
29:19le spread France-Allemagne à 80 ?
29:21Mais quand on voit
29:23que l'écart de taux entre l'Espagne et la France
29:25est à zéro aujourd'hui ?
29:27Le marché considère que l'Espagne est aussi
29:29bien-disante qu'un pays comme la France
29:31sur le marché obligataire ?
29:33Elle a une trajectoire un petit peu différente.
29:35Elle a de la croissance.
29:37Et là, je pense aujourd'hui,
29:39sur le PIB qui est inférieur
29:41à celui de la France. Donc ça va
29:43très vite. C'est légitime.
29:45Du point de vue espagnol, il n'y a pas de...
29:47C'est totalement légitime.
29:49Je trouve ça plutôt
29:51réconfortant.
29:53Contrairement à ce que l'on voit chez nous.
29:55Et quand on voit la sous-performance
29:57des actifs français aujourd'hui en Europe,
29:59depuis le début de l'été,
30:01on peut quand même se poser des questions
30:03et craindre que ça continue encore un petit peu.
30:05Il y a un vrai sujet sur le CAC.
30:07Il y a vraiment une histoire spécifique
30:09autour du CAC et du marché obligataire français ?
30:11Oui, il y en a deux.
30:13Et à cause du risque français.
30:15Je crains que ça dure encore un petit peu
30:17parce que ça va être compliqué
30:19pour le nouveau gouvernement d'arriver
30:21à gérer cette situation.
30:23Je pense qu'il y a beaucoup de bonne volonté.
30:25Mais on voit la difficulté qu'il y a eu
30:27pour former un gouvernement et pour faire passer un budget
30:29et prendre surtout des décisions
30:31avec des gros marqueurs
30:33pour les marchés financiers.
30:35Des marqueurs politiques aussi, bien entendu.
30:37Je pense que ça risque d'être compliqué.
30:39C'est aussi une des raisons pour lesquelles
30:41on veut avoir une position
30:43assez équilibrée dans les portefeuilles
30:45et bien diversifiée.
30:47Aujourd'hui, si on a un portefeuille
30:49à constituer, on ne va pas mettre
30:51un maximum d'actions françaises.
30:53On va quand même être beaucoup plus diversifié.
30:55C'est-à-dire conserver
30:57beaucoup d'actions américaines
30:59et jouer plutôt la zone Europe,
31:01même plutôt que euro,
31:03compte tenu du poids de la France
31:05dans la zone euro, pour diversifier
31:07et réduire un peu ce risque politique.
31:09Jusqu'au jour où.
31:11Ce n'est pas la première fois
31:13qu'en France, on met beaucoup d'espoir
31:15dans un changement politique,
31:17dans un changement
31:19de gouvernance même,
31:21quel que soit le bord politique.
31:23C'est une déception qui arrive derrière.
31:25Le moment truss, on le verra peut-être
31:27sur les actions plus que sur les intérêts.
31:29J'entends.
31:31Julien, il y a un cas spécifique, CAC 40.
31:33On me disait que les intérêts ont
31:35complètement déserté.
31:37Ce n'était pas un grand indice,
31:39mais quand même. Premier marché
31:41boursier en Europe.
31:43On a les plus grandes capitalisations boursières.
31:45Parmi les plus grandes capitalisations boursières.
31:47Visiblement, aujourd'hui, le CAC
31:49est mis à l'écart d'une certaine manière.
31:51Au moment de l'annonce
31:53de la dissolution,
31:55il a sous-performé immédiatement.
31:57Depuis,
31:59il ne se passe plus grand-chose.
32:01Le DAX est au sommet.
32:03Il ne se passe plus grand-chose
32:05au sens où cet écart politique,
32:07on le voit au travers du spread de taux.
32:09Le spread de taux est allé vers 80.
32:11On vous donnerait un analyse technique
32:13où est la zone de rupture sur le spread
32:15et vous diriez qu'il est à 80.
32:17Le spread est exactement là où il doit être.
32:19C'est un seuil d'observation
32:21par les marchés de ce qui va se passer.
32:23Sur ce sujet-là, il faut rappeler
32:25qu'en Occident, partout,
32:27globalement, les politiques
32:29budgétaires sont expansives.
32:31Tout ça fonctionne
32:33de manière relative les uns aux autres.
32:35Relativement, même si on est
32:37passé de 5,5 à 5,7,
32:39c'est rien du tout.
32:41Tout ça, ce n'est vraiment pas grand-chose.
32:43Tant que toutes les politiques budgétaires
32:45occidentales sont dans le même
32:47tempo avec les banques centrales
32:49qui derrière font la même absorption,
32:51soit création monétaire
32:53soit absorption de papier,
32:55ce qui s'est pour l'instant parfaitement passé,
32:57il n'y a pas vraiment de sujet.
32:59On sait historiquement que c'est exactement
33:01ce qu'il faut pour qu'il y ait une inflation profonde
33:03dans l'économie. Mais on ne sait pas quand ça va se déclencher
33:05ni pourquoi. On a eu une sorte de petite
33:07tentative en 2022.
33:09Mais si on revient au cas
33:11français de la politique,
33:13les marchés financiers vont observer
33:15L'Istreuse, je ne vais pas être péchant,
33:17c'est une sorte d'incarnation
33:19sophistiquée de Trump.
33:21Oui, oui, oui !
33:23Extrêmement atypique.
33:25Fervent soutien de Trump aujourd'hui,
33:27L'Istreuse. Elle est arrivée vraiment en rupture
33:29par rapport à ce que je décrivais
33:31comme finalement tout le monde dépense un peu
33:33alors moi aussi. Elle a dit différemment.
33:35Elle a dit non, non, nous on va faire comme ça.
33:37C'est comme si on a la même chose en France
33:39les 80 points de base, ils sautent tout de suite.
33:41Et donc, la question c'est
33:43qui veut prendre ce risque ? Alors ce n'est pas le gouvernement
33:45qui vient d'être nommé qui va aller dans cette direction
33:47qui va beaucoup plus jouer sur la carte
33:49ah oui, on s'approche de 6,
33:51zut, il faut qu'on descende à 5, puis à 4
33:53Essayons d'être sérieux, oui, d'accord.
33:55C'est tout ce qu'on attendait de vous. Ça n'empêchera pas qu'on restera
33:57peut-être à 80 points de base.
33:59Mais en revanche,
34:01est-ce que vous pouvez avoir un gouvernement qui arrive,
34:03des politiques qui arrivent justement dans cette
34:05situation de rupture ? Vous voyez ce qui s'est passé
34:07avec L'Istreuse, c'est un très bon exemple.
34:09Mélanie l'a compris. Je pense que
34:11en France, les responsables politiques
34:13de tous bords l'ont bien compris.
34:15Donc je pense que personne ne va jouer
34:17à disparaître politiquement
34:19instantanément.
34:2145 jours, oui.
34:23C'est un jeu, il faut jouer avec une règle
34:25et surtout ne pas sortir de ce retract si on veut
34:27survivre en politique. Vincent, vous évoquiez
34:29la Chine tout à l'heure, le facteur chinois.
34:31Qu'est-ce qu'on peut dire de nouveau ?
34:33Parce que c'est vrai que
34:35l'équation chinoise compliquée
34:37elle est sue et connue
34:39à un moment, mais j'ai l'impression
34:41que ça reste quand même une zone pourvoyeuse de mauvaises
34:43nouvelles. Quand on voit les remontées par exemple des
34:45comptes des entreprises publiés sur le
34:47deuxième trimestre, tous ceux qui ont des activités
34:49en Chine
34:51sortent des mauvaises nouvelles sur cette partie-là
34:53encore aujourd'hui.
34:55L'économie chinoise
34:57n'en finit plus de décevoir et je dirais
34:59que ça va
35:01de mal en pire.
35:03Et on sait que les économies européennes,
35:05notamment l'Allemagne, sont très exposées.
35:07C'est un souci. C'est très important également
35:09pour le budget français parce que si l'économie
35:11allemande se portait mieux,
35:13ça tirerait également la zone euro,
35:15ça faciliterait l'exécution budgétaire.
35:17Donc la Chine est un élément
35:19important mais elle joue également sur l'inflation
35:21parce qu'on a des surcapacités
35:23de plus en plus importantes
35:25en Chine et donc le risque c'est que
35:27ils déversent ces biens
35:29sur les marchés mondiaux et fassent baisser les prix.
35:31Et on croyait en la désinflation
35:33mais on disait, oui l'inflation va
35:35revenir rapidement sur les 2% mais elle ne va pas
35:37revenir sur le niveau de
35:391% qu'on avait en zone euro
35:41avant Covid parce que la BCE n'arrivait pas
35:43à atteindre ces 2%. On disait
35:45avec les changements structurels
35:47qui se produisent, on va revenir à 2%
35:49mais probablement on va rester là. Le risque,
35:51c'est que l'inflation baisse davantage,
35:53baisse bien plus
35:55et qu'on soit surpris à la baisse et que
35:57les banques centrales, du coup, ça ouvre
35:59la porte
36:01pour des baisses
36:03de taux beaucoup plus importantes.
36:05Qu'on reparle d'un risque déflationniste
36:07montant en tout cas
36:09en zone euro.
36:11Je ne l'exclus pas dans un cadre de croissance
36:13faible avec cette influence chinoise.
36:15Après il faut voir les élections américaines
36:17si on a des hausses d'impôts
36:19sur les importations et qu'il y a
36:21des mesures de rétorsion
36:23ça va également pousser l'inflation à la hausse
36:25donc ça c'est un gros point d'interrogation
36:27cette élection américaine mais
36:29je ne sous-estimerai pas
36:31le facteur chinois qui me semble
36:33de plus en plus dominant.
36:35La machine à exporter de la déflation
36:37chinoise est en marche
36:39aujourd'hui. Et surtout du dumping
36:41donc il faut bien voir que tous les pays vont commencer à réagir
36:43y compris l'Europe donc les droits de douane en Europe
36:45ils ont été activés et ils vont continuer
36:47donc je ne sais pas si on ira jusqu'à la déflation
36:49parce que de toute manière
36:51les taxes seront là et
36:53ça m'atteindrait un peu d'inflation je crois.
36:55Un dernier mot Vincent Genzy peut-être sur ce qui se passe
36:57dans le secteur bancaire là, ça m'intéresse d'avoir
36:59votre avis. Bon les crédits
37:01de commerce banque fait l'actualité mais on voit
37:03BNP Paribas aussi en console des directeurs
37:05du secteur, dans la gestion d'actifs, dans la gestion
37:07de fortune.
37:09Est-ce qu'il y a un message à tirer
37:11de ces grandes manœuvres bancaires là
37:13qui semblent être reparties et bien
37:15reparties aujourd'hui ?
37:17Je pense que le message c'est un message
37:19qui est surtout un message
37:21rassurant, d'ailleurs qui montre que ces
37:23grands établissements ont
37:25des fonds propres et
37:27peuvent reprendre leurs acquisitions.
37:29S'ils le font c'est aussi
37:31parce que déployer du cash
37:33ailleurs c'est un petit peu difficile parce que la
37:35demande de crédit est moins importante, l'activité
37:37sur l'immobilier ne reprend pas
37:39non plus, donc ils utilisent leur cash.
37:41Donc je ne sais pas si c'est un facteur
37:43très positif,
37:45mais en tout cas c'est un facteur rassurant
37:47qui permet effectivement... C'est bien d'avoir des banques
37:49en bonne santé, c'est pas
37:51l'histoire qu'on a connue ces
37:53dernières années, ces 10-15 dernières années
37:55comme quoi la réglementation
37:57qu'on a eue et dont on
37:59s'est longtemps en plein a permis
38:01quand même que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, aux
38:03banques de réduire leurs
38:05leviers et de reconstituer de bonnes
38:07réserves. Ce que tous les analystes disaient
38:09mais ce n'était pas acté par le marché, à part
38:11un peu sur le crédit où
38:13effectivement il y avait un vrai consensus sur tout ce qui
38:15était subordonné bancaire, etc.
38:17Avec de la volatilité quand même.
38:19Donc moi je pense que c'est surtout
38:21un facteur rassurant sur la
38:23santé du secteur bancaire.
38:27Je pondère un peu les mots parce que
38:29le commerce banque n'est pas tout à fait...
38:31Non mais justement, il y a
38:33des banques solides aujourd'hui qui sont
38:35en capacité d'aller patcher aussi
38:37peut-être des maillons et des problèmes
38:39dans le secteur bancaire.
38:41Et surtout d'aider aussi l'économie à
38:43résister en cas de crise.
38:45Ce qui n'était pas le cas en 2007-2008.
38:47Donc je trouve que c'est
38:49un facteur rassurant. Je ne sais
38:51pas si ça présage
38:53une relance
38:55massive des fusions et acquisitions.
38:57Je ne suis pas certain que le contexte s'y prête.
38:59Mais en tout cas, ça montre que des acteurs
39:01qui ont du cash aujourd'hui, et depuis
39:03un certain temps d'ailleurs, arrivent à le déployer.
39:05Comme il y a de la restructuration qui se fait dans le secteur,
39:07c'est tout à fait normal
39:09que ça se produise.
39:10Bon, on verra jusqu'où l'opération Unicredit Commerce
39:12peut aller. Peut-être déjà jusqu'à
39:1429,9% du capital de Commerzbank.
39:16En tout cas, Unicredit a fait une demande
39:18en ce sens auprès des autorités de régulation.
39:20Merci beaucoup, messieurs. Merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
39:22Vincent Genzi,
39:24Cholet, Dupont-Houdard,
39:26j'en ai trop maintenant !
39:28Là aussi, consolidation à marche
39:30forcée dans le secteur de l'industrie de la gestion des actifs.
39:32Vincent Chéniot, Général Investments,
39:34et Julien Lesbenzal, eToro.

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