Mercredi 19 juin 2024, SMART BOURSE reçoit Vincent Guenzi (Directeur de la Stratégie d'Investissement, Cholet Dupont Oudart) , Christian Parisot (Président, Altaïr Economics) , Michaël Herskovich (Directeur de l'engagement et politique de votes, BNPP AM) et Xavier Patrolin (Président, Albatros Capital)
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00:08Bienvenue à tous dans Smart Bourse, notre émission quotidienne sur Bsmart qui décrypte les marchés.
00:13Au sommaire de cette édition ce soir, le grand écart entre la France et les US après deux jours de légère hausse.
00:19On est reparti aujourd'hui sur le même scénario que la semaine dernière.
00:22Après une reprise très timide à l'ouverture, le risque politique a fait flancher le cas qui est à la mi-journée.
00:28L'indice part de la Bourse de Paris est passé aujourd'hui sous la barre des 7600 points.
00:33L'indécision se fait ressentir à la fois sur le marché action et sur le marché obligataire.
00:38L'écart de ton entre Boundes et OAT reste élevé aujourd'hui, se creuse même.
00:42Côté US, si les marchés sont fermés aujourd'hui en raison du Juneteenth, la journée de commémoration de la fin de l'esclavage,
00:49ils n'en font pas moins l'actu avec des plus hauts historiques atteints hier qui contrastent avec le marché européen.
00:54Le Nasdaq est sur les 17862 points, le S&P sur les 5487, dopé par les performances des géants de la tech.
01:03Au sommaire également, la France épinglée pour son déficit.
01:07Bruxelles recommande d'ouvrir une procédure pour déficit public excessif contre la France.
01:12Mais nous ne sommes pas seuls, 7 pays sont également concernés.
01:15La mesure s'applique à la Belgique, l'Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovaquie.
01:20Tous ces pays ont dépassé l'an dernier la barre fatidique de 3% du PIB pour les déficits publics fixés par le pacte de stabilité.
01:28Le déficit de la France atteint, lui, les 5,5.
01:31Les règles européennes imposent aux pays en déficit excessif une réduction minimum du déficit de 0,5 points par an
01:38et des sanctions financières à hauteur de 0,1% du PIB par an pour les pays qui présentent des plans de correction inefficaces
01:45et refusent de mettre en oeuvre les corrections imposées par rapport à Bruxelles, ce qui représenterait tout de même 2,5 milliards d'euros dans le cas de la France.
01:52Mais soulignons quand même que ces actions n'ont encore jamais été appliquées.
01:56Voilà pour les sujets du jour, nous aurons bien sûr l'occasion d'y revenir avec nos invités dans Planète Marché.
02:02Enfin, en dernière partie d'émission, dans le quart d'heure thématique, nous vous proposons de revenir sur le bilan 2024 des Assemblées Générales
02:09avec Mickaël Erskovitch qui était l'invité de Marché à Thème dans Smartbourses le 10 juin dernier.
02:15Vous retrouverez les propos du directeur de l'engagement et politique de vote de BNP Paribas AM.
02:31Mais tout de suite, avant d'accueillir nos invités, nous faisons le point sur les marchés avec Pauline Grattel,
02:37chaque soir en introduction de Smartbourses, tendance mon amie. Alors Pauline, que s'est-il passé sur les marchés financiers aujourd'hui ?
02:44Alors aujourd'hui, les bourses européennes doivent faire 100 Wall Street.
02:48Le CAC 40 recule après son rebond de plus de 1,5% sur les deux séances précédentes.
02:55Sur le marché obligataire, le rendement de l'obligation à 10 ans française progresse légèrement autour de 3,15%.
03:02Le rendement de l'obligation à 10 ans allemande est légèrement au-dessus des 2,40%.
03:08L'écart entre ces deux obligations ressort à environ 74 points de base.
03:13Alors le marché US est fermé aujourd'hui, ça ne vous a pas empêché de jeter un oeil à Wall Street.
03:17Alors y a-t-il des choses à noter sur le côté américain ?
03:21Côté américain, il y a plusieurs choses à noter même.
03:24A commencer par la pluie de records inscrits par le S&P 500 et le Nasdaq Composite.
03:30Wall Street signait son septième jour de hausse consécutif porté par plusieurs valeurs,
03:35dont Nvidia qui passe devant Apple et Microsoft pour devenir la première capitalisation mondiale.
03:41Le titre était en hausse de 3,5% hier, ce qui a permis à l'entreprise de voir sa capitalisation boursière monter à 3 400 milliards de dollars.
03:52Depuis le début de l'année, Nvidia progresse de plus de 170%.
03:57Niveau indicateur, c'est l'inflation britannique qui a fait l'actu aujourd'hui.
04:00Oui, l'inflation britannique du mois de mai qui atteint le seuil des 2% sur un an.
04:05Une première depuis 2021 et après 2,3% en avril.
04:09Dans sa version Core, l'indice des prix à la consommation ressort à 3,5% en mai sur un an, après 3,9% le mois précédent.
04:18Ces données Coeur montrent que les pressions sous-jacentes sur les prix restent prononcées.
04:24Le seuil des 2% est ainsi atteint à la veille de la réunion de politique monétaire de la Banque d'Angleterre qui rendra sa décision demain.
04:32Côté européen, on a la Commission européenne qui ouvre une procédure contre la France.
04:37Oui, pour déficit public excessif.
04:40Et il n'y a pas que la France qui est concernée puisqu'en tout, ce sont 7 pays de l'Union européenne qui sont épinglés.
04:46En ce qui concerne la France, cette décision était attendue parce qu'elle s'ouvre automatiquement quand le déficit d'un pays dépasse 3% de son PIB.
04:55Si la trajectoire n'est pas corrigée, cette procédure pourra aboutir à une sanction financière.
05:01Quelles sont les valeurs qui se sont démarquées aujourd'hui ?
05:04Au sein du CAC 40, il faudra prêter une attention particulière à Société Générale.
05:09La Banque annonce la cession de Shine, sa néobanque destinée aux professionnels.
05:13Ce projet de cession participe à la simplification de Société Générale.
05:17Le titre recule légèrement aujourd'hui.
05:20Mise à part cela, les valeurs parisiennes sont animées par les analystes.
05:24Aujourd'hui, Dassault Systèmes chute de plus de 3%.
05:28BNP Paribas-Exsane passe de neutre à sous-performance.
05:32Accor gagne plus de 2% au cours de la séance après que Barcalis a relevé sa recommandation.
05:37Enfin, un mot sur Atos qui bondit de plus de 50% au cours de la séance.
05:42Cela fait plusieurs séances que le titre est en hausse et à deux chiffres.
05:46Depuis cinq jours, Atos s'envole de plus de 120%.
05:50Et pour demain, Pauline, le programme ?
05:52Comme je le disais au début, la Banque d'Angleterre rendra sa décision de politique monétaire.
05:57Le reste des statistiques nous viendra des Etats-Unis.
06:00Les investisseurs seront attentifs à l'indice de la Fed de Philadelphie du mois de juin
06:05ainsi que des mises en chantier et des permis de construire américains pour le mois de mai.
06:09Merci Pauline.
06:11Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, le point marché de Pauline Grattel.
06:27Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:32Et aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir en plateau Christian Parizeau, président de Altair Economics.
06:37Bonsoir Christian.
06:38Merci d'être là.
06:39Merci également à Vincent Genzi, directeur de la stratégie de Cholet-Dupont-Houdard.
06:44Bonsoir Vincent.
06:45Bonsoir.
06:46Et bonsoir Xavier.
06:47Merci d'être là.
06:48Xavier Patrolin, président d'Albatros Capital.
06:51Alors on va commencer par ce qui fait l'actualité sur le marché obligataire face aux risques politiques.
06:58Alors tous les regards sont tournés vers le spread, ce fameux écart entre l'OIT et le Bund.
07:02La France emprunte désormais plus proche de l'Italie, du Portugal ou de la Grèce que de l'Allemagne.
07:09Est-ce à dire que la France devient un pays périphérique ?
07:12Alors les PIGS vont-ils laisser la place aux FIGS ?
07:15C'est la question.
07:16Christian, est-ce que vous voulez commencer là-dessus ?
07:18Oui.
07:19On n'est pas véritablement aujourd'hui dans quelque chose de trop violent quand même.
07:23Il faut relativiser.
07:24Puisque une vraie crise, la crise des souverains, c'était 600 points de base.
07:28On avait eu des mouvements de 500 à 600 points de base et là ça faisait vraiment très mal.
07:32Donc là on est sur des marchés plutôt attentistes pour moi.
07:35Alors il y a quand même quelques éléments.
07:37Il faudra regarder de très près les émissions du Trésor français,
07:41voir si véritablement il y a toujours un appétit notamment des non-résidents,
07:44puisque ça c'est un élément important dans les émissions nouvelles du Trésor français.
07:49On le regarde aux Etats-Unis et on avait eu une petite tension sur les taux américains sur une semaine
07:54parce que justement on avait eu une baisse des non-résidents et donc ça avait créé quelques tensions.
08:00Alors je vous laisse imaginer dans l'état actuel des choses si on avait véritablement une déception.
08:05Donc il y a cet élément là à regarder.
08:06Mais j'ai le sentiment que quand même globalement les marchés vont être plutôt dans l'attente des résultats des législatives.
08:13Voir ce qu'il en ressort.
08:14Est-ce qu'il y a une majorité ou pas ?
08:15S'il n'y a pas de majorité, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne nouvelle non plus.
08:18Mais en tout cas on verra ce qui ressortira.
08:21Et puis derrière, je pense que le vrai enjeu ce sera le prochain budget français.
08:25Parce qu'on sent que quand même, quelles que soient les politiques qui arrivent,
08:29il y a quand même énormément de contraintes, beaucoup de promesses électorales qui ne peuvent pas s'appliquer dans les faits.
08:34Je prends par exemple baisser la TVA, on ne peut pas le faire sans l'accord de l'Europe.
08:37Ça ne se fait pas du jour au lendemain.
08:39Abroger la réforme des retraites par un décret, abroger une loi par un décret, je n'ai jamais vu ça.
08:44Constitutionnellement je pense que ça ne passerait pas.
08:46Donc il y a plein d'éléments, on pourrait faire la liste de tout ce qui est promis.
08:49Tout ça va devoir être reposé, voir vraiment dans le prochain budget qu'est-ce qu'on a inscrit dans le budget.
08:56Et moi je pense qu'on va rester plutôt sur des marchés obligataires très volatiles.
09:00Et ça, ça va être un vrai frein.
09:02C'est-à-dire qu'il faut se dire qu'aujourd'hui tout le risque sur les marchés va se concentrer à travers les taux longs.
09:08Que ça soit américain ou européen.
09:10Américain parce qu'on va se rapprocher des élections présidentielles américaines.
09:14Je pensais qu'on allait avoir une fenêtre de volatilité plutôt à l'approche du mois de novembre.
09:19On va l'avoir, à mon avis, peut-être un petit peu accélérée.
09:22Et puis cet été on aura toutes ces discussions,
09:24toutes les déclarations politiques, notamment en France, qui pourront créer de la volatilité.
09:28Mais le vrai risque, ça sera en in fine le projet de budget pour 2025.
09:33Et voir ce qu'il en ressort en termes de déficit public.
09:35Et ça sera ça qu'il faudra à ce moment-là être crédible sur ce que veut faire la France.
09:39Et c'est là qu'on aura véritablement des sanctions ou pas des investisseurs par rapport à ça.
09:43Vincent, votre avis sur les conséquences du risque politique sur le marché obligataire ?
09:48Je partage tout ce qu'a dit Christian.
09:51J'ajouterais que cette volatilité, elle va être alimentée dans les prochaines semaines par les sondages,
09:56par les simulations qui vont être faites.
09:58Et c'est extrêmement compliqué puisqu'il y a 577 élections locales.
10:01Et qu'aujourd'hui les choses ne sont pas encore très claires.
10:03C'est un truc à deux tours.
10:05Je pense qu'on commencera à avoir des simulations.
10:09Ça peut faire bouger le spread et les marchés dans un sens ou dans l'autre.
10:14Et le deuxième élément, c'est les ajustements de programmes.
10:17Dont les parties extrêmes savent très bien qu'ils ne peuvent pas s'appliquer en totalité.
10:22On a déjà vu des petites évolutions dans les principaux points de programmes
10:28qui seraient retenus pour les législatives.
10:30Je pense que ces deux éléments-là vont nous donner le tempo des marchés jusqu'au 7 juillet.
10:36D'accord. Jusqu'au 7 juillet, grosse volatilité et ensuite ?
10:39Je ne dis pas grosse volatilité mais volatilité en fonction des news qui pourraient apparaître,
10:43moins sur le plan économique ou de l'inflation, mais plutôt sur le plan politique.
10:47Les résultats possibles ou non et des évolutions programmatiques.
10:50D'accord. Très bien.
10:52Xavier, votre opinion là-dessus ?
10:54Moi, je vais un peu différer.
10:57Vous avez dit tout à l'heure dans votre propos introductif que la France se finançait à des conditions de l'Espagne ou de l'Italie.
11:05C'est plus proche de l'Espagne ou de l'Italie que de l'Allemagne.
11:09Non, non. Le spread a évolué, oui.
11:11Mais en termes nominal, c'est l'information majeure de la semaine dernière.
11:14Il ne s'est rien passé.
11:16On est sur des niveaux identiques.
11:20C'est juste qu'il y a eu un report vers le boune d'Allemands.
11:24C'est important. Parce que vous entendez des déclarations y compris de responsables politiques,
11:28y compris de l'actuelle majorité relative, dire, annoncer que les conditions de financement de la France
11:32se sont violemment dégradées. C'est faux.
11:34Les conditions de la France ne se sont pas dégradées sur la semaine dernière.
11:37Parce qu'il y a eu un miracle, si on peut dire.
11:40C'est-à-dire qu'on a eu une baisse des taux nominaux à travers le monde grâce aux bons chiffres d'inflation américaine
11:45qui a intégralement compensé l'évolution du spread, c'est-à-dire du différentiel par rapport à l'Allemagne.
11:50Donc en conditions de financement, il ne s'est rien passé.
11:53Moi, je diffère un peu de l'analyse qui vient d'être faite.
11:56Je pense qu'on est au tout début d'une crise majeure.
11:59Pourquoi ?
12:00Parce qu'au fond, la dissolution, elle a eu une première victime collatérale,
12:05au-delà de la démocratie et des incertitudes, c'est la consolidation budgétaire.
12:09La France se préparait à une consolidation budgétaire en début d'année.
12:13Cette consolidation budgétaire, quel que soit le scénario, majorité relative ou absolue,
12:19ou voire une reconduction très peu probable de l'actuelle majorité,
12:23la consolidation budgétaire a disparu.
12:25Donc ça veut dire que de toute façon, on a une conflictualité intrinsèque
12:29de l'économie française, de la France, par rapport à ses partenaires européens.
12:34Et donc l'enjeu va être, quel va être le niveau d'intensité de cette conflictualité ?
12:39Si c'est l'actuelle majorité, par miracle, si j'ose dire,
12:42qui était reconduite sous une forme de majorité,
12:45ça serait une conflictualité mineure.
12:47Mais si c'était le Rassemblement national, ça serait une conflictualité plus élevée.
12:52Si c'était le Front populaire, ça serait encore plus élevé.
12:56Donc ça, c'est le point central. Pourquoi ?
12:58Parce que la France, intrinsèquement, a un déficit primaire de l'ordre de 3,5%.
13:02Vous prenez à la louche les programmes,
13:04quand bien même si les programmes ne seront pas appliqués ou peu appliqués.
13:07J'allais dire, je m'en contrefiche.
13:09Moi, je regarde les programmes, je regarde les intentions,
13:11et ce qui est déclaré à l'opinion publique.
13:13De toute façon, ce sont des programmes qui induiront une envolée,
13:18une augmentation du déficit primaire.
13:20C'est-à-dire qu'on passerait d'un déficit primaire de 3,5% à un déficit primaire de 4,5%, 5%.
13:25Vous rajoutez dessus la charge financière.
13:28Vous rajoutez deux points de PIB.
13:30Donc ça veut dire qu'intrinsèquement,
13:32dans un scénario peu importe de majorité relative ou absolue,
13:36vous avez un budget 2025, un déficit budgétaire,
13:40qui va se caler aux alentours de 7%.
13:42D'accord.
13:43Donc ça, ça va induire, du point de vue des marchés financiers,
13:45une prime immanquablement,
13:47et surtout un comportement très frictionnel avec nos partenaires européens.
13:52Et derrière ce comportement frictionnel avec nos partenaires européens,
13:55il y a une menace.
13:57Alors aujourd'hui, probabilité probablement très faible,
13:59mais une menace qui existe de Frexit.
14:01D'accord.
14:02Parce que cette conflictualité intrinsèque,
14:04alors tout dépendra du résultat au soir du 7 juillet,
14:09mais cette probabilité peut être pricée par les marchés.
14:12D'accord.
14:13Moi, comme tu l'as dit, Christian,
14:15tu as dit qu'on n'abroge pas par décret une réforme sur les retraites.
14:20Qu'est-ce que tu en sais ?
14:22Qu'est-ce que tu en sais ?
14:23Le Conseil constitutionnel...
14:25Oui, mais qu'est-ce que vous savez sur le Conseil constitutionnel ?
14:27...positionnera sur la question si...
14:29Je pense qu'on peut rentrer dans un cadre juridique,
14:31y compris intrinsèquement français,
14:32qui peut être très particulier.
14:34Et donc ça, les marchés peuvent...
14:36C'est trop tôt pour le dire.
14:37Mais donc le mouvement qu'on a eu,
14:39pour revenir à votre question sur le spread,
14:41c'est juste, cette évolution du spread,
14:44c'est juste le fait qu'au fond,
14:45le passager clandestin de la zone euro,
14:47qui était la France,
14:48a un niveau de spread qui est correct.
14:50Quel est le niveau de spread correct de la France ?
14:52Ce n'est pas celui qu'on a connu depuis 3, 4, 5 ans.
14:55Le niveau correct, c'est entre l'Espagne et l'Italie.
14:57D'accord.
14:58On avait un miracle,
14:59qui était dû au fait que la France n'a jamais fait faillite
15:01depuis plus de deux siècles.
15:03Bon, c'est une économie qui a un certain nombre...
15:06Un levier financier budgétaire et une capacité de lever l'impôt,
15:09maintenant qui se fragilise,
15:11qui est exceptionnel, et c'est ça.
15:12Et donc, le marché, c'est pour l'instant calé dessus.
15:14Et là, là où je rejoins Christian,
15:16ce qu'il faut précisément suivre,
15:18c'est les émissions primaires du trésor public français.
15:21Donc ça, il faudra les suivre.
15:23Et surtout, pour ceux qui nous écoutent,
15:25suivre un truc très simple,
15:26c'est la référence dix ans.
15:28La référence dix ans, aujourd'hui,
15:29se situe, en termes nominal,
15:31se situe à 3, 3,12, 3,13, peu importe.
15:34La croissance nominale intrinsèque de l'économie française,
15:37c'est aux alentours de 3 %.
15:39Donc, pour l'instant, on n'a pas d'emballement
15:41du ratio dette sur PIB,
15:43quand on est à cet équilibre.
15:45Dès que vous verrez, si vous voyez,
15:47dans les prochaines semaines ou prochains mois,
15:49le taux de référence dix ans,
15:51mais les maturités retourent,
15:53sept ans jusqu'à douze ans, quinze ans,
15:55commencer à translater au-delà de 3,
15:57c'est-à-dire 3,5, voire 4,
15:59à ce moment-là, on est dans une mécanique d'emballement.
16:01Et qui oblige
16:03une consolidation budgétaire,
16:05quelle que soit la majorité
16:07qui sera au pouvoir.
16:08C'est ça qu'il faut suivre.
16:09Parce qu'à ce moment-là, ça voudra dire que le marché
16:11va commencer à pricer le risque,
16:13les conditions de financement de la France deviennent tendues,
16:15et donc il y a un emballement du ratio dette sur PIB,
16:17et à ce moment-là, on bascule dans autre chose.
16:19Pour l'instant, on n'y est pas.
16:21Donc, on est dans l'œil du cyclone,
16:23si j'ose dire.
16:25C'est ce qu'il faut suivre de manière très précise.
16:27D'accord. Alors maintenant, on va revenir sûrement sur
16:29les actions,
16:31parce que le marché actions est lui aussi,
16:33bien évidemment, impacté par le risque politique.
16:35Le CAC 40 avait
16:37moins 6,23% la semaine dernière.
16:39C'est quand même effacé tous les gains
16:41de 2024.
16:43Il est sous les 7600 ce soir.
16:45Alors, il y a eu deux petits jours de hausse en début de semaine,
16:47et puis le soufflet est retombé.
16:49La Bourse de Paris n'est plus
16:51la première place européenne en capitalisation.
16:53Elle a été doublée par Londres.
16:55Alors, que penser du risque
16:57politique sur les actions ?
16:59Christian ?
17:01Oui, alors, je dirais qu'on a eu un arbitrage
17:03qui a été très rapide de la part des marchés.
17:05Comme toujours,
17:07ça a été très violent.
17:09On voit qu'on a vendu
17:11les bancaires, on a vendu
17:13les secteurs les plus sensibles au taux d'intérêt.
17:15Alors, il y a la construction.
17:17Peut-être pas toujours très justifié,
17:19mais en tout cas, on a eu une réaction assez
17:21violente. Mais j'aurais tendance
17:23à dire que ça, c'est quasiment rien.
17:25Je suis désolé pour ce qu'on perd du l'argent,
17:27mais c'est rien potentiellement
17:29à ce qu'on pourrait avoir. Par rapport à ce qui a été
17:31dit avant, je suis totalement
17:33d'accord sur le fond. C'est juste une question
17:35de timing. Moi, dans l'idée, c'est pour ça
17:37que je parlais du budget 2025.
17:39Je pense que ça sera la clé.
17:41Ce n'est pas forcément...
17:43Là, la Bourse, elle a corrigé. Elle a pressé le risque.
17:45Elle a dit qu'il y a un risque que ça se passe très mal
17:47en France, avec des conséquences.
17:49Et malgré tout ce qu'on nous dit, le chiffre d'affaires
17:51des entreprises françaises sont paralysés en France.
17:53Il y a quand même une grosse partie qui est en France.
17:55S'il y a un problème de fiscalité,
17:57et si on doit augmenter la fiscalité, ça sera sur les entreprises françaises.
17:59C'est ça.
18:01Ça, c'est un élément qu'on ne parle pas.
18:03Je vous renvoie à une étude qu'a faite le FMI, qui était très intéressante,
18:05qui a montré
18:07qu'il y avait une corrélation très forte
18:09entre la charge du service
18:11de la dette des Etats
18:13dans le PIB,
18:15combien l'Etat français va dépenser
18:17tous les ans pour
18:19financer les intérêts sur sa dette,
18:21et les investissements
18:23en infrastructure que réalisent
18:25les Etats. On voit une corrélation
18:27très forte. C'est-à-dire que plus un Etat a une charge
18:29de la dette élevée, moins il investit
18:31dans les infrastructures. Et ça, c'est un élément
18:33important parce qu'il faut bien comprendre,
18:35je vous prends un exemple qui va vous parler tout de suite,
18:37si on n'avait pas construit les TGV, je pense qu'on aurait
18:39eu un petit problème de déplacement des populations
18:41et on aurait eu un impact économique.
18:43L'Etat a un rôle moteur dans
18:45les investissements d'infrastructure. D'ailleurs,
18:47ce qu'on reproche, c'est qu'en France, on a plus dépensé
18:49pour les dépenses de fonctionnement que dans les dépenses d'investissement.
18:51Mais je vous laisse imaginer, si demain
18:53vous avez un vrai choc, que vous avez
18:55le poids du service de la dette qui augmente
18:57énormément dans le budget français, la première chose
18:59qu'on va couper, et ça, ça va être mécanique,
19:01c'est les investissements.
19:03C'est les investissements de l'Etat.
19:05On ne va pas licencier des fonctionnaires, on ne va pas
19:07commencer à réduire les dépenses, on va d'abord couper
19:09là-dessus. Et le gros problème, c'est qu'en coupant
19:11là-dessus, vous réduisez votre croissance potentielle
19:13puisque, naturellement, c'est
19:15de la croissance en moins et c'est des éléments
19:17très négatifs pour la croissance à venir.
19:19Donc, vous augmentez votre risque
19:21de défaut sur la dette et vous accentuez le problème.
19:23Donc, moi, je dis qu'aujourd'hui,
19:25les marchés vont être très sensibles
19:27à ça. Ils vont être sensibles à la croissance
19:29potentielle de la France, aux mesures
19:31prises, et toutes les mesures qui seront prises
19:33qui sont là juste pour faire plaisir aux ménages, pour
19:35dynamiser la demande, qui vont se traduire
19:37par un creusement du déficit
19:39courant, parce que globalement, on va importer.
19:41Si je vous en demande le SMIC,
19:43ce n'est pas des produits français
19:45qu'on va acheter, ça va être des produits étrangers parce que
19:47de toute façon, l'industrie française ne pourra pas répondre
19:49à cette demande supplémentaire. Et donc, on va
19:51avoir un creusement du déficit
19:53public avec un creusement du déficit courant,
19:55ce qui est le pire des scénarios, quand même, il faut le dire.
19:57Et derrière, la solution, ça sera
19:59de couper les dépenses d'investissement avec moins de croissance
20:01à venir pour la France. Eh bien, tout ça,
20:03c'est quand même des scénarios qui, à la fin,
20:05affectent la valorisation des entreprises
20:07françaises, même si elles réalisent une grosse partie
20:09de leur chiffre d'affaires à l'étranger. C'est quand même
20:11un élément qui va déprécier
20:13la valorisation des entreprises françaises.
20:15Donc, le risque est global.
20:17Vous pouvez faire des arbitrages sectoriels, il y aura forcément
20:19des secteurs qui souffriront plus que d'autres.
20:21Mais, globalement, on n'est qu'au début de l'histoire.
20:23Il va falloir vraiment regarder ça.
20:25Et, encore une fois, ce qui va vous dicter ça,
20:27ce n'est pas le petit mouvement qu'on a eu là. Parce que, pour moi,
20:29ce n'est rien du tout. Si on est dans un scénario
20:31noir, si vous êtes dans un scénario très noir,
20:33les impacts seront beaucoup plus violents.
20:35Donc, aujourd'hui, ce qu'il faut regarder, c'est le marché
20:37obligataire. Encore une fois, les taux. Les taux longs.
20:39Combien se refinance la France ?
20:41Et quel est l'impact, à long terme, de ce
20:43coût de refinancement, si l'on mentait
20:45de cette perte de confiance vis-à-vis de la France ?
20:47Et là, vous pouvez avoir des réactions beaucoup plus violentes
20:49sur les marchés. Alors, juste un petit
20:51point aussi. Je ne crois pas non plus
20:53aux côtés « il n'y a que la France qui souffre, la France
20:55sous-performera », mais ça aura un impact
20:57mondial. Et je pense que,
20:59si on était véritablement sur un retour
21:01d'une crise un petit peu tendue
21:03en Europe, sur les budgets,
21:05sur les problèmes de financement, je pense que
21:07les États-Unis n'en sortiront pas in fine
21:09indemne. Pas tout de suite, ce sera peut-être un
21:11valeur refuge. Mais, quand on voit les comptes publics américains,
21:13quand on voit les élections américaines
21:15qui approchent, on est en train de se dire
21:17que, s'il y a un problème en France, on va quand même
21:19avoir des investisseurs qui vont raisonner, qui vont
21:21dire « ah oui, mais en novembre, on a peut-être une petite
21:23échéance et on a peut-être des gens qui se
21:25présentent en novembre aux États-Unis qui ne sont pas forcément
21:27des gens très « friendly » pour le marché
21:29obligataire américain. Avec une Chine
21:31qui se désengage massivement de l'obligataire
21:33américain depuis plusieurs mois,
21:35on se dit qu'il y a quand même aussi un petit facteur de risque.
21:37Donc, attention, on met le verre.
21:39On met le verre dans la pomme. Là, on est en train de nous dire
21:41qu'il y a un risque sur les finances publiques
21:43et il faut quand même... Alors, je ne vous dis pas
21:45que je suis sur un scénario extrême. Encore une fois, on peut espérer
21:47que ça se passe bien, que la France modère
21:49un peu sur son budget.
21:51Mais ça veut dire qu'on va quand même traverser tout au long
21:53de cet été, ça ne sera pas fini, quels que soient les résultats.
21:55On aura une vraie volatilité sur l'été au long
21:57et après, en effet, moi je pense que si le budget
21:59que présente, quelle que soit la majorité
22:01d'ailleurs, je ne fais pas du tout de politique,
22:03mais quelle que soit la majorité, si ce budget n'est pas
22:05jugé crédit par les marchés comme on l'a vu
22:07en Angleterre, on va avoir
22:09un mois de septembre particulièrement chahuté
22:11et à mon avis, là, la correction,
22:13c'est qu'un avant-goût de ce que potentiellement
22:15on peut avoir en septembre si on a
22:17un problème de crédibilité sur le budget français.
22:19On reviendra sur les marchés américains plus tard.
22:21Vincent Boulle, le risque politique,
22:23est-ce qu'il est bien pricé par le marché actions
22:25en ce moment en France ?
22:27Oui, je trouve qu'il est assez bien pricé.
22:29On a eu des deux côtés
22:31l'appréciation négative
22:33que peuvent avoir les marchés si
22:35la situation se dégrade, si les budgets sont
22:37très
22:39laxistes.
22:41Mais on voit bien qu'il y a quand même des cordes de rappel
22:43et que les gens qui se
22:45préparent à arriver aux manettes,
22:47que ce soit ceux qui sont déjà en place ou
22:49d'autres, ils ne sont quand même pas sauts.
22:51Ils voient ce qui s'est passé en Grèce, ils voient ce qui s'est passé en Angleterre,
22:53ils voient ce qui s'est passé dans tous les pays
22:55où des mouvements nationalistes sont arrivés en place.
22:57En plus,
22:59je crois que
23:01pour parler crûment et pour parler de politique,
23:03il y a une échéance
23:05présidentielle dans trois ans
23:07et que ceux qui veulent le pouvoir
23:09ne veulent certainement pas gâcher leur chance
23:11pour les présidentielles.
23:13Donc d'un point de vue politique, je n'arrive pas à être
23:15aussi
23:17craintif ou avoir aussi peur
23:19que ce Xavier. C'est un risque.
23:21Il a tout à fait raison et ça peut arriver.
23:23Mais je ne sais pas. J'ai quand même l'impression,
23:25comme vous, après 35 ans
23:27que je fais ce métier, le pire n'est jamais sûr
23:29et on voit que quand on a vraiment,
23:31quand on commence à avoir peur, il y a des cordes de rappel.
23:33La vraie question c'est, est-ce qu'on est allé assez bas ?
23:35Est-ce que les marchés obligataires
23:37ont donné déjà un signal d'alarme
23:39pour empêcher cette dégradation qui pourrait arriver ?
23:41Peut-être pas.
23:43Donc effectivement, il n'est pas exclu qu'à un moment donné
23:45il y ait des dérapages, que les marchés prennent
23:47peur. Mais in fine,
23:49je pense quand même qu'il y a quelque chose
23:51qui est en train de se passer, comme on l'a vu
23:53dans d'autres pays confrontés à la même situation.
23:55On n'est pas les seuls.
23:57Et donc, je n'arrive pas à être aussi inquiet que ça.
23:59Je suis extrêmement prudent pour les
24:01prochaines semaines. Je ne crois pas qu'il y ait
24:03un vrai potentiel de redémarrage tout de suite.
24:05Mais,
24:07je ne suis pas si inquiet que ça.
24:09Xavier, votre avis ?
24:13Je vais essayer de faire une espèce de
24:15continue dans le propos de Christian
24:17et de Vincent.
24:19Ce que dit Christian est vraiment
24:21essentiel.
24:23Il y a parmi les pays qui
24:25aujourd'hui subissent
24:27la mise sous surveillance, si je veux dire,
24:29de la Commission européenne
24:31d'un déficit budgétaire excessif.
24:33Il y a deux pays qui ressortent, deux pays majeurs
24:35de la construction européenne, l'Italie et la France.
24:37L'Italie. Prenons
24:39l'équilibre budgétaire italien.
24:41L'Italie a, sur les 15 dernières
24:43années, je ne parle pas de l'année 2023,
24:45mais sur les 15 dernières années, depuis au fond
24:47son introduction dans la zone euro,
24:49un déficit, un excédent primaire. Vous entendez bien ?
24:51C'est-à-dire quand on prend son solde budgétaire.
24:53Un excédent primaire
24:55de quasiment 2 points de PIB.
24:57Nous, on est à moins 3,5.
24:59D'accord ?
25:01Et une charge financière
25:03de 4 points de PIB.
25:05Donc, l'Italie, c'est exactement l'économie
25:07depuis sa rentrée dans la zone euro
25:09qui fait des efforts de la contrition budgétaire,
25:11donc qui dégage les excédents primaires
25:13de 2 points de PIB, mais qui ne peut pas
25:15investir sur ces infrastructures. Vous avez vu,
25:17il y a quelques années, un pont s'effondrait.
25:19Et toute l'infrastructure italienne
25:21est à l'avenant.
25:23Et donc, on se dirige vers ce
25:25processus-là. Pourquoi ? Parce que la France,
25:27pour en revenir au cas français, la France a un déficit
25:29intrinsèque, primaire,
25:31de 3,5%.
25:33Au fond, c'est ce qu'a découvert le gouvernement
25:35à la fin de l'année 2023. Il espérait des recettes,
25:37machin truc, et passé l'effet d'inflation,
25:39les recettes ne sont pas là.
25:41Donc, intrinsèquement, on est à moins 3,5,
25:43et on a une charge financière qui est aux alentours de 2.
25:45Donc, on a un seul... Je ne parle pas des
25:47programmes. Je parle intrinsèquement
25:49de la gestion des experts
25:51qui sont au gouvernement depuis 7 ans.
25:53D'accord ? Intrinsèquement, on est
25:55à... Non, non, mais...
25:57On est à moins 5,5.
25:59Intrinsèquement. Et on ne fera pas mieux.
26:01Alors, on parlait d'une consolidation budgétaire
26:03de 10 milliards, 15 milliards, mais
26:05c'était très difficile à trouver.
26:07Donc, vous comprenez bien
26:09que, quelle que soit
26:11l'échéance du 7 juillet au soir, de toute façon,
26:13ça va se dégrader.
26:15Donc, ça veut dire que sur les marchés actions,
26:17la prime de risque, elle n'est pas calée.
26:19Alors, les marchés actions, ils ont une chance, aujourd'hui.
26:21C'est que les sorties
26:23des phénomènes inflationnistes, on a un niveau de rentabilité
26:25des entreprises. C'est valable à travers le monde,
26:27mais c'est valable en France. En tout cas, des valeurs du CAC 40
26:29qui est exceptionnelle. C'est-à-dire qu'on est globalement
26:3130% au-dessus
26:33des rentabilités de ces 20 dernières années.
26:35Donc, on pourrait dire, le marché...
26:37On va revenir au vieux PE, au price-earning ratio,
26:39c'est-à-dire le cours sur le bénéfice, ça va...
26:41Oui, oui, il est correct, tout à fait correct.
26:43Oui, il n'est pas si correct. Oui, il est correct.
26:45Par rapport aux US... Il est correct
26:47par rapport au niveau de marge. Oui.
26:49Le problème, c'est est-ce que les marges sont
26:51sustainable ou soutenables sur le moyen terme ?
26:53Il y a une vraie interrogation là-dessus.
26:55C'est-à-dire, est-ce qu'on va rester sur un niveau de marge de rentabilité
26:57de 14% ?
26:59C'est très peu probable.
27:01Et donc là, vous cumulez deux risques, c'est-à-dire un niveau,
27:03un point haut historique
27:05dû au phénomène inflationniste,
27:07on est en train d'en sortir,
27:09plus le risque politique qui vient se rajouter.
27:11Et donc, c'est ça qui peut peser
27:13sur le marché actions. Alors après, effectivement,
27:15les valeurs du CAC 40, elles sont des valeurs
27:17globalement mondialisées. Donc, elles ont...
27:19Pour celles qui ont, disons,
27:21un mix site de production,
27:23chiffre d'affaires à l'international,
27:25bon, il y a des mécanismes de compensation,
27:27celles qui ont une base de production
27:29en France, mais un chiffre
27:31d'affaires à l'international, là, ça peut se compliquer
27:33en termes de structure de coût.
27:35Et puis après, quand on descend dans la cote, c'est-à-dire
27:37on va sur les petites, moyennes valeurs. Alors là, vous allez
27:39plus sur des valeurs qui ont une exposition
27:41à l'économie européenne ou à l'économie française,
27:43donc qui sont plus à risque. Et en général,
27:45ce sont des valeurs qui ont plus de
27:47levier financier, donc qui sont...
27:49Parce qu'au fond, il faut retenir
27:51que depuis 20-25 ans,
27:53l'économie française a
27:55bénéficié d'une bulle de financement.
27:57Parce que la dette souveraine
27:59française était...
28:01C'est bénéfice de la zone euro, hein, c'est grâce
28:03à cette construction. On a bénéficié... Donc,
28:05attention, vous avez d'autres risques. Vous avez des risques
28:07de financement pour les gens qui sont...
28:09les personnalités morales qui sont endettées,
28:11donc les entreprises, mais vous avez un deuxième risque
28:13qui est l'immobilier.
28:15Quand nos concitoyens
28:17vont découvrir, pourront découvrir
28:19sur le
28:21deuxième semestre, mais plus sur les années
28:23suivantes, que les conditions de financement
28:25immobilières qu'ils ont connues sur les 20
28:27dernières années vont profondément... peuvent
28:29profondément changer, imaginez bien
28:31qu'il va se passer quelque chose sur l'immobilier.
28:33Et que ça va changer
28:35le mix
28:37de consommation en France. Donc, ces éléments-là,
28:39il faut toujours les avoir en tête.
28:41Et donc, la sanction qui a eu
28:43lieu la semaine dernière, c'est vrai qu'elle a
28:45plus porté sur les valeurs qu'il y avait un levier
28:47sur l'économie française.
28:49Donc, évidemment, le secteur bancaire, il est
28:51super exposé par nature, parce qu'intrinsèquement
28:53il porte de la dette française. Il est exposé
28:55par la nature de son produit
28:57net bancaire. Et puis, toutes les valeurs
28:59qui ont un levier économique
29:01ou qui dépendent de la commande
29:03publique, alors elles sont évidemment très
29:05exposées. Mais on est au tout début du processus.
29:07C'est trop dur, c'est très difficile
29:09aujourd'hui, mais comme l'a dit Christian,
29:11on a juste commencé l'histoire. Parce que
29:13si on regarde les programmes, au fond, que nous disent
29:15les programmes des deux
29:17piliers aujourd'hui des sondages,
29:19c'est des programmes économiques qui sont
29:21des reverse. C'est-à-dire
29:23du Fonds populaire, c'est un reverse
29:25à 180 degrés, donc on abroge tout,
29:27on fait tout le contraire de ce qui a été fait précédemment.
29:29Du côté du Rassemblement national,
29:31c'est un mix avec quand même
29:33pas mal d'incertitudes en termes de financement.
29:35Ce n'est pas nécessairement
29:37ça reste libéral,
29:39mais avec des dispositifs
29:41plutôt coercitifs à l'intention des populations
29:43qui ont immigré.
29:45Et donc là-dessus, il y a des facteurs d'incertitude.
29:47Donc vous voyez bien que la prime de
29:49risque n'est pour l'instant pas calée.
29:51Et dernier point qu'a mentionné Christian,
29:53c'est la diffusion sur les spread.
29:55L'évolution
29:57du spread français a touché
29:59tous les périphériques.
30:01Pas l'Angleterre, la Belgique,
30:03mais l'Espagne, le Portugal,
30:05l'Italie. Et donc ça, ça met
30:07la BCE en situation.
30:09Quels que soient les déclarations qui ont été tenues
30:11en début de semaine, je peux vous assurer qu'à la BCE,
30:13à mon avis, il y a une cellule de
30:15crise qui a été montée parce qu'ils sont
30:17en mode warning. Parce qu'ils savent bien que c'est
30:19le début de quelque chose et qu'il ne peut
30:21ne pas s'arrêter le 7 juillet au soir.
30:23Justement, est-ce qu'on peut considérer
30:25que les marchés vont pouvoir
30:27avoir un espèce de rôle de
30:29garde-fou ? Il y a la BCE,
30:31il y a l'outil anti-fragmentation.
30:33Pour l'instant, on a dit non, mais on verra.
30:35Il y a cette procédure à l'encontre de la France
30:37et d'autres pays qui a été lancée. Les agences
30:39de notation, on en a beaucoup parlé. On s'est dit
30:41finalement, ça va, on ne nous a pas tant dégradé tant
30:43que ça. Est-ce qu'à l'avenir, ça ne pourrait quand même
30:45pas être beaucoup plus important ? Et à un moment,
30:47l'OIT disait, s'il explose, il va y avoir
30:49quand même des conséquences majeures
30:51sur l'économie française
30:53en entier, y compris
30:55le particulier. Les marchés
30:57vont finalement quand même finir
30:59par imposer
31:01le principe de réalité. Alors, il y a
31:03Listros qui fait un très bon précédent.
31:05Est-ce qu'on pourrait se trouver face
31:07à un scénario semblable en France ?
31:09Parce que je ne veux pas monopoliser.
31:11A priori, dans un premier temps, non.
31:13Pourquoi ? Parce que dans le
31:15scénario Listros, vous aviez un couple.
31:17Si j'ose dire, vous aviez le couple Listros
31:19Bank of
31:21England. Là, vous n'auriez pas,
31:23quel que soit...
31:25Supposons que vous ayez, on va dire
31:27le gendarme Berlin, mais il n'y a rien contre lui, évidemment.
31:29Nommé Premier ministre,
31:31la disposition panique,
31:33les conditions de refinancement se compliquent.
31:35L'ABCE va rester off.
31:37Pourquoi l'ABCE va rester off ? Parce que, de toute façon,
31:39pour qu'elle puisse intervenir,
31:41elle aura besoin d'un accord,
31:43d'un compromis politique
31:45entre la France et l'Allemagne.
31:47Tant qu'il n'y aura pas de compromis politique
31:49entre la France et l'Allemagne,
31:51l'ABCE et la Banque de France,
31:53puisqu'au fond, l'ABCE intervient
31:55au travers de la Banque de France, ne pourra rien faire.
31:57Vous voyez ?
31:59Pas du tout.
32:01On n'est pas souverains.
32:03On partage la souveraineté monétaire
32:05au niveau de l'eurosystème
32:07et donc il faut un accord politique.
32:09Il faut qu'à un moment,
32:11entre la France et l'Allemagne,
32:13et on se dit, écoutez,
32:15on vous laisse des marges de manœuvre,
32:17on a bien compris que c'était passé quelque chose le 7 juillet au soir,
32:19il y a un résultat, on en prend un acte,
32:21vous êtes en procédure de déficit exclusif, on en prend un acte,
32:23vous allez faire un certain nombre de dispositions,
32:25on en prend un acte, mais il va falloir
32:27aborder, tant que
32:29la France n'aura pas donné de contrepartie.
32:31Et donc,
32:33quelle est la solution pour le Trésor public ?
32:35La solution pour le Trésor public, pour l'agence France Trésor,
32:37c'est de plus aller chercher des refinancements
32:39moyens à long terme, c'est d'aller rechercher
32:41des financements plutôt court terme.
32:43Moi, je suis intimement persuadé, j'en sais rien, je ne suis pas
32:45insider, mais je suis intimement persuadé qu'à l'agence France Trésor,
32:47ils ont travaillé depuis très longtemps
32:49sur un plan B, et le plan B,
32:51ils ont un échéancier qui est prévu pour toute l'année.
32:53Au fond, tous les investisseurs internationaux connaissent,
32:55là, je crois que
32:57c'est demain, je crois, vous avez une émission
32:59moyen terme,
33:01qui va du 5 ans au 7,
33:038 ans, et le 4 juillet,
33:05vous aurez une émission qui ira du 10 ans
33:07au 15 ans. Et donc, il faudra
33:09bien la suivre, suivez-la demain, parce que
33:11suivez les communiqués, vous aurez ce qu'on appelle le bid to cover,
33:13c'est-à-dire la demande par rapport à l'offre,
33:15ce sera un très bon indicateur. Mais si
33:17on avait, au fond, une demande qui
33:19s'effaçait, qui disparaissait, on aurait toujours
33:21une demande court terme, puisque la France ne ferait pas défaut.
33:23Si on prend les CDS,
33:25les crédits d'IFO Swap, ils indiquent,
33:27aujourd'hui, une probabilité de défaut pour la France
33:29à 5 ans, qui est de 0,38%.
33:31Donc, ça reste,
33:33on ne va pas faire faillite.
33:35Simplement, la trésorerie dont on dispose
33:37pour honorer
33:39tous les besoins de l'État
33:41est une trésorerie assez courte. On a,
33:43peut-être, je ne sais pas, je parle sous le contrôle de Christian,
33:45mais on a peut-être 2 mois, 2 mois et demi,
33:473 mois,
33:49pas plus.
33:51Donc, s'il y avait un problème de
33:53financement, la France resterait comme,
33:55malgré tout, à instanter une belle
33:57signature. Donc, elle irait chercher des financements court terme.
33:59Elle ne serait pas sec, d'accord ?
34:01Simplement, elle aurait un problème de duration de sa dette.
34:03Donc, il faut, pour que la BCE
34:05intervienne, dans les fameux dispositifs
34:07MES, qu'il y ait un compromis politique
34:09entre la France et ses partenaires
34:11européens, mais allons
34:13droit au but, entre la France et l'Allemagne.
34:15Vincent, les marchés comme garde-fou,
34:17vous y croyez, vous ?
34:19Oui, bien sûr. Après, il y a une question de délai
34:21de mise en oeuvre, comme l'a dit Xavier.
34:23Mais, je pense que ça va
34:25très, très vite dans ces cas-là. Donc, je pense
34:27que les forces de rappel
34:29joueront très rapidement, si tentées
34:31qu'elles soient nécessaires.
34:33Moi, je pense plutôt qu'on n'arrivera pas
34:35à cette situation. D'accord.
34:37Oui, alors après,
34:39je suis entièrement d'accord, il n'y aura pas de défauts de la France.
34:41Ça, c'est clair, c'est la chose
34:43qu'on peut être, quand même, pour vous réactiver.
34:45Mais, on peut vivre une période, quand même,
34:47assez inconfortable sur les marchés. Parce que, je peux
34:49vous dire que le CAC 40,
34:51il ne va pas baisser que de 6%, si je vous
34:53dis que l'État français a du mal à se
34:55financer, qu'il y a négociations
34:57entre Paris et Berlin
34:59pour essayer de résoudre la solution,
35:01et que la BCE n'est pas pressée
35:03d'intervenir, parce que la BCE, elle a
35:05aujourd'hui, maintenant, priorité lutte
35:07contre l'inflation. Alors, vous allez me dire, ça peut calmer
35:09l'inflation, s'il est au long au monde, c'est clair.
35:11Mais, sa priorité, c'est quand même la lutte contre l'inflation,
35:13et qu'aujourd'hui, il y a des mécanismes
35:15qui existent, d'intervention
35:17de la BCE, dans ces cas-là,
35:19que la BCE rejouait son rôle de prêteur
35:21en dernière ensemble, mais sous conditionnalité.
35:23C'est-à-dire que l'OMT, par exemple,
35:25qui est un instrument d'action
35:27de la BCE, qui peut calmer
35:29le jeu, du jour au lendemain, c'est comme la phrase
35:31de M. Draghi, à l'époque, on peut
35:33faire une phrase, en une phrase, on peut tout calmer.
35:35Mais, maintenant, la BCE,
35:37pour s'en dire cette phrase, elle ne la fera pas
35:39gratuitement. C'est-à-dire qu'elle la fera
35:41si le budget 2025
35:43de la France est correct.
35:45Autrement dit, si la France
35:47réduit son déficit public,
35:49et donc, globalement,
35:51on aura une mise sous tutelle des politiques.
35:53Ça revient à ça.
35:55Donc, après, quelle que soit la couleur des politiques, on s'en moquera.
35:57Mais, après, là,
35:59c'est pour ça que je pense qu'on n'est pas dans
36:01le scénario du pire. Mais je disais
36:03tout à l'heure le scénario du pire
36:05pour bien montrer que, quoi qu'il
36:07arrive, on est obligé, à un moment donné, de sortir
36:09de ça, mais on va avoir, quand même,
36:11le marché qui va résonner sur le scénario du pire.
36:13Et je peux vous dire que,
36:15même si ça dure deux mois, même si ça dure trois mois
36:17sur les marchés, ça va être, quand même, un petit peu saignant.
36:19Et ça peut être, quand même, un peu compliqué.
36:21Surtout pour mes
36:23clients gérants. Je pense qu'ils
36:25ne vont pas apprécier les trois
36:27prochains mois. Donc, c'est ça le vrai
36:29problème, aujourd'hui, qu'il faut se poser la question.
36:31Je ne vous dis pas, j'espère qu'on ne va pas aller jusque-là.
36:33Je ne suis pas à vouloir jouer, forcément,
36:35l'oiseau de mauvaise augure. Je dis juste que
36:37aujourd'hui, il faut bien comprendre
36:39qu'aujourd'hui, déjà, d'une part,
36:41il faut bien comprendre que tout ne sera pas réglé
36:43à l'issue des résultats
36:45des élections législatives, qu'il y aura encore
36:47du remous pendant tout cet été.
36:49Je pense qu'il y aura, au moins, jusqu'en septembre,
36:51pas mal de remous, que c'est un élément qui capte
36:53énormément la
36:55possibilité de hausse des marchés actions.
36:57Pas totalement, mais c'est un vrai frein.
36:59C'est un vrai frein qu'il faut prendre en temps.
37:01Et qu'il faut tenir compte, aujourd'hui, qu'il y a un placement
37:03qui est, quand même, assez intéressant, qui est le monétaire,
37:05qui est, quand même, un placement sans risque, que les banques
37:07centrales ne sont pas pour essayer de baisser les taux
37:09et que, finalement, quand on n'a pas
37:11aussi peu de visibilité, aujourd'hui, ça ne peut
37:13qu'inciter les investisseurs à
37:15remonter le placement monétaire. On n'a
37:17pas de visibilité sur ce que vont faire les banques centrales
37:19à court terme, on n'a pas de visibilité sur l'économie
37:21et, maintenant, on a un risque politique.
37:23Je trouve qu'aujourd'hui, s'il y a
37:25un flux vers lequel il faut aller, c'est
37:27vers le monétaire. Il faut réduire le
37:29risque, la partie pour le risque, et
37:31même en tant que gérant obligataire.
37:33Aujourd'hui, un gérant obligataire, comment il raisonne ?
37:35Parce qu'il pourrait se dire, est-ce que j'achète du 10 ans français ?
37:37Mais, moi, j'aurais tendance à dire, il faut plutôt
37:39raccourcir la maturité. Quel
37:41risque je vais prendre aujourd'hui ? Un
37:43risque politique français, si tout
37:45va bien. Bon, d'accord, vous allez me dire, je perds un
37:47peu, mais bon, vu la forme de la courbe des taux,
37:49je ne perds pas grand-chose.
37:51La BCE ne va pas baisser très rapidement.
37:53Au pire, elle ne va pas le faire en juillet, elle va le faire en septembre.
37:55Donc, ils nous l'ont colèrement
37:57annoncé. Sur les trois prochains mois,
37:59franchement, je ne vois pas l'intérêt pour un gérant obligataire
38:01d'aller prendre du risque sur du long.
38:03Aujourd'hui, aller sur le monétaire.
38:05Et attention de se dire que
38:07finalement, tout ne sera pas résolu
38:09à l'issue des résultats des élections législatives.
38:11Il y aura forcément encore des forces de rappel.
38:13C'est pour ça que je pense qu'on a changé de monde.
38:15On a quand même un petit peu changé de monde.
38:17On a introduit un vrai risque qu'il faut pricer
38:19aujourd'hui par les marchés et qui est loin d'être
38:21pricé en une semaine sur une seule baisse
38:23du CAC 40.
38:25Alors, on va aller rapidement
38:27côté US, là. Est-ce qu'on pourrait se dire
38:29qu'il y a des opportunités sur ce marché-là ?
38:31Faire un fly-to-quality et se dire
38:33qu'en fait, côté US,
38:35ça performe. On est sur des plus hauts.
38:37Nvidia vient de passer
38:39première capitalisation
38:41boursière mondiale.
38:43La tech se maintient sur
38:45ses records historiques.
38:47Est-ce que c'est une bonne idée ou est-ce qu'au contraire
38:49les niveaux de valorisation ne sont pas
38:51du tout justifiés ? Le risque politique
38:53existe aussi parce qu'il y a les élections à venir ?
38:55Alors, il y a plusieurs choses.
38:57Je pense que sur les Etats-Unis,
38:59de plus en plus, mes confrères américains
39:01commencent à parler d'un risque politique
39:03pour le quatrième trimestre, de plus en plus.
39:05C'est quelque chose qui revient. Il y avait déjà
39:07eu pas mal de papiers qui étaient sortis
39:09disant aux obligataires américains d'aller
39:11sur le cours. Bien avant la France,
39:13je parle. Pas de mon rapport.
39:15Ils parlaient d'aller sur le cours
39:17progressivement sur
39:19la fin d'année, d'ici la fin d'année,
39:21pour ne pas prendre le risque politique parce qu'ils anticipaient
39:23une pantification de la courbe des taux américaines.
39:25Les taux longs allaient pas mal monter.
39:27Sur un risque élection américaine.
39:29Ils peuvent se tromper.
39:31On aurait tous fait des prévisions. On s'est toujours trompés.
39:33Mais ça montre en tout cas que ça a mis en éveil
39:35les gérants obligataires américains qui avaient
39:37quand même un risque politique. Si en plus
39:39ce qui se passe en Europe leur donne
39:41un peu la puce à l'oreille, je pense que ça peut
39:43générer un peu de volatilité.
39:45Il y a quand même un vrai risque aux Etats-Unis.
39:47Le seul truc, c'est une question de timing.
39:49Moi, je pense qu'à très court terme,
39:51durant tout cet été, on va avoir quand même une surperformance
39:53de la bourse américaine par rapport à la bourse
39:55européenne. Parce que
39:57ça ne sera pas au cœur des interrogations.
39:59Que les gens raisonnent relativement à court terme
40:01sur les marchés américains notamment. Et que les investisseurs
40:03internationaux vont jouer la hausse du dollar.
40:05Parce que ce qui se passe là, ça va plutôt faire baisser
40:07l'euro. Ils vont plutôt
40:09jouer la hausse du dollar et ils vont plutôt jouer
40:11les valeurs qui leur paraissent
40:13indestructibles à court terme et pas
40:15sensibles aux risques politiques. Du Nvidia par exemple.
40:17Mais on s'aperçoit quand même que
40:19il y a quelques éléments
40:21un peu négatifs. Autour de l'intelligence artificielle,
40:23on commence à avoir quelques doutes. Est-ce que ça sera
40:25vraiment rentable, tous ces investissements monstrueux
40:27que font Microsoft, que fait Apple ?
40:29Vous avez vu, Apple nous ont présenté leur intelligence artificielle.
40:31Là, j'étais assez étonné.
40:33Quand on regardait les commentaires des analystes
40:35actions autour de l'action Apple, il y avait
40:37ceux qui disaient que ça va relancer les ventes d'Apple
40:39en 2012. C'est comme quand
40:41on introduit la 5G, ça va booster les ventes d'Apple.
40:43Et puis, il y avait d'autres qui disent que ce n'est pas sûr
40:45que les gens vont se courir
40:47dans les magasins pour changer leur téléphone.
40:49Pour avoir cette intelligence artificielle.
40:51On commence à avoir
40:53quelques éléments où on commence à douter
40:55parce qu'Apple a investi énormément dans l'intelligence
40:57artificielle. Est-ce que ça va véritablement entraîner
40:59un cycle ? Je peux vous dire avec certitude
41:01que l'action Apple, si
41:03nous annoncent que le prochain iPhone n'a pas
41:05bondi dans les ventes parce que
41:07les gens n'ont pas finalement été, il va y avoir
41:09une correction assez vite.
41:11Vous voyez, il y a quand même cette petite incertitude.
41:13Du coup, on a des investisseurs qui se concentrent
41:15sur le seul élément qui est
41:17pour l'instant indestructible,
41:19c'est les gens qui vous donnent des capacités de calcul
41:21supplémentaires parce qu'on sait qu'Apple ne va pas arrêter
41:23d'investir dans l'intelligence artificielle.
41:25Au moins jusqu'à très court terme.
41:27Aujourd'hui, du Nvidia, c'est un boulevard énorme.
41:29Du Samsung Electronics qui fournit
41:31Nvidia, c'est un boulevard.
41:33On joue de plus en plus sur des valeurs
41:35hyper concentrées,
41:37très limitées.
41:39On concentre le risque sur ces valeurs technologiques.
41:41C'est gênant.
41:43Mais je dirais que plus
41:45vous avez d'incertitudes politiques,
41:47plus vous allez avoir Nvidia qui va monter,
41:49au moins à court terme. La seule chose qui cassera
41:51Nvidia, à mon avis, et qui pourrait induire
41:53une vraie correction, ce serait un jour
41:55que Microsoft dise, vous voyez, les
41:57PC avec copilote,
41:59je pensais qu'il allait y avoir un renouvellement de PC
42:01et finalement, ça ne se fait pas.
42:03À ce moment-là, on va se dire que Microsoft
42:05ne va pas continuer à investir massivement dans les serveurs.
42:07Ils vont ralentir leurs investissements.
42:09Il n'y a pas un effet véritablement.
42:11A l'inverse, je pourrais vous dire aussi que ça marche.
42:13Toute la question est là.
42:15Mais en tout cas,
42:17pour l'instant, je préfère acheter du Nvidia
42:19que du Microsoft. Parce qu'on peut se dire que Microsoft
42:21à un moment donné peut faire une mauvaise annonce
42:23qui soit lourdement sanctionnée dans ses résultats.
42:25Alors que Nvidia, il profite
42:27de l'ensemble
42:29des annonces qui ont déjà été faites.
42:31Les ouvertures data centers, vous ne les ouvrez pas, vous ne les fermez pas
42:33du jour au lendemain. Là, aujourd'hui,
42:35il y a de la croissance qui est là.
42:37Vincent, sur les marchés US,
42:39c'est une opportunité ou
42:41c'est trop cher ? Non, je ne crois pas que ce soit une opportunité
42:43mais ça ne veut pas dire que
42:45je n'en ai pas. Ça fait déjà plusieurs mois
42:47qu'on est plutôt prudent sur les marchés.
42:49On est plutôt légèrement sous-pondérés
42:51dans des gestions diversifiées.
42:53Moi, j'attendais une baisse
42:55entre maintenant et l'automne,
42:57à peu près 10% au minimum.
42:59C'est vrai qu'on l'a fait en France,
43:01dans certains pays européens, pas aux Etats-Unis.
43:03Est-ce qu'il faut se précipiter
43:05sur les Etats-Unis ? Non.
43:07Quelqu'un qui veut investir aujourd'hui,
43:09je crois qu'il est urgent d'attendre.
43:11Je ne peux être moins inquiet
43:13que mes collègues.
43:15Je pense qu'il y a un grand attentisme
43:17qui est devant nous.
43:19Mais ce n'est pas pour ça que j'alaise.
43:21Je n'ai pas eu des clients
43:23affolés au téléphone
43:25qui m'ont dit qu'ils voulaient vendre parce qu'il y a un risque majeur.
43:27Je crois qu'il faut rester assez constructif,
43:29se garder,
43:31bien entendu, des liquidités importantes.
43:33Je suis assez d'accord qu'aujourd'hui,
43:35et même depuis le début de l'année,
43:37entre des emprunts d'Etat
43:39et du monétaire, la question va aller
43:41vraiment d'être posée. On a des beaux rendements
43:43sur le monétaire ou sur des produits
43:45un petit peu
43:47monétaire plus, si je puis dire.
43:49Donc,
43:51encore une fois, il n'y a pas urgence.
43:53Les seuls
43:55cas où, en ce moment, j'achète,
43:57et là, je me pose la question entre les Etats-Unis
43:59ou en Europe,
44:01c'est pour
44:03des clients qui ont du new cash,
44:05qui viennent de vendre des appartements
44:07ou un immeuble.
44:09Donc, bien sûr, on peut leur dire, vous restez en monétaire
44:11et vous attendez. N'empêche que
44:13on commence à avoir aussi parfois des opportunités.
44:15Donc, on construit un portefeuille pour du moyen terme.
44:17Personne n'est capable d'acheter au plus bas
44:19et de vendre au plus haut. Donc, il faut être constructif.
44:21Donc, j'ai une approche différenciée.
44:23Pour les clients qui ont déjà des portefeuilles,
44:25grosso modo, on est assez content d'avoir une position
44:27prudente et on n'en bouge pas pour l'instant.
44:29Ça ne veut pas dire que pour
44:31certains autres clients, il n'y a pas
44:33un peu de matière à commencer
44:35pour construire des portefeuilles.
44:37Vous aviez très rapidement votre opinion
44:39sur le marché US actuel ?
44:41Cash is king.
44:43Moi, je ne suis pas très inquiet
44:45sur l'économie américaine
44:47qui fait...
44:49Je ne suis même pas sûr qu'elle atterrisse
44:51véritablement.
44:53L'incertitude politique, on verra après.
44:55On verra pour 2025, 2026.
44:57Mais entre-temps, il se sera passé des choses
44:59en Europe.
45:01Par contre, ce qu'on est confusément en train de dire,
45:03c'est que si on fait une espèce de courbe
45:05des taux, en partant du monétaire
45:07à l'obligataire,
45:09puis aux actifs actions,
45:11le risque est en train d'apparaître sur les différentes
45:13classes d'actifs sous des formes diverses et variées.
45:15Sur l'obligataire, il apparaît parce qu'il y a des facteurs
45:17d'incertitude aux Etats-Unis sur le financement,
45:19l'incertitude politique en Europe.
45:21Sur la techno américaine, sur NVIDIA,
45:23il y a peut-être quand même quelque chose. On a été probablement
45:25beaucoup trop loin.
45:27La valorisation d'NVIDIA est terminée par NVIDIA
45:29parce que NVIDIA, c'est une espèce d'icône.
45:31Mais au fond, NVIDIA est en train
45:33de valoriser
45:35le winner take all.
45:37C'est ça.
45:39Le marché a suracheté, au fond,
45:41cette fameuse chanson d'Abba
45:43et probablement a été beaucoup trop loin.
45:45Ce qui va se passer probablement
45:47sur l'intelligence artificielle, c'est qu'on est en train
45:49de découvrir, ce que disait Christian, c'est que c'est beaucoup plus laborieux
45:51qu'on ne le prévoyait et que les surinvestissements
45:53qu'on est en train de faire sont probablement
45:55– alors là, il faudrait discuter avec des spécialistes aux Etats-Unis –
45:57sont probablement dans une phase de décélération.
45:59Et donc ça, ça va impacter
46:01NVIDIA probablement sur
46:032025-2026. Et l'autre
46:05chose qui peut impacter NVIDIA, c'est
46:07l'apparition de concurrents.
46:09Parce que pour l'instant, ils ont une situation
46:11de monopole, mais ça peut être
46:13redistribué. Ça ne veut pas dire qu'ils ne conserveront pas.
46:15Ils ont une base installée, ils ont une intégration
46:17dans la chaîne de valeur, mais la valorisation
46:19est trop haute. Donc là, il y a un risque.
46:21Au fond, commencer à prendre du profit
46:23sur le marché américain,
46:25je ne dis pas tout vendre, Vincent,
46:27et conserver
46:29des positions cash, ce n'est pas
46:31idiot, parce que la volatilité va progressivement
46:33revenir.
46:35– Et pour compléter sur NVIDIA,
46:37quand on voit le prix de leurs puces,
46:39il est évident que si la concurrence
46:41commence à arriver dans les prochaines années,
46:43ils n'auront pas tout à fait les mêmes marges.
46:45– Ce ne sera pas les mêmes marges. Ce sera le mot de la fin.
46:47Merci monsieur d'avoir été les invités de
46:49Planète Marché aujourd'hui. Merci à Christian
46:51Parizeau, économiste et président
46:53de Altair Economy.
46:55Merci à Vincent Guenzi,
46:57directeur de la stratégie Cholet-Dupont-Houdard.
46:59Et merci à Xavier Patrolin,
47:01président d'Albatros Capital.
47:03Merci beaucoup.
47:05Générique
47:07...
47:15– Le dernier quart d'heure de Smartbourse,
47:17c'est le quart d'heure thématique.
47:19Et aujourd'hui, dans Marché à thème, nous vous proposons
47:21de revenir sur le bilan des Assemblées Générales
47:232024 avec Michael Erskovitch,
47:25directeur de l'engagement et politique
47:27des votes de BNP Paris-Baheme.
47:29Il était l'invité de Grégoire Favé
47:31dans Smartbourse le 10 juin dernier.
47:33...
47:37– Il y a un sujet d'échelle parce que
47:39pour bien comprendre, en effet, 1 500
47:41assemblées générales à traiter sur 3 mois,
47:4325 000 résolutions,
47:45donc 25 000 résolutions des opérations
47:47financières, des élections d'administrateurs,
47:49de la rémunération des dirigeants.
47:51Ça fait à peu près 300 résolutions
47:53à voter tous les jours
47:55sur cette période-là.
47:57Donc c'est vraiment une période
47:59très intense qui heureusement se termine
48:01là plutôt,
48:03qui amène une équipe.
48:05Alors il y a une dizaine de personnes, bien sûr,
48:07dans l'équipe qui est en charge
48:09de ces sujets-là et qui est vraiment dédiée
48:11à 100% sur cette mission, vu l'intensité.
48:13Il y a aussi l'appel à de l'aide extérieure
48:15avec ce qu'on appelle
48:17les agences de conseil en vote.
48:19On a les agences financières
48:21sur l'analyse financière, on a les agences
48:23de conseil en vote sur les assemblées
48:25générales qui vont aider
48:27à analyser les résolutions,
48:29aussi à tout analyser en une seule langue,
48:31parce qu'on a beaucoup de langues en jeu.
48:33Et derrière, par contre,
48:35nous ce qu'on a pris comme position,
48:37c'est de se dire on va tout regarder
48:39en interne, on ne va pas faire de délégation.
48:41C'est quand même des décisions
48:43importantes, donc ça amène cette
48:45dizaine de personnes qui vont analyser ces résolutions
48:47grâce à l'aide des agences
48:49de conseil en vote, mais pas de délégation
48:51à ces agences.
48:53Il y a besoin d'accéder à de l'information
48:55et de l'aide extérieure, mais derrière,
48:57tout est internalisé et la politique
48:59de vote est bien décidée chez vous
49:01en interne.
49:03La politique de vote décidée une fois par an
49:05et ensuite l'analyse des résolutions
49:07et donc des 300
49:09et quelques résolutions par jour à étudier sur la période.
49:11Quel bilan ? J'aime bien parce qu'il y a
49:13toujours ce bilan un peu quantitatif
49:15justement avec des metrics
49:17que vous avez, qui sont des indicateurs
49:19clés pour vous, notamment le niveau
49:21d'opposition. C'est toujours quelque chose que vous mettez
49:23en avant, Michael. Quels sont
49:25les résultats de cette saison ?
49:27On est sur un niveau d'opposition
49:29à date d'aujourd'hui
49:31à 35%, donc un peu
49:33plus d'une résolution sur trois. C'est à peu près équivalent
49:35à notre niveau
49:37d'opposition de l'année dernière.
49:39C'est quand même un marqueur assez
49:41important, qui est aussi
49:43quelque chose qu'on peut voir globalement
49:45sur le marché se dessiner sur les acteurs
49:47plutôt français. C'est-à-dire
49:49que c'est une particularité plutôt française
49:51ces niveaux d'opposition.
49:53Quand on regarde la dernière étude de l'AFGA
49:55qui est sortie il y a quelques mois, donc sur base
49:57de 2023, on était à
49:5920% d'opposition pour les sociétés
50:01de gestion françaises, en moyenne.
50:03Quand on regarde plutôt les acteurs
50:05européens hors France
50:07ou américains, on est
50:09en dessous de 10%. Donc c'est
50:11une forme de particularité du marché
50:13français avec des acteurs qui utilisent
50:15l'outil du vote et qui n'hésitent pas
50:17à s'opposer.
50:18Qu'est-ce qui explique que vous êtes aussi membre de l'AFGA ?
50:20Vous présidez la commission environnement, c'est ça de l'AFGA ?
50:22Je préside la commission gouvernement
50:24entreprises de l'AFGA.
50:26Comment vous expliquez
50:28cette caractéristique française ? Ça, ça m'intéresse.
50:30Je pense que c'est vu
50:32en tout cas, moi je l'utilise
50:34comme ça, et c'est un peu notre approche
50:36chez BNP PAM, c'est de se dire que c'est par le vote
50:38par l'opposition aussi, qu'on peut
50:40obtenir des changements. On voit
50:42bien que les entreprises, même si
50:44la plupart des résolutions à la fin, elles sont approuvées,
50:46il y a des contestations,
50:48les entreprises n'aiment pas trop qu'il y ait de la contestation,
50:50qu'il y ait des taux faibles. Le fait
50:52de s'opposer, ça permet aussi de se mettre
50:54autour de la table, d'échanger,
50:56de dialoguer, d'essayer d'expliquer
50:58ce qui gêne et d'obtenir
51:00des modifications.
51:02Ça est arrivé beaucoup de fois qu'il y ait des entreprises
51:04qui nous appellent, qui disent vous êtes opposé,
51:06pourquoi, on veut comprendre, on veut parler.
51:08Je pense que c'est un
51:10outil qui est beaucoup utilisé par
51:12les investisseurs français,
51:14aussi à Bonnet-Sciences, pour essayer d'obtenir
51:16des changements et
51:18donc de parler aussi et d'avoir accès
51:20On est au cœur de cette notion d'engagement
51:22quand on crée ce dialogue-là
51:24et y compris quand une entreprise
51:26vient interroger un
51:28asset manager, vous ou d'autres,
51:30sur les raisons de son opposition.
51:32Ça aussi, ça crée j'imagine un dialogue
51:34qui peut aboutir à des choses constructives.
51:36Ça crée un dialogue
51:38et c'est vrai qu'on voit bien, par exemple, on sait très bien que
51:40les sujets qui sont les plus contestés
51:42c'est souvent les sujets de rémunération.
51:44Mais après, ce qui est intéressant, c'est qu'à travers la
51:46rémunération, on parle de la stratégie
51:48de l'entreprise, des objectifs,
51:50C'est une porte d'entrée.
51:52C'est une porte d'entrée, exactement. Donc très souvent,
51:54vous êtes opposé sur cette résolution-là,
51:56sur les rémunérations, on est à 55%
51:58d'opposition, donc c'est
52:00très important, mais ça nous permet
52:02aussi de dialoguer, ça nous permet d'ouvrir
52:04une discussion, d'essayer d'évoluer
52:06et de parler bien sûr des rémunérations,
52:08mais pas uniquement. Parler
52:10de la gouvernance, de la composition, ça aide la stratégie.
52:12Mais c'est-à-dire qu'une entreprise
52:14qui voit arriver à son capital des actionnaires
52:16ou des sociétés d'investissement d'asset management
52:18françaises, elle peut se dire, oh là là, je vais avoir
52:20les contestataires, c'est la marque de fabrique.
52:22Mais en même temps, elle peut se dire aussi, tiens,
52:24intéressant, parce qu'on va pouvoir
52:26discuter peut-être un peu sérieusement
52:28des sujets de contestation et
52:30voir si moi aussi, je ne peux pas peut-être
52:32parfaire un petit peu
52:34le fonctionnement de mon entreprise.
52:36Tout à fait, ce qui est intéressant, on a une position
52:38qui est assez intéressante et quand elle est bien utilisée par
52:40les entreprises dans le dialogue,
52:42c'est qu'on a une vision globale.
52:44On vote dans le monde entier,
52:46on vote sur un énorme nombre de secteurs,
52:48on peut voir aussi ce qui se fait
52:50chez les concurrents. D'autres pratiques ?
52:52Le dialogue aussi peut être extrêmement vertueux.
52:54On voit que les entreprises souvent cherchent
52:56à comprendre déjà ce qu'on demande,
52:58mais aussi ce qu'on peut voir chez les autres,
53:00chez leurs concurrents.
53:02Qu'est-ce qu'on prône ?
53:04On peut avoir cette démarche vertueuse
53:06quand les entreprises sont prêtes, en effet,
53:08à faire le changement.
53:10À ce dialogue.
53:12Quelles ont été, sur la saison 2024,
53:14la grande partie de cette saison 2024,
53:16quels ont été les sujets de contestation
53:18un peu clés pour vous ?
53:20Est-ce qu'on est toujours autour du climat des rémunérations ?
53:22Est-ce que ça reste les chevaux de bataille
53:24les plus importants pour vous ?
53:26Ça reste les principales thématiques.
53:28Le taux de rémunération, le taux de contestation
53:30le plus important. Il y a les sujets de la gouvernance.
53:32Il ne faut pas oublier que l'Assemblée générale,
53:34c'est d'abord l'organe de gouvernance.
53:36On est des actionnaires, des investisseurs.
53:38On va élire des administrateurs
53:40au conseil d'administration qui vont être là
53:42pour établir la stratégie, pour nommer des dirigeants,
53:44pour évoquer le dirigeant
53:46si ça se passe mal.
53:48C'est vraiment l'organe clé.
53:50L'Assemblée générale va voter sur des administrateurs.
53:52La gouvernance a toujours été au cœur
53:54de l'Assemblée générale, du dialogue et du vote.
53:56Les principales résolutions en volume, d'ailleurs.
53:58Les administrateurs.
54:00La rémunération aussi, avec des résolutions spécifiques.
54:02Ce qui est intéressant, sur tout ce qui est
54:04climat, tout ce qui est environnement,
54:06tout ce qui est social,
54:08c'est des sujets extrêmement importants.
54:10En volume, ils représentent très peu.
54:12Ils représentent moins d'un pour cent des 25 000 résolutions.
54:14Ça reste à la marge.
54:16Ça fait beaucoup de bruit. Par contre, ça peut faire
54:18beaucoup de bruit dans certains cas.
54:20Ça peut faire beaucoup de bruit.
54:22Ça ne veut pas dire que ce n'est pas parce qu'on n'a pas
54:24de résolution spécifique que ce n'est pas
54:26des éléments qu'on ne doit pas prendre en compte.
54:28C'est ce qu'on fait, et comme je disais,
54:30notamment élire des administrateurs,
54:32réélire du Conseil d'administration qui établisse la stratégie
54:34en cas de désaccord avec la stratégie,
54:36en cas de problème
54:38sur des questions environnementales, sociales.
54:40Pour nous, c'est aussi à travers ces votes-là.
54:42Là, je regardais depuis...
54:44C'est aussi un levier qui permet aussi d'influencer
54:46pourquoi pas la stratégie climatique de l'entreprise.
54:48Exactement. On s'est opposé à près de
54:501 600 résolutions depuis le début de l'année
54:52pour des considérations environnementales,
54:54biodiversité, climat,
54:56notamment pour les réélections d'administrateurs.
54:58Donc là encore, comme le dialogue,
55:00c'est un outil
55:02qui est utilisé et essayé d'obtenir
55:04des évolutions aussi sur ces considérations,
55:06même si on n'a pas forcément
55:08de résolution spécifique dédiée.
55:10Effectivement. Là aussi,
55:12c'est un point de discussion qu'on a régulièrement avec vous,
55:14Michel. L'idée que dans ce
55:16dialogue, qui est aussi un rapport
55:18de force, des asset managers,
55:20y compris comme
55:22BNP PAM,
55:24peuvent s'allier ou se
55:26coaliser avec d'autres grands assets
55:28managers. C'est une pratique de plus
55:30en plus courante,
55:32ces coalitions,
55:34comme on les appelle. Concrètement,
55:36ça vous sert à quoi, à l'issue d'une saison
55:38comme celle des AG 2024 ?
55:40Est-ce qu'il y a des votes, j'allais dire,
55:42collectifs, de ce point de vue-là ?
55:44Et à quoi sert
55:46ces coalitions que vous pouvez
55:48transformer avec d'autres confrères et concurrents ?
55:50Le vote, il reste individuel
55:52parce que chaque société de gestion
55:54a sa propre approche,
55:56sa propre décision, parce que sinon, après,
55:58on serait en action de concert si on votait
56:00collectivement. Néanmoins,
56:02en effet, l'engagement collectif est
56:04extrêmement intéressant, notamment sur
56:06des questions de risque systémique,
56:08des questions climatiques, des questions de biodiversité.
56:10Il y a une organisation
56:12qu'on a pu parler par le passé qui s'appelle
56:14Climate Action 100+,
56:16700 investisseurs qui se
56:18sont regroupés, qui engagent ensemble
56:20170 entreprises
56:22dans le monde, 68 trillions
56:24de dollars, donc c'est
56:26une masse extrêmement importante.
56:28Ce qui est intéressant, c'est de montrer
56:30déjà l'évolution sur ces sujets.
56:32Il y a 6 ans, 7 ans,
56:34quand cette initiative a commencé,
56:36elle a d'abord traité des sujets de gouvernance.
56:38Il faut prendre en compte
56:40les questions climatiques dans la gouvernance
56:42des entreprises. Aujourd'hui, 93%
56:44de ces entreprises, elles ont
56:46pris en compte dans leur gouvernance
56:48le risque climatique à travers le Conseil
56:50d'administration, le contrôle interne, etc.
56:52Ensuite, il y avait l'idée de prendre
56:54une ambition climatique,
56:56des ambitions notamment d'être net zéro.
56:58Aujourd'hui, c'est 3 entreprises sur 4
57:00de Climate Action 100+,
57:02qui ont pris ces engagements.
57:04Donc on voit que ça évolue positivement.
57:06Là, on parle...
57:08Ça infuse.
57:10On parle maintenant aussi
57:12d'engagements plus concrets,
57:14court terme, moyen terme,
57:16d'objectifs de réduction des émissions.
57:18Ce qui est intéressant aussi, c'est le lien
57:20avec le vote. Parce qu'aujourd'hui,
57:22nous, dans notre politique de vote, depuis quelques années,
57:24on demande à ce que les entreprises
57:26prennent des engagements d'être net zéro.
57:28On s'inspire
57:30et on prend comme source d'information
57:32Climate Action et on sanctionne
57:34avec le vote lorsque
57:36ces entreprises n'ont pas pris ces ambitions.
57:38Ces engagements collaboratifs,
57:40ils informent quand même le vote
57:42s'il reste individuel.
57:44Une source d'information qui est publiée
57:46parce qu'elle marche souvent avec
57:48un benchmark, des indicateurs qui sont publics,
57:50qui sont réévalués tous les ans
57:52et qui peuvent être une source d'information
57:54et d'éléments intéressants aussi
57:56pour le vote en Assemblée Générale.
57:58Et là aussi, gouvernant ces climats,
58:00restent les principaux sujets
58:02de ces engagements collectifs
58:04ou de ces coalitions aujourd'hui ?
58:06Le climat, beaucoup, en effet.
58:08Parce que,
58:10risque systémique, complexe, etc.
58:12L'accord de Paris,
58:14il y a eu beaucoup aussi de
58:16Climate Action 100%, il y a eu d'autres initiatives
58:18plus concentrées sur d'autres secteurs
58:20et les entreprises qui n'étaient pas concernées
58:22mais sur cette thématique-là.
58:24La thématique plutôt récente, nouvelle
58:26qu'on a essayé de structurer de la même façon,
58:28c'est plutôt sur les sujets de biodiversité.
58:30On a créé avec d'autres investisseurs
58:32Nature Action 100.
58:34On est
58:36quelques années après Climate Action.
58:38Là, on va publier un benchmark
58:40aussi avec 6 indicateurs
58:42d'ici la fin de l'année. Il y a eu 100 entreprises
58:44qui ont été choisies. Maintenant, on est à 200 investisseurs.
58:46Donc, ça grandit
58:48de la même façon et on voit
58:50qu'il y a cette thématique qui prend de l'ampleur.
58:55Michael Erskovitch, directeur
58:57de l'engagement et politique de vote
58:59de BNP Paris-Baheim, répondait aux questions
59:01de Grégoire Favé pour dresser le bilan
59:03des Assemblées Générales 2024
59:05dans l'émission Smart Bourse du 10 juin dernier.
59:07J'aurai le plaisir, quant à moi,
59:09de vous retrouver pour une nouvelle édition
59:11de Smart Bourse demain
59:13à 17h. Je vous rappelle que vous pouvez retrouver
59:15cette émission en replay sur notre site
59:17bsmarttv.fr
59:19et en podcast sur toutes vos plateformes
59:21préférées.