• il y a 6 mois
Jeudi 20 juin 2024, SMART BOURSE reçoit Vincent Chaigneau (Directeur de la recherche, Generali Investments) , Arnaud Morel (Gérant de portefeuille et Directeur de la Gestion Sous Mandat, Promepar AM) , Roni Michaly (Président Directeur Général, Galilée AM) et Sophie Chauvellier (Gérante allocation d'actifs, Dorval AM)

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00:00Bienvenue à tous dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart qui décrypte les marchés.
00:13Au sommaire de cette édition, ce soir, le premier test majeur pour l'obligataire français a eu lieu aujourd'hui,
00:19la première émission de dette moyen terme depuis la dissolution.
00:23L'adjudication a lieu à 10h50 ce matin sur le 3 ans et le 5 ans.
00:27Le 3 ans notamment s'est tendu, passant de 2,84% à 3,04%.
00:33L'agence France Trésor a pu émettre à peu près les 10,5 milliards d'euros d'eau à terme moyen terme qu'elle avait prévu et dans des conditions correctes.
00:41La dette française garde en effet la confiance des investisseurs, mais une prime de risque est en train de se matérialiser.
00:48Notez que le 10 ans français, lui, s'est légèrement tendu aujourd'hui.
00:51C'est bien sûr un sujet qu'il faudra continuer à surveiller attentivement dans les prochaines semaines.
00:58Au sommaire également, la légère reprise du CAC 40, l'indice part de la Bourse de Paris et dans le vert aujourd'hui, progresse d'un peu plus de 1%.
01:06Les 7600 points perdus hier ont été regagnés.
01:09C'est une reprise timide après la semaine noire qui a suivi la dissolution.
01:16Ensuite, deux jours de gains en début de semaine, une consolidation hier et une timide reprise.
01:21Là encore, les fluctuations sont à surveiller de près dans les prochains jours et dans les prochaines semaines.
01:26Voilà pour les sujets du jour sur lesquels nous reviendrons bien sûr avec nos invités de Planète Marché.
01:31Enfin, dans Marché Aden, le gardeur thématique de Smart Bourse, nous retrouverons Rony Michalier, président de Galilée AM,
01:37qui est revenu il y a quelques semaines sur la thématique d'investissement, recyclage et déchets au micro de Grégoire Favet.
01:47Mais tout de suite, avant d'accueillir nos invités, un retour sur les infos clés du jour avec Pauline Grattel,
01:59Tendance Mon Ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse.
02:02Oui Clémence, aujourd'hui, je voulais vous parler de trois banques centrales qui étaient attendues sur leur décision de politique monétaire,
02:10donc la Banque d'Angleterre, la Banque centrale de Norvège et la Banque nationale suisse.
02:15Je vous propose de commencer avec la BNS, qui abaisse à nouveau son taux directeur de 25 points de base à 1,25%.
02:23C'est la première des grandes banques centrales à abaisser ses taux à l'issue de deux réunions consécutives.
02:29La Banque de Norvège opte pour le statu quo de son côté, laissant ainsi son principal taux directeur inchangé à 4,50%.
02:38Mais l'info à retenir, c'est que la Banque de Norvège prévient qu'une éventuelle baisse des taux n'interviendra pas avant l'an prochain.
02:45Enfin, sans surprise, la Banque d'Angleterre laisse également ses taux inchangés, avec son principal taux directeur maintenu à 5,25%.
02:54Si les chiffres d'inflation britanniques ont atteint le seuil des 2%, ce n'est pas le cas des données sous-jacentes, qui en sont encore trop loin.
03:02Quelle tendance sur les marchés actuels et obligataires cette fois-ci Pauline ?
03:06Aujourd'hui, l'ensemble des bourses européennes est dans le vert.
03:09Concernant le CAC 40, il reprend jusqu'à 1% au cours de la séance pour s'inscrire au-dessus du seuil des 7600 points avec lesquels il faisait le yo-yo depuis quelques jours.
03:20Du côté du marché obligataire, le rendement de l'obligation française à 10 ans tourne autour de 3,15%.
03:28Le rendement de l'obligation à 10 ans allemande autour de 2,42%.
03:32Le spread entre ces deux obligations reste stable à environ 73 points de base.
03:37Et des indicateurs US étaient attendus aujourd'hui ?
03:41Oui, l'indice de la fête de Philadelphie du mois de juin qui ressort largement sous les attentes à 1,3% contre un consensus de 4,8% et après 4,5% le mois précédent.
03:55Ensuite, les permis de construire américains en mai sur un mois reculent de 3,8% après moins 3% en avril.
04:02Les mises en chantier reculent également de 5,5% sur un mois en mai contre une augmentation de 4,1% en avril.
04:11Dans l'actualité des sociétés, Danone a dévoilé la deuxième partie de son plan stratégique.
04:16L'entreprise annonce viser une croissance de son chiffre d'affaires à données comparables de 3 à 5% sur la période 2025-2028.
04:26Cette trajectoire est similaire à celle de 2022 à 2024.
04:30Ses nouvelles annonces sont boudées par le marché.
04:33Le titre lâche plus de 4% et finit l'antenne rouge du CAC 40.
04:37Et la lanterne rouge du SBF 120, c'est BIC, alors que s'est-il passé Pauline ?
04:42Oui, le groupe connu pour ses stylos et ses briquets, entre autres, lâche 20% au pire de la séance.
04:48Avant de se redresser un petit peu, BIC révise son objectif de croissance des ventes à la baisse pour 2024.
04:55En cause, c'est l'environnement économique jugé compliqué aux Etats-Unis.
04:59Et quel est l'agenda de demain ?
05:01Demain, les investisseurs prendront connaissance de toute une série de PMI préliminaires pour le mois de juin en zone euro et aux Etats-Unis.
05:09Enfin, demain, ce sera la journée d'échéance des 4 sorcières avec l'expiration de plusieurs produits dérivés.
05:16Merci Pauline Tendance, mon amie.
05:18Tous les soirs, l'ouverture de Smart Bourse.
05:20Les infos clés sur les marchés.
05:32Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
05:38Et aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir en plateau Vincent Chéniot, directeur de la recherche de Generali Investments.
05:44Bonsoir Vincent.
05:45Bonsoir Clémence.
05:46Merci à Sophie Chevalier, gérante allocataire chez Dorval AM.
05:50Merci Sophie, bonsoir.
05:52Arnaud Morel, gérant de Portefeuille et directeur de la gestion sous-mandat de Premier Para-Am.
05:56Bonsoir.
05:57Bonsoir Clémence.
05:57Merci d'être là.
05:58Alors, on va commencer par l'actualité brûlante de la journée.
06:03Les émissions de dettes d'Etat qui ont pu se faire de façon correcte aujourd'hui.
06:08Le spread à 10 ans entre le Bound et l'OAT se maintient aux alentours de 70 points de base.
06:13Les marchés ont-ils pris la mesure du risque politique sur le marché obligataire ?
06:18Vincent, qu'est-ce que vous en pensez ?
06:20Oui, alors on avait, lors de cette décision surprise du président Macron,
06:26dissolution de l'Assemblée, on avait en tête, en référence, 2017.
06:332017 et les inquiétudes du marché sur Marine Le Pen et le risque Frexit avant les présidentielles.
06:41Et un spread qui avait grimpé jusqu'à 80 points de base en effet.
06:46On a touché, c'est où on s'est approché de ces 80 points de base.
06:51Et voilà, depuis on traite un petit peu en dessous, dans cette brochette 110-80.
06:56Et effectivement, on est maintenant un peu dans l'attente, l'attente du premier tour.
07:02Donc, un marché qui se calme.
07:06Et effectivement, je pense qu'on pourrait éventuellement avoir assez peu de mouvements d'ici le premier tour.
07:15Et on pourra attendre les résultats.
07:17D'accord. L'entre-deux-tours, en revanche, ça pourrait provoquer un peu de volatilité sur le marché obligataire.
07:21Oui, puisque déjà, on pourrait avoir une idée sur la structure de l'Assemblée nationale.
07:28Je dois dire que, jusqu'à présent, il semble que pas mal d'investisseurs étrangers ne sont pas très inquiets.
07:36Et en référence, le scénario italien où, effectivement, on a eu l'accès au pouvoir de Meloni.
07:45Et le marché qui, finalement, a constaté que, malgré un programme qui, clairement, était assez menaçant,
07:52d'un point de vue budgétaire et donc obligataire, en réalité, n'a pas été déroulé.
07:58Et on a eu un comportement plutôt responsable au niveau budgétaire.
08:02Et donc, le marché est en train de se dire, si l'extrême droite arrivait au pouvoir en France,
08:08on pourrait avoir un scénario similaire.
08:10Surtout qu'on voit que le Rassemblement national est en train de rétro-pédaler sur pas mal de promesses qui ont été faites.
08:17Des promesses coûteuses, en plus.
08:18Voilà, des problèmes assez coûteuses.
08:20Et on sait que Mme Le Pen aura en tête, surtout, 2027 et l'élection présidentielle.
08:27C'est l'objectif ultime.
08:29Et donc, on voudra éviter ce qu'on a connu en Italie avec Salvini ou au Royaume-Uni avec Truss,
08:35où, effectivement, une politique budgétaire assez aventureuse avait conduit à des tensions très fortes sur le marché
08:41qui avaient signé la fin de leur... Voilà.
08:44Donc, nous voulons éviter ça.
08:46Et c'est un peu le scénario qui est considéré par les investisseurs étrangers.
08:51Je pense qu'il y a un peu plus d'inquiétude en France,
08:53parce que, notamment, il y a des scénarios alternatifs.
08:56Et notamment, un scénario dans lequel on a un Parlement qui est complètement partagé entre deux gros blocs.
09:02Il y a bloc de gauche, bloc d'extrême droite, totalement opposés.
09:05Et ça pourrait conduire à un blocage.
09:08Et on sait que, très vite, va venir le budget 2025.
09:12Il va falloir envoyer une proposition à la Commission européenne.
09:15Nous sommes sous une procédure de la Commission.
09:18Et donc, voilà. On parle là du mois d'août, de septembre.
09:20Et tout ça va venir très vite.
09:21Et donc, est-ce qu'on sera en capacité, effectivement, d'agir et de se mettre d'accord sur ce budget ?
09:26Donc, on a des scénarios alternatifs qui, en effet, sont un peu plus inquiétants d'un point de vue purement marché.
09:31Je ne fais pas de politique sans considérer la possible réaction sociale et tout ce qui s'en suit.
09:39D'accord. Sophie, votre avis, vous ?
09:40Est-ce que le marché price bien le risque obligataire ?
09:43Il faut quand même rappeler que la dette de la France est quand même largement détenue à l'étranger.
09:48Oui, plus de 50% de détention par des non-résidents.
09:53Je pense que le marché a, vous le disiez très bien, Vincent,
09:58pressé un scénario médian avec une sortie par le haut, entre guillemets.
10:03C'est-à-dire, effectivement, on peut avoir une majorité relative du FN,
10:09mais un discours qui a été énormément édulcoré de la part du FN depuis plusieurs années, d'ailleurs.
10:16Oui, oui, oui, c'est ça.
10:16Pas simplement maintenant, mais même à l'approche de ces élections,
10:19avec une forme de pragmatisme budgétaire au regard de l'état des finances publiques, etc.
10:25Ça, on le fera plus tard. Ça, on ne le fera pas.
10:27Bon, c'est très difficile.
10:30Oui, en l'état, si ça se passe comme ça, entre guillemets,
10:32on peut se dire qu'une grosse partie du stress est intégrée dans les prix.
10:36Je pense qu'effectivement, la question se posera à l'entre-deux-tours.
10:40Si on se retrouve avec beaucoup de législatures où on a un représentant du FN en face d'un représentant du FN,
10:50et qu'on arrive effectivement à une situation plus tendue,
10:53on pourrait avoir un renouveau des inquiétudes.
10:56Mais pour l'instant, c'était très bien dit, effectivement.
10:58Les investisseurs, et notamment les investisseurs américains,
11:00il y avait un article du Wall Street Journal aujourd'hui,
11:04mettent le doigt sur le fait qu'effectivement, il y a du pragmatisme,
11:06que le marché, notamment le marché des actions,
11:08et surtout le marché des actions, plus que le marché des taux,
11:11a pricé très, très vite ces éléments.
11:15Alors, pour référence, si on se concentre sur la partie la plus, entre guillemets,
11:20qui pose le plus de questions, les financières, les bancaires,
11:23on a une consolidation depuis l'élection de la BNP,
11:27qui est l'une des banques françaises les plus importantes et les plus solides,
11:31de l'ordre de 14%.
11:32C'est exactement la consolidation qui s'est matérialisée sur Intesa Sao Paolo,
11:38le leader italien, au moment de l'arrivée de Giorgio Meloni.
11:42Donc, on a joué quelque chose de très similaire.
11:46Alors, il y a quand même une toute petite différence que nous, on souligne,
11:50et qui amène une légère prudence.
11:53C'est effectivement le statut de la dette française.
11:56Le statut de la dette française n'est pas le même que celui de la dette italienne.
12:01La dette italienne est finalement assez peu détenue à l'étranger.
12:04Il y a même des indices obligataires hors dette italienne,
12:07puisque la dette italienne fait très peur depuis très longtemps.
12:09C'est quelque chose de nouveau.
12:10Donc, il y a moins de positions des internationaux sur la dette italienne.
12:15Ça pourrait être une variable d'ajustement.
12:18Donc, on verra.
12:18Pour l'instant, les gens ont finalement assez peu bougé.
12:20Il y a une relative confiance.
12:22Mais on n'est pas complètement à l'abri d'une mauvaise surprise.
12:26On en a eu.
12:27Le Brexit inquiétait peu.
12:29Et puis, finalement, la surprise a été assez mauvaise.
12:34Arnaud, votre avis sur le marché obligataire ?
12:36On reviendra après sur le marché de l'action aussi.
12:38Le risque politique a bien été pris en compte ?
12:43Oui, par rapport à tout ce qui a été dit, le risque politique semble intégré.
12:47On le voit ce matin sur l'Algevue, qui s'est très bien passé.
12:50L'élection a été souscrite, comme d'habitude, sur les deux précédentes émissions qui avaient été faites.
12:55Ce qu'on voit, c'est le spread qui s'écarte un peu.
12:58On est revenu sur le niveau de 2017.
12:59Mais ce qu'on voit, c'est les rendements qui se maintiennent.
13:01On a fait 3,30 sur le pic.
13:03Là, on est à 3,17.
13:04Donc, ça reste correct.
13:06Donc, ça, c'est les points essentiels aujourd'hui à noter sur la partie obligataire.
13:10Donc, la prime de risque a été mise en place.
13:13Comme ce qu'a dit Sophie, c'est l'élection d'entre deux tours.
13:16Et voir un petit peu quel sera le jeu qui sera fait sur ces triangulaires.
13:20D'accord.
13:21Et sur le marché action, où lui, effectivement, comme le disait Sophie, il a quand même réagi très violemment.
13:28En une semaine, on avait passé tous les gains de 2024.
13:31Il faut dire qu'aucun des scénarios envisageables à l'heure actuelle est favorable au marché financier.
13:38Parce que même si c'était un statu quo sans réelle majorité,
13:41dans le meilleur des cas, on pourrait quand même s'attendre à un blocage.
13:44Est-ce que ça a été correctement pricé ou au contraire surestimé d'ailleurs ?
13:50Parce qu'il y a quand même des secteurs qui ont beaucoup souffert.
13:53Mais d'autres aussi ? Est-ce que c'était forcément justifié ?
13:55Non. Vraiment, ça s'est fait hormis les deux premiers jours où c'était un peu une vente massive.
13:59Les arbitrages qui se sont faits, on va dire, correctement et de façon juste.
14:03Quand on le voit, c'est les concessions autoritaires qui ont été très vendues.
14:07Logiquement, puisque vous avez une détention de l'Etat à l'intérieur.
14:09Vous avez des risques de mise en place, on va dire, de pénalités.
14:13Ça, c'est une chose logique.
14:14Le secteur bancaire, logiquement, puisqu'il est drivé par quoi ?
14:18Par l'évolution des taux d'intérêt.
14:19Si vous avez un peu de volatilité sur la partie économique,
14:22parce qu'on ne sait pas où on va aller, on peut avoir un scénario économique
14:25qui pâtit dans les prochains mois, on va dire, d'un parlement éclaté,
14:30où les décisions vont être difficiles à prendre.
14:33Donc ça, ça va être des thèmes à jouer.
14:35Aujourd'hui, ce qu'on voit graphiquement, ça s'est très bien arrêté.
14:38On s'est arrêté à 7 580, c'est-à-dire qu'on a comblé les deux gappes,
14:41celui de février et janvier, qui a été fait sur l'indice.
14:43Donc pour l'instant, l'indice en position d'attente et de l'évolution,
14:47que l'on aura d'ici une dizaine de jours, des élections.
14:50Mais voilà, ça se fait, je trouve, en tout cas, dans le calme,
14:53en termes de contre-performance des valeurs et des arbitrages,
14:57qui me semblent, en tout cas, logiques à l'heure actuelle,
14:59et qui se font vraiment dans le calme et de façon coordonnée.
15:02Un petit peu ce qui avait été fait à l'époque sur l'indice MIB italien.
15:06D'accord. Sophie, votre avis, vous ?
15:07C'est dans le calme, coordonné ?
15:10Il faut quand même se rappeler, le CAQ est quand même les entreprises du CAC 40.
15:14Il y en a quand même beaucoup qui font leur chiffre d'affaires,
15:16clairement, à l'international.
15:18Est-ce que celles-là aussi, elles doivent être pénalisées ?
15:21Ou est-ce qu'elles sont injustement massacrées ?
15:22Est-ce que c'est des opportunités de l'achat ?
15:24Bon, injustement...
15:27La consolidation, si on prend un...
15:30La consolidation, elle avait commencé avant même l'élection
15:33sur certaines grandes entreprises internationales,
15:35notamment parce qu'elles sont sensibles à la demande chinoise.
15:38Donc, nos grands vainqueurs français, les LVMH de ce monde.
15:42Donc, je ne pense pas qu'on puisse vraiment faire un parallèle de cette nature.
15:46Une LVMH n'a pas été injustement pénalisée,
15:50elle a été consolidée pour autre chose.
15:52Et après, je pense qu'elle a été victime,
15:55comme l'ensemble des valeurs, des ventes massives d'ETF,
15:58de futur, de produits dérivés, puisque dans un premier temps,
16:01c'est la réaction de la plupart des investisseurs, nous y compris.
16:04C'est-à-dire qu'on vient protéger les portefeuilles.
16:06On vend des dérivés d'ETF, CAC 40, ou Eurostream, ou peu importe,
16:10mais ces entreprises sont très représentées dans les grands indices.
16:13Donc, elles sont vendues, entre guillemets, à des fins de protection,
16:16en attendant de voir effectivement comment les choses vont se passer.
16:19Donc, injustement, je ne suis pas persuadée.
16:22Il y a peut-être... Le curseur a été un peu poussé sur certains noms,
16:26alors que dans la pratique,
16:28on voit qu'il n'est pas si facile pour les gouvernements
16:30de mettre en place des mesures confiscatoires
16:32sur les résultats des entreprises.
16:34On poste notamment à ce que voulait faire Giorgia Melloni en Italie.
16:38Elle a été retoquée.
16:39L'impôt qui voulait être mis en place par le gouvernement
16:45sur les autoroutes, les Fage-Vinci,
16:47a été retoqué par le Conseil constitutionnel en France.
16:50Donc, on comprend bien que ce n'est pas aussi simple, non plus,
16:54d'aller confisquer l'argent d'entreprises privées,
16:58même quand on a une participation d'État, d'ailleurs.
17:00Donc, on verra.
17:03C'est normal qu'il y ait une prime de risque.
17:05J'aurais tendance à dire qu'au regard de la situation qu'on connaît aujourd'hui,
17:11et d'une relative des dramatisations,
17:15le marché intègre déjà une prime de risque.
17:17Pour qu'elle se dégonfle,
17:20maintenant, il va falloir effectivement des bonnes nouvelles.
17:23Les bonnes nouvelles, c'est plutôt ça le sujet.
17:26En passant, qu'elles arrivent,
17:28je ne serais pas forcément d'accord avec votre lecture
17:32qui tend à dire qu'on ne peut pas vraiment avoir de bonnes nouvelles.
17:36Non, on peut effectivement avoir un gouvernement
17:39qui sera certes fragmenté,
17:41mais qui n'a pas d'impact direct sur la vie des entreprises.
17:46On ne va pas nécessairement basculer dans un mode confiscatoire.
17:50Et si c'est le cas,
17:51on était quand même dans une configuration macroéconomique
17:55qui tendait à s'améliorer en Europe.
17:57Donc on peut sortir du choc politique,
17:59on peut sortir du stress politique,
18:02et accrocher les wagons sur un scénario
18:05qui reste globalement un peu plus positif à la marche sur l'Europe.
18:08D'accord. Vincent, votre avis sur la question ?
18:12Vous ne vous souvenez pas si noir du coup ?
18:13Je partage l'avis de madame.
18:15Je ne dirais pas que tous les scénarios sont noirs.
18:17Je pense qu'il y a deux scénarios
18:19qui du point de vue du marché sont particulièrement inquiétants.
18:22C'est d'abord une situation de blocage total
18:25avec deux gros blocs opposés, comme je l'ai dit,
18:28qui rendraient les choses difficilement gouvernables.
18:31Et là, on aurait véritablement une crise constitutionnelle
18:36comme on n'en a pas connu sous la Ve République.
18:38Donc ça, c'est un scénario qui, je pense,
18:40serait inquiétant pour le marché.
18:42L'autre élément probablement inquiétant pour le marché,
18:46c'est une victoire du bloc de gauche.
18:48Alors on sait qu'on a des sensibilités très différentes
18:50au sein de ce bloc.
18:52Et qu'en l'occurrence, le Parti socialiste
18:55probablement pèserait assez lourd,
18:57puisqu'ils ont cette fois davantage de candidats.
19:00Et on sait qu'au deuxième tour face au RN,
19:03ils ont tendance à faire beaucoup mieux que LFI.
19:05Donc le poids du PS serait probablement assez important
19:10et probablement limiterait la casse
19:12en termes de choc d'imposition.
19:15Puisqu'on a beaucoup de dépenses dans ce programme
19:18qui nécessiterait un choc d'imposition important
19:20qui vraiment inquiéterait le marché.
19:23Donc cette victoire du bloc de gauche
19:25pourrait inquiéter le marché
19:27avec les bémols dont j'ai parlé.
19:30Après, il y a d'autres scénarios noirs.
19:32Typiquement, un environnement un peu de guerre civile,
19:36sans exagérer.
19:37Si on a deux blocs effectivement qui s'opposent
19:40et qu'on a de la violence dans la rue,
19:42ça inquiéterait également le marché.
19:44Mais voilà, à côté, on a également
19:46des scénarios qui seront...
19:48Surtout qu'elles seraient visibles aux yeux du monde,
19:50ce n'est pas le moment de...
19:52Absolument.
19:54Mais après, on a d'autres scénarios qui sont effectivement
19:56plus calmes et acceptables
19:58du point de vue marché.
20:00On pense notamment à une grande coalition nationale,
20:02même si numériquement,
20:04ça semble quand même difficile,
20:06même d'avoir une majorité relative,
20:08comme on en a connu
20:10avec la coalition
20:12qui est en place aujourd'hui.
20:16Voir un scénario, comme je l'ai dit,
20:18Rassemblement National LR,
20:20qui d'un point de vue
20:22imposition fiscale,
20:24peut-être d'un point de vue purement financier,
20:26j'entends bien,
20:28serait peut-être moins alarmant
20:30pour le marché,
20:32même si le programme
20:342002 du Rassemblement National
20:36est quand même assez inquiétant
20:38et inconséquent, on va dire.
20:40Est-ce que justement les marchés, eux,
20:42ne pourraient pas un peu réguler
20:44la chose et appliquer un principe de réalité ?
20:46Parce qu'on a bien vu
20:48qu'il y a eu cette procédure collective
20:50lancée par Bruxelles, la Commission européenne,
20:52à l'encontre de la France
20:54et puis d'autres pays européens
20:56qui ont un déficit public supérieur à 3%.
20:58Alors, ça n'a jamais été suivi
21:00de sanctions encore.
21:02Mais bon, est-ce qu'il n'y aurait pas
21:04cette fois-ci des sanctions
21:06pour la France, si jamais,
21:08du point de vue politique,
21:10ça devenait vraiment trop compliqué
21:12que le déficit se creusait ?
21:14C'est très bien passé ce matin,
21:16mais bon, on est encore avant les deux élections.
21:18Est-ce que si, effectivement,
21:20les taux montaient,
21:22ça aurait quand même une répercussion
21:24sur la consommation, etc.
21:26Est-ce que, là, les marchés pourraient pas
21:28avoir dû
21:30reprendre le pas sur le politique ?
21:32Oui. Alors, en effet, là, il y a beaucoup de points.
21:34Notamment, on est dans
21:36une nouvelle mouture du pacte de stabilité,
21:38disons, qui est supposée
21:40être
21:42un peu plus ferme sur
21:44l'application des règles.
21:46En l'occurrence, s'il s'avérait que
21:48la France ne jouait pas le jeu,
21:50ça nuirait gravement
21:52à la crédibilité de ce nouveau
21:54système de cadre budgétaire.
21:56Et donc, ce serait vraiment
21:58une assez mauvaise nouvelle au niveau
22:00européen. Ensuite, il y a
22:02la question du rating de la France.
22:04Puisqu'effectivement, vous savez que SNP, cette année,
22:06a dégradé la France.
22:08C'est pas grave, mais bon, jusqu'à quand ?
22:10À un moins. Maintenant, en ligne avec Fitch,
22:12Moody's est toujours un cran
22:14au-dessus, avec quand même une
22:16probabilité importante de downgrade.
22:18Et voilà,
22:20on sait que les agences de notation ont
22:22tendance parfois à apparaître
22:24un petit peu complaisantes, mais si
22:26le marché
22:28accélère, elles sont obligées
22:30de suivre. Parce qu'en l'occurrence,
22:32une hausse des taux
22:34menacerait la stabilité
22:36de la dette, la soutenabilité
22:38de la dette. Et donc, ça, c'est un critère
22:40majeur pour les agences de rating.
22:42Et donc, on pourrait craindre un downgrade
22:44vers le single A. Et donc, là,
22:46on peut avoir des effets
22:48en chaîne à surveiller.
22:50Puis ensuite, il y a l'impact sur l'économie.
22:52Effectivement, comme vous dites, je pense que
22:54aujourd'hui, déjà,
22:56avec cette dissolution,
22:58pas mal de projets ont été
23:00mis en stand-by, parce qu'on n'a pas de
23:02visibilité, des projets notamment
23:04immobiliers. Et donc, ça, ça peut
23:06freiner l'économie. Comme vous avez dit,
23:08Madame, on était dans une phase de
23:10reprise. Enfin, la zone euro
23:12est sortie du tunnel, après quasiment
23:14un an et demi de stagnation.
23:16On a eu un premier trimestre avec une croissance de 0,3%.
23:18Est-ce que ce
23:20choc politique français ne va pas
23:22causer un choc de confiance
23:24qui freinerait cette
23:26reprise ? C'est dynamique, oui, bien sûr. Sophie, votre avis ?
23:28C'est...
23:30Je pense qu'on est très sensibles
23:32par ce que ça se passe en France. Oui.
23:34On serait moins inquiets. On n'a pas trop de recul.
23:36Voilà, on manque un petit peu de recul, mais
23:38les exemples
23:40de gouvernements très partagés
23:42qui interviennent finalement assez peu sont pas
23:44nécessairement mauvais pour la Bourse.
23:46Ça, c'est quelque chose
23:48qu'on a pu observer à plusieurs reprises.
23:50Mais oui,
23:52il y a cette question. Alors, vous mentionnez
23:54la question immobilière.
23:56Disons que c'est pas
23:58de ce secteur-là qu'on attendait
24:00la reprise la plus rapide, de toute façon.
24:02Oui, c'est vrai. Donc, puisqu'on est encore
24:04dans une phase très
24:06très difficile avec des niveaux
24:08de taux assez élevés.
24:10Maintenant, c'est vrai que c'est un élément
24:12qui était attendu peut-être vers
24:142025 et qui,
24:16une fois, sera un peu retardé. Et c'est un élément
24:18construction, immobilier,
24:20etc., qui représente une partie de l'activité en France
24:22qui est quand même assez substantielle. Tout à fait, oui.
24:24Donc,
24:26à voir, mais c'est pas...
24:28Pour nous, la situation
24:31du blocage n'est pas la situation la pire,
24:33entre guillemets. D'accord.
24:35Arnaud, qu'est-ce que vous en pensez ?
24:37Quand on reprend un petit peu,
24:39c'était quand même avant cet événement,
24:41c'était un petit peu les valorisations, les performances.
24:43On voit le secteur cyclique qui était quand même au plus haut
24:45et bien valorisé en zone euro. Donc, aussi,
24:47ça a mis quand même un peu de...
24:49Les arbitrages étaient logiques.
24:51On a eu des derniers chiffres industriels en Europe aussi
24:53qui ont quand même... qui étaient,
24:55on va dire, moins intéressants
24:57que ce qu'on avait eu sur les séquences précédentes.
24:59Tout ça pour dire qu'aujourd'hui,
25:01il faut revenir sur des actifs un peu plus
25:03défensifs au sein des allocations
25:05pour rebondir.
25:07Notamment, on peut avoir quand même des risques quand on voit
25:09les programmes qui ont été priceés
25:11en termes de dépenses, que ce soit
25:13sur le Front populaire, on est aux alentours d'une trentaine de milliards,
25:15sur le RN et Renaissance,
25:17c'est à peu près la même chose, une douzaine de milliards de dépenses.
25:19Enfin, quand on voit un petit peu
25:21comment le budget est constitué,
25:23hormis le Front populaire
25:25qui arrive au pouvoir, on ne voit pas aujourd'hui
25:27un marché prendre
25:29et des agences de notation venir,
25:31on va dire, perturber
25:33le mouvement et la France en termes de
25:35notation et de rendement.
25:37D'accord. Est-ce que
25:39du coup,
25:41c'est encore intéressant d'investir
25:43en Europe et en France aujourd'hui ?
25:45Puisque les multiples actuels sont quand même relativement intéressants
25:47et la situation n'est plus
25:49si désespérée que ça.
25:51Est-ce que c'est une opportunité d'entrer là ?
25:53Bien sûr. Et puis, n'oublions pas que
25:55en août 2022, en été 2022,
25:57a été mis en place par la BCE le TPI,
25:59qui est quand même l'outil anti-fragmentation.
26:01On ne l'a pas testé, bien heureusement.
26:03Mais voilà, on a quelque chose, on a un garde-fou.
26:05Mais cela dit qu'elle ne l'utiliserait pas maintenant.
26:07Oui, bien sûr.
26:09On a ça, donc ça c'est bien pour nous en qualité d'investisseur.
26:11Et oui, aujourd'hui,
26:13la volatilité qui explose en zone euro,
26:15ça donne des opportunités quand même sur certains actifs.
26:17Donc, il est intéressant de revenir
26:19sur des titres. On est revenu par exemple sur Thalès,
26:21plus gentiment,
26:23sur les dernières séances boursières.
26:25En termes de valorisation, aujourd'hui,
26:27on se reste à 13,8 fois en zone euro.
26:29Et quand on regarde le relatif par rapport aux Etats-Unis,
26:31on est à 0,7 en termes de PE sur le ratio.
26:33Donc, on est au plus bas historique
26:35des 20 dernières années. Déjà, c'est un plébiscite.
26:37Comme ce qui a été dit précédemment,
26:39le momentum économique en Europe, quand même,
26:41s'améliore. On le voit dans les indicateurs
26:43avancés, on le voit dans les surprises économiques.
26:45Et, pour ne pas gâcher le plaisir,
26:47on a les BPA qui ont été révisées quand même
26:49massivement, post-publication du
26:51premier trimestre de l'année. Donc, ça, c'est quand même des choses
26:53intéressantes. Donc, quand on a une macro
26:55qui tient bien, de la micro qui est au rendez-vous,
26:57on a une banque centrale qui a fait le mouvement.
26:59Normalement et logiquement, il est intéressant de revenir
27:01sur la zone économique européenne.
27:03Ah non, mais sans cette dissolution, ça serait
27:05idyllique, là.
27:07Donc, il y a le rattrapage, aujourd'hui,
27:09qui est intéressant à toujours retravailler,
27:11hormis le mauvais scénario qui est l'avènement
27:13du Front populaire avec une majorité,
27:15on va dire absolue, ce qui ne semble quand même
27:17pas être le cas à l'heure actuelle. Donc, on se dit
27:19qu'aujourd'hui, au vu du passé, ce qui s'est passé
27:21pour le Brexit, ce qui s'est passé en Grèce en 2013,
27:23avec l'élection du Premier ministre,
27:25et en Angleterre. Donc, on voit un petit peu,
27:27soit le marché chasse un petit peu
27:29les personnes qui sont au pouvoir, comme ce qui s'est passé
27:31en Angleterre, ou après,
27:33ceux qui sont au pouvoir
27:35font le travail en fonction des conditions
27:37qui sont imposées par les marchés
27:39et qui sont logiques et nécessaires en fonction
27:41du budget d'un État.
27:43Tout à fait.
27:45Est-ce que, Vincent,
27:47vous, en Europe, vous voyez des opportunités
27:49avec la volatilité
27:51et des valeurs qui sont
27:53avec des multiples intéressants, finalement ?
27:55Non, je partage l'idée que les valorisations
27:57sont plutôt attractives.
27:59Les multiples ne sont pas très élevées.
28:01Effectivement, dans un contexte de reprise
28:03et de baisse des taux,
28:05on pourrait être
28:07relativement optimiste, d'autant que
28:09les chocs politiques,
28:11comme ça, souvent,
28:13conduisent à des mouvements de marché
28:15brutaux, mais on revient assez rapidement
28:17à la normale.
28:19Avec un bémol, quand même,
28:21c'est que je pense que pas mal
28:23d'investisseurs se réfèrent à des expériences
28:25étrangères. Effectivement, en Italie,
28:27on a toujours eu des coalitions
28:29qui, in fine, même s'il y a eu beaucoup de
28:31volatilité et de gouvernements qui sont tombés,
28:33finalement,
28:35on n'arrivait jamais à une session
28:37de blocage. On a connu
28:39ça également très souvent en Belgique,
28:41avec des résultats
28:43plutôt assez favorables.
28:45Et donc, les investisseurs se disent
28:47finalement, oui, est-ce que ce n'est pas une opportunité
28:49d'achat ? Moi, encore une fois, ce qui
28:51m'inquiète, c'est que
28:53on pourrait avoir
28:55cette constitution qui est testée
28:57dans un scénario de blocage
28:59qui serait particulièrement pénalisant.
29:01Donc, à court terme,
29:03d'autant que la valorisation des actions
29:05françaises relativement
29:07à l'indice européen
29:09n'est pas, elle, particulièrement
29:11bon marché.
29:13Donc, à court terme, je pense quand même
29:15qu'il faut être assez prudent.
29:17Et ensuite, en fonction
29:19des résultats du premier tour, déjà,
29:21on aura un peu plus de
29:23viabilité, je pense, et on aura le temps
29:25de remettre.
29:27Là, on est quand même dans un scénario
29:29d'incertitude très, très forte.
29:31On suit une séquence aussi
29:33avec un marché qui,
29:35fin 2023, début
29:372024, a très, très bien
29:39formé. Et donc, je pense
29:41qu'on peut s'autoriser quand même une
29:43respiration. On a également les élections
29:45américaines qui se profilent,
29:47qui sont quand même assez menaçantes pour l'Europe,
29:49puisqu'on parle de
29:51tarifs douaniers pour la Chine
29:53sur des niveaux très élevés, jusqu'à 60%,
29:55en cas de victoire de Trump. Mais on sait
29:57qu'également ils viseraient l'Europe et des
29:59secteurs, notamment comme l'acier,
30:01comme l'automobile, comme les produits
30:03de luxe.
30:05Donc,
30:07je pense quand même qu'on peut s'autoriser
30:09une respiration. Et à court terme, il faut être
30:11assez prudent. Nous,
30:13on préfère typiquement
30:15des actifs comme
30:17le credit investment grade
30:19où on pense qu'effectivement
30:21les rendements euros
30:23et dollars, d'ailleurs, les rendements
30:25obligataires sont plutôt orientés à la baisse.
30:27Et en plus, c'est une classe d'actifs
30:29assez sûre
30:31qui, on le voit déjà, surperforme
30:33les obligations gouvernementales et qui, selon nous, va bien tenir.
30:35D'accord.
30:37Et sur les marchés d'action, est-ce qu'on pourrait
30:39penser flight to quality
30:41où on quitte l'Europe et on va vers les USA ?
30:43Ce serait une bonne idée ou
30:45est-ce que, justement, les PER sont trop élevés là-bas ?
30:47Ça ne vaut pas le coup ?
30:49Là, du coup, c'est vrai que l'Europe a un peu lâché.
30:51L'Europe se comprenait
30:53plutôt très bien cette année et a plutôt lâché
30:55face aux Etats-Unis.
30:57Il y a un écart de valorisation
30:59qui est déjà très important.
31:01C'est vrai que ce n'est pas évident non plus
31:03d'aller vers les Etats-Unis.
31:05On sait qu'aux Etats-Unis, on a une concentration
31:07qui est également très forte.
31:09J'aimerais rappeler que
31:11les sept magnifiques
31:13actions
31:15qui représentent sur un
31:17indice de 500 valeurs, le S&P 500,
31:19représentent maintenant plus du tiers de l'indice
31:21en termes de capitalisation boursière.
31:23Donc, il y a une concentration qui est très forte.
31:25Et voilà.
31:27Qui est justifiée, cette performance,
31:29par des profits
31:31assez exceptionnels, notamment de
31:33NVIDIA. Donc, on ne dit pas que c'est une bulle,
31:35mais quand même, pour aller sur les Etats-Unis
31:37aujourd'hui, les yeux fermés, c'est quand même
31:39un peu osé, je pense.
31:41On pourrait peut-être diversifier
31:43davantage et aller vers les marchés émergents
31:45qui pourraient bénéficier de ces situations
31:47et d'une reprise globale qui semble
31:49quand même s'affirmer.
31:51Des marchés
31:53comme... Alors, la Chine, évidemment,
31:55est exposée aux sanctions américaines,
31:57mais reste plutôt bon marché.
31:59La Corée, l'Inde, la Malaisie,
32:01on voit plutôt pas mal de valeurs dans ces marchés-là.
32:03D'accord. Ok.
32:05Sophie, les US, c'est une bonne idée ou vous préférez les émergents ?
32:07Comment ça se passe ?
32:09Alors, il y a US et US.
32:11Et là, vous le touchiez du doigt,
32:13l'extrême concentration du marché américain
32:15fait que, par exemple, le S&P
32:17500 n'est pas aujourd'hui un bon
32:19indicateur de la santé des entreprises américaines.
32:21Si on regarde le
32:23S&P Equal Way,
32:25qui est pondéré par
32:27le nombre de valeurs et non pas
32:29par la capitalisation boursière,
32:31on a une valorisation
32:33qui est autour de 15-16 fois.
32:35Donc, on parle plus du tout des mêmes écarts de valo
32:37avec l'Europe.
32:39Il y a des interrogations.
32:41Je pense qu'il y a des façons différentes
32:43de jouer, effectivement,
32:45de s'exposer au marché.
32:47Il y a de la valeur encore
32:49dans le marché américain. Il y a beaucoup de
32:51thèmes qui sous-tendent
32:53l'investissement dans le marché américain,
32:55l'application, etc. Il y a plein de sujets qui sont intéressants
32:57qu'on peut adresser,
32:59que nous, on adresse sur les marchés internationaux.
33:01Vous me posiez, Aurantène,
33:03et vous touchiez du doigt la question de la Chine.
33:05Pour nous,
33:07ça reste un sujet très compliqué,
33:09surtout à l'approche
33:11des élections américaines.
33:13Et puis,
33:15en l'état, il faut être honnête, on ne peut pas
33:17dire que
33:19l'amélioration de l'activité en Chine
33:21soit spectaculaire. Au contraire.
33:23On reste dans une activité
33:25qui est difficile,
33:27avec le
33:29contre-coup d'un choc immobilier
33:31d'une ampleur absolument exceptionnelle,
33:33qui est comparable
33:35à ce qui s'était produit au Japon
33:37dans les années 80.
33:39On a un choc d'une ampleur très forte,
33:41avec un impact très fort
33:43sur le pouvoir d'achat des ménages,
33:45sur la confiance des ménages,
33:47sur l'investissement d'une façon générale.
33:49On a un gouvernement
33:51qui voudrait,
33:53qui essaye de mettre en place des mesures,
33:55mais c'est très progressif
33:57et relativement difficile.
33:59Et puis, l'ennemi commun chinois,
34:01entre eux,
34:03on ne veut plus acheter de voiture électrique chinoise,
34:05donc on met des barrières à l'entrée,
34:07etc. La nature des relations
34:09est quand même bien compliquée
34:11pour l'instant.
34:13C'est difficile aujourd'hui pour un investisseur
34:15américain, par exemple, d'aller acheter massivement
34:17des actions chinoises. Ça devient très compliqué,
34:19voire interdit.
34:21En fait, c'est un marché qui n'est vraiment
34:23pas cher, mais c'est ce qu'on disait de la Russie aussi.
34:25Et on a vu le résultat.
34:27Donc il y a une vraie complexité
34:29aujourd'hui à vraiment aller déployer
34:31du capital en Chine, même dans des mandats
34:33internationaux, sauf à avoir des mandats
34:35vraiment émergents spécifiques.
34:37Ça devient un petit peu difficile à défendre
34:39auprès des clients.
34:41C'est une question,
34:43mais moi j'aurais quand même tendance à préférer
34:45une approche équipondérie du S&P 500,
34:47enfin du marché américain,
34:49pour aller chercher de la valeur au-delà
34:51des 5 fantastiques, qui ne sont même plus
34:53tellement sèches.
34:55Voilà, mais
34:57plutôt que
34:59d'aller tenter
35:01ma chance à la veille des élections américaines.
35:03En Chine, c'est compliqué.
35:05Arnaud, qu'est-ce que vous en pensez ?
35:07Marché américain, on y va ou pas ?
35:09Il y a une très grosse concentration qui fait peur.
35:11L'IA qui fagocite tout.
35:13Tout à fait.
35:15Dans nos allocations, sur un mandat équilibré,
35:17on est 50% Europe,
35:1950% aujourd'hui, États-Unis.
35:21Le mouvement qu'on a fait, qu'on fait
35:23actuellement, c'est de désensibiliser la partie
35:25européenne, de maintenir la partie
35:27action américaine, mais de ne pas
35:29la repondérer de manière supplémentaire
35:31à l'heure actuelle. Parce que comme ce qui a été
35:33dit, un phénomène de concentration très important.
35:3530% de l'indice S&P, mais
35:3740% de la contribution cette année de la performance,
35:39ce qui était le même cas sur l'année 2023.
35:41Et des niveaux de valorisation qui deviennent
35:43très challenging. Nvidia nous a apporté
35:45un peu plus de visibilité. On sait que sur T3, T4,
35:47ça devrait aller
35:49tranquillement pour délivrer
35:51en termes d'IPS et de chiffre
35:53d'affaires. Par contre, on sent qu'on peut avoir
35:55une petite pression quand même sur l'ET1.
35:57Et ça, le marché va commencer à le lire dessus.
35:59Et on voit, il y a des éléments aussi
36:01aujourd'hui, avoir du Apple à 28 fois
36:03les bénéfices. Aujourd'hui, ça prête
36:05à question, malgré la très bonne performance
36:07qu'on a eue sur les deux dernières semaines. Donc ça ne nous donne pas
36:09forcément envie d'aller repondérer la zone américaine
36:11à l'heure actuelle. On est plus de dire
36:13qu'aujourd'hui, on garde du cash, de profiter d'opportunités
36:15qu'on peut avoir pendant la période de publication.
36:17C'est un élément important quand même,
36:19parce qu'on arrive en période de publication en mi-juillet.
36:21Avec un début de la vol, comme à chaque fois.
36:23Et là, on devrait avoir les fondamentaux qui reprennent la main.
36:25Donc ça, ça devrait aider quand même la zone économique européenne.
36:27Je doute qu'à l'heure actuelle,
36:29les sociétés revoient un petit peu
36:31leurs résultats sur, on va dire,
36:3315 jours de marasme sur la partie européenne.
36:35Vous voyez, c'est des éléments.
36:37Donc, pas de surpondération. Enfin, on ne repondère
36:39pas la partie américaine. Sur la partie émergente,
36:41on est toujours un peu présent,
36:43mais de façon diversifiée, que ce soit
36:45sur la Chine ou sur l'Inde, même si les niveaux de valorisation
36:47prêtent à question. Mais on voit ce mouvement
36:49sur le MSCI émergent, qui est quand même important.
36:51Post-2020,
36:53vous voyez la pondération de l'Inde,
36:55qui a augmenté de 10%.
36:57La Chine, c'est moins de 14%.
36:59Donc il y a quand même quelque chose qui s'est passé.
37:01Donc ça, aujourd'hui, on est
37:03présent sur la partie émergente, mais vraiment de manière
37:05diversifiée, en se disant que la Chine, c'est une opportunité
37:07en termes de valo. La croissance, c'est sur la partie
37:09Inde, et on le voit sur le trend des
37:11petites et moyennes capitalisations, vraiment,
37:13où l'Inde participe amplement à cela.
37:15On le voit aujourd'hui, on a une centaine de boîtes
37:17en Inde qui dépassent les 10 milliards
37:19de capitalisations, qui ont été multipliées
37:21par trois depuis 2020.
37:23Donc, on voit une forte croissance,
37:25une stabilité politique avec le troisième
37:27mandat de Moody's. Voilà plein de choses
37:29qui sont aujourd'hui importantes et qui sont
37:31un gage, on va dire, de sécurité
37:33et de sérénité pour les investisseurs, en tout cas, sur cette partie-là.
37:35D'accord. Le Japon, vous êtes positionné,
37:37pas du tout ? Le Japon, on maintient les positions,
37:39quoique, il faut quand même faire attention
37:41au momentum économique qui se dégrade
37:43quand même assez fortement. Voilà,
37:45un indice qui a été bien aidé, on le sait, par les
37:47réformes mises en place
37:49par le gouvernement, les abédonics et tout cela,
37:51le modèle des entreprises qui
37:53va sur le modèle américain avec des ROE
37:55beaucoup plus inventants, le retour aux actionnaires.
37:57Mais la devise a bien aidé avec moins 45%
37:59sur les 18 années. Voilà. On se dit quand même
38:01le discours de la BOJ, il pourrait bouger
38:03début juillet, ça pourrait,
38:05on le voit quand même sur les deux dernières séances,
38:07ça fait trois semaines que le Japon ne fait plus rien en termes
38:09de performance. Donc, on regarde
38:11le momentum économique qui semble quand même
38:13se dégrader et la même chose
38:15sur les BPA qui se dégrade aussi quand même
38:17depuis deux mois sur les parties
38:19des sociétés japonaises. Donc, on maintient, mais
38:21voilà, un petit avertissement
38:23à surveiller sur cette partie-là.
38:25Très bien. Alors, on va passer à l'or. L'or qui est
38:27à peu près toujours à 2350,
38:29enfin, qui est dans un trait d'une range
38:31entre 2300 et 2400 dollars l'once
38:33depuis de nombreux mois déjà.
38:35Alors, il avait été soutenu, évidemment,
38:37par le processus de dédollarisation
38:39initié par plusieurs pays, notamment la Chine.
38:41Le pays avait importé 234 tonnes
38:43d'or en janvier 2024.
38:45Il y a eu ensuite aussi
38:47les tensions géopolitiques, évidemment,
38:49entre Israël et le Hamas.
38:51Évidemment, sur fond de raréfaction de la ressource.
38:53Là, on a le risque politique.
38:55L'or ne descend jamais.
38:57Vous pensez qu'il va rester longtemps comme ça ?
38:59Oui, alors,
39:01c'est assez difficile à dire,
39:03mais on a des actifs comme ça,
39:05l'or ou le bitcoin.
39:07Le bitcoin, lui, c'est pareil.
39:09Il stagne là autour des 60 000.
39:11Il ne descend pas non plus.
39:13Sur des niveaux élevés.
39:15Je pense que ça représente
39:17différents phénomènes.
39:19En tout cas, pour l'or, effectivement,
39:21ces questions autour des réserves
39:23en dollars,
39:25notamment après les sanctions
39:27qui ont été mises en place contre la Russie,
39:29puis les tensions croissantes
39:31avec la Chine. On peut penser que
39:33les pays émergents ont une
39:35volonté de réduire la part
39:37de l'or dans les réserves, même si dans les statistiques
39:39officielles, il n'y a pas non plus un mouvement
39:41drastique
39:43qui justifie
39:47ce niveau très élevé
39:49de l'or. Donc ça,
39:51c'est un point. Et puis ensuite, il y a
39:53le risque géopolitique
39:55qui reste très prégnant.
39:57Ça, c'est
39:59important.
40:05Je n'ai pas de vue très forte
40:07sur l'or. Je pense que oui, le deuxième phénomène,
40:09ça peut représenter également
40:11quelque part
40:13un certain
40:15doute sur la crédibilité
40:17des banques centrales.
40:19Après un choc inflationniste très important.
40:21J'aime rappeler que sur les quatre dernières années,
40:23les prix à la consommation américains
40:25ont monté de 20 %. C'est totalement
40:27au-delà de l'objectif de la Fed.
40:29Donc dans un environnement où les dettes
40:31publiques ont beaucoup monté depuis 15 ans,
40:33d'abord avec la crise financière, ensuite
40:35avec la crise Covid,
40:37est-ce que finalement, les banques
40:39centrales, qui à chaque fois viennent à la
40:41rescousse, ne sont pas prêtes
40:43à prendre davantage de risques avec l'inflation ?
40:45Et on sait que l'or, dans ce cadre-là,
40:47est plutôt une valeur refuse. Donc je pense que
40:49le niveau élevé de l'or représente
40:51ces deux éléments,
40:53la partie géopolitique,
40:55question du dollar dans les réserves
40:57et cette
40:59partie-là.
41:01J'ai plutôt
41:03tendance à penser que les prix vont rester
41:05élevés, mais je n'ai pas
41:07une conviction très forte sur ce
41:09sujet-là. D'accord. Sophie, qu'est-ce que
41:11vous en pensez ? C'est un actif de diversification
41:13à regarder aujourd'hui, même si les niveaux restent
41:15toujours élevés. D'ailleurs, peut-être parce que, justement,
41:17les niveaux restent toujours très élevés. Alors nous,
41:19on n'utilise pas du tout l'or
41:21dans nos allocations, donc ce n'est pas
41:23un actif qu'on suit de très très près,
41:25mais effectivement, ce qu'on observe aujourd'hui,
41:27c'est le côté valeur refuge.
41:29Il y a suffisamment de tensions d'incertitude,
41:31de tensions inflationnistes,
41:33enfin de résurgence de tensions inflationnistes,
41:35pour conduire
41:37certains investisseurs à aller
41:39se protéger, entre guillemets,
41:41dans l'or. Mais je n'ai pas de vue
41:43particulièrement forte sur l'or
41:45à ces niveaux-là. Arnaud ?
41:47Pour les mêmes raisons, on n'arrive pas à valoriser l'or,
41:49logiquement. Donc, l'intégrer dans les portefeuilles,
41:51l'expliquer, le justifier, le suivre,
41:53est très difficile pour nous.
41:55Après, ce qu'on voit, c'est les risques géopolitiques.
41:57On n'oublie pas qu'on a les élections américiennes
41:59quand même en fin d'année. On peut avoir un risque
42:01sur le niveau d'endettement des Etats-Unis.
42:03On voit quand même un phénomène de dédollarisation
42:05quand même
42:07qui se passe. On voit les échanges
42:09en yuan qui augmentent quand même massivement.
42:11On voit le yuan qui est au plus bas, fortement dévalué.
42:13Un 10 ans chinois paraît qui est au plus bas
42:15des 10 dernières années, si ce n'est historique.
42:17Donc, du coup, ils essayent aussi un petit peu d'edger.
42:19Les banques centrales émergentes achètent énormément
42:21et massivement d'or. Ils n'en ont jamais acheté autant.
42:23Du coup, c'est une sorte de hedge qui leur permet...
42:25D'accord.
42:27On va passer à la dernière question.
42:29Quels indicateurs à surveiller,
42:31selon vous, pour
42:33au moins ces trois prochaines semaines ?
42:35Et s'il ne nous a pas loupés pendant la campagne
42:37des législatives, qu'est-ce qui pourrait faire
42:39bouger les cours ? On commence avec vous,
42:41Vincent ? Je pense que d'ici
42:43le premier tour, on va continuer à suivre
42:45les sondages, essayer de voir comment
42:47pourrait se dessiner
42:49cette nouvelle assemblée
42:51et voir si des alliances peuvent se dessiner.
42:53Notamment, les comportements
42:55après le premier tour sont très importants.
42:57Donc,
42:59est-ce qu'on peut
43:01penser à ce front républicain ?
43:03Ou est-ce qu'en fait
43:05il s'effondre parce que le deuxième tour,
43:07on a
43:09dans une large mesure
43:11le front populaire
43:13contre la RN ?
43:15Encore une fois, je pense que les socialistes
43:17bénéficieraient de ce qui reste
43:19du front républicain, ce qui n'est sans doute
43:21pas grand-chose. Mais
43:23oui, je pense que c'est ce qu'on va regarder
43:25de très très près
43:27dans les jours qui viennent.
43:29Sophie, qu'est-ce qui va faire bouger les marchés,
43:31selon vous, dans les semaines à venir ?
43:33Je partage vraiment
43:35les enquêtes maintenant, et puis l'OAT sera le juge de paix.
43:37Exactement.
43:39On va continuer de suivre
43:41directement dans le sillage
43:43des enquêtes.
43:45Donc là, c'est juste qu'on a une période
43:47à traverser, effectivement, où on va
43:49attendre plus ou moins sagement
43:51et puis
43:53on décidera entre deux tours, j'imagine.
43:55À judication de long terme, d'ailleurs,
43:57si je ne m'abuse, le premier
43:59jeudi du mois, donc
44:01ça se développe entre les deux tours.
44:03Donc,
44:05ça pourrait être un moment
44:07un peu difficile.
44:09Arnaud, votre... Les sondages, et aussi
44:11on est en début de campagne, donc de voir un petit peu
44:13comment évoluent les programmes. On commence à
44:15voir, il y en a des rétro-pédalages sur pas mal de
44:17choses, les réformes des retraites, voir un petit peu
44:19la constitution du
44:21programme au moment où on arrive
44:23à la partie du deuxième tour et l'évolution du
44:25spread, clairement, ça va être ce qui a été
44:27dit, je reprends les termes, le juge de
44:29paix sur les marchés financiers, donc clairement.
44:31D'accord. Après,
44:33je pense que la France est systémique au niveau
44:35européen, mais pas forcément
44:37au niveau global. D'ailleurs, on voit que le marché
44:39américain n'a pas vacillé
44:41sur l'annonce...
44:43Voilà, donc
44:45c'est vrai qu'on est, nous,
44:47très concentrés sur les questions
44:49françaises, et
44:51je pense que c'est vraiment systémique au niveau européen.
44:53D'ailleurs, on va suivre également comment
44:55se passent les discussions
44:57au niveau européen sur les grandes nominations,
44:59notamment au Conseil
45:01européen, au Parlement européen,
45:03aux affaires étrangères.
45:05Voilà, donc ça, ce sera
45:07des choses à suivre. Ce qui est sans doute
45:09assez rassurant d'un point de vue
45:11marché, c'est que la coalition
45:13en place au Parlement européen
45:15a été confortée,
45:17elle a été un peu réduite, mais le PPE,
45:19en l'occurrence, a plutôt
45:21bien performé. Donc ça,
45:23au niveau européen, c'est plutôt un
45:25facteur de stabilité.
45:27Après, c'est vrai que
45:29la direction de la
45:31politique européenne,
45:33le là est surtout donné par le
45:35Conseil européen, donc les chefs d'État et de gouvernement.
45:37Et là, c'est vrai que
45:39ce qui se passe en France en particulier
45:41sera très important.
45:43Par exemple, vis-à-vis de l'Ukraine, mais par exemple
45:45également sur le rythme d'intégration
45:47européenne. Est-ce qu'on
45:49a une accélération ?
45:51Est-ce qu'on réagit notamment
45:53face à la politique industrielle
45:55américaine, chinoise,
45:57sur notre retard digital ?
45:59Donc là, il y a un ensemble de sujets
46:01extrêmement importants pour l'Europe.
46:03Est-ce que l'Europe sera en situation de
46:05gérer ces
46:07dossiers-là ou pas ?
46:09Donc ça, au-delà
46:11de la politique française, je pense
46:13qu'effectivement, ce sera très important pour le marché
46:15européen dans son ensemble. On l'oublie trop, mais c'était quand même
46:17les élections européennes
46:19qui ont eu lieu récemment.
46:21Effectivement, ça aura son importance.
46:23Ce sera le mot de la fin. Merci à tous d'avoir été
46:25les invités de Planète Marché aujourd'hui.
46:27Merci Arnaud Morel, gérante portefeuille,
46:29directeur de la gestion sous-mandat de Promépare.
46:31Merci Vincent Chignot,
46:33directeur de la Recherche Générale Investments.
46:35Merci Sophie Chauvelier, gérante allocataire
46:37chez Dorval AM.
46:49Dans Marche à Thème, le quart d'heure
46:51thématique de Smart Bourse, nous revenons
46:53ce soir sur une grande thématique d'investissement
46:55liée au recyclage et aux déchets.
46:57Une thématique que Reni Michalier,
46:59président de Galiléen, décryptait il y a
47:01quelques semaines dans Smart Bourse, au micro
47:03de Grégoire Favet.
47:07Exactement. Alors, cette thématique
47:09elle s'appelle recyclage et déchets,
47:11mais il faut savoir que le recyclage,
47:13malheureusement, ce n'est qu'une petite partie
47:15de la gestion des déchets. Seuls
47:1713,5% des déchets
47:19dans le monde sont recyclés aujourd'hui.
47:21Et dans tout l'écosystème
47:23des déchets, et donc les boîtes
47:25qui vont être dans cette thématique,
47:27opèrent sur la collecte, la négocie,
47:29le courtage, le transport, la réutilisation
47:31et l'élimination des déchets.
47:33Et bien sûr, le recyclage.
47:35Donc c'est une thématique assez large.
47:37Ah oui, effectivement.
47:39Donc, bien sûr, c'est un enjeu
47:41sanitaire, c'est aussi
47:43un enjeu économique,
47:45et c'est un enjeu environnemental.
47:47D'où l'importance de cette thématique
47:49qui, je le conçois, n'est pas forcément
47:51la plus fun, mais qui est
47:53une thématique essentielle.
47:55Oui, essentielle, effectivement,
47:57pour notre avenir, et
47:59peut-être aussi en termes d'investissement,
48:01parce que derrière tout ça, il y a quand même beaucoup
48:03d'infrastructures qui ont besoin de
48:05CAPEX pour se déployer. Qu'est-ce qu'on peut dire
48:07des fondamentaux, justement, de cette thématique,
48:09et par quels fondamentaux
48:11est-ce qu'elle est portée aujourd'hui ?
48:13Alors, lorsqu'on regarde les fondamentaux,
48:15comme d'habitude, on va s'assurer que la thématique
48:17est structurelle, internationale
48:19et transversale.
48:21C'est les trois caractéristiques clés
48:23pour qu'un investisseur puisse investir
48:25sur le long terme, en tout cas
48:27sur une thématique d'investissement. Alors, structurelle,
48:29elle est portée par plusieurs méga-tendances.
48:31La croissance démographique,
48:33évidemment, qui dit croissance démographique,
48:35dit plus de déchets.
48:37L'émergence des classes
48:39moyennes, la modification des
48:41habitudes, style de vie,
48:43aussi de la consommation,
48:45de l'alimentation,
48:47ça va engendrer plus de déchets,
48:49à mesure que le niveau de vie s'apprécie,
48:51les statistiques montrent que la quantité
48:53de déchets aussi.
48:55Et donc, il y a également
48:57l'urbanisation et l'émergence des
48:59smart cities. Alors,
49:01elle est également très proche
49:03de deux autres thématiques, énergie propre,
49:05lorsqu'on a la transformation des déchets
49:07en énergie, et
49:09cycle de l'eau, puisqu'il y a même
49:11des fonds qui font water and waste,
49:13on en parlera, mais
49:15effectivement, le traitement, l'assainissement
49:17de l'eau est très
49:19connexe à cette thématique.
49:21Dans l'actualité, on a
49:23l'ouverture du bassin d'Austerlitz
49:25pour l'assainissement
49:27des eaux de la Seine
49:29pour les Jeux Olympiques,
49:31qui est, par exemple, un
49:33exemple parmi d'autres d'assainissement,
49:35de quelque chose qui va pouvoir
49:37assainir les eaux
49:39de la Seine, notamment pour les Jeux Olympiques.
49:41Alors, en France,
49:43la production d'ordures ménagères,
49:45elle a doublé en 40 ans,
49:47et pour l'avenir,
49:49d'ici
49:512050, l'Afrique subsaharienne
49:53devrait tripler son nombre de déchets, puisque
49:55c'est là que va se
49:57constituer le plus
49:59la croissance démographique dans les
50:01prochaines années. Ensuite, international,
50:03très rapidement,
50:05les pays riches recyclent
50:07à peu près un tiers de leurs déchets,
50:09alors que les pays en voie de développement,
50:1134%. Et
50:13moins de la moitié, cette statistique
50:15est quand même assez importante, moins de la moitié
50:17des déchets dans les pays en voie de développement
50:19font l'objet d'une collecte organisée.
50:21Donc, c'est pour dire...
50:23L'idée du défi
50:25et l'idée du marché qui est concernée.
50:27Et enfin, transversale, il y a pas mal
50:29de secteurs qui sont concernés, les services
50:31aux collectivités, on va retrouver des boîtes comme Veolia
50:33ou Waste Management, par exemple,
50:35l'industrie, avec les déchets
50:37industriels, la pharmacie, avec parfois des
50:39déchets sensibles à générer,
50:41la construction avec les débris, les matériaux de
50:43construction à recycler, l'agriculture
50:45avec les déchets organiques,
50:47le compostage. Et il y a donc deux choses
50:49importantes à retenir de ces fondamentaux,
50:51c'est que le cloud
50:53et l'IoT rentrent de
50:55plus en plus dans la
50:57gestion des déchets, avec par
50:59exemple à San Francisco, plus de 1000
51:01capteurs IoT qui ont été mis dans
51:03les poubelles de la ville pour optimiser les itinéraires
51:05de collecte. Et aussi, deuxième chose
51:07intéressante, le développement des
51:09installations Waste to
51:11Energy. Oui, on boucle avec
51:13l'idée de la Smart City, effectivement, des réseaux
51:15intelligents, de l'économie circulaire,
51:17etc. Non mais, thématique passionnante.
51:19Alors vous disiez, peut-être pas fun
51:21mais pas fun, ça veut dire aussi
51:23peut-être moins volatile pour les
51:25investisseurs quand vous regardez les prix
51:27parce que c'est aussi une dimension
51:29d'analyse importante que vous apportez
51:31avec le Codex. Qu'est-ce
51:33qu'on peut dire justement de l'étude
51:35qu'on peut chiffrer autour de cette
51:37thématique recyclage et déchets
51:39et en plus c'est intéressant, vous avez
51:41cherché à la comparer avec la thématique robotique
51:43et IA, c'est ça ? Absolument,
51:45oui tout à fait. Alors je vais vous montrer
51:47le graphique tout à l'heure mais juste sur les performances.
51:49Depuis le début
51:51de l'année, 7%, à peu près
51:53milieu de tableau. Ensuite
51:55en 2023, l'année dernière
51:57elle avait fait 17%, 2022
51:59c'est la mauvaise année on va dire avec
52:01moins 24%. 2021
52:032023 et 2020 plus 25. Thématique
52:05assez tranquille, 14%
52:07de volatilité sur un an.
52:09En géographie, on est à
52:11plus de 50% aux US
52:13et à peu près à 40%
52:15en Europe. Et
52:17sur le graphique
52:19que je...
52:21Qu'on affiche. Voilà, qu'on affiche.
52:23J'ai décidé effectivement
52:25de la
52:27comparer avec
52:29la robotique et l'IA.
52:31Je m'en ai parlé un petit peu avec l'équipe
52:33et puis on s'est dit que c'était une bonne
52:35chose de pouvoir montrer que
52:37finalement en croissance du CA
52:39vous investissez sur la robotique ou l'IA
52:41on est presque proche de 8%
52:43de croissance alors qu'ici on n'en a que 5.
52:45Évidemment il y a beaucoup moins de
52:47pourcentage de CA investi
52:49dans la recherche et le développement. Par
52:51contre vous êtes sur une thématique beaucoup plus
52:53tranquille. Donc ça permet de mitiger
52:55le risque dans un portefeuille.
52:57Performance et volatilité. Voilà.
52:59C'est un paramètre qu'on regarde généralement pour
53:01s'intéresser à
53:03une thématique.
53:05C'est une thématique qui est peu cyclique mais quand même
53:07la statistique qu'on n'a pas affichée
53:09ici c'est la croissance des EPS
53:11pour les 3 prochaines années
53:13quand même estimée à plus 13%.
53:15Pas négligeable.
53:17Et vous avez dans
53:19la thématique des sociétés comme
53:21Waste Management qui ont quand même fait un sacré rallye
53:23depuis septembre 2023. Waste Management
53:25ça prend presque 50% depuis septembre
53:272023. Donc voilà.
53:29Thématique plutôt blend.
53:31Un tout petit peu plus croissance que value.
53:33Et surtout assez peu cyclique
53:35pour mitiger les portefeuilles.
53:37Quand on fait un peu force et faiblesse
53:39de la thématique, qu'est-ce qu'on peut dire
53:41brièvement Rony ?
53:43Alors sur les points forts, il y en a
53:45deux principaux. Un fort
53:47investissement public.
53:49On a de la visibilité sur les
53:51cash flows puisque en général les contrats
53:53qui sont mis en place par les municipalités
53:55c'est sur des
53:57dizaines d'années.
53:59Aux Etats-Unis, on a plus de 50
54:01nouveaux projets de gestion des déchets
54:03qui ont émergé par exemple avec l'IRA
54:05donc l'Inflation Reduction Act.
54:07Donc ça c'est vraiment
54:09le premier point fort. Le deuxième point fort
54:11le développement des nouvelles technologies.
54:13Alors
54:15les capteurs IoT, on en a
54:17déjà parlé pour optimiser
54:19la collecte des déchets. Vous avez aussi
54:21les robots de tri
54:23ou alors les technologies de tri optiques
54:25qui vont aller regarder
54:27par exemple la couleur des déchets ou alors
54:29la composition chimique et qui vont procéder au tri
54:31de manière beaucoup plus efficace que le tri
54:33humain. Vous avez
54:35également l'incinération avec
54:37récupération d'énergie
54:39qui est l'un des nouveaux
54:41développements de cette thématique
54:43et enfin vous avez aussi
54:45tout ce qui est la transformation
54:47des déchets organiques en
54:49biogaz. Bien sûr.
54:51Avec effectivement
54:53tout ce qui va permettre de créer de l'énergie.
54:55Donc ça c'est vraiment le développement
54:57des nouvelles technologies qui rentre.
54:59C'est bien le vrai jet on va dire
55:01ces infrastructures et cette thématique
55:03à l'inverse. Qu'est-ce qui peut freiner
55:05ou entraver le développement de cette thématique ?
55:07Absolument. Alors juste pour dire
55:09il y a quand même encore
55:11des progrès à faire puisqu'on a vu
55:13que le taux de
55:15CA investi en
55:17R&D, en recherche et développement est encore
55:19à moins de 2%. Il y a encore des choses
55:21à faire. Dans les points faibles
55:23le manque de stratégie
55:25globale je dirais
55:27cohérente à l'échelle mondiale
55:29de gestion des déchets
55:31et les différences de règles et normes
55:33entre les pays ça
55:35empêche des sociétés qui
55:37pourtant ont une taille mondiale
55:39par exemple Veolia, Waste Management
55:41etc. d'avoir
55:43des stratégies plus globales
55:45du fait de la réglementation de chaque pays
55:47c'est vrai qu'on est sur des sociétés
55:49qui pourraient comme dans d'autres
55:51thématiques profiter
55:53d'une harmonisation.
55:55Les parts de marché sont très faibles dans ce secteur au niveau mondial
55:57alors je n'ai plus en tête Veolia aujourd'hui
55:59ce que ça pèse mais à un moment Veolia
56:01se présente comme leader. C'est 10%
56:03et quelques de parts de marché au niveau
56:05mondial donc c'est un marché qui reste très fragmenté
56:07de ce point de vue là. Exactement
56:09et puis comme je disais
56:11l'entreprise
56:13doit s'adapter à chaque fois dans chaque
56:15pays aux contraintes.
56:17Et enfin on a aussi le risque de réputation
56:19pour certaines sociétés, c'est quand même
56:21un sujet très sensible. On peut
56:23parler de Clean Air Bourse par exemple
56:25malgré sa performance
56:27vraiment exceptionnelle sur ces dernières années
56:29elle a été sanctionnée plusieurs fois
56:31pour non respect des normes environnementales
56:33dans l'insinuation des déchets dangereux
56:35et ça a fait
56:37à chaque fois du bad buzz pour son cours de bourse.
56:39Bon, 30 secondes pour
56:41nous proposer alors dans toute la
56:43touche et le gisement
56:45des fonds sur lesquels vous travaillez
56:47Ronny, quelques véhicules
56:49qui permettent de soutenir et de
56:51supporter cette thématique ?
56:53Alors, deux
56:55ETF
56:57non pardon, un ETF et deux fonds
56:59un ETF de BNP
57:01BNP Paribas Circular Economy
57:03Leaders avec
57:05des performantes assez intéressantes depuis
57:072020, une volatilité
57:09assez réduite. Dans celui-ci
57:11il y a à peu près 60%
57:13d'entreprises américaines
57:15chacun y trouvera son compte
57:17pour la diversification géographique
57:19donc il est
57:21SFDR8 celui-ci
57:23au niveau des fonds
57:25on a Robeco Circular Economy
57:27Equities, lui aussi
57:29a à peu près 60% de boîtes US dans le portefeuille
57:31tout comme dans notre indicateur
57:33ça me paraît assez normal. Par contre lui
57:35il a des performances intéressantes
57:37depuis deux ans principalement
57:39mais il est SFDR9 pour les portefeuilles
57:41ESG. Et enfin
57:43Regman Sustainable Water and Waste
57:45qui a le traitement et l'assainissement
57:47de l'eau en plus. Il y en a également
57:49chez Fidelity qui fait le traitement
57:51de l'eau et des déchets.
57:55Ronny Michalier, président
57:57de Galilée AM, décryptez pour nous
57:59la thématique d'investissement,
58:01recyclage et déchets au micro de
58:03Grégoire Favet sur Bsmart
58:05notre émission se termine
58:07et j'ai le plaisir de vous retrouver
58:09demain à 17h pour une nouvelle émission
58:11de Smart Growth.