• il y a 3 mois
Vendredi 12 juillet 2024, SMART BOURSE reçoit Olivier Malteste (Directeur des investissements, Yomoni) , Christian Parisot (Président, Altaïr Economics) , Nourane Charraire (Directeur de la gestion, Mansartis) et Nicolas Goetzmann (Responsable de la stratégie Macroéconomique, Financière de la Cité)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck pour rester à l'écoute
00:12des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct sur Bismarck
00:16TV, émission que vous retrouvez chaque soir en direct et en replay, plutôt sur Bismarck.fr
00:21ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:25Au sommaire de cette édition ce soir, les premières grandes banques américaines qui
00:29publient leurs résultats du deuxième trimestre, nous parlons de JP Morgan, de Citigroup ou
00:33encore de Wells Fargo, vous aurez le détail des chiffres et des réactions de marché
00:38dans un instant.
00:39Des petites déceptions ici et là, une franche déception pour Wells Fargo, en revanche les
00:44résultats de JP Morgan ou de Citigroup sont plutôt bons, on parle d'un trimestre record
00:50en termes de résultats nets pour JP Morgan, même si ici et là sur quelques métriques
00:55spécifiques au secteur bancaire, on peut avoir des déceptions qui expliquent la baisse
00:59des cours de bourse, mais là encore le détail dans un instant avec Pauline Grattel, ces
01:04publications d'entreprises qui commencent aujourd'hui alors que le marché est de plus
01:08en plus rassuré sur l'idée de prochaines baisses de taux en provenance de la réserve
01:13fédérale américaine, les dernières statistiques en provenance du marché du travail, les enquêtes
01:20de conjoncture ou encore le dernier rapport sur l'inflation américaine publié hier pour
01:26le mois de juin, valide l'idée d'une première baisse de taux de la Fed en septembre prochain.
01:32On a vu d'ailleurs que la publication de l'inflation américaine hier qui a conforté cette idée
01:37dans le marché d'une baisse de taux en septembre a également eu des impacts très importants
01:41sur le marché actions avec un phénomène de rotation d'une ampleur qu'on n'avait pas
01:45vue depuis plusieurs années maintenant et une surperformance des petites et moyennes
01:49capitalisations boursières américaines notamment par rapport à un indice vedette
01:53comme le Nasdaq et un écart sur la séance qu'on n'avait pas observé dans cette ampleur-là
01:58depuis l'annonce des vaccins anti-Covid en novembre 2020. Est-ce le début d'une grande
02:06rotation qui verrait peut-être les actifs vedettes, la tech américaine, le Nasdaq être
02:12délaissés au profit de toute cette partie du marché qui n'a rien fait depuis des mois
02:17et des trimestres maintenant ? C'est une des questions clés qu'on posera à nos invités
02:21de Planète Marché dans un instant. Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse
02:24comme une fois par mois, nous faisons un point sur l'actualité de l'industrie ETF avec
02:29l'Observatoire d'ETF et l'Observatoire ETF des équipes de Yeomanie. Nous ferons le point
02:34sur les flux, les nouvelles tendances et les nouveaux produits qui sont arrivés sur le
02:40marché de la gestion passive ces dernières semaines avec Olivier Malteste, directeur
02:44des investissements de Yeomanie qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:48Mais d'abord, tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel
03:02nous accompagne pour faire un point sur les marchés. Bonsoir Pauline. Bonsoir. Du vert
03:06pour finir la semaine, l'ensemble des marchés européens, actions notamment, est en hausse
03:10aujourd'hui. Oui, les bourses sont tirées par l'optimisme des investisseurs sur une
03:15potentielle baisse des taux directeurs américains en septembre. La Bourse de Paris gagne 1%
03:20aujourd'hui, tirée par le rebond des valeurs du luxe, notamment Kering, Hermès et LVMH
03:26sont en hausse au sein du CAC 40. Côté obligataires, les rendements des obligations à 10 ans françaises
03:32et allemandes sont stables. Le spread l'est aussi, autour de 65 points de base. D'ailleurs
03:38sur le marché des taux, l'AFT compte émettre jusqu'à 14 milliards d'euros d'obligations
03:44assimilables aux trésors lors de son adjudication du 18 juillet prochain. Du côté des entreprises,
03:50je le disais en introduction, trois grandes banques américaines ont publié leurs résultats,
03:55à commencer par JP Morgan. Oui, JP Morgan fait état de bénéfice en hausse au titre
04:00du deuxième trimestre à plus de 18 milliards de dollars sur la période, porté par la
04:05hausse des frais bancaires. A noter aussi les honoraires de JP Morgan ont augmenté
04:10de 50% là où les analystes attendaient une hausse plus mesurée de 25 à 30%. Le titre
04:16ouvre malgré tout en repli de 1% à Wall Street. Parmi les publications des banques
04:21américaines, celle de Citigroup également. Oui, Citigroup qui fait état d'un profit
04:25en hausse au deuxième trimestre porté par la banque d'investissement et d'un bénéfice
04:30net en hausse de 10% à plus de 3 milliards de dollars sur la période. La stratégie
04:35de rationaliser les coûts est attribuée à ce succès, selon Citigroup. Pourtant le
04:40titre recule de plus de 2%. Et puis Wells Fargo qui connaît un début de séance plus
04:45difficile encore que Citigroup et JP Morgan. Oui, Wells Fargo déçoit les investisseurs.
04:50Le titre lâche plus de 6% dès l'ouverture. Le groupe fait état d'un recul de son bénéfice
04:56net au deuxième trimestre. Le revenu net est en baisse de 9% et c'est en dessous des
05:01attentes des analystes. Du côté de la macro, le marché reste quand même sur la publication
05:06hier du rapport mensuel de l'inflation américaine pour le mois de juin. Et la publication aujourd'hui
05:12des prix à la production industrielle américaine pour le mois de juin ne remet pas en cause
05:17l'idée de baisse de taux en septembre malgré une petite surprise à la hausse sur cet indicateur.
05:22Oui, les prix à la production industrielle ressortent en hausse de 0,2% sur un mois en
05:28juin après avoir stagné le mois dernier. Les analystes tablaient sur une hausse légèrement
05:33inférieure à 0,1%. Les prix à la production industrielle en version coeur ressortent en
05:39hausse de 0,4% sur un mois en juin. Les estimations étaient de 0,2%.
05:45Un mot de l'agenda et des faits qui marqueront la semaine prochaine sur les marchés Pauline ?
05:50La semaine prochaine sera ponctuée de plusieurs rendez-vous macro. Les investisseurs attendent
05:55notamment l'estimation finale de l'inflation en zone euro pour le mois de juin et la décision
06:00monétaire de la Banque Centrale Européenne. Et puis la séquence micro va continuer de monter
06:05en puissance sur les prochaines semaines avec notamment les résultats de Bank of America,
06:09Morgan Stanley, Johnson & Johnson ou encore Netflix aux Etats-Unis.
06:14Tendance mon ami. Chaque soir en ouverture de Smartbourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel sur Bismarck.
06:203 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:34Nourane Charère est avec nous, directeur de la gestion de Mansartis. Bonsoir Nourane.
06:37Bonsoir Grégoire. Christian Parizeau nous accompagne également, économiste et président d'Altaïr Economics.
06:42Bonsoir Christian. Bonsoir. Et Nicolas Gottesman également autour de cette table. Bonsoir Nicolas. Bonsoir.
06:47Ravi de vous retrouver. Vous êtes responsable de la stratégie macro à la financière de la Cité.
06:52Le game changer du moment, c'est ce qui s'est passé hier sur le marché américain.
06:56Dans le sillage de la publication du dernier rapport sur l'inflation aux Etats-Unis pour le mois de juin sur la partie macro, Nicolas,
07:05est-ce que tous les obstacles sont levés ou est-ce qu'il y a encore d'ici le 18 septembre prochain, date de la réunion décisive
07:13attendue par le marché en tant que tel, de la réserve fédérale américaine, est-ce qu'il peut y avoir encore des obstacles pour une baisse de taux ?
07:21Non, je ne pense pas trop. Je pense par contre que c'est vraiment les chiffres de l'emploi de vendredi dernier qui ont modifié la trajectoire
07:29de ce qui se passe parce que quand on regarde la réunion de la Fed du mois de juin,
07:34en fait il avait été indiqué par Jérôme Powell que s'il se passait quelque chose du côté de l'emploi, ils auraient une réaction qui serait différente de celle qui était annoncée.
07:42Et quand on voit les attentes du FOMC sur le niveau de chômage d'ici la fin de l'année aux Etats-Unis, la prévision c'était 4%.
07:50Or le chiffre qui a été publié vendredi c'était 4,1% donc on est déjà à 4,1% donc il est peu probable qu'on arrive à 4% à la fin de l'année.
07:58Donc là on a une modification assez substantielle de la dynamique et en fait quand on regarde justement à l'intérieur des chiffres qui ont été publiés,
08:06même si le chiffre facialement est plutôt pas mauvais, donc quand on regarde les chiffres de l'emploi privé,
08:11en fait ce qui est intéressant c'est quand on regarde un mois avant, le rythme de la création de l'emploi privé en moyenne trois mois, il était à 206 000,
08:17c'est-à-dire quasiment 30% au-dessus de sa moyenne qu'on avait sur une bonne période, c'est-à-dire 2018-2019 qui est la période de plein emploi.
08:24Donc on était 30% au-dessus donc c'était parfait et donc il n'y avait pas d'inquiétude particulière à avoir.
08:29Sauf qu'on a eu des révisions des chiffres sur les mois précédents et le chiffre là maintenant qu'on a pour le mois de juin c'est 146 000 donc on est 15% en dessous.
08:37Donc là on a une dynamique de destruction potentielle, enfin de hausse du taux de chômage qui est vraiment avéré
08:44et donc on a le risque de faire déraper le soft-lending et ce qui enclenche effectivement une réaction assez différente de la part de la Fed,
08:51d'où le ton un peu différent de Jerome Powell cette semaine.
08:54L'inflation n'est plus le problème unique de l'économie américaine ?
08:57Alors ça c'est clairement ce qu'il a dit et on voit qu'il y a une inflexion du discours.
09:04Je pense que ces chiffres là en fait à mon sens devraient même les pousser à agir dès le mois de juillet.
09:11Malheureusement il est très probable qu'ils ont besoin de communiquer en avance et que si on n'a pas de discours vraiment d'inflexion là maintenant dans les prochains jours
09:19qui permettrait de communiquer avant au marché qu'on doit agir avant parce qu'on va avoir suffisamment de publications des chiffres de l'emploi
09:25pour faire déraper les choses d'ici le mois de septembre aussi, je pense qu'ils ont vraiment très envie d'éviter ce genre de scénario.
09:30Le problème c'est que quand c'est comme ça dérapé ça peut déraper assez vite et donc il faut agir rapidement dans ces conditions là.
09:37Je pense malgré tout qu'il y a plus de chances qui commencent à l'annoncer donc la réunion du mois de juillet
09:41serve à annoncer effectivement qu'on va avoir une baisse à partir du mois de septembre.
09:45Par contre ce qui est aussi intéressant c'est que puisque le 4% qui était anticipé préalablement pour la fin de l'année en taux de chômage va être modifié
09:53il est aussi probable qu'on aura une modification des attentes de baisse de taux pour la fin de l'année aussi.
09:57La dernière fois qu'ils avaient attendu...
09:59Donc on peut en remettre une troisième ?
10:02Je pense que oui, si je regarde la prévision décembre 2023 c'était 4,1% de taux de chômage qui était anticipé
10:09et on avait 3 baisse de taux qui étaient anticipés donc il est probable qu'on ait aussi encore un retour à 3 baisse de taux, 2 ou 3, me paraîtrait plus logique.
10:16C'est dommage, pour une question un peu technique de calendrier vous dites
10:19Alors que le timing il plaide plutôt pour y aller maintenant, la réunion du 30-31 juillet semble trop proche pour pouvoir s'y préparer.
10:29C'est dommage, ils vont être behind the curve alors qu'ils ont quand même une occasion dans quinze jours de peut-être quelque chose.
10:36Il faut voir ce qu'ils font maintenant, est-ce qu'ils arrivent à se convaincre aussi les uns et les autres parce qu'ils doivent discuter là maintenant, est-ce qu'on peut y aller ou pas ?
10:41Ils ne sont pas tous d'accord.
10:42Ils ne sont pas tous d'accord c'est clair.
10:45Powell par contre je pense qu'il est vraiment dans sa logique et lui il ne veut pas être Volcker, il ne veut pas être celui qui va coller un niveau de chômage élevé
10:54et il veut absolument arriver au soft landing et là en fait on est au point de rupture.
10:57Et s'ils ne le font pas en juillet, est-ce qu'entamé en septembre, si jamais effectivement la Fed est un peu behind the curve,
11:03The curve c'est rattrapable, à deux mois près on peut rattraper s'il s'avère, et l'histoire nous le dira effectivement ultérieurement,
11:13mais s'il s'avère que la Fed est un peu en retard aujourd'hui, ça peut quand même encore se rattraper en septembre.
11:19C'est tout le problème, c'est qu'à partir du moment où ça commence à déraper, ça peut déraper rapidement et donc ça peut donner un profil de base de taux qui soit très différent,
11:26ça voudrait dire que le soft landing est raté et donc le tout c'est d'agir avant.
11:30Et voilà donc c'est compliqué.
11:33Est-ce que la Fed est behind the curve ou pas aujourd'hui ? Est-ce qu'elle est déjà en retard par rapport à ce que l'activité économique envoie comme signaux ?
11:40Alors je le redis, c'est la petite anecdote, et d'ailleurs je remercie les économistes que j'ai vus cette semaine qui m'ont rappelé que...
11:46Alors c'était un des indicateurs privilégiés par Alan Greenspan à l'époque pour mesurer...
11:51Oui, les sous-vêtements masculins !
11:53Et donc le prix des sous-vêtements masculins baisse de plus de 1% sur un mois, c'est la première fois qu'on voit ça dans ce cycle.
11:59C'est anecdotique, mais ça montre bien quand même qu'il y a quand même une diffusion de la désinflation un peu partout sur le marché du travail.
12:05Dès qu'on creuse un peu, on voit bien qu'on n'est plus dans la situation de surchauffe ou de fortes tensions entre l'offre et la demande qu'on a pu observer ces dernières années.
12:16Et c'est vrai qu'on se dit pourquoi maintenir un niveau de restriction monétaire tel qu'il est aujourd'hui encore pendant deux mois ?
12:24Oui, alors on peut dire ça si...
12:27Oui, j'ai choisi mon camp !
12:29Attention quand même, parce que moi j'ai plutôt l'image d'un marché du travail figé en ce moment.
12:33Les entreprises ne licencient pas et on voit que les inscriptions au chômage restent très bas, mais n'embauchent plus.
12:38Donc on est un peu dans un marché un peu figé.
12:41Alors c'est vrai qu'il y a la croissance de la population active qui fait que mécaniquement on a le taux de chômage qui monte.
12:45Donc le statu quo n'est pas neutre sur le taux de chômage.
12:48Et deuxième chose, on voit quand même les salaires véritablement décélérés.
12:52Et donc on est très très loin des craintes qu'on avait il y a encore quelques mois de tension salariale.
12:57Alors juste un petit mot quand même, attention parce que Powell est une colombe.
13:02Et beaucoup plus que l'ensemble du FOMC.
13:04Et d'ailleurs il n'y a qu'à s'en convaincre quand on lit le discours introductif qu'il a lu devant le congrès.
13:10C'était un discours beaucoup plus marqué, beaucoup plus fort.
13:12Alors je sais, il a été écrit lors du dernier FOMC, donc on n'a pas eu encore les statistiques de l'emploi.
13:17Mais on voit que par exemple le FOMC, le consensus qui a écrit ce discours introductif disait
13:23le marché du travail est solide.
13:25Et Powell après, durant l'audition, il a dit le marché du travail donne des faiblesses, des signes de faiblesse.
13:31Donc il y a un petit écart.
13:32Il y a Jérôme Powell qui parle au nom du FOMC.
13:36Il y a Jérôme Powell en tant que président et membre du FOMC
13:41qui donne son avis et son orientation face à la représentation.
13:45Et juste pour montrer qu'ils ne sont pas d'accord, il y a Mme Daly qui a parlé hier
13:49et qui n'a pas du tout soutenu un signal favorable.
13:51Elle a dit qu'on n'y voit pas encore clair, il va falloir être prudent.
13:54Donc elle n'a pas du tout donné un signal à court terme en disant on va baisser les taux.
13:57Mais après, sur le fond, moi je suis convaincu qu'ils vont baisser en septembre, je ne dis pas le contraire.
14:01Mais ce que je veux dire juste, c'est que moi je trouve que les derniers comptes rendus qu'on a pu lire,
14:06les derniers paroles qu'ont dit les différents membres du FOMC, il y a des écarts énormes.
14:12C'est-à-dire qu'on voit qu'il y a vraiment des dissensions, ils n'ont pas du tout la même analyse.
14:15Certains sont vraiment ultra prudents, alors on dirait presque qu'ils sont presque allemands tellement ils sont prudents.
14:20On va dire qu'ils ont une tonalité vraiment à dire, il faut attendre, il faut qu'on aille plus de signaux,
14:25il faut qu'on aille limite, ça serait peut-être bien qu'on voie un peu une vraie dégradation du marché du travail avant qu'on bouge.
14:29Et puis il y a d'autres qui sont beaucoup plus colons, mais beaucoup prêts à...
14:31Et ça c'est les présidents des banques régionales, Christian, chacun ?
14:34Alors je ne vais pas dire, évidemment, de ce point de vue-là, je ne suis pas d'accord.
14:38Il y a au niveau du board, il y a des dissensions au niveau du board.
14:42Et justement ça c'est nouveau, parce qu'habituellement, le board, enfin les membres permanents qui font partie de la FED,
14:49le directeur de la FED, parlaient d'une seule et même voix par rapport notamment au président de la FED jusqu'à présent,
14:54et là il y a des divergences assez importantes.
14:56Donc après, encore une fois, c'est deux membres, donc il n'y en a pas 36 000, mais ils ont des discours un peu plus durs.
15:02Donc moi je dirais, sur le fond, ça ne changera rien sur le timing.
15:05Sur le fond, ça envoie un message quand même au marché, qu'ils ont réussi à combattre l'inflation sans avoir une récession.
15:13Donc c'est l'idée, finalement, ça valide le scénario que joue le marché depuis le début de l'année,
15:17un peu le scénario boucle d'or, c'est-à-dire ralentissement sans récession, et le marché est cher,
15:24mais on va redonner du boost à la valorisation du marché grâce à la baisse des taux.
15:28Donc ce message-là, il est pour l'instant validé implicitement par la Banque Centrale.
15:32Alors après, qui baisse en juillet et qui baisse en septembre ?
15:35Entre-temps, on a eu quelques statistiques d'emploi, si le marché de l'emploi se retourne,
15:39bon ben ça renforcera forcément septembre, mais ça ne sera pas nécessaire.
15:42Ça peut même ouvrir la porte à une baisse de taux de 50 points de base, si nécessaire, j'en sais rien.
15:49Si nécessaire, mais alors il faudrait vraiment faire un discours très très noir.
15:52Comme disait Nicolas, dès que le taux de chômage commence à tiquer un peu à la hausse, on sait que ça peut aller vite et fort.
15:58Je suis d'accord, mais d'une part il est historiquement bas encore,
16:00et d'autre part, on ne voit pas les jobless claims rebondir.
16:03Si vous me trippez de jobless claims durant le mois d'août...
16:06Il y en a 300 000 d'inscriptions de données dans le chômage, d'accord.
16:08Je suis d'accord, je finirai.
16:10Mais il faut vraiment...
16:12Parce que là, pour l'instant, c'est un marché du travail bloqué.
16:14C'est-à-dire que les gens ne perdent pas leur emploi.
16:16Ils n'en trouvent plus, mais ils n'en perdent pas.
16:18Et on voit que les gens, d'ailleurs les Américains, ne démissionnent plus.
16:21C'est quand même un final très fort.
16:23Ces ratios-là sont normalisés, sont revenus.
16:26Les derniers chiffres de l'emploi n'étaient pas bons, je rejoins ce qui a été dit.
16:30L'emploi, c'était seulement dans le secteur gouvernemental.
16:32Donc, ce n'était pas de l'emploi privé.
16:34Et donc, il n'était pas bon. Les derniers chiffres n'étaient vraiment pas bons.
16:36Donc, on ne peut pas dire que tout va bien. Je ne dis pas ça.
16:38Mais pour qu'ils paniquent et pour qu'ils baissent beaucoup plus,
16:40il faudrait vraiment qu'on ait des signaux un peu plus forts.
16:43Nourane, sur ces considérations de politique monétaire,
16:47la baisse de taux attendue de la Fed,
16:49qui semble cette fois prendre forme pour septembre,
16:51est-ce que ça implique pour le marché ?
16:53À ce titre, la séance d'hier était quand même particulièrement éclairante.
16:57Non, mais avec une rotation du Nasdaq vers les small cap,
17:02qu'on n'a pas vue dans cette ampleur, comme je le disais,
17:05depuis l'annonce du vaccin en novembre 2020,
17:07sur une journée, je ne sais plus si c'était le 9 ou le 10 novembre,
17:09mais qui avait été une journée, pareil, de rotation historique.
17:12Il s'est passé quelque chose, quand même.
17:14Il s'est passé quelque chose.
17:15Bon, la première question, c'est effectivement,
17:16par rapport à ces anticipations de politique monétaire,
17:18quelles sont les directions de marché qu'il faut prendre.
17:21La première réponse est de dire, effectivement,
17:23et là, je rejoins ce qu'a dit Christian,
17:25c'est que finalement, quel que soit le timing,
17:28et, j'allais dire, peu importe presque la fréquence,
17:31on a quelques certitudes aujourd'hui,
17:33ou en tout cas, si t'es bien qu'on peut en avoir en finances et en économie,
17:37mais qu'on n'a pas eu d'erreur de politique monétaire,
17:40c'est-à-dire qu'aujourd'hui, globalement,
17:42on voit bien que le ralentissement de croissance anticipée arrive enfin.
17:47Donc, c'était plutôt la situation presque de surchauffe, un peu, aux États-Unis,
17:51qu'on avait eue au premier trimestre, qui était plutôt intrigante,
17:53dans un environnement où on était en restriction monétaire.
17:56Donc, aujourd'hui, en fait, pas d'erreur de politique monétaire.
17:59Le sens va dans une sens de baisse des taux.
18:02On se posait quand même la question, au premier trimestre,
18:04si on n'allait pas plutôt avoir une hausse des taux.
18:06Aujourd'hui, on connaît le...
18:08Quelques-uns se posaient la question, oui.
18:10On connaît le mouvement, il n'y a pas d'erreur de politique monétaire.
18:12On est en ralentissement économique,
18:14mais on a quand même une dynamique d'activité qui reste excellente.
18:17Aux États-Unis, on est quand même au-dessus de la croissance potentielle.
18:21On a, effectivement, des ralentissements.
18:23Un marché du travail qui se tend,
18:24des indicateurs économiques qui commencent à ralentir.
18:26Mais il ne faut pas oublier que c'est un ralentissement
18:28qui est piloté, souhaité, voulu,
18:30et qui va engendrer, effectivement...
18:32La question, est-ce qu'on est encore dans cette idée-là,
18:34ou est-ce qu'on est déjà dans un risque de basculer
18:37dans une dégradation, notamment du marché du travail,
18:40qui serait moins souhaitée, moins souhaitable,
18:42et plus inattendue, du point de vue de la Fed ?
18:44Alors, on peut toujours anticiper le pire,
18:46mais aujourd'hui, ce n'est pas ce que nous indiquent les indicateurs.
18:49Globalement, on n'anticipe pas des récessions
18:54à la lecture des indicateurs économiques
18:56ou à la lecture du marché du travail.
18:58Donc, ça, c'est la première chose.
18:59Et, en général, et historiquement,
19:01en dehors des crises financières,
19:03les marchés actions ont plutôt été très booming,
19:06très porteurs, dans un environnement de baisse des taux.
19:09Et on l'a toujours dit,
19:11si la dynamique de croissance est forte,
19:14il ne faut pas aller contre la Fed,
19:16qui règle des mouvements relativement importants.
19:19Et la rotation ?
19:20Je vais y venir, parce que c'est plus compliqué
19:22de répondre à cette question.
19:24Et c'est le sens du marché.
19:25Depuis un an, un an et demi,
19:26on voit bien qu'on a décalé le nombre de baisses,
19:29le timing de baisses, etc.
19:31La dynamique sous-jacente est restée bonne.
19:34Sur la rotation qu'on a eue hier,
19:36moi, j'ai du mal à analyser les impacts.
19:39Le Nasdaq perd 2 %,
19:41les 7 magnifiques perdent 4 ou 4,5,
19:44et le Russell 2000, qui était à 0 depuis le début de l'année,
19:47fait quasiment 3 ou 3,5 sur la science.
19:50Et ça continue.
19:51Ce mouvement-là, ce trait-là, continue aujourd'hui.
19:54Ce que je peux tenter d'apporter une réponse
19:58qui n'est pas vraiment une réponse,
20:00c'est de dire,
20:01autant les marchés peuvent être rationnels
20:03à moyen-long terme,
20:05autant on peut avoir un peu d'irrationalité
20:07sur du très court terme.
20:09Et dans un marché, normalement,
20:11avec des niveaux d'inflation qui baissent plus fortement,
20:13et une anticipation de baisse des taux,
20:15on n'aurait pas imaginé avoir, effectivement,
20:19un Nasdaq qui baisse fortement.
20:21Le marché bat toujours là où ça fait mal.
20:23Oui, alors après,
20:24moi, je pense que c'est provisoire,
20:26temporaire en tout cas.
20:27Du côté des petites valeurs,
20:28ça répond peut-être plus à une logique rationnelle
20:31que je ne valide pas,
20:33c'est-à-dire, effectivement,
20:34on anticipe une baisse des taux,
20:36donc les petites capitalisations qu'il y avait,
20:38des niveaux de taux d'intérêt qui s'endettaient
20:41sur des périodes...
20:43Il y a un soulagement financier.
20:44Honnêtement, il y a un soulagement financier,
20:46mais je ne valide pas cette rotation,
20:50ce retour sur les small cap parce que...
20:52L'activité est ralentie.
20:54Alors, il y a l'activité qui est ralentie,
20:56et c'est surtout que les taux ne baissent pas fortement,
20:58c'est-à-dire les taux réels, de toute façon,
21:00aujourd'hui, restent sur des niveaux élevés,
21:02et même si on a une baisse de 25 points de base
21:04des taux américains,
21:06de toute façon, en taux réels,
21:08globalement, on restera sur les mêmes niveaux.
21:09Donc, vous n'avez pas envie de vous engouffrer
21:11dans ce trade-là, aujourd'hui ?
21:14Non, parce qu'il faut regarder les fondamentaux.
21:16Là, aujourd'hui, le marché réagit
21:18en termes de performance,
21:20on va rechercher ce qui n'a pas bien marché, etc.
21:22Mais ce n'est pas ça qui drive un marché à moyen-long terme,
21:24et ce qu'il faut regarder, c'est les fondamentaux.
21:26En termes de croissance des résultats
21:28sur les small cap, que ce soit en chiffre d'affaires
21:30ou en résultats, c'est stable par rapport à l'année dernière.
21:33Donc, il n'y a pas d'amélioration
21:35par rapport aux choses qu'on peut voir
21:37dans les large cap, il n'y a pas d'amélioration
21:39des fondamentaux, il n'y a pas d'amélioration
21:41du bilan, puisqu'effectivement,
21:43on n'a pas une baisse très très forte
21:45des taux, et le bilan
21:47continue à être fragilisé.
21:49Donc, non, effectivement,
21:51on ne valide pas du tout ce retour sur les small cap.
21:53Comment vous regardez, Nicolas,
21:55le calendrier, même le pricing des baisses de taux
21:57au-delà des 2-3
21:59premières de 2024 ?
22:01A savoir, celles qui sont dans le marché
22:03pour 2025 ?
22:05Sur la publication de l'inflation,
22:07les probabilités
22:09de baisse de taux en 2025
22:11augmentent également. Tout le monde a en tête
22:13que la probabilité politique la plus importante
22:15c'est d'avoir une vague Trump
22:17le 5 novembre. Malgré ça, le marché continue
22:19de penser qu'il y aura des baisses régulières
22:214 au moins en 2025
22:23après les 2-2,5
22:25peut-être de 2024.
22:27De toute façon, ce sujet-là, c'est la grande
22:29question, c'est que maintenant, on va déclencher
22:31le cycle de baisse des taux, la question
22:33la plus importante, c'est de savoir pour aller où.
22:35Et cette question-là, je pense qu'ils vont commencer à essayer
22:37d'apporter une réponse lors de la réunion
22:39de Jackson Hole, pour commencer à parler de ça.
22:41Je pense qu'ils vont également... Enfin, Powell
22:43a aussi annoncé que la revue de politique monétaire
22:45allait être lancée finalement en fin d'année
22:47et pas en milieu d'année, et que la question du
22:49R-STAR, donc le taux d'intérêt naturel,
22:51le taux terminal, en gros,
22:53cette question-là sera évoquée, je pense,
22:55sérieusement lors de cette revue.
22:57Et c'est la question maintenant, c'est de savoir
22:59exactement où est ce niveau-là. Je pense
23:01qu'il y a quelques gouverneurs qui ont commencé à...
23:03C'est marrant parce qu'il y a une différence de traitement
23:05de cette question-là entre l'Europe et les Etats-Unis.
23:07Les Etats-Unis me semblent très prudents,
23:09c'est de savoir, en gros, peut-être que ça va monter un peu,
23:11mais en fait, on n'est pas si sûrs que ça.
23:13En Europe, ils ont l'air d'être persuadés que, par contre,
23:15le R-STAR est monté très fort, et donc ça justifie
23:17d'avoir des taux d'intérêt très élevés.
23:19Aux Etats-Unis, ils sont beaucoup moins sûrs de cette question.
23:21Je pense que les arguments qui ont été développés
23:23notamment par Chris Waller,
23:25qui est, on va dire maintenant, la tête plus ou moins
23:27intellectuels de la FED aujourd'hui,
23:29sont intéressants.
23:31Il remet pas mal en cause, justement, tous les éléments
23:33qui avaient été apportés sur les causes
23:35de baisse du R-STAR
23:37au cours de ces dernières décennies, c'est-à-dire les questions
23:39démographiques et ce genre de choses, en disant
23:41oui, peut-être que les taux d'intérêt
23:43de l'aide des Etats ont baissé fortement,
23:45mais quand je regarde le rendement du capital,
23:47en fait, on ne constate pas de baisse.
23:49Et s'il n'y a pas de baisse... Enfin, s'il y a une baisse sur l'un et sur l'autre,
23:51c'est qu'il y a un facteur déterminant... Enfin, différent,
23:53mais normalement, la démographie et la baisse
23:55de la productivité auraient dû avoir un impact sur le retour au capital.
23:57Ce n'est pas été le cas. Et donc, lui,
23:59a plutôt une vision budgétaire,
24:01enfin, une lecture budgétaire de la situation,
24:03en disant que, voilà, si
24:05le gouvernement américain
24:07émet de plus en plus de dettes, on pourrait avoir
24:09un risque d'avoir, effectivement, une rupture
24:11entre l'offre et la demande de dettes aux Etats-Unis
24:13qui ferait monter le R-STAR.
24:15Mais si on a une accalmie de ce côté-là, je pense que c'est aussi
24:17un message de la FED au gouvernement
24:19pour dire, en gros, ça serait peut-être bien de
24:21ne pas avoir 7% de déficit tous les ans,
24:23ça va nous arranger. Et en tout cas, si vous voulez des taux bas,
24:25ce n'est pas la bonne direction à prendre.
24:27Oui, donc ça veut dire que, dans son esprit, Chris Waller,
24:29la conduite
24:31et l'orientation donnée à la politique
24:33budgétaire, fiscale, tarifaire,
24:35à partir du 5 novembre
24:37sera un élément clé, effectivement,
24:39de l'appréciation et de la fonction
24:41de réaction de la FED pour la suite.
24:43C'est un message aux deux administrations potentielles
24:45et peut-être encore plus adressé pour
24:47Trump, parce que Waller a été nommé
24:49par Trump. Waller fait partie des gens
24:51qui pourraient être nommés
24:53pour prendre la tête de Powell
24:55en 2026, si jamais...
24:57Trump ne le reconduisait pas.
24:59Trump ne le reconduisait pas.
25:01Et donc, oui, il a un rôle important,
25:03il a été décisif sur les deux dernières années,
25:05et donc, effectivement, il est
25:07une figure qui est crédible pour pouvoir
25:09prendre le relais. Et donc, je pense qu'il a
25:11un message aux autorités budgétaires
25:13qui est assez clair. Ensuite, il ne s'agit pas
25:15de faire comme les Européens, à vouloir baisser
25:17absolument le budget de façon dramatique,
25:19au moins de revenir à un niveau qui soit conforme
25:21à la croissance nominale, ce qui n'est pas un effort
25:23surhumain. Vous étiez venu, la croissance
25:25nominale doit être à 5% encore aujourd'hui.
25:275% de déficit, ça me semble être pas tout à fait
25:29inatteignable. Oui, il n'y a pas d'urgence.
25:31Il faudra apporter un peu de gage, de crédibilité
25:33sur la trajectoire à un moment.
25:35Si vous avez 5% de déficit
25:37et 5% de croissance nominale, vous arrivez à stabiliser votre dette.
25:39Et c'est plus évident
25:41que ce soit une administration
25:43ou une autre. Enfin, je veux dire, une administration
25:45Trump avec une plateforme, quand même,
25:47qui a été beaucoup plus détaillée qu'en 2016,
25:49ça peut permettre d'apporter
25:51ces garanties-là ou on est
25:53hors des clous tout de suite et
25:55c'est ensuite le match
25:57marché
25:59Washington. Il y a un enjeu pour la fête qui a été
26:01assez décrit, enfin largement décrit
26:03la semaine dernière par Yann Tchouss de Goldman Sachs
26:05à Sintra, en indiquant justement
26:07que la hausse des tarifs qui était prévue
26:09par l'administration Trump pourrait avoir un
26:11impact finalement assez réduit sur la
26:13croissance américaine, mais par contre un impact
26:15assez fort sur l'inflation.
26:17Par contre, pour la zone euro, c'est la situation inverse,
26:19c'est-à-dire que ça aura un impact assez faible sur le niveau
26:21d'inflation. Par contre, ça pourrait avoir un
26:23impact assez lourd sur la croissance européenne et en gros
26:25dégommer l'intégralité de la croissance européenne prévue pour 2025.
26:27D'accord. Oui, donc c'est le schéma inverse, quoi.
26:29Absolument. Et donc, ça implique
26:31des réactions différentes de la part de l'administration centrale
26:33et une différence assez intéressante à voir.
26:35Après, ça serait Sotanch qui stabiliserait les choses.
26:37À voir.
26:39Mais si on prend cette logique-là, normalement
26:41l'euro devrait permettre de stabiliser...
26:43Qu'est-ce qui se passe, Christian, si Biden
26:45est sorti et
26:47l'histoire n'est pas terminée ?
26:49Visiblement, quand je vois que
26:51George Clooney sort pour...
26:53Non, mais sérieusement !
26:55On a regardé à chaque mot de Biden
26:57de savoir de qui il parle,
26:59etc. Bon, quand
27:01un George Clooney rentre dans la bataille, j'imagine
27:03que ce n'est pas pour rien. Il est quand même plus connu, j'imagine,
27:05qu'au moins la moitié des parlementaires américains.
27:07Je parle de l'ensemble de la population américaine.
27:09Après, c'est un vrai problème
27:11parce que, derrière,
27:13qui mettre derrière Biden ? C'est ça,
27:15le vrai problème aujourd'hui. Et on sait
27:17que... Les parieurs vous disent, c'est
27:19Kamala Harris.
27:21Qui n'a pas non plus une notoriété
27:23exceptionnelle aux Etats-Unis et qui ne fera pas
27:25forcément beaucoup plus que
27:27M. Biden. Donc, c'est compliqué
27:29aujourd'hui. La situation des démocrates est très compliquée
27:31parce que, déjà, leur...
27:33Enfin là, les donateurs ne vont plus mettre un dollar
27:35sur Biden.
27:37J'ai l'impression qu'ils sont au moment où ils n'ont plus le choix.
27:39Même s'il y a des arguments
27:41contre sortir Biden de la course
27:43aujourd'hui, il n'y aura pas l'argent pour aller
27:45faire la course jusqu'au bout.
27:47Il y a un problème.
27:49Les derniers lapsus qu'il a fait, là,
27:51je crois que ça lui coûte clairement. Et je pense que
27:53la semaine prochaine, ça va bouger. Ça va bouger au niveau
27:55des démocrates et il faut qu'ils agissent vite
27:57et il faut convaincre Biden de
27:59ne pas se représenter. Après,
28:01ils mettront la vice-présidente qui, à mon avis,
28:03c'est difficile
28:05de ne pas la nommer. C'est difficile de ne pas
28:07de l'évincer parce que
28:09c'est elle qui est logiquement
28:11et institutionnellement la mieux placée.
28:13Donc, globalement,
28:15ça ne changera pas forcément à 100%
28:17le résultat
28:19des élections parce que je ne crois pas qu'il y ait
28:21véritablement un effet
28:23fort de sa nomination sur
28:25l'électorat et ça change énormément les
28:27sondages. Ça renforcera M. Trump
28:29à mon avis et la victoire de M. Trump.
28:31Ce qu'il va falloir surtout regarder, c'est la
28:33réaction des marchés obligataires quand même
28:35parce que je trouve qu'il y a une petite musique
28:37qui tourne pas mal aux Etats-Unis en ce moment
28:39où on commence à réellement s'inquiéter
28:41sur le budget américain. Alors, je ne vous dis pas qu'il y a un crack
28:43obligataire. Ce ne sera pas ça.
28:45Mais on commence à réellement aujourd'hui
28:47se dire... L'émission 30 ans hier,
28:49ça ne s'est pas très bien passé. Sur du 30 ans,
28:51c'est lourd.
28:53Il faut voir qu'aujourd'hui,
28:55on est quand même dans l'idée de se dire
28:57qu'on va avoir plus d'inflation
28:59s'il mène en plus ou moins,
29:01même s'il fait toujours attention avec M. Trump,
29:03et qu'il n'appliquera peut-être pas tout.
29:05Mais globalement, c'est une politique de déficit
29:07public supplémentaire avec plus d'inflation,
29:09ce qui est quand même le pire des scénarios
29:11pour le marché obligataire.
29:13De plus en plus, il y a quand même pas mal
29:15de mes confrères américains
29:17qui recommandent aux investisseurs
29:19de jouer la pontification de la courbe des taux.
29:21Baird-Steepening.
29:23Ce n'est pas de jouer un crack obligataire.
29:25Ce n'est pas du tout de dire qu'on va avoir
29:27une défiance. Mais ça veut dire qu'il va y avoir une prime
29:29de risque supplémentaire qui va
29:31réellement se mettre en place sur le marché obligataire
29:33et sur la courbe des taux, si la victoire
29:35de M. Trump commence à être véritablement très probable.
29:37Donc cette prime de risque, elle va quand même...
29:39Pour revenir à l'histoire des
29:41quelques baisses qu'on peut espérer
29:43de la réserve fédérale américaine,
29:45pour des taux longs américains,
29:47il n'y a pas une translation parfaite
29:49du mouvement sur des taux longs américains.
29:51Quand je dis prime de risque, ça veut dire que les taux réels vont monter.
29:53Je ne dirais pas les taux forcément
29:55nominaux, puisqu'on a quand même une baisse de l'inflation.
29:57Mais globalement, ça veut dire
29:59qu'une grosse partie de la baisse de septembre
30:01de la fête pourrait être complètement mangée
30:03par une pontification de la courbe des taux,
30:05ce qui n'est pas forcément choquant en soi,
30:07mais qui n'est pas du tout intégré par les marchés d'action aujourd'hui.
30:09Il faut quand même le souligner.
30:11Ce n'est pas un scénario,
30:13et ça pourrait être un vrai scénario baissier pour les marchés d'action.
30:15Nous, Rahm, comment
30:17on se gère ou comment on se couvre
30:19contre ce risque politique ? Parce que c'est vrai que souvent,
30:21le playbook habituel, c'est
30:23de se dire, bon, je vais essayer de ne pas accorder
30:25trop d'importance au bruit politique, parce que
30:27généralement, ça ne mène à rien, et que les tendances
30:29de fonds, les cycles sont plus importants
30:31effectivement que le bruit politique, souvent
30:33passager. Là,
30:35on est quand même dans un monde un peu différent.
30:37Le politique a repris une certaine
30:39primauté sur l'économique,
30:41etc., et
30:43on a des situations chaudes ici et là.
30:45Alors, certaines s'apaisent, au Royaume-Uni,
30:47mais bon, la France, les États-Unis,
30:49c'est aussi des gros morceaux. Comment
30:51on en tient compte dans la gestion
30:53de portefeuille d'investissement ?
30:55C'est vrai que c'est la question essentielle,
30:57et la question centrale, c'est de savoir, effectivement,
30:59est-ce que face à un risque
31:01politique accru en Europe,
31:03avéré, entre guillemets,
31:05aux États-Unis, ou en tout cas à venir,
31:07qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on réduit le niveau de risque
31:09d'exposition aux actions ?
31:11Alors non, nous, on ne l'a pas fait,
31:13parce qu'en fait, sur l'analyse du risque politique,
31:15déjà, vous l'avez dit, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de bruit,
31:17beaucoup de volatilité à court terme,
31:19et finalement, les fondamentaux prennent
31:21très rapidement le dessus, et comme
31:23vous le disiez tout à l'heure, voilà,
31:25il y a une logique de flux et des
31:27transéconomies... Il y a parfois des ruptures,
31:29ça crée aussi parfois des ruptures.
31:31Alors, on n'a pas de rupture.
31:33Brexit, c'était une rupture. Brexit, c'était une rupture.
31:35Mais aujourd'hui, on n'a pas de rupture.
31:37Quand on regarde, en fait, aux États-Unis, alors,
31:39effectivement, on va dire, entre Trump
31:41et Biden, globalement, ils ont
31:43tous les deux des politiques pro-business,
31:45le même objectif
31:47de gagner la guerre commerciale avec la Chine
31:49en réindustrialisant le pays,
31:51alors, ils le font avec des mesures qui sont
31:53effectivement différentes, des mesures industrielles,
31:55des mesures fiscales différentes.
31:57On voit, effectivement, alors même si on a une probabilité
31:59de réélection de Biden
32:01qui est faible, le vrai risque, c'est
32:03effectivement de voir les taux remonter
32:05avec sous Biden
32:07de 21 à 28 %, mais c'est ce qu'il avait
32:09promis aussi sur ce mandat-là,
32:11et ça ne s'est pas passé. Il voulait financer
32:13un fort plan d'infrastructure
32:15avec la hausse d'impôts.
32:17Finalement, il a fait son plan d'infrastructure,
32:19il a financé plutôt avec le secteur de la santé
32:21en limitant les
32:23coûts des médicaments.
32:25Donc, ce que je veux dire, c'est qu'en fait, entre
32:27les deux, il n'y a pas de réelle rupture.
32:29Déjà, on a vu l'alternance entre Trump et Biden,
32:31on va avoir peut-être une nouvelle
32:33alternance entre
32:35Biden et Trump.
32:37Donc, là-dessus, je dirais qu'on...
32:39Je ne suis pas sûre qu'on soit
32:41sur un risque
32:43sur les marchés actions
32:45majeurs. Après, il y a,
32:47effectivement, et en Europe,
32:49juste rapidement, parce que, globalement,
32:51en France, tout le monde a
32:53nérivé sur, effectivement,
32:55les prochaines...
32:57Les prochaines élections. La nomination.
32:59La nomination du Premier ministre.
33:01Ce qu'il faut quand même rappeler, c'est que
33:03les élections européennes se sont extrêmement bien
33:05passées, et qu'elles sont dans la continuité,
33:07une stabilité, en fait, du Parlement
33:09européen, avec les
33:11partis mesurés
33:13au cœur du...
33:15du cadre d'investissement
33:17européen, aujourd'hui.
33:19Alors, il y a, en revanche, au niveau domestique,
33:21il y a, bien évidemment, une prime de risque supplémentaire
33:23sur la France. Mais la question, c'est de savoir
33:25est-ce qu'effectivement, et là,
33:27on va avoir un peu de volatilité
33:29en septembre, et surtout en novembre,
33:31quand on va avoir un retour de copie de la
33:33Commission européenne sur le plan à moyen
33:35terme que va proposer la France
33:37pour réduire le déficit.
33:39Donc, ça, c'est vrai qu'on va avoir
33:41de la volatilité. Mais est-ce que c'est de nature
33:43à déstabiliser la zone
33:45euro et l'euro ?
33:47Il ne nous semble pas. Et l'autre
33:49élément qui est important,
33:51qui est peut-être un risque, en fait, le risque
33:53politique en tant que tel n'est pas vraiment un risque politique,
33:55et là, je reviens sur les États-Unis,
33:57le risque d'élection de Trump, en fait,
33:59le risque sous-jacent, c'est bien évidemment la trajectoire
34:01du déficit. Et la trajectoire
34:03de l'endettement. Si on peut amener,
34:05peut-être, une petite touche
34:07positive, c'est que
34:09quand on regarde dans l'histoire
34:11américaine, à chaque crise,
34:13crise financière,
34:15crise du Covid, on a effectivement
34:17des taux d'endettement qui ont
34:19fortement augmenté.
34:21Le déficit
34:23public s'est fortement creusé.
34:25En 2009, au plus fort de la crise,
34:27on avait un déficit à 10%.
34:29On est remonté, on a mis 6 ans.
34:31En 2015, en fait,
34:33le gouvernement a réussi...
34:35Ils ont déjà prouvé leur capacité à corriger.
34:37À chaque fois, en fait, on est revenu sur des niveaux
34:39normés à 2,5%.
34:41Grâce à une croissance...
34:43Alors, de 2009 à 2015, on avait
34:45une croissance moyenne globalement autour de 2%.
34:47Et on avait un plafonnement
34:49des dépenses. Mais globalement,
34:51souvent, à chaque
34:53crise, on a un creusement du déficit
34:55qui met globalement
34:57entre 3, 5 ans, 6 ans
34:59à se résoudre progressivement.
35:01Mais l'objectif de maîtriser les dépenses
35:03publiques a toujours été un objectif.
35:05Alors, on peut dire que c'est en rupture avec
35:07Trump. On le verra. Mais ça a toujours
35:09été, en fait, l'objectif des
35:11différents gouvernements américains.
35:13— Sur la France, comment vous regardez la situation,
35:15Nicolas ? Alors, c'est ce que
35:17je disais hier. On peut toujours faire le pari de l'intelligence
35:19collective et que la future Assemblée...
35:21— Je suis pas suivant. — Non, mais... On peut.
35:23Il y a aussi
35:25une manière de se protéger et de regarder les garde-fous
35:27disciplinaires qui peuvent encadrer
35:29ou maintenir la France sur un
35:31chemin compatible avec celui de nos partenaires
35:33européens. Parce que c'est quand même ça, le sujet
35:35à la fin de la
35:37journée. Les garde-fous, ça va
35:39de Bruxelles, de la procédure de déficit
35:41excessif aux agences de notation,
35:43en passant par simplement
35:45le marché et la prochaine émission d'OAT
35:47le 18 juillet prochain, par exemple.
35:49Ce cadre-là,
35:51il paraît solide, suffisamment
35:53solide et rassurant
35:55pour que, j'allais dire, quelle que soit
35:57la prochaine gouvernance avec l'arithmétique
35:59qui nous permet quand même
36:01d'évacuer peut-être certains scénarios
36:03et de garder d'autres sur la table.
36:05Est-ce que ça permet quand même de se rassurer dans l'idée
36:07que une France
36:09immobile ou ingouvernable
36:11ce n'est pas forcément une
36:13instabilité systémique
36:15pour la zone euro ? Ou est-ce que
36:17c'est un risque qu'il faut prendre en compte ?
36:19Et si oui, est-ce que
36:2165 BP2 spread, est-ce que c'est
36:23une prise en compte de ce risque-là ?
36:25C'est compliqué de répondre parce que
36:27quand vous regardez un peu
36:29sur le long terme,
36:31la situation, toutes les règles
36:33qui ont été appliquées
36:35n'ont pas eu des résultats non plus absolument
36:37merveilleux,
36:39on va dire.
36:41De se retrouver aujourd'hui à la tête d'un gouvernement
36:43avec des taux européens qui sont
36:45à 3,75 avec la nécessité
36:47a priori de faire des économies de 15 milliards
36:49d'euros pour l'année prochaine,
36:51je pense que ça tente pas grand monde au niveau politique
36:53pour y aller
36:55et que c'est quasiment
36:57suicidaire.
36:59Donc effectivement, politiquement, c'est compliqué
37:01et je pense que personne n'a vraiment très très envie d'y aller.
37:03D'assumer ça.
37:05Mais je pense que la question à se poser
37:07aussi c'est de savoir est-ce que c'est normal aussi
37:09d'avoir dans le contexte actuel
37:11de l'économie européenne, d'avoir des taux à 3,75
37:13et d'avoir le besoin de faire
37:15baisser les dépenses à ce niveau-là,
37:17est-ce que c'est vraiment légitime ?
37:19Ils seront à 3,50 en septembre
37:21et ils seront à 3,25 en décembre
37:23les taux.
37:25Si je regarde par exemple, si je fais une comparaison
37:27j'ai l'impression que c'est quand même un peu aussi indépendant
37:29du seul sujet, je dis pas que ça aiderait pas
37:31mais j'ai l'impression
37:33que ça enlèverait pas quand même
37:35le besoin de faire
37:37j'imagine un peu de consolidation
37:39de l'exécution
37:41budgétaire en tout cas en France.
37:43Moi je suis toujours un peu frappé de ça.
37:45Quand vous regardez
37:47encore une fois, les règles européennes
37:49c'est 2,92,
37:51c'est 3% de déficit, c'est 60% d'endettement
37:53la réflexion qu'il y avait au départ c'est que
37:55il vous fallait 5% de croissance nominale
37:57c'était la moyenne qu'on avait à l'époque
37:593% c'est 60% de 5
38:01et donc si vous avez 5% de croissance nominale
38:033% de déficit, vous avez une dette qui stabilise
38:05à 60%. C'est parfait.
38:07Sauf que si je regarde par exemple la période
38:092007-2019
38:11pour la France, on avait pas 5% de croissance
38:13nominale, on avait 1,8% de croissance nominale
38:15ça vous rend totalement impossible de pouvoir
38:17régler ça. Et ça c'est un problème
38:19qui est plutôt directement lié à ce qui est fait au niveau budgétaire
38:21et surtout au niveau monétaire.
38:23Quand vous regardez les dépenses publiques françaises, si je compare
38:25notamment l'Allemagne et la France, si je prends
38:27encore une fois 2007-2019
38:29France plus 26% de dépenses
38:31publiques, en termes de dépenses publiques
38:33Allemagne plus 46%.
38:35Vous voyez que vous avez un décalage qui est absolument
38:37énorme entre les deux et vous voyez que c'est pas forcément
38:39que la France dépense comme une dingue par rapport à l'Allemagne
38:41c'est pas le cas. C'est que les rentrées fiscales
38:43liées à la croissance sont beaucoup plus faibles en France
38:45qu'elles le sont en Allemagne. Donc vous avez
38:47vraiment un problème.
38:49Ça a été le sujet du déficit 2023.
38:51Absolument. Et quand je regarde ce qui se passe en France
38:53c'est que je vois que la France, si je sors, si je compare
38:55chaque pays de la zone euro par rapport au pays
38:57de la zone euro, où j'enlève le pays
38:59en question pour savoir lequel ressemble le plus
39:01à la zone euro. C'est la France. C'est la France de loin.
39:03Donc l'économie française est
39:05quasiment le proxy parfait de ce qui se passe
39:07en Europe et l'attaque quasiment
39:09parfaite de la macroéconomie européenne.
39:11Par rapport à ça, vous voyez que vous avez un problème
39:13au niveau de la banque centrale européenne qui est vraiment
39:15trop réceptive dans le temps.
39:17Je considère que c'est le cas. Et encore une fois,
39:19vous avez des niveaux de croissance numérales qui sont aussi faibles.
39:21Vous ne pouvez pas appliquer
39:23des niveaux de déficit aussi
39:25stricts par rapport à ça.
39:27Sauf que ces règles-là, elles sont là aujourd'hui
39:29et qu'elles ne vont pas changer d'ici
39:31le 20 septembre ou le 20 novembre.
39:33Ce qui me semblait le plus intéressant,
39:35c'est que toute cette réflexion-là existe
39:37au sein même de la BCE. On voit que Mario Draghi
39:39devait, notamment dès la semaine prochaine,
39:41présenter son rapport.
39:43Et je pense, pour évoquer directement ces questions,
39:45avec ce qui se passe en France, et je pense
39:47qu'il y avait une espèce de conciliation
39:49qui pouvait exister entre Macron et Draghi,
39:51pour pouvoir arriver à pousser
39:53une stratégie un peu différente
39:55au niveau européen.
39:57Le discours de Draghi a été repoussé.
39:59Ça sera en septembre, finalement,
40:01avec tout ce qui se passe, notamment en France,
40:03le soutien principal à ça.
40:05Et on voit, en même temps, l'Allemagne qui se réjouit,
40:07mais qui voit avec, sans doute, une haute pitié
40:09ce qui se passe en France. Parce que ces projets
40:11de modifier la stratégie économique européenne
40:13sont en train de tomber à l'eau.
40:15Sur le court terme, on espère qu'au mois de septembre
40:17ça soit un petit peu plus...
40:21souple, flexible.
40:23On pourra être un peu plus...
40:25Sur l'exécution budgétaire, j'entends bien ce que vous dites.
40:27J'ai bien compris que c'était un problème
40:29de recettes, effectivement, sur l'année 2023.
40:31Sur les cinq premiers mois de l'année,
40:33on a l'exécution budgétaire en France.
40:35Alors que Bruno Le Maire nous disait,
40:37il y a quelque temps, que les recettes fiscales
40:39étaient un peu meilleures, on voit malgré tout
40:41un déficit qui va encore plus vite
40:43que celui qu'on a observé sur les cinq premiers mois de 2024.
40:45Donc là, il y a un problème de dépenses.
40:47Ce qui est parfaitement vrai, c'est que, normalement,
40:49vous avez un rapport de quasiment 1 sur 1
40:51entre la croissance et les recettes fiscales.
40:53Ça n'a pas été le cas depuis deux ans, parce qu'on a eu
40:55des baisses d'impôts qui ont été assez importantes.
40:57On a effectivement perdu pas mal de recettes par rapport à ça.
40:59Donc oui, c'est clair.
41:01Il faut qu'on parle des résultats.
41:03Christian, si vous voulez aller sur la France...
41:05Non, mais on parle des résultats.
41:07Je ne sais pas, sur les premiers,
41:09il y avait Delta, PepsiCo...
41:11Il y a eu des petits warnings, quand même,
41:13d'assosystèmes chez nous, Veralia, etc.
41:15Nike, aussi, il y a 10-15 jours.
41:17Bon, il y a les trois grandes banques américaines,
41:19comme d'habitude, mais
41:21est-ce qu'on est encore dans l'idée que les résultats
41:23vont être un soutien pour le marché ?
41:25Ou est-ce qu'avec un peu de ralentissement,
41:27avec un peu de baisse de l'inflation, etc.,
41:29il faut attendre un moment que les marges
41:31se pincent un peu pour...
41:33C'est un peu ce qu'on va voir.
41:35Là, on s'attend quand même à une saison des résultats
41:37qui s'annonce quand même assez médiocre.
41:39C'est le consensus, X fois, ok.
41:41Mais quand on regarde...
41:43Moi, j'ai trouvé très inquiétant les deux résultats
41:45de Delta et de Pepsi,
41:47parce que, quand on regarde dans le détail,
41:49en gros, c'est vraiment cette classe moyenne américaine
41:51qui n'accepte plus les hausses de prix
41:53et qui commence à caler.
41:55Delta, c'est parce que c'est pas
41:57l'haut de gamme, c'est pas les sièges
41:59les plus chers qui ont posé problème.
42:01C'est vraiment le milieu bas de gamme.
42:03Donc, ils ont dû casser
42:05les prix sur les billets d'avion.
42:07Un des éléments qui expliquent
42:09les bons chiffres d'inflation, c'est quand même les moins 5%
42:11sur les prix des billets d'avion.
42:13Donc, derrière, ça se retrouve dans les résultats des entreprises,
42:15qu'on le veuille ou non. Si vous baissez les prix,
42:17c'est que derrière, il y a un vrai problème.
42:19Ils ont commencé à dire qu'ils allaient commencer à réduire
42:21les capacités des avions. On va avoir moins de sièges.
42:23Donc, on voit que c'est pas si brillant que ça.
42:25Et ça montre qu'il n'y aura pas tant de tourisme américain
42:27qui vont venir à Paris durant cet été.
42:29Même Delta nous dit que les Américains ne veulent pas
42:31passer par Paris pour ceux qui vont aller en Europe.
42:33Ça ne redonne pas forcément le moral pour ça.
42:35Bon, je finis la petite parenthèse.
42:37Pepsi, eux, c'était un problème très clairement
42:39lié à des facteurs
42:41de demande et de premier prix.
42:43Ils ont trop monté les prix et maintenant, ils le payent
42:45en termes de volume de vente.
42:47Les effets volumes l'emportent largement sur les effets
42:49hausses de prix. Donc, ça veut dire
42:51que... Alors, je veux bien, le marché a joué les cycliques.
42:53On s'est dit, baisse des taux, ça va redémarrer
42:55tout ça. Mais là, c'est plutôt des signaux
42:57qui ne m'incitent pas à aller sur ces valeurs-là.
42:59Alors, après, ce qu'on constate
43:01aussi, c'est que toutes les valeurs industrielles
43:03s'améliorent énormément. En Europe,
43:05on voit très clairement qu'on est très loin d'une reprise
43:07industrielle. On a eu quelques indicateurs
43:09d'activités qui étaient plus
43:11positives, mais c'était surtout les parties
43:13perspectives qui s'amélioraient, pas les situations
43:15présentes. Et là, on va voir véritablement
43:17que la situation présente est très, très négative
43:19avec des cas de commandes
43:21qui sont souvent sous pression, des marges
43:23qui sont sous pression. Et donc, je pense qu'on va avoir
43:25pas mal de profit warning sur cette année, puisque
43:27là, on aura un premier semestre qui sera
43:29peut-être en dessous des attentes. Donc, la partie
43:31industrie, à mon avis, va être
43:33pas excellente. Un marché automobile
43:35qui souffre, des industriels qui ont des problèmes
43:37de marge, et des cas de commandes, surtout
43:39qui commencent à véritablement refluer.
43:41Donc, moi, je m'attends pas forcément à une
43:43saison d'earnings pour tout ce qui est cyclique,
43:45très positif. Alors, face à ça, est-ce qu'il faut encore
43:47aller acheter très cher la
43:49croissance des technologiques ? J'ai
43:51un peu peur que ça soit un peu
43:53le seul chose, parce que c'est la seule chose qui nous fera arriver
43:55dans ces earnings, à mon avis, qu'on va avoir
43:57au cours des prochaines semaines.
43:59Noura, est-ce qu'il y a déjà des premières
44:01remarques sur les quelques publications
44:03qu'on a vues, effectivement, qui peuvent être aussi
44:05des indicateurs un peu de tendance
44:07de ce qu'on va avoir ? Et puis,
44:09comment ça se traduit, pour vous, en matière
44:11d'investissement, aujourd'hui ?
44:13Comment vous avez envie d'être positionnée
44:15pour la deuxième partie de cette année
44:172024 ? Alors, après ce tableau
44:19très noir dressé par Christian
44:21sur la publication de résultats, je vais apporter
44:23un petit peu de douceur. Contrebalancé !
44:25Je vais un peu contrebalancer.
44:27C'est vrai que Delta, Pepsi, oui, c'était pas glorieux.
44:29Non, c'était pas glorieux. En fait,
44:31ce qu'on peut noter de manière, déjà,
44:33un peu globale, en synthèse, c'est qu'on
44:35commence à avoir des écarts très forts
44:37dans la dynamique de publication de résultats,
44:39que ce soit entre pays, que ce soit entre secteurs,
44:41ou que ce soit entre capi. Donc,
44:43entre pays, on continue à avoir quand même
44:45des croissances de résultats aux États-Unis,
44:47au global, sur l'année, et aussi sur
44:49le trimestre, sur le T2.
44:51Plutôt dynamique. On est à plus
44:5312, attendu, en croissance des BNA
44:55sur l'année, et plus 9, je crois,
44:57sur le trimestre. En Europe, c'est
44:59un peu plus faiblard, mais la dynamique
45:01de croissance attendue sur le trimestre, elle est
45:03enfin positive. On est à plus 3 en Europe.
45:05Donc, ça, c'est plutôt, globalement, une bonne
45:07nouvelle, et on n'est que seulement à plus 4.
45:09Alors, c'est une bonne nouvelle, si ça se confirme.
45:11Oui, oui, si ça se confirme. Alors, après,
45:13effectivement, il y a des zones de risque, et ça,
45:15je rejoins Christian. Les zones de risque,
45:17elles sont assez bien identifiées. Elles ont été,
45:19d'ailleurs, assez bien, déjà, identifiées
45:21au premier trimestre. On va avoir
45:23essentiellement, j'allais dire, presque
45:25deux secteurs qui tirent un petit peu à la baisse
45:27ces dynamiques de résultats.
45:29C'est la consommation discrétionnaire,
45:31ou même la consommation globale,
45:33et le secteur de la santé.
45:35Quand on regarde un petit peu plus
45:37en détail sur la consommation discrétionnaire,
45:39et notamment sur le luxe, on voit un arrêt
45:41très net. On avait une croissance globale
45:43l'année dernière à 12%. Aujourd'hui,
45:45tirée essentiellement, d'ailleurs, par les volumes
45:47et par les prix, aujourd'hui, en fait, on a
45:49un ralentissement des volumes, et on a aussi
45:51un ralentissement des prix, parce qu'il y a certaines
45:53maisons, notamment aux Etats-Unis, qui, face
45:55à cet arrêt de consommation, ou cette normalisation
45:57de consommation aux Etats-Unis,
45:59commencent, en fait, à réviser
46:01des prix à la baisse. Donc, pour les valeurs
46:03du luxe, c'est assez rare, mais, en fait, on le voit.
46:05En Chine, en fait, ça repart pas.
46:07On a une déflation salariale, on a une crise
46:09immobilière qui, effectivement, bloque le consommateur
46:11chinois. Et puis, en Europe,
46:13en Europe, ça se stabilise
46:15plus tôt, mais on n'échappe pas
46:17à cette normalisation de la
46:19consommation. Et on voit bien, effectivement,
46:21on a eu l'Oréal, on a eu une prudence
46:23sur l'Oréal, qui a abaissé ses chiffres
46:25essentiellement sur les Etats-Unis et sur
46:27l'Asie. On a Nike, par exemple,
46:29qui a révisé à la baisse, sur l'ensemble
46:31des zones géographiques, l'ensemble
46:33de ses résultats.
46:35Donc, on voit bien, effectivement, que dans le secteur
46:37du luxe, donc, nous, par exemple, on a
46:39fortement réduit
46:41notre exposition au secteur
46:43du luxe, de manière assez
46:45substantielle, assez marquée.
46:47Alors, il n'y a pas... Et d'ailleurs,
46:49quand on dit qu'on a des problématiques sur la
46:51Metec, ça suit aussi cet arrêt de la consommation,
46:53cette normalisation de la consommation.
46:55Toutes les dépenses
46:57de style
46:59un plan dentaire, un plan
47:01oculaire, etc., qui, aux Etats-Unis, sont
47:03financées par endettement, on voit bien un
47:05arrêt des dépenses.
47:07Et donc, ça a amené, effectivement, une prudence
47:09chez Stromann ou un profit warning,
47:11par exemple, chez Carl Zeiss. Après,
47:13il y a des zones... C'est là
47:15où je trouve que, sur les valeurs
47:17industrielles, attention, parce qu'on a des très fortes
47:19opportunités, quand même. Les opportunités,
47:21on les a sur toutes les valeurs industrielles
47:23qui sont, quand même, exposées à cette
47:25tendance sur la transition.
47:27Oui, mais elle est réelle.
47:29On a des carnets de commandes
47:31qui sont au plus haut. On a des
47:33marges au plus haut. Et on voit bien,
47:35effectivement, que là, on a une dynamique qui est
47:37très forte. Mais, effectivement, il faut faire du stock
47:39picking spécifique
47:41sur le secteur industriel.
47:43Ce sera l'enjeu des prochaines semaines, pour ceux qui vont
47:45suivre la période de publication de résultats
47:47de cette
47:49mi-année 2024. Merci à vous trois
47:51d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
47:53Nourane Charère, Mansartis, Nicolas Gotzman,
47:55La Financière de la Cité, Christian Parizeau,
47:57Altaïr Economics.
48:09Le dernier quart d'heure de Smartbourg. Chaque soir, c'est le quart d'heure
48:11de l'élection climatique. Une fois par mois, nous faisons
48:13le point sur l'actualité de l'industrie ETF
48:15avec les éléments d'analyse
48:17apportés par les équipes de Yeomanie
48:19et son directeur des investissements, Olivier Malteste,
48:21qui est à mes côtés. Bonsoir, Olivier.
48:23Merci beaucoup. Merci de nous faire profiter
48:25de cet observatoire des ETF
48:27que vous avez lancé il y a plusieurs années, maintenant,
48:29chez Yeomanie. Pour dire un mot, déjà,
48:31de ce qui s'est passé en termes de flux
48:33sur le mois de juin
48:352024. C'est un bon mois.
48:37Le mois de juin est un bon mois, puisqu'on a
48:3927 milliards, globalement, de souscription sur les ETF
48:41en Europe. Donc, c'est quand même un très
48:43très bon mois, puisque par rapport à juin
48:452023, on est à plus 26%.
48:47Donc, c'est un mois de collecte
48:49qui fait suite à un mois qui était un peu exceptionnel
48:51le mois dernier, avec plus de 27 milliards de souscription.
48:53C'était beaucoup. Et si on regarde, puisqu'on est en fin
48:55de semestre, si on regarde un peu sur le semestre,
48:57on est à 100 milliards depuis le début d'année de collecte
48:59sur le premier semestre.
49:01Sur le premier semestre 2023,
49:03on était qu'à 72 milliards et demi.
49:05Donc, on voit que ça progresse bien. Et on avait fait 160 milliards
49:07sur toute l'année 2023.
49:09Là, on est déjà à 100 milliards. Donc, pour l'instant,
49:11c'est un bon cru. Ça s'annonce comme une bonne année.
49:13Exactement. Bon. Où
49:15sont allés les intérêts en matière de
49:17classes d'actifs, quand on regarde la dynamique
49:19des flux, toujours, Olivier ? Alors, les trois, déjà,
49:21les trois classes d'actifs ont collecté positivement.
49:23Donc, ça, c'est bien. Toutes les classes d'actifs collectent.
49:25Alors, essentiellement, actions. Comme vous pouvez le voir, on est
49:27à un peu plus de 15 milliards, presque 16 milliards sur les actions.
49:292 milliards sur les obligations.
49:312 milliards, 2. Donc, c'est un peu plus
49:33réduit sur les obligations. Et
49:35on a eu un deuxième mois consécutif positif sur les
49:37matières premières, puisqu'on a eu quand même beaucoup de mois
49:39de décollecte sur les matières premières,
49:41avec un peu moins de 800 millions de collectes
49:43nettes sur les matières premières,
49:45globalement. Qu'est-ce qui a intéressé
49:47particulièrement dans l'univers actions,
49:49quand on décompose un petit peu, justement, cette
49:51classe d'actifs ? Alors, sur les actions, ce qui a
49:53intéressé, alors, c'est à peu près toujours la même chose.
49:55C'est-à-dire que c'est toujours les grosses capitalisations,
49:57edgées et non-edgées. Donc, certains
49:59clients prennent la part.
50:01L'exposition change. Mais les grosses
50:03capitalisations, on a un retour des grosses capitalisations
50:05européennes, qu'on avait un petit peu
50:07vu disparaître les précédents mois.
50:09Mais vraiment, toujours les grosses capitalisations
50:11et en sectoriel, évidemment, toujours la tech.
50:13Très très forte, ça c'est sûr.
50:15Et donc, c'est assez
50:17fidèle par rapport à ce qu'on peut observer
50:19depuis le début du semestre. Oui, c'est ça. C'est cohérent
50:21sur l'ensemble du semestre et
50:23cohérent de ce point de vue-là, quoi. Au niveau
50:25actions, ce qui manque pour être totalement cohérent,
50:27ce serait des collectes sur l'émergent, puisque l'émergent
50:29a bien collecté depuis le début de l'année et pas sur le mois de juin.
50:31Et aussi les grosses capitalisations
50:33européennes, qui sont revenues
50:35ce mois-ci et qui sont plutôt en décollecte
50:37depuis le début de l'année. Mais globalement,
50:39c'est relativement cohérent. Il n'y a pas
50:41de grosses surprises au niveau des flux
50:43actions. Oui.
50:45Intéressant, effectivement.
50:47Grosse capille, effectivement. La séance d'hier
50:49montre qu'il y a eu un peu de revanche
50:51des petites capitalisations boursières. On verra comment
50:53ça se traduit dans les flux des
50:55prochaines semaines. Mais c'est vrai que le mois de juin, de ce point
50:57de vue-là, était encore un bon mois pour les large
50:59cap par rapport aux small cap.
51:01Aucun doute là-dessus. Sur la partie obligataire,
51:03Olivier, qu'est-ce qu'on peut dire des intérêts des clients ?
51:05Sur la partie obligataire, pareil. C'est surtout les obligations
51:07mondiales qu'on continue à collecter,
51:09qu'elles soient couvertes ou non couvertes, les deux.
51:11Les obligations à échéance, toujours.
51:13Ça a été lancé, ça va bientôt faire un an.
51:15Et c'est vrai que tous les mois, ça continue de collecter
51:17et de collecter très très fort sur les ETF.
51:19On verra qu'il y a de plus en plus d'acteurs aussi
51:21qui se mettent au nez. Les baisses de taux arrivent.
51:23Donc il faut verrouiller le rendement maintenant.
51:25C'est un beau succès. Tous les mois, ça collecte
51:27bien. Et puis, aussi,
51:29l'investissement. Investment grade
51:31au niveau européen. Donc,
51:33les entreprises européennes aussi ont drainé
51:35des flux positifs.
51:37Ce qui a moins collecté, c'est le souverain euro.
51:39Donc il y a certainement un effet aussi,
51:41un peu hésitation par rapport
51:43aux élections françaises.
51:45Oui, la dissolution était annoncée le 9 juin,
51:47au début du mois de juin. Tout le mois de juin
51:49a été porté par ça.
51:51Et donc ça, c'est vraiment ce qui a
51:53moins collecté. Toujours le souverain,
51:55enfin, pardon, l'émergent,
51:57l'Ibélé en devise locale.
51:59Donc il y a toujours, quand même,
52:01un rachat. Rachat sur la dette
52:03émergente en devise locale. D'accord.
52:05Sur la dimension ESG,
52:07ça fait un moment que vous nous dites que la
52:09dynamique est assez médiocre par
52:11rapport à ce qu'on a pu observer sur les années précédentes.
52:13Notamment, ça a l'air
52:15de se redresser un peu, quand même, en juin, Olivier.
52:17Ça se redresse un peu en juin. Donc, c'est pas encore
52:19non plus... Mais ça se redresse, puisqu'on a
52:2122% de la collecte sur les ETF Action
52:23qui s'est portée sur l'ESG. Donc, c'est
52:25cohérent avec, globalement, l'encours global
52:27qui est sur l'ESG. Entre l'ESG et non-ESG,
52:2922%, c'est cohérent. Donc, c'est pas non plus
52:31une hausse, un encroissement
52:33des encours. Mais, en tout cas, on est revenu sur
52:35quelque chose qui était relativement cohérent. 17%
52:37seulement sur l'obligataire. Donc, c'est relativement faible,
52:39toujours. Mais c'est surtout, lorsqu'on regarde sur le
52:41semestre,
52:43les ETF Action, donc la part
52:45qui prennent en compte les critères extra-financiers,
52:47donc vraiment l'ESG, ça ne représente que
52:495% de la collecte des ETF Action. Donc, c'est vraiment
52:51très très faible. 5%,
52:53c'est très très faible. On voit bien
52:55que c'est une année, pour l'instant, très
52:57difficile sur l'ESG. Sur le côté
52:59obligataire, on est à 23%, ce qui correspond
53:01en gros aux encours. Donc, il n'y a pas de gain
53:03de part de marché. Il n'y a pas de perte non plus sur le côté
53:05obligataire. Par contre, sur le côté Action, on a même eu
53:07un mois de décollecte. C'était le mois d'avril.
53:09Mais, globalement,
53:11c'est une année encore très compliquée
53:13sur l'ESG. Il n'y a pas eu de vrai retour de
53:15cette dimension-là, effectivement, à travers
53:17les investissements réalisés
53:19en ETF. Un mot rapide,
53:21peut-être, du palmarès
53:23des émetteurs
53:25d'ETF, pour
53:27dire également aussi un mot
53:29des produits qui ont été lancés, là, sur
53:31le mois de juin. Alors, sur les émetteurs
53:33et sur les rangs, sur les flux, il n'y a pas de grande
53:35surprise encore. Sur les 4 premiers,
53:37c'est BlackRock, DWS, Amundi
53:39et Vanguard, et en cohérence avec
53:41leurs encours.
53:43Donc, c'est cohérent sur juin,
53:45par rapport au début de l'année. Si on regarde
53:47un petit peu, peut-être, nous, du coup, j'ai essayé
53:49de regarder un peu sur le semestre, en pourcentage
53:51de croissance, puisqu'en fait, ça bouge
53:53peu, mais pour essayer de voir. Alors, évidemment, moins on a
53:55d'encours, plus c'est facile d'avoir des taux de croissance importants.
53:57Mais les deux qui collectent
53:59le plus, en termes de taux de croissance, c'est
54:01WisdomTree, d'un côté, et Invesco,
54:03sur le semestre. BlackRock
54:05arrive cinquième, avec
54:078% de taux de croissance, mais
54:09quand on voit la taille, c'est compliqué.
54:11Donc, voilà,
54:13on a Vanguard, aussi, qui fait un bon
54:15premier semestre, globalement,
54:17en termes de collecte, mais pas
54:19de gros changements,
54:21à la fois de parts de marché,
54:23évidemment, et puis d'évolution
54:25sur les souscriptions. Beaucoup de lancements
54:27de nouveaux ETF au mois de juin ?
54:29Oui, alors, il y a beaucoup de lancements, et puis il y a aussi toujours des
54:31restructurations de gamme, mais on a 27
54:33nouveaux ETF. Globalement,
54:3519 actions,
54:37et 6 obligataires.
54:39Donc, c'est toujours 13 actions.
54:4111 ESG. Le mois dernier, il n'y avait pratiquement pas de lancement
54:43ESG, alors que, souvent, c'est quand même une dynamique
54:45toujours très forte, de la part des
54:47providers. J'ai retenu, moi,
54:49deux gammes, un peu intéressantes,
54:51sur le mois de juin. D'une part, Invesco,
54:53qui continue de lancer des ETF
54:55à échéance. Donc, ils sont arrivés sur le marché
54:57le mois dernier, avec 5 ETF
54:59à échéance, avec, donc, de
55:012026 à 2030,
55:03en termes de maturité, qui étaient sur le dollar. Là, ils font
55:05la même chose, mais sur l'euro, donc, en cohérence.
55:07Donc, ça nous fait 3 acteurs qui ont des obligations
55:09à échéance, puisqu'il y avait BlackRock.
55:11Amundi, aussi, s'est lancé il y a quelques mois.
55:13Et là, maintenant, Invesco.
55:15Et la deuxième gamme que j'ai trouvée intéressante,
55:17sur le côté actions, c'est
55:19iShares, qui a lancé une gamme
55:21d'ETF sur la transition climatique.
55:23Donc, c'est vraiment du géographique.
55:25Donc, ils ont du monde, de l'Europe,
55:27de la zone euro, des US
55:29et du Japon. Et ce qui est intéressant, c'est
55:31qu'ils cherchent vraiment à investir sur les entreprises
55:33qui sont vraiment en pointe sur
55:35la transition énergétique.
55:37Donc, c'est vraiment sur ce thème-là. Et surtout, ils essayent de
55:39ne pas avoir de biais sectoriels. On sait que, souvent,
55:41les sur- ou sous-performance
55:43des problématiques ESG sont liées à des gros
55:45biais sectoriels. On se souvient, en 2022,
55:47il n'y avait pas du tout d'énergie, puisqu'effectivement,
55:49l'énergie fossile, c'est compliqué. Ça a été une année difficile.
55:51Et donc, là, ils essayent vraiment...
55:53La défense, aussi.
55:55Et donc, là, ils essayent vraiment de limiter
55:57les biais sectoriels, de ne pas avoir de biais sectoriels.
55:59Donc, intéressant, ils viennent de lancer ça
56:01pour essayer d'avoir des thématiques ESG.
56:03Donc, là, au niveau mondial, enfin, géographique.
56:05Bon, l'offre de Yomoni, aussi,
56:07je vais en dire un mot, d'ailleurs, au passage, Olivier,
56:09qui se développe
56:11toujours un peu plus. Alors, là,
56:13c'est l'ouverture d'une gestion privée,
56:15c'est ça ? À partir de 50 000 euros,
56:17Olivier ? Qu'est-ce que cette
56:19gestion privée apporte
56:21aux clients de Yomoni par rapport
56:23à celui qui n'est pas client de la gestion
56:25privée de Yomoni, par exemple ?
56:27En fait, on avait deux
56:29points qu'on voulait résoudre.
56:31Le premier, c'était qu'on voyait que, globalement,
56:33dans l'industrie, lorsqu'on a un patrimoine financier
56:35et qu'on place entre 50 000 et 100 000 euros,
56:37on est souvent très, très mal servi parce qu'on est
56:39vraiment en haut de la banque de réseau, et puis, on n'est pas
56:41encore suffisamment gros pour avoir de la gestion privée.
56:43Et donc, on s'est dit, il faut essayer de démocratiser cette gestion
56:45privée, aller un petit peu plus bas. Donc, ça, c'était la première chose.
56:47Et on a aussi des clients, quand même, qui ont un patrimoine
56:49relativement important et qui nous confient
56:51un patrimoine important à gérer et qui viennent
56:53nous demander si on ne peut pas faire des frais plus bas, si on ne peut pas
56:55faire quelque chose pour eux. Et comme on est digital et qu'on
56:57est déjà très, très bas, c'est compliqué. On s'est dit, on va essayer
56:59d'offrir plus de services. Et donc, on a ouvert la gestion privée
57:01pour ces clients-là.
57:03Donc, on a exactement le même prix, mais plus de services.
57:05Donc, des conseillers dédiés, une partie
57:07dans l'application qui leur est vraiment dédiée.
57:09Et surtout, on ouvre la gestion libre
57:11chez Yeomanie. Donc, Yeomanie en est société de gestion
57:13convaincue qu'il faut déléguer sa gestion
57:15pour vraiment gérer au mieux,
57:17qu'il faut s'appuyer uniquement sur les ETF.
57:19Et donc, c'est pour ça qu'on l'ouvre
57:21qu'à partir de 50 000 euros au niveau de la gestion.
57:23On pense que c'est toujours la même chose. C'est-à-dire qu'il faut la
57:25vertébrale de l'investissement, c'est en déléguant votre gestion.
57:27D'une part, pour éviter les biais psychologiques.
57:29Et deuxièmement, sur les ETF.
57:31Par contre, on est d'accord et on a compris le message.
57:33Vraiment beaucoup de clients nous le demandaient en disant
57:35à partir de 50 000 euros, vous pouvez
57:37commencer à diversifier, à vouloir faire autre chose.
57:39Donc, on ouvre la gestion libre avec
57:41plus de 1 000 UC
57:43disponibles. Avec un fonds
57:45en euros boosté, évidemment. Et même un fonds
57:47structuré. On ouvre un produit structuré
57:49sur lequel on va apporter la patiomonie.
57:51C'est-à-dire une transparence sur les frais.
57:53Des frais plus bas.
57:55Brand et Yeomanie.
57:57Émis par BNP Paribas.
57:59On affiche clairement
58:01les frais qu'on trouve là-dessus. On maîtrise
58:03les frais pour qu'ils soient au plus bas possible.
58:05On a une approche où on « yeomanise » le produit
58:07structuré. On essaye
58:09d'apporter toujours ce qui a fait notre
58:11succès. C'est plus uniquement des ETF
58:13aujourd'hui. Exactement. Donc ça restera
58:15la colonne vertébrale et l'essentiel. Par contre,
58:17vous pouvez diversifier maintenant un peu plus
58:19chez Yeomanie. Il nous reste 30 secondes
58:21pour dire un mot de votre positionnement en termes
58:23de gestion pour le compte de vos clients.
58:25On est sur un profit
58:27plutôt équilibré. On est resté équilibré
58:2950-50 actions, obligations.
58:31On a toujours nos deux paris sectoriels
58:33qui sont la techno et la santé, sur lesquels on croit
58:35beaucoup. Et on continue. On a pensé que ce sont
58:37deux biais. Surtout la techno. C'est encore
58:39pas trop trop cher. On peut continuer. Ce qu'on a
58:41fait par rapport au mois dernier, la dernière fois qu'on s'était
58:43vus, c'était juste post-dissolution. On
58:45avait un biais exposition action
58:47européenne qu'on a coupé par prudence.
58:49En attendant d'y voir plus clair.
58:51Exactement. Je crois que c'est le cas
58:53d'effectivement beaucoup de gens.
58:55Merci beaucoup Olivier. Merci d'avoir été avec nous
58:57tout au long de cette saison. On vous retrouvera
58:59la saison prochaine, évidemment, pour
59:01continuer de parler avec vous de l'actualité de l'industrie
59:03ETF. Olivier Maltès, directeur
59:05des investissements d'Yeomanie, qui était l'invité
59:07de ce quart d'heure thématique de Smart Bourse, ce soir
59:09sur Bismarck.
59:19Sous-titrage ST' 501

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