• il y a 2 mois
Jeudi 5 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Éric Venet (Directeur de la gestion, Montbleu Finance) , Jean-François Robin (Directeur de la Recherche, Natixis) , Jean-Jacques Ohana (Consultant indépendant - Membre du Board de la fintech, Ai For Alpha) et Igor de Maack (Dirigeant - Associé, VitalEpargne)

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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Bourses. Smart Bourses, votre rendez-vous quotidien en direct sur les marchés financiers proposés sur Bismarck.
00:16Un rendez-vous qui décrypte les tendances mais aussi les actualités en matière de marchés financiers et d'investissement.
00:24Au sommaire de cette édition, nous reviendrons évidemment sur la situation de stress que l'on peut constater sur les marchés en cette rentrée qui fait elle-même suite aux remous connus au mois d'août.
00:34Des remous en lien avec des chiffres de l'emploi moins bons qu'attendus aux Etats-Unis et qui laissent entendre que le scénario de soft lending visé par la Fed pourrait être remis en cause.
00:43Nous aurons cette discussion avant les publications demain du rapport sur l'emploi aux Etats-Unis pour le mois d'août mais à la lumière quand même de plusieurs indicateurs découverts cette semaine.
00:51Aujourd'hui par exemple, l'enquête ADP confirme les craintes des investisseurs pour l'heure avec 99.000 nouvelles embauches le mois dernier contre 144.000 attendus, soit le plus faible rythme d'embauche depuis janvier 2021.
01:03A noter d'ailleurs que selon cette même enquête, les chiffres pour le mois de juillet passent de 122.000 nouvelles embauches à 111.000, nous en parlerons dans un instant avec nos invités.
01:15Si l'emploi semble être devenu le nouvel indicateur prioritaire de la Fed et des marchés, nous regarderons également aux Etats-Unis toujours les indicateurs d'activité avec notamment l'indice ISM dans le secteur des services.
01:28L'indice d'activité qui ressort à 53,3 points en août avec notamment une composante emploi qui affiche là aussi un léger recul.
01:35On passe de 51,1 points en juillet à 50,2 points en août contre 50,5 attendus.
01:42Des statistiques qui interviennent après la publication du même indice dans le secteur manufacturier qui lui ressortait à 47,5 points pour le mois d'août.
01:50Nous reviendrons donc en plateau sur la santé de l'économie américaine avant de comprendre ou en tout cas de tenter de comprendre également les drivers économiques et financiers dans le reste du monde.
02:01Et puis enfin dans la dernière partie de l'émission dans marché à thème, nous nous demanderons avec Jean-Jacques Ohana, consultant indépendant et membre du board de la fintech AI4Alpha,
02:11si nous sommes en train de changer de paradigme sur les marchés financiers face notamment au contexte de baisse de taux mais aussi de surperformance des valeurs défensives
02:19tandis que les stars de la tech et notamment de l'intelligence artificielle marquent le pas malgré de bons résultats.
02:25On se retrouve tout de suite sur le plateau de SmartBourse.
02:31Et nous commençons comme d'habitude cette émission avec Tendance, mon ami, le résumé complet de l'actualité boursière du jour proposée par Pauline Grattel.
02:44Bonsoir Pauline.
02:45Bonsoir.
02:46Merci d'être avec nous dans SmartBourse. Aujourd'hui Pauline, les bourses européennes sont dans le rouge.
02:50Oui et le CAC 40 plus précisément repasse largement sous les 7500 points après déjà deux séances compliquées cette semaine.
02:58Dans le cœur de l'actualité française, après 51 jours d'attente, Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier, membre du parti Les Républicains, pour succéder à Gabriel Attal au poste de Premier ministre.
03:09Après cette annonce, le rendement de l'obligation française à 10 ans tourne autour de 2,90%. Le rendement de l'obligation allemande de même échéance est autour de 2,20%.
03:19Le spread OAT-Bund se détend très légèrement au moment de la nomination de Michel Barnier d'environ 3 points de base.
03:26Côté Macron, Pauline, la statistique de la journée, la statistique attendue aujourd'hui, c'était le rapport ADP sur l'emploi privé du mois d'août aux Etats-Unis.
03:33Et ce qu'il en ressort, c'est que le marché du travail américain continue son ralentissement au mois d'août.
03:38Le secteur privé a créé moins d'emplois que prévu, 99 000 précisément. C'est le nombre le plus faible depuis 2021.
03:46Le consensus tablait sur 144 000 et les chiffres du mois de juillet sont révisés à la baisse de 11 000.
03:52C'est le cinquième mois consécutif que les créations d'emplois ralentissent.
03:55Après cette publication, le rendement de l'obligation à 10 ans américaine perd environ 3 points de base pour tourner autour de 3,73%.
04:03Et on en parlait en introduction, l'autre statistique attendue aujourd'hui, c'était l'enquête ISM dans le secteur des services.
04:08Oui, pour le mois d'août, il ressort à 51,5, supérieur au consensus et au mois précédent où il s'établissait à 51,4.
04:15On les commentera dans un instant. Du côté de la micro à présent, Biomérieux publie ses résultats du premier semestre.
04:21Oui, l'entreprise fait état d'une croissance organique de son chiffre d'affaires de presque 10% à 2 milliards d'euros contre 1,7 million l'an dernier.
04:29Le groupe en profite aussi pour relever ses perspectives annuelles.
04:32Biomérieux s'attend à ce que ses ventes progressent désormais de 8 à 10% en données organiques contre 6 à 8% annoncées initialement.
04:40Les investisseurs saluent ces résultats et le titre figure en hausse de plus de 3%.
04:45Et en hausse également mais au sein du SRD cette fois-ci, c'est Voltalia le producteur d'énergie renouvelable, Pauline.
04:50Oui, en forte hausse même puisque le titre gagne 9% après la publication de ses résultats semestriels encourageants.
04:56Sur la période, Voltalia fait état d'un chiffre d'affaires en augmentation de presque 30% à environ 250 millions d'euros.
05:03Aux antipodes, on trouve les valeurs du luxe qui sont toujours à la traîne aujourd'hui, particulièrement Hermès, Lanterne Rouge, du CAC 40 et du SBF 120.
05:12Avec un titre en recul de plus de 6%, le groupe est pénalisé par les signaux d'enlisement de l'économie chinoise.
05:19Et pour finir, Pauline, quel programme boursier pour demain ?
05:22Demain, les investisseurs auront les yeux rivés sur la publication du rapport officiel sur l'emploi du département du travail américain pour le mois d'août.
05:31En zone euro, on prendra connaissance de l'estimation finale du PIB pour le deuxième trimestre.
05:36Voilà donc tendance mon ami, le résumé complet de l'actualité boursière du jour proposée par Pauline Grattel.
05:50Et c'est parti pour Planète Marché, une quarantaine de minutes ensemble pour décrypter les tendances mais aussi les actualités sur la planète finance.
06:00Ce soir, trois invités pour tenter de décrypter ces marchés financiers.
06:04Éric Venet nous accompagne. Tout d'abord, bonsoir Éric Venet.
06:06Bonsoir Nicolas.
06:07Vous êtes directeur de la gestion de Montbleu Finance.
06:09A vos côtés, on a le plaisir d'accueillir également Igor Demac.
06:12Bonsoir Igor Demac.
06:13Bonsoir Nicolas.
06:14Vous êtes dirigeant associé chez Vital Epargne.
06:16Enfin, on a le plaisir d'accueillir Jean-François Robin.
06:18Bonsoir Jean-François Robin.
06:19Bonsoir à tous.
06:20Directeur de la recherche chez Natixis.
06:22Je vous propose de commencer avec vous Jean-François Robin.
06:25Une question assez ouverte pour commencer, pour poser le décor après cet été un petit peu chahuté sur les marchés financiers.
06:31Il y a une semaine, quand on regardait les marchés européens ou américains, on se disait si on était parti en vacances au mois d'août et qu'on était revenu à ce moment-là, on aurait pu se dire que rien ne s'était passé.
06:41Et puis finalement, on sent quand même un peu plus, beaucoup plus de fébrilité sur les marchés financiers dans la lignée de ce qu'on a pu vivre au mois d'août Jean-François Robin.
06:48Oui c'est ça, on retombe un petit peu sur les petites interrogations qui avaient déclenché ce mouvement de marché du 5 août, mais avec sans doute une liquidité, avec des choses qui expliquaient cela.
06:57Il y a plein de raisons pour revenir sur cet épisode-là.
07:00C'est un peu différent aujourd'hui.
07:01Et ce qui est très différent aujourd'hui, notamment, c'est qu'il y a la Fed qui est après et pas avant les événements.
07:06Ce qui s'est passé en août, c'est que la Fed avait dit finalement, moi je ne baisse pas les taux et je les baisserai que si le marché du travail se dégrade.
07:13Et pof, juste après on avait une dégradation du marché du travail.
07:15Là on retombe là-dessus, pourquoi ? Parce qu'on vous l'avait dit juste avant, Pauline le disait, il y a un certain nombre de statistiques qui s'enchaînent qui ont laissé penser que le marché du travail est en train de se dégrader.
07:24Et on a toujours des taux d'intérêt de la Fed qui sont à 5,25 pour le Fed Funds, la borne haute.
07:32Et donc ça c'est quand même un taux réel assez élevé quand même.
07:34Et donc on se demande un petit peu si la banque centrale américaine n'est pas un petit peu beyond the curve, qu'elle n'aurait pas dû aller un petit peu plus vite.
07:39Et on a toutes ces anticipations de marché, on est à plus de 110 points de base de baisse des taux cette année.
07:44Ce qui a un petit peu laissé penser que la Fed serait en retard et qu'elle devrait rattraper ce retard avec sans doute des mouvements de 50 points de base au cours du reste de l'année.
07:52Donc on a une espèce de nouveau de cette idée que l'économie américaine ralentit très fortement et que le marché dans l'emploi est en train de se dégrader.
08:01Et on sait, lors de Jackson Hole, Jérôme Poel a dit, maintenant on fera tout ce qu'il faut, we do anything we can pour soutenir le marché du travail.
08:12Donc on sent bien que c'est vraiment son indicateur clé.
08:15C'est le driver maintenant.
08:16C'est le driver, c'est plus l'inflation. Et pourquoi c'est plus l'inflation ? Parce que l'inflation elle est déjà revenue à 2,5, pareil en Europe.
08:21Et donc la banque centrale se concentre sur son deuxième mandat aux US qui est l'emploi.
08:24Et donc on a cette espèce de focus des marchés sur les dégradations de l'emploi.
08:29Et aujourd'hui, force est de constater dans les différents chiffres que ça se dégrade.
08:32Est-ce que ça se dégrade tant que ça ? On pourrait en discuter, nous on ne pense pas.
08:35Mais voilà, on a quand même une vraie normalisation du marché du travail avec une remontée sans doute du taux de chômage encore demain.
08:44Donc on a entendu pendant longtemps un certain nombre d'experts nous dire, attention aux effets de second tour sur l'inflation.
08:50Justement lorsque les hausses de salaire seront passées, est-ce qu'ils pourraient maintenir une inflation élevée ?
08:54Là on a un marché de l'emploi qui se dégrade un petit peu, un marché du travail qui se dégrade un petit peu.
08:59Et ça n'est pas une bonne nouvelle, ça aurait pu être une bonne nouvelle.
09:01On aurait pu se dire, effectivement, le travail est fait et on va aller vers ce soft lending.
09:06Non, finalement le marché ne le voit pas comme une bonne nouvelle.
09:08Oui, c'est jamais une bonne nouvelle de voir les marchés du travail se dégrader.
09:11Maintenant, encore une fois, deux remarques.
09:13La première remarque, c'est qu'on était à un plus bas de 3,4, on est à 4,3.
09:18Je me souviens, il y a encore une dizaine d'années, il y avait toutes les analyses des prix Nobel.
09:22Gordon, par exemple, qui disait, le taux de chômage ne pourra jamais passer sous les 6,5.
09:27Ce que je veux dire par là, c'est qu'aujourd'hui, il y a autour de 4, 4,5.
09:30Le taux de chômage, il reste quand même très, très, très bas historiquement.
09:33Ça, c'est la première chose.
09:36Et puis, cette dégradation du marché du travail, quand même, elle est aussi à relativiser.
09:41Justement, dans les chiffres qu'on voit, même hier, dans ce qui a déclenché un petit peu le mouvement du marché,
09:46on voit que les taux de démission repartent un peu à la hausse.
09:48Donc, si le marché était très, très, très dégradé, on ne démissionnerait pas.
09:51On voit que, typiquement, la composante emploi dans l'ISM service continue d'être positive.
09:57Donc, ça ne laisse pas penser à une forte dégradation, à un écroulement encore.
10:02L'effet IA sur l'emploi, on n'y est pas encore.
10:05Et puis, dernière remarque, c'est quand même cette dégradation-là, elle n'est pas souhaitable.
10:13Mais c'était vraiment ce que vous disiez, c'est-à-dire que l'effet, notamment sur les services,
10:17c'était de se demander si on n'allait pas avoir des hausses de salaires qui resteraient durablement élevées.
10:20Or, ce qu'on voit aujourd'hui, c'est que le marché du travail se normalise sans s'écrouler.
10:24Et dans le même temps, vous avez plutôt les salaires qui se calment.
10:26C'est un indicateur qu'il faudra suivre demain.
10:28Mais vous regardez ce qui se passe aux États-Unis ou en Europe.
10:30On a encore perdu plus d'un point.
10:32On est passé de 4,6 à 3,5.
10:34Et puis, l'année prochaine, on attend encore plus bas.
10:36Donc, on voit bien que les salaires qui avaient un petit peu un effet rattrapage
10:38et qui sont aujourd'hui plus élevés que l'inflation, sont quand même en train de se calmer.
10:42C'est vraiment très, très, très conforme à ce qu'on avait vu dans les autres épisodes historiques
10:46de fort hausse de l'inflation très rapide comme ça.
10:49C'est qu'en fait, les salaires le rattrapent et finissent finalement par redescendre gentiment.
10:53C'est un petit peu ce godly luck scénario quand même, à mon avis,
10:56qui est plutôt en train de se faire plutôt qu'une espèce de récession qui arrive aux États-Unis.
11:00Nous, on vient, on l'a publié cet après-midi, on vient de réviser la hausse des chiffres de croissance
11:04pour les États-Unis à 2,4.
11:06Donc, on n'est pas dans un truc récession.
11:08On est au-dessus du potentiel.
11:09Il y a une normalisation du marché du travail.
11:11Honnêtement, quand vous avez 7% de déficit sur PIB encore aux États-Unis,
11:15ce serait quand même dommage de ne pas avoir au moins 2% de croissance.
11:17On y reviendra dans un instant.
11:19Éric Venet, peut-être même question un peu ouverte.
11:21Comment est-ce que vous vivez cette rentrée avec peut-être un angle un tout petit peu différent ?
11:25C'est qu'on a vu beaucoup plus de volatilité sur les marchés cet été
11:28avec cette excuse ou en tout cas cette explication qu'on pouvait donner aussi.
11:32Moins de volume explique des mouvements plus importants.
11:34Puis finalement, on voit que ça continue à la rentrée.
11:36Est-ce que c'est en train d'annoncer un changement de manière d'apprécier le marché
11:40en ce début d'année ?
11:42Il y a un facteur qu'on n'a pas évoqué, c'est l'IA et le Nasdaq.
11:47En fait, on s'est un petit peu interrogé sur la soutenabilité de cette hausse.
11:53Je me souviens qu'il y a deux mois, tout le monde était chaud sur Nvidia.
11:59On a eu quand même une alerte très forte.
12:02Parce qu'on a eu justement un changement de la politique monétaire japonaise
12:06qui a fait qu'on empruntait du Yen pour rien du tout et on le plaçait sur le Nasdaq
12:11et on gagnait dans les deux sens.
12:13Et quand la Boche a dit non, je vais être obligé de remonter les métaux, c'était la seule,
12:17il y a eu un mouvement énorme de retrait.
12:21On a dû vendre ce qui a forcément bien marché, y compris le Nasdaq.
12:26Puis quelques interrogations également, parce que tout l'argent qu'on a mis dans Nvidia,
12:33il va falloir la rentabiliser dans l'IA.
12:35Et on a commencé à avoir quelques doutes dessus.
12:38Donc ce qui était quasiment évident de gagner de l'argent est devenu moins évident.
12:43Il y a ça, vous rajoutez des mouvements de change de façon impressionnante,
12:48plus du coup, on a rajouté la cerise sur le gâteau,
12:52mais on l'explique comme ça aujourd'hui, sur,
12:55ah oui, mais est-ce qu'on n'a pas trop attendu pour baisser les taux ?
12:59Est-ce que finalement, jusqu'à maintenant, tout est nickel,
13:02puisqu'on a ralenti l'activité, l'inflation est battue,
13:05mais est-ce que ça ne va pas craquer d'un seul coup d'avoir trop attendu de baisser les taux ?
13:10Voilà, c'est un mix des trois.
13:12Et la répétition du mois d'août, elle est aujourd'hui en moindre,
13:17mais elle nous permet de comprendre ce qui se passe.
13:20C'est-à-dire que pour moi, toutes ces grosses tendances,
13:24les grosses valeurs Megacap, on se dégage un peu,
13:28on prend son bénef pour aller soit en cash, soit pour se répartir.
13:34On voit finalement le marché aujourd'hui être un peu moins concentré,
13:38enfin moins de concentration, pour aller un peu plus se diffuser,
13:42si on croit que la récession n'est pas pour demain.
13:46Ce qui serait plutôt une bonne nouvelle, un marché un peu moins concentré pour des stockpickers ?
13:50C'est pour ça que moi je pense que c'est une très bonne nouvelle.
13:54Bon, effectivement, la croissance va être révisée, on n'est pas en récession,
14:00donc ne même pas très forte, on voulait juste un ralentissement.
14:04Là, c'est normal qu'on s'interroge sur est-ce qu'on n'a pas été trop trop loin,
14:08mais à mon avis ça passera dans quelques jours.
14:11Donc toute cette phase de stress sur les marchés, finalement c'est temporaire,
14:15ce que vous nous dites, on se réaligne à la rentrée ?
14:18C'est juste un réajustement.
14:21Mais je ne pense pas qu'il y ait plus de stress que ça sur la macro,
14:26et donc sur les marchés financiers.
14:28Vous mentionnez effectivement la décision de la BOJ de remonter ses taux,
14:33à l'heure où effectivement les banques centrales occidentales,
14:36notamment aux Etats-Unis ou en Europe, sont plus dans une dynamique de baisse de taux,
14:40ça c'est de nature à inquiéter, alerter,
14:44c'est la ligne du Japon effectivement qui fait face à une inflation qui fait passer par temps ?
14:49Sauf qu'à chaque fois, il y a un effet de overshooting, de surréaction,
14:54et toutes les yens qu'on a empruntées, il va falloir les rembourser,
14:58mais si le yen serait apprécié, vous avez intérêt à rembourser assez vite
15:02pour ne pas vous laisser piéger,
15:04donc c'est juste pour moi un mouvement global de capital sur les marchés.
15:09Igor Demac, chez Vital Epargne, comment est-ce qu'on vit cette rentrée ?
15:13Un peu chahutée quand même pour les marchés,
15:15avec un certain nombre d'investisseurs particuliers qui doivent se poser la question,
15:19c'est arrivé en août, ça recommence en septembre, qu'est-ce que je fais ?
15:23La volatilité c'est toujours l'ennemi du client et l'ami du gérant,
15:27c'est vrai que quand elle est très très forte comme en août,
15:29ça inquiète quand même aussi un peu le gérant.
15:32L'année précédente ou les mois précédents, on était sur un balancier
15:36entre un leader, un theme leader qui était Nvidia, les techno,
15:40et puis sur l'autre côté de la balance, il y avait l'inflation, le taux,
15:43il y a en fait, le cœur de notre histoire à tous, c'est la croissance américaine,
15:48puisque c'est ça qui drive absolument tous les mouvements macroéconomiques
15:52et les mouvements même boursiers, parce que je ne veux pas minorer ce qui s'est passé au Japon,
15:56mais le Japon c'est un phénomène monétaire tout à fait particulier depuis 30 ans.
15:59Ce n'est pas non plus le cœur du réacteur financier mondial,
16:03c'est quand même le dollar et les échanges entre la Chine et les Etats-Unis,
16:07même si le Japon est un peu entre les deux.
16:09C'est le grand banque centrale qui prend une décision différente que la Fed ou la BCE.
16:13Oui, mais je pense que si la Fed prend une mauvaise décision,
16:16là je pense que les effets seront beaucoup plus importants pour nous.
16:19Effectivement.
16:20Donc on est là à se poser la question de savoir comment se porte la croissance économique américaine
16:26et pourquoi l'emploi c'est important, parce qu'en fait il n'y a plus de réserve d'épargne maintenant.
16:30Donc les Américains ont consommé leur épargne, le taux d'épargne est quasiment au plus bas.
16:34Et donc comme c'est une économie qui consomme,
16:36et que les économies modernes sont des économies qui consomment,
16:39il faut que les employés aient de l'emploi et du revenu.
16:42Et donc c'est ça la question centrale.
16:44Et c'est pour ça que la Fed est beaucoup plus attirée par ce type de mandat sur le travail que la BCE.
16:50Mais on a cette question.
16:52Qu'est-ce qui va venir alimenter la croissance en 2025 ?
16:55Je pense qu'effectivement pour l'instant les prévisionnistes sont quand même relativement optimistes.
16:58Donc on n'a pas une récession, puis une récession,
17:00c'est deux trimestres d'affilée, puis ça dépend de son ampleur,
17:03il faut prendre un peu de recul.
17:05On sait que les moteurs sont moins importants maintenant,
17:07la Chine est confrontée à des problèmes systémiques, structurels,
17:11qu'elle nettoie son système bancaire.
17:13Donc c'est un peu toutes ces questions qui se parachutent et puis s'entrechoquent en cette rentrée.
17:19Puis on a l'élection américaine qui est quand même aussi quelque chose à avaler, je dirais, pour les marchés.
17:24Je ne dis pas qu'il faut préempter des positions de trading,
17:27mais on sera peut-être rassuré ou pas, mais en tout cas l'événement se sera passé.
17:31Et les marchés, ils ont besoin de certitude.
17:33Bien sûr.
17:34Et ça, c'est malheureusement pas tout de suite, c'est dans deux mois, enfin un mois et demi.
17:39Donc on a une rentrée un peu agitée.
17:41Les résultats des entreprises sur les valeurs technologiques,
17:44le problème c'est que si on regarde la part des dépenses informatiques dans le PIB,
17:49en fait on est dans une proportion qui est tout à fait assemblable à la moyenne.
17:53Donc l'IA n'a absolument pas déclenché des mouvements d'investissement massifs,
17:56comme ça avait été le cas dans les années 2000, Internet.
17:58Et le rythme de croissance non plus des dépenses dans l'informatique suit sa moyenne.
18:03Donc vous voyez en fait, on est dans une caractéristique de bulle,
18:07mais c'est difficile de sortir la bulle, parce qu'il y a tellement d'argent coincé.
18:11Et il y a deux marchés actions.
18:12Il y a un marché action qui est tech, qui marche.
18:14Et un autre marché action, il y a un compartiment A et un compartiment B qui est à la traîne.
18:18Et c'est encore plus vrai en Europe, puisqu'en Europe, on n'a quasiment pas de tech.
18:22Donc ça, c'est vrai que le rééquilibrage, mais il ne faut pas qu'il soit trop violent,
18:27parce que si la bulle tech explose, il y a tellement d'enjeux, tellement de liquidités,
18:31personne ne résistera.
18:32Le seul argument, moi, qui me fait dire que ça ne peut pas exploser d'abord,
18:36c'est parce que c'est l'expression même de la puissance américaine.
18:39Donc ça voudrait dire une dégradation du ressenti de la croissance américaine, de son pouvoir.
18:47Bon, il est fragile, parce que l'Amérique vit au crochet du monde quand même,
18:50avec des gros déficits, mais tant que la croissance tient,
18:52j'allais dire, le scénario de marché de l'investisseur, il peut tenir.
18:55Après, ce n'est pas une bulle, parce qu'en fait...
18:57Oui, c'est ce que j'allais dire, il y a des résultats.
18:59Il y a des résultats, oui.
19:01Mais une bulle, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des bénéfices,
19:03ça veut dire que la valorisation des bénéfices est probablement déconnectée,
19:08en tout cas de la valeur ajoutée apportée à l'économie.
19:10Et moi, ce que je regarde, quand je regarde la part des investissements dédiés à l'IT,
19:14ça n'a pas bougé par rapport à la médiane et la moyenne...
19:16Oui, on a peut-être un peu trop anticipé l'impact à court terme, effectivement,
19:19de l'intelligence artificielle, et on se rend compte que ça va être long.
19:21L'intelligence artificielle, ce n'est pas le moteur à explosion.
19:23Si vous regardez ce que le moteur à explosion a impliqué dans la chaîne industrielle mondiale,
19:28rien à voir.
19:29Donc, pour l'instant, c'est évidemment un progrès,
19:32mais pour moi, une émanation d'Internet et de la virtualisation,
19:35mais aujourd'hui, ça n'a pas changé les dynamiques d'emploi.
19:38Le télétravail l'a changé.
19:40Et c'est cette prise de conscience qui vient expliquer aussi, finalement,
19:43un des facteurs explicatifs en plus du stress qu'on a sur les marchés à l'heure actuelle ?
19:47C'est-à-dire ?
19:48C'est cette prise de conscience, effectivement, que l'intelligence artificielle, ça prendra plus de temps ?
19:52Oui, ça va prendre plus de temps.
19:53Après, il y a de la normalisation de niveau de valo,
19:56et puis, comme toutes les sociétés qui sont chèrement valorisées,
19:59il faut délivrer des perpétuités de croissance très importantes.
20:03Et être en ligne avec le consensus des analyses, c'est tout.
20:06Après, vous pouvez payer 50 fois une valeur qui fait 50% de croissance du bénéfice tous les ans,
20:10il n'y a pas de souci.
20:11Le paye est un.
20:12Mais bon, il faut le faire.
20:13Eric, venez.
20:14Ce qui a changé, c'est qu'auparavant, vous aviez toujours ces interdits du microéconomique
20:18et puis le reste du marché qui ne faisait rien,
20:20mais vous aviez une sécurité, vous aviez sur lien la tech.
20:22Oui, c'est ça.
20:23Sauf que c'est moins sécure.
20:25Donc, c'est un peu plus compliqué.
20:27Donc, la tendance, c'est que si vous avez vraiment besoin de cash très rapidement,
20:30vous prenez vos bénéfices.
20:31Et puis, ce qui, pour moi, laisse de la place,
20:34si le marché macroéconomique délivre,
20:37sur le reste.
20:38Pour moi, c'est un rééquilibrage.
20:40Et c'est ça, si c'est de la bonne explication.
20:43Avec la baisse des taux, les produits d'intérêt vont avoir moins d'appétence.
20:49Le Japon, c'est volatil.
20:51Le Nasdaq, c'est moins sécure.
20:54On va dire que l'Europe, c'est super,
20:56mais comme on lui dit ça tous les ans,
20:57et que tous les ans, ça déçoit,
20:59et qu'on voit la gouvernance européenne,
21:01et je ne parle même pas de la gouvernance française,
21:02c'est compliqué aujourd'hui de trouver une zone de confort.
21:05Jean-François Robin.
21:07En tout cas, c'est clair que c'est un marché hyper concentré sur la tech.
21:10L'année dernière, 87% de la perte du S&P, c'est l'été.
21:13C'est les fameux 7 magnifiques, les 5, etc.
21:15Puis, on les enlève au fur et à mesure de leur sous-performance aujourd'hui.
21:18Mais l'année dernière, les 7 magnifiques font presque 90% de la perte du S&P.
21:21Donc, il y a une telle concentration du marché action dans une valeur,
21:24c'est un truc qu'on n'a pas vu depuis,
21:26même Général Electric, même à la grande heure,
21:28de toutes les grandes actions du S&P.
21:32On n'avait jamais vu une telle concentration de la performance.
21:34Et donc, aujourd'hui, la question que soulevait Igor,
21:37sur est-ce que ça a une vraie valeur ou pas,
21:39que vous disiez tout à l'heure, tous les deux,
21:41il y a vraiment ça.
21:42C'est ce que disait Robert Solow en 1987,
21:44on voit les ordinateurs partout, sauf dans les statistiques.
21:48Est-ce qu'on rejoue ce truc-là, ou pas ?
21:50Robert Solow a le prix Nobel,
21:52mais 5 ans après, on voit la productivité qui explose,
21:55avec quand même l'Internet.
21:57Ce n'est pas le moteur à l'explosion, mais quand même.
21:59Et aujourd'hui, ce qu'on commence à voir,
22:01je le disais tout à l'heure,
22:02on n'est pas encore de l'effet de l'IA dans l'emploi aux US.
22:04En revanche, on commence à en voir quelques annonces,
22:06encore aujourd'hui, encore dans la banque.
22:08Et puis demain, sans doute, malheureusement,
22:10mais le call center d'Orange au Maroc,
22:12où les 300 000 Philippines qui bossent pour l'IA générative,
22:16pour faire bosser les robots, pour les faire progresser,
22:18probablement que c'est les premiers qui vont être...
22:21On ne les verra pas, dans les statistiques US peut-être,
22:23mais je pense quand même que l'impact sur la productivité
22:26de l'IA générative, il va être assez fort.
22:28Nous, on l'utilise chez Natixis déjà.
22:30On fait nos... On lui demande,
22:32on met les rapports de la Commission européenne du FMI,
22:34150 pages, on lui demande,
22:36résume-moi ça en 5 points.
22:38Évidemment, je gagne du temps,
22:39et peut-être que ça me fait quand même gagner en productivité,
22:42quand même, à la fin.
22:43Donc moi, je crois que c'est tellement vite diffusé,
22:45encore une fois,
22:46chaque GPT, c'est 180 millions d'utilisateurs,
22:48il y a 5 milliards de personnes qui ont Internet,
22:50ça peut se diffuser quand même beaucoup plus vite
22:52que n'était le moteur à l'explosion,
22:53qui a mis 100 ans à vraiment impacter toutes les économies.
22:56Éric Venet, allons sur ce sujet,
22:58l'IA, vu qu'effectivement, ça fait partie des facteurs explicatifs.
23:01Le sujet, ce n'est pas la diffusion, on est d'accord.
23:04C'est comment rendre rendable tous les...
23:06Enfin, c'est massif.
23:08Donc, les 5 clients d'NVIDIA mettent un paquet d'argent,
23:13donc cet argent-là, il va être immobilisé un certain temps,
23:16parce qu'avant de le rendre à NVIDIA...
23:17Oui, c'est des gros investissements.
23:18Oui, oui, c'est des milliards.
23:21C'est ça.
23:22Donc avant, je crois qu'il y a un trou dans le temps,
23:24avant que ça revienne sous forme de bénéfices dans les entreprises
23:28ou d'une augmentation de la productivité,
23:31ça va prendre un certain temps.
23:33Alors ça, c'est la macro, c'est différent des marchés.
23:35Moi, je ne suis pas un spécialiste des valeurs,
23:36mais typiquement, à mon avis,
23:37ce qui est intéressant, ce n'est pas de regarder NVIDIA,
23:38enfin, c'est très intéressant de regarder NVIDIA,
23:40parce qu'à mon avis, lui, il est vraiment...
23:42Oui, à mon avis, lui, ils ont mangé leur pain blanc,
23:44parce que là, ça y est, ils ont chopé la marge,
23:47comme très classiquement,
23:48et puis évidemment, ça va être moins le cas dans le futur.
23:51Ce que je trouve très intéressant,
23:52c'est ce qui se passe chez Intel,
23:53qui met 50 milliards sur les puces
23:55pour essayer de rattraper son retard.
23:56Est-ce que c'est ça qui va le tuer ?
23:58Et finalement, Intel, qui nous dit
23:59« je licencie 15 000 personnes, c'est parti »,
24:01ça ne rapporte pas autant que ça donnait ?
24:03Ou au contraire, à la fin, Intel va réussir à remonter la pente
24:07et un petit peu refaire de la compétition,
24:09là où il n'y en a plus aujourd'hui,
24:10au profit de Nvidia.
24:11Et donc, il y a quand même cette histoire.
24:13Est-ce que les investissements,
24:14parce qu'il y a plein d'études qui montrent ça,
24:15c'est que même après l'explosion de la bulle Dotcom,
24:18dans 2000, il y a plein de boîtes qui ont fait faillite,
24:22mais en revanche, toutes les infrastructures de télécom
24:27qui ont permis de mettre tout ça en place,
24:29parce qu'on investissait massivement là-dedans,
24:31à la fin, ça a fait les gains de productivité d'Internet,
24:33même s'il y a plein de boîtes qui ont fait défaut.
24:35Encore une fois, l'infrastructure était là.
24:37Et aujourd'hui, c'est ça qui va être intéressant.
24:38Est-ce que toutes ces puces,
24:39tous ces trucs qu'on va faire,
24:41ça va peut-être faire tuer quelques compagnies,
24:43mais à la fin, ça restera.
24:44Et donc, on aura sans doute une diffusion de l'IA générative,
24:47à mon avis, qui va avoir un impact sur la productivité.
24:49Et donc, sur la valorisation des boîtes,
24:51il y a un autre débat,
24:52mais sur la macro, je pense qu'on va l'avoir.
24:54Éric Venet, ça veut dire que finalement,
24:55l'intelligence artificielle n'est plus le seul secteur
24:58où on devait absolument aller
25:00si on voulait faire de la performance,
25:01effectivement, sur les derniers mois,
25:03et qui concentrait particulièrement la performance.
25:05Et à côté de ça, finalement,
25:07les entreprises doivent investir massivement en IA
25:09si elles veulent rester dans la course, entre guillemets,
25:12sur les prochaines années.
25:13C'est comme ça qu'il faut le comprendre.
25:14C'est pour ça que c'est une bulle.
25:17La trade, c'est qu'il faut y être,
25:20sauf qu'avant de pouvoir la rentabiliser,
25:23si on ne veut pas être mort demain,
25:24il faut y aller quand même.
25:26Alors, il faut se méfier,
25:27parce que quand JP Morgan a mis,
25:28je ne vais pas citer,
25:29mais quelques grosses banques américaines
25:30ont mis Banco sur le métavers
25:32en se disant « je mets mes agences bancaires, etc. »
25:34Je ne peux pas comparer les deux.
25:37Je suis d'accord avec vous.
25:41C'était évident qu'il fallait investir dans le métavers.
25:43Dieu merci, tout le monde ne l'a pas fait.
25:45Ce qui a changé pendant l'été,
25:47c'est que ces interrogations-là,
25:49on ne les aurait pas eues.
25:53J'ai posé juste une question à l'indien,
25:55mais c'était un sacrilège.
25:59Encore une fois, la boîte est superbe.
26:01Et donc, tout le monde devait être dedans.
26:03Et il y en a encore plein.
26:05Moi, j'ai été, parce que je ne maîtrise pas le dossier.
26:07Mais on s'interroge.
26:09Donc, apparemment, on s'interroge.
26:11Ça implique une moindre sécurisation sur le dossier.
26:15Mais qu'est-ce qui a changé cet été ?
26:16Parce que les résultats étaient très bons.
26:18Excusez-moi, les intervieweurs.
26:20Comment rentabiliser ?
26:21On s'est rendu compte,
26:22on a pris un peu de recul,
26:23et on s'est rendu compte
26:24qu'on mettrait plus de temps
26:25à rentabiliser potentiellement
26:26des investissements d'intelligence artificielle.
26:27Ce n'est pas NVIDIA qu'on remet en cause.
26:29C'est la valo de NVIDIA.
26:30Oui, bien sûr.
26:31On est d'accord.
26:33De l'écosystème.
26:34Si on prend, par exemple,
26:35un secteur qui est lié à NVIDIA,
26:36puisqu'il en fait partie,
26:37c'est les semi-conducteurs.
26:38Semi-conducteurs, avec la loi de Moore,
26:40on sait qu'il y en a toujours plus,
26:42besoin de plus.
26:43Regardez les cycles de valo,
26:44les cycles de bénéfices,
26:45semi-conducteurs,
26:46ce n'est pas une bulle.
26:47Parfois, c'est vraiment tout en bas.
26:49Donc, il ne faut jamais oublier
26:51que la technologie Nokia a disparu.
26:53Les téléphones Nokia,
26:54ils n'existent plus.
26:55Donc, c'est très, très rapide.
26:57Toujours Bernard Arnault
26:59avec ses grands châteaux dans le Bordelais.
27:01Eux, ils seront peut-être là dans 100 ans.
27:03Modulo, l'impact climatique.
27:05Je ne suis pas un grand adorateur
27:07de l'intelligence artificielle.
27:09Je prends de l'intelligence humaine.
27:11De l'intelligence artificielle
27:13ou de l'intelligence artificielle en bourse ?
27:15En général, le terme est tellement hype
27:17qu'effectivement, tout investisseur
27:19est obligé d'y aller.
27:21Il y a plein d'autres domaines
27:23informatiques, sous-informatiques,
27:25où il y a déjà de l'intelligence mécanique,
27:27robotique, virtuelle.
27:28Internet, c'est une intelligence virtuelle.
27:30Le téléphone mobile, je pense que ça a plus changé nos vies
27:32que chaque GPT, à mon sens.
27:34Après, je suis peut-être un vieux dinosaure.
27:36Mais je pense qu'il faut faire attention.
27:38Le secteur des semis, c'est un secteur
27:40qui est très cyclique,
27:42qui est très volatil,
27:44qui est très dépendant d'autres évolutions technologiques.
27:46La voiture électrique en est une,
27:48mais ça ne vient pas des semis.
27:50Ça vient de Bruxelles,
27:52de la dimension écologique.
27:54Là, trop d'argent est attrapé dans ce thème,
27:56sur les gros. Après, en dessous,
27:58je pense qu'il y a des mid-cap, des small-cap.
28:00C'est pour ça que nous, on travaille pas mal
28:02dans tout ce qui est cyber-sécurité.
28:04Moi, je crois beaucoup plus à la cyber-sécurité
28:06comme thème qu'à l'IA.
28:08Même si on va mélanger les deux.
28:10Je ne suis pas spécialiste IT.
28:12Cette déconcentration du marché
28:14que vous décriviez tout à l'heure, Éric Venet,
28:16pourrait amener potentiellement...
28:18C'est beaucoup plus sain, bien sûr.
28:20Parce que là, vous êtes obligés,
28:22surtout pour des gérants quasi-indiciels, d'être quelque part.
28:24Et on vous dit, vous devez aller là.
28:26Donc, vous n'êtes plus du tout dans un choix
28:28libre et dans un exercice
28:30de stock picking et d'allocation.
28:32Mais ça n'ira que si on a de la visibilité.
28:34Là, on est dans une salle
28:36où il y a de l'instabilité,
28:38où c'était sûr, ça l'est moins sûr.
28:40On peut rajouter le luxe, pareil.
28:42Pour l'instant, avant de
28:44diffuser ailleurs, il faut qu'on ait une sécurité.
28:46Et la deuxième
28:48possibilité, c'est par exemple la baisse des taux.
28:50Si on est là, sûr, complètement sûr
28:52qu'on entame un cycle de baisse de taux,
28:54alors là, vous pouvez aller
28:56sur les secteurs qui vont profiter
28:58de la baisse des taux.
29:00Et c'est ce que
29:02j'attends depuis très longtemps.
29:04Est-ce qu'on est tous d'accord autour de cette table
29:06où il y a nos discussions
29:08qu'on entame un cycle de baisse de taux ?
29:10Ok, si c'est oui,
29:12de même qu'on était tous d'accord sur...
29:14Là, pour le coup, on commence à avoir une certitude.
29:16C'est oui, la réponse est oui.
29:18Un cycle jusqu'à la fin de l'année.
29:20Oui, sauf que la petite musique qu'on entend
29:22on a trop attendu
29:24et du coup, on a une récession.
29:26Et donc, cette récession, cette baisse de taux,
29:28ça ne va pas être salvatrice
29:30parce que...
29:32C'est son ampleur qui est questionnée.
29:34Elle ne va pas être salvatrice parce qu'on reste
29:36dans un scénario tranquillement de descente.
29:38Non, si on a une baisse de taux,
29:40mais qu'elle est trop forte,
29:42qu'on la juge trop forte,
29:44parce qu'on pense que du coup,
29:46la baisse va être moins trop forte,
29:48ce n'est plus un cycle d'investissement.
29:50Vous voyez ce que je veux dire ?
29:52Justement, question peut-être un peu caricaturale
29:54mais tous les trois, vous m'avez effectivement expliqué
29:56que globalement, vous restiez quand même
29:58sur un scénario assez positif sur l'économie américaine
30:00et de soft lending. Est-ce que du coup,
30:02une baisse de taux pratiquée par la Fed
30:04qui passerait de 25 à 50 points de base
30:06est si dramatique que ça, si jamais ça arrivait
30:08dans quelques jours, Jean-François Robin ?
30:10Alors, nous, notre scénario, c'est qu'il ne fasse pas 50
30:12et qu'il ne fasse que 25 en septembre et décembre.
30:14En revanche, nous, on est vraiment sur un cycle de baisse de taux
30:16qui va se poursuivre en 2025
30:18avec probablement une ampleur
30:20de pas loin de 200 points de base.
30:22Donc, c'est vraiment un cycle qui va venir.
30:24Pourquoi on dit ça ? Parce que nous, on a calculé
30:26au sein des services
30:28que le taux neutre de la Fed
30:30c'est-à-dire qu'il le rend
30:32pas accommodant ni restrictif,
30:34il est autour de 3,25. Donc, on peut baisser de 200 points de base
30:36avant
30:38d'arriver à ce taux neutre.
30:40Avant qu'on soit restrictif,
30:42accommodant, je veux dire.
30:44Donc, il y a vraiment de la place
30:46pour la Fed
30:48aujourd'hui pour baisser les taux.
30:50Et donc, pour ça, moi, je ne sais pas
30:52s'il ferait 25 ou 50. Le marché,
30:54encore une fois, price 110 points de base
30:56ce matin, c'est-à-dire que ça implique qu'il y a
30:58une baisse de 50 quelque part, sachant que
31:00Powell, comme pas mal de gouverneurs, ont dit
31:02qu'à priori, on commençait graduellement.
31:04Donc, sa graduelle est égale 25. C'est comme pour la BCE.
31:06Donc, il est 25 en septembre, ce qui impliquerait
31:08que vous aviez peut-être une 50 points de base
31:10au milieu des élections américaines présidentielles.
31:12Alors, moi, je ne suis pas du tout fan de ceux qui disent
31:14qu'il ne se passe rien autour des présidentielles
31:16puisque, historiquement, ce n'est pas le cas. Mais, quand même,
31:18d'aller accélérer le mouvement juste après,
31:20par exemple, l'élection américaine,
31:22ça rendrait un petit peu l'idée que la Fed
31:24est peut-être un peu politisée, etc.
31:26Je ne crois pas à ce truc-là. En revanche, voilà,
31:28pour répondre à la question, je pense
31:30qu'on est vraiment sur des cycles de baisse des taux.
31:32La Banque du Canada a baissé
31:34cette semaine de 25 points de base.
31:36Ils en ont sans doute encore trois dans l'année.
31:38La BCE a commencé. Ils vont en faire sans doute
31:40au moins deux cette année.
31:42La Banque d'Angleterre, la Riksbank,
31:44il y a l'ensemble des banques centrales du G7
31:46et de l'OCDE qui baissent les taux, quasiment,
31:48à l'exception du Japon, mais qui feront peut-être
31:50un petit 25 pour terminer
31:52leur cycle. Mais, quand même, on est dans
31:54un cycle baissier de taux. Ça ne veut pas dire qu'on retourne
31:56à zéro du tout, mais il y a bien 100,
31:58200 BP dans chaque grande banque centrale
32:00du G7 qui va arriver, je pense.
32:02Éric Venet, même question. Dans un scénario
32:04de soft lending, de résistance de l'économie
32:06américaine, est-ce que c'est si dramatique
32:08d'imaginer 50 points de base au lieu de 25
32:10dans quelques jours ?
32:12Si ce n'est que ça viendrait valider l'idée
32:14qu'on a peut-être un peu trop attendu ?
32:16Oui, mais la Fed,
32:18jusqu'à maintenant, a
32:20driver le marché de façon extraordinaire.
32:22On a explosé les taux et le marché
32:24ne s'est jamais écroulé.
32:26Donc, je fais confiance à la Fed
32:28pour, si c'est le cas,
32:30pour l'expliquer. Non, je n'ai
32:32pas de soucis là-dessus. Je ne pense pas
32:34qu'on ait demain matin une récession.
32:36Je ne crois pas à ce scénario
32:38de « on a trop attendu ».
32:40Parce que
32:42c'était évident qu'on allait avoir
32:44ces interrogations. Dès lors
32:46qu'on est dans un cycle
32:48de début
32:50de baisse des taux, on a toujours eu ces
32:52interrogations-là. Est-ce qu'on n'a pas trop
32:54attendu ? Parce que, vous savez, il faut 6 mois
32:56pour que ça soit dans l'économie.
32:58Non, pour l'instant, c'est
33:00bien dans le tube.
33:02Et le travail des banques
33:04centrales a été magnifique.
33:06Je ne vois pas pourquoi, demain, ça serait différent.
33:08Ça me fait penser à une phrase d'un prix Nobel, encore d'économie,
33:10pardon, d'Andreau, je disais.
33:12La croissance américaine
33:14ne meurt jamais.
33:16Seule la Fed la tue.
33:18Pour que la récession arrive aux
33:20Etats-Unis, il faut qu'il se passe quelque chose.
33:22Et souvent, c'est la banque centrale
33:24qui déclenche ce mouvement-là, parce qu'il y a eu de l'inflation,
33:26parce qu'il y a eu un choc pétrolier, parce qu'il y a eu plein de choses.
33:28Mais ça vient souvent de la banque centrale. Or, là,
33:30ce qu'on est en train de discuter, c'est qu'en fait,
33:32ils font 25 et 50. Mais là, ce n'est pas grave.
33:34C'est vrai que l'overshoot à la baisse, ce n'est pas ça
33:36qu'il faudrait. Oui, c'est censé soutenir l'économie, quand même.
33:38Ça aura un effet de second tour, de peut-être trop baisser.
33:40Mais c'est aussi un des arguments pour lesquels, nous, on pense qu'ils
33:42feront 25. C'est que, comme un certain nombre de gouverneurs
33:44votants l'ont dit récemment, il ne faudra surtout
33:46pas qu'on se mette à baisser les taux pour dire qu'on l'a trop fait
33:48pour remonter ensuite. Donc, on va y aller doucement, voir ce que
33:50ça donne. Mais voilà, ce n'est pas grave
33:52s'ils font 50. Ça paniquera un peu le marché.
33:54Sauf à ce que, justement, ils disent « Ok, on fait 50 là,
33:56mais après, ne vous inquiétez pas, c'est du gradualisme
33:58jusqu'à la fin de l'année. » Ils peuvent tout à fait avoir
34:00une communication comme ça. Ça me semble
34:02plus difficile que de commencer petit pas par petit pas
34:04et voilà, pour voir.
34:06Igor Demac,
34:08votre scénario, si tant est que, effectivement,
34:10vous ayez un scénario
34:12défini sur... Oui, c'est vrai
34:14que les erreurs de trajectoire monétaire sont
34:16catastrophiques pour les croissances,
34:18pas qu'américaines. Je pense qu'une des erreurs,
34:20ce n'est pas forcément une décision, mais c'est
34:22le laisser aller de l'endettement
34:24généralisé des économies, des bilans bancaires.
34:26Ça, maintenant, on a quand même des gardes
34:28fous. Mais ça, c'est une erreur
34:30de la Fed à l'époque
34:32de Lehman Brothers et aussi
34:34à l'époque de la zone euro. Donc ça, maintenant, on est
34:36à peu près munis. Après, je trouve que
34:38laisser des taux d'intérêt réels trop
34:40élevés trop longtemps,
34:42c'est aussi un facteur de déséquilibre
34:44des sociétés parce que ça crée
34:46une économie de rente financière. Et comme on sait
34:48qu'aux États-Unis, en fait, la sphère financière
34:50est ultra-dominante,
34:52vous n'avez plus intérêt à laisser votre cash
34:54travailler et l'épargne,
34:56si elle n'est pas utilisée, réinjectée
34:58dans le système de production, de la consommation,
35:00en fait, c'est mortifère parce que
35:02toute rente est déclinante et qu'à la fin,
35:04on a une économie qui est complètement statique.
35:06Et c'est pour ça, et on le voit plus en Europe
35:08parce qu'on a des difficultés d'accès au crédit,
35:10que l'immobilier souffre plus qu'aux États-Unis
35:12où là, il est plutôt en surchauffe, mais il y a un
35:14moment où il va falloir aussi calmer le taux
35:16d'intérêt d'emprunt. C'est important
35:18à mon sens de baisser les taux et dans
35:20un cycle avec une visibilité. C'est vrai que
35:22il faut donner une espèce
35:24de chemin parce que
35:26l'élection américaine est
35:28un sujet, en tout cas un sujet
35:30de politique internationale. Après,
35:32j'ai toujours dit que l'un ou l'autre, c'était les
35:34deux faces d'une même pièce. Je vais m'oublier que les
35:36Américains sont américains. Ils travaillent pour
35:38l'Amérique, démocrate ou république.
35:40Donc ça, c'est important,
35:42mais il faut un chemin parce que
35:44vous disiez, on doit faire
35:46confiance à la Fed, mais de toute façon, on n'a pas
35:48le choix.
35:50Je pense que
35:52la BCE a fait
35:54une bonne partie du travail
35:56de conscience et il faut
35:58redonner un petit peu de crédit aux
36:00économies, aux consommateurs. Le chemin, il n'est pas
36:02suffisamment clair aujourd'hui. Effectivement, on ne sait
36:04pas quel sera le... Non, parce que ça dépend
36:06de l'ampleur, de la faiblesse ressentie
36:08des économies parce qu'on n'est pas forcément
36:10dans une publication. Une fois que la croissance est publiée,
36:12le marché a déjà fait son travail.
36:14Il faut essayer de ressentir ce que peut
36:16être le niveau de croissance,
36:18en tout cas, cible.
36:20L'output gap, tout ça, bon, c'est
36:22très technique, mais
36:24la state de demain va peut-être être intéressante
36:26et l'emploi, c'est un indicateur retardé,
36:28mais c'est quand même un indicateur de santé
36:30d'une société consommatrice.
36:32Moi, je pense qu'on est dans cette phase-là
36:34et on va avoir une réponse au dernier trimestre
36:36sur la vigueur de l'économie américaine
36:38et un peu du reste.
36:40C'était clair après Jackson Hole.
36:42C'était clair.
36:44On baisse les taux.
36:46Ça l'est un peu moins
36:48sur ces interrogations de
36:50croissance, sur
36:52ces mouvements financiers qui ont fait que
36:54bon,
36:56le scénario est moins clair, mais c'est
36:58toujours le même scénario.
37:00Justement, mettons que
37:02le scénario se clarifie dans
37:04quelques jours et
37:06on a évoqué longuement effectivement ce sujet
37:08concentration des
37:10marchés, concentration des valeurs, notamment
37:12sur les sujets tech, voire
37:14intelligence artificielle.
37:16Un contexte économique avec
37:18des baisses de taux, on peut continuer avec vous,
37:20qu'est-ce que ça amènerait comme
37:22rotation sectorielle éventuelle,
37:24continuation de rotation sectorielle
37:26amorcée cet été,
37:28changement de paradigme presque sur
37:30les marchés ? Non, ce n'est pas changement de paradigme.
37:32C'est confirmation
37:34d'un scénario
37:36qu'on en espère
37:38depuis des mois.
37:40Je pense,
37:42je travaille là-dessus,
37:44les petites valeurs, dès que vous avez
37:46une baisse de taux écalée
37:48parfaitement,
37:50il y a une vision claire,
37:52c'est important, parce que
37:54on peut avoir un retour
37:56de valeur moyenne.
37:58Pour que le scénario macroéconomique soit
38:00assez fléché pour les small trades.
38:02Oui, parce que ça fait quand même un petit moment
38:04qu'on annonce que leur moment arrive.
38:06Ils se sont quand même repris.
38:08Après, ils n'ont pas démarré
38:10aussi fort.
38:12Oui, mais ça peut aller hyper vite.
38:16Il n'y a personne
38:18sur le marché, s'il y a quelques acteurs
38:20qui jouent ce thème-là,
38:22comme on est à la cave,
38:24ça peut aller très vite. Pour moi,
38:26si j'avais quelque chose à faire, ça serait là.
38:28Plus que sur des valeurs
38:30industrielles, des valeurs défensives.
38:32Pour moi, ça ne change pas grand-chose.
38:34Il y a l'agro, les boissons qui n'ont pas du tout
38:36profité et qui sont un peu
38:38en retard avec les problématiques
38:40de guerre commerciale.
38:42Il faut qu'on soit sûr qu'il n'y ait pas
38:44de ralentissement de la croissance.
38:46Mais elles sont quand même, en termes de perf,
38:48assez attaquées. Il y a des choses,
38:50mais c'est plus
38:52difficile en début d'année de trouver
38:54des safe haven.
38:56Je pense que les small and mid,
38:58moi, européenne ou le Russell 2000,
39:00des thèmes cybersécurité, certes c'est
39:02cher, mais il y a des choses
39:04à faire sur le marché d'action.
39:06En tout cas, les marchés européens ont bien baissé.
39:08Il y a des niveaux de valeurs qui ne sont pas
39:10en moyenne ou sur des secteurs industriels
39:12qui ne sont pas délirants par rapport
39:14à leur médiane. Après,
39:16il faut croire en l'économie, il faut croire en marché financier,
39:18il faut croire en l'Europe,
39:20en notre nouvel gouvernement. Il y a plein de choses.
39:22La confiance.
39:24Pour consommer, il faut être
39:26confiant dans l'avenir et pour investir aussi.
39:28Des concentrations, ou en tout cas
39:30un peu moins de concentrations
39:32en termes de valeurs, mais
39:34pour autant, pas une idée
39:36qu'un secteur, un type d'entreprise
39:38pourrait bénéficier
39:40d'une économie américaine qui se porte bien
39:42et d'une baisse d'auto ou autre.
39:44On va rester dans une stratégie
39:46d'action active.
39:48C'est trop tôt, je pense.
39:50Il y a aussi un phénomène
39:52qui a un petit peu
39:54de trompeur là-dedans, c'est que
39:56comme d'habitude, les corrélations par des Etats-Unis
39:58ne peuvent pas faire le reste du monde.
40:00Il n'y a jamais de décorrelation avec ce qui se passe aux U.S.,
40:02notamment en Europe.
40:04Il y a un truc qui est assez particulier, je trouve.
40:06Je ne suis pas spécialiste du tout, comme vous messieurs,
40:08des small-cap,
40:10mais il y a quand même deux trucs.
40:12Les small-cap, elles sont souvent
40:14assez liées aux cycliques, aux valeurs cycliques,
40:16c'est par définition.
40:18C'est tout ce qu'on disait juste précédemment.
40:20Est-ce que c'est vraiment un ralentissement marqué
40:22ou est-ce que finalement ça va atterrir sur un truc
40:24qui fait que les cycliques...
40:26Pour les emmener.
40:28Donc ça c'est la première chose,
40:30c'est vraiment le côté cycle macro
40:32vis-à-vis des petites et moyennes entreprises.
40:34Et puis la deuxième chose
40:36qui est un peu reliée au Trump trade,
40:38notamment, on avait vachement joué ça
40:40à ce moment-là, en se disant
40:42Trump arrive, c'est l'explosion de la guerre commerciale,
40:44parce que maintenant il parle plus de 10%
40:46des taxes, c'est maintenant 20%
40:48sur les boîtes européennes et asiatiques,
40:50c'est 60% pour les boîtes chinoises,
40:52peut-être jusqu'à 200%
40:54sur les véhicules électriques, y compris mexicains,
40:56canadiens, etc. Bon bref, c'est l'explosion
40:58de la guerre commerciale avec Trump et donc
41:00l'Europe qui est plus assertive qu'avant,
41:02on l'a vu avec les voitures électriques, on le voit avec les panneaux,
41:04on le voit avec les éoliennes, sans doute qu'elle prendra des contre-mesures,
41:06la Chine aussi, etc. Bref, guerre commerciale.
41:08Et donc ce Trump trade était de dire
41:10les grandes valeurs exportatrices
41:12vont quand même vachement souffrir là-dedans,
41:14en revanche les petites boîtes...
41:16C'est peut-être leur moment.
41:18C'est peut-être leur moment parce que l'économie américaine,
41:20Trump va baisser les impôts pour les boîtes,
41:22il y aura du déficit public
41:24et finalement l'économie américaine se tiendra.
41:26Donc il y a un peu, je trouve, ces deux petites
41:28forces à l'oeuvre qui sont pas du tout
41:30à l'oeuvre en Europe,
41:32pour moi, je trouve.
41:34Justement, rapidement, il nous reste quelques minutes. Jean-François Robin,
41:36votre scénario sur l'économie européenne,
41:38on a beaucoup parlé de l'économie américaine, c'est ce qui drive
41:40les marchés aujourd'hui,
41:42la future décision, effectivement,
41:44de la FED pour la BCE,
41:46le plan a l'air un peu plus clair,
41:48ou en tout cas c'est ce que les marchés identifient. Votre scénario
41:50sur cette économie européenne ?
41:52Le scénario de l'économie européenne, il est finalement
41:54moins rose que le pouillis qu'il l'est pour les Etats-Unis,
41:56c'est toujours pareil, on essaie tous les ans de dire que ça va surperformer,
41:58la réalité c'est que non, on va faire
42:00un peu moins de 1% de croissance cette année,
42:02les Etats-Unis vont en faire 2,4,
42:04l'année prochaine c'est pareil mais un petit peu mieux.
42:06Simplement, il y a quand même un effet
42:08très allemand là-dedans,
42:10à l'inverse de la France. La France, nous,
42:12on révise à la hausse, la croissance française, on la voit à 1,2,
42:14on était déjà les plus optimistes du consensus,
42:16on était à 1, là on repasse à 1,2
42:18parce qu'il y a un effet géopositif
42:20largement plus qu'il ne l'était à Londres,
42:22à Athènes, à Sydney, etc.
42:24Donc il y a un vrai effet France plutôt positif,
42:26mais globalement, l'Europe,
42:28alors que le Portugal se tient bien,
42:30record de saison touristique,
42:32l'Espagne, la Grèce, l'Italie,
42:34finalement c'est des pays qui se tiennent bien en ce moment,
42:36c'est vraiment, il y a un focus
42:38allemand. Et donc cette année,
42:40c'est dur d'être, on va faire du 0,8,
42:42un petit 1% de croissance,
42:44en revanche c'est pareil, si jamais les taux baissent
42:46et l'inflation baisse, et encore une fois,
42:481,9 en Allemagne, 1,9 en France,
42:501,2 en Italie, bon,
42:52ça, ça fait de la désinflation et ça fait du pouvoir d'achat.
42:54Et donc on disait tout à l'heure,
42:56les économies américaines, c'est l'économie de la consommation,
42:58mais c'est encore plus de 50% du PIB en France.
43:00Et donc, si vous avez de la désinflation,
43:02et donc de façon concomitante des baisses de taux,
43:04c'est quand même bon pour l'immobilier,
43:06c'est quand même bon pour la consommation,
43:08et donc on peut imaginer que 2025 soit un petit peu meilleur.
43:10Si je puis me permettre de finir par ça,
43:12en plus finalement par rapport à quand on s'est
43:14quitté avant les vacances,
43:16quand il y avait la dissolution où tout le monde se demandait
43:18à quelle sauce on allait te manger,
43:20finalement, moi je trouve que le risque politique a plutôt baissé,
43:22c'est-à-dire qu'on a quand même évacué des risques extrêmes.
43:24Et la prime obligataire a augmenté.
43:26Oui, c'est ça.
43:28Et sur la France française, il ne faut pas oublier que,
43:30comme les dépenses publiques représentent 65% du PIB,
43:32elle est très alimentée par le déficit public,
43:34et notamment le déficit des collectivités
43:36territoriales et des collectivités publiques.
43:38Donc c'est quand même une croissance, certes,
43:40qui est supérieure à celle de nos voisins,
43:42et qui n'est pas très saine,
43:44et en plus qui ne s'est pas fait dans un effort budgétaire,
43:46contrairement aux pays du Sud qu'on mentionne,
43:48et notamment l'Italie.
43:50L'Italie, ils sont à 8% de déficit.
43:52Oui, mais ils sont quand même en excédent primaire.
43:54Oui, mais sur le déficit public, c'est pas...
43:56Oui, mais c'est aussi une histoire,
43:58mais il y a quand même chez nous une dégradation globale,
44:00même si les exportations sont un peu meilleures.
44:02Je ne me féliciterais pas forcément
44:04d'une croissance française
44:06surfinancée par le public,
44:08mais il est clair qu'en Europe,
44:10on se contente de chiffres qui sont anémiques.
44:12Pour soutenir nos équilibres sociaux,
44:14ce n'est pas suffisant.
44:16Sur les 20 dernières années,
44:18la moyenne de la croissance française, c'est pile-poil 1,2.
44:20Donc on y est.
44:22Et je suis complètement d'accord avec ce que vous disiez,
44:24le truc, c'est que c'est un peu comme les Etats-Unis.
44:26Les Etats-Unis font 2,4 de croissance,
44:28mais ils ont 7% de déficit.
44:30Sur les 5 dernières années, le déficit moyen américain,
44:32c'est 9%.
44:34C'est 9%.
44:36C'est 9% le déficit moyen sur les 5 dernières années américaines.
44:38Donc eux, ils vivent vraiment à crédit.
44:40Ils vivent vraiment sur de l'argent public.
44:42Le bémol, je partage tout à fait ce qu'on vient de dire,
44:44le bémol, c'est la pression
44:46de la Commission européenne sur les finances publiques.
44:48C'est peut-être pour ça qu'ils ont nommé Barnier, d'ailleurs.
44:50Ils ont donné un petit peu de temps pour négocier.
44:52Ils s'est négociés.
44:54C'est pour ça que je suis très optimiste
44:56qu'on ait Barnier comme Premier ministre.
45:00Pour finir rapidement, vous nous avez déjà un petit peu répondu,
45:02Eric Venet, mais qu'est-ce que vous regardez dans le marché,
45:04de quoi n'a-t-on pas parlé aujourd'hui,
45:06qu'est-ce qui retient votre attention dans le marché
45:08à l'heure actuelle, que ce soit matière première
45:10ou typologie de valeur ?
45:12Il y a un marché que je fis,
45:14c'est la Chine.
45:16D'accord.
45:20Au niveau marché,
45:22je suis un géant d'action.
45:24Je viens de me prendre une claque
45:26sur le luxe.
45:28Je vais attendre quelques jours
45:30et puis
45:32je vais voir à peu près
45:34les résultats aux Etats-Unis.
45:36Mais si les Etats-Unis ne baissent pas,
45:38je n'ai pas de raison que le luxe
45:40se prenne une claque comme ça.
45:42Je reviendrai. Et puis les petites valeurs.
45:44Géographiquement, je rajouterais,
45:46à part la France qui est notre marché mère,
45:48nourricier, qui est très dense,
45:50le Royaume-Uni qui est quand même
45:52quelque chose à regarder parce que c'est toujours une expérience
45:54financière, monétaire.
45:56Avec la nouvelle gouvernance et ce qui est en train de se passer,
46:00et puis l'Italie
46:02qui a une réserve de valeurs
46:04industrielles, de petites valeurs et qui,
46:06elle aussi, a entamé une espèce de mue,
46:08ça sera très long, et qui est une gouvernance
46:10assez stable pour l'instant.
46:12Et j'ai un tropisme un peu small et mid-cap aussi.
46:14Sinon, je fais du dividende,
46:16grande valeur, dividende, parce que ça, ça plaît aux clients aussi.
46:18Jean-François Robat,
46:20vous n'êtes pas dans les valeurs tous les jours,
46:22mais est-ce qu'il y a des éléments
46:24qu'on n'a pas évoqués aujourd'hui qui méritent l'œil
46:26de l'investisseur ?
46:28Là-dedans, on a l'impression que, encore une fois,
46:30on n'est pas trop, on n'est pas si loin du Goldilocks
46:32scénario où, finalement, il y a de la désinflation, les banques centrales
46:34vont baisser et on n'a pas de récession,
46:36ni en Europe, ni aux Etats-Unis, ni même en Chine.
46:38Finalement, ce sera sûrement moins bien que ce que vous voulez
46:40de Xi Jinping, mais finalement, les trois gros
46:42moteurs de l'économie mondiale, et vous rajoutez
46:44le Japon, vous rajoutez l'Inde qui a 8% de croissance,
46:46il y a plein de moteurs de la croissance mondiale qui sont là.
46:48En revanche, on a vu ces derniers temps
46:50et encore cette semaine, que le risque
46:52géopolitique, pour moi, il est complètement sous-estimé
46:54par les marchés, parce que,
46:56franchement, l'Ukraine qui est en train
46:58de redoubler,
47:00voilà, le conflit en Ukraine redouble
47:02d'intensité.
47:04Je crois que le risque géopolitique, pour moi, c'est encore
47:06une des thématiques, malheureusement, des prochains mois
47:08et c'est peut-être le secteur de la défense qui va profiter.
47:10L'or est pas mal.
47:12Et l'or, effectivement.
47:14Parce que les mines d'or, vous gagnez ce qu'il y aura.
47:16On va devoir arrêter là, ça nous fait
47:18une ouverture parfaite pour une prochaine émission.
47:20Merci beaucoup, en tout cas, Jean-François Robin, directeur de la recherche chez Natix6,
47:22Igor Demac, dirigeant associé chez Vital Epargne,
47:24Eric Venet, directeur de la gestion
47:26de Montbleu Finance. Merci, messieurs.
47:28Et Quentin, on se retrouve tout de suite
47:30dans Marché à thème.
47:42Et pour finir cette édition de Smart Bourse,
47:44Marché à thème,
47:46le dernier quart d'heure thématique de Smart Bourse
47:48où nous allons tenter de comprendre
47:50ensemble ce que dit l'IA
47:52des marchés dans ce rendez-vous
47:54avec Jean-Jacques Cohenat. Bonjour, Jean-Jacques Cohenat.
47:56Bonjour. Merci d'être avec nous dans Smart Bourse.
47:58Je rappelle que vous êtes consultant indépendant et membre du board
48:00de la fintech AI4Alpha.
48:02Alors la question qu'on va se poser ensemble aujourd'hui, c'est
48:04est-on face à un nouveau paradigme
48:06d'investissement, Jean-Jacques Cohenat ?
48:08Oui, absolument. Alors pourquoi se poser cette
48:10question en cette rentrée ?
48:12En fait,
48:14pour remettre dans le contexte
48:16notre activité, nous regardons de
48:18multiples signaux, à la fois des signaux
48:20de marché et en même temps des signaux
48:22textuels, et cela nous
48:24permet de dégager des tendances.
48:26Ça peut être
48:28des signaux faibles que nous
48:30agrégions, et au total,
48:32cela nous permet de comprendre
48:34certaines dynamiques
48:36et des évolutions de marché.
48:38Et en cette rentrée, nous identifions
48:40quatre tendances majeures.
48:42Et ces quatre tendances se recoupent et nous
48:44permettent finalement d'identifier
48:46peut-être un nouveau paradigme d'investissement.
48:48Ce qui nous amène à cette conclusion.
48:50Les quatre tendances sont les suivantes.
48:52La première tendance lourde,
48:54c'est
48:56l'anticipation de baisse de taux
48:58importante de la banque centrale.
49:00Et peut-être que nous sommes aujourd'hui à un tournant
49:02de toutes les banques centrales,
49:04à l'exception du Japon.
49:06En effet,
49:08dans tous nos
49:10signaux de tendance que
49:12nous relevons sur les marchés,
49:14nous voyons
49:16aujourd'hui une tendance
49:18haussière sur les marchés obligataires
49:20qui semble se confirmer
49:22sur l'ensemble des
49:24pays et sur l'ensemble des points de courbe.
49:26Avec une innovation
49:28supplémentaire qui est notable,
49:30c'est que désormais,
49:32il y a une pantification de la courbe.
49:34Cela signifie que
49:36les taux court-terme aujourd'hui baissent plus
49:38que les taux longs.
49:40Et à tel point qu'on avait une courbe
49:42inversée depuis juillet 2022.
49:44Et désormais,
49:46on a une courbe qui n'est plus en inversion.
49:48C'est-à-dire qu'on a
49:50le taux 2 ans et le taux 10 ans
49:52qui valent exactement la même chose.
49:543,75% pour un
49:56taux fait de funds à 5,25%.
49:58Est-ce que ça, c'est une
50:00bonne nouvelle dans le sens où ça
50:02éloigne l'idée que courbe de taux inversé
50:04égale récession ?
50:06Ce n'est pas une très bonne nouvelle
50:08théoriquement parce qu'à chaque fois qu'il y a eu
50:10une inversion de courbe depuis l'après-guerre,
50:12il s'en est suivi une récession.
50:14Mais en fait, on a vu
50:16une disparité de l'occurrence
50:18de la récession
50:20après l'inversion de courbe.
50:22Elle est de quelques mois jusqu'à plus de 2 ans.
50:24Et là,
50:26ça fait plus de 2 ans qu'on est en inversion
50:28de courbe puisque c'était juillet 2022.
50:30Mais par contre,
50:32toutes les
50:34observations d'inversion
50:36de courbe sont caractérisées
50:38par un enclenchement
50:40de la récession une fois
50:42que la courbe se plantifie.
50:44Cela s'explique par le fait que quand la courbe
50:46se plantifie, la Banque centrale
50:48constate le problème finalement,
50:50constate que finalement sa politique
50:52restrictive a eu
50:54les effets escomptés de
50:56ralentissement et désormais
50:58prend acte de ces effets
51:00et baisse les taux.
51:02Et c'est exactement ce qui se passe
51:04aujourd'hui. Donc en réalité,
51:06cette fin de l'inversion
51:08de courbe, c'est
51:10ce qu'on appelle un bull steepening.
51:12C'est un marché
51:14haussier obligataire avec
51:16une
51:18pantification de la courbe
51:20qui s'accompagne d'un ralentissement
51:22de la croissance. Et dans ce cadre-là,
51:24il y a danger de récession.
51:26Donc ce premier paradigme
51:28qui est très important, c'est la baisse de taux.
51:30Et finalement,
51:32ce signal
51:34semble indiquer qu'en effet,
51:36ces signaux semblent se mettre en place
51:38pour qu'une future récession
51:40ait lieu. Deuxième
51:42élément, c'est sur le marché des
51:44matières premières. Alors quand on suit les matières
51:46premières, on voit l'or
51:48et le reste. Et on voit deux
51:50tendances quand même qui sont assez différentes. Absolument.
51:52Alors en fait, l'or
51:54monte dans le sillage
51:56de la baisse des taux. Et ça, c'est très
51:58important à noter. On peut remarquer
52:00aussi une belle résilience
52:02des marchés de
52:04taux précieux, par exemple
52:06l'argent qui lui emboîte le pas,
52:08qui est assez bien orienté.
52:10Par contre, on voit quand même une faiblesse
52:12de l'ensemble du complexe des matières
52:14premières cycliques. Que ce soit le pétrole,
52:16avec
52:18finalement, en fait, pour l'instant
52:20des tendances, une tendance
52:22à l'apaisement, enfin on va dire
52:26à l'apaisement dormant
52:28au Moyen-Orient.
52:30Et puis, une tendance
52:32baissière, carrément baissière
52:34sur les marchés,
52:36les métaux de base, qui
52:38normalement indiquent parfaitement le cycle de
52:40croissance mondiale. Et notamment le cuivre,
52:42mais aussi l'aluminium,
52:44le nickel, etc.
52:46Et en plus de ça, une faiblesse
52:48des marchés agricoles.
52:50Donc, on a globalement
52:52à l'exception de l'or,
52:54une faiblesse des matières premières.
52:56Et cela va dans le sens
52:58d'une économie
53:00sous pression.
53:02Donc, deuxième signal.
53:04Est-ce que le troisième signal va lui aussi dans le sens d'une économie sous pression,
53:06Jean-Jacques Ohana ? Malheureusement, oui.
53:08Le troisième signal,
53:10c'est l'augmentation du risque systémique.
53:12Alors, l'augmentation du risque
53:14systémique, augmentation
53:16de l'aversion au risque des investisseurs,
53:18c'est un signal que nous suivons,
53:20nous avons des indicateurs en ce sens,
53:22et cela traduit l'augmentation
53:24des volatilités implicites,
53:26notamment le VIX,
53:28nous en suivons plus de 50 au total
53:30dans le monde, mais toutes les
53:32volatilités implicites sur les actions,
53:34les volatilités implicites sur les matières premières,
53:36les
53:38spreads contre les govis, on a par exemple
53:40vu l'écartement du spread de la France,
53:42mais au-delà de
53:44cet exemple, globalement,
53:46il y a une augmentation du risque systémique
53:48qui n'est pas encore dramatique,
53:50il n'y a pas d'augmentation
53:52des spreads de crédit, par exemple,
53:54il n'y a pas de crise financière à proprement
53:56parler, mais par contre, depuis le mois d'août,
53:58depuis la dislocation du début
54:00du mois d'août, et même
54:02cela précédait cette dislocation,
54:04en réalité, nous voyons
54:06une tension sur les risques
54:08financiers, et désormais, nous sommes
54:10plus
54:12dans une tendance
54:14où les risques financiers
54:16diminuent, et donc
54:18la troisième tendance
54:20importante, c'est
54:22l'augmentation du risque systémique.
54:24Et les marchés ? Qu'est-ce qu'ils nous disent
54:26les marchés actions ? Alors, les marchés actions
54:28nous envoient un signal
54:30qui est plus nuancé,
54:32puisque finalement, ce que nous voyons
54:34malgré ces trois tendances
54:36assez inquiétantes sur la
54:38récession, c'est finalement
54:40au-delà des
54:42soubresauts de marché, des
54:44marchés actions qui semblent résister,
54:46et
54:48au-delà de la volatilité extrême
54:50des valeurs technologiques
54:52ou des
54:54marchés japonais,
54:56par exemple, sous l'influence
54:58de la décision
55:00de la BOJ de Montecetto,
55:02et du débouclement
55:04des carry trade, et notamment
55:06du renforcement du Yen,
55:08ce que nous voyons, c'est
55:10une rotation sectorielle qui est
55:12intéressante sur les marchés,
55:14avec
55:16un style défensif
55:18qui a le vent en poupe,
55:20à savoir, finalement,
55:22des secteurs défensifs
55:24qui sont poussés par la baisse des taux.
55:26Alors, les secteurs défensifs, on les connaît bien,
55:28c'est notamment les utilities,
55:30donc
55:32les producteurs
55:34d'énergie,
55:36d'électricité,
55:38tout ce qui est
55:40services aux collectivités
55:42locales,
55:44et puis,
55:46le secteur du
55:48consumer staples, les biens durables,
55:52le secteur de la santé aussi,
55:54voilà, donc des secteurs
55:56qui sont moins corrélés à l'économie,
55:58moins volatiles,
56:00et qui, du coup, bénéficient de ce moment de marché, quelque part.
56:02Absolument, absolument, et ce que nous voyons
56:04en réalité, c'est qu'à chaque soubresaut,
56:06ils baissent moins que le reste
56:08des marchés, ils subissent moins
56:10la volatilité, et à chaque
56:12accalmie, ils remontent plus fort.
56:14Et donc, cette période d'attentisme
56:16où, finalement, nous voyons des risques
56:18plus importants
56:20se profiler à l'horizon,
56:22mais ces risques qui sont plus
56:24importants ne se matérialisent pas
56:26dans le marché,
56:28il n'y a pas de crise, je l'ai dit tout à l'heure, il n'y a pas de crise
56:30financière avérée, il n'y a pas d'événement
56:32de crédit, il n'y a pas de défaut.
56:34Et bien,
56:36tant qu'on est dans cet attentisme,
56:38finalement, nous voyons
56:40tout un compartiment de la cote
56:42qui n'était pas
56:44sur le devant de la scène,
56:46qui n'est pas dans le radar, finalement,
56:48qui est un peu hors champ, bien se
56:50comporter, et c'est
56:52ce qu'on appelle le compartiment
56:54des défensives, ou de la
56:56faible volatilité, le style
56:58low vol, qu'on n'avait pas vu depuis
57:00très longtemps, puisque, je rappelle
57:02que c'est un compartiment qui est très sensible
57:04au taux, et finalement, depuis 2022,
57:06on a eu des hausses de taux
57:08et désormais, on a un nouveau paradigme,
57:10je l'ai dit, de baisse des taux.
57:12Et ce paradigme de baisse des taux
57:14semble favoriser ce secteur
57:16défensif.
57:18Il nous reste un tout petit peu de temps, on peut se poser une question,
57:20quand on voit sur les 4 indicateurs,
57:22ou en tout cas les 4 indices
57:24que vous avez donnés, 3 qui annoncent,
57:26ou en tout cas qui semblent annoncer une récession,
57:28et un marché qui, lui, ne semble pas le pricer,
57:30est-ce que c'est rassurant, parce que
57:32le marché, finalement, résiste, ou au contraire,
57:34c'est inquiétant, parce qu'on se dit que le marché est un peu aveugle
57:36pour le moment, ou ne veut pas voir, effectivement,
57:38ce qui arrive ?
57:40Alors finalement, ces 4 tendances
57:42ne sont pas contradictoires
57:44les unes par rapport aux autres.
57:46Finalement, j'allais dire qu'il y a une différence
57:48de calendrier.
57:50Les 3 premières nous indiquent qu'une récession
57:52est tout à fait possible,
57:54mais ne nous indiquent pas le timing.
57:56Et la 4ème tendance
57:58bénéficie des conséquences possibles
58:00de cette récession, à savoir la baisse
58:02des taux. Nous dit aussi que le marché
58:04a urgentement besoin
58:06de baisses de taux agressives
58:08des banques centrales et de la Fed
58:10pour pouvoir survivre.
58:12Donc, le marché
58:14attend 125 points de base de la Fed
58:16sur les 4 prochains
58:18rendez-vous.
58:20C'est important.
58:22Ce sont des attentes qui sont importantes.
58:24Ces attentes ne doivent pas être déçues.
58:26Et finalement,
58:28cette 4ème tendance
58:30nous indique que,
58:32finalement, tout un compartiment de la
58:34cote peut continuer à progresser
58:36si
58:38les banques centrales
58:40délivrent la promesse
58:42qu'elles ont finalement
58:44faite au marché. Et le marché
58:46les attend au tournant.
58:48Mais j'allais dire que ce n'est pas contradictoire,
58:50c'est juste une différence de calendrier.
58:52Si après le calendrier de la récession
58:54devient
58:56plus
58:58actuel, avec des risques qui deviennent
59:00plus avérés, on verra les 3
59:02premières tendances l'emporter sur la 4ème.
59:04Aujourd'hui, sur les actions,
59:06c'est la 4ème qui l'emporte.
59:08Donc, la résistance,
59:10la bonne résilience
59:12du compartiment défensif,
59:14parce que les signaux de récession ne sont pas
59:16encore à l'ordre du jour.
59:18Merci beaucoup Jean-Jacques Oana. Je rappelle que vous êtes consultant indépendant
59:20et membre du board de la fintech AI4Alpha.
59:22Merci. Et quant à nous,
59:24on se retrouve très vite sur Bismarck.

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