• il y a 12 heures
Jeudi 24 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Jean-Jacques Ohana (Consultant indépendant - Membre du Board de la fintech, Ai For Alpha) , Nicolas Brault (Directeur Associé, Hottinguer banque privée) , Malik Haddouk (Directeur de la Gestion Diversifiée, CPR Asset Management) et Vincent Juvyns (Stratégiste, JP Morgan Asset Management)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour à 17h si vous nous suivez en direct à la télévision
00:16via vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur bsmart.fr ou encore
00:20en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, la séquence de publication d'entreprise est
00:27à l'honneur avec près d'une dizaine de sociétés du CAC 40 qui ont fait un point
00:31sur leur activité du trimestre passé.
00:33C'est donc l'heure des comptes pour les grands groupes cotés, vous aurez le détail
00:37de ces publications dans un instant avec Pauline Grattel, ça passe plutôt bien pour Renault,
00:43pour Danone, c'est plus compliqué en revanche pour Michelin et très compliqué pour un
00:48groupe comme Edenred qui dévisse littéralement de près de 15% aujourd'hui au sein du CAC
00:5440.
00:55On va donc le suivre dans un instant avec Pauline, côté macro, on a la confirmation
01:00que la France décroche, que la France et l'Allemagne sont aujourd'hui des poids morts
01:05pour la conjoncture en zone euro, c'est ce que nous racontent en tout cas les dernières
01:08enquêtes de conjoncture auprès des directeurs d'achat, les enquêtes PMI, les premières
01:12estimations pour le mois d'octobre ont été publiées ce matin, le commentaire est sans
01:17appel, la France et l'Allemagne freinent la dynamique de croissance en zone euro alors
01:23que le reste de la zone euro, elle, connaît une progression de sa production et de son
01:28activité à un rythme le plus soutenu depuis ces 3 ou 4 derniers mois, on a donc toujours
01:34cette histoire de zone euro à deux vitesses et c'est aujourd'hui le cœur de la zone
01:38euro qui pose le plus de problèmes sur le plan de l'activité, dans ce contexte, que
01:43dit l'IA de la situation de marché ? C'est notre rendez-vous dans ce dernier quart d'heure
01:48ce soir avec Jean-Jacques Oana qui est membre du board de la fintech AI4Alpha qui utilise
01:53des signaux et des algorithmes d'intelligence artificielle pour détecter justement des
01:59tendances de marché, que dit l'IA de la situation de marché ? Réponse avec Jean-Jacques
02:03Oana à partir de 17h45.
02:16Tendances mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse, les infos clés du jour sur
02:19les marchés, nous retrouvons Pauline Grattel.
02:21Bonsoir Pauline.
02:22Bonsoir.
02:23Pauline Grattel est l'honneur effectivement avec neuf valeurs du CAC 40 qui étaient attendues
02:27avec leur publication ces dernières heures.
02:29Oui et je vous propose donc de commencer par les bonnes nouvelles.
02:32Par bonnes nouvelles, j'entends Renault en tête du CAC 40.
02:35Après sa publication, le titre est en hausse de 7% et tire l'indice phare de Paris qui
02:40évolue à la hausse aujourd'hui.
02:42Renault fait état de revenus supérieurs aux attentes et confirme ses prévisions annuelles.
02:46Oui, Renault effectivement qui fait le grand écart au sein du secteur automobile avec
02:51un groupe comme Stellantis.
02:52Renault c'est plus de 17% de progression boursière depuis le 1er janvier quand Stellantis est
02:57à moins 40% pour l'instant.
02:59Oui, c'est une exception dans le secteur automobile qui est à la peine depuis des
03:02mois.
03:03Volkswagen, Mercedes, BMW ou encore Stellantis avaient émis le mois dernier des avertissements
03:08sur leurs résultats.
03:09Parmi les autres bonnes nouvelles, le cas Hermès bien sûr.
03:12Oui, pareil, c'est une exception pour le secteur du luxe.
03:14Hermès fait état d'un chiffre d'affaires qui bondit de plus de 11% à presque 4 milliards
03:19d'euros et ce malgré les difficultés en Chine, des difficultés qui avaient eu raison
03:24de la publication de LVMH il y a une semaine et de celle de L'Oréal hier.
03:28Bon, la croissance d'Hermès dans la zone Asie-Pacifique a quand même nettement ralenti
03:32mais c'est vrai que la publication est plusieurs crans au-dessus de ce qu'on a pu voir dans
03:37le secteur, plusieurs crans au-dessus également de la publication de Kering qui continue,
03:44le groupe Kering, de souffrir de la situation économique chinoise plus que d'autres encore
03:47peut-être.
03:48Le groupe Kering annonce même que son résultat opérationnel courant pourrait être divisé
03:52par deux cette année en cause l'effondrement des ventes de Gucci de 25% et on rappelle
03:57que cette marque c'est la moitié des revenus du groupe.
03:59Au global, le chiffre d'affaires de Kering chute de 16% à cause de la détérioration
04:05du marché chinois.
04:06Le titre qui a déjà perdu plus de 40% arrive enfin à résister à ces mauvaises nouvelles
04:11et gagne plus de 2,5% aujourd'hui.
04:13D'autres titres au sein du CAC 40 n'ont pas été épargnés comme c'est le cas de
04:18Kering aujourd'hui après leur publication.
04:20Oui, par exemple Eden Red, l'interne rouge du CAC 40 aujourd'hui qui plonge de 15%.
04:25L'entreprise fait des tas de revenus certes en hausse mais c'est nettement moins qu'attendu.
04:29En plus, le groupe fait face à une incertitude réglementaire en Italie.
04:33Et puis Michelin abaisse de son côté ses objectifs annuels.
04:36Oui, les volumes des ventes annuelles sont attendus en repli entre 4 et 6%, un recul
04:42plus important que les 5% maximum annoncés initialement en lien avec le ralentissement
04:47du marché automobile.
04:48Les volumes ont diminué de 7% au troisième trimestre.
04:51Le titre cède 7%.
04:52Et puis Tesla qui semble plutôt bien traverser la crise ou la transition du secteur automobile
04:59du fait de son positionnement, bien sûr Tesla, qui est bien moins touché que les autres
05:04sur ce segment.
05:05Oui, le profit de Tesla bondit de près de 20% au troisième trimestre.
05:08A la surprise générale, la marge brute est également supérieure aux attentes sur la
05:12période.
05:13Elon Musk attend même une hausse de 20 à 30% de ses ventes automobiles l'année prochaine.
05:18Le titre ouvre en forte hausse de plus de 15% à Wall Street.
05:21Quel est le programme des marchés demain pour les investisseurs Pauline ?
05:25Côté micro, les investisseurs prendront connaissance des chiffres d'affaires de Safran et Sanofi.
05:31Côté macro, l'indice IFO allemand du mois d'octobre est attendu et le nombre de demandeurs
05:36d'emplois en France pour le troisième trimestre.
05:38Tendance mon ami.
05:40Chaque soir, nous retrouvons Pauline Grattel qui nous apporte les infos clés du jour sur
05:43les marchés en ouverture de Smart Bourse sur BeSmart for Change.
05:56Malik Haddouk est avec nous, le directeur de la gestion diversifiée de CPR, Asset Management.
06:00Bonsoir Malik.
06:01Bonsoir.
06:02Vincent Juvins nous accompagne également, stratégiste chez JP Morgan Asset Management.
06:05Bonsoir Vincent.
06:06Bonsoir.
06:07Et Nicolas Brault à nos côtés également.
06:09Bonsoir Nicolas.
06:10Bonsoir Grégoire.
06:11Vous êtes directeur associé chez Ottingre Banque Privée.
06:14Mettons la microéconomie, les résultats et les publications d'entreprises à l'honneur
06:19avec vous Nicolas.
06:20Bon c'est vrai qu'on est à mi-parcours.
06:24Il y a quasiment une vingtaine de sociétés du CAC qui publient leurs activités trimestrielles
06:29cette semaine.
06:30Quels sont les premiers enseignements de ces quelques jours, quelques semaines de publications
06:35de résultats trimestriels aux Etats-Unis, en Europe ? Qu'est-ce qui ressort ? Qu'est-ce
06:38qui vous saute aux yeux aujourd'hui Nicolas ?
06:40Alors en résumant des grosses différences quand même entre les Etats-Unis et l'Europe,
06:50premier point, ça explique les performances boursières en bonne partie.
06:53S'agissant de l'Europe, en fait on a eu des indications avant la période de publication.
06:59C'est ça qui a été la marque de cette saison.
07:02C'est qu'avant la saison, il y a eu quand même un rythme assez fourni d'avertissements
07:07sur résultats dont les raisons se confirment au gré des annonces officielles et ça a un
07:18peu changé de physionomie je trouve par rapport au discours, en tout cas par rapport au discours
07:22c'est clair du premier semestre, c'est vraiment du côté de la demande qu'on constate une
07:26faiblesse.
07:27Alors qu'au premier semestre c'était le contexte macro, la baisse des taux qui arrivent,
07:34des effets pricing power, tout ça a quand même changé assez singulièrement.
07:39Il y a une faiblesse de débouchés, de marchés finaux, il y a une faiblesse du consommateur,
07:45ça c'est un peu des deux côtés de l'Atlantique mais avec des nuances quand même assez marquées
07:49en défaveur de l'Europe, il y a une faiblesse de la Chine, il y a moins de sujets financiers,
07:56il y a moins de sujets, ils n'ont pas disparu mais le temps est aussi passé de problématiques
08:02liées au stock, ça reste un sujet mais qui est quand même beaucoup plus sous contrôle
08:07donc on revient au sujet principal qui est que la demande est faible.
08:11Il y a le sujet des prix aussi, du pricing, on en a quand même fait beaucoup sur le thème
08:17du pricing power quand il y avait de l'inflation, on voit bien dans beaucoup de secteurs notamment
08:23liés à la consommation des choses que moi j'apprécie a priori.
08:27Que ça a détruit de la demande en volume et le temps est venu d'être à minima plus raisonnable
08:35voire de savoir faire machine arrière, nous n'y sommes pas mais on voit un certain nombre de groupes
08:40qui commencent à avoir des volumes qui repartent et d'autres qui sont encore à subir en fait
08:47leur soi-disant discipline de prix.
08:49Une fois qu'on a dit tout ça, il y a beaucoup de polarisation, on l'avait dans la hausse,
08:55franchement quand l'économie était en réaccélération, post-guerre en Ukraine, inflation et hausse d'étau,
09:01il y avait déjà une polarisation intra-secteur qui était très grande,
09:06on a maintenant des acteurs de qualité qui baissent mais avec toujours un écart qui est assez sensible
09:15et ne se creusent plus je trouve dans un contexte économique plus challenging, plus périlleux.
09:24Je notais sur la polarisation quelques exemples, sur le plan des parcours boursiers
09:29mais ça reflète le plan des parcours opérationnels, c'est Publicis le gagnant versus WPP,
09:35c'est Adidas qui a réussi, ça a récovré sur le tournement versus Nike qui se retrouve aujourd'hui en difficulté,
09:42c'est Nvidia peut-être versus ASML en Europe, des positionnements un peu différents à chaque fois j'entends.
09:48Ou AMD aux Etats-Unis, Hermès versus Kering, Unilever qui publie aujourd'hui, je crois que c'est très bon,
09:56versus Nestlé qui publiait il y a quelques jours la semaine dernière où le marché est en plein doute sur l'écoute historique de Nestlé, etc.
10:03Chaque fois c'est des mastodontes du secteur qui se retrouvent quand même écartelés.
10:08Alors, par rapport à ce phénomène qui est à l'oeuvre depuis de nombreux trimestres,
10:17j'ai une tentation forte d'avoir une approche différenciée,
10:22parce qu'évidemment on va mettre le mot sélectivité comme maître mot,
10:28mais dans un certain nombre de cas d'aller chercher peut-être pas le loser,
10:34mais en tout cas celui dont la valorisation s'est ajustée,
10:37car ce qui est nouveau, me semble-t-il, dans pas mal de secteurs, c'est la donnée du prix.
10:46Quand tout va bien, on est très content d'avoir des sociétés dont la croissance interne est supérieure à 10%,
10:53mais la valorisation le reflète.
10:54Évidemment quand on devient comme certains mastodontes français, ex-growth, il n'y a plus de croissance,
11:02Je parle de l'LVMH ?
11:04Oui, d'accord.
11:06Là on entend oui, mais comme toujours...
11:08Ça ne se paye plus 30 fois LVMH, c'est ça ?
11:10Non, la valorisation s'est ajustée, elle n'est pas incroyablement attractive,
11:16on n'est pas après la grande récession 2008-2009 ou le Covid,
11:22mais il y a un ajustement singulier,
11:24et donc cet effet prix de l'action du titre crée des opportunités,
11:29et dans les noms que vous avez cités,
11:31je viens d'en citer un,
11:33mais ASML pourrait en mettre un,
11:35alors Publicis WPP,
11:37quand on regarde les réalisations,
11:39il n'y a pas photo,
11:41mais l'écart de performance,
11:43à défaut d'être un écart de valorisation instantané,
11:46est tel qu'il peut y avoir des effets de rattrapage.
11:51Je suis en train de vous dire une chose,
11:53ce que je n'imaginais pas au premier semestre,
11:57j'avais envie d'être prudent,
11:59à tort ou à raison,
12:01il y a eu un certain nombre d'hypothèses macro et microéconomiques
12:05qui ne résistaient pas à un changement de climat,
12:12et là je trouve qu'il y a le facteur du prix,
12:14il y a des acteurs de grande qualité qu'on a parfois rêvé d'avoir,
12:19qui sont à des niveaux attractifs,
12:21mais évidemment le narratif est mauvais,
12:23et c'est le moment,
12:25en fonction de son horizon,
12:27comme toujours,
12:29ça ne peut pas être un call court terme,
12:31et de prendre position,
12:33et faire un peu le contre-pied.
12:35A contrario, puisque vous avez cité le luxe,
12:37et en général vous avez bien m'interrogé là-dessus,
12:39je ne ferai pas du tout le pari de faire Kering plutôt qu'Hermès.
12:43Ça ne baisse plus Kering,
12:45c'est la première fois que les mauvaises nouvelles ne font plus baisser le cours de bourse.
12:47L'autre point important,
12:49vraiment important,
12:51qui est un constat
12:53d'avant période de publication,
12:55et pendant cette période,
12:57c'est que le marché sait déjà beaucoup de choses.
12:59Le marché,
13:01dans beaucoup de cas individuels,
13:03attendait des mauvaises nouvelles,
13:05et n'a pas été déçu.
13:07Parfois même un peu au-delà.
13:09Mais ne baisse pas.
13:11Ça n'est pas que parce que les shorts se rachètent.
13:13Il y a un moment donné,
13:15où le marché émet un signal,
13:17qui est que si,
13:19dès lors qu'on a l'impression
13:21qu'on est en train de faire
13:23un extrême
13:25en matière de dynamique négative
13:27ou de mauvaise nouvelle,
13:29si ça ne peut pas être pire,
13:31ça peut être potentiellement
13:33l'amorce
13:35d'une amélioration et d'un point d'inflexion.
13:37C'est ce sujet-là
13:39qui me semble le plus important
13:41dans cette saison de publication du 3ème trimestre.
13:43Elle est plus intéressante de ce point de vue-là
13:45que la saison de juin dernier.
13:47Oui, j'entends.
13:49Mais il ne faut pas abandonner le facteur qualité.
13:51C'est un prisme que vous avez.
13:53Chacun reste avec son ski,
13:55sa façon de faire,
13:57sa capacité à résister à des erreurs
13:59d'appréciation, d'analyse.
14:01Mais
14:03on est dans un monde
14:05qui est et qui va rester
14:07challenging,
14:09incertitude, manque de visibilité.
14:11On peut le dire tout le temps.
14:13Donc, on a envie
14:15d'être avec des capitaines
14:17de navires qui savent aller
14:19dans tous les temps.
14:21C'était vrai aussi quand ça allait très bien.
14:23Et de ce point de vue-là,
14:25il y a quand même, quand on prend
14:27un certain nombre de secteurs,
14:29Nestlé qui vire son président,
14:31ça n'arrive qu'une fois dans notre carrière.
14:33C'est pas de notre carrière
14:35qui compte, en l'occurrence.
14:37C'est la conduite de cette maison.
14:39Il y a des cultures
14:41d'entreprise qui sont secouées
14:43chez certains acteurs. Et puis, il y en a qui souffrent.
14:45Ils sont
14:47à la manœuvre.
14:49Et s'il faut mettre le spi,
14:51ils sauront remettre le spi ou se mettre au port.
14:53Et ça, c'est extrêmement important
14:55parce qu'il faut être manœuvrable
14:57partout.
14:59Et donc, c'est là où c'est à chacun
15:01de faire son choix des titres qu'on aime bien,
15:03de la gouvernance qu'on aime bien,
15:05des bilans qu'on aime bien, la capacité
15:07à innover. Et puis, la macro,
15:09parfois on dit que c'est fantastique,
15:11parfois on dit que ça ne va pas et que la Chine
15:13est une catastrophe sans nom,
15:15un gros mot à éviter
15:17à tout prix.
15:19C'est un peu caricatural.
15:21Parlons de la Chine avec vous, Malik.
15:23Non, mais si, parce que c'est intéressant aussi,
15:25j'imagine, même quand on est un peu
15:27plutôt dans la partie globale macro,
15:29Malik Haddouk, mais c'est intéressant,
15:31j'imagine, d'avoir un peu la couleur
15:33qui remonte des entreprises sur
15:35ce facteur chinois. Alors, certes,
15:37c'est des résultats et des publications
15:39qui regardent sur le troisième trimestre.
15:41Les annonces en Chine commencent à partir
15:43de septembre. Et je crois que même
15:45un groupe comme LVMH ne veut pas
15:47s'avancer en disant qu'il y a un point bas
15:49aujourd'hui, même après la Golden Week.
15:51On ne sait pas. Mais bon, il y a quand même
15:53quelque chose qui a changé dans le narratif autour de la Chine.
15:55Non, mais ce qui est intéressant
15:57au sujet de la Chine,
16:01tout le monde ne pensait pas à une réaction
16:03du gouvernement.
16:05Personne ne pensait que le gouvernement
16:07allait réagir. Mais le gouvernement
16:09a un objectif. Il a
16:11un objectif de croissance qui est affiché depuis longtemps
16:13qui est de 5%. Il est conscient des difficultés
16:15de l'économie qui
16:17portent notamment sur la demande interne.
16:19C'est ce qui a été mentionné. Et on le voit
16:21dans les résultats des sociétés européennes
16:23qui sont très exposées à la Chine. Mais là,
16:25pour la première fois,
16:27l'éclair est venu
16:29dans le sens qu'ils font face
16:31avec les mesures qu'ils ont prises,
16:33ils mettent de l'argent dans la poche des Chinois. C'est la première
16:35fois qu'ils le font. Directement.
16:37Et ça, c'est
16:39un révélateur
16:41qu'ils ont pris conscience que c'était
16:43la demande qui faisait défaut.
16:45C'est un vrai pivot
16:47de ce point de vue-là par rapport
16:49au plan de relance précédent qui était
16:51plus tourné vers la production, comme à chaque fois.
16:53Vers la production comme chaque fois.
16:55Et aujourd'hui, voilà, c'est ce qu'on attendait depuis
16:57longtemps et ils l'ont fait. Il y a d'autres mesures
16:59peut-être qui arriveront. Mais je pense que c'est un élément
17:01important. Le marché a réagi très fortement
17:03comme d'habitude,
17:05en amplifiant bien sûr ses mesures
17:07d'annonce, mais je pense que c'est un moment
17:09important pour la Chine et on
17:11verra dans les semaines à venir
17:13qu'il y a déjà des petits éléments qui
17:15montrent qu'il y a des petits effets
17:17qui commencent à... Beaucoup de doutes encore
17:19Malik. À commencer par le marché.
17:21Je veux dire, il y a eu un emballement
17:23à la mesure de la... Le marché, c'est ce que disait
17:25Monsieur, c'est qu'il en attend encore plus.
17:27Donc, quand il s'attend à une annonce et qu'elle n'arrive
17:29pas, il décroche. Mais je pense
17:31que les mesures
17:33sont là, elles sont pérennes
17:35et le gouvernement va poursuivre sur ce chemin
17:37d'essayer de relancer
17:39effectivement la demande.
17:41Après les attentes qu'ils ont créées depuis le 24 septembre,
17:43un pouvoir central
17:45comme Pékin ne peut pas se permettre de
17:47décevoir sur 100%
17:49des attentes qui ont été créées ?
17:51Non, et puis il y a un élément important, c'est la première fois,
17:53bon après, d'autres personnes
17:55pourraient le critiquer, mais pour eux, ils ne veulent plus
17:57voir le marché actionner. Parce qu'il y a
17:59un effet richesse qui a été détruit
18:01par l'immobilier.
18:03Donc, pour redonner confiance aux consommateurs,
18:05on dit maintenant tu vas te repositionner
18:07sur le marché et on va t'aider.
18:09Empreinte de l'argent pour acheter des actions.
18:11Empreinte de l'argent pour acheter
18:13des actions et je pense que ça c'est un élément,
18:15je ne suis pas pour, parce que c'est
18:17un marché dirigé à ce moment-là,
18:19mais c'est un des éléments qui est mis en place
18:21pour essayer de limiter la fracture.
18:23Donc le plancher est solide, ça c'est déjà pour vous
18:25une certitude ? Je pense que oui, le plancher
18:27est solide. Est-ce que ça peut avoir des effets ?
18:29Parce qu'on a parlé du luxe, on pourrait
18:31parler de l'automobile, etc.
18:33Est-ce qu'on va jusqu'à imaginer que,
18:35maintenant on appelle ça les Chinomics,
18:37les Abénomics, Trumponomics,
18:39chacun a sa doctrine économique,
18:41maintenant Chinomics.
18:43Est-ce que les Chinomics, par effet
18:45direct ou indirect, se retrouvent dans
18:47les bilans et les comptes
18:49de résultats d'entreprises européennes
18:51exposées à la Chine
18:53aujourd'hui et demain ?
18:55Après, il y a un élément
18:57qu'il faut intégrer aussi, c'est l'élection
18:59présidentielle américaine
19:01qui pourrait produire des contre-effets
19:03pour la politique chinoise, parce que
19:05si Trump est élu, il a clairement indiqué
19:07qu'il allait augmenter les tarifs
19:09de 60% sur les
19:11exportations chinoises.
19:13Alors quelle sera la réaction ?
19:15Moi j'ai une certitude, c'est que si
19:17Harris passe,
19:19le marché chinois va s'envoler.
19:21Harris est haussier Chine.
19:23Oui, parce que c'est moins
19:25belliqueux
19:27envers la Chine.
19:29Il y aura des hausses de tarifs aussi, mais
19:31il y aura un dialogue peut-être qui s'installera.
19:33Contrairement à Trump
19:35qui est beaucoup plus
19:37direct sur la politique
19:39qu'il compte mener.
19:41Restons un peu sur le facteur chinois.
19:43Vincent, qu'est-ce que vous en dites chez JPMorgan AM ?
19:45Ce signal envoyé par la Chine,
19:47ces signaux, il y a une réaction de marché très
19:49forte, un peu de déception
19:51derrière sur le marché.
19:53Il y a la question du signal macro.
19:55Est-ce qu'il y a quelque chose sur le plan macro
19:57qui est à attendre d'une Chine
19:59qui arrêterait d'exporter
20:01de la déflation, tiendrait des objectifs
20:03de croissance un peu plus
20:05stabilisés ? Est-ce que ça se retrouve
20:07dans la toile de fond macro
20:09des prochains mois et des prochains trimestres ?
20:11Alors je ne cacherai pas que la situation
20:13fait débat chez nous également, au sein de l'équipe.
20:15Il n'y a pas un consensus très fort pour dire
20:17qu'on voit la situation s'améliorer.
20:19Néanmoins, je vais répondre à votre question.
20:21A titre personnel, je pense qu'il y a
20:23vraiment des tentatives
20:25nombreuses, infructueuses jusqu'ici
20:27que ça aille mieux. Je pense qu'ils n'ont pas
20:29le choix que ça aille un peu mieux.
20:31J'ai envie de croire, en tout cas
20:33dans le fait qu'on est sans doute
20:35touché le fonds économiquement et que
20:37globalement, dans les prochains mois,
20:39on ait des mesures qui commencent, s'il y est là,
20:41à porter leurs fruits. Par contre,
20:43indépendamment de la politique américaine,
20:45moi je pense qu'Harris ou Trump, les deux
20:47ne sont pas très bons pour la Chine.
20:49Je ne vois pas d'amélioration.
20:51Je ne vois pas d'amélioration significative
20:53avec l'un ou avec l'autre.
20:55Mais je pense que l'amélioration,
20:57elle devra venir de Chine d'elle-même.
20:59La confiance des consommateurs, quand on voit
21:01les graphiques, ça se passe de commentaires.
21:03C'est comme le cours d'ensemble de valeurs
21:05que vous évoquiez, je ne peux pas le citer.
21:07Mais enfin, on est au plan Chinois.
21:09Il faut susciter la confiance localement
21:11et le marché boursier chinois, il montrera
21:13parce que les Chinois eux-mêmes l'achètent,
21:15les Occidentaux, ils reviendront en janvier 2026.
21:17Les plus aventureux,
21:19peut-être Malik, reviendront en 2025.
21:21Je ne sens pas dans la communauté
21:23des investisseurs une volonté
21:25de revenir rapidement sur la Chine.
21:27Soit il fallait y aller très rapidement,
21:29soit peut-être que si on est plus
21:31dans une logique stratégique,
21:33il faut peut-être attendre d'y voir un peu plus clair.
21:35Mais je peux bien imaginer
21:37qu'il y ait des mesures en effet incitantes
21:39pour inciter les ménages chinois à soutenir
21:41la bourse quelque part et partant
21:43à soutenir leur pouvoir d'achat,
21:45leur effet richesse,
21:47qui représente une relativement faible
21:49part du patrimoine des ménages.
21:51C'est à peu près 5% les marchés d'action
21:53qu'on a un peu dans l'ensemble.
21:55Mais j'ai envie d'acheter l'idée
21:57que le marché chinois est quand même
21:59particulièrement attractivement valorisé aujourd'hui.
22:01Et certes, il est moins attractif
22:03qu'il y a deux ans à l'issue de la première vague Covid.
22:05Il est quand même pricé pour le pire.
22:07Il est plus attractif aujourd'hui qu'il ne l'était
22:09il y a dix ans. Or, on a des valeurs
22:11qui sont souvent à des plus bas historiques.
22:13On en parlera peut-être plus tard
22:15mais la Chine, c'est quand même
22:17devenu un leader technologique, que ce soit
22:19dans les climat tech, que ce soit dans la télécom,
22:21que ce soit demain dans l'intelligence artificielle,
22:23dans l'exploration spatiale.
22:25C'est vrai qu'en Occident et en Europe particulièrement,
22:27on a tendance à l'oublier
22:29parce que les liens se sont distendus depuis la deuxième vague de Covid.
22:31Notamment la présence occidentale,
22:33nos entreprises, les gens.
22:35La Chine est passée un peu au second plan.
22:37Parlez à des expats,
22:39ils ne rêvent plus de Chine, ils rêvent de plein d'autres endroits
22:41mais plus de Chine.
22:43On est à Paris, ici, dans un bon endroit pour le mesurer.
22:45Depuis la seconde vague de Covid,
22:47on n'a pas revu les masses de touristes chinois
22:49revenir. Donc c'est vrai que ces liens sont distendus.
22:51Par contre, la Chine tisse
22:53de nouveaux liens. La Russie,
22:55c'est une évidence. Afrique, Moyen-Orient,
22:57BRIC, le sommet des BRIC qui se tient actuellement.
22:59Donc c'est vrai qu'en Occident,
23:01il y a quelque chose qu'on n'observe
23:03plus aujourd'hui mais dans ce développement
23:05qui persiste néanmoins.
23:07Et qui soit leader ou
23:09en nobel leader sur des secteurs
23:11stratégiques que vous avez cités,
23:13ça peut suffire à ramener des investisseurs
23:15occidentaux sur ces méga-tendances
23:17chinoises, sur des valeurs chinoises
23:19portées par ces méga-tendances ?
23:21Vous l'avez dit, ça devient politique
23:23aujourd'hui l'investissement, de ce point de vue-là.
23:25Avec FRTA, parce que beaucoup sont brûlés
23:27certainement et nous avions
23:29des recommandations très positives sur la Chine
23:31il y a quelques années aussi. Donc il nous a fallu également
23:33réajuster cela. On est en train
23:35d'en discuter en interne mais ça fait en tout cas
23:37partie, moi je pense, d'idées d'investissement pour
23:392025 qui méritent d'être défendues.
23:41Ça se propose en tout cas, ça se propose aux clients.
23:43Et les tarifs,
23:45c'est vrai qu'on agite ça un petit peu
23:47un peu comme un
23:49épouvantail à l'heure actuelle et potentiellement
23:51Trump pourrait, les républicains
23:53pourraient en déployer. On a, début de ce mois
23:55en Europe, implémenté 45%
23:57de droits de douane sur les automobiles chinois.
23:59Et malgré ça,
24:01elle reste quand même meilleur marché par rapport
24:03aux autres en Europe. Et malgré ça,
24:05il n'y a pas de soucis de marge pour ces entreprises.
24:07Bon, ils ont du stock à écouler aussi.
24:09Donc, voilà,
24:11il ne faut pas se laisser effrayer par
24:13cette perspective. Il y a quelque chose
24:15qui, à mon avis, pourrait se passer
24:17en 2025 qui est intéressant pour la Chine. Ce qui est important juste
24:19à signaler, ce qui a été mentionné, c'est que les
24:21productionneurs sont montés en qualité aussi depuis quelques
24:23années. Donc la compétition aujourd'hui
24:25devient plus importante.
24:27Tous ceux qui sont allés au Mondial de l'Auto, je crois, ont pu
24:29le constater de leurs yeux.
24:31Pour ceux qui ne l'avaient pas déjà fait.
24:33Des gens qui ne le croient pas. Qui ne le croient toujours pas.
24:35Les automobiles chinois sont une génération
24:37en avance par rapport au problème.
24:39Même par rapport à Tesla ?
24:41Peut-être pas par rapport à Tesla.
24:43Tesla, c'est l'envolée du jour.
24:45C'est certain.
24:47Dans ce secteur automobile, il y a
24:49Renault, effectivement, sur une histoire spécifique
24:51autour de la stratégie du
24:53Cademeo, etc. Et puis, il y a quand même
24:55aussi... Alors, GM a très bien publié aussi
24:57aux Etats-Unis.
24:59Je ne me prononce évidemment pas sur des facteurs individuels.
25:01Le cas d'espèce que vous venez de citer
25:03est en effet une des valeurs qui
25:05se tirent relativement bien sur l'épingle du jeu
25:07dans un marché automobile qui est difficile.
25:09Et on le voit dans les résultats des constructeurs européens.
25:11C'est aujourd'hui...
25:13Et la Chine, ça peut être un moteur pour Tesla encore ?
25:15Et la Chine, ça peut être un moteur pour Tesla.
25:17En tout cas, il y a une croissance des véhicules électriques
25:19en Chine. Je pense que
25:21Tesla a été malin de
25:23continuer à y produire, d'essayer
25:25de déchirer par ton arrière. Encore une fois,
25:27je dépasse mon champ de compétence, je ne m'exprime pas sur la valeur.
25:29Mais la Chine est en tout cas un marché porteur
25:31pour l'automobile, ce que n'est pas l'Europe actuellement
25:33où le nombre d'immatriculations en 2023
25:35est en baisse de 20-25%
25:37par rapport à la moyenne pré-Covid.
25:39Même si les véhicules électriques baissent moins que l'ensemble
25:41du marché. Donc voilà, on a un marché mondial
25:43qui est stable, il y a un marché chinois qui est
25:45en croissance, il y a un marché européen qui est en contraction.
25:47Donc, pour tous les constructeurs
25:49qui peuvent capitaliser sur la
25:51tendance de l'électrique en Chine,
25:53c'est évidemment un marché qu'il faut pouvoir aborder.
25:55Face à 200 marques chinoises.
25:57Face à 200 marques chinoises.
25:59Donc l'innovation est la clé du succès.
26:01Et bon, en l'occurrence, chez certains,
26:03il faut exister parmi 200 marques chinoises
26:05aujourd'hui sur le marché chinois.
26:07Tesla peut encore exister peut-être
26:09face à 200 marques chinoises sur le marché chinois.
26:11Nicolas ?
26:13Tout ça nous dit que
26:15de nouveau, le facteur chinois
26:17doit occuper une partie importante
26:19de nos investigations,
26:21qu'elles soient macro ou micro.
26:23C'est de nouveau une priorité.
26:25C'est un sujet
26:27pour l'année qui vient.
26:29Deuxième observation.
26:31Avec un biais particulier aujourd'hui ?
26:33Oui, un biais. Un biais à voir le bon.
26:35Il faut être clair.
26:37La lecture
26:39de toutes les notes,
26:41de tous les papiers du FT
26:43ou d'ailleurs jusqu'au 22 septembre,
26:45c'était
26:47ininvestissable.
26:49On ne peut même pas en parler.
26:51Xi Jinping se fiche complètement
26:53de la reprise économique.
26:55Personne n'a vu venir
26:57le plan de relance
26:59du 25 septembre.
27:01Ces petites suites,
27:03il y en aura sûrement d'autres.
27:05Et là,
27:07le marché a monté en 4 jours et demi.
27:09Personne ne l'a attrapé, ce mouvement.
27:11Mais il y a le marché chinois
27:13qui est déjà un call en soi.
27:15Et puis après,
27:17souvenez-vous,
27:19peut-être pas vous,
27:21dans les années 80-90,
27:23il y avait une façon de jouer la Chine
27:25en achetant les Coca-Cola de ce monde
27:27qui allaient à la conquête du marché intérieur chinois.
27:29C'est marrant, ça.
27:31C'est un truc qui n'a pas disparu.
27:33En Europe, aux Etats-Unis,
27:35il y a des acteurs
27:37qui sont connectés au marché chinois
27:39et à la problématique,
27:41mais avec un coup du capital
27:43occidental,
27:45avec une gouvernance occidentale,
27:47avec une lisibilité sur les comptes.
27:49Ce n'est pas des purs play.
27:51Ils ont absolument tous
27:53reperdu ce qu'ils avaient gagné.
27:55Est-ce qu'ils profitent ?
27:57C'est ma question.
27:59Les marques chinoises sont là.
28:01Face à Starbucks, il y a le King Coffee.
28:03Face à des marques de beauty,
28:05L'Oréal, je crois qu'on en avait parlé avec vous,
28:07il y a des marques chinoises aujourd'hui.
28:09L'automobile, on vient d'en parler.
28:11A chaque fois, vous avez des marques chinoises
28:13qui sont peut-être privilégiées par le gouvernement chinois.
28:15Les conclusions macroéconomiques qu'on peut en tirer
28:17sont évidemment plus faibles que par le passé.
28:19Le gouvernement montre relativement moins
28:21que par le passé.
28:23L'autre sujet que vous avez posé tout à l'heure,
28:25ça se voit dans les comptes.
28:27Oui, je vais un peu vite.
28:29Ce que disent LVMH, Hermès,
28:31Kering, L'Oréal,
28:33Byersdorf, Estée Lauder
28:35et les autres,
28:37raisonnablement avant le deuxième
28:39trimestre de l'année prochaine,
28:41il ne faut pas attendre grand-chose.
28:43Tout le monde va avoir les yeux rivés sur 11-11
28:45dans quelques jours, sur Chinese New Year,
28:47mais il y a des comparables qui sont assez élevés.
28:49Si on veut être raisonnable,
28:51trois secondes, on essaye,
28:53pas dans l'émotion,
28:55disons que c'est dans six mois qu'on le verra.
28:57On est forcément dans une période
28:59où on choisit un peu son camp.
29:01Je souscris au camp que vous avez développé tout à l'heure.
29:03S'ils sont un peu sérieux,
29:05les Chinois, il faut prendre ces gens-là
29:07au sérieux.
29:09Pas parce qu'ils copient bien,
29:11ils copient même à l'exception, mais dépassent l'élève.
29:13Dans tous les secteurs,
29:15ce qui déroule depuis des décennies,
29:17c'est parce que c'est des gens
29:19qui sont animés
29:21de moteurs très puissants
29:23qui parfois ont disparu de chez nous.
29:25L'apprentissage insatiable,
29:27travailler,
29:29la compétition,
29:31la culture de la compétition,
29:33la culture de la réussite
29:35et de l'argent,
29:37et peut-être une fierté.
29:39Franchement, ne pas leur donner crédit
29:41de temps en temps.
29:43C'est-à-dire que
29:45il y a ce côté
29:47de ne pas se mettre en face
29:49de la volonté chinoise
29:51de faire ce qu'elle dit.
29:53Il y a un moment donné, on a tous
29:55l'expérience japonaise, etc.
29:57Il y a des contrebalanciers, mais oui.
29:59Très bien.
30:01C'est nouveau dans le paysage
30:032025 des marchés.
30:05Ce qui va être nouveau
30:07aussi, c'est ce qui va se passer
30:09le 5 novembre.
30:11Est-ce que...
30:13Ce qui va se passer
30:15le 5 novembre, c'est assez clair.
30:17Si c'est Trump qui passe, les marchés
30:19américains vont continuer à monter,
30:21et les marchés hors Etats-Unis...
30:23Les marchés actions ?
30:25Trump, c'est aussi actions ?
30:27C'est aussi actions, mais c'est baisse des impôts.
30:29On privilégie l'industrie
30:31locale.
30:33C'est progression des actions US
30:35et baisse de tous les autres marchés actions.
30:37D'accord.
30:39Donc c'est US contre le reste du monde,
30:41mais en faveur des US.
30:43C'est ce qui s'est passé en 2016.
30:45Il y avait l'effet de surprise, parce qu'on ne s'attendait pas à ce que Trump gagne.
30:47Aujourd'hui, c'est les mêmes mesures
30:49qui sont attendues.
30:51C'est inflationniste, c'est
30:53baisse des impôts, c'est privilégier
30:55l'Amérique.
30:57Et au niveau des taux ?
30:59Est-ce que l'aspect inflationniste de Trump
31:01en 2024 est encore aussi bon
31:03que le Reflection Trade
31:05qu'il a amené en 2016 ?
31:07C'est peut-être une période où plus personne
31:09avait envie de revivre la stagnation séculaire.
31:11Est-ce que là, ce n'est pas la goutte d'eau
31:13inflationniste qui peut quand même
31:15faire déraper les marchés obligataires,
31:17les taux, et par effet indirect
31:19les marchés actions ?
31:21C'est le risque principal d'une nouvelle politique
31:23Trump. C'est ce risque
31:25inflationniste avec la mise en place
31:27de tarifs
31:29importants.
31:31Mais je pense que ce sera une réaction
31:33passagère et des choses
31:35devraient se calmer.
31:37C'est un facteur politique
31:39qu'on ne maîtrise pas.
31:41Aujourd'hui, on est plutôt à 50-50.
31:43On découvrira.
31:45Le marché, lui,
31:47a pris position
31:49pour Trump.
31:51Depuis le 18 septembre, la baisse de taux
31:53de la Fed, le disant américain reprend
31:55quand même 50-60 points de base.
31:57Jusqu'à hier, ça n'a affecté pas le marché.
31:59Le S&P a repris 4%
32:01sur la période. Le Nasdaq a dû très bien
32:03se comporter également. Quand le taux américain
32:05disant, commence
32:07à flirter avec les 4,25
32:09et on a vu, 4,25, 4,50
32:11c'est la zone de la mort. C'est-à-dire que là
32:13on est à des niveaux où l'oxygène
32:15est un peu plus rare et on voit
32:17tout de suite le marché actions qui
32:19retombe d'un cran.
32:20Deux explications. Sur la hausse des taux nominaux,
32:22je pense qu'il est allé trop rapidement.
32:24La première explication, elle est plutôt positive
32:26pour le marché actions, c'est que l'économie est résiliente.
32:28Donc les perspectives de bénéfices...
32:30Bonne nouvelle. C'est bonne nouvelle.
32:33Croissance nominale, tout va bien.
32:35La deuxième explication, c'est celle que vous mentionnez,
32:37c'est celle de Trump.
32:39Donc c'est le trade
32:41inflationniste.
32:43Mais je pense qu'on est allé trop loin là aussi.
32:45C'est-à-dire que je ne vois pas...
32:47Trump, ça ne met pas les 10 ans à 5%.
32:51Je ne vois pas personnellement les 10 ans
32:53à 5%, sauf s'il y avait une rhétorique vraiment
32:55guerrière au niveau commercial.
32:59Et je ne pense pas aussi que
33:01la dialectique autour
33:03de la hausse de la dette américaine
33:05soit l'élément
33:07qui a enclenché aussi cette hausse des taux.
33:09On est sur du court terme.
33:11La hausse de la dette américaine, c'est plutôt une vision
33:13plus longtermiste,
33:15qui pourrait affecter les marchés parce qu'il y a
33:17effectivement un problème d'explosion de la dette...
33:21de soutenabilité de la dette américaine.
33:23Avec quand même le poste
33:25de remboursement des intérêts de la dette américaine
33:27qui est en train de dépasser le budget de la Défense.
33:29En France, donc.
33:33Je pense qu'il y a quand même aussi
33:35des garde-fous automatiques à 5%.
33:37Moi, j'achète de la dette américaine jour et nuit.
33:39C'est ce qu'il fallait faire
33:41en septembre, octobre dernier.
33:43Dans quelle mesure
33:45Trump peut être un game changer
33:47fort aussi pour la logique
33:49et la dynamique de marché
33:51qu'on observe ?
33:53Oui, je pense qu'il faut beaucoup militer à ce stade
33:55pour anticiper les dégâts
33:57ou les opportunités potentielles.
33:59Je pense que dans un cas comme dans l'autre,
34:01il y a peu de chances que le prochain président
34:03puisse faire intégralement ce qu'il veut
34:05ou ce qu'il annonce en programme actuellement.
34:07A priori, quand on voit les sondages,
34:09c'est plutôt un scénario républicain, une chambre des représentants
34:11démocrates.
34:13Et si on devait avoir des républicains
34:15à tous les étages,
34:17on sent que dans le backbench de Trump,
34:19tout le monde n'est pas à soutenir
34:21ses idées.
34:23Il y a beaucoup qui sont un peu sceptiques.
34:25Beaucoup d'annonces et autres.
34:27Il faudra voir dans la réalité
34:29ce qu'il sera réellement.
34:31Moi j'entends quand même aussi une équipe procérée autour de lui
34:33qui dit cette fois on est prêt.
34:35Et Trump le dit. Les gens seront loyaux cette fois.
34:37Ce n'est pas John Kelly, le chief of staff,
34:39qui donne une interview deux semaines avant
34:41pour dire cet homme que j'ai servi
34:43pendant un mandat est un fou furieux.
34:45Il n'y aura plus ces gens-là.
34:47Les gens qui étaient vus comme des adultes
34:49dans la pièce autour de Trump.
34:51Il y avait son secrétaire au Trésor,
34:53Mnouchine, etc.
34:55Ces gens-là, visiblement,
34:57ils n'existent plus dans l'entourage de Trump aujourd'hui.
34:59À suivre. Encore une fois,
35:01je pense qu'il est trop tôt
35:03pour tirer déjà des conclusions
35:05sur ce point.
35:07Je pense qu'il y aura quand même des compromis à réaliser.
35:09Et sur les aspects un peu plus caricaturaux,
35:11en tout cas des éléments programmatiques
35:13qui sont discutés actuellement.
35:15D'accord. Donc il y a toujours Trump et la caricature
35:17qu'il renvoie de lui-même.
35:19C'est dans l'intérêt personne de mettre les Etats-Unis,
35:21Trump et la réserve fédérale.
35:23Pas dans l'intérêt de Trump, en tout cas.
35:25Et quelque part, il hérite d'une économie
35:27qui a un bon mouvement d'inertie actuellement.
35:29On peut en discuter.
35:31On a encore les PMI aujourd'hui.
35:33On montre qu'il y a une économie
35:35qui tourne à plein rendement aujourd'hui.
35:37Indépendamment de la Maison-Blanche et de Washington,
35:39il a quelque chose qui marche.
35:41Sans en faire trop,
35:43il pourrait continuer à fonctionner.
35:45On a un monde de l'entreprise qui fonctionne.
35:47C'est un peu comme en Europe.
35:49C'est la Maison-Blanche,
35:51comme on peut parfois surestimer.
35:53Et n'oublions pas qu'aujourd'hui,
35:55ceux qui font l'investissement aux Etats-Unis,
35:57ce n'est pas l'Etat fédéral,
35:59c'est les entreprises.
36:01200 milliards d'investis dans la filière IA.
36:03Ceux qui font la transition énergétique,
36:05c'est les Etats américains.
36:07La Californie est en avance.
36:09C'est les GAFAM.
36:11Trump ou pas Trump,
36:13Kamala Harris ou pas Kamala Harris,
36:15ça va continuer.
36:17Dans nos portefeuilles diversifiés,
36:19les Etats-Unis gardent toujours une place de choix
36:21et une position surpondérée,
36:23comme on dit en jargon.
36:25– Nicolas ?
36:27– Disons pour compléter le scénario.
36:29En fait, ça fait un an qu'on réfléchit
36:31à cette élection américaine et en un an,
36:33on n'a pas vraiment changé de rythme de lecture.
36:35Le scénario qui ne serait pas favorable
36:37pour les marchés,
36:39quelle que soit la couleur,
36:41tout bleu ou tout rouge,
36:43c'est que le Congrès et la présidence
36:45sont différents,
36:47mais sinon les contre-pouvoirs existent,
36:49ils sont nombreux.
36:51– Dans le cas d'une victoire Trump,
36:53la probabilité d'une vague au Congrès
36:55est plus importante que dans le cas
36:57d'une victoire Harris, d'avoir une vague bleue.
36:59– La probabilité, c'est vrai.
37:01Après, s'agissant de l'économie
37:03qui est susceptible
37:05d'impacter les marchés,
37:07il y a des points de divergence,
37:09le commerce, les tarifs,
37:11la politique fiscale,
37:13mais là aussi,
37:15baisse d'impôts ou hausse d'impôts,
37:17vont-elles passer au Congrès ?
37:19Vont-elles passer comme ça ?
37:21Mais il y a des différences.
37:23Il y a des sujets où, a priori,
37:25ils n'ont rien à voir entre Harris et Trump.
37:27C'est la relation à l'énergie
37:29et à l'énergie renouvelable.
37:31La réalité, c'est que les Américains
37:33sont pragmatiques.
37:35Vous avez vu Biden, sa position
37:37et le développement de l'industrie pétrolière
37:39pendant son mandat.
37:41À l'inverse,
37:43qui va faire l'énergie renouvelable ?
37:45Vous venez de le dire, les GAFAB.
37:47Ça déroule,
37:49et comme les besoins sont gigantesques,
37:51cette thématique,
37:53si elle devait être
37:55sanctionnée par l'élection de Trump,
37:57serait plutôt une occasion
37:59de la regarder positivement que de fuir.
38:01À l'inverse, il y a des points de convergence.
38:03Ils sont tous les deux
38:05pour la renaissance manufacturière
38:07des Etats-Unis, ramener les usines,
38:09tous les deux pour la haute technologie,
38:11pour développer la haute technologie,
38:13pour l'indépendance énergétique.
38:15Le même discours, peu ou pro,
38:17avec des nuances vis-à-vis de la Chine.
38:19En fait, l'Amérique,
38:21et c'est ça qui fait que
38:23l'Amérique reste une terre
38:25qui met en avant
38:27la croissance économique
38:29et qui s'en donne les moyens.
38:31Ça contraste avec les autres zones.
38:33C'est unique.
38:35Comment vous regardez
38:37de ce point de vue-là, Malik,
38:39le repricing qu'on a eu
38:41de la part du marché sur les anticipations
38:43des rythmes de baisse de taux,
38:45directeur, que ce soit pour la Fed,
38:47pour la BCE ?
38:49C'est surtout sur la BCE
38:51que je m'interroge.
38:53Que la Fed en fasse moins
38:55que ce qu'on imaginait
38:57il y a encore trois semaines ou un mois,
38:59ce n'est pas très grave.
39:01Ça ne vous choque pas ?
39:03Par contre, sur la BCE,
39:05je ne comprends pas le mouvement
39:07qu'on a subi sur les taux européens.
39:09Je serais plutôt enclin à revenir assez fortement
39:11sur les taux européens, sachant que je comprends
39:13que la BCE a un problème.
39:15C'est la banque centrale d'un nombre de pays
39:17qui ont une trajectoire économique
39:19qui est totalement différente.
39:21On l'a vu avec les PMI ce matin encore.
39:23Oui, on le voit sur l'inflation.
39:25Il y a certains pays qui sont à 3,
39:27d'autres qui sont à 0.
39:29Au niveau de la croissance,
39:31vous avez des pays qui sont en récession
39:33comme le pays du sud avec l'Espagne
39:35qui croissent à plus de 4%.
39:37Comment je peux naviguer
39:39dans ces eaux un peu troubles ?
39:41D'un côté, une inflation qui semble maîtrisée
39:43mais qui est élevée dans certains pays
39:45et de l'autre côté, de la croissance.
39:47Je pense que la BCE doit continuer
39:49à baisser ses taux.
39:51Je ne m'explique pas pourquoi elle n'a pas fait
39:53de 50 BP dès le premier coup
39:55comme l'avait fait la Fed.
39:57Elle avait les signaux d'une inflation
39:59qui était souple.
40:01Elle demandait de partir la première
40:03et en plus de baisser de 50 BP.
40:05C'est ce qu'elle aurait dû faire.
40:07Elle est partie la première.
40:09Timidement, encore une fois.
40:11Aujourd'hui, Glagarde qui a un discours
40:13lui dit qu'on la connaît
40:15mais c'est d'amplitude qu'on ne connaît pas.
40:17Quand on regarde les chiffres économiques...
40:1950 BP pour vous en décembre,
40:21c'est une discussion qui va monter
40:23pour la BCE ?
40:25Éventuellement, oui.
40:27Il faut agir rapidement.
40:29L'inflation est sous contrôle.
40:31La BCE avait une inquiétude,
40:33c'était la progression des salaires.
40:35Les salaires, c'est du pouvoir d'achat.
40:37C'est 4% mais on ne va pas aller plus loin.
40:39Compte tenu du ralentissement économique,
40:41je vois du mal d'avoir une pression salariale
40:43supplémentaire.
40:45Dans les services, on voit de la tension qui persiste.
40:47Baisser trop vite, trop fort, ça peut être aussi
40:49prendre le risque.
40:51J'entends que ce risque peut exister.
40:53Il considère que la balance des risques...
40:55Il y a un risque,
40:57très clairement.
40:59Le risque de déflation est aussi important
41:01que le risque de résurgence de l'inflation.
41:05Ils sont en train d'en prendre conscience.
41:07J'espère qu'ils réagiront
41:09de manière positive.
41:11Ça peut créer des frictions.
41:13Est-ce que la Fed aura besoin de baisser autant
41:15les taux que ce qu'on imagine encore
41:17aujourd'hui ? Ce n'est pas évident.
41:19La BCE pourrait se permettre d'aller
41:21beaucoup plus loin quand la Fed se mettrait
41:23peut-être en pause.
41:25Le marché du travail américain.
41:27Le job report du mois dernier a été surprenant.
41:29Il a surpris tout le monde.
41:31Avec plus de 250 000 créations d'emplois,
41:33alors que personne ne s'attendait à plus de 200 000.
41:35Ce qu'on entend, c'est qu'il y a quand même
41:37des frictions sur le marché du travail aux Etats-Unis,
41:39que ce soit au Canada, en Amérique du Nord.
41:41Il serait surprenant de ne pas avoir un marché
41:43du travail cette fois-ci qui va dans l'autre sens.
41:45Il y a eu les ouragans.
41:47Il y a eu tout ça.
41:49Le marché de l'octobre.
41:51Quand on regarde les enquêtes sur les petites entreprises
41:53qui sont les ponvoyeurs du marché du travail,
41:55on voit qu'il y a quand même des inquiétudes aujourd'hui.
41:59Vincent, sur les banques centrales,
42:01Fed et puis BCE.
42:03Est-ce que le rythme est amené à s'accélérer ?
42:05Est-ce que la BCE, en décembre,
42:07aura les arguments suffisants
42:09pour aller peut-être plus vite, plus fort,
42:11vers le taux neutre au moins ?
42:13Même des sources commencent à nous dire.
42:15La discussion est en train d'évoluer pour savoir
42:17s'il ne faudra pas aller en dessous du taux neutre.
42:19Plus on attend, plus le risque est peut-être
42:21de devoir aller à un moment en dessous du taux neutre.
42:23Par contre, peut-être rapidement la Fed.
42:25Je pense que la Fed, aujourd'hui,
42:27on a les attentes qui sont plus réalistes.
42:29On a quand même l'atterrissage en douceur
42:31qui est relativement bien confirmé aux Etats-Unis.
42:33L'incertitude est peut-être liée au présidentiel.
42:35A voir si en effet ça donnera lieu à des disruptions.
42:37Mais là, il y a plutôt une nécessité
42:39d'en faire plutôt moins que plutôt plus.
42:41Et on aurait pu se contenter de 25 points à base
42:43avec la première baisse de taux.
42:45Et pas 50.
42:47Mais voilà, c'est fait.
42:49On n'aura quand même la baisse de 50 BP
42:51peut-être pour une erreur.
42:53C'est proglodé, mais peu importe.
42:55Le vrai sujet, c'est en effet l'Europe.
42:57Parce qu'aux Etats-Unis, finalement,
42:59c'est quasi secondaire cette politique monétaire.
43:01Quand on voit les conditions de financement
43:03dans l'économie réelle,
43:05c'est un souci pour personne, semble-t-il.
43:07C'est même plutôt un sujet de pouvoir d'achat.
43:09Les Américains ont pas mal d'actifs également surplacés
43:11qui rapportent davantage.
43:13En Europe, on n'est plus tributé à du secteur bancaire.
43:15On avait des conditions financières
43:17qui sont un des nombreux freins à l'investissement en Europe.
43:19C'est pas le seul,
43:21mais c'est un des nombreux freins.
43:23C'est un frein également à la consommation.
43:25Quand on cherche derrière un peu le malaise européen,
43:27il y a quelque chose qui a surpris les économistes cette année,
43:29c'est la faiblesse de la consommation.
43:31Alors qu'on a tous du pouvoir d'achat,
43:33les salaires, comme tu le disais Malik,
43:35on croit qu'ils sont de 4 %,
43:37l'inflation est en dessous de 2 %,
43:39on a vu l'encours des livrets A,
43:41des comptes à terme augmentés en général.
43:43Qu'est-ce qui se passe pour les Européens indépendamment ?
43:45La guerre en Ukraine, ça stresse.
43:47À quelle sauce fiscale allons-nous être mangés en France et ailleurs ?
43:51Ça stresse aussi.
43:53Mais il y a surtout, quand on analyse les dépenses des ménages,
43:55si je prends l'automobile,
43:57l'immobilier, tout ce qui est associé,
43:59c'est à peu près 40 % dans les dépenses des ménages.
44:03Or, on a parlé de l'automobile,
44:05les Européens n'achètent plus de voiture
44:07pour plein de raisons indépendamment de leur pouvoir d'achat.
44:09Ils ne savent pas si la voiture qu'ils achètent aujourd'hui
44:11ne sera pas moins chère d'ici 6 mois
44:13ou ne fera pas 100 km de plus, ou ainsi de suite.
44:15Ou est-ce qu'ils vont l'utiliser pour rentrer dans une ville ou dans une autre ?
44:19Tout est compliqué, oui.
44:21Les taux sont élevés.
44:23Le secteur immobilier en France, c'est bien le bon endroit pour en parler.
44:25Le marché immobilier, on connaît vraiment une période de vache maigre,
44:27c'est une évidence.
44:29Les transactions immobilières étaient en baisse,
44:31prix immobilier était en baisse,
44:33parce que les taux étaient élevés.
44:35Donc les taux baissent.
44:37On commence à voir dans le dernier Bank Lending Survey,
44:39une petite remontée de demandes,
44:41notamment pour l'achat immobilier.
44:43Et derrière les maisons, c'est aussi des biens d'achat de biens.
44:45Si vous allez après ça, je ne sais pas moi,
44:47dans votre magasin, Leroy Merlin ou Associé,
44:49pour bricoler, vous déménagez.
44:51Ça suppose plein de demandes.
44:53Ça crée un effet plus de neige vertueux.
44:55On pourrait avoir, par les taux,
44:57un peu un effet vertueux, en tout cas déjà sur l'immobilier,
44:59qui pourrait quand même un petit peu relancer les choses,
45:01qui pourrait quelque part aider un peu l'investissement.
45:03Mais l'investissement en Europe,
45:05c'est l'industrie.
45:07L'industrie, c'est encore une fois beaucoup l'automobile.
45:09Et là, la machine est un petit peu grippée.
45:11Mais donc, les taux pourraient aider,
45:13je pense, sur la consommation,
45:15rendre l'épargne moins attractive
45:17et encourager cette épargne à trouver
45:19au moins son chemin vers le marché immobilier.
45:21Donc, est-ce qu'il faut descendre
45:23sous le taux neutre ?
45:25Actuellement, ça me semble prématuré.
45:27L'Europe ralentit. La France est à la peine,
45:29pour des raisons évidentes,
45:31un petit peu d'incertitude budgétaire
45:33et certainement de budget qui sera
45:35moins favorable dans les prochains mois.
45:37L'épargne s'auto-inflige son austérité.
45:39Donc, ça ne demande pas pour autant
45:41d'avoir des taux qui soient particulièrement bas.
45:43Je serai plutôt prudent par rapport à cela.
45:45Par contre, la BCE,
45:47il y arrivera évidemment avant toutes les autres.
45:49Le débat en dessous ou au-dessus,
45:51c'est pour plus tard.
45:53Je resterai moins à 25 points basses
45:55par réunion.
45:57Je pense que ça me semble, pour l'instant,
45:59en tout cas, un bon rythme.
46:01Vous ne les voyez pas non plus déviés de ce rythme ?
46:03Actuellement, vu les PMI de ce jour,
46:05il n'y a pas de raison de changer.
46:07Il aurait fallu que ce soit encore pire
46:09que les PMI de ce matin.
46:11Ce n'est pas très bon quand même.
46:13Ils étaient stables.
46:15Ils ne sont pas pires que le mois précédent.
46:17Ça reste un iota en dessous des 5 ans.
46:19Nicolas, si vous voulez conclure.
46:21Le malaise européen,
46:23ça a été très bien exposé.
46:25Après, ce que je note,
46:27c'est qu'on entend des commentaires
46:29aux extrêmes sur la BCE.
46:31Il y a presque autant de gens qui disent
46:33qu'il est très important
46:35que la fête n'aille pas trop vite
46:37que ceux qui disent, dans des maisons
46:39que Vincent connaît bien,
46:41qu'ils vont jusqu'à dire
46:43que les taux courts vont retourner à 2%, voire à zéro.
46:45C'est le charme de partout
46:47d'avoir des avis contraires.
46:49Sur le plan de l'Europe,
46:51la reconstitution
46:53du pouvoir d'achat réel,
46:55je souscris complètement
46:57à ce que tu viens de dire,
46:59c'est, à minima,
47:01qu'on va écarter le risque de récession.
47:03Donc ça aide
47:05le boulot de la Banque centrale
47:07plutôt d'aller par étapes.
47:09Voir, ça peut aller dans un jeu de bascule
47:11qu'on connaît depuis la pandémie.
47:13On va
47:15de la consommation de biens
47:17à la consommation de services
47:19et d'expériences,
47:21lesquels prix, d'ailleurs, des services et d'expériences
47:23ont sacrément monté.
47:25Oui, mais ça n'a pas baissé.
47:27Se nourrir, voyager, l'hôtellerie,
47:29ça a quand même beaucoup monté.
47:31En effet, ça peut rebasculer
47:33et ça ferait du bien aux PMI
47:35manufacturiers si on cherche des indicateurs
47:37alors que les PMI services en Europe
47:39tiennent.
47:41Donc, positif.
47:43Restons sur cette note positive,
47:45messieurs. Merci beaucoup d'avoir été
47:47les invités de Maître Marché ce soir.
47:49Nicolas Braud, Autunque, Banque privée,
47:51Malik Haddouk, CPRAM et Vincent Juvin.
47:53J.P.Morgan a cette manche maintenant.
47:59Le dernier quart d'heure de Smart Bourse,
48:01c'est le quart d'heure thématique.
48:03Le thème ce soir, c'est notre rendez-vous
48:05avec l'IA.
48:07Que dit l'IA de la situation de marché ?
48:09Et nous avons pour ça l'éclairage apporté
48:11par Jean-Jacques Oana, consultant indépendant
48:13et membre du board
48:15de la FinTech AI4Alpha.
48:17Donc, l'IA au service
48:19des signaux de marché.
48:21Bonsoir, Jean-Jacques.
48:23Bonsoir, Grégoire.
48:25Quel est l'état des lieux que vous dressez
48:27de l'environnement
48:29pour l'investisseur global aujourd'hui ?
48:31Déjà, au niveau macro,
48:33quand on regarde avec une large perspective,
48:35on a un environnement
48:37financier qui est finalement stable.
48:39Parce qu'on espérait
48:41des baisses de taux
48:43prononcées,
48:45notamment au sortir de l'été.
48:47On avait
48:49150 points de base
48:51d'anticipation de baisse de taux
48:53sur les 4 prochaines réunions
48:55de la Réserve fédérale.
48:57Ça fait à peu près 6 mois.
48:59Et on est à 75 points de base.
49:01D'accord. Depuis les 50 points de base,
49:03on attendait encore 150.
49:05Et là, on a divisé par 2
49:07le quantum attendu.
49:09Donc, c'est très significatif
49:11comme retournement.
49:13Parallèlement,
49:15il y a eu un retournement sur le dollar
49:17qui est complètement
49:19concomitant.
49:21Par contre, ce qui est à noter, c'est que
49:23le dollar continue.
49:25Ça hausse. Il paraît assez insensible
49:27à ce scénario.
49:29Et donc, il monte
49:31d'autant plus contre les autres devises,
49:33notamment contre l'euro, le yen, etc.
49:35C'est un thème macro majeur.
49:37Ça reste quand même un petit actif.
49:39Mais c'est important de le souligner.
49:41Malgré des taux réels qui ont monté.
49:43Absolument.
49:45C'est particulièrement notable à souligner.
49:47Là aussi, ce n'est pas neutre.
49:49Mais au-delà de ces événements,
49:51on a de la stabilité.
49:53On a un euro qui est entre
49:551,07 et 1,12.
49:57Finalement, qui ne bouge pas beaucoup.
49:59On a des taux, finalement,
50:01qui n'ont pas beaucoup bougé.
50:03La conséquence de cela,
50:05c'est qu'on a
50:07toujours un ensemble d'incertitudes
50:09qui sont élevées du point de vue géopolitique
50:11et macroéconomique,
50:13notamment sur le futur chemin
50:15des taux de la Réserve fédérale.
50:17Mais la conséquence, c'est qu'on a une stabilité
50:19relativement forte
50:21sur les thématiques boursières.
50:23Stabilité de l'environnement financier,
50:25au final, malgré tout le bruit
50:27des dernières semaines et des derniers mois,
50:29comment l'investisseur
50:31tire profit, justement, de cet environnement,
50:33Jean-Jacques ?
50:35Finalement, on a le retour
50:37des valeurs
50:39qui bénéficient le plus
50:41de cet environnement, qui sont insensibles
50:43au financement de l'économie,
50:45qui ne sont pas sensibles aux taux,
50:47qui ont beaucoup
50:49de cash, en réalité,
50:51c'est la tech.
50:53C'est les innovations
50:55de rupture, c'est l'intelligence artificielle,
50:57c'est
50:59ce qu'on appelle une bulle depuis 5 ans
51:01et qui continue de monter
51:03avec insolence.
51:05La tech profitable, on parle des entreprises
51:07les plus profitables du monde.
51:09Oui, parce qu'en réalité, on vit
51:11une époque vraiment particulière
51:13où les innovations de rupture
51:15sont majoritairement, j'allais dire,
51:17chez les méga-cap.
51:19Si on prend
51:21les GAFAM, en réalité,
51:23elles trustent à peu près
51:25toutes les innovations de rupture. Cela s'explique
51:27aussi du fait que
51:29dès qu'il y a une innovation
51:31différente, on peut citer
51:33même OpenAI ou son concurrent
51:35Anthropique,
51:37elles ont suffisamment de cash sur la table
51:39pour mettre la main
51:41sur ces sociétés
51:43et finalement s'approprier
51:45leur technologie.
51:47En définitive,
51:49on a la majorité des innovations
51:51de rupture qui sont chez les méga-cap.
51:53Portées par ces GAFAM. Absolument.
51:55Même au-delà des GAFAM, on peut remettre
51:57les dix premières capitalisations américaines.
51:59Ce qui est intéressant
52:01chez AI4Alpha, on a un portefeuille
52:03de méga-trends
52:05et sur les thèmes de méga-trends qu'on a
52:07identifiés uniquement à partir du GenAI,
52:09on a des thématiques
52:11qui sont les thématiques
52:13que tout le monde attend autour de la
52:15tech, de l'IA, des innovations de rupture
52:17mais également d'autres thématiques
52:19qui vont coïncider avec
52:21ces thématiques, qui vont pouvoir équilibrer
52:23le portefeuille et qui correspondent
52:25à des thématiques pas du XXIe siècle
52:27mais des thématiques du XXe siècle finalement
52:29et qui correspondent aujourd'hui à un certain
52:31besoin des États de
52:33souveraineté.
52:35On a par exemple dans notre thème la sécurité
52:37avec le secteur de la défense
52:39et d'ailleurs on pourrait dire que
52:41c'est intéressant parce que la cybersécurité
52:43que vous mettez dans la technologie
52:45pourrait être aussi dans cette
52:47partie-là. Mais au-delà de ça
52:49de cela
52:51tout ce qui est finalement
52:53la souveraineté industrielle, c'est-à-dire les infrastructures
52:55construction d'infrastructures
52:57donc on a une thématique
52:59sur les infrastructures dans ce portefeuille
53:01et en ce moment ce qui est intéressant
53:03c'est que notre modèle non seulement
53:05y voit les innovations de rupture, la technologie
53:07majoritairement, mais
53:09il y a une partie non négligeable, environ un tiers
53:11du portefeuille, qui comprend
53:13les thématiques
53:15classiques
53:17alors évidemment la défense mais aussi les
53:19infrastructures, les thématiques
53:21d'infrastructures, il y a des ETF
53:23Mais les utilities ou l'énergie
53:25moi je suis frappé de voir
53:27évidemment on parle de l'IA mais
53:29on est en train de comprendre que
53:31les GAFAM vont peut-être relancer
53:33le nucléaire au moins aux États-Unis
53:35pour justement s'alimenter
53:37en énergie suffisamment
53:39proprement pour
53:41faire fonctionner l'IA
53:43et les data centers qui vont avec
53:45la plus grosse performance du S&P500
53:47depuis le début de l'année c'est plus NVIDIA
53:49qui fait encore 180% de hausse boursière
53:51c'est une boîte comme Vistra
53:53alors évidemment en termes de market cap c'est
53:55mille fois plus petit que NVIDIA
53:57mais c'est une boîte qui fait 250% de performance
53:59boursière parce qu'elle vend de l'énergie propre
54:01et notamment nucléaire
54:03et d'ailleurs ça fait écho à une autre thématique
54:05que nous avons c'est les ressources naturelles
54:07et notamment
54:09les ressources naturelles nécessaires
54:11utiles voire
54:13indispensables à la transition écologique
54:15parce que finalement
54:17on s'aperçoit d'ailleurs c'est tout un problème de la transition
54:19qu'on n'a pas le temps de développer ici
54:21mais en réalité si on veut
54:23faire une transition énergétique
54:25qui est moins gourmande en énergie
54:27elle est plus gourmande
54:29en métaux et en métaux rares
54:31et la question c'est l'approvisionnement
54:33de ces métaux
54:35et donc on a cette thématique
54:37qui peut éventuellement être présente dans le portefeuille
54:39qui ne l'est pas aujourd'hui
54:41mais qui pourrait l'être
54:43on a des thématiques qui sont liées à la pharma
54:45à la biotech qui en ce moment ne sont pas
54:47privilégiées
54:49je pense aussi qu'il peut y avoir une raison
54:51qui peut être liée
54:53aux élections présidentielles
54:55les anticipations sur les élections présidentielles
54:57américaines
54:59et puis il y a les tendances
55:01de conso
55:03on a des tendances de consommation qui sont très lourdes
55:05on le connait bien nous en France
55:07parce qu'on a des champions
55:09dans ce secteur finalement
55:11donc il y a la consommation discrétionnaire
55:13notamment le luxe
55:15et puis d'autres tendances
55:17ça reste des mégatrends validés par vos signaux
55:19oui ça reste des mégatrends
55:21on le voit bien
55:23on s'est un peu inquiété quand même sur le luxe français
55:25il faut distinguer le conjoncturel
55:27du structurel
55:29finalement sur un plan large
55:31c'est le principe de la méga tendance
55:33et en ce moment ce n'est pas des thématiques
55:35que notre modèle tactique privilégie
55:37il est quasiment à zéro
55:39sur ces thématiques là
55:41mais c'est des thématiques
55:43ça reste structurellement une tendance
55:45absolument et d'ailleurs au delà
55:47de ces thématiques il y a
55:49les consumer staples
55:51c'est à dire la consommation
55:53finalement alimentaire
55:55Unilever a très bien publié
55:57Danone a très bien publié
55:59Carrefour aussi je crois
56:01il y a tout un écosystème autour de ça qui s'en sort bien
56:03alors ce qui est intéressant finalement
56:05c'est de voir qu'en ce moment
56:07il y a deux thématiques
56:09qui peuvent coïncider
56:11et qui peuvent finalement
56:13s'exprimer en même temps dans les marchés
56:15c'est les thématiques d'intelligence artificielle
56:17de technologie, de rupture
56:19que tout le monde plébiscite
56:21mais aussi des thématiques qui sont
56:23moins exposées
56:25alors évidemment la défense on en parle toujours
56:27mais au delà de la défense
56:29et bien des thématiques
56:31de construction d'infrastructures par exemple
56:33une Schneider je rappelle
56:35c'est la meilleure performance du CAC 40 depuis le début de l'année
56:37et puis justement
56:39en élargissant le débat ce qui est intéressant
56:41c'est que ces thématiques sont assez apolitiques
56:43on voit bien que quelle que soit l'issue
56:45de l'élection présidentielle américaine
56:47ou des élections
56:49dans le monde
56:51et personne n'ira contre ça
56:53le politique ne peut pas se mettre en face de ça
56:55juste un mot, il nous reste une minute
56:57dans ce portefeuille modèle, la méga tendance
56:59des iPhone Alpha
57:01c'est quoi la place des US, c'est quoi la place de l'Europe ?
57:03et bien en fait
57:05on utilise des ETF américains
57:07mais justement de manière
57:09un petit peu plus provocatrice
57:11j'allais dire
57:13il y a très peu, déjà comment vous voulez faire
57:15aujourd'hui un portefeuille
57:17sur l'IA
57:19la technologie, les innovations de rupture
57:21en Europe, vous auriez quoi comme société
57:23en Europe ?
57:25ASML, SAP
57:27bon, sur la pharma
57:29sur la pharma
57:31Novo Nordisk
57:33c'est très faible en réalité
57:35vous pouvez rajouter
57:37Infineon peut-être
57:39on a vraiment les plus grandes difficultés
57:41à trouver des champions
57:43européens, des technologies de demain
57:45les sociétés américaines
57:47en plein, elles n'existaient pas
57:49en 2000, SAP
57:51ASML, bon ASML
57:53c'est des années 80
57:55SAP c'est des années 70
57:57on n'a pas de champions européens
57:59des technologies de demain, on n'a pas réussi
58:01à faire émerger des champions
58:03et quand on regarde les niveaux de capitalisation
58:05et bien
58:07c'en est peut-être
58:09la cause
58:11on a 5% d'écart
58:13de rendement sur les 10 dernières années
58:15entre l'Europe et les Etats-Unis
58:17et bien la cause
58:19est qu'on n'a pas de champions
58:215% par an
58:23donc c'est considérable
58:25ça capitalise l'écart
58:27merci beaucoup Jean-Jacques
58:29Jean-Jacques Oana avec nous régulièrement
58:31dans cette émission pour nous apporter
58:33l'intelligence artificielle
58:35au service des marchés, Jean-Jacques Oana
58:37qui est consultant indépendant et membre du board de la FinTech
58:39AI4Alpha

Recommandations