Jeudi 24 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Malik Haddouk (Directeur de la Gestion Diversifiée, CPR Asset Management) , Vincent Juvyns (Stratégiste, JP Morgan Asset Management) et Nicolas Brault (Directeur Associé, Hottinguer banque privée)
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00:00Générique
00:10Malik Haddouk est avec nous, le directeur de la gestion diversifiée de CPR Asset Management.
00:14Bonsoir Malik.
00:15Vincent Juvins nous accompagne également.
00:17Stratégiste chez JP Morgan Asset Management.
00:19Bonsoir Vincent.
00:20Bonsoir.
00:21Et Nicolas Brault à nos côtés également.
00:22Bonsoir Nicolas.
00:23Bonsoir Grégoire.
00:25Vous êtes directeur associé chez Ottingre Banque Privée.
00:28Mettons la microéconomie, les résultats et les publications d'entreprises à l'honneur avec vous Nicolas.
00:34Bon c'est vrai qu'on est à mi-parcours.
00:37Il y a quasiment une vingtaine de sociétés du CAC qui publient leur activité trimestrielle cette semaine.
00:43Quels sont les premiers enseignements là de ces quelques jours, quelques semaines de publications de résultats trimestriels aux Etats-Unis, en Europe ?
00:51Qu'est-ce qui ressort ? Qu'est-ce qui vous saute aux yeux aujourd'hui Nicolas ?
00:55Alors en résumant des grosses différences quand même entre les Etats-Unis et l'Europe.
01:03Premier point, ça explique les performances boursières en bonne partie.
01:07S'agissant de l'Europe, en fait on a eu des indications avant la période de publication.
01:13C'est ça qui a été la marque de cette saison.
01:16C'est qu'avant la saison, il y a eu quand même un rythme assez fourni d'avertissements sur résultats.
01:22Dont les raisons se confirment au gré des annonces officielles.
01:29Et ça a un peu changé de physionomie je trouve par rapport au discours, en tout cas par rapport au discours c'est clair du premier semestre.
01:37C'est vraiment du côté de la demande qu'on constate une faiblesse.
01:41Alors qu'au premier semestre c'était le contexte macro, la baisse des taux qui arrive, des effets pricing, power.
01:50Tout ça a quand même changé assez singulièrement.
01:53Il y a une faiblesse de débouchés, de marchés finaux.
01:57Il y a une faiblesse du consommateur.
01:59Ça c'est un peu des deux côtés de l'Atlantique mais avec des nuances quand même assez marquées en défaveur de l'Europe.
02:05Il y a une faiblesse de la Chine.
02:08Il y a moins de sujets financiers.
02:10Il y a moins de sujets, ils n'ont pas disparu mais le temps est aussi passé, de problématiques liées au stock.
02:17Ça reste un sujet mais qui est quand même beaucoup plus sous contrôle.
02:20Donc on revient au sujet principal qui est que la demande est faible.
02:25Il y a le sujet des prix aussi, du pricing.
02:29On en a quand même fait beaucoup sur le thème du pricing power quand il y avait de l'inflation.
02:34On voit bien quand même dans beaucoup de secteurs notamment liés à la consommation des choses que moi j'apprécie a priori.
02:40Que ça a détruit de la demande en volume.
02:45Et le temps est venu d'être à minima plus raisonnable voire de savoir faire machine arrière.
02:51Nous n'y sommes pas mais on voit un certain nombre de groupes qui commencent à avoir des volumes qui repartent.
02:57Et d'autres qui sont encore à subir en fait leur soi-disant discipline de prix.
03:03Une fois qu'on a dit tout ça, il y a beaucoup de polarisation.
03:07On l'avait dans la hausse. Franchement quand l'économie était en réaccélération post guerre en Ukraine, inflation et hausse des taux.
03:15Il y avait déjà une polarisation intrasecteur qui était très grande.
03:20On a maintenant des acteurs de qualité qui baissent.
03:24Mais avec toujours un écart qui est assez sensible.
03:29Mais ils ne se creusent plus je trouve dans un contexte économique plus challenging, plus périlleux.
03:37Je notais sur la polarisation là quelques exemples.
03:41Alors sur le plan des parcours boursiers mais ça reflète le plan des parcours opérationnels.
03:46C'est Publicis le gagnant versus WPP.
03:49C'est Adidas qui a réussi sa récovré sur retournement versus Nike qui se retrouve aujourd'hui en difficulté.
03:56C'est Nvidia peut-être versus ASML en Europe.
03:59Des positionnements un peu différents à chaque fois j'entends.
04:02Ou AMD aux Etats-Unis.
04:04Hermès versus Kering.
04:06Unilever qui publie aujourd'hui je crois que c'est très bon.
04:10Versus Nestlé qui publiait il y a quelques jours la semaine dernière où le marché est en plein doute sur l'écoute historique de Nestlé.
04:16Chaque fois c'est des mastodontes du secteur qui se retrouvent quand même écartelés.
04:22Alors par rapport à ce phénomène qui est à l'oeuvre depuis de nombreux trimestres.
04:30J'ai une tentation forte d'avoir une approche différenciée.
04:36Puisque évidemment on va mettre le mot sélectivité comme maître mot.
04:41Mais dans un certain nombre de cas d'aller chercher peut-être pas le loser.
04:47Mais en tout cas celui dont la valorisation s'est ajustée.
04:51Car ce qui est nouveau me semble-t-il dans pas mal de secteurs.
04:57C'est la donnée du prix.
04:59Quand tout va bien on est très content d'avoir des sociétés dont la croissance interne est supérieure à 10%.
05:06Mais la valorisation le reflète.
05:08Évidemment quand on devient comme certains des mastodontes français.
05:14Ex-growth il n'y a plus de croissance.
05:17Alors là on entend oui mais comme toujours.
05:22Ça ne se paye plus 30 fois LVMH.
05:24Non la valorisation s'est ajustée.
05:27Elle n'est pas incroyablement attractive.
05:30On n'est pas après la grande récession 2008-2009 ou le Covid.
05:35Mais il y a un ajustement singulier.
05:37Et donc cet effet prix de l'action du titre crée des opportunités.
05:43Dans les noms que vous avez cités.
05:45ASML pourrait en être un.
05:49Alors Publicis WPP quand on regarde les réalisations il n'y a pas photo.
05:54Mais l'écart de performance à défaut d'être un écart de valorisation instantané.
06:00Est tel qu'il peut y avoir des effets de rattrapage.
06:04Je suis en train de vous dire une chose.
06:06Ce que je n'imaginais pas au premier semestre.
06:10J'avais envie d'être prudent.
06:12À tort ou à raison.
06:14Il y avait un certain nombre d'hypothèses macro et micro économiques.
06:19Qui ne résistaient pas à un changement un peu de climat.
06:26Et là je trouve qu'il y a le facteur du prix.
06:28Il y a des acteurs de grande qualité qu'on a parfois rêvé d'avoir.
06:32Qui sont à des niveaux attractifs.
06:34Mais évidemment le narratif est mauvais.
06:36Et c'est le moment en fonction de son horizon.
06:40Ça ne peut pas être un call court terme.
06:44Et de prendre position et faire un peu le contre-pied.
06:47A contrario puisque vous avez cité le luxe.
06:50Et puis qu'en général vous avez bien m'interrogé là-dessus.
06:52Je ne ferai pas du tout le parti de faire Kering plutôt qu'Hermès.
06:56Parce que ça ne baisse plus Kering.
06:58C'est la première fois que les mauvaises nouvelles ne font plus baisser le cours de bourse.
07:00L'autre point important.
07:02Vraiment important.
07:04Qui est un constat d'avant période de publication.
07:08Et pendant cette période.
07:10C'est que le marché sait déjà beaucoup de choses.
07:14Le marché dans beaucoup de cas individuels.
07:18Attendait des mauvaises nouvelles.
07:20Et n'a pas été déçu.
07:22Parfois même un peu au-delà.
07:24Mais ne baisse pas.
07:26Ça n'est pas que parce que les shorts se rachètent.
07:30Il y a un moment donné.
07:32Où le marché émet un signal.
07:34Dès lors qu'on a l'impression.
07:36Qu'on est en train de faire un extrême.
07:38En matière de dynamique négative.
07:40Ou de mauvaises nouvelles.
07:42Si ça ne peut pas être pire.
07:44Ça peut être potentiellement l'amorce.
07:48D'une amélioration et d'un point d'inflexion.
07:50C'est ce sujet là.
07:52Qui me semble le plus important.
07:54Dans cette saison de publication du troisième trimestre.
07:56Elle est plus intéressante de ce point de vue là.
07:58Que la saison de jour.
08:00J'entends.
08:02Mais il ne faut pas abandonner le facteur qualité.
08:04C'est un prisme.
08:06Chacun reste avec son style.
08:08Sa façon de faire.
08:10Sa capacité à résister à des erreurs.
08:12D'appréciation.
08:14D'analyse.
08:16Mais on est dans un monde.
08:18Qui est et qui va rester.
08:20Challenging.
08:22Incertitude.
08:24Manque de visibilité.
08:26On peut le dire tout le temps.
08:28On a envie d'être avec des capitaines.
08:30De navires qui savent aller dans tous les temps.
08:32C'était vrai aussi.
08:34Quand ça allait très bien.
08:36De ce point de vue là.
08:38Il y a quand même.
08:40Quand on prend un certain nombre de secteurs.
08:42Nestlé qui vire son président.
08:44Ça n'arrive qu'une fois.
08:46Dans notre carrière.
08:48C'est la conduite de cette maison.
08:50Il y a des cultures d'entreprise.
08:52Qui sont secouées.
08:54Chez certains acteurs.
08:56Il y en a qui souffrent.
08:58Ils sont à la manoeuvre.
09:00S'il faut mettre le spi.
09:02Ils sauront remettre le spi.
09:04Ou se mettre au port.
09:06C'est extrêmement important.
09:08Il faut être manoeuvrable.
09:10Partout.
09:12C'est à chacun de faire son choix.
09:14Des titres qu'on aime bien.
09:16La gouvernance qu'on aime bien.
09:18Des bilans qu'on aime bien.
09:20La capacité à innover.
09:22La macro.
09:24Parfois on dit que c'est fantastique.
09:26On dit que la Chine est une catastrophe sans nom.
09:28Un gros mot.
09:30Un gros mot à éviter à tout prix.
09:32C'est caricatural.
09:34Parlons de la Chine avec vous.
09:36C'est intéressant.
09:38Quand on est dans la partie globale macro.
09:40C'est intéressant.
09:42J'imagine.
09:44D'avoir la couleur.
09:46Qui remonte des entreprises.
09:48Sur ce facteur chinois.
09:50C'est des résultats.
09:52Qui regardent sur le 3ème trimestre.
09:54Les annonces en Chine.
09:56Commencent à partir du 24 septembre.
09:58Un groupe comme LVMH.
10:00Ne veut pas s'avancer.
10:02En disant qu'il y a un point bas.
10:04Même après la Golden Week.
10:06Il y a quelque chose qui a changé.
10:08Dans le narratif autour de la Chine.
10:10Ce qui est intéressant.
10:12Au sujet de la Chine.
10:14Tout le monde.
10:16Ne pensait pas à une réaction du gouvernement.
10:18Personne ne pensait.
10:20Que le gouvernement allait réagir.
10:22Le gouvernement a un objectif.
10:24Il a un objectif de croissance.
10:26Il est conscient des difficultés.
10:28De l'économie.
10:30Qui porte sur la demande interne.
10:32C'est ce qui a été mentionné.
10:34On le voit dans les résultats.
10:36Des sociétés européennes.
10:38Qui sont très exposées à la Chine.
10:40Pour la première fois.
10:42L'éclair est venu.
10:44Dans le sens qu'ils font face.
10:46Avec les mesures qu'ils ont prises.
10:48Ils mettent de l'argent dans la poche des chinois.
10:50Directement.
10:52C'est un révélateur.
10:54Qu'ils ont pris conscience.
10:56Que c'était la demande qui faisait défaut.
10:58C'est un vrai pivot.
11:00De ce point de vue là.
11:02Par rapport au plan de relance précédent.
11:04Plus tourné vers la production.
11:06Vers la production comme chaque fois.
11:08Aujourd'hui.
11:10C'est ce qu'on attendait depuis longtemps.
11:12Il y a d'autres mesures qui arriveront.
11:14C'est un élément important.
11:16Le marché a réagi très fortement.
11:18En amplifiant bien sûr.
11:20Ces mesures d'annonce.
11:22Mais je pense que c'est un moment important.
11:24Pour la Chine.
11:26On verra dans les semaines à venir.
11:28Qu'il y a déjà des petits éléments qui montrent.
11:30Qu'il y a des petits effets qui commencent.
11:32Beaucoup de doutes encore Malik.
11:34A commencer par le marché.
11:36Il y a eu un emballement à la mesure.
11:38Le marché c'est ce que disait Monsieur.
11:40C'est qu'il en attend encore plus.
11:42Quand il s'attend à une annonce.
11:44Et qu'elle n'arrive pas.
11:46Les mesures sont là.
11:48Elles sont pérennes.
11:50Et le gouvernement va poursuivre sur ce chemin.
11:52D'essayer de relancer la demande.
11:54Après les attentes qu'ils ont créées.
11:56Depuis le 24 septembre.
11:58Un pouvoir central comme Pékin.
12:00Ne peut pas se permettre de décevoir.
12:02Sur 100% des attentes qui ont été créées.
12:04Il y a un élément important.
12:06C'est la première fois.
12:08D'autres personnes pourraient le critiquer.
12:10Mais pour eux.
12:12Ils ne veulent plus voir le marché de l'action baisser.
12:14Le marché est déjà détruit par l'immobilier.
12:16Pour redonner confiance.
12:18Au consommateur.
12:20On lui dit maintenant.
12:22Tu vas te repositionner sur le marché.
12:24Et on va t'aider.
12:26Empreindre de l'argent pour acheter des actions.
12:28Je ne suis pas pour.
12:30C'est un marché dirigé.
12:32Mais c'est un des éléments.
12:34Qui est mis en place.
12:36Pour essayer de limiter la fracture.
12:38Le plancher est solide.
12:40Est-ce que ça peut avoir des effets.
12:42On a parlé du luxe.
12:44On pourrait parler de l'automobile.
12:46Est-ce qu'on va jusqu'à imaginer.
12:48Maintenant on appelle ça les chinomics.
12:50Les abénomics.
12:52Les trumponomics.
12:54Chacun a sa doctrine économique.
12:56Est-ce que les chinomics.
12:58Par effet direct ou indirect.
13:00Se retrouvent dans les comptes.
13:02Les bilans et les comptes de résultats.
13:04D'entreprises européennes.
13:06Exposées à la Chine.
13:08Dans les prochaines semaines.
13:10L'élément qu'il faut intégrer aussi.
13:12C'est l'élection présidentielle américaine.
13:14Qui pourrait avoir.
13:16Produire des contre-effets pour la politique chinoise.
13:18Parce que si Trump est élu.
13:20Il a clairement indiqué.
13:22Qu'il allait augmenter les tarifs de 60%.
13:24Sur les exportations chinoises.
13:26Quelle sera la réaction.
13:28Moi j'ai une certitude.
13:30Que si Harris passe.
13:32Le marché chinois va s'envoler.
13:34Harris est aussi échine.
13:36Oui.
13:38Elle est moins belliqueuse.
13:40Envers la Chine.
13:42Il y aura des hausses de tarifs aussi.
13:44Mais il y aura un dialogue.
13:46Qui s'installera.
13:48Contrairement à Trump.
13:50Qui est beaucoup plus direct.
13:52Sur la politique qu'il compte mener.
13:54Restons un peu sur le facteur chinois.
13:56Vincent qu'est-ce que vous en dites.
13:58Chez JP Morgan AM.
14:00Ce signal envoyé par la Chine.
14:02Il y a eu une réaction de marché très forte.
14:04Un peu de déception derrière.
14:06Il y a la question du signal macro.
14:08Est-ce qu'il y a quelque chose sur le plan macro.
14:10Qui est à attendre d'une Chine.
14:12Qui arrêterait d'exporter de la déflation.
14:14Tiendrait des objectifs de croissance.
14:16Un peu plus stabilisé.
14:18Est-ce que ça se retrouve.
14:20Dans la toile de fond macro.
14:22Des prochains mois.
14:24Et des prochains trimestres.
14:26Je ne cacherai pas que la situation fait débat.
14:28Chez nous et au sein de l'équipe.
14:30Il n'y a pas un consensus très fort.
14:32Pour dire qu'on voit la situation s'améliorer.
14:34C'est une question à titre personnel.
14:36Je pense qu'il y a objectivement.
14:38Je rejoins Malik à certains égards.
14:40Je pense que ça peut difficilement aller plus mal.
14:42Il y a déjà quelque chose.
14:44Je pense qu'il y a des tentatives nombreuses.
14:46Infructueuses jusqu'ici.
14:48Que ça aille mieux.
14:50Je pense qu'ils n'ont pas le choix que ça aille un peu mieux.
14:52J'ai envie de croire.
14:54Dans le fait qu'on est sans toucher le fond économiquement.
14:56Globalement dans les prochains mois.
14:58On est des mesures qui commencent.
15:00Si elle a apporté leurs fruits.
15:02Je pense que Harris ou Trump.
15:04Les deux ne sont pas très bons pour la Chine.
15:06Je ne vois pas d'amélioration significative.
15:08Avec l'un ou avec l'autre.
15:10Mais je pense que l'amélioration.
15:12Elle devra venir de Chine d'elle-même.
15:14La confiance des consommateurs.
15:16Quand on voit les graphiques.
15:18C'est un espace de commentaire.
15:20C'est comme le cours d'ensemble de valeurs.
15:22Il faut susciter la confiance localement.
15:24Et le marché boursier chinois.
15:26Il montrera.
15:28Parce que les Chinois eux-mêmes l'achètent.
15:30En janvier 2026.
15:32Les plus aventureux.
15:34Malik reviendra en 2025.
15:36Je ne sens pas dans la communauté des investisseurs.
15:38Une volonté de revenir rapidement sur la Chine.
15:40Soit il fallait y aller très rapidement.
15:42Soit peut-être.
15:44Si on est plus dans une logique stratégique.
15:46Il faut peut-être attendre d'y voir un peu plus clair.
15:48Je peux bien imaginer.
15:50Qu'il y ait des mesures en effet incitantes.
15:52Pour inciter les ménages chinois.
15:54A soutenir la bourse quelque part.
15:56Et partant à soutenir leur pouvoir d'achat.
15:58Leur effet richesse.
16:00Même si ça représente une relativement faible part.
16:02Du patrimoine des ménages.
16:04C'est à peu près 5% les marchés d'action.
16:06Mais j'ai envie d'acheter l'idée.
16:08Que le marché chinois est quand même.
16:10Particulièrement attractivement valorisé aujourd'hui.
16:12Et certes.
16:14Il est moins attractif qu'il y a 2 ans.
16:16A l'issue de la première vague Covid.
16:18Il est quand même pricé pour le pire.
16:20Il est plus attractif aujourd'hui qu'il ne l'était il y a 10 ans.
16:22Or on a des valeurs qui sont souvent.
16:24À des plus bas historiques.
16:26On va s'arrêter plus tard dans notre débat.
16:28Sur plein de domaines.
16:30La Chine c'est quand même devenu un leader technologique.
16:32Que ce soit dans les climat tech.
16:34Que ce soit dans la télécom.
16:36Que ce soit dans l'intelligence artificielle.
16:38Dans l'exploration spatiale.
16:40C'est vrai qu'en Occident et en Europe particulièrement.
16:42On a tendance à l'oublier.
16:44Parce que les liens se sont distendus.
16:46Depuis la deuxième vague de Covid.
16:48Notamment la présence occidentale.
16:50Nos entreprises.
16:52La Chine est passée un peu au second plan.
16:54On est à Paris.
16:56Ici dans un bon endroit pour le mesurer.
16:58Depuis la seconde vague de Covid.
17:00On n'a pas revu les masses de touristes chinois.
17:02Donc c'est vrai que ces liens sont distendus.
17:04Par contre la Chine.
17:06Tisse de nouveaux liens.
17:08La Russie c'est une évidence.
17:10Afrique, Moyen-Orient, briques.
17:12Sommet des briques qui se tiennent actuellement.
17:14Donc c'est vrai qu'en Occident.
17:16Il y a quelque chose qu'on n'observe plus aujourd'hui.
17:18Mais dans ce développement qui persiste.
17:20Mais qui soit leader.
17:22Ou en nobel leader.
17:24Sur des secteurs stratégiques que vous avez cités.
17:26Ca peut suffire.
17:28A ramener des investisseurs occidentaux.
17:30Sur ces méga tendances chinoises.
17:32Sur des valeurs chinoises portées par ces méga tendances.
17:34Vous l'avez dit.
17:36Ca devient politique aujourd'hui l'investissement.
17:38Avec FRTA.
17:40Parce que beaucoup sont brûlés certainement.
17:42Nous avions des recommandations très positives.
17:44Sur la Chine il y a quelques années aussi.
17:46Donc il nous a fallu réajuster cela.
17:48On est en train d'en discuter en interne.
17:50Je pense que c'est l'idée d'investissement pour 2025.
17:52Qui mérite d'être défendue.
17:54Ca se propose en tout cas.
17:56Ca se propose aux clients.
17:58Les tarifs.
18:00C'est vrai qu'on agite un peu comme un épouvantail.
18:02Et potentiellement.
18:04Trump pourrait en déployer.
18:06On a début de ce mois en Europe.
18:08Implementé 45% de droits de douane.
18:10Sur les automobiles chinois.
18:12Et malgré ça.
18:14Elle reste quand même meilleur marché.
18:16Par rapport aux autres.
18:18Il n'y a pas de soucis de marge pour ces entreprises.
18:20Ils ont du stock à écouler.
18:22Donc voilà.
18:24Il ne faut pas se laisser effrayer.
18:26Par cette perspective.
18:28Il y a quelque chose qui à mon avis.
18:30Pourrait se passer en 2025.
18:32Ce qui a été mentionné.
18:34C'est que les productionneurs sont montés en qualité.
18:36Depuis quelques années.
18:38La compétition devient plus importante.
18:40Tous ceux qui sont allés au mondial de l'auto.
18:42Ont pu le constater de leurs yeux.
18:44Pour ceux qui ne l'avaient pas déjà fait.
18:46Qui ne le croient pas.
18:48Qui ne le croient pas toujours.
18:50Les automobiles chinois sont une génération en avance.
18:52Par rapport aux européennes.
18:54Même par rapport à Tesla.
18:56Peut-être pas par rapport à Tesla.
18:58Tesla c'est l'envolée du jour.
19:00Dans ce secteur automobile.
19:02Il y a Renault.
19:04Sur une histoire spécifique.
19:06Autour de la stratégie du cas des méos.
19:08Et puis il y a quand même aussi.
19:10GM a très bien publié aussi.
19:12Aux Etats-Unis.
19:14Le cas d'espace que vous venez de citer.
19:16C'est en effet une des valeurs.
19:18Qui se tire relativement bien.
19:20A son épingle du jeu.
19:22Dans un marché automobile qui est difficile.
19:24Et on le voit dans les résultats des constructeurs européens.
19:26Et la Chine ça peut être un moteur pour Tesla encore ?
19:28Et la Chine ça peut être un moteur pour Tesla.
19:30En tout cas il y a une croissance des véhicules électriques en Chine.
19:32Je pense que Tesla a été malin.
19:34De continuer à y produire.
19:36D'essayer de chercher partenariat.
19:38Encore une fois.
19:40Je dépasse mon champ de compétence.
19:42Je ne comprime pas sur la valeur.
19:44Mais la Chine est en tout cas un marché porteur pour l'automobile.
19:46Ce que n'est pas l'Europe actuellement.
19:48Où le nombre d'immatriculations en 2023.
19:50C'est effondré.
19:52Est en baisse de 20-25% par rapport à la moyenne pré-Covid.
19:54Même si les véhicules électriques baissent moins que l'ensemble du marché.
19:56On a un marché mondial qui est stable.
19:58Il y a un marché chinois qui est en croissance.
20:00Il y a un marché européen qui est en contraction.
20:02Pour tous les constructeurs qui peuvent capitaliser.
20:04Sur la tendance de l'électrique en Chine.
20:06C'est évidemment un marché qu'il faut pouvoir aborder.
20:08Face à 200 marques chinoises.
20:10Face à 200 marques chinoises.
20:12Donc l'innovation est la clé du succès.
20:14En l'occurrence chez certains.
20:16Il faut exister parmi 200 marques chinoises aujourd'hui.
20:18Sur le marché chinois.
20:20Tesla peut encore exister peut-être.
20:22Face à 200 marques chinoises.
20:24Sur le marché chinois.
20:26Quelques compléments.
20:28Cela nous dit que de nouveau le facteur chinois.
20:30Doit occuper une partie importante.
20:32De nos investigations.
20:34Qu'elles soient macro ou micro.
20:36C'est de nouveau une priorité.
20:38C'est un sujet pour l'année qui vient.
20:40Deuxième observation.
20:42Avec un biais particulier aujourd'hui ?
20:44Oui, un biais.
20:46Avoir le bon.
20:48Il faut être clair.
20:50La lecture.
20:52Il ne faut pas être caricatural.
20:54De toutes les notes.
20:56De tous les papiers du FTI.
20:58Jusqu'au 22 septembre.
21:00C'était ininvestissable.
21:02On ne peut même pas en parler.
21:04Xi Jinping se fiche complètement.
21:06De la reprise économique.
21:08On était dans la caricature.
21:10Personne n'a vu venir.
21:12Le plan de relance du 25 septembre.
21:14Et ses petites suites.
21:16Il y en aura sûrement d'autres.
21:18Le marché a monté.
21:20En 4 jours et demi.
21:22Personne ne l'a attrapé.
21:24Ce mouvement.
21:26Il y a le marché chinois.
21:28Qui est déjà un call en soi.
21:30Et puis après.
21:32Souvenez-vous.
21:34Dans les années 80-90.
21:36Il y avait une façon de jouer la Chine.
21:38En achetant les Coca-Cola de ce monde.
21:40Qui allaient à la conquête du marché intérieur chinois.
21:42C'est marrant.
21:44C'est un truc qui n'a pas disparu.
21:46Il y a en Europe.
21:48Aux Etats-Unis.
21:50Des acteurs.
21:52Qui sont connectés au marché chinois.
21:54Et à la problématique.
21:56Mais avec un coup du capital occidental.
21:58Avec une gouvernance occidentale.
22:00Avec une lisibilité sur les comptes.
22:02Ces titres-là.
22:04Ils ont absolument.
22:06Tous reperdu ce qu'ils avaient gagné.
22:08Est-ce qu'ils profitent ?
22:10C'est ma question.
22:12Les marques chinoises sont là.
22:14Face à Starbucks.
22:16Face à des marques de beauty.
22:18L'Oréal.
22:20Il y a des marques chinoises aujourd'hui.
22:22L'automobile.
22:24A chaque fois.
22:26Vous avez des marques chinoises qui sont privilégiées.
22:28Les conclusions macroéconomiques.
22:30Si la Chine repart en 2025.
22:32Ça profitera ?
22:34Relativement moins.
22:36L'autre sujet que vous avez posé.
22:38Ça se voit dans les comptes.
22:40Oui.
22:42Je vais un peu vite.
22:44LVMH, Hermès, Kering.
22:46L'Oréal, Byersdorf.
22:48Esteloder et les autres.
22:50Raisonnablement.
22:52Avant le deuxième trimestre.
22:54Il ne faut pas attendre grand-chose.
22:56Tout le monde va avoir les yeux rivés.
22:58Il y a des comparables.
23:003 secondes.
23:02On essaie.
23:04Pas dans l'émotion.
23:06Disons que c'est dans 6 mois qu'on le verra.
23:08On est forcément dans une période.
23:10On choisit son camp.
23:12Je souscris au camp que vous avez développé.
23:14S'ils sont un peu sérieux.
23:16Les chinois.
23:18Faut prendre ces gens-là au sérieux.
23:20Pas parce qu'ils copient bien.
23:22Ils copient même à l'exception.
23:24Mais dépassent l'élève.
23:26Dans tous les secteurs.
23:28Ca déroule depuis des décennies.
23:30C'est parce que c'est des gens.
23:32Qui sont animés.
23:34De moteurs très puissants.
23:36Qui parfois disparaissent chez nous.
23:38L'apprentissage insatiable.
23:40Travailler.
23:42La compétition.
23:44La culture de la compétition.
23:46La culture de la réussite.
23:48Et de l'argent.
23:50Et peut-être une fierté.
23:52Ne pas leur donner crédit.
23:54De temps en temps.
23:56On a parlé d'un whatever it takes moment.
23:58Il y a ce côté.
24:00Ne pas se mettre en face.
24:02De la volonté chinoise.
24:04De faire ce qu'elle dit.
24:06Il y a un moment donné.
24:08On a tous l'expérience japonaise.
24:10Il y a des contrebalanciers.
24:12Mais oui.
24:14Ca c'est nouveau dans le paysage.
24:162025 des marchés.
24:20Ce qui va être nouveau aussi.
24:22C'est le 5 novembre.
24:24Il faut en dire un mot.
24:30Si c'est Trump qui passe.
24:32Les marchés américains vont continuer à monter.
24:34Les marchés hors Etats-Unis.
24:36Les marchés actions.
24:38Trump c'est aussi actions.
24:40C'est baisse des impôts.
24:44On privilégie l'industrie locale.
24:46C'est progression des actions US.
24:48Et baisse de tous les autres marchés actions.
24:52Donc c'est US contre le reste du monde.
24:54Mais en faveur des US.
24:56C'est ce qui s'est passé en 2016.
24:58Il y avait l'effet de surprise.
25:00On ne s'attendait pas à ce que Trump gagne.
25:02Aujourd'hui c'est les mêmes mesures qui sont attendues.
25:04C'est inflationniste.
25:06C'est baisse des impôts.
25:08C'est privilégier l'Amérique.
25:10Et au niveau des taux.
25:12Est-ce que l'aspect inflationniste
25:14de Trump en 2024 est encore aussi bon
25:16que le Reflection Trade
25:18qu'il a amené en 2016.
25:20Où on sortait d'une période
25:22où plus personne avait envie de revivre
25:24la stagnation séculaire.
25:26Est-ce que là ce n'est pas la goutte d'eau inflationniste
25:28qui peut quand même faire déraper
25:30les marchés obligataires, les taux
25:32et par effet indirect les marchés actions.
25:34C'est le risque principal
25:36d'une nouvelle politique Trump.
25:38C'est ce risque inflationniste
25:40avec la mise en place
25:42de tarifs importants.
25:44Mais je pense que c'est passager.
25:46Ce sera une réaction passagère.
25:48On devrait se calmer.
25:50C'est un facteur politique
25:52qu'on ne maîtrise pas.
25:54Aujourd'hui on est plutôt à 50-50.
26:00Le marché lui a pris position
26:02pour Trump.
26:04Depuis le 18 septembre
26:06la baisse de taux de la Fed.
26:08Le disant américain reprend quand même
26:1050-60 points de base.
26:12Jusqu'à hier ça n'a affecté pas le marché.
26:14Le S&P a repris 4% sur la période.
26:16Quand le taux américain
26:18commence à flirter
26:20avec les 4,25
26:22et on a vu 4,25, 4,50
26:24c'est la zone de la mort.
26:26Là on est à des niveaux
26:28où l'oxygène est un peu plus rare
26:30et on voit tout de suite le marché action
26:32qui reprend d'un cran.
26:34Sur la hausse des taux nominaux
26:36je pense qu'il est allé trop rapidement.
26:38La première explication est positive
26:40pour le marché action.
26:42L'économie est résiliente.
26:44On n'a pas à s'inquiéter.
26:48La deuxième explication
26:50c'est celle que vous mentionnez.
26:52C'est celle de Trump.
26:54C'est le trade inflationniste.
26:56Mais je pense qu'on est allé trop loin là aussi.
27:00Trump ne met pas les 10 ans à 5% ?
27:04Je ne vois pas personnellement
27:06les 10 ans à 5%
27:08sauf s'il y avait une rhétorique guerrière
27:10au niveau commercial.
27:12Je ne pense pas aussi
27:14que la dialectique autour
27:16de la hausse
27:18de la dette américaine
27:20soit l'élément qui a enclenché
27:22cette hausse des taux.
27:24La hausse de la dette américaine
27:26c'est plutôt une vision plus longtermiste
27:28qui pourrait affecter les marchés
27:30parce qu'il y a effectivement un problème
27:32de soutenabilité
27:34de la dette américaine.
27:38Le poste de remboursement des intérêts
27:40américain est en train de dépasser
27:42le budget de la défense.
27:44Il a déjà dépassé le budget de la défense en France.
27:48Il pense qu'il y a quand même des garde-fous
27:50automatiques à 5%.
27:52Moi j'achète de la dette américaine jour et nuit.
27:54C'est ce qu'il fallait faire en septembre-octobre dernier.
27:58Dans quelle mesure Trump
28:00peut être un game changer fort
28:02pour la logique et la dynamique
28:04de marché qu'on observe ?
28:06Je pense qu'il faut beaucoup de militer
28:08pour anticiper les dégâts
28:10ou les opportunités potentielles.
28:12Je pense que dans un cas comme dans l'autre
28:14il y a peu de chances que le prochain président
28:16puisse faire intégralement ce qu'il veut
28:18ou ce qu'il annonce en programme actuellement.
28:20A priori, quand on voit les sondages
28:22c'est plutôt un sénat républicain
28:24une chambre des représentants démocrate.
28:26Et si on devait avoir des républicains
28:28à tous les étages ?
28:30On sent que dans le backbench de Trump
28:32tout le monde n'est pas à soutenir
28:34ses idées.
28:36Il y a quand même beaucoup qui sont un peu sceptiques
28:38les 60% de tarifs, les déportations de migrants...
28:40Beaucoup d'annonces et autres.
28:42Il faudra voir dans la réalité
28:44ce qui sera réellement...
28:46J'entends aussi une équipe procérer autour de lui
28:48qui dit cette fois on est prêt.
28:50Et Trump le dit.
28:52Les gens seront loyaux cette fois.
28:54C'est pas John Kelly, le chief of staff
28:56qui donne une interview deux semaines avant
28:58pour dire cet homme que j'ai servi pendant un mandat
29:00est un fou furieux.
29:02Il n'y aura plus ces gens-là.
29:04Il y avait son secrétaire au Trésor,
29:06Mnouchine, etc.
29:08Ces gens-là,
29:10visiblement, ils n'existent plus dans l'entourage de Trump.
29:12À suivre.
29:14Encore une fois, je pense qu'il est trop tôt
29:16pour tirer déjà des conclusions
29:18sur ce point.
29:20Je pense qu'il y aura quand même des compromis à réaliser
29:22sur les aspects un peu plus caricaturaux
29:24des éléments programmatiques
29:26qui sont discutés actuellement.
29:28D'accord.
29:30Donc il y a toujours Trump et la caricature
29:32C'est dans l'intérêt personne de mettre les Etats-Unis,
29:34le dollar et la réserve.
29:36Pas dans l'intérêt de Trump, en tout cas.
29:38Et quelque part, il hérite d'une économie
29:40qui fait vraiment un bon mouvement d'inertie
29:42actuellement. On peut en discuter.
29:44On a encore les PMI aujourd'hui.
29:46On montre qu'il y a une économie qui tourne à plein rendement aujourd'hui.
29:48Indépendamment de la Maison Blanche et de Washington,
29:50il a quelque chose qui marche.
29:52Et sans en faire tant,
29:54qui pourrait continuer à fonctionner.
29:56On a un monde de l'entreprise
29:58qui fonctionne.
30:00C'est un peu comme en Europe.
30:02Ne surestimons pas Washington et la Maison Blanche,
30:04comme on peut parfois surestimer Bruxelles.
30:06Et n'oublions pas qu'aujourd'hui,
30:08ceux qui font l'investissement aux Etats-Unis,
30:10ce n'est pas l'Etat fédéral, c'est les entreprises.
30:12200 milliards de dollars d'investis dans la filière IA.
30:14Ceux qui font la transition énergétique,
30:16c'est les Etats américains.
30:18La Californie est en avance.
30:20C'est les GAFAM.
30:22Tout ça, Trump ou pas Trump,
30:24Kamala Harris ou pas Kamala Harris,
30:26ça va continuer.
30:28Mais ne l'oublions pas en filigrane.
30:30Nous, c'est la raison pour laquelle,
30:32notamment dans nos portefeuilles diversifiés,
30:34les Etats-Unis gardent toujours une place de choix
30:36et une position surpondérée,
30:38comme on dit en jargon.
30:40– Nicolas ?
30:42– Disons, pour compléter le scénario,
30:44en fait, ça fait un an qu'on réfléchit
30:46à cette élection américaine
30:48et en un an, on n'a pas vraiment changé
30:50de avis de lecture.
30:52Le scénario qui ne serait pas favorable
30:54pour les marchés,
30:56c'est que la présidence et la maison blanche
30:58soient du même camp.
31:00Mais sinon, les contre-pouvoirs existent,
31:02ils sont nombreux.
31:04– Dans le cas d'une victoire Trump,
31:06la probabilité d'une vague au Congrès
31:08est plus importante que dans le cas
31:10d'une victoire Harris, d'avoir une vague bleue.
31:12– La probabilité, c'est vrai.
31:14Après, s'agissant de l'économie,
31:16de l'économie qui est susceptible
31:18d'impacter les marchés,
31:20il y a des points de divergence,
31:22le commerce, les tarifs,
31:24la politique fiscale,
31:26mais là aussi,
31:28baisse d'impôt ou hausse d'impôt
31:30vont-elles passer au Congrès ?
31:32Vont-elles passer comme ça ?
31:34Mais il y a des différences.
31:36Il y a des sujets où, a priori,
31:38ils n'ont rien à voir entre Harris et Trump.
31:40C'est la relation à l'énergie
31:42et à l'énergie renouvelable.
31:44La réalité, c'est que les Américains
31:46sont pragmatiques.
31:48Vous avez vu Biden, sa position
31:50et le développement de l'industrie pétrolière
31:52pendant son mandat.
31:54À l'inverse,
31:56qui va faire l'énergie renouvelable ?
31:58Mais vous venez de le dire, les GAFAM.
32:00Et donc, en fait, ça déroule
32:02et comme les besoins sont gigantesques,
32:04cette thématique,
32:06si elle devait être sanctionnée
32:08par l'élection de Trump,
32:10ce serait plutôt une occasion
32:12de la regarder positivement que de fuir.
32:14Et puis, à l'inverse,
32:16il y a des points de convergence.
32:18Ils sont tous les deux pour la renaissance
32:20pétrolière des Etats-Unis,
32:22ramener les usines,
32:24tous les deux pour la haute technologie,
32:26pour développer la haute technologie,
32:28pour l'indépendance énergétique.
32:30Le même discours, peu ou pro,
32:32avec des nuances vis-à-vis de la Chine.
32:34Donc, en fait, l'Amérique,
32:36et c'est ça qui fait que,
32:38vous les surponderez sûrement,
32:40l'Amérique reste une terre
32:42qui met en avant la croissance économique
32:44et qui s'en donne les moyens
32:46et ça contraste avec les autres zones.
32:48– Malik, comment vous regardez d'ailleurs aussi,
32:50de ce point de vue-là, Malik,
32:52le repricing qu'on a eu de la part du marché
32:54sur les anticipations des rythmes
32:56de baisse de taux,
32:58directeurs, que ce soit pour la Fed,
33:00pour la BCE ?
33:02– C'est surtout sur la BCE
33:04que je m'interroge.
33:06– Que la Fed en fasse moins
33:08que ce qu'on imaginait
33:10il y a encore trois semaines ou un mois,
33:12ce n'est pas très grave.
33:14– Ça ne vous choque pas ?
33:16– Par contre, sur la BCE,
33:18oui, là, je ne comprends pas
33:20le mouvement qu'on a subi sur les taux européens,
33:22je serais plutôt enclin à revenir
33:24assez fortement sur les taux européens,
33:26sachant que je comprends que la BCE,
33:28elle a un problème, c'est la banque centrale
33:30de nombre de pays qui ont une trajectoire
33:32économique qui est totalement différente.
33:34– On l'a vu avec les PMI ce matin encore.
33:36– Oui, on le voit sur l'inflation,
33:38il y a certains pays qui sont à 3,
33:40d'autres qui sont à 0,
33:42au niveau de la croissance,
33:44éventuellement bientôt la France,
33:46et d'autres comme les pays du Sud,
33:48vous avez mentionné avec l'Espagne,
33:50qui croissent à plus de 4%.
33:52Donc, elle se dit, comment je peux naviguer
33:54dans ces eaux un peu troubles,
33:56d'un côté une inflation qui semble maîtrisée
33:58mais qui est élevée dans certains pays,
34:00et puis la même chose du côté de la croissance.
34:02Mais je pense que la BCE doit continuer
34:04à baisser ses taux, et d'ailleurs je ne m'explique pas
34:06pourquoi elle n'a pas fait de 50 BP
34:08dès le premier coup comme l'avait fait la Fed,
34:10parce qu'elle avait les signaux
34:12de l'inflation qui étaient sauts.
34:14– Donc on lui demandait de partir la première
34:16et en plus de baisser de 50 BP.
34:18– Mais c'est ce qu'elle aurait dû faire,
34:20partir la première, et oui, partir la première.
34:22– Elle est partie la première.
34:24– Oui, mais timidement encore une fois,
34:26et aujourd'hui Lagarde qui a un discours
34:28lui dit, la Trois-Josettes, on la connaît
34:30mais c'est l'amplitude qu'on ne connaît pas.
34:32Oui, mais quand on regarde les chiffres économiques…
34:34– Donc 50 BP pour vous en décembre,
34:36c'est une discussion qui va monter, pour la BCE ?
34:38– Éventuellement, oui.
34:40Il faut agir rapidement, il ne faut pas attendre,
34:42l'inflation elle est sous contrôle.
34:44La BCE avait une inquiétude,
34:46c'était la progression des salaires.
34:48Les salaires c'est du pouvoir d'achat,
34:50ok c'est 4%, mais on ne va pas aller plus loin.
34:52Compte tenu du ralentissement économique,
34:54je vois de mal, du mal d'avoir une pression salariale supplémentaire.
34:56– Oui, mais dans les services,
34:58on voit de la tension qui persiste,
35:00baisser trop vite, trop fort, ça peut être aussi prendre le risque,
35:02enfin je fais le discours du banquier central prudent,
35:04mais j'entends que ce risque il peut exister.
35:06Après maintenant, ils considèrent que la balance des risques,
35:08il y a un risque,
35:10et Villeroy de Gallo l'a dit très clairement,
35:12le risque de déflation est aussi important
35:14que le risque de résurgence de l'inflation.
35:16– Tout à fait.
35:18Donc voilà, je pense que…
35:20– Ils sont en train d'en prendre conscience.
35:22– Ils sont en train d'en prendre conscience,
35:24et j'espère qu'ils réagiront de manière positive.
35:26– Et ça, ça peut créer des frictions ?
35:28Est-ce que la Fed aura besoin de baisser autant les taux
35:30que ce qu'on imagine encore aujourd'hui ?
35:32Ce n'est pas évident.
35:34La BCE, elle pourrait se permettre d'aller beaucoup plus loin
35:36et elle se mettrait peut-être en pause ?
35:38– Il y a un élément dont on n'a pas parlé,
35:40c'est le marché du travail américain.
35:42Le job report du mois dernier a été surprenant,
35:44il a surpris tout le monde,
35:46avec plus de 250 000 créations d'emplois
35:48alors que personne ne s'attendait à plus de 200 000.
35:50De ce qu'on entend, c'est qu'il y a quand même des frictions
35:52sur le marché du travail aux États-Unis,
35:54que ce soit au Canada, en Amérique du Nord,
35:56et il serait surprenant de ne pas avoir un marché du travail
35:58cette fois-ci qui va dans l'autre sens.
36:00– Oui, il y a eu les ouragans, il y a eu tout ça.
36:02– Non mais même…
36:04– Quand on regarde les enquêtes sur les petites entreprises
36:06qui sont les ponvoyeurs du marché du travail,
36:10on voit qu'il y a quand même des inquiétudes aujourd'hui.
36:12– Vincent, sur les banques centrales, FED et puis BCE,
36:16est-ce que le rythme est amené à s'accélérer ?
36:18Est-ce que la BCE, en décembre, aura les arguments suffisants
36:22pour aller peut-être plus vite, plus fort,
36:24vers le taux neutre au moins ?
36:26Même des sources commencent à nous dire
36:28que la discussion est en train d'évoluer
36:30pour savoir s'il ne faudra pas aller en dessous du taux neutre.
36:32Plus on attend, plus le risque est peut-être
36:34de devoir aller à un moment en dessous du taux neutre.
36:36– Oui, alors, par contre, peut-être rapidement la FED,
36:38je pense que la FED aujourd'hui, on a les attentes
36:40qui sont plus réalistes, on a quand même l'atterrissage
36:42en douceur qui est relativement bien confirmé aux États-Unis,
36:44l'incertitude est peut-être liée au présidentiel,
36:48à voir si en effet ça donnera lieu à des disruptions,
36:50mais là il y a plutôt une nécessité d'en faire
36:52plutôt moins que plutôt plus,
36:54et on aurait pu se contenter de 25 points à base
36:56avec la première baisse de taux,
36:58et pas 50, mais voilà, c'est fait.
37:00– S'il ne baisse pas en novembre,
37:02on prendra quand même la baisse de 70, de 50 Bp,
37:04peut-être pour une erreur, beaucoup.
37:06– C'est point clodé, mais peu importe.
37:08Bon, le vrai sujet, c'est en effet l'Europe,
37:10parce qu'aux États-Unis finalement,
37:12c'est quasi secondaire cette politique monétaire,
37:14quand on voit les conditions de financement dans l'économie réelle,
37:16c'est un souci pour personne, semble-t-il,
37:18donc c'est même plutôt un sujet de pouvoir d'achat,
37:20les Américains ont pas mal d'actifs également surplacés,
37:24qui rapportent davantage.
37:26En Europe, on n'est plus tributaire du secteur bancaire,
37:28on avait des conditions financières qui n'étaient évidemment pas favorables,
37:30qui est un des nombreux freins à l'investissement en Europe,
37:34c'est pas le seul, mais c'est un des nombreux freins.
37:38C'est un frein également à la consommation,
37:40quand on cherche derrière un peu le malaise européen,
37:42et il y a quelque chose qui a surpris les économistes cette année,
37:44c'est la faiblesse de la consommation.
37:46Alors qu'on a tous du pouvoir d'achat,
37:48les salaires, comme tu le disais Malik,
37:50on croit être de 4%, l'inflation est en dessous de 2%,
37:52donc on a vu l'encours des livrets A,
37:54des comptes à terme augmentés en général,
37:56qu'est-ce qui se passe pour les Européens indépendants ?
37:58Alors la guerre en Ukraine, ça stresse,
38:00à quelle sauce fiscale allons-nous être mangés en France et ailleurs,
38:04ça stresse aussi,
38:06mais il y a surtout, quand on analyse les dépenses des ménages,
38:08si je prends l'automobile, l'immobilier,
38:10tout ce qui est associé,
38:12c'est à peu près 40%,
38:14ça pèse 40% des dépenses des ménages.
38:16Or, on a parlé de l'automobile,
38:18les Européens n'achètent plus de voitures,
38:20pour plein de raisons, indépendamment de leur pouvoir d'achat,
38:22ils ne savent pas si la voiture qu'ils achètent aujourd'hui
38:24ne sera pas moins chère d'ici six mois,
38:26ou ne fera pas 100 kilomètres de plus,
38:28ou ainsi de suite.
38:30Ou est-ce qu'ils vont l'utiliser pour rentrer dans une ville, dans une autre ?
38:32Tout est compliqué, oui.
38:34Les taux sont élevés,
38:36le secteur immobilier en France, c'est bien un bon endroit pour en parler,
38:38le marché immobilier,
38:40on connaît vraiment une période de vaches maigres, c'est une évidence,
38:42les transactions immobilières étaient en baisse,
38:44prix immobilier était en baisse,
38:46parce que les taux étaient élevés.
38:48Donc les taux baissent, on commence à voir dans le dernier Bank Lending Survey,
38:50une petite...
38:52Une diminution du crédit repart.
38:54Une remontée de demandes, notamment pour l'achat immobilier.
38:56Et derrière les maisons, c'est aussi des biens d'achat de biens.
38:58Si vous allez, après ça, je ne sais pas,
39:00moi dans votre magasin,
39:02Leroy Merlin ou Associé, pour bricoler,
39:04vous déménagez, ça suppose plein de...
39:06Ça crée un effet bout de neige vertueux.
39:08On pourrait avoir, par les taux,
39:10un peu un effet vertueux,
39:12en tout cas déjà sur l'immobilier,
39:14qui pourrait quand même un petit peu relancer les choses,
39:16qui pourrait quelque part aider un peu l'investissement,
39:18mais l'investissement en Europe, c'est l'industrie,
39:20c'est encore une fois beaucoup l'automobile,
39:22et là, la machine est un petit peu grippée.
39:24Mais donc, les taux pourraient aider,
39:26je pense, sur la consommation,
39:28rendre l'épargne moins attractive
39:30et encourager cette épargne à trouver
39:32au moins son chemin vers le marché immobilier.
39:34Donc, est-ce qu'il faut descendre
39:36sous le taux neutre ?
39:38Actuellement, ça me semble prématuré.
39:40L'Europe ralentit.
39:42La France est à la peine,
39:44pour des raisons évidentes,
39:46un petit peu d'incertitude budgétaire,
39:48un budget qui sera moins favorable dans les prochains mois.
39:50L'Allemagne s'auto-inflige,
39:52finalement, son austérité.
39:54Donc, ça ne demande pas pour autant d'avoir des taux
39:56qui soient particulièrement bas.
39:58Je serai plutôt prudent par rapport à cela.
40:00Par contre, la BCE, il y arrivera, évidemment,
40:02avant toutes les autres.
40:04Le débat en dessous ou au-dessus, c'est pour plus tard.
40:06Il y a un peu de temps pour ça.
40:08Je resterai moins à 25 points de base par Réunion.
40:10Je pense que ça me semble, pour l'instant,
40:12en tout cas, un bon rythme.
40:14Donc, vous ne les voyez pas non plus déviés de ce rythme
40:16par Réunion.
40:18Actuellement, vu les PMI de ce jour,
40:20il n'y a pas de raison de changer.
40:22Il aurait fallu que ce soit encore pire
40:24que les PMI de ce matin.
40:26Ce n'était pas très bon, quand même.
40:28Ils étaient stables.
40:30Ils ne sont pas pires que le mois précédent.
40:32Ça arrête un iota en dessous des 50.
40:34Nicolas, si vous voulez conclure.
40:36Le malaise européen a été très bien exposé.
40:38Après, ce que je note,
40:40c'est qu'on entend des commentaires
40:42aux extrêmes sur la BCE.
40:44Il y a presque autant de gens qui disent
40:46qu'il est très important
40:48que la fête n'aille pas trop vite
40:50que ceux qui disent,
40:52dans des maisons que Vincent connaît bien,
40:54qu'ils vont jusqu'à dire
40:56que les taux courts vont retourner à 2%,
40:58voire à zéro.
41:00C'est le charme de partout,
41:02d'avoir des avis contraires.
41:04Sur le plan de l'Europe,
41:06la reconstitution du pouvoir d'achat réel,
41:08je souscris complètement
41:10à ce que tu viens de dire,
41:12à minima,
41:14ça va écarter le risque de récession.
41:16Donc, ça aide
41:18le boulot de la Banque centrale
41:20plutôt d'aller par étapes.
41:22Voir, ça peut aller dans un jeu de bascule
41:24qu'on connaît depuis
41:26la pandémie.
41:28On va de la consommation de biens
41:30à la consommation
41:32de services et d'expériences,
41:34lesquels prix, d'ailleurs, des services et d'expériences
41:36ont sacrément monté.
41:38Oui, mais ça n'a pas baissé.
41:40Se nourrir, voyager, l'hôtellerie,
41:42ça a quand même beaucoup monté.
41:44Donc, en effet, ça peut rebasculer
41:46et ça ferait du bien aux PMI
41:48manufacturiers si on cherche des indicateurs
41:50alors que les PMI services en Europe
41:52tiennent.
41:54Donc, positif.
41:56Restons sur cette note positive,
41:58messieurs. Merci beaucoup d'avoir été
42:00les invités de Maître Marché ce soir.
42:02Nicolas Braud, Autunque, Banque privée,
42:04Malik Haddouk, CPRAM et Vincent Givens.
42:06J.P.Morgan à 7 mailles ce matin.