• il y a 8 mois
Mercredi 24 avril 2024, SMART BOURSE reçoit Nourane Charraire (Directeur de la gestion, Mansartis) , Nicolas Brault (Directeur Associé, Hottinguer banque privée) et Gilles Guibout (Responsable des actions européennes, AXA IM)

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00:00 *Musique*
00:10 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13 Nouran Charère nous accompagne, directeur de la gestion de Monsartis.
00:16 Bonsoir Nouran.
00:17 Bonsoir Grégoire.
00:18 Merci d'être là, merci à Nicolas Braud d'être avec nous également.
00:20 Bonsoir Nicolas.
00:21 Bonsoir Grégoire.
00:22 Vous êtes directeur associé chez Autungre, banque privée et Gilles Guibou qui est à nos côtés également.
00:26 Bonsoir Gilles.
00:27 Bonsoir Grégoire.
00:28 Vous êtes responsable des actions européennes chez AXA-IM.
00:31 Parlons de la micro, des résultats d'entreprise.
00:34 A commencer par ceux de Kering.
00:36 Nicolas, quel est le problème chez Kering ?
00:39 Il n'y a rien de très nouveau mais c'est vrai que l'écart se creuse.
00:42 On est désormais sur un rapport de 1 à 10 entre la capitalisation boursière d'un LVMH par exemple autour de 400 milliards
00:48 et celle d'un Kering aujourd'hui autour de 40 milliards.
00:50 Le cours de bourse est au plus bas depuis 6-7 ans maintenant.
00:55 Toujours évidemment l'éléphant dans la pièce Gucci avec à nouveau une phase de transition
01:00 qui suscite beaucoup de méfiance à ce stade de la part des investisseurs.
01:04 Oui en fait les résultats qui sont au titre du premier trimestre sortis hier soir sont mauvais mais ce n'est pas un choc.
01:14 Ce n'est pas une grande surprise puisque le déclin est ancien maintenant.
01:18 Il est inscrit depuis quasiment deux ans en marche.
01:24 Néanmoins dans ces mauvaises nouvelles, le marché a une propension parfois à considérer que les mauvaises nouvelles ça permet d'apurer et après on voit devant.
01:33 Et ça n'est pas la réaction du marché au jour de la publication.
01:39 Oui d'autant que Kering avait déjà guidé un peu les investisseurs il y a quelques semaines.
01:44 Il avait déjà eu un travail de préparation sur ce point de vue-là.
01:46 -20 chez Gucci, -10 au niveau du groupe, ils sortent -10 et -19 donc c'est en ligne.
01:52 Mais c'est du côté des résultats comme vous l'avez laissé entendre tout à l'heure.
01:56 C'est significativement en dessous, c'est bien la preuve que même dans le luxe, même dans les industries où il y a des très fortes marges,
02:03 la logique de levier opérationnel ça va aussi dans les deux sens.
02:07 Et une baisse de 40-45% du résultat opérationnel, -c'est massif- guidé pour le premier semestre.
02:14 Ça veut dire que sur l'ensemble de l'année on peut imaginer des marges pour Gucci autour de 25%.
02:21 Et ça vient de 40.
02:24 C'est le reflet des efforts d'investissement quand même qu'il y a pour une nouvelle relance de la marque Gucci aujourd'hui ?
02:32 C'est d'abord le reflet d'une marque phare qui ne remplit plus, qui ne correspond plus aux attentes du consommateur.
02:43 En tout cas nettement moins qu'avant.
02:45 Il y a le côté aspirationnel mais on voit bien que ça va très au-delà sur l'ensemble des géographies.
02:50 Pas simplement la Chine.
02:52 Le chiffre d'affaires est en recul sensible.
02:55 On parle de -15 en Europe, -18 aux Etats-Unis mais ça fait plusieurs trimestres que ça dure.
02:59 Et en Chine je crois que ce qui a été dit c'est -20 sur la zone.
03:05 On imagine -30 en Chine.
03:08 -30 en Chine sur un trimestre ça veut probablement dire des rythmes supérieurs sur mars.
03:14 Mars-avril visiblement le deuxième trimestre a commencé un peu sur la même...
03:19 Donc on revient au sujet fondamental de la demande.
03:22 Et la demande est une offre qui a changé sous le coup d'un nouveau directeur de la création.
03:29 Et dont le groupe dit que puisque ces produits ne sont pas encore en magasin ça explique cette transition.
03:35 Sûrement. Mais repositionner une marque dans une période où la croissance n'embarque pas tous les acteurs, loin s'en faut.
03:44 La frénésie Covid-Post-Covid est passée.
03:49 Elle s'est éteinte, elle s'est arrêtée.
03:51 Donc on est marché à un marché hyper sélectif, hyper polarisé.
03:55 C'est le pire moment pour repositionner une marque.
03:57 En tout cas c'est très dur. C'est un double challenge.
04:00 Et en plus évidemment qui dit repositionner ça coûte.
04:03 Ce sont des investissements.
04:05 Mais je crois que, et c'est là où je rejoins peut-être la lecture que donne le marché aujourd'hui à être sceptique,
04:10 c'est qu'au delà est-ce qu'on a envie d'être prêt à jouer un rebond ?
04:13 Je crois que c'est prématuré.
04:15 Parce qu'en plus de tout ça...
04:16 Ça se paye 15 fois maintenant. 15 fois les bénéfices futurs.
04:19 Oui, enfin ça... Vous comprenez comme base.
04:21 Ah ben là c'est le consensus quoi !
04:23 Entre hier soir et ce matin, les... Enfin hier matin et ce matin, les révisions c'est 12-15% à la baisse.
04:32 Donc non le sujet il est plus large parce que repositionner c'est un peu comme les stocks.
04:38 On en parlera sûrement à un moment puisque c'est un sujet depuis des trimestres.
04:41 On croit que ça peut durer deux trimestres. En fait c'est long.
04:44 C'est long de repositionner. C'est très long.
04:46 Et puis il y a un risque que la proposition du nouveau créatif...
04:53 Sabato des sarmales.
04:54 ...plus classique arrive à un moment où d'autres ont pris cet espace
04:58 et peut-être à un moment où la mode ne sera plus d'être très discret.
05:04 Il y a une vraie rupture en termes... Je ne sais pas moi...
05:06 C'est ce qu'on dit.
05:07 Mais entre Alessandro Michele et ce que propose aujourd'hui Sabato des sarmales, donc le nouveau directeur.
05:12 Oui, effectivement. On n'est plus... Il y a un pari qui est fait de changer effectivement l'image de la marque.
05:19 Exactement.
05:20 30 à 40% de la collection sera peut-être dans les magasins en deuxième partie d'année. C'est un peu l'idée.
05:27 Bon et juste, c'est un peu anecdotique, mais ça révèle des choses.
05:31 Lequel Michele a eu un grand succès après Tom Ford à LG et vient d'être embauché chez Valentino,
05:39 dont Kering, à 30% depuis quelques mois.
05:43 Et lui il arrive avec une proposition qui n'est pas de faire du "quite luxury".
05:47 Et puis il y a un sujet évident. On ne va pas faire offense à François Henri Pinault,
05:53 mais il y a des questions sur sa légitimité, non pas en tant que propriétaire.
05:58 Elle est indiscutable.
05:59 Mais sur la conduite des affaires, le côté un peu "hands off", pas assez impliqué.
06:07 Et il y a des sujets de gouvernance et de talent.
06:09 Il y a une femme qui ressort de tout ça, c'est Francesca Bellettini, qui était la patronne de Saint Laurent,
06:14 qui va même bientôt être la patronne de tout.
06:16 Et certains disent "pourquoi est-ce qu'elle ne remplacerait pas ?"
06:18 Mais les talents, ce n'est pas une personne, c'est une équipe.
06:23 Et capacité à faire actionner une équipe.
06:25 Métier de talent, people business, métier de talent, effectivement, ça nécessite d'être vraiment au cœur du sujet.
06:32 Cette industrie est indissociable de la dimension talent, à tout niveau, jusqu'à la vente.
06:40 Ils se battent tous pour les mêmes talents. Tous.
06:44 Que vous inspire le dossier Kering ? Ce qu'on peut en dire d'un point de vue spécifique ?
06:50 Est-ce qu'il y a des lectures qu'on peut généraliser à l'ensemble du secteur du luxe, sur la partie demande notamment ?
06:58 Un secteur phare pour nous, quand même, en France et en Europe.
07:02 Noral.
07:03 Je pense qu'il y a déjà beaucoup de choses qui ont été dites, et je rejoins complètement ce qui a été dit.
07:07 Déjà, ce n'est pas une nouveauté, premièrement.
07:09 Et le warning de Kering n'est pas surprenant.
07:11 On est sur une industrie du luxe à coût fixe, à hauteur de quasiment 70%.
07:16 Donc, une baisse du chiffre d'affaires qui avait été, en plus, préannoncée de l'ordre de 10 à 20%, en fonction du domaine qu'on prend,
07:24 nécessite de toute façon, effectivement, un abaissement très fort sur la marge.
07:28 Donc, ça, c'est la première chose.
07:30 La deuxième chose, c'est qu'effectivement, ces divergences opérationnelles, elles ne sont pas récentes.
07:34 Elles sont anciennes et elles sont liées à des stratégies de marques, de développement assez différents.
07:40 Si on prend juste quelques métriques pour vous donner un petit peu de granularité sur les différences de performances opérationnelles entre LVMH et Hermès,
07:48 qui progresse en croissance organique de 20% depuis 2019, et si on regarde Gucci, c'est 1%.
07:56 Donc, déjà, il y a une vraie divergence.
07:59 En 2023, on a eu, en fait, la plupart des marques du luxe qui ont affiché des records en termes de marge,
08:04 et Kering qui a effectivement vu, en fait, sa marge baisser.
08:09 Donc, en fait, il y a des vraies divergences.
08:11 Et quand on regarde, notamment, on parlait de la Chine, mais quand on regarde, en fait, la dynamique de développement
08:16 qui a été opérée en Chine par LVMH ou Hermès ou par Kering, elles sont bien différentes.
08:23 Déjà, Kering est arrivé beaucoup plus tôt en Chine.
08:26 Les premiers magasins ouverts par Hermès, c'est seulement en 2010.
08:30 Et là, en fait, ils sont seulement en train d'accélérer le développement de magasins pour 2024.
08:35 C'est un marché bien moins mature pour eux, vous voulez dire, de ce point de vue-là ?
08:40 Disons qu'aujourd'hui, il y a à peu près 24 magasins.
08:44 Ils anticipent une accélération des ouvertures en Chine qu'ils n'ont jamais connue depuis 2010.
08:49 Donc, ça sous-entend aussi qu'ils sont relativement confiants sur la consommation en Chine.
08:55 Ça, c'est pour leur produit.
08:56 Pour Hermès. Pour leur produit.
08:58 Et quand on regarde Kering, Kering, en fait, était beaucoup plus en avance sur la Chine,
09:02 a ouvert deux fois plus de magasins, par exemple, que Louis Vuitton.
09:06 Et en fait, ils l'ont ouvert sur les villes tiers 2, tiers 3.
09:09 Sur les tiers 1, ils sont quasiment pas présents.
09:11 J'exagère un petit peu, je tire le trait.
09:13 Mais en fait, il y a quand même une différence...
09:14 On inonde, quoi ! Stratégie d'inondation ?
09:16 Stratégie d'innovation.
09:17 Donc, en fait, aujourd'hui, de toute façon, on l'a dit un petit peu,
09:21 mais c'est très dur de jouer sur une société comme Kering une transformation.
09:26 Il vaut mieux rester sur les leaders, avec des positions affichées, marquées, avec des...
09:31 Il y a une légacie, un passif qui est trop lourd à piloter, même de ce point de vue-là.
09:35 Qui est trop dangereux.
09:36 Trop dangereux.
09:37 C'est peut-être pas trop lourd, ils peuvent y arriver.
09:38 Je ne dis pas que ce n'est pas un challenge qu'ils peuvent remporter,
09:41 mais c'est beaucoup trop dangereux pour un actionnaire et pour un investisseur.
09:45 Et ça ne peut pas reposer juste sur un seul nouveau créateur ou directeur artistique.
09:49 En tout cas, il ne faut pas jouer...
09:50 C'est une partie importante, mais ça ne peut pas être que ça.
09:53 Oui, et puis, il ne faut pas être original quand on est investisseur, en fait.
09:55 Il faut plutôt être performant.
09:58 Et donc, dans ces cas-là, effectivement, l'originalité, en général, ne paye pas trop.
10:02 On essaye toujours d'aller chercher des petites pépites pour jouer les retournements,
10:06 mais dans le luxe, il vaut mieux éviter la preuve.
10:08 Donc, Kering n'a pas envie de jouer une recovery de Kering, aujourd'hui,
10:11 même si c'est peut-être la valeur qui se paye la moins chère du secteur, avec Burberry.
10:14 C'est ce que vous disiez, mais on a LVMH, vu que c'est un global.
10:16 Donc, LVMH.
10:17 Finalement, on n'est pas...
10:18 Quand on regarde la valorisation des secteurs du luxe, je mets Hermès de côté,
10:21 on peut mettre Ferrari de côté, etc.
10:22 Mais, globalement, on est sur des valorisations qui sont plutôt correctes,
10:28 par rapport au moyen historique.
10:29 Vos commentaires sur Kering, bien sûr, après tout ce qui a été dit, Gilles.
10:32 Et puis, par comparaison, par effet miroir,
10:35 qu'est-ce qui est beaucoup plus intéressant, peut-être, dans ce secteur, aujourd'hui, selon vous ?
10:39 Alors, peut-être, il y a déjà, effectivement, beaucoup de choses qui ont été dites sur Kering.
10:43 Ce qui n'a pas été dit, quand on fait une comparaison par rapport à Hermès ou LVMH,
10:49 on s'aperçoit que ce sont des groupes qui ont accompagné à leur croissance
10:54 d'une montée en gamme pour garder ce côté inspirationnel.
10:56 Aujourd'hui, quand vous entrez dans une boutique LVMH,
10:59 vous pouvez encore acheter des sacs, on va dire, canevas, donc en toile.
11:03 Mais, de plus en plus, ils avaient introduit le cuir,
11:05 ce qui permettait, également, de faire monter les prix.
11:07 Quand on regarde une marque comme Gucci, avec des produits qui étaient, effectivement, très beaux,
11:12 ils avaient eu une démarche qui était un peu inverse,
11:14 en abaissant certains produits, en allant beaucoup plus sur de la sneaker,
11:19 des choses comme ça, beaucoup plus mode.
11:21 Ce qui fait que, quand vous êtes client de ces marques-là,
11:23 quand vous voyez votre produit, je veux dire, qui devient banalisé,
11:27 - Commoditisé. - Commoditisé, ça perd un peu ce côté inspirationnel.
11:30 Et donc, ça, c'est quelque chose qui peut se corriger, mais qui va prendre du temps.
11:34 Et, quand on regarde le secteur du luxe, il y a quelques groupes
11:39 qui sont en retournement depuis maintenant plusieurs années.
11:41 Je pense à Tod's, je pense à Ferragamo, je pense éventuellement à Burberry.
11:45 - Des monomarques à chaque fois. - Des monomarques à chaque fois.
11:49 Alors, effectivement, Kering est un peu plus qu'un monomarque,
11:52 mais vu le poids de Gucci... - Deux tiers du résultat.
11:55 - Voilà. C'est quand même... Gucci est centrale.
11:58 On voit bien que ce n'est pas uniquement un designer qu'il va falloir.
12:04 Il faut repenser. Et, dans le même temps, c'est ce qui était dit,
12:09 c'est que vous avez un réseau de magasins à entretenir,
12:13 et ce réseau de magasins, il faut le payer.
12:16 Et donc, au-delà du chiffre d'affaires, la baisse des résultats est bien plus importante.
12:21 Donc, nous, aujourd'hui, c'est un groupe qu'on avait plutôt un petit peu laissé de côté
12:24 en attendant de voir des vrais signes d'amélioration.
12:27 Il ne s'agit pas de le jeter, mais c'est à ce moment-là, il vaut mieux être un petit peu patient.
12:30 Et regarder un groupe qui est plutôt un groupe qui s'est bien retourné,
12:35 et ce qui est intéressant par rapport à ce qui a été dit, qui, en réalité, a opéré une transition générationnelle,
12:42 et qui, lors de cette transition générationnelle, a très largement renforcé son équipe de management,
12:49 c'est Prada, alors qu'elle est cotée à Hong Kong,
12:52 mais qui a fait venir Andrea Guerra, qui était l'ancien patron de Luxottica,
12:56 mais qui est passé chez LVMH,
12:59 qui a fait venir un certain nombre de personnes, y compris de chez Gucci,
13:05 et qui, aujourd'hui, a revu sa stratégie produit.
13:09 Alors, à un moment donné, ils avaient beaucoup poussé sur des produits qui étaient ce qu'ils appelaient "Made in Prada" en nylon.
13:14 Ils ont un peu fait machine arrière.
13:16 Ils sont vraiment revenus sur le "Made in Italy" avec une marque qui, aujourd'hui, a énormément de hype.
13:22 Et quand on regarde, aujourd'hui, les résultats de Prada qui sont sortis ce matin,
13:25 on est sur +12% sur la marque Prada et +90% sur la marque Miu Miu.
13:33 Donc, on est sur des choses qui sont complètement différentes.
13:35 Et, encore une fois...
13:36 - Groupe de beaucoup plus petite taille, même comparé à Kering.
13:39 - Beaucoup plus petite taille, mais encore une fois,
13:42 qui, aujourd'hui, a un groupe qui a des marges brutes qui sont très élevées, qui sont celles du luxe,
13:47 mais qui a déjà, en réalité, la structure d'un groupe, en termes de nombre de magasins,
13:52 qui sont équivalents des groupes de beaucoup plus grande taille.
13:55 Et donc, là, on peut avoir l'effet exactement inverse de celui de Kering,
13:58 c'est-à-dire que les ventes additionnelles se font avec assez peu de coûts additionnels.
14:04 Et donc, en réalité, on va avoir un effet de levier à la hausse.
14:06 Donc, il nous semble plus intéressant, aujourd'hui, de nous positionner sur un groupe plus large.
14:09 - Mais qu'est-ce qu'ils font à Hong Kong ?
14:10 Enfin, ils ont le droit d'être à Hong Kong, coté, mais, enfin, bon...
14:13 Vous êtes responsable des actions européennes...
14:15 - Alors, l'avantage, c'est qu'ils ont quand même un code "easy"
14:18 - C'est européen ?
14:19 - C'est quand même une société européenne.
14:20 - Oui, le groupe est européen, d'accord.
14:22 - Donc, dans un certain nombre de portefeuilles, on a la possibilité d'acheter ces titres-là.
14:26 Et ce qui est intéressant, c'est qu'effectivement, ils avaient essayé de se coter à Hong Kong,
14:30 et au moment où l'Occitan avait fait, on avait un certain nombre de groupes,
14:33 en pensant qu'ils allaient avoir une valorisation qui serait un peu meilleure.
14:36 Aujourd'hui, avec ce qui se passe sur la Chine, c'est un peu la douche froide,
14:39 et ils ont la tentation de revenir en Europe.
14:41 Et très certainement, s'ils revenaient en Europe,
14:43 et donc, aujourd'hui, le groupe souffre plutôt d'une décote par rapport aux actions européennes.
14:47 - Ah, intéressant.
14:48 - Aujourd'hui, il y a sans doute un intérêt à regarder ce groupe-là.
14:51 - C'est moins bien valorisé qu'une boîte de luxe cotée en Europe ?
14:53 - Plutôt moins bien.
14:55 - Ouais, ouais.
14:56 - C'est-à-dire qu'on avait un Kering qui était à 15 fois, un LVMH qui était à 22-23 fois.
15:04 En début d'année, alors, elle a bien progressé depuis le début de l'année,
15:08 mais on a un Prada qui était plutôt aux alentours de 20 fois, avec une légère décote.
15:11 - Ah ouais.
15:12 Quand on regarde un nouveau Kering, mais je veux dire, bon,
15:16 on a décrit les problèmes Kering spécifiques,
15:18 quand on regarde en comparaison par rapport aux autres publications,
15:20 il y a eu Prada, il y a eu aussi LVMH, bien sûr.
15:25 Est-ce que c'est une dynamique d'écart qui s'élargit encore plus ?
15:30 Ou est-ce qu'il y a aussi des difficultés, quand même, y compris pour un vaisseau amiral comme LVMH ?
15:37 - Alors, il y a une logique d'écart opérationnel.
15:42 - Ah oui. Dans l'exécution...
15:43 - Dans l'exécution, on a des écarts qui se creusent, ça devient les grands écarts.
15:48 Ça a été dit à propos des sociétés qui sont en retournement.
15:52 On l'illustre, on le voit avec un méga acteur, quand même, Kering,
15:59 dont Nooran a très bien dit tout à l'heure,
16:01 ils subissent aussi le fait d'avoir été très très vite la décennie d'avant,
16:04 et d'avoir connu un succès fulgurant,
16:07 et d'avoir voulu un peu traire la vache un peu vite.
16:12 C'est pas le cas chez Hermès. On va toujours au même rythme.
16:15 A priori, toujours, mais on aura une partie,
16:19 une petite partie de la réponse demain matin, à 8h, avec les résultats du premier trimestre.
16:25 Mais en effet, chez LVMH, qui joue dans...
16:29 Maintenant, il ne joue plus du tout dans la même catégorie, la rivalité, Arnaud...
16:33 - Avant, il y avait un vrai match, là, c'est...
16:35 - La messe est dite.
16:36 - Pour quelque temps, au moins...
16:38 - Non, mais durablement.
16:40 - Vous verrez, ce sera la génération suivante.
16:42 - Mais, chez LVMH, quand on prend les réalisations du premier trimestre,
16:46 ça, personne n'a la réponse, peut-être même pas le premier intéressé.
16:49 Peut-être même pas, hein.
16:50 - Sur la succession ?
16:51 - Non, non, non, mais...
16:53 - Mais c'est l'obsession.
16:54 - C'est la bataille de petits chevaux, quoi. Enfin, c'est...
16:56 - Alors, sur l'opérationnel, chez LVMH,
16:59 les résultats qui sont sortis il y a une dizaine de jours,
17:03 étaient quand même pas palpitants.
17:05 En fait, ils étaient carrément médiocres.
17:08 Alors, par rapport aux craintes, ça va.
17:12 Il y a un tel pilotage des anticipations,
17:15 et puis ça a été précédé d'innombrables rumeurs sur...
17:19 Ça décroche aux États-Unis,
17:21 parce qu'il y a eu un warning d'un acteur aux États-Unis,
17:23 qui est du luxe, mais enfin, c'est...
17:25 Il fait du luxe aspirationnel.
17:27 Enfin, c'est coach, c'est Michael Koch.
17:29 - Oui.
17:30 - Ça n'est pas comparable avec Dior et Louis Vuitton.
17:32 Mais c'est un indicateur quand même...
17:34 - Qui sont de l'intemporel chic, voilà.
17:37 Il y a différents niveaux de gamme dans le luxe.
17:39 - Il y a des tas de rumeurs sur la Chine.
17:41 Depuis un moment, hein.
17:43 Et c'est un sujet qui n'a pas été...
17:47 Il n'a pas été répondu clairement chez LVMH.
17:50 Qu'a fait...
17:52 Quelle a été la performance du groupe sur la Chine au premier trimestre ?
17:57 La réponse a été concernant la nationalité chinoise,
18:01 et le cluster chinois.
18:03 Donc chinois où qu'ils consomment.
18:05 - Au Galerie Lafayette pendant trois semaines,
18:07 pendant le Chinese New Year,
18:09 ou beaucoup au Japon, ou en Corée, ou pendant leur voyage,
18:11 à 90% en Asie,
18:13 ils ont beaucoup consommé en Asie.
18:15 Les déductions qu'on peut faire,
18:17 mais c'est une présomption, hein.
18:19 Votre métier, c'est pas des hypothèses.
18:21 Probablement qu'en Chine,
18:23 LVMH est en recul à deux chiffres.
18:26 - Ouais.
18:27 - On va pas dire
18:29 que ça n'est pas une source de préoccupation.
18:32 Néanmoins, le groupe est très solide.
18:35 Le groupe a des métriques de talent,
18:39 de puissance innovatrice,
18:41 de capacité à trouver les meilleurs emplacements,
18:44 de stratégie générale,
18:46 une force bilancielle qui est phénoménale.
18:49 Ils chassent tous les meilleurs emplacements,
18:51 les meilleurs créatifs,
18:53 et les meilleurs talents pour concevoir, vendre.
18:57 Et toute la supply chain, c'est un métier industriel.
19:01 La supply chain, quand Gilles parle tout à l'heure de Prada,
19:04 un boulot que Prada fait hyper bien,
19:07 là, ils savent vendre des produits dont les consommatrices
19:09 et les consommateurs ont besoin.
19:10 Ils s'y retrouvent.
19:11 Mais en plus, ils mettent, c'est un truc que tu as cité, je crois,
19:15 des infrastructures, une ossature.
19:17 Parce que c'est bien de créer,
19:18 mais il faut pouvoir produire,
19:20 just in time, la supply chain.
19:22 Et là, LVMH nous dit,
19:24 c'est moins bien, mais ne vous inquiétez pas,
19:26 parce qu'on a matière à compenser ça
19:30 et défendre la marge.
19:31 Ils sont crédibles.
19:33 Ils sont crédibles parce qu'ils sont dans l'excellence industrielle.
19:35 Ça fait 15 ans que LVMH a attiré des talents de la Distrib.
19:40 Oui, oui, oui, mais bien sûr.
19:42 Et les Italiens disent ça très bien.
19:43 C'est un pouvoir d'attractivité phénoménal.
19:46 Donc, LVMH, c'est un peu entre deux eaux.
19:49 Évidemment, c'est une référence pour nous.
19:52 Et sur la succession, vous êtes...
19:54 Je n'ai pas d'idée, moi.
19:56 Mais vous êtes confiant dans l'idée que Bernard Arnault choisira,
19:59 quelles qu'elles soient les meilleures options
20:01 pour l'avenir et le futur de LVMH
20:04 dans le siècle de demain.
20:06 Puisque dans 100 ans,
20:07 comme il le disait il y a quelques années,
20:09 je ne sais pas si on utilisera encore Facebook,
20:11 je suis sûr qu'on boira encore du champagne dans 100 ans.
20:13 Et j'espère qu'on boira encore du Mouette, bien sûr.
20:16 Mais c'est forcément familial ?
20:19 Ou est-ce qu'on peut imaginer que
20:22 d'autres personnes puissent être également,
20:25 je ne sais pas, amenées à être de potentiels successeurs ?
20:28 On peut imaginer les deux,
20:29 mais je vais vous répondre autrement.
20:30 Je pense que sa priorité
20:34 est plus d'assurer la pérennité du groupe à 100 ans
20:39 que de transmettre son groupe à sa famille.
20:41 Voilà le ressenti que j'ai.
20:44 Ça veut dire qu'on peut très bien avoir,
20:46 comme c'est déjà le cas aujourd'hui,
20:48 Beccari qui chapote tel et tel...
20:51 - Des mentors ! - Des systèmes de parrainage, des mentors...
20:53 - Bien sûr ! C'est déjà très bien organisé de ce point de vue-là.
20:56 - Stéphano Bianchi qui arrive, qui va avoir le même rôle...
20:59 - Si les enfants ne font pas l'affaire,
21:01 il n'y aura pas de scrupule à mettre quelqu'un d'autre,
21:04 d'extérieur à la famille, qui ferait l'affaire.
21:07 - Oui.
21:08 - D'accord avec ça ?
21:10 - C'est plutôt la sensation que j'aurais, effectivement.
21:13 L'élément peut-être qui n'a pas été cité,
21:16 qui est quand même en train de faire de plus en plus sa différence,
21:18 on parle à longueur de journée d'intelligence assez artificielle,
21:21 mais c'est que ces grands groupes,
21:23 dont LVMH fait partie, on l'a vu avec L'Oréal,
21:25 c'est quand même qu'ils ont une capacité à collecter,
21:28 à avoir des données déjà en interne, mais à collecter de la donnée,
21:31 qui fait que ça les rend de plus en plus...
21:33 - Pointus.
21:34 - Pointus, pour également être capable d'identifier les traînes
21:38 et de savoir ce qui doit se faire.
21:40 Ça ne veut pas dire que des petites maths doivent avoir sorti...
21:42 - Mais chez L'Oréal, c'est depuis des années,
21:44 avant même qu'on sache ce qu'était le GPD.
21:47 - On a vu les chiffres de L'Oréal qui étaient absolument phénoménaux
21:50 sur le premier trimestre,
21:51 avec une croissance qui était bien au-delà de ce qu'on attendait.
21:54 Et donc cette capacité à être capable d'identifier ces traînes,
21:57 d'avoir un temps de réaction plus court,
21:59 ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de la place pour les petites marques.
22:02 Mais ces petites marques, elles peuvent faire un home run,
22:06 c'est pas évident de durer.
22:08 Et ces grands groupes, aujourd'hui, grâce à cette puissance de la donnée,
22:12 ou cette utilisation de la donnée,
22:14 elles ont une capacité, sans doute à...
22:16 ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de risque,
22:18 mais sans doute à mieux anticiper...
22:20 - Ça dérisque un petit peu, quand même.
22:22 - Ça devrait permettre de dérisquer un peu, quand même.
22:24 - Oui, je comprends.
22:26 - Bon, on ne peut pas voir que du luxe, donc...
22:29 Enfin, on peut, toujours, mais...
22:31 il faut qu'on regarde un peu ailleurs,
22:33 dans la série de publications d'entreprises.
22:35 Dans cette saison de résultats d'entreprises,
22:37 qu'est-ce qui vous intéresse, Nouran ?
22:39 Et si je pose le sujet un peu macro,
22:42 pour dire un mot des banques centrales,
22:44 on voit que le moteur perspective de baisse des taux des banques centrales,
22:48 que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs,
22:50 est peut-être un peu amoindri en ce moment.
22:52 Et donc, pour les marchés actions,
22:54 le moteur fondamental des résultats
22:57 est plus que jamais indispensable.
23:01 - Oui, ça, je suis d'accord.
23:03 Mais en fait, ça a toujours été le moteur, depuis le début de l'année.
23:05 Parce que quand on regarde le mouvement des taux de l'eau,
23:07 il a toujours été au sujet depuis le 1er janvier.
23:09 Donc ça, c'est la première chose.
23:11 Alors en fait, la question sous-jacente, c'est...
23:13 Bon, finalement, maintenant qu'on a plus ce moteur...
23:15 - Maintenant qu'on a 4,70 sur le disant américain, oui.
23:18 - Est-ce que cette correction peut aller plus loin ?
23:22 Est-ce qu'on est en pause ?
23:24 Bon, c'est toujours assez compliqué de répondre à cette question.
23:28 Mais si on regarde ce qui s'est passé,
23:30 effectivement, les marchés ont été un peu chahutés.
23:32 Pour l'instant, on ne peut dire qu'un petit peu,
23:34 puisqu'on a eu globalement des baisses des indices globaux
23:36 allant entre 3 et 4 %, donc ça reste, somme toute, assez limité.
23:39 Ils ont baissé pourquoi ?
23:41 Pour trois raisons.
23:42 Une, des inquiétudes un peu sur l'inflation,
23:44 un changement de ton des politiques monétaires
23:46 et des montées des tensions inflationnistes.
23:48 Est-ce que ces trois éléments-là...
23:50 - Tensions géopolitiques ? - Géopolitiques, oui.
23:52 - Les deux allant de pair.
23:54 - Mais vous avez raison, c'est géopolitique.
23:56 Est-ce que ces éléments-là sont de nature
23:58 à modifier un scénario économique
24:00 que tout le monde validait depuis le début de l'année,
24:02 enfin, en tout cas, au premier trimestre,
24:04 qui était plutôt porteur pour les marchés à action,
24:06 une croissance économique soutenue,
24:08 une désinflation amorcée, même si elle n'était pas linéaire,
24:11 ça, tout le monde en convenait très bien,
24:13 et puis des politiques monétaires
24:15 plus accommodantes pour, finalement,
24:17 accompagner un soft landing,
24:19 voire un potentiel de récession.
24:23 Finalement, je dirais que ces éléments
24:26 ne modifient pas fondamentalement
24:28 ce scénario économique porteur pour les marchés
24:31 pour la simple et bonne raison que
24:33 l'économie est solide, et c'est cet élément-là
24:36 qui n'impose plus la Fed
24:38 de baisser ses taux et de soutenir la croissance.
24:40 - C'est comme ça qu'on le voyait jusqu'à présent ?
24:42 - Oui, mais donc c'est une bonne chose.
24:44 On a oublié qu'en fait, cet environnement est très solide,
24:46 les ménages consomment, la charge d'intérêt et de la dette
24:49 est au plus bas historique,
24:51 les banques sont surcapitalisées,
24:53 les États financent la croissance à coup de politiques budgétaires,
24:56 à coup de relances massives,
24:58 et donc dans cet environnement plutôt solide,
25:01 on devrait avoir des publications de résultats,
25:03 des croissances de bénéfices,
25:05 qui sont aujourd'hui plutôt limitées,
25:07 puisqu'on a une croissance économique aux États-Unis
25:09 qui est au-dessus de son potentiel,
25:11 et on a, or, cette magnifique 8% de croissance
25:13 des BPA attendus.
25:15 - Sur l'année ?
25:17 - Sur l'année, c'est relativement faible,
25:19 et ça pourrait être révisé à la hausse.
25:21 En Europe, c'est 4%, alors c'est vrai qu'on est sur des niveaux
25:23 de croissance moindre, à 0,6% de croissance du PIB cette année,
25:25 mais le momentum est en train un petit peu de s'inverser
25:28 et devient positif sur...
25:30 - Et donc dans cet environnement,
25:32 les entreprises ont encore la capacité de surprendre,
25:34 d'améliorer encore leur opérationnel,
25:38 leur marge, etc.
25:40 - Oui, parce qu'en fait, quand en début d'année,
25:42 on attendait une croissance aux États-Unis
25:44 et en Europe beaucoup plus faible,
25:46 les croissances économiques ont été largement révisées
25:48 à la hausse, mais pas la croissance des bénéfices.
25:50 Et depuis le début de l'année, on a des marchés
25:53 qui sont plutôt rationnels quand on regarde
25:55 ce qui a surperformé, même si on prend en compte
25:58 les mouvements récents, c'est les large cap,
26:00 c'est les valeurs cycliques,
26:02 et c'est les valeurs grosses.
26:05 Mais en fait, tout ça, ça répond à une logique fondamentale.
26:07 Qu'est-ce qu'on a sur les valeurs cycliques ?
26:09 Les valeurs cycliques reflètent cet environnement
26:11 économique solide.
26:13 - C'est les banques en Europe, c'est l'automobile en Europe, etc.
26:16 - Oui, oui, tout à fait, c'est la tech,
26:18 c'est les valeurs industrielles aussi
26:21 qui sont bien exposées,
26:23 c'est une partie des semis, etc.
26:25 Les sociétés, ça c'était les sociétés cycliques.
26:28 Sur les small cap, c'est un vrai sujet,
26:31 les small cap, et c'est un vrai risque.
26:33 Parce que quand on regarde un petit peu,
26:35 on a tendance à dire, mais c'est étonnant,
26:37 dans des marchés aussi, on a toujours eu
26:39 des performances des small cap.
26:41 Mais en fait, les small cap n'est pas corrélée à la hausse du marché,
26:43 elle est corrélée au taux, historiquement très corrélée au taux.
26:45 Donc effectivement, si on regarde les métriques financières
26:48 des small cap, on comprend complètement
26:50 qu'elles sous-performent aujourd'hui.
26:52 Quand on regarde les niveaux de levier financier,
26:54 donc la debt net sur EBITDA, sur les small cap,
26:56 elles sont à 4,5 fois.
26:58 Sur les large cap, on est à 1,3 fois.
27:01 Donc nettement différent.
27:03 Les intérêts payés pour les small cap, c'est 5,5.
27:05 On est à 3, 3,5 sur les large cap.
27:08 Et la structure de la dette est complètement différente
27:10 sur les small cap, puisqu'en fait,
27:12 si on regarde le Ressol 2000,
27:14 il y a 40% des entreprises
27:17 qui ont des dettes
27:20 qui sont à taux variable ou très très court.
27:22 Alors que c'est à moins de 20% sur les SME.
27:25 Donc ces métriques-là expliquent
27:27 que aujourd'hui...
27:29 - Malgré la croissance, ce segment-là
27:31 ne soit pas recherché par les investisseurs.
27:33 - De toute façon, c'est compliqué d'investir
27:35 sur la croissance future, quand de toute façon
27:37 vous êtes à sec au niveau de la trésorerie
27:39 ou en tout cas quand la charge financière
27:41 est trop lourde.
27:42 Donc aujourd'hui, je trouve que le marché
27:45 est plutôt rationnel, plutôt cohérent.
27:48 Cette rationalité qui est liée aux fondamentaux économiques
27:51 et à la solidité financière des entreprises,
27:53 bien évidemment, elle devrait continuer.
27:56 Bien évidemment, elle devrait continuer.
27:58 - L'idée est de rester constructif.
28:00 - L'idée est de rester constructif,
28:02 de rester un petit peu... Alors il faut faire attention,
28:03 parce que c'est vrai qu'on va en parler peut-être tout à l'heure,
28:05 mais les résultats des entreprises,
28:07 c'est ce qu'on disait, le marché est très sélectif,
28:10 très exigeant, donc dans un même secteur,
28:13 on va voir des divergences très fortes.
28:15 Mais quand vous regardez le sous-jacent,
28:17 on a parlé de Kering avec LVMH ou Hermès
28:19 ou d'autres, effectivement Prada qui était fort,
28:21 en fait ça se comprend, mais vous avez exactement
28:23 la même chose dans d'autres secteurs.
28:25 OVH avec, on en parlait...
28:27 - Il n'y a pas de baisse de qualité
28:29 pour des groupes de qualité.
28:30 - Il n'y a pas de baisse de qualité
28:32 pour des groupes de qualité, et les publications
28:34 sont plutôt bonnes, avec des tendances
28:36 sous-jacentes qu'il faut souligner, et qui restent
28:38 très dynamiques. Les carnets de commandes
28:40 sont toujours historiquement plus hauts.
28:42 Vous avez vu la publication d'Atlas Copco
28:44 qui prend 8%, c'est une société qu'on aime beaucoup
28:46 chez Mansartis. Honnêtement, quand vous regardez
28:48 les chiffres, la tendance de fond
28:50 qui est un peu la transition énergétique,
28:52 ça roule, ça tourne.
28:54 - Nicolas, sur l'idée de...
28:56 Est-ce que les résultats d'entreprises
28:58 permettront de compenser quand même l'effet
29:00 baisse de taux, ou l'absence de baisse de taux,
29:02 en tout cas dans un futur proche,
29:04 comme on pouvait l'espérer ?
29:06 - Alors... - Aux Etats-Unis.
29:08 - Vous savez que c'est évidemment le sujet qui me tient
29:10 le plus à cœur depuis longtemps.
29:12 Et aussi, je n'ai pas envie de donner le bénéfice
29:14 du doute. Je veux le voir pour le croire.
29:16 C'est une autre façon de le dire.
29:18 Ou alors on peut dire, il y a ceux qui disent
29:20 "j'achète le marché parce que les taux vont baisser,
29:22 puis j'achète le marché parce que...
29:24 En fait, la croissance va être au rendez-vous.
29:26 Je ne veux plus être dans ce camp-là.
29:28 La baisse des taux, il fallait la jouer
29:30 au moment où on a senti...
29:32 C'est facile de parler avec le rétro.
29:34 Et puis ce n'est pas intéressant.
29:36 Mais néanmoins, il fallait
29:38 jouer la baisse des taux
29:40 quand les banques centrales
29:42 ont commencé à être crédibles sur
29:44 "on ne va pas laisser faire".
29:46 La fête de la première.
29:48 À ce moment-là,
29:50 les prix étaient quand même significativement
29:52 plus bas, et c'était moins cher.
29:54 Et à l'époque,
29:56 on nous a parlé deux ans de suite,
29:58 24 mois de suite
30:00 de l'hypothèse d'une récession,
30:02 dont on ne parle plus jamais.
30:04 Il y a 80% des investisseurs
30:06 aux Etats-Unis, puisqu'il y a des sondages
30:08 et là il y a tellement de statistiques aux Etats-Unis,
30:10 et puis c'est le marché le plus vaste,
30:12 le plus sérieux,
30:14 qui disent "récession, c'est pas dans notre...
30:16 - Les derniers ont capitulé
30:18 ces dernières semaines ou ces derniers mois, oui.
30:20 - Peut-être qu'on est
30:22 en pleine économie vibrante
30:24 et effervescente, mais...
30:26 - Même Jamie Dimon nous a dit hier
30:28 que c'était "booming".
30:30 Après nous avoir dit que ça allait être la catastrophe,
30:32 que les nuages arrivaient,
30:34 que ça allait être l'orage... - Bon, il dit "mettez-moi
30:36 quand même dans le camp des prudents
30:38 et des sceptiques".
30:40 - On va voir sur les résultats.
30:42 J'ai plutôt un sentiment
30:44 dans les boîtes qu'on a vues depuis
30:46 début janvier, puisque ça commence toujours
30:48 en janvier, il y a des forums où on peut se retrouver,
30:50 et bien sûr, il y en a un des autres,
30:52 qu'il y en a un peu moins sous le pied,
30:54 quand même. C'est pas sur le
30:56 personnel cost que ça va baisser,
30:58 tant mieux d'ailleurs, c'est une excellente nouvelle à long terme,
31:00 mais c'est pas une marge de manœuvre
31:02 pour cette année. - Les stratégies "prices
31:04 over volume", c'est un peu fini, ça ?
31:06 L'idée que le prix
31:08 va permettre de compenser toute baisse des volumes ?
31:10 - J'en fais trop. C'est complètement
31:12 fini depuis des semaines et des mois.
31:14 J'en fais trop, évidemment, il va y avoir des exceptions,
31:16 mais c'est fini.
31:18 Et puis... Pardon, mais...
31:20 - Je sais pas, Pepsi, les volumes baissent, mais les prix
31:22 permettent encore d'afficher...
31:24 Mais c'est des prix qui montent de 5%,
31:26 ça ne monte plus de 15%. - Vous pouvez le dire autrement,
31:28 vous pouvez le dire comme chez Nestlé,
31:30 qui est en crise
31:32 à la Nestlé, c'est une crise très relative
31:34 depuis deux ans, depuis que l'inflation est sortie
31:36 du chapeau, l'agroalimentaire s'en sort pas bien,
31:38 les ménages font des arbitres...
31:40 - J'ai pas compris, mais...
31:42 - Je sais pas, mais...
31:44 - C'est une question de...
31:46 - C'est une question de...
31:48 - C'est une question de...
31:50 - C'est une question de...
31:52 - C'est une question de...
31:54 - C'est une question de...
31:56 - C'est une question de...
31:58 - C'est une question de...
32:00 - C'est une question de...
32:02 - C'est une question de...
32:04 - C'est une question de...
32:06 - Est-ce qu'on peut... Est-ce que c'est un moteur
32:08 quand même encore pour le marché actions, même si on a
32:10 un petit vent de face avec l'étau aujourd'hui ?
32:12 - Alors...
32:14 Si je regarde l'Europe, depuis le début
32:16 de l'année, la révision des bénéfices
32:18 pour le marché, elle avait été
32:20 revue à la baisse de, en gros, 2-3%.
32:22 - Ouais. - La bonne nouvelle, c'est qu'effectivement,
32:24 sur le dernier mois,
32:26 on a arrêté de réviser à la baisse et on commence un petit peu à réviser
32:28 à la hausse. - D'accord. - Et donc ça,
32:30 effectivement, ça veut dire que,
32:32 on a eu un premier... En fait, si on regarde le mouvement de début
32:34 d'année, la hausse, elle s'explique uniquement
32:36 par une
32:38 expansion des multiples de valorisation.
32:40 Et donc on est venu combler le gap qu'on avait
32:42 par rapport à la moyenne historique. Donc aujourd'hui, on a une valorisation
32:44 en Europe qui est... qui est pas excessive,
32:46 on est sur la moyenne. - Non. - Et...
32:48 d'autant que si on pense
32:50 que la BCE va baisser ses taux, à la limite, on pourrait même
32:52 avoir une expansion un peu ultérieure.
32:54 La bonne nouvelle, c'est que là où on s'attendait
32:56 à des révisions à la baisse, en fait,
32:58 on les a pas eues et on est en train de les inverser.
33:00 - Il y a une inflexion. - Donc...
33:02 Il y a encore sans doute de la place. Maintenant,
33:04 je trouve qu'on est dans un environnement
33:06 qui reste quand même très volatil, très incertain,
33:08 et où, certes,
33:10 il y a des bonnes nouvelles. Je regardais
33:12 hier en Europe les PMI qui étaient
33:14 bien meilleures qu'attendus, mais c'est les PMI-Services.
33:16 Les PMI-Manufacturiers,
33:18 ils restent un peu en dessous.
33:20 Les bonnes nouvelles, c'est également que,
33:22 finalement, on a un certain nombre de
33:24 endroits où on s'aperçoit que,
33:26 grâce à la baisse... à la baisse
33:28 de prix d'un certain nombre d'intrants,
33:30 on a
33:32 une récupération, une hausse
33:34 du pouvoir d'achat de la part des ménages.
33:36 En Italie, c'est assez notable.
33:38 Quand on regarde, il y a plus d'un an, le prix de l'électricité,
33:40 on était monté sur des prix de l'électricité
33:42 à plus de 300 euros. Donc, sur la facture des ménages,
33:44 sur l'année,
33:46 ce qu'ils récupèrent en gain de pouvoir d'achat,
33:48 c'est assez phénoménal. Donc, on a quelques
33:50 éléments comme ça de soutien. Maintenant,
33:52 on voit que cet environnement, il est quand même...
33:54 Il me semble ultra-fragile.
33:56 Donc, moi, dans le portefeuille,
33:58 je continue
34:00 à vouloir
34:02 avoir une approche un peu
34:04 balancée entre, oui,
34:06 de la croissance, parce qu'à long terme, c'est ce dont on a besoin,
34:08 mais des secteurs
34:10 qui sont sans doute... qui feront sans doute un peu moins rêver,
34:12 mais sur lesquels on est ancré un peu plus
34:14 dans le quotidien. Et je pense notamment
34:16 au secteur des services aux collectivités, qui a très largement
34:18 pâti de la
34:20 hausse des taux depuis le début de l'année.
34:22 Mais quand je regarde les résultats d'Iberdrola ce matin,
34:24 on attendait une croissance de 5%
34:26 pour l'année. Ils ont révisé. Ça sera plutôt entre du 7
34:28 et du 9. Et
34:30 vous êtes sur un acteur
34:32 qui est au centre de la transition énergétique. Aujourd'hui,
34:34 et même si les États-Unis ne croient pas à la transition énergétique,
34:36 à partir du moment
34:38 où vous mettez plus
34:40 de renouvelables dans votre réseau, vous êtes obligés de reconstruire
34:42 tous les réseaux. Aujourd'hui,
34:44 avec Iberdrola, vous avez un des leaders mondiaux
34:46 dans les réseaux. Alors, il y en a d'autres,
34:48 mais c'est un acteur essentiel,
34:50 qui a un track record exceptionnel depuis
34:52 plus de 20 ans. - Et un peu
34:54 de visibilité sur les taux de directeur de la BCE,
34:56 ça ne fera pas de mal à ces valeurs-là ?
34:58 - Ça ne fera pas de mal. Et c'est un titre qui,
35:00 quand on regarde, en réalité, depuis 3 ans, rien fait,
35:02 alors que les résultats n'ont pas arrêté de monter.
35:04 Ils n'ont jamais révisé. Donc,
35:06 avoir ce genre de titre, et qui au passage
35:08 va vous servir à un 5% de dividende,
35:10 ça fait moins rêver, ça ne va pas
35:12 doubler dans l'année. Et si ça double,
35:14 il sera urgent de vendre. Mais
35:16 en avoir un peu dans le portefeuille,
35:18 pour venir parer
35:20 des coûts, parce qu'on voit quand même
35:22 que le marché reste très...
35:24 Il bouge
35:26 beaucoup sur des flux, et ça va très vite.
35:28 Donc si on essaye de...
35:30 - Timer le marché, c'est compliqué. - C'est compliqué.
35:32 Donc essayer de se mettre, faire un pas de côté
35:34 pour trouver des endroits
35:36 où se cacher, c'est pas mal. - Sur la tech,
35:38 comment vous regardez le secteur aujourd'hui ?
35:40 Il y a les Etats-Unis, il y a quand même
35:42 aussi l'Europe. Aujourd'hui, c'est des
35:44 boîtes de semi-conducteurs, quand même, qui permettent
35:46 aux indices de ne pas trop baisser, pour
35:48 dire les choses.
35:50 Nourane, comment on aborde ce secteur
35:52 aujourd'hui ? - Il est compliqué
35:54 à aborder le secteur, parce qu'il y a
35:56 différents segments.
35:58 Mais ce qu'il faut retenir, c'est que sur le secteur
36:00 des semis, c'est 80% PC
36:02 et smartphones.
36:04 Et qu'aujourd'hui, il n'y a pas de demande.
36:06 Donc en 2023, on avait une très forte...
36:08 - Pourquoi ? L'industrie des semis est exposée à 80% ?
36:10 - À 80%, à la demande. - Des smartphones
36:12 et des devices, d'accord. - Qu'est-ce qui s'est
36:14 passé en 2023 ? C'est étonnant de voir
36:16 tous ces cours de bourse exploser,
36:18 des valeurs de semi-conducteurs, qui ont
36:20 tout affiché globalement, à part NVIDIA,
36:22 celle qui était vraiment exposée sur le
36:24 high level.
36:26 Elles ont toutes eu des baisses de chiffre d'affaires,
36:28 parce qu'en fait, la demande sous-jacente n'était pas là.
36:30 Donc ASML l'avait très bien
36:32 anticipée, a dit "en fait, la demande n'est pas bonne
36:34 pour 2023, elle va rester
36:36 flat pour 2024,
36:38 et l'IA, on commencera à avoir
36:40 les répercussions de l'IA que en 2025".
36:42 Très bien, qu'est-ce qui se passe
36:44 aujourd'hui ? On a effectivement des bons
36:46 chiffres chez
36:48 Texas Instruments, on a des mauvais chiffres,
36:50 on a eu des
36:52 chiffres plutôt moyens chez TSMC,
36:54 quand même, à cause de cette demande.
36:56 Pourquoi ? Parce que là où on s'attendait
36:58 à une demande plutôt
37:00 flattiche, on a une baisse
37:02 encore de cette demande-là. Et ça reste
37:04 les smartphones et les PC qui drivent
37:06 la croissance des semi-conducteurs.
37:08 - Il n'y a pas le renouvellement de ces équipements
37:10 qui arrive avec l'IA qu'on va
37:12 mettre dedans ? - Il n'y a pas de renouvellement, c'est sûr.
37:14 Sur l'IA, si, c'est-à-dire que
37:16 quand on regarde la partie
37:18 qui est affectée directement par l'IA,
37:20 elle est en croissance très forte chez TSMC,
37:22 sauf que c'est une partie
37:24 minime encore du type d'affaires.
37:26 Donc il va falloir à un moment donné, mais on
37:28 l'a pas tout de suite, aujourd'hui, en fait, c'est pas
37:30 complètement reconnu dans les chiffres, on l'aura
37:32 que dans un ou deux ans. Donc il faut savoir être
37:34 patient sur certaines sociétés
37:36 et rester pour l'instant... - Et bien regarder le positionnement de ces
37:38 acteurs, effectivement. - Voilà, donc rester sur des leaders,
37:40 sur des positionnements qui sont presque agnostiques,
37:42 on l'a chez ASML quand même.
37:44 Donc ça c'est important.
37:46 - C'est ça qui est compliqué, je trouve, dans cette industrie, c'est que chaque
37:48 acteur a un positionnement, un mix
37:50 produit très très différent et que
37:52 dans la hype
37:54 IA qui emporte NVIDIA
37:56 de manière très légitime, c'est vrai que
37:58 derrière, il y a parfois peut-être des
38:00 quiproquos.
38:02 Non, Nicolas ? - Et encore
38:04 des distorsions. - Et encore des distorsions. - Énormes.
38:06 - C'est un secteur qui se fragmente,
38:08 là ?
38:10 - Non, enfin, Laurent l'a très bien dit,
38:12 il y a des marchés adressables qui diffèrent
38:14 et finalement c'est
38:16 plus simple d'avoir des acteurs qui sont
38:18 forts dans un segment.
38:20 Les acteurs forts partout, à la Intel
38:22 dans les années 80, c'est
38:24 fini, ou presque.
38:26 Il reste encore des...
38:28 C'est sûr que TSMC,
38:30 Samsung Electronics, dans la
38:32 commodité, ils sont sûrement incontournables.
38:34 Et puis après, il y a
38:36 les acteurs de niches et des niches qui deviennent
38:38 des trucs à 2 milliards, 2 000 milliards
38:40 de valorisation. Mais
38:42 ce qui est intéressant, c'est quand vous regardez
38:44 en macro-marché
38:46 l'indice des semi-conducteurs... - Le SOX, oui.
38:48 - Il a
38:50 pas fait un plus haut, il a fait un
38:52 archi plus haut historique
38:54 et en proportion par rapport
38:56 à son marché, le S&P500,
38:58 il a aussi touché un nouveau, le plus
39:00 haut historique. Et lui-même, il est composé
39:02 d'une multitude d'acteurs.
39:04 Il n'y a pas de doute que le semi-conducteur,
39:06 c'est passionnant, que c'est le
39:08 carburant de la société digitale
39:10 et de l'intelligence artificielle.
39:12 Mais n'empêche que c'est un marché cyclique.
39:14 - Oui, oui. - Soumise à des cycles.
39:16 - Ça reste. - Soumise à des cycles. - D'accord.
39:18 Faut pas l'oublier. Là-dessus, un mot ?
39:20 - Non, oui, effectivement, sur les segments,
39:22 en été, quand on regarde le secteur de...
39:24 Un peu comme le secteur de la voiture en 2006,
39:26 jusqu'en 2006, le secteur mondial de l'automobile,
39:28 c'était 60 millions de véhicules.
39:30 On a la Chine qui est arrivée,
39:32 on est passé à 90 millions et donc on a eu de la croissance.
39:34 Le secteur des semis,
39:36 pendant très longtemps, c'était les PC,
39:38 les téléphones. C'était les PC puis les téléphones.
39:40 Ce segment-là, aujourd'hui,
39:42 on est dans un cycle de renouvellement.
39:44 Ça veut pas dire qu'on a pas de croissance, mais aujourd'hui,
39:46 tout le monde a un téléphone. Donc on est dans le cycle de renouvellement.
39:48 C'est un peu différent. Et donc on a les capacités installées.
39:50 Aujourd'hui, la croissance, elle se fait quoi ?
39:52 Elle se fait sur des nouveaux usages et nouveaux usages
39:54 d'innouvel+ et donc c'est des Nvidia,
39:56 c'est des AMD, c'est des segments.
39:58 Et c'est ces segments-là qui sont en croissance.
40:00 Sur les Intel, c'est pas que c'est mort.
40:02 C'est du renouvellement.
40:04 C'est du renouvellement.
40:06 Et donc on est pas sur une énigme.
40:08 Merci à vous trois d'avoir été des invités de Planète Marché ce soir.
40:10 Gilles Guibou, AXAIM, Nicolas Braud,
40:12 Autungr, Banque privée et Nouran Charère.

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