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Jeudi 16 mai 2024, SMART BOURSE reçoit Jean-Jacques Ohana (Consultant indépendant - Membre du Board de la fintech, Ai For Alpha)

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00:00 [Musique]
00:10 Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, c'est le quart d'heure thématique et nous
00:12 retrouvons chaque mois Jean-Jacques Kohanna pour évoquer ce que l'IA peut nous apporter
00:18 en matière de gestion de portefeuille et déjà de compréhension des marchés financiers.
00:23 Jean-Jacques, bonjour.
00:24 Bonjour Grégoire.
00:25 Vous êtes membre du board de la fintech EA et ForAlpha.
00:30 Hyper intéressant, vous allez me raconter ce que vous avez fait parce que vous venez
00:33 avec deux portefeuilles modèles américains et européens sur les actions des portefeuilles
00:39 anti-inflation, c'est ça, enfin qui protègent de l'inflation parce que c'est un thème.
00:42 Alors, on en discutait avec les invités précédemment, c'est vrai que là, depuis quelques données
00:46 américaines, j'allais dire, le marché est moins obnubilé par le risque de surchauffe
00:50 exagérée de l'inflation, notamment aux Etats-Unis.
00:55 Néanmoins, ce thème de l'inflation qu'on a découvert ou redécouvert ces dernières
00:59 années, pour beaucoup, c'est un thème qui est installé pour longtemps encore Jean-Jacques.
01:04 A mon sens, c'est bien possible.
01:06 Évidemment, il y a toujours une incertitude et finalement, quand on regarde les faits,
01:13 ça fait depuis 2022 qu'on dit que l'inflation va revenir.
01:17 Alors, elle récède un peu parce que c'est vrai qu'on a connu des inflations…
01:23 On est allé à 10.
01:24 On est allé à 10.
01:25 Donc maintenant, on est à 3,4% en réalisé.
01:28 Je regarde l'inflation, le CPI de base et aujourd'hui, l'inflation anticipée,
01:34 elle reste ancrée puisqu'en fait, on est à 2,3%, 2,6% sur le 5 ans dans 5 ans, donc
01:40 le long terme, 2,3% dans 10 ans.
01:43 Donc, c'est des niveaux relativement faibles, légèrement au-dessus de 2, mais il n'y a
01:46 pas tellement d'inquiétude sur l'anticipation.
01:48 Après, le réalisé étant à 3,4% encore, déjà, ce qu'il faut noter, c'est que plus
01:55 ça dure, plus cet écart dure, plus finalement, quand vous êtes un investisseur, vous achetez
02:00 les obligations indexées sur l'inflation sur un anticipé à 2,4% et vous réalisez
02:08 un point au-dessus.
02:09 Et donc, vous avez un portage à détenir des obligations indexées sur l'inflation.
02:13 Et c'est pour ça d'ailleurs que ça fait finalement depuis 2021, parce qu'au début,
02:19 c'était l'augmentation des points morts d'inflation, ce qu'on appelle les break-even,
02:23 les points morts, donc l'anticipation, et désormais, ce qui rapporte, c'est le portage.
02:29 Donc, ça s'est transformé en un instrument de portage et aujourd'hui, les détenteurs
02:34 d'obligations indexées sur l'inflation bénéficient de ce portage et donc gagnent.
02:39 Donc déjà, de ce point de vue-là, il y a plusieurs perspectives, de ce point de vue-là,
02:45 l'inflation finalement, ça marche assez bien.
02:47 Ensuite, il y a un autre point de vue, c'est de regarder la dynamique court terme et là,
02:53 il se passe quelque chose quand même sur les matières premières.
02:55 On en parlait la dernière fois, ce n'est pas sur toutes les matières premières, ce
02:58 n'est pas encore généralisé, il n'y a pas le pétrole, il n'y a pas les marchés
03:02 agricoles.
03:03 Cependant, quand on regarde les meilleurs performeurs depuis trois mois, il se passe
03:06 quelque chose, c'est que 1) le cuivre, 30%, ce n'est pas souvent que le cuivre est le
03:10 meilleur dans le monde, c'est le meilleur actif dans le monde.
03:15 2) l'or, 16,5%, c'est toujours la même thématique, mais sauf que l'or, c'est un peu plus ancien,
03:22 ça vient d'avant le cuivre, c'est plus calme, c'est plus construit, mais c'est la même
03:27 thématique.
03:28 On en avait parlé, la thématique du débasement monétaire.
03:31 On pourrait rajouter le bitcoin qui était avant et qui est décalé, mais c'est peut-être
03:36 de mon point de vue un peu la même thématique.
03:38 Et puis 3) ce qui est assez intéressant aussi, le footy, le marché anglais, +12,5% depuis
03:46 trois mois.
03:47 Alors, ce n'est pas le meilleur performeur récent depuis un mois parce qu'en fait il
03:51 y a eu du rattrapage, mais depuis trois mois, c'est le meilleur performeur et ce n'est pas
03:56 anodin parce que c'est un marché qui est assez concentré en actions producteurs de
04:03 matières premières, des pétrolières, aussi des ressources de base, beaucoup.
04:07 - Toutes les grandes valeurs minières sont cotées à Londres.
04:10 - Voilà.
04:11 Donc de ce point de vue-là, c'est quand même assez intéressant qu'on ait cette hiérarchie.
04:17 Et puis quand on va dans les secteurs, on tombe sur des choses intéressantes aussi.
04:20 Le meilleur secteur depuis trois mois en Europe, les bancaires.
04:24 On regarde aussi, on retrouve les retails, on retrouve les utilities.
04:31 Tout ça me laisse penser qu'il se passe quelque chose, peut-être pour l'instant, qui n'est
04:38 pas trop publicisé, qui n'est pas référencé au reste.
04:41 - Il y a des tendances longues sur des nouveaux intérêts sectoriels de classe d'actifs qui
04:48 sont en train de se mettre en place.
04:49 - Il y a des thématiques value, par exemple.
04:51 On le voit avec les matières premières et les bancaires.
04:54 - Les banques en Europe.
04:55 Mais nous, ça fait même en 23, les banques ont déjà très bien fait.
05:00 C'est le meilleur secteur en zone euro depuis le début de l'année.
05:03 - Voilà.
05:04 Donc ça, c'est une deuxième perspective.
05:06 C'est la perspective des actifs et des secteurs.
05:09 Il y a une troisième perspective qui est assez intéressante, que j'ai regardée aujourd'hui.
05:14 J'ai fait un peu de recherche sur les actions.
05:18 Et j'ai regardé parce que finalement, on en avait beaucoup parlé des restrictions
05:24 de Chad Jipiti, notamment sur les portefeuilles, comment construire des portefeuilles actions
05:30 par rapport à des thématiques.
05:31 - Moi, j'avais en tête que Chad Jipiti ne pouvait pas faire de recommandations d'investissement.
05:36 - Alors, c'est vrai.
05:38 Mais en réalité, je ne l'ai pas vu de ce point de vue-là.
05:41 Finalement, quand on lui demande des recommandations, à mon avis, il peut faire des recommandations.
05:45 Évidemment, il ne va pas être complètement libre.
05:48 On le sait parce qu'au PNA, il veut éviter tout procès.
05:55 Parce que ce ne sont pas des conseillers financiers.
05:58 Mais il y a une autre perspective qui est plus intéressante.
06:01 C'est finalement de lui donner un scénario.
06:03 Voilà.
06:04 Vous donnez votre scénario, ça peut être tout.
06:06 Et de lui demander à partir de ce scénario.
06:10 Et moi, j'ai construit ce qu'on appelle des modèles de langage adaptés qui sont un peu
06:19 entraînés et qui répondent par des tableaux et qui donnent des rationnels à chaque choix.
06:25 Et en lui disant un portefeuille inflation en Europe de valeur européenne et un portefeuille
06:32 inflation de valeur américaine, là, il se mouille et il donne des portefeuilles.
06:36 - La liste, je l'ai.
06:37 Vous avez donné les listes.
06:38 - Ce qui est intéressant.
06:39 - C'est possible parce que j'ai mal imprimé.
06:42 Mais il y a une liste.
06:43 Il y a tout.
06:44 Le rationnel, le business de l'entreprise.
06:47 - Voilà.
06:48 C'est un générateur d'idées qui est assez intéressant de ce point de vue là.
06:52 Et de manière générale, j'ai vu que quand on lui donne un scénario, par exemple, Trump,
06:58 la victoire de Trump ou je ne sais pas moi, une guerre économique avec la Chine ou tout
07:04 autre scénario que vous pouvez imaginer, eh bien en fait, il sait assez bien et il a
07:09 des raisons et c'est un générateur d'idées, de potentiel, de raisonnement qui est intéressant,
07:17 qui est pertinent.
07:18 Alors il fait quelques erreurs.
07:19 - La dernière version de Chadjipiti.
07:21 - Oui, avec le GPT-4O.
07:24 - Plus abouti.
07:25 - Plus abouti, plus rapide aussi.
07:27 Et d'autre part, il sort les formats parfaitement.
07:31 Donc en fait, on peut parfaitement piloter le format.
07:33 Et ce qui est intéressant, c'est de voir ce qui sort comme secteur.
07:36 On ne va pas citer la totalité des valeurs, mais il y a plusieurs secteurs qui reviennent.
07:41 Il y a un premier secteur, c'est la consommation.
07:44 Aussi bien la consommation durable que la consommation discrétionnaire.
07:48 Il y a des secteurs qui reviennent classiquement, qui sont des valeurs industrielles, finalement,
07:55 qui peuvent répercuter leur prix.
07:56 Ils considèrent que la pharma aussi a du pricing power.
08:00 Et puis après, les valeurs de matières premières, classiques, l'énergie, les utilities.
08:05 Il y a des valeurs de utilities en plus des pétrolières.
08:09 Et puis les grandes minières.
08:10 Donc de ce point de vue-là, c'est assez intéressant de voir ça.
08:14 Ça, c'est une autre perspective.
08:16 Et c'est une perspective vraiment sur l'IA et à mon avis qui est nouvelle.
08:20 Et puis il y a une dernière perspective, c'est de prendre du recul sur la macro, finalement.
08:24 Et de voir, est-ce qu'on n'est pas dans un environnement sous contraintes géopolitiques
08:32 qui induisent des contraintes budgétaires très fortes, tout simplement pour financer
08:38 les conflits, qui peuvent être des conflits économiques, des conflits régionaux, peut-être
08:43 des conflits semi-globaux.
08:45 On n'espère pas, mais c'est possible.
08:47 Et donc finalement, que ce financement induit des déficits budgétaires qui sont structurels
08:54 et pas forcément maîtrisables.
08:55 D'autre part, on est dans un monde, rajoutons à ces contraintes, les contraintes sociales
09:03 et sociétales qui sont liées à l'évolution, par exemple, liées à l'intelligence artificielle,
09:11 les remplacements, les stress sociaux que cela peut induire.
09:14 Et donc finalement, que l'État-providence n'est pas définitivement abandonné, on va
09:22 dire, et méprise.
09:23 Mais doit répondre à une demande infinie, vous aujourd'hui, de la part du corps social,
09:27 du corps des entreprises, etc.
09:29 Il y a une demande infinie pour l'action publique partout et en tous lieux.
09:33 Et que finalement, la maîtrise budgétaire n'est plus tellement possible, n'est plus
09:38 en ligne de mire.
09:39 En fait, on a des déficits budgétaires.
09:41 On reboucle avec votre idée de départ, l'or, les métaux, le risque de débasement, etc.
09:45 Absolument.
09:46 Et donc finalement, l'idée, en prenant un peu de recul au niveau macroéconomique, et
09:51 j'allais dire même au niveau géopolitique, on voit que ces contraintes induisent un déficit
09:57 plus élevé, des déficits nécessairement plus élevés, entre 3 et 6%.
10:01 Et que finalement, les relances monétaires qu'on a connues dans les années 2010 sont
10:08 supplantées par des relances budgétaires permanentes.
10:12 Et évidemment, cela induit plus d'inflation.
10:15 Alors, ça ne veut pas dire qu'on va avoir une inflation comme dans les années 70, je
10:19 ne le crois pas.
10:20 Mais ça veut dire qu'on a plus d'inflation et qu'on a un ancrage d'inflation plus élevé
10:25 qu'auparavant.
10:26 2 était un plafond, peut-être que 2 est un plancher maintenant pour l'inflation.
10:30 C'est bien possible.
10:31 Ou peut-être même un plancher un peu au-delà de 2, je n'en sais rien.
10:33 Oui, c'est bien possible.
10:34 Peut-être que maintenant, l'ancrage est à 3.
10:37 C'est bien possible.
10:38 Et donc cela induit finalement un environnement nouveau.
10:42 Et là, j'en arrive aussi à une autre perspective.
10:44 C'est la perspective de là, qu'est-ce qu'il faut investir ou investir pour les investisseurs.
10:50 Et finalement, ce qui est intéressant, c'est qu'on a eu une décennie 2010 où c'était
10:54 les actions, les actions, les actions.
10:56 On voit que depuis 2022, ce n'est plus déjà les actions et les obligations.
11:02 Parce que les portefeuilles 50/50 ont pris quand même un coût important en termes de
11:08 performance.
11:09 Et on voit aussi apparaître des nouvelles opportunités, des nouveaux acteurs, des acteurs
11:14 qui étaient très anciens mais qui avaient perdu de leur lustre les hedge funds, l'alternative
11:19 de manière générale.
11:20 Et on voit que peut-être l'alternative va réavoir le vent en poupe, tout simplement
11:27 parce qu'ils bénéficient de taux plus élevés, d'opportunités d'arbitrage plus importantes.
11:31 On en a parlé, les matières premières, donc ils ont plus d'ouverture sur les actifs
11:36 qu'ils peuvent traiter.
11:37 Ils ont moins de contraintes.
11:38 Et donc peut-être que cette nouvelle classe d'investisseurs qui était passée de mode
11:46 va revenir sur le devant de la scène.
11:48 Hyper intéressant.
11:49 On a fini.
11:50 Mais c'est vrai que le retour de la gestion alternative, j'aime beaucoup ce thème.
11:53 Attention, derrière gestion alternative, on met beaucoup de choses.
11:59 C'est un vaste supermarché aussi.
12:01 Il faut sélectionner.
12:02 Il y a plein de modèles, de stratégies différentes.
12:05 On a parlé des tendances macroéconomiques, donc il y a le CETIER, le Fonds Global Macro,
12:11 l'arbitrage d'action.
12:12 Je donne juste, il nous reste 30 secondes.
12:15 Donc le portefeuille Chadlipti pour l'Europe dans le cadre inflationniste, c'est du grand
12:20 classique.
12:21 Vous avez dit de la Conso, donc c'est Nestlé, Unilever.
12:23 Il y a des utilities de l'énergie, Iberdrola, Total Energy, de l'industrie, Siemens.
12:28 Consommation discrétionnaire, on trouve à l'EMH.
12:31 Schneider Electric dans l'industrie, bien sûr.
12:33 Après, il y a plein d'autres boîtes.
12:35 Et puis aux US, oui, du grand classique aussi.
12:37 C'est les blue chips, Procter & Gamble, Coca-Cola, Johnson & Johnson.
12:41 Walmart qui vient de publier des résultats incroyables.
12:44 Je crois qu'ils font un travail incroyable, Walmart, sur le consommateur américain avec
12:49 des volumes qui reviennent.
12:50 Les consommateurs reviennent dans les magasins.
12:52 Ce n'est plus juste les ventes en ligne.
12:53 Ce n'est plus juste le discount.
12:55 Et donc Walmart, d'ailleurs, doit marquer un nouveau record en bourse aujourd'hui, je
12:59 crois, avec une market cap à plus de 500 milliards de dollars.
13:02 On est là pour quelques exemples de ces portefeuilles dopés ou générés par l'intelligence
13:07 artificielle en l'occurrence.
13:08 Merci beaucoup Jean-Jacques.
13:09 Avec plaisir.
13:10 Jean-Jacques Ohana, consultant indépendant et membre de la FinTech, membre du board
13:13 de la FinTech.
13:14 Et là, il faudra le faire avec nous l'invité de ce quart d'heure thématique de Smart
13:17 Bourse.
13:18 [Musique]

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