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Mercredi 25 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Éric Pinon (Président, AFG)

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00:00Nous sommes ici donc pour cette édition spéciale Patrimonia à l'occasion de ce salon incontournable, historique de l'industrie de la gestion de l'actif.
00:18Et nous recevons pour entamer cette édition spéciale le président de l'association française de la gestion, Philippe Sedbon. Bonjour Philippe Sedbon.
00:25Bonjour.
00:26Merci beaucoup d'être avec nous. Déjà pour parler quand même des forces de l'industrie de la gestion d'actifs en France.
00:33On est là pour se réjouir des atouts de la position de l'industrie de la gestion d'actifs française.
00:39Il faut le dire assez simplement Philippe Sedbon, c'est une industrie qui est leader aujourd'hui en Europe.
00:45Absolument. On a une industrie formidable en France, dans la gestion d'actifs, puisqu'on a un total de 4600 milliards d'euros gérés par 700 sociétés de gestion.
00:57C'est juste effectivement le leader en Europe continentale. Et c'est le fruit d'une longue histoire.
01:04Alors on compte parmi ces sociétés, ces 700 sociétés de gestion quand même 3 sociétés de gestion parmi le top 20 mondial.
01:11Mais j'ai presque envie de vous dire la richesse de ce tissu de 700 sociétés de gestion. Il est ailleurs. On doit se réjouir d'avoir les leaders mondiaux.
01:20Et d'ailleurs, quand on voit l'opération qui a été annoncée cet été, je pense que l'AFG s'en réjouit. Il faut toujours se réjouir d'avoir des champions mondiaux.
01:29Mais la richesse, elle est ailleurs. On a des sociétés de taille internationale. On a des sociétés qui adressent d'autres typologies de clientèle, d'autres types de passifs.
01:39Et puis on a beaucoup de sociétés entrepreneuriales. Et c'est ça qui fait justement cette richesse, parce que ça apporte de l'innovation.
01:46Ça apporte des réponses différentes à des besoins d'épargnant qui sont tous différents. Vos besoins ne sont pas les miens, ne sont pas ceux de nos voisins,
01:56de nos gens qui sont autour de nous aujourd'hui. Et donc, il faut apporter des réponses différentes. C'est essentiel.
02:02Et il y a de la place pour toutes les tailles de sociétés de gestion. C'est ce que vous dites, Philippe Sedbon.
02:07Cette richesse, elle vient aussi du fait qu'on a encore des boutiques, comme on dit, et à la fois des gros ensembles qui sont en train de se former, de se consolider.
02:16Oui, alors on pourra. On peut peut être en parler. Il y a des forces qui s'exercent. Effectivement, on voit à tous.
02:22On peut observer et il y a plein de facteurs qui expliquent ça. La taille est importante, mais la taille est importante sur les différents marchés qu'on adresse.
02:29Maintenant, il y a de la place justement pour et il faut entretenir cet écosystème avec des sociétés de petite taille, des sociétés naissantes qui innovent, qui innovent en permanence.
02:40L'innovation vient de là. Elle vient aussi de là. Elle vient beaucoup de là. A fortiori. Mais après, il y a des forces.
02:47Effectivement, on est dans des transitions importantes technologiques. Bien entendu, transition industrielle pour l'accompagnement climatique environnemental.
02:57Mais tant qu'on peut maintenir cet écosystème, il est important et l'AFG au quotidien, j'ai envie de dire ce bas ou en tout cas fait tous les efforts possibles pour défendre cet écosystème qui est majeur,
03:12parce qu'il est important pour les épargnants. Il est important pour le financement de l'économie. Les sociétés de gestion sont au cœur, font le pont entre les épargnants et le financement de l'économie.
03:23Donc, cet écosystème leader en Europe, il est majeur pour l'économie française. On a eu toute une série de rapports à ce sujet.
03:31Notamment, je pense au rapport de Christian Noyer, le rapport d'Enrico Letta, le rapport de Mario Draghi également, qui adresse des sujets de compétitivité large pour tous les secteurs,
03:43mais y compris pour le secteur financier, y compris pour l'industrie de la gestion d'actifs. Où est ce que vous placez les enjeux pour l'industrie de la gestion d'actifs française?
03:52Tout en haut. C'est un sujet permanent qui nous anime à l'AFG. Et depuis de nombreuses années, la compétitivité de l'industrie, je viens de l'évoquer avec d'autres, notamment sur la taille, sur l'innovation, sur la transformation technologique.
04:08La compétitivité, elle est. C'est un enjeu majeur. Pourquoi? Pour pouvoir être compétitif. Bien entendu qu'il y a des enjeux de taille, des enjeux de coûts.
04:20Enfin, tout ce qu'on connaît dans toutes les industries. Mais vous avez aussi des enjeux réglementaires qui permettent de poser ou pas cette compétitivité.
04:28Et vous avez des enjeux, j'ai envie de dire de rayonnement sur votre zone, on va dire naturelle, qui peut être la France, l'Europe plus largement, mais déjà la France et l'Europe.
04:41Justement pour asseoir cette compétitivité. Or, aujourd'hui, on se réjouit, on se réjouira encore et encore demain d'avoir cette position de leadership.
04:51Pour autant, notre compétitivité, elle est entamée et donc la fragilité. Il y a une fragilité certaine et la part de marché des sociétés de gestion française en Europe baisse et dans le monde baisse.
05:06Face aux anglo-saxons, pour le dire notamment, c'est pas les anglo-saxons, son leader, son moteur. Et on a tout à gagner, avoir des moteurs puissants et performants.
05:19Donc tant mieux, mais on n'est pas non plus obligé de se tirer une balle dans le pied. On fait des avancées notables dans notamment toute la partie finance durable.
05:30Grâce à une réglementation qui tire l'ensemble vers le haut, qui est moteur. Faisons attention que chaque fois qu'on envisage une nouvelle réglementation, on fasse en même temps.
05:41L'AFG appelle cela depuis longtemps. Nous le redisons chaque fois que nous rencontrons les pouvoirs publics et les régulateurs. Nous demandons des tests de compétitivité sur les textes réglementaires systématiquement.
05:52C'est un vrai sujet. Dans le rapport de Raggy, il y a quand même l'idée qu'il faut prendre des risques. Alors déréglementer, j'en sais rien. Ou en tout cas, comme vous dites, faire attention à chaque nouvelle réglementation, au dosage et à l'objectif qu'on poursuit avec chaque nouvelle réglementation.
06:09Dans une industrie qui est peut-être l'une des plus réglementées, je le rappelle à chaque fois. Je reviens justement ce matin des Etats-Unis, où je vais régulièrement. Nous sommes les champions du monde de la réglementation.
06:23Cela a des très bons côtés. Ce qu'on vient d'évoquer sur l'aspect compétitivité. Veillons à ne pas prendre de retard sur les grands enjeux de transition, quels qu'ils soient, par trop de carcans réglementaires.
06:38Essayons de garder de la souplesse. C'est ce que nous proposons la plupart du temps, notamment lorsqu'on parle de transition.
06:45Et concrètement, qu'est-ce qui entrave la compétitivité de l'industrie de la gestion de l'actif quand on évoque ces sujets réglementaires aujourd'hui pour vous, Philippe Sedbon ?
06:54De nombreux sujets. Cela serait très long de les développer, mais deux ou trois clés. Un, on a une orientation depuis 40 ans peut-être en Europe qui est une approche consumériste.
07:09C'est-à-dire qu'on se préoccupe d'abord, j'ai presque envie de dire que, du consommateur. Le consommateur, il est salarié, il est entrepreneur, il est retraité, il est futur salarié, futur entrepreneur.
07:24Il est intéressé par le côté production aussi. Intéressons-nous à la compétitivité des secteurs de production. C'est majeur parce que c'est ça qui fera l'environnement des consommateurs demain.
07:37Donc, c'est un point majeur. C'est vraiment la fondation. Et puis ensuite, lorsque vous réglementez sur que ce soit l'ESG, que ce soit sur l'environnement technologique, que ce soit sur les données, l'information.
07:51Enjeu crucial, enjeu crucial pour les sociétés de gestion, pour les investisseurs. L'information est au cœur de tout. Encore plus aujourd'hui avec l'émergence de l'intelligence artificielle et ces vecteurs technologiques que nous avons de plus en plus.
08:05Lorsqu'on réglemente là-dessus, faisons attention de préserver cet écosystème européen, cette indépendance et cette souveraineté européenne. L'orientation de l'épargne, la destination de l'épargne des Européens, des Français est aussi importante que le reste. Elle est stratégique pour les croissances de long terme.
08:27Sur la partie ESG, vous évoquiez l'importance des données financières et extra financières. L'information, l'accès à l'information sont des enjeux clés, évidemment, pour l'industrie de la gestion d'actifs. Sur la donnée extra financière, quelle est votre position aujourd'hui ?
08:41Si on a de la réglementation qui se met en place et qui arrive, c'est bien sur ces questions-là. Au niveau européen notamment, il faut plus de réglementation, une meilleure réglementation. Des spécialistes m'expliquent qu'on a mis des dizaines d'années, peut-être même un siècle à obtenir une standardisation des normes comptables financières traditionnelles. Je ne sais pas si on mettra autant de temps pour les données extra financières, mais visiblement, il y a un sujet de standardisation de ce point de vue-là.
09:09Oui, la réponse est oui. Je vais vous dire un mot de la standardisation. Mais avant de penser standardisation, il faut penser information brute. C'est le socle.
09:19La matière première.
09:20La matière première. Le paradoxe, c'est qu'il y a de plus en plus d'informations, mais le traitement de l'information est de plus en plus compliqué. Pourquoi ? Parce que l'accès à l'information se fait par des canaux qui sont peu nombreux.
09:42Or, les sociétés de gestion, les investisseurs ont besoin de cette information brute pour continuer à faire leur travail. Qu'on parle de données financières ou de données extra financières.
09:54Cette information-là, pour prendre les bonnes décisions d'investissement, parce que le métier ne change pas parce qu'on doit être plus vert, on doit réussir cette transition, accélérer cette transition écologique.
10:06Le métier reste le même, dégagé de la rentabilité pour les épargnants, pour leurs projets de vie. Donc, si on veut continuer à faire ce métier correctement, c'est-à-dire prendre les bonnes décisions, financer les bons projets, on doit avoir cette information.
10:21Cette information doit être disponible. Elle doit être. On doit pouvoir la traiter correctement et elle doit être peu coûteuse. Tout ce qu'on n'a pas aujourd'hui.
10:32Avant de parler de standardisation, intéressons-nous à cette matière brute. Les fournisseurs de données, il y a des fournisseurs de données formidables dans le monde qui font avancer l'ensemble de l'écosystème.
10:47Bravo. Maintenant, assurons-nous quand même que cette information soit disponible à un coût raisonnable et qu'on peut continuer à construire cet écosystème sur la base de cette information.
11:01Juste un mot sur la standardisation. Elle vient ensuite et on a de nombreuses initiatives là-dessus à l'AFG, notamment avec l'Institut de la finance durable. On travaille justement. On a standardisé dans le passé la donnée financière, purement financière pour établir cette analyse financière.
11:21Moi, j'ai fait mes études au début des années 80 et j'en sais quelque chose. Eh bien, il faut faire la même. Il faut réussir la même chose. Ça prendra du temps, mais il faut réussir la même chose sur la partie finance durable, la partie verte.
11:32Et donc, on travaille avec l'Institut de la finance durable sur un chantier qui est justement l'analyse des plans de transition des entreprises et comment on analyse ça et comment on en déduit une traduction en valeur pour les entreprises.
11:48Un dernier mot, Philippe Sedbon. Dans l'environnement fiscal budgétaire actuel, on sent que les tentations sont importantes en France, mais ailleurs aussi, peut-être dans le monde. En France, beaucoup en France, beaucoup.
12:01Quelle est la position de l'AFG qui garantit aussi une bonne gestion de l'épargne en France?
12:09En fait, il y a deux préoccupations qu'on doit avoir pour avoir cette bonne gestion de l'épargne et donc continuer à générer et à ne pas décourager l'épargne et que cette épargne, c'est cette épargne qui va aller investir, s'investir et réussir cette transition.
12:23Les budgets de l'État sont quand même limités désormais. Donc, pour ne pas décourager cette épargne, il y a deux aspects à regarder. Un, d'où est-ce qu'on part en termes de taux d'imposition? Et deux, est-ce que d'où est-ce qu'on part?
12:39Et deuxièmement, est-ce qu'on est compétitif par rapport à notre environnement? D'où est-ce qu'on part? On est déjà un des taux les plus élevés d'Europe, même s'il y a eu une baisse dans les années passées. Je vous rappelle qu'on a le taux le plus élevé en Europe sur le capital.
12:55Donc, essayons de faire en sorte de ne pas décourager cette épargne. Elle est essentielle pour le financement futur de l'économie.
13:04Merci beaucoup, Philippe Sedbon. Merci d'être venu nous voir, le président de l'AFG, à l'occasion de cette édition spéciale Smart Bourse sur ce salon Patrimonia 2024.