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Mardi 16 janvier 2024, SMART BOURSE reçoit Thaïs Batista (Gérante et spécialiste émergents, Schelcher Prince Gestion)

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00:00 [Musique]
00:10 Et nous enchaînons à présent avec le dernier quart d'heure thématique de Smart Bourse,
00:13 marché à thème, un marché à thème qui va se concentrer sur les performances des marchés émergents en 2023,
00:20 évidemment sur les perspectives que l'on peut en attendre en 2024.
00:24 Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Bourse, Thaïs Batista.
00:28 Bonsoir Thaïs Batista.
00:29 Bonsoir Nicolas.
00:30 Vous êtes gérante de portefeuille et spécialiste des marchés émergents chez Shell Share Prince Gestion.
00:35 Alors effectivement quand on parle de marché émergent, on parle de différentes régions du monde, d'ailleurs différents marchés.
00:41 Pour autant quand même c'est une classe d'actifs qui peut avoir certains traits communs.
00:46 Comment est-ce que, si on regarde un petit peu dans le rétroviseur ce qui s'est passé en 2023,
00:50 comment est-ce que ces différentes classes d'actifs sur les marchés émergents se sont comportés,
00:54 que ce soit les obligations, les devises ou les actions.
00:56 On peut peut-être commencer par les obligations, Thaïs Batista.
00:58 Bien sûr. Alors 2023 était un an positif pour les marchés émergents.
01:03 Des obligations corporate souveraines ont délivré des rétours de 2 chiffres.
01:09 C'était par rapport à pareil avec les autres marchés développés.
01:14 Bien sûr.
01:15 Mais il faut faire attention qu'on regarde les niveaux des taux futurs US au début de 2023 et à la fin de 2023,
01:25 malgré toute la volatilité, c'était stable.
01:29 Bien sûr.
01:30 Et les niveaux des spreads étaient aussi stables.
01:32 Alors qu'est-ce qu'on a vu des performances ?
01:34 C'était vraiment du carry qui est plutôt des serrements des spreads.
01:39 Bien sûr.
01:40 Mais faire plutôt optimiste avec 2024, qu'on peut voir encore plus des performances qui viennent des serrements des spreads.
01:48 Sur les marchés émergents, donc encore de l'optimisme sur les marchés obligataires, c'est ce qu'il faut comprendre.
01:53 Exactement. Et si on voit les obligations locales, la performance c'était encore plus positif si on met les dévises avec.
02:02 Bien sûr.
02:03 Parce que les dévises aussi elles ont marché bien.
02:06 Les dévises ont été divisées dans trois groupes.
02:09 Les groupes des dévises qui étaient super positifs comme les dévises des Amériques latines et des pays d'Europe de l'Est,
02:17 à cause d'un autre niveau de carry, des taux réels très positifs.
02:25 D'accord.
02:26 On voit ça en Colombie, au Brésil, au Mexique et aussi en Hongrie.
02:31 On a un groupe des dévises en Asie qui était plutôt flat ou un peu négatif.
02:38 On a vu que les Burménbis avaient souffri l'année dernière.
02:43 Bien sûr.
02:44 On a eu beaucoup de pression avec tous les problèmes que la Chine est en train de passer.
02:49 Et on a les groupes des outliers, que c'est plutôt la Turquie, l'Argentine, qui sont des pays qu'on appelle des frontiers,
02:57 qui ont souffri à cause d'une désvalorisation exprès par les nouveaux plans économiques des équipes économiques qui ont pris à les rééler après les élections.
03:14 D'un point de vue sur les marchés actions, on a vu que ce soit en Europe ou aux États-Unis, un rallye de fin d'année qu'on a moins vu en Chine.
03:21 Par exemple, quand on regarde sur les marchés émergents, global, quelle a été la tendance sur 2023 ?
03:26 Est-ce que tout s'est joué à la fin de l'année comme sur les marchés européens ou américains ou la tendance a été un peu différente ?
03:33 Les marchés actionnaires aux émergents, ils ont délivré 7% MSCI Emerging Markets,
03:40 ce qui n'était pas vraiment super positif si on compare avec un S&P et des plus de 20.
03:50 Mais si on enlève la Chine, ces numéros sont de 20% aussi.
03:56 D'accord, c'est la Chine qui a plombé quelque part lundi, et si on enlève la Chine, on arrive à 20% de performance.
04:02 MSCI China, c'était à -13% l'année dernière.
04:06 Et on peut parler de la Chine, si vous voulez aussi, c'est le troisième des performances négatives de la Chine.
04:15 En fait, les technicaux sont bons, mais quand on regarde les fondamentaux, ils ne sont pas encore là.
04:25 Je peux parler d'une liste très longue de la problématique de la Chine.
04:31 Bien sûr, bien sûr. Est-ce qu'on peut se demander si on atteint des points d'entrée intéressants ?
04:37 On peut se demander si c'est un marché dont il faut rester à l'écart ou qu'il faut commencer à regarder d'un peu plus près ?
04:43 Comment comprendre effectivement ce marché chinois aujourd'hui, Thalys Baptista ?
04:46 Ça, c'est la question la plus importante et la plus difficile du marché émergent.
04:51 Et je vois déjà des deux côtés. L'année dernière, il y a eu plusieurs sociétés qui ont dit que la Chine, c'est investissable.
05:00 On ne peut pas toucher, on ne peut pas faire confiance à des entreprises qui ne sont pas transparentes.
05:05 Sinon, il y a des big four, des compagnies d'audit qui sont sorties de la Chine.
05:12 Il y a beaucoup d'intérférences du gouvernement chinois dans certains secteurs comme la tech.
05:17 Il y a même les fonds de pension américains qui sont interdits par les gouvernements d'augmenter leur exposition à la Chine.
05:24 Il y a plusieurs fonds d'investissement qui ont commencé et même des index qui ont commencé et qui sont dits emerging markets x China.
05:33 Alors, il y a toute cette tendance d'exclure la Chine du monde émergent, mais c'est quand même un pays super important.
05:41 Oui, bien sûr, qui a un poids quand même assez important.
05:44 Exactement. Et quand on voit que ce n'est pas cher et qu'il y a encore des croissances, c'est un peu de la mode.
05:52 On voit ça depuis les années 90. Les investisseurs internationaux sont allés en Russie, à un moment, ils lâchent.
06:01 Ils sont allés en sud-est asiatique, ils lâchent. Ils sont allés en Mexique, ils lâchent.
06:05 Et ça se passe dans plusieurs marchés et après les marchés, ils restent plus sains avec des investisseurs locales.
06:11 Et peut-être, on va voir ça dans la Chine à un moment. Mais la Chine, c'est déjà différent parce que les marchés des A-shares, c'est déjà tout local.
06:18 Et même A-shares, ils ne sont pas en train de réussir de remonter, même avec beaucoup d'inflows sur les ETF l'année dernière.
06:26 Mais c'était en fait offset par des outflows des mutual funds et finalement, même les marchés chinois locaux, ils n'ont pas monté.
06:36 Donc si aujourd'hui, on veut... Peut-être que c'est une question qui correspond plus aux perspectives qu'on peut avoir sur l'année 2024.
06:43 Mais si on regarde un petit peu les drivers des marchés européens ou américains, on regarde beaucoup effectivement la saison des résultats.
06:53 Mais bien sûr, les baisses de taux attendues sur les différentes banques centrales et notamment la Fed.
06:59 On va regarder aussi potentiellement l'agenda politique et les élections aux États-Unis.
07:05 Est-ce que ça, c'est quelque chose qui va avoir un impact sur les marchés émergents ?
07:09 Et si on y va, est-ce qu'on laisse la Chine de côté ou est-ce que de toute façon, il faut quand même considérer que dans les émergents, il y a la Chine ?
07:16 Beaucoup de questions dans la question.
07:18 Oui, oui, mais on peut répartir en plusieurs questions là parce que moi, je vois la Chine d'une manière isolée.
07:25 La Chine est dans un cycle contraire que le reste du monde.
07:29 Alors les États-Unis, tout le monde était en train de monter les taux d'entrée. La Chine était en train de baisser.
07:33 Bien sûr.
07:34 Alors la Chine a sa propre dynamique. Il faut regarder ça. Il faut regarder les secteurs. Il faut regarder comment ça passe et les entreprises.
07:42 Et je trouve intéressant de jouer la Chine sur la partie crédit parce que ça dépend moins du sentiment comme les actions.
07:52 Les actions, c'est tout basé en sentiments. Qu'est-ce que l'ouvriment va dire sur des nouvelles mesures, des stimulus et tout ça.
08:02 Et je pense qu'on n'a pas... We have no edge pour savoir qu'est-ce que l'ouvriment.
08:09 Bien sûr, oui.
08:10 Et les crédits, c'est plutôt sur la partie fondamentaux. On regarde qui est dans une position de cash pour payer à la fin.
08:22 Et j'ai quand même accentué un peu la exposition à la Chine d'une manière très ciblée. Il faut bien regarder.
08:31 Par secteur d'activité presque ou par typologie d'entreprise ?
08:35 Par secteur d'activité, par entreprise. On peut voir ce qui est intéressant parce qu'on regarde les promoteurs immobiliers.
08:41 C'est une crise horrible qui est en train de se passer depuis 2021. Ça peut durer encore des années.
08:47 Mais on ne va pas acheter une entreprise seulement parce qu'elle est grande et parce qu'elle peut avoir d'aide gouvernementale.
08:54 On peut chercher à quelle entreprise n'a pas besoin d'avoir d'aide gouvernementale.
08:58 Au-delà de... Enfin pardon, peut-être pour finir sur la Chine.
09:01 Je voulais retourner à la question par la partie des élections. Vous avez mentionné les élections aux États-Unis.
09:09 Mais il y a aussi beaucoup d'élections au marché des méchants. Parlement, on aura...
09:15 Beaucoup d'élections au global, oui, bien sûr.
09:17 Et dans les marchés des méchants, au moins 10. Et les quatre plus importants, Taiwan, Mexique, Inde, Afrique du Sud.
09:26 Taïwan, on a déjà eu les week-ends dernières. Et en fait, ça ne change pas grand-chose.
09:33 C'est la même partie qu'il y a eu avant. Au Mexique, en Inde, on atteint un peu la même chose aussi.
09:40 Ça va être une continuation du parti qui est là à ce moment-là.
09:44 Peut-être on aura des changements en Afrique du Sud, mais ce n'est pas nécessairement négatif.
09:49 Et ça, ça a un impact. Ça va être les drivers un petit peu de ce qu'on va regarder sur les marchés émergents.
09:56 Ça va être essentiellement des agendas politiques ou va-t-il y avoir d'autres drivers quand même qu'on va pouvoir regarder tout au long de l'année sur les marchés émergents ?
10:04 La Fed. La Fed aura un impact, forcément.
10:08 Oui, bien sûr. Alors l'année dernière, on a vu tous ces mois qu'on avait les « hire for longer ».
10:15 Et maintenant, on est en train de voir les débuts de ça peut-être maintenant aussi parce qu'on a eu les derniers chiffres d'inflation aux États-Unis qui étaient forts.
10:25 Et peut-être la première baisse de la Fed, ça ne va pas être en mars, mais pendant l'été.
10:30 Et cette résurgence des « hire for longer », ça va peut-être peser sur les marchés émergents.
10:40 Mais pourquoi ? C'est plutôt une fenêtre, une opportunité de rentrée parce qu'on sait où ça va finir ça.
10:49 Bien sûr.
10:50 Couper les tonnes d'entrée. Et il y a plusieurs pays émergents qui ont déjà commencé à couper leurs taux.
10:55 L'Hongrie, le Brésil, le Chili, la Colombie.
10:58 Parce qu'en fait, les taux réels sont tellement élevés dans ces pays-là que même si la Fed est en train d'allonger les cycles et ils baissent,
11:10 les devises, elles sont bien se comporter. On ne voit pas de volatilité dans ces pays-là, même s'ils sont en train de diminuer les carry.
11:20 C'est ça. Les sujets les plus importants, c'est en fait la Fed.
11:26 Les baisses de taux de la Fed sur l'année 2024.
11:29 Et les élections.
11:30 Et les élections, effectivement.
11:31 Les élections locales, effectivement, et pas uniquement les élections.
11:35 Mais on atteint un point en continuation. Alors ce n'est pas vraiment trop important.
11:39 Merci beaucoup Thaïs Batista de nous avoir accompagné dans le dernier quart d'heure de Smartbourse.
11:43 Je rappelle que vous êtes gérante de portefeuille et spécialiste des marchés émergents chez Shell, cher Prince Gesture. Merci beaucoup.
11:48 Et quant à nous, on se retrouve très vite sur Bsmart.
11:51 [Musique]

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